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Histoire des mentalités

Du steak de mammouth au yaourt. Histoire des 30 aliments qui ont bouleversé nos vies

Les premiers aliments qui ont marqué la vie des Hommes sont ceux qui ont permis la survie et le développement biologique de nos lointains ancêtres, comme la viande et la moëlle des animaux sauvages, les ressources aquatiques, le miel... Puis, à partir de - 10 000 av. J. -C. , les hommes ont cultivé les blés, l'orge, le maïs, le riz... Riches en amidon et pouvant se conserver longtemps, ces céréales ont fondé les grandes civilisations de l'Antiquité. Les aliments ont également changé la façon de "penser" le monde. Pour les Mayas, le maïs était à l'origine de l'humanité ; les Mésopotamiens, les Grecs et les Romains voyaient dans certains produits "transformés" comme le pain, la bière, le vin et le fromage, le passage du sauvage au civilisé. Chez les Peuls et les Hindous, le lait est l'élément primordial à partir duquel a été créé tout l'univers. Certains aliments ont joué un rôle marquant dans la vie spirituelle des Hommes : le pain et le vin sont pour les chrétiens le corps et le sang du Christ... plan du livre 1. Aliments des origines (les aliments "sauvages" du Paléolithique) Mangeurs de viande (steak de renne ou de mammouth ? ) / Des montagnes de coquilles d'huîtres / Cueilleurs de plantes sauvages / Le miel et l'irrépressible attrait du sucré 2. Les nourritures essentielles de l'humanité (aliments cultivés ou exploités au Néolithique) Blés civilisateurs / Le riz, grain de vie de la moitié de l'humanité / Le maïs, fils du dieu soleil / le lait primordial / Le sel : sur les routes de l'or blanc 3. Au menu des premières civilisations (Egypte, Mésopotamie, Grèce, Rome) Le pain des civilisés / L'huile d'olive, un or liquide / Bière populaire et vin des élites 4. Tables médiévales Très chères épices / Harengs et morues des jours maigres / Fromages monastiques / La châtaigne, don de "l'arbre à pain" / Le "blé noir" des terres pauvres 5. Aliments et breuvages du Nouveau Monde et de l'époque moderne La tomate à la conquête du monde / L'épopée de la pomme de terre / Haricots américains / Chocolat, le breuvage des dieux / Une petite fève blanche d'Abyssinie (le café) 6. Produits des colonies, de la révolution industrielle et de la mondialisation alimentaire Aliments des colonies (ananas, bananes, huile d'arachide...) / Sardines et autres conserves en boîte / De la baguette au sandwich / La modernité industrielle : de l'extrait de viande Liebig au bouillon Kub et à la margarine / La révolution du yaourt / Nouveautés américaines (Ketchup, Coca-Cola, corn flakes...) / Nourritures d'ailleurs : kebabs et sushis Conclusion Les aliments du futur (algues et insectes, viande cellulaire et alternatives végétales, aliments santé personnalisés...)

09/2023

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Sciences historiques

Saint-Vallier-de-Thiey autrefois. La primauté de la "petite patrie"

La vie d'un village est à la croisée de nombreuses "histoires" générales : histoire de la féodalité et de la construction des villages fortifiés ; histoire de la population et des actes de franchise ou d'habitation qui ont amené les seigneurs à reconnaître l'existence d'un conseil de tous les habitants ; histoire du développement des cultures ou des modalités de l'élevage sur l'ensemble d'une région ; histoire des routes qui relient le village à toute une province ; histoire d'une communauté d'habitants dont les règlements, longtemps définis par la coutume, se fixent au cours des deux derniers siècles de l'Ancien Régime ; histoire d'une religion chrétienne qui devient, en France, à partir du début du XVIIe siècle, celle d'une lutte contre les protestants, celle d'une Contre-Réforme. La vie au village de Saint-Vallier-de-Thiey, c'est tout cela. On y distingue une évolution marquée par un profond contraste entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle d'une part, le XVIIIe siècle d'autre part. La première période est celle de l'apogée du village après la crise de la fin du Moyen Age : explosion démographique qui conduit à des constructions, à la conquête de nouvelles terres cultivables aux dépens du Défends... Le XVIIIe siècle se caractérise, au contraire, par le repli ou la stagnation de la population et du village. Dans cette longue histoire, la communauté d'habitants joue un rôle éminent. C'est elle qui préside à tous les événements, grands et petits, de la vie au village, comme la répartition de l'impôt en temps de paix ou de guerre, mais aussi les moindres réparations que l'on doit faire au four ou à tel chemin rural. Les consuls qui dirigent cette communauté sont les élus d'un "conseil général", constitué d'un petit groupe de notables réunissant les plus riches des habitants. On a affaire ainsi à un système électif dans lequel le représentant du seigneur n'a quasiment aucun rôle ou plus exactement, dont le rôle se réduit à présider la création du "nouvel Etat". Cet aspect "démocratique" de l'élection détermine l'indépendance de la communauté par rapport à son seigneur. Mais la communauté de Saint-Vallier ne se réduit pas au rôle politique et social d'une minorité aisée. La communauté d'habitants est un tout. Elle a également une forte unité religieuse que l'existence d'une confrérie du Saint-Esprit, encore bien vivante au XVIIIe siècle, permet d'analyser.

11/2013

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Ethnologie

L'origine est aux frontières

Et si la frontière était le centre du territoire ? Et si l'origine n'était pas un événement premier mais un événement répété et donc à venir ? Autant de questions posées par l'accueil de l'étranger aux frontières d'une tribu berbérophone du Sud marocain, les Ait Ba'amran, composée en grande partie de bannis venus des quatre coins du Maghreb et par-delà. Car l'étranger, l'ethnologue y compris, est ici invité à habiter les frontières du territoire politique pour incarner au mieux les valeurs d'une fondation axées sur le principe de conquête et non sur celui d'autochtonie. Quand l'altérité se joue de l'histoire, le dernier arrivant devient le premier venu, ou encore un Juif errant, le digne descendant du prophète de l'Islam. Seul l'exil est à même de susciter une si particulière manière de s'inscrire dans le sol et c'est à l'ombre des arganiers, dans les dernières montagnes arides du Sud-Ouest marocain avant le Sahara, que Romain Simenel a pu tirer parti de l'originalité du contexte ethnographique pour revisiter dans cet ouvrage certains paradigmes incontournables de l'Anthropologie Maghrébine : Comment aujourd'hui encore le territoire tribal articule-t-il segmentarité et sainteté ? Quelle place occupe le rituel dans la perception du territoire et du corps ? En quoi le mariage arabe renverse-t-il tant les fondements de la théorie de l'Alliance ? Comment l'héritage façonne la généalogie ? Plus encore, loin des préjugés sur l'influence que peut exercer la religion musulmane sur la manière de penser le rapport à l'environnement, et riche d'une configuration où les humains se sentent étrangers aux autres existants (plantes, animaux, génies) qu'ils côtoient en ces terres, Romain Simenel projette le Maroc sur le devant de la scène des réflexions menées par l'Anthropologie de la Nature. L'ouvrage délivre aussi les clefs de compréhension de quelques grandes énigmes de l'histoire sociale musulmane comme celle concernant la multiplication des descendants du prophète Mohammed. Enfin, l'auteur ouvre sur de nouvelles perspectives anthropologiques relatives à la cognition humaine en soulevant notamment l'existence dune conception biologique de la transmission du langage cohabitant avec un apprentissage horizontal de la langue berbère par les enfants-bergers. La langue, le territoire, l'environnement, la parenté, le rituel et l'histoire sont ainsi vus à la lumière de l'exil sous la forme d'un récit qui rend hommage aux sociétés humaines pour leur capacité à se définir par l'ailleurs.

12/2010

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Histoire de France

Histoire de l'Indochine. La Perle de l'Empire 1624-1954

Enfin rééditée, cette somme de références pour qui se passionne pour l'Extrême-Orient et la colonisation qu'est l'Histoire de l'Indochine est d'abord l'oeuvre d'un homme, Philippe Héduy. Fin érudit, ce travailleur acharné a collecté les sources les plus diverses sur le sujet, depuis les grandes relations des ambassades, des missions et des guerres, jusqu'aux épisodes les plus méconnus et les plus intimes de cette extraordinaire épopée que fut la rencontre singulière - à la fois violente et ardente - de deux civilisations que tout semblait opposer. Sous une plume déliée et non dénuée d'humour, Philippe Héduy nous restitue ici l'enchaînement originel des événements de cette grande aventure partagée pour nous en donner la clef. Il nous ressuscite avec la précision de l'historien et la liberté de ton du narrateur les personnages illustres qui participèrent pendant près de trois siècles de notre roman national au-delà des océans. Du missionnaire Alexandre de Rhodes, l'inventeur du Quoc-Ngu qui posa les bases de la langue annamite moderne, à Mgr Pigneau de Béhaine, diplomate et stratège militaire, l'auteur nous révèle comment l' "alliance de la croix et de l'épée"va se conforter des intérêts du commerce pour fonder ce qui allait devenir " l'Indochine française ". Des promoteurs intéressés de la Compagnie des Indes aux autodidactes équivoques et intrépides - tel Jean Dupuis - qui ouvrent les voies marchandes de la conquête, se joignent au fil des pages des militaires flamboyants et un brin baroudeurs dont Francis Garnier sera le héros incontesté dans sa lutte tragique contre les "Pavillons Noirs". Avec Auguste Pavie et Henri Mouhot, nous revivons les grandes explorations qui engendrèrent cette passion française pour ces horizons envoûtants. Avec Courbet, Lyautey et les "amiraux-gouverneurs" vient le temps des faits d'armes et de l'édification de "la Perle de l'Empire". Mais en contrepoint et tout au long du récit, de l'empereur Gia-Long aux chefs rebelles coupeurs de têtes et à Ho Chi Minh, en passant par l'amiral Decoux qui parlera le premier du "Vietnam", les prémices de la chute de "l'entreprise" Indochine se profilent au rythme de sa construction. Plus encore peut-être que les bataillons du Vietminh, le sabre japonais viendra finalement la mettre à bas. Déroulée comme une grande fresque romanesque, l'Histoire de l'Indochine de Philippe Héduy est indispensable à la bonne compréhension de cette région du monde et des liens qui nous unissent toujours à elle.

