internet création

Bonjour, M. Pahaut. Pourriez-vous expliquer quelle est votre place au sein de TheBookEdition et le fonctionnement de ce site ?
Jean-Claude Pahaut : Je suis le Président du Groupe Reprocolor, société d’impression numérique et de reprographie, qui a fait le pari de l’autoédition. Créée en octobre 2007, la plate-forme Internet TheBookEdition.com s’adresse aux auteurs anonymes qui souhaitent publier leur livre. Il s’agit d’une méthode de production qui permet de produire des livres à l’unité : l’impression à la demande.
Ainsi, le livre :

D’autre part, TheBookEdition intervient comme :

ActuaLitté : L'autoédition a souvent eu mauvaise presse dans le milieu des éditeurs officiels. Quel est le regard que les auteurs passant par vous portent sur TheBookEdition ?
Jean-Claude Pahaut : Les auteurs édités grâce à TheBookEdition trouvent dans cette offre la liberté qu’ils n’auraient pas en collaborant avec une maison d’édition traditionnelle. Leur marge est nettement supérieure, la modification d’une partie du manuscrit ou de la couverture ne prend que quelques instants, aucun frais n’est à la charge de l’auteur et il n’y a bien sûr aucun droit d’auteur contracté entre TheBookEdition.com et l’écrivain.

ActuaLitté : L'impression à la demande semble incarner un avenir possible pour l'édition et d'autres secteurs, avec ce que cela apporte de confort pour le libraire ou l'éditeur. Qu'en pensez-vous ?
Jean-Claude Pahaut : Tous les éléments et les succès rencontrés laissent présager un boom de ce mode d’édition. Un nombre incalculable d’auteurs cherchent encore à se faire publier à petite ou grande échelle. En tant que pionniers de l’autoédition, nous pouvons déjà leur garantir la fiabilité de ce service et la satisfaction des auteurs qui, en publiant sur TheBookEdition, ont rencontré un très grand succès en se faisant connaître et reconnaître.

Nous souhaitons plus que tout pouvoir donner leur chance à ceux qui ont été refusés ailleurs. L’écrivain Jean-Marie Blas de Roblès, qui a reçu le prix Médicis il y a quelques jours pour son livre « Là où les tigres sont chez eux », avait été refusé un grand nombre de fois par les maisons d’édition traditionnelles. Nous espérons ardemment faire profiter les auteurs de cette opportunité unique : ouvrir un livre à leur nom…

Bonjour Véronique – permettez que nous vous appelions Véronique. Le baiser de la Matrice est votre site et fait énormément parler de lui. Pouvez-vous nous expliquer son but ?
Véronique Aubouy : «Le Baiser de la Matrice » est un film entièrement tourné sur le Net dont le but est l’enregistrement de la lecture intégrale de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Plus de 3000 internautes du monde entier, de tous milieux et toutes générations, sont invités à se filmer avec leur webcam, en lisant sur leur ordinateur (ou celui du café Internet voisin) une page de La Recherche.

De Papeete à Kinshasa, en passant par Tokyo et Bobigny, « Le Baiser de la Matrice » est donc un projet qui met en œuvre une organisation de lecteurs, une société liée par un objectif commun, un territoire nouveau qui regroupe des gens du monde entier lisant en français.

ActuaLitté : Puisque l'on est dans les questions personnelles, pourquoi ce nom ?
Véronique Aubouy : "Le Baiser" parce que le texte de Proust est lu à voix haute dans une action commune, se répandant sur la planète comme un seul et même souffle. "La Matrice" parce que c’est la création d’un logiciel qui gère en temps réel la distribution de textes, la diffusion d’informations pour conquérir de nouveaux lecteurs, le montage chronologique du film, et la consultation de celui-ci à tout moment.

L’ambition de ce projet est donc de créer le succès d’une entreprise dont le temps est régi par une machine. Cette Matrice fait le travail à ma place, elle a tous pouvoirs, depuis son lancement je suis réduite au statut de simple spectatrice et ne peux que constater.

