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Kaleidoscope

Extraits

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Biographies

Robert Walser. Le promeneur ironique

Robert Walser, écrivain Suisse d'expression allemande, reconnu de son vivant par les plus grands - Franz Kafka, Robert Musil, Walter Benjamin - est "un de ces "artistes de la langue "tels que les dénira André Breton" . Il se voue à incarner une sorte de poète moderne : "C'est pour moi une sorte d'écrivain pointilliste. Comme un kaléidoscope".   Son univers est tout entier contenu dans chaque point. Cette fragmentation fait qu'il est à mes yeux l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, du moins pour la littérature allemande". Philippe Lacadée fait le choix ici de ne pas tenter une "biographie" classique de cet homme si secret, si à l'écart du monde et des autres, mais de la déduire de ses écrits. Ce sont les héros de Walser qui le présentent au monde. Lui-même ne se représente pas dans une mise en scène pour un Autre toujours improbable, mais se donne tel quel, dans une foule de détails, si singuliers, dont foisonne cette écriture d'apparence tantôt naïve, honnête et simple, tantôt si déroutante. Robert Walser est dans son écriture, dans ce qu'il nomme son roman du réel, qui structure tous ses romans.   C'est à partir du récit de ses héros que nous chercherons à déduire ce qu'a été sa vie. Dans cet essai, Philippe Lacadée montre que le poète, tout en devançant la psychanalyse, nous éclaire : son écriture miniature radicalise en quelque sorte les deux modes de l'écrit, soit le signi ant et la lettre, elle marque la distinction entre l'écrit qui ne parle que pour lui et le dessin de l'écriture miniature.   C'est un Walser avec Lacan qui nous est ici proposé et qui éclaire aussi bien le psychanalyste que le poète.

01/2023

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Critique

La vie derrière soi. Fins de la littérature

"Pour son derniers cours au Collège de France, Antoine Compagnon s'est livré à une ultime réflexion sur la littérature, l'art, la musique à travers le kaléidoscope du mot " fin ". C'est en relisant La vie de Rancé de Chateaubriand qu'il en eut l'inspiration. Mais qu'est-ce que " les fins de la littérature " ? Cela signifie-t-il pour un écrivain de mettre un terme à son activité créatrice ? S'adonner enfin à l'oisiveté ? Ou faut-il prendre le mot au sens de crépuscule du créateur ? Un artiste est-il plus génial dans sa jeunesse ou sa maturité ? La vieillesse est elle-un déclin ou au contraire une apothéose ? Le Titien a-t-il eu raison de créer après 70 ans ? Hokusai, " le vieillard fou de dessin " estimait qu'il devrait atteindre l'âge de 110 ans pour maîtriser son art. N'existe-t-il pas un art sublime ? Un art du sublime sénile ? Les oeuvres ultimes malmènent les conventions. Elles peuvent être chaotiques, désastreuses, bouleversantes et annoncer des ruptures comme les quatuors de Beethoven. A travers des exemples allant de l'antiquité jusqu'à nos jours, Antoine Compagnon se livre à une réflexion sur la place de la vieillesse dans notre civilisation et notre société. Car texte n'est pas un cours mais une Odyssée vagabonde qui digresse sur l'or du temps, la mélancolie. C'est un récit, une panoplie de toute beauté qui s'appuyant sur des tableaux est un chant du cygne - le cygne produisant son plus beau chant juste avant sa mort. Mais le chant du cygne est un mythe à l'image de la littérature. Et la littérature moderne s'est pensée comme " un champ du cygne démesuré ". " La littérature va vers elle-même, vers son essence qui est la disparition ", affirmait Blanchot.

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Sociologie

Revue Zilsel n° 13

La table d'orientation de ce treizième numéro de Zilsel dit assez la vitalité actuelle des études sociales des sciences et techniques. On y trouvera une série d'enquêtes approfondies sur les effets du genre dans le choix des objets sociologiques, les thèses Cifre en tension avec les attentes académiques et les tentatives d'internationalisation de certaines revues de sciences sociales françaises. Le dossier porte sur le "terrain", cet espace d'investigation multiforme investi par les chercheur.euses. Des blocs opératoires aux professionnelles de la santé non conventionnels, des inquiétudes sur l'empreinte écologique de la recherche à la fiction comme réinvestissement du terrain scientifique, des terrains extrêmes aux blancs des cartes, c'est un kaléidoscope d'études de cas qui donnent à voir le terrain moins comme un banal site d'enquête que comme une entrée toujours incertaine pour construire un objet de recherche. La revue poursuit également son entreprise de défrichement. Des travaux exploratoires sur les stratégies argumentatives des acteurs des médecines "alternatives" pour légitimer leurs pratiques et les tentatives de produire une expertise rationnelle auprès des acteurs du pouvoir au début de la crise du Covid laissent entrevoir des perspectives renouvelées sur les points limites de la science. Le sommaire comprend également un long entretien avec la philosophe des techniques Hélène Vérin, qui a puissamment contribué à repenser les catégories d'ingénieur et de réduction en art. La réédition d'un texte de Jule-Edouard Morére, paru Initialement en 1966, permet de replonger dans les réflexions sur la technologie telle qu'elles émergeaient dans le séminaire de Georges Canguilhem, rue du Four à Paris. Enfin, cinq notes critiques donnent un aperçu des productions en cours, dans le style désormais bien reconnaissable de la revue.

03/2024

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Histoire de la philosophie des

La naissance du savoir. Dans la tête des grands scientifiques

Nicolas Martin a réuni les plus grands scientifiques francophones, celles et ceux dont les travaux ont un retentissement international : dix hommes, sept femmes, dix-sept disciplines. Dans ces entretiens exclusifs, ces cerveaux remarquables nous ouvrent pour la première fois leur " boîte noire ". Ils nous racontent d'où vient leur vocation, les qualités nécessaires pour mener à bien des recherches dans leur domaine, quelles ont été leurs réactions face aux échecs ou aux fausses pistes, comment s'organise leur pensée et si le moment eurêka existe réellement... Jamais un tel panorama ne nous a été offert. Ce livre est une plongée dans l'intimité de savants pleins d'humilité, qui s'expriment à coeur ouvert, dans une langue accessible à tous. Avec une grande générosité, ils partagent leur savoir et leur savoir-être. Une vision du monde en forme de kaléidoscope passionnant. Avec : Carlo Rovelli, physique théorique et philosophie des sciences Sabrina Krief, primatologie et médecine vétérinaire Evelyne Heyer, anthropologie génétique Alain Aspect, physique quantique Edith Heard, épigénétique Etienne Ghys, mathématiques et géométrie Marc Lachièze-Rey, physique théorique et astrophysique Sophie Szopa, chimie de l'atmosphère et écologie Jean-Jacques Hublin, paléoanthropologie Jean-Pierre Sauvage, chimie moléculaire Franc ? oise Combes, cosmologie et astrophysique Marc-André Selosse, biologie et mycologie Yves Agid, neurologie et médecine Laurence Devillers, informatique et intelligence artificielle Arnaud Fontanet, épidémiologie Gilles Boeuf, biologie et écologie Hélène Loevenbruck, linguistique Au micro de " La Méthode scientifique " pendant six ans sur France Culture, Nicolas Martin a rec ? u les plus grands scientifiques franc ? ais, toutes disciplines confondues. Désormais éditeur aux Arènes, il publie avec La Naissance du savoir le premier d'une série de livres de sciences conc ? us avec le même esprit d'ouverture et de pédagogie.

05/2023

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Cinéma

Cinéma et inconscient

Pourquoi la critique psychanalytique a-t-elle été si longtemps imparfaite pour traiter du cinéma qui cependant lui faisait la part belle ? Nés quasiment avec le siècle psychanalyse et cinéma entretiennent malgré tout d'innombrables relations : on parle, ici comme là, de séance, d'activités fantasmatiques démultipliées, d'identifications à l'analyste ou au héros, de projections - qu'elles soient paranoïdes, défensives, primaires ou d'un 16 mm, voire d'un Super 8... Le cinéma met volontiers en scène des personnages représentant des psychanalystes ou des psychiatres, le patient parle de son " film " quand il évoque un rêve, pour certains analystes le premier " écran blanc " est le sein maternel et nombreux sont les films qui tentent de restituer un matériel onirique. Or, l'inconscient paraît jouer des tours à l'emprise herméneutique lorsque celle-ci s'applique au cinéma. Leurres, chausse-trappes sembleraient duper le rapport du cinématographique et du psychanalytique, chacun comme pris dans un kaléidoscope vertigineux de fausses ressemblances. Ce livre tente ainsi de capter à nouveau l'essence si particulière du cinéma à la faveur de divers éclairages psychanalytiques, où le défilé psychique valorise plus que jamais l'image mobile pour l'amener à livrer in fine son chiffre énigmatique. On y verra ainsi l'évolution du rôle du psychanalyste, qui, de savant tout pétri de bienveillance pour son patient, se mue en cannibale rusé ; on y constatera les parallèles qu'entretiennent la grammaire analytique au cœur de l'interprétation et la rhétorique si variée des montages (fondus, cuts...) ; on y lira plusieurs analyses filmiques (freudiennes et lacaniennes) avant tout préoccupées de la vie inconsciente ; on y découvrira la mise à l'épreuve d'une toute nouvelle méthodologie analytique s'appliquant à détailler et à cerner les ressorts du comique au cinéma qui, au demeurant, laisse miroiter dans ses appeaux les larmes de la vie plus que jamais considérée comme une succession de deuils.

