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Keith Haring

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Histoire de la musique

Batteurs en 150 figures

Un beau livre qui présente 150 figures du monde de la batterie et des percussions. Des musiciens remarquables qui, tapies derrière les stars du devant de la scène, tisse le rythme sur lequel la mélodie peut s'installer. Ils ont pour nom Elvin Jones, Manu Katché, Phil Collins... et sont incontournables. Prenons un, deux ou trois tambours. Nommons-les : toms, caisse claire ou grosse caisse. Prenons une, deux ou trois cymbales. Choisissons les petites, grandes, rivetées ou incurvées. Ajoutons à cela de la ferraille pour porter ces instruments, des pédales pour occuper nos pieds, un tabouret, quelques paires de baguettes, mailloches ou balais. L'instrument est là, installé, attendant l'artiste... . Ils seront 150 à s'asseoir derrière la batterie tout au long de ces pages. 150 histoires de musiciens nous parlant de rock'n roll, de blues, de reggae, autant que de jazz ou de salsa. 150 parcours sillonnant le Brésil, l'Afrique, la Louisiane, la France. La batterie des villes - New York, Paris, La Nouvelle-Orléans - qui rencontre celle des campagnes, des Etats du Sud américain à ceux du Nordeste brésilien. La batterie des riches, avec leurs millions d'albums vendus, ou celle des pauvres, aux musiques plus confidentielles. La batterie au masculin, mais aussi au féminin. Ils seront 150 à se côtoyer à travers ces pages. La plupart ne s'étaient jamais rencontrés avant ce livre, alors que tous racontent à peu près la même histoire : celle d'un enfant qui, un jour, entendant ou voyant une batterie, se dit : " Je veux jouer de cela. " Vous croiserez au fil de ces pages des destins incroyables, des passions que rien n'arrête. Vous suivrez ces artistes dans leurs plus grandes réussites musicales comme dans leurs périodes de vaches maigres, découvrirez leurs vies où tout s'enchaîne sans accroc ou s'obtient à la force des poignets. 150 biographies de batteurs, distingués parmi les centaines de ceux qui auraient pu ou dû figurer dans cet ouvrage. Il a fallu choisir. André Ceccarelli, Buddy Rich, Art Blakey, Jack de Johnette, Elvin Jones, Brian Blade, Paul Motian, Tony Williams, Manu Katche, Zakir Hussein, Keith Moon, Charlie Watts, John Bonham, Carmine Appice, Phil Collins, Nick Mason et tant d'autres vous attendent. Alors, 1, 2, 3, 4 : bonne lecture !

11/2022

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Sciences de la terre et de la

L'oignon du Niger. Etude d'une filière traditionnelle face à un marché globalisé

L'agriculture ouest-africaine, malgré une situation de transition liée au processus de mondialisation et à l'instabilité des marchés internationaux, demeure une agriculture familiale caractérisée par la coexistence d'un ensemble d'activités impliquant diverses productions végétales et animales. L'expérience montre que les petits producteurs africains sont des agents économiques qui sont disposés à la fois à investir selon leur disponibilité économique et à participer dans des réseaux structurés pour commercialiser leurs productions au niveau sous-régional. Forte d'une production annuelle de plus de 400.000 tonnes, la filière oignon représente aujourd'hui pour le Niger la principale source de recettes d'exportation après l'uranium. La Région de Tahoua se situe à la première place avec une contribution d'environ 82 % de la production nationale : c'est dans cette région que se situe le triangle productif représenté par les départements de Madaoua, Konni et Keita. La variété d'oignon la plus répandue est le Violet de Calmi, constituant un produit de qualité connu et apprécié pour ses caractéristiques organoleptiques par les consommateurs de plusieurs pays d'Afrique. L'étude de la filière de l'oignon au Niger ouvre des perspectives nouvelles et contribue à redéfinir le rôle de l'agriculture sahélienne dans le développement et l'intégration régionale. En effet, il s'agit d'une filière traditionnelle, qui utilise des mécanismes propres à l'économie informelle et se base sur un réseau commercial emprunté de la structure hiérarchique de la famille haoussa. En dépit de la mondialisation, la filière nigérienne reste dominante sur les marchés régionaux. Cependant, elle doit être renforcée, surtout au niveau de ses acteurs les plus vulnérables pour réduire les risques et augmenter la compétitivité avec les autres producteurs régionaux et internationaux.

05/2012

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Littérature française

Les Soleils des indépendances ; Monnè, outrages et défis ; En attendant le vote des bêtes sauvages ; Allah n'est pas obligé ; Quand on refuse on dit non ; Le Diseur de vérité

Par sa manière iconoclaste d'interroger la condition nouvelle de l'homme africain au lendemain de la décolonisation, l'oeuvre atypique d'Ahmadou Kourouma peut se lire comme une vaste et patiente entreprise de démystification. Elle se déploie sur plusieurs décennies, et se décline en une variété de thèmes dont cet opus offre une belle vision d'ensemble. Les Soleils des indépendances (1970) décrivent les profonds bouleversements que subit la République de la côte des ébènes depuis son accession à l'indépendance; On y suit le destin de Fama, prince déchu qui respecte malgré tout la tradition des anciens. Dans Monnè, outrages et défis (1990), c'est le roi Djigui Keita qui devient malgré lui le complice des envahisseurs et conduit son peuple à la monnè (outrage en malinké) de la colonisation. En attendant le vote des bêtes sauvages (1998) nous livre le portrait ubuesque d'un dictateur, tandis que, dans Allah n'est pas obligé (2000), Birahima, un enfant-soldat du Libéria, raconte comment il est obligé de tuer pour survivre, avant de réapparaître dans Quand on refuse on dit non (2004). Figure ici également l'unique et sulfureuse pièce de théâtre de l'écrivain, Le Diseur de vérité (1998). Qu'il s'agisse de l'échec des élites politiques, de la question de l'identité d'un continent tiraillé entre tradition et modernité, de la place de la femme dans des sociétés en mutation ou encore de la cruauté de régimes prêts à enrôler leurs propres enfants dans de sanglantes guerres fratricides, toutes ces oeuvres témoignent du génie lucide d'un auteur dont l'imaginaire puissant n'a cessé d'explorer et d'interroger les méandres de l'histoire tout en dénonçant les travers, les mensonges et les faux-semblants.

