Recherche

uriner

Extraits

ActuaLitté

Critique

Guide anachronique de la neige

Cette promenade littéraire est aussi fragile et aussi belle que les premières neiges. Certains chercheurs situent l'origine de leurs découvertes non au coeur de leur spécialité mais dans des moments apparemment anodins, lorsque leur esprit libéré de tout travail de démonstration baisse la garde. De grands scientifiques le disent : si l'on ne perd jamais son temps on n'arrive nulle part. Laissons notre esprit vagabonder pour entrevoir l'ordre sous-jacent de l'univers. Cette promenade littéraire est aussi fragile et aussi belle que les premières neiges. Nous crions : il neige ! il neige ! et tous, philosophes, scientifiques, artistes, alpinistes, promeneurs ou enfants, tous nous tombons sous le charme énigmatique de la neige. Ainsi Jean Malaurie, parmi les Inuits, en relève mille nuances linguistiques (Aoktorunrzeq, la neige tassée, fondue, gelée, là où un chien a dormi ; apinngrauyt, la première neige de l'automne ; qorktas, un trou fait dans la neige par un jet d'urine ; auviq, brique de neige pour faire un igloo ; nargrouti, morceau de neige pour boucher un trou qui goutte dans l'igloo...) Jigoro Kano, lui, inventera le Judo, en observant les roseaux et bambous ployant sans se rompre sous la neige, nous nous émerveillons. Le vénérable archevêque d'Upsala, Olaus Magnus publia en 1555 une oeuvre consacrée à la représentation graphique du cristal de neige. W. A. Bentley, surnommé Snowflake, sera le pionnier de la photographie de flocons. Premier cliché le 15 janvier 1885. Quatre mille cinq cents plaques suivront dont deux mille cinq cents publiées dans Snow Crystals. Pas deux flocons pareils, inimaginable ! (De la même manière, il étudiera les gouttes d'eau, la rosée, les nuages... avant de mourir en 1931 d'une pneumonie contractée après un blizzard.) Où qu'elle tombe, pour le meilleur et pour le pire, la neige, toujours, intensifie les émotions.

11/2023

ActuaLitté

Santé, diététique, beauté

Drogues store. Dictionnaire rock, historique et politique des drogues

Qui sait que la noix de muscade est un hallucinogène puissant ? Que les services secrets américains ont trempé dans le deal d’héroïne pour financer leur guerre secrète au Vietnam ? Que Steve Jobs fut un grand amateur de pétards et d’acide ? Que l’Etat français a vendu de l’opium dans ses colonies pendant des décennies ? Que certains Indiens se shootent à la morsure de serpent ? Cannabis, alcool, cocaïne, caféine, tranquillisants… les drogues font partie de notre quotidien, qu’il s’agisse de nous divertir, de nous abrutir ou de nous guérir. Pourtant, notre connaissance en la matière est proche du néant. La drogue reste un tabou et le silence qui entoure sa consommation encourage clichés et préjugés. Qu’est-ce qu’une drogue ? Qu’est-ce qui différencie une drogue illicite d’une drogue licite ? Pourquoi se drogue-t-on ? Autant de questions auxquelles s’attaque sans angélisme ni catastrophisme ce dictionnaire à la fois drôle et érudit, mêlant petites et grandes histoires. De A comme Abstinence à Z comme Zoo, en passant par Boeing d'Air Cocaïne, Guerres de l’opium, Salles de shoot ou Poppers ou, plus surprenant, Urine, Cucaracha, Herbe du pendu, Mitterrand, Deux feuilles, Café, Pécho… ce dictionnaire rock historique et politique dresse un tableau complet de la planète drogues, aussi bien sous son aspect historique, que scientifique, politique ou philosophique. Après 40 ans d’une guerre mondiale à la drogue qui n’a empêché ni l’envol de la consommation ni la prospérité des mafias, des questions se posent au plus haut niveau. Faut-il considérer les consommateurs de drogues illicites comme des délinquants ? Les enfermer ? Ou les traiter comme des malades que la société doit protéger d’eux- mêmes ? Partout dans le monde, le débat fait rage, dépassant les clivages politiques traditionnels.

03/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Molière

Molière n'a pas laissé de confidences. Pas une lettre, pas un mot. Il a près de quarante ans quand il commence à faire parler de lui. Sa vie et son œuvre font scandale. On l'accuse de ruiner la religion, la famille, la morale. Et d'avoir épousé la fille de sa maîtresse, - sa propre fille... Qui ne se priverait pas de le cocufier abondamment. Ses ennemis forgent sa légende noire, ses amis une légende dorée. Cette biographie les replace enfin dans leur contexte. En les prenant au sérieux, sans les tenir pour vraies, en les présentant au lecteur pour qu'il puisse juger à son tour. A ces légendes, il est temps de substituer l'histoire, retrouvée dans des documents sûrs. On sait maintenant où, quand, comment, avec qui Molière a créé l'Illustre Théâtre, et qu'on l'a jeté en prison. A la sécurité du maître-tapissier Poquelin, il a préféré l'aventure avec la tribu des Béjart. On le retrouve avec eux en province, vivant à l'aise au sein d'une troupe protégée par de grands personnages, qui tirent de leurs fonctions dans les instances régionales des subventions et des facilités pour les comédiens. Conti n'intervient qu'en dernier. Grand succès pour Molière de retour à Paris. Grâce à ses propres pièces, car ses autres créations sont des échecs. Le voilà obligé d'écrire. A la ville, son théâtre devient malgré lui un théâtre comique, un théâtre Molière. A la cour, il invente pour le roi des pièces à grand spectacle. Cela diminue ses recettes, car les rires du parterre, dont les fêtes de la cour le tiennent éloigné, rapportent plus que la faveur d'un roi qui, finalement, privilégiera Lulli et l'opéra contre Molière et ses comédies-ballets. Molière a réussi. Il est riche, fêté, adulé, contesté. IL est malade. Il meurt jeune, quasiment sur la scène. Provocateur, il a suscité les passions. C'est la première idole des temps modernes. Il en a eu la gloire et la fragilité.

