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Musique, danse

Le destin juif et la musique. Trois mille ans d'histoire

En un survol de quelque trois mille ans, ce livre retrace l'histoire des liens qu'a noués la musique avec la religion et la culture juives. Du Jubal de la Genèse, père des instrumentistes, à David, roi et musicien-poète, des cérémonies grandioses et festives du Temple au rigorisme et à l'austérité des synagogues, la musique des temps bibliques n'a laissé d'autre trace que des évocations. Après la destruction du second Temple, c'est la diaspora qui donne à la musique juive ses formes et sa diversité au sein des communautés séfarades et ashkénazes, chaque groupe développant sa culture spécifique, celle du shtetl, du yiddish et de la musique klezmer ici, de la musique judéo-andalouse et des chants séfarades là-bas. Dès sa naissance, le christianisme transfère dans sa liturgie une partie du patrimoine judaïque - textes sacrés, psaumes et lamentations, rires et psalmodies - que les rabbins tenaient à l'écart des séductions de l'image de la musique. En faisant de l'art l'instrument par excellence de la transmission de son message, la religion chrétienne va métamorphoser cet héritage. D'innombrables musiciens de l'âge baroque vont ainsi, à travers cantates et oratorios, puiser leur inspiration dans ce trésor spirituel. Le siècle des Lumières a semblé un moment créer des conditions favorables et une assimilation harmonieuse illustrée de façon exemplaire par la famille Mendelssohn en Allemagne et par les succès en France de Meyerbeer, Halévy et Offenbach. La riposte ne tarda pas, soutenue par un antisémitisme " moderne " paré des prestiges de la pensée (Schopenhauer), de l'art (Wagner) et de la science (Gobineau). Déclaré incapable par nature de création originale, l'artiste juif se vit accusé d'être agent corrupteur des vertus nationales. Humiliations, pogromes, persécutions et émigrations allaient reprendre. Les destins de Mahler, Schoenberg et Weill traduisent bien l'errance d'une identité qui doit chaque fois se refondre pour survivre. Pour beaucoup ces épreuves s'achèveront dans l'horreur de Terezin et d'Auschwitz. Les destins des juifs des trois grandes communautés qui survécurent à la Shoah (Russie, Amérique, Israël) seront bien différents. La première apportera des interprètes incomparables tels Milstein, Horowitz ou Oïstrakh tandis que l'émigration fera naître et grandir sur le sol des pays d'accueil des compositeurs comme Gershwin ou Bernstein et une nouvelle génération de compositeurs israéliens. Ce parcours entre grandeur et tragédie est complété par le récit du destin individuel de 150 compositeurs et musicologues.

10/2001

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Littérature française

Le baiser à la morte

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Littérature française

L'adieu à l'Au-delà. Ou l'art de vivre branché sur le réel

Cinq ans après les attentats de Paris, les tensions sociétales n'ont pas disparu. Au contraire, la revendication identitaire s'est diversifiée. Des visions suprémacistes alimentent désormais un peu partout la contestation politique, s'arrogeant le monopole de la vérité. Saurons-nous faire face ? Au gré d'anecdotes d'inspiration autobiographique, Jacques DeSpina nous fait pénétrer dans l'intimité de Tim, son alter ego, qui évolue entre les certitudes de l'après-guerre et les ébranlements du 21ème siècle, éprouvant les violences et les charmes de l'existence. Ces récits introduisent une critique de la vision dualiste du réel et de ses ravages. L'auteur y montre l'Occident libéral gêné par son héritage culturel, peinant à surmonter ses contradictions, et le reste du monde avide d'accéder aux bienfaits de la société occidentale et non moins écartelé entre modernisme et tradition. Dans ce contexte mouvant, la plupart de nos contemporains gardent l'espoir confus d'un destin plus grand que nature. Pour beaucoup, l'accès à la science est compliqué et les références à une vocation surnaturelle de l'humanité restent prédominantes. Cette conception de l'existence est génératrice de frustrations et celles-ci s'expriment dans une violence structurelle, culminant dans l'extrémisme radical et le terrorisme religieux. Ce livre propose une vision toute différente, fondée sur le rejet du dualisme dominant et sur la découverte méthodique du monde naturel. Renoncer aux mirages d'un Au-delà mythique est la clé d'un revirement mental renouant avec la réalité. Tout apparaît alors sous un jour nouveau : la vie et la mort, la nature et la personne humaine, le libre arbitre et la conscience, l'amour et la fraternité, l'âme et la spiritualité, l'art et le plaisir, Dieu et la vérité. Refuser l'irrationnel, c'est accéder à la faculté de comprendre, de respecter et d'apprécier. Cela n'exclut ni l'élan vers l'autre ni le dépassement de soi. La perception de Dieu, cette image du divin qui se forme en nous et s'exprime dans la tradition, peut d'ailleurs garder toute sa valeur si nous la prenons pour ce qu'elle est : non pas le reflet d'une transcendance hypothétique mais le miroir d'une humanité multiple en perpétuel mouvement. La découvrir à la lumière de ce que révèle la science ouvre la voie d'une spiritualité riche, respectueuse de la liberté de chacun et tournée vers l'Autre. Désacralisé, le divin qui veille en nous peut alors s'exprimer en paix.

09/2020

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Beaux arts

Les fleurs. Par les grands maîtres de l'estampe japonaise

Ce coffret met à l'honneur le thème des fleurs, et plus généralement de la nature, si importants dans l'art japonais, à travers une sélection des plus célèbres estampes du genre ancestral du kachô-ga, ces " images de fleurs et d'animaux " , de l'époque d'Hokusai au début du xxe siècle. Dès le début du xixe siècle, face à la politique d'isolationnisme du pays, les Japonais aspirent à plus de liberté, et trouvent dans la nature une échappatoire à la claustration ambiante et à l'asphyxie qui les menace à terme. Renouer avec la nature, écouter le rythme des saisons, admirer les fleurs de pruniers ou de cerisiers, goûter la fraîcheur du soir, contempler les premières neiges, ou surprendre l'envol des grues ou des oies sauvages sont autant d'occasions de longs voyages ou de simples promenades. Hokusai et Hiroshige saisissent cette évolution de la société japonaise, qu'ils transcendent dans leurs magnifiques estampes de fleurs. Conjuguant réalisme et spiritualité, observation directe et interprétation tout empreinte de shintoïsme et de bouddhisme, Hokusai (1760-1849), et Hiroshige (1797-1858) portent à sa perfection la représentation d'une nature magnifiée. Partant tous deux de l'observation de la faune et de la flore, ils en expriment, par des styles différents, la permanence et l'état d'éternel recommencement, en même temps que le caractère fragile et éphémère. Aucun grand maître de l'estampe n'a capturé aussi bien l'âme de la nature japonaise qu'Hokusai. Pour Edmond de Goncourt, c'est " le peintre universel qui, avec le dessin le plus vivant, a reproduit l'homme, la femme, l'oiseau, le poisson, l'arbre, la fleur, le brin d'herbe [... ] qui a fait entrer, en son oeuvre, l'humanité entière de son pays " . Ces deux grands noms de l'estampe vont inspirer nombre d'artistes, ceux notamment du mouvement shin-hanga (" nouvelles gravures "), tels Imao Keinen (1845-1924) ou Ohara Koson (1877-1945), qui vont à leur tour célébrer les fleurs et la nature, et se passionner pour leurs plus infimes variations, puisant dans leurs formes et leurs textures une formidable source d'inspiration graphique Cette sélection des plus belles estampes dédiées aux fleurs ne se veut pas simplement descriptive mais elle révèle comment les artistes les rêvent, les fantasment et leur donnent une force symbolique propre. Les fleurs deviennent ainsi l'expression des émotions, mais aussi celle d'un rapport profond avec la nature, plus que jamais au coeur des questionnements actuels.

