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Histoire de la médecine

Sur les dents. Ce qu'elles disent de nous et de la guerre sociale

Pourquoi persistons-nous à avoir mal aux dents ? Pourquoi sommes-nous si nombreux à souffrir de nos crocs malades, abîmés ou perdus, alors que les soins dentaires sont prétendument gratuits et accessibles à tous ? Que penser d'un système qui incite les dentistes à bâcler les soins "Sécu" et à privilégier les traitements à haute valeur ajoutée ? Comment admettre que le sort d'un organe aussi prodigieusement vital et riche en significations dépende de notre place dans la hiérarchie sociale ? Personne n'ignore l'importance des dents comme outil de mastication, territoire intime et carte de visite tendue aux yeux du monde. Pourtant, les inégalités d'accès aux soins restent abyssales, condamnant des millions de personnes à une vie atrophiée. Il est temps de mettre à nu ce système, sa logique et ses intérêts, et de réclamer quelques comptes. Mû par sa propre peur du dentiste, l'auteur explore un univers familier et méconnu, dont l'actualité ne s'empare que lorsqu'un président persifle les "sans-dents". Mêlant allègrement l'enquête, le récit, le jeu de pistes et le recueil de témoignages, cette remontée aux sources des inégalités dentaires nous mènera des dentistes orfèvres du néolithique aux arracheurs de dents des centres low cost, de l'inventeur du dentier en porcelaine à l'industrie du sourire hollywoodien. S'y dévoileront les formes de violences sociales dont nos dents sont la cible, des plus brutales au plus sournoises, mais aussi quelques moyens de s'en défendre. Devant la dureté du monde, qui met nos capacités de résistance à rude épreuve, le moment est peut-être venu de reconquérir notre pouvoir de mordre. Une enquête sur les profiteurs de la ségrégation dentaire et les scandales qui font perdre le sourire, stigmatisant la pauvreté. Des témoignages qui en disent long sur ces drames intimes. Une exploration du rapport des hommes à leurs dents, y compris dans la production artistique et culturelle. Un ouvrage au ton enlevé sur un sujet sérieux. En France, un ménage sur cinq renonce à se faire soigner les dents faute de moyens ; chaque année, 5 millions de personnes s'abstiennent de recourir aux prothèses dont elles auraient besoin. Le système de soins est inféodé à l'appât du gain. Les centres de santé, qui assuraient un semblant de service public, disparaissent. Le développement du tourisme dentaire n'atténuera pas la brutalité de cette régression, pas plus que la multiplication des centres de soins privés bas de gamme. L'affaire Dentexia, ce réseau d'abattage dont le dépôt de bilan, en 2016, laissa 2 000 victimes ruinées et édentées, reste le symptôme le plus spectaculaire de cette nouvelle charlatanerie. Quels sont les mécanismes de la discrimination ? Quelles en sont l'histoire et les conséquences, sur le plan sanitaire, mais aussi dans l'esprit et la chair des sans-dents ? Une bouche abîmée est un marqueur social qui vous isole, mais aussi une plaie intime, qui érode votre appétit de vivre. Entre intimité et vie sociale se nouent bien des drames. A partir d'un large éventail de témoignages, Olivier Cyran identifie les causes et les profiteurs de la ségrégation dentaire. Au travail d'enquête se mêle une exploration historique du rapport des hommes à leurs dents, depuis les premières extractions au silex, il y a 14 000 ans, à la florissante industrie des smile designers de Hollywood.

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Royaume-Uni

Henri VIII. La démesure au pouvoir

Un homme à la démesure de son règne (1509-1547). Au début du XVIe siècle, quatre jeunes princes hors du commun montent sur les principaux trônes d'Europe. Henri VIII en Angleterre, en 1509 ; François Ier en France, en 1515 ; Charles Quint en Espagne puis dans l'Empire, en 1516 et 1519 ; Soliman le Magnifique dans l'empire ottoman, en 1520. Cette nouvelle génération qui prend le pouvoir a la tranquille arrogance de la jeunesse, mais Henri VIII se distingue de ses contemporains. Car le roi pénètre bientôt dans des territoires où aucun de ses prédécesseurs n'a jamais osé s'aventurer. Si c'est un jeune roi pieux au coeur de l'Europe catholique qui monte sur le trône, c'est un prince schismatique, qui a créé une Eglise nationale et une nouvelle manière de régner, qui meurt en 1547. Pendant ces trente ans, il aura fait sauter les unes après les autres de multiples digues séculaires : rupture avec la papauté ; exécution de sa seconde épouse, de son principal ministre, de son chancelier, d'un cardinal, de sa cinquième épouse ; tour de vis fiscal sans précédent ; suppression de tous les monastères du royaume ; confiscation de dizaines de palais, de châteaux et de demeures nobles. Henri VIII est aussi le monarque anglais le plus célèbre parce que son histoire demeure l'une des meilleures que l'on puisse raconter. Tout y est. La violence et le sexe. L'amour et la haine. Le pouvoir et la démesure. L'amitié et la trahison. Le fils écrasé par son père ; le père écrasant ses enfants. Le casting, ensuite, est absolument exceptionnel. Si l'on s'arrête un instant sur le personnage principal, au moment où il monte sur le trône, force est de reconnaître que rarement un roi d'Angleterre aura à ce point incarné la royauté. L'homme est un colosse de près d'un mètre quatre-vingt-dix. Il est jeune - il n'a pas encore 18 ans -, en bonne santé, beau et cultivé, riche et athlétique. Mais, progressivement, cette incarnation parfaite du prince de la Renaissance se mue en tyran sanguinaire ; de jeune premier, il se transforme en vieux-beau, puis en débris. Les premiers rôles féminins n'ont rien à lui envier, qui, pour s'en limiter aux épouses, incarnent différents stéréotypes : la sainte, l'intrigante, la discrète, le laideron, l'allumeuse, le bas-bleu. Les seconds rôles masculins sont également remarquables, du flamboyant et indispensable Thomas Wolsey à l'impénétrable Thomas Cromwell, en passant par le veule et arrogant Thomas Howard ou Thomas More, l'inflexible et souriant martyr. On se promène dans des châteaux tendus de tapisseries de fil d'or ; on poursuit des cerfs à bride abattue ; on voit des chevaliers en armure briser leurs lances en se percutant à pleine vitesse ; des hérétiques sont brûlés, puis écartelés, pendant que les plus brillants esprits du temps débattent sur la paix et l'harmonie ; le roi tente de réitérer les exploits d'Henri V en envahissant la France ; le peuple se soulève contre les réformes religieuses du souverain. Mais le règne est en même temps une tragédie intemporelle et universelle sur l'amour, la famille, la guerre, la liberté de l'esprit, et le pouvoir. Et dans cette histoire, tout est vrai !