07/1998

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Un temps pour aimer, un temps pour haïr

1910-1950 : quarante années qui sont les plus tragiques de la vieille histoire européenne faite de guerres et de convulsions. Il n'aura pas fallu à Jean Ferniot moins de 400 pages pour les évoquer, ici en conteur épique, là sur le mode intimiste. Sous les yeux du lecteur passionné, s'accomplissent les deux conflits majeurs qui ont bouleversé le monde et dont la France, à travers les trois générations présentes dans Un temps pour aimer, un temps pour haïr, est le cœur. Quel livre ! De la France, il raconte l'éruption et l'épanouissement de la modernité dans les mutations qui affectent la société : naissance de l'auto, de l'avion, du téléphone... Un monde meurt, un monde naît, c'est le même et c'est un autre. L'histoire se fait sous nos yeux, à une allure folle, mais pas au point de ruiner le savoir du lecteur, son sentiment du temps qui passe, du temps passé, dont la nostalgie belle baigne tant de pages. Scènes de la vie rurale, scènes de la vie bourgeoise, nous sommes en Bretagne, à Paris, dans le Languedoc, avec la petite noblesse qui s'étiole, le peuple qui souffre - et le milieu cynique des affaires. Roman d'action, roman de mœurs, roman politique, roman de guerre et, comme le titre le suggère si bien, qui emprunte à L'Ecclésiaste, roman d'amours et de haines : en somme, l'homme en son entier. Justement, l'homme. Il s'incarne dans des dizaines et des dizaines de personnages, qui ont l'épaisseur de ceux de Balzac et de Zola. Aubin, le hobereau breton, Gaspard, le patriarche cévenol, Angèle, née victime et que l'amour sauvera, Thaddée, avocat des déshérités, Hervé, dont la guerre a fait un mort-vivant, Anne-Marie, la réprouvée qui se console avec l'argent - et tant d'autres - jusqu'à des assassins : à des degrés si divers, ils sont tous dans nos mémoires à jamais.

06/2003

ActuaLitté

Romans policiers

Assassins sans visages Tome 1 : Trois enquêtes d'Enzo Macleod. Le mort aux quatre tombeaux ; Terreur dans les vignes ; La trace du sang

Lors d'une soirée trop alcoolisée, Enzo MacLeod, ancien légiste de la police écossaise établi en France, fait le pari qu'il saura résoudre sept affaires qui ont mis en échec la fine fleur de la police française. Et même lancé sous l'emprise de la boisson, un pari est un pari, parole d'Ecossais ! Le Mort aux quatre tombeaux La disparition de Jacques Gaillard, conseiller du Premier ministre devenu star de la télévision, n'a jamais été expliquée. En quelques jours, à la surprise générale, MacLeod remonte le fil jusqu'à une malle qui contient, outre un crâne humain, une étrange collection d'objets : une coquille Saint-Jacques, un stéthoscope, un pendentif avec une abeille, une médaille de l'ordre de la Libération. Et si, pour élucider le mystère, il fallait se plonger dans l'histoire de France ? MacLeod décide de relever le défi. Sans imaginer que le tueur puisse s'en prendre à lui. Terreur dans les vignes Gil Petty était un critique redoutable dans le monde des vins. La publication de ses notes de dégustation était un moment redouté, susceptible de ruiner un vigneron, ou de lui apporter la fortune. Il s'intéressait au vignoble de Gaillac lorsqu'il a disparu. Un an après, son cadavre réapparaît, dressé comme un épouvantail dans les vignes. Il semble bien avoir séjourné un moment dans une barrique de rouge... Précédé de sa flatteuse réputation d'enquêteur hors pair, Enzo MacLeod décide de reprendre une enquête restée au point mort. La Trace du sang Alors qu'il vient de se découvrir atteint d'une forme de leucémie foudroyante, MacLeod, l'Ecossais de Cahors, doit repartir en chasse. Son enquête va l'emporter des années en arrière dans un petit village espagnol où une famille britannique séjourne avec ses trois enfants. Tandis que les parents se sont absentés pour dîner, Richard, un garçon de vingt mois disparaît. Peter May déploie tous les arcanes d'une intrigue pleine de suspense pour le troisième opus de sa série française.

10/2023

ActuaLitté

Chiens

Le flair du chien

Pour un chien, l'air frais n'existe pas. Chaque bouffée d'air est chargée d'informations. Le monde des chiens est un monde d'odeurs. Alexandra Horowitz, chercheuse dans le domaine de la cognition canine, nous emmène à la découverte de l'univers olfactif des chiens. Accompagnée de ses deux fidèles compagnons à quatre pattes, Finnegan et Upton, Horowitz remonte la piste des odeurs. Au travers de rencontres, d'expériences - parfois des plus incongrues - et d'observations, l'auteure entreprend un voyage, personnel et scientifique, permettant de comprendre les incroyables capacités olfactives des chiens et leurs fonctions. Des séances de flairages dans les rues de New York, aux descriptions anatomiques de l'appareil olfactif des chiens, le lecteur est entraîné par l'enthousiasme, l'humour, l'érudition et la curiosité de l'auteure ! Ce livre est aussi une invitation à renouer avec notre odorat humain, un sens trop délaissé et pourtant fascinant ! Critiques : " Fascinant. . . Horowitz combine l'expertise scientifique avec un style d'écriture facile et dynamique" - The New York Times Book Review " Je ne sais pas exactement si ce livre m'a donné envie d'acheter un chien ou de me transformer en chien, mais je sais que c'était magique " - Maria Konnikova " Horowitz est une journaliste d'investigation compétente qui emmène les lecteurs dans des mondes inconnus, partage ses expériences, pose des questions pointues et fait vivre ces mondes " - Kirkus Review " Pourquoi Alexandra Horowitz, professeure et adulte raisonnablement saine d'esprit, s'est-elle retrouvée à genoux sur un trottoir de New York, en train de renifler la clôture métallique cerclant un arbre à la recherche de traces d'urine de chien ? Elle essayait d'explorer le monde comme le font les chiens. . . Heureusement pour Horowitz et ses lecteurs, accepter d'avoir l'air un peu ridicule est un grand atout pour ceux qui possèdent des chiens et ceux qui écrivent sur eux " - Boston Globe