05/2019

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Sciences politiques

Repenser l'action publique en Afrique. Du sida à l'analyse de la globalisation des politiques publiques

L'origine de cet ouvrage est une réflexion sur l'action publique menée contre le sida en Afrique, qui constitue un archétype de mobilisation politique et sociale multi niveaux. D'inspiration internationale et portées par des standards pour la mise en oeuvre des recommandations supranationales, les politiques publiques au plan national montrent la réalisation différentielle de celles-ci dont la définition, l'émergence et les orientations n'étaient au départ en rien liées à des mobilisations nationales. Ces « modèles dissonants » de politiques publiques se fondent sur une approche comparative, entre plusieurs pays, à partir de variables épidémiologiques, sanitaires et politiques. Cette comparaison met en lumière l'acuité du rôle de l'engagement politique au plan international et national, au-delà des données épidémiologiques et de la diversité géographique des situations étudiées. Les quatre types de mobilisation politique proposés tiennent compte de la profondeur historique des politiques publiques des pays dont l'analyse permet une sociologie politique de l'État en Afrique. Soumis à des directives internationales et à des aléas globaux, ils montrent des trajectoires historiques qui en disent autant sur les réponses à une pandémie que sur la manière avec laquelle ces États reconstruisent l'ordre international dans lequel ils se meuvent. Ainsi, en abordant la question de « la gouvernance du sida », ce livre souligne le poids des organisations internationales, de la coopération bi et multilatérale dans la gestion des affaires publiques internes aux États, auxquels s'associent des « sociétés civiles » du Nord et du Sud. En comparant cet enchevêtrement transnational d'acteurs, d'un soussecteur de la santé à l'autre (sida, tuberculose, paludisme), puis d'un secteur à l'autre (santé, éducation, biodiversité), cet essai propose « une matrice de l'action publique en Afrique ». Cet outil d'analyse innovant permet de distinguer, pour chaque action publique, le niveau d'acteurs où se situe le levier ou les curseurs les plus décisifs. C'est une contribution scientifique et politique originale, à la compréhension de l'Afrique contemporaine en action. Fred Eboko est politiste et sociologue, docteur et détenteur d'une habilitation à diriger des recherches (HDR) en science politique. Il est chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), en poste au Centre Population & Développement (CEPED Université Paris Descartes - IRD) dont il est le directeur adjoint d'unité. Enseignant vacataire à l'École des affaires internationales de Sciences Po et à la Sorbonne, il assure également des enseignements à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

11/2015

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Musicologie

Michel Imberty. La psychologie de la musique au-delà des sciences cognitives

En interrogeant la musique à travers un large champ de recherche, qui va des théories psychanalytiques au bouclage du temps dans un parcours "proto-narratif" tel que la biologie contemporaine en relève les traces dans le fonctionnement cérébral, Michel Imberty a ouvert un espace considérable à l'interprétation des faits musicaux, et ses écrits interrogent aussi bien le musicologue et l'analyste de la musique que le psychologue ou le philosophe qui s'intéresse à la manière dont l'être humain donne sens à la temporalité. Ce livre, intitulé "Michel Imberty, la psychologie de la musique au delà des sciences cognitives" se propose d'accueillir les contributions de chercheurs qui ont été à un moment ou à un autre de leur parcours, marqués par cette pensée qui fait entendre le fait musical sous un angle radicalement renouvelé. Michel IMBERTY L'expérience musicale et la conscience intime du temps Jean-Jacques NATTIEZ Sémiologie, sémantique et herméneutique dans l'oeuvre musicologique de Michel Imberty Jean-Pierre MIALARET Intervention à la table ronde Claudia MAULEON The Intentional Gesture Mind-Body Integration in the Performer Mark REYBROUCK Music as a lived experience : towards a phenomenology of real-time listening Georges BERIACHVILI La pensée de Michel Imberty et la théorie de l'intonation María Cristina KASSEM Travail de la mémoire et processus créatif : L'exemple de l'Orchestre d'instruments traditionnels et nouvelles technologies de l'Université Tres de Febrero de Buenos Aires Rim JMAL Michel Imberty : une source d'inspiration pour l'étude du développement musical de l'enfant en Tunisie Fotini RERAKI "Quand j'écoute une oeuvre. "... A la recherche du sens de l'expérience musicale dans un contexte d'entretien non-directif Xavier HASCHER Ecoute musicale et imaginaire Ana STEFANOVIC Les "enveloppes" de dramaticité et de narrativité dans le drame musical baroque Anna Rita ADDESSI Le style de Manuel de Falla et Claude Debussy : la modernité entre homenajes et dédicaces Laetitia PETIT L'interprétation et/ou l'herméneutique ? Mondher AYARI Michel Imberty : quelques réflexions sur les études des significations expressives en musique Vassiliki RERAKI Comment identifier une oeuvre musicale orale ? Entre ethnomusicologie et psychologie cognitive Saifallah BEN ABDERRAZAK MED L'émotion musicale et l'oralité à travers les préfaces des ouvrages : Musique, Signification et Emotions & Les corpus de l'oralité Hamdi MAKHLOUF L'intentionnalité musicale au coeur des débats musicologiques actuels Hana DO L'immersion sonore à travers les aspects psychologiques A. M. BORDIN et C. REBORA Réflexions sur la narration, le temps, l'improvisation et l'autisme Alessia Rita VITALE Treating Anorexia by the Healing Art of Singing : A Case Study

04/2021

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Art du XXe siècle

Maurice Denis. Amour, 1888-1914

Catalogue officiel de l'exposition Maurice Denis. Amour au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne du 12 février au 16 mai 2021, organisée en partenariat avec le musée d'Orsay. L'ouvrage s'attache à retracer le parcours de Maurice Denis de la fin des années 1880 à la Première Guerre mondiale. D'abord, l'affirmation précoce d'une double vocation, artistique et religieuse. Puis la percée dans les avant-gardes synthétistes et symbolistes, au sein du groupe des Nabis qui rassemble, entre autres, Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Paul Ranson, Edouard Vuillard ou encore Félix Vallotton. Enfin le rôle de théoricien du groupe, avec, en 1890, une définition demeurée célèbre : "Se rappeler qu'un tableau - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote - est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. " Les années 1890 voient Maurice Denis affirmer sa volonté de prendre part au renouveau des arts appliqués avec la réalisation de décors d'intérieurs pour des amateurs parisiens, ou pour le marchand Siegfried Bing. L'artiste se lie à des musiciens et des hommes de lettres, tels Claude Debussy ou Paul Valéry. L'amour, titre de son principal recueil d'estampes édité en 1899, joue un rôle essentiel : l'amour profane est une source d'inspiration inépuisable après son mariage avec sa muse et son modèle Marthe Meurier et la naissance de leurs enfants ; l'amour sacré est le moteur constant de sa volonté de rénover l'art religieux. Une deuxième période déterminante s'ouvre en 1898, après un voyage à Rome en compagnie d'André Gide, lorsque Maurice Denis a la révélation de l'oeuvre de Raphaël, et des décors des grands peintres de la Renaissance. L'artiste poursuit désormais la définition d'un " nouveau classicisme " , qui rejette la planéité et la simplification des formes ainsi que l'arbitraire de la couleur, au profit d'un style et d'une méthode châtiés, nourris par les exemples de Cézanne et de Poussin. Le retour au modelé et à la profondeur, la palette plus lumineuse, presque électrique, et les compositions savamment équilibrées s'accompagnent de nouvelles iconographies, puisées dans les mythes de l'Antiquité ou inspirées par les plages de la Bretagne, sa terre d'élection. Artiste prolifique, lancé sa vie durant dans la quête idéaliste d'une refondation de la peinture moderne, Maurice Denis est une figure incontournable de l'art moderne au tournant du XXe siècle.

02/2021

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Economie (essai)

Pour un libéralisme humaniste

Alors que le capitalisme est mis sur le banc des accusés par des idéologies radicales - altermondialisme, écologie, féminisme, populisme etc. -, cet essai démontre qu'il peut lui-même se réformer et épouser la vision d'un libéralisme humaniste, élaborée dès l'après-guerre en opposition aux totalitarismes. La critique du libéralisme, essentiellement venue du marxisme, et plus encore aujourd'hui la mise en accusation du capitalisme, est le fait d'idéologies radicales - altermondialisme, écologie, féminisme, populisme, etc. Avec cet essai pédagogique, on découvrira l'histoire d'un courant critique du libéralisme, venu du sein même du libéralisme et prônant une voie éthique. Reconstituant l'histoire intellectuelle et politique de ce courant - appelé ordolibéralisme -, l'auteur explore la pensée allemande inspirant, depuis les années trente, les pratiques et la philosophie d'un capitalisme " rhénan ". De l'élaboration d'une critique du libéralisme, mûrie dans les universités dans une opposition farouche aux totalitarismes, jusqu'à la mise à l'épreuve politique des intuitions de ses théoriciens dans l'après-nazisme, c'est ainsi le tableau historique d'une autre conception du capitalisme qui apparaît. Les principes de l'ordolibéralisme constituent ainsi peut-être une matrice possible pour penser la réforme du capitalisme. Opposée à ce courant dérégulateur, anti-keynésien prôné par l'école de Chicago (Milton Friedman) et qui a porté au pouvoir des gouvernements qualifiés de néo-libéraux à la fin du XXe siècle (Thatcher, Reagan), cette voie allemande, d'inspiration protestante, développe une réflexion où, au-delà de la logique de l'activité et du profit, le libéralisme entend défendre à parts égales l'humain, en plaçant notamment au premier plan le capital immatériel, qu'il soit culturel ou spirituel. Ainsi est-ce une opposition entre capitalismes anglo-saxon et allemand qui se fait jour et permet de comprendre beaucoup des fractures qui traversent l'Europe contemporaine. Cet essai propose, sans les imposer, des pistes de réflexion dans la période complexe que la France et plus largement l'Europe traversent. Il donne à examiner les solutions que l'Allemagne dans l'après-guerre met en oeuvre - sous l'influence des penseurs de l'ordolibéralisme - pour remettre sur pied une économie éventrée par la guerre. Certaines des réflexions qui sont portées à notre connaissance résonnent étrangement avec la situation contemporaine de crise, de montée des populismes, de progression des menaces de guerre. C'est la raison pour laquelle cet essai donne des armes aux libéraux d'aujourd'hui pour adapter le capitalisme aux enjeux contemporains, introduire et préférer au couple " liberté/égalité " le couple " liberté/responsabilité ", notamment sur les sujets environnementaux.