10/2010

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Art contemporain

Palais de Tokyo Magazine N° 33 : Réclamer la Terre. Edition bilingue français-anglais

Les relations des êtres humains à leurs environnements sont au coeur des préoccupations intellectuelles contemporaines parmi les plus stimulantes, en ce qu'elles remettent en cause le socle idéologique qui a fondé nos manières de faire et de penser. C'est à une fusion d'enjeux essentiels que nous engage l'actualité écologique : politiques, économiques, scientifiques, moraux, sociétaux ; et bien sûr, esthétiques. Cette saison d'expositions au Palais de Tokyo, "Réclamer la terre" (du 15 avril au 4 septembre 2022), se fait l'écho de toutes ces questions et convoque les liens entre le corps et la terre, la disparition de certaines espèces animales et végétales, la transmission de récits et de savoirs minorisés, mais aussi les esprits, les énergies biologiques, l'agriculture, le jardinage. Renouant volontiers avec le spirituel, l'émotionnel et les affects, les propositions des artistes présentées à cette occasion et dans ce numéro du magazine PALAIS poétisent des enjeux parfois graves et résonnent d'une énergie positive, vivante. Au sommaire de ce numéro : un ensemble consacré aux artistes de l'exposition "Réclamer la terre" avec un texte introductif de Daria de Beauvais et les contributions spéciales de Abbas Akhavan (avec un texte de Marina Roy), Huma Bhabha, D Harding, Kate Newby, Daniela Ortiz, Yhonnie Scarce, des entretiens avec asinnajaq (par Candice Hopkins), Sebastián Calfuqueo (par Léuli Eshraghi), Solange Pessoa (par Liz Munsell), Tabita Rezaire et Yussef Agbo-Ola (par Daria de Beauvais), Thu-Van Tran (par Daria de Beauvais) et Judy Watson (par Hetti Perkins) ainsi que les textes de Mylène Ferrand sur Megan Cope et de Katrina Lewis, Natasha Lewis et Elizabeth A. Povinelli à propos du Karrabing Film Collective ; des essais d'Emanuele Coccia, Arturo Escobar, Léuli Eshraghi, Béatrice Josse, Ariel Salleh, ainsi qu'une conversation entre Barbara Glowczewski et Elizabeth A. Povinelli. Et aussi : une contribution textuelle et visuelle d'Hélène Bertin et César Chevalier, des essais de Pip Wallis sur l'oeuvre de Mimosa Echard, de Patrick Chamoiseau sur le travail de Laura Henno, d'Adélaïde Blanc sur le Jardin aux habitant·e·s de Robert Milin, des poèmes de Jeanine Leane en lien avec l'exposition de Jonathan Jones, ainsi que des interviews d'Aïcha Snoussi (par Cédric Fauq) et d'Etel Adnan et Hala Wardé (par Yves Michaud) à propos du projet A Roof for Silence.

04/2022

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Développement durable-Ecologie

Ecologie en résistance. Stratégies pour une Terre en péril (volume 2), 3e édition

La civilisation industrielle est en train de détruire la Terre ; le nier, c'est subir la domina - tion d'une idéologie dont l'ambition est d'anni - hiler le vivant ou de le réduire en esclavage. Ce recueil de textes porte sur le changement de stratégie et de tactiques qui doit se produire si nous voulons construire une résistance efficace. Il y est question d'interposer nos corps et nos existences entre le système industriel et toute vie sur la planète. Il y est question de contre-attaque.

06/2018

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Esotérisme

Mon ego et moi. Petits arrangements entre amis

Une des voix les plus originales de la spiritualité contemporaine ! Franck Terreaux est une voix originale dans le monde de la spiritualité contemporaine. Par son parcours déjà, atypique : pourvu d'un CAP de vacher, puis magicien, violoniste, il est aujourd'hui accordeur des plus beaux pianos du monde au Conservatoire National de Musique à Paris ; et aussi par sa volonté farouche d'être indépendant et de rester au plus près de son expérience personnelle. Et quelle est cette expérience ? Celle d'un éveil, d'une ouverture à une présence tranquille, qui, comme il le dit, ne demande rien à personne, éveil qu'il préfère appeler " extinction ". Ici, Franck cherche à nous faire partager sa découverte avec son approche si particulière, pleine d'humour et d'impertinence : il nous propose des exercices, des pratiques pour nous faire prendre conscience que cette présence est déjà là, pour nous faire passer du mode " discursif " au mode " perceptif ". Franck se confronte aussi à de grands maîtres comme Nisargadatta Maharaj et Douglas Harding qu'il apprécie pour éclairer sa propre démarche. Et on retrouve le Franck Terreaux impertinent et direct : il n'y a rien à faire pour s'éveiller puisque c'est déjà là avant même qu'on y pense ! Un régal ! Quelques avis sur son dernier livre Etre sans le dire (Almora, 2019) 5 étoiles sur Amazon " Une merveille comme chacun de ses livres. Je ne connais pas de pédagogie plus simple et plus directe vers la perception de ce qu'on est. Unique. " " Encore un petit bijou de Franck Terreaux. Après L'éveil pour les paresseux et L'art de ne pas faire, Franck nous livre avec Etre sans le dire un livre joyeux, intimiste, plein d'esprit et d'espièglerie pour ouvrir le lecteur à cet Espace que nous sommes par nature mais que par inattention nous avons complètement oublié. " " Avec des mots de tous les jours et des exercices clairs et simples, met à la portée de tous ces vérités évidentes mais jusque-là pas ressenties... Merci " " Une véritable aubaine pour les chercheurs spirituels authentiques. Un petit bijou vous dis-je. Un pur régal. " " C'est tellement riche de tout qu'il est impossible d'en faire le tour. Rien de pesant là-dedans : la pertinence, même ultime, n'attend pas le nombre de pages. . On reconnaîtra sans doute peu ou prou dans le même mouvement Jean Klein, Krishnamurti Jiddu, Krishnamurti U. G. , Nisargadatta Maharaj, Stephen Jourdain, Daniel Morin... Le Panthéon incarné, quoi... : -) "