06/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire de Saint-Pétersbourg

Dès sa fondation, en 1703, Saint-Pétersbourg engendra des mythes tenaces. Pour la construire, Pierre le Grand mobilisa des dizaines de milliers d'ouvriers, dont beaucoup moururent, d'où la légende d'une ville édifiée sur des ossements. En moins de dix ans, à coup d'oukazes et de déplacements de population, le tsar fit surgir une ville qui devait surpasser toutes les capitales d'Europe. Bâtie sur le principe de la perspective " régulière ", elle serait un modèle d'ordre et de raison, le phare de l'Empire russe, une ouverture sur l'Europe. Les héritières du tsar, Elisabeth et surtout la Grande Catherine, reprirent l'ambitieux dessein de Pierre. Sous la houlette de Rastrelli, l'inventeur du baroque russe, palais et églises se multiplient. La cour de Pétersbourg vit alors au rythme des bals masqués et des feux d'artifice, et leur magnificence fait dire aux étrangers que les impératrices, à l'instar de Louis XIV, veulent ruiner la haute noblesse. S'affirmant digne héritière du tsar fondateur, Catherine érige la célèbre statue de Pierre le Grand. A la fois Auguste et Mécène, elle transpose les rêves d'architecture néoclassique de l'Occident, couvre la capitale de colonnades et fait construire l'Ermitage où elle réunit ses collections de peinture. Au XIXe siècle, salons littéraires, cabinets de lecture, spectacles font de Pétersbourg une grande capitale européenne. La cité est en même temps le centre d'un Etat en pleine expansion, qui s'affiche à l'occasion des parades militaires de Nicolas Ier et dont le dynamisme surprend les étrangers. A la fin du siècle, la révolution industrielle bouleverse le visage de Pétersbourg alors même que la société russe s'y enracine. La ville semble cependant marquée par la malédiction originelle qui, de Pouchkine à Dostoïevski, imprègne toute la littérature et que viennent illustrer des événement tragiques : l'inondation de 1824, l'assassinat d'Alexandre II, le Dimanche rouge de 1905. En 1914, Saint-Pétersbourg perd son nom : après la Révolution de 1917, elle cède à Moscou son statut de capitale, avant d'entrer dans l'ère soviétique.

05/1996

ActuaLitté

Littérature étrangère

La valse de Valeyri. Histoires enchevêtrées

La valse de Valeyri se lit comme un roman polyphonique. Seize destins sont évoqués en autant de chapitres, dans une parfaite unité de temps et de lieu : nous sommes à Valeyri, un village de pêcheurs islandais, pendant un après-midi de la Saint-Jean. La petite commune de mille âmes se prépare pour le grand concert de la chorale dirigée par Kata, et à l'heure où cette jeune musicienne slovaque traverse le village à vélo pour se rendre à la salle des fêtes, chacun des protoganistes du livre se laisse aller à ses pensées. Kalli, qui sera le soliste de la chorale, se repose au milieu de son atelier rempli d'un fatras qui lui semble représentatif de sa vie ; c'est lui qui avait arraché Kata à une boîte de strip-tease de la capitale où elle avait atterri après avoir été enlevée de son pays. Le pasteur du village a joué au poker en ligne toute la nuit, il sort une autre bière du frigo et s'apprête à se faire passer pour malade afin de ne pas avoir à assister au concert. Au même moment, deux couples amis prennent une collation et se souviennent de la crise de 2008 qui a failli les ruiner, mais aussi des mensonges et des infidélités de chacun. Un homme d'une soixantaine d'années qui est venu de Reykjavik pour vivre à Valeyri, le village de ses ancêtres, repense à sa vie d'avant, marquée par sa riche carrière de publicitaire. Le vieux Lalli, qui a perdu le sens de l'orientation, se remémore le moment où il avait choisi d'avouer à son épouse mourante son amour pour une autre femme... Chacun se souvient de ses blessures ou de ses espoirs - déçus, la plupart du temps -, et chaque évocation contribue à faire surgir sous la plume du narrateur toute une communauté d'hommes et de femmes terriblement humains dans l'Islande d'aujourd'hui. Dans une ronde narrative parfaitement maîtrisée, d'une grande poésie, Gudmundur Andri Thorsson parvient à nous parler des petites et des grandes choses qui font nos vies, de ce qui s'enfuit, et de ce qui reste.

05/2016

ActuaLitté

questions militaires

Le Führer et le Duce. Volume 2, L'Axe imaginaire : une guerre ni préparée ni dirigée

En 1941, Pierre Drieu La Rochelle vante les mérites de l'homme dur, forgé par la nouvelle guerre. C'est l'être "qui rêve de donner au monde une discipline physique... un homme qui ne croit pas aux doctrines. Un homme qui ne croit que dans les actes et qui enchaîne ses actes selon un rythme très sommaire". Le refus de toute doctrine permet de comprendre pourquoi Pierre Drieu La Rochelle ne fut jamais un national socialiste. Mais il s'illusionnait beaucoup s'il croyait aux vertus guerrières du fasciste. Lorsqu'en juin 1940, perdant tout bon sens, le Duce cède à la tentation d'un gain territorial qu'il espère facile, il ignore qu'il va ruiner son régime et sa réputation d'homme d'Etat, en plus de faire le malheur de la Nation italienne. Rien n'est prêt pour une guerre longue et très rude, une guerre à l'européenne. L'Italie fasciste ne possède ni le matériel moderne en abondance, ni un corps d'officiers combatifs. De 1940 à 1943, le soldat italien se montrera endurant et discipliné, comme lors de la Grande Guerre, mais totalement inapte à la guerre cruelle et totale. Trahi par son roi, par une majorité de généraux et d'amiraux, la nation ne se mobilisera guère, en 1943-45, pour défendre la patrie face à des envahisseurs capitalistes qu'elle espère riches et généreux. Elle subira, vingt-deux mois durant, une guerre dévastatrice, épicée de bombardements dépourvus d'intérêt militaire, de viols de masse et de pillages. Enfin, elle connaîtra l'ignoble réalité du cycle attentats terroristes-répression vengeresse, pour le seul bénéfice du parti stalinien. Le Fascisme et son Duce déclineront tristement, tandis que se multiplieront les souffrances du peuple. Toutefois, la Nation italienne, modernisée & dynamisée durant les années 1925-39, donnera le meilleur d'elle même durant la seconde moitié du siècle, celle du "miracle italien" . Les miracles n'existent que dans l'imagination des simples en esprit. Tout progrès économique et social provient toujours de beaucoup de travail, d'énergie et d'enthousiasme, soit la leçon donnée par Mussolini à son peuple... c'est la définition même du populisme !

