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Sciences historiques

Histoire des peuples résilients. Tome 2, Confiance et défiance (XVIe-XXIe siècle)

Au XVIe siècle, sous couvert d'arguties théologiques, on déclara le meilleur de la bourgeoisie persona non grata, non pour défendre l'ortho doxie religieuse, mais parce qu'il y allait de l'intérêt supérieur de l'Etat, de cet Etat qui prenait le relais des villes-républiques, de cet Etat lointain dont on commençait déjà à se défier. Si des hommes prirent alors le parti de l'exil, professant leur foi réformée, ce fut parce qu'il leur fallait à nouveau se sauver – tels ces ancêtres qui, mille ans plus tôt, firent preuve de résilience en fuyant ensemble un monde encore sous le choc des invasions barbares. Les premiers s'étaient jetés dans une lagune insalubre ; les derniers, à leur façon, en firent autant en se précipitant dans une Eglise qui, curieusement, par la voie de l'admission communautaire, les rappelait à leurs origines. L'histoire se répétait – se continuait, tout aussi collective. Moins qu'une nouvelle manière de pensée, le christianisme réformé entretint de ce moment le capitalisme médiéval dans sa dimension sociétaire. En renouant avec la théorie du contrat – le contrat moral que concluaient les marchands du Xe siècle qui se formaient en caravanes –, l'Angleterre puritaine puis l'Amérique des Pères pèlerins s'inscrivirent dans la tradition de ces communautés qui, à la surprise générale, prospéraient au-delà de tout ce que l'on pouvait imaginer, à l'avantage de cette confiance que procure l'appartenance à une communauté d'élection. Dans ce second tome, l'histoire des peuples résilients dit aussi ce que – privées d'une aventure commune – l'Inde des castes et l'Italie du Mezzogiorno ne furent pas ; ce que – par esprit de défiance – l'Amérique des temps modernes pourrait ne plus être.

07/2012

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Musique, danse

Au fil du jazz. Bourgogne 1945-1980

Si le jazz n'est pas né de la dernière guerre (mondiale), en Bourgogne, il a toutefois pris son essor juste après celle-là. Une affaire de liberté et de rythme accrochés à ce mot/musique. Comment le jazz fut-il lancé sur la place publique ? Qui s'en chargea et par quels moyens ? Comment a-t-il été reçu ? A-t-il pris sa part de la guerre intestine dite des figues moisies contre les raisins aigres (expression convenons-en plutôt oiseuse là où un vignoble de renom...) ? Où se joua-t-il et où s'agrandirent les cercles des amateurs ? A partir de quand des musiciens américains vinrent-ils jouer ? Les voix du blues ou du negro spiritual se firent-elles souvent entendre ? Quelle part prirent les bals, la radio, la télévision, le cinéma, la chanson ? Le jazz s'est-il répandu harmonieusement d'un département à l'autre, d'une ville à l'autre ? Ou par à-coups ? Les actions des amateurs n'étaient-elles pas porteuses d'une fragilité qui les remirent souvent en cause ? Les pouvoirs locaux y prêtèrent-ils attention ? Quels furent la part et le rôle des établissements culturels à partir de la fin des années 1960 ? Quand se manifesta le désir de profiter des nuits d'été pour organiser des festivals, aux visées et à l'esprit totalement différents ? Les foisonnements stylistiques furent-ils tous présents ? Se prit-on à évoquer son enseignement, et quand ? Autant de questions auxquelles ce Fil du jazz a cherché les réponses dans des archives (quand elles existent), auprès de témoins et beaucoup dans ce que les journaux déroulent du temps qui passe. Toujours et encore cette histoire de liberté et de rythme accrochés à ce mot/musique tellement précieux : le jazz.

06/2011

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Généralités médicales

L'Aconit et l'orpiment. Drogues et poisons en Chine ancienne et médiévale

Toutes les civilisations ont eu recours à des substances toxiques, aussi bien comme poisons de chasse et de guerre que comme sources de médicaments, mais elles le firent selon des modes de pensée et des procédés techniques propres à chacune. Ce livre est à la fois une analyse détaillée de l'emploi en Chine ancienne et médiévale des produits toxiques dans un but thérapeutique et une étude des implicaitons culturelles de la notion de poisons. Quels étaient les minéraux, les plantes ou les animaux qui fournissaient au médecin des remèdes souvent difficiles à maîtriser ? Comment expliquait-on la toxicité de certaines substances ? Comment cherchait-on à lutter contre les empoisonnements ou contre les morsures venimeuses ? C'est à ce questions que l'auteur s'attache à répondre en premier lieu. Mais l'utilisation des toxiques dépassait le cadre du strict exercice de l'art médical, et on la rencontrait encore dans des pratiques de magie noire, ou dans la consommation effrénée de divers cocktails médicamenteux qui fut longtemps à la mode dans le milieu des élites politiques et intellectuelles. Certains philosophes prirent même le poison et sa valeur de métaphore comme sujet de dissertations qui peuvent sembler aujourd'hui étonnantes. En ce sens, cette étude, qui se fonde sur les textes originaux et qui donne en contrepoint la traduction d'un grand nombre d'entre eux, nous entraîne aussi dans les profondeurs de l'univers culturel chinois. Si elle emprunte l'essentiel de son savoir aux sciences et aux techniques, la médecine se nourrit aussi du commerce des hommes, participe à l'élaboration des idées philosophiques et se trouve engagée dans les choix éthiques fondamentaux. Dans cette perspective, la collection Penser la médecine se propose de promouvoir des ouvrages originaux alliant l'étude des sources historiques à l'analyse sociologique et à la réflexion épistémologique.

08/1997

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Philosophie

Deux cartésiens. La polémique entre Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche

De 1683 à 1694, Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche, anciens " amis " et prêtres que leur intérêt pour Descartes, leur révérence pour Augustin et leur commune inquiétude face au " libertinage " semblaient pourtant destiner à s'entendre, polémiquèrent violemment. En insistant sur l'aspect philosophique de ces débats, cet ouvrage propose la première interprétation d'ensemble de cette célèbre confrontation. Y a-t-il de sérieuses raisons philosophiques au désaccord entre Arnauld et Malebranche ? Leur détermination permet-elle d'éclairer certains aspects du malebranchisme ? Existe-t-il une philosophie d'Antoine Arnauld et peut-on en préciser les contenus ? Répondre à ces trois questions amène à éclaircir trois champs de recherche. En premier lieu, la polémique entre Arnauld et Malebranche fut un événement intellectuel. Nombreux furent les grands esprits contemporains qui prirent position et se trouvèrent ainsi impliqués, à des degrés divers, dans l'empoignade. En signalant leurs réactions, on voit apparaître les contours des camps philosophiques des années 1680, ainsi que quelques-unes des lignes de fracture conceptuelles qui contribuèrent à cette " crise de la conscience européenne " dont parlait Paul Hazard. En second lieu, les références à Descartes sont fréquentes chez Malebranche, incessantes chez Arnauld : en interrogeant le statut et les modalités de ces renvois et rapports croisés à une grande figure absente qui hante le débat, on précise le statut de la catégorie " cartésianisme " en histoire des idées. Enfin, Malebranche et Arnauld parlent souvent de Dieu. Au point de fuite de ce travail, on est alors conduit à une nouvelle interrogation : l'impuissance théologique du cartésianisme est-elle congénitale, ou bien peut-on tirer des dividendes théologiques de la philosophie cartésienne sans en faire jouer les structures et en modifier les concepts fondamentaux ?

