Canada D%C3%A9fense Droit

Roman : Une balade dans la nuit, de George P. Pelecanos 

Le 4 juillet 2014, Anna et Jonas vont beaucoup boire. C’est la fête d’anniversaire d’un ami commun, l’alcool coule à flot, l’ambiance est légère, la Coupe du monde de football échauffe les âmes. Anna et Jonas ne se connaissent pas très bien, leur rencontre date de seulement quelques mois. Ils ne se plaisent pas tant que ça, pourtant ils ont déjà passé une nuit ensemble – alors pourquoi pas une deuxième fois ? Sauf qu’Anna n’aurait pas consenti.

On imagine d'emblée une de ces productions pour adolescents dont on est le héros, ou un fumiste essai emprunt de mysticisme voire une salve de conseils mielleux

Après avoir été sur le devant la scène à l’occasion de la parution de l’inédit de Céline, Guerre, auquel il participa activement, François Gibault revient ce 19 mai, toujours chez Gallimard, avec Carpe et Lapin. Un recueil de 300 pages de pensées en forme d’abécédaire où l’avocat de Bokassa et ancien officier joue avec les mots en homme d’esprit et d'expérience. Il pose son regard d’anarchiste de droite, non sans humour ni crudité, sur l’existence. En voici une sélection de 33 (Comme l’âge de l’écrivaine Emma Becker).

Un petit enfant joue dans la cour de récré quand des grenades volent dans sa direction. Heureusement, la maîtresse vigilante les renvoie à l'expéditeur d'un habile coup de pelle à sable. Bienvenue dans la maternelle la plus sécurisée du monde. Les criminels reconvertis qui y travaillent parviendront-ils à trouver l’amour ? Une comédie décalée sur fonds d’explosions et de fusillades. 

Doit-on écouter son ventre ou son coeur ?

Audrée Wilhelmy, jeune auteure québécoise résidant à Montréal, livre avec Les Sangs un second roman macabre et érotique d’une élégance rare. Déjà nominée au Prix des libraires du Québec et finaliste du Prix du Gouverneur général du Canada pour son premier roman, Oss (Leméac, 2011), Les Sangs, sorti en mars 2015 chez Grasset, a également été finaliste du Prix des libraires Québec et du Prix France Québec en 2014.  

Comme ce livre est beau… mais tellement triste ! Page après page, le chagrin et la douleur sont racontés avec beaucoup de poésie, d’intimité et de profondeur et vont droit au cœur, bouleversent le lecteur, submergé par une émotion vive, imprégné entièrement du texte et des personnages qui le composent, si expressifs et attachants jusqu’à créer une empathie réellement troublante.

Inspiré du conte pour enfants de Rudyard Kipling, “L’Enfant d’éléphant”, le livre-objet de Loes Riphagen est un enchantement, un joyeux album. Superbement illustré, découpé comme de la dentelle de papier, il s’apprécie à la fois de manière ludique et esthétique, en association parfaite avec le conte étiologique de l’écrivain britannique.

Piedad Bonnett est une poète reconnue en Colombie. Ce qu'elle raconte, dans ce livre à la fois littéraire et sensible mais également d'une grande maîtrise émotionnelle reste pourtant une épreuve insupportable : la mort de son enfant.

Vrai thriller psychologique, le nouveau roman de Casey B. Dolan (traduit par Arnaud Baignot et Perrine Chambon), laisse peu de répit à l’esprit du lecteur, mis sous tension dès les premières pages. Absorbé par les pensées intimes des personnages principaux, inquiété, parfois même indisposé par leur comportement inattendu, désaxé ou désespéré, il ne maîtrise rien, enfermé dans une ambiance oppressive.

« Que se passerait-il s’il apprenait la vérité ? » Lourde question, qui présuppose une dissimulation terrible. Cristina Chiperi en a fait le thème de I Still Love You : une simple affaire d’adolescents, dans des circonstances assez banales. Mais à cet âge, tout prend d’incroyables proportions…

Dans un monde où l’État est omniprésent et pense chaque chose afin que les sujets soient obéissants et disciplinés, le chimiste Leo Kall vient de me re au point la Kallocaïne, un sérum qui permet de dévoiler les pensées véritables, même les plus enfouies, du sujet auquel il est injecté.

ROMAN ÉTRANGER – Après une brève carrière de football interrompue par un accident de jeu puis quelques années dans l’armée dont il n’a pas, non plus, ramené que de bons souvenirs, Dahlgren Wallace a trouvé un bon job au Carved L. Ranch : il est guide de pêche !

