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Critique littéraire

Ernest Hemingway à 20 ans. Un homme blessé

"La première guerre mondiale : le temps de la désillusion1917. Ernest Hemingway, journaliste d'à peine 18 ans, rêve d'engagement. Il veut participer à la guerre qui ravage l'Europe. Il la connaît par les récits de son grand-père. Il s'agissait alors de la guerre de Sécession. Pour lui, agir ainsi c'est affirmer ses idéaux de bravoure et de virilité. À Oak Park, la banlieue chic de Chicago où Ernest a grandi - son père est médecin, sa mère donne des cours de chant -, ces mots ont un sens profond. Il découvre le front l'année suivante comme auxiliaire de la Croix-Rouge. Il est grièvement blessé et passe huit mois dans un hôpital milanais. Fou amoureux de son infirmière, il transposera leur histoire et la blessure qu'elle lui laisse dans A Very Short Story et L'Adieu aux armes. Son retour est une nouvelle souffrance : le décalage entre « l'arrière » et le front le frappe de plein fouet. Et surtout, il n'est pas un héros. Soldier's home, nouvelle parue dans In Our Time, se fera l'écho de ces difficultés. La vie reprend pourtant son cours, difficilement. D'autant que les rapports entre Ernest et sa mère, Grace, se dégradent. Il lui en veut, la rend responsable du mal-être de son père. Et puis ses parents le pressent de choisir une carrière. Il recule, rechigne. Il sera écrivain. En attendant, il pêche, s'amuse, profite pleinement de l'été avec sa bande d'amis. Mais Grace ne lâche pas prise. Pour elle, l'amour d'une mère pour son fils est comme un prêt bancaire. Ses parents souhaitent maintenant être remboursés de leur investissement. Ernest n'est pas prêt à régler sa dette ? Elle lui ferme sa porte. Chicago, Paris, le temps de la formationIl part pour Chicago au début des années 1920, celles du jazz, de la prohibition, des règlements de compte. Un nouveau monde. Cet hiver-là, Ernest rencontre Sherwood Anderson, qui lui conseille d'aller à Paris, et tombe amoureux de Hadley Richardson, sa première femme. Un an après, ils emménagent à Paris. Il est le correspondant du Toronto Star et voyage, interviewant Mussolini et Clemenceau, couvrant la guerre turco-grecque. Il fait la connaissance de Fitzgerald, de Dos Passos, découvre l'Espagne et les corridas. C'est surtout, à 26 ans, la publication de son premier recueil : In Our Time. La formation est finie. L'homme blessé réussit à trouver dans l'écriture un moyen de panser ses plaies, de réécrire l'histoire comme elle aurait peut-être dû se produire. Il y aura d'autres guerres, d'autres femmes, d'autres lieux, mais tous les thèmes chers à l'auteur sont inscrits dans ce premier volume de nouvelles : la rupture, la perte, le mariage comme emprisonnement, la paternité comme gêne et la mort, omniprésente."

01/2011

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Thrillers

Elle n'avait pas dix ans

Qu'est-il vraiment arrivé à la petite Evelyn McCreery ? Dix-neuf ans plus tôt, dans une petite communauté rurale du sud de l'Australie, la soeur jumelle de Mina McCreery, Evelyn, a disparu. Ni les médias ni même les plus fervents amateurs de faits divers n'ont réussi à résoudre cette affaire. Hantée par l'absence de sa soeur, Mina vit désormais seule dans la ferme familiale, brûlée par le soleil et balayée par les vents. Un jour, Lane Holland, un détective privé, surgit dans la vie de Mina et lui propose d'enquêter pour découvrir enfin la vérité. D'abord méfiante, la jeune femme finit par accepter. Mais quelles sont les véritables motivations de Lane ? Convoite-t-il seulement la prime qui n'a jamais été versée ou bien ses raisons sont-elles plus sombres ? Pour les fans de Canicule de Jane Harper et d'Evie de K. L. Slater. Intense et addictif, Elle n'avait pas dix ans dépeint les répercussions violentes d'un traumatisme, lorsque les tragédies personnelles sont exposées au grand jour. Son saisissant dénouement rappelle qu'il n'est jamais trop tard pour faire éclater la vérité. " Si vous aimez les livres de Jane Harper, vous adorerez celui-ci. " Kayte Nunn " L'un des meilleurs premiers romans de l'année. Shelley Burr est la nouvelle étoile montante du roman noir australien. " Chris Hammer " Un thriller extrêmement puissant avec un décor frappant planté dans l'Australie rurale et des personnages aux fêlures fascinantes. " Allie Reynolds " Elle n'avait pas dix ans trace sa propre voie. Ce drame saisissant possède toute l'énergie d'un podcast de true crime avec une galerie de personnages blessés que vous avez désespérément envie de protéger. Une trame complexe et palpitante d'intrigues étroitement tissées. La prose dépouillée de l'autrice fait écho aux terres arides, tandis que les descriptions vous entraînent dans une ville qui vous paraît si familière que vous pourriez entrer dans le pub, tirer un tabouret et commander une bière. Il en résulte un récit si plausible et terrifiant qu'il vous hante. " Australian Women's Weekly " Véritable page-turner, Elle n'avait pas dix ans plaira aux fans de Jane Harper, Christian White et Chris Hammer. " Books+Publishing " Le meilleur thriller situé dans l'outback. " Readings " Le premier roman de Shelley Burr est des plus prometteurs... Chaudement recommandé. " Readings " Un premier roman stupéfiant et élaboré avec maîtrise, ayant pour toile de fond la chaleur et l'isolement de l'outback australien. " Dinuka McKenzie " Du roman noir à son plus haut niveau. " Mark Brandi " Shelley Burr déploie une acuité psychologique aiguë, créant un examen nuancé des enjeux engageant la réputation et les émotions dans une enquête criminelle. " Canberra Times " Le livre le plus brûlant de l'hiver 2022. " Her Canberra " Evocateur, brutal et parfois provocant... L'intrigue est complexe, rigoureusement construite et vous incite à continuer non seulement de lire, mais aussi de spéculer, jusqu'à la dernière page. " Good Reading

03/2023

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Astronomie - Initiation

Débuter en astronomie. Petit guide d'initiation à l'observation du ciel

Un premier guide d'initiation à l'astronomie qui ne demande aucune connaissance préalable pour observer le ciel à l'oeil nu, se choisir un instrument d'observation adapté et s'initier à l'astrophotographie à l'aide d'un smartphone ou de tout autre appareil numérique. Ce petit guide d'initiation à l'astronomie offre tous les conseils nécessaires pour : - Acquérir quelques repères en astronomie - Découvrir le ciel à l'oeil nu - Choisir un instrument d'observation - Observer le ciel au fil des saisons - S'initier à l'astrophotographie Plan complet du livre : I. Notions de base en astronomie (± 15 pages) Qu'est-ce qu'une étoile ? Différences étoile/planète - Vie et moeurs des étoiles - Histoire et structure de notre Univers - A la découverte du système solaire II. Découvrir le ciel à l'oeil nu (± 25 pages) Quelques idées reçues (l'étoile du berger est le premier astre qui apparait, les "super lunes" , une étoile filante est une étoile qui disparaît, on voit surtout des étoiles filantes en août...) - Choisir un site d'observation - Bien préparer sa séance d'observation - Le ciel en mouvement - La Lune - Pourquoi les étoiles scintillent-elles ? La luminosité des étoiles - Combien d'étoiles sont-elles visibles ? - Identifier les planètes et le zodiaque - Observer les étoiles filantes - Qu'est-ce qu'une constellation ? - Trucs et astuces pour savoir se repérer dans le ciel - Les outils pour se repérer : cartes du ciel, logiciels et applis III. Choisir un instrument d'observation (± 25 pages) Différences lunette/télescope - Les différentes parties d'un instrument - Quels sont les critères importants pour choisir un instrument ? - Que voit-on dans un instrument en fonction du diamètre ? - Quels instruments choisir ? - Avantages et inconvénients des principales formules optiques - Une monture, à quoi ça sert ? - Bien choisir et utiliser ses oculaires - Quels autres accessoires pour débuter ? - Comment mettre en oeuvre son instrument ? IV. Le ciel au fil des saisons (± 30 pages) Que voir à l'oeil nu, aux jumelles et dans un instrument ? - Le ciel de printemps : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. - Le ciel d'été : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. - Le ciel d'automne : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. - Le ciel d'hiver : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. V. S'initier à l'astrophotographie (± 15 pages) Quel APN et quels accessoires ? - La photo du ciel sans instrument - L'astrophoto avec un smartphone - La photo avec un instrument Bibliographie, sites Internet et adresses des enseignes spécialisées

05/2022

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Desserts, pâtisseries

Des gâteaux et des saisons

De la poésie dans l'assiette ! Avec ce premier livre, Claire Damon nous ouvre avec beaucoup de sensibilité son grand herbier de la pâtisserie moderne. Proche de la nature qu'elle vénère et défend, étroitement liée à ses origines auvergnates et aveyronnaise, Claire Damon a construit un univers végétal que l'on suit au rythme de ses gâteaux de saisons et de l'évolution de la végétation. 72 recettes de tartes, entremets, galettes et autres gâteaux ont pour point de départ une exigence absolue du choix des produits selon leur exacte maturité à la bonne saison. Il faut par exemple écouter Claire Damon nous parler des pommes en faisant mentir les étals de primeurs qui voudraient nous faire croire qu'elle se consomme douze mois sur douze. Pour cette cheffe pâtissière, chaque variété de pomme a son propre goût, toutes ne se prêtent pas à la cuisson et aucune ne caramélise de la même façon. De la pomme à la verveine sauvage, chaque ingrédient fait l'objet d'une réflexion. Quelle est sa provenance, son mode de culture, qui est son producteur ? Découvrir les gâteaux de Claire Damon, c'est aussi comprendre les jeux sur les accords et les mélodies gustatives. La tarte Vert absinthe, c'est toute la beauté des petits matins d'été dans l'Aveyron. Fracas sur la banquise est un gâteau à la vanille et au chocolat pour le creux de l'hiver. Suivent avec beaucoup de poésie des gâteaux aux agrumes (calisson mandarine), puis tendres comme la rhubarbe (bâton de rhubarbe), puis rouges carmins (J'adore la fraise et cheesecake framboise), puis bruns comme l'automne (chou noisettes et moellon marron). Si la nature est terriblement inspirante pour cette cheffe pâtissière, elle n'est pas la seule à déterminer la construction d'un dessert. Une fragrance orientale, un jus qui claque ou le parfum du foin coupé éveillent aussi son imagination. Claire Damon travaille à la manière d'un parfumeur, avec une note de tête, une note de coeur et une note de fond. La dégustation doit être fluide, déclencher des émotions évidentes. Le moelleux Shahzadeh qui reprend l'accord pistache/rose est ainsi marqué par des notes douces et très orientales. Préserver l'ingrédient, en restituer le goût le plus justement possible est une discipline dont Claire Damon livre ici les secrets. Qu'il s'agisse de prélever les zestes d'agrumes ou de peler les fruits, la main est une alliée irremplaçable. Afin de respecter la morphologie des fruits et ne pas écraser les fibres, rien ne vaut la lame d'un couteau en inox aiguisée à la perfection. A la fin de chaque recette, la cheffe insiste sur les techniques qui lui semblent primordiales. Souvent, il est question du temps. Le temps, c'est aussi ce qui donne de la valeur au travail d'une pâtisserie accomplie. Le temps du feuilletage, temps de repos et temps de pousse. Un luxe que le lecteur apprend ici à s'offrir. Le temps de voir défiler 72 recettes qui rendent compte du passage des saisons et de leur extraordinaire traduction pâtissière.

