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Oderus Urungus

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Onfray

La nef des fous. Des nouvelles du Bas-Empire

Sous la forme d'une éphéméride, et ce sur presque tous les jours de cette année 2020, je consigne chaque délire dont notre temps est capable. Dans ce journal se croisent une petite fille de huit ans qui veut changer de sexe depuis l'âge de quatre ans ; des égorgeurs présentés comme de pauvres victimes d'elles-mêmes ; une jeune fille qui ne va plus à l'école et prophétise la catastrophe climatologique dont le clergé de son pays nous dit qu'elle est le Christ ; des femmes qui vendent des enfants pendant que d'autres les achètent ; l'Eglise catholique qui court après les modes du politiquement correct ; le journal Libération qui se dit progressiste en célébrant la coprophagie et la zoophilie ; des végans qui militent contre les chiens d'aveugles ; une anthropologue qui trouve qu'il y a trop de dinosaures mâles et pas assez de femelles dans les musées ; des pédophiles qui achètent des viols d'enfants en direct sur le Net ; un Tour de France qui commence au Danemark et un Paris-Dakar ayant lieu en Amérique du Sud ; un parfum élaboré par une femme à partir des odeurs de son sexe ; un chef de l'Etat qui, entre autres sorties, se félicite que ses ministres soient des amateurs ; Le Monde qui estime courageuse une mise en scène théâtrale qui présente Lucien de Rubempré en femme ; le pape et Tariq Ramadan pour qui le coronavirus est une punition divine - et autres joyeusetés du même genre...

02/2021

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Marketing

Création olfactive et identité de marque

L'odorat est un sens continuellement en éveil. Tout le monde a déjà été confronté à une expérience olfactive : l'odeur d'un parfum qui sollicite l'imaginaire ou qui replonge une personne dans son enfance à l'image " de la madeleine de Proust" . Relativement récente, la recherche sur l'olfaction est devenue un champ d'investigation immense. L'objectif de cet ouvrage est de comprendre les enjeux de l'utilisation de l'odeur et du parfum notamment dans le secteur des cosmétiques. Les auteurs de cet ouvrage ont choisi d'étudier l'olfaction sous trois angles différents mais interconnectés. La première partie met en relief la manière dont les disciplines ont abordé les rapports que notre société entretient avec les odeurs et les parfums. Cette étude permet de mieux comprendre comment les entreprises se sont saisies de l'odeur. La deuxième partie de cet ouvrage est consacrée au rôle du parfum dans l'écosystème des marques. Plus précisément, il s'agit de comprendre l'émergence du marketing olfactif et de montrer son importance croissante dans les actuelles stratégies d'entreprises. Tous ces efforts déployés par les marques en matière de création olfactive intéressent donc les sciences juridiques. C'est pourquoi une troisième et dernière partie s'intéresse à la protection des fragrances. Créateurs de parfums, juristes, marketeurs, et plus généralement toutes les marques cosmétiques, trouveront dans ce livre une ressource inestimable d'informations. Les étudiants de la filière parfumerie-cosmétique apprendront également le rôle et les enjeux du parfum dans l'écosystème des marques, indispensables à leur formation.

10/2022

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Littérature française

Ces années de bonheur et de violence

Ils sont trois. Trois jeunes amis à la fin des années 1950, en Bretagne. Un seul est véritablement d'origine bretonne. C'est Erwan. Les deux autres, Nour et Karim, soeur et frère, sont nés en Algérie, en Kabylie précisément. Ils ont trouvé refuge chez un oncle dans le Finistère Sud, après avoir vécu quelques mois dans le sinistre bidonville de Nanterre avec leur mère. Leur père est resté au pays. Nous retrouvons les trois amis alternativement au cours de leur enfance et quelques années plus tard, étudiants au moment où après une manifestation, ils sont mêlés à la tragédie du métro Charonne. Karim ne peut rester indifférent au sort des Algériens. Il décide de rejoindre le réseau des "Porteurs de valises" , ces hommes, ces femmes qui ont choisi de soutenir le FLN en contribuant à faire parvenir des documents, de l'argent, peut-être des armes aux clandestins qui luttent pour l'autonomie de leur terre. Erwan s'oppose lui, à toute forme de violence. Ces événements vont-ils avoir raison de cette amitié scellée depuis leur plus jeune âge ? Erwan parviendra-t-il à révéler à Nour la vraie nature de ses sentiments pour elle ? Reviennent ponctuellement les temps forts à l'époque de l'école primaire, avec les balades dans l'air bleuté sur les sentiers côtiers bretons, les baignades dans l'insouciance, le bonheur de vivre dans les voluptueuses odeurs de l'été, bonheur parfois menacé ponctuellement par des signes de racisme, de rejet.

10/2022

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Littérature française

L'autre part

" Il me faut tout savoir, les odeurs, les bruits, et surtout la lumière de Tanger, qui se fraye à l'aube un chemin entre les interstices étroits des persiennes, peu importe la place du soleil. " Par ces mots débutent les premiers jours de Manelle au Maroc, au début des années 1950. Par ces mots, toujours, Lina découvre les vingt ans de cette grand-mère qui vient de les quitter, emportant l'ailleurs qu'elle gardait secret. Elle décide de prendre un aller sans retour pour retracer sa trajectoire dans ce pays encore étranger. Derrière le noir et blanc des cartes postales de l'époque, celles dont Manelle disait qu'elles permettaient de tout inventer, la ville d'hier ouvre ses portes au son des voix de Radio Le Caire, des contes de rues et des cafés au-dessus de la mer. Sous statut international, elle abrite l'esprit de la Beat Generation qu'on lui connaît encore aujourd'hui, mais aussi le théâtre d'une résistance de l'ombre contre le protectorat et la naissance des premières associations de femmes luttant pour leurs revendications. Dès ses premiers pas à Tanger, Lina se plonge à son tour dans la fougue et la liberté de celle qui l'a précédée, touchant du doigt sa propre histoire et les mémoires indicibles qui façonnent notre héritage. Et répond ainsi aux questions qui guident chacune de nos pertes : Qui devient-on quand on nous quitte ? Quelle place, au monde, nous donnent ceux qui partent ?