02/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le chemin d'Izarra

En 1944, à la libération de Bayonne, Zeta, 18 ans, fille de chocolatiers, est tondue en place publique. Manex Irribarne, collaborateur et trafiquant au marché noir, résistant de la dernière heure, excite la foule dans ce sens. Puis il assassine les parents de la jeune fille pour les voler. Mais Zeta le surprend et lui fait signer des aveux. Quelques années plus tard, Manex récupère ces aveux et s'efforce de ruiner Zeta, qui entre-temps a repris et développé la chocolaterie familiale. Par peur, elle prend la fuite avec sa fille, Mayalen, et s'installe sous un faux nom à Pampelune. L'Espagne est encore sous la coupe de Franco. Tandis que ses entreprises criminelles prospèrent des deux côtés de la frontière, Manex rencontre une riche industrielle et l'épouse. Ils ont une fille, Bidane. Mayalen et Bidane font connaissance à Pampelune et deviennent amies. Lorsque, à sa mort, Zeta dévoile son passé à sa fille, celle-ci n'aura de cesse de se venger de Manex ; elle y parviendra par l'intermédiaire d'un groupuscule de l'ETA avant de s'enfuir en exil. Puis, à la mort de Franco, en 1975, elle rentrera en Espagne et se fera violer à Biarritz par le fiancé de Bidane, la veille de leur mariage. Conçus quasiment la même nuit, naissent alors Jakes, le fils de Mayalen, et Jakine, la fille de Bidane. De nos jours, Jakes et Jakine marchent sur le chemin de Compostelle, mais pas dans le même sens : lui, parti de Bayonne, se rend à Saint-Jacques pour expier une humiliation vécue par sa mère jadis ; elle a pris la route pour moderniser le chemin séculaire, développer un chaîne d'hôtels et de restaurants. Ils vont se croiser à Ostabat, et tomber amoureux alors qu'un crime est commis au refuge où ils dorment. Quand on retrouve leur ADN sur le corps de la victime, ils ne comprennent pas, se savent innocents et prennent la fuite. Commence alors une grande traque. Quel lien secret peut unir deux familles issues d'horizons aussi éloignés ?

06/2015

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Le troisième chimpanzé. Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain

La chose est désormais connue de tous : l'homme, partageant plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun, représente, dans le monde animal, le troisième chimpanzé. On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce chimpanzé - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, comme on le dit trop souvent (station debout, grossissement du cerveau), mais également comportementale : le cycle vital de l'homme se particularise par le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause. Autant de traits qui soulèvent le problème de l'éventuelle présence de précurseurs dans le monde animal, et du stade auquel le troisième chimpanzé fit le saut quantique en matière de réussite évolutive - non pas avec l'apparition de l'outil de pierre, voilà deux millions et demi d'années, mais avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans. Alors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - à commencer par son aptitude unique à détruire massivement son genre (c'est la soudaine disparition des Néandertaliens après l'arrivée de Cro-Magnon, première destruction massive de l'histoire de l'homme) et sa capacité, manifestée elle aussi dès l'époque préhistorique, à détruire les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. L'expansion géographique de l'espèce s'accompagne toujours de l'éradication de grands mammifères ; de Pétra à l'île de Pâques, de Mycènes au Chaco Canyon, le déclin des civilisations est rythmé par la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols. Génocide et holocauste écologique - ces deux caractéristiques de l'homme que décuple potentiellement aujourd'hui la technologie - posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution. Telle est l'ampleur de la perspective que Jared Diamond ouvre, avec une impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans cet ouvrage sans égal.

11/2000

ActuaLitté

Guides des vins, dégustation

Le guide des meilleurs vins de France. Edition 2023

Le Guide des meilleurs vins de France 2023, référence des amateurs et des professionnels, depuis 24 ans est l'outil indispensable pour constituer sa cave, dénicher des pépites et acheter en toute confiance ! La 28ème édition du Guide des meilleurs vins de France 2023, référence des amateurs et des professionnels, est l'outil indispensable pour constituer sa cave, dénicher des pépites et acheter en toute confiance. La Revue du Vin de France et ses onze experts signent l'incontesté N°1 des guides d'auteurs depuis 1996 consacré au vin et proposent un millésime très enrichi. Une sélection de 3200 vins bio et biodynamiques, des centaines de belles bouteilles à petits prix, toujours plus de découvertes et l'arrivée d'une quatrième étoile très disputée ! L'édition 2023 du fameux "guide vert" de La Revue du vin de France, l'outil de référence pour bien choisir les meilleurs vins, est riche de nouveautés. Les auteurs, tous des professionnels réputés, goûtent près de 50 000 vins par an, ils ont retenu et commentent ici les 7000 meilleurs, issus de 1200 domaines sélectionnés dans toutes les régions de France. Les nouveautés cette année : 3200 vins bio et biodynamiques distingués, un record et un hommage à la révolution verte qui fait bouger le monde du vin. Plus de 800 vins d'auteurs à moins de 15 euros : on peut encore boire bon sans se ruiner. L'apparition d'une quatrième étoile pour distinguer la crème de la crème... Quoi d'autre ? Toujours plus de découvertes, des " caves idéales " en fonction de votre budget, un large choix d'accords mets & vins originaux et faciles à réaliser, la liste des millésimes à boire ou à garder région par région, les vignerons à suivre. Les prix et les adresses, les cartes des vignobles mises à jour, les restaurants, bars à vins, chambres d'hôtes, cavistes à suivre, les meilleurs cavistes et les sites de vente en ligne les plus pointus : rien d'important n'échappe au lecteur du " guide vert ". Avec cet engagement : tous les vins sont dégustés en toute indépendance et sans contrepartie commerciale

09/2022

ActuaLitté

Romans d'espionnage

L’agent 022. L’espion britannique Bill

La troisième aventure d'un homme déterminé à aller au bout de sa vocation d'espion sans en avoir le gabarit... De nature chétive, doté d'un timbre vocal équivoque, mais espiègle et n'ayant pas froid aux yeux, Bill va se trouver confronté à l'élite des agents britanniques, sans en avoir été informé, la confrontation ayant été organisée entre les entités MI5 et MI6 du Royaume-Uni. Le but avoué est de mettre le jeune homme face à son désir d'être un véritable espion, et de le pousser à faire ses preuves sans le savoir, face au redoutable agent 022. Pour ce faire, il doit suivre les directives qui lui sont données par le MI5, tout comme au véritable agent du MI6 : neutraliser une organisation qui a failli ruiner la Grande-Bretagne, en tentant de lui subtiliser son or pour le remplacer par celui de contrebande. Après l'échec sur son propre territoire, les Britanniques savent que la menace vient d'un groupe installé en Egypte, dont l'homme fort, riche et puissant, a pour objectif de faire vaciller l'économie mondiale, en s'emparant du stock d'or des pays occidentaux. Cependant, la tâche est compliquée, d'autant plus qu'un espion repenti livre les hommes de terrain de toutes les agences de contre-espionnage, aux malfaiteurs les plus fortunés, afin qu'ils s'en débarrassent pour éviter de contrecarrer leurs plans. La mission sur place débute mal, le premier agent est neutralisé, et la couverture de l'agent 022 est mise à mal. Bill lui, qui dispose à nouveau d'un autre véhicule prêté par la CIA pour services rendus récemment, mais d'aucune autre logistique de la part du MI5, va tenter de comprendre son rôle dans ce dossier, en devinant, au fur et à mesure de sa progression, qu'il n'est pas le seul sur cette affaire. Il se retrouve ainsi confronté à l'agent officiel du MI6, et doit composer avec, afin de neutraliser l'organisation terroriste, et de mener à bien cette mission, avec les dangers que cela implique.

