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Littérature française

Convoyeur de la mort

"Je vais accoucher au milieu d'un désastre. Me perpétuer en pleine mort. Donner la vie quand la nuit nous pétrifie. La vie va sortir de moi dans une ville meurtrie. Dans la nuit du 13 novembre 2015, un attentat a tué à Paris cent trente et une personnes et en a blessé près de cinq cents autres. La vie tape dans mon ventre pendant qu'on entasse les corps. Je nage à contre-courant. Je porte une fille quand des mères pleurent leur enfant. Je me régénère alors que Paris est à sang. Aucune trace en moi d'un esprit de révolte : je n'ai pas décidé d'enfanter pour m'épargner la mort ni créer du renouveau. Etre fertile pour faire peau neuve, non. Je ne me demande pas pour quel monde mettre au monde. La vie est déjà en moi. Elle bat obstinément depuis huit mois. Que reste-t-il en nous quand, au plus intime, la vie et la mort se sont livré bataille ? " Ce livre est le fruit de plus de quatre ans d'enquête, d'une cinquantaine d'entretiens menés entre Bruxelles et Paris, et d'une quête personnelle. Dans ce "roman vérité" selon l'expression de Truman Capote, Etty Mansour a exploré la dimension psychologique de Salah Abdeslam, seul survivant parmi les terroristes du 13 novembre, en s'entretenant avec ses proches, notamment sa fiancée, son avocat belge, une sociologue molenbeekoise et une psychanalyste clinicienne qui exerce en prison auprès de détenus pour terrorisme islamiste. Au-delà de l'itinéraire biographique de Salah Abdeslam, elle a cherché des clés de compréhension sociale, historique, idéologique et religieuse en se rapprochant d'éducateurs sociaux, d'un historien, d'un juge et d'une policière de l'antiterrorisme, d'un imam et d'un rabbin. Si l'exercice du droit est indispensable à une société meurtrie par des attaques terroristes de cette ampleur – depuis la Seconde Guerre Mondiale, l'Europe n'avait pas eu à faire face à un tel niveau de violence – la littérature peut, à sa manière, aider à transformer la terreur dont nous avons été la cible. Elle peut permettre de comprendre, de l'intérieur, ce qui nous est collectivement arrivé. Cette conviction a guidé le travail d'Etty Mansour et lui permet d'éclairer la trajectoire du seul terroriste encore en vie, à mettre des mots sur son silence qui est, à ses yeux, le nouveau piège qu'il nous tend.

08/2021

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Ethnologie

Juives et musulmanes. Genre et religion en négociation

Lieu d’échanges et de conflits, de circulation et de confrontation des hommes, des biens, des savoir-faire, des langues et des idées, la Méditerranée invite à la comparaison des espaces, des temps, des pratiques. Son histoire, faite d’expériences à mettre au jour, incite à mesurer échecs et succès et à apprécier la part de la réalité, de l’utopie, du désenchantement et des anticipations fondatrices. Juives et musulmanes Genre et religion en négociation sous la direction de Lisa Anteby-Yemini Cet ouvrage, issu d’une recherche originale, présente une approche comparative, qui reste encore peu étudiée, sur les pratiques religieuses contemporaines des femmes juives et musulmanes. Chaque chapitre, rédigé «à quatre mains» par un(e) spécialiste du judaïsme et l’autre de l’islam, met en lumière convergences et divergences dans une analyse croisée de thématiques communes ayant trait au féminin. Les textes posent les questions de l’accès des femmes juives et musulmanes à l’espace du culte (mosquée, synagogue) et aux textes religieux (Torah, Coran, Talmud, Hadith), à leur étude et à leur interprétation, donnant lieu à de nouvelles exégèses féminines et à l’émergence de nouvelles fonctions religieuses (imams musulmanes, femmes-rabbins et autres rôles rituels) ; les débats sur le droit de la famille (mariage et divorce) et les stratégies de contournement de certaines normes ; les problématiques liées à la sexualité, la pureté, l’homosexualité féminine, l’avortement et la reproduction médicalement assistée, dans les textes sacrés et les pratiques des femmes dans l’islam et le judaïsme aujourd’hui. Lisa Anteby-Yemini, chargée de recherche au CNRS, Idemec – UMR 7307 (AMU-CNRS), est spécialiste des migrations en Méditerranée – notamment en Israël – et de l’anthropologie du judaïsme. Ont contribué à cet ouvrage : Annie Benveniste, Belkacem Benzenine, Marie-Laure Boursin, Christian Bromberger, Martine Gross, Hanane Sekkat Hatimi, Sandra Houot, Andrew Kam-Tuck Yip, Sonia Sarah Lipsyc, Barbara Peveling, Simona Tersigni, Emanuela Trevisan Semi, Liliane Vana, Nadine Weibel.

01/2015

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Religion

Le Cantique des cantiques. J'ai descendu dans mon jardin

Il est à la mode d'affirmer que le Cantique ne contient rien que de profane - c'est lui imputer un statut excessivement révolutionnaire. Les dieux ou le Dieu qu'il met (ou ne met pas) en scène ne sont pas ou n'est pas nommé - c'est déjà fort inédit. Il ne nous est en toute occurrence parvenu que parce qu'on y a vu la célébration des amours de Dieu et de l'humanité, celle-ci revêtant les espèces du Peuple élu, de la communauté monacale, de l'Église, de l'âme individuelle en quête de dépassement, de Marie... Il met aussi en scène deux jouvenceaux à qui il est agréable de s'identifier. Même les rabbins et les Pères l'ont aimé pour ces deux-là, de qui le texte nous dit une seule chose : ils sont beaux. D'une beauté qui reflète celle des choses créées par Dieu... et par l'homme. Quant aux vertus qu'elle est réputée symboliser - libre cours est laissé aux imaginations... Elles ont beaucoup travaillé ; nous verrons cela. Il faut qu'il y ait dans le Cantique quelque chose (mais quoi ?) qui explique que, s'il a inspiré à ses pieux exégètes des commentaires édifiants, parfois échevelés, toujours optimistes (Rachi, St Bernard, Bossuet) et à ses compositeurs spirituels une musique somptueuse (Palestrina) ou émouvante (Buxtehude), il ait donné à ses utilisateurs profanes d'autres idées : ses illustrateurs y ont trouvé des images de solitude, d'angoisse, d'ennui (Moreau, Moore, Rossetti), Theodorakis les spectres d' Auschwitz ; les écrivains en ont tiré des pages burlesques (Chaucer), creuses (Giraudoux), attristantes (Lulle, Balzac, Morrison), macabres (Gautier), cruelles (Wilde, Dölin) ou franchement désespérées (Mauriac). Le traducteur (grécisant) du Siracide estimait que la force de l'hébreu ne résiste à aucune traduction. Il a donc paru utile d'offrir au lecteur, en partant du texte hébreu, une perception directe de ce qu'est le Cantique.