02/1999

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Sports

"L’étrange malédiction" du Benfica Lisbonne en Europe de Bela Guttmann à José Mourinho

L'histoire du Benfica Lisbonne dans les coupes d'Europe des clubs est celle d'un double paradoxe. Le premier paradoxe est qu'au début des années 1960 la formation lusitanienne fut un successeur totalement inattendu du Real Madrid de Di Stefano, Puskas, Gento, Kopa, Santamaria qui avait remporté les cinq premières éditions de la coupe d'Europe des clubs champions entre 1956 et 1960. Les Aigles " prirent " la place qui était promise au FC Barcelone, aux meilleures formations italiennes, anglaises, allemandes, au stade de Reims, voire aux meilleures équipes du bloc communiste. Le second paradoxe du Benfica Lisbonne dans les coupes européennes des clubs est que tout en demeurant une formation très compétitive depuis plus d'un demi-siècle, les Aigles n'ont plus conquis un trophée européen, s'inclinant notamment huit fois en finale entre 1963 et 2014. Au cours de cette étude couvrant un quart de siècle, 1975-2000, l'auteur cherche à comprendre pourquoi le Benfica Lisbonne n'a remporté aucun trophée européen, alors qu'entre 1976 et 1997 les Aigles se sont hissés treize fois en quart de finale, six fois en demi-finale, trois fois en finale. Manque ou insuffisance de footballeurs de dimension internationale en raison de la faiblesse de la surface financière du Benfica Lisbonne par rapport aux clubs européens des pays les plus riches, phénomène amplifié par l'arrêt Bosman ? Déficit physique par rapport aux meilleures formations britanniques, allemandes, néerlandaises, belges ? Déficit tactique et défensif par rapport aux équipes italiennes les plus performantes ? Management déficitaire concernant le recrutement des joueurs et des coaches ? Approche philosophique du football trop " romantique " et " esthétique " privilégiant le beau geste au détriment de l'efficacité finale à la différence de son voisin et rival du nord le FC Porto ? Véracité et prophétie auto-réalisatrice de la " malédiction " du " sorcier " juif hongrois Bela Guttmann ?

07/2019

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Sociologie

La méthode. Tome 5, L'identité humaine, l'humanité de l'humanité

QUI SOMMES-NOUS ? Plus nous connaissons l'humain, moins nous le comprenons : les dissociations entre disciplines le fragmentent, le vident de vie, de chair, de complexité, et certaines sciences réputées humaines vidangent même la notion d'homme. Ce travail rompt avec le morcellement de l'humain. Il rompt avec les conceptions réductrices (homo sapiens, homo faber et homo economicus) qui privent l'être humain à la fois d'identité, biologique, d'identité subjective et d'identité sociale. Plutôt que de juxtaposer les connaissances dispersées dans les sciences et les humanités, ce livre se donne pour vocation de les relier, les articuler, les réfléchir afin de penser la complexité humaine. Il complexifie le sens du mot homme en y réintégrant le féminin occulté sous la connotation masculine, et en lui donnant le sens trinitaire qui le situe à la fois dans et hors la nature : individu - société - espèce ; il propose de concevoir ces termes dans leurs complémentarités ainsi que dans leurs réciproques. Il essaie de penser une humanité enrichie de toutes ses contradictions (l'humain et l'inhumain, le repli sur soi et l'ouverture aux autres, la rationalité et l'affectivité, la raison et le mythe, l'archaïque et l'historique, le déterminisme et la liberté). Cette humanité court sans cesse le risque de dégénérer, risque dans lequel pourtant elle peut se régénérer. Enfin ce livre considère le destin de l'identité humaine qui se joue dans la crise planétaire en cours. Il est vital désormais d'enseigner l'humanité à l'humanité. L'Identité humaine est la synthèse d'une vie : tous les thèmes des œuvres précédentes de l'auteur se trouvent réunis en une configuration et une orchestration nouvelles. Ce premier volume de L'Humanité de l'humanité sera suivi par une Éthique qui conclura La Méthode.

11/2001

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Histoire internationale

La conquête du Mexique

La Conquête du Mexique décrit la destruction d'un empire par un autre, la rencontre de deux mondes, de deux cosmogonies, de deux hommes : un demi-dieu, l'empereur de Tenochtitlan, Montezuma, face à un parvenu calculateur et audacieux, le chrétien espagnol Hernan Cortés. Cette conflagration a posé d'innombrables questions morales et politiques dont nous ressentons encore les effets cinq siècles plus tard. Il fallait le savoir encyclopédique d'un Hugh Thomas, le plus grand connaisseur du monde hispanique des deux côtés de l'Atlantique, pour en mesurer toutes les implications. Après leur départ d'Espagne en 1519, quelque cinq cents conquistadores, contrairement aux instructions explicites, détruisirent leurs bateaux et prirent la route jusqu'à la capitale du plus grand empire du Nouveau Monde. Lorsqu'ils atteignirent Tenochtitlan, gigantesque ville située sur le lac Texcoco, ils reçurent un accueil courtois de Montezuma, qui les prenait pour des dieux. Plus tard, l'enlèvement de l'empereur aztèque, le retrait, enfin la destruction totale de la cité firent de cette conquête l'un des épisodes les plus fascinants et tragiques à la fois de l'histoire du monde. Comment imaginer qu'une petite bande de conquistadores, après avoir brûlé ses vaisseaux, ait pu détruire Tenochtitlan, la cité lacustre, chef d'œuvre d'urbanisme, l'une des deux ou trois plus grandes métropoles du monde de ce temps-là - Comment expliquer le plus terrible peut-être des quiproquo historiques : qu'une société profondément hiérarchisée, civilisée, ait vu des dieux là où il n'y avait qu'envahisseurs mus par une insatiable cupidité - Hugh Thomas peint ici, dans un style magnifique, une aventure inouïe, aux immenses répercussions sur le devenir de notre propre monde.

09/2011

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Critique littéraire

Le courage N° 4/2018 : Minorités supérieures ?

Le Courage, revue internationale annuelle, en plusieurs langues, est en réalité un essai à plusieurs auteurs, en 2018, les " Minorités supérieures ?" . L'infériorité numérique ne fait pas plus l'infériorité " morale " que la majorité ne prouve la raison. Depuis quelques années, les minorités sont honnies ; on les accuse d'être des " communautés " , de faire sécession, de comploter contre la majorité pour leur profit. Il en va des minorités comme de tout dans l'humain, le bien et le mal y sont partagés. Des minorités inférieures existent sans doute, comme " le paquet de déplorables " qui a voté pour Trump, élu avec moins de voix que son adversaire, mais y a-t-il des minorités supérieures ? En tout cas, en tant qu'inférieures en nombre, on leur doit l'attention et le tact. C'est à quoi les auteurs du Courage 4 réfléchissent dans ce numéro. On y trouvera un agrégé de grammaire conversant avec un jardinier chinois ; le grand architecte Paul Andreu (ah, les architectes) parlant avec le grand artiste abstrait Carlos Cruz Diez (ah, l'art contemporain !). Loïc Prigent parle des snobs. Sandrine Treiner, des idiots utiles ayant fait la gloire d'un roman qui prédisait l'élection d'un président islamiste en France, et Oriane Jeancourt-Galignani, des critiques littéraires aussi précieux et menacés que la mulette perlière d'eau douce. Clémentine Mélois propose des images inquiétantes et cocasses, Philippe Corbé écrit sa première fiction, où il est question d'un homme devenant femme. Charles Dantzig étudie les idées majoritaires qui peuvent faire tant de mal aux écrivains, comme celle de la beauté. Romila Thapar, une des plus grandes historiennes de l'Inde, co-fondatrice de l'Université Nehru à New Delhi, explique ce que c'est que de tenter d'enseigner sous la terreur nationaliste indoue. Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, fait dans un discours crucial les premières excuses officielles d'un pays à une minorité, la LGBTIQ. La grande généticienne Evelyne Heyer explique le destin des minorités supérieures, et on lira l'étonnant récit de vie de Dorothée, Pygmée persécutée chez les Tutsis et les Hutus, car on est toujours la minorité d'une minorité. Comme à chaque numéro, trois écrivains débutants ont une conversation atour du thème de l'année et publient leur première fiction ou leurs premiers poèmes. Ecrits en français, italien, anglais.

