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Littérature française

Comme un, Commune. Ou les tribulations de Théo et Madeleine Fischer, du Paris libre de 1871 à Rio

Déporté en Nouvelle-Calédonie pour son activisme sous la Commune de Paris, l'Alsacien Théo Fischer écrit, afin de ne pas sombrer dans la folie, à sa femme, Madeleine, et à son fils, Alexandre, dont il est sans nouvelles depuis le 21 mai 1871. Typographe devenu franc-tireur sous le siège de Paris puis secrétaire de rédaction au "Journal officiel de la Commune", Théo nous narre sa rencontre avec sa farouche amazone, son amitié pour François, déserteur exilé au Brésil, la découverte de son frère d'Algérie grâce au musicien Francisco Salvador Daniel, ses altercations musclées avec les policiers Gautier et Mattei, ses combats de rue contre "Oreille-Cassée" et ses sbires - Théo a appris la savate avec le communeux Joseph Charlemont notamment... -, ses missions contre les ulhans aux côtés des Garibaldiens du XIIIe... Madeleine et Théo nous entraînent dans le Paris de la Commune, quand le peuple, adulte et "las des tyrans" , monte à l'assaut du ciel, réinvente la démocratie, sépare l'Eglise de l'Etat, rend l'instruction publique gratuite, laïque et obligatoire, instaure l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. Autant de mesures politiques censurées par la IIIe République, héritière des bourreaux versaillais. Avec le clan Fischer, nous croisons la route de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Gustave Courbet, Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément, Elisée Reclus, Emile Zola, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Nadar, mais aussi l'anarchiste Mikhaïl Bakounine, que Théo et ses camarades protégeront du terroriste Netchaïev. Madeleine et Théo nous font redécouvrir Charles Delescluze, Arthur Arnould, Eugène Varlin, Théophile Ferré, Nathalie LeMel, Louise Michel, figures intègres et attachantes d'un Paris révolutionnaire qui illuminera le monde de sa clarté humaniste au point d'être la référence des révolutions du XXe siècle, qui souvent la trahiront en pensant la venger. Mais le martyre de la Commune, dont s'est nourrie la légende rouge chère aux marxistes orthodoxes, vaut en définitive moins que son dynamisme innovateur, joyeux et fraternel qu'illustrent avec esprit Madeleine, Théo, Jeanne, Joseph, Lukas, Henry Bauër, un des fils d'Alexandre Dumas. Dumas ! Et si "Comme un, Commune" était avant tout un roman de cape et d'épée ?

11/2014

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Psychologie, psychanalyse

L'acte éducatif

« 13 ans déjà. L'eau a coulé sous les ponts depuis la première édition en 1997 de cet ouvrage, où je tentais de mettre en mots, à ma façon, selon mon style propre, cet ''acte éducatif'' si difficile à capter. En effet l'acte éducatif ne se voit pas. On ne peut pas l'enregistrer, le filmer. Ça n'imprime pas ! Il ne saurait faire l'objet, comme le croient naïvement les managers de l'action sociale, d'un pointage dans les items d'une grille d'évaluation. L'acte éducatif ne se résume pas à la somme des actions entreprises au quotidien. Ce n'est pas l'agir, ni l'activité, encore moins l'activisme. On peut juste l'évoquer dans les rets de l'écriture. Ce qui fait des éducateurs des professionnels dans l'ombre, des travailleurs dans les soutes du lien social, des gueules noires des politiques sociales. On les attend au tournant, les éducateurs. Ils sont pris en tenailles entre commande sociale et demandes des usagers. Les impératifs de la commande sociale d'un côté, ce qui se dit ''réduire les inégalités'', mais signifie au fond ''ne pas faire de vague''. Que les pauvres, les démunis, les handicapés, les cabossé de la vie restent à leur place et se satisfassent de miettes (AAH, RSA, allocations diverses et (a)variées...). Et de l'autre les demandes des sujets, tous différents, tous singuliers, qui essaient, dans un moment de l'histoire d'une totale intolérance, de survivre et de vivre. Entre commande sociale et demande de ceux que l'on nomme usagers (bien usagés !), comme entre l'écorce et l'arbre, si j'en crois l'adage, il ne fait pas bon mettre les doigts. Or l'acte en travail social se produit dans cette tension, d'une position que l'on peut sans peine désigner comme ''éthique''. Une éthique du sujet et une éthique de la responsabilité. Une éthique de conviction et une éthique de la morale sociale, celle qui exige de prendre parti, pour ou contre. Pour une société plus juste, plus humaine ; contre la machine infernale du capitalisme, machine à briser les collectifs et à détruire la subjectivité. Pour la dignité humaine et contre la transformation de tout ce qu'il y a sur terre en marchandise, l'humain y compris ». Joseph Rouzel dans sa préface à l'édition de poche

08/2010

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Guides étrangers

Afrique du sud

Liste des artistes : Jane Alexander, David Goldblatt, Nicholas Hlobo, William Kentridge, David Koloane, Moshekwa Langa, Zanele Muholi, Sue Williamson, Jody Brand, Kudzanai Chiurai, Lawrence Lemaoana, Thenjiwe Niki Nkosi, Athi-Patra Ruga, Bogosi Sekhukhuni, Buhlebezwe Siwani, Kemang Wa Lehulere. Aujourd'hui, l'Afrique du Sud représente l'une des scène les plus dynamiques du continent africain. Révélée au monde dans les années 1990, la force de cette scène est notamment due à l'émergence d'un nouvel écosystème : institutions et galeries particulièrement impliquées, universités très engagées... Pour cette exposition et son catalogue, le choix s'étaye surtout sur les artistes eux-mêmes et leur positionnement dans la prise en charge d'une situation - économique et sociale - sur laquelle ils ont la conscience et la conviction de pouvoir intervenir et de jouer un rôle - ETRE LA. Porteuses d'un grand espoir, les années post-apartheid ont suscité un élan qui, rétrospectivement, tarde à tenir les promesses escomptées. Malgré la fin de l'apartheid, la réalité témoigne aujourd'hui d'une autre ségrégation économique et sociale à laquelle les artistes sont particulièrement sensibles. C'est dans ce contexte que les jeunes créateurs, contraints à la lucidité, trouvent leur raison d'être et transforment, à travers leurs oeuvres, un certain désenchantement en potentiel rebond. Cette sélection s'étaye sur le positionnement des artistes dans la prise en charge d'une situation -économique et sociale - sur laquelle ils ont la conscience et la conviction de pouvoir intervenir et jouer un rôle - ETRE LA. A travers leurs installations, photographies, peintures, oeuvres textiles, vidéos (entre autres médiums), ces artistes revisitent l'histoire et affirment une subjectivité propre. Participant d'un activisme social, la génération la plus récente tire bénéfice d'une ouverture internationale pour affirmer et revendiquer une identité sud-africaine qu'elle contribue à redéfinir. Prolongeant l'exposition, l'espace "A propos d'une génération" présente le travail des photographes Graeme Williams, Kristin-Lee Moolman et Musa Nxumalo et dévoile les portraits contrastés d'une certaine jeunesse sud-africaine, notamment celle des born-frees. Au fil des textes, les auteurs viennent éclairer le lecteur sur la situation historique, politique, sociale et culturelle de l'Afrique du Sud, et révèlent ainsi toute la portée symbolique, historique mais aussi actuelle du travail des artistes.

