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Israël

Moshe Dayan. Héros de guerre et politicien maudit

La première biographie consacrée à l'une des figures de proue israélienne. De Moshe Dayan, nous savons peu de choses, et ce que nous connaissons nous paraît généralement suffisant : vainqueur de la campagne de Suez (1956) et de la guerre de Six Jours (1967), ce général aux airs de pirate est LE symbole de la puissance militaire d'Israël. Certes, mais c'est un peu court ! Car s'il n'y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne, il n'y a pas loin non plus de la grandeur militaire de Moshe Dayan à son déclin politique. Né en 1915, Moshe Dayan est un outsider et rien ne le prédestinait à ce destin hors normes. Enfant de la terre d'Israël, sa jeunesse est marquée par la maladie et une scolarité médiocre. Ce n'est que lorsqu'il intègre la Haganah en 1930 que sa vie change du tout au tout. Excellent soldat, il gravit les échelons facilement, grâce à son talent et à la protection de son mentor, Ben Gourion. Ainsi, lorsque l'Etat d'Israël est proclamé en 1948, Dayan incarne pour les Israéliens le héros absolu. Mais lorsque l'on s'approche trop du Soleil, on se brûle les ailes... Dans les années 1960, au faîte de sa gloire, il se met à rêver d'une carrière politique qui pourrait être aussi brillante que son passé militaire est glorieux. Mais le Dayan politicien ne possède pas, et de loin, les qualités du Dayan guerrier. Comment cet homme est-il passé du rang d'icône à celui de pestiféré en un claquement de doigts ? En quoi la guerre du Kippour d'octobre 1973 a-t-elle sonné le glas de la carrière de Moshe Dayan ? Avec le talent narratif que nous lui connaissons, Georges Ayache nous offre une biographie brillante, complète et inédite d'une idole qui fut vénérée par les Israéliens puis clouée au pilori avec la même unanimité.

09/2021

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Beaux arts

Trente ans de correspondance 1926-1959

Frank Lloyd Wright (1867-1959), le célèbre architecte et théoricien de l'architecture organique, et l'historien et critique Lewis Mumford (1895-1990) ont joué un rôle crucial dans l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme, comme en témoigne leur longue et abondante correspondance. Ces deux figures majeures de la culture américaine échangèrent plus de 150 lettres passionnantes, clairvoyantes, énergiques, spirituelles mais non dépourvues de tensions, qui illustrent à merveille le débat intellectuel sur l'architecture américaine et internationale du XXe siècle. C'est Frank Lloyd Wright, alors âgé de presque 60 ans, qui inaugure cet échange épistolaire en écrivant en 1926 à Lewis Mumford, qui n'a qu'une trentaine d'année. Renommé, mais en marge des tendances architecturales en vogue et confronté à des difficultés financières, l'architecte, en quête de critiques qui renouvellent son image, remercie de son soutien le jeune écrivain qui commence à s'imposer sur la scène newyorkaise. La correspondance prend son essor un an plus tard. Libres d'esprit, à la fois conservateurs et iconoclastes, les deux hommes trouvent vite de nombreux terrains d'entente, aussi bien professionnels que personnels. Au fait de l'actualité et de l'évolution contemporaine de l'architecture et de l'urbanisme, ils abordent de nombreux sujets, à commencer par leurs oeuvres respectives, et évoquent leurs alliés et leurs adversaires, l'avènement du Style international et les événements politiques qui bouleversent l'Europe et les Etats-Unis. Opposés à la sévère orthodoxie de modernistes tels que Le Corbusier, ils prônent tous deux, à l'instar d'Emerson, un meilleur usage de l'architecture et de la technologie au profit de l'environnement et de l'humanité, un point de vue qui faisait presque alors exception dans le panorama architectural. Affectueux et élogieux, Wright tient à l'approbation de Mumford et aspire à un rapport plus étroit. Plus prudent, souhaitant conserver son indépendance en tant que critique, Mumford refuse les multiples invitations de Wright à lui rendre visite dans son domaine de Taliesin, mais il n'en admire pas moins l'oeuvre de l'architecte - "modèle de l'architecture organique, construite en harmonie avec les rythmes de la vie moderne" - qui l'inspire. La Seconde Guerre mondiale interrompt brutalement cet échange profond et fécond, Mumford étant partisan de l'intervention des États-Unis en Europe, et Wright pacifiste et protectionniste. La correspondance ne reprendra que dix ans plus tard, à l'initiative de Wright. Une fois réconciliés, malgré leurs désaccords politiques et esthétiques, les deux hommes multiplient les témoignages d'affection et d'admiration. Sous la direction de deux grands universitaires, Bruce Brooks Pfeiffer, spécialiste de Frank Lloyd Wright, et Robert Wojtowicz, spécialiste de Lewis Mumford, cette correspondance est agrémentée d'une riche et rigoureuse introduction, de notes sobres et précises, d'un index, d'une chronologie de chacun des correspondants, ainsi que d'une note du traducteur sur leurs styles respectifs.

02/2017

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Poésie

Théorie de l'émerveil

"Le nom d'Adeline Baldacchino a surgi comme un météore avec une première publication en 1999, à l'âge de dix-sept ans. Vingt ans plus tard, Adeline Baldacchino n'a pas démérité de son engagement poétique, qu'elle porte avec une fougue, un enthousiasme contagieux. Et cet enthousiasme, nous le retrouvons au sein de Théorie de l'émerveil, qui est, à ce jour, son livre le plus ambitieux en poésie. "Je suis l'Emerveillée", écrivait-elle déjà en mars 2000, dans un poème. Cet ensemble inédit, à l'exception de quelques poèmes qui ont paru en revues ou livres d'artistes, s'étale sur treize années, de 2006 à 2019 ; treize années d'écriture, mais avant tout du Vivre dans les veines du monde. La poète nous dit dans sa préface : "La théorie de l'émerveil est une leçon d'émerveillement déverrouillé : non pas seulement que l'émerveil rime avec les merveilles, mais aussi, que l'on entende l'invention derrière l'évidence. (..) Qu'il me suffise de dire que je crois moins désormais aux vertus de l'automatisme hermétique, plus à celles de la simplicité partageuse. (...) Tous ces textes, pourtant, depuis les premiers que je relis avec un brin d'incrédulité sans toujours y reconnaître mon reflet, disent la même ferveur - pour la vie, pour les êtres qu'elle charrie sans toujours les bien traiter, pour la poésie qui tente de traduire l'imperceptible, du silence fulgurant de l'amour aux brisures de l'absence définitive." Théorie de l'émerveil est un livre de la poésie vécue ! Une poésie vécue qui ne fait pas fi de la dimension onirique : "J'ai des poèmes plein la gorge - des atolls comme des larmes blanches de cire fondue sur le fond plus vaste de la nuit, sondages enfouis du rive, piaillements d'oiseau foudroyé, jetées de la jouissance possible, tendre le bâton pour se faire aimer." Il y a que cette poète croit et a toujours cru au lyrisme, à l'émotion brute qui submerge un corps et un texte en même temps : "jusqu'au coeur d'un combat que je crois indéfectiblement social et politique, affectif et sensuel, autant que mystique et littéraire." Christophe Dauphin.

09/2019

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Religion

Les symboles bibliques. Lexique théologique, 3e édition

Le symbole est, pour la Bible, la chair même de son langage. Le Seigneur qui a créé le monde par sa Parole fait de toutes choses une parole et peut ainsi articuler un message qui s'adresse à l'homme tout entier, à son intelligence, à son ardeur émotionnelle, à son sens de la beauté. Cet appel passe aussi par l'horreur et la violence, tissées comme toile de fond du destin tragique de l'humanité. La symbolique biblique n'est pas un système de formules codées. Le verbe de Dieu n'est pas gardé sous clef, une clef que conserveraient jalousement les initiés d'une religion à mystères. Elle ressemble plutôt à la graine que le semeur jette dans le champ, sans trop se soucier de la rentabilité de son investissement. Tel est le Père du Ciel qui fait pleuvoir sa parole sur les cœurs fertiles comme sur les esprits secs. Le présent Lexique ne relève pas d'une philosophie particulière et ne propose pas davantage une méthode pédagogique déterminée. Il s'efforce de regrouper les principaux symboles pour leur permettre de s'éclairer mutuellement, par affinité ou par contraste. Par affinité, les symboles peuvent se regrouper en constellations. Ces ensembles célestes tiennent leur cohérence de l'œil qui les réunit. Le regard spirituel, pour sa part, assemble les symboles de manière très originale. Il révèle leur affinité naturelle, mais un symbole particulier peut entrer en composition dans des séries fort diverses, voire opposées. Par contraste, le fond et la forme peuvent révéler la richesse secrète de réalités ainsi affrontées. Des assemblages contradictoires deviendront alors significatifs : l'eau qui brûle, le feu qui rafraîchit... La poésie inspirée de la Bible maintient ainsi un fil conducteur entre les diverses étapes de la Révélation. Les symboles bibliques sont ici présentés par thèmes, lesquels suscitent de multiples variations. Ces ensembles de signes se recoupent ou se distinguent pour assurer le rayonnement et la fascination du texte. C'est dans cette organisation inspirée que la symbolique biblique révèle la vie intense et l'ardeur de la Parole qui sauve.