04/2018

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Droit

Pensée politique et propriété. Actes du colloque international de l'AFHIP (17 et 18 mai 2018 - Faculté de droit et de science politique de Toulouse 1 Capitole)

Dès la pensée grecque, la propriété devient un thème de réflexion jusqu'à devenir la clé d'un projet utopique avec Platon. A l'époque moderne, la propriété demeure tin objet de la pensée politique et juridique (les deux n'étant jamais disjoints sur ce sujet) du courant du droit naturel moderne qui débute avec l'Ecole de Salamanque, Les penseurs qui n'appartiennent pas à ce courant, de Hobbes à Rousseau, s'appuient sur un contrat social qui garantit à chaque individu des droits sur les choses, traitent également de façon fondamentale la question de la propriété. Les Lumières, à la suite de Locke, conjuguent propriété et liberté et les physiocrates érigent le citoyen propriétaire en seul titulaire des droits politiques. Quant aux rédacteurs du Code civil, influencés par la philosophie sensualiste, ils font de la propriété "l'âme universelle de la législation". Depuis la Révolution française et la DDHC, repris par les textes internationaux et la constitution de 2958, la propriété est l'un des "piliers" du droit. Mais sans doute parce que ce concept clé qui a maturé, au long des siècles, désigne une situation fondée en droit, elle n'a pas manqué de susciter la question de sa légitimité. Siècle d'or de la propriété, le XIXe siècle connaît des théories visant soit à son abolition radicale (cf. Proudhon) soit à sa collectivisation chez les penseurs socialistes ou communistes (cf. Cabet, Fourier, Marx et Engels). Quant aux juristes, ils ont toujours cherché à distinguer les choses qui étaient objet de propriété communautaire, gérées par l'Etat, et les choses susceptibles d'appropriation privée dont l'individu ne peut être privé (hormis par l'expropriation). Somme toute, la propriété, par ses conséquences politiques (et économiques), par son importance sociale, ne peut jamais être ignorée par le pouvoir. Dès lors, il semble opportun de l'envisager dans une perspective d'histoire des idées politiques.

06/2019

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Histoire de France

Le luxe, les Lumières et la Révolution

De sa réhabilitation par Voltaire dans son scandaleux poème du Mondain à son utilisation dans les pamphlets pré-révolutionaires, le luxe est l'un des sujets les plus brûlants, les plus débattus du siècle des Lumières. D'innombrables auteurs, petits ou grands, se sont interrogés sur cet objet futile et sulfureux qui leur permet de parler de tout : des arts et des sciences, des femmes et de la confusion sociale, du bonheur et des inégalités, du progrès ou du déclin de l'esprit humain. Alors que la monarchie a cessé d'édicter des lois somptuaires, alors que le discours de l'Eglise est marginalisé, des écrivains s'érigent en juges, en avocats et en législateurs de la "culture des apparences". Ce faisant, ils s'adressent à l'opinion publique et proclament haut et fort les nouveaux pouvoirs de l'écriture : l'affrontement autour du luxe met en jeu les compétences et la légitimité des hommes de lettres à fixer des valeurs communes, en concurrence directe avec le pouvoir royal. Au coeur de cette effervescence polémique, nous croisons les figures attachantes de ces petits polygraphes, ces "Rousseau des ruisseaux" qui tentent de prendre place dans la République des lettres ; nous faisons connaissance du "serial publicateur" que fut le chevalier du Coudray ; nous apprenons comment écrire un livre sur le luxe, à la manière d'un Rabelleau ; nous suivons la lutte entre Butel-Dumont et ses contradicteurs pour changer le sens du mot, et inventer des adjectifs et des étymologies transformées en autant de munitions dans cette guerre de libelles et de pamphlets. A la fin des années 1780, les fastes de la monarchie ont cessé d'éblouir et le luxe de Marie-Antoinette, "l'Autrichienne", est devenu, sous la plume acérée des pamphlétaires, une arme politique redoutable, car ce débat foisonnant a aussi contribué au changement de culture politique qui mène à la Révolution.

11/2014

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Montagne

Une histoire de l'aiguille du Midi et des téléphériques

La petite et la grande histoire de l'invention, puis de la construction épique du téléphérique qui deviendra le plus célèbre du monde. Sa silhouette élancée, reconnaissable entre toutes les aiguilles de Chamonix, et la proximité du mont-Blanc ont toujours attiré sur elle regards et convoitises. L'aiguille du Midi a ainsi été gravie dès 1818, mais en 1905 a germé l'idée folle de permettre à tous d'en atteindre la cime, sans pour autant être alpiniste. Il faut dire que de là-haut, à 3 842 mètres, on est subjugué par le spectacle des géants de roc, de neige et de glace qui, en France, en Italie et en Suisse, érigent la splendeur des Alpes. L'élaboration, puis la réalisation d'un " chemin de fer aérien " à destination du toit de l'Europe ont donné lieu à une véritable épopée. Ses épisodes dramatiques ou glorieux ont abouti à la mise en service, en 1955, du téléphérique alors le plus haut et le plus long du monde, et resté le plus célèbre. L'histoire de l'aiguille du Midi est une aventure humaine, économique et technique dont les rebondissements sont racontés et illustrés par Pierre-Louis Roy, le meilleur spécialiste du sujet, grâce à une documentation et une iconographie enrichies continuellement, et en s'appuyant sur le témoignage direct des protagonistes de la saga toujours en vie. Cent ans après le premier " téléférique ", l'aventure continue à l'aiguille du Midi. Elle accueille chaque année un demi-million de visiteurs : skieurs, alpinistes, adeptes du vol en wingsuit ou du speed riding, et touristes émerveillés. Certains viennent chercher au sommet le frisson désormais accessible à tous grâce à la cabine vitrée du " Pas dans le vide " ouvrant sous leurs pieds 1000 mètres de vertige. Aux différents paliers de l'aiguille du Midi, de formidables expositions abordent l'histoire de l'alpinisme et la construction du téléphérique. Une découverte à poursuivre dans ce livre.