03/2023

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Littérature française

Les fils de la louve

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Littérature étrangère

La Dernière joie

Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans Sous l'étoile d'automne et Un vagabond joue en sourdine. Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire. Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ? ) que comme une réelle aversion. On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La " dernière joie " n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. La Dernière joie fut publiée en Norvège en 1912, trois ans après Un Vagabond joue en sourdine et six ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

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Littérature française

L'opinion changée quant aux fleurs

Collection "les essentiels" Un nom de collection peut avoir de multiples sources et ce faisant diverses significations. Il peut être un symbole, un signe, un sigle ; il peut être un logo, un graphisme. Mais parfois il arrive qu'il porte sens, très simplement : celui du mot qui le désigne. Les essentiels, donc. Le nom de la collection s'est imposé simplement, dans la plus grande évidence. Parce que, condensé en un texte court, le propos d'un auteur qu'il importe de connaître peut devenir tel. Parce que cet "essentiel" là, s'il ne suffit pas à parcourir l'entièreté d'une oeuvre, remplit néanmoins son office : témoigner fortement d'une vision ou d'une pensée. Parce qu'enfin, à parcourir une collection "d'essentiels" , ce que l'on arpente c'est un chemin sûr dans l'histoire de la littérature. Les textes qui ont vocation à exister dans les essentiels ont un dénominateur commun. Ils ont pour origine et pour inspiration un même fil rouge : une plongée fascinante dans cet âge d'or de la littérature que représentent cinquante années des plus prestigieuses revues littéraires européennes, entre 1920 et 1970. Des textes alors choisis ou écrits par les plus grands écrivains du XXème siècle. Ces pépites de la littérature étaient jusqu'alors voués à rester celés dans ces écrins éphémères que sont les revues littéraires. Avec les essentiels, elles retrouvent vie. De fait, c'est à une pérennité retrouvée que nous convie cette nouvelle collection des essentiels. "L'opinion changée quant aux fleurs" En 1954, en liminaire du texte éponyme, Ponge annonce son propos : "provoquer une modification de l'idée de fleurs, en y faisant rentrer bien des choses tenues à l'écart jusqu'ici". Dans cette perspective, il réunit sous ce titre singulier divers écrits consacrés aux végétaux, ou plutôt au végétal, depuis 1926. L'entreprise poétique de l'auteur du Parti pris des choses se double ici d'une recherche philosophique, pourrait-on dire encore accrue. Il s'en explique en évoquant le projet de "faire adopter une idée philosophique de cet objet (ou plutôt, de ce moment de tout individu, de tout être". Nous ne sommes plus là en face de ces courts moments d'éblouissement poétique consacrés aux "choses" auxquels Francis Ponge nous a accoutumés, mais bien dans la traque méthodique, patiente, exhaustive, organisée d'une essence. Ce texte à part dans l'oeuvre de Ponge, particulièrement magnifique, profondément philosophique, a été publié au printemps 1968 dans la revue L'éphémère (n° 5), puis à fait l'objet d'une nouvelle publication par Gallimard en 1992 dans l'ouvrage Nouveau nouveau recueil

03/2024

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Esotérisme

De la Symbolique des chapitres en Franc-Maçonnerie. Rite Ecossais Ancien et Accepté et Rite Français

Irène Mainguy, auteur de l'ouvrage Symbolique des Grades de Perfection et des Ordres de Sagesse, (suite de sa Symbolique maçonnique du troisième millénaire) poursuit dans le même esprit, une recherche sur les grades capitulaires des Chapitres du Rite Ecossais Ancien et Accepté et les Troisième et Quatrième Ordres de Sagesse du Rite Français. Elle expose ici les similitudes, analogies et nombreux points de convergence de ces deux rites. Bien des points communs avec le Maître Ecossais de Saint- André du Rite Ecossais Rectifié y sont également mis en parallèle. Elle présente les différentes versions des grades de Rose-Croix et en propose une classification en fonction de leurs variantes, qui sont d'inspirations diverses : christique, alchimique, cabalistique, voire même astrologique. Tout comme dans les précédents ouvrages, l'auteur s'appuie sur un large éventail de documents rituels et sur les sources les plus anciennes, étudie chaque grade sous tous ses aspects et, in fine par une analyse comparative des textes d'origine, fait découvrir les passerelles qui existent entre les deux rites, mettant en évidence, pour la première fois là encore, le corpus maçonnique commun qui les sous-tend, et les relie ainsi aux autres rites. Cet important travail de recherche, mené avec rigueur, doit permettre au lecteur une meilleure approche du vécu des Loges bleues et redonner un surcroît d'intérêt pour ce vaste domaine de l'Art Royal que sont les Hauts Grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté et les Ordres de Sagesse. L'approfondissement de la signification de ces rites propose une vision universelle où chacun pourra trouver le moyen de construire son temple intérieur, sanctuaire de son cœur et ainsi de se dépasser pour rassembler ce qui est épars en retrouvant l'Unité. C'est par là aussi que le lecteur, "pèlerin chercheur ", pourra transcender les vicissitudes du temporel en s'efforçant de se mettre à l'écoute de son Maître intérieur pour s'orienter vers la Lumière, au service du Beau, du Bien et du Vrai par l'Amour de la Vertu. Cet ouvrage propose des pistes de réflexion nombreuses et riches qui encourageront tout Maître Maçon à approfondir sa quête et à poursuivre son chemin initiatique en tant que Parfait Chevalier Maçon vers cet idéal d'universalité et de vérité.

09/2005

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Fantasy

Sekmet : le chemin du pouvoir

La première fois que j'ai fait la rencontre de Sekmet, j'ai été choquée de son innocence. Candide, mal assurée, mais tendrement naïve, elle portait un regard nouveau et curieux sur tout ce qui l'entourait.

Pourtant, ce n'est pas ce qui m'a le plus séduite dans les récits de ses aventures.

700 pages durant, on la découvre tantôt forte tantôt faible, triste, heureuse, pleine de contradictions, humaine. Femme. Décisive. Parce que Sekmet, c'est d'abord l'histoire d'une femme, de femmes. Belles, fortes, puissantes, tenaces. De femmes aussi bien avides de pouvoir que de liberté et d'amour.  Déterminées à les arracher férocement à quiconque voudrait les en soustraire. C'est une ode à la féminité, et à la liberté féminine dans son expression la plus pure. Leur liberté de croire, de rêver, d'espérer, de gouverner, de diriger, de choisir.

C'est aussi une histoire d'amitié et de fraternité. Souvent plus importante que l'amour, plus présente, plus prenante. Chaque page est riche de cet indéfectible lien qui unit les personnages les uns aux autres, et fait qu'à défaut de pouvoir facilement s'y identifier, on aimerait vivre l'aventure à leur côté, à leur place.

C'est un récit magique, où les créatures mythiques côtoient les légendes, sans jamais verser dans le fantasque, toujours diablement réaliste, car magné d'une main de maître par un auteur sans doute rêveur. Où la laideur humaine est aussi facilement décrite que la candeur dans le regard d'un enfant, où l'on se retrouve entraîné beaucoup plus de gré que de force, à aimer, à rire et à détester.

Fruit d'une multitude d'inspirations, on découvre dans « Sekmet : Le chemin du pouvoir », une petite touche de tous nos romans fantastiques préférés, mais on découvre surtout, la plume inédite et sincère d'une âme créative et illuminée. 

***

Yann Evina A.k.a Aymee, écrit depuis l'âge de 13 ans. Le chemin du pouvoir est son premier livre édité. Passionné de lecture et d'histoire, il a dévoré les chefs d'œuvres de la littérature fantastique qui ont marqué le 21ème siècle (le Hobbit, le Trône de fer, Harry Potter, la Quête d'Ewilan...). Son œuvre est d'ailleurs plein de clins d'œil dédiés aux fans du genre.