05/2021

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Aux origines de l'environnement

Le Petit Prince nous avait prévenus : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour nos yeux. » Dans son acception la plus large, l’environnement représente en effet tout ce qui nous entoure. Les éléments et les paysages, les animaux, les micro-organismes et nos alter ego. Tous devenus invisibles à force d’être là ; invisibles, et pourtant essentiels à notre existence.Depuis un siècle, la perception individuelle et collective de notre environnement est passée d’une approche locale à une vision planétaire, confirmée par les clichés de la Terre que nous envoient les satellites. Ainsi l’environnement est-il aujourd’hui perçu à la fois comme un droit (mais aussi un devoir vis-à-vis des générations futures), un territoire à ménager, voire à restaurer, un capital-nature à faire fructifier sans le ruiner.Voilà pourquoi il faut sans doute parler non pas de l’environnement mais des environnements. C’est l’approche de ce livre, qui se penche par exemple sur les interactions qui existent entre les gènes et leurs multiples niveaux d’environnement, entre les différentes espèces qui constituent la microfaune du sol ou encore entre les virus, les bactéries et les hommes. Sont sollicités ici non seulement des systématiciens – pour débusquer l’arbre dans la forêt du vivant –, mais aussi des écologues, des biologistes évolutionnistes et des anthropologues, des philosophes et des géochimistes, des généticiens et des économistes, qui, tous, aident à comprendre la trame complexe de ce « tissu planétaire ».Un environnement dont l’être humain n’est évidemment pas absent. La sédentarisation d’Homo sapiens, sa croissance démographique et son incroyable expansion ont, pour partie, contribué à fragiliser ce tissu qui l’entoure. Or « ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil », rappelait Sitting Bull dans sa Lettre au président des États-Unis en 1886, ajoutant : « Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même. » Dans la lignée des précédents ouvrages de la collection, Aux origines de l’environnement a pour ambition de relier, voire de renouer, un à un, tous ces fils.

09/2010

ActuaLitté

Littérature française

Le temps des livres est passé

Depuis sa création au mois de mars 2004, le blog Stalker sous-titré Dissection du cadavre de la littérature a acquis une réelle audience en raison de l'exigence des travaux qui y sont publiés, point tous de l'auteur d'ailleurs, mais aussi du ton polémique de certains des articles qui y paraissent. Cette zone où les belles découvertes et les grandes surprises abondent tout autant que les dangers est devenue au fil des ans et d'un travail acharné une espèce de bibliothèque de survie désormais labyrinthique, un espace de parole qui rappelle une évidence aujourd'hui cruellement moquée : nul ne devrait écrire pour rire. Nous pourrions même prétendre de façon ironique, bien évidemment contre la réalité qui s'étale de façon quotidienne sous nos yeux, que nul ne devrait écrire qui ne sait écrire. Le livre présent ne comporte cependant aucun de ces textes au ton virulent et qui osent ruiner les assurances si comiquement prétentieuses de tant de nos écrivants - bien davantage qu'écrivains - contemporains, relayés par des pseudo-critiques ne sachant plus rien faire d'autre que recopier de creuses fadaises journalistiques appelées "argumentaires" et autres "éléments de langage" qui mériteraient bien davantage d'être qualifiés de langages rudimentaires. C'est la raison pour laquelle cet ouvrage ne regroupe que les textes que nous pourrions dire de pure célébration, même si, bien sûr, l'exigence critique n'est jamais mise de côté, puisque s'y trouvent des analyses sur les oeuvres pour le moins aussi variées que profondes de Malcolm Lowry, Ernesto Sabato, Joseph Conrad, W. G. Sebald, William Faulkner, László Krasznahorkai et bien d'autres encore, oeuvres remarquables qui toutes tournent autour de ce que José Bergamín appela le monstre du romanesque, sans toutefois jamais devoir tomber dans sa gueule menaçante. En somme, Le temps des livres est passé se veut une illustration, sombre peut-être mais point complètement désespérée, de la mission que Sainte-Beuve assigna aux critiques littéraires consistant à faire l'office de la vigie, et notre cri de découverte sera lui aussi toujours mêlé d'émotion et de joie.

10/2018

ActuaLitté

Empire

Les erreurs stratégiques de Napoléon

Tout le monde le sait, le sort de l'Empire français a été scellé en Espagne et en Russie où l'armée impériale a perdu respectivement trois cent mille et un demi-million de soldats. Sans ignorer ces désastres, cet ouvrage cherche plutôt à expliquer pourquoi l'Empereur n'a pas gagné cette guerre qui n'est pas uniquement la lutte d'une Europe coalisée contre un empire hégémonique, mais aussi un affrontement entre de multiples impérialismes. Cette guerre, l'Empereur pouvait donc la gagner en dehors des champs de bataille en se cherchant des alliés à Vienne, à Varsovie, à Stockholm, à Constantinople et à Madrid. Il pouvait enfin triompher de l'Angleterre en Méditerranée et dans la Baltique, à condition de prendre son temps et de rester sur terre en visant Gibraltar, Messine, le Sund et le Grand Belt. Il n'aurait certes pas vaincu la perfide Albion, mais il aurait obtenu une paix et réussi dans son projet impérial. L'histoire a été autre. L'Empereur a perdu la guerre contre l'Angleterre à cause d'une ambition démesurée lui faisant rechercher une victoire totale : il a d'abord voulu envahir ce pays, puis le ruiner par le blocus continental et enfin lui disputer la maîtrise des mers. Non seulement, il s'en allait combattre l'ennemi sur son propre terrain, mais il lui fallait encore que la victoire soit pour le lendemain. Il n'était donc pas le stratège capable de penser et gagner un conflit commençant en 1793 et se terminant en 1815. L'Empereur est en guerre contre l'Angleterre, mais sur le continent il se considère comme le bâtisseur d'un empire. Cependant, aveugle aux intérêts et aux sentiments d'autrui, son projet impérial vexe toute l'Europe et plus particulièrement l'Allemagne. C'est donc dans ce pays, en 1813, et non en Russie ou en Espagne, que l'impopularité de l'Empire provoque irrémédiablement sa chute. Enfin, l'Empereur ne cherche pas la guerre contre l'Autriche, la Prusse ou la Russie. Il est donc vaincu par ces pays parce que son action n'a pas été pensée en fonction des besoins d'une guerre contre ces autres impérialismes.