04/2023

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Philosophie

Le jeune Hegel. Tome 1, Sur les rapports de la dialectique et de l'économie

Dès 1923, dans Histoire et Conscience de classe, Georges Lukács avait montré que l'hégélianisme travaille le marxisme bien au-delà de ce qu'en laissait pressentir l'orthodoxie déjà constituée, et bien plus que ne l'indiquaient les textes alors disponibles de Marx. Comment Hegel en est-il venu à dépasser le cadre de la philosophie traditionnelle pour accéder à une pensée dont les tendances profondes anticipent certaines conceptions marxistes ? C'est à cette question que s'attache le livre sur Le Jeune Hegel. Publiée en 1948, mais achevée en 1938, l'étude de Lukács est animée par une double ambition. Tout d'abord révéler une dimension essentielle des conceptions du jeune Hegel, à laquelle les historiens de la philosophie, en raison de leurs méthodes, voire de leurs préjugés, étaient restés aveugles ; ensuite, et en même temps, esquisser les bases d'une interprétation marxiste de la philosophie classique allemande. Depuis l'ouvrage de Dilthey (1905), mais surtout depuis la monographie de Th. Haering sur Hegel dont le premier volume (1929) était entièrement consacré à l'évolution de la pensée du jeune Hegel, les interprètes s'accordaient pour esquisser l'image d'un jeune Hegel pénétré de religiosité, de mysticisme ou de romantisme. Il est vrai, reconnaît Lukács, qu'en raison de son idéalisme, la philosophie classique allemande dans son ensemble est restée fermée au mouvement réel de l'histoire, au sens de la lutte des classes. Mais la compréhension dialectique à laquelle accède le jeune Hegel, si elle demeure idéaliste, est cependant à l'opposé d'un irrationalisme. Dès l'époque de Berne, en effet, Hegel ne cesse de s'opposer, au nom des idéaux de la Révolution française, aux despotismes politiques et cléricaux et, en général, à toutes les formes de servitude engendrées par la "positivité". 11 s'efforce, à Francfort, de penser le dépassement de la "positivité" en dirigeant son attention sur les phénomènes historiques, sociaux, politiques et même économiques. A Iéna enfin, il met en lumière, par de nombreuses analyses qui préfigurent la dialectique matérialiste, les incohérences de l'économie de marché et appréhende l'homme à partir de ses dimensions concrètes : ses besoins, ses désirs, son langage et son travail. Une ample présentation du Jeune Hegel par les traducteurs situe en outre le livre dans l'oeuvre de Lukács et en donne un éclairage critique. Dans le tome I du Jeune Hegel, Lukács suit le philosophe de la période de Berne au début de la période d'Iéna, soit de 1793 à 1801. Le tome II va dè la brouille avec Schelling à Iéna à la publication de la Phénoménologie de l'esprit, en 1807.

04/1981

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Archéologie

La porte de Tibère à Médamoud. Tome 1, Le décor

Bien que contemporaine de l'enceinte datant d'Auguste, la "Porte de Tibère" , ainsi nommée par des inscriptions comportant le nom de l'empereur, constitue un monument-clé de la théologie thébaine pour les époques hellénistique et romaine. Il s'agit du premier volume d'une série consacrée au temple de Médamoud. Un propylône introduit, dès le début du premier millénaire de notre ère, le complexe religieux de Médamoud, sur lequel s'appuie une enceinte datée d'Auguste par une stèle commémorative. Quoique l'édification de la porte ait été sans doute contemporaine de celle de l'enceinte et que le décor des embrasures ait été commencé sous ce règne, le monument est connu sous le nom de " Porte de Tibère ", les scènes et inscriptions de la façade et du revers, ainsi que trois scènes de l'embrasure nord-est, comportant les noms de cet empereur. L'écroulement de la porte, dans le courant de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, a fait disparaître une part importante du décor avant le dégagement de l'éboulis par F. Bisson de la Roque en 1926. Un nombre conséquent de blocs, heureusement photographiés par Cl. Robichon en 1936, a encore disparu avant la fin du XXe siècle. En dépit de ces pertes regrettables, les scènes et inscriptions conservées, presque entièrement inédites, représentent un apport extrêmement précieux et révélateur pour notre connaissance de la théologie locale aux époques ptolémaïque et romaine, l'élévation du temple étant largement détruite, et des théologies thébaines dans lesquelles Médamoud et ses divinités jouent un rôle majeur. -- A propylon introduces, from the beginning of the first millennium AD, the religious complex of Medamud, on which is based an enclosure dated to Augustus by a commemorative stele. Although the construction of the gate was probably contemporary with that of the enclosure and the decoration of the embrasures began during this reign, the monument is known as the "Gate of Tiberius", as the scenes and inscriptions on the façade and on the reverse side, as well as three scenes in the northeast embrasure, bear the names of this emperor. The collapse of the doorway in the second half of the 18th century caused a large part of the decoration to disappear before F. Bisson de la Roque cleared the scree in 1926. A significant number of blocks, fortunately photographed by Cl. Robichon in 1936, disappeared also before the end of the 20th century. In spite of these regrettable losses, the preserved scenes and inscriptions, almost entirely unpublished, represent an extremely precious and revealing contribution to our knowledge of the local theology in the Ptolemaic and Roman periods, the elevation of the temple having been largely destroyed, and of the Theban theologies in which Medamud and its gods play a major role.

02/2024

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Critique littéraire

C'était Senghor

Aujourd'hui chacun s'arroge le droit de se prononcer pour ou contre Senghor. J'ai moi-même pris, pendant quelque temps, l'habit du censeur et du critique irréductible. Je me suis cru, dans mes jeunes années, autorisé à porter mon regard sur un homme, qui symbolisait à mes yeux l'Afrique contemporaine, et à juger ses hésitations, ses manquements, ses approximations, ses complexes, comme la cause essentielle du bourbier dans lequel se débat l'Afrique aujourd'hui. Senghor avait été président de la République d'un de ces Etats africains nouvellement créés, dans les années 60. Il avait participé, avec les Houphouët-Boigny, Modibo Keita et Nkwame N'krumah, au rêve d'un autre monde, et s'était heurté au mur implacable de la réalité. Mais au fond, que savais-je de Senghor hormis ces données factuelles, dont tout le monde pouvait disposer : la Négritude, les indépendances, l'Académie. Il est temps de se débarrasser des flatteries tardives, des reproches injustifiés et de s'intéresser, ne serait-ce que pour une fois, à l'homme. Né en 1906, il est le fruit de son temps et le destin qu'il se forge celui de hasards, de calculs, d'intuitions. Mais tenter de le comprendre sans aborder les deux guerres mondiales, les guerres algériennes et indochinoises, les mouvements des droits civiques aux Etats-Unis ou la révolution cubaine reviendrait à parler du poète comme d'un Homme qui a bâti sa légende hors de tout contexte. Il ne s'agit pas ici de légendes, mais de vie. L'une des obsessions senghoriennes était le rapport de la France avec ses anciennes colonies. Les événements récents qui ont secoué la France, les questions de l'immigration, de l'esclavage ou de la colonisation, de la Côte d'Ivoire, des anciens combattants harkis et des banlieues procèdent toutes, d'une manière ou d'une autre, d'une histoire que, ni les Français, ni les Africains n'ont jamais eu le courage d'affronter avec la lucidité indispensable à des nations adultes. De tout cela, Senghor avait eu l'intuition. Dans le contexte d'un autre siècle et d'un autre millénaire, mais dont les échos, entêtants, résonnent encore avec une violence assourdissante.

05/2006

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Rock

Chasse au trésor. 70 disques des 70's à côté desquels vous êtes peut-être passés...