10/2021

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Philosophie des mathématiques

Pour Cavaillès

Mathématicien et philosophe, Jean Cavaillès (1903 - 1944) a compris en toute clarté que la philosophie n'est ni maîtresse ni servante des mathématiques et des sciences, mais qu'elle peut être leur amie. Elle n'a pas à s'arroger la fonction magistrale de vérifier à leur place la solidité de leurs fondements ni à contrôler ou exploiter leurs résultats pour la plus grande gloire de Dieu ou de la Cause. Elle n'a pas non plus à s'asservir aux mathématiques ou aux sciences comme sources uniques de vérité, justice ou justesse. Une philosophie amie des sciences entretient avec elles un dialogue à bénéfice mutuel : elle s'instruit auprès d'elles et peut, en retour, procurer aux mathématiciens et scientifiques une conscience plus claire de leur propre pratique, s'ouvrant avec eux à l'histoire de cette pratique. Observer la pensée scientifique, dans son travail, ses difficultés et ses succès, et l'aider à s'observer elle-même : tâche aussi libératrice que difficile qui vise l'impérissable idéal aristotélicien de la pensée de la pensée. Voilà la haute et rayonnante ambition de Cavaillès. C'est cet héritage que les cinq auteurs de ce livre ont voulu transmettre et commencer à faire fructifier. Et il fallait pour cela : - libérer Cavaillès des interprétations unilatérales, souvent enjeux de pouvoir universitaire, telle celle qui en fait le héraut d'une "science sans cogito" ; - retrouver la pluralité de ses inspirations philosophiques. Refusant aussi bien filiation que rupture définitive, il a une lecture critique-productive de Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Brunschvicg... Spinoza, explicitement évoqué par lui à propos de son engagement dans la Résistance, est une de ses références possibles quand il traite de l'auto-développement des mathématiques ; - respecter la diversité de ses centres d'intérêt mathématiques. Il s'intéresse, on le sait, à l'axiomatisation et à la formalisation de la théorie des ensembles, mais tout autant ou plus à son surgissement chez Dedekind et Cantor, à la construction des ensembles finis à partir des ensembles infinis, à l'hypothèse du continu, etc. - mettre ses catégories emblématiques (paradigme et thématisation) à l'épreuve d'autres moments essentiels de l'histoire des mathématiques que celui de l'essor de la théorie des ensembles ; - pratiquer un dialogue amical entre mathématiciens et philosophes dans des études d' "épistémographie" entrelaçant histoire fine et philosophie. Aux lecteurs de juger si l'héritage est entre de bonnes mains.

05/2021

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Esotérisme

La conjuration antichrétienne. Le temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise catholique

Directeur de la Semaine religieuse du diocèse de Cambrai, écrivain (Estaire 12.04.1836 - Saméon 6.10.1921) Ordonné prêtre (1862), vicaire à Valenciennes Saint-Géry, Lille Sainte Catherine et aussitôt après Sainte Marie-Madeleine (1872), il est nommé en 1874 chapelain de la basilique Notre-dame-de-la-Treille, qu'il ne quittera plus. Dès 1872, il collabore à la Semaine religieuse du diocèse de Cambrai. Fondée en 1866, celle-ci, indépendante de l'archevêché, a son siège à Lille. En 1874, il devient pour quarante années, propriétaire et directeur du titre et de la revue, tirant à 4.500 exemplaires. Il en assure lui-même la rédaction. Disciple de Bonald et de Joseph de Maistre, de Donoso Cortés et de Blanc de Saint-Bonnet, émule de Louis Veuillot, il fait de sa publication "un bastion contre le libéralisme, le modernisme et toutes les formes de la conspiration antichrétienne dans le monde". Bénéficiant d'une diffusion qui dépasse largement le diocèse, elle dénonce francs-maçons et démocrates chrétiens comme autant d'expressions maléfiques de l'esprit de la Révolution. Delassus, chanoine honoraire (1882), "ami des vérités complètes", tenant d'une spiritualité intransigeante, fait référence au Syllabus et trouve certaines de ses inspirations chez Le Play. Il prône la restauration de la famille, défend une société basée sur la hiérarchie et l'autorité, assure que l'homme doit trouver l'expiation et le redressement dans le travail et les épreuves de la vie terrestre. Membre d'une union de la paix sociale, très lié à l'Association catholique des patrons du Nord dont il aime le paternalisme, ami de l'abbé Fichaux, il encarte le bulletin hebdomadaire des corporations dans la Semaine religieuse (1889) et dénonce les "infiltrations collectivistes" à l'intérieur du catholicisme social. Pie X, peu après son avènement, élève Mgr Delassus à la prélature domestique (15 avril 1904). La cour romaine invite la Faculté de théologie de Lille à lui conférer le doctorat ad honores. Ce titre tout à fait inhabituel est décerné par les universitaires, à l'infatigable pourfendeur du modernisme. En 1911, il est promu protonotaire apostolique. On considère aujourd'hui que ses ouvrages sont "remplis de pressentiments de la désintégration actuelle de l'Eglise". A ses funérailles, le chanoine Bègne saluait sa carrière, faite "de piété, de droiture et de désintéressement", "d'un bon serviteur de Dieu", "courageux défenseur de la vérité".

07/2020

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Histoire internationale

Congo, ambitions et désenchantements (1880-1960). Carrefours du passé au centre de l'Afrique

Congo. Ambitions et désenchantements est un livre consacré au déroulement d'une étape, à la fois courte et décisive, dans le long passé de cette région. Au point de départ, les années 1880. Elles virent la concrétisation de vieux rêves de découpage de l'Afrique en grands ensembles transcontinentaux. Rien n'annonçait toutefois que le fleuve Congo devienne un marqueur géopolitique. Ce coup de crayon sur la carte porte la griffe de Léopold II, personnalité hors normes, grand rêveur et maître-manoeuvrier au sein de différents mondes, ceux de la diplomatie, du capital et des " affaires ", mais qui fut aussi porté par les grandes inspirations de l'époque, le mouvement scientifique, le réveil chrétien, la vague antiesclavagiste tout comme par les recompositions alors en cours en Afrique même. Sans lui, il n'y aurait eu ni " Congo belge ", ni page congolaise dans l'histoire de Belgique. Le livre rassemble un bouquet d'essais et de questions. Quels furent les grands seuils de la période ? Quelles ambitions économiques, technocratiques, scientifiques, morales, mais aussi quels itinéraires, plus humbles ? Quelle place de la région sur l'échiquier mondial des puissances et du mouvement des idées ? Quid de l'insubmersible Afrique, de son économie de production et de trafics, mais aussi de sa pauvreté ? Quid de sa vie spirituelle toujours renouvelée mais jamais contrôlée, de sa vie artistique, elle aussi toujours novatrice ? Autant de coups de projecteur portés sur trois générations, avec d'occasionnelles excursions dans leurs passés et dans les représentations portées par le présent. En 1960, au sortir de l'épisode colonial, une semaine d'indépendance en 1960 confirma que le " Congo belge " avait été conquis mais non soumis. On ne trouvera ici ni complaisances ni ressentiments, mais le sillage d'une génération d'historiens dont l'engagement fut d'inscrire le passé de l'Afrique dans les grands chapitres de l'histoire universelle. De nouveaux chantiers s'ouvrent désormais, ceux des sensibilités, des mémoires. Le défi reste de repérer les ruptures, mais aussi le long fil des généalogies qui, en Afrique comme ailleurs, relient le présent au passé. Jean-Luc Vellut a enseigné aux universités de Kinshasa et de Lubumbashi en République démocratique du Congo. En Belgique, il est professeur émérite de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve et membre de l'Académie royale des Sciences d'Outre-Mer.

03/2017

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Cuisine

Brut de camargue. Cuisine sous influence locale

Armand Arnal est le chef du restaurant étoilé La Chassagnette, en Camargue, réputé pour sa cuisine de produits bio et locaux, issus de son propre potager et de son environnement local direct. Toutes ses inspirations culinaires, ses créations, ses désirs de cuisine, sont ainsi ancrés dans son quotidien immédiat, là où il vit en ce moment, ici, en Camargue. Hier c'était à New York ou Paris auprès d'Alain Ducasse. Demain ce sera peut-être au Kazakhstan ou à Madrid. Peu importe, sa façon de vivre et de cuisiner est toujours la même, il s'adapte à son milieu, comme un nomade. Les produits ? Il les achète toujours au plus près : il connaît ceux qui les cultivent, ceux qui les pêchent, il sait que tout est frais, de saison et de qualité, bien meilleur et moins cher que de les importer de l'autre bout du monde. Les gens qu'il aime, ses voisins, ses amis, sa famille l'inspirent tous les jours. C'est Marie sa belle-mère qui passe des heures à préparer un couscous digne des Milles et Une nuits et des petits flans de violet uniques, endémiques à la Camargue. C'est Jean Guy, son voisin, qui manie la cuisine à la braise comme personne. C'est Robert, l'encyclopédie vivante de la riziculture camarguaise qui lui a donné envie de cuisiner des galettes de riz. Et aussi Nico et ses écrevisses sauvages, Manu et ses agneaux bio, ou encore ses amis gitans qui lui ont transmis le goût de la cuisine tzigane, l'art de mitonner des plats pour le plus grand nombre, avec le peu que l'on a sous la main, selon leur philosophie du partage. A partir de ces rencontres et de ces saveurs, il mélange, il assaisonne, il mijote, et en tire une cuisine simple, facile à exécuter avec peu de technique et peu d'ingrédients. Armand Arnal ne nous propose pas ici un livre de chef, complexe et intimidant. Brut de Camargue, cuisine sous influence locale, coécrit avec Julien Fouin, est un livre de cuisine original qui mêle ses meilleures recettes du quotidien (cinquante environ) et les portraits de ces personnalités qui l'inspirent. Armand Arnal nous fait ainsi découvrir sa cuisine comme sa Camargue, sous la forme d'un carnet de route richement illustré, qui rend hommage à un territoire culinaire et culturel peu connus.