09/2021

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Ecrits sur l'art

Etre Deux

Tout a commencé avec une étrange petite boîte noire reçue par Fred Deux en cadeau, un magnétophone. C'est ce qu'il confie dans la première cassette des enregistrements du récit de son existence, inextricablement liée à celle de Cécile Reims, enregistrements de plus de deux cents heures réalisés au long de trois décennies ? : "? Me voilà en 62, 63, 64. J'ai un magnétophone sur une table et je laisse sortir de moi une mèche enflammée qui s'enroule sur des bobines. ? " Muriel Denis, dans Etre Deux, recueille et ravive cette mèche enflammée, en racontant l'histoire de ce couple d'artiste qui inventa, dit-elle avec justesse, une manière "? d'être seul à deux ? ". Les chemins de Fred Deux (1924-2015), dessinateur, écrivain, et de Cécile Reims (1927-2020), graveuse buriniste, se croisent en 1951, pour ne plus se séparer. Tous deux avaient pris part à la résistance à l'occupation nazie, lui au sein des Francs-tireurs partisans, elle au sein de l'Organisation juive de combat, alors que sa famille avait été décimée suite à la rafle du Vélodrome d'Hiver. Leur vie ensemble sera, comme le dit Fred Deux, "? tout à la fois affolante de sérénité et de calme, lyrique-délirante ? ", s'aimant, se soutenant, travaillant seuls, travaillant ensemble. Muriel Denis raconte leur histoire avec une fidélité et une inventivité passionnées ? : "? Les cassettes de Fred sont un monument de la littérature orale et une porte d'entrée fabuleuse autour de la représentation d'un couple au travail et au quotidien. D'écouter les cassettes à travers ce prisme permet de découvrir que le plus beau chef-d'oeuvre de ces bandes, c'est peut-être ce qui a trait au couple de Fred et Cécile. L'énergie, les angoisse, les blessures, le soutien mutuel, l'extraordinaire communication et le besoin de silence parfois, même et surtout dans la répétition des jours. ? " C'est en allumant la radio par une nuit d'été que Muriel Denis fait leur rencontre, est happée par leurs histoires croisées et envoûtantes ? : "? Une nuit de juillet 2019 à la radio, un homme me parle. Je ne sais pas qui c'est. C'est fabuleux. Le lendemain, je retourne voir. Il s'agit d'une improvisation de Fred Deux. Je vais découvrir le site des bandes magiques, et je m'attache à cette autobiographie sonore enregistrée sur des cassettes. [... ] Je ne deviens pas insomniaque, je deviens chouette ? : en veille, attentive, alerte ? : toutes les nuits pendant un an, j'écoute ces cassettes. ? " Dans sa "? nuit éveillée ? ", Muriel Denis se met alors à écrire ce qui deviendra Etre Deux, mêlant sa propre voix à la voix de Fred Deux. De la somme impossible des "? bandes magiques ? ", des fragments et des phrases reprennent vie dans la solitude peuplée de l'écrivaine. Comme celle-ci, en exergue du livre, qui fait signe vers la survivance de l'histoire de "? deux personnes profondément séparées et intensément unies ? ", l'histoire qu'on va découvrir ? : "? Nous existerons. Les choses sans nous existeront. Vous serez éblouis. Vous verrez. ? "

06/2023

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Littérature française

Turbulences champêtres collection le net au pré

Turbulences Champêtres, premier titre de la Collection "le Net au Pré" exhale un doux parfum de roman de terroir. Le milieu dans lequel l'histoire évolue, c'est la campagne, celle du Sud-ouest, une campagne ou flotte toujours un soupçon de calme et de sérénité, une campagne encore accrochée à ses clichés d'hier, une campagne ou l'on veut vivre comme avant, mais avec le modernisme et les contraintes d'aujourd'hui, une campagne du 3ème millénaire, avec la télé, Internet, et même le portable et le GPS. Une campagne souvent incomprise, en proie aux doutes, en proie aussi à la spéculation. Puis il y a la ferme, celle du Bouscarot. Ensuite le bourg, celui de Saint-Jean, puis arrivent tous les acteurs. D'abord, les héros, les Beaumont, Martial c'est lui qui raconte l'histoire. Puis le père, Marcel, et la maman, Amélie. Ensuite tous les autres, les paysans, l'épicier, l'épicière, le boulanger, les bons, les méchants, les ni trop bons ni trop méchants, les traditions, les us et coutumes, l'étranger qui s'installe sans bruit, et ceux qui le tolère du bout des lèvres, l'étranger qui s'impose, et ceux qui le rabroue... Il y a même les gendarmes et le curé. Et par dessus tout ça... des étrangers, et non des moindres puisqu'il s'agit de l'Anglais. Le Sud-Ouest est l'une des régions de France les plus prisées par les Anglais, ils s'y installent et cultivent la nostalgie des vieilles pierres et celle d'une lointaine époque. Cette situation n'est guère du goût de tous les indigènes. Certains considèrent en effet que ces populations ne font que reconquérir par l'argent, les territoires dont ils avaient été chassés par notre Jeanne d'Arc emblématique. Ils les accusent de tous les maux, mais surtout de faire indûment grimper les prix des biens qu'ils convoitent. Toutefois, il est très rare que l'un de ces natifs, lorsqu'il a lui-même une maison à vendre, refuse la proposition d'un "envahisseur" , qui la plupart du temps est bien supérieure à celle des locaux. Dans la petite commune de Saint-Jean, la situation était encore plus alambiquée. En quelques mois le bourg avait acquis une notoriété certaine, et même durant l'hiver quantité de touristes faisaient le détour. Cette célébrité soudaine avait pour effet de faire gonfler le nombre des personnes voulant y résider. Pour les habitants c'était selon. Pour ceux qui pensaient n'avoir rien à gagner (sinon des em...), une grande part de responsabilités incombait au père Deslandes et à son épicerie. Pour d'autres, les plus éclairés (enfin, tout dépend du camp dans lequel on se place) ceux qui avaient un peu ou beaucoup à gagner, le curé était le sauveur. C'était le précurseur, celui qui avait montré la voie. Une lumière, peut-être divine était apparue dans le ciel de notre magnifique Sud-Ouest et notre curé avait su le premier trouver "l'interrupteur" . Bref, notre bourg se voyait maintenant jusqu'à Londres et même bien au-delà et les conséquences n'allaient pas tarder à se faire ressentir

05/2011

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Thèmes photo

Satka. Ou la conquête de l'Est

Un voyage au coeur de la Russie d'aujourd'hui : un cahier de 32 photographies couleur et noir et blanc assorti d'un récit composé de 32 portraits d'habitants de la ville de Satka. En 2019, l'Ambassade de France en Russie et l'Institut français invitent le photographe Bruno Boudjelal à réaliser un travail sur la Russie. Celui-ci propose à l'écrivain François Beaune de l'accompagner. Pour leur résidence de création, ils cherchent une petite ville à même d'incarner la Russie contemporaine. Ce sera Satka, ville minière de l'Oural où la vie s'organise autour de Magnezit, une entreprise qui extrait un minéral, la magnésite, dont on fait des moules pour manipuler les métaux en fusion. Qui sont aujourd'hui les habitants de Satka ? Comment vit-on à Satka ? Jusqu'au milieu du 18e siècle et l'arrivée des premiers paysans, forcés de quitter leurs villages de l'Ouest et de se transformer en ouvriers pour forger les armes du tsar, cette région de basse montagne est peu peuplée. C'est une terre d'estivage, une forêt de bouleaux, de pins et de fraises des bois. Pendant un siècle et demi, Satka est un camp de travail pour les ouvriers des hauts fourneaux. Puis, la découverte de la magnésite au début du 20e siècle et son exploitation font de Satka une ville, officiellement, en 1937. Elle est aujourd'hui une unité de production de 30 000 habitants, avec ses HLM des années 60-70 typiques de cet oblast industriel de Tchéliabinsk. Entre 2019 et 2020, le photographe et l'écrivain séjournent à Satka à deux reprises (un été et un hiver), partant à la rencontre de ses habitants, tissant des liens avec une trentaine d'entre eux qui ont choisi de leur raconter leurs histoires. Le livre s'ouvre sur un cahier de 32 photographies légendées : paysages dépouillés souvent austères, qui dévoilent la pauvreté des habitats et portraits, certains en surimpression sur les paysages, les corps s'inscrivant dans les paysages qui les déterminent. Le grain marqué, le flou assumé et les teintes tragiques suggèrent les parts d'ombre et les traumatismes de l'Histoire qui se lisent sur les visages. Les photographies guident le lecteur jusqu'au récit qui les suit : 32 portraits de femmes et d'hommes que dresse François Beaune à partir d'une histoire, une anecdote intime, qu'ils lui confient : Svetlana, la belle enseignante aux origines mixtes, ukrainienne et bashkir, Marina la nostalgique de l'Union soviétique, Sergueï le tigre d'acier, nationaliste convaincu qui vit dans l'attente d'une guerre à venir, ou encore Alexander le dissident, opposant déclaré à Poutine, qui témoigne d'une Russie désunie. Les récits collectés, entrecoupés de réflexions plus personnelles de l'auteur, dévoilent par petites touches la réalité quotidienne d'un peuple qui n'a cessé de subir les guerres, les déportations, le joug des pouvoirs politiques. Un peuple souvent nostalgique du passé soviétique qui vit avec le mythe d'une nation héroïque, fière et vertueuse. Un peuple qui résiste à l'absence de perspectives en nourrissant un imaginaire riche et poétique.

03/2023

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Islam

Clefs pour comprendre l'oeuvre d'Ibn Arabi. Les Futûhât al-Makkyah

Les textes du présent recueil sont extraits du Buhûth hawla kutub wa mafâhîm al-shaykh al-akbar qu'on pourrait traduire par "Etudes autour des ouvrages et des concepts du plus grand des maîtres, Muhyîddîn ibn 'Arabî" . Son auteur, le shaykh 'Abd al-Bâqî Meftah, nous offre à travers ces pages le privilège de humer un peu des effluves de l'oeuvre monumentale de celui qui a été appelé le plus grand des Maîtres et d'en entrevoir une parcelle de la portée. Ils permettront de prendre acte au lecteur de l'existence d'une haute spiritualité islamique tout aussi bien désormais que de sa quasi-inaccessibilité tant elle présuppose des capacités et des efforts dont quasiment plus personne n'est capable désormais. A défaut de permettre une réalisation spirituelle qui échappe totalement au domaine de la raison et du discours, ces études en livrent un écho sur le plan mental et rationnel et inciteront peut-être chaque lecteur à un surplus d'adoration divine et, s'il est musulman, au respect de la Loi sacrée dont la pratique est indispensable à quiconque souhaite avancer sur la voie initiatique du soufisme. Les chapitres qui composent ce recueil sont inédits en français et portent, l'un, sur la structure d'ensemble des Futûhât al-Makkyah, "Les Illuminations de La Mecque" , à la fois chef-d'oeuvre et somme de l'enseignement d'Ibn 'Arabî, et, l'autre, sur la rencontre du jeune Ibn 'Arabî, alors âgé seulement de dix-sept ans, avec le grand philosophe Averroès, qui approchait de la soixantaine. Le premier chapitre nous enseigne que les Futûhât sont fondées sur trois piliers qui sont les Noms divins, le Coran ainsi que la science des lettres et leurs valeurs numériques. Le lecteur, grâce aux clés de compréhension exposées par Si Meftah dans ce livre, réalisera ainsi que, loin d'être un ensemble de construction aléatoire, la composition des Futûhât suit, en réalité, un ordre subtil et harmonieux tout à fait exceptionnel. Par ailleurs, les explications de l'auteur sont d'un intérêt capital pour le lecteur qui souhaite avoir une idée précise du contenu des six sections composant les Futûhât. A ce jour, rien n'a été publié d'aussi synthétique et englobant à propos de la structure de cette oeuvre. Le deuxième chapitre, qui traite de la rencontre entre le Shaykh et Averroès, souligne l'humilité de ce dernier face au rang exceptionnel d'Ibn 'Arabî, en dépit de son jeune âge. Au moment de l'entrevue, Ibn Rushd (Averroès) a 57 ans et est au sommet de sa gloire ; il vient de publier son célèbre traité : "Le Dévoilement des méthodes de démonstration" (al-kashf 'an manâhij al-adilla). C'est une autorité sur le plan philosophique devant laquelle tous s'inclinent. Pourtant, il n'hésite pas à se conduire devant ce jeune homme qui se présente à lui tel un élève devant son maître. En complément de ces deux chapitres, on lira enfin l'éloge qui figure à la suite de l'introduction de l'ouvrage et qui constitue un hommage à Ibn 'Arabî. L'ensemble constitue un recueil indispensable pour qui souhaite approfondir la compréhension et l'étude d'Ibn 'Arabî.

04/2024

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BD tout public

Dans ma maison de papier

La grand-mère, la petite fille et la mort... Basée sur une pièce de théâtre de Philippe Dorin (Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu, ed. L'Ecole des loisirs), Dans ma maison de papier est un huis-clos à trois personnages qui se joue des contraintes de temps et d'espace. La mort vient rendre visite à une vieille dame, il est temps... Tel Antonius Block dans Le septième sceau d'Ingmar Bergman, la vieille dame (nommée Emma), engage un dialogue avec le funeste visiteur. Est-ce pour retarder l'échéance ou n'est-ce, l'espace d'un instant, que le questionnement métaphysique sur sa vie passée et son sens ? Une petite fille du nom d'Aimée, apparaît, les souvenirs affluent, la curiosité de l'enfant se déploit, les lieux changent... la mort attend. Qu'ont en commun les personnages d'Aimée et Emma ? Leur complicité, à la fois ludique et fusionnelle, teinte d'émotions positives ce face-à-face avec la mort. Pierre Duba est auteur de bandes dessinées et réalisateur de films. Il est né en 1960 à Bradford, en Angleterre. Il a grandi en Alsace. Après quelques années de travail en usine, il entre à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg en 1981. Il s'oriente ensuite vers l'illustration et la bande dessinée. Son travail reconnu comme l'un des plus original de la bande dessinée contemporaine lui a valu plusieurs prix et distinctions. Pierre Duba fait partie des auteurs qui réinventent la bande dessinée. Son dessin libre, affranchi de toute notion de style, toujours en mouvement, invente pour chaque livre un univers personnel et particulier. Sa recherche sur l'image l'a conduit à la réalisation de films qui prolongent ses livres dans un autre rapport au temps et au monde sonore. De livres en films, que ce soit adaptation littéraire (Quelqu'un va venir de Jon Fosse, Un portrait de Moitié-Claire de Philippe Dorin), fiction (Antoinette, L'Absente), traces de voyages (Kyôto-Béziers, A Kyôto) où réflexion autobiographique (Sans l'ombre d'un doute), il poursuit une recherche artistique exigeante qui rend son ouvre surprenante et inclassable. Philippe Dorin est né en 1956 à Cluny. De 1980 à 1988, il apprend son métier d'auteur de théâtre au Théâtre Jeune Public de Strasbourg. En 1994, il rencontre Sylviane Fortuny. Ensemble, ils fondent la Compagnie Pour Ainsi Dire. Ils créent leur premier spectacle en 1997. Depuis, ils ont créés huit spectacles, dont L'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains qui obtient en 2008 le Molière du spectacle jeune public. Leurs spectacles tournent largement en France, mais aussi au Québec, en Suisse, en Belgique, en Russie et à La Réunion. Par ailleurs, Philippe Dorin collabore avec d'autres compagnons metteurs en scène, tel que Ismaïl Safwan, Michel Froehly, Thierry Roisin et Christian Gangneron. En 2004/2005, il est auteur engagé au Théâtre de l'Est parisien dirigé par Catherine Anne. En 2006, il est en résidence à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. En 2009, il est Président du Prix d'écriture théâtral de la Ville de Guérande. La plupart de ses pièces sont éditées à L'école des loisirs - théâtre et Les Solitaires intempestifs.