10/2015

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Cinéma

Les mystères de l'Ouest. Les nuits de l'imaginaire

"A la fin du XIXe siècle, les agents secrets du président Grant, James T. West et Artemus Gordon, parcourent le territoire américain à bord de leur train privé. Ils ont pour mission de restaurer l'ordre et la démocratie dans un univers hors normes où "Les choses ne sont que très rarement ce qu'elles paraissent être ! ". Transcendant le western, dont elle n'utilise que le cadre historique et certains éléments visuels, Les mystères de l'Ouest est une série inclassable dont le concept singulier et audacieux propose un mélange unique de genres tels que le fantastique, la science-fiction, l'aventure et l'espionnage dans le contexte du Far West de la fin du XIXe siècle. Produite au milieu des années 60 alors que les adaptations cinématographiques du personnage de James Bond connaissaient un grand succès, elle en reprend certains codes tout en associant l'imagerie traditionnelle de l'Ouest américain aux manifestations d'un univers imaginaire. Les deux personnages principaux et leurs gadgets ainsi que les inventions délirantes de leurs adversaires font le lien entre un siècle encore empreint de fausses croyances et de peurs ancestrales et une nouvelle ère, tournée vers le modernisme et le développement des sciences. La série reflète ainsi la période troublée qui marqua la fin de la conquête de l'Ouest et le début d'une civilisation nouvelle soumise aux effets d'une révolution industrielle de grande envergure. Rompant avec les codes conventionnels de la télévision de l'époque, elle se distingua de ses concurrentes par sa particularité conceptuelle et son inventivité visuelle mais elle innova également dans la présentation d'une violence stylisée constituée de scènes d'action inédites. Les modifications subies au cours de ses quatre années de production ne parvinrent pas à altérer son succès populaire et son annulation fut la résultante de décisions politiques issues d'une campagne gouvernementale contre la violence au sein des programmes télévisés. Redécouvrez l'univers singulier de cette série mythique au concept unique à travers cette édition exceptionnelle préfacée par Robert Conrad, la plus fouillée jamais publiée sur le sujet. L'auteur dévoile la genèse de la production et les coulisses du tournage illustrées de documents rares et propose un guide commenté des 104 épisodes, une étude complète et le portrait des principaux interprètes : Robert Conrad, Ross Martin et Michael Dunn. Vous trouverez également dans cet ouvrage une présentation détaillée des deux téléfilms adaptés de la série, une approche critique du film Wild Wild West ainsi qu'un large tour d'horizon des produits dérivés de la série.

09/2019

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Littérature anglo-saxonne

Quand sonne l'heure

Paul McCartney est une icône. Après la fulgurance du phénomène Beatles, puis leur douloureuse séparation, il a su recommencer à zéro et monter un nouveau groupe à succès, Wings, avec sa femme Linda à ses côtés. Aujourd'hui, en tant que musicien solo, il se produit à guichets fermés dans le monde entier. Loin de se reposer sur ses lauriers, il n'a de cesse de se renouveler. Dans ce livre de conversations avec l'éminent journaliste rock anglais Paul du Noyer, il revient sur son parcours riche en rebondissements. De leurs débuts à Liverpool à l'explosion psychédélique, en passant par leur conquête de l'Amérique, les Beatles ont été à la fois le reflet de leur temps et des modèles pour les générations à venir. Paul McCartney est une figure de proue de la culture rock que les Beatles eux-mêmes ont contribué à céer, et ces pages témoignent de l'influence que des artisans comme Bob Dylan, les Rolling Stones, Donovan, Stevie Wonder, Michael Jackson ou Elvis Costello ont pu exercer les uns sur les autres. McCartney, qui adore innover dans son art, admire également d'illustres pionners dans d'autres domaines que la musique : il est fasciné par Magritte et Picasso, les poètes et les écrivains de la Beat Generation, des mouvements comme le surréalisme. Mais c'est aussi le caractère optimiste de McCartney qui a contribué à son succès, tout comme son talent et sa curiosité. La convivialité et le ton engageant de ces échanges permettent au lecteur de mieux cerner la personnalité de l'artiste. Malgré son parcours hors du commun, il se voit comme quelqu'un de simple, resté proche de ses racines à Liverpool, et capable de prendre du recul par rapport au monde cliquant et superficiel qu'il ne connaît que trop bien. C'est le portrait de l'être humain derrière la légende, d'un musicien passionné par son art. Paul du Noyer, journaliste, critique, auteur d'une dizaine de livres sur la musique, dont plusieurs sur les Beatles, est également originaire de Liverpool. Il a écrit pour les meilleurs magazines rock en Angleterre et a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de MOJO. Il a interviewé les plus grands, parmi lesquels David Bowie, Mick Jagger, Madonna, Lou Reed, Bruce Springsteen et Amy Winehouse. Ses nombreuses interviews et fréquentes collaborations avec Paul McCartney depuis le début des années 80 font de lui "l'insider" idéal et un témoin clé de l'évolution du musicien à travers le temps.

01/2022

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Réalistes, contemporains

Les pauvres aventures de Jérémie Tome 2 : Le pays de la soif

Le pays de la soif, c'est le camping de la Roche du Bourg, où Jérémie, et ses copains Sandrine et Jean-Jacques Moselle passent leurs vacances. Et cette fois-ci, c'est sûr, ils vont faire un malheur ! Tandis que Jérémie poursuit de ses assiduités une jeune Allemande en se faisant passer pour un rebelle romantique, Jean-Jacques se lance en loup solitaire à la conquête de la mère de cette dernière... Un deuxième tome désopilant où Riad Sattouf fait montre d'un humour dévastateur, féroce et jubilatoire ! C'est l'été... Une chaleur caniculaire s'étend comme une couverture moite sur Paris, recouvrant d'une fine pellicule de sueur tout ce qui a encore le courage de se trémousser sous le soleil. Jérémie et Jean-Jacques ne font pas exception. Avachis à la terrasse d'un café, ils reluquent tout ce qui porte jupe et qui passe devant leurs yeux concupiscents, en attendant que la soeur de Jean-Jacques, Sandrine, les rejoigne enfin pour partir en vacances. C'est que par ce temps-là, on n'est bien que sur la plage, et nos trois amis prennent la route pour le camping de la Roche du Bourg, sur la côte d'Emeraude. Mis à part un chien écrasé et un accident de voiture avec un dealer qui roule en Mercedes Benz, le voyage se passe relativement bien. Les voici qui arrivent sur la terre promise : le camping, sa plage, ses nanas ! Et là, horreur, celui qui les accueille n'est autre que Jean-Charles Bélier, leur bête noire lorsqu'ils étaient au collège de Montempoivre (1990-1993). Une brute, un bourreau qui les a persécutés à grand renfort de "Meurthe et Moselle" et de "Chibouz, fils de bouse !! ". Vidage de cartable, vexation devant les filles, il ne leur avait rien épargné. Que vont-ils faire ? Se venger ? Non, il est beaucoup moins risqué de draguer les minettes. Et pour ça, Jérémie a un plan. Car ils n'ont plus le droit à l'erreur, surtout qu'à côté de leur tente vient de s'installer un couple d'Allemands avec leurs deux enfants, dont une jeune fille qui ne laisse pas Jérémie indifférent... Sorte de Grand Duduche frustré, serial looser universel, Jérémie rentre avec cet album dans la catégorie des grands anti-héros de la bande dessinée d'humour, et Riad Sattouf dans celle non moins illustre des grands observateurs des petites misères humaines. Féroce et drôle !

03/2004

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Histoire de France

Vichy face à l'occupation allemande et à la guerre "anglaise". 1939-1945 : mon devoir de mémoire Volume 2

Adolf Hitler vient d'accorder un armistice à la France très différent d'une "capitulation". Le Führer n'a pas suivi les conseils de ses généraux. Mais ceux-ci n'avaient pas plus écouté ses conseils de prudence avec les risques d'une nouvelle défaite de la Marne. Ils avaient été aidés par l'incompétence de De Gaulle lors de la contre-attaque d'Abbeville. L'Allemand s'attend à ce que l'Angleterre, consciente de son infériorité terrestre, signe une paix blanche similaire à l'accord du 18 juin 1935 et cette paix blanche ; Churchill n'aurait pu l'envisager qu'avec une disparition totale de la France. Ils auraient pu se partager les dépouilles. Chacun restera sur ses espérances. Churchill, quant à lui, va falsifier la réalité. Il oubliera les multiples trahisons et capitulations anglaises comme à Boulogne, de ce début de guerre et décrétera que la France a trahi ses engagements en capitulant. La vérité est tout autre, la France a obtenu un armistice avec le respect d'une convention entre les deux parties... ce qui a, en plus, sauvé l'Angleterre. Hitler va démobiliser son armée que quelques barcasses auraient pu transporter en Grande-Bretagne pour une conquête rapide de l'Ile, dans une répétition de celle de Guillaume le Conquérant. Pendant la première moitié de cette guerre, la France sera la victime sur laquelle les deux ennemis vont s'acharner : les deux tiers du territoire métropolitain sont "Zone Occupée" et contraints d'obéir aux directives allemandes. La "Zone Sud ou Libre", essentiellement rurale, va survivre en permettant à certains Français de gagner l'Espagne. L'Etat Français doit éviter de fournir aux Allemands tout motif d'intervention et poursuivra une oeuvre législative dans les domaines sociaux et de l'instruction extrêmement bénéfique pour le pays. Nos administrateurs des territoires d'outremer ne cèderont pas aux offres anglaises. Cette fidélité à la France empêchera l'Allemagne d'utiliser ce manquement pour rompre l'armistice, mais la France d'outremer subira les attaques des forces anglaises et parfois françaises de la "France Libre" dans un combat fratricide et inutile. De son côté, le "Gouvernement de Vichy" va profiter de cet armistice pour faire comme les Allemands l'avait fait après Tilsitt et se restructurer à l'insu de l'ennemi. Weygand va se voir déléguer par le maréchal Pétain cette réorganisation de l'Afrique française. Avec efficacité, il va reconstituer cette Armée d'Afrique que les Alliés seront bien contents d'avoir à leurs côtés lorsqu'ils se décideront à attaquer les forces terrestres de l'Axe... lors de la reconquête de la Libération.