05/2017

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Littérature française

Joe Hartfield, l'homme qui voulait tuer Donald Trump

Toute cette histoire n'aurait jamais vu le jour si Jean Duchêne, le jour de ses 77 ans, n'avait eu une inspiration aussi soudaine qu'inattendue. Il allait écrire un roman. Le héros serait Joe Hartfield, un ami noir rencontré à Omaha (Nébraska) en 1960 et, à la fin du livre, en 2020, Joe essayerait de tuer Donald Trump. Le découpage de l'histoire se fait par grappes de personnages et par tranches de vie. On remonte ainsi au voyage de Jean aux Etats-Unis puis on suit, pas à pas, les parcours de vie des quatre personnages principaux, Joe, Jean, Marlene et Marcus et de leurs proches, des personnages ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires. On suit leurs itinéraires, parallèles mais variés. Ils surmontent les épreuves et les coups durs de la vie grâce à leur courage et à leur créativité. Ils se remettent en question, se renouvellent et se réinventent sans cesse. Deux fils rouges dans ce premier roman. Le premier est l'amitié inébranlable qui lie les personnages principaux : leurs rencontres, leurs retrouvailles et leurs déboires. Le second, l'évolution lente de Joe de 'jeune photographe nonchalant et inconnu' jusqu'à 'vieux sage déconnecté mais débordant de vie' en passant par 'activiste radical et meurtrier en puissance'. Au terme de péripéties multiples, marquées du début à la fin par l'humour de Jean et des autres protagonistes, les clins d'yeux et les surprises, les personnages s'expriment sur les éléments purs et toxiques de l'amour, sur l'art, sur le racisme et les injustices, sur la futilité de la quête d'argent, sur les vraies valeurs, partagées, transmises ou menacées. Le jazz, Derek Hartfield (l'écrivain stérile), Hugh Hefner (le patron de Playboy), la Négresse Blonde, les cités jardins et les bouquettes liégeoises (dégustées au Montana ! ) sont omniprésents et apportent des espaces de respiration bienvenus dans un récit riche étalé sur plus de soixante ans.

12/2020

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Histoire internationale

Le désir de calme. L'histoire du mouvement Sawaba au Niger

En 1954, Djibo Bakary, un activiste nationaliste de gauche nigérien fonda l'Union Démocratique Nigérienne (UDN), un parti politique qui visait non seulement à combattre la domination coloniale, mais aussi à réaliser une transformation large de la société nigérienne. Le parti fut salué par le cri de ralliement "Sawaba", un terme haoussa qui indique le soulagement par rapport à l'adversité et un retour au calme et à la sérénité soulignant l'aspiration des Nigériens à être délivrés de la pauvreté et de l'oppression coloniale sous toutes ses formes. Le Sawaba, dont le noyau était constitué d'un "petit peuple" de ruraux ayant migré en ville, remporta les premières élections générales au suffrage universel du Niger en 1957 et forma le tout premier gouvernement autonome du pays, sous suzeraineté française. En 1958, le mouvement eut maille à partir avec le pouvoir gaulliste de France préférant l'indépendance immédiate à une nouvelle forme d'autonomie et appelant à rejeter la constitution de la Ve République. Les Français, compte tenu la situation stratégique du Niger, réagirent de manière implacable. En violation flagrante de la constitution, un nouveau gouverneur émascula le gouvernement Bakary. La campagne du Sawaba fut contrecarrée. Le parti, interdit, devint une organisation militaire menant la guérilla. Cependant, la guérilla du Sawaba (1960-1966), soutenue par des régimes gauchistes étrangers, aboutit à un échec entraînant la destruction définitive du mouvement. Le récit des luttes du Sawaba n'est pas dénué d'ambiguïté, ce qui renvoie au caractère hybride du mouvement et aux métamorphoses vécues au long de son existence. Les sawabistes se montrèrent un mélange singulier d'activistes politiques et de combattants qui, au lieu de faire violence à la population, s'engagèrent dans la bataille comme les agitateurs de rue qu'ils furent jadis — certes armés, mais avec l'espoir de plaire à l'électeur et d'entraîner une fin instantanée aux souffrances du peuple. Millénariste plutôt que militariste, cette mentalité donne la clef de la tragédie de leur défaite.

06/2017

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Policiers

Cuba Libre

Max Mingus est revenu d'Haïti après avoir retrouvé le petit Charlie Carver et depuis sa vie à Miami est devenue un champ de ruines. Les vingt millions qu'il a gagnés avec cette affaire sont partis en fumée dans l'incendie de sa maison. Il a créé une agence de détectives avec une collègue qui se fait tuer chez elle lors d'un cambriolage. Et il a cru retrouver l'amour avec une certaine Tameka - qui était en fait une garce arnaqueuse. Fin 2008, alors qu'il en est réduit à s'occuper d'affaires miteuses de divorce et d'adultère, la foudre frappe à nouveau : son mentor Eldon Burns, ancien chef de la Miami Task Force, se fait tuer. Puis c'est Joe Liston, son ex-coéquipier et meilleur ami, qui est abattu sous ses yeux. Liston lui avait proposé d'enquêter sur le meurtre de Burns, qui, à 84 ans ne manquait pas d'ennemis, et dont la disparition arrange beaucoup de monde. Sur les douilles apparaissent les empreintes de Vanetta Brown, une ancienne militante post droits civiques affiliés au Black Panther. Accusée du meurtre d'un policier, elle vit à Cuba où elle clame son innocence depuis quarante ans. Embarqué dans une course-poursuite à Cuba haute en couleurs, Mingus retrouve la trace de l'ancienne activiste dans un hôpital clandestinoù elle lutte contre le cancer, mais les ennuis ne font que commencer pour Mingus. Si Cuba était devenue une terre d'exil pour les réfugiés politiques dans les années 60-70, l' île est à présent le paradis des mafieux et narcotrafiquants, et parmi eux l'ennemi de toujours de Mingus, le terrible Salomon Boukman. Quand ce dernier apprend la présence du privé, c'est l'enfer qui s'abat sur l'île. Hardboiled, nostalgique, Cuba Libre est une petite merveille, et la conclusion déchirante d'une très grande trilogie de la littérature noire.