Vous êtes fan de Classic Rock, vous possédez tout sur les grands groupes des années 70, sur ses grands mouvements musicaux et vous vous tenez devant votre collection de disques en vous demandant s'il ne vous manque rien, si vous n'êtes pas passé à côté de quelque chose ? Ou vous connaissez quelqu'un qui correspond trait pour trait à cette description. Alors, ce livre est pour vous ou pour lui ! Loin des anthologies traditionnelles qui vous présentent, sous diverses formes, la sélection des meilleurs disques de Rock de l'histoire, loin des listes habituelles des albums essentiels les plus célèbres mais dont, tout compte fait, vous possédez déjà les trois quarts, je vous propose de vous pencher sur certaines zones d'ombre du Rock des 70's et de, peut-être, découvrir de nouveaux disques formidables, liés de près ou de loin à vos groupes favoris. Une façon amusante de poursuivre votre insatiable quête, de compléter votre collection, d'ouvrir de nouvelles portes et de vous donner une excuse pour acheter quelques nouvelles galettes. Que demandez de plus... Vous hésitez, vous voulez quelques exemples ? Vous êtes fan des Beatles et, depuis leur séparation, vous rêviez d'une reformation... Saviez-vous que l'on retrouvait les quatre membres du groupe sur un album solo de Ringo Starr ? Vous êtes fan des Rolling Stones et vous pourchassez la moindre chanson inédite du groupe... Saviez-vous que Keith Richards en avait offert deux à Ron Wood pour son premier album solo sur lequel Mick Jagger lui avait écrit le refrain d'une autre en échange de l'exclusivité de la création de "It's Only Rock'n'Roll" et que Mick Taylor jouait aussi sur cet album plus Stones que Faces ? Vous êtes fan de Led Zeppelin. Saviez-vous que Jimmy Page jouait déjà plusieurs chansons de ce groupe alors qu'il était toujours dans les Yardbirds ? Un album live rare en apporte la preuve ! Vous êtes fan de Bruce Springsteen, pour vous c'est lui le Boss et nul autre... Saviez-vous qu'il joue sur un album de Lou Reed et qu'il a collaboré à plusieurs albums de son ami Southside Johnny ? Vous êtes incollable sur les super-groupes des 70's. Connaissiez-vous Go, qui rassemblait Steve Winwood, Klaus Schulze, Al Di Meola, Pat Thrall, Michael Shrieve autour du japonais Stomu Yamashta ? Vous voudriez découvrir de nouveaux disques, des artistes ou des groupes à côté desquels vous seriez passé et qui n'ont pas acquis le statut d'oeuvre essentielle ? Jetez une oreille sur le dernier album de Mott (The Hoople) ou sur le premier de Mick Ronson (avec une chanson inédite de David Bowie). Connaissez-vous les trésors qui peuplent la discographie d'Elliott Murphy, de Tommy Bolin, de David Crosby, de Steve Harley ou du Sensational Alex Harvey Band ? Que savez-vous de Paris, des groupes français ou de Skryvania (le Lp collector Rock français le plus cher sur le marché) ? Bref, un autre voyage dans l'histoire du Rock vue par le petit bout de la lorgnette...

04/2021

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Sports

Laurent Pokou. Un destin de foot

Le Roi Pelé en avait fait son successeur : " Tu aurais dû naître Brésilien ", lui écrivit-il un jour de novembre 1973. L'ex-international et entraîneur André Grillon le trouvait "plus fort que Ben Barek". Roger Piantoni, l'ancien inter gauche du grand Stade de Reims et de l'équipe de France 58, déclarait après l'avoir vu évoluer contre Nancy: " C'est un des tout meilleurs joueurs du monde." Henri Guérin, alors directeur technique national et sélectionneur, regrettait " qu'il n'ait pas de cousin français " pour pouvoir l'appeler sous la bannière tricolore. Victor Zwunka, alors international et Marseillais, qui souffrit mille misères face à lui considère " qu'il a été un des plus grands avant-centres que l'on ait eu en France ". Bertrand Marchand, qui fut son partenaire au Stade Rennais, synthétise peut-être le mieux le portrait de ce joueur hors du commun : " C'était un showman, un joueur capable de déplacer les foules à lui seul. " Pour sa part Salif Keita considère : " Laurent avait toutes mes qualités, mais moi je n'avais pas toutes les siennes. " Enfin, à la question : quels sont les joueurs qui vous ont le plus impressionné ? Michel Vautre, l'arbitre international, avait eu cette réponse: " Je ne vais pas faire preuve d'originalité. Les Platini, Beckenbauer, Pelé, Giresse, bien sûr. Mais je n'ai jamais rien vu de tel que Pokou lors d'un Rennes-Saint-Etienne. " Ce jour-là, en marquant un but qualifié par le Sphynx Robert Herbin comme "l'un des plus beaux qu'il n'avait jamais vu", l'attaquant ivoirien avait scellé la défaite du grand Saint-Etienne des Jean-Michel Larqué, Curkovic, Piazza et consorts. Pendant 38 ans, il est resté le meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des Nations avec 14 buts en deux participations. Un record battu depuis par Samuel Eto'o. Formé à l'ASEC d'Abidjan, cet avant-centre rapide, rusé, racé, technique, à l'adresse chirurgicale, au coup de rein dévastateur, à la détente de fauve, à l'art du contre-pied et du démarquage, aux dribbles déroutants, au sens du but phénoménal est ancré dans la mémoire de tous les Bretons et de tous les Ivoiriens de plus de 40 ans. Ce livre est un hommage à un joueur exceptionnel.

05/2011

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Histoire internationale

Nabi Ibrahima Youla, grande figure africaine de Guinée. Entretiens

Né à Kabak le 20 novembre 1918, Nabi Ibrahima Youla est le troisième enfant d'une famille polygame de 20 membres. Très tôt, il effectue sa scolarité coranique dans son village natal, sous la direction vigilante de son propre père. Ensuite, un incident "bénéfique" le fait conduire à Conakry pour y suivre un enseignement laïque, en français. En 1934, il réussit, après moult difficultés dues à son jeune âge, son concours d'entrée à l'école William-Pomy, au Sénégal. Tout s'arrange par la suite avec la levée de cet obstacle. En 1937, il sort de cette école réputée pour se consacrer à l'enseignement, à l'instar de nombre de ses promotionnaires. Nabi Ibrahima Youla serait de la lignée de ces garçons que l'on qualifierait aujourd'hui de "surdoués". C'est ainsi que, parallèlement à sa brillante scolarité, il pratique avec un égal succès le sport, notamment le fixuball, le théâtre, la musique, le cinéma et bien d'autres activités culturelles. l'école William-Ponty avait alors la réputation de former des cadres polyvalents. Enseignant, il officie d'abord à Conakry, pendant les deux premières années, avant d'être affecté à Boké, où il rencontre des personnalités très enrichissantes. Rappelé à Conakry de nouveau, il se livre pleinement à son sport de prédilection : le football. Grâce à son charisme et à son sens développé de l'humain, il parvient à fàire fusionner deux équipes rivales au sein d'une nouvelle équipe, dénommée Racing Club de Guinée, dont il sera le capitaine victorieux pendant des années. Mais Nabi Ibrahima Youla était, rappelons-le, un cadre polyvalent. Pionnier, puis président des coopératives hananières de Guinée, il occupa de hauts postes à responsabilité auprès d'éminentes personnalités, comme Modibo Keita, alors Secrétaire d'Etat français. Mais le point culminant des hauts faits de Nabi Ihrahima Youla, au service de son pays, se situe dans son action de diplomate avant la lettre : ce fut la mission d'envoyé spécial de Sékou Touré auprès du général Charles de Gaulle. Il accomplit à cette occasion une mission exceptionnelle, en rétablissant, de fait, les relations franco-guinéennes, alors très tendues. II n'en fallait pas plus pour lui consacrer cet ouvrage qui évoque, à juste titre, sa jeunesse, sa vie professionnelle remplie, sa carrière diplomatique exceptionnelle et sa retraite silencieuse. Nul doute que sa riche biographie intéresse la postérité.