05/2004

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Littérature étrangère

Kilomètre zéro

Kllomètre zéro, Key West est une île au sud de la Floride, un paradis tropical, mais au coeur de la région des ouragans, plus proche de Cuba que de Miami, et au carrefour des influences cubaines, espagnoles, africaines et américaines. Une borne indique le fameux "kilomètre zéro", point de départ du territoire américain, début de la route qui remonte les Keys d'île en île et de pont en pont jusqu'à la côte de Floride. Un bateau de réfugiés haïtiens vient d'arriver. Un mystérieux personnage qui signe "Zobop" laisse des messages menaçants auprès d'animaux égorgés. St. Cloud, qui sert d'interprète aux réfugiés, aide son ami Justo, le policier afro-cubain, à enquêter. Mais qui est Zobop ? Entité vaudou, caïd colombien, psychopathe mystique ? Ou "conscience" du passé menacé de l'île ? Beaucoup de personnages dérivent, soumis aux fantômes et aux obsessions : Evelyn, la femme de St. Cloud, une rose tatouée sur le sein, qui est devenue lesbienne ; Lila, le nouvel amour de St. Cloud ; Bubba-Bob, le pêcheur de requins ; Renoir, l'homosexuel, fils du peintre lsaac ; d'anciens hippies et vétérans du Vietnam... Une maladie transmise par les rapports sexuels ravage le camp des réfugiés, et la menace devient multiple : Zobop va devenir un assassin et le danger va guetter les habitués du Wreck Room, le bar où l'on évoque le passé et les amours des uns et des autres, et l'ouragan qui avait dévasté l'île dans les années trente semble redevenir d'actualité. Beaucoup vont mourir, le drame culminera au cours de la Fantasy Fest, la fête des morts annuelle, le livre se développant comme une vaste épopée scandée de la nouvelle Amérique, un peu avant qu'on annonce l'arrivée d'un nouveau bateau de réfugiés. Avec Kilomètre zéro, Thomas Sanchez renoue avec la grande fresque lyrique de Rabbit Boss, son premier livre, publié en 1978 dans la même collection.

02/1990

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Esotérisme

La vie ésotérique de Jésus-Christ. Une lecture théosophique et anthroposophique le la vie de Jésus

Encore une nouvelle Vie de Jésus ? Ernest Bosc nous offre pourtant à lire un texte très différent : il présente à un public tout spécial, au public occultiste et théosophique, une oeuvre qui ne ressemble en rien à celles qui l'ont précédée. Car au milieu de la quantité innumérable d'Ecrits sur l'admirable personnalité du divin Nazaréen, aucun n'est traité au point de vue qui nous occupe et auquel nous nous sommes placés, c'est-à-dire au point de vue du pur Esotérisme... Jésus de Nazareth, Essénien et haut Initié de l'Ordre, possédant des connaissances approfondies sur les phénomènes de la Nature et produisant des faits absolument merveilleux pour la majorité des humains, se révèlera au lecteur non plus sous la forme de prophète, mais sous celle du Thaumaturge et du Thérapeute tout à fait hors de pair qu'il fut... La croyance à la divinité de J. -C. commença à se former chez les Gnostiques, en vacillant longtemps dans les écrits des ères apostoliques ; elle s'affermit avec Justinien le martyr et l'Evangile attribué à Jean, et elle ne triompha contre la doctrine d'Arius au concile de Nicée en 325, que par la pression de l'Empereur. Du dithéisme, avec le Christ du IVe siècle, nous passons au trithéisme avec le Saint-Esprit dans le symbole Quicumque du VIIIe siècle, et nous aboutissons au tétrathéisme du Concile du Vatican avec Marie l'immaculée. En envisageant la personnalité de Jésus, Ernest Bosc pénètre en plein ésotérisme ; au coeur de la tradition, dans la vérité ésotérique. Et c'est dans celle-ci et par celle-ci qu'il écrit la vie de Celui qui fut crucifié, par la haine et la méchanceté des sacerdotes, des rabbins de l'ancienne et despotique loi de Mosché (Moïse). A l'expression de la fraternité et de la solidarité humaines que proclamait le Nazaréen en proposant sa loi d'amour ("aimez-vous les uns les autres"), ils n'avaient que la mort dont ils se repaissent à lui opposer.

12/2020

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Littérature étrangère

Dans le Jardin de la mémoire

Toscane, printemps 2001 : vingt-six personnes se réunissent pour la première fois. Cela tient du miracle. Elles sont les descendantes d'une famille juive hors du commun que deux guerres mondiales, les engrenages des totalitarismes et des cataclysmes humains ont dispersées. Elles viennent des quatre coins du monde. Leurs racines communes remontent au mariage, à la fin du XIXe siècle à Varsovie, de Julia Kleinemann - fille d'un important négociant - et de Gustaw Horowitz, Viennois issu d'une lignée de rabbins. Ce couple donne naissance à une famille fertile, qui va se fondre dans l'intelligentsia polonaise au cours d'une assimilation lente et difficile. Leur arrière-petite-fille, Joanna Olczak-Ronikier, en est devenue la chroniqueuse malgré elle. À la mort de sa mère lui restent deux malles en osier, quelques papiers sauvés du chaos, le seul témoignage tangible d'un passé à jamais englouti. " Elles me gênaient, m'irritaient, prenaient de la place. Je ne me sentais pas concernée par cet héritage fait d'attachements, de regrets et de nostalgies qui n'étaient pas les miens. " Mais " si ce n'est toi, alors, qui ? Et si ce n'est maintenant, alors, quand ? " dit le Talmud. Comme sur un appel venu de l'au-delà, Joanna Olczak Ronikier se met à cultiver ce jardin de la mémoire, tisse les fils et renoue les liens distendus. Elle défroisse les pages de ce passé avec délicatesse, réserve et discrétion, et surtout avec une simplicité jamais démentie. Il en résulte un récit chargé d'émotion et porteur des espoirs les plus nobles. On y croise la famille Citroën ou Pierre Pfeffer pour la branche parisienne, mais aussi bon nombre de personnalités marquantes de l'histoire politique, scientifique ou culturelle du XXe siècle. " Le metteur en scène le plus talentueux n'inventerait pas de situations si saisissantes. La vie seule dispose et embrouille les destins des hommes d'une façon aussi dramatique. " Andrzej WAJDA.