02/2013

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Critique littéraire

Europe N° 1101-1102, janvier-février 2021 : Virginia Woolf

Issue d'une famille de la bourgeoisie londonienne, ayant grandi dans un milieu cultivé et aisé, Virginia Woolf n'en a pas moins inlassablement critiqué les habitudes et coutumes de sa classe. Renversant la tradition si pressante du silence des femmes, elle s'est emparée de son privilège pour défendre la cause commune et celle des femmes. Sa vie durant, elle a vécu de sa plume — de ses articles, de ses essais et de ses romans.
Financièrement comme éditorialement, elle ne dépendait que d'elle-même, ce dont elle était très fière : "Je suis la seule femme en Angleterre à pouvoir écrire ce qui me plaît. Les autres doivent se conformer aux exigences des collections & des éditeurs", écrivait-elle dans son journal. Dans tous ses livres, Virginia Woolf tente de donner à ressentir ; sinon voir ; "la chose qui est là et qui existe en dehors de nous".
Et comme le note ici même Annie Ernaux : "Elle le fait en des structures admirables, poignantes, qui matérialisent le gouffre du temps, de cette chose qui existe hors de nous et dans laquelle l'existence humaine apparaît seulement comme une suite d'instants. Dans cette coulée de temps inhumain qui constitue la structure profonde des textes de Virginia Woolf, les êtres sont des flux de conscience, déroulant souvenirs, pensées, désirs, sensations.
Ils existent en corps, mais en corps saisis par la conscience." "Prendre des notes sur la vie", comme l'écrit Woolf dans son dernier journal, signifie écrire l'être-au-monde comme si chaque infime détail comptait et pouvait soudain, par un renversement de valeur, réaménager le monde. Mais écrire l'existence signifie aussi, parfois, déchirer le voile du silence et exposer les tabous, les blessures secrètes.
Virginia Woolf invente une écriture-activiste, une phrase dont la plasticité lui permet d'exprimer l'éprouvé de l'existence et les flux de la conscience, de mettre en lumière le refoulé et l'impensé, mais surtout de faine désordre, de dérégler les présupposés en tissant des liens nouveaux.

01/2021

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Histoire internationale

Femmes d'exception

Célèbres ou anonymes, elles ont fait preuve de bravoure et d'abnégation dans des situations exceptionnelles, poignantes voire dramatiques. Dans cette saga, il y a d'abord les résistantes, les agents de renseignement, les infirmières, les ambulancières et bien d'autres qui se sont engagées au péril de leur vie pour servir leur patrie pendant les deux guerres mondiales et les conflits postérieurs. Beaucoup sont restées des oubliées, telles les prostituées à Dien Bien Phu, transformées en soignantes dans l'enfer surréaliste de la cuvette indochinoise. Il y a aussi celles qui ont pris les armes pour sauver leur communauté menacée (combattantes kurdes, chrétiennes du Liban, etc.). Il y a ensuite ces femmes qui se sont investies sans compter pour une oeuvre philanthropique ou pour la liberté : la Pakistanaise Malala Yousafzai, Prix Nobel de la paix à 17 ans à peine, qui a mené un combat à hauts risques contre l'obscurantisme des talibans, la Yézidie Nadia Murad, autre très jeune Prix Nobel de la paix, réduite en esclavage sexuel par l'Etat islamique, devenue activiste et ambassadrice des Nations Unies, Rosa Parks ou Amelia Boynton Robinson, deux grandes figures du mouvement afro-américain des droits civiques, ou encore l'actrice Angélina Jolie qui a destiné l'essentiel de sa fortune à des projets humanitaires. Il y a enfin les femmes de défi, comme Helen Keller, sourde, aveugle et muette, première handicapée à obtenir un diplôme universitaire, devenue auteure, conférencière et militante. Ou ces saint-cyriennes qui ont gravi le plus haut sommet d'Afrique avec une jeune militaire convalescente blessée en Afghanistan. Sans oublier les reporters de guerre qui ont su trouver la force physique et mentale pour témoigner dans des environnements de massacres et d'horreur. Beaucoup d'autres parcours de femmes qui se sont transcendées à un moment de leur vie sont présentés dans cet essai documenté. Toutes ces aventures vécues se lisent comme un roman bouleversant. Une leçon de vie. En annexe, une chronologie des "grandes premières" au féminin.

10/2019

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Acteurs

Paul Newman

Intense, à la fois cool et incandescent, l'oeil plus bleu que bleu : Paul Newman est L'Arnaqueur, Luke la main froide, Butch Cassidy. Un personnage de renégat irrésistible à contre-emploi de sa beauté parfaite qui a ouvert la voie à tous les acteurs d'aujourd'hui. A l'occasion de la diffusion sur la chaîne OCS d'un documentaire qui lui est consacré, ce livre revient sur la vie et l'oeuvre de l'une des plus grandes légendes d'Hollywood. De La Chatte sur un toit brûlant à L'Arnaque, il représente le lien direct entre l'âge d'or et l'ère moderne. Humble, passionné, ce natif de l'Ohio, que rien ne prédestinait à être acteur, est un touche-à-tout qui mêle travail, famille, théâtre, cinéma devant et derrière la caméra avec une bonne dose d'humour, de classe et de simplicité. Activiste et philanthrope avant l'heure, il est aussi champion de course automobile : à quatre-vingts ans, trois ans avant sa disparition en 2008, il courait encore ! Atteignant avec la maturité un véritable état de grâce, il recevra enfin l'Oscar du meilleur acteur pour La Couleur de l'argent, et trouvera jusqu'au bout de grands rôles, chez les frères Coen ou chez Sam Mendes. Ce sont toutes les facettes étincelantes de ce gentleman-acteur que cet ouvrage richement illustré veut faire miroiter. Avec des interviews et des photos rares, iconiques et intimes. De lui, de son épouse Joanne Woodward, de ceux qui l'aiment. Une préface exceptionnelle de Charlotte Rampling, son inoubliable partenairedu Verdict de Sidney Lumet. Les témoignages inédits de Jacqueline Bisset, Ellen Burstyn, Lolita Davidovich, Brigitte Fossey, Tom Hanks, Piper Laurie, Mary Elizabeth Mastrantonio, James Naughton, Edie Shaw, Fred Schepisi, Ron Shelton, Dylan Walsh, ou Sébastien Bourdais, pilote de la Newman/Haas Racing, l'écurie automobile créée par Paul Newman ; la parole de Tom Cruise, Sam Mendes, Robert Redford, Martin Scorsese...

