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Renaissance

Endormis. Le sommeil profond et ses métaphores dans l'art de la Renaissance

Le sommeil, ce tiers obscur de nos vies... Hormis l'éclair du rêve, il nous plonge dans la nuit noire de l'inconscience, mais son opacité même stimule l'esprit en l'invitant au déplacement métaphorique. Loin de constituer un état vide et sans valeur, il "donne à penser" , comme en témoigne de manière éloquente l'art de la Renaissance, de la torpeur d'Adam au Pays de Cocagne en passant par le Jardin de Gethsémani et la sieste des nymphes. Tout en remontant le fil généalogique de la condamnation du sommeil, le présent ouvrage déploie un panorama critique et nuancé des "polyptiques du sommeil" (J. -L. Chrétien) dans l'art européen des XVe et XVIe siècles. A la critique traditionnelle du sommeil, envisagé comme ennemi de la vigilance et source des vices, font contrepoint plusieurs figures d'endormis, autrement positives et variées, parmi lesquelles l'apôtre Jean, étonnamment couché "sur le sein du Christ" lors de la dernière Cène, Psyché, tour à tour héroïne néo-platonicienne et beauté lascive, ou bien encore Luther lui-même, dont le "dernier portrait" met un point d'orgue aux polémiques réformistes au sujet du "sommeil de l'âme" . En effet, le souci du sommeil mobilise autant les artistes - Mantegna, Dürer, Brughel, Michel-Ange ou Tintoret - que les théologiens, les médecins et les philosophes, d'Aristote à Zwingli, en passant par Augustin, Marsile Ficin, Jean Fernel et Michel de Montaigne. A l'heure où notre existence quotidienne est placée sous le sceau de l'accélération, de la performance et de la veille continue, il devient plus que jamais vital de nous soucier du sommeil, celui que nous avons perdu et celui qui nous reste, en faisant ce pari : les "endormis" de la Renaissance n'ont pas fini de nous hanter.

08/2021

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Littérature française

Rire jaune avec la Bible d'or

Qui ne vous a pas dit qu'Adam était un ermite, tranquille comme Baptiste ! Dans sa chaise longue, au coeur d'un pays de Cocagne, non-violent et non-bruyant. Mais la surprise est arrivée : Eve avec sa beauté serpentine vient le réveiller, lui montre tous ses atouts "coeur" pour le laisser sur le "carreau" à côté du "pique" d'une créature inconnue que l'on appellera "scorpion". Alors, Adam cherche un "trèfle" à quatre feuilles mais ils ont tous pris la tangente... Eve l'éternelle insatisfaite entraîne Adam dans la course à la ruée vers l'or. Ainsi commence l'histoire de la Bible humaine ! Car, avant la chute, et la perte de l'harmonie entre Dieu et Adam, il y avait la Bible d'or, le livre raDieux qui contenait tous les mystères de la création et le savoir-vivre édénique. Adam et Eve tournent le dos à Dieu et écrivent leur bible : l'histoire de la dualité. Ils ont perdu l'or de la joie pour vivre en riant jaune. Leur bible est la recherche de la reconnexion avec le divin. C'est le jeu de cache-cache, le jeu de l'oie, le jeu de la loi. Les enfants d'Eve naissent sous tension car où ça tend, Satan est là! et la vie perd. La première fausse note amène l'épreuve de la dissonance dans la "saint Phonie". La musique diabolique crée la disharmonie. Mais Dieu a laissé au fond du coeur d'Adam le don de la galéjade, l'humour salvateur, pour endurer les épreuves joyeusement. Le premier couple commence à rire jaune avec la nostalgie de la Bible d'or. Comme eux, il est temps pour nous de rire jaune, tout en n'étant pas asiatiques, avec quelques passages de la Bible terrestre.