05/2006

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Sciences historiques

Portraits, Faux-la-Montagne

Faux-la-Montagne est situé au sud du département de la Creuse, au centre du Limousin (intégré désormais au sein de la Nouvelle Aquitaine), sur une Montagne limousine qu'on appelle aussi, ici, le Plateau de Millevaches. Nous sommes en pleine campagne, dans un paysage de moyenne montagne, de lacs et de forêts qui n'ont, les premiers comme les secondes, pas plus de cent ans d'âge. L'altitude oscille entre 525 et 821 mètres, point culminant de la commune, à La Sagne, au bois de Bessat, au-dessus du village de Loudoueineix. Avec une superficie de 4 800 hectares (48 km²) et une population de quatre cents neuf habitants, Faux fait partie de ces communes rurales les moins denses de France : 8 habitants au km². Pour vous donner une idée : si Paris avait la densité de Faux-la-Montagne la capitale n'aurait que huit cents quarante habitants tandis que si Faux avait la densité de Paris, y habiteraient plus d'un million de personnes ! Nous sommes ici dans ce qu'un très sérieux sénateur, auteur d'un rapport sur le sujet, a nommé en 2014 "l'hyper-ruralité". Ce qu'en des temps où les mots étaient moins précautionneux on appelait le rural profond. L'idée est née de réaliser un portrait du village qui ne soit pas collectif, mais pointilliste. Laetitia Carton, qui vit à Faux depuis huit ans et est depuis 2014 conseillère municipale, demande à son ami Edmond Baudoin de venir dessiner les gens de Faux. Soixante-et-un d'entre eux (15 % de la population) ont accepté de se prêter à la pose. Mais Baudoin, lorsqu'il crayonne, n'aime guère le silence. Il veut connaître celui qu'il croque. Il lui pose des questions, l'interroge sur sa vie, sur le village et son avenir. Le modèle parle. Laetitia enregistre. Toute une équipe bénévole transcrira les enregistrements et on exposera l'ensemble, les dessins et les textes, dans la salle de la mairie où chacun pourra ensuite venir les voir et les lire. Ce livre est le résultat de cette expérience. Avec un parti pris : publier tels quels les témoignages des habitants. Sans réécriture mais avec l'authenticité d'une parole brute, directe, sincère.

09/2016

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Science-fiction

Nicolas Eymerich, inquisiteur : Le Château d'Eymerich

1341. Sur ordre secret du Pape, un groupe de cinq dominicains, se surnommant eux-mêmes le Français, le Catalan, le Castillan, l'Allemand et l'Italien, s'apprête à encourir la damnation éternelle afin de porter un coup mortel à l'ennemi héréditaire de la religion catholique. 1369, la peste se répand sur l'Europe. L'inquisiteur Nicolas Eymerich enquête au château de Montiel où s'est réfugié Pierre le Cruel, roi de Castille, assiégé par l'armée d'Henri de Trastamare et les mercenaires de Du Guesclin. Ce château à l'architecture étrange, poisseux labyrinthe flanqué de 10 tours et d'innombrables galeries, se révèle vite être une tanière infâme où les murs tremblent sous la violence des peurs et des haines, où l'impossible mosaïque humaine de villageois chrétiens, de serviteurs juifs et de soldats mahométans n'attend qu'un prétexte pour se disloquer, pour s'enfoncer irrémédiablement dans la folie et la destruction. Jeunes enfants vidés de leur sang, apparitions démoniaques, raclements sordides sous les fondations, murs imprégnés de symboles de la kabbale : la toile des secrets s'épaissit à chaque pas. Eymerich, l'impénétrable inquisiteur, ne craint pas d'affronter la haine, mais peut-être craint-il son sentiment contraire, un sentiment qu'il n'ose nommer et qui l'assaille dans les tréfonds de ce château où se cache le regard serein et déterminé d'une femme juive qu'Eymerich avait, autrefois, soumise à la question, et qu'il ne parvient plus à fuir. Hiver 1944, Le Sturmbannführer des SS Viktor von Ingolstadt, responsable de la sécurité du camp de concentration de Dora, aidé par le professeur Nitsche du bureau du T4, est sur le point de réaliser grâce aux avancées de la science un projet d'une ambition démesurée : la création du soldat allemand du futur, le guerrier parfait, réplique des chevaliers du Moyen Âge. De l'Europe de la peste noire à celle de la peste brune, les temps s'entrecroisent à nouveau sous la plume acide de Valerio Evangelisti. Cette nouvelle enquête de Nicolas Eymerich porte sa quête de vérité au bord d'un abîme sans fond où enfle et remue la haine millénaire.

06/2012

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BD tout public

Qui se couche avec les chiens, se lève avec les puces

Tereza Lochmannova commente ainsi le titre de son album de dessins: "C'est un proverbe qui va très bien avec mon travail pour plusieurs raisons (...) 1. il y a souvent des chiens dans mes dessins et c'est plutôt des chiens malheureux. 2. il y a un côté déterministe, l'idée d'être marqué par quelque chose, une réalité brute : "c'est comme ça" 3. le père de Franz Kafka disait souvent ce proverbe à son fils, quand Kafka était petit. Il entendait cette phrase d'un père autoritaire qui n'a cessé de lui faire peur jusqu'à sa mort. J'adore Kafka, en plus il était pragois comme moi." Et aussi : "Ma mère adorait les chiens, c'est probablement pour ça que longtemps mes rapports ont été plutôt froids avec eux. Ce n'est que plus tard qu'ils ont commencé à m'inspirer de la pitié et même une sorte de malaise, du fait que leur vie n'a de sens que s'ils ont un maître. Dans la communauté des animaux ce sont les seuls à devenir des parias, des réprouvés, quand ils sont libres. Et pourtant j'éprouve une affinité étrange avec eux, née de la compassion et de la haine. Ils me poursuivent, de façon inattendue, par ex dans les peintures de Leon Golub ("Beware of a Dog !") et encore récemment dans un roman de Gombrowicz où ils prennent la forme de créatures mi-chiens mi-villageois...Ils réclament mon attention. Ils me collent aux basques, à la manière de ces bribes d'expériences vécues que je transforme en dessins, sans qu'il y ait un destinataire précis. Pendant 2 ans (2015-2016) le vieux cahier ligné de mon père a servi de support et de réceptacle à mes délires presque quotidiens, ceux d'une "paria" volontairement exilée à Paris. Incapables de se défaire de moi, ils s'y sont néanmoins stockés, jusqu'à faire de ce cahier le dépositaire de "ce qui ne rentre plus dans ma tête". Aujourd'hui le cahier des délires prend une nouvelle forme, indépendante, et les chiens peuvent enfin aller se coucher avec les puces."