09/2012

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Beaux arts

Art animalier. Tome 4, L'oiseau dans l'art contemporain

Le premier volume thématique de la collection Art Animalier traite de l'oiseau dans l'Art contemporain. Quoi de plus normal pour fêter le centenaire de la LPO ? Les artistes rassemblés dans cet ouvrage travaillent par amour et respect pour l'oiseau qui les a émus mais aussi par gratitude et générosité ; afin de le remercier du mieux qu'ils peuvent de l'émotion procurée et de témoigner de sa beauté auprès des autres hommes, selon le vieux principe qu'une joie partagée est toujours décuplée. Du coup, ils en deviennent pour ainsi dire les porte-parole. Jacques Perrin S'il était besoin de prouver combien l'oiseau s'inscrit dans les plus beaux modèles de la création, cet ouvrage en fait la démonstration. L'oiseau s'offre dans tous ses états par la grâce et le talent de l'artiste. Mais l'oiseau se mérite. Souvent discret, il ne se fige que rarement. Le mouvement s'inscrit dans ses gènes (mis à part quelques espèces passées maîtres dans l'art du camouflage). L'artiste doit donc partir en quête de l'oeuvre vivante, avec humilité et patience. Avec compétence aussi. Que de préambules avant d'espérer la fugitive rencontre qui fixera l'image par l'art du trait. Allain Bougrain-Dubourg. Les artistes naturalistes, pour la plupart, affectionnent particulièrement le monde des oiseaux, cet ouvrage en est le témoin incontestable... Ne sont-ils pas eux aussi des explorateurs, naviguant depuis leur carnet de croquis jusqu'à la création finale, esthètes traversant des mondes très réalistes ou imaginaires, de la précision jusqu'au rêve en passant par la poésie ? Comme ils nous touchent, dans ce catalogue des talents, par leur aptitude à fixer une scène, à capter un comportement, à faire flamboyer les plumages ! Comme le ballet céleste de ces hirondelles est bouleversant, les touches de pinceau rendent leurs mouvements si légers, plus vrais que nature, on se surprend à imaginer le fond sonore... Et cet envol de Flamants roses, que le burin du graveur a si précisément restitué, tout en laissant libre cours à sa fascination et à sa poésie ? ! Que dire enfin de tous ces oiseaux auxquels les sculpteurs ont redonné vie, chacun a choisi sa matière, sa technique, et ce subtil dosage qui n'appartient à personne d'autre, entre le réalisme et le rêve... La palette de nos exaltations est très largement sollicitée, à l'instar de notre imagination. Tous ces artistes qui puisent leur inspiration au sein de la nature, nous invitent au voyage, tant dans le monde des oiseaux qu'en notre for intérieur, au plus profond des émotions qu'ils suscitent en nous. Ils sensibilisent, et ainsi mobilisent, à la fois témoins et acteurs essentiels du maintien de la biodiversité... Sylvain Mahuzier.

11/2012

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Photographie

La Pointe Courte

La Pointe. Agnès Varda en a fait un film. Aujourd'hui on parlerait d'un documentaire fiction. A travers le fil conducteur d'une histoire d'amour, elle a voulu montrer ce qui avait fait son bonheur dans ce quartier de Sète. Le succès du film l'a trahie, il a fait de la Pointe Courte une sorte de mythe. Elle qui voulait raconter le quotidien laborieux et les fêtes joyeuses de vrais gens, dans toute leur authenticité, leur sincérité, leur naturel, a été malgré elle à l'origine d'un autre regard sur la Pointe Courte de Sète. On vient maintenant la visiter comme le vestige pittoresque d'une civilisation perdue. Et les vacanciers qui en font le tour en un quart d'heure n'y voient qu'un hameau bordé de barques, parcouru de chats, parsemé de plantes et fleurs, et ponctué de bric-à-brac insolites. Depuis des années, j'ai fait beaucoup de photos de la Pointe, d'abord en noir et blanc, maintenant en couleurs, mais toujours au hasard d'une rencontre, d'une scène, d'un éclairage, d'un ressenti. J'aimerais qu'on y voie, non pas un mythe ni une série de cartes postales, mais juste un des plus beaux quartiers de Sète - et c'est déjà beaucoup - qui vit, qui bouge au rythme de la ville, tout en se préservant, et qui a réussi à conserver ses valeurs, ses habitudes et ses traditions. La modernité, les Pointus s'en sont servis à leur avantage tout en l'empêchant de bouleverser leur vie. Leur solidarité et leur convivialité avaient ému Agnès Varda, elle les a retrouvées intactes plus de cinquante ans après. J'ai eu la chance de me lier avec elle, elle était devenue une vieille dame incroyablement moderne, et elle ne s'y est pas trompée : elle a constaté que si les choses et les gens avaient tout naturellement changé, l'essentiel était resté. Ici, il y a bien sûr les touristes de passage, mais il y a aussi les fidèles, ceux qui sont de Sète ou d'ailleurs, qui y prennent leurs habitudes ou leur inspiration, qui viennent respirer un bol de plaisir de vivre et qui parfois, comme moi s'y installent. Et qu'on ne me dise pas que les Pointus sont fermés aux étrangers, ils adoptent facilement les nouveaux venus, à condition qu'ils soient... adoptables ! Que ces photos où j'essaie de rendre hommage aux couleurs, aux lumières, et à la vie de la Pointe Courte soient aussi un immense remerciement aux Pointus, pour leur accueil et pour les amitiés que j'ai tissées ici, avec eux ou avec des amoureux de ce quartier singulier. Jean-Loup Gautreau

09/2020

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Critique Roman

Les clés de la Terre du Milieu

"Pourquoi faire reparaître en 2022 un livre publié il y a cinquante ans, alors que de nombreux ouvrages ont paru sur l'oeuvre de J. R. R. Tolkien, comme le désormais classique J. R. R. Tolkien, auteur du siècle, de Tom Shippey (Bragelonne, 2016) et le Dictionnaire Tolkien (Bragelonne, 2019) ? En 1972, on ne connaissait d'ailleurs ni Le Silmarillion, publié par Christopher Tolkien en 1977, ni les Contes et légendes inachevés (1980)... et pourtant, Paul Kocher (1907-1998), ancien professeur à Stanford, bon connaisseur des littératures des XVIe-XIXe siècles, nous propose dans ce livre une irremplaçable vue d'ensemble de l'oeuvre telle qu'elle était connue à la fin de la vie de J. R. R. Tolkien (1892-1973). A partir du Seigneur des Anneaux, il livre une interprétation éclairant aussi bien Le Hobbit que des textes moins connus mais fondamentaux, comme l'essai sur le merveilleux et la Fantasy (Du conte de fées), les " contes " Feuille, de Niggle et Smith de Grand Wootton, sans oublier le malicieux Fermier Gilles de Ham, ou encore le saisissant Retour de Beorhtnoth et les textes d'inspiration médiévale (Imram, Le Lai d'Aotrou et Itroun - inédits en français à ce jour), jusqu'au recueil poétique intitulé Les Aventures de Tom Bombadil. Toute la cohérence de l'oeuvre " vivante " de J. R. R. Tolkien apparaît sous la plume de Paul Kocher, qui nous montre qu'elle est traversée par une réflexion sur l'héroïsme et la liberté, l'usage mesuré de la force, sur la faiblesse paradoxale du mal et la fascination du pouvoir - à mille lieues du faux procès de " manichéisme " ; ou encore par un dosage savant entre le merveilleux et le familier qui permet d'entrer dans ce monde inventé ; par une mélancolie visible dans le destin des elfes quittant la Terre du Milieu ; par une méditation sur la vie humaine symbolisée par des peuples aussi semblables et différents que les nains et les elfes, les ents et les hobbits... certaines analyses concernant Aragorn ou Sauron, l'Anneau et la nature du mal n'ont jamais été dépassées mais ont été copiées et répétées maintes fois depuis. De nombreuses hypothèses et intuitions - même si l'auteur de ces lignes ne souscrit pas à l'intégralité des réflexions - se sont révélées justes depuis la parution de ce livre. Ce texte essentiel, qui a d'ailleurs reçu un Mythopoeic Scholarship Award, les lecteurs francophones peuvent aujourd'hui le découvrir dans une édition enfin complète (l'important chapitre 7 ainsi que presque toutes les notes ayant été omis dans l'édition précédente, de 1981), dans une traduction revue par Agnès Marot et complétée par Aurélie Brémont, Vincent Ferré et Pauline Loquin". Vincent Ferré