02/2014

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Romans historiques

Les secrets de la vierge noire

1. Automne 1243 ; Montségur. Depuis plusieurs mois, les troupes royales encerclent le pog de Montségur où se sont réfugiés les derniers dignitaires cathares. L'étau se resserre, les représentants de la Nouvelle Religion savent qu'ils n'en ont plus pour très longtemps. Alors qu'ils s'apprêtent à évacuer leur trésor vers l'Italie, une statuette de Vierge Noire leur est apportée de Toulouse par Guillaume Unardi, un sympathisant. Quand les évêques cathares comprennent que la Dame, volée quelques heures plus tôt dans l'église de la Daurade, recèle un secret qui pourrait porter un coup fatal à l'Eglise de Rome, ils décident de l'évacuer. Dans le plus grand mystère, trois hommes quittent la nuit même le château en direction des Alpes. Ils ont pour mission de se délester de leur chargement à la frontière italienne. Un passeur doit prendre la relève. Mais quand ce dernier voit à son tour la Vierge Noire, il décide de la garder pour lui. Au matin du 16 mars 1244, quand les Inquisiteurs font disparaître plus de 200 cathares dans les flammes du grand bûcher de Montségur, ils ne savent toujours pas ce que recelait le trésor de Montségur, pas plus qu'ils ne connaissent l'identité du troisième homme chargé de l'évacuer. Ils n'inquiètent donc pas la famille Unardi, dont les femmes ont pourtant peu ou prou les mêmes traits que la Vierge Noire de la Daurade. Laquelle, volée au passeur voleur, finit par être vendue à l'évêque de Toulouse au moment où ce dernier cherche par tous les moyens à gommer l'identité du Languedoc. La statuette le gêne, il la fait emmurer dans sa cathédrale en chantier. Elle va y rester trois siècles. 2. Hiver 1542 ; couvent des frères prêcheurs de Toulouse. Guillaume Unardi, un religieux au seuil de sa vie, écrit à sa soeur une longue lettre dans laquelle il raconte son voyage au Nouveau Monde, sur les traces de Bartholomé de las Casas, une Vierge Noire dans les bras pour mieux évangéliser. L'empire de Moctezuma n'existe plus, les Indiens sont perdus. Le dominicain et sa Dame parcourent les campagnes et convertissent au-delà de toute espérance. Quand le prêcheur décide de repartir -il veut mettre la statuette à l'abri dans le choeur de son église, à Toulouse- il laisse derrière lui le souvenir d'une Vierge Noire à l'aura exceptionnel. Tellement exceptionnel qu'il va donner naissance à la Morenita, la patronne des Indiens. Mais la statuette est volée et la maladie emporte Guillaume Unardi avant qu'il ait réussi à expliquer en quoi la Dame est liée à l'histoire de sa famille. 3. Printemps 2017 ; centre historique de Toulouse. Alors qu'il se rend aux Jacobins pour une visite de courtoisie, un conservateur de musée peu scrupuleux se retrouve seul dans la chapelle saint Antonin alors en cours de fouilles. Par mégarde, l'homme tombe dans un trou. Il y découvre une Vierge Noire ensevelie. Il la vole. Quand il se rend compte qu'elle recèle un secret, il met sur pied un stratagème qui doit lui rapporter beaucoup. Mais Jeanne, une jeune femme qui ressemble étrangement à la Dame, croise son chemin et tout se complique.

02/2019

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Suspense

l’énigme d’Isolabona

Un roman où trois ados sont les héros d'une nouvelle aventure en Ligurie, pleine de mystère et de rebondissements. â¢Ce qui devait être des vacances entre ados se transforme en une palpitante enquête. â¢La découverte d'un village ligure, son histoire, ses coutumes. â¢Le mystère serait-il la mémoire des maisons d'Isolabona ? â¢Un secret les menace et jusqu'au dénouement, les périls seront grands. â¢Des épreuves mais néanmoins leur courage les guidera face à l'ombre qui guette. â¢L'amour, le sens de l'honneur les entraînent dans un labyrinthe d'émotions. â¢Le latin, pour communiquer, remplacera un temps la langue anglaise. Après le formidable dénouement du Mystère du petit manteau bleu, nous retrouvons Lou, Ludovic et Léa Bienaymé, détectives malgré eux, confrontés à une fulgurante enquête menée en Italie où rien ne va se passer comme prévu. Ces ados sont de la trempe des aventuriers ! Pourtant quelle terrible émotion pour Léa, la benjamine, quand ils se retrouvent seuls par une nuit d'hiver dans un pays inconnu, sans en comprendre la langue et n'ayant même plus de connexion internet. Ce ne sont là que les prémices d'une incroyable épopée, où ils seront confrontés à la nature et à un déchaînement de forces incontrôlables. Qu'ils regardent d'un côté ou de l'autre, ils n'aperçoivent que l'écume des torrents de montagne et, sur une île, un village fortifié, désert, situé non loin du pays des sorcières. C'est Isolabona, l'ancien fief de la famille Doria, illustre famille génoise. Ce sera la découverte d'un magnifique village ligure, de son histoire et de ses coutumes. Lou, grâce au latin, espère bien communiquer avec les villageois, s'il en reste ? De hautes maisons de pierre, des ruelles étroites, surmontées d'arches, soutiennent et lient les maisons entre elles. Un secret, à n'en pas douter, hante ce village comme un mauvais sort ? Bien trop fureteurs, ces jeunes devront faire face à des situations inouïes, à des sortilèges ! Ils pénètrent dans une curieuse maison, s'y perdent et, par le plus grand des hasards, franchissent le seuil d'un autre monde où, certaines nuits de pleine lune, s'élève au pied d'une tour la mélodie envoûtante d'une harpe... La sublime Paolina et son frère, l'énigmatique Gianni, donneront une note plus surprenante à leur aventure. Les lumières sont éteintes, seuls les jeunes veillent, emportés dans le labyrinthe d'une enquête pleine de sensations et de rebondissements. Mais seront-ils en mesure d'échapper au danger qui les guette et de résoudre l'énigme qui fit trembler jadis Isolabona ? A propos de l'auteure : Après Le Mystère du petit manteau bleu, Maroushka Dobelé nous livre aux Editions du Volcan son deuxième roman jeunesse, L'Enigme d'Isolabona, où l'on retrouve le trio d'ados détectives malgré eux. Le parcours de Maroushka Dobelé se résume en deux mots : danse et écriture. Pendant toute sa formation de danseuse classique, elle n'a jamais cessé d'écrire. La toute jeune ballerine inventait des contes féeriques qu'ensuite, dans une autre forme d'écriture, elle chorégraphiait. Après une carrière de danseuse et de chorégraphe, elle ne danse plus aujourd'hui qu'avec les mots.

12/2022

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Policiers

Tokyo ville occupée

« Le jeu commence par le rassemblement au crépuscule d’un groupe de personnes sous la lumière bleu pâle de cent bougies couvertes d’un abat-jour de papier bleu pâle. Tour à tour, chaque personne raconte une histoire d’horreur surnaturelle et à la fin de chaque histoire une mèche est éteinte. »Par une nuit d’hiver, un écrivain court à perdre haleine dans les rues de Tokyo. Cette ville a connu les bombardements et la destruction, la défaite et la reddition, la famine et l’occupation. Et aussi le meurtre.Le 26 janvier 1948, un homme arrive au siège de la Banque Impériale (Teikoku). Il se présente comme le docteur Yamaguchi Jiro, officier des services techniques du ministère de la Santé publique. Il annonce qu’une épidémie de dysenterie vient de se déclarer dans le quartier et qu’il faut procéder à une vaccination du personnel. Il sort deux flacons de sa sacoche, en transfère le contenu dans des bols à thé et ordonne à tout le monde d’avaler rapidement le remède. Les seize employés ne tardent pas à se tordre de douleur, douze d’entre eux succomberont. Un peintre nommé Hirasawa Sadamichi sera arrêté et accusé d’avoir empoisonné le personnel de la banque. Il finira par avouer, puis se rétractera ; il sera condamné à mort malgré l’absence de preuve matérielle décisive.Cette épouvantable tragédie, l’écrivain veut en faire un livre. Pour cela, comme dans l’ancien jeu des samouraïs qui consiste à raconter une histoire à la lueur d’une bougie que l’on souffle à la fin de chaque récit dans le but de faire apparaître des fantômes, il va convoquer douze voix, celles de douze personnages liés au drame : un vieux policier qui se souvient de ce qu’a vraiment été cette affaire, une survivante qui témoigne, un médecin bactériologiste de l’armée US qui a écrit des lettres à sa femme, ou un reporter spécialisé dans les affaires criminelles… Des carnets, des lettres, des récits, des souvenirs, des voix venues d’outre-tombe, autant de pièces d’un impossible puzzle, pour tenter de ressusciter les morts et de convoquer le fantôme de la vérité en une gigantesque séance de spiritisme qui a pour cadre la ville de Tokyo tout entière. L’écrivain sans nom nous entraîne dans une quête vertigineuse et nous fait entrevoir les dessous proprement effroyables du massacre de la Banque Impériale.Fidèle à sa méthode, David Peace part d’une affaire criminelle réelle, l’empoisonnement de douze employés de banque par un homme qui s’était fait passer pour un médecin. En dépit de la condamnation du peintre Hirasawa (qui ne sera jamais exécuté), l’affaire ne fut jamais vraiment élucidée. David Peace nous en propose une interprétation terrifiante qui renvoie aux expérimentations que menaient les Japonais en matière de guerre bactériologique, réalisées sur des cobayes humains. Mais les enjeux de ce roman vont bien au delà, car Peace utilise le crime comme révélateur des troubles profonds de la société. Admirablement structuré, son récit s’organise autour de douze points de vue, selon un principe narratif qu’il emprunte au Rashomon de Kurosawa. Le résultat est un roman habité par la voix des personnages autant que par celle de l’auteur dont la virtuosité stylistique est à son apogée. Ecrit sous l’aile de T.S. Eliot, rythmé comme une pièce musicale de théâtre Nô, Tokyo ville occupée est aussi une formidable réflexion sur le rapport de l’écrivain à son sujet.

