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Droit

Les 12 commandements d'une senior entrepreneuse

Un livre unique écrit par une femme, pour les femmes (mais pas interdit aux hommes ! ) Je suis une mère de famille de 43 ans qui trime et qui jongle entre deux boulots : celui qui ramène l'argent et l'accomplissement, et celui qui consiste à maintenir l'équilibre et un ordre décents dans son habitat comme dans l'éducation et l'accompagnement de ses enfants. Après 20 ans passés dans le salariat et les transports en commun, cela fait un peu plus d'un an que j'ai pris LA décision. Je ne vais pas vous dire que je suis déjà arrivée à l'étape finale, cela serait vous mentir, mais j'ai chaque jour l'impression de m'en rapprocher, même à tous petits pas. Il y a aussi des jours où j'ai le sentiment de reculer, et ça aussi j'ai appris à l'accepter. Pourquoi n'ai-je pas attendu d'être arrivée à bon port pour vous livrer ces lignes ? Parce que Bouddha a dit que l'important n'était pas la destination, mais le chemin. Parce que je ne suis ni Steve Jobs, ni Tony Robbins, ni Madonna, que je ne suis pas célèbre et que je ne le deviendrai pas. Cependant je pense avoir un profil dans lequel beaucoup d'entre vous peuvent s'identifier, et les femmes en particulier, parce que l'on ne va pas se mentir, la charge mentale, c'est quand même souvent nous qui la portons. Je vais donc, à travers les enseignements que j'ai pu tirer de cette première année passée en tant que free-lance, vous livrer non pas les clés de la réussite ou comment travailler moins pour gagner plus - ces best-sellers existent déjà - mais quelques principes en douze points qui vous aideront peut-être à vous sentir moins seule dans cette aventure que vous avez peut-être déjà commencée ou que vous hésitez encore à démarrer .. Bonne lecture et n'oubliez pas : soyez dynamiques et restez imparfaites !

02/2019

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Psychologie, psychanalyse

Accompagner la vie de la naissance à la mort

A qui se confier quand on est à l'hôpital, qu'on soit malade ou qu'on vienne rendre visite à un proche ? A qui exprimer sa souffrance, son désarroi, sa peur ? A qui s'adresser dans cet environnement angoissant quand le corps médical n'a pas le temps d'écouter ? Comment avoir confiance en soi pour devenir parent ? A qui parler de ses hésitations et de ses tâtonnements avec son tout-petit ? A qui demander un soutien quand on doute de sa capacité à devenir mère ou père ? Lors de ces grands bouleversements que sont la naissance, la maladie, la mort, nous sommes particulièrement fragiles. Le doute et l'inquiétude nous envahissent et notre rapport aux autres devient souvent difficile. Mais nous pouvons avoir la chance de rencontrer une présence paisible, lucide et active qui brise notre solitude et, grâce à un simple regard, à quelques mots, nous redonne l'estime de nous-mêmes. Cette précieuse qualité d'être ne dépend ni d'un statut ni d'une profession. Nous sommes tous concernés par l'accompagnement car nous portons ces valeurs en nous. Alors pourquoi attendre les périodes de la vie les plus difficiles pour y songer ? Il s'agit en réalité d'un état d'être que nous méconnaissons car l'accompagnement commence par soi-même et, souvent, personne ne nous l'a appris. C'est pourtant une voie royale pour révéler notre être et devenir, dans les petits actes comme dans les grandes décisions de la vie quotidienne, une présence vivante à soi et au monde. Ce livre propose donc de découvrir, de manière concrète, l'accompagnement, avec ses qualités de présence, d'écoute, de dialogue, de patience, de toucher, de compassion et de dignité. Il s'adresse aussi bien aux familles qu'aux professionnels. Il s'appuie sur une expérience inédite menée conjointement aux deux extrémités de la vie car l'auteur est à la fois animatrice d'éveil en crèche et bénévole auprès des personnes en fin de vie à l'hôpital.

01/2005

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Essais généraux

Fashion

Décrypter le secteur de la mode, l'une des industries les plus polluantes du monde, et trouver des alternatives pour réconcilier sa garde-robe avec la planète. Nous achetons de plus en plus de vêtements. Nos armoires débordent, alors que nous ne portons qu'un tiers de notre vestiaire. Nous sommes affamés de nouveauté, de style, de fringues. Sur Internet, nous n'avons jamais autant commandé. Pour produire 150 milliards de vêtements par an, la fast fashion transforme chaque jour 1 million de barils de pétrole en fils textiles. Des couturières à bas coût assemblent sans répit nos tee-shirts et nos pulls. Des produits chimiques interviennent à chaque étape. Des porte-conteneurs et des camions parcourent des dizaines de milliers de kilomètres... Nous jetons nos fringues à la même vitesse que nous les achetons... Alors, n'est-il pas temps de renouer avec l'élégance de la sobriété, d'acheter moins, mais surtout d'acheter mieux ? Catherine Dauriac, experte et militante pour une mode durable, nous alerte sur les ravages que cette industrie inflige à la planète. Présentation de la collection : Relever les défis environnementaux est l'enjeu majeur de nos sociétés. Comment y voir plus clair dans le magma d'informations, d'assertions et de rumeurs qui nous submerge ? Médias et réseaux sociaux nous plongent dans la confusion et la défiance. Il y a urgence à démêler le vrai du faux. La collection " Fake or not " nous aide à y voir plus clair. Nos livres scientifiques et pédagogiques décryptent le réel, déconstruisent les fake news et les idées reçues en s'appuyant sur l'analyse d'un scientifique, sur des chiffres, des faits et des ordres de grandeur. Une collection qui donne des repères fiables et aiguise notre sens critique. Identifier les conséquences de nos modes de vie et de consommation sur l'environnement : un impératif pour la survie de la planète et celle des générations futures.