09/2021

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Sociologie

Dé-commémoration. Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues

Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E. Lee et son cheval aux Etats-Unis ont fait le tour du monde. L'attention extraordinaire portée par le public et les médias à ces déboulonnages suggère que nous sommes témoins d'un moment charnière dans la politique mondiale de la mémoire. En faisant appel à près de cinquante historiens et historiennes, sociologues, anthropologues du monde entier, Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg invitent à saisir, sur le temps long, les nombreuses formes de cette "dé-commémoration" . La suppression de symboles publics n'est ni une pratique nouvelle, ni une singularité occidentale, ni, nécessairement, l'action de militants luttant contre les héritages racistes et coloniaux. Elle est le résultat d'idéologies et d'intérêts politiques très différents comme, parfois, la conséquence de phénomènes plus ordinaires. Des statues de Lénine en Ukraine à celle de Joséphine de Beauharnais en Martinique, des noms de rues en Algérie ou à Vichy au cimetière de Khavaran en Iran, en passant par les monuments coloniaux en Namibie ou l'acte de voter aux Etats-Unis, le mouvement se révèle complexe et diversifié. Une réflexion essentielle sur la manière dont les sociétés peuvent transformer, ou non, le passé. Sarah Gensburger est politiste et sociologue, directrice de recherche au CNRS, à Sciences Po Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels, avec Sandrine Lefranc, A quoi servent les politiques de mémoire ? (Presses de Sciences Po, 2017), traduit depuis en quatre langues, et Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Editions, 2023). Jenny Wüstenberg est professeur d'histoire et d'études de la mémoire à l'université de Nottingham Trent et cofondatrice de la Memory Studies Association. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Civil Society and Memory in Postwar Germany (Cambridge University Press, 2017) et Handbook of Memory Activism (co-direction, Routledge, 2023).

09/2023

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Histoire de la musique

Les 12 chansons qui ont changé le monde

L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album. " Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement. Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977, God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury, Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ", Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.

06/2023

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Concours

Alexis Wright, "Carpentaria"

Traduit en plusieurs langues, étudié par de nombreux chercheurs, reconnu pour sa qualité exceptionnelle par le Miles Franklin Award en 2007, roman de résistance et de résilience aborigène, Carpentaria narre et questionne avec intelligence, profondeur, ironie, sensibilité et humour les innombrables tensions politiques et éthiques qui émeuvent les peuples autochtones d'Australie depuis l'invasion des colons britanniques. Poétique, burlesque et onirique, l'histoire épique écrite par l'autrice waanyi Alexis Wright est insufflée d'une voix narrative espiègle qui recrée et s'inspire de l'oralité aborigène autochtone et propulse le lecteur dans un voyage à travers le temps et l'espace, au nord de l'Australie, dans le golfe de Carpentarie, dans la petite ville fictionnelle de Desperance. Entre sécheresse, cyclones et inondations, guerre de la décharge, maire meurtrier, école assimilatrice et mine internationale, les clans rivaux des Midnight et des Phantom survivent et résistent auprès du serpent ancestral qui vit sous leurs pieds. La génération activiste autochtone représentée par Will Phantom et les mécaniciens du bush présidés par Mozzie Fishman ne veut cependant pas que survivre : elle refuse le statu quo et ne supporte plus que leurs terres ancestrales soient blessées et spoliées. Au cours du roman, Elias Smith, un allié blanc, est assassiné ; Will s'attire la foudre de la compagnie minière avoisinante et de son père à cause de son union avec Hope, du clan des Midnight ; le chaos règne jusqu'à ce qu'un feu soit déclenché... Carpentaria est le premier roman aborigène à figurer au tronc commun de littérature à l'agrégation d'anglais. L'esthétique de ce roman polyphonique magistral de 500 pages emporte, bouleverse et élève ; elle requiert aussi curiosité, humilité, patience et concentration. Comprendre son contenu politique nécessite une connaissance de l'histoire coloniale australienne. Cet ouvrage collectif de préparation au concours et de référence sur l'ceuvre contient les outils et références historiques, politiques, linguistiques, anthropologiques et littéraires indispensables à sa compréhension et son analyse. Il s'ouvre sur quelques mots d'Alexis Wright et un poème hommage de l'écrivaine tahitienne autochtone Chantal T. Spitz, puis comprend 17 chapitres de 20 contributeurs français et internationaux qui jettent un éclairage nouveau sur un chef-d'oeuvre du XXIe siècle.

09/2021

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Droit

L'art de faire des affaires en Chine. Le guide pratique de la conduite des affaires et des stratégies employées par les hommes d'affaires

Dans L'art de faire des affaires en Chine, Laurence J. Brahm applique L'art de la guerre de Sun Tzu, soit l'ensemble des stratégies militaires du gourou ultime, ainsi que Les 36 stratagèmes, une collection d'adages adaptant les prouesses stratégiques de l'histoire de la Chine ancienne à des situations de négociations du monde contemporain en Chine, sur le plan politique et commercial. Les anecdotes de ce livre, tirées de faits réels, outre leur côté divertissant, sont une source d'espoir pour les nombreux étrangers engagés dans un processus souvent interminable et frustrant dans le but de négocier un accord en Chine. Pour conclure un accord en Chine, il faut de la patience - une vertu confucianiste bien connue ; de la persévérance - qui vient avec le temps ; et des instincts de survie - qui s'acquièrent grâce à la persévérance. Pour les non-initiés, une négociation en Chine peut souvent se transformer en choc culturel, marqué par la frustration. Pour le négociateur commercial expérimenté, c'est un apprentissage sans fin. Pour les deux parties, le secret pour négocier en Chine semble résider dans la connaissance des stratagèmes militaires décrits dans les anciens classiques chinois. Laurence J. Brahm est un activiste mondial, auteur, pionnier de l'entreprise sociale, politico-économiste, médiateur international et avocat d'origine américaine, basé à Pékin. Il est le fondateur de l'Himalayan Consensus, une organisation non-gouvernementale et du mouvement pour l'African Consensus, tous deux consacrés à protéger la diversité ethnique via l'économie durable. Brahm est également le PDG et fondateur de Shambhala Serai, une des premières entreprises sociales en Asie. Note de l'éditeur pour la version imprimée : Afin d'être plus agréable lors de la lecture, cet ouvrage est imprimé sur papier crème, qui repose plus les yeux que le papier blanc standard. Toutes nos publications font l'objet d'un travail soigné tant au niveau typographique qu'au niveau du design. Note de l'éditeur pour la version Kindle : Nos publications Kindle sont soigneusement conçues, avec une table des matières, un index, des notes de bas de page et références, là où cela est applicable. Un accent a été mis sur la typographie ainsi que le design. Vos commentaires sont les bienvenus sur disoverypublisher. com/fr/ - Merci d'avoir choisi Les Editions Discovery.

