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Théâtre

Ecrits sur le théâtre. Tome 2, Edition revue et augmentée

L'aventure de Vsevolod Meyerhold des années 20, c'est celle d'un artiste qui s'engage résolument et rapidement aux côtés de la Révolution, parce qu'il ne peut séparer révolution politique et révolution théâtrale. Son " Octobre théâtral " ouvre la scène à la rue, au travail corporel (biomécanique) et à l'analyse politique. L'étude des grandes traditions commencées dans les années dix s'approfondit. Le plateau devient un laboratoire, esthétique et politique, où l'on expérimente et élabore des techniques complexes, où l'on prend tous les risques. On verra, dans ce volume fortement augmenté, les incroyables obstacles rencontrés dès 1918 à Moscou par Meyerhold pourtant membre du parti communiste, les fermetures ou menaces de fermeture de son théâtre, ses polémiques violentes avec ses disciples, les liens tissés avec E. Vakhtangov... On comprendra mieux l'intérêt pointu porté par le metteur en scène aux " neurosciences " de son époque et son approche scientifique et musicale du jeu d'un acteur-poète. Meyerhold remet en cause, radicalement, tout le théâtre. Il dénude la scène en y installant la machine à jouer constructiviste, il utilise les techniques de cirque, de cinéma, et toute son immense culture plastique et musicale. Il pratique collage et montage dans un travail dramaturgique poussé sur le grand répertoire classique russe - ce qui lui permet de regrouper autour de lui de nouveaux auteurs (N. Erdman). 1917-1930, c' est aussi la période de collaboration avec V. Maïakovski, " l'ami bien-aimé ". Avec le suicide du poète, Meyerhold perd un de ses grands soutiens. Une corde se brise et l'on parle déjà de cette chose suspecte que serait le " meyerholdisme "... Cet ouvrage dont la construction nouvelle cherche à rendre toute l'effervescence créatrice de l'artiste-chercheur, curieux de tout et présent sur tous les fronts, se termine sur cette date tragique. Quatorze spectacles dont pas un ne répète l'autre en quatorze ans à peine - sans compter les travaux de laboratoire, les projets avortés (neuf au théâtre et au cinéma), la participation à des spectacles réalisés par d'autres. Des textes de critiques ou de collaborateurs ont été introduits dans ce livre pour que le lecteur puisse se faire une meilleure idée des spectacles et des débats passionnés qu'ils soulevèrent. Ce corpus " étranger " complète le corpus meyerholdien - proclamations, manifestes, interventions, exposés, entretiens, cours, conférences, programmes de travail, articles - produit dans le feu de l'action. Meyerhold crée et parle beaucoup en ces années-là, d'où les guillemets qu'il faudrait sans doute mettre à " Ecrits " sur le théâtre pour ce tome 2. " Le trésor " disait S. Eisenstein en parlant des archives de son Maître qu'il eut par la suite le courage de cacher. Pour nous aussi, sans aucun doute, encore un trésor... Béatrice Picon-Vallin.

09/2009

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Musique, danse

Revue de musicologie Tome 104 N° 1-2 (2018)

Introduction. Ecrire une histoire intellectuelle de la Revue de musicologie modifier / Yves Balmer , Hervé Lacombe Partie IV. Tropisme historien et goût du document modifier Un nouveau mot pour la nouvelle discipline. Enquête sur le terme "musicologie" et les modalités de son invention modifier / Hervé Lacombe Dix ans d'histoire de la musique (1917-1926). Un regard historien sur les débuts d'une revue modifier / Jean-Claude Yon Les sources musicales des bibliothèques publiques parisiennes dans la Revue de musicologie (1917-2016) / Laurence Decobert L'application des techniques de l'histoire du livre à la musicologie. L'apport de la Revue de musicologie / Laurent Guillo Les terrains de l'écriture. François Lesure et la Revue de musicologie (1947-1962) / Xavier Bisaro Définir l'espace d'une discipline. La musicologie face aux chantiers de l'histoire / Karine Le Bail Les échos de la province dans la Revue de musicologie. Enjeux spécifiques d'un champ de recherche spécifique / Guy Gosselin Partie V. Compositeurs et compositrices : penser des figures singulières Berlioz dans la Revue de musicologie / Jean-Pierre Bartoli Liszt dans la Revue de musicologie (1920-2013). Un compositeur cosmopolite vu au prisme français / Nicolas Dufetel Les études debussystes dans la Revue de musicologie. Une place paradoxale / Denis Herlin Comment la Revue de musicologie construit-elle l'image du musicien avant 1939 ? Un aperçu des conditions de la biographie / Joël-Marie Fauquet Ecrire sur les musiciennes, une question de genre ? Les recherches sur les musiciennes à la Société française de musicologie et dans sa revue / Catherine Deutsch Partie VI. Périodes et périodisations : penser des corpus Entre le monument et la voix. La Revue de musicologie et la musicologie médiévale au XXe siècle / John Haines La Renaissance dans le premier siècle de la Revue de musicologie. Réflexion historiographique à l'ère des humanités numériques / David Fiala Une guerre sans batailles. Le champ de la musique dite "baroque" dans la Revue de musicologie / Thierry Favier Les années 1760-1830 : une "période creuse" ? / Michel Noiray Le "grand dix-neuvième siècle" dans la Revue de musicologie (1917-2016). Thématiques et typologie des articles / Jean-Christophe Branger Partie VII. Du compte rendu d'ouvrage à l'historiographie critique Autour du manuel de paléographie grégorienne de Gregori Maria Sunyol. Polémiques politiques et musicologiques/ Christelle Cazaux-Kowalski Décentraliser l'Europe musicale du xve siècle. Autour de la recension par Christian Meyer de The Rise of European Music : 1380-1500 de Reinhard Strohm (1993) / Benoît Haug "Restons maîtres de Notre terminologie lorsque nous avons à juger notre patrimoine". Lecture françaises de James R. Anthony / Louis Delpech "C'est [... ] lorsqu'il nous parle des exceptions qu'il est le plus séduisant". Lecture de Die Musik des 19. Jahrhund

11/2018

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Critique littéraire

Charles Péguy. Mystique et politique

Si Péguy nous est parvenu comme l’exemple de l’homme engagé, droit dans ses bottes, modèle d’austère vertu républicaine, défenseur exemplaire de Dreyfus, la lecture de son oeuvre révèle un personnage bien plus complexe et tourmenté, à la fois tragique et comique, au style ahurissant, animé, comme disait l’un de ses maîtres, Gabriel Monod, d’une «mégalomanie bizarre» consistant à «vouloir être le seul vrai républicain, le seul vrai socialiste, le seul vrai dreyfusard». Au nom de la collectivité, il fut un solitaire patenté ; au nom de l’ouverture, il dut se replier sur le cénacle de sa revue, les Cahiers de la quinzaine ; au nom de la politique, il fut le grand mystique de l’avant-guerre. Il n’y a pourtant de contemplation recluse et paisible, dans les grands essais polémiques de Péguy, ici réunis pour la première fois en un volume cohérent. Tout peut être chez lui mystique, le judaïsme et le christianisme, qui lui sont particulièrement chers, comme l’amour de la République, de la monarchie ou de la patrie, de tout temps et en tout lieu. L’affaire Dreyfus en est le modèle inoubliable, qui l’accompagna toute sa vie. Il en conserva un seul impératif, applicable à tout : que «la mystique ne soit point dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance». Cette intransigeance poussée à son point de rupture, les colères de Péguy, sa drôlerie cruelle et son goût de l’excès le condamnèrent à la marge. Il est aujourd’hui urgent de le lire ou de le relire, dans une époque où le politique s’est plus que jamais dégradé et où personne, précisément, n’y «croit» plus. Lire Péguy et ses étonnants Cahiers de la quinzaine, c’est s’abreuver à la source de toute politique, quel qu’en soit l’horizon ; c’est retrouver un sens, quel qu’il soit, dans un monde moderne qui semblait s’en être définitivement débarrassé. Les principaux essais de Péguy publiés entre 1904 et 1913 tissent une longue analyse de ce monde moderne environnant, parfois grave et tragique, parfois comique et jubilatoire, tout en réveillant ce que le monde moderne est en train de trahir, le génie littéraire, l’héroïsme, la sainteté et toutes les formes de la grandeur. Dans une langue tourbillonnante et entêtante, les cibles de Péguy se succèdent sous son regard perçant, depuis Taine et Renan jusqu’à l’argent-roi, en passant par les dreyfusistes pénitents, les défaitistes en tout genre, les hérauts de la «nouvelle Sorbonne», les cléricaux de toutes les Eglises, les pires ennemis de Péguy comme ses amis les plus proches… Douze essais formant un flux continu, pour une radiographie sans merci de la modernité, qui a gardé son mordant.

10/2015

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Philosophie

PHENOMENOLOGIE ET PSYCHANALYSE. Etranges relations

Bien que contemporaines - les dates d'exercice intellectuel de leur maître respectif, Husserl et Freud, sont à peu près identiques - la phénoménologie et la psychanalyse ne se sont guère rencontrées. Il y a certes quelques ponts éphémères, quelques velléités sans lendemain mais tout se passe comme si elles s'ignoraient, se " tournaient le dos ". Pourquoi en est-il ainsi - et d'abord en est-il vraiment ainsi ? Telle est évidemment la première question que veut poser ce colloque - sans prétendre la résoudre sans doute mais en ménageant à sa formulation le maximum d'ouvertures possibles. Or des dialogues, il y en a - même sournois ou sans espoir la philosophie, le théâtre de Sartre ou de Beckett pourraient en dire quelque chose. L'homme en attente, l'individu nauséeux ont puisé dans l'angoisse husserlo-heideggérienne et celle-ci, on le sait, remonte bien à son tour sans doute aux difficultés que l'homme-esprit éprouve à s'accepter comme corps. C'est ce que la philosophie nous enseigne, que l'on soit cartésien, mécaniste au sens du XVIIIe siècle, romantique ou même nietzschéen : mais ce sont la philosophie du XXe siècle et les sciences humaines de cette époque qui récupèrent, à leur dépit parfois, cette destinée d'une vérité physique appliquée à l'homme qui s'écroule et d'une humanité balbutiante qui ne parvient pas à parler. Au-delà des solutions esthétiques et hellénistiques que l'idéalisme s'est ménagées pour refuser de se voir malade, en deçà également des hésitations d'un mathématicien qui abandonne son art pour mieux comprendre sa vie, on distingue bien quelques velléités d'échange, en tout cas un pont élémentaire. Husserl, Freud et leurs écoles sont toujours à la pointe de l'actualité : la condition de l'homme moderne se nomme d'abord " angoisse " - les regards phénoménologique, médical, littéraire et autres pourraient-ils la conjurer ? C'est la seconde question et on ne peut sans doute que tracer quelques pistes pour la saisir un peu mieux. Lorsque deux colosses refusent ainsi de se voir, ce n'est pas par hasard - c'est qu'ils sont aveugles ou que le labyrinthe est trop vaste pour eux. Dans tous les cas, il nous appartient d'en tirer des conséquences pour nous-mêmes - et pour le monde. De retrouver dans ces démarches impitoyables une double image capable, par réaction ou différence, de nous rendre quelque rêve du retour aux " choses mêmes " : le sens de celles-ci que l'angoisse, le lapsus, l'autisme ont trop longtemps évacué.