11/2001

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Beaux arts

Les stucs. Chefs-d'oeuvre méconnus de l'histoire de l'art

Ce livre est le premier à présenter une histoire quasi exhaustive du stuc en Europe. Comme art appliqué, le stuc a été peu étudié par l’historiographie et n’a pas bénéficié de toute l’attention prodiguée à la peinture, à la sculpture et à l’architecture. Pourtant, le stuc - enduit teinté dans la masse, à base de chaux, utilisé en recouvrement des plafonds et des murs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur - et dont la technique voit le jour dans l'Égypte ancienne, jouit dans l’histoire de l’art d’un passé intrigant, connaissant une période de grande floraison à l’époque classique, puis de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle. Considéré à tort par le sens commun comme un art simplement blanc, monochrome et donc un peu ennuyeux, il a pourtant été l'objet de phases importantes d’expression polychrome, et ce, dès l'Antiquité. Si son usage fut limité au Moyen Âge, la découverte de la Domus aurea à Rome au XVIe siècle initia sa consécration à la Renaissance, en particulier dans les Loges du Vatican de Raphaël ou avec son introduction en France par François Ier au château de Fontainebleau. Née de ces prémisses, la décoration en stuc va ensuite connaître une immense fortune dans l’Europe entière à la période baroque, puis pendant le Rococo où il suit une déclinaison plus gracieuse et polychrome, pour se développer, au XIXe siècle, selon les styles et les formes propres à l’éclectisme. Le stuc n’est donc jamais resté en marge. Constamment associé aux autres techniques, sa présence anime des murs et des plafonds, ses couleurs transmettent la luminosité et le clair-obscur, dans un kaléidoscope de formes et de vibrations qui expriment encore aujourd’hui l’intelligence des cultures qui ont su valoriser ses incroyables potentialités. C'est ce que s'attache à mettre en lumière cet ouvrage de référence, relevant ce pari artistiquement essentiel de remettre au premier plan ces chefs-d'oeuvre méconnus de l'histoire de l'art.

10/2012

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Tourisme étranger

Colombie

Pour un Français, la Colombie c’est d’abord Ingrid Betancourt. Le cinéphile ajoute Marie pleine de grâce gobant des sachets de cocaïne ; l’amateur de littérature pense lui à la victime inconsciente de la Chronique d’une mort annoncée par Garcia Marquez ou aux sicarios de La Vierge des tueurs. Guérilla, drogue et assassinats… Des images de violence dont les Colombiens ne connaissent que trop la réalité, mais qui ne doivent pas occulter les autres facettes de ce pays grand comme deux fois la France, seul État d’Amérique du sud à avoir une façade sur les deux océans. Des forêts tropicales de la côte Pacifique aux immensités herbeuses des Llanos, du littoral caraïbe à la forêt amazonienne, la Colombie présente une incroyable variété naturelle – tant par sa biodiversité que par sa richesse humaine. Si les Européens sont largement majoritaires, un tiers de la superficie est officiellement formé de territoires indigènes et la traite négrière est à l’origine d’une population afrocolombienne longtemps marginalisée mais qui émerge progressivement sur la scène culturelle. Depuis le début du XXe siècle, le kaléidoscope s’est enrichi des Turcos originaires du Proche-Orient. Paysages et histoire sont liés de manière indissoluble. Le randonneur marchant vers la Ciudad Perdida au coeur de la Sierra Nevada croise les silhouettes blanches des Kogis. Mompox somnolant sur les berges du fleuve Magdalena n’a pas changé depuis l’époque où l’or et les émeraudes attendaient l’arrivée des galions. Les Nègres Marrons réfugiés à San Basilio de Palenque ont profondément influencé sa langue et sa musique. Les paysages de la zone du café, eux, ont été modelés à l'époque moderne. En mêlant sites emblématiques et grands épisodes de l’histoire, en allant au-delà des lieux communs et des images toutes faites, les auteurs espère éveiller la curiosité et l’envie d’aller voir par soi-même cette fascinante Colombie.

10/2012

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Religion

Les premiers temps de l'Eglise. De saint Paul à saint Augustin

L'histoire du christianisme commence par l'acte de foi des disciples juifs de Jésus devant son tombeau vide : ils croient en sa résurrection et le reconnaissent comme le Messie annoncé dans la Bible. Le christianisme n'est alors qu'une de ces nombreuses religions de salut, qui multiplient les adeptes dans le monde gréco-romain. Mais d'emblée, il définit le salut comme un événement historique unique et non comme le résultat d'initiations individuelles à la façon des religions à mystères ; il donne à cet événement une portée universelle, et ouvre la communauté de Jérusalem au monde polyglotte et diversifié que vient d'unifier l'empire romain. Par là, il lie son destin à celui de Rome, ce qu'affirment très tôt les auteurs chrétiens : l'Église et l'Empire sont les deux seules structures de l'Antiquité à penser la mondialisation, ce qui facilitera la christianisation de l'État et du pouvoir au IVe siècle, après celle de la société. Or, quoi qu'on en ait, il est impossible de restituer une histoire linéaire et complète de l'Église primitive, de Jésus à saint Augustin, non plus qu'une histoire complète de la christianisation de l'Empire. La nature des sources - le plus souvent indirectes, apologétiques ou postérieures aux événements - ne permet que des approches ponctuelles, diversifiées, particulièrement riches pour certaines régions comme la Palestine, Rome et, plus encore, l'Asie Mineure. C'est donc une histoire partielle, en kaléidoscope, à travers une Bible plurielle et des groupes éclatés, très personnalisés, que retracent une soixantaine d'historiens, archéologues et biblistes, tous spécialistes de ces cinq siècles décisifs. Les chapitres de cet ouvrage, remis à jour et complétés pour ce volume, ont initialement paru dans la revue Le monde de la Bible. Il est le troisième et dernier volume du triptyque commencé, dans cette même collection, avec Le monde de la Bible (n° 88) et Aux origines du christianisme (n° 98).

03/2004

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Histoire et aménagement des ja

Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg

Le plus proustien des jardins parisiens ne figure pas dans "A la recherche du temps perdu". On y voit les Champs-Elysées, les Buttes-Chaumont, Bagatelle et le Trocadéro, mais du Luxembourg il n'est pas directement question. De tous les parcs de la capitale, le Luco est pourtant celui où souffle le plus l'esprit de la "Recherche". Pas une sculpture, ou presque, qui ne fasse écho à quelque passage du roman ! Dans les allées du Luxembourg, comme les parfums, les couleurs et les sons du poète, les statues et les rêveries du lecteur se répondent. L'expérience vaut d'être tentée. Sur l'une de ces chaises fameuses, asseyez-vous un moment en face de George Sand : vous voilà emporté dans une petite chambre, un soir, du côté de Combray, avant d'être entraîné dans la bibliothèque du prince de Guermantes. Installez-vous devant le Marchand de masques, c'est le kaléidoscope de la littérature qui vous donne le vertige. Quel plaisir d'apercevoir, comme dans la vraie vie, la dame de Nohant à deux pas de Flaubert et Stendhal ! Bernard Soupre peint le Luxembourg depuis trente ans. Ce sont d'abord les chaises, d'un genre longtemps unique, qui ont inspiré son pinceau. On les retrouve dans les "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg", son livre consacré aux grands auteurs qui ont évoqué le parc. Ici, c'est le parc qui évoque les grands auteurs. Bernard Soupre, lecteur gourmand et parfois farceur d'"A la recherche du temps perdu", s'est livré à l'expérience du dialogue avec les statues, en artiste se jouant des anachronismes - tel le narrateur. De cette conversation intérieure est née l'idée des "Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg". Eclairage de la Recherche hors des sentiers battus pour le connaisseur. Entrée en matière pittoresque pour le promeneur qui la découvre. Bernard Soupre est artiste peintre depuis quarante ans - aquarelle et huile. Aux Editions du Palio, il a publié "Proust Erotique" (2021), avec Laurence Grenier, et "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg" (2017).