03/2005

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Littérature étrangère

La mort de Mathusalem

Avec ce nouveau recueil de nouvelles, son dixième, Isaac Bashevis Singer, au sommet de son art, nous enchante une fois de plus. Du shtetl polonais aux cafeterias américaines, de la Varsovie de jadis au New York d'aujourd'hui, il nous fait retrouver tous les personnages que nous avons appris à aimer à travers ses précédents livres. Rabbins miraculeux, étudiants de yeshiva, ménagères à la langue bien pendue, talmudistes et marchands, jeunes filles amoureuses et vieillards sagaces - leurs histoires recréent pour nous celle de la Pologne juive disparue dans la tragédie que nous savons Voici Temerl, qui recherche de ville en village son jeune mari mystérieusement disparu. Et Yossele, l'enfant prodige qui apprend tout seul les logarithmes - ce qui inquiète beaucoup sa mère. Et la belle Shifra qui hésite tant entre ses deux soupirants qu'elle finit par les épouser le même jour. Et Max Stein qui tombe toujours amoureux des femmes de ses meilleurs amis. Et cette bavarde de tante Genendel qui sait invariablement ce qui se passe chez les voisins. Et cet étrange pénitente qui, un soir d'hiver, raconte à la maison des pauvres sa terrible aventure. Et tant d'autres, des hommes, des femmes, des enfants dont la vie banale est illuminée tout à coup du dedans par toutes les magies de l'esprit. "La réalité quotidienne d'Isaac Bashevis Singer est hantée à chaque page par quelque chose de sacré, c'est l'humanité". La belle formule de Jean d'Ormesson est plus vraie que jamais à propos de La mort de Mathusalem. Isaac Bashevis Singer est né près de Varsovie en 1904, d'une très ancienne famille hassidique. Emigré aux Etats-Unis en 1933, il est l'auteur - parmi une quinzaine d'autres livres admirables, tous écrits en yiddish - de l'Esclave, La Famille Moskat, La Couronne de plumes, et de nombreux recueils de contes pour les enfants. Traduite en vingt deux langues, son oeuvre est publiée en France aux Editions Stock. Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1978.

04/1997

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Bibles

La Genèse. Le premier livre de la Bible

Le Livre de la Genèse est le premier livre de la Bible. Ce texte est fondamental pour le judaïsme et le christianisme. Récit des origines, il commence par la création du monde, oeuvre de Dieu, suivie d'une narration relatant la création du premier couple humain. Adam et Eve, forment ce premier couple mais désobéissent et sont exclus du jardin d'Eden. Ils ont une descendance, mais Dieu considérant que les humains sont malfaisants, il regrette de les avoir créés et décide de les détruire par le Déluge. Seuls Noé, considéré parfait, ainsi que sa famille, sont sauvés. Plus tard, Dieu différencie les langues et disperse l'humanité sur la surface de la Terre, lors de l'épisode de la tour de Babel. L'essentiel de la Genèse est ensuite consacré aux cycles d'Abraham, un nomade arrivé dans le pays de Canaan sur injonction divine, de Jacob, dont la plupart des aventures ont pour cadre le nord du pays, et de ses fils parmi lesquels domine Joseph. La Genèse est anonyme, tout comme les autres livres de la Torah (Pentateuque). Les traditions juive et chrétienne l'attribuent à Moïse, mais les recherches exégétiques, archéologiques et historiques tendent, au vu des nombreux anachronismes, redondances et variations du texte, à remettre en cause l'unicité de son auteur. Ainsi, la Genèse représente, pour l'exégèse historico-critique du xxie siècle, la compilation d'un ensemble de textes écrits entre les viiie et iie siècles av. J. -C. Pour cette raison, entre autres, l'historicité de son contenu est aussi mise en question. La Genèse est largement commentée par les rabbins et par les théologiens chrétiens. Avec l'avènement de l'islam, ses personnages font l'objet de multiples interprétations dans le Coran et ses commentaires. De nos jours, certains fondamentalistes, surtout dans des églises évangéliques, défendent l'idée du créationnisme, une théorie qui s'appuie sur une lecture littérale de la Genèse, qui serait historiquement et scientifiquement valable. Cependant, cette position est rejetée par l'ensemble des scientifiques et par d'autres autorités religieuses.

04/2023

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Histoire internationale

Mémoires. Tome 3, Les années de renouveau

Henry Kissinger est certainement le diplomate américain le plus célèbre de son siècle et, à ce titre, l'une des grandes figures de l'histoire contemporaine. Très attendu, ce troisième et dernier tome des Mémoires s'ouvre sur la démission de Richard Nixon, victime de la crise du Watergate, le 9 août 1974, et court jusqu'à la fin de l'administration Ford, vice-président devenu président des Etats-Unis jusqu'à l'entrée en fonctions de Jimmy Carter en janvier 1977. Pendant toute cette période, Henry Kissinger continue d'exercer ses responsabilités de secrétaire d'Etat. L'expérience accumulée dans les couloirs de la Maison-Blanche fait de lui l'homme fort de la nouvelle administration. l'époque est féconde en secousses politiques. Il y a d'abord les turbulences consécutives à la défaite au Vietnam : le Congrès affirme ses prétentions dans la conduite des affaires étrangères face à une administration qui assiste, impuissante, au démantèlement de ses services de renseignement. C'est aussi la crise de Chypre, puis les débuts de la guerre au Liban. Mais ces années voient également l'amorce d'une politique de paix au Moyen-Orient, avec la rencontre entre Sadate et Yizhak Rabin, le sommet de Vladivostok, au cours duquel un pas décisif est franchi vers la limitation des armements nucléaires, le dialogue avec la Chine, la reconnaissance progressive de la règle de la majorité en Afrique australe. Ainsi s'amorce le renouveau américain. Avec un rare talent pédagogique et le sens de l'histoire qu'on lui connaît, Henry Kissinger s'attache à lire, à la lumière de ces événements, les conflits et les situations politiques les plus brûlants d'aujourd'hui. Mais c'est avant tout en écrivain que ce témoin privilégié raconte et brosse les portraits de Richard Nixon, Gerald Ford, Valéry Giscard d'Estaing, Mao, Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Brejnev, et avec eux bien d'autres hommes d'Etat. Voici la conclusion magistrale d'une œuvre exceptionnelle.