10/2022

ActuaLitté

Roman d'amour, roman sentiment

Mariage sous les flocons

Epouser celui qu'elle aime le jour de Noël, Rosie ne pouvait pas rêver plus romantique ! Sauf que sa famille ne partage pas son enthousiasme... Maggie est sous le choc. Sa fille cadette a décidé de se marier pour Noël ! A vingt-deux ans, est-on vraiment prêt à s'engager pour la vie ? C'est ce qu'elle-même a fait avec Nick mais, justement, voilà des mois qu'ils sont secrètement séparés. Pour éviter que la nouvelle se répande, Maggie va faire de son mieux pour donner le change. Même si retrouver Nick risque de la perturber plus que de raison... Katie n'a aucune envie de traverser l'Atlantique pour jouer les témoins au mariage de sa soeur. Pourtant, elle n'a pas le choix : elle doit ouvrir les yeux de sa petite soeur avant qu'il ne soit trop tard. Le grand amour, ça n'existe pas, et elle compte bien le lui prouver. Il faudrait juste que Jordan, le témoin du marié, arrête de ruiner tous ses plans. A mesure que son mariage approche, Rosie est de plus en plus stressée. Impatience ou nervosité ? Alors que les invités arrivent et que la réalité la rattrape, elle ne peut plus ignorer la question qui l'obsède depuis qu'elle a fait son annonce à sa famille : fait-elle l'erreur de sa vie en se mariant à un homme qu'elle ne connaît que depuis quelques semaines ? "Des quiproquos, des personnages attachants et une bonne dose d'humour... C'est la lecture idéale pour les fêtes ! " Le Journal des Femmes "Un roman pétillant qui traite avec délicatesse de la difficulté de faire des choix et nous rappelle que Noël est une période propice aux petits et grands miracles". Au Féminin "Un roman doux, drôle aux personnages attachants qui met du baume au coeur". Serieously A propos de l'autrice Autrice fréquemment citée par USA Today, la Londonienne Sarah Morgan a conquis ses nombreux fans grâce à ses histoires finement tissées d'humour et d'émotion intemporelle. Elle a vendu plus de 18 millions de livres à travers le monde. Enfant, Sarah rêvait de devenir écrivain et, bien qu'elle ait pris des détours avant d'y parvenir, elle vit à présent son rêve.

10/2021

ActuaLitté

Science-fiction

Asylie, la Cruelle. Pirate et Vampire

A l'origine, j'ai été conçue pour dispenser du plaisir, pourtant celle que j'ai surnommée Kitty est terrorisée. Qui ne le serait pas ? Je lui ai promis de croquer son coeur juteux. Que voulez-vous ? je suis une Shamblô assoiffée de sang. Il est dans ma nature de vampire de me nourrir du liquide délicieux, si chaud, si goûteux et si suave de mes proies. Mais avant, ce qu'elle subira me permettra aussi de déguster ses émotions. Plaisir dont le nom n'a pas été inventé ou douleur fulgurante innomée, les deux me satisfont. Selon mes précieuses envies, elle bénéficiera tant de mes sévices que de mes douces attentions. Avant, pour bien la savourer, je dois la préparer à mon goût, elle n'en sera que plus savoureuse. Je suis une raffinée et non un monstre. Je ne force jamais ma victime. Je souhaite qu'elle se donne, qu'elle s'offre pour mieux pouvoir la déguster lentement. J'en ai déjà le sang qui me monte à la bouche... Afin de mieux la séduire, je lui narre ma vie de pirate. Conçue aussi comme une arme de guerre par Lilith la Maudite, j'ai reçu pour mission de combattre sur mer comme sur terre, les Shylocks qui menaçaient d'anéantir le royaume de Titan. Plus tard, j'ai participé à la guerre de succession de l'empire Mu. Puis, j'ai anéanti sur mer les Hordes Mardokhans. Ma dernière mission d'importance : ruiner l'Empire de Charles Quint. Mon ultime action d'éclat : la prise et le sac de Veracruz. Des exactions, j'en ai commis, mais qu'y puis-je, c'est ma nature. Certains nous considèrent mes semblables et moi, comme des monstres de cruauté et de perversité. Ils souhaiteraient nous voir disparaître de la surface du monde. Ils nous tendirent des pièges ignobles pour nous anéantir et nous firent des procès insensés. En vain. Nous avons passé les siècles et les millénaires et nous sommes toujours là. Cela ne m'écartera en aucune manière de ce pourquoi je suis ici : Croquer le coeur de Kitty. Peu m'importe ses suppliques et ses efforts pathétiques, afin d'échapper à mes crocs. Je n'éprouve aucune pitié, non vraiment aucune, car je suis une Shamblô. Je sens que je vais me régaler.

11/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1908-1953. "Braises ardentes, semences de feu"

De 1908, année de la " conversion " de Louis Massignon (1883-1962), à 1953, deux ans avant la mort de Paul Claudel (1868-1955), les deux hommes ont échangé une belle et profonde correspondance, qui touche aux choses essentielles de l'esprit, du coeur et de l'âme, pour l'un comme pour l'autre indissociables. Une partie de ces lettres, celles de la première période (1908-1915) avait déjà été publiée en 1973. Il était cependant regrettable de voir cette correspondance arbitrairement interrompue, et, de surcroît, amputée, du fait de nombreuses coupures, de son intérêt intime et puissamment spirituel. Toutes les lettres retrouvées sont ici restituées dans leur intégralité, mettant au jour la " passion " intérieure de Massignon, être calciné, et la sagesse parfois quelque peu interloquée de son aîné, toujours patiente et compatissante, sauf quand le poison de la politique vint, dans les derniers temps, gravement affecter sans pourtant la ruiner une amitié fondée sur une confiance absolue et de douloureuses confidences. Mais même la politique est ici, à sa manière, une sphère du spirituel. Le face-à-face épistolaire de Claudel et Massignon, c'est aussi celui du poète et de l'érudit, le premier cherchant à s'instruire dans le domaine de l'orientalisme, le second lui livrant, pêle-mêle mais dans une étonnante cohérence intérieure, le résultat de ses recherches, ses méditations, ses innombrables pérégrinations savantes qui étaient autant de pèlerinages, ses lieux de prédilection et tout le réseau des " intersignes " qui assurent l'unité de ces curieuses expériences. Ils se rencontrent dans l'acceptation commune d'une vie réglée par la prière, la liturgie, la direction et les exercices spirituels ; la " coopérative de prières " fondée par Claudel, et qui trouvera une prolongation spécifique dans la " Badaliya " de Massignon, les réunit autour de la haute figure sacerdotale de l'abbé Fontaine, qui fut le dernier confesseur de Huysmans. Une commune piété mariale nourrit leurs échanges, mais aussi leurs oeuvres et le subtil système analogique qui les régit. Enfin, nous assistons ici au dialogue de deux vrais écrivains, dont l'un n'a plus à faire ses preuves, tandis que l'autre s'impose par la densité elliptique et l'étrangeté rythmique d'une phrase poreuse à l'influence d'une longue familiarité avec le " lyrisme saccadé, condensé, disruptif " des langues sémitiques, et surtout de l'arabe.