"Le Baiser de la Matrice" enfin est une référence au baiser maternel au début de la Recherche, refusé puis accordé, dans un geste d’abdication et d’acceptation tacite de l’état nerveux anormal du narrateur, qui aura pour conséquence de retarder l’acte de création. C’est à la toute fin de la Recherche, lorsque le narrateur retrouvera « l’enfant en lui », qu’il pourra enfin commencer son grand livre.

ActuaLitté : Le choix de Proust est à la fois audacieux et classique. Comment vous est-il venu ?
Véronique Aubouy : Je m’intéresse à La Recherche depuis 15 ans. J’ai entrepris le 20 octobre 1993 de faire lire A la Recherche du Temps perdu par des gens de tous horizons, de tous milieux. C’est une action et une situation propres à ma vie. Tous les mots de La Recherche sont lus à voix haute devant ma caméra, par des personnes de tous milieux, de toutes générations. À raison de deux pages par lecteur, dans l’ordre du livre. Il faudra des dizaines d’années pour tout enregistrer. Un engagement pour la vie. Je n’en suis donc pas à mes débuts avec le Baiser de la Matrice… Celui-ci est une déclinaison du projet initial, un greffon…

ActuaLitté : On pourrait décrire votre projet comme représentatif du Web 2.0, participatif, impliquant l'internaute. Cette solution est-elle pour vous une façon de travailler à réhabiliter la littérature ?
Véronique Aubouy : Non. Je ne veux pas réhabiliter la littérature. Je pense tout au plus que les passions se transmettent, ou du moins laissent une trace sur ceux qui les croisent. La Recherche est un livre qu’on peut ouvrir n’importe où, il y a toujours une phrase qui frappe par sa justesse, par sa finesse, par sa beauté, par sa profondeur.

Ce découpage par page fait par la Matrice est une manière d’entrer dans le livre par son centre. Les fragments, avant de reconstituer un tout, sont de petits concentrés, ils donnent un goût de l’ensemble. Je propose de déguster la Recherche par petits bouts, et non d’en faire un gros repas. C’est aussi une expérience. Le livre centenaire est lu à notre époque, d’une manière qui n’est pas linéaire, dans le temps de lecture du livre papier, mais dans une autre dimension de temps, qui est celle d’Internet. Le temps qui passe dans le Baiser de la Matrice, c’est sans cesse des changements de vitesse, les pourcentages de pages lues qui font des bonds en quelques minutes…
Il y a aussi la dimension du jeu, qui existe dans tout plaisir (et la lecture en est un). C’est un jeu de demander une page et de la recevoir. Au hasard (puisque la Matrice attribue les pages de manière aléatoire). C’est un jeu de voir les mots que le « hasard » a choisis pour nous, et à quel point ils nous plaisent. On ne peut s’empêcher d’y voir un signe, c’est un peu comme la chance aux dés !

Fondée en 1978, la maison d’édition Actes Sud fête en 2008 ses trente ans d’existence. C’est l’écrivain Hubert Nyssen, né en 1925 à Bruxelles (Belgique) qui est à l’origine de cette création. Une occasion de revenir sur les origines de cette belle maison et plus précisément sur l’histoire de son créateur.

Hubert Nyssen, qui a laissé la direction de sa maison à sa fille, s’est confié dans un long entretien à nos confrères du Littéraire.

Bien qu’il tienne également un site internet à jour, où l’on peut notamment retrouver ses carnets, une sorte de journal de bord littéraire, l’éditeur revient sur l’ensemble de son parcours depuis son arrivée en France. Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec l’éditeur Hubert Nyssen sur le site Le Littéraire.

Il fallut six jours pour qu'advienne la Création, et presque autant d'heures pour lire... la totalité de la Bible. Dimanche prochain, le pape Benoît XVI démarrera la lecture de la Genèse pour ce qui sera un exercice de 139 heures, au terme duquel le cardinal Tarcisio Bertone achèvera le livre de l'Apocalypse, le 11 octobre.