03/2018

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Littérature étrangère

La femme sur l'escalier

Le narrateur est un avocat allemand d'une soixantaine d'années. Il a brillamment réussi et se considère plutôt heureux. Mais lors d'une mission en Australie, son équilibre s'effondre quand il voit par hasard un tableau intitulé Femme sur l'escalier dans une galerie à Sydney. Car il a déjà vu ce portrait en pied... Retour en arrière : au début de sa carrière, il est contacté par le peintre Schwind qui veut trouver un règlement à l'amiable avec l'industriel Gudlach à qui il a vendu le portrait en question. Irène, la femme de Gudlach et modèle du tableau, a quitté son mari pour le peintre. Depuis, Gudlach procède régulièrement à de petits actes de vandalisme sur le tableau. Surgit alors l'idée folle d'un troc : Gudlach propose à Schwind de lui rendre son tableau si Irène revient vivre avec lui. Le narrateur se prête à la rédaction du contrat qui doit préciser les modalités de cet échange, mais au cours des négociations, il tombe amoureux d'Irène. Tous deux décident de duper Gudlach et Schwind, de récupérer le tableau et de s'enfuir ensemble. Quand Irène disparaît avec le tableau, le narrateur comprend qu'il a été trahi. Trente-cinq ans plus tard, il décide de mener l'enquête : Irène vit retirée du monde sur une île. Les retrouvailles avec la femme qu'il a passionnément aimée sont étranges : quand il apprend qu'elle est en phase terminale d'un cancer, il décide de rester. Ils se rapprochent, Irène livre quelques secrets de son passé, puis demande au narrateur de lui raconter la vie qu'ils auraient eue si elle ne l'avait pas abandonné. Un soir, grâce à la cocaïne, Irène reprend suffisamment de forces pour descendre l'escalier de sa maison, nue comme sur le portrait, et le narrateur lui fait l'amour. Quand un violent incendie se déclare sur l'île, il la transporte sur son bateau pour l'éloigner du danger. Les deux s'endorment en regardant l'incendie tout ravager. Quand le narrateur se réveille, Irène a disparu. Sur le thème central du remords, La Femme sur l'escalier nous parle avec force des interrogations qui traversent parfois nos existences, cette envie de savoir si elles auraient pu être différentes si... Ces " Si " qui ne reçoivent que rarement des réponses.

03/2016

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Football

Maradona. Edition actualisée

LE LIVRE DU PREMIER ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE MARADONA. LE Livre Essentiel sur la légende planétaire du football Mercredi 25 Novembre 2020. 11h30. Diego Armando Maradona est retrouvé mort dans une chambre sans charme d'une maison de la banlieue de Buenos Aires. Il est mort seul. Diego Maradona s'est éteint en Argentine, sur ses terres qu'il aimait tant. C'est dans un quartier défavorisé de Buenos Aires qu'il s'est forgé un caractère hors norme. Il débute sa carrière en 1976, à 15 ans. Cette année-là, les militaires arrivent au pouvoir. Il devient un objet politique. En Argentine, on crie au génie et la presse affirme que Diego fait partie du patrimoine national. Ce n'est qu'après sa première Coupe du Monde en 1982 qu'il s'envole à seulement 21 ans pour Barcelone, une ville fermée, raciste. Il ne s'y sent pas bien. Il touche pour la première fois à la cocaïne et fait déjà polémique. En 1984, il quitte Barcelone pour rejoindre Naples. En 1986, il devient l'homme le plus connu de la planète après sa victoire à la Coupe du monde et sa "main de Dieu" contre l'Angleterre. Il démontre qu'il est capable de tout pour gagner, du meilleur comme du pire. S'il est toujours aussi fort avec un ballon, sa vie part en lambeaux. La drogue, la mafia, entre autres, lui font perdre pied. En 1991, il est contrôlé positif et quitte Naples du jour au lendemain. En Argentine, l'Etat le lâche, il est arrêté pour possession de drogue. Sa fin semble proche. Mais il rebondit, et s'entraîne comme un damné pour participer à la quatrième Coupe du Monde de sa carrière en 1994. A nouveau contrôlé positif, il crie à l'injustice. Il va alors vivre une longue traversée du désert. Il revient sur les terrains à Rosario, à Séville ou à Boca, mais n'est que l'ombre de lui-même. Diego grossit et se détruit. Deux fois, en 2000 et 2004, il côtoie la mort. Mais une nouvelle fois, il trouve la force de se reconstruire. En 2008, il est nommé sélectionneur de l'Argentine. En 50 ans, Diego a tout connu. Objet politique et médiatique, son ascension coïncide avec la médiatisation à outrance du football. En ce sens, c'est la première grande star planétaire de ce sport.