02/2022

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Art contemporain

Pierrette Bloch. Une collection

Du 13 février au 6 juin 2021 le musée Fabre met à l'honneur trois artistes contemporains dont les oeuvres, toiles et dessins, ont récemment rejoint les collections du musée. Ils sont à découvrir dans trois espaces distincts du parcours permanent Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste. Peintre et sculptrice française. Evoluant depuis les années 1950 vers une pratique abstraite, l'oeuvre de Pierrette Bloch, en dehors de toute catégorie esthétique, joue sur le rythme, l'ambivalence entre le plein et le vide, le contraste entre le noir et le blanc. Subtile, elle se décline par séries, avec une économie de moyens, à partir de la répétition de formes élémentaires – le point, les entrelacs, l'écriture – et de couleurs quasi absentes. Elle éprouve ses premières émotions artistiques en 1939, devant les chefs-d'oeuvre du musée du Prado exposés à Genève. C'est justement en Suisse que, fuyant la France occupée, elle se réfugie avec ses parents en 1940. Elle se plonge dans la lecture, source d'inspiration fondamentale, et assiste à des conférences d'histoire de l'art, notamment celle de René Huyghe sur la ligne, qui la conduit à s'interroger sur les relations qu'entretient le dessin avec le temps et l'écriture. A la fin de la guerre, de retour à Paris, elle suit les cours des peintres Jean Souverbie (1891-1981) et André Lhote (1885-1962) ; en 1949, elle est la première élève d'Henri Goetz (1909-1989), qui délaisse alors le surréalisme au profit de l'abstraction. Elle fait la connaissance de Colette et Pierre Soulages (1919), devenus des amis intimes. Influencées par celui-ci et Nicolas de Staël, ses premières peintures abstraites, à la texture épaisse, sont structurées par un système de grille, caractéristique des oeuvres picturales d'après-guerre. Les années 1950 correspondent au début de sa reconnaissance : elle participe au Salon des réalités nouvelles (1950), dédié à l'abstraction depuis l'après-guerre ; dès l'année suivante ont lieu ses premières expositions personnelles en France et aux Etats Unis, où elle séjourne régulièrement.

02/2021

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Encyclopédies de poche

Blaise Cendrars. L'or d'un poète

«Tout enfant, très souvent, je brûlais dans mon berceau: je prenais feu comme une allumette et il ne restait de moi qu’un petit tas de cendres noires toutes entortillées.» Toute sa vie, celui qui naquit Frédéric Sauser, en Suisse, en 1887, brûlera une énergie inépuisable, pour créer l’une des grandes oeuvres de la littérature du XXe siècle. Enfant fermé, difficile, Freddy Sauser suit ses parents à Naples avant de rentrer en Suisse, où l’école buissonnière et sa passion pour la lecture, de Jules Verne à Tolstoï, de Nerval à erasme font de lui un fort mauvais élève. A seize ans, il quitte sa famille et part pour Moscou. A Saint-Pétersbourg en 1905, il est secrétaire d’un joaillier et se mêle aux milieux révolutionnaires. C’est là que le futur poète commence à écrire. Ce sont des années de formation, marquées par son premier amour, Hélène, qui périra par le feu. A Berne, en 1908, il reprend des études et rencontre Féla Poznanska, l’étudiante polonaise qui deviendra sa femme et la mère de ses trois enfants. Dans la misère, sous les toits, à Paris, à Bruxelles, puis à New York, il travaille à la recherche de son écriture, vivifiée en profondeur par le monde moderne. Il écrit Pâques à New York et invente son nom nouveau: Blaise Cendrars. A Paris en 1912, il rencontre les artistes dont la quête s’apparente à la sienne, poètes comme Apollinaire puis Reverdy ou Soupault, peintres comme Chagall, Léger ou Robert et Sonia Delaunay. Coup de tonnerre dans le ciel de la poésie, il écrit et publie, avec les couleurs de Sonia Delaunay, dans une forme nouvelle et inégalée depuis, le «premier livre simultané»: la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). Eclate la Première Guerre mondiale: engagé volontaire, Cendrars perd sa main droite. Dans l’effervescence du Paris de l’après-guerre, Cendrars est écrivain et poète, critique d’art, éditeur audacieux, assistant metteur en scène avec Abel Gance, réalisateur à Rome, ou encore librettiste de ballets. En 1924, il part pour le Brésil, qui deviendra une de ses sources d’inspiration. Le poète se fait prosateur et de 1925 à 1930 publie ses grands romans: L’Or, Moravagine, Le Plan de l’Aiguille, Dan Yack. Il fait ensuite l’expérience du grand reportage, puis publie trois livres de nouvelles. En juin 1940, désespéré par l’occupation allemande, il s’exile à Aix-en-Provence. Après trois années de silence et de vie contemplative, il reprend la plume, écrit L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel. Terrassé par une attaque d’hémiplégie en 1958, le poète à la main coupée tente encore d’écrire avec sa «main amie» paralysée. Il meurt le 21 janvier 1961.

01/2011

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Littérature française

Le loup des mers. de Jack London

" Loup Larsen est le capitaine du ""Fantôme"" sur lequel il pratique la chasse aux phoques. C'est un homme puissant, brutal. Danois de naissance, il est d'origine modeste, mais a rapidement gravi les échelons, de mousse à capitaine, pour devenir, finalement à 40 ans, propriétaire de son bâtiment. Son équipage, de sacs et de cordes, est composé de brutes, d'ivrognes et de repris de justice qu'aucun marin ""digne de ce nom n'accepterait à son bord. Mais il entretient, grâce à la peur qu'il inspire, un semblant d'ordre à son bord. Il recueille, afin de le sauver de la noyade, Humphrey van Weyden - homme de lettres réputé - qu'il maintient, ensuite, prisonnier à son bord au lieu de le faire porter à la côte ou sur un bâtiment de rencontre. Loup Larsen, même s'il est une brute consommée, a une culture solide, c'est un homme intelligent, de cette sorte d'intelligence brutale et sauvage qui fait de l'homme parfois un prédateur dangereux. Il engage, alors, un jeu pervers et cruel aux dépens d'Humphrey van Weyden, puis d'autres marins qu'il recueille, également à son bord, ainsi que d'une femme Maud Brewster - femme de lettres et poétesse... Jack London, ne s'embarrasse pas de fioritures, il décrit simplement, d'un style plus efficace que jamais, la brutalité, la cruauté qui règne à bord. Pour Larsen le seul droit légitime est celui de la force, le faible a tort du fait même de sa faiblesse et la vie est une chose malpropre sans beauté aucune qui cesse aussi brutalement qu'elle a commencé. Tandis que van Weyden oppose à cet individualisme forcené une conception de solidarité, de fraternité et d'entraide du fort au faible. La lutte entre ces deux hommes est en fait, celle qui oppose ces deux modes de pensée, celle de l'homme civilisé contre la brute survenue du fond des âges luttant pour sa survie. Un récit fort en émotions. Biographie de l'auteurJack London, né John Griffith Chaney le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie, est un écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage. Il a écrit L'Appel de la forêt et plus de cinquante autres nouvelles et romans connus. Il tire aussi de ses lectures et de sa propre vie de misère l'inspiration pour de nombreux ouvrages très engagés et à coloration socialiste, bien que cet aspect-là de son oeuvre soit généralement négligé. Il a été l'un des premiers Américains à faire fortune dans la littérature".

11/2022

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Critique littéraire

Georges Haldas. L'invisible au quotidien

La lecture du dossier " politique " de Georges Haldas conservé aux Archives fédérales à Berne, point de départ de cet ouvrage, a fait ressortir par contraste à l'interlocuteur de ces entretiens la vraie présence de l'écrivain. Les rapports des inspecteurs, plus il s'y plongeait, plus vain, inconsistant, lui apparaissait leur contenu. Les raisons de cette surveillance sur plus d'une quarantaine d'années ne transpiraient jamais dans les documents "officiels", qui les avait commandés, qui les supervisait?, et leur utilisation éventuelle restait inconnue. Seul régnait, reflété dans la première partie de cet ouvrage, état de meurtre, un climat de lourde suspicion à l'endroit de celui qui était considéré comme trop à gauche, donc dangereux, pendant la période de chasse aux sorcières communistes qui avait caractérisé l'après-guerre. Mais comment lui reprocher, sans tomber dans le ridicule, ses déclarations politiques qui encourageaient les hommes à se consacrer à la paix? A travers les propos rapportés par les fonctionnaires scribouillards, apparaissent avant tout les traits d'un personnage enclin à témoigner sa sympathie pour les plus défavorisés. Georges Haldas, en définitive, n'a jamais été un homme d'action mais, tout simplement, "un homme qui écrit", selon l'expression qu'il affectionne. Quelles actions retenir dès lors contre cet être inoffensif ? Par contrecoup, ce fichage absurde conduisit l'interlocuteur insensiblement à se nourrir d'éléments bien plus essentiels, abordés dans ses conversations avec Haldas. Une eau précieuse irrigua soudain le désert des lignes fixées dans les classeurs fédéraux. Elle portait la voix d'un écrivain habité par la graine qui illumine sa vie quotidienne, cherchant à créer un pont entre le dedans et le dehors des êtres rencontrés en transcrivant le plus fidèlement possible leurs résonances en lui. Ainsi se précisa peu à peu son cheminement vers l'écriture, depuis ses premiers balbutiements à la sortie du collège jusqu'à ses formes les plus abouties et qui dessinèrent les contours, sujet de la deuxième partie, état de poésie, auquel lui est indissolublement attachée la fraternité obscure des vivants. Une parole démarquée d'une surveillance policière, libre alors de ses mouvements, se développa, toute d'inspiration, de nature à rendre l'homme plus ouvert à son intériorité, à mille lieues du monde matériel qui écrase notre société assoiffée de biens de consommation. Elle prit son envol dans état de résurrection, troisième et dernière partie, pour devenir nourricière, christique, traduisant les questions fondamentales de la vie, de la mort, etc., et d'où germèrent, bien plus tard, ces entretiens, accompagnés d'extraits de textes souvent inédits, dédiés à tous ceux pour qui l'imprévisible, l'infini, l'invisible gardent un sens. Comme l'écho du miracle que constitue chaque jour pour nous tous le simple fait d'exister, sur cette planète, sans savoir pourquoi.