Près de 1250 lecteurs se succéderont dans cette lecture non-stop de la Bible qui sera diffusée dans ce qui pourrait être un Biblothon, sur la chaîne RAI. Mais Giuseppe De Carli le considère plus comme « un relais non-stop », qu'un marathon. « Ce n'est pas une course, après tout, mais une réflexion sur les voies du Seigneur. » Une opération culturelle d'envergure, certes et qui ne coûte pas cher... mais qui n'est pas non plus allé sans mal.

Tout le monde est invité

« Il ne suffit pas de dire que quelque chose est oecuménique pour le rendre tel » considère Riccardo Di Segni, le grand rabbin de Rome, qui a annoncé son intention de ne pas participer dans ce qu'il trouve être un mouvement au parti pris trop catholique. Pourtant, des chrétiens orthodoxes d'Orient et des lecteurs musulmans prendront part à cette lecture, dont Adnane Mokrani, professeur à l'université pontificale grégorienne. Il lira ainsi un passage du livre de Tobie. « Ses valeurs sont universelles et les questions que soulève le livre sont personnelles et vont donc au-delà des problématiques interreligions. »

Pas une première, mais un sens plus profond

L'intervention même d'Andrea Bocelli est prévue pour « des interludes musicaux », entre chaque lecture qui devrait durer de quatre à huit minutes. Et parmi les lecteurs on a pioché dans un ensemble social vaste : des chauffeurs de taxi aux prostituées, en passant par les étudiants...

D'autres événements semblables avaient eu lieu, notamment à Limoges en décembre 2005 où 700 lecteurs s'étaient retrouvés. Depuis, plusieurs pays ont connu de pareilles manifestations. Mais pour De Carli, Rome aura « une portée universelle, et elle aura en outre une plus large signification ». On pourra même consulter cette lecture sur Internet et sur son mobile...

Pas de répétition générale, cependant. Pour De Carli, l'important n'est pas que les gens cherchent à être de grands acteurs comme George Clooney : « Nous voulons simplement que les gens fassent de leur mieux. » L'émotion parlera pour eux, estime-t-il.

« Quand le génie littéraire rencontre l'excellence graphique. » Voilà ce que l'on peut lire sur le site des éditions Points qui se sont fait rhabiller par Arts Déco. En effet, « Points a donné carte blanche aux étudiants des Arts Déco (Ensad) pour créer une collection unique à tirage limité ».
Toute la collection des Nobel, dont le lauréat sera prochainement dévoilé s'est ainsi refait une garde-robe en noir et blanc, avec pour but d'« interpréter, illustrer et mettre en scène quelques-uns des plus beaux textes de notre catalogue ». Et depuis le 25 septembre, les titres en édition limitée sont publiés.

Cela fait suite à un concours que les étudiants ont pu accepter. « Nous voulions mettre en lumière un aspect fondamental du catalogue, à savoir sa richesse en littérature étrangère, et la présence de très nombreux prix Nobel de littérature », explique Emmanuelle Vial, directrice des éditions. Ainsi, ont été choisis huit titres pour subir un relooking : cinq nouveautés et trois rééditions.

On retrouve alors Günter Grass, Knut Hamsun, Gao Xinjian, Alexandre Soljenitsyne, ou encore Elfried Jelinek. Et pour fêter le tout, un concours accompagne la création du site internet dédié qui permettra de gagner ces fameux ouvrages. Tous les renseignements sur le site internet Les Nobel de Points.

De très belles couvertures, inventives et respectant l'esprit des livres : rendez-vous dans les librairies...

La Commission européenne vient de rendre un rapport détaillé agrémenté de propositions pour augmenter le nombre d'oeuvres numérisées et gratuitement disponibles. Cette initiative est en lien étroit avec la sortie, en novembre d'Europeana, la bibliothèque numérique européenne.

Deux points majeurs se dégagent : tout d'abord, les oeuvres orphelines, « des œuvres protégées par des droits d’auteur dont il est difficile, voire impossible, de trouver le titulaire ». Les procédures de numérisation dans ce cas sont peu claires. Les questions relatives à ce sujet sont « encore en cours d'examen ». L'application du droit d'auteur s'avère en effet extrêmement complexe. Cependant, les gouvernements nationaux seraient favorables à « une solution ou des orientations au niveau européen », selon Bruxelles.