04/2022

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Romans historiques

Soledad : force obscure de la lande. Tome 3 : Terre sans eau dans le Poitou au XIIe siècle

1180. En ce bout du monde à l'arrière de la Pointe du Payré, Soledad organise sa survie après avoir été éjectée de l'embarcation paternelle par une lame de fond cataclysmique qui la sépara des siens. La jeune fille avoue à son ami le Grand Balafré que la poutre sculptée échouée doit être celle transportée par l'équipage de son père Pablo. Silan, leur commanditaire de Brem, furette autour du projet d'implantation d'une abbaye. Lors d'une réunion informelle dans la lande sans eau des autorités civiles et religieuses impliquées, Soledad découvre leurs curieuses tractations interrompues par la saignée sauvage de Trofime frappé d'une soudaine crise d'apoplexie. Soledad s'assure que le site pourrait être transformé en une île. D'où sa compréhension de la recrudescence des querelles d'intérêt résultant des avantages que la papauté accorde à une abbaye bâtie comme à Maillezais. Lors d'une expédition de capture d'aspics, l'Espion lui fait découvrir des traces gigantesques sous le goémon. Sont évoqués : les druides, Bélesbat la ville disparue, une chasse à l'ourse, le minerai de fer dans la falaise, la thériaque, les plantes médicinales. La recherche de l'eau se poursuit alors que Maoc, maître puisatier, exprime des doutes que confirme un effroyable accident. Soledad aide à sauver Céran le carrier bloqué dans le puits comme elle le fit pour le Mioche tombé du ponton au port de La Guittière. Accompagnée d'Euchaire le moine architecte, Soledad propose un mode de récupération de la poutre sculptée que Silan soumet à donation par devant notaire. L'arrivée des hommes préparant une grande chasse pour Richard Le Plantagenêt est source de tension avec l'équipe du puisatier. Soledad préfère les échanges entre Euchaire et Aignan de Villox, les moines bâtisseurs du Poitou. La jeune fille se fait attaquer par Giraie, le conducteur de mule qui la laisse pour morte après l'avoir violenté. Comment Soledad va-t-elle pouvoir survivre à ce nouveau drame ?

11/2012

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Littérature française

Ports pirates

Dans l'enfer des corsaires Surcouf à Saint-Malo, La Buse à Calais, Jacques Cassard à Nantes, Nau L'Olonnois aux Sables-d'Olonne mais aussi Louise Antonini à Lorient, Tom Souville à Brest, Vent-en-panne à Ostende, Montauban à Bordeaux ou Pellot à Bayonne. ces corsaires, pirates ou flibustiers, et bien d'autres issus de vingt ports océaniques, se sont illustrés pendant cinq siècles par leur intrépidité, leur violence, parfois leur sauvagerie, qui n'avaient d'égales que leur bravoure et leur panache. Ils se battaient pour le roi, pour leur compte, souvent pour les deux, mais toujours pour le plaisir de la conquête. Et puis un jour leurs glorieuses aventures prirent fin, misérablement sur un ponton puant ou couverts de doublons en pleine gloire. Ils sont partis mais leur mémoire nous accompagne. 20 pirates, corsaires et flibustiers dans une trouble partie de poker. Poussez la porte grinçante de l'estaminet et la première page de ce livre. Vous allez retrouver après leur trépas ces vingt gentilshommes de fortune dans l'enfer d'un bouge mal famé d'une île improbable, condamnés à expier pour l'éternité, privés de navires, de rêves et de femmes. C'est pourtant une femme splendide qui va entrer en scène. Céleste créature révélatrice de bien des passions, elle éveillera aussi bien des espoirs. Car la Divine à le pouvoir de sauver un de ces hommes de sac et de corde. Elle va les mettre à l'épreuve dans un jeu érotique singulier, trouble partie de poker où chacun devra raconter un épisode poignant de sa vie tumultueuse pour tenter de gagner le paradis dans les bras de la belle enchanteresse. Embarquez pour la grande aventure de la mer, de Honfleur ou de La Rochelle vers l'île de La Tortue, Madagascar ou Maracaïbo, au fil de l'épée et de récits épiques où l'humour, l'amour et le suspense se mêlent, dans un mélange explosif comme poudre à canon, à la grande histoire de la flibuste que chacun porte au cour depuis l'enfance.

06/2004

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Théologie

Nouvelles contributions à un chistianisme d'avenir. Journée d'études du 30 septembre 2023

Cet ouvrage fait suite à la journée d'études du 30 septembre 2023. Cent trente personnes ont pris part au programme qui a mis en valeur les nouvelles recherches et hypothèses dans les domaines de l'exégèse et d'une doctrine chrétienne pour notre temps. Jacques Musset a présenté Jésus comme un prophète, en insistant sur sa parfaite humanité. Jésus n'était pas le fils de Dieu, au sens ontologique du concile de Nicée. Son message et sa pratique nous ont révélé un Dieu d'amour qui accompagne les humains. Jean-Pol Gallez est revenu, lui, sur l'oeuvre de Joseph Moingt, en mettant en relief le fil rouge du théologien jésuite : l'Evangile est une puissante invitation à l'humanisation. De son côté, José Arregi s'est attelé à proposer de nouvelles représentations de Dieu, au-delà des conceptions théistes encore en vigueur. Sa pensée nous a entraînés dans l'histoire du Cosmos et la profondeur de la conscience. L'après-midi a commencé par la transmission, en visioconférence depuis Montréal, d'un message de Bruno Mori. Il s'est poursuivi avec une intervention de Paul Blanquart sur le questionnement : "Jésus est-il prophète ou Messie ? ". Puis Paul Fleuret a parlé de la Bible comme paroles d'humains parlant de Dieu. Ce qu'a poursuivi Odile Ponton, animatrice de groupes Bible et autrice d'un important volume de commentaires bibliques. Gilles Castelnau a clos les interventions en nous racontant l'histoire de l'aide libérale du protestantisme français. Tout au long des séances, la prise de parole des participants a relancé la discussion. Cet ensemble de contributions vient enrichir le débat autour de l'avenir de la voie chrétienne. A une époque où " le christianisme traditionnel est à l'agonie ", comme l'écrit John Shelby Spong en entrée de son Quatrième évangile, ce livre nous offre ainsi sa part de repères et de raisons d'espérer.