11/2016

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BD tout public

Les fils de Guillaume Tome 3 : La guerre fratricide

La puissance de Robert comte des Normands était si dépréciée aux yeux de tous qu'il était difficile de trouver quelqu'un qui voulût faire pour lui quoi que ce soit qu'on a coutume de faire, en toute nation, en faveur du prince d'une région. En effet, la bonté du coeur et le désintéressement total des biens terrestres, qui en lui croissaient ensemble, avaient donné ce résultat chez lui. C'est pourquoi, presque tous les grands parmi les Normands, aussitôt l'arrivée du roi, méprisant le comte leur seigneur et trahissant la foi qu'ils lui devaient, coururent vers l'or et l'argent du roi et lui livrèrent leurs villes (Eadmer). Le roi en effet, ayant quitté la Normandie, parce qu'il n'avait pu la soumettre toute entière comme nous l'avons dit plus haut, retourna en Angleterre pour revenir, muni d'une assez grosse somme, soumettre le reste. Dans la collecte de cette somme, il n'y eut chez les collecteurs aucun respect de la pitié ou de la miséricorde, mais une cruelle et sauvage exaction s'exerça sur tous, comme nous l'attestaient ceux qui en venaient. La misère était donc visible... Près de deux cents prêtres, s'étant assemblés, revêtus de l'aube et de l'étole sacerdotale, vinrent, pieds nus, trouver le roi en son palais, l'implorant d'une seule voix d'avoir pitié d'eux. Mais lui, nullement ému de commisération devant leurs prières, ni daignant même leur accorder par honnêteté une quelconque réponse, ordonna de les chasser promptement de sa vue comme des hommes dépourvus de toute religion (Eadmer). Pourtant, le roi Henry ne réussit pas cette insigne conquête sans effusion de sang, mais il perdit beaucoup de ses plus chers associés. Parmi eux se trouvaient là, Roger de Gloucester, soldat aguerri, frappé à la tête par un tir d'arbalète au siège de Falaise et Robert Fitz-Haymon qui reçut un coup sur la tempe avec une pierre lancée et, perdant ses facultés, survécut un temps considérable, presque à l'état d'idiot... On raconte qu'ils furent bien punis, parce que, pour le libérer, le roi Henry avait brûlé la ville de Bayeux, y compris l'église principale (Guillaume de Malmesbury).

04/2017

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 12, Le livre sur Adler

C’est en juin 1846, peu après la publication du Post-scriptum définitif, que Kierkegaard entreprit la rédaction du Livre sur Adler. Mais le manuscrit, promptement achevé, fit aussitôt l’objet de nombreux remaniements successifs ; il resta finalement inédit et les éditions posthumes, en danois comme en traductions, posèrent de nombreux problèmes. A.P. Adler (1812-1869), pasteur dans l’île de Bornholm, avait été destitué de ses fonctions en 1845 et venait de publier quatre livres dont un concernant ce qu’on appelait « l’affaire Adler ». Kierkegaard, qui connaissait depuis longtemps Adler, n’avait eu avec lui que des relations superficielles. Il l’avait toutefois considéré, dans sa jeunesse, comme le prototype de l’hégélien danois. En 1842, Adler, à la suite d’une « révélation », avait brûlé ses écrits hégéliens et, s’en tenant désormais à la Bible, prétendait écrire sous la dictée du Christ. Interrogé par les autorités religieuses sur l’authenticité de cette « révélation », il avait quelque peu atténué ses affirmations. Mais ces concessions n’avaient pas empêché sa destitution, et elles achevèrent même de le confondre aux yeux de Kierkegaard. Pour Kierkegaard, le cas Adler apparaissait comme particulièrement caractéristique de la confusion intellectuelle et religieuse de l’époque. À travers la personne d’Adler, sa psychologie, ses premières convictions hégéliennes, son mode de vie à Bornholm, sa « révélation », ses écrits, son comportement enfin face aux autorités, Kierkegaard était à même de faire le point sur un certain nombre de problèmes fondamentaux, dans lesquels il était lui-même impliqué : le rapport entre « l’individu » et « la masse, le public », le véritable et le faux « Extraordinaire », le génie et l’apôtre, le christianisme et la chrétienté, l’autorité et la révélation... D’autre part, d’un point de vue simplement méthodologique, on peut suivre J. Hohlenberg lorsqu’il affirme que « si l’on veut se faire une idée de ce qu’est la dialectique appliquée à une question précise, il faut étudier Le Livre sur Adler ». Ainsi, si peu de gens ont lu Adler (mais qui a lu Dühring ?), en lisant Kierkegaard, lecteur de Adler, on lira du meilleur Kierkegaard.

01/1983

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Théâtre

La scène aux ados. Tome 14

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 80 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume propose : Ou/Est, Daniela Ginevro - Dans un pays lointain, un pays aride où le soleil brûle quiconque s'y expose et où l'eau est rare et précieuse, un mur interdit à tout un peuple l'accès à la mer. Se perpétue ainsi, depuis la nuit des temps, un interminable conflit entre les habitants de l'Ouest et de l'Est. Au pied du mur, les jeunes infortunés et les jeunes armés s'affrontent, prisonniers du poids de leur propre histoire. Le jour du meurtre dans la vie de Thomas Sawyer et Huckleberry Finn, Thomas Depryck - Huckle et Tom assistent par hasard au meurtre du docteur Robinson par Joe l'Indien. Ce dernier accuse Muff Potter, trop ivre pour se rappeler quoi que ce soit. A Saint Petersburg, Missouri, chacun a son avis sur l'affaire... Une fable drôle et dérangeante qui s'inspire de Marc Twain pour mettre en lumière les faiblesses humaines. Le féminisme expliqué aux parents (et à l'auteur de la pièce), Luc Malghem - Révolution au collège Olympe de Gouges qui doit s'ouvrir à la mixité : alors que les premiers garçons sont attendus, profs et élèves se préparent, animées par des sentiments contrastés. Certaines pensent progrès, d'autres rétorquent régression, reprise du pouvoir patriarcal… C'est que le collège Olympe de Gouges se veut et se vit féministe… Tim & Tom, Louise Emö - A un arrêt de bus, Tim et Tom attendent… le bus, mais également des réponses à leurs questions. Questions qu'ils sont bien décidés à poser à leur star de père, objectif de leur voyage. Une quête initiatique, ponctuée de rencontres loufoques et éclairantes, et rythmée par un slam enflammé. Un texte interrogeant de manière sensible le rapport d'imitation à l'idole, la star, le père.

04/2017

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BD tout public

Arzak Tome 1 : L'arpenteur

Qui est Arzak ? Que cherche t-il ? D’ou vient t-il ? L’album de 1977 ne le dit pas...On ne connaît de lui que son visage brûlé par les vents du désert, sa grande cape et son chapeau en forme de cône. On sait qu’il chevauche un curieux volatile d’un blanc éclatant. Ensemble ils survolent un univers de fin du monde, aux perspectives désolées et stériles. Ils y croisent les lambeaux d’une civilisation engloutie. Ils traversent des situations absurdes, aux prises avec une faune et une flore tour à tour cocasses, inquiétantes et mortelles. Mœbius répond aujourd’hui à l’appel muet de ce mystérieux héros. Il lui redonne la parole, l’humanise. Le plonge dans des aventures qui révèlent au lecteur l’origine des secrets du monde dans lequel il évolue. L’Arpenteur est le premier tome d’une aventure qui en comportera trois. L’histoire s’ouvre sur deux actions apparemment sans aucun lien entre elles. La première nous emmène dans l’espace profond où un vaisseau de la confédération Dessmez est attaqué par Kimorg Barbax, le redoutable pirate. La deuxième se déroule sur Tassili, la planète d’origine des Wergs. L’ancienne race dominante a été vaincue par l’avancée irrésistible de la confédération Dessmez dans sa conquête humaine de la galaxie. Tassili, ruinée, désertique et abandonnée de tous, peuplée d’une maigre colonie humaine, se meurt doucement. La mission d’Arzak consiste à arpenter sans fin ce territoire chaotique pour y traquer l’anomalie et assurer l’ordre humain. C’est dans l’accomplissement de cette mission qu’il découvre un odieux trafic perpétré à l’encontre des survivants Wergs. Arzak entame son enquête ; il traversera épreuves et dangers, découvrira les secrets de Tassili et plongera dans les abîmes des passions de l’âme humaine…Le monde d’Arzak est maintenant un livre ouvert et Arzak en est le héros. Le mythique Arzak a laissé une empreinte inoubliable dans l’univers de la bande dessinée et continue trente ans après, à être lu dans le monde entier. Ce nouvel album d’Arzak est une coproduction des éditions Mœbius Productions et Glénat.