08/2023

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Midi-Pyrénées

Midi toulousain. Pyrénées, Gascogne, Edition 2024-2025, avec 1 Plan détachable

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! Des plaines paisibles aux pics enneigés des Pyrénées, en passant par les coteaux gorgés de soleil, le Midi toulousain est une terre de contrastes. On y cultive le savoir-vivre, on y célèbre la bonne chère. Bienvenue en pays de Cocagne ! Dans Le Routard Midi Toulousain, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - Une première partie en couleurs pour découvrir la région à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; - des activités (à Toulouse, flâner le long de la rive droite de la Garonne, au coucher du soleil, ou y pique-niquer aux beaux jours, assister, dans une ambiance collé-serré, à un match de rugby du Stade toulousain ...), des visites (admirer les chapiteaux du cloître de Moissac, chef-d'oeuvre de l'art roman, s'enivrer des rondes odeurs d'armagnac en visitant la cave d'un producteur près de Condom ...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - plus de 20 cartes et 1 plan détachable avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir le Midi Toulousain hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

04/2024

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Littérature française

L'esprit de famille

Elles sont quatre soeurs, entre vingt-et-un et onze ans. Il y a Claire, la "princesse", qui aime se la couler douce et la couler dure aux autres ; Bernadette, la "cavalière", habitée par la passion du cheval ; Pauline, romantique, qui rêve de devenir écrivain ; Cécile, la "poison", collectionneuse de champignons mortels et qui mérite bien son surnom. Leur père est médecin, leur mère "à la maison" où elle exerce, aux dires de ses filles, le dur métier d'"écouteuse". Tout ce petit monde vit aux environs de Paris dans une maison entourée d'un jardin : "La Marette". Etre à notre époque parents de quatre filles dont trois en âge d'aimer n'est pas une petite affaire, demandez au Docteur Moreau ! Et il s'agit de garder l'esprit de famille. Mais l'esprit de famille, qu'est-ce que c'est ? Une chaleur bien sûr, une complicité, du dialogue à revendre ; cependant, en aucun cas cela ne doit être prétexte à s'enfermer entre les murs d'un clan : l'histoire des Moreau, épris de nature, avides de communication vraie, où explose le rire, où coulent parfois les larmes, est l'histoire de tous. Au gré des coups de coeur, révoltes, joies de nos héroïnes, nous allons passer Noël en Bourgogne, découvrir la Californie, respirer sur L'lle de Bréhat l'air du grand large. Mais dans cette passionnante et tendre histoire qu'aimeront adultes et adolescents, le principal personnage reste peut-être "la Maison" aux larges portes ouvertes, aux odeurs de feu de bois, de tartines grillées, où tous sont invités à venir se sentir bien.

09/1982

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Récits de voyage

Portage

" Pendant le voyage en bateau de la mer Blanche au lac Ladoga, j'ai pris des notes, j'ai écrit mes pensées et mes rêves, le parcours, les rencontres avec les gens, la nourriture, les odeurs et les noms des plantes, les couleurs des nuages et les directions du vent ainsi que des bribes d'histoire lues pendant l'hiver. En un mot, j'ai jeté sur le papier le moment qui passait" Le monastère de Kiji et son église de bois aux vingt-deux coupoles argentées ; les innombrables lacs du Nord sous le soleil laiteux des nuits blanches ; un village revenu à la vie après avoir été l'une des " zones " du Goulag ; une liqueur de canneberge et un gâteau de poisson partagés dans une fête villageoise... Voici quelques-unes des images évoquées au fil des notes de voyage de Mariusz Wilk dans le Nord russe. L'écrivain-voyageur sillonne les îles Solovki, ce " microcosme de l'ex-Empire soviétique ", et trace son chemin à travers la Carélie. Il remonte en voilier le canal de la mer Blanche (Belomorkanal), construit sur l'ordre de Staline pour relier la mer Blanche à la mer Baltique, au prix de la vie de dizaines de milliers de forçats. Iconoclaste, provocateur, exilé volontaire en Russie et avide de décrire ce qu'il voit dans sa langue âpre et rude, Mariusz Wilk envisage le voyage comme un sentier qu'il faut inventer, au gré des rencontres et des détours inspirés par la beauté de la nature sauvage. Nul ne sait comme lui nous insuffler sa passion des grands espaces.

05/2010

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Littérature française

L'Asturienne

Sans renoncer à la fluidité qui la caractérise, Caroline Lamarche déroule la saga d'une famille née à Liège au début de la révolution industrielle et devenue pionnière de la métallurgie du zinc dans les Asturies. Arpentant une époque qui annonce le grand capitalisme et son cortège d'inégalités, elle raconte les travaux et les jours de ses aïeux, à la fine pointe d'une Europe qui nourrit encore des rêves d'expansion. Les fortes personnalités qu'elle aborde, les voix féminines qu'elle relaie, l'hommage rendu à un père qui lui a ouvert le chemin des archives, font d'elle l'héritière éclairée d'une légende familiale ardente et cosmopolite. Les témoins vivants qu'elle sollicite bousculent le tableau et en questionnent les pans cachés dont elle rend compte avec lucidité, consciente d'être égarée entre deux mondes. "Ces odeurs, celle du labeur industriel comme celle de l'opulence, appartiennent à une enfance disparue. Elles disent le berceau intranquille, la limousine détestée et les fenêtres ouvertes sur un air qui ne conserve que la mémoire de ma difficulté à trouver mon souffle, ma place". Romancière et nouvelliste, Caroline Lamarche est lauréate du prix Rossel pour Le jour du chien (1996) et du prix Europe de l'ADELF pour Dans la maison un grand cerf (2017) avant d'être couronnée en Belgique par le Prix Quinquennal de Littérature. A la mort de son père, forte d'un rare trésor d'archives, elle entreprend le projet mémoriel qui l'occupera plusieurs années. Entretemps son dernier livre, Nous sommes à la lisière (Gallimard, 2019) obtient le Goncourt de la Nouvelle.