02/2024

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Diététiques

Votre santé au bout de la fourchette. 2e édition revue et corrigée

Cet ouvrage d'une lecture facile et enrichissante vous permettra de répondre à de nombreuses questions et peut-être au fil des pages d'apporter les premières solutions à vos problèmes de santé quotidiens. Notre capital santé se construit dès l'enfance grâce à une nourriture saine et équilibrée, nous le préservons au cours de notre vie par le choix constant que nous portons à nos aliments. Mais que signifie une alimentation équilibrée ? Et qu'entendons-nous par une chrononutrition pour le maintien d'un poids idéal et éviter une surcharge pondérale qui est un souci pour beaucoup d'entre nous aujourd'hui ? Les travaux de recherche les plus récents considèrent que la rupture de l'équilibre de notre microbiote intestinal qui se traduit par une "dysbiose" est impliquée dans presque toutes les maladies humaines, jusqu'à l'anxiété et les troubles du sommeil. Quelle stratégie alimentaire préventive convient-t-il d'adopter pour maintenir ou restaurer l'équilibre de notre écosystème intestinal ? Nous assistons ces dernières décennies à l'émergence d'une multitude de réactions immunitaires à certains aliments : allergies, intolérances alimentaires au gluten, à la caséine, ... et des réactions indésirables au lactose, à l'histamine mais aussi aux sulfites et autres additifs alimentaires. L'auteur vous explique comment décrypter ces situations pour les reconnaître et les corriger. Il vous indique par ailleurs tous les tests à réaliser. Comment fonctionne l'axe bidirectionnel intestin-cerveau qui participe à la régulation de notre bien-être physique et émotionnel ? Comment corriger des troubles de l'humeur et du comportement par la micronutrition sans avoir recours, dans un premier lieu, aux produits chimiques de synthèse et éviter le cercle vicieux des anxiolytiques et des antidépresseurs. Quel est le mode de vie et l'alimentation des centenaires ? Quelle est la part réelle de la génétique dans notre longévité ? Comment pouvons-nous lutter contre le réchauffement climatique par nos choix alimentaires et notre façon de vivre ? Dans un récit pédagogique et passionnant, l'auteur nous apporte à la lumière des travaux scientifiques les plus récents, des réponses claires à toutes ces questions basées sur sa grande expérience professionnelle en biologie médicale et nutritionnelle.

06/2024

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Poésie

Je pense à toi !

Cette anthologie de haïkus sur le soin et l'attention que nous portons à l'autre trouve pleinement sa place en cette période de crise sanitaire, qui réduit notre espace de vie et raréfie nos contacts. Irradiants de chaleur humaine, ces poèmes dessinent une oasis de réconfort au milieu d'une époque frappée par la maladie et le deuil. Qu'est-ce qui nous amuse quand le ciel est bas ? Qu'est-ce qui nous console quand la colère ou la peine gronde ? L'Autre, cet autre si souvent incompréhensible et déroutant mais dont la présence donne tant de résonance à la nôtre. l'esprit apaisé à l'autre bout du fil j'entends son sourire Najat Aguidi. Ainsi, dans cette anthologie foisonnent les raisons de se réjouir de vivre ensemble : des haïkus caustiques qui se moquent des petits travers humains... train de banlieue tout le trajet pour se maquiller Alain Henry... . des haïkus tendres qui nous rappellent les gestes consolateurs, d'autres pour les soignants, pour ceux qui travaillent dans les institutions, mais aussi ceux que nous sommes, pour peu que nous osions autant donner que recevoir. brouillard de novembre l'air de rien lui raconter ses souvenirs Marie Derley. A nous promener dans cette poésie du lien et du réconfort, nous ressortons bien plus aimants. Pascale Senk. Françoise Maurice, infirmière, découvre le haïku en 2012 à la suite d'un cancer du sein. Avec cet art, elle trouve une façon de se recentrer sur l'indicible instant présent, devenu essentiel pour elle. Elle fait partie de plusieurs collectifs. Certains de ses haïkus sont publiés dans Naître et Renaître (Pippa, 2020), Ecrire, Lire, Le dit de 100 poètes (Pippa, 2020), Haïkus et tankas d ! animaux (Pippa, 2020), Haïkus de Bretagne (Pippa, 2021). Eléonore Nickolay découvre le haïku en novembre 2012 lors d'un festival organisé par l'Association francophone du haïku (AFH) à Lyon. Le haïku devient son genre littéraire privilégié en allemand, français et anglais. Bien au-delà, il est pour elle une aventure humaine et l'occasion d'échanger avec des poètes et poétesses. Aujourd'hui, elle est coprésidente de l'AFH et de la Deutsche Haiku Gesellschaft et corédactrice de leurs revues respectives.