01/1998

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Littérature érotique et sentim

Il était une fois noël #4

Tempêtes de neige & Seconde chance : Erik Josef est un homme d'affaires de quarante-trois ans, récemment divorcé avec un objectif en tête : finir son dernier projet de l'année pour qu'il puisse passer ses vacances à Tahiti. Mais une rencontre à l'aéroport avec Seth, un jeune homme bavard et une tempête de neige risquent bien de mettre à mal son rêve de vacances sous le soleil. Flocons de neige & Chansons : Dans les semaines qui précèdent Noël, Will Johnson est en déplacement professionnel et loge dans un petit hôtel dans le nord de l'Etat de New York. Rien ne sort de l'ordinaire, jusqu'à ce qu'il se rende compte que sa fenêtre donne sur le patio de l'un de ses chanteurs gays favoris, une étoile montante du monde de la chanson, Rex Garland. Et la routine de Will se trouve d'autant plus perturbée quand il entend le processus créatif de Rex alors qu'il peine à écrire une chanson de Noël originale. Lorsque Will est frappé par l'inspiration, il décide de partager ces paroles avec son idole en lui laissant une note sur la table de son patio. Cela déclenche une réaction en chaîne. Le plus beau des cadeaux : Après cinq ans, Alex Stern et Rafe Hazelton ont ce qui semble être le mariage parfait. Alex commence ces dernières années en tant que résident, et la clinique vétérinaire de Rafe est plus active que jamais. Pour Rafe, la seule chose qui manque est un enfant, mais Alex, inquiet de devenir un homme semblable à son père, n'en est pas aussi sûr. Il ne veut pas faire la moindre erreur. L'arrivée à l'hôpital d'une nouvelle patiente va les conduire sur un nouveau chemin. Un noël sauvage : Le métamorphe Jaguar, Brent, est sur la mission la plus importante de sa vie : retrouver ses frères disparus. Séparés des années auparavant lorsque leur maison familiale a été attaquée par les Corbeaux, Brent n'a jamais oublié ses frères et soeurs perdus et fera tout pour les ramener à la maison. Puis il découvre qu'un homme détient la clé de leur emplacement, un métamorphe nommé Daniel. Ce dernier fuit les Corbeaux depuis qu'ils ont presque éradiqué tous ses semblables. Se cachant en vivant en tant qu'humain, la dernière chose qu'il veut est d'être aspiré dans le monde des métamorphes. Même le plus jeune des enfants sait que les chats et les oiseaux ne se mélangent pas.

12/2020

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Littérature étrangère

Viktor Vavitch

Etudiants et étudiantes en révolte, attirés par le terrorisme ; ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire ; libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie ; autorités qui, conscientes que quelque chose couve, veillent au grain... C'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme " le meilleur sur la révolution de 1905 ". La roue de l'histoire, en effet, et avec elle la narration, ne tarde pas à s'emballer : grèves, manifestations, combats de rue, répression, réaction débouchant sur des pogromes d'une violence inouïe constituent la trame de ce Viktor Vavitch aussi chaotique, animé, fracassant que les événements qu'il évoque. Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, mais se soldant par un noir désespoir, Boris Jitkov sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de la révolution manquée de 1905: il y a Viktor Vavitch qui rêve de galons d'officier mais se retrouve dans la police ; il y a Bachkine qui se veut " un type bien " mais devient indicateur ; il y a le jeune Sanka Tiktine qui n'est guère convaincu par la révolution : le roman s'achèvera pourtant sur son envoi en relégation à Viatka ; il y a sa sœur, Nadienka, amoureuse d'un ouvrier au cœur de l'action clandestine ; il y a la jeune Taïnka, sœur de Vavitch, qui aime à la folie le flûtiste juif Israëlson... Foisonnement de personnages, chaos de couleurs et de sons, Boris Jitkov livre ici le film de 1905, transformant le lecteur en spectateur et auditeur. L'écriture, très cinématographique, joue à merveille de la suggestion, de l'ellipse. Constamment au plus près de son sujet, Boris Jitkov ne décrit pas, il saisit des images, s'y arrête un instant, nomme parfois, pour aussitôt se hâter ailleurs. Le " dernier grand roman russe ", a-t-on dit de Viktor Vavitch. Le dernier, en tout cas, à offrir cette écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout, à l'instar des œuvres d'un Gogol, d'un Biély ou d'un Zamiatine. Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, puis imprimé en 1941. La censure stalinienne le juge alors " inconvenant " et " inutile ". L'ouvrage est envoyé au pilon. Mais l'imprimeur décèle le chef-d'œuvre et en conserve quelques exemplaires. C'est donc un manuscrit miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.

08/2008

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Droits de l'homme

Les grands textes de libertés et droits fondamentaux. Edition 2021

Le recueil rassemble les principaux textes relatifs aux droits et libertés fondamentaux. En plus des problématiques traditionnelles comme l'organisation juridictionnelle, les droits de la défense, la liberté d'expression ou la protection du corps, de l'intégrité et de la vie privée, il intègre également les dispositions relatives à de nouvelles questions d'ordre sociétal, social ou économique. La première partie présente les textes les plus importants de la matière, les huit parties suivantes sont thématiques : l'humain, la vie privée, la technologie, la société, la vie politique et administrative, la justice, l'économie et le social. L'ouvrage s'adresse en premier lieu aux candidats aux examens et aux concours de nature juridique comprenant une épreuve de droits et libertés fondamentaux. Il a été pensé, pour l'essentiel, en référence à l'épreuve d'exposé-discussion de l'examen d'entrée aux Centres régionaux de formation à la profession d'avocat. Il intéresse également les autres étudiants des filières juridiques et politiques confrontés à cette matière pléthorique et fondamentale. La forme didactique de l'ouvrage en fait également un outil utile pour tous ceux qui s'intéressent à ces problématiques, en proposant une vision à la fois diverse mais suffisamment exhaustive du matériau juridique. Ce recueil s'adresse particulièrement aux candidats à l'examen d'accès au centre régional de formation professionnelle d'avocats et ne contient aucune indication de doctrine ou de jurisprudence, conformément à l'article 11 de l'arrêté du 11 septembre 2003 fixant le programme et les modalités de l'examen d'accès au CRFPA. Il est autorisé lors de l'épreuve orale d'exposé-discussion relative à la protection des libertés et des droits fondamentaux par l'Association des directeurs d'Instituts d'études judiciaires (IEJ). A jour des textes de loi au 20 mai 2021 publiés dans les Codes des Editions Dalloz. NB : La Commission nationale de l'examen d'accès au CRFPA indique que, pour la session 2021, les sujets devront être traités en faisant abstraction des dispositions contenues dans les lois n° 2020-290 du 23 mars 2020 "d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19" et n° 2020-1379 du 14 novembre 2020 "autorisant la prorogation de l'état d'urgence sanitaire et portant diverses mesures de gestion de la crise sanitaire", des dispositions prises sur le fondement de ces lois ainsi que, plus généralement, de toutes dispositions légales ou réglementaires temporaires adoptées depuis le mois de mars 2020 en réaction à l'épidémie de Covid-19.

08/2021

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Littérature française

Souviens-toi que l'amour n'existe pas

Françoise et Mila sont une seule et même personne qui se dédouble pour mener deux existences cloisonnées et distinctes. Françoise navigue au quotidien entre ses cours de droit à l'université, sa famille recomposée, ses amies et la relation privilégiée qu'elle entretient avec son meilleur ami, Pierre. Fuyant les sentiments suite à une déconvenue amoureuse sévère, elle se prostitue occasionnellement la nuit avec des hommes rencontrés sur Internet, satisfaisant ainsi ses propres fantasmes de désir et de séduction sous le nom de code de Mila. Par jeu et par souci d'anonymat, elle porte au cours de ces sorties un loup noir qui dissimule son visage. Un jour, Mila accepte une soirée avec un homme qui se révèle être Costa, un professeur de son université. Lorsque Costa demande à la revoir, Mila accepte et une liaison complexe, fondée sur un désir de domination réciproque, s'établit entre eux deux. Mila pense maîtriser la situation dans la mesure où elle connaît l'identité réelle de Costa, alors que lui ignore tout de la sienne. Cette illusion de contrôle la conduit à prendre des risques croissants et à accepter successivement tous les fantasmes de Costa, jusqu'à ôter le masque qu'elle porte. Mais Costa ne reconnaît pas ce visage qu'il croise régulièrement sans le voir parmi la foule des élèves qui suivent ses cours. Parallèlement à cette relation sulfureuse et clandestine, Françoise se rapproche de Pierre, l'ami secrètement amoureux d'elle depuis toujours, qui pallie le manque affectif dont elle souffre dans sa propre famille. Pierre et Françoise partagent un point commun essentiel : leurs pères ont quitté le foyer alors qu'ils étaient enfants. Etant le seul informé de la double vie de Françoise, Pierre propose d'assurer sa sécurité lors de ses sorties nocturnes. Leur relation, qui paraissait sans ambiguïté à l'origine, se complique lorsque Pierre noue une liaison durable avec une autre fille qui devient progressivement sa petite amie officielle et dont Françoise se montre excessivement jalouse. Un jeu de séduction subtil se met en place entre Pierre et Françoise. Après les examens de fin de semestre de l'université, une confrontation publique finit par avoir lieu entre Françoise et Costa, ce dernier reconnaissant alors les traits de Mila dans l'étudiante qui fréquentait son cours de droit. Choquée par la réaction glaciale et méprisante de Costa, Françoise prend brutalement conscience de ses véritables sentiments pour Pierre... Pierre et Françoise décident de donner une chance à leur histoire et semblent enfin heureux, mais pas pour longtemps...