09/2023

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Contes et comptines

Etranges mondes. Cycle 3, avec 1 CD-ROM

Des thèmes en lien avec les grandes entrées définies par les programmes. Des oeuvres largement choisies dans la liste de référence de littérature au cycle 3. La construction d'une culture littéraire, artistique et citoyenne. Un travail approfondi sur la compréhension, les personnages et leur évolution psychologique, la chronologie et les éléments caractéristiques du récit. La collection Plura-Litté propose un accompagnement pédagogique et des outils clé en main pour lire et comprendre la littérature au cycle 3. La collection favorise la compréhension fine des oeuvres et une mise en réseau autour d'un thème, avec des croisements interdisciplinaires. Dans chaque ouvrage, deux parcours sont proposés, qui peuvent être menés séparément ou successivement puisqu'ils proposent des textes et des niveaux de difficulté différents. Points forts : Un guidage pédagogique clé en main qui permet un enseignement explicite et fin des oeuvres étudiées Une étude littéraire de textes intégraux du patrimoine et de littérature jeunesse contemporaine. Des séquences interdisciplinaires en arts plastiques, éducation musicale, géographie, EMC, des activités qui favorisent l'interprétation et la mise en réseau, au service de la compréhension du texte. Des ressources numériques complètes : tous les documents à imprimer et/ou à vidéoprojeter (les fiches activités et leurs corrigés ; des photographies, textes, dessins ou tableaux ; des liens vers des oeuvres musicales ou des vidéos...). Etranges mondes propose deux parcours pour aborder des ouvrages de genres différents dans lesquels les personnages sont amenés à découvrir un monde étrange, inconnu, qui va les effrayer, les étonner, les émerveiller, mais en fin de compte les révéler. Ouvres étudiées dans le parcours A : album : Le tunnel, écrit et illustré par Anthony Browne (Kaléidoscope), pièce de théâtre : La comédie des ogres, de Fred Bernard et François Roca (Albin Michel jeunesse). Ouvres étudiées dans le parcours B : roman : Charlie et la chocolaterie, de Roald Dahl (Gallimard jeunesse) et Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll (éditeur au choix).

11/2021

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Littérature néerlandaise

Chambres antichambres

Une jeune femme dans son bain s'immerge volontairement et ne sort le visage de l'eau qu'au dernier moment. Veut-elle disparaître, ou au contraire se dévoiler à nos yeux dans sa nudité ? Elle a une trentaine d'années, a publié un premier roman dont le succès l'a prise au dépourvu. Elle essaie d'en écrire un second, mais l'inspiration la fuit. A moins qu'elle-même ne fuie l'écriture en installant le désordre dans sa vie : elle quitte Amsterdam pour retrouver l'île des Antilles où elle a grandi, elle quitte l'homme qu'elle aimait pour se jeter dans une relation tumultueuse avec une autre femme, elle part pour de banales vacances d'hiver dans les Alpes et se perd dans le brouillard a la neige... Mais attention, nous dit l'auteure, ceci n'est pas un roman ! D'étranges contradictions se glissent dans le récit des aventures tragicomiques de celle qui est tantôt présentée comme "la femme" et tantôt s'adresse à nous sous le masque du "je". Est-ce bien la même personne ? Que savons-nous de cette femme ? Pour Nina Weijers, la connaissance de la réalité, à commencer par celle de soi, et sujette à caution. Refusant la cohérence illusoire d'un personnage a d'une chronologie, elle nous offre un kaléidoscope de récits sans hiérarchie ni raccords. Nous allons de l'un à l'autre comme d'une antichambre à une chambre à condition de donner à ces mots les mêmes valeurs antagonistes qu'à matière et antimatière. Le premier étonnement passé, nous nous laissons séduire par cette brassée de mini-romans qu'on nous lance avec une généreuse nonchalance. Et, sensibles au caractère intime, existentiel, de ces récits, nous soupçonnons que l'auteure a eu besoin de nous tenir à distance pour mieux se livrer à notre regard. Avec une franchise désarmante, avec courage et audace, dans la vérité de la jeune femme qui sort du bain.

04/2021

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Littérature étrangère

L'Eclat dans l'Abîme. Mémoires d'un autodafé

Huit ans après Le Crayon du charpentier, voici le nouveau roman de Manuel Rivas, sans doute la plus riche et la plus vaste fresque qu'il nous ait donnée sur la Galice. Au cœur du récit, un fait historique : l'autodafé qui a eu lieu au port de La Corogne le 19 août 1936, quelques semaines après le prociamiento du général Franco et le début de la guerre civile espagnole. Ce jour-là, des centaines de livres provenant des bibliothèques publiques de Galice ont été brûlés devant les habitants de la ville par des militants du groupe de la Phalange - le parti fasciste espagnol. Mais les livres brûlent mal, on le sait, et du bûcher se sont détachées quelques pages, une couverture, une illustration, qui soudain se sont mises à danser dans le vent et ont happé aux flammes. En bon poète, Manuel Rivas nous invite à suivre les vagabondages de ces bouts de papier. En bon romancier, il nous raconte les mille et une histoires s'y cachent. Les cahiers calcinés d'un manuel d'électricité nous parlent ainsi du destin du boxeur Vicente Curtis, ancien membre de l'athénée révolutionnaire L'Éclat dans l'Abîme, condamné à traîner dans les rues le cheval de bois des photographes ambulants. Une illustration méconnaissable nous renvoie aux aventures de la petite lavandière Ô qui, dans les eaux de la rivière, voit surgir de mystérieux visages. Un peu plus loin, une page de garde à demi brûlée porte encore l'ex-libris de la bibliothèque de Santiago Casarès Quiroga, le leader républicain qui doit fuir la Galice et se retrouve exilé en France avec sa fille Vitola, la future Maria Casarès. Nous passons d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, en tournant doucement l'invisible sphère armillaire qui fait de ce roman un kaléidoscope ou un carrousel enchanté. Ces pages d'une intense poésie ,nous montrent que dans la ville de La Corogne, comme partout ailleurs, la condition de l'homme est celle d'un être fragile et toujours imprévisible, capable à chaque instant du meilleur comme du pire

09/2008

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Littérature française

Autobiographie d'un étranger

Les trains de nuit favorisent les confidences. Souhaitant préserver l'anonymat des personnages qui l'inspirent, notre narrateur voyage avec son héros, qui répond au doux nom d'Atlerego. D'âge mur, les deux hommes se racontent leurs vies, traversant un demi-siècle français. Personnages à la lisière du pouvoir, ils échangent sur les pratiques de celui-ci, les soubresauts de l'économie, les dessous des médias mais aussi et surtout sur leur rapport aux femmes. Dans une langue aussi alerte que directe, c'est un vrai discours d'homme, décomplexé et un rien donjuanesque, inopiné à l'heure de Metoo. Une autofiction, véritable contrepoint de la perspective d'Annie Ernaux. De la fraîcheur, de la gaîté et de l'optimisme au masculin, c'est bon à cueillir. L'ouvrage se présente comme un kaléidoscope d'épisodes racontés par un tiers pour former le roman d'une vie. On suit le personnage depuis ses premiers émois enfantins jusqu'à la maturité. Les tableaux d'amitiés masculines alternent avec ceux des conquêtes féminines d'un père de famille. Au fil du récit et alors qu'il avance en âge, le narrateur brouille ses propres catégories, découvrant bromance et amitié féminine. Le ton est plaisamment parsemé de clins d'oeil à l'actualité politique, économique et culturelle du dernier demi-siècle. "Je ne sais plus lequel des deux évoqua un jour L'inconnu du Nord-Express, ce film d'Hitchcock tiré d'un roman de Patricia Highsmith, Strangers on a train. Vous vous souvenez, l'histoire de Guy qui rencontre Bruno par hasard dans un train, lequel lui propose un échange de meurtre : il va supprimer sa femme qui ne veut pas lui accorder le divorce, en échange de quoi Guy devra tuer le père de Bruno. Germa ainsi l'idée, moins macabre mais peut-être tout aussi scabreuse, d'un autre type d'échange. A chaque voyage nous passerions un certain temps à nous raconter nos vies et quand nous serions prêts, il raconterait la mienne tandis que je raconterai la sienne dans deux livres différents, écrits séparément avec une totale liberté de part et d'autre et sans possibilité de relecture ni corrections."