10/2016

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Littérature étrangère

Cap vers la liberté

Cap vers la liberté, dont l'action se situe à la fin du XIXe siècle entre le Brésil, l'Europe et les Etats-Unis, restitue l'histoire d'amour intense et conflictuelle entre Eufrasia Teixeira Leite et Joaquim Nabuco, deux grandes figures de l'Histoire du Brésil. Ecrit sous la forme d'un journal, ce roman nous place au coeur du contexte historique foisonnant de la fin de siècle. Il nous raconte les combats personnels de ces deux personnes d'exception pour la liberté des femmes et pour l'abolition de l'esclavage Eufrasia Teixeira Leite s'est battue pour administrer seule, sans l'intervention d'aucun homme, l'énorme fortune léguée par son père. Méconnue en France, elle a pourtant vécu presque toute sa vie à Paris, où elle a trouvé une plus grande liberté qu'au Brésil. Elle a notamment été l'une des premières femmes à entrer physiquement à la Bourse et à y prendre ensuite une part active sans pour autant se travestir comme le faisaient de nombreuses femmes à l'époque afin d'avoir accès à des espaces interdits. Eufrasia a également refusé de se marier, craignant de perdre son indépendance en se soumettant à une convention sociale qui soutenait la perpétuation de la domination masculine. Ce livre nous plonge également dans le contexte de la lutte contre l'esclavage au Brésil par le biais du personnage de Joaquim Nabuco, l'un des plus grands activistes abolitionnistes brésiliens. Le roman nous place au coeur du militantisme de l'époque, entre rassemblements, utilisation de la presse et mobilisation internationale. Certains héros de la lutte abolitionniste au Brésil, également méconnus en France, y sont mis en scène. On découvre l'activiste métis André Rebouças, le grand poète romantique Castro Alves, auteur du poème "Le navire négrier", et l'esclave Manuel Congo, organisateur de la plus grande révolte d'esclaves au Brésil en 1838, pendu sur la place publique l'année suivante. L'intérêt historique et politique de ce texte est conforté par une réflexion pointue sur les rapports humains et la manière dont ceux-ci sont affectés par les structures sociales qui déforment le jugement et gâchent la possibilité d'un épanouissement total. Il en est ainsi de l'impasse amoureuse et du drame dans lesquels se trouve entraînée Eufrasia, que l'on qualifierait aujourd'hui de féministe, prise entre son désir d'indépendance et son amour pour Nabuco. Car même si celui-ci est un homme politiquement engagé et humainement droit, sa réflexion n'est jamais allée suffisamment loin pour qu'il comprenne les revendications de la femme qu'il aimait pourtant si profondément.

03/2018

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Vie chrétienne

Nos Inspirations de Sagesse Humaine et Vie Heureuse. Véritables inspirations pour votre meilleur avenir et humours mondiaux

Véritables Inspirations pour Votre Meilleur Avenir et Humours Mondiaux Le livre "Nos Inspirations de Sagesse Humaine et Vie Heureuse – Véritables Inspirations pour votre meilleur avenir et humours mondiaux" est vraiment pertinent, des inspirations pour votre meilleur avenir heureux de l'auteur Père Dr. Joe-Barth Abba. C'est un livre bon, sérieux et inspiré pour le monde moderne, pour notre génération ! La face de la terre, chaque jour, notre génération a besoin d'une paix et d'une joie constante pour notre monde d'aujourd'hui et pour un avenir meilleur ! Nos Inspirations de Sagesse Humaine et Vie Heureuse contient des pensées inspirantes, des citations, des railleries, des anecdotes et de l'humour. Les leçons de vie incluent la culture générale et philosophique, théologique glanée d'une variété de sources comme des chefs d'Etats mondiaux, des auteurs, des professeurs, des scientifiques aussi bien que l'auteur lui-même. Son livre reflète ses avis et expériences comme un prêtre Catholique, aussi bien que ses oeuvres publiées et enseignements dans la philosophie, la psychologie, la théologie, les relations publiques, le journalisme et ses fonctions dans l'administration. En outre, les relations humaines sont incluses et quant à moi, j'ajouterais la maîtrise, l'évasion et la joie de vivre. Parmi d'autres, les sections de chapitre incluent : Enseignements, Diriger, Politique, Loi, Autorité, Eucharistie, Vocation, Vie Monastique, Prière, Vie Religieuse, Amitié, Santé, Amour, Mariage, Famille et Fêtes des mères, Pâques, Noël, Sport, Culture, Racisme, Société et Droits de l'homme. Il déclare dans ce livre que : " Chaque enfant de Dieu devrait s'efforcer d'être un promoteur contre l'avortement, pour les droits de l'homme, la dignité, la joie et pour les gens de biens publics comme des personnes âgées, des jeunes mineurs et des adultes ". Ceci est un travail d'un auteur africain, le théologien, le philosophe, le linguiste et un activiste juste humain. Monsieur l´Abbé Docteur Joe-Barth Abba. L'humour, c'est quand vous riez encore des hauts et des bas de la vie ! Il n'y a aucune meilleure façon de faire face à la vie et de vivre plus longtemps que de vivre heureux grâce à l'amour et l'humour. La bonne humeur est toujours admirable parce qu'elle donne à celui qui la possède une personnalité attrayante ! Son articulation de pensées sur l'inspiration et la sagesse humaine est valable et touche nos situations réelles, la paix intérieure et l'amélioration de la qualité de notre style de vie.

02/2021

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Rock

Surrender

"Je suis né avec un coeur excentrique". Irrévérencieux, introspectif et éclairant, Surrender est le récit organisé - mais pas trop - de la vie de Bono autour de 40 chansons de U2. Artiste combatif donnant le meilleur de lui-même lorsqu'il sait capituler, Bono grandit dans le nord de Dublin - alors que les violences sectaires se multiplient en Irlande -, entre un père catholique et une mère protestante. La perte de cette dernière, alors qu'il n'a que quatorze ans, va nourrir son besoin de famille. Ayant eu très jeune le sentiment d'être quelconque, il consacrera toute son existence à prouver que personne ne l'est. Sa créativité éruptive ne le quitte jamais... et, s'il peine à maîtriser sa colère, il reconnaît avoir un ego "bien plus grand que [s]on amour-propre" . Bono, d'abord activiste à mi-temps, s'engage ensuite pleinement dans la lutte pour l'annulation de la dette des pays les plus pauvres, et persuade les gouvernements - en particulier les Etats-Unis - de répondre à l'urgence mondiale qu'est le sida, ce qui conduira à la naissance du PEPFAR, à l'époque la plus grande initiative sanitaire de l'histoire de la médecine pour tenter de vaincre une seule et même maladie. Il décrit les militants de l'ONG ONE, dont il est le cofondateur, comme des "factivistes" - des activistes s'appuyant sur des faits -, et son organisation soeur, RED, comme une "drogue d'entrée" dans le militantisme. En quatre décennies, la bande d'adolescents ambitieux deviendra le plus grand groupe au monde. Les fans apprendront pourquoi U2 ne s'est jamais séparé malgré leurs nombreux désaccords enflammés, et décrypteront le sens des morceaux les plus populaires et influents. Les portes de la vie intérieure de Bono sont ouvertes, avec pour thèmes récurrents le gâchis du potentiel humain et la foi de l'artiste, présente jusque dans son mariage, sa musique et sa guerre contre l'extrême pauvreté. Surrender est aussi une déclaration d'amour adressée à sa femme, Ali, qu'il convie à leur first date la semaine de la première répétition du groupe. C'est elle qui donne le la dans cette pièce, dont le troisième acte questionne davantage qu'il ne répond quant aux causes à défendre. Paul David Hewson, alias Bono, remplit les stades avec U2 depuis quarante ans. Le groupe a vendu 170 millions d'albums et gagné vingt-deux Grammys ainsi qu'une foule de distinctions, notamment la Légion d'honneur.