11/2021

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Cinéma

Jean-Luc Delarue. Révélations : les dessous de l'affaire...

Adoré, adulé des téléspectatrices (toutes tranches d'âge confondues), ses émissions durant des années, battent tous les records d'audience avec "Ça se discute" ou "C'est mon choix". En plus, il règne sur un véritable empire télévisuel et produit des centaines d'émissions. Perfectionniste, il réussit presque tout ce qu'il entreprend. Il mène sa vie à un train d'enfer, tout va très vite, beaucoup trop vite... Surchargé de travail, débordé, dépassé, il trouve alors refuge dans les paradis artificiels. La cocaïne. Erreur fatale qui lui fera petit à petit perdre pied. Et ce n'est pas la naissance de son fils Jean, en octobre 2006, né de son union avec Élisabeth Bost, ni son mariage avec Anissa Khelfi le 12 mai 2012, alors qu'il se savait condamné, qui changeront la donne. Comment l'homme si intelligent et talentueux qu'il fut, a pu sombrer aussi inexorablement? Serait-ce ses blessures de l'enfance qui ne se sont jamais refermées ?... Le feuilleton que nous offre l'animateur après sa disparition, pourrait être le script d'une de ses émissions posthumes intitulée, par exemple: "Secrets de famille". Quand j'ai pris la plume pour un livre-hommage dédié à ce surdoué de la télé, je me doutais que l'Affaire Delarue allait, insensiblement, supplanter l'Homme Delarue. Jean-Luc Delarue a scénarisé sa disparition comme le "pro" qu'il était. Cela a commencé par son mariage, alors qu'il se savait perdu : un moyen infaillible de "couper la poire en deux", au nez et à la barbe de son ex et de ses parents. Ensuite, dans le secret de son isoloir - sa chambre d'hôpital - il a "en toute lucidité, nous disent ses médecins" - et ce, malgré des doses magistrales de morphine pour atténuer ses douleurs - organisé méthodiquement sa succession. Un testament qui, il le savait, allait opposer sa famille de coeur et sa famille de sang. Un pavé dans la mare qui, depuis sa disparition, fait jour après jour, des ricochets. Un enterrement à la sauvette. Une pierre tombale mystérieuse. Des comptes vidés de leur substance. Des mails posthumes infamants. Une enfant cachée. Un livre perdu qui reparaît à point nommé. Et, en ligne de mire, une exhumation probable à la Montand... L'enjeu de tout ce déballage médiatique: un magot de 30 millions d'euros. L'arbre qui cache la forêt. Une forêt de haine, de misères intimes et de concupiscence exacerbée.

12/2012

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Policiers

Embrouilles à Panama

La porte de l'incinérateur se souleva et une vague d'air brûlant enveloppa Malko. El Guapo se pencha sur lui, le visage luisant de sueur et lança d'une voix amusée : - ; Adios, gringo. Le cerveau de Malko se vida. On allait tout simplement le jeter vivant dans l'incinérateur Herbert Lawn eut un gros rire truculent et prit sur la table basse en bambou un mince dossier jaune qu'il ouvrit. - Il s'agit d'une mission assez déplaisante, annonçat- il. - Qu'entendez-vous par déplaisant ? Herbert Lawn leva sur Malko un regard d'où toute gaieté avait disparu. - Une action à terminer avec un extrême préjudice pour l'intéressé. Autrement dit, une liquidation physique... - Qui est l'intéressé ? demanda-t-il, le visage caressé par la brise du ventilateur. - Avez-vous entendu parler du général Emiliano Coiba ? - Vaguement, dit Malko. C'est l'homme fort du pays, non ? - Exact, le président n'est qu'une potiche. - C'est de lui qu'il s'agit ? - Absolument. - Pourquoi ? Une lueur d'humour froid pétilla dans les gros yeux marron de l'Américain. - Demandez-moi plutôt pourquoi on ne l'a pas fait plus tôt... En 1972, on avait déjà proposé cette solution. Le général Coiba est impliqué dans le trafic de drogue jusqu'au cou, du transport de la cocaïne au lavage de l'argent ; il nous trahit à l'occasion au profit des Cubains en leur vendant des renseignements militaires et de la technologie, il contrôle des réseaux de prostitution et de trafic de passeports, il est actif également dans les ventes d'armes à destination du M19 colombien et des sandinistes, et il a, bien entendu, truqué les dernières élections. - Je crois que ce général a été reçu il n'y a pas si longtemps au Pentagone avec tous les honneurs dus à son rang, remarqua-t-il. Il me semble aussi qu'il était assez lié à la Company... Que s'est-il passé ? Herbert Lawn prit dans son dossier une photo qu'il tendit à Malko. - Ceci. La photo en noir et blanc représentait le cadavre d'un homme entièrement nu, allongé sur une table avec un écriteau portant le numéro 85100. La tête manquait. Il reposa le document. - Qui est-ce ? - La première véritable erreur du général Coiba, laissa tomber l'Américain. - C'est-à-dire ? - Cet homme s'appelait Julio Chavarria. Un politicien panaméen soutenu par une poignée de sénateurs démocrates de chez nous. En plus, informateur pour la Company et la DEA.