11/2012

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Egypte

Grande Pyramide K 2019. La construction de la Grande Pyramide et la Nouvelle Histoire de l'Humanité dévoilées. Le grand livre.

Le livre Grande Pyramide K 2019 est une suite détaillée et avec beaucoup d'apports supplémentaires au film Grande Pyramide K 2019. Ce livre aurait pu être intitulé La nouvelle Histoire des Noirs, mais puisque les noirs ont changé le monde à jamais, cela devient la nouvelle histoire de l'Humanité. Fehmi Krasniqi est un blanc d'origine albanaise, naturalisé français. L'histoire des Noirs, depuis quelque 2 000 ans, a été écrite par les Blancs. Est-ce que c'est un énième blanc qui écrit l'histoire des Noirs ? Non. Cette fois-ci c'est différent ! Complétement différent. Fehmi Krasniqi n'a pas pu faire son film et son livre tout seul. Il a été aidé et guidé ! Il a été aidé et guidé par celui que certains appellent Dieu, d'autres, le Grand Créateur, le Grand Architecte, le Créateur de Tout, l'Entité Suprême, Le Maître de l'Univers, et toute une panoplie d'autres noms. Il est venu avertir l'humanité ! L'ignorer serait un manque d'intelligence, une anomalie. Et IL n'aime pas l'anomalie. IL effacera l'anomalie pour tout recommencer à zéro ! Des révélations totalement inédites qui lèvent enfin le voile sur le mystère de la Grande Pyramide de Khéops, de là découlera tout le reste. Ce livre nous oblige à repenser l'Histoire de l'humanité depuis 5 000 ans, autrement. Radicalement autrement ! Le puzzle est maintenant au complet. Beau, solide, comment dirait-on... en béton. Quelle est le but de ce livre ? Le but est simple mais le parcours, lui, est complexe. Le film Grande Pyramide K 2019 vient de la nuit des temps. Il vient en paix. Ce livre et ce film sont dédiés à l'humanité entière afin de s'unir autour de cette pyramide et d'avancer ensemble avec amour, paix et intelligence. Tel est le message. Telle est la mission de cette pyramide : être la source d'inspiration pour relever les défis qui nous attendent. Les défis qui attendent l'humanité entière. La maison croule sous nos yeux puisque les fondations sont mal construites depuis quelques siècles. Il est temps de rebâtir un nouveau foyer avec des fondations solides, en béton. Les fondations sont notre passé. Le passé de l'Egypte. L'humanité n'a pas de choix puisque le choix est binaire. Vrai ou Faux. 0 ou 1. Le premier l'amène nulle part, le deuxième l'amène vers la pérennité. Il est le temps de poser des questions, et des bonnes ! Le passé et le futur nous regardent, les yeux cloués, nous observent, silencieux. Que la paix, l'amour et l'intelligence règnent sur cette unique planète. Fehmi Krasniqi 2022

10/2022

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Décoration

Les Ruelland, céramistes. Edition bilingue français-anglais

Edition bilingue : Français/Anglais - Bilingual edition : English French Il y est présenté l'oeuvre de Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) Ruelland qui ont été céramistes à Paris durant les années 50 et 60 puis aux Angles près d'Avignon où ils ont réalisé des pièces durant les années 70 à 90. Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) Ruelland Dès 1950, avant même de décider de leur union, Jacques Ruelland, alors étudiant en peinture, et Dani Dupin, étudiante en sculpture, tous deux aux Beaux-Arts de Paris, décident d'oeuvrer ensemble à travers un moyen d'expression qui d'emblée semble leur convenir : la céramique. Tout de suite divers partis-pris se dessinent dans la façon dont ils abordent leur art. Sur le plan de la forme, ils veulent créer des volumes dépourvus d'un axe, dont le profil, dessiné d'un seul trait servirait d'inspiration pour la création de pièces, dont le galbe descendant serait toujours un peu différent du galbe montant, de l'effet même du coup de crayon. Sur le plan de la matière, ils désirent travailler sur une base sombre, c'est ainsi qu'ils s'intéressent au résultat qu'apporte la poudre de manganèse incorporée à la terre blanche de Provins qu'ils utilisent. Sur le plan de l'émaillage, ils vont, là encore, être forcés à de nombreux essais puisque les émaux vont réagir de façon bien particulière sur ce nouveau support. C'est la conjonction de toutes ces résolutions qui fera le succès de leur oeuvre dont la palette vibrante restituera tant le dynamisme que l'élan créatif du couple. Leur atelier, situé rue de Buci, leur permet de baigner dans l'univers créatif de Saint-Germain-des-Prés où ils côtoient des artistes de toutes les disciplines, tandis qu'ils exposent à la Galerie du Siècle. Très influencés par l'univers de la danse, où ils ont de nombreux amis, ils créent des familles d'objets, dont la dynamique de groupe, leur permet de transposer un jeu scénographique en proposition plastique. Les Ruelland poursuivent tout au long de leur création parisienne une oeuvre aux coloris éclatants, jusqu'à leur départ, en 1970, pour la région d'Avignon où ils auront deux ateliers pendant vingt ans. L'un, au pied du mont Ventoux, dans lequel ils concevront les formes, l'autre, aux Angles, où ils multiplieront leurs recherches en matière d'émaux. Enfin, la découverte des qualités sonores de leurs formes en balance les conduiront à créer leurs innovantes vasques sonores, d'où s'élèveront des concerts sous les mailloches de Michel Deneuve et Alain Kremski. 288 pages, 564 photos

09/2014

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Beaux arts

Le vent se lève

Consacrée aux relations que l'humanité entretient avec la Terre, cette nouvelle exposition de la collection du MAC VAL rassemble des oeuvres qui traduisent la richesse et les paradoxes de ces liens, composés d'émerveillement, d'amour, de critique scientifique et sociétale, d'espoir et d'aveuglement, d'inspiration et de rêverie... Une histoire de l'art récente et jeune, en réaction aux états du monde par des artistes qui ne peuvent regarder ailleurs, un choix que nous sommes heureuses de défendre. Si ce recueil d'oeuvres illustre plusieurs facettes d'une histoire façonnée par les hommes et dont ils portent la responsabilité, il a pour fil rouge le sujet de la marche et replace l'humain au centre du paysage terrestre, arpenteur de sa vie et acteur de son devenir. Les oeuvres "parlent" ici de la terre et de la complexité de l'action humaine, étrange et ambivalente, autoritaire et désinvolte, nourricière et destructrice, poétique et économique. Alors que chacun sait qu'une autre façon de pratiquer la Terre est nécessaire, la jeune génération reste presque seule à se soulever en faveur d'un ordre nouveau ! Partout apparaissent ces mouvements de contestation et de progrès, pacifiques ou plus violents, insubordonnés à la réalité économique, aux objectifs de croissance, à tout ce que nous savons avec certitude participer à la destruction du vivant, dont nous sommes partie prenante, consciente et meurtrière. Et le musée, quel est son rôle, quel peut être son avenir dans la société ? Il doit se réinventer, remettre en perspective ses missions de conservation, de production, d'accumulation, se penser moins comme un conservatoire que comme un laboratoire, un lieu à parcourir et, surtout, à vivre pour y échanger et questionner avec le public un présent vers lequel les artistes nous conduisent. Pour nous accompagner, nous avons sollicité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin d'élargir cet ouvrage à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 7 mars 2020. Avec les oeuvres de Boris Achour, Dove Allouche, Pierre Ardouvin, Bianca Argimon, Hicham Berrada, Michel Blazy, Christian Boltanski, Véronique Boudier, Charlotte Charbonnel, Ali Cherri, Clément Cogitore, Emile Compard, Franck David, Julien Discrit, David Douard, Jean Dubuffet, Anne-Charlotte Finel, Nicolas Floc'h, Charles Fréger, José Gamarra, Lola Gonzàlez, Dominique Gonzalez-Foerster, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Ange Leccia, Benoît Maire, Pierre Malphettes, Didier Marcel, Angelika Markul, Jean-Charles Masséra, Philippe Mayaux, Bernard Moninot, Roman Moriceau, Jean-Luc Moulène, Tania Mouraud, Jean-Christophe Norman, Gina Pane, Laurent Pernot, Laure Prouvost, Enrique Ramirez, Paul Rebeyrolle, Evariste Richer, Loup Sarion, Bruno Serralongue, Tal-Coat, Stéphane Thidet, Thu Van Tran, Jean Tinguely, Gérard Traquandi, Tatiana Trouvé, Morgane Tschiember, Agnès Varda, Marion Verboom, Virginie Yassef...