La commission pourrait alors apporter son soutien à des projets comme ARROW, et les institutions culturelles travailleraient ensemble à la création d'une base de données des oeuvres orphelines. L'UE se félicite par ailleurs de la ratification d'un mémorandum en juin avec éditeurs et bibliothèques, qui mettra à disposition des oeuvres orphelines. De même au Danemark et en Hongrie, des réformes ont été mises en place pour clarifier la législation et l'Allemagne prépare également des réformes de même ampleur.

Coûts d'octroi et domaine public

Mais Bruxelles désire également une plus large coopération entre « les titulaires de droits, les institutions culturelles et les sociétés de perception coopèrent ». Leur travail commun permettrait en effet de diminuer « les coûts d'octroi des droits aux fins de numérisation ou de diffusion en ligne », qui peuvent être particulièrement élevés. À ce titre, les États membres pourraient proposer une plateforme facilitant la coopération.

Par ailleurs, l'utilisation d'oeuvres tombées dans le domaine public est parsemée d'entraves, qui « pourraient limiter l'accessibilité et la facilité d'utilisation du matériel sur le site d'Europeana ». Ainsi, l'UE estime que le changement de support ne doit pas impacter la législation et que « les œuvres qui sont dans le domaine public devraient y rester une fois numérisées et être rendues accessibles par l'internet ».

Le Verbier Festival est un festival de musique innovateur créé en 1994. Les plus grandes stars de la musique classique s’y donnent rendez-vous année après année. Le Verbier Festival mise aussi sur le talent de jeunes artistes du monde entier, tissant des liens entre la jeunesse et les grands maîtres.

Chaque année, ce ne sont pas moins de 40.000 qui se retrouvent dans un cadre unique pour écouter des sons qui ne le sont pas moins à environ deux heures de l'aéroport de Genève et à trois heures de celui de Zürich.

Le Verbier Festival est né d’une idée ambitieuse: rassembler les plus grands talents de la musique classique à Verbier dans une station de ski à la montagne qui leur était inconnue, mettre sur pied une équipe professionnelle, et trouver le financement.

La Verbier Festival Academy a été fondée la même année que le Festival. Elle est devenue rapidement une des plus appréciées du monde. Chaque année, une cinquantaine de musiciens issus des meilleurs conservatoires viennent suivre des cours d’interprétation auprès des plus grands artistes de leur temps.

En 1999, la musique est descendue dans la rue et partie à l’assaut des montagnes et villages environnants avec la création du Fest’Off. Le but : s’adresser à tous, animer la station de Verbier et permettre aux festivaliers de découvrir la région du Val de Bagne.

Une manifestation aux multiples visages :

En 2000, le Festival a atteint son rythme de croisière. Dans ce contexte a été créé l’UBS Verbier Festival Orchestra, un orchestre de 120 jeunes musiciens qui est l’orchestre en résidence du Festival et donne à des jeunes musiciens la chance de travailler avec les plus grands chefs et solistes du moment.

En 2006, deux nouveaux projets sont venus compléter l’offre du Verbier Festival : Discovery et l’Amateur Chamber Music Week. Discovery propose des conférences et discussions aux adultes et des activités créatrices et musicales pour le jeune public.

L’Amateur Chamber Music Week est l’occasion pour des amateurs passionnés et talentueux de se retrouver pour jouer de la musique de chambre en bénéficiant des conseils de professionnels de haut niveau.

Si vous ne pouvez y aller, rattrapez-vous sur internet :

L’année dernière, ARTE avait créé l’événement en diffusant un très grand nombre de concerts en direct sur son site Internet tout au long du Festival de Verbier 2007, et avait rencontré ainsi un succès d’audience sans précédent sur internet grâce à dispositif rendant accessible aux mélomanes de tous pays les concerts classiques donnés à Verbier par les plus grands interprètes.