11/2020

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Littérature étrangère

Hôtel DF

Frank Henestrosa est journaliste intermittent et poète à ses heures. Surnommé l'Artiste, il se définit lui-même comme " un médiocre et un lâche ". La rédaction d'articles sans intérêt lui ayant néanmoins rapporté la somme de 5000 pesos, il décide de s'offrir quelques jours de vacances à l'hôtel Isabel - un hôtel calme et abordable du centre de Mexico, essentiellement fréquenté par des touristes. Au fil des pages, Henestrosa brosse le portrait mordant des personnages qui peuplent cet hôtel, retraçant leurs rencontres, leurs errances. À ses côtés, nous croisons Stefan Wimer, touriste allemand amateur d'alcool, de cocaïne et de filles brunes ; Laura Gibellini, belle Andalouse (avec qui Frank aura une brève aventure) ; le peintre d'avant-garde Gabriel Sandler et sa jeune cousine Sofía amoureuse de lui (elle sera tuée par des dealers) ; Roberto Davison, acteur sur le déclin, et sa femme, l'ancienne mannequin Gloria Manson ; Miguel Llorente, patron d'une confiserie, et bien d'autres encore qui croisent leurs chemins. Sans oublier les réceptionnistes, les femmes de chambre et quelques malfrats qui se sont glissés parmi eux et ont fait de cet hôtel tranquille leur quartier général. " Les visiteurs étrangers ne perçoivent pas ce qui se passe dans cet endroit. Eux aussi ont été absorbés par le mouvement d'une ville qui dépasse leur imagination. Les délinquants se promènent à leur aise et personne ne peut arrêter leur sourire. Et pourtant on ne cesse d'y survivre. Les pensionnaires de cet hôtel semblent unis par un même malheur. Le DF [District Fédéral, appellation officielle de Mexico] s'est concentré dans un édifice en pierre et de nombreuses vies sont en danger. Le drame croît de façon silencieuse et continue sous le regard de Frank Henestrosa, un homme sans ambition, dépourvu d'opinions et de sujets importants. C'est à lui que revient de raconter l'histoire. De multiples voix se fraient un chemin dans le roman, et si nous prêtons un peu d'attention à ce qui s'y passe, nous nous apercevrons que dans cet hôtel existe aussi une chambre pour chacun de nous. Étrangers, artistes, sicaires, acteurs, hommes sans destin romanesque, tous se sont rassemblés dans l'ombre et la lumière d'une ville que personne ne pourra raconter : le District Fédéral. " Comme le décrit Guillermo Fadanelli, cet hôtel est en quelque sorte un microcosme de la capitale folle et menaçante qu'est Mexico, une ville où le danger rôde à chaque coin de rue, où l'on ne peut jamais être sûr d'avoir la vie sauve. Comme dans ses précédents ouvrages, l'auteur porte un regard désabusé, souvent plein de dérision, sur ses semblables, dressant un constat lucide, cependant dénué de tout jugement moral.