09/2022

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Sciences historiques

L'usine des ressorts du Nord depuis ses origines (1856). Une entreprise métallurgique douaisienne à vocation internationale

Originaire de Purgerot en Haute-Saône où il naquit en 1797, Etienne Bernot demeure peu connu en France. Pourtant, cet artisan spécialisé dans le travail de l'acier joua un rôle clef dans la Révolution industrielle par la mise au point d'une machine à tailler les limes, outils essentiels pour l'ajustage des pièces métalliques. Sa renommée internationale, plus que nationale, s'explique par le recours à son brevet en Amérique, afin d'alimenter l'industrie d'armement des forces de l'Union lors de la guerre de Sécession (1861-1865), et par le fait qu'il soit considéré comme un bienfaiteur de l'humanité. En effet, son oeuvre ingénieuse relègue au second plan la taille manuelle aux conséquences mortelles. En 1856, avec Jules Prignet et l'appui de plusieurs dirigeants des établissements Cail, il fonde une société qui établit une limerie à Douai. Sans négliger la production des limes de cette fabrique, le Nivernais Philippe Mansoy y lance la production de ressorts pour l'équipement des chemins de fer, tâche que poursuit son gendre Alphonse Guillaume. A la fin du XIXe siècle, l'appui d'industriels douaisiens donne une nouvelle impulsion à l'entreprise, alors dénommée Usine des ressorts du Nord, par la fourniture de ressorts à l'industrie automobile naissante. Installée depuis 1913 en périphérie de Douai, l'entreprise concourt à l'industrialisation du Douaisis mais connaît les affres des deux conflits mondiaux. Les versements pour une caisse de retraite et les allocations familiales avant le cadre législatif de l'Etat, ou encore la construction de la cité ouvrière Achille Dincq témoignent de son oeuvre sociale. S'appuyant sur les ressources humaines locales, elle conserve une réputation et une vocation mondiale. A l'aube du XXIe siècle, elle demeure un acteur économique incontournable par le biais des trois sociétés héritières de l'Usine des ressorts du Nord : Allevard Reina autosuspensions, Railtech international et Styria ressorts véhicules industriels.

05/2013

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Faits de société

Les lendemains du mariage gay. Vers la fin du mariage ? Quelle place pour les enfants ?

Est-il juste d'ouvrir le mariage civil aux personnes de même sexe ? Cette question n'est pas posée dans l'abstraction d'une réflexion théorique, mais dans un contexte social et politique bien précis dont il faut partir, la société française en 2012. C'est donc une question pratique qui exige une délibération de chaque citoyen devant se déterminer politiquement. Le critère central à l'aune duquel les choix politiques sont déterminés étant la justice, il s'agit d'expliciter ce qui fonde la revendication à l'ouverture du mariage, à savoir la lutte contre les discriminations. Selon les présupposés d'une telle revendication, ne serait-il pas plus cohérent de réclamer l'abolition du mariage civil et son remplacement par un " contrat de vie commune " à x partenaires ? Après cette première partie, l'auteur analyse ce qu'est le mariage en tant que tel : l'institution articulant la conjugalité et la parenté. Ceci met en pleine lumière le fait que l'ouverture du mariage civil a pour enjeu central le traitement que l'Etat réserve aux enfants qui naissent dans ces familles. La question devient : est-il juste de prévoir un cadre institutionnel dans lequel l'enfant vit sa filiation soit dans une parenté monosexuée, soit dans une pluriparentalité ? De telles situations ne le privent-elles pas de biens humains intrinsèques ? Dans un dernier temps, il s'agit de manifester que la neutralité éthique de l'Etat parfois invoquée pour soutenir l'ouverture du mariage ne fonctionne pas dans ce cas, puisqu'il s'agit ici non pas de promouvoir des droits individuels de manière unilatérale, mais bien d'exercer un arbitrage juste entre des adultes ayant certaines pratiques sexuelles et des enfants. Est-il juste que la loi prévoit que certains enfants aient à supporter les conséquences des choix sexuels de ceux que l'Etat leur désignera malgré tout comme leurs parents ?

08/2012

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Kinésithérapeute

Anatomie de l'appareil locomoteur. Tome 3. Tête et tronc

L'anatomie est le fondement de la connaissance pratique du corps humain : la pertinence de l'examen clinique de la palpation et la compréhension fonctionnelle et pathologique en découlent. Son étude représente un long investissement où les efforts de mémorisation sont intenses. Ce manuel original met d'emblée l'accent sur la compréhension et la finalité du savoir. Il est à l'heure actuelle une référence en matière de pédagogie anatomique. Sa conception facilite l'acquisition des connaissances : L'auteur a conçu plus de 600 figures en couleurs toujours placées en regard du texte selon une approche originale où fonctionnalité et intelligibilité de l'information priment. La structure des chapitres textes aux plans simples et systématiques tableaux synthétiques favorise la mémorisation logique. Pour chaque structure anatomique des indications palpatoires et patho-mécaniques permettent de consolider les connaissances en soulignant les intérêts pratiques. Cet ouvrage de référence offre une lecture complète de la tête et du tronc : Ostéologie ; Arthrologie ; Myologie ; Appareil fibreux ; Neurologie ; Angiologie ; Morpho-topographie. Il offre également une auto-évaluation par QROC et chrono-QROC des clichés de dissection originaux et des planches régionales issues du célèbre Atlas d'anatomie humaine de Frank H. Netter. La force de cet ouvrage réside dans la couverture exhaustive du programme d'anatomie des études de kinésithérapie il s'adresse avant tout aux étudiants de cette discipline mais également à tous les étudiants concernés par l'anatomie de l'appareil locomoteur ainsi qu'aux professionnels kinésithérapeutes ou médecins qui trouveront là un recueil facile à consulter. Cette 4e édition entièrement actualisée offre au lecteur une information toujours plus précise et pertinente et une adéquation optimale entre le texte et les figures. La partie auto-évaluation s'est enrichie d'un atlas des coupes et de résumés sous forme d'ébauches de posters auxquels s'ajoutent des vidéos en ligne sous la forme d'un tutoriel pour dessiner schématiquement les muscles les plus emblématiques.

09/2023

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Kinésithérapeute

Anatomie de l'appareil locomoteur. Tome 2. Membre Superieur

L'anatomie est le fondement de la connaissance pratique du corps humain : la pertinence de l'examen clinique de la palpation et la compréhension fonctionnelle et pathologique en découlent. Son étude représente un long investissement où les efforts de mémorisation sont intenses. Ce manuel original met d'emblée l'accent sur la compréhension et la finalité du savoir. Il est à l'heure actuelle une référence en matière de pédagogie anatomique. Sa conception facilite l'acquisition des connaissances : L'auteur a conçu plus de 600 figures en couleurs toujours placées en regard du texte selon une approche originale où fonctionnalité et intelligibilité de l'information priment. La structure des chapitres textes aux plans simples et systématiques tableaux synthétiques favorise la mémorisation logique. Pour chaque structure anatomique des indications palpatoires et patho-mécaniques permettent de consolider les connaissances en soulignant les intérêts pratiques. Cet ouvrage de référence offre une lecture complète du membre supérieur : Ostéologie ; Arthrologie ; Myologie ; Appareil fibreux ; Neurologie ; Angiologie ; Morpho-topographie. Il offre également une auto-évaluation par QROC et chrono-QROC des clichés de dissection originaux et des planches régionales issues du célèbre Atlas d'anatomie humaine de Frank H. Netter. La force de cet ouvrage réside dans la couverture exhaustive du programme d'anatomie des études de kinésithérapie il s'adresse avant tout aux étudiants de cette discipline mais également à tous les étudiants concernés par l'anatomie de l'appareil locomoteur ainsi qu'aux professionnels kinésithérapeutes ou médecins qui trouveront là un recueil facile à consulter. Cette 4e édition entièrement actualisée offre au lecteur une information toujours plus précise et pertinente et une adéquation optimale entre le texte et les figures. La partie auto-évaluation s'est enrichie d'un atlas des coupes et de résumés sous forme d'ébauches de posters auxquels s'ajoutent des vidéos en ligne sous la forme d'un tutoriel pour dessiner schématiquement les muscles les plus emblématiques.

09/2023

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Judaïsme

Que sont les juifs pour la France ?