06/2023

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Cinéastes, réalisateurs

En marge. récit

En 2009, acclamé par la foule, Jean-Michel Correia gravit aux côtés de Jacques Audiard les marches du Festival de Cannes pour la première d'Un prophète qui remporta cette année-là le Grand prix du jury. Pourtant, rien ne le destinait à une carrière dans le cinéma, si ce n'est une vie rocambolesque digne d'un scénario de fiction. Enfant adopté, Jean-Michel Correia grandit au coeur de la cité populaire des Vaux-Germains, dans les Hauts-de-Seine. Loin du regard parental, il explore les environs avec ses potes, ne manque pas un match de foot et admire les grands frères qui tiennent les escaliers du quartier. Bref, il a ce que son père appelle "le sirop de la rue" . Il commence par quelques vols, désosse des motos pour les revendre en pièces détachées, avant de voir plus gros, trop gros : le braquage d'une bijouterie et d'une banque à l'aide d'un pistolet d'alarme le conduit devant la justice. S'ensuivent des allers-retours en prison où il passera près de 10 ans, à l'ombre, comme on dit. Dans une langue musicale et dynamique, Jean-Michel nous raconte sa vie de bandit et de prisonnier : les go-fast à travers l'Espagne, les pénitenciers, la promiscuité des cellules, l'ennui meublé par la lecture, mais aussi la solidarité, les radio pirates, les codes et la culture carcérale. Des années plus tard, désormais père d'un enfant et fatigué de l'illégalité, il se lie d'amitié avec le cinéaste Jean-François Richet qui l'embauche comme chauffeur sur le tournage de Mesrine. Sa curiosité et sa détermination lui feront vite gravir les échelons : il devient "conseiller prison" , puis assistant réalisateur et acteur pour Audiard, avant d'écrire et de réaliser son propre film. Plus que le récit d'une trajectoire hors du commun, Jean-Michel Correia dresse ici un portrait en kaléidoscope de la France des années 1980-2000, celle de l'ambiance Black-Blanc-Beur du Mondial 98 et des sorties en boîte de nuit à la Scala ou au Pacific. Le témoignage singulier et haletant d'un homme qui a été sauvé par l'écriture.

10/2023

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Histoire de France

Un fauteuil sur la Seine. Quatre siècles d'histoire de France

En racontant la vie et les aventures des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l’Académie française depuis 1634, Amin Maalouf ne retrace pas seulement cette «généalogie en partie fictive» dont parlait son prédécesseur Lévi-Strauss ; il nous fait revivre de manière charnelle, incarnée, quatre siècles d’histoire de France. Si «un roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin», selon le mot de Stendhal, le roman de la France que nous relate ici l’auteur est une Légende des Siècles à partir d’un fauteuil. Son premier occupant se noie dans la Seine, Montherlant se suicide dans son appartement avec vue sur la Seine, et l’Académie elle-même siège dans un petit périmètre longé par la Seine, entre le Louvre et le quai Conti ; unité d’un lieu à partir duquel se déploie le kaléidoscope d’une histoire en train de se faire. Le pouvoir des rois et des cardinaux, des hommes d’épée et des négociateurs, l’autorité grandissante ou déclinante des philosophes et des savants, l’influence des poètes, des librettistes, des dramaturges et des romanciers : autant de visages de la gloire qui nous parlent des âges différents de la Nation. Les conflits d’idées et d’égos, les cabales pour faire trébucher Corneille, Voltaire ou Hugo, les intrigues de couloir et les histoires d’amour contrariées tissent la trame de cette si singulière histoire de France. On revisite ici la querelle du Cid et la révocation de l’Edit de Nantes, la Fronde et le jansénisme, l’expulsion des jésuites et l’émergence de la franc-maçonnerie, la Révolution de 1789, l’insurrection du 13 Vendémiaire et le coup d’état du 18 Brumaire, le Second Empire, la guerre de 1870 et la Commune de Paris, l’invention de l’anesthésie et celle des funérailles nationales, l’Affaire Dreyfus et les grandes guerres du XXe siècle... A partir d’un simple fauteuil, lieu de mémoire fragile et chaleureux posé sur les bords de la Seine, Amin Maalouf nous fait redécouvrir les riches heures du passé de la France, la permanence de son «génie national», ainsi que ses constantes métamorphoses.

03/2016

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Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960. Tome 3, Le Togo sous administration coloniale

La méthode utilisée dans les tomes 3 et 4, à l'inverse de celle qui a prévalu dans l'élaboration des deux premiers tomes, privilégie une étude diachronique des faits tout au long des 76 ans de colonisation. Elle vise une ré-interprétation plus vigoureuse des événements, selon une logique plus conforme à la vision des historiens togolais ce passé récent, avec une volonté de regarder en face ce kaléidoscope générateur de certains maux qui minent la société togolaise actuelle. L'histoire de la période allemande, revisitée, insiste ainsi sur le régime d'apartheid qu'une poignée d'administrateurs institua pour dominer le million de Togolais du début du XXe siècle. Que seraient devenus ces Togolais sans la victoire alliée de 1918 ? En tout cas, pas ces citoyens fiers d'une prétendue "colonie modèle" dans laquelle vivaient des sous-hommes sans aucun droit. Colonie modèle pour qui ? Pas pour ceux qui subissaient les pires humiliations. Le Togo n'était en fait une "colonie modèle" que pour l'administration allemande, lorsqu'il cessa d'être subventionné par la métropole à compter de 1905. La défaite de Kamina a donc véritablement libéré les Togolais d'un joug humiliant et inhumain, bien éloigné des systèmes français et anglais. Mais, paradoxe de l'histoire, la propagande du Bund, qui regroupa dès les années 1920 quelques anciens fonctionnaires locaux de l'administration allemande rejetés par les Français au profit des agents dahoméens parlant français, fut si active en vantant les mérites de la présence allemande aux dépens des Français, que dans les années 1960, la grande majorité des Togolais croyaient que les 30 années de présence allemande avaient été un âge d'or pour le Togo. Et malgré tous les démentis, le mythe demeure. La période de la domination coloniale au Togo aura été, au regard de l'Histoire, bien courte : 76 ans sur la côte, environ 60 au Nord, soit à peine une vie d'homme. Il y en eut, comme Felicio de Souza, qui, adolescents, virent l'arrivée des Allemands et, au soir de leur vie, assistèrent à l'indépendance. C'est pourtant cette colonisation qui, à partir de populations jusque-là disparates, donnera au Togo son existence - un territoire internationalement reconnu - et son identité : une nation (en devenir) dont la grande singularité est d'avoir été façonnée par trois colonisations successives, fort différentes dans leurs principes.

06/2011

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Actualité et médias

La victoire des anges. Parcelles de vie, rencontres, opinions, réminiscences, expériences, anticipations, notes de voyages, témoignages, [... , chroniques sans queue ni tête, choses disparates d’apparence fortuite d’un journaliste effronté

Serait-il raisonnable de ne plus entendre, de ne plus voir ce qui nous a fait, de refuser les étincelles du passé, d'avancer sans rétrovision ? Jean Rocchi, journaliste et écrivain, veut comprendre l'évolution au long cours de notre monde à partir de ses errances, erreurs et succès ; relire le passé : " J'ai ratissé des feuilles de ma vie pour en faire un tas, mêlés à mon bouillon de culture, espérant que mon histoire vagabonde présente simplement, peut-être à la manière des pointillistes, une approche de ces années 1930-2000 et des poussières, vécues ou perçues par un fils d'ouvrier. " Une vie ajustée à des convictions. Il relie les événements (les guerres, la Libération, la fin de l'empire, les heurts de la République...) à la mise en scène de l'intime, sans exhibition d'ego : l'enfance, l'amour, les voyages, le métier de journaliste, l'interrogation politique, l'oiseau Phoenix du communisme, etc., grande affaire du roman contemporain. Ce kaléidoscope-aventure de l'histoire du XX?siècle fait exister des hommes et des femmes le plus souvent inconnus, héros, déjà oubliés, les donne à entendre, dit leur générosité et leur volonté de justice, leur respect des peuples. On comprend mieux leur courage en notre temps de crainte. Grappillant les menus faits du quotidien, ne laissant pas s'enliser dans l'oubli les figures parentales, candide sachant saisir sans jamais se lamenter la tragédie du communisme, Jean Rocchi redécouvre aussi le bonheur lors des voyages à travers le monde, savourant les conversations, la libido sciendi, heureux d'apprendre et de transmettre, séducteur paisible, happé délicieusement par les femmes, leur marivaudage et le charme de leurs corps. Cette histoire se partage dans les plis de l'Histoire. Indignation devant la misère et volonté de justice, souci de mieux partager les richesses ne faisant pas de la propriété et de l'agréable la fin ultime de l'existence, vivant avec ce peuple de Gennevilliers – son épicentre –, prompt à penser à des solutions, tels sont, entre mille, les réflexions et les constats qui émaillent ce récit coruscant et virevoltant d'un globe-trotter nous livrant le journal intime de ses tribulations dans un monde à la fois abasourdi par sa propre déraison et capable, somme toute, de se donner une nouvelle voie...