ROMAN FRANCOPHONE - Ils sont trois, le père et ses deux garçons, et mènent leur vie, vaille que vaille, après la disparition de « la moman ». Entre les matchs de foot du week-end, les réunions de section de plus en plus dépeuplées, la désillusion des combats politiques et le quotidien, l’histoire de ce trio bancal avance, portée par la seule voix du narrateur : le père.

ROMAN FRANCOPHONE - Dans l'agence funéraire, Diane vient de choisir le marbre rouge destiné à la concession qui sera son ultime domicile. Totalement à l'encontre de l'avis de l'employé qui lui a présenté son catalogue, lui expliquant que des noirs ou des gris seraient tout de même mieux adaptés ! Et puis, quelle idée d'avoir demandé une concession pour deux alors que de mariages en divorces, d'aventures en passades, elle nage aujourd'hui en plein désert de solitude seulement entrecoupée de ses échanges avec son amie Hélène !

ROMAN ETRANGER - Une famille bien américaine bien typique, avec James (le père), et Marilyn (la mère) et leurs trois jeunes enfants : Nathan (Nat), Lydia (Lyddi, Lyd, …) et Hannah (tout simplement!). Avec un détail anodin : leur nom de famille est Lee !

Le sport automobile et la formule 1 ne sont pas des sujets qui passionnent les littéraires, c'est le moins que l'on puisse dire. Rares sont les livres « intelligents » consacrés à la discipline reine des sports mécaniques. C'est donc avec un réel intérêt que nous avons relu l'essai de Jean-Philippe Domecq, Ce que nous dit la vitesse. L'ouvrage paru initialement en 1994 ressort ces jours-ci en poche (Pocket, Agora), dans une nouvelle édition, revue et augmentée par l'auteur. 

Un Japonais à la retraite a installé dans son jardin une cabine téléphonique d’où ses compatriotes peuvent « appeler » leurs proches disparus dans le tsunami du 11 mars 2011. Cette idée originale a inspiré un roman, qui évoque la reconstruction de deux personnages touchés de plein fouet par la catastrophe. 

« Dans deux jours, si Dieu le veut, son nom, Tibilé Kanté, sera inscrit au milieu des admis au baccalauréat, sur le grand tableau du lycée Abdoulaye-Sadji de Rufisque. » Tibi la rebelle, Issa le styliste en devenir, Neurone le petit génie – ces trois amis viennent de passer les épreuves du baccalauréat. Bientôt, les résultats. Bientôt, aussi, la suite de leur vie. Mais où aller, que faire ? Tout se décide maintenant.

Dans une petite ville, rien ne reste bien souvent caché. Ne croyez pas qu’il ne se passe jamais rien... Les secrets sont vite déterrés. Un meurtre. Un suicide. Un bouc émissaire.

Dix ans après le massacre de La nuit du fou, Selina Kyle sort de prison. Dix après la mort de Batman, Nightwing et du commissaire Gordon – tombés sous les bombes d’un Joker suicidaire –, Gotham a bien changé. Harvey Dent brigue un nouveau mandat de maire et a mis en place dans la ville des restrictions et une surveillance totalitaires. Il est donc l’heure pour Catwoman de sortir les griffes, de renouer contact avec d’anciennes relations afin de réaliser son ultime casse, retrouver la Batcave et tenir la promesse faite au chevalier noir, dans un ultime soupir. 

Vibrant hommage à André Breton, le nouvel essai de Joël Cornuault célèbre le mal nommé pape du surréalisme. Devenue trop banalement courante, l’expression même dévoie la nature vraie du surréalisme, qui ne constitue pas un dogme figé, mais bien plutôt une approche enthousiaste du réel. Incompris, selon Cornuault, par nos contemporains, Breton pourrait servir d’antidote psychologique et intellectuel à une époque pervertie, essentiellement marchande. Par Étienne Ruhaud.

Mais qu’est-ce qu’elle a Ada ? Chaque samedi, c’est le même cinéma. La brunette rouspète, bougonne, tempête. Pourquoi ? Parce qu’elle doit se rendre à son cours de ballet. 

À cela, ajoutons un fanatisme religieux (juifs, protestants et autres) entretenu par une Église Catholique omniprésente (Torquemada en tête), des traditions pesantes (le droit d’aînesse au détriment des autres) et des convenances sociales qui contribuent à une immuabilité des sociétés européennes.

BANDE DESSINÉE – De retour d’une guerre qui lui a volé sa vie, ses derniers amis ainsi que son œil droit, Jun croupit à présent seule dans les ruelles de sa ville, devenue comme beaucoup d’autres addicts aux médicaments qui sont ses seules échappatoires.

Nous suivons le chemin, la disparition, d’un homme blanc d’un certain âge qui est en fuite. Peu de détails nous sont donnés, il rejette sa vie passée, possède un petit magot dans une enveloppe posée sur le siège avant droit de sa voiture.