02/2012

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Sciences politiques

Politique et émigration irrégulière en Afrique. Enjeux d'une débrouille par temps de crise

Ce livre est le résultat d'une longue recherche de sociologie politique sur les origines et les enjeux africains de l'émigration " irrégulière " vers l'Europe. L'ouvrage s'interroge en ouverture sur les procédés d'enquêtes, et notamment ceux des théories globales et économiques, peu au fait des questions de politique africaine. L'étude prend en " situation " les figures d'émigrants " irréguliers ", l'économie de la défection (exit option), et part des faits sociaux qui interviennent dans la construction de la volonté de partir. L'émigration " irrégulière " est l'un des marqueurs du changement qui opère partout en Afrique depuis l'irruption de la tutelle financière multilatérale et la libéralisation politique, deux facteurs de crise pour le modèle néo-patrimonial de l'Etat africain, très résistant au changement. A travers l'exemple du Cameroun, on voit comment l'imaginaire et l'économie matérielle des départs et des destinations se greffent sur cette crise, qui crée de nouveaux termes de la dualisation sociale et élargit la pauvreté aux classes moyennes en modifiant les termes des rapports de l'Etat à la société. Dans cette conjoncture qui confine à l'intégration sociale au rabais, l'émigration " irrégulière " est une riposte à la crise de l'Etat africain et une modification, par le bas, des attentes, des lieux et des ententes de la domination (post)coloniale. Elle montre à l'oeuvre, par-delà les déclassés sociaux en quête de salut, un Etat-rhizome africain qui n'a pas fini de complexifier ses ramifications, de s'adapter aux temps de pauvreté et d'inventer de nouvelles modalités de sa légitimation. Circuit de la débrouille parmi d'autres, l'émigration " irrégulière " pose la question de la gouvernabilité des sociétés africaines contemporaines et incite à réexaminer certaines pratiques à nouveaux frais : corruption, clientélisme politique, insubordination à l'" ordre qui vient d'en haut ", promotion des cadets, etc. L'enquête montre aussi qu'à travers l'analyse de l'urbanisation du pouvoir et de la pauvreté, se pose la question de la sociogenèse de la fascination réelle ou supposée des Africains pour une Europe inscrite dans la subjectivité des colonisés comme " pays de cocagne ", et cela par l'invention de plusieurs dispositifs de la violence, en l'occurrence la ville (post)coloniale.

06/2010

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Théâtre

Oeuvres complètes. Tome 1, Théâtre

On cite Olympe de Gouges (Montauban 1748 - Paris 1793), auteur de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, comme on cite Rouget-de-l'Isle, auteur de La Marseillaise, l'auteur d'un seul texte... Texte célèbre faisant la gloire d'un inconnu, qui n'en fut digne que par accident. Ce qui est vrai pour Rouget-de-l'Isle, peut-être, ne l'est pas d'Olympe de Gouges. Les éditions Cocagne publient l'intégralité de ses oeuvres, en quatre gros volumes. Premier tome, le théâtre : douze pièces, drames et comédies en prose, écrites entre 1783 et 1793, dont deux inédites. Olympe de Gouges marque la transition entre Beaumarchais et le théâtre romantique. En termes plus généraux, elle clôture le cycle des deux siècles qui l'ont précédée, et ouvre un siècle théâtral qui se prolongera jusqu'à Brecht. Silvia Monfort écrivait de la pièce qu'elle devait créer au Festival de Montauban, en 1991 : "J'y ai rencontré toutes les vertus éparses de la littérature théâtrale française". Elle n'aura pas assez vécu pour réaliser ce projet, mais celui-ci sera repris. Le deuxième tome, un roman, Le Prince philosophe, longue fable relevant de la tradition du conte philosophique, paraîtra en 1993. Le troisième, Idées, rassemblera pensées et maximes. Le quatrième contiendra les innombrables Pamphlets que, la Révolution venue, Olympe de Gouges jeta aux vents de la conscience publique, avec un sens aigü de l'actualité. Elle fut de ces écrivains qui surent entrer dans le débat politique, en dépit de l'intolérance dont elle fut constamment victime, jusqu'à la mort même. Par-delà la revendication, elle a su faire de la question féminine le support philosophique fondamental d'une conception pleine et entière de l'humanité... Héroïne exemplaire, grande conscience de son temps, ennemie de toutes les exclusions. Dès 1991, en commémoration de la publication de la Déclaration des Droits de la Femme, un colloque a été organisé à Montauban, dont les travaux sont publiés par la revue de la décentralisation Mòstra. Des Grands Jours de la Femme seront désormais organisés régulièrement en l'honneur d'Olympe, là où elle a vécu son enfance, sa jeunesse et ses premières expériences. Les thèmes ("droit à l'histoire"/"droit à l'amour") prendront en compte les problèmes du mouvement contemporain, d'un point de vue très général. Des "olympes" symboliques, dessinées par Sonia Rykiel, seront remises à des personnalités hautement représentatives de la promotion des femmes.