09/2010

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Supports pédagogiques

L'art et son temps. 4 jeux de 30 cartes

4 jeux de 30 oeuvres cartes (format A5) constituant un répertoire visuel d'oeuvres de référence et éclairant l'oeuvre poster. Supports d'activités de groupe, elles peuvent également être utilisées par l'élève seul en prolongement des travaux en classe. Au verso de chaque carte se trouve une question qui s'offre comme une ouverture, une incitation à l'observation ou à l'imagination. Cette question, qui ne nécessite aucune recherche complémentaire, peut inviter à une activité autonome avec une consigne simple ou constituer un prolongement pour le cahier personnel d'histoire des arts. Carte 1 - Anonyme Livre des morts de Neferoubenef, la pesée du coeur Vers 1400 av. J.-C. Carte 2 - Anonyme Palette de scribe au nom de Rennefer, Vers 1500-1300 av. J.-C. Carte 3 - Anonyme Fragment des Annales de Thoutmosis III 1479-1425 av. J.-C. Carte 4 - Anonyme Aphrodite dite "Vénus d'Arles" Quatrième quart du Ier siècle av J.C. Carte 5 - Anonyme Aphrodite de type "Vénus Genitrix" Fin Ier siècle ap J.C - début IIème siècle ap J.C. Carte 6 - Jean-Baptiste MAUZAISSE Le Temps montrant les ruines qu'il amène et les chefs- d'oeuvre qu'il laisse ensuite découvrir 1821. Carte 7 - Anonyme Suaire de Saint- Josse 961. Carte 8 - Anonyme Lampe au nom du sultan Nasir al-Din Hasan 1347-1361. Carte 9 - Anonyme Pyxide d'al-Mughira 968. Carte 10 - France, Auvergne La Vierge et l'Enfant (Vierge en majesté) Milieu du XIIe siècle. Carte 11 - Italie, Latium ou Ombrie La Descente de croix (comprenant quatre figures d'un groupe plus nombreux à l'origine) Second quart du XIIIe siècle. Carte 12  - Pierre Lescot (architecte) et Jean Goujon (sculpteur), Détail des bas-reliefs du rez-de-chaussée de l'avant-corps central de la façade Renaissance de la cour Carrée du palais du Louvre, 1546-1555. Carte 13 - Pierre LESCOT (architecte) et Jean GOUJON (sculpteur) Détail de l'avant-corps méridional de l'attique de la façade Renaissance de la cour Carrée du palais du Louvre 1546-1555. Carte 14 - Pierre LESCOT (architecte) et Jean GOUJON (sculpteur) Détail de l'avant-corps central de la façade Renaissance de la cour Carrée du palais du Louvre 1546-1555. Carte 15 - Michelangelo MERISI, dit CARAVAGE La Diseuse de bonne aventure Vers 1595-1598. Carte 16 - Frans HALS La Bohémienne Vers 1626. Carte 17 - Georges de LA TOUR L'Adoration des bergers Après 1640. Carte 18 - Samuel VAN HOOGSTRATEN Vue d'intérieur ou Les Pantoufles 1658. Carte 19 - Johannes VERMEER L'Astronome, ou plutôt L'Astrologue 1668. Carte 20 - Pieter DE HOOCH Femme préparant des légumes dans la pièce arrière d'une maison hollandaise Vers 1657. Carte 21 - Charles- Nicolas DODIN, Jean- Claude DUPLESSIS Pot- pourri vaisseau de la Manufacture de Sèvres Vers 1760. Carte 22 - Etienne- Maurice FALCONET La Musique Vers 1752. Carte 23 - Jean- Antoine HOUDON Denis Diderot, (1713 -1784), écrivain 1771. Carte 24 - Théodore GERICAULT Homme vu de dos ; étude pour "Le Radeau de la Méduse" Vers 1818-1819. Carte 25 - Eugène DELACROIX Le 28 juillet : la Liberté guidant le peuple 1831. Carte 26 - Nicolas POUSSIN L'Hiver ou Le Déluge 1660-1664. Carte 27 - Jacques-Louis DAVID Monsieur Charles-Pierre Pécoul 1784. Carte 28 - Rafaello SANTI, dit RAPHAEL Portrait de Baldassare Castiglione 1514-1515. Carte 29 - Hans HOLBEIN dit le jeune Le Portrait de William Warham, archevêque de Canterbury 1527. Carte 30 - Quentin METSYS Le Peseur d'or et sa femme 1514.

05/2013

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Littérature française

Le Bouquin de Noël

Si chaque année paraissent au moment des fêtes de fin d'année de petits recueils rassemblant quelques contes de Noël, jamais encore il n'a été produit une véritable anthologie rassemblant les récits des plus grands écrivains de tous les temps et de tous les pays. De même, jamais encore il n'a été tenté une explication des thèmes les plus souvent traités dans ces contes, où l'on rencontre des revenants, des spectres, des morts surtout, et particulièrement des morts d'enfants. C'est que le sujet, en vérité, relève plus encore de l'anthropologie et de la mythologie, que de la stricte littérature. Rassemblant ainsi des contes, récits et poèmes, aussi bien français qu'allemands, anglais, américains, scandinaves et russes, espagnols ou italiens, l'ouvrage calque son discours sur le calendrier de la fin d'année, évoquant " la mort de l'année " et sa résurrection au moment du solstice d'hiver. Partant de la Toussaint, que suit l'Avent, il glisse ainsi vers Noël, le jour de l'An et l'Epiphanie, éclosion finale de l'année nouvelle. C'est la raison pour laquelle on trouvera des contes relatifs à saint Nicolas, par le belge Camille Lemonnier, ou à sainte Lucie, par Selma Lagerlöf, ainsi que des textes sur la nuit de la Saint-Sylvestre, par Hoffmann ou Andersen. Mais c'est naturellement Noël même qui a le plus inspiré nos écrivains. Or, soit ils ont écrits dans la tradition, d'origine préchrétienne, ainsi qu'on peut le voir avec d'étranges textes médiévaux, soit ils ont évoqué la Nativité du Christ, substitut chrétien de la lumière recouvrée, soit encore ils ont évoqué la fête, le sapin, la crèche, les lumières, ou bien encore le sentiment toujours émouvant de la fête familiale, prétexte à établir un bilan de vie en cette fin d'année. Il faut attendre le XIXe siècle pour voir la littérature de Noël renouer avec l'esprit du Moyen Age. Grâce au romantisme, l'éclosion littéraire de l'Europe provoqua la résurrection des cultures ancestrales, auxquelles chaque écrivain contribua en fonction de sa nationalité. Certains récits sont aujourd'hui devenus très célèbres, comme le Chant de Noël de Dickens, Les Trois Messes basses de Daudet ou La Petite Fille aux allumettes d'Andersen, mais d'autres, trop méconnus, méritaient d'être redécouverts, et il est de petits bijoux ciselés par l'émotion que l'on peut considérer comme des chefs-d'oeuvre. C'est le cas de la Fleur-de-Blé de Lemonnier, des Sabots du petit Wolff de Coppée ou de La Noël de Marthe d'Anatole Le Braz. Nul doute que le lecteur ne sera remué par de tels contes, quand au contraire il sera certainement étonné par les récits médiévaux comme La Chasse sauvage d'Orderic Vital ou l'anonyme Sire Gauvain et le Chevalier vert, bien éloignés des Noëls chrétiens et du mercantilisme ambiant aujourd'hui. C'est l'âme enfouie de Noël que nous rapportent ces écrivains anciens, relayés au XIXe siècle par Hoffmann, Gogol ou Erckmann-Chatrian. A l'opposé, certains incroyants, comme Louis Mullem, ne se sont pas privés de moquer Noël, ouvrant ainsi la voie à un XXe siècle déchristianisé, parce que matérialiste.

11/2016

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Poésie

Abrupte fable

Du surréalisme sous l'occupation allemande à l'aventure expérimentale de Cobra initiée en 1948, Christian Dotremont a traversé son temps en poète qui s'émerveille et s'inquiète à chaque fois du mystère consistant à "? aller et venir ainsi dans la réalité? ". Ses incessantes allées et venues, dont témoigne l'anthologie Ancienne éternité qu'il avait ébauchée sans pouvoir l'achever, le menèrent de Tervuren en Belgique, où il est né, à Zandvoort et à Bruxelles, à Paris et à Copenhague, jusqu'aux confins de la Finlande, dans les villages reculés d'Inari, d'Ivalo, de Sevettijärvi. Au sortir des pensionnats jésuites où il avait reçu son éducation, qui avaient été pour lui des bagnes, il se mit à écrire des vers inspirés par la poésie d'André Breton et de Paul Eluard. Mais surtout, il vouait une admiration fervente à Arthur Rimbaud, dont les poèmes l'accompagneront toujours, même si l'"? ancienne éternité? " qu'il invoque tient plus d'une éternité perdue que d'une éternité retrouvée. Dans un de ses premiers poèmes, il s'adressait d'ailleurs à tous les poètes de seize ans qui vivent et écrivent dans l'obscurité? : "? La poésie est votre forêt, votre chaumière, votre capitale. ? " La poésie fut en effet, pour Christian Dotremont, tout au long de sa trajectoire, un lieu où à la fois on se perd et on se retrouve ? ; un lieu par-delà les oppositions entre étrange au familier, vie et mort, visible et invisible, présence et absence. Ce sont des figures féminines entrevues dans ses rêveries qui l'initièrent d'abord à ces paradoxes, telle Oleossoonne, son "? soleil d'obscurité? ", ou la Reine des murs, personnage qu'il invente pour revoir "? le petit peu d'invisible qui reste ? " de son amour incandescent pour la poétesse Régine Raufast. Après la guerre, une rupture a lieu cependant avec le surréalisme moribond. Sa volonté d'explorer les étendues du rêve se double d'une volonté d'explorer les territoires de la réalité. La découverte des contrées lapones, qui apparaissent sous sa plume aussi envoûtantes qu'hostiles, est alors déterminante. Il éprouve là-bas "? la peur salvatrice de heurter du réel ? "? ; à force de froid mordant, de neiges aveuglantes, de nuits qui durent des mois, "? à force de tant de réel et de route ? ", il en vient à une lucidité nouvelle qui ébranle ses anciens repères. Les grandes étendues qu'il contemple brouillent peu à peu la frontière entre le lisible et l'illisible, ce dont il cherche à témoigner dans ses logogrammes, à la croisée de l'écriture et du dessin, comme dans ses poèmes à thèses, disloqués, qu'il détraque moins pour défigurer ses expériences que pour rendre à son évidence énigmatique ce à quoi elles se heurtent. Sur un autre mode, certains fragments de prose poétique racontent aussi les tourments et les émerveillements de ses voyages, en mêlant notations quotidiennes et étincelles d'inconnu. Au contraire de Rimbaud, qui s'était aventuré toujours plus au sud, jusqu'en Abyssinie, Dotremont s'engage quant à lui toujours plus au nord, jusque dans les climats glacés de Laponie. Il fait preuve cependant d'une volonté semblable à celle du poète revenu des enfers, volonté d'affronter et d'étreindre la "? réalité rugueuse ? ". Apprenant à affronter et à aimer l'hiver absolu, il accumule brouillons, poèmes, dessins, pour approcher l'énigme illisible des étendues blanches, et tenter "? de faire un peu de feu pour quelques autres ? ".

05/2022

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Contes et nouvelles

Au pays des cigales

LETTRE-PREFACE "Vous m'envoyez de votre beau pays de lumière un livre tout parfumé de thym et de lavande, et vous me priez de lui souhaiter la bienvenue dans notre Paris noir de pluie, où les roses de mai, cette année, n'ont pu fleurir, brûlées par les vents et les gelées. Oui, qu'il soit le bienvenu. Il m'apporte, à moi, ma jeunesse déjà lointaine, les cours du collège d'Aix, que je revois souvent en fermant les yeux, avec leurs gros platanes, leurs vols de moineaux, la terre dure où l'hiver nous battions la semelle, le bassin dans lequel nous pataugions l'été ; il m'apporte mon adolescence, nos grandes courses jusqu'à Sainte- Victoire et au Pilon du Roi, nos premiers vers écrits sous les ombrages des Pinchinats, nos premières amours, le soir, sous les fenêtres des demoiselles, auxquelles nous donnions des sérénades, comme dans Byron et dans Musset. Quand je les ai lus, ces nouvelles et ces contes dorés par le soleil de Provence, il m'a semblé que je redevenais tout petit pour me remettre à grandir. J'avais cet attendrissement des vieilles lettres d'amour retrouvées au fond d'un tiroir. Savez-vous quel rêve je faisais ? Je me voyais au bord de l'Arc, dans un trou de feuilles que je connais bien. Il y a vingt ans que je ne suis allé m'asseoir sur cette berge ; mais elle est restée pour moi avec son printemps éternel, son bouquet de saules, son eau blanche argentant les cailloux, ses terres rouges, en face, allant jusqu'à l'horizon bleu, toutes flambantes de l'incendie de midi. J'étais là, votre livre évoquait ce coin de mystère, où j'ai laissé mon coeur. Et je vous souhaite aussi la bienvenue au nom de notre grand Paris entier, où vous arrivez avec la belle saison tardive, un peu après les hirondelles, un peu avant les roses. Il n'est pas besoin d'avoir laissé son coeur en Provence pour rire et pour pleurer avec vous. Quand le soleil vient, les bras se tendent, on lui ouvre sa demeure, sans l'avoir connu à son berceau ; et c'est le soleil que vous apportez à tous, la jeunesse vaillante, l'enthousiasme et la foi, les premiers récits d'un poète qui sont comme les premières tendresses d'un amant. Soyez sans crainte, les livres les plus chers sont les livres de la vingtième année. Le vôtre a déjà pour lui les femmes qui aiment, les jeunes gens qui espèrent et les vieillards qui se souviennent. Je ne veux point ici faire oeuvre de critique et vous louer en argumentant sur votre talent. Ce rôle de pédant, au milieu de vos fleurs, me paraîtrait bien lourd. Non, je tiens seulement à vous dire toute mon émotion, le charme sous lequel vous m'avez tenu. Imaginez que je sois allé vous voir, près de Marseille, aux Aygalades ou à Montredon, dans un petit jardin rafraîchi par les brises de mer. Je suis un passant, un invité, un ami émerveillé de vous entendre ; et jusqu'au soir nous causons, et je m'en vais, en emportant votre chant de cigale adouci, pareil dans la nuit tiède à un chant de flûte. (...)"