10/2000

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Généralités

Les grands discours des Prix Nobel de la paix

Ce recueil, réalisé par l'historien Alain Frerejean, réunit les discours les plus marquants des lauréats du prix Nobel de la Paix, depuis sa création en 1901. Autant de témoignages de courage, d'engagement, de sacrifice et de persévérance. Les paroles inspirantes des héros de notre temps Le prix Nobel de la paix a d'abord été réservé à des personnalités ou des institutions qui ont consacré leur énergie à empêcher des guerres étrangères ou civiles, à y mettre un terme ou à en atténuer les désastres. C'est ainsi, par exemple, qu'il a récompensé la Croix-Rouge en 1917. Mais depuis 1953 et Albert Schweitzer, il lui arrive d'être aussi décerné à des défenseurs des droits de l'homme. En cent vingt ans d'existence, il a distingué des personnalités aussi marquantes que Henry Dunant (1901), Woodrow Wilson (1919), Martin Luther King (1964), Willy Brandt (1971), Andreï Sakharov (1975), Anouar el-Sadate et Menahem Begin (1978), Lech Walesa (1983), Elie Wiesel (1986), Mikhaïl Gorbatchev (1990), Aung San Suu Kyi (1991), Nelson Mandela (1993), Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Shimon Peres (1994), Jimmy Carter (2002), Muhammad Yunus (2006), Denis Mukwege (2018)... Ou encore des organismes tels que le GIEC (2007) ou le Programme alimentaire mondial (2020). Cette anthologie présente les discours de 45 lauréats de 26 pays différents, sur quatre continents. La plus jeune est Malala Yousafzai, écolière pakistanaise récompensée en 2014. Certains ont fait preuve non seulement d'humanité et d'énergie, mais d'initiatives extraordinaires. C'est le cas, entre autres, du Norvégien Fritjof Nansen qui, de 1920 à 1922, a procuré une terre d'accueil à 2 millions de personnes expulsées de leur patrie par la guerre mondiale ; de la Kenyane Wangari Maathai qui, avec l'aide d'autres villageoises, a planté 35 millions d'arbres ; ou encore du professeur bangladais Muhammad Yunus, inventeur du micro-crédit, qui a sorti de la plus extrême pauvreté 8 millions de ses concitoyens.

09/2021

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Littérature étrangère

Meïr Ezofowicz

Avec le roman d'Eliza Orzeszkowa nous pénétrons dans Szybow, une bourgade juive de Biélorussie, telle que cette grande dame des lettres polonaises a pu la voir à la fin du XIXe siècle : univers clos, fermé sur lui-même, éloigné de tout centre urbain important, où souffle pourtant le grand vent de l'Histoire et où les passions se déchaînent. Deux familles rivales dominent et animent depuis des siècles la vie de la communauté : celle des Ezofowicz, riches négociants, et celle des Todros, rabbins originaires d'Espagne ; la première représentant l'ouverture au monde et à la modernité, la seconde le rigorisme religieux et la clôture. Meïr, le plus jeune des Ezofowicz - dont le prénom signifie en hébreu " celui qui illumine " -, est celui que le destin choisit pour être le prophète de la sagesse nouvelle. Il sera amené à lire à la face du peuple, et à ses risques et périls, le fameux " écrit de Michel ", texte inspiré par des enseignements de Maïmonide et rédigé au XVIe siècle par son ancêtre Michel Ezofowicz, figure historique célèbre pour avoir reçu du roi Sigismond Ier le titre de " chevalier d'or ". Son action provoque un scandale. Excommunié par Todros, Meïr entraîne dans son malheur Golda, la jeune fille caraïte qui l'aime d'un amour pur et désintéressé. Solitaire, il s'en ira de par le monde proclamer les idées de Michel. De la trame romanesque surgit, dans toute sa richesse et son authenticité, la vie d'un " shtetel " avec ses institutions minutieusement décrites, ses textes liturgiques, son rituel religieux, jusqu'aux moindres faits et gestes de la vie de tous les jours - costumes, repas, moeurs... Cette oeuvre, qui occupe une place exceptionnelle dans la littérature polonaise, connut un rayonnement extraordinaire dès sa parution en 1878. Traduite en yiddish, français, lituanien, russe, tchèque et allemand, elle fit l'objet de plusieurs rééditions dans chacune de ces langues entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. La jeunesse juive, qui s'est enflammée à l'époque pour le roman d'Orzeszkowa, devait exprimer l'idéal d'un nouveau type de juif libéré de la fatalité de l'Exil, dans ces deux mouvements de sécularisation que sont le sionisme et le bundisme.