L'ouvrage est préfacé par le Grand-Rabbin de France, Haïm KORSIA. Que sont les Juifs pour la France ? Il s'agit de répondre, aujourd'hui, avec acuité et actualité à cette question. Face à un antijudaïsme renaissant et dont les contours sont ici appréhendés de manière concrète, la place et le rôle que les Juifs tiennent en France résultent d'un lien solide, pourtant malmené puis brisé, mais ensuite rétabli et renforcé. Leur histoire commune a ainsi surmonté la trahison de la Collaboration et s'inscrit dans la continuité de la nation française. En douze chapitres incisifs, Marc Benveniste, docteur en littérature comparée et administrateur d'un consistoire de province, étudie successivement les formes dissimulées de l'antijudaïsme et, tout au contraire, l'osmose réelle entre les Juifs de France et le pays. Il décèle aussi, d'une part, l'émergence d'un philosémitisme chrétien et interconfessionnel qui s'oppose résolument à la haine et, d'autre part, l'affirmation d'un compagnonnage républicain efficace. Le refus viscéral du communautarisme, vigilance que les pouvoirs publics érigent à juste titre comme une nécessité institutionnelle et civile, est pleinement partagé par les Juifs de France. La raison de cette alliance dans le combat contre les forces communautaristes, provient de l'héritage que les Juifs puisent de la Torah et des Textes religieux. Ceux-ci privilégient depuis plus de deux millénaires le fait majoritaire, auxquels se conforment, aujourd'hui encore, les Juifs de province et de Paris. Que sont les Juifs pour la France ? apporte sa pierre au débat contemporain sur la nécessité d'une articulation efficace entre laïcité constitutionnelle et armature institutionnelle refusant ce qui désunit et oppose. L'objectif est de mieux surmonter ensemble les défis posés à la nécessaire valorisation du parcours républicain, dans la reconnaissance de toutes les valeurs ajoutées. A ce titre, la prière pour la République française et le le peuple français, prononcée chaque samedi matin dans les synagogues consistoriales, tient une place essentielle dans la compréhension du patriotisme français des Juifs.

11/2021

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Kinésithérapeute

Anatomie de l'appareil locomoteur. Tome 1. Membre Inferieur

L'anatomie est le fondement de la connaissance pratique du corps humain : la pertinence de l'examen clinique de la palpation et la compréhension fonctionnelle et pathologique en découlent. Son étude représente un long investissement où les efforts de mémorisation sont intenses. Ce manuel original met d'emblée l'accent sur la compréhension et la finalité du savoir. Il est à l'heure actuelle une référence en matière de pédagogie anatomique. Sa conception facilite l'acquisition des connaissances : L'auteur a conçu plus de 600 figures en couleurs toujours placées en regard du texte selon une approche originale où fonctionnalité et intelligibilité de l'information priment. La structure des chapitres textes aux plans simples et systématiques tableaux synthétiques favorise la mémorisation logique. Pour chaque structure anatomique des indications palpatoires et patho-mécaniques permettent de consolider les connaissances en soulignant les intérêts pratiques. Cet ouvrage de référence offre une lecture complète du membre inférieur : Ostéologie ; Arthrologie ; Myologie ; Appareil fibreux ; Neurologie ; Angiologie ; Morpho-topographie. Il offre également une auto-évaluation par QROC et chrono-QROC des clichés de dissection originaux et des planches régionales issues du célèbre Atlas d'anatomie humaine de Frank H. Netter. La force de cet ouvrage réside dans la couverture exhaustive du programme d'anatomie des études de kinésithérapie il s'adresse avant tout aux étudiants de cette discipline mais également à tous les étudiants concernés par l'anatomie de l'appareil locomoteur ainsi qu'aux professionnels kinésithérapeutes ou médecins qui trouveront là un recueil facile à consulter. Cette 4e édition entièrement actualisée offre au lecteur une information toujours plus précise et pertinente et une adéquation optimale entre le texte et les figures. La partie auto-évaluation s'est enrichie d'un atlas des coupes et de résumés sous forme d'ébauches de posters auxquels s'ajoutent des vidéos en ligne sous la forme d'un tutoriel pour dessiner schématiquement les muscles les plus emblématiques.

09/2023

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Sports

Les 12th et 15th Air Forces

Mobilisée le 20 août 1942 aux Etats-Unis, la 12th US Army Air Force fut envoyée dans un premier temps en Grande Bretagne avant de partir pour l'Afrique du Nord où elle participa activement à l'opération "Torch", le débarquement allié en Algérie et au Maroc qui débuta le 8 novembre 1942. Après avoir contribué au départ des forces de l'Axe en Tunisie, les avions de la 12th Air Force, chasseurs, bombardiers moyens et lourds, prirent ensuite part au débarquement en Sicile en juillet 1943, puis à ceux d'Italie, dans les mois suivants. Outre son action constante dans la Péninsule, la 12th AF joua également un rôle non négligeable lors du débarquement en Provence qui débuta le 15 août 1944. Ses groupes de bombardiers légers et de chasseurs-bombardiers basés en Corse et en Sardaigne poursuivirent ensuite leurs opérations en France et dans le nord de l'Italie, suivant la progression des Alliés vers le nord jusqu'à la reddition des forces allemandes d'Italie, le 29 avril 1945. La 15th Air Force fut formée le 1er novembre 1943 pour opérer sur le front méditerranéen, ses groupes de chasse et de bombardement - certains d'entre eux provenant de la 12th AF - étant basés essentiellement dans le sud de l'Italie. Ses principaux objectifs étaient les raffineries de pétrole et les usines de construction aéronautique adverses et on estime que, par son action, le réseau de transport ennemi fut paralysé sur plus de la moitié de l'Europe occupée, tandis que l'activité de raffinage était réduite de plus de la moitié et la production des chasseurs divisée par trois. Après avoir soutenu l'avance alliée en Italie lors des batailles d'Anzio, de Monte Cassino et de Rome, la 15th AF fut chargée, à la fin du conflit, du rapatriement de nombreux prisonniers de guerre avant d'être finalement dissoute le 15 septembre 1945.

09/2012

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Droit

Criminalité, police et sécurité publique en République d'Irlande

La République d'Irlande a été pendant longtemps réputée pour son faible taux de criminalité comparé aux autres pays européens. Pourtant la question sécuritaire va s'imposer à l'agenda politique dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix au moment même où la criminalité commence à baisser, après certes, une montée presque continue depuis le milieu des années soixante. Si la politisation de la question sécuritaire n'est pas exclusive à l'Irlande, elle prend un relief particulier dans un contexte de `panique morale', provoquée par les assassinats, à quelques jours d'intervalles de la journaliste Veronica Guérin et du policier Jerry McCabe, en juin 1996. Les circonstances qui ont présidé à la création de la Garda Siochana l'ont très largement `formaté' comme une police d'ordre. Elle était ce par quoi l'Etat Libre, dont la légitimité était contestée dès sa création, affirmait sa souveraineté. Les turbulences politiques des années vingt et trente, l'état d'urgence pendant la seconde guerre mondiale, puis les retombées du conflit en Ulster ont fait de la sécurité nationale l'objectif central avec les conséquences qui s'y attachent pour la police : hyper-centralisation, politisation et corrélativement, faiblesse du contrôle démocratique et absence de toute dimension locale dans la gouvernance de la sécurité. Mais ces circonstances allaient plus fragiliser la police et la politique de sécurité que la renforcer. En effet, les pouvoirs publics ne prirent pas la mesure de l'explosion de la délinquance à partir de la seconde moitié des années soixante, et la police, insuffisamment préparée aux changements sociaux et sociétaux des années soixante et soixante-dix, fut prise au dépourvu. Dans les années quatre-vingts, les pouvoirs publics ne surent percevoir la montée en puissance de la délinquance et du crime organisé liés au trafic de stupéfiants. Ce n'est que très récemment que des mesures sont prises dans la logique d'une approche plus globale, partenariale et territorialisée, afin de répondre plus efficacement au défi de la sécurité des Irlandais.