01/2015

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Musique, danse

Le colporteur ou L’Enfant du bûcheron. Conducteur A3 Orchestre

Deuxième des trois ouvrages lyriques que produisit Onslow, Le Colporteur ou L'Enfant du bûcheron, composé en 1826, fut représenté pour la première fois au ­théâtre de l'Opéra-Comique le 22 novembre 1827. Le livret d'Eugène de Planard (1783-1853), librettiste célèbre qui collabora avec des compositeurs tels que Boieldieu, Auber ou Halévy, narre l'aventure, au sein d'une Russie imaginaire, d'un jeune prince héritier du tsar nommé Alexis. Ayant échappé au massacre de la famille royale par un brigand qui convoite le trône, il est confié à un bûcheron sans que son identité ne lui soit révélée. Quelques années passent durant lesquelles il est recherché par un sbire de l'usurpateur déguisé en colporteur, qui sera in fine lui-même poignardé. Alexis parvient ainsi à renverser le traître et à recouvrer son statut royal ; il monte sur le trône et épouse une batelière dont il était épris depuis longtemps. La critique du Colporteur se montra divisée : une partie loua la transparence de l'orchestre, tandis que l'autre le trouvait trop lourd. Certains firent l'éloge de la sophistication du langage d'Onslow que d'autres jugeaient manquer de simplicité. Le livret, rocambo­lesque, fut apparenté au genre du mélodrame. La réaction du public fut quant à elle plus unanime : "Les connaisseurs étaient enchantés ; les simples amateurs avouaient tout haut leur plaisir ; le succès est d'autant moins équivoque qu'il est allé toujours croissant. A la troisième représentation, il n'y avait pas dans la salle une seule place vacante" , rapporte le Journal des débats. L'opéra fut représenté 34 fois entre 1827 et 1830 à Paris, nombre laissant transparaître un réel engouement. Il rayonna également largement au-delà de la capitale et fut donné dans diverses autres villes de France ainsi qu'à Londres, Bruxelles, Prague ou Copenhague. Il connut notamment un remarquable succès en Allemagne. Le livret fut traduit en anglais, en allemand et en danois. Cette vogue resta néanmoins éphémère - comme ce fut le cas pour une majeure partie du répertoire ­lyrique de l'époque - et l'oeuvre cessa d'être donnée quelques années plus tard ; son ouverture resta en revanche programmée longtemps et fréquemment. Notons que certains airs extraits de l'opéra firent l'objet de transcriptions pour divers effectifs qui sont aujourd'hui encore jouées et enregistrées (Entr'acte et Marche pour piano solo de Friedrich Kalkbrenner, Introduction et Rondo pour piano et flûte de Friedrich Kuhlau, etc.).

10/2018

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Propriété littéraire et artist

La para-propriété intellectuelle

Quelles sont les frontières de la propriété intellectuelle ? Au lendemain de la décision du 10 mars 1999 de la première chambre civile de la Cour de cassation selon laquelle : " l'exploitation du bien sous la forme de photographies porte atteinte au droit de jouissance du propriétaire " 1 , Pierre-Yves Gautier s'interrogeait sur " ce droit de para-propriété intellectuelle qui prend sa source ... dans le Code civil " 2 . Bien avant cette jurisprudence, les droits de para-propriété intellectuelle ont été consacrés, sans réaction doctrinale particulière, par le législateur comme par exemple le droit de l'organisateur du spectacle sportif en 1992. Ces droits n'ont cessé depuis de se multiplier. Le code du patrimoine institue ainsi un droit de reproduction sur l'image des biens du domaine national mais également bien d'autres curiosités. Des droits de propriétés incorporelles portant sur l'image ou sur le nom patronymique sont construits comme de véritables droits de propriétés intellectuelles. Dans le contexte des réseaux sociaux et de l'intelligence artificielle beaucoup suggèrent aujourd'hui de consacrer une propriété sur les données personnelles ou non personnelles. Ce mouvement ne peut laisser le juriste de propriété intellectuelle indifférent. Qu'est-ce qui génère, en effet, cette évolution ? Une spécialisation croissante des droits de propriété intellectuelle ? Un besoin de protection systématique de tout investissement économique ? Sommes-nous en présence de véritables droits autonomes ou de simples droits spéciaux de la propriété intellectuelle ? Cette parapropriété intellectuelle met-elle en oeuvre de véritables droits de propriété ou de simples monopoles d'exploitations ? Comment pourrait-on mieux accueillir cette propriété incorporelle, non intellectuelle, au sein du Code civil ou du code de la propriété intellectuelle ? Comment est-ce que les praticiens (juristes d'entreprises, avocats spécialisés dans le droit de la propriété intellectuelle, magistrats) agissent sur cette para-propriété intellectuelle ? L'ont-ils favorisé au moyen du contrat (comme c'est le cas avec le droit de tournée dans le domaine théâtral). De quels outils disposent-ils pour la contester ? Quelle "doctrine" les magistrats adoptent-ils au sujet de cette propriété intellectuelle ? Souhaitent-ils la condamner au nom de la liberté du commerce et de l'industrie ? L'accompagner au nom d'un besoin de réservation de valeurs nouvelles ? C'est à toutes ces questions que le colloque du CUERPI, qui s'est tenu le 24 septembre 2021 au musée de Grenoble, s'est intéressé et plus particulièrement à l'existence (I), l'essence (II) et la défense (III) des droits de para-propriété intellectuelle.

10/2022

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XVIIIe siècle

De la main d'une femme. Charlotte Corday, une femme en quête de liberté

Il y a 230 ans, le 13 juillet 1793, Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, 24 ans, assassinait l'ami du peuple Jean-Paul Marat, député montagnard dont la radicalité et la violence avait fait l'ennemi numéro 1 des royalistes. Quatre jours plus tard, elle était guillotinée. On s'oppose encore aujourd'hui sur ce drame immortalisé par le célèbre tableau de David. Et de Charlotte, l' "ange de l'assassinat" pour Lamartine, on ne sait plus très bien quoi retenir : jeune femme fragile instrumentalisée par les forces de la réaction ou héroïne en quête de liberté ? Criminelle aveugle ou redresseuse des torts de la Révolution ? Martyre ou bourreau ? Lointaine cousine de Charlotte Corday, fascinée par cette parente à la si singulière destinée, Astrid de Laage s'est plongée dans l'histoire familiale et dans celle de son ancêtre. A plus de deux siècles de distance, elle interroge son propre rapport à la noblesse, au lignage, et aux contraintes sociales si oppressantes pour une jeune femme du XVIIIe siècle. Et elle retrace le chemin qui aura mené Charlotte du couvent de Caen et de la maison de sa tante où elle résidait en 1793 jusqu'au 30, rue des Cordeliers, l'actuelle rue de l'Ecole-de-Médecine, où ce soir de juillet elle allait porter le coup de couteau fatal à Marat. Imprégnée de littérature antique et d'idéal romantique, républicaine proche des Girondins, révulsée par la tyrannie sanguinaire qu'illustre Marat, Charlotte passe à l'action. Elle assumera totalement son geste, affrontera sur l'échafaud la haine populaire, persuadée de sauver son pays. Astrid de Laage donne avec humanité et finesse une présence sensible à Charlotte mais aussi à Marat et aux femmes qui l'entourent, sa compagne Simonne Evrard au premier chef. Elle raconte une journée comme les autres du Paris révolutionnaire, la frénésie urbaine, la tension brûlante qui anime Charlotte au fil de son périple, les souffrances d'un Marat éreinté par sa maladie, les craintes de ses proches, les violentes critiques dont il est l'objet. Elle rend aussi à la jeune femme le mystère qui est le sien. Car de ce choix ultime, suicide pour la cause, volonté sans faille, nul ne peut mesurer la profondeur et l'enjeu personnel. Pour sa cousine contemporaine, mesurant les empêchements, les forteresses qui enfermaient les femmes de l'époque, Charlotte n'a pas le choix. Seule action possible pour sortir de sa condition : la violence. Se perdre pour exister - faute de ne pas pouvoir exister autrement.

05/2023

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Beaux arts

Narcisse et Echo. Discours, essais et poèmes (1961-2019)

Dès les commencements, l'écrit a occupé chez Markus Lüpertz une place décisive. Dans les années 1960, c'est sous l'égide des Dithyrambes de Nietzsche qu'il réalise ses premières grandes séries de toiles ; il intitule Hölderlin son exposition de 1982 à Endhoven, Bleiben Sie sitzen Heinrich Heine un bronze de 1984, Heine-Hölderlin une toile de 1985 ; et il initiera encore d'autres compagnonnages, avec les oeuvres de Michel-Ange, Nikolaus Lenau, Theodor Fontane, Stefan George ou Stéphane Mallarmé. Parallèlement, il présente ses propres poèmes. Certains, d'une teneur polémique, figurent déjà dans les catalogues des grandes expositions de Baden-Baden (1973) et de Cologne (1979), et semblent servir avant tout la promotion de l'oeuvre peint ; d'autres, d'inspiration lyrique, voire élégiaque, assimilent résolument l'artiste à la figure d'Orphée, poète des poètes, au début des années 1980 ; de plus en plus souvent, par la suite, Lüpertz conçoit parallèlement, mais sans visée illustrative, les images et les textes de ses catalogues ; plus tard, ces deux supports dialoguent à nouveau dans les livres d'artistes. Au-delà des poèmes, enfin, les articles et les discours se multiplient lorsque Lüpertz accède à une existence et à des responsabilités publiques. En 1981, il monte pour la première à la tribune à la Royal Academy de Londres ; en 1988, il est nommé à la tête de la Düsseldorfer Akademie ; il prend bientôt la parole dans des musées, au salon du livre de Francfort ; il est publié dans le Spiegel et le Frankfurter Zeitung... - La suite de sa carrière ne démentira jamais cette volonté d'exister conjointement sur la scène artistique, littéraire et publique. C'est à l'éditeur allemand Siegfried Gohr et à la maison BuchKunst Kleinheinrich que l'on doit, en 2007, la parution en un seul volume de plus de quarante ans de textes, poèmes et discours de Markus Lüpertz. Intitulé Narziß und Echo. Texte, Reden, Gedichte. 1961-2004, cet ouvrage de poids (600 pages) rétablit un certain équilibre entre le plastique et l'écrit, et permet d'apprécier, par un regard d'ensemble, l'intégrité et la complexité de cette figure d'artiste. Le choix de l'ordre chronologique, dans la présentation des textes, met en évidence la germination et la ramification de grands thèmes sous des formes très diverses. L'art et les artistes occupent, évidemment, une place de choix : du manifeste "dithyrambique" des années 1960 aux grands discours d'hommage du début des années 2000, en passant par les poèmes provocateurs de Baden-Baden et de Cologne, les journaux de résidence et de création, les textes d'accompagnement performés lors du dévoilement de grandes sculptures, les conférences, les articles et les interventions sur des thèmes multiples ("Thema und Kunst" , "Das Geld - die Kunst" , "Frauen und Kunst" , "Kunst und Kommerz" ...), cette thématique est abordée dans une impressionnante variété de genres. Mais tout aussi remarquable est la constance avec laquelle Markus Lüpertz s'adonne à une poésie beaucoup plus proche de la tradition et s'autorise, sans jamais tout à fait se départir d'une ironie sûre de ses forces et d'un sens poussé du burlesque, à puiser dans les thèmes communs (l'amour, la déception amoureuse, la déception, le deuil, la peur, la mort...) pour en offrir une déclinaison fort personnelle. Le contraste avec un "professionnalisme" et une "grandeur" dénués de pathos, tels que le revendique l'oeuvre peint, est ici total, et le recueil provoque à cet égard un véritable dévoilement : car cette inspiration, loin d'être marginale, représente plus d'un tiers du volume.