09/2022

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Eco-construction

Tiny house : petite maison, grande aventure

Une BD pratique, drôle et engagée sur la construction d'une tiny house par Julie Bernier, autrice à succès (Permaculture, Zéro déchet) Dans son engagement toujours aussi fervent en faveur de la protection de l'environnement, Julie Bernier (Sortez tout vert) nous invite à la suivre dans une nouvelle expérience, celle du projet et de l'autoconstruction de sa tiny house, un habitat écologique, mobile, économique et autonome. Expérience qu'elle nous fait partager, après ses livres à succès Zéro déchet et Permaculture, dans une formule inédite, celle d'une bd pratique : Ma tiny house : petite maison, grande aventure. Le récit en BD du simple projet de Julie à son installation finale dans sa petite maison, en passant par toutes les étapes d'autoconstruction, se conjugue à des pages très pratiques qui rassemblent toutes les réponses aux questions que se posent les candidats à ce type de logement à la sobriété heureuse. Au-delà de la liberté, de la flexibilité, du contact permanent que la tiny house (petite maison de moins de 40 m2, celle de Julie fait xxx m2) offre avec l'environnement, ce logement est écoresponsable, autonome en matière d'énergie (bilan carbone négatif avec l'énergie solaire), en eau (citerne), il est économe (mobile, monté sur une remorque, il peut être déplacé, installé sur un terrain dont on n'est pas propriétaire, donc pas d'endettement), il amène une consommation plus raisonnable avec une petite surface qui réduit l'accumulation (minimalisme), il libère du temps (moins de ménage et de rangement) et de l'argent pour des loisirs, et, bien construit, il est durable, et, bien sûr, cette petite maison est très confortable : chaque recoin étant très étudié pour que chacun puisse y vivre bien. Pour Julie, qui a quitté Paris pour vivre à la campagne en 2018, comme beaucoup aussi pendant le confinement, la réflexion sur un habitat simple, économique, écologique s'est posée très vite, et son cadre de vie, son activité de permacultrice et ses valeurs lui ont amené la réponse de l'autoconstruction d'une tiny dans les Landes, là où elle restaurait un terrain agricole. Julie nous fait donc le joyeux récit de son aventure avec ses colocataires : son compagnon Will, son chat Harvey, les amis qui les ont aidés et ceux qui ne l'ont pas comprise (les banquiers par exemple J) avec les illustrations de la talentueuse Sarah Parot, qui a su restituer avec beaucoup d'humour un périple fait de hauts et de bas (quand on y connaît pas grand-chose, qu'on a un petit budget et beaucoup d'ambitions de vivre mieux et très heureux). On apprend beaucoup de cette expérience ponctuée à la fin de chaque chapitre de pages pratiques qui intéresseront tous les candidats à l'autoconstruction (pour un habitat permanent ou de vacances) qui n'ont pas encore sauté le pas et auxquels Julie s'adresse bien sûr prioritairement, mais aussi à tous ceux curieux et intéressés par de nouveaux modes de vie et amateurs de belles histoires en BD. Les pages pratiques : Le budget d'une tiny Les coûts cachés de la construction Les compétences requises A qui faire appel, la législation Le plan les limitations (4. 30m de hauteur - pour pouvoir passer sous les ponts) et 2. 55 de large (remorque) La remorque Le chauffage, les énergies, l'eau Les sanitaires (douche et toilettes sèches) Le mobilier, les espaces de chacun - coin cuisine, salon, chambre, bureau

10/2022

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Ecrits sur l'art

La couleur réfléchie. Journal, essais, entretiens

Peindre, écrire, voir, sont autant de perspectives qui, chez Stéphane Bordarier, tissent une même relation émerveillée et sensuelle au monde. Dans le sillage des peintres italiens renaissants, dont il a longuement contemplé les oeuvres, en dessinant et en prenant des notes, il cherche à "? entremêler le sacré au quotidien ? ", ce qui suppose "? l'éclatante décision de la couleur ? ". Ce volume nous fait pénétrer dans son univers monochrome, "? jaune pâle grisé? ", de "? gris vert jaune ? ", de "? violet de mars ? ". Il rassemble son journal tenu entre 1991 et 1997, tramé de notes d'atelier, de révélations italiennes, de retranscriptions de la bande passante quotidienne, entre amis, en famille, en solitaire ? ; mais aussi ses essais et ses entretiens, qui sont l'occasion de rendre hommage aux artistes qu'il admire et côtoie, Joan Mitchell, Sam Francis, ou Simon Hantaï, comme de tenter de mettre des mots sur le non-savoir qui pour lui enveloppe le fait de peindre ? : "? La peinture est un mystère. Il n'y a rien à savoir ? : aucun savoir ne délimite les termes, les moyens, les buts de la peinture. Il n'y a que du passé et de l'ouverture vers et des variations telles que tout, chaque jour, doit être reconsidéré. ? " (8 septembre 1991) Ses carnets sont parsemés de considérations esthétiques, mais aussi de considérations matérielles, notamment à propos de la chaîne de causalité économique dans laquelle s'inscrit, consciemment ou non, le geste de peindre ? : "? Gagner de l'argent avec la peinture, c'est gagner de l'argent gagné sur le pillage du tiers-monde, gagné par des gens dont le salaire extravagant ne fait que croître alors que celui des "bas de l'échelle" ne bouge pas. [... ] Mais comment peindre sans argent, sans vendre ??? " (4 décembre 1991) Toute peinture est tissée de contradictions, économiques et esthétiques. Il ne s'agit pas de les résoudre ou de les refuser, mais de "? s'enfoncer dans ce doute et dans cette insatisfaction, avant d'avancer, avant de trouver le mouvement le plus radical, qui va opérer. ? " (20 janvier 1993) Si Stéphane Bordarier s'enfonce dans le doute, c'est dans l'espoir de finir par tomber sur l'évidence étrange et déroutante d'une couleur, comme le "? violet de mars ? ". La couleur déborde les significations mutilées, ramène à l'inexplicable ? : "? De la couleur il n'y a rien à dire, ou rien à tirer. Cruelle apparence du monde, et je ne sais qu'en faire. Inconscient. Couleur venue de l'inconscient, et qui me turlupine. ? " (26 février 1994) Cette fascination pour les couleurs semble aller de pair avec une attention pour ce qui nous entoure, ce qui défile quotidiennement, comme en attestent, au détour de certaines réflexions théoriques, de simples notations du temps qu'il fait, pluie, vent, neige. Tous ces élans d'écriture convergent, d'une certaine manière, et frôlent la forme englobante, incertaine et vibrante d'un poème. Ainsi, dans Je voudrais écrire un poème, après avoir évoqué quelques "? instants vivants ? ", "? un moment de solitude à la terrasse des Beaux-Arts ? ", un autre à "? regarder le ciel à travers la verrière ? " de son atelier, écrit-il ? : "? Mais cela serait pauvre encore sans la rage et la colère la nostalgie et le rêve d'une chose, pour parler comme Marx tout ceci ne faisant qu'un, si on y regarde bien. ? "