07/2014

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Economie

Financer les utopies. Une histoire du Crédit coopératif (1893-2013)

Peut-on imaginer deux univers plus opposés que ceux de la banque et de l'utopie ? Pourtant, ce qui sépare l'idéal du concret se résume souvent au même mot : argent. Et c'est lorsque les pionniers de la coopération de production, mus par la volonté un peu folle de rendre l'économie plus humaine au coeur de la société capitaliste, prirent conscience qu'il leur fallait eux aussi se doter d'instruments financiers à la hauteur de leurs ambitions que se mit en marche un processus dont le Crédit Coopératif est aujourd'hui l'héritier. C'est à la découverte de cette épopée plus que centenaire que l'historien Michel Dreyfus nous convie à travers ce livre passionnant. Démarrant logiquement son propos en 1893, date de création de la Banque coopérative des associations ouvrières de production, laquelle fusionnera en 1969 avec la Caisse Centrale de Crédit Coopératif née en 1938, il nous fait découvrir les nombreuses étapes ayant jalonné la vie d'une banque solidaire dont nous mesurons aujourd'hui, plus encore qu'hier, l'utilité en ces temps de faillite de la finance sans éthique. Désireux de ne pas écrire une histoire in vitro, l'auteur adopte une démarche consistant à maintenir le cap de son récit sans jamais déconnecter son objet d'un contexte aux dimensions multiples. Menée jusqu'à sa période la plus contemporaine, cette histoire au long cours sait également saisir l'une des évolutions majeures de ces dernières décennies : l'ouverture de la banque coopérative à d'autres secteurs de l'économie sociale puis de l'économie sociale et solidaire, avec en particulier le rôle décisif qu'elle joue aujourd'hui dans le champ associatif. Le tour de force réalisé à travers cet ouvrage réside donc dans la capacité de son auteur à rendre accessible à tous une histoire aussi complexe que méconnue, et ce faisant d'éclairer tout un pan de cette économie sociale et solidaire placée sous le feu des projecteurs depuis qu'un ministère délégué a été inauguré pour elle en mai 2012.

04/2013

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Beaux arts

Le musée comme expérience. Dialogue itinérant sur les musées d'artistes et de collectionneurs

A la mort de son père, Libero Gamboni se trouve confronté au devoir de mémoire. Faut-il conserver intacte la collection d'objets accumulés dans la maison familiale ? Les voyages qu'il entreprend, les musées qu'il visite sont l'occasion d'échanger une correspondance avec son cousin, Dario Gamboni, actuellement professeur d'histoire de l'art à l'université de Genève. Alimentées par cette question pressante, les interrogations fusent entre l'architecte et l'historien de l'art. Les musées qui intéressent Dario & Libero Gamboni sont d'une nature particulière : créés par des artistes et/ou des collectionneurs, ils permettent d'apprécier l'accrochage comme un mode d'expression, une forme d'art au carré : ainsi le musée Gustave Moreau à Paris ou la fondation Barnes à Philadelphie. Dans ces " musées d'auteur " - comme on parle de " films d'auteur " - priment l'expérience et l'intimité. Reprise par Dario Gamboni et enrichie d'un appareil de notes, la correspondance entre Dario & Libero constitue une histoire exceptionnelle des musées d'artistes et de collectionneurs. Le Musée comme expérience décrit et analyse pour la première fois le phénomène comme un tout, de ses débuts vers 1800 jusqu'à l'époque actuelle, qui en représente un nouvel âge d'or après celui des années 1900. En tissant des liens entre passé et présent, ce dialogue itinérant nourrit la réflexion sur l'avenir de nos musées et les modes de conservation, à l'heure où les grandes institutions publiques multiplient succursales et événements médiatiques. Ecrit comme un récit de voyage, il restitue le plaisir de la découverte et la saveur de l'expérience dans ces lieux dépositaires de notre histoire. Ce livre examine en profondeur quinze cas répartis autour du globe, choisis pour leur caractère représentatif et la qualité de leur disposition, auxquels le jeu des comparaisons ajoute plus d'une centaine d'autres musées.

09/2020

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Littérature française

Ports pirates

Dans l'enfer des corsaires Surcouf à Saint-Malo, La Buse à Calais, Jacques Cassard à Nantes, Nau L'Olonnois aux Sables-d'Olonne mais aussi Louise Antonini à Lorient, Tom Souville à Brest, Vent-en-panne à Ostende, Montauban à Bordeaux ou Pellot à Bayonne. ces corsaires, pirates ou flibustiers, et bien d'autres issus de vingt ports océaniques, se sont illustrés pendant cinq siècles par leur intrépidité, leur violence, parfois leur sauvagerie, qui n'avaient d'égales que leur bravoure et leur panache. Ils se battaient pour le roi, pour leur compte, souvent pour les deux, mais toujours pour le plaisir de la conquête. Et puis un jour leurs glorieuses aventures prirent fin, misérablement sur un ponton puant ou couverts de doublons en pleine gloire. Ils sont partis mais leur mémoire nous accompagne. 20 pirates, corsaires et flibustiers dans une trouble partie de poker. Poussez la porte grinçante de l'estaminet et la première page de ce livre. Vous allez retrouver après leur trépas ces vingt gentilshommes de fortune dans l'enfer d'un bouge mal famé d'une île improbable, condamnés à expier pour l'éternité, privés de navires, de rêves et de femmes. C'est pourtant une femme splendide qui va entrer en scène. Céleste créature révélatrice de bien des passions, elle éveillera aussi bien des espoirs. Car la Divine à le pouvoir de sauver un de ces hommes de sac et de corde. Elle va les mettre à l'épreuve dans un jeu érotique singulier, trouble partie de poker où chacun devra raconter un épisode poignant de sa vie tumultueuse pour tenter de gagner le paradis dans les bras de la belle enchanteresse. Embarquez pour la grande aventure de la mer, de Honfleur ou de La Rochelle vers l'île de La Tortue, Madagascar ou Maracaïbo, au fil de l'épée et de récits épiques où l'humour, l'amour et le suspense se mêlent, dans un mélange explosif comme poudre à canon, à la grande histoire de la flibuste que chacun porte au cour depuis l'enfance.

06/2004

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Sciences historiques

Les Fermiers de l'Île de France. L'ascension d'un patronat agricole, XVe-XVIIIe siècle

A quelle position sociale les élites rurales de l'Ancien Régime pouvaient-elles prétendre dans un secteur pilote du capitalisme agricole ? Comment se sont-elles renouvelées ? Et quelle fut leur action dans les transformations de l'agriculture ? En retenant comme cadre les grandes exploitations de l'Ile-de-France, dont les solides corps de ferme marquent encore les paysages, et en suivant sur plus de quatre siècles la trajectoire d'une centaine de " dynasties " de fermiers, le présent ouvrage dégage l'étonnante mobilité dont a fait preuve un groupe social installé sur place depuis le Moyen Age et toujours là aujourd'hui. En dépit de chutes sévères, en particulier à l'époque de Louis XIV, l'histoire des gros laboureurs se place sous le signe d'une spectaculaire ascension. On assiste à l'émergence, à la consolidation puis à la métamorphose d'un patronnat agricole qui va bien au-delà de l'image convenue des " coqs de village ". Le rapport à la terre, le champ des relations, les niveaux de fortune, le mode de vie, les investissements économiques et culturels érigent les grands fermiers, qui contrôlent plus que jamais le plat pays, en citoyens du monde. Ce livre est aussi l'occasion de dresser un vaste tableau de l'économie rurale, en particulier pour les XVIe et XVIIe siècles. Techniques agricoles, pratiques agraires, orientations de production soulignent les facultés d'adaptation dont la grande culture fut capable aux portes d'un marché si stimulant avant même toute révolution agricole. Chez ces fermiers à grosses bottes qui gardaient un pied au village et plaçaient l'autre à Paris, les horizons s'ouvraient toujours. Agrégé d'histoire, docteur de l'université de Paris-I, Jean-Marc Moriceau est professeur d'histoire moderne à l'université de Caen. Président de l'Association d'histoire des Sociétés rurales, créée en 1993, il dirige avec Ghislain Brunel la revue Histoire et Sociétés Rurales.