09/2021

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Pensée positive

Aujourd'hui, je vais bien et ..Je me souris... Je médite pour la planète

Le monde actuel nous entraine dans une course folle à travers le temps. Nous courrons sur le chemin de notre vie sans porter attention au paysage qui nous entoure. Souvent nous passons à côté de beaux présents qui nous sont offerts : des occasions manquées. Stop ! Il est temps de s'accorder une pause. Sortir d'un monde bruyant, déséquilibrant. Ce recueil de pensées lumineuses est une magnifique parenthèse méditative : une bulle d'oxygène, un nouveau souffle, dans le quotidien frénétique de chacun. L'écriture douce et bienveillante de ce livre crée en chacun un lâcher-prise intime de soi. Sans regard extérieur, sans jugement ! Juste ETRE, être avec soi-même avec bienveillance, être avec la nature et ses tableaux de couleur, ses odeurs en toute simplicité, être avec le merveilleux, le beau, le pur, l'essence de la vie, dans le calme, la plénitude. Brigitte Rousselot-Asling est née en 1962 dans une famille de maraîchers, ce qui lui a permis d'être au contact de la nature dès son enfance. A quarante ans, elle se forme à la numérologie, l'astrologie, la géobiologie et renforce l'apprentissage de soins énergétiques. Depuis 2009, elle exerce comme magnétiseuse. L'écriture est arrivée dans sa vie par le biais des histoires qu'elle racontait à ses enfants. Aujourd'hui JE vais bien et ... Je me souris ... Je médite pour la planète est son deuxième livre. Elle souhaite y partager des instants précieux où les mots remplissent d'amour, de bien-être, de bienveillance. Un soin par les mots, un voyage initiatique dans les sphères lumineuses de la pensée créatrice.

07/2023

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Récits de voyage

Fatras Port-au-Prince

"Vous n'avez vraiment rien de bien à dire d'Haïti ? Parlez-nous un peu de votre enfance, de lorsque vous étiez patriote et heureux". Cette réflexion d'un étudiant puis, plus tard, une carte blanche d'un quotidien haïtien, vont entraîner Jean Marie Théodat à écrire cette série de textes qui laissent une vraie place à l'amitié et au courage, si présents à Port-au-Prince. Il y est question de vie, d'odeurs, de colères, d'hommes, de femmes, de chants, de cuisine, de paysages, de la musique d'une langue, d'enfants, de souvenirs, de couleurs, de la terre, et de tous les fatras de ce monde, desquels naissent le pire et le meilleur. Avec Fatras Port-au-Prince, Jean Marie Théodat fait dialoguer textes et dessins. Ce double regard propose de découvrir Haïti par un autre prisme que celui de la seule actualité, celui d'un homme né sur cette terre et qui la porte dans son âme. Lucide, rempli d'émotions et d'humanité. Rires et larmes s'entremêlent, l'amour est là, il n'y a aucun doute. L'espoir aussi. "Dès que je pénètre dans cette pièce, je ne ressens plus le besoin de faire de jolies choses, de jolis paysages. Je peins le monde tel qu'il m'apparaît. Or de tous les côtés, je ne vois que fatras. Fatras joudlan, fatras la ville, fatras l'amour, parole Legba, fatras salons, fatras jardins, fatras ceci, fatras cela. Alors je peins les fatras qui s'offrent à mon quotidien comme un lot de consolation. Fatras de nuit de préférence, mais fatras de toutes les couleurs".

10/2021

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Beaux arts

Belle Méditerranée. La métropole sensible, Edition bilingue français-anglais

Chacun a en tête une image particulière de la ville méditerranéenne. C'est, avant tout, une série de sensations : le bleu intense du ciel, le scintillement de la mer, le balancement d'un pin, les linges qui sèchent aux fenêtres, mais aussi la tonalité particulière du vent, le claquement des boules de pétanque, les deux-roues trop bruyants, les conversations qui meurent tard dans la nuit, les odeurs qui envahissent la rue... Toutes ces impressions trouvent difficilement leur place dans un manuel d'urbanisme. Elles sont pourtant ce qui fait la singularité et la beauté de la ville méditerranéenne. Bien au-delà des découpages territoriaux et administratifs, les villes de l'arc méditerranéen partagent, peu ou prou, une culture et des expériences communes. De Gênes à Barcelone en passant par Nice, Marseille et Montpellier, ces 10 millions d'habitants vivent dans un même paysage, face à la mer et le plus souvent adossé aux reliefs marqués de l'arrière-pays. Ils sont baignés par le même climat qui crée des similarités dans les rythmes et les occupations journalières. Sensual City Studio propose d'examiner cet ensemble urbain à travers les usages, les sensations, les atmosphères et souligne la nécessité de réintroduire ces critères dits subjectifs dans l'élaboration de la stratégie urbaine, économique et sociale de ce territoire. Il est urgent de donner une réalité à l'arc méditerranéen, cette métropole vivante et innovante à la pointe d'une économie urbaine durable, idéalement située entre Europe et Afrique. Enrichi d'une contribution du géographe Michel Lussault, le livre Belle Méditerranée, la métropole sensible dessine les outils pour une façon radicalement nouvelle d'aménager la ville au XXIe siècle.

01/2015

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Histoire internationale

Confessions d'un "sale nègre". Plaidoyer pour la différence

L'Afrique et ses satellites diasporiques sont pleins de Nègres. Le monde et ses laissés-pour-compte sont pleins de nègres. Nègre majuscule, nègres minuscules, géniteurs de sales nègres. Alors, Obama, négritude, dreadlocks, tam-tam et masques ne dissimuleront pas nos masques blancs... Il est vrai que l'école de nos ancêtres les Gaulois avec son manuel scolaire officiel est passée par là. La malédiction de Cham, l'esclavage, la colonisation et la néocolonisation sont passés par là. Mais les sales nègres ont décidé de s'infliger eux-mêmes ce qui s'est révélé désastreux en Occident : le mirage matérialiste. Ils ont abandonné leurs voies pour embouteiller celles des autres. El Hadji Samba Khary Cissé confesse sa sale négritude avec une subversion qu'il veut pédagogique et éducatrice. Pour lui, le nègre ne sait plus définir et assumer son identité à force de vouloir s'occidentaliser. Il est aliéné, mystifié, prisonnier de ses frontières, dont celle épidermique, polarisé dans ses rapports avec le Blanc, et incapable de mener une existence en dehors de lui. Aussi l'auteur l'invite-t-il à utiliser et à dépasser celles-ci dans un élan humaniste riche en couleurs, en saveurs et en odeurs. Au Blanc, cet autre aliéné mystificateur, il suggère la même thérapie. Senghor, le poète de la négritude, occidentalisé, éclaireur d'un universel devenu uniformisant, est donc passé à côté de la voie des nègres. El Hadji Samba Khary Cissé rêve et dessine un universel arc-en-ciel, un monde patchwork, hétérogène, qui rassemblerait et unirait par addition de ses vraies différences. La fin de la condition nègre et de la sale négritude.