04/2019

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Faits de société

Ma vérité : des mots et des maux

Derrière ce titre étrange, dont le sens se découvrira au fil des pages, se dessine le portrait de Nezha Boubekri, plus connue du public sous le nom de Ness, animatrice de télévision d'origine marocaine et première femme Arabe à avoir piloté des émissions en prime time sur des chaines majors occidentales. C'est l'histoire d'une femme qui s'est imposée malgré ses origines modestes, forte, pétrie des valeurs de sa double culture, profitant de la richesse des deux, une femme à l'énergie bouillonnante, traversée de 100 000 idées à l'heure et dotée d'une absolue confiance dans la vie, qui lui a permis de surmonter tempêtes, revers professionnels, deuils et descentes aux enfers. Visiter les deux décennies de la carrière télévisuelle de Ness est l'occasion de se replonger dans la télévision des années 90 et 2000, de l'incroyable chamboulement de la période entre les antennes-râteau et la mise en place des box internet, de l'évolution managériale des chaines, de l'arrivée de la télé-réalité et du bouleversement des grilles de programmes. De nombreuses personnalités de la sphère médiatiques, patrons de chaines, grands producteurs ou animateurs vedettes apportent leurs témoignages, jamais entendus, sur ce qui faisait la télévision de cette époque et sur son évolution. Cette visite des coulisses de la télé permet également de croiser quelques-unes des rencontres incroyables qui ont jalonné ce parcours, animateurs-phares, stars du show biz, hommes politiques, au gré d'anecdotes qui bousculent les à-priori et des idées toutes faites. Car Ness, derrière l'image glamour qu'on lui connaît, avec son sens de l'humour, ses yeux rieurs et son sourire éclatant, est loin de l'image de papier glacé des Une des magazines people. Elle n'a pas la langue dans sa poche et ces pages sont ponctuées de réflexions sur les questions de discrimination et d'instrumentalisation des différences, et de révolte face à l'hypocrisie des classes dirigeantes et des médias sur les souffrances des minorités. Ness, 1001 hommes est un livre en forme de kaléidoscope où alternent chapitres graves, gais, insolents, drôles, optimistes, coups de gueule et émotions douces, sans apitoiement, ni patos, mais avec, toujours, la sincérité qui est la marque de fabrique de Ness, femme inclassable aux multiples facettes.

03/2022

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Histoire de France

Nous n'étions pas des héros. Les Compagnons de la Libération racontent leur épopée

Il y a soixante-dix ans, en 1944, la France libérée a voulu en faire des héros pour mieux se racheter de ses lâchetés. Ils étaient Résistants, soldats de la 2e DB, officiers de la Légion étrangère ou pilotes de chasse. Ils étaient la France combattante. Ils étaient les Compagnons de la Libération. En juin 1940, ils étaient parias. Alors que la France était abasourdie, tétanisée par sa défaite, que la plupart des vaincus acceptaient cette fatalité et entraient dans les dispositions d'esprit et les petits arrangements de l'Occupation ("Les premiers agenouillements et les premiers reniements", écrira Jean-Louis Crémieux-Brilhac), ils ont tout de suite refusé ce que chacun disait inéluctable. Tandis que la France remettait son destin entre les mains de Pétain, eux ont choisi de poursuivre la lutte. Ils ont trouvé un bateau pour Londres et se sont ralliés à un obscur général, un certain Charles de Gaulle, ou bien se sont réfugiés dans la clandestinité. Ils n'étaient qu'une poignée. François Jacob, Daniel Cordier, Hubert Germain et dix autres Compagnons racontent le contexte de leur engagement et leurs parcours, en humbles figurants de la grande histoire qui se jouait. Mais à travers ces récits simples, sans gloriole, se dessine par kaléidoscope une fresque de la France libre, de Bir Hakeim à la libération de Strasbourg. On y voyage de Londres à Tunis, de Damas à Mourmansk. On y croise les figures de Leclerc, Koenig, Jean Moulin et De Gaulle bien sûr. On y évoque le Débarquement ou l'insurrection de Paris. Ces hommes décrivent aussi leur vie quotidienne, le rôle des troupes "coloniales" ou les conflits avec les soldats vichystes qui n'en démordaient pas. Ils parlent de leurs copains morts sur le champ de bataille ou en déportation. Ils expliquent aussi sans fard leurs joies et leurs déceptions une fois revenus en France, leur difficulté à se réadapter dans une société qui avait retrouvé ses habitudes. Finalement, se dessinent des histoires de gens ordinaires qui ont fait le bon choix et, pour cela, ont ensuite été plongés dans des destins extraordinaires. "Nous ne sommes pas des héros", disent-ils. "C'était une évidence", expliquent-ils à l'unisson. Pas tant que ça puisqu'ils étaient si peu nombreux.

04/2014

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Littérature étrangère

La pulpe

Lorsqu' il met le point final à La Pulpe, à ce qui constitue son ouvre ultime et son chef-d'oeuvre, le dimanche 12 juillet 1970, Jerzy Andrzejewski écrit dans son Journal : «Nul sentiment de soulagement et nulle conscience de clore (ou plutôt d'ouvrir) certain chapitre de ma vie. Jamais je n'ai attaché autant d'espoir à aucun de mes livres ; d'aucun je n'ai été si peu sûr.» Car ce roman, qui échappe délibérément aux formes conventionnelles du roman pour s'évader vers le théâtre, le journal ou le pamphlet, est une ouvre politique autant que morale ou philosophique. Un kaléidoscope d'une rare perfection au travers duquel l'écrivain, en quête de l'absolu en art, cherche aussi une place sans équivoque dans cette société polonaise qu'il qualifie lui-même de totalitaire. Jerzy Andrzejewski a travaillé plus de sept ans à ce livre, de janvier 1963 à juillet 1970. Il lui faudra attendre encore neuf ans pour le voir publier - clandestinement - en Pologne, mais dès le 29 avril 1970 il notait dans son Journal : «Je n'ai plus guère d'illusions. Je pense qu'il s'agit de ma part d'une certaine conquête d'ordre moral si, dans les conditions d'existence qui sont les miennes, je puis et veux écrire comme je le veux et comme je le puis, sans autocensure vigilante et roublarde et sans tenir compte de la censure officielle. Mais je me rends parfaitement compte que ma souveraineté créatrice - pathétiquement parlant - atteint dans la pratique des limites fort différentes de mes aspirations. Je vis dans ce pays depuis ma naissance et je ne veux pas le quitter. Je suis trop attaché au passé comme au jour présent de cette terre, je suis trop vieux aussi et tenu par trop d'obligations familiales pour me résigner d'un cour léger au destin hasardeux d'émigré politique. Je ne voudrais qu'une chose : que La Pulpe puisse paraître au pays. Mais je sais bien que c'est presque impossible. Je vais donc publier ce livre chez un éditeur de l'émigration, il sera traduit, peut-être même étendra-t-il un peu ma renommée, et alors ? Ici, où je me trouve et où je vis, le livre restera inconnu, cent personnes le liront, disons mille, peut-être même davantage, c'est pratiquement sans signification, un silence profond s'abattra sur lui. Que signifie, par conséquent, cette souveraineté qui est la mienne ? Ne pas y penser pour l'instant. Vérifier, corriger, faire des projets, achever.» Jean-Yves Erhel.