12/1994

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Histoire internationale

Cortés

"J'ai vécu les armes à la main. J'ai exposé ma personne à mille dangers, j'ai grandi le nom de mon roi, accru son domaine en plaçant sous son sceptre d'immenses royaumes de peuples étrangers que j'ai gagnés moi-même sans recevoir aucune aide, j'ai dû faire face aux obstacles des jaloux qui m'ont sucé le sang jusqu'à en crever comme des sangsues repues... Mais je n'avais pas plus tôt tourné le dos que vous me dépossédiez de tout ce que vous m'aviez donné." A l'automne de sa vie, le conquistador écrit son ressentiment à Charles Quint. Mais l'empereur ne lui répondra pas. C'est que l'homme qui conquiert l'empire des Aztèques en moins de deux ans, après avoir fait ses classes à Cuba et à Saint-Domingue, paraît vite suspect dans une Espagne à peine sortie du Moyen Age. Comment un hidalgo peut-il choisir l'Amérique des Indiens au point de vivre avec eux et d'épouser la belle Malinche, qui lui a appris à parler leur langue et lui a donné son fils aîné ? Les envieux ne se privent pas de rappeler que Cortés avait une épouse espagnole et que celle-ci, à peine débarquée, est morte mystérieusement du mal de madre. Plus grave, sa vision de la christianisation des Indiens n'est pas celle des inquisiteurs. En fait, Cortés, dès qu'il a le pouvoir en main, se bat pour mettre en place une société métisse et économiquement indépendante, qui est aux antipodes de la colonie que veut implanter la vieille Castille. Demi-dieu pour les uns, démon pour les autres, héros ou traître, Cortés porte un regard désabusé sur ses compatriotes. Vivant à la frontière de deux continents qui se rencontrent pour la première fois, il rêve d'être le roi d'un autre monde.

05/2008

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Ethnologie

Le monde jusqu'à hier. Ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles

Les passagers, munis de titres de transport électroniques, de bagages de cabine passés aux rayons X, attendent, guidés par un personnel aux uniformes seyants et sous l'oeil d'une police affairée à regarder les écrans de contrôle de sécurité, d'embarquer pour Wapenamanda, Goroka, Kikori, Kundiawa et Wewak. Nous sommes à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Rien que de normal. L'essentiel est ailleurs : ces hommes d'équipage, ces policiers à gadgets électroniques et ces passagers coutumiers de l'avion sont les descendants directs de ces millions de Papous, découverts par une expédition australienne en 1931, vivants isolés dans leurs diverses vallées montagneuses, en petites sociétés closes, dépourvues d'écriture, de monnaie, d'écoles et de gouvernement centralisé, à un âge trop vite jugé "de pierre". En quelque quatre-vingts années, la population des Highlands de Nouvelle-Guinée a vécu des changements qui prirent des millénaires à advenir dans le reste du monde. Jared Diamond, qui découvrit la Nouvelle-Guinée en 1964 pour sa première étude de terrain ornithologique, pose la question, rarement envisagée : que nous apprennent ces Papous de ce que les Occidentaux ont perdu avec la disparition des sociétés traditionnelles ces sociétés structurées en groupes de faible densité de population (allant de quelques dizaines à quelques milliers d'individus), subsistant de la chasse et de la cueillette, de la culture ou de l'élevage, et que les contacts avec les grandes sociétés industrielles ont transformées de façon limitée ? Elles ont en effet inventé des milliers de solutions aux problèmes humains différentes de celles adoptées par nos sociétés modernes. Certaines par exemple, des manières d'élever les enfants, de traiter les personnes âgées, de demeurer en bonne santé, de bavarder, de passer le temps libre, de pratiquer le multilinguisme ou de régler les litiges semblent supérieures à celles des pays occidentalisés et riches. Les sociétés traditionnelles peuvent nous inspirer quelques meilleures pratiques de vie, mais également nous aider à évaluer d'autres avantages de notre propre société que nous avons fini par considérer comme normaux.

10/2013

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 17, Le pluralisme culturel

Jaurès pacifiste, dreyfusard, père du socialisme réconcilié avec la République. Toutes ces images bien sûr recouvrent une certaine réalité, mais elles n'épuisent pas les questions entourant le personnage. Comment, en particulier, Jaurès a-t-il perçu le monde nouveau qui s'annonce durant ces années où le XIXe siècle bascule vers le XXe ? L'oeuvre de Jaurès ne porte pas seulement la marque d'un siècle qui s'attarde. A l'inverse de préjugés largement répandus, plus Jaurès vieillit, plus il se montre ouvert à la compréhension d'un monde internationalisé et pluriel, qu'il observe avec un enthousiasme interrogateur. Cette quête jaurésienne du pluralisme culturel se lit aussi bien dans sa critique de l'ordre colonial que dans sa découverte de l'Amérique, autant dans son interrogation sur les formes de la culture scolaire, dans sa lutte contre la peine de mort que dans sa définition du socialisme comme culture. Il se penche de la même manière sur les premiers mouvements qui s'érigent contre l'omnipotence européenne, en Asie ou encore au Maghreb. Lui qui avait été un temps un soutien déterminé de la colonisation, le voici qui s'ouvre, notamment à propos du Maroc, à sa critique progressive, voire à une hostilité manifeste. Il cherche en général à comprendre avec une force renouvelée la rencontre des cultures locales, nationales ou internationales, avec la volonté qu'elle soit le signe, non de la fermeture et de la barbarie, mais de la construction d'une nouvelle humanité. C'est ce Jaurès original et attentif aux questions du nouveau siècle que ce volume invite à découvrir. L'édition, la présentation et l'annotation de ce volume sont dues à Jean-Numa Ducange, maître de conférences à l'université de Rouen, spécialiste des gauches en France et en Allemagne, et à Marion Fontaine, maître de conférences à l'université d'Avignon, spécialiste des mondes ouvriers. Tous deux sont membres de la Société d'études jaurésiennes.