09/2021

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Critique Poésie

La flaque qui brille au retrait de la mer. Matière à réflexion

"Je suis persuadé que nous portons tous en nous à l'état latent le besoin poétique, qui n'est pas un besoin de joliesse ou de consolation mais un désir d'effraction, le désir de sortir du carcan et qu'il est la plupart du temps, enfoui, refoulé, fui même, parce que à juste titre ressenti comme inquiétant : il inquiète, pour dire vrai, le paresseux, le conformiste par commodité, que tout homme héberge en lui, celui qui se protège de la vie". Dans la Flaque qui brille au retrait de la mer, Matière à réflexion, essai et aphorismes, Jean-Pierre Siméon s'empare avec énergie et malice de l'occasion qui lui est donnée d'apporter réponse à l'insoluble et ambigu questionnement "Mais comment donc êtes-vous devenu poète ? " . Jean-Pierre Siméon donne des clés au forçat volontaire qu'est le poète pour révolutionner cette matière qu'est la langue. Dans l'exploration de la nécessaire tension qui définit l'expérience humaine entre l'aspiration à la norme et "le désir d'effraction" - tension intrinsèque à la langue et à la vie elle-même -, c'est alors une éthique qui se dessine, une morale de l'arrachement. Quel est ce mystère d'écrire ? Qu'est-ce qui amène à l'écriture ? Quelle phrase, quel texte, peut marquer un. e auteur. e à ses débuts et pourquoi ? Quand est-ce qu'écrire devient une évidence ? Quelles influences ? Qui sont les auteur. es ou les textes qui ne quittent plus l'écrivain. e ? Dans cette collection des auteur. es s'adressent librement et dans une forme qui leur est propre à quelqu'un qui est plein de doutes, mais qui veut écrire. Confronté. e parfois à des questions insolubles, il ou elle est en recherche de réponses, de pistes pour franchir le pas. En définissant le poète et le lecteur comme dépositaires et reflets d'une même expérience, celle de l'indispensable pas de côté qu'est la parole poétique, Jean-Pierre Siméon confère au désir poétique une dimension universelle. Urgente et nécessaire, la poésie s'offre à tous comme un levier pour émouvoir le réel.

03/2023

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Poésie

Dioptre

Un dioptre est une surface qui sépare deux milieux transparents qui ne dévient pas la lumière à la même vitesse. Phénomène optique que Carol Snow applique à la mémoire, à la façon que l'on a d'accéder à ses souvenirs, qui parfois se réfléchissent, parfois se dévient, se défilent. Réflexions, reflets, halos, "ondes arrêtées" , Dioptre, dans le prolongement d'Artiste et modèle (Unes, 2019) avec lequel il partage ses références picturales (Bacon, Moore, Cézanne...), est un livre d'images : "imagine te souvenir" dit Carol Snow qui découpe, à la façon de Matisse, des silhouettes dans le vif de la couleur, en suivant une sorte de respiration de la lumière sur la mémoire. Motifs familiers, les collines, le jardin, le ponton, les poèmes captent des images brèves, ponctuelles, parfois superposées, et les maintiennent sur la page en facettes, en éclats qui composent la projection de la vie, comme un temps qui se dépose avec la sensualité de la lumière sur la peau. Poèmes de sensations visuelles, mais également tissés de voix, de phrases ressurgies, de discussions familiales, où affleure l'intimité avec la mère, et l'évocation difficile du père. C'est ce fil, voire ce lien qu'il faut remonter, comme on clarifie une image sous la surface de l'eau. Carol Snow remonte dans ses souvenirs avec une étrange solitude, qui ne semble pas douloureuse, avec une précision du langage qui emprunte à la précision de la position des corps dans la danse, et à la spiritualité asiatique. Une façon de "placer le regard" aussi justement que le corps pour capter la lumière de ces souvenirs troubles, confus, qui se dérobent et dévient les rayons de la conscience, nous perdent dans des illusions d'optique. Précision recueillie, car "l'espace est fait de silence" , et qu'elle repousse le désordre, arrange la mémoire comme un jardin, aborde les instants avec délicatesse, puisque on ne franchit pas la surface des événements passés - on ne franchit pas le dioptre - au-delà d'une certaine inclinaison. Remonter le fil malgré une "mémoire blessée" , et certains éclats du passé difficiles à percer, à retrouver, résistent, autour de la figure du père. La lumière ne franchit pas toutes les surfaces.

01/2023

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Ouvrages généraux

Revue d’Histoire Haïtienne N° 2. L’Occupation américaine d’Haïti

Notre revue consacre son deuxième numéro à l'occupation américaine d'Haïti de 1915 à 1934. Il était pour nous important de dresser un bilan de l'occupation d'autant plus que le pays aura connu à partir de 1994 plusieurs occupations successives. Aborder dans ce numéro la question de la première occupation c'est à la fois accorder une importance particulière à ce qui s'est passé mais aussi aux incidences de cette histoire sur notre présent. L'histoire en Haïti a une emprise spectaculaire sur nos manières de penser la société. Avec ce numéro sur l'occupation américaine nous portons un regard sur la période à partir des nouvelles recherches en train de se faire. Les articles de ce numéro visent à susciter des interrogations et à privilégier la réflexion critique sur le débat passionnel. Cette réflexion se nourrit aussi de l'apport d'historiens analysant la présence américaine chez nos voisins dominicains et la résistance des milieux populaires dominicains avec le mouvement des "gavilleros" et l' "olivorismo" . L'occupation militaire américaine d'Haïti a donné lieu à une abondante littérature : livres de combats politiques, thèses, récits, mémoires, etc. Les textes rassemblés dans ce numéro ne s'ajoutent pas aux précédents, ils essaient au contraire d'apporter des éclairages nouveaux sur la période. Nous avons aussi tenu compte dans ce numéro du contexte historique du pays à la fin et au tournant du XIXe siècle qui annonçait déjà ; des interventions étrangères. Ce deuxième numéro de notre revue vient à la suite de la publication par la Revue de la Société d'Histoire, de Géographie et de Géologie d'un numéro spécial sur l'occupation américaine. Les thèmes abordés dans notre revue apportent un éclairage nouveau sur cette période en complément des dossiers des numéro 259-262 de la revue de la société ; Nous avions d'ailleurs collaboré avec la société à une très grande exposition sur l'occupation américaine préparée par le CIDIHCA et qui a circulé en Haïti et au Canada en 2015 pour le centenaire de l'occupation. La démarche interdisciplinaire et comparative reste une préoccupation majeure de notre revue qui vise à rassembler des travaux de recherche novateurs et à créer les conditions d'un dialogue fécond entre historiens de tendances et d'orientations diverses. L'histoire aujourd'hui a changé et s'est mise à dialoguer avec les autres sciences sociales. Les textes présentés dans ce numéro tentent en ce sens d'appréhender cette époque dans toute sa complexité.