02/1989

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Histoire internationale

Le fil de nos vies brisées

Ce livre dresse le portrait d'une ville ce qu'elle fut, ce qu'elle ne sera plus jamais à travers les récits entremêlés de ses habitants, contraints à l'exil par les violences et la guerre. La ville, c'est Alep. La grande cité marchande, riche, cosmopolite. Alep la pieuse et la conservatrice. Plus précisément, c'est son coeur historique que l'on entend battre dans ces pages : les vieux quartiers du centre et de l'est qui, au terme d'un soulèvement populaire, eurent cette terrible arrogance d'imaginer qu'ils allaient pouvoir contrôler leur destinée. C'était le lieu de vie de milliers de familles. Une ville détruite, cassée, réduite à l'inexistence, sauf à la chercher dans la mémoire des vivants. Ce sont leurs voix que ce livre recueille, leurs souvenirs de ce monde disparu, de ses traditions perdues. Les récits d'enfance, des projets d'adolescents, du quotidien s'égrènent dans les ruelles du vieil Alep, se répondent parfois, sans jamais être à l'unisson. Cet effet kaléidoscope s'amplifie au moment d'évoquer la révolution, la guerre et la survie selon les moyens propres à chacun. Les mots de ceux qui ont embrassé la voie du changement, qui se sont engagés pour elle à n'importe quel prix, n'occultent pas les mots de ceux qui n'eurent d'autre choix que de subir. Joie, solidarité, amour, illusions, peur, confusion... L'arrivée des "soldats de la liberté" entraîna la division de la ville en Est et Ouest, telle une fracture irréparable, séparant amis, familles et amoureux. Désillusions, colère, dégoût. Dieu fit une entrée fracassante avec ses cavaliers noirs. Foi, enfermement, incompréhension. Puis le pilonnage au hasard des explosions de bombes barils faucha les vies, les foyers. Deuil, douleurs, abandon. La plupart du temps : se relever. Dans une trame d'événements surréalistes à force d'être monstrueux percent partout les élans vitaux d'une communauté. Dans ce livre, cette communauté se penche sur la terre où s'arrimait l'arbre de ses ancêtres et, par les paroles qu'elle choisit, le relève fragilement au-dessus des décombres tout en interrogeant le ciel et les hommes. Cécile Hennion est reporter au journal Le Monde. Spécialiste du Proche-Orient depuis 1996, elle a longtemps vécu au Caire, et à Beyrouth où elle fut correspondante de 2009 à 2013. Elle a notamment couvert la guerre en Irak, au Liban et plus récemment les révoltes arabes de 2011 et la guerre de Libye. Elle est l'auteur de l'essai Ya benti ! (Editions Anne Carrière, 2005)

02/2019

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Littérature française

Le temps des bohèmes

Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l'art moderne entre les deux guerres, quand Paris était encore la capitale du monde. Première saison : Bohèmes. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso sympathisant anarchiste, Apollinaire l'érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon le flambeur, Soutine le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres... Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux - libres. Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Ils y convièrent des brocanteurs devenus marchands, des couturiers-mécènes, une poignée de milliardaires, des filles de rues peintes comme des princesses. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs ouvres. Et leurs ouvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Deuxième saison : Libertad ! Une fresque dont les héros s'appellent Malraux, Saint-Exupéry, Dos Passos, Prévert, Hemingway, Orwell, Dali. Un kaléidoscope d'enthousiasmes et d'illusions tendu entre la montée du fascisme et la guerre d'Espagne. Ce sont des temps déraisonnable : là, Aragon vend son âme à Staline ; ici, Gide pontifie aux obsèques de Gorki ; ailleurs, Gala passe des bras d'Eluard à ceux de Dali tandis que Picasso peint et que Robert Capa photographie tout ce qui bouge - ou meurt. Nous sommes entre Paris, Madrid, Berlin et Moscou, dans une époque qui hésite avec désinvolture entre l'espoir et le chaos. Troisième saison : Minuit. De la débâcle de 1940 à la Libération, voici l'épopée des écrivains, des artistes et des intellectuels sous l'Occupation.Char, Paulhan, Vercors, Sartre et Beauvoir, Camus, Picasso, Cocteau, Aragon et Elsa, Matisse, Prévert, Desnos, Saint-Exupéry, Prévost, Drieu La Rochelle, Beckett, Marc Bloch, Mauriac et tant d'autres : le grand bal de la France qui écrit, peint, dessine, filme, joue, publie, collabore, résiste, s'accommode. Tel un metteur en scène, Dan Franck nous entraîne dans sa ronde : de Paris à Marseille dans la débandade de l'exode, de Marseille à New York dans les bateaux de l'espoir, de Paris à Berlin dans les trains de la honte, des gares de la déportation aux camps de la nuit et du brouillard, on partage avec admiration, stupeur ou incrédulité les destins croisés de cette génération dont la tragédie de l'Histoire a transformé la vie en roman.

10/2015

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Art du XXe siècle

Georges Arditi. D'un réel à l'autre

Georges Arditi (1914-2012) est injustement méconnu. Avec le soutien de sa famille, La Piscine à Roubaix et le Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence se sont réunis pour présenter, en deux étapes, une véritable rétrospective de ce peintre singulier qui n’avait pas fait l’objet d’une présentation aussi complète depuis plus de trente ans. Formé chez Legueult et Cassandre, Arditi fait pleinement partie de la génération qu’a bouleversée l’exposition des "peintres de la réalité" français du XVIIe siècle, en 1934, à l’Orangerie des Tuileries. Proche dans un premier temps de l’esthétique du groupe des Forces Nouvelles, il ambitionne rapidement un langage autonome dans de grandes compositions empreintes de mystère et d’élégance. La figure de l’artiste, face au spectateur, y organise un univers très singulier dont le temps suspendu doit assurément aux drames qui impriment l’expérience personnelle du jeune juif traqué, spolié et endeuillé. Il est alors tout à la fois Oiseleur taciturne et stupéfait, enfant des frères Le Nain ou créateur surpris à la marge d’une Réunion à la robe rouge qui semble l’ignorer. Une seconde période, dans le sillage des "peintres de tradition française" révélés durant l’Occupation, inscrit Arditi, à sa manière, sur la scène de la seconde École de Paris qui traque la lumière et recompose une vérité - vue d’ateliers, paysages urbains - passée au filtre d’un caléidoscope riche d’émotions. Dans cette séquence, les enfants de l’artiste s’affirment comme une infinie source d’inspiration sans que jamais le peintre ne cède aux facilités et à la mièvrerie du genre. A la fin des années cinquante, la découverte du Ventoux marque une évolution radicale aux marges mouvantes de l’abstraction. Les paysages plein cadre qu’Arditi lui consacre tissent une longue et riche suite qui n’est pas sans rappeler, dans le principe et l’obsession, l’épuisement du motif des meules ou des cathédrales de Rouen de Monet. Ces variations de formes enchevêtrées résonnent comme un véritable testament esthétique avant que l’histoire de l’art, oublieuse et injuste, ne referme les portes d’un douloureux purgatoire que cette exposition souhaite aujourd’hui enrayer. Plus qu’un catalogue d’exposition, cet ouvrage, riche d’oeuvres souvent inédites et de contributions éclairées, est appelé à faire référence et permet enfin de remettre Georges Arditi dans cette lumière qui n’eût jamais dû lui manquer. Un événement, assurément.

11/2023

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Romance et érotique LGBT

Souls of the Knight Tome 3 : Matt, dieu du sexe autoproclamé

Matt a toujours collectionné les aventures avec des femmes, mais, lorsqu'un coup de téléphone bouleverse sa vie, c'est dans les bras de son meilleur ami, Alex, qu'il trouve refuge. Seulement, celui-ci cache certains secrets qui pourraient rendre leur relation impossible... Matt Carter, dieu autoproclamé du sexe et batteur du très célèbre groupe Souls of the Knight, n'avait ni le temps ni l'envie de penser à demain. Ses journées étaient remplies de musique, de femmes et d'alcool ; que demander de plus ? Pourtant, quand le groupe se sépare, sa vie de rêve prend fin. Sombrant dans l'ennui et la solitude, disposant d'une petite fortune et de tout le temps du monde, Matt demande conseil à son meilleur ami, Alex Clark, pour trouver sa voie. Ensemble, ils se lancent dans une nouvelle aventure en devenant les propriétaires et managers du bar gay le plus réputé de Los Angeles : le Kaléidoscope. Et pour la toute première fois, Matt a un véritable plan pour l'avenir. Jusqu'à ce qu'un terrible coup de téléphone ébranle à nouveau sa vie, le faisant tout remettre en question et le plongeant dans les bras réconfortants de son meilleur ami. Alex s'était résigné à aimer son meilleur ami rockeur sans espoir de voir ses sentiments partagés, c'est pourquoi, quand Matt franchit la ligne qui les sépare, il prend courageusement ses jambes à son cou et s'enfuit. Matt est-il allé trop loin ? Sa réputation de tombeur de ces dames et de je-m'en-foutiste invétéré lui a-t-elle finalement porté préjudice et fait perdre son meilleur ami ? Ou bien Alex a-t-il ses propres secrets, qu'il craint de voir révélés ? #FriendstoLovers #Secrets #MM #Musique #GayForYou #Rockstars #Célébrité "Résultat au-delà de mes attentes !!! J'ai adoré cette histoire du début à la fin. J'ose dire que c'est peut-être mon incarnation préférée d'un playboy hétéro gay for you que j'ai lue jusqu'à présent". - Meags (Goodreads) "Je suis une GRANDE fan de cette série et le livre de Matt est certainement le meilleur des trois. Nicola a traité certains sujets sensibles de façon extrêmement crédible, j'ai adoré chaque mot et cela valait vraiment la peine d'attendre !!! ! !!! " - Danni Oxtoby (Goodreads) "Les personnages de Nicola sont bruts, compatissants, sexy et pleins d'amour. On découvre une toute nouvelle facette de Matt et on le voit s'épanouir dans l'histoire. Je n'ai pas pu lâcher ce livre. Nicola m'a fait ressentir tous ces sentiments de papillon que l'on ressent lors d'un premier ou d'un nouvel amour". - Karen Peacock (Goodreads)