09/2015

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Edition

Histoire et Civilisation du Livre N° 19 : Les livres ont-ils un genre ? (XVIe-XXe siècles)

Sommaire/Contents - Editorial - Y. SORDET, "Frédéric Barbier (27 août 1952-28 mai 2023), une vie pour l'histoire du livre" - Les livres ont-ils un genre ? - E. CHAPRON et S. JURATIC, "Introduction" - Lire au féminin - F. Lavie, ""Séparer le bon grain de l'ivraie" Le contrôle des lectures féminines en France et dans les Pays-Bas espagnols au temps de la Réforme catholique (XVIe-XVIIe siècles) ; E. GERVAIS-LEDOUX, "La charge de lectrice à la cour de France au XVIIIe siècle. Un exemple de structuration des réseaux féminins au sein de la commensalité" ; I. MATAMOROS, "Savantes ou dilettantes ? Les lectrices de la Bibliothèque nationale dans la première moitié du XIXe siècle" - Entrer dans la chaîne du livre - M. G. DALAI, "Come valutare il ruolo delle donne nelle tipografie lionesi nel XVI secolo : l'esempio di Denise Barbou vedova di Balthazar Arnoullet" ; K. BENAZECH WENDLING, "Ecrire dans les missions protestantes en Irlande, une histoire de genre(s) ? Les autrices de la Dingle and Ventry Mission, 1800-1855" ; J. ESTRAN. "A la conquête de leur indépendance : éditrices de revues en Chine, de Chen Xiefen ??? (1883-1923) et Qiu Jin ?? (1875-1907) à Shi Pingmei ??? (1902-1928)" ; E. COCAIGN, "Trajectoire et représentations de Christina Foyle, femme et libraire britannique du XXe siècle" - Le genre des genres éditoriaux - A. Guillot, "Un devenir féminin de la poésie ? Economie du livre, renouveau lyrique et crise de l'ordre genré de la production poétique (France, v. 1800 - v. 1840)" ; L. ROUX, "Des livres jaunes aux livres en rose et bleu ? Editions imprimées de contes populaires et distinction de genre dans le Proche-Orient arabophone (milieu du XIXe siècle - années 1980)" ; C. BARJOU et J. -M. GALLAND, "La féminisation de l'édition littéraire illustrée pendant l'entre-deux-guerres : une approche socio-esthétique" ; F. MAZZONE, "Une édition féministe transnationale ? Eléments pour l'analyse de la circulation internationale du livre féministe. Le cas des échanges franco-italiens" - Etudes d'histoire du livre - A. RIFFAUD, "Topographie éditoriale du Cid, Paris, 1637" ; S. SCHMITT, "Les éditions françaises de l'Histoire naturelle de Buffon au dix-huitième siècle" ; N. B. MARTÍ, "The circulation of books and ideas between Spain and England at the end of the 18th century : the correspondence of Cavanilles with Joseph Banks and James Edward Smith" ; O. KRAKOVITCH, "Les éditeurs parisiens de chansons à la fin du Second Empire, censurés mais tolérés" . - Livres, travaux et rencontres - Livres reçus 2022-2023. - Thèses intéressant l'histoire du livre (soutenues en France, 2021-2022).

09/2023

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Actualité et médias

Douce France, où est (passé) ton bon sens ? Lettre ouverte à un pays déboussolé

Réveillons-nous ! Il y a urgence. Urgence de partir à la (re)conquête du bon sens oublié. Dans différents domaines, la voie de la sagesse populaire a été délaissée. Tout se passe comme si nous avions collectivement égaré notre faculté de discernement. Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de l'immobilisme ou de tomber dans une quelconque nostalgie, mais, au contraire, d'avancer sur le chemin du bon sens. Un chemin qui passe par le savoir de nos aînés, celui des campagnes et surtout, par une connaissance qui ne se trouve pas dans les livres, mais dans l'observation du monde tel qu'il est. Dans notre société, on confond simplicité et simplisme. Le bon sens, synonyme de ringardise et de désuétude, a mauvaise réputation. Mais qu'a-t-il pu se passer pour que nous en arrivions là ? Comment avons-nous fait pour le reléguer au rang de valeur désuète et dépourvue de légitimité ? Ou pire encore, puisque selon certains esprits "éclairés" et élites auto-proclamées, réfléchir avec bon sens reviendrait à verser dans le populisme ? Il est ainsi devenu dangereux d'être proche du peuple, de penser comme le peuple. En vérité, avec ce genre de raisonnement, on marche vraiment sur la tête. Ou, comme dirait ma grand-mère, qui n'est pas dénuée de sens commun : "le monde ne tourne pas rond ma petite-fille". "Tous les gens très intelligents qui gouvernement nos vies apportent plus de problèmes que de solutions, je les appelle les fournisseurs de crises !" a-t-elle l'habitude de me dire. Voilà qui me rappelle une maxime de Frédéric Dard : "Le bon sens, c'est ce qui permet d'être écouté quand vous n'êtes pas intelligent". Avec une ironie cinglante, l'auteur de San-Antonio a résumé la soi-disant opposition entre intelligence et bon sens, une dichotomie qui nous aveugle et nous éloigne du bon chemin. C'est la raison pour laquelle il est urgent d'ôter nos oeillères. C'est la raison d'être de ce livre qui, exemples à l'appui, invite à quitter la doxa dominante pour adopter de nouveau l'une de nos valeurs cardinales, ce sens commun ou, comme disait George Orwell, cette "common decency", la "décence ordinaire". C'est en croyant de nouveau au bon sens, à ce génie populaire, que la France renouera avec le destin qu'elle mérite, celui d'une grande nation. C'est à cette condition que nos vies seront plus riches de l'essentiel. Redonner du (bon) sens à nos vies, c'est retrouver le chemin de l'authenticité.

09/2019

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Sciences politiques

Le génocide imaginaire en République du Congo

La République du Congo est une terre où le vivre-ensemble était ancré dans les moeurs, les différentes couches sociales : une terre d'accueil, un lieu d'hospitalité composé de plusieurs ethnies, une mosaïque de peuples et de cultures symbolisant une fraternité forte, un haut lieu de spiritualité et de brassage de populations d'origines diverses. Ces liens fraternels qui tendent à disparaître, étaient fondés sur les valeurs de solidarité, de partage et d'équité. Ils se manifestaient à travers des gestes d'amitié et de respect. Les lois étaient reconnues par la majorité du peuple. Dans la société congolaise, la vie est sacrée. Un enfant est né pour grandir et servir la nation, voire l'humanité, mais un mal est né pour ne pas grandir et pour détruire l'unité née. Dans un tel environnement, comment un génocide peut-il naître ? En République du Congo, il n'y a pas de problème d'espace du territoire qui pourrait conduire les peuples à se confronter mutuellement, l'étendue est suffisamment vaste. Un tel contexte n'est pas censé favoriser l'émergence du sentiment d'extermination d'un peuple par un autre pour des raisons de survie. La gestion du pouvoir est dictée parla volonté du vivre-ensemble. La composition des gouvernements qui se sont succédé ainsi que celle d'autres institutions publiques ont toujours obéi aux exigences de représentativité de tous les départements. Dans l'histoire des conquêtes, des territoires, toute guerre n'a pas été un génocide. Les pratiques ancestrales en matière de règlement et de différends excluent toute discrimination. Le Congo est un Etat complet avec toutes les institutions établies. Il n'y a pas de conflit de terre. Le rêve d'un génocide en République du Congo est une utopie. Le fonctionnement des institutions politiques précoloniales telles que les cours royales, les chefferies de terre, les chefs de cantons, de villages, les conseils notables étaient conformes aux principes démocratiques. Le dialogue, la recherche de compromis, de concession mutuelle, sont des valeurs du vécu quotidien en République du Congo. Le conflit du Pool est une réaction du politique en vue d'éradiquer une action des bandes armées, assimilable au terrorisme. Aucun Etat au monde ne peut admettre qu'une partie de son territoire soit pris en otage par les hors-la-loi. Face a une action de génie, l'Etat emploie des méthodes qui sont celles utilisées par tous, connues et modernes. Les guerres sont des circonstances de parcours d'une société évoluée. Une guerre menée selon les techniques utilisées par les armées modernes ne peut pas justifier un génocide. Il y a des notions de droit, il y a aussi des notions d'éthique populaire. Le conflit armé du Pool n'est pas une action concertée du politique. C'est une volonté des bandes armées imposée à l'Etat. On ne peut négocier facilement avec quelqu'un qui a des armes, mais le Congo a eu l'amabilité de négocier et réussir. La condamnation existe quand il y a volonté de nuire. Ce n'est pas le cas du Congo.

08/2019

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Romans historiques

Cycle d'Ogier d'Argouges N° 7 : L'épervier de feu

Vendredi 27 juillet 1347, Philippe VI, à la tête d'une puissante armée, parvient devant Calais que les Anglais assiègent depuis un an. Afin de les impressionner avant de leur livrer bataille, le roi enjoint à son champion, Ogier d'Argouges, d'entraîner les manants du Tournaisis à la conquête de la tour de Sangatte. Alors que cet objectif sans importance stratégique est sur le point d'être pris, un Anglais surgit devant Ogier. Ils s'affrontent à l'épée en un combat inégal. En effet, pour se mouvoir aisément, le Français a renoncé au port de l'armure. Son adversaire est fervêtu. Ce terrible Goddon est Renaud de Cobham. Sans l'efficace intervention de Gauthier de Masny, Ogier, grièvement blessé, serait exécuté. Emmené en Angleterre, soigné par Odile et Ethelinde de Winslow, le Français reprend des forces et s'enfuit. Un archer, Jack Shirton, lui vient en aide. Dès lors, ils n'ont qu'un dessein : rencontrer Hugh Calveley auquel, naguère, Ogier a sauvé la vie. Accompagnés de Griselda et d'Elisabeth qu'ils ont délivrées d'une auberge interlope, ils cheminent vers Ashby de la Zouche où les victoires d'Edouard III vont être célébrées par de grandes joutes. Ogier y retrouve deux personnes chères à son cœur : son oncle Guillaume de Rechignac, capturé au siège d'Auberoche, et Tancrèce, sa belle cousine. Ogier délivre Guillaume et un autre captif : Etienne de Barbeyrac. Ils fuient vers le sud en compagnie de Shirton et sont victimes d'une embuscade à laquelle seul l'archer échappe. Ramenés à Ashby, Edouard III leur propose un challenge. Ils affronteront trois de ses champions aux armes de guerre. Furieux de la défaite de ses hommes liges, Edouard III se venge en assignant à résidence et pour un an, à Bunbury, les héros de sa fête d'armes. Le jour de l'embarquement pour la France arrive enfin. La joie des ex-otages est soudain corrompue par une nouvelle qui les consterne : la peste noire, sur le Continent, tue des milliers de personnes. Une invincible angoisse étreint Ogier. Le fléau s'est-il répandu en Normandie ? A-t-il atteint Gratot, la demeure familiale ? Blandine, son épouse, et leur enfant ont-ils échappé aux ravages de l'épidémie ? Une nouvelle fois, à travers les tribulations de son héros, Pierre Naudin, sur des faits solides et mal connus, recrée cette terrible période de 1348, dont il fait admirablement partager les affres à ses lecteurs. " L'épervier de feu " décrit d'hallucinante façon l'hécatombe que la peste noire provoqua en Normandie. Non seulement l'irrésistible fléau y détruisit les manants, les paysans, les prud'hommes et leurs familles, mais il ouvrit ce malheureux duché à des hordes aussi épouvantables que la gigantesque épidémie.