04/2023

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Poésie

Abrupte fable

Du surréalisme sous l'occupation allemande à l'aventure expérimentale de Cobra initiée en 1948, Christian Dotremont a traversé son temps en poète qui s'émerveille et s'inquiète à chaque fois du mystère consistant à "? aller et venir ainsi dans la réalité? ". Ses incessantes allées et venues, dont témoigne l'anthologie Ancienne éternité qu'il avait ébauchée sans pouvoir l'achever, le menèrent de Tervuren en Belgique, où il est né, à Zandvoort et à Bruxelles, à Paris et à Copenhague, jusqu'aux confins de la Finlande, dans les villages reculés d'Inari, d'Ivalo, de Sevettijärvi. Au sortir des pensionnats jésuites où il avait reçu son éducation, qui avaient été pour lui des bagnes, il se mit à écrire des vers inspirés par la poésie d'André Breton et de Paul Eluard. Mais surtout, il vouait une admiration fervente à Arthur Rimbaud, dont les poèmes l'accompagneront toujours, même si l'"? ancienne éternité? " qu'il invoque tient plus d'une éternité perdue que d'une éternité retrouvée. Dans un de ses premiers poèmes, il s'adressait d'ailleurs à tous les poètes de seize ans qui vivent et écrivent dans l'obscurité? : "? La poésie est votre forêt, votre chaumière, votre capitale. ? " La poésie fut en effet, pour Christian Dotremont, tout au long de sa trajectoire, un lieu où à la fois on se perd et on se retrouve ? ; un lieu par-delà les oppositions entre étrange au familier, vie et mort, visible et invisible, présence et absence. Ce sont des figures féminines entrevues dans ses rêveries qui l'initièrent d'abord à ces paradoxes, telle Oleossoonne, son "? soleil d'obscurité? ", ou la Reine des murs, personnage qu'il invente pour revoir "? le petit peu d'invisible qui reste ? " de son amour incandescent pour la poétesse Régine Raufast. Après la guerre, une rupture a lieu cependant avec le surréalisme moribond. Sa volonté d'explorer les étendues du rêve se double d'une volonté d'explorer les territoires de la réalité. La découverte des contrées lapones, qui apparaissent sous sa plume aussi envoûtantes qu'hostiles, est alors déterminante. Il éprouve là-bas "? la peur salvatrice de heurter du réel ? "? ; à force de froid mordant, de neiges aveuglantes, de nuits qui durent des mois, "? à force de tant de réel et de route ? ", il en vient à une lucidité nouvelle qui ébranle ses anciens repères. Les grandes étendues qu'il contemple brouillent peu à peu la frontière entre le lisible et l'illisible, ce dont il cherche à témoigner dans ses logogrammes, à la croisée de l'écriture et du dessin, comme dans ses poèmes à thèses, disloqués, qu'il détraque moins pour défigurer ses expériences que pour rendre à son évidence énigmatique ce à quoi elles se heurtent. Sur un autre mode, certains fragments de prose poétique racontent aussi les tourments et les émerveillements de ses voyages, en mêlant notations quotidiennes et étincelles d'inconnu. Au contraire de Rimbaud, qui s'était aventuré toujours plus au sud, jusqu'en Abyssinie, Dotremont s'engage quant à lui toujours plus au nord, jusque dans les climats glacés de Laponie. Il fait preuve cependant d'une volonté semblable à celle du poète revenu des enfers, volonté d'affronter et d'étreindre la "? réalité rugueuse ? ". Apprenant à affronter et à aimer l'hiver absolu, il accumule brouillons, poèmes, dessins, pour approcher l'énigme illisible des étendues blanches, et tenter "? de faire un peu de feu pour quelques autres ? ".