11/2021

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Littérature française

Frisson animal Tome 1 : Elément Terre

Au travers de ses textes, Isabelle N prône le respect de la vie quelle que soit notre espèce d'appartenance. C'est un plaidoyer autant qu'une louange, une célébration de l'innocence et de la grâce. Il n'y a plus un jour où je ne songe aux loups, aux renards, aux chiens qui gémissent dans leur geôle, aux vaches sacrées d'Auvergne et d'ailleurs, aux enfants victimes de la folie humaine, aux arbres, à tous les innocents... Il ne se passe plus un jour, ni même une nuit, sans que, face au spectacle du monde, je ne sois submergée dans une même seconde, par des flots de joie et d'immenses chagrins. ?La totale innocence des animaux non humains est le plus beau trésor qu'ils nous donnent à voir, à sentir, c'est aussi ce qui les rend fragiles comme le sont les enfants face à la raison et à la déraison humaine. Les retrouver dans la réalité ordinaire et les mondes invisibles m'aide à vivre. Il me semble qu'à leur contact, je grandis intérieurement. Ils invitent mon esprit à plus de patience et de grâce... Les aimer me ramène à un temps d'amour sans failles, qui ne connaîtra jamais la trahison, un amour sans limites... Les plantes, les arbres, eux, me fascinent par leur extrême sensibilité qui au contraire de les affaiblir est la raison même de leur colossale puissance. Voyageurs immobiles, pour survivre, ils doivent connaître par coeur leur environnement. Leur état de réceptivité est sans commune mesure... Ils sont capables de pousser sur les roches, de soulever des blocs de béton, de renaître là où on ne les attendait plus. Ils me donnent de l'espoir. ?J'ai l'audace de croire que la poésie peut tout, comme effacer nos contours, l'espace d'un instant. Que les mots pénètrent nos êtres au plus profond pour faire fondre nos coeurs. Qu'ils coulent comme une mère rivière enlaçant tous ses petits amours. Que les frontières entre nous s'épuisent à coup de spectacles grandioses ou de petites merveilles, de mots poétiques, de prophéties du jour... A chaque aube nouvelle, que je n'oublie plus jamais et vous non plus, que nous portons chacun l'univers dans nos cellules, que nous ne faisons qu'un avec la terre, le soleil, le vent, les arbres, tous les peuples, toutes les espèces, dans ce monde et les autres... ?Si je peux injecter des bonnes doses de sensibilité à ceux qui en manquent, alors je me sentirai plus tranquille. De cette substance-là, on ne risque pas l'overdose et il est urgent d'ouvrir des centres d'injection partout sur la terre.

02/2020

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Histoire de l'art

Sous le regard de Méduse. De la Grèce Antique aux arts numériques

Figure incontournable de la mythologie grecque, Méduse a exercé son pouvoir de fascination sur de nombreuses générations d'artistes qui ont contribué à la création d'un répertoire d'images d'une richesse inouïe. Le catalogue est consacrée à l'évolution de ces représentations, des premières sources iconographiques de l'Antiquité jusqu'aux productions artistiques les plus récentes. Dans les premières versions écrites du mythe, Méduse est une divinité primordiale terrifiante, petite-fille de la Terre (Gaïa) et de l'Océan (Pontos), mentionnée sous le nom de Gorgone. Une première variation, introduite dès le 5e siècle avant notre ère, voit en Méduse non plus une divinité régnant sur l'univers, mais une mortelle, victime d'une monstrueuse métamorphose que lui inflige la déesse Athéna. Reconnaissable à sa chevelure grouillante de serpents et ses yeux écarquillés, Méduse est une figure particulièrement ambiguë et paradoxale : à la fois instrument de mort, par son regard pétrifiant tous ceux qui le croisent, et symbole de vie, puisque de sa tête sacrifiée naissent le cheval Pégase et le géant Chrysaor. Au cours des siècles, les lectures du mythe évoluent, faisant subir à Méduse de multiples métamorphoses qui font d'elle le reflet des peurs et des fantasmes de la société occidentale. Malléable et toujours en phase avec l'époque de sa création, la figure de Méduse se renouvelle constamment. Pour les Grecs, elle est d'abord l'incarnation de la terreur, une vision insoutenable de la mort. La période médiévale, marquée par la morale chrétienne associant sexualité et péché, assimile Méduse à une beauté séductrice. A la Renaissance, son visage horrifique devient une métaphore de l'Art et de sa puissance visuelle. Figure toujours changeante, Méduse développe un caractère mélancolique au 19e siècle. Pour les préraphaélites anglais puis pour les symbolistes, elle perd parfois de son aspect monstrueux et devient une jeune femme à la beauté rêveuse. L'univers dans lequel elle bascule témoigne de l'accablement qui gagne les artistes face à la modernité industrielle. Cette course effrénée vers le progrès entraîne la rupture progressive de l'Occident avec la culture gréco-romaine qui l'a nourri durant des siècles, et Méduse devient alors le témoin affligé d'un monde désenchanté. Les angoisses et les atrocités du 20e siècle redonnent à Méduse sa puissance mortelle, et c'est finalement à Hollywood et dans le jeu vidéo que celle-ci va trouver un nouveau terrain fertile où se renouveler, grâce aux spécialistes des effets spéciaux. Aujourd'hui, Méduse fascine toujours les artistes qui s'appuient, notamment, sur les outils numériques pour renouveler leur approche plastique. Mais quelles sont les mutations actuelles de Méduse ? Figure populaire et politique, elle pourrait bien incarner un principe d'insoumission à l'ordre aussi bien qu'un féminisme militant...