11/1983

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Cuisine

Le livre de la cuisine juive

Jamais livre sur le sujet n'aura réuni une somme aussi importante de connaissances, d'érudition et de recettes du monde entier en un seul volume. Tout un peuple, depuis son exil et sa dispersion à travers les continents il y a plus de 2000 ans, et jusqu'à nos jours, se retrouve ainsi raconté à travers son histoire, ses coutumes, ses rites et sa cuisine, qu'elle soit ashkénaze, sépharade ou orientale. Claudia Roden a rassemblé 800 recettes au cours des quinze années de recherches et de voyages. Dans son introduction, elle pose la question : "Existe- t-il une nourriture juive ? Après des années de recherche sur le sujet, écrit-elle, je peux affirmer que chaque région ou pays possède ses propres plats juifs, qui sont parfois bien éloignés de la cuisine locale. Si les Juifs ont effectivement adopté la nourriture des pays dans lesquels ils vivaient, dans chacun d'eux leur cuisine a conservé une manière et une saveur spécifiques, des traits caractéristiques et des plats totalement originaux." "En dehors de ces différences, il y a toujours eu dans la cuisine juive, même il y a des siècles, un parfum d'ailleurs, un cosmopolitisme qui faisait fi des murs du ghetto... Bien avant l'ère de la communication de masse, les juifs avaient leurs propres réseaux de communication. Les passeurs de connaissances gastronomiques étaient les marchands et colporteurs, les rabbins itinérants, les prêcheurs et professeurs, les étudiants et cantors"... "L'art culinaire est important dans la mesure où il constitue un lien avec le passé, un hymne aux racines, un symbole de continuité. C'est la part d'une culture d'immigration qui survit le plus longtemps...". Selon l'historien Simon Schama, "Claudia Roden n'est pas une simple écrivaine gastronomique, pas plus que Marcel Proust n'est un pâtissier de Madeleines. Elle est tout à la fois mémorialiste, historienne, ethnologue, anthropologue, essayiste, poétesse, qui a simplement décidé de communiquer à travers le "ta'am", le goût". Ce livre est considéré comme un classique sur le sujet. Il a été couronné par huit prix internationaux et traduit en espagnol, néerlandais, allemand et hébreu.

05/2017

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Peut-être, n° 6, 2015. Revue poétique et philosophique

Ce sixième numéro de Peut-être s'ouvre avec le souvenir de Daniel Vigée, qui s'est éteint au début du mois de novembre 2013. Il aurait eu soixante et un an à la fin de novembre 2014. Tous ceux qui ont côtoyé Daniel, tous ceux qui l'ont connu à travers les poèmes de Claude Vigée, partagent une grande tristesse et s'associent pleinement au deuil de sa famille, et tout particulièrement de son épouse Jola et de ses enfants, Nathalie (et son époux) et Raphaël. Nous reproduisons la brève allocution que Claude avait dictée à Nathalie pour la cérémonie de Bischwiller ainsi que le discours de Claude Heymann, Rabbin de la communauté de Haguenau. Nous associons Evy à son fils dans notre souvenir. Les essais de Claude Vigée ici repris, partiellement pour "L'annonce d'un matin d'hiver" , et dans son intégralité pour "Esclaves et étrangers : Flaubert et Chateaubriand à Jérusalem" , permettent de bien mettre en relief la complémentarité de ces lieux, l'Alsace et Jérusalem, dans l'existence et dans l'oeuvre de Claude ainsi que dans la vie de sa famille. Blandine Chapuis dédie à Evy son étude fouillée, très sensible et pertinente, sur l'oeuvre de Claude Vigée : "La poésie comme promesse d'avenir" . Il est aussi beaucoup question de cette oeuvre qui nous rassemble dans le dossier qu'Oleg Poliakow a réuni pour nous autour d'une réflexion sur le verset de la Genèse concernant la création de l'homme (Genèse 2, 7) associée à cette belle expression du philosophe Paul Ricoeur : "L'homme, c'est la Joie du Oui dans la tristesse du fini". Nous traversons une période de commémorations multiples. L'année 2014 marquait le centenaire de la naissance de Dylan Thomas, que célèbre Jean Migrenne, mais inaugurait également une double perspective historique, le centenaire du début de la Grande Guerre s'associant avec le soixante-dixième anniversaire de la Libération. Nelly Carnet s'est entretenue avec Nelly Leviandier-Coulon, résistante. Je poursuis mon travail de réflexion sur les poètes de la Grande Guerre. Pierre Brunel nous parle de Rimbaud et établit un lien particulier avec l'oeuvre de Claude Vigée. Le cahier de création s'ouvre avec des poèmes inédits de Claude. Marc Sagnol nous initie par ses traductions à l'oeuvre d'Alexandre Guelman, poète russe, et d'Inna Fridkina. Je propose, en version bilingue, des poèmes très célèbres de Wilfred Owen, Charles Hamilton Sorley, Isaac Rosenberg, Ivor Gurney et Robert Graves. On retrouvera ensuite, ou on découvrira, Gabrielle Althen, Beryl Cathelineau-Villatte, Marc Kauffmann, Pénélope Sacks-Galey et Marc Sagnol. Jean-Luc Hohl-Muller nous donne à lire un essai sur la langue alsacienne, sous forme de nouvelle, "Les écureuils" . Lydie et Guy Baranton, fille et fils du peintre dont nous présentons l'oeuvre, Roger Baranton, évoquent pour nous leur père et sa joie de peindre, qui transcenda pour lui toute autre difficulté d'existence. Il se situe dans cette école de Paris d'après la Seconde Guerre mondiale.

12/2014

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Judaïsme

L'épître du patriarche Hénoch. un écrit pseudépigraphique de l'Ancien Testament

Le Livre hébreu d'Hénoch, appelé aussi Livre des Palais ou III Hénoch est un monument de la mystique angélologique juive ancienne. Difficile à dater historiquement (vers le Ve siècle, en Babylonie), il intègre l'antique tradition apocalyptique relative à la figure d'Hénoch, en lui donnant une nouvelle dimension compatible avec la tradition rabbinique. On sait que le personnage biblique d'Hénoch a suscité une immense littérature qui débute dès le Iie siècle avant notre ère et qui attribue à cette figure un destin hors pair. Les livres d'Hénoch conservés en éthiopien et en slave ont déjà fait l'objet de traductions françaises, ce qui n'était pas le cas de la version que nous proposons. Cette mystique hénochienne de type apocalyptique place à la tête des puissances célestes l'archange Métraton, qui n'est autre que le patriarche antédiluvien transfiguré. Prince de la Face, serviteur du Trône divin, il est aussi le guide de l'homme qui s'achemine dans les Temples célestes pour scruter le Char divin. Le Livre des Palais se présente comme le récit que l'ange Métraton fait à Rabbi Ismaël des merveilles du ciel et de ses populations angéliques ainsi que de sa propre métamorphose. Véritable carrefour des traditions bibliques, apocalyptiques, midrachiques, ésotériques, ce livre a joué un rôle de première importance pour la formation de la cabale au moyen âge et de la mystique des piétistes juifs franco-rhénans dont il fournit un certain nombre de clés indispensables. Le Livre d'Hénoch est une oeuvre éminemment composite à tous les points de vue, un recueil de livres plutôt qu'un livre. Il n'est donc pas l'écho d'un enseignement ; il reflète, au contraire, tour à tour les opinions et les croyances assez variées des sectes ou des écoles qui se partageaient le milieu juif orthodoxe au IIe et au Ier siècle avant notre ère. C'est ce qui en fait une composition disparate, où des doctrines très élevées et des beautés de premier ordre côtoient un certain matérialisme et des traits du plus mauvais goût ; aussi c'est ce qui en fait aussi une mine précieuse de renseignements pour l'histoire de la pensée judéo-chrétienne.