05/2022

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Science-fiction

Terre Tome 3 : La fin des temps

Voici la fin de l'histoire des passagers du Jupiter, l'affrontement final entre les survivants et les Intégraux sur Terre. Dans les failles d'une boucle temporelle, les mystérieux Anges garderont-ils leur neutralité ou interviendront-ils pour sauver Mandor et ses amis ? Résumé : Mandor est un androïde de première génération, un de ceux produits avec le plus de finesse par les hommes de l'espace. Il n'est pas seulement doté de meilleurs aptitudes que les humains, plus résistant, plus beau, presque éternel, il a aussi développé des sentiments, aussi puissants que ceux des humains, et c'est précisément ce qui le rend vulnérable. Car si Mandor a une faiblesse, c'est bien la peur de la solitude, de l'oubli, quand tous ceux qu'il aime auront vieilli puis disparu alors qu'il restera éternellement jeune. Cette peur de la solitude le poussera à braver le danger pour sauver sa compagne, au péril de sa vie. Dans ce troisième volume du cycle de Terre - et point final de la série - c'est Pip, vieil homme en paix, qui nous raconte ce qui s'est passé depuis l'atterrissage de la frégate 3 sur Terre. Mandor a été capturé par les Intégraux à bord de l'épave du Jupiter. Il s'aperçoit bientôt que le temps ne s'écoule pas sur Terre de la même manière que sur le vaisseau... et se retrouve face à face avec Yss, sa compagne disparue. Elle est vivante mais vieillie de 20 ans, mère et mariée à Jean d'Orgueil, le chef de la secte de la Courbe. Dans sa cellule, Mandor fait la connaisance de Gaby, sorte d'ange amélioré en mission d'observation sur Terre. Des failles temporelles leur permettent de s'échapper hors de l'épave. Gaby semble savoir ce qui provoque ces sauts de séquences temporelles. Yss les rejoint clandestinement pour prévenir son ancien amour du danger d'une attaque imminente des Intégraux contre le camp des amis de Mandor. Elle l'aime toujours, mais leur différence d'âge rend le dialogue entre eux impossible. Gaby tient conseil avec les siens, qu'il a rejoints, et décide d'agir pour sauver Mandor. Prêts à s'affronter, les deux camps se retrouvent aveuglés par la lumière céleste : les anges ordonnent de ne pas livrer bataille, et les fanatiques se plient à cette volonté divine. Le combat est évité, Mandor retrouve les siens sain et sauf. Pip nous raconte la fin de l'histoire et du premier des Mains d'Or. La boucle est bouclée, les survivants de Haut et Bas-Mesnil vont pouvoir recréer une nouvelle société sur Terre, cette planète que les hommes ont quittée des millénaires auparavant, à moins que ce ne soit des siècles plus tard, car nos descendants et nos ancêtres ne font plus qu'un, si le Temps n'est qu'un éternel recommencement. Présentation : Au croisement entre Bourgeon et Schuiten, le dessin de Dubois nous ensorcèle et nous mène au bout de la pensée de chaque personnage ; chaque plante, chaque décor sert le propos, dans une représentation délicate et visionnaire de la planète Terre. Aux manettes du scénario, Rodolphe enchaîne les actions dans ce dernier tome : l'histoire file trépidante à son terminus, sans oublier de poser la question vertigineuse de l'éternité. Une forme de contemplation poétique est à l'oeuvre dans cette histoire, qui clôture la série de 6 volumes commencée en 2017.

05/2023

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Littérature française

Un genou à terre, jamais les deux…

L'auteur a lissé la période de sa vie. Il évoque les souvenirs de sa jeunesse. Les années 60 et ses spécificités, entre rudesse et libertés. Au cours des années 60, les valeurs morales édifiées par les parents conditionnaient la jeunesse et l'avenir des gamins de l'époque. Il y décrit sa génération par une invitation aux facéties et au sérieux qui ont échelonnés sa propre vie. Comme un film. Au fur et à mesure, il relie ses considérations personnelles en observant l'évolution du monde industriel et financier, sans occulter pour autant le monde des valeurs humaines. Et pour cause, sa propre histoire, atypique, lui aura permis d'analyser clairement ce qui a construit sa vie, peut-être un peu de la vôtre. Le lecteur se sentira aspiré par une évocation non imaginaire. Une vie durant laquelle il aura vécu ses propres rêves, ses amours, ses combats et ses émotions. L'auteur extériorise ses sentiments réalisant ainsi de succulentes images d'une jeunesse battante et pleine d'espoirs. Une jeunesse qui avait peu mais qui espérait tout. On traverse tantôt un ciel bleu, tantôt des nuages et parfois des orages, mais son esprit ludique s'adapte à tout ou presque et lui ouvre des périodes d'une vie hors-norme, attachées comme des maillons indissociables qui lui ont tracé et défini sa vie. Les chapitres qui composent ses mémoires sont présentés en premier à sa famille et ses amis, socle indispensable de son existence. Il nous embarque dans tous les domaines. De ses aïeux, à sa jeunesse marquée par une adolescence idyllique, Celle de son métier et ses particularités. Celle de sa vie chaotique et de ses amours. Celle de la finance à la crise financière, de la politique aux problèmes de la société. Il décrit l'immigration et les dangers de la religion, etc. Ses analyses pourraient être considérées comme des appels à la réflexion. Par ailleurs, les voyages ont permis à l'auteur de dévoiler ses sentiments sur le reste du monde, en partie. Il éclaire des vérités avec franchise sur bien des sujets. Aucune complaisance, aucune concession, car son tempérament limpide est sans ambiguïté. Personnage atypique, grâce à son vécu il tente d'attaquer le mal en cultivant le bien. Pour autant, il n'a aucune prétention. Il sait qu'il a mis en oeuvre ce livre comme un beau souvenir qu'il veut dédier à ses proches, et bien au-delà peut-être. Il y a tellement de force et de volonté dans ses messages qu'il nous fait découvrir son large regard empli d'humanité. C'est une lecture simple d'un passé fertile, parfois hilarant, parfois rebelle. L'auteur écrit très fort ce que les autres pensent tout bas. Certains hommes politiques, banquiers, sportifs et d'autres sont passés en revue par sa plume. Parfois c'est de la dynamite, mais toujours respectueux ! Ce que l'on ne peut contester à l'auteur, c'est bien l'attachement qu'il porte aux siens ainsi que l'opiniâtreté dans ses combats. Certes, ses positions sont nettes et directes, mais c'est peut-être pour cela qu'elles peuvent séduire bon nombre de lecteurs. Car rien ne dit que dans l'avenir il n'ait pas raison ou, tout simplement, que ses anticipations se révèlent des plus justes. Pour l'heure, il essaie de démontrer que les véracités avancées ne peuvent et ne doivent jamais être considérées comme un déni systématique. En tout cas, une chose est certaine, cet ouvrage ne laissera personne indifférent. Il est à lire, pour s'informer, pour rire, pour s'étonner aussi. Incroyable existence, quand même !