02/2023

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Magie

La Magie des Déesses. Sortilèges et rituels divins

Laissez-vous emporter par le pouvoir divin de ce livre, qui propose un répertoire de divinités ainsi que 50 sorts, autels et exaltations pour amplifier vos vibrations les plus élevées et attirer l'épanouissement, le succès, l'amitié, la croissance, l'amour et la fortune. Pour toute personne souhaitant renouer avec son pouvoir intérieur et sa divinité, la Magie des Déesses, est LE livre qu'il vous faut ! Protectrices, féroces, puissantes guerrières et magiciennes, les déesses peuplent les spiritualités et les mythologies du monde entier. Dans ce livre complet et pratique, vous y découvrirez plus de 60 déesses venant des 4 coins de l'univers, mais aussi des rituels, des méditations et des offrandes, afin de transformer votre vie. Les déesses, anciennes et nouvelles, prêtent leurs pouvoirs à ceux qui recherchent leurs faveurs. La magie des déesses vous aide à canaliser le pouvoir divin tout en vous aidant à trouver la divinité protectrice de votre choix. Connectez-vous à votre héritage spirituel et puisez dans les pouvoirs de vos ancêtres et de tous les êtres mystiques qui vous entourent. Ce magnifique manuel présente des déesses bien connues du monde antique, revendiquées par les sorcières à travers les âges, ainsi que d'autres, moins courantes, comme les saints patrons catholiques, autour desquelles se sont développés des sorts et des rituels spécifiques. Chaque déesse règne sur son domaine, protégeant et inspirant ceux qui recherchent ses faveurs par des rituels traditionnels et des sorts qui la louent. Ses symboles, offrandes favorites et ses formes de culte préférées sont expliqués et illustrés. Voici un avant-goût des puissants mécènes que vous pourrez découvrir : HECATE est la déesse grecque de la sorcellerie et de la divination. Son homologue romaine s'appelle TRIVIA et toutes deux acceptent des offrandes aux carrefours. Elle transmet les bonnes nouvelles de l'avenir, réside en tant que divinité protectrice des sorts de divination. Elle est un excellent guide pour les nouvelles entreprises et une puissante gardienne. KAMALA est une incarnation de la déesse hindoue Lakshmi, la déesse de la richesse et de la créativité. Invoquez-la pour qu'elle vous apporte des compétences créatives afin que vous puissiez remplir votre vie de plaisirs et de richesses de toutes sortes en faisant des offrandes de riz et de ghee. MARIE LAVEAU est peut-être la praticienne américaine des arts magiques la plus influente. La célèbre reine Vodou de la Nouvelle-Orléans distribuait des charmes et des potions (elle a même sauvé plusieurs condamnés de la potence), prédisait l'avenir et guérissait les malades. SAINTE LUCIE est la porteuse de lumière dans l'obscurité de l'hiver. Elle est la patronne des aveugles, des auteurs, des couteliers, des vitriers, des ouvriers, des martyrs, des paysans, des selliers, des vendeurs et des vitraillistes. YEMAYA est l'orisha Yorùbá ou la déesse de l'océan vivant, considérée comme la mère de tous. Elle est la source de toutes les eaux, y compris les rivières de l'Afrique occidentale, en particulier la rivière Ogun. Elle est associée à l'Orisha Olokin (qui est diversement décrite comme femelle, mâle ou hermaphrodite), qui représente les profondeurs de l'océan et l'inconscient, et ensemble ils forment un équilibre. Elle est la soeur et l'épouse d'Aganju, le dieu du sol, et la mère d'Oya, déesse des vents.

03/2023

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Critique littéraire

D'une langue l'autre. L'écriture de Charles-Ferdinand Ramuz à travers le prisme de sa réception germanophone

Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) compte parmi les auteurs de Suisse francophone les plus traduits au cours du XXe siècle. Ses romans, nouvelles, poèmes et essais ont circulé à travers le monde entier dans une trentaine de langues, totalisant plus de trois cents documents traduits. Malgré cette très large diffusion, aucune étude détaillée n'a permis à ce jour de présenter les enjeux de sa réception en dehors de l'aire francophone. Cette recherche vise à combler en partie cette lacune, en s'attachant à l'analyse de la réception germanophone de Ramuz. Comme celle-ci se concentre essentiellement sur un espace de production, de circulation et de discussion alémanique, ce travail aborde aussi une histoire des échanges littéraires en Suisse. Les documents analysés permettent d'identifier les facteurs qui ont conféré à Ramuz, dans le contexte spécifiquement suisse, la stature d'un écrivain national. Après quelques incursions en bonnes feuilles dès 1908, puis une nouvelle traduite dans un recueil en 1918, c'est en 1921 que paraissent les premières traductions allemandes en volume, sous l'égide du traducteur bâlois Albert Baur. Werner Johannes Guggenheim, un homme de théâtre très engagé dans la vie culturelle suisse, lui emboîte le pas pour devenir dès 1927 le traducteur attitré de Ramuz. Entre 1927 et 1945, il signe vingt et une traductions qui feront l'objet de nombreuses rééditions. Durant cette large période, la lecture des textes de Ramuz est placée sous le sceau de la Défense spirituelle et le travail du traducteur contribue à renforcer les valeurs fondatrices du pays, par-delà les barrières linguistiques. Mais les textes de Ramuz prêtent aussi le flanc à un autre type de lecture idéologique : l'attachement de l'auteur au sol qui l'a vu naître fournit un terreau propice aux thèses du IIIe Reich et plusieurs travaux universitaires allemands investissent la mystique paysanne de Ramuz pour le rattacher au canon de la littérature " Blut-und-Boden ". Il faut attendre les années 1970 pour qu'un vaste projet éditorial s'engage dans une réévaluation de l'œuvre ramuzienne : entre 1972 et 1978, la maison Huber Verlag à Frauenfeld confie à différents traducteurs le soin de traduire les grands romans et les principaux essais de Ramuz sous le titre des Werke in sechs Bänden. La modernité de son écriture, son rythme et sa narration polyphonique ressortent alors à travers ces retraductions. Parallèlement, la réception germanophone de Ramuz est animée à la fin des années 1970 par une série de traductions en dialecte bernois réalisées par Hans Ulrich Schwaar. Depuis le début des années 1980, l'œuvre de Ramuz se trouve toujours au catalogue des éditeurs de langue allemande, mais principalement en réédition. Pastorale, un recueil de nouvelles traduit par Peter Sidler en 1994 chez Limmat Verlag, représente toutefois une exception et semble ranimer dans l'aire germanophone la discussion autour des œuvres de Ramuz. La recherche souligne ainsi les dynamiques particulières qui ont conditionné le transfert des textes de Ramuz en langue allemande. Elle révèle comment les traductions peuvent être le miroir des différentes politiques culturelles qui ont régi les échanges littéraires au sein de la Suisse durant tout le siècle passé. Cette étude permet aussi d'explorer la façon dont les instances littéraires suisses ont négocié le passage vers l'Allemagne, notamment sous le régime nazi. Enfin, sur le plan littéraire, l'analyse des textes traduits invite à une relecture des explorations stylistiques de l'écrivain romand : le regard transversal des traducteurs éclaire sous un jour différent les débats qui animent la réception de Ramuz en langue française, en même temps qu'il y apporte des réponses nouvelles et parfois inattendues.

10/2012

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Mathématiques CP

Maths CP - Les albums des Noums. Pack de 10 exemplaires

La nouvelle méthode de maths... SUPER ludique et SUPER efficace ! Découvrez les albums des Noums : des albums pour rendre les maths encore plus vivantes ! 10 petits albums pour lier maths et lecture en suivant les drôles et tendres aventures des Noums. Les enfants plongent avec ravissement dans ces albums tout colorés et joyeux. Suivre les Noums dans leurs aventures développe leur curiosité, leur imaginaire, leur sens de l'humour, leur empathie... Ces albums offrent un univers joyeux et attractif au monde des Noums, et donc des nombres, puissant levier de motivation pour les apprentissages. Les maths deviennent vivantes avec les Noums ! Les dix titres : Un, le roi des froussards. Un n'a qu'un tout petit-petit-petit défaut... Il est un tout petit-petit-petit peu froussard ! Deux est trop sympa. Deux a le coeur sur la main : il fait tout pour rendre service aux autres Noums... Mais un jour, il n'en peut plus ! Le trésor de Trois. Trois veut être riche. Un jour, il reçoit une carte au trésor qui lui permettra peut-être de le devenir ! Quatre est un champion. Quatre adore faire bouger son corps. Du soir au matin, hiver comme été, rien n'arrête Quatre. Sauf peut-être une bonne partie de Noumball... L'expédition de Cinq. Le jour où Cinq part en balade avec Un et Deux, la promenade se transforme en une incroyable aventure. Six est un sacré blagueur. Si jamais vous le croisez sur votre chemin, un bon conseil : fuyez ! Sept a toujours un plan ! Sept est un inventeur. De l'épluche-mammouth au lévito-mix-fruit, qui sait ce qui va encore sortir de son cerveau génial ? Huit est bizarre... Huit est un peu à part, il fait peur aux autre Noums. Ont-ils raison de se méfier de lui ? Neuf mange tout. Tout le monde le sait, Neuf adoooooooooore la nourriture. Le jour où Sept ouvre un restaurant, Neuf doit absolument y aller ! Dix fait une boum. Dix a décidé d'inviter ses amis à son anniversaire. Quel Noum trouvera le déguisement le plus original ? GRATUIT : télécharger un petit livret d'accompagnement mathématiques (à retrouver dans les ressources) conçu par Claire Lommé (prof de maths et formatrice, autrice du blog Pierre carrée) La méthode Les Noums - CP Une méthode sans équivalent de l'enseignement des mathématiques : elle associe des objets connus et qui ont fait leur preuve (réglettes, nombres en couleurs) à des outils numériques novateurs (en collectif ou en individuel). Une approche qui accorde une large place à la manipulation par le matériel solide, mais aussi aux stratégies d'anticipation, à la pratique, à l'essai-erreur, grâce aux outils numériques. Le meilleur de la recherche en pédagogie, didactique et sciences cognitives, porté par un univers attachant qui suscite l'engagement et l'enthousiasme des élèves. Des outils élaborés et testés en France depuis 3 ans qui ont déjà conquis plus de 20 000 enfants en Scandinavie (prix de la meilleure application éducative 2019 en Finlande). La séquence quotidienne en 3 étapes : Etape 1 avec vidéoprojecteur : L'enseignant anime un laboratoire (situation d'exploration) : "le Noum 3 monte sur la tête du Noum 5 ; quel est le Noum inconnu qui a la même taille ? " > Pas une seule séquence sans sa situation d'anticipation ! > Et c'est autocorrectif ! Etape 2 avec vidéoprojecteur (ou tablettes) : Les mêmes connaissances sont entrainées lors de défis. L'animation peut en être collective, avec le vidéoprojecteur. Si l'on dispose d'une tablette ou d'un poste informatique pour 2 ou 3 élèves, un fonctionnement en ateliers permet un usage individuel des défis, avec son évaluation. Etape 3 sur le fichier : Un fichier simple et pratique pour chaque élève. Il permet un entrainement écrit des apprentissages quotidiens et des connaissances plus anciennes. Le dispositif complet : Le fichier en 2 volumes + applications Une boite de 26 réglettes à manipuler Une boite de 126 réglettes Le guide pédagogique Les albums des Noums (présentés ici) Pour vous inscrire et obtenir l'application, accédez aux vidéos tutos pédagogiques et aux ressources numériques : les-noums. fr Rejoingez le groupe de discussion Facebook "Les Noums CP"