03/2012

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Musique, danse

British Rock. Tome 1, 1956-1964 : Le temps des pionniers

Le premier tome d'une monumentale histoire du rock britannique L'Angleterre n'a pas inventé le rock'n'roll et son premier héros n'a jamais approché la carrure d'un Elvis Presley. Rien ne laissait prévoir durant les années 1950 qu'un pays aussi éprouvé moralement puisse rivaliser musicalement avec les Etats-Unis et célébrer les turbulences d'une nouvelle génération. Egarés dans un monde d'austérité, les gamins anglais ont créé dans la liesse un terreau paradisiaque qui va révolutionner la musique sur tous les continents. Après le déclic instauré par Cliff Richard, les Shadows et les Tornados, l'ascension foudroyante des Beatles met fin à l'hégémonie américaine et révèle un élan national soutenu par des centaines d'orchestres aux prétentions innovantes. Une guerre effrénée s'engage. L'encouragement du ministère de l'Education permet de réorienter les jeunes en mal de résultats scolaires vers un cycle universitaire de quatre années consacrées aux arts. C'est ainsi, par exemple, que John Lennon obtient l'autorisation de faire répéter les Quarrymen dans la cantine de son établissement. D'autres (comme Eric Clapton, David Bowie, Pete Townshend, Nick Mason, Roger Waters, Jeff Beck, Eric Burdon, Rick Wright, Keith Richards, Ron Wood, Ray Davies et son frère) font cette même expérience d'un dilettantisme financé par l'Etat. Tandis que les initiateurs disparaissent tragiquement (Buddy Holly, Ritchie Valens, Eddie Cochran.) ou connaissent des destins mouvementés (Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Gene Vincent, Elvis Presley.), le rhythm'n'blues émigre en Angleterre telle une valeur stimulante. L'industrie du show-biz a trop longtemps méprisé le potentiel fantastique des artistes noirs issus du gospel, du blues et du doo-wop. Et ce sont ces disques exportés comme de vulgaires surplus qui vont susciter l'éclosion spontanée d'un style britannique aussi singulier que révolutionnaire : la Beat Music. Les groupes porteurs de cette révolution se nomment les Beatles, les Rolling Stones ou les Who. Le jeune public s'identifie aussitôt à ceux qui apparaissent comme les nouveaux héros d'une contre-culture. Les industriels anglais ne passent pas à côté du phénomène et vont follement amplifier la percée de ces groupes. Cette ascension débute en 1957 et est vite relayée par les médias britanniques. L'explosion du rock anglais (due aussi à des producteurs de génie (George Martin, Giorgio Gomelsky Shel Tamy, Andrew Oldham.) se mue en véritable invasion aux Etats-Unis et partout dans le monde. Christophe Delbrouck retrace avec brio cette fabuleuse aventure, à la fois culturelle, sociale et politique. Une aventure qui enthousiasmera et marquera profondément plusieurs générations. A NOTER Un second tome paraîtra courant 2013, consacré aux années 1965-1970, Psychedelia L'AUTEUR CHRISTOPHE DELBROUCK, musicien et compositeur, est notamment l'auteur de Frank Zappa / Chronique discographique (EditionsParallèles), Weather Report (Paréiasaure ; rééd. Le Mot et le Reste, 2007), Carlos Santana & la danse des solstices (Editions Larivière /Rock & Folk), la trilogie Frank Zappa & les mères de l'invention, Frank Zappa & la dînette de chrome et Frank Zappa et l'Amérique parfaite (Le Castor Astral, 2003, 2005 et 2006), The Who (Le CastorAstral, 2007), Live : une histoire du rock en public (Le Mot et Le Reste, 2009), Crosby, Stills, Nash & Young (Le Castor Astral, 2009) et Live, une histoire du rock en public (collectif, Le Mot et le Reste, 2011).

03/2013

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Sociologie

Conakry terre africaine du livre

L'association des différences est insondable ! Des idées, des mots, des phrases, des échanges, des réflexions se sont enrichis pour donner le jour à un ouvrage collectif... L'idée de produire cet ouvrage, une fois émise, s'est imposée presque naturellement à une vingtaine de contributeurs sous une direction collégiale assurée par le docteur Oumar Sivory Doumbouya, Jean-Célestin Edjangué et Fatoumata Sano. Issus de pays aussi divers que la France, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, les Etats-Unis d'Amérique, et ayant tous des parcours différents, de jeunes slameurs, des écrivains, des écrivains en herbe, des enseignants, une fondatrice d'école, une présidente d'association, des malvoyants, des journalistes, des retraités, d'anciens ministres, des artistes, un photographe professionnel, des chercheurs... furent tous guidés d'abord par une volonté inébranlable de témoigner sur l'aventure culturelle, sociale et humaine exceptionnelle qu'ils venaient de vivre durant l'année mondiale du Livre dans la capitale de la Guinée, puis désireux de prolonger à travers une trace écrite cet événement inédit dans l'histoire de ce pays d'Afrique de l'Ouest dont on dit souvent qu'il" n'attire pas, mais retient ". Conakry brigue maintenant la couronne de " capitale africaine du livre " et l'aréopage d'auteurs des textes qui constituent cet ouvrage collectif, témoins et acteurs incontournables de tous les événements aussi bien culturels qu'artistiques qui ont ponctué l'année CCML, nous livrent ici, sans condescendance, leurs points de vue par rapport à ce projet. Le pays de Camara Laye, Djibril Tamsir Niane,Tierno Monenembo, Lamine Kapi Camera, Keita Fodéba, Williams Sassine... n'a donc pas attendu le label " Conakry, capitale mondiale du livre " 2017, attribué par l'UNESCO, pas plus que les 72 heures du livre qu'il abrite depuis plus d'une décennie maintenant, pour offrir son coeur, tel un livre ouvert, à tous ceux qui veulent bien daigner prendre un peu de leur temps pour le feuilleter. En réalité, la Guinée, qui a adopté une véritable politique nationale du livre, multiplié l'ouverture des points de lecture, y compris de lecture en braille pour les malvoyants, restauré la Bibliothèque nationale Djibril-Tamsir-Niane (BDTN), nourrit une grande passion pour la lecture et l'écriture. Une passion qui habite la capitale guinéenne, comme un marque-page inséré entre deux feuilles d'un livre qui veut à jamais rappeler que la littérature, qu'elle soit orale ou écrite, fait partie de la mémoire et de l'histoire de Conakry... la terre africaine du livre !