11/2014

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Histoire internationale

Géopolitique de la Côte d'Ivoire

Le 21 mai 2011 à Yamoussoukro, se tenait la cérémonie d'investiture du Président ivoirien Alassane Ouattara en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat dont Nicolas Sarkozy et de Ban Ki-moon, Sécrétaire général de l'ONU. Cet événement qui symbolise le retour à la démocratie en Côte d'Ivoire intervenait après dix années d'une crise qui, d'économique était devenue politique puis globale, car au cours de ces deux dernières années on avait pu constater l'effondrement du pays dans pratiquement tous les domaines. Le refus pendant cinq ans de Laurent Gbagbo d'organiser des élections présidentielles puis sa volonté par la suite d'en ignorer le verdict parce qu'il lui était défavorable, laissera sans aucun doute pour longtemps des traces profondes et traumatiques dans ce pays qui avait été le phare de l'Afrique noire francophone au lendemain des indépendances. Faut-il rappeler que cette ancienne vitrine de la coopération française est encore aujourd'hui confrontée aux problèmes du sous-développement, en même temps qu'elle doit relancer une économie tombée au plus bas et rasséréner des esprits encore choqués par des souvenirs de pillages, d'exactions, de déplacements de population. Certes, le milieu naturel ivoirien est riche. Mais il est aussi en danger. Certes, la population du pays est jeune, dynamique, de plus en plus citadinisée. Mais elle est demeurée un puzzle d'ethnies encore trop souvent rivales, comme l'a montré la guerre civile qui a ravagé ces dernières années les espaces et les esprits. Pourtant, le père de la nation, Félix Houphouët-Boigny avait su en faire un pays en plein essor en choisissant dès le début de l'indépendance l'économie de marché alors que plusieurs de ses voisins s'enlisaient dans les déboires d'un socialisme à l'africaine, disparu aujourd'hui. De fait, ce sont des turbulences économiques qui ont provoqué peu après la mort du " vieux " la fin du " miracle ivoirien ", et ce, parce que le pays était sans doute trop dépendant des cultures de rente. Cette dégradation a eu pour conséquence une lente désagrégation des structures politiques de la nation qui s'est parallèlement traduite par l'émergence d'une forte hostilité vis-à-vis des étrangers. Le pays allait même jusqu'à connaître la guerre civile, la partition et le jeu de pouvoirs factieux. Cela est d'autant plus étonnant que la tolérance politique et religieuse avait auparavant facilité l'installation sur le sol ivoirien de plus de 4 millions d'immigrés. On a pu croire un moment, à partir des années 2007, que la reprise économique était au rendez-vous dans un contexte national et international apaisé. Il n'en fut rien et ces deux dernières années furent sans doute les plus mauvaises que les Ivoiriens aient connues depuis l'indépendance, malgré les efforts développés par le gouvernement d'Union nationale dans l'attente d'élections présidentielles sans cesse repoussées. Enfin organisées, elles donnèrent la victoire à Alassane Ouattara. Les troubles qui s'en suivirent menèrent la crise à son paroxysme. L'arrestation de l'ancien chef d'Etat donna un coup d'arrêt à cette descente aux enfers. Exsangue aujourd'hui, la Côte d'Ivoire devra se relever, panser ses plaies tant physiques que morales et retrouver son unité. C'est la tâche ardue qui attend le Président Alassane Ouattara. Il reste aussi à espérer que revenue à la démocratie, la Côte d'Ivoire puisse, aidée par des pays amis et les institutions internationales, reprendre en matière économique sa place de " poumon vital " de l'Afrique de l'Ouest. Le pari est difficile. Il peut être tenu.

06/2011

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Sciences politiques

Démocratie, une anthologie

La démocratie est aussi vieille que la critique de la démocratie... mais, maintenant que la sacro-sainte démocratie s'est muée en religion (avec ses grands prêtres, ses dévots -? souvent bigots ? - et ses missionnaires, voire ses croisés, avec ses dogmes, ses superstitions et son catéchisme, avec ses rituels, ses prêches et ses excommunications), et donc en une redoutable "? machine de guerre ? " mentale à arrêter de penser (résister / rêver / inventer) (pour mieux continuer par ailleurs ses petites affaires sonnantes, trébuchantes et assujettissantes), il est urgent tout d'un coup de rappeler tout ce qui en fait un système politique consternant et une hallucination collective. Car le pire, en effet, serait de laisser le monopole de la critique de la démocratie aux activistes de la bêtise et du ressentiment, aux victimes de la haine de soi et de la peur de l'autre, aux amoureux de la mort et de la laideur volontaire. Car un démocrate qui n'ose pas s'ausculter dans le miroir est un allié objectif des ennemis déclarés de la démocratie. On retrouvera souvent le même type d'arguments, au long de cette petite anthologie. C'est que les défauts, les limites ou les contradictions de la démocratie sont constants, à travers l'Histoire et les continents, des présocratiques à Agamben, de Socrate au Comité invisible, d'Epicure à Sloterdijk, de la Terre de Feu à l'Alaska, du Kamtchatka au Pays de Galle. On lui reprochera toujours de préférer la stupidité des foules à la sagesse des élites, ou l'inverse. On pointera toujours sa corruption, soit par les élites, arrogantes et orgueilleuses, soit par la plèbe ignorante et cupide, guidée par les passions les plus viles, égoïsme, ressentiment, haine ou cupidité. On reprochera toujours aux premières de s'accaparer les richesses, comme l'instruction et la culture, ou de s'arroger l'apanage du savoir et du sensible, qui se partagent pourtant. On se plaindra toujours de l'ignorance et des bas instincts du peuple jaloux, envieux et violent, ou de sa complaisance obséquieuse envers ses propres oppresseurs. Les gens qui ne votent pas comme nous se trompent. Ils sont cons comme un ennemi qui croit que l'ennemi, c'est nous. Ca n'a pas d'importance ? : si la démocratie pouvait changer quelque chose, ça fait longtemps qu'on aurait supprimé les élections. Quand les détenteurs du pouvoir sont mécontents du peuple et de ses choix, il faut changer le peuple. Comme il est d'autant plus crédule et influençable qu'on le maintient dans l'ignorance et qu'on l'abrutit de travail, d'angoisses et de divertissements, c'est parfaitement possible. On aurait pu regrouper les citations par thèmes. On ne l'a pas fait. Dans nombre de ces extraits, on aurait tout aussi bien pu remplacer l'un par l'autre les termes "? peuple ? " et "? élites ? ", "? démocratie ? " et "? dictature ? ", ou n'importe quelle autre forme de gouvernement. On l'a fait, quelquefois, pour le plaisir de la démonstration. S'il est une chose qui nous est apparue nettement, au cours de ce long exercice de lecture et de copiste, c'est que ce qui triomphe sûrement, plèbe, peuple, élites ou bien despotes, intérêt collectif ou individuel, raison ou émotion, c'est la mauvaise foi. Il n'y en a pas moins chez les thuriféraires de la démocratie fétichisée que chez les zélateurs de l'élitisme despotique. Dans un tel contexte, la république et son président souverain apparaît, au mieux, comme un comble d'hypocrisie ? ; au pire, comme un compromis fangeux. Une politique trouve pourtant grâce à nos yeux, qui sait éviter les écueils de tous les systèmes et en conjuguer les vertus ? : la protodémocratie, politique du vide et de l'interruption, qu'on trouvera décrite dans "? Le Manifeste du Dégagisme ? " et "? Le Dégagisme du Manifeste ? ", des mêmes auteurs, aux éditions Maelström.