09/2010

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Photographie

Diane Arbus

A Londres, en janvier 2005, l’exposition consacrée à la photographe Diane Arbus s’achève en gloire. La presse entière acclame ce travail longtemps jugé dérangeant, voire « pervers » comme le disait Susan Sontag. Les collectionneurs s’arrachent les tirages à prix d’or : « Boy with a toy grenade in his hand », cliché légendaire, se vend à 350.000 dollars. Nan Goldin, Steven Meisel ou Cindy Sherman sont les disciples de ce style noir et blanc, au format carré sans concessions, parfois dévoyé entre le « porno-chic » et le trash. Il manque quelqu’un pour le happy end. Diane Arbus n’est plus là pour savourer la revanche sur le milieu frelaté de la mode où les directeurs artistiques l’exploitaient au rabais. En juillet 1971, à l’âge de 48 ans, un jour de moite chaleur new-yorkaise, un ami la trouve les veines tranchées, dans sa baignoire. Diane Arbus, née Nemerov sur Central Park West, petite fille gâtée de l’upper-class juive américaine, puis mère de famille se levant à 5 heures du matin pour courir les cirques ou les asiles psychiatriques, est une artiste en photographie. Passée par la photographie de mode, travaillant pour Condé-Nast, Harper’s Bazaar ou Vanity Fair, fréquentant Richard Avedon et Irving Penn, elle consacre son temps aux frivolités qu’on maquille. Elle s’émancipe vite, se brûle au contact des damnés de la ville. C’est l’une des premières, sinon la seule avec Lisette Model, à saisir les ombres errantes de Manhattan : elle saisit au vif avaleurs de sabre, femmes à peau de serpent, nudistes militants, aliénés hilares, géants, jumelles sibyllines au regard de glace, photographiés au flash dans des hôtels miteux ou des recoins hors la loi de Central Park. Le Barnum américain, côté coulisses. « Je suis née tout en haut de l’échelle, et depuis toute ma vie, j’en ai dégringolé aussi vite que j’ai pu » disait-elle. Alors, comment rester intacte quand l’ambition d’une artiste est de traverser le miroir des apparences. Au risque de le briser. Se briser, aussi.

09/2009

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Littérature française

Frede. Belle de nuit

C'est une héroïne de Modiano. Elle a les yeux bleu-vert, de longs cils, une chevelure brune, un air de chat et de garçonne à la fois. Dans le Paris des années folles, Suzanne Baulé, fille d'une plumassière et d'un réserviste contraint de partir sur le front en août 1914, se métamorphose. Elle change de nom et se fait appeler Frede. Sa vie se confond avec la naissance de ces cabarets pour femmes où l'ambiguïté se porte à la boutonnière. A 20 ans, au Monocle, l'établissement de nuit du boulevard Edgar Quinet, elle met à ses pieds une déesse d'Hollywood : Marlène Dietrich. C'est le début d'une folle passion. Alors qu'il écrit un livre sur Patrick Modiano, le journaliste Denis Cosnard croise ce visage androgyne et mystérieux sur la couverture de Remise de peine. Dans ce roman, le narrateur, " Patoche ", raconte son enfance dans une maison où ne vivaient que des femmes. Et parmi elles Frede. Celle-ci dirige alors une boîte lesbienne rue Notre-Dame-de-Lorette, La Silhouette. D'où vient cette nouvelle reine de la nuit parisienne ? Comment est-elle devenue cette croqueuse de femmes, l'amante de Marlène Dietrich, d'Anaïs Nin et de Lana Marconi, la dernière épouse de Sacha Guitry ? En quoi Frede est un symbole de la France décadente et insouciante de l'entre-deux-guerres ? A peine la Seconde Guerre Mondiale déclarée, alors qu'une chape de plomb s'abat sur Paris, interdisant les dancings et les bals, la jeune meneuse s'exile à Biarritz où la haute société parisienne a décidé de ne pas se laisser abattre. Elle ouvre un élégant jazz-bar, le Touch-Wood, avant de reprendre, dans les années 1950, Le Carroll's, rue de Ponthieu, qu'elle transforme en boîte de nuit interlope. Dans cette biographie endiablée, Denis Cosnard nous raconte l'histoire férocement romanesque de Frede et nous dévoile aussi les dessous de son enquête : Paris révélé par sa nuit. Une nuit enflammée de néons et de strass. Une nuit indomptée, secrète, éminemment féminine.

05/2017

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Littérature française

Azucena ou Les fourmis zinzines

Azucena, mince et brune quinqua aux chaussures rouges, semble être chez elle dans le Train bleu reliant Nice et Paris. Elle y dort, y fait des rencontres, s'y protège des menaces parfois lourdes, y agit, aussi, réalisant des missions secrètes. C'est qu'à Nice, elle est au coeur de plusieurs groupes constitués en réseaux informels, amitiés, résistances. Avec les Paranos, elle distribue dans un stand près de la gare, légumes et graines bio aux abonné. e. s, comme s'il s'agissait de contrebande ou de produits illicites. Avec Luna, elle exfiltre des chiens ayant fui leurs maîtres autoritaires ou violents pour commencer une nouvelle vie. Tout autour d'elle gravite une foule hétéroclite un rien fantasque de doux rêveurs qui ne renonceraient pour rien au monde à la mise en pratique de leurs idéaux : Gouel, le marin irlandais, chanteur des rues, Alex, le poète et "prince des poubelles", Manu, Monique, Nadette, un cheminot syndicaliste, Siranouche ou encore la Chienne noire, son amie... Quelques-uns sont, tout comme elle, un peu cabossés, mais trouvent dans les liens qui les unissent des raisons d'espérer. Parce que l'espoir n'est pas une option. Tous, comme autant de fourmis invisibles et obstinées creusant des tunnels pour faire déraper, sans violence, notre vieux monde, oeuvrent ainsi par l'exemple plutôt que par le discours, à en créer un nouveau, plus libre et lumineux, plus solidaire et plus juste. "Au premier regard, on ne voyait pas, usées à force de passages, les frontières de cette ville de l'exil et du tourisme, ni les chemins empruntés par les Italiens, les Russes et les Anglais, suivis par les Arméniens, les Arabes, les Juifs, les peuples des Balkans et de l'Afrique". P. S. "Nice, comme les autres villes, ne fait pas entendre sa voix tant qu'on ne s'est pas blotti contre sa poitrine pour pleurer au moins une fois, tant qu'on ne s'est pas couché dans ses bras. Par bonheur, les Zinzins avaient été nombreux à l'entendre : Gouel le Chanteur des rues, Alex le Prince des poubelles, Manu la fondatrice des Paranos et Azucena la Zinzine aux chaussures rouges, celle qui vient de se présenter comme "Bleue" . P. S.

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Critique littéraire

Valeurs et autres écrits historiques, politiques et critiques, 1923-1948. Volume 2

" L'idée de succès me donne à rire... On me lira en 1969 ou en l'an 2000. " André Suarès (1868-1948) ne croyait pas si bien dire : cette prophétie des années 1930 est en train de se réaliser, comme se sont réalisées d'autres de ses prophéties. Dès 1932, il avait alerté ses compatriotes sur le danger du nazisme, s'était engagé contre la barbarie montante, prévoyant la guerre, la défaite, le génocide. Persécuté par la Gestapo et la Milice, il s'était caché dans le Midi, pour mourir quelques années après la Libération dans une indifférence quasi totale. Il laissait derrière lui près d'une centaine d'ouvrages publiés, d'innombrables articles donnés à quelque deux cents périodiques et des milliers de pages manuscrites dont certaines sont révélées ici pour la première fois, comme Valeurs II et Le Paraclet. Seuls avaient émergé Le Voyage du Condottière et Vues sur l'Europe. La plupart des autres livres - dont Malraux, Unamuno ou Stefan Zweig étaient pourtant de fervents admirateurs - étaient tombés dans l'oubli. La présente édition offre un choix représentatif de l'immense œuvre de Suarès. On pourra ainsi suivre l'auteur de ses premières réflexions sur le pouvoir politique (à propos de Napoléon) jusqu'à ses dernières dénonciations de la dictature (qu'elle soit rouge ou brune), de son combat pour Dreyfus à celui contre Hitler, de ses essais sur Baudelaire et Wagner jusqu'à ses portraits de Cézanne et de Mallarmé. Polémiste, essayiste, critique littéraire et musical, philosophe politique et moraliste, Suarès a été, avant tout, un visionnaire en quête d'avenir. Il est devenu un auteur pour notre temps. ROBERT KOPP. Cette édition comporte deux volumes, le premier contient les rubriques et les titres suivants : Le Mythe napoléonien, Alphonse Daudet (inédit), Autour de l'affaire Dreyfus, Voici l'homme, Sur la vie, Venezia, Baudelaire, Tolstoï vivant, Idées et Visions, Péguy, Cervantès, Shakespeare, Dostoïevski, Debussy, Ravel, Xénies. Le deuxième : Puissances de Pascal, Présences, Autour du livre, Vues sur la musique et les musiciens, Variables, Bourdelle, Vues sur Paris, Portraits sans modèles, Valeurs, Valeurs II (inédit), Le Paraclet (inédit). Les textes ont été établis, préfacés et annotés par Robert Parienté, auteur d'une biographie sur André Suarès qui fait autorité.