ARTE réédite l’expérience à l’occasion du 15ème anniversaire du festival, qui accueille cette année encore, des artistes de renommée mondiale : Alfred Brendel, Maxim Vengerov, Paavo Järvi, Boris Berezovsky, Gauthier Capuçon, Martha Argerich, Yuri Bashmet…

Parallèlement au dispositif exceptionnel mis en place sur internet, ARTE diffuse à l’antenne quelques-uns plus beaux concerts enregistrés l’an dernier au festival de Verbier, donnés par Helène Grimaud, Evgueni Kissin, Martha Arguerich, ou encore les frères Capuçon.

Un festival à voir sur medici.tv :

Le Verbier Festival annonce qu'une trentaine de concerts seront filmés par la société de production Medici Arts et diffusés en direct ou en différé pendant 2 mois sur medici.tv. Chaque jour du 18 juillet au 3 août, un concert en direct sera proposé aux internautes.

La tribune sera publiée demain dans les colonnes du Monde mais déjà quelques éléments primordiaux ont filtré : plusieurs dizaines de professionnels soutiennent la Loi Lang, dont la force est d'assurer « la diversité de la création et de l'édition française », comme l'avait également souligné Serge Eyrolles, président du SNE. Les amendements des députés Kert et Dionis du Séjour avaient dernièrement remis en cause la loi, dans le cadre de la Loi de la Modernisation de l'Économie.

'Pour le livre, contre la dérégulation', titrera le Monde, réunit sous une même bannière éditeurs, libraires et auteurs qui souhaitent dénoncer les contre-vérités et autres « idées fausses » qui « sont colportées sur la loi par quelques multinationales du commerce culturel ».

« Le lobbying qu'elles exercent auprès des parlementaires est à l'origine de ces amendements. Il vise à déréguler le marché du livre afin d'imposer un modèle commercial basé sur une volonté d'hégémonie et une stratégie purement financière », lira-t-on demain.

Cohabitation des différents diffuseurs

Grâce à la loi Lang, 2.500 libraires ont réussi à travailler en cohabitant « avec d'autres circuits de diffusion du livre ». « Les livres se vendent au même prix quel que soit le lieu d'achat, dans une librairie, une grande surface ou sur internet pendant au moins deux ans », expliquent-ils, rappelant que leur prix a baissé « deux fois moins vite que l'inflation » en l'espace de 10 ans. « La loi du 10 août 1981 n'est ni obsolète ni corporatiste. Si elle mérite un débat, c'est pour la rendre plus vivante et plus forte encore. »

Lorsque l'amendement des députés avait été proposé, les professionnels s'étaient déjà regroupés, avec l'appui de Mme Albanel, suivi par Christine Lagarde. La ministre de l'Économie avait affirmé clairement sa position : « Je ne souhaite pas remettre en cause le système ».

Parmi les signataires du texte, on compte : Antoine Gallimard, Hervé de la Martinière (Seuil), Francis Esménard (Albin Michel), Alain Kouck (Editis), Olivier Nora (Grasset), le président du Syndicat national de l'édition (SNE) Serge Eyrolles et celui du Syndicat de la librairie française (SLF) Benoît Bougerol, ou encore Anna Gavalda, Nancy Huston et Bernard Pivot.

Danzaisha est un shônen écrit et dessiné par une mangaka connu pour ses oeuvres érotiques Itô Ei. Il est sous-titré Tetragrammaton Labyrinth. Tout un programme !

Meg et Angela sont deux chasseuses de démons et d'esprits malins, faisant partie d'une organisation secrète. Meg est une nonne et Angela est une enfant immortelle qui n'aspire qu'à pouvoir mourir en tant qu'humaine. Si on ne connaît pas vraiment sa nature, on sait qu'elle n'est pas humaine et qu'elle a un lien avec les démons. Elles exécutent leur travail de préférence la nuit, dans les rues de Londres et avec une grande efficacité. Meg utilise des pistolets aux balles consacrées et des prières magiques. Angela pour sa part utilise la grande faux d'Agla, une arme redoutable qui est habitée par un esprit et protégée par une inscription magique.