02/1993

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Littérature étrangère

Montecristo

Jonas Brand, 38 ans, est un vidéo-reporter zurichois spécialisé dans les émissions télé people. Un jour, il réalise qu'il est en possession de deux coupures de cent francs suisses dotées du même numéro de série - ce qui est théoriquement impossible. Quelque temps après, alors qu'il a pris un train pour rejoindre un événement mondain, L'enquête sur les billets et celle sur le suicide ne vont pas tarder à se croiser. Jonas Brand remonte la piste, rencontre Adam Dillier, responsable de la sécurité de la Coromag, la société chargée d'imprimer les billets de banque suisses. Mais il ignore que celui-ci en réfère aussitôt à William Just, PDG de la plus grande banque du pays : Brand a soulevé une affaire bien plus grosse qu'il ne l'imaginait. Soudain, on vient lui reparler d'un vieux projet de film, un scénario intitulé Montecristo que personne n'a jamais voulu tourner par manque de budget. Un producteur lui annonce qu'il a finalement trouvé le financement pour tourner. Malgré les mises en garde de son ami Max Gantmann, journaliste spécialisé en économie, Jonas part effectuer des repérages en Thaïlande. Sur place, il échappe de peu à un coup monté pour le faire emprisonner à vie.Il parvient néanmoins à rentrer en Suisse et se plonge dans la préparation du film, délaissant un peu son enquête. Mais il est vite rattrapé par la réalité : il apprend que les billets qu'il croyait faux sont bel et bien authentiques. Ce qu'il avait appréhendé était une manipulation de grande ampleur, qui menace de faire péricliter l'ensemble du système bancaire suisse. Que dissimulent ces deux coupures de cent francs à numérotation identique ? Quelles pertes gigantesques la banque qui a émis les billets cherche-t-elle à cacher ? Est-ce elle qui a envoyé Jonas à Bangkok et fait cacher une livre de cocaïne dans sa sacoche ? Qui est ce mystérieux rouquin que Jonas croise de plus en plus souvent au fil des pages ? Quel rôle exact joue Marina, la jeune femme qui le soutient dans ses recherches et semble pourtant avoir d'étranges relations dans ce milieu ? Autant de questions qui forment la trame de Montecristo. Mais, comme à son habitude, Martin Suter nous entraîne bien plus loin. En l'occurrence dans le gouffre du système bancaire suisse et de ses ramifications mondiales, un monde noir, cynique, violent et machiavélique. Le monde zurichois qu'il nous décrit sur le mode du cauchemar, c'est notre univers mental à tous, qui se délite peu à peu. Celui dont un monde nouveau semble, comme dans son roman, s'accommoder peu à peu. Martin Suter a conçu un roman hitchcockien et vertigineux sur le faux semblant, le doute, l'illusion et la manipulation. Ce que nous décrit Suter dans Montecristo, c'est l'univers orwellien des temps modernes : une bulle de savon prête à éclater d'un instant à l'autre, dans laquelle de braves gens font tout pour éviter l'explosion finale aussi longtemps que possible. Jamais Martin Suter n'était allé aussi loin dans l'exploration du cauchemar où nous plonge l'incertitude sur le monde qui nous entoure, mais aussi d'un monde où la fin justifie toutes les morales.

