Du soufre au cœur est un de ces livres qui se dérobe et se cabre à chaque mot. En se cramponnant à ces lignes comme à des bouées de sauvetage pour affronter la tempête qui gronde sous le crâne du narrateur. Celui-ci s'en va séjourner dans un hôpital afin de soigner son addiction à l'alcool et aux jolies filles. À ses yeux, le dépaysement est mineur. On se dit qu'il y a longtemps déjà qu'il se prend pour l'albatros de Baudelaire dont il a lui-même coupé les ailes, alors la camisole est parfois le meilleur remède, au nom de la grâce. Parce qu'il lui reste une cervelle en chamade, et c'est bien suffisant pour voyager dans ses souvenirs, et (sur)vivre dans un monde stérilisé.