04/2019

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Histoire de France

Je brulerai ma gloire

Historien de la condition des auteurs, des Grecs anciens à nos jours, Jacques Boncompain a couronné ses recherches par la publication d'un Dictionnaire de l'épuration des gens de lettres jugé " si nécessaire " par Jean d'Ormesson, fruit du dépouillement systématique des dossiers de la Commission nationale d'épuration conservés aux Archives Nationales. Des années durant il a vécu dans la compagnie de plus de 3000 auteurs, interprètes, producteurs et agents, sommés de rendre compte de leur comportement sous l'Occupation. Les côtoyer a changé son regard sur " un temps où manque toute lumière ", selon le jugement de Saint-Exupéry, et incité à élargir son étude aux deux principaux acteurs politiques du temps, le maréchal Pétain et le général de Gaulle. D'où ce nouvel essai. Le propre du Maréchal est d'être toujours demeuré en retrait. A Verdun, pendant la guerre du Rif, ambassadeur en Espagne, à chaque fois les autorités en place sont venues le chercher. Ce l'est de manière encore plus éclatante en 1940. Jules Jeanneney, Président du Sénat, reconnaît : " Il est incontestable qu'à ce moment tous les yeux étaient tournés vers le maréchal Pétain. Il était une sorte de bouée de sauvetage vers laquelle toutes les mains se tendaient. Il était certainement le seul nom autour duquel on pourrait faire l'union et la concorde de notre pays... " A 85 ans il ne s'est pas défaussé. Toute sa vie, entre deux solutions, il a choisi la plus exigeante. Doté des pleins pouvoirs, l'expatriation serait la plus facile. Par esprit de sacrifice il décide de rester en métropole et de s'interposer, autant que faire se peut, entre le peuple et l'envahisseur. Comme en 1916, mais en sous main, il va mener une guerre d'attente de l'arrivée des Américains. Au général Héring qui le félicite de son élévation au sommet de l'Etat, il répond tout de go : " A titre de martyr seulement. " Sans illusion sur ce qui l'attend il dit autrement : " Je brûlerai ma gloire. " Impossible, face à Hitler et la soldatesque allemande, d'empêcher toute atrocité. En fin de partie, il le sait, toutes lui seront comptées à charge, sans que soient prises en compte celles qu'il aura réussi à parer. D'avance il accepte d'être déshonoré par ceux qui lui devront la vie. Son amour de la France passe l'entendement, aussi ne sera-t-il pas compris. . Pendant quatre ans il va louvoyer et tenter de trouver un gentleman agreement avec Churchill qui dira en 1941 à son envoyé, le colonel Groussard : " Moi aussi, si je gouvernais votre pays, je ne dirais pas aux Allemands : " ; Je vous déteste ! " ; , parce qu' ; il faut toujours éviter le pire, avec acharnement... Moi aussi, je biaiserais, je chercherais à gagner du temps, à propos de tout : mais j' ; aiderais par tous les moyens possibles ceux qui restent mes compagnons d' ; armes... Dites à Vichy que je respecte profondément la personne du maréchal Pétain. Jamais je n' ; ai cru que cet homme puisse souhaiter la victoire allemande. " Telle n'est pas aujourd'hui l'opinion dominante, preuve que sur la période trouble de l'Occupation tout n'a pas encore été dit. Ce livre a le mérite d'ouvrir d'autres perspectives.

11/2019

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Photographie

Françoise Huguier

Récente directrice artistique du festival Photoquai, Françoise Huguier décrit son programme comme "un voyage à l'écoute du bruit du monde où la multiplicité des regards invite à la découverte d'autrui comme un autre soi-même", et présente les photographes de toutes origines choisis par ses soins comme "des veilleurs, des gardiens, nous empêchant de nous endormir". Il n'est pas impossible d'entendre aussi ces mots comme ceux de l'autoportrait involontaire de leur auteur... Car, chez Françoise Huguier, la photographie semble relever d'une forme d'énergie vitale, d'une manière innée d'être au monde, perpétuellement attentive aux multiples facettes de sa réalité, pour témoigner et rendre compte, bien sûr, mais, plus encore, pour y participer corps et âme. Née en France, Françoise Huguier a grandi au Cambodge où son père dirigeait une vaste plantation. A l'âge de huit ans, elle et son frère sont pris en otages par des rebelles ; leur captivité durera huit mois. Une épreuve décisive qu'elle taira durant de longues années (J'avais huit ans, 2005). Profondément marquée par les luttes et les idéaux des années 1970, auxquels elle n'a peut-être jamais renoncé, Françoise Huguier tisse depuis bientôt quarante ans une oeuvre photographique dont l'éclectisme formel le dispute à l'unicité critique du regard. Successivement membre de l'agence VU' puis de Rapho, elle collabore de longue date à de nombreux organes de presse, notamment Libération, et acquiert une reconnaissance internationale. Cinéma, politique, société, mode, on sait sa longue collaboration avec le couturier Christian Lacroix, la palette des centres d'intérêt de la photographe et maintenant cinéaste, est aussi diverse et originale que ses pratiques photographiques qui alternent avec bonheur reportages au long cours, photographie documentaire, portraits ou paysages. Mais c'est aussi à la découverte et à l'exploration de grandes régions du monde que la photographe ne cesse de se vouer. Les rives de certains grands fleuves nourriciers (Niger, Mékong, Neva), riches de peuples et de cultures multiples, exercent sur elle une attraction irrépressible. L'Afrique, qu'elle a longuement parcourue, et dont elle a passionnément révélé les talents, tels Seydou Keïta ou Malick Sidibé - du Mali au Burkina Faso en passant par l'Afrique du Sud, lui a inspiré deux grands livres (Sur les traces de l'Afrique fantôme, 1990, et Secrètes, 1996). De même la Russie postsoviétique, des confins sibériens glacés (En route pour Behring, 1993) à l'exiguïté des appartements communautaires de Saint-Pétersbourg (Kommunalki, 2008), requiert son extrême attention. Dans ses longues et fréquentes pérégrinations, on pourrait dire de Françoise Huguier qu'elle est son propre "fixeur", ce personnage particulier tout à la fois guide, interprète et informateur que s'attachent parfois les photoreporters. C'est solitairement qu'elle définit ses itinéraires, ses champs d'investigation, selon des critères intimes qui fondent une approche anthropologique et plastique en marge de la rumeur du monde, n'hésitant jamais à laisser l'inattendu et l'imprévu modifier son dessein originel. Parmi les innombrables rencontres que ses voyages engendrent et les fortes images qu'elle en rapporte, se détachent notamment des visages de femmes. Françoise Huguier porte sur celles-ci un regard véritablement unique, empreint d'une complicité inquiète et chaleureuse, qui nous offre des portraits admirables de mères, de soeurs, de jeunes filles, qu'une même condition universelle semble relier. Elle dit à ce propos : "Les femmes m'ont permis d'entrer à l'intérieur des maisons. Dans le secret des chambres, je parle, je laisse se dissiper les timidités et j'amène ma confidente, bientôt mon amie, là où la lumière sera la plus belle sur elle." L'oeuvre de Françoise Huguier, dont ce nouveau titre de la collection "Photo Poche" entend rendre compte, est tout entière traversée par une lumineuse générosité.