02/2002

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Philosophie

La raison des choses. Essai sur la philosophie de Wang Fuzhi (1619-1692)

Wang Fuzhi est l'un des plus éminents philosophes chinois. L'ouvrage s'efforce d'en restituer la pensée à l'usage des lecteurs occidentaux. Wang Fuzhi récuse le langage, créateur de divisions artificielles, impuissantes à rendre compte de l'extrême complexité du monde ; il refuse d'isoler l'abstrait du concret, admet l'idée de mécanismes communs à des phénomènes sans rapport aucun les uns avec les autres ; ordre et hasard ne sont pas pour lui contradictoires, car tout ordre inclut d'infinies variations de détail. Il n'est pas à la recherche du permanent et du stable par-delà le changeant, mais affirme au contraire la transformation incessante et la relativité de toutes choses. Il n'y a pas de matière brute, mais deux énergies dont la sensibilité suffit au fonctionnement de l'univers. Produit de leurs assemblages et dissociations inéluctables, le monde ne cesse de se renouveler. Pas d'absolu au sens où nous l'entendons, pas d'Etre en soi. C'est dire à quel point cette pensée s'éloigne de ce que notre tradition reconnaît comme " philosophie ". Mais n'est-ce pas l'occasion d'élargir notre idée de la " philosophie " ? L'homme ne pouvant supprimer des désirs qui sont communs à tout ce qui vit, la morale, selon Wang Fuzhi, ne peut être fondée que sur une réciprocité sans laquelle aucune société ne pourrait subsister. Notre moi n'est d'ailleurs que le produit infime et fugitif de l'activité incessante de l'énergie universelle. Parce qu'elles développent des sentiments intéressés et la croyance au surnaturel, les religions de salut sont immorales. Athée, Wang Fuzhi serait-il en fin de compte plus religieux que les croyants ? Loin de représenter une pensée chinoise atemporelle, il ne saurait être isolé de son époque. Dans sa haine des Mandchous, il entend préserver la civilisation chinoise de leur corruption. Mais la particularité de ses engagements ne rend que plus expressive sa vision de la tradition dont il se veut le défenseur. Ainsi est-ce une introduction exceptionnellement claire et maîtrisée à un univers intellectuel éloigné du nôtre que nous offre Jacques Gernet.

03/2005

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Monographies

La couleur crue

Ce catalogue est publié à l'occasion de l'exposition "La couleur crue" qui se tiendra à Rennes au musée des Beaux-Arts du 25 juin au 13 septembre 2020 (dates à confirmer) L'exposition se concentre sur la relation entre la couleur et la matière. Derrière ce lien étroit, apparaît d'emblée la question - essentielle pour les artistes - de l'existence de la couleur à l'état naturel et de sa relation à la lumière. Comment existe-t-elle dans la matière même ? Peut-on toucher la couleur ? Peut-on la traverser ? Peut-on la capter, la figer, la transmettre ? Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d'une histoire de l'art plurimillénaire. Elle peut suggérer l'aspiration à une forme de simplicité, voire de pureté (originelle), par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Elle peut également exprimer l'emploi direct d'objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d'artistes du XXe et XXIe siècles, de l'Art & Craft à l'Arte Povera jusqu'à aujourd'hui. Enfin, la couleur crue c'est aussi des procédés chimiques et des expérimentations menées depuis toujours par les artistes. L'exposition explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis : couleurs naturelles et artificielles ; pigments simplement recueillis ou transformés. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des oeuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques, qui vont de la matière la brute à la plus insaisissable et instable. Liste provisoire d'artistes : Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Sonia Delaunay, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michaël Quistrebert, Evariste Richer, Anri Sala, SARKIS, Jennifer Tee, Adrien Vescovi, herman de vries, Jessica Warboys, Remy Zaugg...

07/2021

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Poésie

La nuit est encore debout c’est pour ça que je ne dors pas

"J'ai réellement rencontré la poésie, je veux dire physiquement, suite à un bouleversement familial. Au moment où tous mes repères s'effondraient, j'ai couru d'instinct vers la poésie. J'y ai trouvé la vie ; brute, sauvage, indisciplinée. J'y ai trouvé le souffle que j'avais toujours traqué éperdument, ce désir absolu d'intensité. Une langue des sensations qui dit autrement le réel mais ne cesse de l'étreindre. Soudain, les mots qui m'avait fui, se cognaient dans ma tête. Ils devenaient chevaux, rochers, mensonges, prières. Ils devenaient cabanes, couteaux, devenaient forêts. Ils étaient rivières, tambours, bagues et pierreries. Ils étaient corps. Ils étaient soleil. Disaient nuit, disaient "viens ! " , disaient terre, disaient rouge. Brasier de neige, épine brûlante. Disaient amour, se répétaient. Parfois, se cachaient, soudain intimidés d'être aussi nus. Souvent, revenaient : "où est la maison ? où est le poème ? " . Ils frappaient, petits coups, téméraires et obstinés, jusqu'à ce qu'ils parviennent à ne plus être si seuls. S'ils cherchaient à étirer le temps, à devenir immortels, ils n'en finissaient pas moins par s'avouer question : "D'ici là, j'écoute le vent de nuit/appeler mon nom à la fenêtre. / Appeler mon nom. Appeler. Mon nom ? " Une langue "brûlante comme la neige" , voici ce que nous réserve le premier recueil de Lisa Debauche. Une histoire d'amour quand l'amour semble ne plus être là et qu' "à la radio, il y a des bombes" . L'amour, la mort, la solitude urbaine, la vie, l'écriture elle-même ("Peut-être que ce poème n'est pas un poème véritable ? / existe-t-il des poèmes véritables ? "), Lisa Debauche reprend à son compte des thèmes classiques en poésie mais leur insuffle une nouvelle vitalité tout au long d'un recueil où les mots sont gravés à l'os, à l'épure, dans une économie qui leur permet de révéler toute leur force, avec ça et là, une touche d'humour. Et entre lumière et obscurité, quelque part entre chiens et loups, apparait la beauté et ce recueil qui se lit d'une traite et qui pourrait bien réaliser l'exploit de faire aimer la poésie à celles et ceux qui n'y ont pas goût habituellement.

10/2023

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Fantasy

Celui qui noya le monde

La suite et fin de la flamboyante histoire de Celle qui devint le soleil, réécriture épique de l'ascension de la dynastie Ming traduite dans 12 langues Que seriez-vous prêt à sacrifier pour gagner le monde ? Zhu Yuanzhang, le Roi de Lumière, a réussi l'exploit d'arracher le sud de la Chine à ses maîtres mongols. A présent, elle brûle d'un nouveau désir : s'emparer du trône et se couronner empereur. Mais Zhu n'est pas la seule à nourrir cette ambition. Sa voisine au sud, la vénéneuse courtisane madame Zhang, brigue le trône pour son époux, et sa puissance pourrait anéantir Zhu et ses partisans. Pour rester dans la partie, Zhu doit conclure une alliance risquée avec un ancien ennemi : le général eunuque Ouyang, aussi brillant qu'instable. Car Ouyang a déjà tout sacrifié dans le but de se venger du grand khan, le meurtrier de son père. Tous ignorent cependant qu'au nord, un autre rival s'est rapproché du trône. L'érudit méprisé, Wang Baoxiang, a manoeuvré jusqu'à entrer à la cour, et ses dangereuses intrigues menacent de mettre l'empire à genoux. Car Baoxiang, lui aussi, a soif de vengeance : il veut devenir le grand khan le plus détesté de l'histoire... et ce faisant, fouler aux pieds toutes les valeurs que sa famille de guerriers mongols chérissaient plus que lui. Les prétendants au trône sont prêts à tout. Mais lorsque le désir est aussi grand que le monde, le prix à payer pourrait être trop élevé, même pour les plus déterminés d'entre eux... " La plume remarquable de Shelley Parker-Chan fait naître un monde aux couleurs vives, peuplé de personnages fascinants... à ne surtout pas manquer. " BookPage " Shelley Parker-Chan déroule avec maestria le parchemin enluminé de son épopée. Elle nous dévoile un monde éblouissant et inédit, entre destinée, guerre, amour et trahison. " Zen Cho (Sorcerer to the Crown) " Bouleversant et aussi magistral que Circé de Madeline Miller. Un bijou, maîtrisé et envoûtant, de Fantasy historique. " Tasha Suri (Empire of Sand) " Une fresque épique entre guerre et tragédie, ambition et intimité, désir et trahison. Préparez-vous à être submergé. " H. G. Parry (A Declaration of the Rights of Magicians)