08/2015

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Toxicomanie

Au Fait : Addicts - sept - oct 2022. De la société de consommation à la société d'addiction

La société d'addiction... Les célèbres Trente glorieuses, parenthèse enchantée où la consommation était innocente, du moins se l'imaginait-on, ont d'abord été remplacées par les Trente piteuses, décennies de crise permanente, puis désormais par les Vingt calamiteuses et plus, une ère mortelle pour la planète. Pourtant, durant cette dégringolade soutenue, la consommation a suivi une hausse exponentielle. Elle est devenue folle, hors de contrôle, et ne se conçoit plus autrement que dans l'excès. Le "gavage", dit l'un de nos intervenants. La société de consommation dénoncée par les soixante-huitards est donc devenue la société de surconsommation, encouragée par les mêmes dans la seconde partie de leur vie. Et cette surconsommation a viré à l'addiction. Rappelons la définitionA : dépendre d'un ou plusieurs produits au point d'en faire dépendre sa vie. L'économie de marché a compris au tournant du millénaire que consommer ne suffisait plus. Il fallait attirer le consommateur sur un autre terrain, le rendre accro à tout ce que lui promettaient la publicité, le marketing et internet. Voilà le secretA : proposer des besoins que le consommateur ne connaissait pas. C'est ainsi que nous sommes devenus addicts à l'image, au sucre, aux algorithmes, aux médicaments, aux nouvelles drogues de synthèse, aux alcools déguisés, aux cigarettes électroniques, à la mode instantanée, aux burgers, aux sodas... La liste est interminable. Deux groupes ont partie liée dans cette affaire : les mafias sur le marché illicite, Darknet ou économie souterraine, les lobbies sur le marché légal. Les unes et les autres veillent à leurs profits. Mais le citoyen-usager-addict n'est guère plus innocent. Il laisse faire quand il pourrait refuser sa dépendance, se révolter contre le gavage et décréter qu'est venu le temps du sevrage. Avec les témoignages de : Amine Benyamina, qui dirige le département de Psychiatrie et d'Addictologie de l'Hôpital Universitaire Paul Brousse à Villejuif. Il est président de la Fédération Française d'Addictologie (FFA). Marcel Rufo, pédopsychiatre et professeur émérite, auteur de dizaines d'ouvrages consacrés à la prime enfance. Il a exercé dans différents hôpitaux de Marseille ainsi qu'à l'hôpital Cochin à Paris. Ketty Deleris, qui a exercé pendant 10 ans le métier de diététicienne. Tabacologue spécialisée dans le sevrage du tabac et du cannabis, elle exerce en parallèle depuis 2020 une activité de prévention des addictions sur les réseaux sociaux. Jean Pouly, qui explore les usages des technologies de l'information depuis 25 ans. Pionnier de la médiation numérique à la fin des années 1990, il enseigne l'économie numérique à l'Université de Lyon et intervient à l'Ecole Centrale de Lyon. François Delorme, maître de conférences en sciences de gestion. Il a soutenu sa thèse de doctorat à l'université de Grenoble où il est chercheur associé. Serge Ahmed, psychopharmacologue et neurobiologiste. Il dirige depuis 2009 une équipe du CNRS à l'Université de Bordeaux qui mène de nombreuses recherches sur les addictions, notamment à la cocaïne, l'héroïne et la nicotine. Thomas Amadieu, normalien titulaire d'un doctorat en sociologie, professeur associé à l'ESSCA Ecole de Management et chercheur associé au Gemass (CNRS/ Sorbonne Université). Catherine Grangeard, psychanalyste et psychosociologue. Elle est engagée depuis l'an 2000 dans la dénonciation de la fabrique de l'obésité par les diktats visant la minceur.