01/2012

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Littérature étrangère

La huitième vibration

A la fois roman policier, d'aventures et roman d'amour, voici un grand roman tout court. Dès la première page, nous entrons dans l'atmosphère d'une Afrique faite de chaleur, d'humidité, de sueur, d'insectes, d'odeurs, de bruits mettant en jeu les sens du lecteur. Nous ressentons le malaise du climat, le malaise des regards de la population dont on ignore les pensées. Nous entendons les sons d'une terre inconnue, nous sommes dans un roman où chaque personnage est le personnage principal parce qu'il raconte son histoire au lecteur. Janvier 1896. Un corps expéditionnaire débarque dans la colonie italienne d'Erythrée. Il est composé de recrues de toute la péninsule, avec leurs histoires, leurs accents, leurs espoirs et leurs mille dialectes : l'anarchiste décidé à porter la sédition, le rêveur d'Afrique, le major drogué et psychotique, le héros pressé d'affronter le désert, les caporaux cyniques, un berger des Abruzzes au parler si obscur que personne ne le comprend et le brigadier des carabiniers qui s'est engagé pour débusquer un assassin d'enfants. Sur place, ils vont trouver une population indigène aux langues et aux coutumes bariolées, des colons entre abrutissement alcoolisé et idéologie du progrès, une Africaine mi-sorcière mi-putain, et une Italienne à la beauté délicate et non moins malfaisante. Tandis qu'une petite fille danse interminablement dans la poussière, toutes les trames, les amours pures ou perverses, les projets grandioses et les appétits grossiers convergent vers la terrible bataille d'Adoua, la première grande défaite d'une armée blanche devant des troupes africaines.

08/2010

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Sciences historiques

Années 1950. Grandir en Alsace

Les souvenirs livrés par Christian, son enfance alsacienne juste après guerre dans une région à maintes reprises ballottée par l'Histoire, font surgir des portraits d'habitants disparus : celui du garde champêtre, «?crieur public?» qui annonçait son passage en agitant une cloche à bout de bras, celui de l'instituteur, qui exerçait parallèlement la fonction de secrétaire de mairie, ou encore celui du médecin de campagne. Il émerge des replis de la mémoire des travaux agricoles aujourd'hui évanouis comme la traite manuelle des vaches, la cueillette des feuilles de tabac par les enfants ou le ramassage des doryphores. Et puis il y a l'évocation de l'école primaire, avec sa classe unique où le nombre d'élèves variait, selon les années, entre 26 et 36?; l'évocation de la religion et de son chapelet d'offices mais aussi les moments festifs non religieux : la fête du village, avec son bal sur un plancher en bois que l'on savonnait avant les valses, ou la foire annuelle aux bestiaux à la sous-préfecture. On perçoit bien la soumission du paysan aux rythmes des saisons, sa résignation face aux conditions météorologiques.Ce récit est une invitation au voyage dans l'univers de l'enfance, pérégrinations où la résurgence de visages, de sons, de couleurs, d'odeurs, de noms met de la joie au cœur.Marie Elisabeth Clauser, jeune retraitée de l'Education nationale, s'est convertie à la biographie familiale. Elle raconte ici les années 1950, ce récit étant le fruit de nombreux entretiens avec son vieil ami paysan du Sundgau et son épouse.

09/2010

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Romans historiques

Le bois des louves Tome 2 : La malédiction de Clothilde

Domaine de Hurlevent, ce 16 mai 1521 Quelle étrange journée que celle-ci. Le printemps est arrivé, radieux, ensoleillé et les oiseaux s'en donnent à coeur joie en entonnant des trilles majestueuses, les fleurs ouvrent leurs corolles, le ciel est limpide, tout est bourdonnant et bourgeonnant. Ce qui est étrange, c'est que jamais je n'ai vu un ciel si pur, clair et dégagé sur cette contrée et les odeurs envahissent avec allégresse mes narines. Enfin, ça y est, je pars. C'est une journée qui me donne du baume au coeur. Journée de baume sur six années de ma vie. C'est comme si une fleur s'était fanée et d'un coup, revivait. Philippe de Rastignac m'a chassée avec Aliénor. Bien qu'il me fut donné la possibilité d'avoir deux autres enfants, sans amour ni tendresse, aucun n'a survécus peu de temps après leur naissance. Et je ne crois plus au hasard. Cette terre ne doit pas avoir d'héritier et cela, tout simplement pour une raison qui m'échappe encore. Philippe de Rastignac a tellement de choses à se faire pardonner ; envers ses manants, envers ses gens, envers moi et rien, jamais ne reste impuni. Aliénor a maintenant cinq ans. Pour elle il est grand temps de pouvoir sourire à la vie, de goûter au véritable bonheur et auprès de ma famille, elle se fera vite de nouveaux liens. Oui, étrange journée en vérité que celle-ci. Je me sens libre. Libre de vivre enfin ce qu'il fallait taire. Libre de rire ou de pleurer et, surtout, libre de pouvoir aimer à nouveau.

02/2018

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire Tome 3, 1887-1896

Le 16 juillet 1896, à Champrosay, chez ses amis Daudet, Edmond de Goncourt, âgé de soixante-quatorze ans, succombe à une congestion pulmonaire. Douze jours plus tard, il avait évoqué dans son Journal son dernier dîner avec Robert de Montesquiou, le chef des odeurs suaves, l'ami de Mallarmé, de Verlaine, de Gallé, de Proust. Selon les termes de son testament, les cahiers manuscrits de ses Mémoires de la vie littéraire devaient être scellés pour vingt ans, puis déposés à la Bibliothèque nationale pour être "consultés et livrés à l'impression". Pourquoi cette prudence ? Edmond n'avait-il pas lui-même tiré de son Journal neuf volumes d'extraits, publiés de 1887 à 1896 ? Des extraits soigneusement triés, car "dans un Journal comme celui que je publie, la vérité absolue sur les hommes et les femmes rencontrés le long de mon existence, se compose d'une vérité agréable - dont on veut bien ; mais presque toujours tempérée par une vérité désagréable - dont on ne veut absolument pas". C'est la crainte de cette vérité désagréable qui poussa l'Académie des Goncourt - malgré de nombreuses protestations - à demander à différents ministres l'interdiction de communiquer le manuscrit du Journal jusqu'à une date récente, et ce n'est qu'en 1956 que fut publié le texte intégral, à l'exception de "quelques précisions, suppressions imposées par les nécessités légales", que nous avons pu rétablir dans la présente édition. Plus d'un siècle après la mort d'Edmond, certains portraits que nous livrent les Goncourt des hommes politiques de leur temps, certains jugements portés sur les moeurs de leur siècle gardent leur pouvoir de provocation, voire de scandale.