10/2012

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2015. Friedrich Heinrich Jacobi

Pierre Jean BRUNEL : Oti et dioti. Les enjeux métaphysiques de l'éthique aristotélicienne dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi While Aristotle's authority is being challenged by modern philosophy, Jacobi quotes from his Nicomachean Ethics in Woldemar. Daniel Jenisch's edition of the Aristotle Ethics proves to be a major source for the understanding of the novel's "philosophical intent" . What is the significance of such a philosophical revival of Aristotle as the result of the novel ?? To what extent does the variance between the "commercial society" and the ancient doctrine of virtue throw light upon ethical and metaphysical stakes ?? How does the novel handle the philosophical question of immediate knowledge ?? The reading of Nicomachean Ethics does provide us with a model of conversion for the crisis of the modern subject. Während die Autorität des Aristoteles von der modernen Philosophie in Frage gestellt wird, bezieht sich Jacobi in Woldemar auf die Nikomachische Ethik. Daniel Jenischs Übersetzung (1791) stellt eine wichtige Quelle dar, um die "philosophische Absicht" dieses Romanes zu verstehen. Was bedeutet diese Rückkehr des Aristoteles dank des Romans ?? Inwieweit hat der Konflikt zwischen der modernen commercial society und der alten Tugendlehre eine ethische und metaphysische Tragweite ?? Wie wird die philosophische Frage nach der unmittelbaren Erkenntnis im Roman behandelt ?? Bedeutet die Lektüre der Ethik ein Bekehrungsmodell für die Krise des modernen Subjektes ?? Ives Radrizzani : La Destination de l'homme - la réponse de Fichte à la Lettre ouverte de Jacobi ?? The Vocation of Man is Fichte's response to Jacobi. Fichte follows a double strategy : he provides us with his system of defense against the accusations made to the Doctrine of Science in the Letter to Fichte (subjectivism, solipsism, nihilism), on the other part, he tries to build a link to the non-knowledge of Jacobi. With the ternary structure of the work, Fichte shows its commitment to the position that was already his at the time of the Quarrel of pantheism : he still holds necessary a mediation of Knowledge between Doubt and Faith and doesn't agree the Jacobian salto mortale. But the Knowledge and the Faith staged in the last two books of the work are precisely calibrated to demonstrate to Jacobi their agreement in these two areas. The reaction of Jacobi shows the discrepancy between the expectations of Fichte and the result. Die Bestimmung des Menschen bringt Fichtes Antwort auf Jacobi. Fichte verfolgt zwei Ziele : es gilt auf der einen Seite für ihn, sein Verteidigungssystem gegen die im Brief an Fichte entgegen der Wissenschaftslehre geäußerten Anschuldigungen (Subjektivismus, Solipsismus, Nihilismus) darzustellen, auf der anderen Seite einen Übergang zum jacobischen Nichtwissen zu ermitteln. Mit der dreiteiligen Struktur der Schrift zeigt Fichte, daß er der Position, die er schon beim Pantheismusstreit vertrat, treu bleibt : er hält eine Vermittlung durch das Wissen zwischen dem Zweifel und dem Glauben für notwendig und setzt sich dem jacobischen salto mortale entgegen. Aber die in den zwei letzten Büchern der Schrift inszenierten Wissen und Glaube sind genau darauf abgezielt, um Jacobi ihre Übereinstimmung in jenen zwei Bereichen unter Beweis zu stellen. Jacobis Reaktion zeigt die ganze Diskrepanz zwischen Fichtes Erwartungen und dem Ergebnis. Patrick Cerutti : Naître à l'existence "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . This paper traces the historical evolution of a metaphor, the one of awakening or birth to being, as it appears in Buffon's, then Rousseau's, Jean Paul's and Jacobi's works. Jacobi, after many modifications of meaning, bases his whole conception of a feeling of existence on it, since it depends on the spirit rather than the senses. "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . Der vorliegende Artikel gibt die Geschichte der Metapher des Erweckens oder der Geburt zur Existenz wieder, wie sie in Werken Buffons, dann Rousseaus, Jean Pauls und Jacobis erscheint. Durch manche Bedeutungsveränderungen baut Jacobi auf diesem Bild seine ganze Konzeption des Gefühls der Existenz auf, insofern als sie eher von einem Gefühl des Geistes als von der Empfindung abhängt. Alain muzelle : Friedrich Schlegel lecteur critique de Jacobi Jacobis Woldemar is a review Friedrich Schlegel wrote in 1796 from the final version of the novel. With this work, the young writer inaugurates the series of his "Charakteristiken" . Under the influence of Fichte's philosophy, he develops a new form of criticism, a genetic method that explains the poetic works from the point of view of their progressive construction, on the basis that "one can understand a book or a mind only through reconstructing its internal dynamics" . After having showed the weakness of the plot and portrayed Woldemar as a vulgar and selfish immoralist, he refuses to acknowledge the work any specifically philosophical value, arguing that he cannot succeed in finding any consistency in the course of the argument. Finally, the profound unity of the book is to be found, for Schlegel, in the individuality of its creator, whom he defines as a "mystical sophist" . Mit Jacobis Woldemar, einer Rezension, die Friedrich Schlegel 1796 über die endgültige Fassung dieses Romans verfasst, entsteht die erste seiner Charakteristiken. Unter dem Einfluß von Fichtes Philosophie entwickelt Schlegel eine neue Art von Kritik, eine genetische Methode, welche die poetischen Werke aus ihrem Werden erklärt, da man erst "ein Werk, einen Geist [versteht], wenn man den Gang und Gliederbau nachkonstruieren kann". Nachdem er auf die innere Brüchigkeit der Romanhandlung hingewiesen und von der Titelgestalt das Porträt eines immoralistischen groben Egoisten entworfen hat, was ihn dazu führt, Jacobis ethische Lehre in Frage zu stellen, spricht er dem Werk jegliche echt philosophische Dimension ab, da es ihm an einer Kontinuität der philosophischen Gedankenführung fehle. Schlegel erkennt schließlich die eigentliche Grundeinheit des Romans in der Persönlichkeit des Schriftstellers selbst, den er als einen mystischen Sophisten definiert. Sylvie LE MOËL : La traduction française de Woldemar, "roman philosophique et sentimental" - une médiation avortée ?? This study proposes to reassess the only translation in French of the novel Woldemar, published soon after it appeared in Germany but which quickly sank into oblivion. As the first attempt of Franco-German mediation by the publicist Charles Vandenbourg, who, at the time, had emigrated to Germany, it represents an enlightening example of the philological and philosophical stakes specific to the Franco-German intellectual transfer around the 1800s. The current article analyses the initial conditions and the publishing modes of the transfer, the translation