08/1997

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Histoire internationale

Les "Protocoles des sages de Sion". Faux et usages d'un faux, Edition revue et augmentée

Le retour du plus célèbre faux de la littérature antijuive dans l'actualité, les Protocoles des Sages de Sion, nous a conduit à publier une nouvelle édition revue et augmentée de l'étude, épuisée depuis plusieurs années, que lui avait consacré Pierre-André Taguieff en 1992. Les " Protocoles " ont été fabriqués à Paris, en 1900-1901, par les services de la police politique secrète du Tsar, l'Okhrana, qui a fait appel, pour réaliser ce travail, au faussaire Matthieu Golovinski. Ce document, se présentant comme les minutes de séances secrètes tenues par les plus hauts dirigeants du " judaïsme mondial ", était censé révéler leur programme de conquête du monde. Dès 1921, la démonstration philologique a été faite qu'il s'agissait d'un faux paraphrasant le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, pamphlet alors bien oublié de l'avocat Maurice Joly, publié à Bruxelles en 1864, et dirigé contre Napoléon III. Cependant, après cette démonstration sans appel, les " Protocoles " n'en ont pas moins continué leur course, jusqu'à devenir un best-seller planétaire. Le principal but des faussaires de l'Okhrana était de disqualifier toute tentative de modernisation " libérale " de l'Empire tsariste en la présentant comme une " affaire juive " ou " judéo-maçonnique ". De 1903 à la révolution d'Octobre, les " Protocoles " sont restés une arme idéologique dans les mains des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n'est devenu le principal vecteur du mythe de la " conspiration juive mondiale " qu'après 1917. Le " péril juif " a pris les couleurs du " péril rouge " avec le meurtre de la famille impériale (17 juillet 1918), dénoncé comme un " crime rituel " commis par les " bolcheviks juifs ". Utilisés d'abord comme machine de guerre idéologique contre le bolchevisme, les " Protocoles " ont été exploités à d'autres fins : expliquer après coup le déclenchement de la Grande Guerre comme la défaite de l'Allemagne par une machination juive, dénoncer la prétendue collusion des Juifs et de la " haute finance internationale ", réduire les régimes démocratiques à des masques d'une " ploutocratie mondiale à tête juive ", stigmatiser le sionisme comme une entreprise juive occulte de domination du monde, enfin démoniser l'État d'Israël, mythifié en tant que centre du " complot juif mondial ". Les " Protocoles " sont ainsi présents dans l'attirail idéologique du " nouvel antisémitisme " qui se déchaîne après la guerre des Six Jours (juin 1967). Depuis, la nouvelle judéophobie à base " antisioniste " s'est enrichie des négations du " révisionnisme ", tandis que, dans les pays d'Europe de l'Est (communistes, puis post-communistes) comme dans les pays arabes et plus largement dans le monde musulman, la " conspiration juive internationale " est devenue le " complot sioniste mondial ".

10/2004

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Ethnologie et anthropologie

Citoyens du monde ?. Le sujet à l'oeuvre à l'échelle globale

Daniel Argelès, Meghann Cassidy, Heidi Knörzer, Chantal Schütz et Jeffrey Swartwood enseignent au département Langues et Cultures de l'Ecole polytechnique. Ils sont membres du Groupe de Recherche "Identités, Cultures, Histoires" (GRICH). Comment habiter la planète en citoyens d'un monde toujours plus global ? Cette question, les enseignants du Département Langues et Cultures de l'Ecole polytechnique ont souhaité l'explorer en commun. Depuis les spécificités de leur discipline, de leur "aire culturelle" ou de leur champ de recherche, ils ont observé la façon dont individus et groupes cherchent ou aspirent à se constituer en sujets en négociant à leur manière, dans leurs pratiques sociales ou culturelles, leur engagement ou leurs créations, les dimensions enchevêtrées du local et du global. Les contributions abordent des sujets extrêmement divers. Sous un angle très actuel, elles s'inté¬ressent au plurilinguisme chez les Ouïghours de France, à la notion de citoyenneté mondiale chez les Kurdes, aux manifestations vite devenues virales des femmes chiliennes protestant par le geste et la parole contre les violences sexistes lors du mouvement social d'octobre 2019. Dans une approche plus historique, elles explorent la fluidité des identités de caste chez les habitants de la San Diego coloniale, les modalités d'écriture de la conquête du Mexique par un conquis¬tador et un romancier mexicain du XXe siècle, les tribulations et la place du globe de Gottorp dans la Russie de Pierre le Grand à aujourd'hui, le parcours et l'engagement cosmopolitique d'un essayiste juif de Moravie émigré en France et aux Etats-Unis. Dans une optique plus littéraire, elles se penchent sur la façon dont la littérature et le cinéma contemporains appréhendent l'échelle globale : romanciers et poètes afro-américains et afro-britanniques contemporains cherchant à se définir dans l'espace de la globalisation et de la Relation chère à Edouard Glissant, interrogations d'un auteur québécois sur les possibilités d'habiter (et de représenter) le monde à l'ère des flux de containers sillonnant la planète, possibilités de résistance, chez un cinéaste de science-fiction américain, face au dystopies cosmopolitiques d'Empires à venir reflets de notre présent. Cet ouvrage fait suite à une journée d'étude éponyme qui s'est tenue à l'Ecole polytechnique en 2021, elle-même nourrie par un séminaire de lectures théoriques où les travaux d'Arjun Appadurai et de Stuart Hall ont fait écho à ceux de David Harvey ou d'Hartmut Rosa, les réflexions d'Amin Maalouf et de Rosi Braidotti à celles d'Anna Lowenhaupt Tsing ou de Michel Agier. Il s'inscrit également dans la continuité de deux ouvrages collectifs précédemment parus aux Editions de l'Ecole Polytechnique : le Détail à l'oeuvre (2012) et le Sujet à l'oeuvre (2018).

10/2023

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sociologie du genre

Les leurres postmodernes contre la réalité sociale des femmes

LA REALITE SOCIALE DES FEMMES CONTRE LES LEURRES POSTMODERNES On constate de nos jours, à l'échelle de la planète, une dévalorisation voire une négation des femmes. Elles sont réduites soit à une apparence de la féminité avec la "théorie queer" , soit à un ventre à louer avec la pratique de la GPA (gestation pour autrui). Non seulement elles représentent la majorité des classes sociales les plus démunies, mais elles demeurent sous la menace de violences liées à la domination masculine - la situation actuelle des Iraniennes et des Afghanes en témoigne. Et même dans les pays où elles ont arraché le droit à disposer de leur corps, ce droit reste une conquête fragile : l'application de la loi permettant l'IVG, votée en France en 1975, est de plus en plus difficile ; des Etats d'Amérique latine ont récemment autorisé l'avortement, mais la Cour suprême américaine l'a interdit en juin 2022... Dans les années 1970 en France, le MLF (Mouvement de libération des femmes) a attaqué avec force le rôle social imposé aux femmes par le capitalisme et le patriarcat sur la base de leur sexe biologique. Il y a une trentaine d'années, le "genre" - traduction du gender utilisé par les féministes américaines - était encore considéré comme le synonyme de ce rôle social. Aujourd'hui, avec la diffusion vulgarisée de la "théorie queer" et des analyses intersectionnelles, il désigne fréquemment une "identité" reposant sur le seul "ressenti" des personnes : il suffirait de se déclarer femme ou de s'en donner l'allure pour en être une. Un peu partout dans le monde, des féministes s'insurgent contre cette nouvelle définition d'une femme parce qu'elle fait perdre de vue l'origine de son oppression - ses organes sexuels, avec leurs capacités procréatrices - et le vécu des femmes dans leur grande majorité, à savoir une double journée de travail pour assurer la reproduction sociale et une large part de la production économique. Néanmoins, des dictionnaires, des textes de loi ou des déclarations d'organismes internationaux attestent de sa progression partout. En France, deux facteurs la favorisent : sa propagation, dans les médias et sur les réseaux sociaux, à la fois par des élites politiques et intellectuelles et par divers milieux militants ; la censure de toute remarque concernant l' "identité de genre autodéclarée" et ses conséquences pour l'émancipation des femmes. Quiconque s'y risque peut être insulté-e ou menacé-e par des "transactivistes" , ou poursuivi-e pour "transphobie" devant les tribunaux. Il est pourtant urgent de contester le bien-fondé de théories appartenant au postmodernisme, le courant de pensée qui a contribué à forger avec le néolibéralisme, dans les années 1980, une idéologie valorisant les "classes moyennes" et leur style de vie pour conforter l'ordre établi - alors que celui-ci est toujours à détruire.