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Littérature étrangère

Les enfants d'Alendrier

Premier roman traduit du biélorussien en français, Les Enfants d'Alendrier pourrait ne narrer que l'histoire de deux enfants en fuite, après que leur père les a libérés d'un camp de redressement où on les avait enfermés pour les "soigner" de leur "drôle" d'accent impropre au sein de La Grande Langue littéraire. Mais Les Enfants d'Alendrier sont aussi l'histoire d'une fuite en avant dans la question de la langue en Biélorussie, où le lecteur devra, comme dans un conte, affronter Baba Iaga - ou bien serait-ce la sorcière d'Hansel et Gretel ? -, et nombre d'adultes prêts, comme elle, à les croquer tout cru ; mais aussi apprendre à évoluer, comme les Biélorussiens, entre les langues, ici présentées dans tous leurs états : "A cette époque déjà, ce docteur en devenir se passionnait pour la biologie. C'était sa matière préférée. Même si son institutrice ne lui plaisait pas trop, il suivait ses cours complémentaires. L'institutrice en savait peu. Il en voulait plus. L'institutrice ne parlait pas non plus correctement. Il brûlait toujours d'envie de la corriger. Mais une ou deux choses de sa vie dépendaient directement d'elle. Il regardait sa bouche, son dentier et voulait savoir ce qu'il y avait derrière. Les professeurs, ce sont ceux qui ont le droit de prononcer des sons et de dire des mots sans que personne ne puisse les interrompre. Il aimait écouter l'instructeur militaire, celui-là n'était pas d'ici, il parlait proprement et distinctement, comme on frappe sur un tambour - mais la vie dans la petite ville avait commencé à le corrompre. Il faisait de plus en plus souvent des fautes de prononciation en parlant comme les vieilles du marché. Il ressentait physiquement de la douleur, comme si on lui avait luxé un bras ou brûlé un dessin sur la peau à l'aide d'une loupe - c'était un de leurs jeux à l'école. Mais d'où venait le son ? Comment naissait-il ? Quels obstacles devait-il franchir pour être entendu, prononcé ? Des lèvres de l'institutrice sortait La Langue. Et le docteur avait très envie de la recevoir comme elle le méritait".

10/2018

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Musique, danse

Dans la lumière de Heifetz. Entretiens avec Antonin Scherrer

Né à Paris en 1949, Pierre Amoyal a le violon dans le sang. Un sang où coule un peu de Russie et un peu d'Afrique du Nord séfarade, et surtout beaucoup de passion. Faire de la musique constitue dès son plus jeune âge une idée fixe. Pendant que ses camarades jouent dehors, lui fait ses gammes, ses études, brûle les étapes : Premier prix du Conservatoire de Paris à... 12 ans ! Il aurait pu étudier avec David Oïstrakh : il a choisi Jascha Heifetz et la côte ouest des Etats-Unis. Un géant pour un autre. Cinq années d'immersion, dont il vibre encore et vibrera sans doute jusqu'à son dernier souffle. Révélation, discipline, idéal. Rencontré en février 2014 dans son pied-à-terre de Lausanne, ville de coeur et d'adoption, Pierre Amoyal aurait pu se contenter de filer les grands noms et les salles prestigieuses qui ont jalonné sa carrière depuis ces années décisives, citer Karajan, Solti, Boulez, Ozawa : il préfère nous parler de ses derniers coups de foudre comme professeur, du présent. Après vingt années au Conservatoire de Lausanne, il vit depuis peu une nouvelle aventure pédagogique au Mozarteum de Salzbourg, sur les traces d'un autre grand violoniste : Sándor Végh. Transmettre : une évidence pour lui. On suit avec bonheur les concerts de la Camerata de Lausanne qu'il a fondée en 2000, où il joue comme il enseigne : debout, en cercle, primus inter pares. Il y a bien sûr le "Kochanski", sublime Stradivarius de 1717 sur lequel joue Amoyal. On connaît l'histoire du vol de l'instrument sur les routes d'Italie et sa réapparition rocambolesque qui a d'ailleurs fait l'objet d'un livre. Ce livre-ci se veut un face-à-face intimiste et vivant à la fois, suivant les portées d'une partition toujours en mouvement. A 65 ans, Pierre Amoyal semble encore un jeune homme : la musique conserve. Et plus encore peut-être que la sienne : celle des autres - de ces violonistes en herbe qui le portent jour après jour et auxquels il transmet sans relâche les préceptes sans prix qui lui ont été légués par Heifetz et, à travers lui, par le père de la grande école russe de violon Leopold Auer.

11/2014

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Littérature scandinave

Lame de feu. Tome 1 Chants de l'Arctique

Une saga scandinave au succès international portée par un personnage féminin inoubliable. 1859. Brita Caisa doit partir. Tombée en disgrâce, la guérisseuse de Sodankylä quitte sa Finlande natale pour se rendre à Vadso, sur les côtes sauvages du Finnmark. Sur son traîneau, ses deux fils âgés de trois et onze ans : des enfants du scandale, nés hors mariage. C'est à l'extrême nord de la Norvège que Brita espère trouver un père pour eux et les mettre à l'abri de la famine. La route vers le nord est semée d'embûches, mais la guérisseuse ne se contente pas d'affronter les éléments, elle apporte son aide à tous ceux qui en ont besoin. Lorsqu'elle rencontre Mikkel Aska, Brita sait au fond d'elle qu'elle est arrivée à destination. Mais il est marié à une autre ; une autre qui n'a pas l'intention de laisser cette étrangère la déposséder de ce qu'elle a de plus précieux. Une somptueuse odyssée scandinave, librement inspirée de faits réels, dont le style puise ses racines dans la force brute des éléments. " Un roman envoûtant, d'une poésie et d'une sensualité remarquables. " Klassekampen " Cette saga poignante a tout pour plaire : un cadre historique solide, des personnages bien campés, un amour interdit et des territoires sauvages, imprégnés de superstitions. On n'en fait qu'une délicieuse bouchée. " Dagbladet " Dévoilant un pan méconnu de l'histoire commune des Norvégiens, des Sami et des Kven, ce roman captivant est servi par une écriture merveilleuse, et donne à voir des paysages d'une beauté époustouflante. " Aftenposten " La passion adultère qui lie Brita Caisa à Mikkel est d'une telle intensité qu'elle triomphe de tous ceux qui voudraient leur jeter la première pierre. " Stavanger Aftenbladet " Les forces de la nature sont à l'oeuvre entre ces pages, et Arvola décrit à merveille les efforts que les hommes déploient pour s'y adapter. La nature sauvage et la passion sont évoquées avec la même intensité. La romancière met en lumière les cultures kven et sámi et restaure la place de ces peuples nomades dans notre mémoire collective. " Jury du Prix Brage - Prix Brage 2022 - Sélection du Nordic Council Literature Prize