01/2023

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Littérature française

Chambres de verdure

Ce roman se déroule à la toute fin du XVIIème siècle et conte l'histoire d'une jeune femme qui, pour densifier ses jours, choisit de quêter quelque épanouissement dans la création. Pour y parvenir, elle va faire oeuvre de chair (avoir une descendance), oeuvre d'esprit (écrire) et oeuvre de pierre : participer à la conception du jardin de Cordès, attribué à André Le Nôtre. Les épreuves qu'elle rencontrera pour inventer son Eden perdu chahuteront sa solitude et lui révèleront quelques perles d'existence : la musique qui sculpte les silences, la confiance amoureuse, l'attachement à des racines et le chemin des mots pour mieux habiter le monde. Les romans historiques sont des jardins où le lecteur arpente des paysages en découvrant des plans successifs. Ainsi, chambre de verdure nous parachute dans le Grand Siècle. Les familiers de Madame de La Fayette ou de la Marquise de Sévigné ne seront pas tout à fait dépaysés dans le coin enchanté d'Auvergne qui fournit les extérieurs de cette charmante histoire. Elle est servie par un style alerte et vivant, qui use astucieusement de l'imparfait. Cette écriture à deux plumes est aussi savoureuse qu'originale. Dans la lignée des romans réalistes et sentimentaux, et avec un sens inné de la poésie, Véronique Riffault et Allen-François Lederlin évoquent les paradis de l'enfance, les mystères mélodieux de la viole de gambe. Pudeur des confidences chuchotées sur le papier. Ce roman se rapproche souvent de l'épistolaire et du journal, pour mieux nous introduire dans l'intimité des psychologies, le secret des sentiments. Témoins privilégiés des états d'âme de Bérénice, les lecteurs deviennent donc peu à peu ses confidents. C'est une jeune marquise qui, à l'âge de 33 ans, décide de convoler en justes noces avec Yves-Louis de Tourzel, marquis d'Allègre et futur maréchal de France. Au fil de l'intrigue, on découvre comment cette héroïne décide de justifier son existence en créant le jardin de Cordès dans le domaine familial de son époux. Ce jardin devient un personnage à part entière : car "l'homme ne peut vivre sans cultiver des fleurs, et à son image, façonner une parcelle du vaste monde. Sa terre promise" . La genèse de cet éden miniaturisé coïncide avec une évolution historique dans l'art végétal : tandis que le siècle se déroule vers le pittoresque des jardins à l'anglaise, le jardin de Bérénice, témoin du "goût partagé" mais façonné à la française, à la manière de Le Nôtre ressuscite la querelle des Anciens et des Modernes, parmis les fleurs, dans le décor d'une campagne de l'Auvergne. Ce terroir, la "vieille maîtresse" de son mari, Bérénice l'appréhende, ça ressemble si peu aux mondanités versaillaises. Pourtant elle finit par l'accepter et même par l'aimer, jusqu'à se vouer à une véritable quête esthétique : les paysages, les parfums, les couleurs de cette région sont comme un kaléidoscope de la doulce France.

01/2004

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Poissons, crustacés

Mémoire et cuisine des gens de mer. Parc naturel marin du golfe du lion

Depuis plusieurs années, le Parc naturel marin du golfe du Lion collecte la mémoire vivante des gens de mer, sur le littoral du Parc (de Leucate à Cerbère). Ce projet est né du constat, que les anciens pêcheurs, et plus largement les gens de mer de ce territoire détenaient une part importante de notre mémoire collective. Mémoire qu'il fallait préserver et partager. Petit Louis, Claude, Colette, Suzette, Jeanine, Aimé, nos gens de mer sont pêcheurs, pêcheurs-vignerons ou pêcheurs-dockers, pêcheurs d'étang et de mer, saleuses, fileyeuses, ouvrières d'usine, transbordeuses d'oranges ou encore travailleurs du port, femme ou fille de pêcheur. Les témoignages recueillis font apparaître de nombreuses thématiques liées à la mer et à la vie quotidienne de nos anciens : ils parlent d'expériences, d'observations de la nature, de traditions de superstitions, mais aussi de savoir-faire et de cuisine. Ces femmes et ces hommes, qui vivaient de la mer, ont acquis une grande expérience des espèces. Ils connaissent le meilleur moment pour les consommer et les nombreuses façons de les cuisiner. Ils savent les saveurs, ils savent les saisons de la mer. Chacun nous offre une ou plusieurs recettes, avec toujours, un conseil ou quelques informations utiles. Deux pêcheurs qui sont aujourd'hui encore en activité témoignent dans ce livre, Georges et Vincent, tissant un lien entre les pratiques d'hier et celles d'aujourd'hui. Ce livre, bien plus qu'un kaléidoscope de portraits et de recettes, se veut le reflet d'une histoire collective. Une histoire qui se poursuit avec nos gens de mer d'aujourd'hui, qui vit et se transforme, s'adapte, se réécrit tous les jours. Un témoignage sur la richesse et la diversité de notre mémoire collective et vivante et de notre littoral. Le Parc naturel marin du golfe du Lion est une aire marine protégée, espace délimité en mer qui répond à des objectifs de protection de la nature à long terme en intégrant tous les acteurs concernés dans une gouvernance locale. Sa vocation est la gestion intégrée de l'espace marin : la connaissance, la protection du milieu marin, le développement durable des activités maritimes. Créé par décret le 11 octobre 2011, il couvre plus de 4 000 km d'espace marin au large des Pyrénées-Orientales et de l'Aude. Il comprend douze communes littorales sur plus de 100 kilomètres de côte. Sa limite atteint au large 35 milles nautiques, soit plus de 60 km. Le Parc naturel marin, dans ses missions, agit aussi pour la valorisation du patrimoine culturel maritime, matériel et immatériel. La France compte en tout huit parcs naturels marins : six en métropole, dont deux en Méditerranée et deux dans les Outre-mer. Le Parc est rattaché à l'Office français de la biodiversité, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, dont la vocation première est de répondre aux enjeux de préservation du vivant.