10/2023

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Histoire internationale

Les royaumes wolof dans l'espace sénégambien. XIIIe-XVIIIe siècle

Le Grand Jolof fut l’un des grands États musulmans de l’Afrique de l’Ouest médiévale. La recherche de ses débuts et l’étude de sa genèse permettent d’en reculer le cadre chronologique jusqu’au XIIIe siècle. Il fut contemporain de l’empire du Mali dont il dut probablement, de façon souple, reconnaître l’hégémonie. Mais, situé aux confins de cet empire et limitrophe du Sahara, participant directement aux courants d’échanges transsahariens, sur le plan culturel comme sur le plan économique, il se comporta comme un compartiment autonome du monde soudanais. Au milieu du XVe siècle, l’arrivée des caravelles portugaises ouvrit une ère nouvelle pour la Sénégambie dont la côte devint lieu de contacts et d’échanges. Ce Soudan extrême-occidental devint un Soudan atlantique. Il entra dans un système économique dont l’impact sera une des causes de la dislocation du Grand Jolof. Les royaumes qui étaient sous son hégémonie, wolof, sérer, malinké, se soulevèrent ou se détachèrent. Le monde wolof sera désormais, jusqu’à la colonisation, constitué de quatre royaumes : le Jolof, le Waalo, le Kajoor et le Bawol. De la dislocation du Jolof à la conquête française, l’histoire de ces royaumes sera avant tout celle de leur dynamique propre : construction de l’État et d’une force militaire qui deviendra politique, conflits sociaux, révoltes paysannes, islamisation et rôle politique des responsables religieux. Les échanges atlantiques ont fortement pesé sur l’évolution économique, les États se sont adaptés au marché mondial et à la demande d’esclaves, laquelle s’est fortement accrue à la fin du XVIIe siècle. Mais ce ne fut pas de manière passive ; les rois ont maintenu sous leur contrôle les contacts côtiers et ont même réussi, au cours du XVIIIe siècle, à infléchir en leur faveur les termes de l’échange. Jean Boulègue (1937-2011) a enseigné au Sénégal et au Tchad, avant d’effectuer sa carrière universitaire à l’Université Paris-I comme maître de conférence puis, comme professeur d’histoire médiévale et moderne de l’Afrique. Ses publications ont porté sur les anciens royaumes wolof du Sénégal (Le grand Jolof (XIIIe-XVIe siècle), Paris, Façades-Karthala, 1987), les Luso-Africains (Les Luso-Africains de Sénégambie, Instituto de Investigaçao Científica Tropical-CRA, Lisbonne, 1989) et l’histoire ancienne du Tchad. Professeur émérite depuis 2005, il a poursuivi ses recherches jusqu’à sa mort, à la fois sur le Sénégal et dans un domaine qui lui tenait à coeur, la défense de la laïcité républicaine et de la liberté d’expression (Le Blasphème en procès 1984-2009. L’Église et la Mosquée contre les libertés, Paris, Nova Éditions, 2010).

03/2013

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Régionalisme

Essai sur l'histoire de la ville de Roanne et de ses environs

A l'époque romaine, la cité paraît avoir occupé principalement les quartiers de la Livatte et du Marais. Les importantes quantités de tuiles, de meules et d'objets domestiques entretiennent la légende d'une ancienne ville ensevelie sous les eaux dont on entend encore "sonner les cloches à certains jours". Après six siècles de barbarie, la ville avait perdu de son ancienne splendeur et n'était plus qu'un bourg, chef-lieu d'une petite circonscription civile et ecclésiastique. L'archiprêtre conserva les mêmes limites jusqu'en 1781, mais la maison seigneuriale qui fut sans doute le lot de quelque chef barbare, burgonde ou franc après la conquête, ne subit pas le même sort. Si les sires de Roannais avaient été favorisés par la fortune et animés d'un esprit persévérant d'agrandissement, ils auraient pu arriver peu à peu à se constituer une petite souveraineté féodale, comme le firent autour d'eux les sires de Beaujeu ou de Semur. Mais ce fut le contraire qui arriva. Le pagus Rodonensis, encore à peu près au complet à la fin du Xe siècle, alla toujours en se morcelant. Au XIe siècle, les sires de Beaujeu l'entamèrent à l'est et lui enlevèrent toute la rive droite de la Loire. Au XIIe siècle, les comtes de Forez l'envahirent par le sud et rendirent effective une suzeraineté qui d'abord n'avait été que nominale, et que leur disputaient les chanoines comtes de Lyon. Le Roannais devint dès lors un satellite du Forez. Au XIIIe siècle, les sires de Semur le démembrèrent encore au nord et formèrent à ses dépens la petite Bourgogne. Au XVe siècle, la baronnie de Roannais ne comprenait plus que les paroisses de Roanne, Saint-Haon et Saint-Romain-la-Motte. Quand en 1440, pendant la guerre de la Praguerie, Charles VII vint faire le siège de Saint-Haon, Jacques Coeur jugea combien pouvait être utile à son commerce la possession du Roannais où la Loire devenait navigable. En novembre 1447, il acheta donc les riches seigneuries de la Motte, la Forest, Roanne et une partie de Saint-Haon, à Eustache de Lévis et à sa femme Alice de Couzan. Il acquit aussi le château de Boisy qu'il transforma et auquel restent attachées de multiples légendes inspirées par celui qui devint "le symbole de l'enfant du peuple parvenu", mais qui vit tous ses biens confisqués, quelques années plus tard. Puis, sous les familles Gouffier, La Feuillade et d'Harcourt, le Roannais devint successivement baronnie, marquisat et duché. Il s'agrandit constamment et atteint son apogée au XVIIIe siècle, par l'annexion de quatre châtellenies voisines. La ville de Roanne reprit, elle aussi, toute son importance.

12/2012

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Sciences politiques

Quatre-vingt-treize

Les « banlieues » sont devenues l’un des principaux enjeux du débat politique français, et il est probable que ce terme soit l’un des maîtres mots de la campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Or, « banlieues », dans cet usage, désigne en réalité les quartiers populaires périphériques où se concentrent notamment des populations d’origine immigrée - et non les banlieues en général, dont la plupart sont « résidentielles ». Enjeu complexe, les « banlieues » représentent à la fois la cristallisation des peurs d’une société inquiète face à des nouvelles « classes dangereuses » du XXIe siècle, et la mauvaise conscience de celle-ci, accusée d’avoir laissé se développer et perdurer des zones d’exclusion en marge de sa prospérité. Cette ambivalence est propice à l’emballement du discours médiatique sur un sujet propre à toutes les surenchères idéologiques ainsi qu’aux simplifications des images-chocs - voitures brûlées, caches d’armes dans les HLM, musulmans en prière sur la chaussée… autant de « figures » de la banlieue dont l’accumulation est censée produire du sens, au détriment d’une construction rationnelle de celui-ci. Ces « figures » sont au coeur du malentendu persistant entre la presse et les habitants des banlieues concernées, qui discrédite à leurs yeux la pratique journalistique « stigmatisante ». Le « trou noir » d’une représentation rationnelle de ce problème crucial renvoie à une question très douloureuse, centrale, qui touche à l’identité même de la France au moment où celle-ci connaît une crise profonde. Cette crise est relayée sur le territoire français par ces zones d’exclusion qui paraissent à la fois défier le pacte républicain traditionnel (elles produiraient le communautarisme) et rester en marge du monde du travail malgré des aides et subventions massives prélevées sur les impôts des classes moyennes - les « banlieues » sont perçues comme un parasite sur le corps malade du pays. Ce sentiment de malaise et de crainte est encore accentué par le vieillissement de la population française « de souche » alors que ces banlieues populaires bigarrées, jeunes et en plein essor démographique, portent en partie l’avenir de la France. Face à l’ampleur de ces bouleversements, et à l’importance des enjeux dont on peut penser qu’ils vont s’exacerber lors de la prochaine élection présidentielle puisqu’il auront une incidence directe sur la conquête du pouvoir politique en France et où Mme Le Pen a déjà pris date, avec ses remarques sur les musulmans comme « force d’occupation », il est important de disposer de travaux et d’un livre qui puissent faire référence afin que les débats de société soient nourris d’une matière que l’on voudrait originale, substantielle et gouvernée par la « neutralité quant aux valeurs » prônée par Max Weber.

02/2012

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Psychologie, psychanalyse

L'AME ET LE SOI. Renaissance et individuation

Lorsque, après s'être séparé de Freud sur le statut du religieux et du mythe dans la psychanalyse, Jung a peu à peu établi sa conception d'une réalité de l'âme, puis, comme il le dira dans Psychologie et alchimie, de la réalité d'un monde propre à cette âme, il ne reviendra plus jamais sur cette conquête décisive où se jouait pour lui, semble-t-il, un élément déterminant de vérité. Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on appelle le religieux : loin d'en faire un irrationalisme devant lequel on s'inclinerait - contresens répandu mais qu'il est urgent aujourd'hui de dissiper enfin - , Jung l'a toujours conçu selon la leçon de son étymologie latine, c'est-à-dire une attitude et une volonté très soigneuses de prise en considération, d'examen, d'évaluation. En bref, il s'agit pour lui, précisément, d'une démarche rationnelle qui, loin de nous incliner à nous laisser emporter par le sacré, tend au contraire à le mettre à distance, à s'expliquer avec lui et, en bout de course, à en rendre raison. Tout le travail d'une psychologie pratique est alors un travail de différenciation, où l'homme se recouvre dans son intégrité : l'individuation, telle qu'elle était déjà annoncée dans les Sept Sermons aux morts, n'est rien d'autre que ce processus où l'âme se découvre dans son entièreté, c'est-à-dire dans sa vérité singulière, vérité qui ne s'exprime que sous la puissance du symbole. De ce rapport de Jung au religieux, La Vie symbolique traitait déjà, dans le domaine particulier du christianisme et de ses hétérodoxies. En attendant les Essais sur la symbolique de l' esprit qui viendront en clore le cycle, le présent volume est surtout centré sur l'accès que nous avons à la vie de cette âme, sur les étapes successives du processus d'individuation, sur la fonction d'ordre psychique qui s'y révèle et qui garantit à la fois qu'elle organise les relations du moi et du soi, du conscient et de l'inconscient. D'une certaine façon, tout homme est comme l'objet d'un autre sujet que lui-même. C'est cet autre sujet qu'il doit pouvoir considérer dans sa pleine lumière, et en le reconnaissant, le mettre du même coup en rapport avec sa subjectivité initiale. L'inconscient lui-même, selon Jung, est rempli "d'étincelles"comme autant de conscience qui réclame à advenir, et ces étincelles "correspondent aux particules lumineuses prisonnières dans la physis obscure, dont la réunion était la préoccupation essentielle du gnosticisme et du manichéisme" (Mysterium conjunctionis).