03/2024

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Livres-jeux

Mission EuGénia - une enquête à énigmes pour explorer les grandes découvertes mathématiques

"Mission EuGénia" : c'est une exploration de notions mathématiques essentielles à travers 16 énigmes à résoudre. Un livre ludique avec une roue à tourner pour trouver la solution, et un voyage dans le temps pour mener l'enquête. Depuis son ordinateur, EuGénia, une intelligence artificielle, mémorise l'histoire des grandes découvertes scientifiques. Elle est aidée par les Gardiens qui veillent sur elle, mais un bug a coincé Mathéo, le responsable de la section mathématiques. Il a disparu. A nous, lecteurs, de le retrouver ! Un voyage dans le temps et dans l'espace L'horloge temporelle, en fin d'ouvrage, va nous permettre d'explorer 16 grandes scènes liées à 16 dates importantes dans l'histoire des mathématiques : de - 4000 av. J. -C. en Mésopotamie pour finir en 1089 en Italie, où s'est perdu le Gardien ; on s'arrête entretemps à Pise en 1198, Guizeh en - 600, Alexandrie en - 270, Ogaki (Japon) en 1865, Ujjain (Inde) en 628, au Massachusetts en 1968, à Babylone en - 1750, Arles en 100, Rouen en 1643, Crotone en -490, Paris en 1177, Brest en 1975, Florence en 1415, Glostrup (Danemark) en 1962. Au fil de la lecture, nous allons déambuler en Mésopotamie, à Babylone, dans la Rome antique, en Italie de la Renaissance, en Inde et au Japon, rencontrer des pythagoriciens et des bâtisseurs de cathédrales, échanger avec Archimède, avec Thalès et même Blaise Pascal, visiter une fabrique de ballons de foot et monter dans un simulateur de vol ou pique-niquer sur les falaises bretonnes. Et pour synthétiser ce grand voyage, une frise chronologique récapitule, en fin d'ouvrage, toutes les dates abordées. Une découverte de grands concepts mathématiques Ce livre mêle donc savoir et jeu d'enquête. Sur chaque double page, le lecteur doit résoudre une énigme en lien avec des infos documentaires pour poursuivre sa quête : infos sur les dates et les personnages cités, explications sur les notions mathématiques abordées. Il doit aussi manier des chiffres et faire appel à son sens de l'observation. Ainsi, il va se frotter à l'étude de la symétrie des frises, à la découverte des nombres babyloniens, à la mesure de la pyramide de Khéops avec son ombre, à la représentation géométrique des nombres, aux probabilités, aux différents rôles du zéro, au système de mesure des bâtisseurs de cathédrales, aux suites exponentielles, à l'application du nombre d'or en peinture, à l'ancêtre de la machine à calculer, aux relations entre cercle, carré et triangle dans les sangaku, à l'utilisation du solide de Platon dans un ballon de foot, aux algorithmes, aux objets fractals et au flocon de von Koch... pour finir avec le chiffre magique. Une lecture ludique et joyeuse Comment ne pas être intimidé par les mathématiques ? Cet ouvrage vise à montrer qu'il peut être amusant de manipuler les nombres, de chercher des indices, de faire fonctionner son sens de l'observation, d'utiliser sa logique pour résoudre un problème et trouver la clé de l'énigme. Pour avancer dans le récit à la recherche de Mathéo, le lecteur doit donc répondre à une question en bas de chaque double page contenant une grande illustration : "vrai" ou "faux" sont les deux seules options possibles pour faire tourner la roue nichée dans un rabat (en dernière page). Et c'est grâce à ce système que la circulation dans le livre est possible. La lecture n'est pas linéaire mais faite d'allers-retours dynamiques et immersifs. Peu à peu, le lecteur se rendra compte que les maths sont plus proches de lui qu'il n'y paraît : dans la décoration des fresques, dans le jeu de dés, dans la fabrication du ballon de foot, dans la reproduction des lapins... Et que leur maniement peut être amusant. Un ouvrage pour les récalcitrants et les passionnés... et tous ceux qui aiment réfléchir.