06/2020

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Photographie

Sans allusion

L'odyssée américaine de Richard Avedon et James BaldwinL'ouvrage magistral de Baldwin et Avedon publié en 1964 enfin rééditéCette réédition soignée de l'ouvrage Nothing Personal signé Richard Avedon et James Baldwin explore les problématiques et les contradictions qui n'ont cessé d'être au coeur de l'histoire américaine, et se révèlent particulièrement d'actualité aujourd'hui, à l'ère de Donald Trump. Utilisant à la fois l'image et le texte, Avedon et Baldwin interrogent la formation de l'identité et les liens qui sous-tendent autant qu'ils ébranlent les rapports humains. Un livret complémentaire de 72 pages présente un essai inédit de Hilton Als, critique et lauréat du prix Pulitzer, ainsi que de nombreuses photos supprimées d'Avedon et jamais montrées auparavant, des lettres, des prototypes de maquettes et des documents d'époque. En 1963 et 1964, Richard Avedon, l'un des photographes de mode les plus célèbres au monde à l'époque, s'associe à James Baldwin, son ancien ami de lycée devenu un romancier reconnu, un essayiste et une plume importante dans le combat pour les droits civiques aux Etats-Unis, pour réaliser Nothing Personal, un livre sur les conditions de vie en Amérique. Les sujets photographiés par Avedon - des icônes de la lutte pour les droits civiques, des intellectuels, des politiciens, des chanteurs pop, les patients d'un asile psychiatrique et des Américains ordinaires - sont soigneusement juxtaposés, recadrés et rigoureusement ordonnés. Ainsi, le parti nazi américain est placé en regard du poète juif et homosexuel Allen Ginsberg et un général Eisenhower usé cède la place à un Malcom X en mouvement. Les patients diminués d'un asile psychiatrique en appellent à la chaleur humaine, et sont suivis par une mère enlaçant son enfant. L'essai polémique en 4 parties de Baldwin renvoie la critique d'une société déconnectée, injuste et clivante, prise dans une crise existentielle. Dans ce témoignage extrêmement personnel et pertinent, l'écrivain raconte sa propre expérience de harcèlement par un policier raciste dans les rues de New York, sa ville d'origine. Pourtant Baldwin, comme Avedon, clôt son oeuvre sur l'incontournable besoin d'amour, et son pouvoir. Mis en page par le légendaire directeur artistique Marvin Israel, Nothing Personal représente le triomphe du minimalisme. Le format "surdimensionné" du livre présenté dans son coffret blanc ainsi que le placement saisissant des images et du texte ont révolutionné la mise en page et la forme des livres de photos. Cette réédition soignée de l'original, épuisé depuis des décennies, a été produite en étroite collaboration avec la fondation Richard Avedon. Ancien collègue d'Avedon au New Yorker et spécialiste de l'oeuvre de Baldwin, Hilton Als raconte la fabrication de Nothing Personal et la relation personnelle et créative entre Avedon et Baldwin. Als témoigne aussi avec émotion de son amitié avec Avedon et de l'impact que ce livre a eu sur sa propre vie. A sa sortie en 1964, cette vision de l'Amérique selon Avedon et Baldwin a inévitablement divisé la critique, et les deux hommes ont essuyé les attaques les plus rudes, certainsles accusant de parler au nom de l'élite libérale, d'être des "moralistes de Hollywood" et de ne représenter en rien le sentiment "réel" des "vrais" Américains. Ceci vous rappelle quelque chose ?La sortie du livre coïncide avec l'exposition organisée à la Pace/MacGill Gallery de New York, première exploration exhaustive du travail d'Avedon pour Nothing Personal.

11/2017

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Sociologie politique

Le président est-il devenu fou ?. Le diplomate, le psychanalyste et le chef de l'Etat

Quand Le président T. W. Wilson : portrait psychologique, paraît en 1966, co-signé par le Viennois Sigmund Freud et William Bullitt, un diplomate originaire de Philadelphie, beaucoup crient au faux et mettent en doute la participation du père de la psychanalyse à ce livre entièrement consacré à un chef d'Etat américain. L'ouvrage fait scandale. La polémique enfle puis s'éteint sans que la vérité sur ses auteurs ait été démontrée. Le livre imprimé n'était en fait que l'ombre du manuscrit achevé en 1932. Le texte avait subi de nombreuses amputations et corrections - plus de trois cents - opérées par Bullitt sans l'aval de Freud, décédé depuis presque trente ans. Une fois le diplomate américain disparu à son tour, on crut le manuscrit princeps perdu. Patrick Weil l'a retrouvé. Pour comprendre comment cette oeuvre a été conçue, y mesurer l'apport du père de la psychanalyse et saisir pourquoi elle a été censurée par son co-auteur, il nous faut plonger dans la vie de William Bullitt et le suivre, pas à pas, à travers les méandres de sa carrière diplomatique. D'abord proche conseiller de T. W. Wilson lors de la négociation du traité de Versailles qui devait, selon les voeux même du président américain, mettre fin à toutes les guerres et poser les fondements d'une paix mondiale via la SDN (La société des nations), Bullitt démissionne quand il découvre que le Président s'apprête à signer un traité qui dénature ses promesses, puis témoigne à charge contre lui devant le Sénat et l'opinion publique mondiale en septembre 1919. Quelques mois plus tard, à la grande surprise de Bullitt, Wilson sabote volontairement la ratification du traité... Comment un chef d'Etat peut-il détruire ce pourquoi il s'est battu ? Wilson, victime héroïque des revendications outrancières d'isolationnistes républicains comme l'Histoire l'a retenu ? La cause de son ahurissant retournement est-elle à plutôt à chercher dans la tête même du Président, son inconscient, ses mécanismes psychiques ? Le Président était-il devenu fou ? Bullitt en discute avec Freud, auprès duquel il suit une psychanalyse. C'est à Vienne, en 1930, que naît leur projet d'écrire ensemble un portrait psychologique du président américain. Grâce à Bullitt et Freud, on découvre une autre réalité du Traité de Versailles, un nouveau récit de la période 1936-1940 qui précède l'effondrement de la France. Car quatorze ans après sa fracassante démission de 1919, Bullitt est devenu l'un des grands diplomates de Roosevelt, premier ambassadeur américain en URSS, puis à Paris entre 1936 à 1940. A travers ce témoin privilégié de l'Histoire, on découvre les grands événements internationaux du XXe siècle en compagnie des géants de l'époque : Lénine, Staline, Roosevelt, Herbert Hoover, de Gaulle, Churchill, Tchang Kaï-chek, Léon Blum, Daladier, Jean Monnet et bien sûr Wilson. Et l'on déchire enfin le rideau qui nous obscurcit la vue sur un passé souvent mythifié et mystifié. Quatre-vingt-dix ans après l'achèvement de leur livre commun, l'appel de Bullitt et Freud à reconnaître chez nos dirigeants les symptômes d'une personnalité pathologique avant qu'ils ne nous mènent à des catastrophes résonne de toute sa force.

03/2022

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Littérature française

Sulak

Il était jeune, il était beau, il s'appelait Bruno Sulak, et fut, au début des années 80, l'homme le plus recherché de France. Gentleman braqueur, il défraya la chronique judiciaire et séduisit tous ceux qui l'approchèrent, jusqu'au célèbre policier qui mit fin à cinq années de cavale effrénée. De sa vie tourmentée, Philippe Jaenada a fait un roman biographique captivant. Comme le dira plus tard le commissaire Georges Moréas, en d'autres circonstances, Bruno Sulak aurait pu devenir un des meilleurs flics de France. Mais le hasard a fait de lui un braqueur, sans doute le plus audacieux et le plus fascinant de son époque. Après avoir grandi à Marseille et brièvement fréquenté quelques voyous, Bruno intègre l'armée. Doté d'une mémoire prodigieuse, doué dans toutes les disciplines, il est rattrapé par un vol de motocyclette commis à l'adolescence. On le chasse sans le moindre égard. Il rejoint alors la Légion, comme son père. Sportif émérite, il s'entraîne au parachutisme, et bat le record de chute libre. Mais on lui refuse l'homologation de son exploit, à moins de s'engager pour 5 ans de plus. Une injustice qui le pousse à faire le mur pour aller passer le week-end en famille. Pendant son absence, l'ordre est donné à son régiment d'embarquer pour le Zaïre et ce qui n'était qu'une escapade devient une désertion. Il ne peut plus rentrer et bascule alors dans la délinquance. Avec son fidèle complice Drago, il se lance alors dans le braquage de supermarchés, rencontre la belle Thalie, une jeune fille de bonne famille qui va participer à certains vols à mains armée, au volant de la Simca que Bruno utilise comme une signature à chacun de ses hold-up. Incarcéré une première fois, il étudie l'anglais et le droit, puis s'évade au nez et à la barbe des gardiens. Il s'attaque à des bijouteries, se présente chez Cartier en tenue de tennisman, une raquette à la main, profite d'une visite officielle d'Helmut Khol pour aller cambrioler un joailler parisien dans un quartier truffé de policiers... Adepte de la non-violence, il n'a jamais blessé personne, avait toujours deux balles à blanc dans son revolver au cas où on le forcerait à tirer. Généreux, épris de liberté, révolté par l'injustice, il se tint jusqu'au bout à son code d'honneur et ne dénonça jamais ses complices. Mais sa dernière incarcération à Fleury-Mérogis lui fut fatale: son ultime tentative d'évasion tourna à la tragédie et suscite encore la polémique. Il fallait toute l'ironie et le second degré de Philippe Jaenada pour trouver la bonne distance vis-à-vis de ce personnage magnifique. Construit sous forme d'anecdotes croisées, son récit nous permet de suivre en simultané l'évolution des personnages clefs qui vont s'associer à Sulak. Avec son humour pince-sans-rire et son style inimitable (usage immodéré des parenthèses, digressions en chaîne... ), Jaenada imagine ce que la vie de Sulak aurait pu être si tel ou tel événement ne s'était produit, montrant par là les hasards qui président au destin d'un homme. D'une grande tendresse à l'égard de son personnage, il dresse le portrait d'un homme intègre et retrace avec nostalgie cette époque où les gangsters avaient encore du panache.