05/1990

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Pléiades

Voyages extraordinaires. Voyage au centre de la Terre ; De la Terre à la Lune ; Autour de la Lune ; Le testament d'un excentrique

"Résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassés par la science moderne, et refaire, sous la forme attrayante et pittoresque qui lui est propre, l'histoire de l'univers", tel était le programme que Jules Verne se fixait en 1866, à en croire la prose de son éditeur, Pierre-Jules Hetzel. Des entrailles de la Terre aux profondeurs célestes, en passant par la surface de "notre sphéroïde", tel est le parcours que propose ce volume, qui réunit trois des romans les plus célèbres de Verne et un dernier, moins connu mais dont la fortune ne fut pas négligeable. Parcours dans l'espace, dans le temps, et dans notre propre histoire : de la faune préhistorique du centre de la Terre à la moderne conquête de l'infini stellaire, Jules Verne conduit son lecteur sur la route d'un voyage intérieur. Publiés entre 1864 et 1870, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune assoient la célébrité de leur auteur. Ils mènent aux confins des mondes connus, à la recherche du "point suprême" (M. Butor), là où réel et irréel se confondent. Une fois parcourus ces mondes insondés, une fois explorées les régions mythiques où l'homme doit se dépasser, il ne reste plus que la surface du globe terrestre à sillonner. Il n'y aurait alors plus de "voyages extraordinaires" ? Le Testament d'un excentrique, roman tardif (1899), fait d'un pays, les Etats-Unis, un gigantesque terrain de jeu. Dans une lettre de 1898 à son éditeur, Verne s'exclame : "j'en ai absolument fini avec les enfants qui cherchent leur père, les pères qui cherchent leurs enfants, les femmes qui cherchent leurs maris, etc". Le but de ce nouveau voyage (tout aussi extraordinaire que les autres) sera le voyage lui-même, et son utilité ne réside plus que dans les aléas des profits et des pertes réalisés à coups de dés. Six puis sept concurrents parcourent le pays au gré d'un gigantesque jeu de l'oie organisé par un milliardaire dont ils espèrent hériter. Jules Verne inverse ses procédés habituels : après des voyages guidés par le sens vient le temps du non-sens géographique dans un voyage littéralement "désorienté". Plus de terrains à conquérir mais des terrains déjà conquis à parcourir au rythme d'une course folle, insensée. Roman qui érige la contrainte en règle et qui par là-même fait preuve d'une liberté inouïe, Le Testament d'un excentrique a eu un héritage foisonnant : de Queneau à Cortázar, sans oublier Perec, qui aurait voulu "écrire des romans comme Jules Verne". Roman scientifique, roman d'anticipation, roman d'initiation ou encore roman à contraintes, les facettes de l'oeuvre de Jules Verne se télescopent pour ouvrir les portes de notre imaginaire.

04/2016

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Récits de montagne

Voyage dans les Grandes Andes de l'Equateur

Dans les pas d'Edward Whymper. Lorsqu'en 1879 Edward Whymper part dans les Grandes Andes de l'Equateur, il a trente-neuf ans et déjà une longue carrière d'alpiniste, d'explorateur, d'auteur à succès derrière lui ainsi qu'une grande notoriété nationale et même bien au-delà du Royaume Uni. Dans l'esprit du public, il est le vainqueur de la Barre des Ecrins, de l'Aiguille Verte et surtout du Cervin dont la première ascension en 1865 lui a assuré la célébrité, mais aussi de violentes critiques à la suite des morts accidentelles de quatre de ses compagnons d'ascension. Quelques années plus tard c'est en direction des Andes de l'Equateur qu'il va tourner son intérêt. Il décide de financer l'expédition entièrement sur ses fonds personnels, modestes, selon ses propres dires, démontrant ainsi une farouche volonté d'aboutir dans un projet très ambitieux pour l'époque, ainsi que d'extraordinaires qualités d'organisation. Il part avec son vieil ami et cependant rival dans la conquête du Cervin, Jean-Antoine Carrel, ainsi que son cousin, Louis Carrel également originaire de Valtournenche dans le Val d'Aoste. Le but officiel de l'expédition en Equateur de 1879-1880 était d'étudier les effets de l'altitude sur le corps humain dont les conséquences étaient alors mal connues. L'intention de Whymper consistait à passer le plus de temps possible sur le Chimborazo pour observer les effets de l'altitude sur lui-même ainsi que sur ses compagnons. Le but était aussi d'étudier le phénomène du mal des montagnes. En dépit du fait qu'il n'ait eu aucune formation scientifique poussée pour ce type de recherche, l'immense travail accompli dans des conditions parfois extrêmes mérite le respect. Un autre de ses projets était de ramener des collections d'échantillons botaniques, zoologiques, géologiques (Whymper utilisa par la suite certains des échantillons de roches en les vendant au public à l'issue de ses conférences) et archéologiques. La quête fut un véritable succès. Enfin, il était question d'accomplir une série de premières ascensions de sommets dépassant largement tout ce à quoi les grimpeurs étaient habitués en Europe. Sur les 212 jours de son séjour dans l'intérieur du pays, seuls 4 jours se déroulèrent au-dessous de 1 200 mètres et au total 36 nuits furent passées au-dessus de 4 300 mètres. Pendant le séjour, il accumula une impressionnante collection de près de 8 000 spécimens. Whymper ramena de son aventure collective une solide liste de premières ascensions, le Chimborazo qui longtemps avait passé pour le sommet le plus haut du monde, le Sincholagua, l'Antisana, le Pichincha, le Cayambe, le Sara-Urcu, le Cotocachi, et le Carihuairazo.

04/2023

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Littérature anglo-saxonne

Je voulais écrire un poème. Autobiographie des livres d'un poète

Quand Edith Heal propose à William Carlos Williams au milieu des années 1950 de se prêter à une série d'entretiens autour de son oeuvre le poète américain est alors âgé de 75 ans ; accompagné par son épouse Florence H. Wiliams (Flossie), il accepte de jeter un regard rétrospectif sur son parcours à travers ses livres. Au fil de ces conversations alertes, complices et fourmillantes de détails sur le monde littéraire américain du début du XXe siècle, William Carlos Williams évoque de façon chronologique son parcours poétique, de son premier livre publié en 1909 à compte d'auteur, Poems, jusqu'à ses derniers ouvrages de la fin des années 1950, et notamment la série des Paterson. De ses premières lectures poétiques, Keats et Whitman, à son amitié avec Ezra Pound en passant par sa carrière de médecin pédiatre, celui qu'Edith Heal appelle le Dr. Williams, et qui est venu à la poésie "seul dans son coin" , mêle avec une grande fluidité, détails biographiques, réflexions théoriques et commentaires de ses propres poèmes. On traverse une époque d'avant-gardes littéraires, les figures de Marianne Moore, de Mina Loy et de Hilda Doolittle, l'univers des petits éditeurs et des revues le plus souvent confidentielles qui ont accueilli les premières publication de Williams, qu'il soutiendra tout au long de son parcours avec reconnaissance, l'aventure des objectivistes avec Reznikoff, Stevens, Oppen, Rakosi et Zukovsky, l'influence européenne... au cours de cet ouvrage dans lequel on traverse de nombreux extraits d'une oeuvre composée de poèmes, de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, de traductions de Soupault et Quevedo, et qui est à la fois une autobiographie vivante, une bibliographie exhaustive, une porte d'entrée et un mode d'emploi de la démarche littéraire de l'un des plus grands poètes américains de son temps. Il ressort de ce portrait, de cette expérience qui n'est pas "très différente finalement de celle du nouveau poète de demain" , une présence charnelle, sexuée du poème, un rapport à la construction des images, une force du réel également, tant les sujets des livres de Williams sont puisés à même la vie quotidienne, sans jamais se détourner de la brutalité sociale dont sont victimes ses contemporaines dans les années de crise économique et de guerre. Et surtout son obsession de la simplicité, sa volonté de dégager une forme poétique "sans déformer la langue telle qu'on la parle" , sa conquête d'une forme propre dont ce qu'il appelle "l'idiome américain" est le vecteur : direct, oral, limpide. En somme, un parcours dominé par "le besoin d'en apprendre le plus possible sur la poésie et le besoin d'en apprendre le plus possible sur la vie, qui n'est pas plus poésie que prose" .

10/2022

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Historique

Pocahontas

Une histoire d'amours contrariés sur fond de conquête coloniale, dans la Virginie du XVIIe siècle, au temps où les colons chassaient les indiens et les indiens découvraient les colons. Une confrontation entre deux mondes, deux cultures, et deux êtres dont l'amour va bouleverser le destin de tant d'autres. L'histoire de Pocahontas est une histoire vraie, entièrement documentée sur le plan historique. L'album ne compte qu'un seul personnage fictif : le narrateur, le Lieutenant Oliver Pitt, qui se positionne comme le témoin de l'histoire de l'arrivée des colons anglais sur les terres de la Virginie, sur la côte est d'Amérique du Nord. 1607 : les anglais souhaitent s'assurer d'une vraie domination sur l'Espagne et envoient des colons, aux frais de la Compagnie anglaise, pour peupler les terres de la Nouvelle Angleterre. Les premiers convois sont constitués principalement de soldats ; les conditions de vie sont terribles : la faim, le froid, les maladies, n'épargnent pas les hommes fraîchement débarqués par bateau sous le commandement de l'Amiral Newport. Sa mission est d'étendre l'empire Britannique, trouver de l'or et... un fleuve menant en Chine ! Son arrivée sur cette nouvelle terre est marquée par des conflits avec différentes tribus indiennes. La tribu de Pocahontas est celle des Powhatans ; ils ne sont pas belliqueux et acceptent dans un premier temps la présence des étrangers. La narration commence en 1621, par une tentative de traité de paix entre tribus indiennes et colons du fort Jamestown, et se poursuit par des flash back sur l'arrivée des colons, alternant le point de vue des indiens et celui des colons, sous la forme d'un dialogue entre Pamouic, le fils du chef Powhatan et le narrateur, qui s'estiment mutuellement et confrontent leurs souvenirs des années de l'installation de la colonie. Leurs interventions rappellent constamment la place centrale jouée par Pocahontas sur la destinée des colons. Le capitaine Smith, jeune aventurier tête brûlée mais loyal, mis aux fers avant l'arrivée dans le nouveau monde par le cruel et cupide Capitaine Wingfield, tombe immédiatement amoureux de Pocahontas, la fille du chef Powhatan, très belle princesse indienne au tempérament intrépide. A la suite d'un incident entre les colons et la tribu Powhatan, Smith et Pitt sont faits prisonniers. Pocahontas obtient leur grâce auprès de son père et les deux hommes peuvent ainsi découvrir librement la vie et les coutumes de la tribu, jusqu'à ce que de nouveaux incidents ne les forcent à rejoindre leur fort. Smith et Pocahontas seront alors forcés de faire un choix qui va bouleverser à jamais leurs vies : où l'obéissance aux règles des siens le dispute à la force des sentiments.