09/2023

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Littérature étrangère

Anne-Bäbi Jowäger. Ses expériences de ménagère et de guérisseuse

Après les quatre romans de Jeremias Gotthelf parus à L'Age d'Homme (Uli le valet de ferme, L'argent et l'Esprit, Le miroir des paysans et Uli le fermier), ainsi que sa fascinante histoire intitulée L'araignée noire, voici l'autre chef-d'œuvre romanesque du " Tolstoï suisse " : le portrait de la guérisseuse Anne-Bäbi Jowäger, et, au travers d'elle, de tout un monde campagnard tissé de superstitions, de croyances, de rites, s'accommodant du mal mais tendant toujours vers le bien ; bref, de cette humanité brute que l'ère moderne a fait disparaître. Outre sa valeur romanesque incontestable, Anne-Bäbi Jowäger constitue bien davantage qu'une mine d'informations sur les mœurs paysannes : il s'agit en définitive d'une ample symphonie tellurique, aux mouvements si puissants que nul n'y peut rester indifférent. Paraissant dans une traduction intégrale de Raymond Lauener, ce joyau de la littérature universelle vient marquer, en 2004, les cent cinquante ans de la mort de Gotthelf. Comme l'a écrit Walter Muschg, " Anne-Bäbi n'est pas méchante, mais son despotisme bestial pèse comme un cauchemar sur les siens. Il lui manque toutes les qualités d'un être humain noble : la raison, l'amour, la sérénité de l'âme ; elle n'est pour ainsi dire que la matière première nécessaire à un être humain. D'une authentique primitivité, elle est pieuse aussi, possédée de la foi en l'efficacité de forces surnaturelles et insaisissables. Anne-Bäbi repose d'une manière si inébranlable dans cet aveuglement froid, qu'il n'y a pas moyen de l'en libérer. Quand elle commence à reconnaître les fautes que sa déraison lui a fait commettre, elle n'est pas poussée, en bonne chrétienne, à la pénitence ni à la moralisation. " Le personnage d'Anne-Bäbi n'a aucun équivalent dans la littérature européenne ; la naïveté propre à sa condition, ses connaissances exactes du peuple ou encore la justesse de son jugement sur le caractère humain sont admirables. En somme, la nature primitive que l'on décèle chez cette paysanne n'est autre qu'une dignité humaine érigée par Gotthelf en une valeur universelle.

09/2004

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Théâtre

Après le spectacle

Il est désormais de tradition, au Seuil, que tous les éditeurs, par roulement hebdomadaire, feuillettent la totalité des arrivages de la semaine pour une présélection qui permettra aux autres lecteurs de lire intégralement les manuscrits retenus. Lorsque ce fut mon tour, mon attention a été attirée par un texte qui m'est immédiatement apparu comme une lettre qui m'aurait été adressée, une confidence intime, forte, structurée, sur une vie sentimentale tourmentée, sur des inquiétudes professionnelles concernant un monde qui m'était familier, le théâtre, autour d'une question qui a défrayé la chronique, celle des intermittents du spectacle. Cette vie sentimentale était racontée directement, sans détours inutiles, sans masques. Un homme commençait à se détacher de son amant et à en aimer un autre. Mais, comme son engagement politique, ses intermittences du cœur étaient accompagnées d'humour, de lucidité légère, tendrement ironique. Sujet et objet d'amour, Brice va et vient entre Mathieu et Pierre On sentait que l'auteur se demandait, lui qui était habitué à chercher la lumière des projecteurs ou l'œil de la caméra, lui qui n'hésitait pas à prendre la parole à la fin des spectacles pour défendre sa corporation ni même à s'exprimer dans les journaux, s'il avait bien le droit de parler en son nom propre, de l'amour, du désir, du théâtre, de la vanité, de l'amour-propre, de ses lectures, bref de tout le tissu d'une vie sensible. Je n'ai pas pu, contrairement aux règles du jeu du " feuilletage " de ces manuscrits qui déferlent en trop grand nombre pour qu'on les lise immédiatement tous, me détacher de ce livre. J'ai quitté la salle commune, je me suis enfermé dans mon bureau, j'ai emporté chez mol le manuscrit. Je l'ai terminé dans la nuit C'était un livre. Une voix était là qui me parlait et qui allait parler à d'autres, Une voix sincère, juste, de quelqu'un qui pour une fois écrirait lui-même son rôle Et quand, collectivement, nous avons décidé de reprendre le flambeau de Jean Cayrol, en ressuscitant la collection " Ecrire ", II nous a semblé qu'Après le spectacle y avait sa place naturelle. René de Ceccatty

02/2006

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Histoire de France

"On ne meurt qu'une fois ". Charlotte Corday

Qu'avait été Marat sinon un improvisateur solitaire, " un cerveau brûlé, un fou atrabilaire, ou bien sanguinaire, ou bien un scélérat soudoyé... ", comme ne cessaient de le crier, selon lui, les ennemis de la liberté, c'est-à-dire ses ennemis ? La soif, jamais satisfaite, de châtiment et de sang versé, l'exaltation de la mise à mort qui inspirèrent, dans les mois qui suivirent la mort de Marat, " la grande Terreur ", se passèrent aisément du prophète disparu. Ce que Charlotte Corday n'avait pas vu, n'avait pas su, c'est que, tuant Marat, elle ne faisait, obéissant à son devoir, que massacrer un symbole. Mais il nous faut regarder ce qu'elle a voulu, ce qu'elle a rêvé. Sa mission, son devoir ne pouvaient être de sauver la Révolution, ni même de mettre fin aux crimes qu'exaltait Marat. Ils étaient de punir le " monstre ", de " venger la France " et les Français. Elle l'avait dit fièrement, lors de son procès, répondant aux questions du président Montané : " Le président - Quels sont les motifs qui ont pu vous déterminer à une action aussi horrible ? L'accusée - Tous ses crimes. C'est lui qui entretient le feu de la guerre civile pour se faire nommer dictateur ou autre chose... Je savais qu'il pervertissait la France. J'ai tué un homme pour en sauver cent mille. Le président - Croyez-vous avoir tué tous les Marat ? L'accusée - Celui-ci mort, les autres auront peur... peut-être. " Charlotte Corday savait qu'elle n'avait pas assassiné tous les Marat, et elle ne pouvait être assurée que les " autres Marat " auraient peur. Seulement elle pensait avoir accompli son devoir, comme un héros antique. Elle est Judith, et elle a tranché la tête d'Holopherne. Elle a levé sur César le poignard de Brutus. Devant le Tribunal de Dieu, ou celui de l'histoire, ou celui de sa conscience, elle devait être la " meurtrière de la tyrannie ". Elle ne devait penser ni à ses souffrances ni aux souffrances de ceux qu'elle avait pu aimer. Elle avait " offert sa vie ", sûre d'" avoir bien servi l'humanité ". J.-D.B.

03/2006

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Histoire de France

La dernière division. Sacrifiée à Soissons pour sauver Paris (27 mai 1918 - 5 juin 1918)

Emergeant de la brume, des silhouettes casquées et grisâtres franchissent l'Ailette et s'emparent des crêtes du Chemin des Dames, sévèrement bombardées les heures précédentes. Trois jours plus tard, les Allemands atteignent la Marne et menacent Paris, comme à l'été 1914. Surpris, le commandement français doit improviser pour endiguer coûte que coûte la déferlante que personne n'attendait sur cette portion du front. La bataille se raidit sur l'aile droite de l'offensive allemande et Soissons devient rapidement une charnière pouvant ouvrir la route vers Paris. Stationnée à Saint-Dié dans les Vosges, la 170e division d'infanterie est en manoeuvre dans la forêt de Compiègne lors de ces événements. La " p'tite dernière " de l'armée française est aussitôt jetée dans la fournaise à Soissons... Avec "La dernière division", l'auteur, s'appuyant sur les archives officielles et les écrits inédits laissés par les protagonistes dont il a retrouvé les familles à l'issue de longues recherches, vous fait revivre heure par heure un épisode méconnu de l'histoire qui aurait pu modifier le cours de la guerre, à un moment où les Allemands bénéficiaient de la supériorité numérique, juste avant que les Américains n'entrent en lice. Vous découvrirez comment l'un des secteurs les plus emblématiques du Chemin des Dames a si facilement été reconquis, puis vous suivrez la 170e division dans la Cité du vase et sur les rives de l'Aisne, tout en faisant connaissance avec des hommes dont l'histoire avait déjà retenu les noms, comme l'aspirant Louis Jaurès, fils du parlementaire socialiste Jean Jaurès assassiné le 31 juillet 1914, ou le lieutenant Léon Forzinetti dont le père fut le tout premier défenseur du capitaine Dreyfus. " Sacrifiée ", la 170e division a payé le prix fort avec la perte de plus du tiers de ses effectifs et une ingratitude du commandement qui releva ses chefs parce qu'elle avait été contrainte de reculer sans pour autant concéder la victoire à l'adversaire. Or, cette résistance opposée jour et nuit durant une semaine a sans doute permis au général Foch de s'organiser et de rassembler les forces nécessaires pour lancer une contre-attaque victorieuse, celle qui débouchera sur l'armistice quelques semaines plus tard...