05/2023

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Généralités

La Méditerranée occidentale : Histoire, enjeux et perspectives

Cet ouvrage consacré au Maghreb et au partenariat avec les pays de l'arc latin de la Méditerranée est publié au plus fort d'une actualité marquée, d'une part, par l'existence d'une crise aiguë du couple algéro-marocain qui était envisagé comme le moteur d'une construction maghrébine, et d'autre part, d'une marginalisation de la Méditerranée occidentale dans la géopolitique mondiale que traduit ce conflit majeur opposant l'Europe et les Etats-Unis à la Russie. Ce paradoxe qui incite au désenchantement, n'est-il pas aussi le moment privilégié pour repenser et agir afin de réaliser un regroupement régional et promouvoir des formes de partenariat et de coopération entre les pays méditerranéens. Autrement dit, la crise géopolitique ne donnerait-elle pas l'opportunité aux pays du Maghreb de repenser leurs alliances, de mieux défendre leurs intérêts communs, et contribuer ainsi à mettre en oeuvre un nouvel ordre politique et économique plus propice au progrès et au développement de leurs peuples. Il s'agira pour eux de se hisser à la hauteur des nouveaux enjeux provoqués par les recompositions géopolitiques en cours et de dépasser des situations jugées aujourd'hui indépassables. Ce livre posthume de Noureddine ABDI qui est l'aboutissement de longues années de travail offre des matériaux précieux dans l'édification de ce projet maghrébin " sans cesse recommencéA " et/ou contrarié, car soumis aux aléas politique, à des conjonctures économiques internes et à des alliances économiques ou politiques contraires à la vocation unitaire du Maghreb. Avant d'entrer dans le coeur d'un sujet -le Maghreb et subsidiairement ses rapports avec la Méditerranée occidentale- qui fut dès les années 1980 au centre de sa réflexion et de ses recherches, un mot pour évoquer une dette personnelle qui nous avons contractée auprès de N. Abdi. Engageant au milieu des années 1970, une carrière de chercheur en économie agricole et rurale, parmi mes premières lectures figuraient en bonne place les articles que N. Abdi avait publié dans des revues (la Revue Algérienne ou d'autres revue étrangères). Il fut pour moi, l'un des premiers chercheur algérien (aux côtés de nos aînés que furent Tami Tidafi, Hamid Aït-Amara ou Claudine Chaulet) qui ont contribué à nourrir nos connaissances, et à nous initier aux questions agraires et paysannes. Celles-ci avaient occupé son activité intellectuelle tout au long de la période qui va du milieu des années 1950 à la fin des années 1970. L'autobiographie qui figure à la fin de l'ouvrage apporte des éclairages intéressants et nouveaux sur les contextes politiques et économiques de cette époque. Elle nous livre un témoignage inédit sur les conditions concrètes d'émergence de l'autogestion agricole en Algérie, les obstacles rencontrés et les luttes d'influence exercées au sein de l'appareil d'Etat, les motifs de son engagement auprès des ouvriers de l'autogestion ou les attributaires d'une réforme agraire qu'il avait appelé de tous ses voeux. Si le récit autobiographique, rédigé avec une modestie qui impressionnait les personnes qui l'ont côtoyé, évoque assez clairement l'engagement politique et syndical de l'auteur dans la lutte de libération nationale, elle témoigne aussi de son attachement émouvant à sa terre - et de ses lieux- d'origine, décrit les premiers pas de l'Etat algérien dès l'indépendance en mettant l'accent sur difficultés dans la construction de ses institutions nationales. Au cours de la période qui va suivre, celle qui commence dans les années 1980, N. Abdi va élargir la perspective en traitant essentiellement de la construction maghrébine, et focalise sa pensée sur " les perspectives d'un avenir régional communA ". Appartenant dorénavant aux deux rives de la Méditerranée (un entre-deux dont il faisait l'expérience), il fonde son engagement personnel à penser également le rapprochement des pays du Maghreb avec les pays méditerranéens de l'arc latin. Les processus de renforcement des unions régionales face à une mondialisation en marche, l'essor d'une coopération adaptée à leur échelle font aussi l'objet de ses préoccupations intellectuelles. Ces formes de coopération et de regroupement régional sont pensées comme " le meilleur moyen de peser dans les relations internationalesA ". Ces nouvelles recherches que l'auteur engage baliseront un parcours personnel et professionnel au sein d'institutions tels l'Institut d'Etudes du Développement Economique et Social (IEDES), le CNRS français, la Maison des Sciences de l'Homme ou de laboratoires de recherche de l'Université Paris VII. Abdi se dépensera avec énergie pour animer des forums, des débats ou des rencontres scientifiques réunissant des dizaines de chercheurs appartenant aux deux rives. Tous les travaux et toutes les contributions que N. Abdi signale dans cet ouvrage, sont les produits intellectuels de ces multiples activités ; elles ont fait l'objet de publications thématiques dans des revues, des compte-rendu de séminaires ou des ouvrages collectifs. Les sources d'inspiration les plus marquantes de ce parcours professionnel sont évoquées. Il y a en premier lieu l'auteur maghrébin par excellence que fut Ibn Khaldoun dont il est fait souvent référence dans ses travaux, mais aussi d'autres auteursA ; le marocain A. Khatibi, et le tunisien A. Meddeb- passeurs et penseurs comme lui de l'altérité- qui partageaient avec lui, une confiance dans la construction