03/2024

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Histoire d'entreprises

Bourse de Paris : 10 grands patrons, 10 grandes histoires

Le livre Les Français connaissent davantage la vie d'une "star" de téléréalité que celle de leurs grands patrons créateurs de millions d'emplois. A l'opposé, les Anglo-Saxons ne sont pas avares de livres sur leurs patrons. D'ailleurs, la jeunesse française qui rêve d'entrepreneuriat connaît l'histoire d'un Jeff Bezos ou d'un Elon Musk, mais pas celle d'un François Pinault, un Vincent Bolloré ou un Xavier Niel. Pourtant, nos grands patrons peuvent davantage servir de modèles, de sources d'inspiration pour les jeunes et les moins jeunes qui rêvent de réussir, vu que toute réussite s'appuie sur un contexte, et que le contexte américain est difficilement extrapolable en Europe. Mais les milliardaires français ne font pas l'unanimité. Ce livre vise à mieux les faire connaître, à réconcilier les Français avec ces gens au talent exceptionnel. Il tente de retracer honnêtement le parcours fait d'ombre et de lumière de 10 grands patrons ayant coté leur entreprise sur la Bourse de Paris, qui est un formidable levier de développement... Comment ont-ils démarré ? Avec quelle somme en poche ? Comment sont-ils devenus riches ? En combien de temps ont-ils bâti un empire ? Quelle est leur richesse aujourd'hui ? Quels compromis ont-ils dû faire ? Jusqu'où ? Que vaut leur entreprise en bourse ? Quelle croissance sur les 20 dernières années ? Est-ce un bon investissement boursier ? Un titre intéressant pour les traders ? Vous découvrirez donc l'histoire de Paul Dubrule et Gérard Pélisson (Accor), de Bernard Arnault (LVMH), de Vincent Bolloré, de la famille Bouygues, de Jean-Claude Decaux, de Xavier Niel (Iliad), et aussi celles de la famille Michelin, des familles Schueller et Bettencourt (L'Oréal), des familles Pernod et Ricard (Pernod-Ricard). Et en bonus, en comparaison, à la fin de l'ouvrage, les histoires d'Edouard Leclerc et d'Yves Rocher qui ont bâti leur empire totalement hors de la Bourse. Avec, là aussi, une analyse économique. Donc, en tout, 12 grandes histoires qui font notre quotidien, dont 10 qui ont eu lieu sur la Bourse de Paris, et autant d'illustrations. Cet ouvrage unique en France s'adressera bien sûr aux cadres des entreprises concernées, aux étudiants des écoles de commerce, aux actionnaires individuels férus de placements boursiers, aux traders, aux entrepreneurs qui recherchent des sources d'inspiration, et à tous les Français désireux de découvrir le parcours de ces personnages hors normes. A livre d'exception, équipe rédactionnelle d'exception. L'angle historique de Yoann Laurent-Rouault, écrivain et illustrateur, sera dévoilé en premier ; celui de la saga, la belle histoire avec ses polémiques, et surtout ses fameux encarts "Le saviez-vous ? " qui permettront au lecteur de faire beaucoup de découvertes, aussi bien sur l'origine du Pastis que sur la Seconde Guerre mondiale, la piscine Molitor ou encore l'origine du Bibendum.

04/2022

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Littérature étrangère

A malin, malin et demi

Douglas Raymer est chef de la police de North Bath, ancienne cité industrielle du New Jersey mal remise de la crise, voisine de la si pimpante Schuyler. Quand Dougie était collégien, sa professeur d'anglais écrivait dans les marges de ses rédactions : "Qui es-tu, Douglas ?". Trente ans plus tard, Raymer n'a pas bougé de Bath et il ne sait toujours pas répondre à la question. Qui est-il ? Dégarni, certes, enclin à l'embonpoint, veuf d'une femme qui s'apprêtait à le quitter. Pour qui ? Voilà une autre question qui torture Raymer. Car depuis la mort accidentelle de Becka, ce policier élu à la tête de son district presque malgré lui vit dans un brouillard, tout juste égayé par la présence de son assistante, la jeune Charice, policière noire fière de son identité. De l'autre côté de la ville, un septuagénaire passe sa retraite sur un tabouret de bar. Sully connaît tout Bath et tout Bath connaît Sully : buveur, fumeur, aussi sarcastique et rusé qu'un vieux loup de mer. Mais comment garder son flegme lorsque résonne encore le diagnostic des cardiologues : "Deux années, grand maximum" ? En regardant, peut-être, les gens passer. Or pour cela, Sully a l'embarras du choix. Il y a Rub, son acolyte bègue ; Carl, le magnat de la ville, qui passe ses nuits devant des films X dans l'espoir de retrouver sa forme d'avant-prostatite. Jerome, le frère jumeau de Charice, maniaque, amoureux de la syntaxe et de sa Mustang rouge. Alice, la femme du maire, qui passe des coups de fil imaginaires depuis un téléphone cassé. Zack, le mari de Ruth, qui collectionne les vieux objets déglingués. Leur fille Janey, menacée par son ancien mari cogneur, à peine sorti de derrière les barreaux. Et puis Rub le chien, qui mordille son pénis en permanence... En quarante-huit heures d'un été torride qui voient - entre autres péripéties - Douglas Raymer s'évanouir au fond d'une tombe, un bâtiment du centre-ville s'écrouler mystérieusement et un cobra s'échapper d'un élevage clandestin, tout ce petit monde à la dérive va se retrouver bouleversé. De courses-poursuites en confessions, de bagarres en révélations, Raymer, Charice, Sully et les autres vont apprendre à affronter les grandes misères de leurs petites existences. Avec la virtuosité qu'on lui connaît, l'auteur du Déclin de l'Empire Whiting revient au roman pur dans cette symphonie humaine féroce et déjantée qui tient autant de Philip Roth que de David Lodge. Fidèle à la ville de North Bath, Russo pose sur ses habitants un regard caustique mais jamais perfide, qui déshabille la sexualité des uns, les frustrations des autres, et place toujours une lumière au bout du tunnel.

08/2017

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Télévision, radio

La Cinq. L'histoire secrète

Pressions médiatiques, audaces, trahisons... l'histoire de la châine télévisée La Cinq est un véritable roman ! Par Jean-Claude Bourret, qui y a été rédacteur en chef. L'histoire de La Cinq, première chaîne de télévision commerciale, privée et gratuite du Paysage Audiovisuel Français est un véritable roman, où se mêlent intrigues, coups bas, manipulations, promesses non tenues et trahisons. Sa mort en direct le 12 avril 1992 laisse un goût amer car la mobilisation des téléspectateurs-citoyens n'aura pas suffi... " En 1987, le paysage audiovisuel français explose... La Cinq, née sous Berlusconi l'année précédente, va devenir une grande chaîne à part entière, avec journaux télé, reportages, retransmissions sportives, grands débats... Une chaîne qui a marqué toute une génération : ses séries américaines et ses dessins animés faisaient la joie des adolescents lorsqu'ils rentraient de l'école... Et ses Duels sur La Cinq - (le dernier, le 12 avril 1992, opposait Nicolas Sarkozy à Julien Dray) sont restés dans les mémoires, comme des grands moments de télévision... Comme tous les grands débats animés par Guillaume Durand, Paul Lefèvre, Béatrice Schoenberg ou Christian Prudhomme devenu directeur du Tour de France... Et tant d'autres... J'ai eu l'honneur d'être rédacteur en chef de cinq grandes rédactions : France-Inter, FR 3, TF 1, La Cinq, RMC... J'y ai rencontré nombre de surdoués... Mais La Cinq, c'était une pépinière étonnante... Un enthousiasme juvénile... Un terreau de créativité et de talents... Et un investissement absolu. Pressions médiatiques, coups fumants, audaces, engueulades, salaires déments, voici l'extraordinaire histoire d'une chaîne, tellement aimée que des millions d'entre vous ont signé pour son sauvetage en 1992... Mais l'association de Défense de la Cinq n'a rien pu faire, face à la volonté politique de tuer cette chaîne, parce que ses journalistes avaient pris le pouvoir, pour vous informer librement, et que son dynamisme créatif menaçait de déséquilibrer le marché publicitaire. Je ne voulais pas écrire ce livre. Le côté " venez braves gens, lire mes extraordinaires aventures à la télé... ! " Oui, ce côté-là, m'insupporte totalement... Mais finalement, après le remarquable travail de documentation et de reconstitution des coulisses inconnues de cette époque, réalisé par Bérangère Danigo, j'ai compris. Ce n'était pas mon histoire, mais la vôtre. Celle de tout un Peuple, confronté aux appétits féroces des capitalistes et des gouvernements, souvent unis dans un combat commun : manipuler le Peuple de France, afin d'utiliser son " temps de cerveau libre ", pour bien consommer (la Pub) et bien voter (pour ceux qui nous gouvernent, et au-dessus : ceux qui nous dirigent.) Vous ne verrez plus tout exactement de la même façon, en refermant ce livre : une certaine vérité aura balayé vos croyances, avec la force du vent de l'Histoire. " JC Bourret

11/2023

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Littérature étrangère

Le silence d'après

Les passagers qui embarquent dans le train de 10 h 35 reliant Manchester à Londres ont tous une bonne raison d'espérer des lendemains meilleurs. Jeff se rend à un entretien d'embauche après des mois de chômage, Holly s'offre un peu de répit, Nick se rend à un mariage avec toute sa famille, Meg et sa compagne partent en randonnée, Caroline tente de se soustraire à sa vie compliquée, et Rhona espère rentrer le soir même pour retrouver sa fille. Huit solitudes se côtoient à bord de ce train. Et parmi elles, celle de Saheel, qui peine à trouver sa place dans une société dans laquelle il ne se reconnaît plus. Avec son sac bourré d'explosifs, Saheel n'attend plus rien de l'avenir, il attend le terminus. "Eprouvant et profondément humain. Un vrai coup de massue". Ian Rankin "Impitoyable et palpitant". Daily Telegraph Extrait : "Elle avait les larmes aux yeux. Elle n'aurait même pas dû être à bord de ce train. Si seulement elle n'avait pas raté le précédent ! Tout ceci lui semblait irréel. Elle avait du mal à croire qu'elle était vraiment là, à chuchoter au sujet de... Elle s'efforça de chasser cette pensée de son esprit. Trouillarde. Une bombe, donc. Une bombe, ou une grenade. Un moyen de blesser des gens, de tuer des gens. Comment en était-elle arrivée à cette conclusion simplement parce que ce passager transpirait dans un train étouffant et refusait d'engager la conversation ? Elle-même était en sueur, terrassée par une nouvelle bouffée de chaleur. Le moment idéal, bon Dieu. Elle sentit ses joues la brûler, ses bras et ses cuisses, tout. Elle devait être rouge comme une tomate. Le vertige persista, ainsi que cette peur, intense, qui se répandait dans chacun de ses membres à chaque battement de coeur. Puis elle le vit - l'étudiant - revenir. - Il est là, dit-elle, rongée par la culpabilité. Je vais, hum... Elle désigna son siège du doigt. Noman esquissa une grimace. Caroline pensa qu'elle devrait peut-être se déplacer, s'asseoir ailleurs. Ce serait la réaction la plus judicieuse, non ? Mais si l'étudiant s'en alarmait ? S'il paniquait et passait à l'acte plus vite que prévu ? Caroline n'avait éprouvé une telle frayeur qu'une fois en quaranteneuf ans d'existence. C'était différent de l'inquiétude qu'elle avait parfois éprouvée pour les enfants quand ils étaient malades ou blessés. Même lorsque Paddy, avait été commotionné après avoir été renversé par une voiture à l'âge de neuf ans, et que, des heures durant, on n'avait pas su s'il y avait une lésion cérébrale. Différent parce qu'il s'agissait de terreur, pas de peur".