03/2012

ActuaLitté

Histoire de France

Guerre et "Guerre" d'Algérie. Notes de guerre d'un Maquisard Algérien et Souvenirs de "guerre" d'un Appelé, Réflexions sur ce passé et ses conséquences sur l'actualité

D'UN INSOUMIS : " J'ai été emprisonné pour insoumission et Georges est allé en Algérie comme l'immense majorité des jeunes de notre génération. Au début de l'été 2001, il me fit part de son intention de porter à la connaissance publique les carnets de route d'un combattant de l'ALN et de tenter de retrouver leur auteur. Avec une fidélité de bénédictin, il a transcrit ces carnets, tout en les commentant. C'est un travail de mémoire ; à ma connaissance, un des très rares à donner directement accès à la parole d'un maquisard algérien. Ces carnets témoignent d'un jeune homme, père de famille, possédant une maîtrise parfaite de l'orthographe et qui, manifestement, ne rêvait que d'une chose : que soit reconnue la dignité de son pays. La relation que Georges établit à travers ce qu'il nomme les " pauses " des carnets m'a renvoyé à ma propre mémoire, lorsque j'étais infirmier parachutiste. Durant mes pérégrinations à Pau, Toul, Mourmelon puis à la prison militaire de Metz, j'ai entendu bien des confessions, bien des récits à faire frémir mais aujourd'hui la " france " a amnistié et Monsieur Aussaresses revendique le droit à la torture. Dans les années 1963-1964, j'eus la chance de travailler en Algérie, dans le cadre de la réforme agraire, avec une équipe de dix anciens maquisards dont l'un d'eux avait survécu à la célèbre opération " Jumelle ", terré dans un trou pendant dix jours, en buvant son urine. C'est en souvenir de tels témoignages, restés ignorés, que j'ai accepté la proposition de Georges d'écrire la IVe de couverture de son livre. Comme je lui faisais remarquer qu'il pourrait trouver une personnalité plus en vue pour aider au renom de Guerre et " Guerre " d'Algérie, il me répondit qu'il préférait l'avis d'un insoumis. Ainsi à la dernière page du livre de Georges se côtoient, par-delà leurs différences, l'Appelé, le Maquisard et l'insoumis. Hier, 1954-1962 : maintien de l'ordre en Algérie. Aujourd'hui : maintien de l'ordre en Palestine. En pensant au refus de quatre cents militaires israéliens d'y participer (lettre publiée par le journal HAARETZ du 1er avril 2002 et LE MONDE du 5 avril 2002), j'ai apprécié le commentaire de Georges citant Prévert : " Quelle connerie, la guerre ". Celle des puissants ; les autres, telle la lutte pour l'indépendance de l'Algérie ou d'un état palestinien, étant le combat légitime des " Fells ", des " Rebelles ", des " Hors-la-loi " et des Insoumis. " Pierre Boisgontier, Chercheur universitaire à la retraite. Appelé de la 59 ²/a qui déposa l'uniforme après avoir eu connaissance du rôle que l'Armée faisait tenir à des infirmiers dans la réanimation de prisonniers torturés.

05/2002

ActuaLitté

Critique

Au Grand Miroir

Le titre fait référence à la chambre 39 de l'hôtel du Grand Miroir, dans la rue de la Montagne, à Bruxelles, que Baudelaire occupa à la toute fin de sa vie, de juillet 1864 à juillet 1866. Car ce à quoi Gilles Ortlieb a souhaité se confronter en écrivant cet essai, c'est à l'énigme que pose la vision d'un poète non pas dépossédé tout à fait de ses propres res- sources d'imagination, mais sous l'emprise de deux aspirations contra- dictoires : la fuite (de Paris, du travail, de soi) et la recherche (de soi, d'un livre et, en définitive, de la mort). Après s'être beaucoup docu- menté de façon à pouvoir étayer son texte de détails ininventables, il s'est donc proposé d'accompagner, avec les moyens du bord, les mois passés par Baudelaire en Belgique de reprendre ligne à ligne le livre que l'auteur des Fleurs du mal avait projeté d'écrire pendant et sur son séjour, de localiser les quelques traces de son passage encore visibles ici et là, d'imaginer et de conjecturer, lorsqu'elles avaient disparu, ce qu'avait pu être son existence ; et de reformuler, encore et encore, la question suivante : "Comment expliquer qu'il ait laissé perdurer, jusqu'à une désarticulation mentale complète, une situation qui engen- drait chez lui un tel mal-être, de telles frustrations ? " Il y a là un noeud existentiel qu'Ortlieb décortique avec l'empathie de qui semble avoir lui-même souffert de pareille procrastination. Il parvient, en tout cas, à restituer avec une précision quasi hypnotique, l'état d'esprit d'un Baudelaire confit dans son rejet, alors même qu'il avait d'abord espéré, en venant à Bruxelles, y trouver les ressources nécessaires à un sursaut dans sa vie d'écrivain. Sans doute parce que "peu a changé en somme" et que lui-même a arpenté, inlassablement, cent quarante ans plus tard, les mêmes lieux, éprouvant parfois les mêmes vertiges : "la foule des dimanches matin ondoie au pied de la tour du Midi pour se frayer un chemin entre les vendeurs de tapis de voiture, de tabac de la Semois, de livres à colorier, d'assortiments de tournevis, et d'animaux en peluche fluorescente. De temps à autre, le sol, imperceptiblement, vibre au pas- sage d'un train sur les talus ou d'un convoi souterrain, les odeurs de friture rivalisent avec des effluves de fleur d'oranger et de barbe à papa, et des filets d'urine stagnent dans les tunnels et les recoins pendant que des réfugiés d'Europe centrale au teint clair s'efforcent d'écouler à bas prix des poupées gigognes, des optiques russes, des vêtements mili- taires et autres butins de rapines. Dimanches à Bruxelles, l'ennui et le rien".