08/2021

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Esotérisme

Collision avec l'infini. Une vie au-delà du moi

Un classique de la spiritualité contemporaine enfin traduit Voici un livre extraordinaire (1re édition originale en 1996). Il s'agit du témoignage unique d'une femme, d'une Américaine qui vit sans s'y attendre une expérience spirituelle fulgurante. Alors qu'elle séjourne à Paris en 1982, elle s'éveille à la vacuité et découvre une dimension au-delà du moi personnel. Mais n'ayant pas les connaissances spirituelles pour l'intégrer dans son quotidien, seule et sans maître, sans lien avec une tradition particulière, elle devra traverser de difficiles épreuves psychologiques et un sentiment angoissant de dépersonnalisation. Errant de thérapeute en thérapeute, essayant désespérément de se guérir du fait de n'être personne, parce que personne dans son monde ne savait que faire de son expérience, après une douzaine d'années de traversée du désert de ce qu'elle décrit comme un hiver spirituel, elle a émergé dans le printemps radieux de la pleine réalisation non-duelle. Il lui faudra de longue années pour qu'elle comprenne enfin qu'elle était en train de vivre en fait une expérience spirituelle d'éveil et pour l'intégrer dans sa vie. Parce qu'elle s'est éveillée sans enseignant ni tradition, et parce que ses descriptions détaillées de la façon dont le Soi opère à travers les corps-esprits pour se réaliser sont puissamment originales, ce livre est d'une valeur inestimable. Dans cette autobiographie profonde, claire et précise, Suzanne fait la chronique de son voyage vers l'éveil et, ce faisant, elle transmet la sagesse qui s'est révélée à elle. Suzanne n'a jamais prétendu être une enseignante, préférant se présenter comme descriptrice de ce que signifie vivre dans l'immensité. Un classique de la spiritualité. Témoignages " Le livre que vous tenez entre vos mains est en feu, et les étincelles qu'il dégage ont le potentiel de déclencher une conflagration qui fait voler en éclats votre monde (un monde confortable et illusoire construit autour d'un moi séparé inexistant) et qui révèle l'immensité et le mystère de qui vous êtes vraiment. Je suis impressionné par la puissance de pénétration de l'histoire de Suzanne Segal, ainsi que par la profondeur et l'autorité de ses paroles. " Stéphane Bodian " La question de savoir si une expérience traumatisante est nécessaire pour que l'illumination se produise est discutable, mais c'est ce qui est arrivé à Suzanne Segal. Dans son livre, elle décrit toute l'histoire de manière sincère et lucide, avec des mots simples et un style fluide qui m'ont fasciné. A toute personne intéressée par le sujet, je dirais : "Lisez ce livre ! " " Ramesh S. Balsekar " Le récit fascinant et profondément émouvant d'une puissante ouverture spirituelle et du processus de compréhension et d'intégration qui s'ensuit. Ce livre dissipe certains de nos mythes les plus chers sur l'éveil spirituel, en particulier celui selon lequel il s'agit d'un processus facile et plein de béatitude. L'éveil n'est pas la fin du chemin, mais le début d'un voyage parfois difficile. " Steve Taylor " Collision avec l'infini est comme un diamant en feu avec un esprit vivant, et un témoignage sur les façons étranges et merveilleuses dont l'éveil spirituel peut éclater de façon imprévisible chez n'importe lequel d'entre nous, à tout moment. Lisez ce livre pour ce qu'il est, une révélation contemporaine de la façon dont la présence spirituelle a pris vie chez une femme extraordinairement ordinaire, et comment elle l'a incarnée tout comme le ciel incarne une étoile filante. " Adyashanti " Collision avec l'infini est un livre important qui nous donne une description fascinante et directe d'un éveil spontané. Il s'agit d'un récit très personnel de l'expérience de la dimension impersonnelle de notre réalité. Susanne Segal décrit magnifiquement sa rencontre avec différents enseignants et enseignements pour l'aider à passer de l'absence et de la perte du moi au déploiement du vide et de la plénitude. " Loch Kelly

03/2023

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BD tout public

Les aventures de Blake et Mortimer Oeuvres complètes Tome 2 : L'énigme de l'Atlandide ; SOS météores ; Le piège diabolique ; L'affaire du collier ; Les 3 formules du professeur Sato, Tomes 1 et 2. Avec un ex-libris, Edition de luxe

Quatrième aventure de la série, L'Enigme de l'Atlantide est prépubliée dans le journal Tintin entre octobre 1955 et décembre 1956 au rythme d'une seule planche par semaine, ce qui explique la nécessité pour l'auteur de créer un suspense à la fin de chaque planche. Jacobs aborde cette fois le domaine de la science-fiction, mais avec une base historique : "J'ai délibérément adopté le style "space opera" car l'Atlantide fait partie de ces thèmes à grand spectacle que j'affectionne particulièrement. J'ai commencé par relire les Dialogues de Platon, le Critias et le Timée. On a situé l'Atlantide un peu partout, mais je m'en suis tenu au récit de Platon qui situe le continent disparu à l'ouest de Gibraltar". Un an plus tard, entre janvier 1958 et avril 1959, Jacobs publie SOS Météores, avec le surtitre "Mortimer à Paris" : "Cette histoire m'a été inspirée par l'état fantastique du temps : nous avions eu une saison épouvantable, l'été était pourri, l'hiver lui-même était abominable, et partout dans la presse on ne parlait que des catastrophes météorologiques. J'étais très frappé par ça. Comme on faisait à ce moment-là de timides essais de changement de temps en saupoudrant les nuages avec de l'acide carbonique pour faire pleuvoir, j'ai extrapolé là-dessus. J'ai donc prospecté très sérieusement les environs de Paris pour trouver les lieux où situer l'action". Cette aventure sera adaptée en 26 épisodes radiophoniques d'une durée totale de 4h43 sur l'ex-ORTF (France 2). Avec un rythme de parution jusqu'ici très constant, Jacobs publie Le Piège diabolique entre septembre 196o et novembre 1961 : "Le thème de cette histoire est fondé sur une extrapolation romancée de l'expression "c'était le bon temps", essayant de démontrer aux nostalgiques du passé et aux utopistes du futur que le bon temps, tel qu'ils l'entendent, n'existe pas et n'existera jamais. Certains pourraient estimer la séquence du futur exagérément pessimiste. Pourtant, la fin d'une civilisation n'est pas un événement exceptionnel dans l'histoire de l'humanité. L'ennui, cette fois, étant donné les moyens modernes de destruction, notre disparition pourrait fort bien faire basculer la planète entière dans la préhistoire !... Ce récit devait cette fois m'attirer les foudres de la censure officielle ! Par un avis daté du 25 juin 1962, émanant du secrétariat d'Etat à l'Information, on avisait les éditions Dargaud que Le Piège diabolique était interdit d'importation en France par la Commission de surveillance et de contrôle de la presse enfantine "... en raison des nombreuses violences qu'il comporte et de la hideur des images illustrant ce récit..." Quatre années s'écouleront avant de découvrir dans Tintin la nouvelle aventure de Blake et Mortimer : L'Affaire du collier y sera prépubliée entre août 1965 et juillet 1966. Une histoire purement policière pour laquelle Jacobs, comme à son habitude, s'est fortement documenté : "Ca se passe dans les catacombes, les carrières et les égouts de Paris. Là aussi, j'ai commencé par éplucher les bouquins qui parlent de ces endroits, et puis je suis descendu moi-même dans ces lieux pour me rendre compte". L'album paraîtra en septembre 1967. Il faudra attendre trois nouvelles années pour découvrir dans Tintin ce qui sera la dernière aventure de Blake et Mortimer réalisée par Jacobs : Les 3 Formules du Professeur Saki. Passionné par la culture japonaise, et plus que jamais soucieux du détail, Jacobs passera un temps considérable dans ses recherches : "La forme des poubelles japonaises m'immobilisèrent plus de trois semaines, gag qui divertit fort mes petits camarades, surtout lorsque j'appris finalement qu'elles étaient pareilles aux poubelles américaines". Curieusement, alors que la prépublication dans Tintin de la première partie se termine en mai 1972, l'album ne paraîtra qu'en août 1977. Freiné par des ennuis de santé et une suite ininterrompue de problèmes personnels, ainsi que par l'écriture de son autobiographie en 1979, Jacobs n'arrivera jamais à terminer la seconde partie de Satô. A sa mort en 1987, seuls les scénarios, découpages et textes sont entièrement terminés. Deux ans plus tard, les Editions Blake & Mortimer confieront à Bob De Moor, son ancien complice du studio Hergé, le dessin de la suite tant attendue, "Mortimer contre Mortimer", dont l'album paraîtra en mars 1990.

11/2017

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Littérature Allemande

La lumière des jardins. Edition bilingue français-allemand

Utz Rachowski a écrit deux nouvelles sur des journées déterminantes de l'histoire allemande et européenne : l'une, intitulée " Les voix de l'été ", sur le 13 août 1961, premier jour de la fermeture des frontières occidentales de la RDA et de la construction du Mur à Berlin ; l'autre, intitulée " Le dernier jour de l'enfance ", sur le 21 août 1968, premier jour de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Dans les deux cas, ces journées d'été ont été traumatisantes pour la RDA, mais aussi pour l'Europe et l'utopie socialiste : l'une, en entravant la liberté de mouvement des citoyens de RDA, l'autre, en réprimant le printemps de Prague, mettaient fin pour beaucoup aux espoirs d'un socialisme à visage humain en Allemagne et en Europe de l'Est. Ces journées représentent les premières blessures de l'histoire dans la jeune existence de l'auteur. Né en 1954 à Reichenbach dans le Vogtland, région de RDA limitrophe de la Tchécoslovaquie, Utz Rachowski a sept ans en 1961, 14 ans en 1968. Dans ces deux nouvelles, largement autobiographiques, l'histoire s'invite à l'improviste au beau milieu des vacances d'été et des fêtes d'anniversaire, fige le temps, à jamais divisé désormais entre un avant et un après. Les chars qui traversent sa ville pour se diriger vers la frontière tchécoslovaque labourent de leurs chenilles la route bordant le lotissement où il grandit, à une centaine de mètres de la maison de sa grandmère. L'oeil de l'enfant enregistre ces ruptures avec une précision sismographique. L'onde de choc de cet ébranlement traversera son oeuvre jusqu'au bout. 8 – Préface Préface – 9 Mais ce ne sont pas les seules blessures dans la jeunesse de l'auteur, et les suivantes trouveront également le chemin de ses écrits. Adolescent rétif à l'embrigadement, il est interrogé dès l'âge de 16 ans par la Stasi et renvoyé peu après de la FDJ et du lycée. Motif : une supposée menace de " contamination idéologique " de ses camarades de classe. Quelques années plus tard, en 1978, après avoir rattrapé son bac par d'autres voies, il sera également renvoyé de l'université, pour manque d'" esprit partisan ". Arrêté en 1979, il est condamné en 1980 à 27 mois de prison pour rédaction et diffusion de poèmes. Au total, il effectuera un an et deux mois de prison avant d'être libéré sous la pression d'écrivains dissidents déjà exilés à Berlin-Ouest, parmi lesquels Reiner Kunze, Jürgen Fuchs et le chanteur Wolf Biermann, et d'amnesty international : racheté par la RFA, il est expulsé du pays et interdit de séjour en RDA, et ne pourra pas retourner dans sa ville et son pays avant décembre 1989. Exilé à Berlin-Ouest, il y sera rejoint un peu plus tard par sa femme, elle aussi emprisonnée quelques semaines en 1979, et leur première fille, née pendant qu'il était en prison. La sélection de poèmes que nous présentons ici donne une idée de la centralité de cette blessure. Utz Rachowski fait partie de ces écrivains marqués dans leur biographie et leur oeuvre par un événement singulier, guerre, déportation, génocide, chute d'un mur ou d'une dictature, révolutions ou décolonisations plus ou moins pacifiques. Dans son cas, il s'agit des blessures infligées par le système répressif du socialisme " réellement existant ", le Mur, les chars, la prison, l'exil. Face à cela, Utz Rachowski a déployé une écriture largement autobiographique, qui enregistre avec une précision et une sensibilité aiguës l'impact des événements et tente par l'écriture de sauver ce qui peut l'être. Auteur de RDA au regard tourné tant vers l'Ouest que vers l'Est de l'Europe, il s'inscrit aussi dans la catégorie des auteurs blessés dont les oeuvres maintiennent résolument vivante la petite flamme de l'humanité, tel cet enfant qui, dans une de ses nouvelles, cherche à tout prix, à l'approche des brouillards de l'automne et de l'hiver, à préserver la " lumière des jardins ". Ces ombres et cette lumière se retrouvent dans la plupart de ses textes : écrits de témoignage ou de documentation, essais, récits de fiction, poèmes. C'est le cas des textes que nous publions ici, qui cherchent à donner un aperçu représentatif de sa production : les deux nouvelles sur les étés 1961 et 1968, un récit sur les expériences de la prison et de l'exil, une sélection de courtes nouvelles sur l'enfance écrites dans les années 1990, une quinzaine de poèmes choisis au fil de cinq décennies d'écriture, enfin des extraits de son dernier recueil, consacré à l'affection entre un écrivain et un animal de compagnie, le chien Suki.