06/2018

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Sciences politiques

Pierre Naville. Biographie d'un révolutionnaire marxiste Tome 1, De la révolution surréaliste à la révolution prolétarienne, 1904-1939

Issu de la haute bourgeoise genevoise et parisienne, Pierre Naville s'engage très tôt dans l'action politique et révolutionnaire. Séduit parle surréalisme, codirecteur avec Benjamin Péret de La Révolution surréaliste, il invite ses nouveaux camarades à se consacrer avant tout à une tâche de démolition du système en place. Découvrant Marx, Hegel, la révolution d'Octobre, Lénine et Léon Trotsky, il rompt avec sa classe d'origine et se tourne vers le jeune Parti communiste naissant. Prenant en charge avec Marcel Fourrier la revue Clarté d'Henri Barbusse de 1926 à 1928, il en fait un outil d'éducation marxiste et pousse le groupe d'André Breton à venir servir la cause du prolétariat à ses côtés. Mesurant les limites doctrinales du communisme aux prises avec l'arbitraire stalinien, il apporte son soutien indéfectible à Léon Trotsky et devient le dirigeant officiel du mouvement oppositionnel en France de 1929 à 1939. Avec une poignée de militants, il alerte l'opinion sur la montée du nazisme en Allemagne, la réaction fasciste en France, démontre la faiblesse du Front populaire trop peu engagé à défendre les intérêts de la classe ouvrière et multiplie les critiques contre le pouvoir soviétique et son despotisme politique. Refusant de cautionner l'orientation préconisée par L. Trotsky d'un rapprochement avec le PSOP de Marceau Pivert, il est exclu de la IV° Internationale en septembre 1939. Prisonnier de guerre puis libéré en 1941, il s'applique durant l'Occupation à réexaminer sa position idéologique à la lumière d'un marxisme critique et moderniste. Sur le plan culturel, il consacre de nombreux ouvrages au behaviorisme, à la philosophie du baron d'Hol-bach et à l'orientation en milieu scolaire. Après 1945, il concilie recherche scientifique et engagement politique. Fondateur avec Georges Friedmann de la sociologie du travail, il met en lumière les formes d'exploitation qui s'abattent sur les salariés aux prises avec le marché libéral. Acteur reconnu de la Nouvelle gauche, tour à tour dirigeant du MSUD, du PSG, de l'UGS et du PSU, il redouble d'efforts pour rassembler les forces communistes et non communistes. Face à un capitalisme d'Etat hautement bureaucratisé, il se place à l'avant garde d'une pensée socialiste, visant à répondre aux aspirations des travailleurs confrontés à la toute puissance du libéralisme, par l'instauration d'une pratique autogestionnaire ambitieuse. Dans le cadre de son Nouveau Léviathan, il plaide sans relâche pour une transformation du mouvement communiste mettant fin à la dictature du parti unique en Union Soviétique afin de renouer avec un internationalisme respectueux des intérêts du peuple de l'Ouest comme de l'Est.

05/2017

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Consulat

Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l'Etat et la société propriétaire 1799-1804

CNLPeuples – Le Code civil, le Conseil d'Etat, la Légion d'Honneur, les préfets, les lycées... ces institutions familières ont en commun d'avoir été créées, refondées ou redéfinies sous le Consulat, le régime qui est issu du coup d'Etat de Bonaparte (1799) et auquel succède l'Empire (1804). Alors que le pouvoir législatif était le coeur de la Révolution française, il est laminé en 1799 et remplacé par un pouvoir exécutif omnipotent, concentré dans les mains d'un homme qui en fait sa chose. La centralisation administrative, telle que nous nous la représentons aujourd'hui, prend sa source dans la dictature de Bonaparte . Elle rompt avec la logique "décentralisatrice" mise en oeuvre depuis 1789 et renforcée par le Gouvernement révolutionnaire en l'an II. Aussi, ce que l'on nomme abusivement "le centralisme jacobin" devrait être désigné comme le "centralisme bonapartiste" . Le processus de centralisation s'accompagne d'une confiscation de la démocratie. Les décisions prises sont hors du contrôle du peuple, alors qu'il est prétendu souverain. L'administration se substitue alors à la politique, le fonctionnaire remplace l'élu et le citoyen est réduit au statut d'administré. Les experts choisis par Bonaparte sont les seuls habilités à définir l'intérêt général et les politiques censées l'incarner. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen disparaît et la référence à la république, de plus en plus formelle, n'a pour seule fonction que de légitimer le régime. L'ordre social repose sur le propriétaire qui a le "droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue" , le patron dominant ses ouvriers, le mari sa femme et le père ses enfants. La dictature de Bonaparte entend "dépolitiser" la nation et s'appuie sur la surveillance policière et la mise en place d'un régime où la liberté de la presse n'est plus qu'un mot. Le Concordat avec le Pape "recléricalise" la France et fait des prêtres les auxiliaires du pouvoir. Le culte du Chef de l'Etat et les valeurs militaires de l'ordre, de l'obéissance et de l'honneur sont érigés en culture politique dominante. A l'extérieur, le Consulat de Bonaparte est marqué par la construction d'une hégémonie autoritaire sur les peuples "libérés" par les armées françaises (Hollande, Suisse, Italie du Nord, Allemagne rhénane) et par une réaction coloniale sanglante en Guadeloupe et à Saint-Domingue, accompagnée du rétablissement de l'esclavage en 1802. Aujourd'hui, la société propriétaire et les stigmates "bonapartistes" de la Constitution de la Ve République - la monarchie républicaine, la "verticalité du pouvoir" , le législatif marginalisé - suscitent la critique et interrogent la nature de notre "démocratie" et ses dysfonctionnements.

11/2021

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Histoire internationale

Ouest-Est : dynamiques centre-périphérie entre les deux moitiés du continent. La pluridisciplinarité en pratique dans les sciences humaines et sociales. Travaux de l'Université d'été de Cracovie 29 août-4 septembre 2010

Le choix de l'Europe comme objet d'étude ne relève pas d'une option autocentrée et téléologique visant à démontrer la supériorité du sous-continent à l'égard des autres civilisations. L'Europe est loin d'être un espace homogène, et stéréotypes, hiérarchisations et stigmatisations internes ont accompagné la mise en place des sentiments nationaux. Le couple centre-périphérie innerve à la fois la théorie des clivages politiques nationaux issus des révolutions nationale et industrielle de Stein Rokkan et de Seymour Martin Lipset et la théorie des dominations internationales issues du capitalisme commercial moderne de Fernand Braudel et d'Immanuel Wallerstein. Si ces deux théories semblent structurer des échelles géographiques et des champs axiologiques hétérogènes, elles sont en réalité liées par des ambitions heuristiques convergentes - une explication globale de la mobilisation des ressources européennes et de l'imposition du modèle européen au monde. Toutefois, Rokkan refuse les déterminismes mono-causaux, notamment d'ordre économique ; sa réflexion ne relève d'ailleurs pas de la relation, forcément inégale, mais du clivage, donc de la réaction toujours possible, y compris du faible au fort. Ainsi Rokkan, en ajoutant le critère politico-territorial et culturel au schéma explicatif de Wallerstein, aboutit à une tripartition de l'Europe selon sa culture politique liée au capitalisme somme toute assez proche des modifications apportées par Jenö Szücs à Braudel et à Wallerstein. Grâce à l'adoption de ces modèles multicritères de la tension entre centre et périphérie, les divers groupes qui ont participé à ce programme trisannuel - structuré par l'articulation des couples centre-périphérie et est-ouest européen à la lumière d'une approche multidisciplinaire - ont pu y développer librement leurs approches thématiques. Certains ont choisi la pluridisciplinarité convergeant autour d'un objet heuristique ; d'autres, à l'inverse, se sont rassemblés dans des équipes assez homogènes mais avec une diversité de sujets qui assure la variété des centres d'intérêt ; d'autres, enfin, ont combiné les deux attitudes, assurant l'unité de l'équipe par un dialogue plus subtil entre sujets et disciplines. Nous bouclons ainsi l'évolution de cette Europe au destin de centre mondial, passée par une phase de périphérisation durant la guerre froide et qui prétend aujourd'hui retrouver, au terme de l'échec des Etats-Unis à imposer une nouvelle centralité globale, un rôle de centre régional dans une configuration multipolaire. Dans ce retour à une certaine influence, la pluridisciplinarité vient à l'aide de la prise de décision, car la nouvelle figure de l'Europe, l'Union européenne, est une composition complexe qui doit autant définir une identité (con)fédérale qu'essayer de la proposer comme modèle d'influence à un voisinage par définition proche d'autres pôles et d'autres modèles identitaires.

02/2013

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Beaux arts

Le vent se lève

Consacrée aux relations que l'humanité entretient avec la Terre, cette nouvelle exposition de la collection du MAC VAL rassemble des oeuvres qui traduisent la richesse et les paradoxes de ces liens, composés d'émerveillement, d'amour, de critique scientifique et sociétale, d'espoir et d'aveuglement, d'inspiration et de rêverie... Une histoire de l'art récente et jeune, en réaction aux états du monde par des artistes qui ne peuvent regarder ailleurs, un choix que nous sommes heureuses de défendre. Si ce recueil d'oeuvres illustre plusieurs facettes d'une histoire façonnée par les hommes et dont ils portent la responsabilité, il a pour fil rouge le sujet de la marche et replace l'humain au centre du paysage terrestre, arpenteur de sa vie et acteur de son devenir. Les oeuvres "parlent" ici de la terre et de la complexité de l'action humaine, étrange et ambivalente, autoritaire et désinvolte, nourricière et destructrice, poétique et économique. Alors que chacun sait qu'une autre façon de pratiquer la Terre est nécessaire, la jeune génération reste presque seule à se soulever en faveur d'un ordre nouveau ! Partout apparaissent ces mouvements de contestation et de progrès, pacifiques ou plus violents, insubordonnés à la réalité économique, aux objectifs de croissance, à tout ce que nous savons avec certitude participer à la destruction du vivant, dont nous sommes partie prenante, consciente et meurtrière. Et le musée, quel est son rôle, quel peut être son avenir dans la société ? Il doit se réinventer, remettre en perspective ses missions de conservation, de production, d'accumulation, se penser moins comme un conservatoire que comme un laboratoire, un lieu à parcourir et, surtout, à vivre pour y échanger et questionner avec le public un présent vers lequel les artistes nous conduisent. Pour nous accompagner, nous avons sollicité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin d'élargir cet ouvrage à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 7 mars 2020. Avec les oeuvres de Boris Achour, Dove Allouche, Pierre Ardouvin, Bianca Argimon, Hicham Berrada, Michel Blazy, Christian Boltanski, Véronique Boudier, Charlotte Charbonnel, Ali Cherri, Clément Cogitore, Emile Compard, Franck David, Julien Discrit, David Douard, Jean Dubuffet, Anne-Charlotte Finel, Nicolas Floc'h, Charles Fréger, José Gamarra, Lola Gonzàlez, Dominique Gonzalez-Foerster, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Ange Leccia, Benoît Maire, Pierre Malphettes, Didier Marcel, Angelika Markul, Jean-Charles Masséra, Philippe Mayaux, Bernard Moninot, Roman Moriceau, Jean-Luc Moulène, Tania Mouraud, Jean-Christophe Norman, Gina Pane, Laurent Pernot, Laure Prouvost, Enrique Ramirez, Paul Rebeyrolle, Evariste Richer, Loup Sarion, Bruno Serralongue, Tal-Coat, Stéphane Thidet, Thu Van Tran, Jean Tinguely, Gérard Traquandi, Tatiana Trouvé, Morgane Tschiember, Agnès Varda, Marion Verboom, Virginie Yassef...

