#Imaginaire

Shining

Stephen King

Danny n'a que cinq ans, mais il possède le "shining" , un don qui le fait rayonner d'une énergie psychique. Lorsque son père devient le gardien d'un vieil hôtel, les visions de Danny deviennent incontrôlables. Isolé du reste du monde par le blizzard, l'hôtel semble développer une force maléfique. Et qui sont ces mystérieux clients qui hantent ce lieu prétendument désert ?

Par Stephen King
Chez Jean-Claude Lattès

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Genre

Terreur

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À Joe Hill King, qui rayonne.
« C’était aussi dans cette salle que s’élevait… une gigantesque horloge d’ébène. Son pendule se balançait avec un tic-tac sourd, lourd, monotone ; et quand l’aiguille des minutes avait fait le circuit du cadran et que l’heure allait sonner, il s’élevait des poumons d’airain de la machine un son clair, éclatant, profond et excessivement musical, mais d’une note si particulière et d’une énergie telle que, d’heure en heure, les musiciens de l’orchestre étaient contraints d’interrompre un instant leurs accords pour écouter la musique de l’heure ; les valseurs alors cessaient forcément leurs évolutions ; un trouble momentané courait dans toute la joyeuse compagnie ; et, tant que vibrait le carillon, on remarquait que les plus fous devenaient pâles, et que les plus âgés et les plus rassis passaient leurs mains sur leurs fronts, comme dans une méditation ou une rêverie délirante. Mais quand l’écho s’était tout à fait évanoui, une légère hilarité circulait par toute l’assemblée ; les musiciens s’entre-regardaient et souriaient de leurs nerfs et de leur folie, et se juraient tout bas, les uns aux autres, que la prochaine sonnerie ne produirait pas en eux la même émotion ; et puis, après la fuite des soixante minutes… arrivait une nouvelle sonnerie de la fatale horloge, et c’était le même trouble, le même frisson, les mêmes rêveries.
Mais en dépit de tout cela, c’était une joyeuse et magnifique orgie… »
E.A. Poe, Le Masque de la mort rouge.
(Traduction de Ch. Baudelaire.)

 

« Le sommeil de la raison engendre des monstres. »
Goya.



PREMIÈRE PARTIE
EN GUISE D’INTRODUCTION

1
PREMIER ENTRETIEN

 

Petit con prétentieux, pensa Jack Torrance. Ullman mesurait tout juste un mètre soixante et il avait les gestes brusques et secs des hommes petits et gros. La raie de ses cheveux était impeccable, son complet sombre strict mais rassurant. Tout en lui disait au client : « Je suis à vous, je vous écoute », et aux employés, plus sèchement : « Attention, je vous ai à l’œil. » Il avait piqué un œillet rouge à sa boutonnière, peut-être pour éviter qu’on ne le prît pour un croque-mort.

L’écoutant parler, Jack se disait que de toute façon, vu les circonstances, il aurait eu du mal à éprouver de la sympathie pour quiconque se fût trouvé de l’autre côté de ce bureau.

Ullman venait de lui poser une question qu’il n’avait pas saisie. C’était un mauvais point pour lui, car Ullman était homme à relever ce genre de gaffe et à l’enregistrer dans son ordinateur mental pour la lui ressortir un jour.

— Je vous demande pardon ?

— Je vous demandais si votre femme comprend bien les risques que vous courez en venant ici. Et puis il y a votre fils (il jeta un coup d’œil sur la demande d’emploi posée devant lui), Daniel, cinq ans. Votre femme n’est pas un peu réticente ?

— Wendy est une femme extraordinaire.

— Et votre fils aussi ?

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trad. Jean Esch
02/11/2023 445 pages 25,90 €
Scannez le code barre 9782709672566
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