02/2014

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Littérature française

L'innocent

"Je suis sorti de la maison au petit matin, j'ai marché à grands pas sous les platanes du cours Mirabeau, sans pouvoir m'empêcher de sourire. Une chose m'apparaissait sûre et certaine : je n'étais plus le même. Je venais de passer la nuit dans le lit d'une femme, à l'embrasser, la serrer, la baiser, car si cette nuit n'avait pas été celle de l'accomplissement de l'acte sexuel, elle n'en avait pas moins été une nuit d'amour, entière, complète, jusqu'au petit matin frisquet, le reste n'était qu'une question de vocabulaire : est-ce que nous avions fait l'amour ? C'est ce qu'il me semblait puisque j'étais amoureux." Christophe entre dans les années soixante-dix et dans l'adolescence bercé par les idées révolutionnaires de ses parents divorcés, entre qui il va et vient, et la découverte angoissante d'une sexualité dévorante, obsessionnelle. De Paris à Saint-Tropez en passant par la Tunisie, l'adulte qu'il est devenu égraine les souvenirs d'une jeunesse douce-amère à travers le prisme de ses aventures sexuelles. De brefs chapitres qui sont autant de souvenirs, paysages, odeurs, mêlent la voix de l'enfant précoce et de l'auteur qui, quarante ans plus tard, observe avec tendresse et cruauté ce Christophe d'une autre époque. L'école, la famille, la révolution, les vacances, la mer. Autant d'éléments de décor aux scènes que se remémore. Donner avec ce court récit, très intime, qui montre le film irréalisable de sa vie, entre 13 et 15 ans, quand l'amour s'apprenait dans les tourments du sexe.

08/2016

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Aromathérapie - Huiles essenti

Aroma. Les Synergies Aromatiques

Chaque plante a un langage. Pour le percevoir il ne s'agit pas de s'arrêter au physique de la plante présente devant nous mais de voir dans ses formes, ses couleurs, ses saveurs, ses odeurs et les relations qu'elle entretient avec son milieu de vie. Si tant est que nous cherchions à capter son essence avec bienveillance elle nous offre ses substances les plus précieuses. Les Huiles Essentielles, à travers l'Aromathérapie, sont de plus en plus connues et reconnues pour leurs propriétés physiques ou psycho-émotionnelles mais également énergétiques. Les Hydrolats ont complété à merveille l'univers de la phytothérapie - le soin par les plantes - en apportant ce que l'on peut qualifier d'âme de la plante. Elles nous accompagnent maintenant au quotidien, et même s'il nous reste encore de nombreuses découvertes à faire dans ce domaine encore jeune, on aperçoit les prémices d'un univers des possibles aromatiques. Les produits Informés issus de la Thérapie Informationnelle ont pour principe de véhiculer une information spécifique (du règne végétal, animal ou minéral) via un support aqueux. En amenant cette Information au coeur de la cellule, par un principe de résonance, nous avons la possibilité de désactiver tous types d'empreintes enregistrées (physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles). Les Synergies Aromatiques de la Gamme Aroma sont à la croisée de la Phytothérapie et de la Thérapie Informationnelle. In Vita franchit alors une nouvelle étape en créant des symphonies vibratoires. Chaque élément potentialise l'autre permettant au final une harmonie et une efficacité en profondeur, au coeur des cellules, au coeur du vivant.

04/2022

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Religion

Prières de délivrance et de guérison

Le médecin est le seul compétent à traiter les maladies organiques. Ses longues années d'étude méritent respect. Pourtant devant les maladies spirituelles et diaboliques, le traitement médical n'est purement que tâtonnement ou "bricolage". Ainsi peut s'expliquer la persistance de la maladie. Comme Tertullien, il faut dénoncer cette ingérence de la médecine dans un domaine qui par nature lui échappe. Il ne faut pas médicaliser toutes les maladies ! Les pratiques de sorcellerie, du vaudou, de la magie existent au point que les victimes peuvent souffrir des maux inexplicables. Des telles pratiques peuvent causer ou aggraver une maladie organique en tant que phénomène surajouté. La personne envoûtée peut avoir des visions d'animaux effrayants et entendre des voix lui demandant de se suicider ou de tuer une personne. Elle peut sentir des odeurs d'excréments ou des goûts pénibles dans la bouche, et se sentir très fatiguée. Elle peut ressentir dans son corps une présence mystérieuse. Il s'agit des fourmillements, des sensations de brûlures, des impressions d'insectes grouillant dans son corps. La personne peut souffrir des maladies chroniques sans aucune amélioration. Elle peut être témoin des morts prématurées et successives par suicide, noyade, accidents, des membres de sa famille. C'est pour tous ses cas que le Père Menas, prêtre exorciste, propose dans ce livre deux programmes de prière de sept semaines. Il invite son lecteur à y associer la pratique de l'ascèse (jeûne et partage), des sacrements (baptême, Pénitence, Eucharistie, onction des malades), le pardon des offenses, les actes de charité, le recours à un prêtre et à s'abreuver aux sources authentiques de la prière chrétienne.