10/2022

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Littérature française

Si le grain ne meurt. L autobiographie d andre gide

Si le grain ne meurt est un récit autobiographique de l'écrivain français André Gide. Il décrit la vie de l'auteur depuis sa première enfance à Paris jusqu'à ses fiançailles avec sa cousine Madeleine Rondeaux (appelée ici Emmanuèle) en 1895. Le texte a fait l'objet de publications partielles hors commerce dès 1920-1921 ; en 1924 l'oeuvre est publiée en intégralité en trois volumes, qui ne seront mis en vente qu'en 1926 ; en 1936 paraît l'édition définitive au tome X des Ouvres complètes1. Le livre se compose de deux parties. Dans la première, l'auteur raconte ses souvenirs d'enfance : ses précepteurs, sa fréquentation discontinue de l'Ecole alsacienne, sa famille, son amitié avec Pierre Louÿs, la naissance de sa vénération pour sa cousine, ses premières tentatives d'écriture. Dans la seconde partie, beaucoup plus courte, Gide retrace sa découverte du désir et de sa pédérastie lors d'un voyage en Algérie avec un jeune garçon, Ali. Gide fait le récit de l'échec total de sa vie conjugale avec Madeleine dans un autre récit autobiographique, écrit en 1938 peu après la mort de sa femme, publié en 1951 et intitulé Et nunc manet in te. Dans la première partie de ce récit autobiographique. Gide conte son enfance et son adolescence. Fortement marquée par une éducation puritaine, sa prime jeunesse se déroule dans un climat d'austérité religieuse et morale. Gide évoque le souvenir des séjours dans sa famille paternelle, languedocienne, et dans sa famille maternelle, normande. Il retrace le cours chaotique de sa scolarité, perturbée par la mort de son père et une fragilité nerveuse maladive. L'auteur décrit son goût très vif et précoce pour la lecture et la musique (à travers l'étude du piano). Il brosse le portrait des parents, des maîtres ou des amis qui ont compté dans la formation de son caractère et de son esprit. Dans la seconde partie, sont évoqués l'éveil au plaisir et la conquête de la liberté. Le jeune homme s'affranchit peu à peu de l'emprise religieuse et de l'autorité maternelle. Un long périple en Afrique où Gide, atteint par la tuberculose, frôle la mort, constitue l'étape décisive de cette évolution. Il découvre en lui l'empire du désir et se livre à ses premières expériences sexuelles. Comprenant que c'est dans l'homosexualité que sa sensualité trouve son vrai épanouissement, il brave progressivement les interdits de sa conscience puritaine et, sans parvenir tout à fait à faire taire la honte et le remords, il s'adonne au plaisir avec ardeur et bonheur. De retour en France, il a la douleur de perdre sa mère. Peu après, il se fiance avec sa cousine...

02/2023

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Histoire ancienne

Le discours ethnographique à Byzance. Continuité et rupture

Ce livre a pour sujet l'étude de l’ethnographie en tant que genre littéraire à Byzance, c’est-à-dire les descriptions byzantines des peuples étrangers. Ce n’est pas une étude de la population byzantine selon les méthodes de la discipline ethnographique moderne, ce qui serait impossible, compte tenu de la nature des sources. L’ouvrage considère l’ethnographie comme un genre, pour souligner qu’il s’agit d’un produit littéraire avec une structure et un contenu plus ou moins stable, malgré le fait que ses formes et ses objectifs varient d’un auteur à l’autre. Les sujets habituellement traités par ce type d’ethnographie sont les suivants : l’origine mythique ou historique, la densité de peuplement, les caractéristiques somatiques, la guerre, les vêtements, les conditions de vie (y compris les repas et l’hébergement), la structure sociale et l’organisation politique, la pratique religieuse, les relations entre les sexes et le mariage, et, bien sûr, la géographie. Données chronologiques et enjeux Choisissant pour limites chronologiques la période médio-byzantine, entre les conquêtes arabes du VIIe siècle et la colonisation de la mer Egée par les puissances occidentales après le XIIIe siècle, l’ouvrage accorde cependant une grande attention aux historiens de l’Antiquité tardive, car ils ont fourni à leurs successeurs de modèles solides pour l’écriture ethnographique. Pourquoi l’ethnographie de la période médiobyzantine est-elle particulièrement problématique ? Cette période a été marquée par de grandes transformations historiques. L’émergence des peuples comme les Arabes, les Slaves, les Bulgares, les Hongrois, les Scandinaves, les Turcs et d’autres encore, a changé la carte politique, culturelle et ethnique de ce qui restait du monde ancien. Les Byzantins étaient au cœur de ces transformations, au milieu de cette carte, en luttant pour leur propre survie, en dirigeant les événements, comme ils pouvaient, dans leur propre intérêt, en conduisant la diplomatie et en entreprenant des guerres contre de nombreux nouveaux ennemis. Les ambassadeurs et les espions byzantins voyageaient partout, de l’Espagne aux steppes au Nord de Bagdad, collectant des informations utilesà Constantinople. Ils avaient incontestablement des informations abondantes et parfois un point de vue global sur les transformations géopolitiques et ethniques en cours. Par ailleurs, les intellectuels byzantins avaient un accès direct aux textes anciens qui fournissaient des modèles pour parler de cette sorte de développements historiques, notamment l’ancienne tradition historiographique. Les Byzantins ont imité cette tradition avec beaucoup de succès quand ils écrivaient l’histoire de leur propre société, l’Empire romain orthodoxe gouverné par Constantinople. Ainsi, les Byzantins de la période médiobyzantine avaient les connaissances, les moyens, et même le besoin de poursuivre l’ancienne tradition ethnographique et de nous transmettre tant de renseignements sur les Arabes, les Slaves, les Bulgares, les Petchenègues, et sur d’autres peuples qu’ils connaissaient si bien, trop bien de leur point de vue. Et pourtant ils ne l’ont pas fait. Ils en savaient plus que ce qu’ils nous disent. La question est alors de savoir pourquoi les textes médiobyzantins évitent de suivre à cet égard les traces de leurs anciens modèles. Leurs auteurs avaient appris à imiter ces modèles pratiquement dans tous leurs autres aspects ; alors pourquoi ne les ont-ils pas suivis dans l’ethnographie ? Ce silence est pourtant fort éloquent : il permet d’interroger les mentalités sous-jacentes des Byzantins, de comprendre leurs idéologies, leurs conceptions, à la fois sur ces parties du monde qu’ils évitaient de décrire et sur leur place à l’intérieur de celui-ci.

06/2013

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Histoire de France

La haine et le pardon. Le déporté

Jean Mialet a 23 ans quand, sur le point de rejoindre le général de Gaulle, il est arrêté par les Allemands et déporté à Buchenwald, puis à Dora. Aujourd'hui encore, ce nom demeure méconnu du grand public. C'est pourtant là qu'ont commencé les recherches qui, dans les années 1950, ont permis les progrès de la conquête spatiale. Ce camp de concentration abritait en effet une usine souterraine dans un immense tunnel où les prisonniers, traités comme des esclaves, fabriquaient à la chaîne des missiles V2, armes terrifiantes qui s'abattraient sur Londres et Anvers, mais qui – fait  plus surprenant – furent aussi les ancêtres du Spoutnik et du lanceur du module lunaire Apollo. Entre 1943 et 1945, Jean Mialet expérimente à Dora un quotidien insoutenable : la faim, le froid, l'épuisement, la maladie, les coups, la terreur des exécutions sommaires, mais aussi la bassesse et la cruauté des kapos. Des années d'humiliations et de dépérissement infligées à plus de 60 000 déportés, dont ce jeune officier de Saint-Cyr qui rêvait de combattre aux côtés des Alliés. C'est la haine qui maintiendra en vie cet idéaliste, pourtant catholique convaincu. En 1945, lorsque les Américains libèrent enfin Dora,  ils prennent conscience de la valeur inestimable des découvertes qui y ont été effectuées. Les scientifiques allemands de ce camp sont alors secrètement exfiltrés aux États-Unis, échappant ainsi à un procès. Les années suivantes, ils poursuivent leurs travaux qui vont permettre aux Américains de faire leurs premiers pas sur la Lune.  Une des chevilles ouvrières de cette réussite est l'ingénieur Wernher von Braun, qui n'est autre qu'un des anciens hauts dignitaires de Dora. Pourtant, en 1969, il est promu administrateur adjoint de la Nasa, et considéré par le monde entier comme un héros. Tout le monde semble avoir oublié les 20 000 vies humaines sacrifiées à Dora, qui ont, par leur force de travail, contribué, bien malgré elles, à cette prodigieuse avancée de la recherche scientifique. Jean Mialet, qui pesait 38 kg à son retour en France, mettra  sept ans à se remettre physiquement de sa déportation. Moralement, il sera sauvé par ce récit qu'il jettera sur le papier en 1945  pour ne plus avoir à en parler. Ce qu'il fera jusqu'en 1981, date de la publication de ce livre. Il n'aura alors de cesse que toute la lumière soit faite sur le rôle joué par le camp de Dora dans l'histoire contemporaine. Mais peut-on pardonner l'abomination ? Ce récit bouleversant tente d'apporter des réponses à cette question : il faut témoigner pour ne pas oublier la barbarie ; mais aussi pardonner au nom de la dignité humaine et de l'idéal de réconciliation entre les peuples. Jean Mialet pardonnera aux Allemands, qui feront de lui le citoyen d'honneur de Nordhausen, la ville la plus proche de Dora. Ses représentants viendront s'excuser à son enterrement, en 2006, devant son cercueil à la chapelle de l'École militaire.