Même si l'idée de base présente des similitudes avec Chrno Crusade ou avec Stigmata, l'univers de Danzaisha est assez éloigné de ces titres, les scènes d'humour sont notamment beaucoup moins présentes chez ce dernier. En revanche, la façon dont les humains sont possédés par les esprits malins rappelle un autre manga paru récemment Le Chevalier D'Eon.

Un premier tome pas vraiment exceptionnel

Pourtant, Danzaisha n'est pas un patchwork de tous ces univers, il a sa propre identité. On se retrouve propulsé dès les premières pages dans un Londres du XIXe siècle assez sombre où les vicissitudes humaines conduisent à certaines abominations. Nos héroïnes dont on ne sait encore rien agissent avec une certaine aisance pour redonner à cette ville mythique un soupçon de tranquillité. Mais ce n'est là qu'un point de départ. Le tome 1 nous laisse à peine entrevoir l'ambiance et le potentiel des personnages. La série semble sympathique mais pas vraiment exceptionnelle.

Le tome 2 lui donne un coup de fouet à l'action, l'intrigue se lance et devient très prenante, les personnages se dévoilent et l'ambiance générale s'épaissit. Tout ces éléments donnent une plus grande ampleur à ce titre qui devient pour le coup franchement intéressant. D'autant plus que la série ne compte que 6 volumes, dont on espère, du coup, de grands moments.

Le deuxième tome bouscule la série et lui donne de l'ampleur

En effet, dans ce deuxième tome l'univers très victorien est un peu bousculé, Meg et Angela sont obligées de quitter Londres pour se rendre au siège de l'organisation. Ce déplacement permet un petit glissement vers du Steam Punk*. On rencontre le professeur qui a créé la grande faux d'Agla, au milieu de ces assistantes et de toutes ces créations, des machines révolutionnaires assez puissantes qui semblent fonctionner à la vapeur. Le professeur lui-même est un personnage archétypique du Steam Punk*.

L'intrigue se noue autour d'un nouveau personnage un esprit malin supérieur qu'Angela semble bien connaître. Et le plus étonnant c'est que cette rencontre la remplit de joie. Le combat tourne court et l'esprit s'en va calmement prévenir ses semblables. Au cours de cette séquence le personnage d'Angela a pris considérablement en profondeur. On l'a découverte froide et implacable, elle qui semblait si maussade et sensible.

Un titre attractif au gros potentiel

Les dessins sont nets, très agréables et en parfaite adéquation avec le déroulement de l'histoire. Les planches sont généralement sombres assez détaillées mais pas surchargées. Les décors se renouvellent régulièrement. D'autant plus qu'à chaque tome correspond un déplacement géographique ou temporel. Le prochain nous promet d'ailleurs de splendides planches et de grandes révélations dans l'histoire.

Bref Danzaisha est une série qui vaut le détour et qui semble prendre un peu plus d'ampleur à chaque tome. L'histoire ne s'est pas encore réellement dévoilée à l'issue de ces deux tomes mais il semblerait qu'elle nous réserve bien des surprises. Les personnages sont de plus en plus profonds et les relations entre les deux héroïnes évoluent de manière étonnante. Danzaisha est un titre vraiment attractif avec un gros potentiel. À suivre...

Au fait, il y a un petit bonus pour les petits curieux qui soulèveraient la couverture plastique pour voir la couverture cartonnée originale mais faut pas le dire c'est un secret ! Danzaisha tome 1 et 2 d'Itô Ei est édité par Doki-Doki. Chaque tome contient 208 pages et coûte 6,95€. Le volume 3 est prévu pour le 09 juillet 2008.

Steam Punk* : Le Steam Punk est un univers calqué sur celui du Cyber Punk. Dans ce dernier, les innovations technologiques sont basées sur les avancées en cybernétique (c'est à dire le développement d'internet, des androïdes et des intelligences artificielles). Alors que dans le Steam Punk, des machines incroyables sont développées mais elles fonctionnent avec de la vapeur dans un monde victorien.