10/2023

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Littérature française

Un retour en Colchide

Prophétique et activiste, l'oeuvre romanesque de Jean Parvulesco est le vecteur d'un engagement personnel total contre le " mystère d'iniquité " et pour l'avènement de l'être sur les décombres apocalyptiques de l'Histoire. Jusqu'à présent, tous ses romans auront été comme autant de modalités de ce combat final, comme autant de dévoilements de son enjeu mystique. Mais avec Un retour en Colchide, Jean Parvulesco procède à un fantastique retournement de perspective : ce n'est plus dans le monde réel, ou prétendument tel, que tout se joue, mais dans celui des essences pures et de leurs épiphanies, cette Colchide idéale dont l'auteur, troquant la plume du romancier " noir " pour le calame du chroniqueur " blanc ", invente et inventorie ici les voies d'accès, les passes (et aussi les impasses). Celles-ci ne laissent pas d'être extrêmement singulières (et dangereuses), puisque c'est dans les songes qu'elles se trouvent offertes au noble voyageur. Roman ou chronique, peu importe d'ailleurs puisque le monde des songes est le vrai monde, celui où les puissances infernales tombent le masque et où la Vierge, sous les espèces les plus délicates et les plus inattendues, montre le chemin de son doigt consolateur. N'hésitons pas à le dire, Un retour en Colchide inaugure un nouveau cycle de la grande littérature occidentale, comme l'Odyssée avait inauguré celui que Jean Parvulesco a lui-même liquidé avec Dans la forés de Fontainebleau. Roman d'extrême avant-garde, donc, qui rompt avec toutes les formes avérées du genre en faveur d'une multiplicité de possibles (dont celui d'une littérature kamikaze). Car les décombres de l'Histoire sont évidemment aussi ceux du roman même, du roman qui a oublié l'être, c'est-à-dire, en fin de compte et tout bien pesé, à peu près tout ce que la littérature de fiction a produit depuis Chrétien de Troyes. On aura compris qu'avec Un retour en Colchide, Jean Parvulesco ne s'adresse pas aux esprits paresseux et frileux, mais à tous ceux que grisent le vin blanc de l'Antarctique et les grands vents de la bonne aventure. Ceux-là ne seront pas déçus ! Ils verront des corbeaux en veille aux frontières polaires de la Jérusalem céleste, ils franchiront le Dniepr avec Nicolas II dans toute sa gloire, ils liront des dépêches d'agences delphiques, ils rencontreront des putains célestes, Vladimir Poutine et Robert Bresson. Et une fois la dernière page lue, ils ne pourront résister au désir de revenir à la première et de recommencer.

10/2010

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Sculpteurs

Wang Keping. Edition bilingue français-anglais

Parmi les artistes chinois expatriés en France et aux Etats-Unis dans les années 1980, le sculpteur Wang Keping se distingue par l'invention d'un langage sculptural singulier aujourd'hui internationalement reconnu. Dans cette monographie qui met à l'honneur les oeuvres monumentales de la maturité, l'historienne d'art Virginie Perdrisot-Cassan analyse ce répertoire de signes au sein duquel l'universalité des motifs rencontre une éblouissante variété de formes, infinies variations autour de la féminité, de l'animalité, du couple, du désir, de la souffrance et de la finitude. Née d'un sensuel mariage entre la nature et le style, la générosité du bois et l'autorité de la main, l'oeuvre de Wang Keping incarne la quête de vérité d'un artiste au destin hors norme. Membre-fondateur du premier groupe d'avant-garde chinois, le "mouvement des Etoiles" , exilé politique, Wang Keping fait le choix à son arrivée en France d'emprunter le chemin ténu d'une radicale essentialisation des formes, dans la lignée de maîtres aussi divers que les artistes, cinéastes et écrivains Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, Brancusi. Le plasticien et activiste Ai Weiwei lui rend un vibrant hommage, témoignant de son admiration pour l'audace de son aîné au moment de l'exposition dissidente des Etoiles en 1979 et célébrant l'autonomie et l'intégrité de la création de celui que l'on surnomme "Le Maître du Bois" . Among Chinese artists who moved to France or the United States in the 1980s, sculptor Wang Keping stands out for his invention of a unique sculptural language, today recognized internationally. In this monograph, which gives pride of place to his mature monumental works, the art historian Virginie Perdrisot-Cassan analyzes this repertory of signs within which the universality of the motifs meets a dazzling variety of shapes, endless variations touching on femininity, animality, couples, desire, suffering, and finitude. Born of a sensual marriage between nature and style, the generosity of wood and the influence of the hand, Wang Keping's work incarnates the quest for truth of an artist with a destiny beyond the norm. A founding member of the first movement of Chinese avant-garde, "the Stars art group" and a political exile, Wang Keping followed the path of a radical essentialization of shapes upon his arrival in France, in the footsteps of masters as diverse as the artists, filmmakers and writers Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, and Brancusi. The artist and activist Ai Weiwei gives him a vibrant tribute, showing his admiration for his elder's audacity at the time of the Stars dissident exhibition in 1979, and celebrating the autonomy and integrity of creations by the man who is known as "The Master of Wood. "