10/2022

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Sciences politiques

Le Maroc, Israël et les Juifs marocains. Culture, politique, diplomatie, business et religion

Le 10A décembre 2020, à l'instigation du président Donald Trump en fin de mandat, Israël et le Royaume du Maroc officialisaient la normalisation de leurs relations diplomatiques. Cette annonce surprise constituait un véritable "coming out" d'une relation longtemps restée secrète ou pour le moins très discrète pendant six décennies. Cet ouvrage raconte les coulisses de cette histoire et analyse les interactions de ces deux Etats avec les Juifs marocains, tant sur le plan culturel ou religieux que diplomatique ou économique. L'auteur insiste notamment sur la singularité de la coexistence judéo-musulmane au Maroc ainsi que sur le rôle des Marocains juifs en Israël qui, après une intégration difficile dans un Etat fondé par des juifs européens, ont fini avec le temps par y trouver une place importante. L'évolution de la cause palestinienne à laquelle une partie de la société marocaine est particulièrement sensible, a aussi été un élément majeur d'une histoire qui a commencé avec l'indépendance du Maroc. Si Mohamed V, David Ben Gourion, Jo Golan, Hassan II, Yitzhak Rabin, Shimon Peres, André Azoulay, Donald Trump, Nasser Bourita, Benjamin Netanyahu et Mohammed VI constituent quelques-unes des figures majeures des relations bilatérales maroco-israéliennes, il y en a d'autres. Cette coopération entre le Maroc et Israël a d'abord concerné les domaines de l'émigration et de la sécurité avant de s'étendre aux affaires et à la diplomatie. Cela fut notamment rendu possible grâce aux intérêts sécuritaires convergents entre le Maroc et Israël identifiés dès la fin des années 1950. Sous Hassan II, dans les années 1970, les deux partenaires travailleront en tandem sur les dossiers du Sahara et israélo-palestinien. Grâce aux bonnes relations qu'il entretenait avec les différentes parties au Proche-Orient, le Maroc pourra ainsi jouer un rôle diplomatique important dans les contacts israélo-égyptiens d'abord (années 1970) puis israélo-palestiniens (années 1980 et 1990). Suite aux Accords d'Oslo de 1993, Marocains et Israéliens établiront officiellement des relations diplomatiques en 1994 en marge du sommet économique de Casablanca avant que la seconde Intifada, en 2000, ne provoque officiellement leur rupture. Ces relations seront renouées et développées de manière accélérée à partir de décembre 2020, dans la foulée des Accords d'Abraham entre Israël et deux Etats du Golfe. C'est cette histoire que cet essai raconte.

11/2022

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Musique, danse

Le destin juif et la musique. Trois mille ans d'histoire

En un survol de quelque trois mille ans, ce livre retrace l'histoire des liens qu'a noués la musique avec la religion et la culture juives. Du Jubal de la Genèse, père des instrumentistes, à David, roi et musicien-poète, des cérémonies grandioses et festives du Temple au rigorisme et à l'austérité des synagogues, la musique des temps bibliques n'a laissé d'autre trace que des évocations. Après la destruction du second Temple, c'est la diaspora qui donne à la musique juive ses formes et sa diversité au sein des communautés séfarades et ashkénazes, chaque groupe développant sa culture spécifique, celle du shtetl, du yiddish et de la musique klezmer ici, de la musique judéo-andalouse et des chants séfarades là-bas. Dès sa naissance, le christianisme transfère dans sa liturgie une partie du patrimoine judaïque - textes sacrés, psaumes et lamentations, rires et psalmodies - que les rabbins tenaient à l'écart des séductions de l'image de la musique. En faisant de l'art l'instrument par excellence de la transmission de son message, la religion chrétienne va métamorphoser cet héritage. D'innombrables musiciens de l'âge baroque vont ainsi, à travers cantates et oratorios, puiser leur inspiration dans ce trésor spirituel. Le siècle des Lumières a semblé un moment créer des conditions favorables et une assimilation harmonieuse illustrée de façon exemplaire par la famille Mendelssohn en Allemagne et par les succès en France de Meyerbeer, Halévy et Offenbach. La riposte ne tarda pas, soutenue par un antisémitisme " moderne " paré des prestiges de la pensée (Schopenhauer), de l'art (Wagner) et de la science (Gobineau). Déclaré incapable par nature de création originale, l'artiste juif se vit accusé d'être agent corrupteur des vertus nationales. Humiliations, pogromes, persécutions et émigrations allaient reprendre. Les destins de Mahler, Schoenberg et Weill traduisent bien l'errance d'une identité qui doit chaque fois se refondre pour survivre. Pour beaucoup ces épreuves s'achèveront dans l'horreur de Terezin et d'Auschwitz. Les destins des juifs des trois grandes communautés qui survécurent à la Shoah (Russie, Amérique, Israël) seront bien différents. La première apportera des interprètes incomparables tels Milstein, Horowitz ou Oïstrakh tandis que l'émigration fera naître et grandir sur le sol des pays d'accueil des compositeurs comme Gershwin ou Bernstein et une nouvelle génération de compositeurs israéliens. Ce parcours entre grandeur et tragédie est complété par le récit du destin individuel de 150 compositeurs et musicologues.