06/2020

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Littérature française

Le grand livre des Lawson. Tome 2, 1883-1932, Les archives d'une famille africaine d'Aného (Togo)

Quarante ans après les premières pages du Grand livre, le contexte a bien changé. Son contenu aussi : il est maintenant avant tout politique. Au début des années 1880, la pression des nations coloniales s'accroît sur cette partie de la côte africaine. A Aného ("Petit-Popo"), l'équilibre politique précaire établi après la disparition du vieux Lawson Ier est remis en question. Inquiets de la menace anglaise, les hommes forts de la ville s'adressent à la France pour demander sa protection ; du coup, les Lawson, anglophones et anglophiles, en appellent à la Grande-Bretagne (à l'époque, personne ne peut imaginer ce que sera la réalité brutale de la colonisation : chacun ne cherche qu'à assurer ses propres positions grâce à un "protectorat" étranger). Paris et Londres, soucieux d'éviter un conflit diplomatique, ne répondent pas. Mais le gouverneur de Gold Coast, lui, veut annexer la côte aujourd'hui togolaise. Comme son ministre le lui interdit, il tente de lui forcer la main : en 1883, il envoie à Petit-Popo un petit-fils de Lawson Ier) William Lawson, alors employé dans son administration, avec pour mission secrète d'y prendre le pouvoir pour faciliter une intervention britannique. William Lawson entreprend aussitôt d'imposer son autorité sur la ville et fait désigner comme "roi" son jeune cousin sous le nom de Lawson III. En réaction, les adversaires des Lawson renouvellent leurs appels à la France, puis, celle-ci ne réagissant toujours pas, à un nouveau venu, dont les commerçants sont de plus en plus présents : l'Allemagne. Comme dans la fable, c'est le troisième larron qui emportera l'objet du litige, faisant ainsi naître le Togo. Les pages du Grand livre rédigées dans les années 1883-1885 sont vibrantes de ces passions politiques. On y voit jour après jour William Lawson accroître le pouvoir des siens, ce qui provoque une première intervention allemande, qui le met hors-jeu. Laissé seul, Lawson III, acharné à défendre ce qu'il croit ses droits de souverain, se débat pathétiquement pour essayer de naviguer entre Anglais, Français et Allemands, et finalement perdre : il ne sera plus, pour ces derniers, qu'un simple chef de quartier de la ville — ce qui n'empêchera pas les soubresauts ultérieurs des "querelles" d'Aného. Dès lors, le Grand livre n'est plus parcouru par le souffle de l'Histoire en train de se faire ; il sera le "livre de raison" où la famille Lawson enregistre ses évènements majeurs, ce qui est moins palpitant mais ne manque pas d'intérêt pour comprendre la vie réelle d'une famille africaine que l'on peut ainsi suivre sur près d'un siècle.

07/2018

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Sciences politiques

Crise de l'ordre et pandémie séculaire

En quel sens peut-on parler de "crise de l'ordre" , en tant que crise de l'équilibre mondial entre les puissances et des institutions et alliances qui le représentent ? La question, c'est la Chine. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale impérialiste, il n'y a jamais eu une puissance ascendante unique, ou du moins qui ne soit pas insérée dans le système d'alliances dominant, ayant une force économique comparable à celle de la première puissance, les Etats-Unis, et voulant accompagner sa montée en puissance par la construction d'une force militaire comparable. [... ] La crise de l'ordre : la crise de l'équilibre entre les puissances, provoquée par le changement colossal des rapports de force entraîné par l'irruption de la Chine. C'est le début d'une nouvelle saison de l'interventionnisme et du capitalisme d'Etat, car il faut répondre aux grands groupes chinois en Europe et aux Etats-Unis, sur le terrain des hautes technologies et de la bataille électrique et numérique. C'est aussi un cycle de réarmement, déclenché par les plans de Pékin pour une force militaire "de classe mondiale" dans les quinze prochaines années et alimenté en conséquence par la réaction des autres puissances. Il y a une conclusion à méditer : un fait crucial est que la crise de l'ordre et ses luttes mondiales ébranlent et mobilisent en même temps l'idéologie dominante. Dans les vieilles puissances, le déclin atlantique a montré la "fragilité" de l'idéologie libérale face au défi de l'Asie ; à Pékin, la bataille pour un nouvel ordre dans lequel la Chine serait reconnue se revêt des mythes nationalistes d'un impérialisme montant. De nouveaux venins de la mobilisation impérialiste se répandent, dans un crescendo quotidien, dans les vieilles et nouvelles puissances. Voilà pourquoi nous avons continué à étudier, ces dernières années, le développement et les contradictions de l'impérialisme unitaire. L'irruption de l'Asie est une confirmation scientifique extraordinaire pour la science marxiste, qui part des thèses de Marx et Engels dans le Manifeste du parti communiste, passe par la stratégie révolutionnaire de Lénine et est restaurée dans les "Thèses de 1957" d'Arrigo Cervetto. Cependant, cette victoire scientifique serait stérile si elle restait repliée sur elle-même, si elle ne devenait pas une arme pour la défense de classe : ces nouveaux venins de l'idéologie dominante doivent être compris pour être combattus. Chaque crise, chaque guerre, chaque collision sociale est devenue le front d'une bataille internationaliste ; récemment, la lutte contre la pandémie séculaire a révélé des énergies inattendues, disponibles à réfléchir sur les contradictions de classe que le virus a également mises à jour.

10/2021

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Seinen/Homme

Saisi par la nuit. (Oeuvres 1975-1981)

Né en 1937 à Tokyo, Yoshtham Tsuge connaît une enfance difficile marquée par la pauvreté. Quittent l'école à quatorze ans, il enchaîne les petits boulots et cherche à échapper à son milieu familial, fuyant la violence d'un beau-père qu'il exècre. A dix-huit ans, il entame une carrière de mangaka en réalisant des histoires pour les librairies de prêt qui fleurissent dans le Japon d'après-guerre - un système aujourd'hui disparu à mi-chemin entre bibliothèque et librairie : A cette époque, on reconnait dans son style l'influence d'Osamu Tezuka, ainsi que celle du gekiga, un mouvement tout juste créé sous l'impulsion de Yoshihiro Tatsumi, qui souhaite faire évoluer le manga vers des sujets plus réalistes. L'originalité de son écriture le fait rapidement, remarquer et il est contacté en 1965 par Katsuichi Nagai, le fondateur du légendaire magazine Garo. Il commence à publier dans la revue la même année. Les premières réactions des lecteurs sont négatives. Sujet à la dépression, Tsuge publie peu et devient l'assistant de Shigem Mizuki. Cette collaboration lui redonne de l'assurance. En 1968, sa nouvelle Neji "La vis", dans laquelle il relate un de ses rêves, maque profondément les esprits et devient un classique instantané. Son style évolue vite et se construit autour d'une inspiration hybride, qui méfie registre intime et forme onirique. Il donne ainsi naissance à un nouveau genre proche de l'auto-fiction. Sa production se ralentit au cours des années 1980 et il cesse de publier après L'homme sans talent (Atrabile). L'intérêt pour l'oeuvre de ce génie ne s'est cependant jamais affaibli et il reste l'une des figures majeures de son art. En 1975, Yoshtharu Tsuge a considérablement réduit son rythme de parution et il ne publie plus qu'au compte-gouttes. Il voudrait pouvoir quitter le milieu du manga. Il rêve de changer de métier, il se voit devenir bouquiniste ou brocanteur. Son mariage et la naissance de son fils l'ont recentré sur son foyer et il se contente des droits d'auteur qu'il perçoit depuis son départ de Garo ; il se plaît dans une forme de dilettantisme. Mais alors qu'il approche de la quarantaine, la dépression le gagne progressivement. Lorsqu'il apprend que sa femme est atteinte d'un cancer, il bascule dans une intense détresse et se retire de la vie publique, assailli par des ténèbres intimes. La nécessité le pousse cependant à reprendre le travail. Mais son inspiration est entravée par son état émotionnel. Il se tourne alors vers les recettes qui ont fait son succès : les carnets de voyage, les croquis du quotidien et les récits oniriques. Il parvient toutefois à éviter la répétition, renouvelant ses procédés et poursuivant la recherche d'authenticité qui le guide. Tsuge, même dans ce moment d'extrême abattement, ne perd rien de son exigence. Une nouvelle fois, Tsuge se montre imprévisible et démontre le caractère insaisissable d'un talent en perpétuelle mutation. Alors que la noirceur le submerge et que les visions cauchemardesques semblent sur le point de dominer son oeuvre, il surprend encore en livrant des récits à la légèreté délicieuse, que lui-même ne pensait pas être en capacité de produire. De manière plus discrète, Tsuge entreprend de boucler les cycles qu'il avait entamés des années auparavant, dans un accomplissement esthétique qui laisse admiratif.

09/2021

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Questions du quotidien

Médecine de la longévité : une révolution

Depuis toujours, certains ont cherché, sans succès, à dépasser les limites naturelles de notre espérance de vie. Aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, nous avons les moyens de repousser concrètement cette dernière frontière : la sénescence (ou vieillissement négatif), processus qui nous conduit à la mort. Nous ne sommes plus dans l'imaginaire, dans la science-fiction, dans les fantasmes... mais dans la réalité scientifique. Certains en profites déjà aujourd'hui. Le vieillissement, qui a toujours été considéré comme un phénomène physiologique, est devenu une actualité brûlante avec l'accroissement de la durée de vie de la population et l'augmentation du coût social des pathologies chroniques et de la retraite. Il n'est plus question aujourd'hui de parler de vieillissement " normal " ou " réussi " mais d'un vieillissement modulable. On assiste à l'émergence de stratégie thérapeutique visant le processus de sénescence lui-même. La sénescence est en train d'évoluer, de simple processus " physiologique " vers la notion de " maladie primaire " sur lequel on peut agir efficacement, grâce aux sciences de la longévité, n'en déplaise à certains. Car biologiquement, l'affaire est réglée. Nous sommes capables d'immortaliser des cellules depuis plus de 25 ans. Nous cernons de plus en plus précisément les mécanismes de notre sénescence qui fragilisent notre organisme et font le lit des maladies. Nous sommes déjà capables aujourd'hui de ralentir le vieillissement de certains systèmes physiologiques, voire de l'améliorer. Demain, nous pourrons l'inverser grâce aux progrès de la médecine régénérative. Imaginez vivre en parfaite santé 125, 150 ans ou beaucoup plus longtemps encore grâce à la médecine de la longévité. Les problématiques actuelles d'âge de la retraite disparaitraient comme par enchantement. Imaginez une nouvelle organisation de la société avec non plus un simple cycle " formation-travail-retraite ", mais une multitude de cycles " formation-travail-repos " qui se succéderait à un rythme de tous les 15 ou 20 ans ? Imaginez les répercussions sur l'organisation de la société, sur votre façon de concevoir votre vie professionnelle, familiale... Imaginez avoir 50 ans aujourd'hui, rester identique pendant les 25 prochaines années, puis commencer à vous améliorer, à rajeunir. Mais vous pourriez aussi avoir 75 ans aujourd'hui et vouloir cesser de vous détériorer, en attendant que la médecine régénérative vous prenne en charge. Cela vous intéresse-t-il ? Il est probable que vous n'arriviez même pas à le concevoir et pourtant cela existe déjà aujourd'hui. Notre société va se trouver totalement bouleversée par cette révolution. Les vieux réflexes politiques, sociologiques, économiques... n'auront plus cours. Cette peur panique de cet avenir va d'ailleurs provoquer des réactions extrêmement violentes contre ce progrès pourtant inéluctable. Des firmes multinationales ont déjà créé des sociétés spécialisées à la recherche de l'industrialisation de l'immortalité sous toutes ses formes comme CALICO (Google), ALTOS (Amazon)... et se préparent à ce futur inéluctable. L'espérance de vie limitée devient de plus en plus un concept obsolète. Les enjeux sont immenses. Notre société, toujours prisonnière de vieilles certitudes philosophiques, de vieux réflexes anachroniques (âge pivot de la retraite)... ne perçois pas encore cette révolution qui est à nos portes et qui va déferler brutalement. L'ambition de ce livre est de vous raconter les enjeux de cette déferlante, qui dans les 10 à 15 prochaines années, va avoir des conséquences majeures avec des bouleversements personnels et sociétaux. Il faut anticiper cette période à venir, penser à apprendre à gérer et à investir dans votre propre capital santé. Nous pouvons le faire, à vous de décider, si vous voulez en être.