02/2022

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Ouvrages généraux

Lettres intimes. Tome 1, 1901-1932

Edition établie, annotée et présentée par Michel Fourcade, Sylvain Guéna, Dominique et René Mougel. "Tout ce qui est dans l'oeuvre de Jacques, nous l'avons d'abord vécu à l'état de difficulté vitale et d'expérience, - les questions de l'art et de la morale, de la philosophie, de la foi, de la prière, de la contemplation. Cela nous a d'abord été donné à vivre, à chacun selon sa nature et la grâce de Dieu" , notait Raïssa en 1934. Cette correspondance confirme le propos, qui nous fait pénétrer dans "l'amour fou" de deux vies données l'une à l'autre, et la trame quotidienne de leur fécondité de pensée et de "grandes amitiés" . Leur conversion en 1906 scelle la vocation d'un couple venu déjà un peu d'ailleurs : lui, 18 ans, romantique, révolutionnaire et dreyfusard en diable, en rupture avec les élites républicaines laïques dont il est issu ; elle, 17 ans, comme sortie d'une peinture de Chagall, juive et slave en quête à la Sorbonne d'une nouvelle patrie spirituelle. Les premiers regards portés sur eux discernent déjà leur promesse : "Je les trouve absolument dignes l'un de l'autre ; ce sont même de si beaux types d'humanité qu'il faut se féliciter de les voir se rechercher. On ne trouve pas si souvent de couple bien assorti ; celui-là me paraît devoir donner un exemple lumineux". Ils s'écrivent abondamment dès que les aléas de la vie les séparent et ce premier tome les suit dans la découverte d'eux-mêmes. Dans la discontinuité des circonstances, leur chemin métaphysique et mystique progresse, tandis que se révèle, derrière chaque ouvrage, chaque combat, chaque accompagnement spirituel, le secret de leur rayonnement : au fil de ces 712 lettres, c'est d'abord une histoire d'amour, dans un respect tendre et sacré de la singularité de l'autre. Michel Fourcade enseigne à l'université Montpellier III. Coéditeur de la Correspondance Maritain-Massignon (DDB, 2020), il préside le Cercle d'études J. et R. Maritain, après leur avoir consacré sa thèse (Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, 3 vol. , 2021). Co-directeur des Cahiers Maritain, Sylvain Guéna a édité les Correspondances Maritain-Max Jacob et Maritain-Mounier (DDB, 2016). Il a récemment publié Maritain ou la libération des vérités captives (2021) et Dorothy Day et Jacques Maritain. L'activiste radicale et le philosophe (2022). Secrétaire et archiviste du Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain, René Mougel a été notamment l'artisan, avec son épouse Dominique, de la publication de leurs oeuvres complètes (17 vol.), et de leur correspondance avec le cardinal Journet (6 vol.).

04/2023

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Sociologie

Tchernychevski et l'âge du réalisme. Essai de sémiotique des comportements

Nikolaï Tchernychevski (1828-1889) est un personnage d'une importance colossale en Russie, encore bien trop méconnu en Occident. Journaliste et critique littéraire, peut-être le plus influent des années 1860, théoricien paradoxal des relations entre l'art et la réalité, activiste politique (aussi bien Dostoïevski qu'Alexandre II le jugeaient à tort responsable de la naissance du mouvement révolutionnaire étudiant), Tchernychevski est resté dans l'histoire comme l'auteur de Que faire ? (1863), roman qui prétendait fournir un "guide dans la vie", sur lequel les jeunes radicaux pourraient modeler leur vie quotidienne, leurs relations personnelles et leurs émotions. La volonté de créer des "hommes nouveaux" et des "femmes nouvelles" pour le nouvel âge révolutionnaire était née. Et Que faire? devint bel et bien un guide de vie, ses situations fictionnelles (mariage et adultère organisés de façon rationnelle, vie en communautés, création d'un corps révolutionnaire parfait) se trouvant mis en application dans la réalité, avec des résultats variables. On trouve de nombreuses allusions implicites et explicites à Que faire ? dans la littérature de l'époque, dans tous les romans de Dostoïevski postérieurs à 1863 et chez Tolstoï (l'intrigue maritale du roman se retrouve sous la forme d'un cauchemar d'Anna Karénine). Plus tard, Lénine déclara que Que faire ? était son livre préféré (et reprit le titre de Tchernychevski pour son propre ouvrage - exposant un programme concret d'action révolutionnaire qui eut bien plus de succès). En 1937, Tchernychevski apparaît sous la forme d'un personnage de fiction dans Le Don de Vladimir Nabokov, écrit dans l'émigration, tentative cette fois-ci pour exorciser ce démon par l'ironie et le ridicule, notamment grâce à une lecture féroce du journal intime de Tchernychevski, publié en Union soviétique dans un tout autre but : développer son culte en le présentant comme un saint Jean-Baptiste, prophète du bolchévisme. L'influence de Tchernychevski dépassa sans l'ombre d'un doute ce que ses actes méritaient, mais le fait est que, amis ou ennemis, contemporains ou auteurs postérieurs, tous y virent une figure d'une importance particulière : un symbole de son époque et un prototype du mouvement révolutionnaire russe naissant. Cette fusion de "la littérature et la réalité", l'un contaminant l'autre, fournit une matière idéale à une étude sémiotique de la culture qui puisse illustrer l'action réciproque de l'auteur en tant qu'homme et de son époque. Dans son ouvrage, Paperno étudie de très près la vie et l'oeuvre de Tchernychevski, et montre comment l'écrivain naît d'un contexte historique spécifique, de préoccupations sociales et psychologiques communes à son milieu et sa génération et des codes littéraires en vigueur. Parmi eux, le passage d'une vision religieuse du monde à l'athéisme et la foi en la science, de la prééminence de l'aristocratie et la noblesse sur la scène culturelle à l'émergence d'intellectuels roturiers au sein des étudiants et des lecteurs de revues, du Romantisme au Réalisme (et à une nouvelle perception des rapports entre l'art et la vie), etc. Au bout du compte, Paperno montre comment l'expérience personnelle de l'auteur se transforme en structure littéraire, donnant naissance à un roman à même d'influer sur la vie émotionnelle et le comportement de lecteurs placés dans la même situation culturelle.