10/2001

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Religion

Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. Tome 2, L'Alsace de 1800 à 1962

L'Alsace, où les excès de la Révolution ont contribué à lier personnalité régionale et religion, a connu de 1800 à 1962 de nombreuses figures imprégnées de vie religieuse, Cette vitalité - l'expression "Alsace terre de foi" est demeurée courante - a été encouragée par l'évolution historique propre de la région ; la poussée démographique des campagnes a favorisé les vocations religieuses, la rupture de 1870 a valorisé le rôle des Eglises dans la défense de l'identité régionale, la coexistence des deux communautés, catholique et protestante, a stimulé la conscience confessionnelle (jusqu'en 1958 les élections, cantonales et législatives demeurent en fait dans les campagnes des recensements confessionnels). L'Alsace n'a pas connu la vague anticléricale et le facteur religieux a été associé après 1919 à sa spécificité, au point que le régime concordataire de 1802 y est toujours en vigueur pour les Eglises officielles : Eglise catholique, Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine, Eglise réformée d'Alsace et de Lorraine, système consistorial israélite. Le présent dictionnaire, réalisé par une soixantaine de collaborateurs, a tenté de tenir compte de la proportion numérique des trois confessions de ne pas privilégier de manière excessive les clercs et théologiens face aux laïcs et d'accorder au Haut-Rhin sa juste place. Certains thèmes ont pu être mieux représentés, grâce à des recherches récentes, ainsi sur le catholicisme politique et les missions, Celles-ci tiennent dans le diocèse de Strasbourg une place particulière avec plus de 3000 religieux envoyés dans tous les continents. A l'inverse, d'autres secteurs sont peu représentés, comme les ordres religieux féminins et les diaconesses, faute d'études, Quelques noms n'ont pu être retenus par suite d'un manque d'informations. Il a été tenu compte, outre des Alsaciens en activité dans la province, des Alsaciens qui ont exercé leurs talents outre-Vosges, à l'étranger ou dans les missions, et des immigrés installés dans la province. . Les 493 personnalités retenues se répartissent entre 306 catholiques (dont 249 clercs), 156 protestants (dont 67 pasteurs) et 31 juifs (dont 18 rabbins). Les femmes ne sont malheureusement que très peu représentées (I2 en tout). Chez les clercs, les réguliers sont fortement représentés avec 93 biographies : les congrégations les plus représentées sont les Spiritains (25), les Missions africaines (15), les Rédemptoristes (9), les Missions étrangères (6), les Jésuites (5), les Cisterciens (5), les Oblats (4) et les Capucins (4). La carte des lieux de naissance montre la disproportion entre les deux

01/1985

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Histoire de France

Ces Alsaciens qui ont infiltré Vichy

Les ouvrages historiques n'ont pas manqué sur la brutalité de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par le Ille Reich, le drame des Malgré-nous, le Struthof, la Résistance alsacienne, les combats de la Libération, les compromissions des "autonomistes"... Avec cet ouvrage, Jean-Claude Streicher revient une nouvelle fois sur l'autre versant de cette période, très, très rarement abordé : la relation alsacienne avec l'Etat français et Vichy. Elle avait une importance qu'on n'imagine pas. Le 1er octobre 1943, la direction vichyssoise des réfugiés avait en effet estimé à 142 472 le nombre des Alsaciens et Lorrains réfugiés en zone sud, à 24 659 ceux de la zone nord. Il s'y ajoutait 50 à 60 000 évacués de septembre 1939 non rentrés en Alsace ; plus 45 à 50 000 expulsés alsaciens et 90 000 expulsés de Moselle. Soit au total de 352 135 à 367 135 personnes pour les trois départements. Dix parlementaires alsaciens, sur les 16 qui avaient voté le 10 juillet 19401es pleins pouvoirs constitutionnels à Pétain, étaient de plus restés en zone libre. Cette diaspora a continué de profiter des institutions mises en place par la Ille République lors de l'évacuation de septembre 1939. Elle avait des intérêts matériels à défendre et vivait de l'espoir de revenir dans ses foyers libérés des Allemands. Espoir que les autorités vichyssoises ne négligeait pas d'entretenir, mais le plus discrètement possible, afin de ne pas réveiller la fureur de l'occupant. Ces intérêts matériels et moraux avaient leurs défenseurs - Alsaciens - à la périphérie et jusque dans le coeur de l'appareil d'Etat pétainiste. Ce livre remonte patiemment le fil de ces réseaux d'influence que le régime ne traquait pas, bien au contraire, puisqu'il tenait à leur marquer sa fidélité française. On découvre ainsi que ceux qui purent se hisser aux plus hautes fonctions (chefs de cabinet, de services ou préfets...) se connaissaient dès avant la guerre, notamment pour avoir combattu ensemble en Alsace par la presse et l'action politique l'autonomisme, le communisme et la germanophilie. Ils étaient maréchalistes avant l'heure, catholiques nationaux, Engagés volontaires de la Grande Guerre, Action française, Camelots du roi ou Cagoulards... Mais nullement collaborationnistes, façon Darnand, Déat ou Doriot. La grande révélation de cet ouvrage est que le concepteur de la francisque gallique, le capitaine Robert Ehret, était lui-même d'origine alsacienne, preuve généalogique à l'appui. C'est aussi le premier travail à apporter toute la lumière sur les déplacements très controversés à Vichy du député clérical autonomiste de Colmar, Joseph Rossé. Il éclaire par ailleurs des figures moins pétainistes (Alfred Gaessler, Schiesslé, Eugène Schueller...) pour mieux faire ressortir la diversité des engagements de ce temps. Marc Bloch, François-Georges Dreyfus, René Hirschler et Isaïe Schwartz, enfin, illustrent, le cas bien plus tragique des Juifs d'Alsace qui ont eux aussi été en contact direct avec l'Etat vichyssois, le dernier d'entre eux, grand rabbin de France, ayant même eu deux entretiens avec le Maréchal pour tenter de freiner Ies persécutions Comme à son habitude, Jean-Claude Streicher réalise ici un travail pionnier, factuel, très documenté, bien sourcé, se gardant de toute extrapolation à prétention psycho-psychanalytique.