08/2014

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Histoire de l'art

Le Principe de plaisir. Esthétique, savoirs et politique dans la Florence des Médicis (XVIe-XVIIe siècle)

Ce livre raconte plusieurs histoires en une. D'une part, celle d'une des académies les plus originales et les plus productives de la fin de la Renaissance florentine, l'académie des Alterati (1569-ca. 1630). D'autre part, celle d'un groupe social restreint, constitué de quelques dizaines de jeunes patriciens florentins que le pouvoir médicéen ne voyait pas d'un bon oeil parce que leurs ancêtres avaient lutté pour maintenir la République oligarchique. Ces jeunes nobles firent de leur académie un lieu où occuper leurs loisirs et partager leurs plaisirs - artistiques et autres -, mais aussi un collectif où travailler ensemble à leur intégration dans la société de cour médicéenne. En troisième lieu, ce livre raconte l'histoire d'un corpus de documents, aujourd'hui dispersé, mais qui constituait jadis le fondement de toutes les activités des "Altérés" . Ces milliers de folios de documents, pour l'essentiel restés à jamais manuscrits - et très largement inexplorés - contiennent des discours académiques, des lettres, des registres d'activité, des dialogues, des poèmes collectivement corrigés, etc. Leur analyse permet de suivre au jour le jour les activités des Alterati pendant près de six décennies, et d'examiner, à travers la forme matérielle que prirent leurs travaux, comment émergèrent en leur sein, au fil de leurs débats, des horizons intellectuels collectifs. Par l'entrelacement constant de ces trois histoires, ce livre en raconte enfin une quatrième : celle des actions, activités et discours qui, au sein de l'académie des Alterati, ont participé à la constitution de l'esthétique en savoir (et en savoir-faire) d'un type nouveau. A travers le cas des Alterati, ce livre pose ainsi la question de la formalisation des savoirs et pratiques esthétiques qui sont aujourd'hui les nôtres - et celle des liens entre leur émergence et la montée en puissance de l'autoritarisme politique moderne, au sein des aristocraties européennes de la première modernité.

04/2022

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Sociologie

Suicides

Le suicide des adolescents et des jeunes adultes est l'acte contre nature d'une jeunesse porteuse de vie et d'avenir. On élude vite celui de marginaux comme les prisonniers, les homosexuels ou les psychotiques. On fait la une, par contre, des rares suicides au travail. Un non-dit règne sur le suicide des vieillards, largement sous-estimé ou accepté comme libérateur, quand il ne serait pas légitime ! Notre société a un rapport malsain, irrationnel et immature avec la mort et avec le suicide. Comme avec la vie. Un rapport perverti par certaines croyances religieuses, par l'indigence de l'enseignement philosophique à l'école et par une vie sociale très rude, déstructurée, trop matérialiste où la perte d'un idéal individuel et collectif se généralise. Il existe une véritable fascination pour le suicide. Il se pose alors la question de son acceptabilité par la société et surtout par les pouvoirs politiques, judiciaires et religieux puis par le pouvoir médical. A l'évidence, tous ces pouvoirs privent l'individu de cette liberté de choisir le lieu, le moment et les moyens de son départ. Mais peu accordent les moyens de se sauver à celui qui serait tenté de se donner la mort. Une prévention du suicide est cependant possible et elle est nécessaire, mais ne prend-t-on pas actuellement le problème à l'envers ? Cet ouvrage analyse ce phénomène et s'adresse à ceux qui restent. Il aborde les questions que le suicide pose et les réponses qui y ont été apportées. Afin de tenter d'en tirer des enseignements pour l'avenir. Freud classait de nombreux suicides parmi les "actes manqués" . Le suicidant est souvent dans l'ambivalence, fréquemment habité par le désir d'un brutal et profond endormissement pour renaître. Qu'il soit ou non mû par l'intention inconsciente de survivre, ne faut-il pas l'y aider ?

05/2016

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Littérature française

Et, refleurir

Un premier roman qui rend hommage aux rêves déraisonnables, au courage d'une héroïne quittant le Cameroun pour s'accomplir en France. Depuis son plus jeune âge, Andoun rêve d'un ailleurs. Son père le lui a suffisamment répété : elle est spéciale. Alors elle a fini par le croire. Ses nuits sont peuplées de champs aux fleurs étranges, des boules d'un jaune hypnotisant qui la poussent à imaginer d'autres vies, loin du chemin connu. Quand elle quitte le village de Nyokon et ses plants d'arachide pour rejoindre sa soeur à Douala, elle se voit déjà dans le grand bâtiment blanc de l'école. Mais chez cette soeur qui a fait un " beau mariage ", la pluie tombe souvent le soir, et les contraintes domestiques privent les filles de devenir écolières. Mais en grandissant, Andoun se découvre une arme imparable : la finesse convoitée de sa peau pâle. Une arme à double tranchant... Quand, à seize ans, elle tombe enceinte d'un militaire qui fuit ses responsabilités, on lui impose un mari en la personne d'un pêcheur, aussi peu regardant que séduisant. Mais l'odeur de poisson qui s'incruste dans les vêtements de sa petite Freya lui donne le courage de dire non. Du Cameroun à la France, des salons de beauté pour Blancs de Douala où elle gagne ses premiers salaires aux ménages dans des tours parisiennes qui lui usent le corps, des hommes qui trahissent à la solitude qui révèle, du poids des traditions familiales aux violences de l'exil, Kiyémis retrace le parcours bouleversant d'une femme déterminée à poursuivre ses rêves. Déchirée entre la loyauté envers les siens et ses désirs de flamboyance, Andoun n'aura de cesse de chercher à dépasser les idées préconçues des mondes qu'elle traverse. Inspiré par l'histoire de la grand-mère de l'autrice, Et, refleurir rend hommage aux rêves déraisonnables, à la témérité de celles qui choisissent, contre toute attente, de suivre leur destinée.

02/2024

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Histoire ancienne

Dictionnaire de l'Antiquité. 2e édition

Plus de 500 spécialistes ont participé à la réalisation de cet ouvrage de plus de 2400 pages présentant, en un seul volume, l'ensemble des civilisations qui se sont développées autour du bassin méditerranéen. Les 3 200 articles couvrent la période allant de la fin du IVe millénaire avant notre ère jusqu'au règne de Justinien (milieu du VIe siècle après J.-C.). Ils sont autant d'invitations à participer à un périple culturel dans le temps et l'espace, dont les principales étapes sont l'Egypte pharaonique, le Proche-Orient asiatique, la Grèce, Rome et la bordure septentrionale de l'Afrique. " La rédaction d'un dictionnaire de l'Antiquité, si elle répond à une exigence intellectuelle, paraît une tâche herculéenne. Une exigence intellectuelle, parce que toutes les civilisations issues de la Mésopotamie, de l'Egypte, de la Phénicie, de la Grèce et de Rome remontent par leurs aïeules à l'Antiquité. Une tâche herculéenne, parce que tout dictionnaire repose sur des choix, et, si la continuité culturelle des civilisations antiques successives est indéniable, comment choisir 3 200 entrées dans un univers si vaste ? L'équipe de chercheurs menée par Jean Leclant a répondu de la façon la plus brillante à l'apparent écueil du choix des entrées par la réfutation d'un lieu commun. On affirme souvent qu'un dictionnaire ne se lit pas, mais se consulte ; or, le Dictionnaire de l'Antiquité repose sur l'unité et la multiplicité des correspondances, qui sont autant d'échanges culturels et de germes de civilisation. Un article ne se lit pas seul, mais dans la perspective des renvois auxquels il invite, qu'il s'agisse de la postérité ou de l'ascendance d'un concept ou bien de la perspective nouvelle que fait naître la découverte ou la redécouverte d'un homme, d'un lieu ou d'un Etat. Aucun ouvrage ne saurait à lui seul définir l'Antiquité dans son ensemble, mais un dictionnaire lu à la manière d'un périple dans la pensée antique peut faire sentir et donner à penser l'unité de l'Antiquité. Outre ce périple intellectuel au gré des renvois, le Dictionnaire de l'Antiquité est le vade-mecum de l'antiquisant, pour des entrées qui présentent les personnages éminents et définissent les notions essentielles de l'Antiquité. Les idées et les noms les plus fréquents et les plus importants, le fonds commun des auteurs de l'Antiquité et de ses commentateurs aident en outre l'antiquisant dans sa découverte des Anciens. " (P. Prigent)

10/2011