02/2020

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Lecture 6-9 ans

Il était... Une deuxième fois. Une aventure de Maman Lapine

A pas de deux, on va toujours plus "Loup" - "Un" ! Entêté et hypnotisé par ses désirs de gaufres au chocolat, Petit Lapin Bleu s'est volatilisé par-delà les deux collines. Equipée de sa fibre maternelle, de deux pèlerines, deux dés (l'un à coudre, l'autre à jouer), d'un bâton, deux marrons, d'une chandelle, d'un canard en plastique, d'un rouleau de papier cadeau, de deux spatules enfin, et saisissant son courage à deux grandes oreilles, Deuxième Maman se lance éperdument sur ses traces poilues. Ingéniosité, Générosité, Solidarité, Persévérance, Ardeur, Tendresse, Partage, Considération, Complicité et Espérance, Maman Lapine nous enseigne au cours de sa quête tous les ingrédients nécessaires à la croissance des Jeunes Pousses face au monde et à l'adversité. Epique et désopilant, basé sur un chiffre... magique, le récit captivant et poétique jongle avec les sons, les rythmes, les expressions, éveillant à tour de rôle les sens, l'imaginaire mais également l'humour du jeune enfant. Depuis tout p'tit, Papa raffole des odeurs de l'encre et du papier. Tapies au fond de ses carnets de poche à spirale, les idées chimériques attendent impatiemment qu'on vienne les réveiller. Julianna, deux fois quatre ans au moment de ce livre, est la reine incontestée du "turbo - conte" , sorte de stand-up familial pratiqué régulièrement et consistant à inventer et raconter, en toute spontanéité, une histoire courte, merveilleuse et cohérente de princes et de princesses. Ensemble, au travers de leurs joutes, père et fille ont imaginé les bases de cette histoire et brodé les destins de Maman Lapine Bleue et de son Lapinou.

11/2019

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Littérature française

Campagne. Suivi de Se souvenir de ma mère

" Quelle joie de trouver enfin un livre pur. " Paul Claudel " Elle repensa à sa grand-mère, à leur retour de la grand-messe, sur la route blanche, aux troupeaux de moutons dans la plaine brûlée ; aux odeurs de menthe chaude le long des talus, à la soie grise des pins ; à la croisée des routes ; aux sons de cloche et d'orgue qu'elle entendait encore couvrir toute la campagne. " " Son âme toute neuve se mit à parler cette ancienne langue qui raconte si bien la naissance du bonheur dans le coeur inusable du monde (...) C'est une langue qui porte en elle le secret qui est pur, que personne ne connait jamais tout-à-fait bien, mais que l'enfance écoute et croit. " Ecrit en 1937, Campagne est un chef-d'oeuvre d'écriture épurée, d'une grande finesse d'émotion, célébrée à sa sortie par Claudel, Daudet, Ramuz. Elle raconte l'histoire d'une jeune paysanne, Marie, une orpheline élevée en marge du monde et bientôt " exilée " avec sa grand-mère dans les communs d'un château. La Première Guerre Mondiale se profile en arrière-plan, tandis que l'adolescente mûrit simultanément dans cet environnement aussi rude qu'idyllique qui pour autant l'ouvrira à la maternité. Manifeste pour le rêve et l'aspiration au sacré dans le quotidien, Raymonde Vincent réalise ici, avec une incomparable maîtrise formelle, un premier roman où le temps s'écoule à la vitesse de la nature. Se souvenir de ma mère est un texte inédit, inachevé et non daté, lié à ses souvenirs d'enfance, qui inspireront toute son oeuvre. Préface de Renan Prévot.

05/2023

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Littérature étrangère

Le bosquet

En trois tableaux et trois voyages, ce roman dessine des itinéraires italiens, loin des sentiers battus. Le premier trajet qu'emprunte la narratrice, seule, avait été planifié à deux. Mais M. , l'être aimé, est décédé deux mois plus tôt. Nous sommes en janvier, et les brumes enveloppent les collines autour d'Olevano, près de Rome, où une maison avait été louée par le couple. La narratrice a emporté quelques vêtements du défunt, mais on lui dérobe la valise juste avant son arrivée. Elle essaie de prendre ses marques malgré tout, se promène dans les oliveraies, va jusqu'au cimetière de la petite commune, se renseigne sur les gens enterrés sur place. Un autre souvenir d'Italie lui revient. Elle est adolescente, son père est amoureux de la langue italienne et du pays. Une effrayante dispute entre ses parents précède alors un incident sur la plage, quand le père nage si longtemps et si loin de la côte que tout le monde le croit noyé. La petite fille pense qu'elle devra rester en Italie et se débrouiller avec les quelques mots que le père lui a appris... Puis la narratrice adulte entreprend un autre voyage en explorant la région du delta du Pô. Elle cherche le jardin des Finzi-Contini à Ferrare, longe des canaux déserts et découvre des stations balnéaires abandonnées. Elle visite une nécropole étrusque, et devant les mosaïques de Ravenne, repense à son père et à ses explications. Les choses rapportées, les anecdotes et péripéties se déploient sous nos yeux dans des nuances infinies pour dire les couleurs, les odeurs d'un bosquet, d'une colline, d'une plage, d'un canal, d'un olivier, du ciel. En creux, ce texte d'une infinie richesse, sublimant les paysages et les lieux traversés par une langue inouïe de précision, raconte le deuil, l'absence et l'amour.

02/2020

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Littérature française

Le parfum de Nour

Une odeur flotte dans le couloir de l'immeuble sur Boundaries Road. Des arômes de thym, de sauge et de romarin, qui incitent à la transgression, chuchotent des secrets. Leur parfum est venu de la Terre des dieux, planant par-dessus les champs de guerre, les barrières et les murs. Il glisse sous la porte, éveillant le coeur somnolant de Leila, la journaliste qui court dans les parcs de Londres pour fuir sa vie et le souvenir de celui qu'elle a aimé sur les collines de la Palestine. Il agite les fantômes qui hantent Bennett, le médecin devenu concierge, cherchant la rédemption auprès de la femme qui l'avait sauvé de lui-même. Elle, qui lui a appris à chasser la mort avec la poésie de Mahmoud Darwich. Elle, qui aujourd'hui est séquestrée derrière le rideau rouge de l'appartement 12. Nour. Les destins de Leila, Bennett et Nour se rencontrent par la plus intangible et la plus intime des voies, grâce aux fragrances emplissant de part et d'autre l'air du couloir de l'immeuble où ils habitent sur Boundaries Road. Elles invoquent les mythes et les légendes des aromates, attisent les regrets de Leila, allumant la flamme de la révolte, alors qu'elles raniment pour Bennett l'espoir de libérer Nour de sa prison et de se libérer de ses remords. Les odeurs, elles sont libres. Elles voyagent. Depuis les paysages anéantis de Gaza, aux trottoirs mouillés de Londres, aux sentiers enneigés de Montréal. Elles ne connaissent aucune frontière. Ni celle du désir, ni celle de la vérité, ni celle de la violence. Indomptées, elles sont les lieux de l'impossible et de l'audace. Qui dans sa quête osera répondre à l'appel du parfum ?