de ce " lieu de symbiose " qu'est selon lui le Maghreb. Il n'a cessé d'entretenir un dialogue ininterrompu, et jusqu'à leur disparition prématurée, avec ces deux auteurs qui cultivaient, selon son expression, une " maghrébinité commune ". Cet " entre-deuxA ", position qu'il assumait pleinement, et les liens socioculturels qui le rattachait aux deux rives de la Méditerranée, l'ont naturellement conduit à plaider pour un rapprochementA ; celui-ci qui se nourrissait d'échanges intellectuels avec d'autres auteurs (J. Berque ou P. Vieille) à la sensibilité méditerranéenne tout aussi affirmée que la sienne. Ce n'est, écrit-il " qu'en restituant parmi les autres dimensions du Maghreb, celle qu'il partage avec l'Europe latine, qu'on parviendra à saisir les réalités maghrébines telles qu'elles sont perçues par les Maghrébins eux-mêmes et plus particulièrement la société civile, de façon à que ce Maghreb réel puisse constituer notre véritable horizon de pensée ". Cette vision généreuse d'ouverture vers la méditerranée occidentale l'empêchera d'examiner les distances prises avec la rive sud, l'Europe méridionale préférant de fait coopérer avec les nouveaux pays (ex PECO) admis dans l'Union européenne. Elle est également silencieuse sur les approches nationales que chacun des pays du Maghreb engage avec les pays de l'Union européenne Aucune coordination n'est réalisée dans la mise en oeuvre des rapports politiques et économiques et politiques. A titre d'exemple, les accords d'association sont signés séparément et leurs évaluations -qui font ressortir des tendances à l'accentuation des asymétries économiques défavorables aux 3 pays du Maghreb- n'ont pas permis les rapprochements concertations pourtant nécessaires. L'engagement politique de l'auteur pour " féconder un Maghreb des citoyensA " est un engagement actif résolument orienté vers des processus de création et de production de richesses " au plan intérieurA ", et impulsé " au plan extérieurA " par " un esprit d'ouverture et de partenariatA ". Il s'agit, nous dit-il, " de dégager les perspectives d'un avenir régional commun pour qu'il soit davantage maîtrisé que subi, c'est-à-dire qu'il prenne la forme d'un essor autonome plutôt que celle d'un moindre développement et d'une dépendance accrue ". Empruntant à l'auteur des " AndalousiesA ", la formule de J. Berque, N. Abdi appelle lui également à des " Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous les décombres amoncelés et l'inlassable espérance ". L'approche généreuse et profondément universaliste que N. Abdi adopte, reprend une idée empreinte d'humanisme, de cet autre penseur de la Méditerranée, Paul Valéry, qui concevait la Méditerranée comme un " dispositif à faire de la civilisationA ". La méditerranéïté, écrit-il, est ainsi intimement liée au processus de construction maghrébine, elle en est l'un des principes fondateurs, tout comme à l'inverse, " la maghrébinité en est tributaire ". Ces affirmations s'appuient sur une réflexion critique qui intègre l'analyse de la longue durée, et où N. Abdi expose avec lucidité le cheminement du projet politique de construction d'un Maghreb " lequel est en permanence fait et défait par les pouvoirs en place ", ce qui témoigne d'un clivage -qu'il subissait lui-même sur le plan politique nous dit-il-, et " qui se creusait entre le Maroc et l'Algérie proches l'un de l'autre ". Sa réflexion sur la vocation unitaire dans le Maghreb s'appuie sur l'examen minutieux desA critères à la fois socio-historiques et politiques, et en particulier la dimension ethno-culturelle de la région. Le Maghreb écrit-il " constitue un sujet historique ", en particulier dans les phases conflictuelles et de résistances. Il rappelle que l'Etoile Nord-Africaine qui fut créée à Paris en 1927, et qui traduira les premiers pas du nationalisme algérien, " vise à construire l'unité du MaghrebA ", " à ressusciter une unité ancienne que l'histoire a enregistrée et dont elle a témoignéA ". Il s'attache avec obstination à retracer le cheminement de l'idée maghrébine dans un passé plus proche de nous, en examinant les faits qui participent au développement de ce " sujet historique " dans les phases conflictuellesA ; ceux des années 1930 (de la création de l'Etoile Nord-Africaine à l'Association des Etudiants Musulmans Nord-Africains (AEMNA), ceux de la deuxième guerre mondiale, avec le mouvement syndical animé par le tunisien F. Hachad). Il traque enfin cette solidarité maghrébine partagée par les mouvements de libération nationale dans les années 1950. Il remarque bien que la proclamation de la construction du Maghreb à Tanger, en août 1959, et sa relance le 17 février 1989, n'empêche pas cet ensemble d'être toujours aussi divisé, notamment par une frontière algéro-marocaine fermée. Ce constat établi, l'incite naturellement à analyser, au-delà de la question du Sahara occidental, les raisons socio-politiques et économiques qui font ce Maghreb " écarteléA ". Ces discordes sont à rechercher, nous dit-il, dans la nature de régimes peu disposés à " concéder la moindre parcelle de leurA pouvoir dansA le cadre d'une unification du MaghrebA ", mais aussi dans l'état de sociétés politiques ou de sociétés civiles peu mobilisées par l'idée maghrébine. Ces questionnements de l'auteur ne le détournent pas de l'exercice de recension des éléments qui peuvent constituer les moyens de dépassement de ces situations de fait. Cette dernière posture illustre assez parfaitement l'optimisme raisonné de N. Abdi dans l'affirmation d'une maghrébinité possible