03/2015

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Littérature érotique et sentim

Libertà - Tome 1. La perle corse

Le poids des traditions sera-t-il plus fort que sa soif de liberté ? Dans la Corse des années 20, les femmes ne connaissent pas encore la liberté et l'autonomie. Lisandra, jeune femme pleine de passion, rêve pourtant d'y avoir accès. Son talent extraordinaire pour la musique lui permettra de quitter son île natale. Durant ce court voyage, elle rencontrera Uguet et aura l'occasion de jouer une première fois face à un public. A son retour au domaine familial, le désir de revoir Uguet et le besoin de vivre de sa passion s'allieront et rien ne l'arrêtera dans la conquête de cette liberté. Deux passions, deux familles, deux terroirs et deux métiers ancestraux et toujours vivants... Eloise Casbert nous fait voyager de manière surprenante grâce à son sens du détail poussé et ses personnages attachants. EXTRAIT Tous sortent alors sur le pas de la porte. Il y a Bertoun et Vittori , les parents, Marie, la veuve de Giloun, et le petit Tonin et enfin Uguet. Ce dernier s'avance vers la carriole pour saisir les rênes de Blandine. La carriole s'immobilise. Uguet remet les rênes à Tonin qui les tient fièrement. Uguet embrasse sa soeur qui se penche vers lui. Puis il serre la main d'Yvoun. Enfin ses yeux se portent sur les deux passagers. Le jeune homme lui tend la main en souriant mais Uguet sent de la méfiance dans son regard et de la retenue dans sa poignée de main. Il ne comprend pas pourquoi mais il répond chaleureusement malgré tout. - Battistu Leccia, bâtisseur à Corte, annonce-t-il, et voici ma soeur Lisandra. Uguet tourne la tête et rencontre deux yeux noirs pétillants de vivacité et de curiosité. Il lui tend la main à son tour. Battistu intervient sous le regard gêné de la jeune fille. - Un jeune célibataire ne touche pas à une jeune fille. Il comprend le message et le prend avec bonne humeur. - Eh bien, bonjour et bienvenue à la demoiselle intouchable. Lisandra reçoit le sourire franc et radieux comme une lumière dans le sombre tunnel de sa vie. Heureusement Battistu, occupé à descendre de la carriole, n'a pas vu les échanges de regard entre les deux jeunes gens. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "C'est un roman qui parle de quête de liberté, de musique et de réalisation de ses rêves". - La Bibliothèque de Bichette sur Babelio "Le livre fait passer un beau message de liberté, d'indépendance et d'égalité". - Les Chroniques d'Océane Instagram A PROPOS DE L'AUTEURE Proche de la nature et adorant voyager, Eloise Casbert met aujourd'hui ses deux passions au service de l'écriture qu'elle pratique "à tâtons" depuis l'adolescence. Originaire du Var, elle s'exprime au travers de romances dans lesquelles elle met en scène les métiers, les familles, les paysages de son terroir. Son premier roman La perle corse ouvre la trilogie Libertà dont le deuxième tome Le réseau Drake est à paraître.

05/2020

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Humour

Croquis d'Histoire

Michel Iturria est de retour avec un troisième album de dessins d'humour ! Il nous propose de revisiter l'Histoire de France et d'ailleurs à travers 80 dessins de la préhistoire à aujourd'hui, sans oublier quelques clins d'oeil à l'avenir ! Un 3em opus très réussi qui ravira les fans du coup de crayon de notre dessinateur made in Sud-Ouest préféré. Quand nous avons proposé une nouvelle collaboration à l'illustrateur Michel Iturria, celui-ci nous a répondu un grand OUI et avec une proposition de sujet très prometteuse : l'Histoire de France et d'ailleurs ! Comme vous le savez l'Histoire est un de nos sujets préféré aux éditions Cairn et nous sommes absolument fan du coup de crayon d'Iturria et de son univers ! Ce nouvel album, très attendu, est prévu pour septembre 2021 avec en tout 80 dessins allant de la préhistoire à aujourd'hui, en passant par le Moyen-âge, la Renaissance et les grandes périodes qui ont marqué l'Histoire de France mais aussi du monde en général. Des dessins qui posent des questions, qui amusent, qui dénoncent, qui sont aussi le reflet de l'admiration du dessinateur pour les grands personnages qui ont fait le monde d'Aujourd'hui. Un livre à offrir aux amateurs de dessins humoristiques, de caricatures et bien sûr à tous les lecteurs friands d'Histoire. 4e de couverture : Gamin, Iturria voulait devenir dessinateur d'humour et à l'école il aimait surtout l'Histoire. Un jour, c'est sûr, il allait se délecter à passer l'Histoire au tamis du dessin d'humour. Ferme partisan d'une histoire chronologique, il s'attache d'abord à percer quelques mystères de la préhistoire : saviez-vous que " l'inventeur " du feu s'appelait Jean- Fabrice Lataillade et qu'il était fortement déprimé ? que la cueillette des cèpes et autres girolles entraîna la découverte de la méthode expérimentale, de la science donc ? ... Plongeant dans les périodes obscures, Iturria va nous apprendre qu'Attila n'était pas forcément le mauvais bougre et qu'Ivan-le-Terrible pouvait se révéler, par certains côtés, un sympathique modéré à tendances socialisantes. Moyen Age oblige, il a gardé une affection particulière pour l'époque où " les Anglais vendangeaient l'Aquitaine " et explique pourquoi ils continuent obstinément à rouler à gauche ! Un peu plus loin, il éclaire d'un jour nouveau les rapports entre Louis XI et l'ostéopathie, et montre comment Napoléon, aspect ignoré de son oeuvre gigantesque, privilégiait le tourisme vert, ou bien encore comment les soucis matrimoniaux de Jean- Sébastien Bach ou de Karl Marx influencèrent leurs oeuvres respectives. Dans l'époque bouleversée que nous vivons, porteuse de mutations diverses, ces 80 dessins espiègles qui courent du paléolithique à la conquête de Mars, nous rappellent cette maxime gravée dans le marbre : " Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. " ...en souriant... "

08/2021

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Critique littéraire

Le génie grec dans la religion

Louis Gernet ne considère pas seulement la religion dans le cadre de l'histoire générale de la Grèce, mais dans son rapport avec la société dont le rôle dans la formation de la mentalité humaine est ici serré de près ; et c'est l'une des originalités de ce livre, qui a marqué un tournant important dans l'histoire des religions. Mélange, par son origine, d'éléments égéens et d'éléments indo-européens qui ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien des points restent obscurs, mais il semble certain qu' "une bonne part de la religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds primitif qui se reconnaît là" . C'est aussi de ces époques lointaines que datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront d' "intérêt national" , comme Delphes. La partie de l'ouvrage la plus développée est, naturellement, la seconde, qui expose le système de l'époque classique lui-même. Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ; elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe. Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur. La période hellénistique, traitée dans cet ouvrage par André Boulanger, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs, on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un "travail souterrain" . Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion personnelle reprend ses droits. Toute l'Asie Mineure, l'Egypte, la Mésopotamie et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée atteindra à l'universalisme. Ce livre est le nécessaire complément de deux autres volumes de la collection "L'Evolution de l'Humanité" : La Cité grecque de Gustave Glotz et La Pensée grecque de Léon Robin. A travers cette série d'ouvrages apparaît l'explication du "miracle grec" qui devait aboutir, après deux millénaires, au miracle scientifique des temps modernes. Pour la présente édition une Bibliographie complémentaire a été établie par le Centre de Recherches comparées sur les Sociétés anciennes, de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Paul CHALUS, Secrétaire général au Centre International de Synthèse.

01/1970

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Histoire ancienne

Rome impériale et l'urbanisme dans l'antiquité

"Dès la plus haute antiquité, il y a eu des architectes ; il y en a eu, en certains pays, qui étaient doués, parfois même génialement, pour l'urbanisme. Ce n'est que de nos jours qu'on a vu naître la profession d'urbaniste, les écoles d'urbanisme, les revues d'urbanisme. Et cette prise de conscience devait avoir un effet rétroactif en histoire" (Henri Berr). De cette préoccupation purement contemporaine - le mot n'est entré dans la langue qu'au début du XXe siècle - sont nées, en effet, des études historiques et, dans la collection "L'Evolution de l'Humanité" , le livre de Léon Homo, ancien membre de l'Ecole française de Rome. Au début de l'ouvrage, l'auteur montre que les préoccupations urbanistes ont existé en Grèce et chez les Etrusques. Aristote, et d'autres, analysent les problèmes que pose l'édification des villes. Et bien des cités grecques, surtout à l'époque hellénistique, témoignent, comme Alexandrie, Antioche, Pergame, avec leurs services municipaux, d'un souci d'urbanisme. A Rome, Vitruve, peu avant notre ère, écrit son De architectura, qui est, fait remarquer L. Homo, "le traité d'urbanisme le plus complet, malgré ses lacunes, que nous ait légué l'antiquité classique" . Puis notre auteur passe en revue tous les problèmes qui se sont posés à la Rome antique, à laquelle se rapporte l'ensemble du livre. Les services publics d'abord sont minutieusement décrits. Le triomphe de l'urbanisme dans la Rome impériale a été "l'évolution monumentale" , à laquelle L. Homo consacre ensuite presque cent pages. L'embellissement de la Ville Eternelle commença sous le règne d'Auguste. II y eut aussi beaucoup de coûteuses installations qui ne servirent qu'aux plaisirs des empereurs - comme celles, entre autres, auxquelles est lié le souvenir de Néron. La voie publique, avec ses problèmes, fait l'objet de cinq chapitres. L'habitat (riches domus, insulae ou maisons de rapport de tout rang, jusqu'aux pénibles habitations à "loyer modéré") est ensuite longuement visité, étudié avec ses modes d'exploitation et la législation qui le concerne. Dans sa conclusion, l'auteur récapitule les grandes réalisations urbaines de la Rome impériale et en montre les lacunes. Le livre se termine sur une note mélancolique et qui donne à penser : à partir de la chute de l'Empire en 476 de notre ère, tout est peu à peu abandonné. "La Ville aux quatorze aqueducs en viendra au régime exclusif de l'alimentation par les porteurs d'eau... Avec la conquête byzantine s'ouvre pour Rome sa vie de cité médiévale ... Pour huit siècles, l'histoire de l'urbanisme romain est close". Pour la présente édition, Michel Hano, comme il l'avait fait pour Le Génie romain d'Albert Grenier ("L'Evolution de I'Humanité" , 1969), a bien voulu relire l'ouvrage, apporter dans les notes de nouvelles informations et établir une bibliographie complémentaire. Paul CHALUS, Secrétaire général du Centre International de Synthèse.

11/1971