03/2024

ActuaLitté

Histoire internationale

Comprendre l'histoire politique du Congo-Brazzaville (1958-2020)

Ce texte est né d'une obstination à entrer dans la lecture des événements qui ont émaillé l'histoire politique du Congo-Brazzaville, depuis l'adoption de la Délibération 112-58 qui portait création de la République du Congo, le 28 novembre 1958. Malgré les promesses liées à cette création qui fut un tournant historique, cet Etat institutionnalisé à la décolonisation n'a pas permis aux différentes composantes des populations du Moyen-Congo de le faire leur, suite aux conséquences dues à un double malentendu : - A partir de la Loi Cadre-Defferre de 1956, qui définissait la personnalité politique des territoires d'AEF, d'AOF et de Madagascar et leur accordait une certaine autonomie, et surtout la Constitution du 04 Octobre 1958 qui instituait la Communauté, les élites de ces territoires, et notamment la République du Congo, projetaient d'atteindre un certain statut, l'indépendance, alors que pour la puissance coloniale, il s'agissait d'un simple transfert de certaines compétences consistant à leur concéder les "signes extérieurs" de l'indépendance, tout en bridant par les accords de coopération toute possibilité de détermination des termes du développement économique et industriel. Ainsi, la première République, sous la présidence de l'abbé Fulbert Youlou, en fera les frais avec le projet du barrage du Kouilou. - Bien que le gouverneur Deriau, entérinant au nom de la France ladite Délibération 112-58, déclarait qu'"... il vous appartient en conséquence de définir la structure que vous entendez donner à vos nouvelles institutions quant à la composition, au mode de désignation et aux compétences des pouvoirs législatif et exécutif...", les élites congolaises, au lieu d'une invention démocratique qui devait prendre en compte la réalité de "la diversité des populations du Moyen-Congo" constitutives de ce nouvel Etat, s'étaient contentées de l'Etat unitaire, la République une et indivisible héritée du jacobinisme français. Dès lors, le Congo va vivre les limites de son action politique. Au fil de ces six premières décennies de sa vie commencée le 28 novembre 1958, il va ruiner toutes ses chances de se présenter et de se promouvoir comme un pays, compte tenu de l'incapacité politique des élites de reconnaître et d'assumer la vérité historique, c'est-à-dire l'incompatibilité entre le système de l'Etat jacobin et la diversité des populations congolaises proclamée dans l'acte de naissance dudit Etat. L'Etat, une institution qui a la prétention de garantir à la fois l'unité et la permanence de ce corps politique en constitution, doit s'inscrire dans un projet politique qui l'identifie et lui donne sens puisque, dans le contexte des indépendances, il était censé ouvrir à une configuration politique nouvelle ; laquelle demeure une invention démocratique, qui doit se concevoir à partir de l'exploration de voies politiques nouvelles qui vont dans le sens d'une décentralisation, d'une régionalisation, ou encore d'un fédéralisme à assumer, pour dépasser les limites politiques du jacobinisme ; un système politique qui, dans le contexte analysé de cette histoire politique, est favorable à la dictature d'un parti unique.

01/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Quelques bibliothèques de la famille royale sous la tempête révolutionnaire à Versailles

En 1791, les acquéreurs des Biens Nationaux des couvents et des abbayes se sont vites précipités pour acheter les terres et les bâtiments appartenant aux religieux. Il faut reconnaitre qu'à la fin des enchères, les municipalités se trouvent avec un nombre considérable d'archives et d'ouvrages souvent très anciens, restant sans affectation et jugés plutôt encombrant. Dans les grandes villes un dépôt se constitue (souvent dans un ancien couvent) pour stocker ces archives et ces livres en attendant. Inutile de rappeler que les bibliothèques des monastères et des abbayes sont les plus anciennes et les plus riches du royaume à l'époque. En 1794, la vente des biens des émigrés pose à nouveau le même problème : si les terres et les meubles sont toujours facilement monnayables et trouvent facilement de nouveaux acquéreurs ; les archives et les livres intéressent toujours peu de monde et certainement pas les acheteurs étrangers. Des personnes avisées, souvent d'anciens bibliothécaires, vont user de toutes leurs influences auprès de leurs administrations (surtout à Paris) pour que tout ce qui ne peut pas être utilisé directement par l'Administration Républicaine, l'Armée ou l'Instruction Publique ne soit pas détruit. L'idée est de regrouper ces livres et ces archives dans un local dédié pour l'instruction des Enfants de la République et la connaissance des Citoyens : c'est l'origine de la création des bibliothèques Nationales et Municipales et des Archives Nationales / Départementales que nous connaissons aujourd'hui. Les bibliothécaires Parisiens vont imposer l'idée de constituer un catalogue général des ouvrages les plus remarquables à conserver qui sont contenus dans les Bibliothèques des émigrés sur tout E territoire de la République et en particulier des membres de la famille royale. Tous les départements doivent se mettre au travail pour réaliser le catalogue en suivant les critères de sélection de l'époque et d'envoyer E résultat à Paris... L'administration du département de la Seine et Oise (aujourd'hui Yvelines) va usiner elle a fort à faire par ailleurs et tous ses employés sont occupés à plein temps dans la vente des biens nationaux de la famille "Capet" et des émigrés, trouver dans l'urgence des locaux pour héberger des troupes militaires de passages, s'occuper des blessés dans une ambiance permanente de guerre civile ou de crainte d'une invasion étrangère. Le 23 juin 1794, les admistrateurs du département de Seine et Oise reçoivent une lettre venant de Paris qui les invite à se mettre immédiatement au travail et sans chercher de nouvelles excuses. Grâce à cette lettre (reproduite au début de cette transcription), nous pouvons découvrir aujourd'hui le catalogue des ouvrages des membres de la famille royale qui sont estimés dignes d'être conservés en 1794 et qui fait l'objet de cette publication. Les livres ne sont plus dans les bibliothèques, mais regroupés dans des salles du château pour en faciliter leur conservation et leur surveillance car le mobilier du château est entrain d'être vendu... Ce catalogue est construit à partir d'une sélection rigoureuse, on évite de mentionner des titres en double voir en triple exemplaires et même plus, les ouvrages ou manuscrits concernant la Religion, les usages de l'Ancien Régime ne sont pas mentionnés sauf si ils présentent une reliure remarquable. Malgré ces limites, "catalogue" est tout de même un remarquable témoin de la richesse culturelle des bibliothèques de la famille royale !! Jean-Luc Augustin

12/2018