10/2018

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Histoire internationale

LA NOUVELLE HISTOIRE D'ISRAEL. Essai sur une identité nationale

Le temps est venu d'écrire la nouvelle histoire d'Israël. Une histoire nouvelle, car, depuis que les archives couvrant les années de fondation de l'Etat ont été ouvertes, le débat historiographique fait rage, avec une violence inégalée en tout autre pays. Des cénacles universitaires aux grands quotidiens, historiens et témoins disputent de questions essentielles pour l'identité nationale et l'avenir du pays : dans quelles conditions le foyer national juif - le Yichouv - s'établit-il en Palestine au XIXe siècle et au XXe siècle dans une terre déjà habitée ? Quelle fut l'attitude des dirigeants du Yichouv face au génocide des Juifs d'Europe, puis à l'égard des survivants ? Quelle fut la nature exacte de la proclamation de l'Indépendance le 15 mai 1948 : visait-elle la création d'un Etat spécifiquement juif, ou les Arabes de Palestine y avaient-ils une place ? Israël pouvait-il être juif et démocratique, laïque et moderne tout en refusant la séparation de la religion et de l'Etat ? Ce débat historiographique marque le délitement du récit national sioniste qui tenait lieu jusqu'à hier d'identité consensuelle. Han Greilsammer en restitue l'ampleur, les origines comme la portée (Première partie : Nouvelle histoire : la rupture). Mais la querelle des historiens ne s'explique pas seulement par l'ouverture des archives : celle-ci n'a fait qu'activer celle-là. Bien que les archives pour les périodes suivantes demeurent inaccessibles, les chercheurs remettent également en cause le récit des événements, de 1948 à l'assassinat de Rabin. Car ils ont tous, comme citoyens, participé à des conflits - glorieux et unanimistes comme la guerre des Six-jours, contestés et traumatisants telles la guerre au Liban ou la répression de l'Intifada. Témoins, ils posent, à partir des événements dont ils sont les contemporains et les acteurs, des questions qui reflètent les affrontements à propos de la reconnaissance de l'Autre palestinien et de l'avenir du pays. Des questions et des débats qu'Ilan Greilsammer noue dans une histoire nouvelle (Seconde Partie : les temps forts de l'Etat d'Israël : 1948-1996). En sorte que le lecteur découvre le fil qui court entre colloques d'historiens et réactions du grand public : Israël, au regard de son histoire, doit-il, peut-il être un Etat sans identité juive, un Etat comme les autres ? On l'aura compris : cet ouvrage pionnier, sans équivalent dans aucune autre langue, reconduit la crise d'identité nationale à la spécificité d'Israël : comment écrire l'histoire d'un Etat où histoire et mémoire collective se confondent, où les témoins se font historiens, où les historiens sont à la fois des chercheurs soucieux de rigueur scientifique et des citoyens en quête de la paix ?

05/1998

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Actualité médiatique internati

Confessions d'un bon à rien. Mémoires

La directrice du lycée de Beer Sheva eut ce jugement définitif sur le petit Elie : " Ah, celui-là, c'est un bon à rien ! Il faudra lui dénicher une institution à poigne, sinon ça finira mal pour lui... " . Le " bon à rien " , né dans l'immédiat après-guerre et dans une configuration tragiquement exemplaire de l'époque, s'est forgé la plus magnifique des existences. Son père, Michaël Yhiel Shkolnik, est né en 1910 en Bessarabie, qui faisait alors partie de l'empire russe, puis de la Roumanie, puis de la Moldavie. Officier dans l'Armée Rouge, il participera aux grandes batailles du front de l'Est (Leningrad, Moscou, Stalingrad.) Sa mère a survécu à la déportation mais y a perdu deux enfants et y laissera sa santé mentale... Le jeune Elie nait à Bucarest en 1946. C'est là qu'il apprend le français. Son père ne songe qu'à fuir la Roumanie communiste et à gagner Israël . Un jour il disparait, enlevé par la Securitate et emprisonné trois mois à cause de ses demandes répétées de visa. En 1961 leur parvient enfin un " certificat de voyage " , Israël " achetant " à l'époque des Juifs à l'Etat roumain (" notre meilleur produit d'exportation avec le pétrole " dixit Ceaucescu). Au sein de la " drôle de famille " qui accueille les arrivants en Terre promise, l'oncle Avi exercera une profonde influence sur l'adolescent, d'où le choix d'un nouveau patronyme : Barnavi. Après un séjour d'un an dans un kibboutz au nord du Neguev, les retrouvailles avec ses parents sont douloureuses : son père sera plus tard placé dans un Ehpad, et sa mère internée pour démence. Elie travaille pour payer ses études au collège français Saint-Joseph de Jaffa. Incorporé dans Tsahal, parachutiste volontaire, bientôt officier, il participe à la Guerre des Six Jours puis comme réserviste à la première guerre du Liban et à l'opération " Paix en Galilée " . A Jérusalem puis à Tel Aviv, des études de sciences politiques et d'histoire le font se passionner pour la séquence historique qui va de la fin du Moyen Age à la Révolution française. La France devient sa "seconde patrie intellectuelle et affective" . Il part faire sa thèse de Doctorat à La Sorbonne et c'est à Paris que se font les rencontres essentielles pour la suite de sa carrière intellectuelle : Roland Mousnier, Pierre Chaunu, Pierre Nora, Jacques Revel, François Furet, Jacques Le Goff... La politique va prendre une grande importance, parallèlement à son activité d'historien : enseignant en Allemagne, à Montréal, à l'ENS d'Ulm, à Limoges, à Reims, il retournera vivre à Tel Aviv avec sa nouvelle épouse Kirsten rencontrée à Francfort. Membre du comité central du parti travailliste, il décline le poste de chef de cabinet de Shimon Peres pour apporter son appui à Shlomo Ben-Ami. L'assassinat de Rabin met fin au processus de paix auquel il avait oeuvré sans relâche. Ambassadeur d'Israël en France de 2000 à 2002, il décrit ici l'envers des coulisses tout en brossant mille portraits de ses interlocuteurs à Paris (Lanzmann, Sarkozy, Chirac, Villepin, Jospin, Régis Debray, Edwy Plenel, Jean Daniel, DSK...). Débarqué de son ambassade par Shimon Peres, il prend une année sabbatique pour proposer la création d'un musée de l'Europe à Bruxelles et consacrera de longues années à cette passion européenne tout en reprenant son enseignement d'histoire à l'université de Tel Aviv et la direction scientifique de la Maison de l'histoire européenne à Bruxelles.

03/2022