09/2015

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Littérature étrangère

Toutes nos mères

Margherita, la narratrice, est née fille dans une famille de femmes, elle représente l'avenir et la continuité... Une histoire qu'elle explore pour retrouver les êtres aimés : au premier rang se tient Ninin, origine et archétype, entourée de ses soeurs Maria, Margherita et Michin. Tout commence à la fin du XIXe siècle dans une bourgade du Canavese, une région du Piémont aux frontières incertaines. Le quotidien à la ferme est rude. Exposées à la tyrannie de la matriarche, les soeurs ne rêvent que de la ville. Elles seront mieux dans la vallée où les fabriques de textile embauchent des femmes et des adolescentes et où l'on ne se contente pas de polenta. Au nouveau siècle tout juste entamé, elles réalisent leur rêve et s'installent à Circé, où elles élèveront ensemble leur fille. A elles toutes, elles n'en auront qu'une, et leur petite-fille. Pas facile pour les hommes de trouver leur place quand ils ne sont pas contraints à l'exil. Ils constituent pourtant des figures fugitives mais incontournables de ce portrait de groupe. Au-dessus de leur tête va défiler "l'histoire de près d'un siècle, avec ses événements et ses prodiges : la lumière électrique, les vagues d'émigration, les automobiles, le cinéma, Mussolini, la Libération et la République, la populaire émission de variétés Canzonissima, les premiers pas sur la Lune, les minijupes." Au gré de photos retrouvées, des fables transmises de génération en génération, des couleurs et des odeurs ni vues ni senties, juste imaginées dans l'écho des mots, Margherita recompose l'histoire de sa famille, "une histoire minuscule, obstinée, toujours à recoudre et à sauver, une aventure discrète" qui coupe le souffle.

04/2015

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Littérature étrangère

Docteur Sax

Docteur Sax, c'est l'histoire d'un jeune garçon qui s'éveille à la vie dans une ville ouvrière grise et morne de la Nouvelle-Angleterre. C'est l'histoire de Jack Duluoz, canadien français comme Jack Kerouac lui-même, qui grandit sous les porches obscurs et parmi les immeubles bruns de Lowell, Massachusetts. Et avant tout, c'est l'aventure empreinte de mystère et de terreur vécue avec intensité par un adolescent. Toujours tapie dans un repli de l'âme de Jack, se trouve l'ombre du Docteur Sax, avec sa cape qui flotte au vent et son chapeau mou dissimulant à demi un regard chargé de haine. Il fait partie d'une horde de fantômes, de monstres et de démons qui peuplent ce monde fantastique. Souvenir et rêve se mêlent dans un univers démentiel qui occupe une place grandissante dans l'esprit de Jack jusqu'au point de s'imposer avec une violence effroyable dans une véritable vision d'apocalypse. Mais la réincarnation du mal sera finalement anéantie et, avec elle, les fantômes et les démons qui hantaient l'âme du héros. Un critique américain, J. Donald Adams, a dit de Kerouac qu'«il était capable de décrire le monde de l'expérience physique beaucoup mieux que quiconque depuis Hemingway». La description des odeurs, des bruits dans la petite ville de Lowell est parfois empreinte d'une telle fantaisie bouffonne qu'elle témoigne d'une invention verbale inépuisable. L'auteur a transcrit des passages entiers en canadien français, ce patois savoureux que parlent Jack et ses parents ainsi que la joyeuse bande qui gravite autour d'eux et dont la verve truculente anime des scènes d'une vigueur rabelaisienne.

11/1962

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Sciences de la terre et de la

Les goûts et les couleurs du monde. Une histoire naturelle des tannins, de l'écologie à la santé

Après avoir révélé le monde microbiens dans Jamais seul de Marc-André Selosse nous propose l'exploration sensorielle et naturaliste d'une famille de molécules ignorées : les tannins (ou polyphénols), omniprésents dans les couleurs, les goûts, les odeurs et les forme de notre quotidien. C'est à un voyage à travers le globe, dans le temps et dans la vie ordinaire que nous convie cet ouvrage érudit et accessible, rythmé de de dessins humoristiques. On y découvre une nouvelle vision de la plante, construite avec des tannins et protégée par eux contre les parasites, les animaux herbivores, mais aussi contre le stress. On réalise comment fruits et fleurs sont colorés et parfumés par des tannins qui leur permettent d'interagir avec les animaux. On comprend comment les animaux, cibles des tannins, les subissent, les évitent... ou parfois les utilisent , comme les insectes ou nous-mêmes. L'auteur dévoile ensuite le rôle majeur mais méconnu des tannins dans la vie des sols : issus des débris végétaux, ils façonnent les processus qui régénèrent la fertilité du sol et déterminent les plantes qui y poussent ! Si l'homme évite les tannins toxiques, il en utilise d'autre : matériaux (bois ou liège), teintures, encres, parfums, épices, conservateurs, antimicrobiens... De leur pouvoir antioxydant à leurs usages médicinaux, ils contribuent à notre santé. Les mateurs de vin ou de thé, de fruits ou de chocolat, s'apercevront que leurs plaisirs sont faits de tannins. Au termes d'un cheminement captivant, les tannins omniprésents se résument à quelques propriétés simples, et l'on se de"mande pourquoi nous ignorons si couvent leur existence. C'est à un véritable questionnement personnel sur notre vision de la nature et notre lien sensoriel au monde que nous sommes finalement conviés.

10/2019

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Philosophie

La Raison gourmande. Philosophie du goût

Le goût et l'olfaction sont les plus décriés des cinq sens car ils montrent à l'envi combien l'homme qui pense et médite est doublé d'un animal qui renifle et goûte. D'où le discrédit jeté sur toutes les activités esthétiques qui en appellent aux saveurs et aux odeurs, donc aux arts de la cuisine et des alcools. Ce livre propose de conférer la dignité philosophique qui leur manque aux domaines de la table et de répondre positivement à la question de Nietzsche : y a-t-il une philosophie de la nutrition ? Pour ce faire, La Raison gourmande invite à un trajet en terres hédonistes et à des pérégrinations au cours desquelles on verra Leibniz expliquer la théorie des bulles à Dom Perignon, Grimod de la Reynière inventer la critique gastronomique à partire e la scène théâtrale, Noé servir de prétexte jubilatoire à l'ivreté, Brillat-Savarin accéder au rang de philosophe grâce à une truffe et à un utérus, Carême réaliser son désir d'être architecte en devenant cuisinier, l'art conceptuel expliquer la Nouvelle Cuisine. De même, sur des terres exotiques, on découvrira l'odyssée du thé, du café et du chocolat, le tout mis en perspective avec l'invention de religions excitantes dans lesquelles l'ange accède à un nouveau statut. Ou bien, on traquera, en prenant des leçons dans l'histoire de l'art de la période moderne à nos jours, ici les œuvres des cuisiniers-artistes, là celles des artistes-cuisiniers. L'ensemble du livre est placé sous les auspices de l'ange hédoniste, étrange personnage conceptuel dont le propos invite tout un chacun à se réconcilier avec l'ensemble de ses sens et la totalité de sa chair. Une existence hédoniste est à ce prix.