strategy of Charles Vandenbourg as well as the revealing role played by the text in resetting the intellectual fields under the Directoire. Although it was a failure, this translation lead up to the penetration of Jacobi's philosophy in France, in a context of the philosophical debates opposing the Idealists and the Ideologists, later echoed by Madame de Staël. Vorliegender Beitrag untersucht die einzige französische Übersetzung von Jacobis Roman Woldemar, die zwar kurz nach der deutschen Originalfassung erschien, dafür aber schnell in Vergessenheit geriet. Als erster Versuch deutsch-französischer Vermittlung durch den nach Deutschland emigrierten französischen Publizisten Charles Vanderbourg stellt sie ein einleuchtendes Beispiel für den philologischen und philosophischen deutsch-französischen Transfer um 1800 dar. Die Studie befasst sich mit den Ausgangsbedingungen und den verlegerischen Modi des Transfers sowie mit Vanderbourgs Übersetzungsstrategien, wobei der französische Text die Neugestaltung des französischen intellektuellen Feldes zur Zeit des Direktoriums erkennen lässt. Dieser scheinbar gescheiterte Transfer nimmt also doch die Einführung von Jacobis Philosophie in Frankreich vorweg, und zwar im Kontext von Debatten zwischen Idealisten und Ideologen, an die Madame de Staël kurz darauf anknüpft. Norbert WASZEK : La référence à Adam Ferguson dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi At the centre of this article is an analysis of the presence of Adam Ferguson, a leading member of the Scottish Enlightenment, in Jacobi's philosophical "novel" Woldemar. Although often neglected by Jacobi scholarship, Ferguson is mentioned and quoted approvingly on several occasions in Woldemar, and his implicit impact might reach even further. Initially, the ground for such an analysis is prepared by recalling the empirical evidence for Jacobi's reading of Ferguson as is to be found in the catalogue of his personal library and in his voluminous correspondence. Then, standing back from details of the reception, the wider question is opened, whether an appropriate appreciation of Jacobi's indebtedness to Ferguson might contribute to a correction of certain older images and clichés of Jacobi's thought. Der Beitrag geht einem noch zu wenig beachteten Bezugspunkt von Jacobis Woldemar nach, dem schottischen Philosophen Adam Ferguson, welcher in Jacobis Buch mehrfach ausdrücklich und zustimmend erwähnt und zitiert wird und dessen Einfluss implizit vermutlich noch weiter reicht. Vor dieser zentralen Analyse werden einleitend noch weitere Belege für Jacobis Beschäftigung mit Ferguson aus seinem Briefwechsel und seinen Bibliotheksbeständen vorgestellt und eine kurze Charakterisierung von Fergusons Werk geboten. Ein Ausblick nimmt ein wenig Abstand von den Einzelheiten der Rezeption und eröffnet die weiterführende Frage, ob eine angemessene Würdigung seiner Lektüre von Ferguson dazu beitragen kann, noch immer verbreitete Klischees über Jacobis Denken zu korrigieren. Niall Bond : Ferdinand Tönnies und seine Wechselwirkungen mit der französischsprachigen Welt Research on the institutional establishment of sociology in Europe has for the most part ignored exchanges between the earliest leading French and German sociologists. Yet our research in Ferdinand Tönnies' estate in Kiel has shown us that there were fruitful exchanges and mutual effects between Tönnies and Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde and other French-speaking sociologists and philosophers. At the same time, constructions and representations of national traits were obstacles to the fluid transfer of scientific interests and knowledge even across the borders of Europe. This becomes particularly clear when we read Tönnies' and Durkheim's writings during the Great War. Nevertheless, the transposing of Tönnies, who had resisted National Socialism, to other cultural contexts such as the French-speaking world made it possible to deal with his thought in a more neutral and objective fashion than was possible in post-war Germany, which had been traumatised by the recuperation of the term "Volksgemeinschaft" by the Nazis. Dans une grande mesure, la recherche sur la mise en place institutionnelle de la sociologie en Europe a fait jusqu'alors abstraction des échanges entre les premiers sociologues français et allemands. En puisant dans les archives de Ferdinand Tönnies à Kiel, nous constatons toutefois des échanges fructueux et des actions réciproques entre Tönnies et Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde et d'autres sociologues et philosophes de langue française. En même temps, les constructions et les représentations de traits nationaux représentaient autant d'obstacles à un passage fluide d'interrogations scientifiques et de savoirs même à travers les frontières de l'Europe. Cela devient surtout clair à la lumière des écrits de Tönnies et de Durkheim sous l'influence de la Grande Guerre. Cependant la transposition de Tönnies, résistant au nazisme, à d'autres aires culturelles comme l'aire francophone a permis un traitement davantage neutre et objectif que celui qui a été possible dans une culture allemande de l'après-guerre traumatisée par l'exploitation du terme de "Volksgemeinschaft" par les nazis. Sonja VANDERLINDEN : Journal fictif, vie romancée, roman, mémoires, confession. Le cas de Tine of de dalen waar het leven woont (1987) de Nelleke Noordervliet The central theme of this contribution is the interaction between fiction and reality in Noordervliet's novel about Multatuli's wife. Speaking is Everdine van Wijnbergen during the last months of her life ?; in a fictional diary she looks back on episodes out of her whole life, with or without Douwes Dekker at her side. This fictional (auto)biography of a historical person is also a confession, an introspection, a self-examination. In this novel three "Tines" appear side by side : the real Everdine, Multatuli's and Max Havelaar's idealized Tine, and Noordervliet's Tine. Nelleke Noordervliet gives a voice to this writer's wife ?; she brings her out of the shadows and offers a nuanced and complex image of her personality. De rode draad in deze bijdrage is het spel met fictie en realiteit in Noordervliets roman over de vrouw van Multatuli. De auteur laat Everdine van Wijnbergen aan het woord tijdens haar laatste levensmaanden ?; in een fictief dagboek kijkt zij terug op episodes uit haar gehele leven, met of zonder Douwes Dekker aan haar zij. Deze fictieve (auto)biografie van een historisch personage is tegelijkertijd ook een biecht, een introspectie, een gewetensonderzoek. In deze roman komen drie "Tines" naast elkaar te staan : de werkelijke Everdine, de geïdealiseerde Tine van Multatuli en van Max Havelaar, en de Tine van Noordervliet. Nelleke Noordervliet geeft een stem aan deze schrijversvrouw, haalt haar uit de schaduw en biedt een genuanceerd en complex beeld van haar persoonlijkheid.

09/2015