03/2024

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Thermodynamique appliquée

Thermodynamique appliquée à l’énergétique. Cours et exercices corrigés

La question énergétique est une question sociétale centrale en particulier dans le contexte du réchauffement climatique mais également au gré des difficultés d'approvisionnement (gaz, pétrole) qui touche la société dans son ensemble. La production d'électricité joue un rôle central pour diminuer les émissions de CO2 de l'industrie ou du transport. Elle doit cependant être elle-même idéalement : - décarbonée, - pilotable,- si possible renouvelable. Dans ce contexte, les centrales thermiques jouent un rôle primordial car 76% de l'électricité produite dans le Monde provient de ces installations : - centrales à flamme (charbon, gaz, biomasse), - nucléaire, - solaire thermodynamique- ou encore géothermiques.Ce livre traite de la thermodynamique, depuis les bases jusqu'aux thématiques avancées, nécessaire à la compréhension du fonctionnement de ces installations. Il propose également de nombreux exercices corrigés.Il s'inscrit pleinement dans le contexte du débat énergétique en mettant les différents modes de production du bouquet électrique actuel et futur dans une perspective environnementale (réchauffement climatique), économique, sociétal (disponibilité) et de développement durable. Table des matières Partie I - Energétique1 L'enjeu énergétique1.1 Concepts de baseEnergie carbonée, intermittente, renouvelable, pilotable, fataleGestion de la demande électriqueAnalyse en exploitation et en cycle de vie1.2 Le bouquet électriqueLe bouquet électrique mondial, français, allemand, pays en développement1.3 La transition électriqueCas de la France, de l'Allemagne, des pays en développementCritères pour le choix du bouquet électriqueExercices de ce chapitre2 Panorama des centrales thermiques électrogènes2.1 Principes thermodynamiques et rendement2.2 Eléments de base d'une centrale thermique électrogèneFluide thermodynamique, Cycles direct et indirect, échangeurs thermiques, Turbine et Compresseur2.3 Centrale nucléairePrincipe de fonctionnement, caractéristiques, filières, le nucléaire dans le Monde2.4 Centrale thermique à flammePrincipe de fonctionnement, caractéristiques, filières, le thermique à flamme dans le Monde2.5 Centrale solaire thermodynamiquePrincipe de fonctionnement, stockage d'énergie et mode hybride, filières, le solaire thermodynamiquedans le Monde2.6 Centrale géothermiquePrincipe de fonctionnement, caractéristiques, filières, la géothermie dans le MondeExercices de ce chapitrePartie II Thermodynamique appliquée .... 633 Le système thermodynamique et ses transformations -- 653.1 Le système thermodynamique3.2 Gaz parfait3.3 Au-delà du gaz parfaitApproche appliquée en thermodynamique3.4 Transformations thermodynamiquesExercices de ce chapitre4 Le premier principe de la thermodynamique -- 834.1 Echange d'énergie sous forme de travailTravail des forces de pression, Travail d'écoulement, Travail technique4.2 Echange d'énergie sous forme de chaleur4.3 Premier principe pour un système fermé4.4 Premier principe pour un fluide en écoulementPremier principe en régime permanent, Premier principe généralisé4.5 Application du premier principe aux éléments des machines thermiquesCas des échangeurs thermiques, des turbines et pompes/compresseursExercices de ce chapitre5 Le second principe de la thermodynamique 1175.1 Enoncé du second principe5.2 Evolution du systèmeDiagramme entropique5.3 Inégalité de Clausius5.4 Enoncés historiques du second principe5.5 Application du second principe aux éléments des machines thermiquesExercices de ce chapitre6 Les transitions de phase -- 1356.1 Etats et phases de la matière6.2 Les diagrammes de phases6.3 Le titre en vapeur6.4 Chaleurs de transition de phaseExercices de ce chapitreIII Cycles électrogènes – 1597 Les machines thermiques motrices -- 1617.1 Enoncé de CarnotAspects historiques et version moderne7.2 Diagramme de Raveau7.3 Moteur de CarnotRendement relatif, réaliser un moteur de Carnot, le cycle de Carnot7.4 Améliorer le rendementCogénération & ; cycle combinéExercices de ce chapitre8 La Centrale Turbine à Vapeur --- 1818.1 Un moteur de Carnot en régime diphasique8.2 Cycle de Rankine8.3 Cycle de Hirn8.4 Resurchauffe et détente fractionnée8.5 Soutirage de vapeurExercices de ce chapitreIV Transferts thermiques -- 2139 Bases du transfert thermique -- 2159.1 Les modes de transfert thermique9.2 Equation de la chaleur9.3 Résistances thermiques10 Transfert thermique au caloporteur -- 24110.1 Ecoulements laminaire et turbulent10.2 Calcul du coefficient conducto-convectif10.3 L'eau comme caloporteur dans un REPPropriétés de l'eau en REP, asymétrie haut-bas, dénoyage du coeur10.4 Le sodium liquide comme caloporteur en RNRPropriétés des métaux liquides, cas d'un réacteur à neutrons rapides11 Les échangeurs thermiques -- 26711.1 Bilan énergétique11.2 Echangeur co-courant11.3 Echangeur contre-courant11.4 Méthode NUTExercices de ce chapitreCorrection des exercices --- 293

06/2023

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Littérature française

Elle, Adrienne

Et d'abord, Elle, Adrienne, qui est-ce ? Vivant mystère qui se donne, se reprend à travers ses vérités et ses mensonges, l'homme qui l'a aimée, le capitaine Ulric Muhlen, se le demandera tout au long de sa vie, tout au long de ce livre. Derrière ses aveux successifs et contradictoires, quelle enfance cache-t-elle, quels secrets ? Comment est-elle devenue cette femme d'exception qui a fait de son seul prénom une griffe d'élégance et de beauté, quels troubles liens l'attachent à l'énigmatique Licia, quelle a été son existence avant que ne la rencontre Ulric, jeune aristocrate originaire de Bohême, que le hasard des événements et la guerre ont transformé en officier de l'armée allemande d'occupation, à Paris ? L'amour se nourrit de toutes les incertitudes, y compris celles du coeur, et c'est peut-être parce qu'il la connaît de moins en moins bien à mesure qu'il l'aime davantage qu'Ulric ressent pour Adrienne l'obscure, la violente, Adrienne la changeante, l'imprévisible, une de ces passions qui marquent un homme pour toujours. Issu de ces grandes tribus nobles de l'Europe Centrale où seuls comptaient les immenses domaines, la chasse, les forêts, la caste et les chevaux, où l'on vivait encore, à la veille de la guerre, dans le faste désuet de l'ancienne monarchie austro-hongroise, où la politique, les intérêts et le Gotha se confondaient dans une étrange arithmétique de cousinage et de tradition qui ne respectait guère des frontières plus récentes que les familles, Ulric arrive d'un autre univers dans le Paris chuchoteur, encore frivole mais inquiet, des années 40. Tandis que s'agitent autour d'eux les petits comploteurs et que se préparent au loin les grands bouleversements du monde, qui les sépareront, le jeune officier et elle, Adrienne, bravent les préjugés, parce qu'ils s'aiment. Pendant ce temps, seul à Marseille où l'a conduit l'exode, un adolescent français rêve aussi de cette femme qui le fascine ; il s'appelle Serge et il est son neveu. Livré à lui-même, il fait là-bas son apprentissage d'homme, et c'est Miguel, un républicain espagnol en exil, qui lui révélera l'enthousiasme de l'engagement, l'idéal de la résistance, les combats, l'héroïsme quotidien, puis la mort, simple et presque facile, comme un dernier don de soi. Histoire parallèle de trois destins qu'emportent le fracas et les cruautés de la guerre, ce roman n'est pas seulement l'aventure d'une passion et la découverte d'une cause : on y trouve aussi, et surtout, foisonnant, fidèle, minutieux, singulier, et d'une extraordinaire richesse d'expérience et d'évocation, le portrait d'une Europe qui s'écroule en mille morceaux. Avec le père d'Ulric, le Comte Norbert, qui finira ses jours dans la Vienne divisée de l'après-guerre, c'est toute une société qui disparaît, un art de vivre, un ton où le détachement a l'élégance du tragique. Avec son frère Matyas, qui fondera les maquis de Slovaquie, c'est un ordre nouveau qui naît de l'ancien, une forme neuve de l'espoir, et le même amour, tenace, d'une patrie déchirée. Avec Miguel, c'est la violence exaltante des luttes clandestines, l'irruption de l'Histoire dans le train des jours, le sabordage de la flotte à Toulon, la révolte et la libération de Marseille en 1944 et là aussi, peut-être l'aube, tôt couchée, d'une grande espérance. Construit comme un constant contrepoint qui entremêle, autour d'Adrienne, le sort d'Ulric et celui de Serge, le livre d'Edmonde Charles-Roux nous propose une symphonie d'un lyrisme exceptionnel : l'inoubliable mélodie d'un chant d'amour s'y détache sur l'ample accompagnement d'une musique de combats, de tumultes, et de passions. On y retrouve, approfondi, magnifié, le superbe talent de l'auteur d'Oublier Palerme, qui sera désormais plus encore peut-être celui d'Elle, Adrienne.