06/2020

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Littérature érotique et sentim

Lia et Tay - Tome 1. Laisse-moi t'expliquer

Malgré des passés difficiles, Lia et Tay tentent de se construire un futur heureux. Entre Lia et Tay, il a suffi d'une rencontre organisée par l'oncle Higgins pour que ça devienne une évidence... Une rencontre inespérée entre une fille solitaire et un garçon aux sentiments à fleur de peau, tous deux tourmentés par leur passé. Une rencontre parsemée de non-dits qui testent leur amour autant qu'ils le renforcent. Arriveront-ils à surpasser les obstacles qui se dressent sur leur route ? Sauront-ils mettre le passé de côté pour donner une chance à un futur à deux ? Arriveront-ils à dépasser les non-dits qui les opposent ? Découvrez-le en vous laissant emporter par cette nouvelle saga de romance, pleine d'émotions et de rebondissements ! EXTRAIT Tay lui demande de passer devant, il la suit. Ils regardent les autres danser, quand El Amante de Nicky Jam commence. Folle de joie, elle lui demande de lui accorder cette danse. Il refuse, elle insiste, et fait une petite moue qui le fait changer d'avis. Il ne danse jamais et tout le monde s'étonne de le voir sur la piste, aussi bien, que de bouche à oreille, tout le monde veut assister à ce qu'ils considèrent comme un véritable miracle, puis ils lancent en coeur un "? ooooooouh ? " pour les taquiner. Tay est gêné et Lia sourit. - Ignore-les, lui dit-il. Les autres finissent par se disperser. Tay et Lia dansent. Au fil de la chanson, ils se rapprochent. Elle se met à chanter, faux, fort. La situation fait rire Tay. A la fin de la chanson, Lia demande s'il veut voir un truc sympa, il sourit. Elle lui prend volontairement la main. Le visage de Tay se ferme, il y va sans un mot. Arrivés à l'arrière de la maison, Lia lâche sa main et lève ses mains vers le ciel. - Alors, comment tu trouves cette vue ?? Tay rigole et la regarde. - La vue est canon... Comment tu as connu cet endroit ?? - Hum, un garçon me l'a fait découvrir... Tay sourit, baisse légèrement la tête et la regarde avec un oeil plissé. - Un garçon ?? Vraiment ?? Lia intensifie sa voix et lui fait oui de la tête. - ... Un garçon ? ! Elle fuit son regard un moment, prend une grande inspiration et le regarde à nouveau. - Merci de m'avoir accordé cette danse. A PROPOS DE L'AUTEUR Originaire de l'Ile de la Réunion, Clarisse Hartantyo vit aujourd'hui à Chartres et enseigne l'économie droit dans un lycée professionnel. Elle consacre son temps libre à l'écriture et à sa famille qui sont intrinsèquement liées, ses personnages étant inspirés de son quotidien.

11/2019

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Religion

Le Christ des Evangiles

Peut-être cette introduction doit-elle préciser une distinction que le corps de l'ouvrage considère comme acquise : la distinction entre la compréhension catholique de la Bible et l'apologétique biblique. Il est tout à fait normal que le croyant catholique, en lisant la Bible, s'appuie sur tous les soutiens positifs que lui offre sa foi. Il accepte l'inspiration et l'inerrance de l'Ecriture, telles que l'Eglise les comprend ; il utilise sa connaissance générale de la Révélation chrétienne et, dans l'exégèse de passages particuliers, il est normal qu'il se laisse guider par l'interprétation qu'en ont donnée la tradition catholique et les documents de l'Eglise. Ainsi soutenu, le catholique qui lit le Nouveau Testament y trouve plus que ce qu'y aperçoit un incroyant. Il trouvera dans les Evangiles le récit de l'Incarnation du Fils de Dieu, de sa conception virginale à Nazareth, de sa naissance à Bethléem, au temps de César Auguste. Il verra en Jésus une personne divine, au sens strict et littéral, et il admettra sans difficulté que Jésus a réuni des disciples, les a instruits de ce qui touche au Royaume de Dieu, leur a promis certains pouvoirs à l'intérieur de l'Eglise et a garanti à cette même Eglise l'assistance indéfectible du Saint-Esprit jusqu'à la fin des temps. Le lecteur catholique trouve encore dans le Nouveau Testament la parfaite assurance que le Christ a opéré des miracles nombreux et étonnants, qu'il a institué la Sainte Eucharistie, qu'il a été trahi par l'un des Douze, qu'il a souffert, est mort sur la croix et est ressuscité corporellement d'entre les morts, qu'il est apparu maintes fois à ses disciples, et qu'enfin, après une quarantaine de jours, on l'a vu monter au ciel. Pourquoi le fidèle, à la lecture du Nouveau Testament, éprouverait-il des doutes sur la réalité de ces événements ? La saine érudition biblique n'a jamais contesté ces fondements de la foi catholique. [...] Le catholique ne désire trouver dans les Ecritures aucune autre signification que celle qu'y trouve l'Eglise. Sans s'attendre à des définitions du Magistère sur toute question en discussion, il verra la nécessité d'une certaine direction officielle. Quand les autorités de l'Eglise, qui veillent à protéger les Ecritures de toute déformation, jugent bon de fixer l'interprétation de tel ou tel texte - comme cela se fait assez rarement - le lecteur catholique acceptera ces précisions avec le degré d'assentiment intérieur et extérieur qu'on peut réclamer de lui en chaque cas. En tout cela, il verra non pas un autoritarisme, mais un gracieuse disposition de la Providence pour l'aider à mieux comprendre la Révélation chrétienne.

01/1965

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Droit social européen

Droit européen de la protection sociale. 2e édition

L'action de l'Union européenne dans le domaine de la protection sociale est souvent réduite à la coordination des régimes nationaux de sécurité sociale. Tout en examinant en détail ce système de coordination, l'ouvrage tente d'aller au-delà, en montrant l'influence des politiques de l'Union sur l'organisation et le contenu des systèmes nationaux. Il débute par une présentation du cadre institutionnel à travers les compétences, les sources et les acteurs. Limitées à la coordination, les compétences de l'Union dans le domaine de la protection sociale ont suivi l'extension des compétences sociales jusqu'à permettre le rapprochement des législations nationales sans que, toutefois, celui-ci ne connaisse de véritable concrétisation. Quant aux sources, elles ne se limitent pas au seul droit de l'Union. Il faut aussi compter avec celles du Conseil de l'Europe, riches d'instruments d'harmonisation et de coordination qui ont grandement influencé le droit de l'Union, notamment sur le terrain des droits fondamentaux. La présentation tend à faire ressortir une véritable interaction entre les sources européennes, sans oublier les emprunts à l'OIT. Présentée en détail, notamment à travers les règles de conflits de lois et l'abondante jurisprudence de la Cour de justice, la coordination des régimes nationaux se révèle être un puissant instrument au service du marché intérieur, en particulier de la mobilité des personnes. L'ouvrage insiste sur les effets dans le domaine de la protection sociale, des dynamiques en cours dans la construction européenne telles que la mobilisation des droits fondamentaux et de la citoyenneté européenne au profit des migrants. Il n'élude cependant pas les tensions nées de l'exercice de la libre circulation par les citoyens, qu'il s'agisse du détachement des travailleurs, dont les règles apparaissent comme insuffisantes pour lutter contre le dumping social, ou de la volonté des Etats de préserver leurs ressources budgétaires par la limitation des droits sociaux accordés aux migrants. Cette deuxième édition intègre les dernières évolutions jurisprudentielles et analyse l'impact du socle européen des droits sociaux et les conséquences du Brexit tant à travers l'accord de retrait du 17 octobre 2019 qu'au regard de l'accord de partenariat du 24 décembre 2020. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée au phénomène de convergence des droits nationaux. L'influence des grandes orientations des politiques économiques et de la méthode ouverte de coordination sur les systèmes nationaux de protection sociale contribue incontestablement à une européanisation de la protection sociale d'inspiration libérale. Mais le phénomène de convergence passe aussi par la soumission aux principes de l'Union et en particulier aux exigences d'égalité de traitement et de libre concurrence.

04/2021