10/2023

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Revues de psychologie

Psm 3-2022. Les psychologues

A l'heure où les débats font rage concernant la prise en charge par la sécurité sociale d'un certain nombre de séances de thérapie chez un psychologue, nous décidons d'entendre les différentes critiques opposées à ce dispositif comme autant de questions au coeur de sa pratique. Si ses fonctions de thérapeute sont assez présentes à l'esprit de tous (soutenues par la loi de 2004 concernant le statut de psychothérapeute dont le psychologue peut faire usage), les méthodes thérapeutiques et les références théoriques demeurent aujourd'hui plurielles et souvent polémiques. Comment les psychologues pensent-ils les relations entre la théorie à laquelle ils se réfèrent et leur pratique ? Peut-on élaborer, à l'aune de ce qui a pu être appelé la "balkanisation des psychologues" , ce qui constituerait en soi une psychothérapie ? Et considère-t-on d'ailleurs que l'exercice en libéral, souvent centré sur l'exclusivité d'une relation à deux, fonctionne sur les mêmes bases que celui en institution. Bien sur, l'actualité législative oriente ces questions du côté de la pratique en libéral. La proposition de remboursement d'un certain nombre de séances par la sécurité sociale et prescrites par un médecin clive les praticiens. Nous devrons entendre les deux côtés. Si la prescription médicale d'une thérapie en libéral pose les enjeux de l'indépendance des psychologues par rapport à la médecine, dans les institutions, la question se pose autrement : la prise en charge des patients s'appuie sur des rapports complexes et nécessaires entre les intervenants, entre les différents corps de métier. Mais il n'est pas dit que la représentation qu'un psychologue a de son rôle dans le parcours de soin soit superposable à celle que ses collègues, sa hiérarchie lui attribuent. Comment sont perçues par les autres acteurs du soin les fonctions du psychologue, souvent à l'ombre du devoir de discrétion ? On peut aussi se demander comment les usagers eux-mêmes peuvent se saisir des soins proposés par les psychologues. Car la fonction thérapeutique du psychologue clinicien prend plusieurs formes : tour à tour accompagnant, animateur, superviseur, consultant ou encore exerçant des fonctions d'encadrement (quand il exerce en institution), d'évaluation ou d'orientation, la multiplicité de ses casquettes redouble la difficulté à saisir d'une manière unitaire sa pratique. Certainement, la clinique aidera à se représenter au plus juste son travail sous toutes ses formes... et ce qu'il vise, qu'il s'agisse de pratiques institutionnelles ou en cabinet. Enfin, l'histoire du diplôme, une histoire des formations aurait beaucoup à nous enseigner pour nous aider à comprendre ce qu'est, ce que fait un psychologue. Revue trimestrielle de Santé Mentale France (association de loi 1901), reconnue d'utilité publique, qui joue un rôle important dans l'élaboration de la politique sanitaire er sociale dans le domaine de la santé mentale. Pratiques en santé mentale est le témoin du soutien que cette association porte à ce domaine auprès de l'Etat, des tutelles, des établissements hospitaliers, etc. , lieu d'expériences et de réflexions.

10/2022

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Histoire du judaïsme

Judaïsme, islam et modernités

Ce recueil est un ouvrage inédit de Yakov Rabkin. Certains chapitres reprennent en les adaptant les propos de diverses études et articles qu'il a consacrés au fil des ans au rapport entre le judaïsme et l'islam ainsi qu'à celui du judaïsme et des sciences et de la politique dans le monde contemporain. Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de travail et d'échanges. C'est le premier livre d'une série de deux volumes sur le judaïsme en préparation, le second portera plus particulièrement sur le détournement du judaïsme à des fins politiques et ses conséquences. Ce premier volume est articulé en trois parties : une première qui forme une introduction au judaïsme et à ses aspects ; elle synthétise les éléments essentiels du travail de Yakov Rabkin sur la question qu'elle agrémente et complète du récit d'un de ses voyages. Rabkin y souligne les principes qui sous-tendent la religion judaïque et y développe aussi quelques-uns des grands thèmes de celle-ci (la honte, le pardon, etc.). La seconde partie porte sur les relations et les liens existant depuis les origines entre le judaïsme et l'islam ; elle rappelle les rapprochements qui ont existé dans le passé et jusqu'au début du siècle dernier entre ces deux cultures et illustre, là encore à travers un récit d'un de ses voyages, comment ils demeurent vivaces, y compris dans un pays réputé antisémite tel que l'Iran. En prenant le contrepied d'une image souvent répandue dans les médias, il développe un discours de paix et de tolérance qui est plus que jamais bienvenu par les temps présents. La troisième partie porte sur la relation entre le judaïsme et quelques-unes des facettes de la modernité : sciences et technologies mais aussi politique et montre comment, selon le courant auquel on se référera, on se rapprochera ou s'éloignera de la science. Ou encore comment le religieux a été détourné à des fins politiques par le mouvement sioniste. Les études qui composent le présent recueil développent une approche historique qui se garde de la polémique tout en demeurant critique. Son analyse met en relief l'instrumentalisation des drames historiques à des finalités politiques dans le prolongement de son essai précédent, Au nom de la Torah. Dans son ensemble, ce recueil constitue une synthèse du travail de Yakov Rabkin sur le judaïsme ; en tant que tel, il constitue un ouvrage de première importance aussi bien en ce qui concerne la spiritualité judaïque que l'histoire de son instrumentalisation. Yakov Rabkin nourrit ses études de sa connaissance directe des cultures judaïques et islamiques dans une perspective de rapprochement intellectuel (il a séjourné aussi bien en Israël qu'en Iran après la révolution ou dans le Maghreb). Son analyse fait autorité aussi bien auprès d'intellectuels anglosaxons tels que Noam Chomsky que de penseurs français tels qu'Edgar Morin (pour ne citer qu'eux). Son travail se double d'une autre préoccupation, pédagogique, visant à produire un texte qui ne soit pas réservé aux seuls spécialistes mais constitue une base de réflexion permettant au lecteur non spécialiste ou au simple croyant de pouvoir comprendre certaines implications politiques de réalités théologiques et juridiques au coeur du judaïsme dont le lecteur a trop souvent une approche approximative et caricaturale à travers les médias et que ces études permettent de considérer différemment. Comme dans tous les ouvrages essentiels, l'ensemble révèle à chaque page de nouveaux prolongements et chaque chapitre est une invitation à approfondir son approche et affiner son regard dans une ouverture intellectuelle enrichissante et stimulante orientée vers une perspective d'échanges, de dialogue et de tolérance avec l'autre, qu'on partage ou non ses idées ou ses croyances. Ce qui n'est pas la moindre des utilités de ce livre.

03/2022

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Pédagogie

L'école du Colibri. La pédagogie de la coopération

Afin de sortir d'un système dans lequel elle ne pouvait pas mettre en pratique sa conception de l'éducation, Isabelle Peloux, professeur des écoles, quitte l'enseignement catholique après vingt-cinq années d'expérience et, en 2006, crée une école élémentaire différente au coeur du centre agroécologique des Amanins, dans la Drôme. En réaction à l'essoufflement du système éducatif français illustré par les résultats médiocres de la France aux enquêtes Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), qui mesure les performances des systèmes éducatifs des différents pays, Isabelle Peloux développe une pédagogie nouvelle : celle-ci repose sur la coopération plutôt que sur la compétition et vise à apprendre aux enfants à travailler autrement tout en respectant le programme scolaire habituel. A cette fin, elle s'inspire de trois grands courants pédagogiques : le mouvement Freinet, fondé sur l'expression libre des enfants ; la gestion mentale d'Antoine de la Garanderie, qui explore, décrit et étudie les gestes mentaux de la connaissance ; le conflit sociocognitif, qui permet à l'enfant de prendre conscience du point de vue d'autrui et de reformuler le sien. Cette dernière méthode est enseignée dans les IUFM car elle est considérée comme la plus efficace pour apprendre, mais elle est peu mise en pratique en classe car elle génère des conflits entre élèves. La pédagogie de la coopération pratiquée à l'école du Colibri s'attache à enseigner l'art de la rencontre aux trente-cinq élèves accueillis du CP au CM2 : les enfants se construisent à travers leurs échanges sociaux. Ainsi, face à un exercice, un élève cherche d'abord seul la solution, puis il échange le résultat de sa recherche avec d'autres élèves de sa section. Comme ce processus d'échange avec les autres engendre du débat et de la rivalité, cet enseignement est complété par une éducation à la paix, les rendant capables de gérer au mieux les conflits inhérents à toute relation avec l'autre. Cette approche pédagogique donne des résultats extrêmement positifs au quotidien : les enfants manifestent une soif de connaissances et une joie d'être élève qui montrent que l'enfant aime naturellement apprendre s'il en comprend le sens et si la pédagogie proposée lui permet d'être actif dans ses apprentissages. Arrivés au collège, les élèves de l'école du Colibri gardent intact leur appétit d'apprendre et manifestent un respect envers les autres. Ayant appris à donner le meilleur d'eux-mêmes, ces collégiens obtiennent de très bons résultats scolaires. Cette expérience de terrain n'est pas une méthode mais plutôt le résultat de trente ans de recherche, que chaque lecteur s'appropriera comme il le souhaite et enrichira de sa personnalité. L'ouvrage est émaillé d'exemples concrets, pris sur le vif en classe, et d'éléments plus théoriques sur lesquels repose la pédagogie de la coopération.

10/2014