01/2018

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Acteurs

Scandaleuse Sarah. La folle vie de Sarah Bernhardt

Pour les 100 ans de la mort de Sarah Bernhardt, Elizabeth Gouslan retrace l'incroyable parcours de ce monstre sacré, une féministe avant l'heure qui fit scandale à son époque. L'incroyable destin de Sarah Bernhardt, disparue il y a cent ans Elle a vécu au triple galop, à cheval sur deux siècles, exportant sa légende sur cinq continents. De Paris à New York, de Londres à Moscou, tous ont célébré sa beauté, son culot unique et son ambition. Cocteau parle de " monstre sacré " pour la définir et même Freud suspend son portrait dans son cabinet ! De sa naissance en 1844 à sa mort en 1923, la diva a dicté les règles de la vie mondaine, arbitré les élégances, anticipé l'Art Nouveau... Pionnière et narcissique, elle a fabriqué le star system. Seule Sarah Bernhardt sut faire de son quotidien une telle mise en scène, et de sa vie un tel roman à rebondissements. Née dans le ruisseau, d'une mère néerlandaise et d'un père inconnu, elle ne doit sa survie qu'aux largesses du duc de Morny qui entretenait la tante de Sarah. Le dandy donne le coup de pouce qui permet à la sauvageonne d'entrer au Conservatoire et de faire ensuite une carrière sur les planches, à la Comédie française puis au théâtre de l'Odéon. Parcours fulgurant : Sarah, bulldozer à la voix d'or, écrase toutes ses rivales, décroche les rôles titres qu'on ne pensait même pas lui confier, affichant à son palmarès plus de cinq cents spectacles, des dizaines de tournées dans le monde entier et un capital à faire pâlir les plus fortunés. Féministe avant l'heure, Sarah Bernhardt a su tracer sa route dans un monde d'hommes, damant le pion aux machos qui tiraient les ficelles - quitte, notamment, à les mettre dans son lit. Nul doute que cette tornade brune a ouvert la porte à une galaxie d'étoiles. Car, de Bette Davies à Edith Piaf, de Barbra Streisand à Amy Winehouse, de la Callas à Madonna, ces amazones de la scène, à bien y regarder, on toutes quelque chose de Sarah Bernhardt.

02/2023

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Critique littéraire

Roger Garaudy, itinéraire d'une négation

On peut se représenter Roger Garaudy comme un caméléon, tant il a changé de couleur au cours de sa longue vie d'intellectuel engagé. Né à Marseille en 1913 dans une famille de petits employés, Roger Garaudy commence son engagement comme militant protestant, ce qui ne l'empêche pas d'entrer tôt au Parti communiste et d'y faire une ascension fulgurante après guerre, tout en poursuivant des études de philosophie. Sa verve et son mordant, sa servilité, aussi, en font rapidement un de ses porte-parole les plus en vue. Son témoignage dans le procès Kravchenko marque le faîte de sa gloire comme stalinien officiel. C'est sa période rouge vif. Bientôt, il prend ses distances tout en se posant en victime des " durs ", et guigne du côté des gauchistes libertaires qui animent Mai 68. Séquence rouge et noire. Mais voilà que la thématique tiers-mondiste l'appelle. C'est l'occasion de se poser en champion de l'anticolonialisme, de fustiger l'arrogance de l'Occident et d'incarner " le sanglot de l'homme blanc ". Son engagement va très loin, puisqu'il se convertit à l'islam et chante les bienfaits de la révolution khomeinyste. Période verte. Des dizaines de livres émaillent ces années de retournements successifs, mais aucun d'entre eux n'est pris véritablement au sérieux. Jusqu'à sa période brune. En signant Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, Garaudy accède enfin à la notoriété tant convoitée. Ce livre négationniste lui vaudra deux procès, qu'il perdra, mais surtout un succès immense et instantané dans tout le Moyen-Orient. Vilipendé et méprisé en France, Roger Garaudy devient dans les années 90 un propagandiste de l'antisémitisme dans le monde musulman, multipliant interviews, conférences de presse et débats ayant pour thème le " mythe " de la Shoah. Invité en grande pompe par les rois, les présidents à vie et les imams, il est devenu le principal inspirateur des ayatollahs et des ennemis d'Israël, dont Mahmoud Ahmadinejad ou Hassan Nasrallah. Ce livre retrace l'itinéraire en zigzag d'un intellectuel raté mais exalté et dévoile l'étendue de son ultime forfaiture, dont peu d'observateurs occidentaux ont pris la mesure.

02/2007

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Littérature française

La comédie humaine. Eugénie Grandet

" Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître et l'aridité des landes et les ossements des ruines. La vie et le mouvement y sont si tranquilles qu'un étranger les croirait inhabitées, s'il ne rencontrait tout à coup le regard pâle et froid d'une per- sonne immobile dont la figure à demi monastique dépasse l'appui de la croisée, au bruit d'un pas inconnu. Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie d'un logis situé à Saumur, au bout de la rue montueuse qui mène au château, par le haut de la ville. Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en hiver, obscure en quelques endroits, est remarquable par la sonorité de son petit pavé caillouteux, toujours propre et sec, par l'étroitesse de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons qui appartiennent à la vieille ville, et que dominent les remparts. Des habitations trois fois séculaires y sont encore solides quoique construites en bois, et leurs divers aspects contribuent à l'originalité qui recommande cette partie de Saumur à l'attention des antiquaires et des artistes. Il est difficile de passer devant ces maisons, sans admirer les énormes madriers dont les bouts sont taillés en figures bizarres et qui couronnent d'un bas-relief noir le rez-de-chaussée de la plupart d'entre elles. Ici, des pièces de bois transversales sont couvertes en ardoises et dessinent des lignes bleues sur les frêles murailles d'un logis terminé par un toit en colombage que les ans ont fait plier, dont les bardeaux pourris ont été tordus par l'action alternative de la pluie et du soleil. Là se présentent des appuis de fenêtre usés, noircis, dont les délicates sculptures se voient à peine, et qui semblent trop légers pour le pot d'argile brune d'où s'élancent les oeillets ou les rosiers d'une pauvre ouvrière... ".

02/2023

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Autres régimes

Superfuel. Régime cétogène : Toute la vérité sur les bonnes et mauvaises graisses

Révélations sur les bonnes et les mauvaises graisses. Les solutions cétogènes pour bénéficier d'une santé exceptionnelle " Le Dr Mercola et le Dr DiNicolantonio nous apprennent comment ces graisses que nous choisissons de consommer pourraient bien représenter la plus importante décision à prendre du point de vue diététique pour favoriser notre santé sur la durée. " - ; Dr David Perlmutter, auteur de best-sellers du New York Times : Ces glucides qui menacent notre cerveau , et Protégez votre cerveau : ou comment booster votre cerveau, perdre du poids, recouvrer et rester en bonne santé Cuisiner avec de l'huile de coco ou de l'huile végétale ? Consommer du beurre, de la crème ou de l'huile d'olive ? Prendre en complément de l'huile de poisson ou de lin ? Il semblerait que chacun ait son opinion sur ces questions cruciales - ce livre détient de véritables réponses. Le Dr Mercola, professeur et auteur à succès, a fait équipe avec le Dr James DiNicolantonio, spécialiste en maladies cardiovasculaires, afin de couper court à la confusion entourant les graisses alimentaires et leurs effets sur notre organisme, et de remettre les pendules à l'heure sur notre façon de nous alimenter pour favoriser un bien-être optimal. Cet ouvrage révèle : ? Les nombreux problèmes de santé prétendument causés par les graisses saturées - et qui ne le sont pas en réalité. ? Pour quelle raison les huiles végétales prétendument bonnes pour la santé nous rendent en fait malade et nous font prendre du poids. ? L'apport optimal d'acides gras oméga-3 et oméga-6 dans l'alimentation. ? Les aliments qui contribuent à remédier à l'inflammation, à faire augmenter la longévité et à combattre ou prévenir la maladie chronique. ? Un programme cétogène à suivre périodiquement pour que l'organisme brûle les graisses en continu en les utilisant comme une source saine de carburant... Basé sur les recherches personnelles du Dr DiNicolantonio à Saint Luke's Mid America Heart Institute, ainsi que sur des centaines d'études novatrices issues de la littérature médicale, Superfuel révèle les infos indispensables pour améliorer sa santé en choisissant soigneusement les graisses alimentaires.

01/2022