08/2021

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Pléiades

Histoire de ma vie. Volume 1

Vénitien, beau parleur, imposteur, séducteur, homme de lettres, Casanova est apparemment l'une de ces figures d'aventuriers qui traversent le XVIIIe siècle. Voyageur infatigable, parfois pourchassé par la police, il franchit les frontières, change d'apparence selon les circonstances, et même de nom : Eupolemo Pantaxeno, Paralis lorsqu'il pratique l'occultisme et la magie, M de Farussi lors de son voyage en Russie, Antonio Pratolini lorsqu'il devient "mouchard" au service des inquisiteurs de Venise, ceux-là mêmes qui l'emprisonnent sous les Plombs, ou encore chevalier de Seingalt, titre dont il signe l'Histoire de ma vie. Sa dernière aventure - celle qui le rend à jamais mémorable - est en effet l'écriture de ses mémoires, kaléidoscope offrant le portrait fragmenté de l'homme "le plus vivant de tous les vivants" (Zweig). Né dans la ville du théâtre et du carnaval, fils de comédien, Casanova s'y fait le metteur en scène de sa propre vie. Dans un français teinté d'italien, langue chatoyante dans laquelle il voyait la "physionomie" propre de son style, il y exhorte à un hédonisme jouisseur. À sa mort, il laisse un manuscrit de quelque 3 700 feuillets. Acquis en 1821 par l'éditeur F-A Brockhaus, celui-ci sera jugé scandaleux ou, à tout le moins, impubliable en l'état, et ne sera livré au public qu'une fois traduit, révisé, amendé. Si l'Histoire de ma vie a séduit Stendhal, Musset, Kafka, jusqu'à Cendrars qui y voyait "la véritable Encyclopédie du XVIIIe siècle", des générations de lecteurs n'ont rencontré Casanova qu'à travers le prisme déformant d'éditions tronquées. Le manuscrit autographe, désormais conservé à la Bibliothèque nationale de France, est longtemps demeuré inaccessible. Il ne fut publié qu'en 1960. Mais sa composition un peu primesautière, parfois déroutante (tomes de longueur inégale, découpage tantôt en chapitres, tantôt en fragments), toujours soucieuse pourtant de la cohérence du récit, est encore inconnue du public. Elle est ici proposée sans remaniements, pour la première fois. On en donne une transcription aussi fidèle que possible, en conservant la disposition, la ponctuation et, bien entendu, les italianismes de Casanova. Des notes de bas de page fournissent la "traduction" des mots ou des passages pouvant faire difficulté, ainsi que la version française des citations latines (ou autres) insérées dans le texte. C'est aussi en bas de page que figurent les principaux repentirs de Casanova, qui portent témoignage de son travail d'écrivain et livrent, parfois, le fond de sa pensée. Il s'agissait, en somme, de respecter une oeuvre longtemps malmenée. On espère par là renouveler l'image de Casanova : au-delà des représentations mythiques qui firent sa fortune, montrer le témoin précieux, extraordinairement vivant, de son siècle, l'intellectuel pénétré de la pensée des Anciens comme de celle de son temps, l'écrivain nourri de littérature, l'éblouissant conteur.

03/2013

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Photographie

Un amour photographique. Hans Guilbert : Hans Georg Berger

L'amitié entre Hervé Guibert et Hans Georg Berger dura treize ans, de 1978 jusqu'à la mort de Guibert en 1991. Berger était directeur artistique du Festival de théâtre de Munich lorsque le jeune écrivain français âgé de 22 ans, alors correspondant pour Le Monde, apparut pour la première fois dans son bureau. Leur relation fut dès le début aussi passionnante qu'intense. Une année seulement après leur première rencontre, Guibert est l'invité de Berger sur l'île d'Elbe. Celle-ci allait devenir un point de rencontre et une source d'inspiration d'une importance fondamentale pour Guibert. Hans Georg Berger, comme l'écrivit Guibert plus tard, "est le maître d'oeuvre de cet endroit miraculeux où je me sens si bien, où tout est beauté, où l'arrivée est plus heureuse que le soulagement du départ, et où j'ai écrit la plupart de mes livres, il est son inventeur, et il est son maître, ce qui pose parfois quelques problèmes, des grincements d'autorité et de révolte contre cette autorité. Mais en même temps il est le créateur de cet endroit miraculeux, et il m'a laissé généreusement me l'attribuer". Leur dialogue, Hans Georg Berger et Hervé Guibert l'ont cultivé au-delà de l'île d'Elbe, que ce soit lors de voyages à Arles, à Budapest, à Séville, en Egypte ou au domicile munichois de Berger, à Paris ou dans la Villa Medicis. Ce dialogue a toujours été à la fois émotionnel, intellectuel et visuel. Les nombreux portraits que Berger a réalisés de Guibert témoignent de cet échange. Ils initient en outre, et ce de manière intime, une méthode que Berger a établie dans ses futurs travaux, celle de l'engagement collectif : l'image comme un produit d'une entente profonde, tel un résultat d'une compréhension mutuelle. Dans son texte accompagnant les photographies de Hans Georg Berger, Hervé Guibert développe et affine son approche lorsqu'il prend position pour un narcissisme positif et existentiel. Il en parle de manière explicite : "Pourquoi diable n'en finit-on pas de faire le procès du narcissisme ? Comment un substantif charmant et grave a-t-il pu devenir si trivialement péjoratif ? Les peintres qui, durant toute l'histoire de leur activité, n'ont pas cessé de fouiller leur propre pomme, entre celles des autres, ne l'ont-ils fait que pour léguer une vaniteuse luisance, l'assurance flatteuse d'une admiration posthume ? Ce qu'on dénigre comme narcissisme n'est-il pas le moindre des intérêts qu'on doit se porter, pour accompagner son âme dans ses transformations ? " Les photographies d'Hervé Guibert, ses amis, les espaces et les voyages sont bien des outils permettant de suivre la métamorphose de son âme. Ils constituent la base d'une réflexion quant à la signification du dialogue et sur l'autoréflexion à travers les yeux, les lentilles et les objectifs de l'autre. Les photographies manifestent, avec tout le désir littéraire du dévoilement, la certitude qu'il réside plus de vérité dans la dissimulation que dans la révélation et la divulgation. Elles témoignent d'un amour photographique. Dans leur ensemble, les photographies sont comme un kaléidoscope, une galerie des glaces qui renvoient au moyen de milliers d'angles et de facettes une image résultant d'une pose répartie durant treize ans.

11/2019

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Photographie

Mirages d'Orient, grenades & figues de Barbarie. Chassé-croisé en Méditerranée

Alors que, depuis le début de l'année 2011, les pays arabes qui entourent le Sud-Est de la Méditerranée ne cessent de nous surprendre par leur héroïsme et une dignité retrouvée, la Collection Lambert propose une exposition faisant l'apologie du voyage dans ces pays fascinants. Ils le sont tant par la richesse de leur culture que par une histoire bien plus ancestrale que la nôtre, par la beauté des êtres, et par ce courage dont ces peuples fiers font preuve aujourd'hui. Cette fascination n'est pas récente. Le monde arabe était auparavant décrit aux Occidentaux par des écrivains et des artistes qui accomplissaient des voyages longs et éprouvants. La France a toujours eu le goût de l'exotisme, d'une attirance pour la culture de l'Autre, cet étranger oriental ou arabe qui, lui-même, pendant des siècles, a cultivé le fait de recevoir le voyageur comme un art de vivre à part entière avec un raffinement poussé à son paroxysme. Nos plus grands écrivains en ont rêvé - Chateaubriand, Nerval, Flaubert, Lamartine ou, plus proche de nous, Pierre Loti... -, tout comme nos plus grands artistes, de Delacroix à Matisse. L'exposition s'organisera autour de quatre sections restituant les différentes images de l'Orient, qui se télescoperont tel un kaléidoscope de visions fantasmées ou réelles. Des collections jamais montrées au public seront associées à des oeuvres plus connues. Ainsi, le fonds de l'Association des amis de Pierre Loti présentera des documents inédits de cet écrivain : portraits, peintures et photographies... Une collection privée provenant de Gadagne fera découvrir des objets rares et précieux : bijoux, ustensiles, livres enluminés... À travers des oeuvres de maîtres du XIXe siècle et du début du XXe siècle, on comprendra comment est né cet orientalisme, mouvement aux répercussions si denses dans l'art de vivre en Europe. Des oeuvres sur papier de Delacroix et de Matisse confirmeront l'influence de la Méditerranée. Un lit turc de harem du début du XIXe siècle, entouré de peintures de la fin du XIXe siècle de femmes au bain et accompagné d'un magnifique film tourné dans un hammam par l'artiste anglaise Tacita Dean, donnera une ambiance de langueur. Plus loin, dans un univers plus viril, des photographies de Nan Goldin présentant son amant égyptien, Jabelawe, côtoieront des clichés chez un coiffeur turc de l'Italien Maloberti et des images anciennes d'un quotidien oublié où la tolérance était encore de mise. Dans une section plus contemporaine, les oeuvres engagées de Mona Hatoun, originaire du Liban, se confronteront aux images implacables de l'Iranienne Shirin Neshat, toutes deux féministes engagées et révolutionnaires avant l'heure. Enfin, à côté des vidéos de Douglas Gordon tournées aux portes de Marrakech avec des charmeurs de serpents et de scorpions, deux oeuvres teintées d'espoir et d'optimisme irradieront cette exposition : une installation vidéo de Charles Sandison où des milliers de mots calligraphiés en arabe se transforment en mains qui s'unissent à jamais, alors qu'Idriss Khan a photographié sur une même plaque argentique toutes les pages du Coran. Ces pages se superposent en traçant une immense partition sublime où, dans ce feuilleté visuel, on ne devine plus que la beauté des mots divins insufflés à jamais par le Prophète.

12/2012