et souhaitable pour l'avenir des peuples de la région. Elle le conduit à analyse avec rigueur les facteurs favorables à une intégration maghrébine, ou de ce que les prospectivistes appelleraient " les signaux faiblesA " favorables à une construction maghrébine. Les facteurs religieux et culturels d'abord, où N. Abdi qui, tout en attirant l'attention sur le recours vain à une " retraditionnalisationA " du fonds culturel et religieux de la région, invite, à mobiliser et/ou revivifier un fonds religieux et culturel maghrébin " avec ses institutions et ses références ancestrales propresA ". Il y a ensuite des facteurs sociaux avec " les passerellesA " que représentent les diasporas du Maghreb. C'est, nous dit-il, au sein de l'immigration que l'on rencontre " cette maghrébinité radicale ". Cette dernière ressource, facteur puissant d'intégration, est représentée par les populations originaires du Maghreb. Ces dernières font la découverte dans les sociétés d'accueil " de leur sentiment d'une appartenance commune ", de cette " identité partagée " et qui prennent " conscience de ce qui les unitA ". Après tout, s'interroge-t-il, " si nous considérons le fait que l'affirmation de l'indépendance du Maghreb a commencé à l'extérieur pendant l'entre-deux-guerres, pourquoi n'en serait-il pas de même du mouvement de reconstruction du MaghrebA "A ? Et Abdi d'explorer enfin les conditions économiques propices à l'intégration. L'existence d'un large marché fort de millions de consommateurs " qui aurait pour effet d'augmenter de 2 points le taux de croissance de la régionA ", le développement des infrastructures de transport (autoroute Trans maghrébine dont l'essentiel des tronçons sont déjà réalisés à l'intérieur de chacun des pays), l'énergie (électricité et gaz), de même que l'irruption dans l'espace économique, souvent appuyée par le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC), de " nouveaux acteurs de l'intégration socio-économique du MaghrebA ", que sont les entrepreneurs et chefs de PME. Les facteurs d'intégration sont à cultiver au sein des communautés universitaires où " l'intelligentsia maghrébine devrait, où qu'elle se trouve, jouer un rôle moteur dans le cadre d'échanges et de collaborationsA "A ; dans les milieux d'affaires ensuite où la promotion d'une intégration peut être entreprise par des agents qui se situent au sommet de l'économie maghrébine. Le futur du Maghreb ne peut être toutefois pensé sans ce couple algéro-marocain qui est appelé à jouer un rôle décisif dans une construction maghrébine fondée sur " une réelle émancipation et un vrai progrès pour toutes ses populationsA ". " Ce qui importe le plus, nous dit-il, c'est avant tout de cultiver et de développer la maghrébinité au travers de relations maghrébines les plus favorables à l'épanouissement de l'homme ". Reprenant l'une desA premières propositions de KHATIBI formulé sur les relations de voisinage, il nous invite " à se regarder en face ", A à " construire un espace vie qui soit communA ", et à " aller vers le risque partagé avec l'autre, les autresA ". Une pensée généreusement humaine, anti bureaucratique par nature, s'appuyant sur une mobilisation citoyenne constitue le fil conducteur de ses analyses du Maghreb. C'est la même pensée que l'on retrouve dans ses travaux de jeunesse portant sur la construction du Maghreb conduites par le syndicaliste tunisien F. Hached, où dans le rôle joué par l'UGTA et la Fédération des travailleurs de la terre dans l'autogestion agricole algérienne. Les " constructions bureaucratiquesA " et les " approches technocratiquesA " seront en permanence vigoureusement dénoncées par N. Abdi. Ces approches dessaisissent, affirme-t-il, les acteurs sociaux, les producteurs ou les créateurs de richesses de leurs pouvoirs et freinent, nous dit-il le mouvement d'émancipation sociale, soit de la paysannerie du temps de l'autogestion agricole, soit les sociétés civiles et politiques dans la construction du Maghreb. Nous le répétons, la vision du Maghreb que propose N. Abdi est inséparable de son itinéraire de vie et de la fidélité à ses engagements politiques et syndicaux qu'il évoque. L'exil qu'il a choisi dès 1973, va le conforter dans un statut de chercheur qu'il n'aura jamais abandonnéA ; ce statut l'autorisait à exercer ses activités avec une liberté d'esprit à laquelle il était profondément attaché. S'il a inauguré un champs d'étude dans les années 1960-70 passionnant pour ma génération (celui des questions agraire et paysannes), il nous offre avec cet ouvrage posthume, un chantier de travail que l'on découvre avec un réel plaisir intellectuel et où l'érudition de l'auteur laisse aussi place à l'émotion suscitée par cette quête absolu d'un idéal de progrès et d'émancipation pour les peuples du Maghreb, cette quête de méditerranéïté faite de paix et de coopération à laquelle il rêvait. La lecture de ce livre nous laisse toutefois un grand regret. Celui de n'avoir pas croisé l'homme, celui de n'avoir pas échangé sur son expérience dans un domaine qui nous est cher à tous les deux, celui de la paysannerie qui fut son premier domaine de recherche ; mais au-delà, de cet intérêt tout personnel, la frustration de n'avoir pas eu l'occasion de dialoguer sur cette passion qu'il entretenait et cette cause qu'il défendait avec déterminationA A : celle du "Maghreb des peuples et des citoyensA ", dont il portait l'idée avec une conviction admirable. Omar Bessaoud, économiste agricole, professeur associé au CIHEAM-Montpellier. Montpellier, le 2 juin 2022.

10/2022