03/2021

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Poésie

La Déployée / Des pas sur Moà-neige

Autrice, artiste plasticienne et commissaire d'exposition indépendante, Juliette Fontaine a déjà publié plusieurs recueils de poèmes, dont (Avant l'hiver) des fenaisons, préfacé par Yves Bonnefoy aux éditions L'entretoise en 2003 et Tu dis, aux éditions Isabelle Sauvage en 2006. Tout en continuant sa pratique artistique (dessin, vidéo, expositions, commissariats et direction du Centre d'arts plastiques d'Aubervilliers depuis 2013), elle est récemment revenue à l'écriture de manière durable et intense : ce recueil en est le témoignage le plus saisissant. Tout y résonne d'une intériorité vibrante & retenue. Quelque chose y palpite continûment : au rythme d'un intime trouvant à s'éployer ? sans s'épancher. Les mots alors figurent & paysagent. L'autre tacitement apparaît. "J'écris dans les marges du monde", dit-elle ? simplement, doucement. Et à partir d'où, en effet ? écrire ? De quel pudique endroit ? en retrait, sans être retiré/e du monde ? trouver à voir et à dire l'en-vers des choses, la jointure [des] corps ; la soudure des eaux ? Membrure du réel invisible jusque-là. De ces marges seulement. Là : seule, seulement, à l'écart du bruit du monde et de sa rumeur, peut se former, se déployer ? tu as raison délie tous tes bras ? quelque chose comme un chant : mots-musique, mots-image qui naissent du silence, trouvent là leur source : leur ombre-source précisément. Marges du monde, donc : silence _ dévalement ; germoir qui s'ouvre. Là, seulement, s'ouvre la patine noire du ciel. Là, seulement, on entend du vent le prologue et la promesse, on voit les granits et les anges ? ceux-là même qui, nuit après nuit, la rêvent, elle : l'Enigmatique, Laylâ l'obscure ? Lilith ourdie des mains. A l'orée du monde, l'oreille se tend, écoute l'eau _ la pluie Schönberg, se surprend engouffrée par l'entrée d'une aube et la parole tonnante qui vient avec. Tonnerre en effet ! : la parole habituelle ? bavarde et affairée ? vidée de ce qu'elle désigne, pour être efficace, rapidement communiquer ? parole-affolée ? se fait à nouveau pleine et sereine : alentie ; fait à nouveau paraître ce qu'elle nomme ? parole héliotrope. Parole aux couleurs nombreuses, aux senteurs odorantes, entêtantes comme la plante ? il y a ce peuplement de l'ocre, cette nausée blanche du jour aussi, que l'on sent ; parole tournée, se tournant vers le soleil, l'ombre que ce dernier fait naître & varier ? alors on voit que l'ombre sur l'herbe recule lentement / et quitte le jardin ; on perçoit la densité brute des sous-bois. L'héliotrope, c'est aussi l'instrument qui de son miroir renvoie les rayons solaires et permet(tait) l'arpentage ; mais si la parole, dans le poème & par le poème, arpente marges du monde, s'y établit furtivement, en dresse comme une "cartographie", dans les paysages et figures qu'elle évoque et convoque à la fois ? oh rive rougie des yeux ; nudité insolente des bras ? pourtant il y a dérivation nouvelle / _ lumières courbes. Car l'arpentage est du corps d'abord : mesure de ce qui ne se mesure pas ? cette grande forme immense-ouverte plus tard d'infinis, désinscrits des routes ? dont on il faudra bien tenter ? oui ! : la danse nerveuse des mésanges ? de prendre la mesure ? l'ampleur et le rythme, le pouls aussi ? dans l'ajustement des pas : marchant, c'est cela, dans _ à tâtons. Alors dans l'écart du Dehors ? le pli des choses ? le repli du corps ? l'approche s'invente : le corps devient désir : va à l'autre ; et dans l'étreinte tentée/tentante, inverse la nomination devenue imprécation : donne-toi ton Nom / donne-toi ton Nom ? il y a le vocable blanc des mains / offerte à la saillie lunaire ? et maintenant le creuset visité du corps. Intensité sensible qui seule mesure l'être. "J'écris dans les marges du monde", dit-elle ? simplement, doucement. Et elle veut dire qu'il est possible de laisser trace de ses pas dans ces marges, que d'autres suivront. Le bruit du monde s'atténuant & sa rumeur diminuant, il y a ce bruissement retrouvé du silence où tout vit ténûment ? de cette animalité qui caractérise alors les eaux, limpides ou troubles. Alors : l'avenir des crues / l'érection des pistils ; les loups turbulents ; cette ligue des vents limeurs et la nuit partout est une mer de lait. Car écrire dans les marges du monde, ce n'est pas seulement écrire depuis ces dernières, mais, également, s'y frayant un chemin ? nichée contractile / géologie de notre langue ? ou le découvrant opportunément ? passage inattendu pour des pas dans la neige ? venir tracer dans cet espace signes et voies : lignes d'erre que d'autres à leur gré suivront par la souche effleurée des réminiscences. Et alors, forpaysés, on trouvera devant soi l'empreinte des doigts sur la roche ? tout un poème. "J'écris dans les marges du monde", dit-elle.

05/2023

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Littérature française

Mélancolie vandale. Roman rose

Dans Berlin réunifiée, Kornelia Sumpf, cinquante-trois ans, (“fruit débile des amours d’une charogne et d’un fossoyeur”) condamnée à rester à jamais “une empotée de l’Est”, travaille comme interprète à la prison de Moabit où le détenu est souvent basané et insuffisamment germanophone. Elle est désormais la compagne, prétendument comblée, d’un homme plus jeune qu’elle, Ali, son ultime conquête, qui a été élevé, dans ce qui fut Berlin-Ouest, par une mère turque, richissime et foutraque, prénommée Utkügul, dont la fortune permet à son aboulique de fils de passer son temps en tête-à-tête avec l’écran de son ordinateur (et les vidéos pornos afférentes). Bien avant de rencontrer Ali, l’homme aux “lèvres-saucisses”, Kornelia a adopté la petite Viorica, d’origine roumaine (on dira “Rom”, sous peu), devenue une pré-adolescente paumée, d’humeur aussi maussade que le temps qui sévit à Berlin, en cet hiver 2010, et dont la fascination pour la société de consommation triomphante entraîne des échanges aussi fréquents qu’embarrassants avec la puissante caste que forment les vigiles de supermarchés. Afin d’échapper à la suffocante emprise de la dévoratrice Utkügul, restée “à l’Ouest”, le couple turco-germanique, fier de sa mixité, vit dans le modeste (et peu amène) pavillon familial de l’ancien Berlin-Est dans le quartier de Lichtenberg, où, cloué sur un fauteuil roulant, le père de Kornelia, dit “petit-papa”, achève son existence dans la hargne et ce mutisme aussi “réflexe” que tactique auquel l’a rompu sa longue expérience de communiste impénitent et de délateur professionnel aux temps “heureux” de la stasi. A son corps défendant, et comme à son insu, sa fille Kornelia, quand elle a terminé sa journée de “traductrice du malheur” à la prison de Moabit, semble passer son temps à traverser dans les deux sens un Mur qui n’existe plus, comme si ce dernier faisait défaut à l’ordre bénéfique naguère providentiellement assigné à l’univers. En proie à des nostalgies bancales et à des haines confuses, cette femme de devoir, au sourire (socialiste) inoxydable mais dont la jeunesse s’enfuit inexorablement, l’est en effet aussi à des désirs, désordonnés et violents, sur lesquels elle n’est pas en mesure de mettre un nom, sinon celui de sexe (par provocation, impuissance et manque d’imagination réunis) ou de consommation (activité enfin autorisée, sinon prescrite). Mais, dressée par la rda, une Kornelia Sumpf ne peut rêver de posséder une Audi que juchée sur la selle de son vélo, prolétaire symbole d’une liberté de circulation qui s’étend désormais jusqu’à la célèbre Alexanderplatz (oncques immortalisée par Döblin et à présent livrée aux promoteurs). Sur son vélo, Kornelia roule, dérape dans la neige, tombe, se blesse, rencontre le parcours d’un marathon en folie où des vieillards cacochymes repoussent leurs limites au risque de leur vie, fait des rencontres, assiste à des accidents, se trompe de chemin, se met en retard, nouvelle Alice déjantée au pays sans merveilles, se cherche un avenir, une histoire qui serait enfin à elle et comblerait le manque, souffrant, sans le comprendre, du temps qui passe, de l’inassouvissement, de la solitude harassante qui règne dans une ville qui, pour avoir fait de la notion de communauté retrouvée son nouvel étendard, fièrement brandi à la face du monde, n’a, à l’instar de l’Europe dite unie, réussi à se fonder en transmission d’aucune sorte. Aussi mal à l’aise vis-à-vis d’un passé familial caviardé que frustrée par le morne présent qui lui est dévolu, cette “femme gauchère” porte sur ce qui l’entoure un regard tour à tour exalté et agressif, qui, tout en “scannant” avec trop d’ironie une vie sans espoir et des destinées sans grandeur (vieillards en déshérence ou “actifs” aliénés s’entassant dans l’enfer du métro), lamine les mythologies de la défunte rda comme les illusions de l’Allemagne nouvelle. Dans le décor chaotique d’une modernité violente placée sous le signe du marché libéral qui a pris ses quartiers en des lieux où, hier encore, sévissaient de tout autres mœurs et pratiques, sous les cieux plombés d’une ville immense dont la division fut l’un des symboles majeurs du xxe siècle, se déploie, tel un plan crypté (et cruellement poétique), l’impitoyable cartographie d’un monde aussi interdit d’authentique mémoire qu’il est assujetti au “devoir” de célébrer sans trêve cette dernière, quitte à la soumettre à une marchandisation aussi décomplexée que florissante. Ecrit à “l’impersonnel” (au “on”), Mélancolie vandale (non sans dérision sous-titré : roman rose) propose avec cet hommage paradoxal et désabusé rendu à une ville emblématique, une vision de nos temps contemporains aussi désespérée que lucide. Tant il est vrai que, avec ce roman puissamment baroque, aussi tragique que farcesque, Jean-Yves Cendrey, en avatar de Jérôme Bosch (ou en passager sidéré embarqué sur quelque nef des fous), semble ici sonner l’alerte sur la renaissance possible de la “bête immonde”, ce monstre familier aux multiples visages si prompt à prospérer, en temps de paix, sur tous les territoires abandonnés à sa férocité vorace.

01/2012

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Revues

XXI N° 59, été 2022 : Himalaya, la révolution des sommets

Sujet de couverture - Nims Purja, la révolution himalayenne / François Carrel Nims Dai, de son vrai nom Nirmal Purja, est depuis 2019 le détenteur du record de vitesse de l'ascension des 14 sommets de plus de 8000 mètres de la planète, qu'il a effectué en six mois et six jours. En 2020, avec les mêmes méthodes logistiques lourdes et toujours avec un groupe d'alpinistes exclusivement Népalais, il s'est adjugé un autre mythe convoité : la première ascension hivernale du K2 au Pakistan, dernier 8000 jamais gravi en hiver. "14 Peaks : nothing is impossible" , le documentaire sur Nims Dai diffusé mondialement par Netflix en décembre dernier a fait sensation et la version française de son best-seller Beyond Possible parait ce printemps en France. Derrière les performances physiques, logistiques et médiatiques de cet ancien Gurkha de l'armée britannique se dévoile un tournant dans l'histoire de l'himalayisme. D'abord, c'est une sorte de décolonisation que ce Népalais réalise, en se réappropriant la mythologie de ces très hautes montagnes. Les Occidentaux y ont tenu le premier rôle depuis un siècle, tandis que les Népalais étaient cantonné au rang de simples porteurs d'altitude, malgré leur rôle essentiel. Aujourd'hui les Népalais, derrière Nims Dai, retrouvent leur fierté en revendiquant le leadership. Au delà de la sphère sportive, c'est bien de business dont il s'agit : les Népalais assurent désormais eux-même une part de plus en plus importante du très lucratif marché des expéditions commerciales sur l'Everest. Nims Dai, qui a lui même créé son agence anglo-népalaise haut de gamme, entend régner sur le marché, et vise en parallèle celui des 7 Summits, les points culminants des sept continents. Ces acteurs Népalais, Sherpas pour la plupart, reprennent et amplifient cependant les travers de la course à la très haute altitude inventée par les Occidentaux : suréquipement et surfréquentation des voies classiques des sommets les plus connus, dont Everest, généralisation de l'usage de l'hélicoptère pour les approches, utilisation de plus en plus massive et précoce de l'oxygène supplémentaire, médiatisation et marketing débridés. Ce reportage sera à la fois le portrait d'un athlète et d'une personnalité exceptionnelle, le récit d'un tournant dans la longue histoire de l'himalayisme, dont Nims Daï est la figure emblématique, et la description de ses dérives qui mènent chaque année toujours plus de touristes d'altitude fortunés au sommet de l'Everest, malgré la perte de toute dimension de performance sportive de cette ascension et prix de drames humains, certains déjà survenus, et de ceux à venir, redoutés. Dans ce contexte, gravir les plus hauts sommets du monde a-t-il encore un sens ? Le silence des mots / Gaël Faye, Michaël Stzanke Victimes de viol pendant le génocide des Tutsis en 1994, en pleine opération Turquoise dirigée par la France, ces Rwandaises se sont confiées à l'écrivain Gaël Faye, qui vit aujourd'hui à Kigali. Le business des otages sahéliens / Anthony Fouchard Ils seraient entre 300 et 400 otages aux mains des groupes djihadistes qui tentent de contrôler l'immense espace sahélien. Des otages dont on ne parle jamais, car ce sont des hommes ordinaires, maliens, burkinabés ou nigériens dont les groupes islamistes négocient la libération contre quelques milliers d'euros. Cette criminalité est devenue l'un des principaux moyens de financement des djihadistes. A Madagascar, la vérité reste sur sa faim / Emre Sari Tout le monde semble d'accord : la famine dans le Sud de l'île est due au réchauffement climatique. Cela arrange bien le Président qui se trouve déresponsabilisé et invite les médias français tous frais payés pour lui tresser des louanges. Mais en fait, les raisons sont multiples : l'insécurité, les bandits qui pillent les ressources, et surtout, des décennies d'incurie gouvernementale. Alors, pourquoi l'ONU et les ONG s'en tiennent-elles à la version officielle ? Contre-enquête sur une famine. Poids-lourds anti-mafia / Angelo Mastrandrea En Italie, quand les entreprises appartenant à la mafia leur sont confisquées par la justice, elles font souvent faillite. Sauf à Catane, en Sicile, où une poignée de salariés ont réussi à racheter leur société de transport et à la faire revivre, malgré des tonnes d'embûches. BD - L'île, le millionnaire et les écolos / Bruno Lus et Vincent Sorel Depuis qu'il a racheté l'île de Berder, dans le golfe du Morbihan, un millionnaire fait la loi. Michel Giboire, patron de l'immobilier, entend la transformer en complexe hôtelier. Des retraités bretons l'ont fait plier. Vécu- Charly et le Prince / Haydée Sabéran Charly travaillait pour une conciergerie de luxe au service d'un membre de la famille royale saoudienne à Paris. Comme le génie de la lampe, il exauçait tous les voeux du prince. Il a mis en route une Xbox le matin de Noël pour 500 euros de pourboire. Déniché un tigre, un faucon, une table de gynécologue, de la cocaïne. Réalisé des films pornos en streaming. Mais jusqu'où accepter un caprice ? Quand il s'est agi de trouver une prostituée mineure, il a dit stop. Grand entretien Le cinéaste Marco Bellochio par l'écrivain Olivier Guez.