06/2017

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Ethnologie

Résistance et utopie dans l'Amazonie péruvienne. Le sel de la montagne

Ce classique publié au Pérou en 1968, après 5 éditions et sa traduction en anglais, apparaît enfin en français. Cet ouvrage se lit aujourd'hui comme s'il avait été écrit hier, avec la fraîcheur d'une voix nouvelle. Non seulement ce livre a inauguré les études amazoniennes au Pérou et dans le reste de l'Amérique latine au moment de sa publication, mais il a aussi devancé de loin les livres d'Eric Wolf Europe and the People without History (1982) et de Johannes Fabian Lime and the Other (1983) en présentant l'extraordinaire histoire de la rébellion du peuple Campa Ashâninka contre l'oppression coloniale espagnole. Par leur mouvement de résistance, les Ashâninka ont pu fermer leur territoire aux colonisateurs durant un siècle et demi. Le portrait et l'histoire de leur leader Juan Santos Atahualpa sont ancrés à jamais et se sont transmis parmi les peuples indigènes au-delà des frontières amazoniennes, inspirant des mouvements d'autonomie et de résistance. Varese, anthropologue italo-péruvien profondément inspiré par Antonio Gramsci, a créé avec son travail l'Histoire Subalterne des années avant que Ranajit Guha lance son groupe d'étude dans le sud de l'Asie durant les années 1980. Cependant, contrairement à l'école des Etudes Subalternes, Varese ne voit pas la spiritualité amazonienne de la même façon que la majorité des intellectuels marxistes et socialistes - c'est-à-dire comme construction du colonialisme - et reconnaît dans celle-ci les ressorts profonds de sa résistance. Cette opposition exprimée en 1968 est notable et le reste aujourd'hui. Elle manifeste une grande originalité, une liberté de pensée et une sensibilité profonde face à la réalité vécue par les Ashâninka. Ce livre fut le premier en son genre, de façon que quand le gouvernement de gauche de Juan Velasco Alvarado prit le pouvoir en 1968 avec la détermination d'améliorer la situation des peuples indigènes du Pérou exploités et opprimés, il s'adressa à Varese pour qu'il aidât à la création d'une institution focalisant ses efforts sur les besoins les plus urgents des peuples indigènes amazoniens. Varese est respecté par les peuples amazoniens du Pérou comme le géniteur de la Loi des Communautés Natives de la Forêt qui a permis la délimitation légale des terres indigènes ainsi que l'organisation autonome des gouvernements communaux traditionnels dans leur lutte contre le vol et l'invasion des terres. Varese a aussi participé à la législation qui autorise l'éducation bilingue en espagnol et en langues indigènes pour les étudiants des communautés indigènes. Bien que ces lois aient été érodées par tous les gouvernements postérieurs, l'esprit et le mouvement social qui les inspirèrent n'ont pas disparu. Avec le contrecoup soutenu par la CIA qui renversa Juan Velasco Alvarado en 1975, Varese et ses collègues ayant travaillé pour le gouvernement Velasco eurent des difficultés à trouver du travail au Pérou. Varese fut invité par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire de Mexico, à reprendre ses études parmi les peuples indigènes de Mésoamérique. Son implication sociale l'amena à être membre du Jury du IV tribunal des Peuples Bertrand Russell (Rotterdam, 1981) et à travailler comme consultant pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU dans le cas de la guerre génocide des peuples mayas du Guatemala. Après quinze ans passés au Mexique, Varese fut nommé Professeur titulaire à la chaire du Département des Etudes Indigènes de l'Université de Californie, Davis, où il a fondé le Centre d'Investigation Indigène des Amériques et où il poursuit son activité académique et activiste accompagnant les peuples indigènes des Amériques.

09/2015

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Littérature française

L'autre Joseph

" Joseph Djougachvili, dit Staline, surnommé Sosso dans les premières années de sa vie, est né en Géorgie, à Gori, en 1878. Quelques années plus tard, à quelques rues de là, naissait un autre Joseph, Davrichachvili, ou Davrichewy. " Dès les premières lignes de son nouveau roman, Kéthévane Davrichewy avertit son lecteur : la mémoire familiale sera la matière de son livre, tout comme pour La Mer Noire, paru en 2010. Mais cette fois, parce que son mythique arrière-grand-père a grandi avec Staline, et que sa vie entière en a été marquée, l'histoire intime prend une autre dimension, que ne manquera pas d'interroger la romancière. Kéthévane Davrichewy, avec la simplicité et le naturel qu'on lui connaît, entre de plain-pied dans l'enfance de " l'autre Joseph " : fils du préfet de Gori, il grandit dans une communauté encore archaïque, au milieu des gamins des rues, fascinés comme lui par les légendes bibliques et par les histoires de bandits caucasiens racontées lors des veillées. Même si le gamin exalté, batailleur et arrogant qu'est Sosso - dont la mère travaille dans sa famille comme couturière - agace bien souvent le petit Joseph, il partage avec lui des rêves d'héroïsme et de grandeur. La ressemblance entre les deux garçons est frappante, mais c'est bien plus tard, alors que son père continue de subvenir aux besoins de Sosso jeune homme, que Joseph comprendra les liens de sang qui vraisemblablement les unissent. Après les années d'enfance, tous deux sont envoyés à Tiflis afin de poursuivre leur scolarité : Sosso au séminaire, Joseph au collège. Le solide gaillard que ce dernier est devenu y prend sous sa protection un gamin malingre, romantique et poète, Lev Rosenfeld. Il se garde bien de lui parler de Sosso, qu'il voit le moins possible, et qui, les années passant, se révèle au séminaire un agitateur notoire, puis un activiste qu'on finit par expédier en Sibérie. Lev Rosenfeld, devenu Kamenev, sera avec Staline et Zinoviev l'un des membres du triumvirat soviétique. Pendant que Sosso met à profit son exil pour réfléchir à son avenir - c'est ce qu'il confiera à Joseph -, celui-ci part étudier à Paris. En ces premières années du vingtième siècle, la ville bouillonne d'idées révolutionnaires. Joseph y retrouve Kamenev, amoureux de la soeur de Trotsky. De retour à Tiflis, les deux amis de Gori vont bientôt combattre au coude à coude dans les rangs de la révolution de 1905. Joseph veut une Géorgie indépendante ; Sosso le Bolchévik a d'autres visées. La distance se creuse, nourrie par les anciennes rivalités... Alors que le futur Staline marche vers son destin, Joseph entre dans une vie adulte tumultueuse, dont la première étape sera la fuite et l'exil. Alternant une narration enlevée où le quotidien des gamins bagarreurs de Gori transformés en ardents révolutionnaires se vit à hauteur d'homme, et des chapitres où elle met en perspective la figure de son fougueux aïeul, Kéthévane Davrichewy écrit un roman de formation en miroir : depuis sa tendre enfance, Joseph a été obligé de prendre en compte son encombrant camarade. Ses choix ultérieurs - pilote d'avion, il s'engage du côté de la France lors de la Grande Guerre, avant d'entrer dans les services secrets... - ont certainement été dictés par l'ombre menaçante du maître du Kremlin. Et c'est bien après la mort du dictateur qu'il publiera des mémoires au titre improbable : Ah ! Ce qu'on rigolait bien avec mon copain Staline. Kéthévane Davrichewy - ses livres précédents l'ont illustré - excelle dans la peinture des années déterminantes qui marquent le passage à l'âge adulte et la perte de l'innocence. Apprivoisant la légende familiale, elle a mené son enquête et, sous sa plume subtile, l'autre Joseph s'incarne en un passionnant personnage de roman.

01/2016