09/2022

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Revues

XXI N° 59, été 2022 : Himalaya, la révolution des sommets

Sujet de couverture - Nims Purja, la révolution himalayenne / François Carrel Nims Dai, de son vrai nom Nirmal Purja, est depuis 2019 le détenteur du record de vitesse de l'ascension des 14 sommets de plus de 8000 mètres de la planète, qu'il a effectué en six mois et six jours. En 2020, avec les mêmes méthodes logistiques lourdes et toujours avec un groupe d'alpinistes exclusivement Népalais, il s'est adjugé un autre mythe convoité : la première ascension hivernale du K2 au Pakistan, dernier 8000 jamais gravi en hiver. "14 Peaks : nothing is impossible" , le documentaire sur Nims Dai diffusé mondialement par Netflix en décembre dernier a fait sensation et la version française de son best-seller Beyond Possible parait ce printemps en France. Derrière les performances physiques, logistiques et médiatiques de cet ancien Gurkha de l'armée britannique se dévoile un tournant dans l'histoire de l'himalayisme. D'abord, c'est une sorte de décolonisation que ce Népalais réalise, en se réappropriant la mythologie de ces très hautes montagnes. Les Occidentaux y ont tenu le premier rôle depuis un siècle, tandis que les Népalais étaient cantonné au rang de simples porteurs d'altitude, malgré leur rôle essentiel. Aujourd'hui les Népalais, derrière Nims Dai, retrouvent leur fierté en revendiquant le leadership. Au delà de la sphère sportive, c'est bien de business dont il s'agit : les Népalais assurent désormais eux-même une part de plus en plus importante du très lucratif marché des expéditions commerciales sur l'Everest. Nims Dai, qui a lui même créé son agence anglo-népalaise haut de gamme, entend régner sur le marché, et vise en parallèle celui des 7 Summits, les points culminants des sept continents. Ces acteurs Népalais, Sherpas pour la plupart, reprennent et amplifient cependant les travers de la course à la très haute altitude inventée par les Occidentaux : suréquipement et surfréquentation des voies classiques des sommets les plus connus, dont Everest, généralisation de l'usage de l'hélicoptère pour les approches, utilisation de plus en plus massive et précoce de l'oxygène supplémentaire, médiatisation et marketing débridés. Ce reportage sera à la fois le portrait d'un athlète et d'une personnalité exceptionnelle, le récit d'un tournant dans la longue histoire de l'himalayisme, dont Nims Daï est la figure emblématique, et la description de ses dérives qui mènent chaque année toujours plus de touristes d'altitude fortunés au sommet de l'Everest, malgré la perte de toute dimension de performance sportive de cette ascension et prix de drames humains, certains déjà survenus, et de ceux à venir, redoutés. Dans ce contexte, gravir les plus hauts sommets du monde a-t-il encore un sens ? Le silence des mots / Gaël Faye, Michaël Stzanke Victimes de viol pendant le génocide des Tutsis en 1994, en pleine opération Turquoise dirigée par la France, ces Rwandaises se sont confiées à l'écrivain Gaël Faye, qui vit aujourd'hui à Kigali. Le business des otages sahéliens / Anthony Fouchard Ils seraient entre 300 et 400 otages aux mains des groupes djihadistes qui tentent de contrôler l'immense espace sahélien. Des otages dont on ne parle jamais, car ce sont des hommes ordinaires, maliens, burkinabés ou nigériens dont les groupes islamistes négocient la libération contre quelques milliers d'euros. Cette criminalité est devenue l'un des principaux moyens de financement des djihadistes. A Madagascar, la vérité reste sur sa faim / Emre Sari Tout le monde semble d'accord : la famine dans le Sud de l'île est due au réchauffement climatique. Cela arrange bien le Président qui se trouve déresponsabilisé et invite les médias français tous frais payés pour lui tresser des louanges. Mais en fait, les raisons sont multiples : l'insécurité, les bandits qui pillent les ressources, et surtout, des décennies d'incurie gouvernementale. Alors, pourquoi l'ONU et les ONG s'en tiennent-elles à la version officielle ? Contre-enquête sur une famine. Poids-lourds anti-mafia / Angelo Mastrandrea En Italie, quand les entreprises appartenant à la mafia leur sont confisquées par la justice, elles font souvent faillite. Sauf à Catane, en Sicile, où une poignée de salariés ont réussi à racheter leur société de transport et à la faire revivre, malgré des tonnes d'embûches. BD - L'île, le millionnaire et les écolos / Bruno Lus et Vincent Sorel Depuis qu'il a racheté l'île de Berder, dans le golfe du Morbihan, un millionnaire fait la loi. Michel Giboire, patron de l'immobilier, entend la transformer en complexe hôtelier. Des retraités bretons l'ont fait plier. Vécu- Charly et le Prince / Haydée Sabéran Charly travaillait pour une conciergerie de luxe au service d'un membre de la famille royale saoudienne à Paris. Comme le génie de la lampe, il exauçait tous les voeux du prince. Il a mis en route une Xbox le matin de Noël pour 500 euros de pourboire. Déniché un tigre, un faucon, une table de gynécologue, de la cocaïne. Réalisé des films pornos en streaming. Mais jusqu'où accepter un caprice ? Quand il s'est agi de trouver une prostituée mineure, il a dit stop. Grand entretien Le cinéaste Marco Bellochio par l'écrivain Olivier Guez.

07/2022