07/2022

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Poésie

Toute la vie. Poèmes 1957-2016

L'ouvrage que nous présentons est de nature anthologique : aucun des nombreux recueils de Fernando Grignola n'ayant été traduit en français, il a paru plus fécond de le faire connaître au public de ce pays par l'intermédiaire d'un choix tiré de ses principaux livres, en proposant une édition bilingue, ou plutôt trilingue, les poèmes d'après 1983 n'étant plus écrits en italien, mais dans le dialecte d'Agno. C'est Christian Viredaz (voir son curriculum dans le dossier) qui en a assuré la traduction. Grignola e l'umanità in versi, " Grignola et l'humanité en vers " : ainsi le critique Renato Martinoni, professeur à l'université de Saint-Gall, intitulait-il un article d'hommage au poète paru dans le Corriere del Ticino le 17 novembre 2008. " L'humanité en vers " : il s'agit moins d'une ambition ou d'une intention de l'oeuvre que du constat reconnaissant qu'établit sa lecture, et auquel voudrait aussi faire songer, au-delà de la " récapitulation biographique ", le titre choisi pour cette anthologie, Toute la vie. Nombre de critiques et de poètes (notamment Renato Martinoni, Flavio Medici, auteur de la préface de ce volume, Ottavio Lurati, Franco Brevini, Pino Bernasconi, Franco Loi) ont reconnu chez Fernando Grignola un observateur ardent, un interprète, un portraitiste de la réalité aussi bien rurale qu'ouvrière d'une région qui résume en elle-même, dans l'histoire de ses transformations, celle du monde moderne chassant celui qui l'a précédé tout en éprouvant pour lui la plus profonde nostalgie. L'articulation décisive de cette oeuvre tient à la coprésence de ce qui est " d'antan " (une idée souvent reprise chez Grignola) dans le pays nourricier (La mamm granda da tücc, " notre grand-mère à tous " est le titre d'un des recueils) et des réalités contemporaines : d'un côté, un pays riche de parfums et d'harmonies, où se retrouver, se rassurer, le pays des racines (le mot revient fréquemment, en écho aussi bien à l'un des premiers emplois de l'auteur, tourneur de racines de bruyère dans une fabrique de pipes...), lié au rythme lent et précis des saisons, des activités humaines, d'une civilisation faite de valeurs et de chaleur humaines ; de l'autre, les cadences et les objets de la société contemporaine, qui ne sont pas sans conséquence, quelle que soit la fascination générale qu'ils exercent : l'irrespect de cette tradition naturelle, les faux mythes, les malheurs de la vie quotidienne (solitude, drogues, aliénation), la " maladie de vivre " que fait naître un monde de guerres et d'injustices éloignant l'homme de ses propres richesses. Mais cette sorte de " grand écart ", ou plutôt de " tension entre le monde des racines et l'univers de la standardisation " (Franco Brevini), a chance de susciter en chacun le besoin de plus en plus secret mais de plus en plus impérieux d'une intimité où retrouver les grandes questions de l'existence - la poésie ayant peut-être pour tâche et pour grandeur de rappeler ce besoin et de lui donner voix. Elle sait à la fois décrire et écouter toutes les réalités possibles, et, en évitant la séduction facile des sentiments prévisibles ou des pensées marquées au coin de l'idéologie, fût-elle écologie, de mettre en lumière la substance des choses et des actes et de se concentrer sur le particulier comme " le signe ", pour reprendre les mots du poète, " d'une réalité plus complexe et universelle " ; à cette fin, à mesure que l'oeuvre se poursuit, Grignola éprouve le besoin d'aller vers " une raréfaction incisive des vers et des mots " proche de l'épigramme, cependant que s'y déploie de loin en loin, entre nostalgie et espoir, indignation parfois devant les signes de la violence, de la ruine, de la dissolution, le sentiment d'un dépassement possible, d'une transcendance à laquelle aspire sa propre foi. - Mais entre nostalgie et espoir, dit Grignola récapitulant son rapport à cette oeuvre-vie, " je choisis ce dernier, même si je suis conscient de mon âge et de ses infirmités, qui me pèsent. Il ne sert à rien de déterrer le passé. C'est à chacun de nous de regarder vers l'avant, de semer et de cultiver le bien. [... ] Je demande seulement un peu de sérénité ; ma foi est sûre, je m'arrête tous les jours dans une église pour prier, en allumant un cierge pour Erica [son épouse décédée]. J'y trouve du réconfort, dans le silence et les grandes déchirures qu'ouvre la foi, où s'apaisent mes angoisses et mes larmes. " Dernier mot, peut-être, d'une oeuvre faite de tendresse pour l'impossible, de colère et de compassion, qui a choisi l'étrange et puissante humilité du dialecte (" poésie capable de se charger de l'histoire de celui qui la parle ou l'écrit ", dit l'auteur) pour ne pas s'éloigner de la réalité qu'elle évoque tout en convoquant " un monde lointain " : " Le dialecte, à mon sens, est comme r'imbiügh, la sève qui à la fin de l'hiver accélère puissamment la résurrection de la plante, et qui vous fait retrouver, dans les moments les plus imprévus, à travers des mots et des expressions qu'on croyait oubliés, des images, des événements, de visages, des voix, des odeurs et des parfums lointains, presque imperceptibles, comme d'une langue retrouvée dans sa pureté. "

01/2023

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Romans historiques

Les aventures de Jack Aubrey Tome 5 : Le commodore ; Le blocus de la Sibérie ; Les cent jours ; Pavillon amiral ; Le voyage inachevé de Jack Aubrey

Dernier volume de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russel Crowe fit connaître à un large public. Comprend les titres : Le Commodore, Le Blocus de la Sibérie, Les Cent jours, Pavillon amiral et le début d'un titre inédit, le vingt-et-unième, Le Voyage inachevé de Jack Aubrey. Préface de Dominique Le Brun, écrivain de Marine. DERNIER VOLUME DE LA SAGA JACK AUBREY : Jack Aubrey et Stephen Maturin sillonnent l'Atlantique et la Méditerranée à bord de la bonne vieille frégate la Surprise et d'une fine goélette, le Ringle. Dans le cadre du blocus continental, de la fin de l'Empire et de la lutte contre l'esclavagisme, nos héros affrontent les courants et la houle qui sévissent à la pointe de la Bretagne, apprécient le charme des escales à Funchal et Gibraltar, subissent tour à tour les touffeurs du golfe de Guinée et les rigueurs de la Patagonie. Quand ils se sont rencontrés, dans Maître à bord, Jack Aubrey était un jeune officier de la Royal Navy et Stephen Maturin un scientifique sans le sou. Le premier aspire maintenant à hisser son pavillon d'amiral, et le second est devenu un discret mais puissant personnage du gouvernement britannique... Fin des aventures de Jack Aubrey, qui ont marqué des millions de lecteurs de par le monde et avec lesquelles Patrick O'Brian a inscrit pour toujours son nom dans la légende des mers. Le Commodore Pour Jack, nommé commodore, les retrouvailles familiales sont l'occasion de manifestations de joie, mais il en va tout autrement pour Stephen : sa petite fille semble avoir sombré dans l'autisme et son épouse, incapable de faire face à cette épreuve, a abandonné le domicile conjugal. Mais le rugissement de la houle - ou des canons ! - n'est jamais très loin... Aubrey et Maturin, de nouveau envoyés en mission, retrouvent le pont d'un navire, leur véritable univers. Si le golfe de Guinée, avec ses marais fétides, est leur objectif assigné, il ne s'agit que d'une ruse. En réalité, leur destination n'est autre que l'Irlande toute proche. L'Irlande catholique, durement opprimée par l'occupant anglais et agitée de ferments de révolte dont Napoléon, l'ogre corse, rêve de profiter en mettant sur pied une invasion... Le Blocus de la Sibérie Jack, devenu " seigneur du manoir " après le décès de son père, doit défendre âprement ses terres contre la convoitise des voisins qui, s'ils n'ont pas ses glorieux états de service, ont su se doter de solides appuis politiques et d'amitiés en haut lieu. Le retour à la mer compensera-t-il ces tracas ? L'hiver est rude, le blocus de Brest par la Navy difficile à tenir, l'amiral de la flotte considérant en outre Jack comme un dangereux rival. Pour couronner le tout, Sophie Aubrey découvre les preuves d'une infidélité commise jadis par son époux et y réagit avec violence. Cette période délicate est encore assombrie par la hantise de Jack, qui craint fort que la paix qui s'annonce ne mette fin à son ascension et lui interdise à tout jamais d'atteindre le grade tant convoité d'amiral d'active. Heureusement, Stephen Maturin garde dans sa manche un atout qui peut changer la donne. Les Cent jours Branle-bas de combat ! Napoléon s'est échappé de l'île d'Elbe ! La Royal Navy rassemble ses forces, et le moral de Jack Aubrey remonte en flèche. Nommé commodore, avec une escadre sous ses ordres, Jack multiplie les actions, coule, brûle ou détruit les navires que l'on construit pour Napoléon sur les rives de l'Adriatique, et s'efforce d'empêcher l'intervention d'une force de mercenaires musulmans qui doivent entraver les mouvements des armées alliées, unies pour écraser définitivement l'ogre corse. Il est aidé par Stephen Maturin, qui applique à sa mission secrète toute l'acuité de son esprit, en dépit du profond chagrin où l'a plongé la mort de son épouse. Pavillon amiral Après sa défaite à Waterloo, Napoléon rend définitivement les armes et prend la route de l'exil. La guerre de l'Angleterre contre la France s'achève. Pour un homme d'action comme Jack Aubrey, cette situation est plus angoissante que réjouissante, car la paix revenue risque fort de sonner le glas de son ambition de toujours : envoyer son pavillon bleu d'amiral au mât d'artimon. Pis-aller : il va enfin pouvoir mener à bien la mission préparée par Stephen Maturin et si longtemps retardée par les événements en Europe : se rendre au Chili pour soutenir le nouvel Etat, récemment séparé de l'ex-suzerain espagnol, et y former sa jeune marine. La Surprise fait donc voile à travers l'Atlantique... et c'est alors que les ennuis commencent : collision en pleine mer, désertions en série, rien ne semble devoir être épargné à Aubrey, qui voit la perspective du pavillon amiral s'éloigner à l'horizon. Le destin s'acharnerait-il sur " Jack la Chance " ? Le Voyage inachevé de Jack Aubrey Trois chapitres inédits en français du dernier volume des aventures de Jack Aubrey auquel travaillait Patrick O'Brian avant de mourir en 2000. UN CLASSIQUE DE LA LITTERATURE MARITIME : Découvrez la nouvelle édition des Aventures de Jack Aubrey. Ces romans historiques vous plongeront dans un univers maritime à l'époque des guerres napoléoniennes. Maître à bord est le premier tome de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Ce volume comprend les romans suivants : Le Commodore, Le Blocus de la Sibérie, Les Cent jours, Pavillon amiral et le début d'un titre inédit, le vingt-et-unième, Le Voyage inachevé de Jack Aubrey. Ce livre d'aventure a été préfacé par l'écrivain Dominique Le Brun. Plongez dans un roman historique passionnant et dépaysant. Les Aventures de Jack Aubrey est un livre d'aventure de Patrick O'Brian présenté et préfacé par Dominique Le Brun. PATRICK O'BRIAN, UN ECRIVAIN MARQUE PAR LA MER : Né en 1914 en Irlande, Patrick O'Brian est mort le 2 janvier 2000. Après avoir écrit de nombreux poèmes, nouvelles et romans et traduit en français de grands auteurs (Simone de Beauvoir, Joseph Kessel, Louis Aragon ...), il inaugure en 1969, avec Maître à bord, une remarquable saga maritime qui fait référence. Ce livre d'aventure est préfacé par Dominique Le Brun, écrivain et journaliste, passionné de navigation et de voyages. Il est membre des écrivains de Marine et invité permanent de l'Académie de Marine.

04/2024