10/1997

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Littérature Allemande

Le roi d'Olten

Vous pouvez faire la connaissance d’Alex Capus en lisant Le Roi d’Olten, ça ouvre l’appétit, et permet d’approcher un auteur formidable et une ville dont la plupart d’entre nous ne savent rien. Dans une série de vignettes, Alex Capus dépeint avec humour et tendresse (et sans complaisance) le cadre dans lequel il vit : les policiers bourrus et tatillons, l’ivrogne unijambiste, les industriels qui délocalisent (le problème est décrit par petites touches à travers les odeurs qui flottent dans l’air d’Olten), les baigneurs de la piscine municipale, et surtout Toulouse, un chat noir et blanc auquel aucune porte ne résiste. Et dans ce cadre, Alex Capus se dépeint lui-même. L’ensemble donne à la fois un portrait inédit d’Olten, et un excellent autoportrait d’Alex Capus. On voit se profiler l’écrivain, le journaliste, le responsable politique (Capus est président de la section d’Olten du parti socialiste), qui essaie, pas toujours avec bonheur, de tout faire à la fois : écrire, militer, s’occuper de ses enfants (il en a cinq), se préoccuper de la vie sociale d’Olten, éviter de mettre les pieds dans le plat. Je vous conseille un exercice (que j’ai fait) : lisez Le Roi d’Olten puis allez faire un tour à Olten en suivant les itinéraires suggérés par Capus. Vous irez sans doute comme moi de découverte en découverte. Et vous direz, comme l’auteur, qu’il y a des Olten partout et que, tout compte fait, même une grande ville est faite de cinquante Olten mis bout à bout. Vous constaterez peut-être en fin de compte, vous aussi, que la magie opère. En réalité, il y a à Olten plusieurs rois : Toulouse, Alex Capus et, le temps d’une visite, vous-même.

01/2023

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Littérature française

Madame Grise s'est levée au milieu de la nuit

Florilège de textes poétiques, gourmands, naturalistes et philosophiques sur les saisons, l'écriture, le temps qui passe, par un grand amoureux de la langue et des hommes. Qu'il vagabonde entre les mots et les sensations, qu'il nous fasse rire ou qu'il nous mette l'eau à la bouche, Pierre Pelot, enraciné dans sa nature et ses Vosges, nous offre une compilation de recueils à déguster, à picorer, à méditer dans une langue virevoltante et orfévrée. Deux recueils majeurs dans cet ouvrage : Petit éloge des saisons, dont le fil conducteur est le passage des saisons, dans un style mêlant le lyrisme à l'humour : " On sort tout juste de l'hiver. Au printemps, le ciel est bleu et lisse comme un crâne de Schtroumpf sans bonnet, les loups sont de retour, les pollens et le redoux se rappellent à notre bon souvenir. L'été peut cacher des ciels lourds d'un poids mouillé de linge sale, les orvets se coupent en deux, les renards pointent leurs reflets de flammes, et les brimbelles nous font les dents bleues. L'automne se mijote avec les patates au lard. Pour la Toussaint, on pourrait préférer le mimosa au chrysanthème. L'hiver crisse, la lumière du jour nous met en garde à vue basse, il nous faut faire des voeux en attendant le printemps. " Et La Croque buissonnière, recueil gourmand tout autant que réminiscences enfantines : " Tous les mots sont savoureux pour décrire les aliments les plus élémentaires, ceux de ses Vosges natales, et nous ramener à ses souvenirs d'enfance, qui croisent parfois les nôtres, à travers des images, des odeurs et des sensations sans équivalent. Un livre qui se dévore, tout simplement. Et si vous ne le finissez pas en ressentant une faim de loup, alors, vraiment, je ne peux rien pour vous ! " (Avis Babelio)

09/2023

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Ethnologie et anthropologie

Que jamais le temps ne se brise. Voyage au mont de la fleur, Huashan (Shaanxi, Chine)

Voici le récit d'un pèlerinage au Mont de la Fleur, Huashan, le pic sacré de l'Ouest, en Chine, qui doit s'accomplir la nuit : la montée inéluctable, dangereuse, effrayante dans l'obscurité, permet d'atteindre le sommet pour y assister au lever du soleil. L'épuisement des corps, l'abandon progressif du réel diurne au pouvoir de la nuit, les paysages et les êtres qui la peuplent, ouvrent aux sens qui s'altèrent un monde prodigieux de visions et de réminiscences. Le corps se fait montagne cosmique. Ce périple joue le passage de la nuit au jour et la traversée permet d'arriver à " la perfection de son vrai moi ". Sous l'écriture sage de l'érudition se dessine ici le coeur d'une initiation, bouleversement qui a permis à l'auteure de revêtir le manteau de brocart des initiés. Tout au long de son cheminement, elle offre un jardin de citations poétiques et un ensemble foisonnant de préceptes, facéties, récits, mythes, recettes, médecines, etc. Pendant la montée, le lecteur ébahi se régalera du Dragon flambeau, de la Femme ténèbres, des démons et des fantômes, des ronflements de tigres et des berceuses, des odeurs de soupes et de simples ; il apprendra les nuits sans sommeil, comment repousser les rêves et ce qui fait de l'espace d'encre noire un simulacre de jour, propice à la méditation. La dynamique nocturne, créatrice de métamorphoses, est soutenue par des illustrations peignant le mystère et la beauté de la Chine ancienne. On se laisse porter par " le voyage comme un nuage ", yunyou, et par la superbe écriture du livre, d'un extrême intérêt tant pour les sinologues que pour les curieux d'autres mondes.

06/2023