05/1971

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Sciences politiques

Coffre-fort et mafia. La Corse, un nouveau canton suisse?

Un notaire d'Ajaccio, est membre de la direction du Front de Libération National de la Corse. A Il se lie d'amitié avec un confrère suisse. Celui-ci vit dans le canton de Zoug. Il est venu en Corse pour y acquérir une villa sur la côte occidentale dans le golfe de Lava, à quelques kilomètres d'Ajaccio. Ils se rencontrent l'un l'autre fréquemment, soit en Corse en été, soit en Suisse. Une idée naît entre les deux hommesA : la Suisse est riche ; la Corse est pauvre. Situation à laquelle les deux hommes chercheront les raisons et élaboreront des solutionsA : Pourquoi ne pas faire d'une Corse, devenue indépendante de la France, une Suisse maritime ? Les questions se posent alors. Pourquoi la Suisse est-elle riche ; pourquoi la Corse ne l'est pasA ? L'agriculture suisse est pauvre ; c'est celle d'un pays de montagne. Son industrie et son artisanat sont en revanche florissants à l'échelle de la population du pays. Une Corse indépendante pourrait s'inspirer de la fiscalité du canton de Zoug qui est un Etat souverain, libre et démocratique, comme les autres cantons helvétiques, dont la souveraineté locale n'est pas limitée par la Constitution fédérale. Faut-il le rappeler, les cantons suisses sont des entités disposant d'une organisation propre, doublée d'une législation fédérale. Le canton héberge les sièges sociaux de holdings qui dirigent les remontées financières d'autres sociétés et qui en dirigent ou contrôlent les activités. Ces " résidentsA " bénéficient d'une fiscalité cantonale très attractive. A Alors, pour son bien économique, pourquoi ne pas créer une Corse devenant un paradis fiscal à l'image de bien d'autres ? Quatre membres du Front de Libération Nationale (FLNC) de la Corse se réunissent dans un restaurant. Leurs échanges sont interceptés par un membre influent du Zéphyr du large (le "Zéphyr du large" est une "copie" de la "Brise du large" , une organisation mafieuse corse qui a en mains les cordons de la mafia insulaire. Tout va se compliquer : menaces, attentats, etc. Mais l'idée reste que la Corse soit libérée de la tutelle de la France, obtienne son "indépendance" et devienne... un canton suisse. La Suisse accepterait cette transaction enA mémoire reconnaissante à celui qui ébaucha la Confédération helvétique, un Corse : Napoléon Bonaparte. Qu'adviendra-t-il du projet ? L'imagination au pouvoir peut tout et en tous cas beaucoup. Cet ouvrage en est la démonstration, à la fois très sérieuse et inattendue sur bien des points. On y découvre un monde underground dont les intérêts dépassent ceux des Etats, mais rejoignent ceux des grandes entreprises, des banques et des organisations criminelles. "Coffre-fort et mafia" met en scène l'improbable, et pourtant... Comme pour celle de beaucoup d'îles, l'histoire de la Corse est circonscrite dans un contexte qu'explique son isolement. L'influence politique, culturelle, linguistique, confère à ses habitants un mode vie qui crée une mentalité différente de celles des habitants vivant sur un continent. La Corse a été l'objet de la convoitise et de la colonisation de bien des peuples. Dans ce livre, on assiste à un pari incroyable de la Corse, et de sa mafia. Rien, A absolument rien ne justifie cette adhésion de la Corse à la Suisse. Sauf, bien entendu, un événement historique du 19° siècle. L'Acte de médiation survenu le 19 février 1803 dont l'auteur fut un Corse : Napoléon Bonaparte. Reconnaissante à la Corse de cet acte qui faisait la Suisse moderne, le Suisses militeront pour cette adhésion, devant une France débarrassée, comme le disait Bonaparte lui-même d'un poids que l'Histoire lui a donné : La Corse n'est pour la France qu'un inconvénient, une verrue qu'elle a sur le visage. C'est en effet le 19 février 1803 que la France imposait à la Suisse une nouvelle Constitution, laquelle, jetant à bas la République helvétique, allait permettre à la ConfédérationA d'être définitivement sur le chemin de la prospérité. A Michel Warnery, diplômé de HEC à Paris, ancien chef d'une grande entreprise, confronté à la réalité du monde économique et à ses propres règles, franco-suisse vivant à Fontainebleau, ne manque pas d'imagination en cet ouvrage comme dans ses autres livres : "L'Aura des Justes" , "Meurtre à la Grande Loge" , "le Roi du Monde" , "l'Ordre mondial" , etc. Cet ouvrage "Coffre-fort et mafia" , est captivant.

12/2023

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Chine

Origines et defaite de l'internationalisme en Chine 1919-1927. Anthologie

Avec la fin de l'isolement séculaire de l'Empire du Milieu, l'industrie capitaliste moderne s'était développées ur les côtes et le long des grands fleuves. Entrée en contact avec un mode de production supérieur, le mode capitaliste, la structure économique de la Chine était contrainte de se différencier et entrait en crise. L'unité du marché chinois, basée sur une homogénéité du mode de production, se brisait et on voyait se créer toute une série de marchés qui gravitaient autour du commerce des différentes puissances impérialistes. De fait, même si un seul Etat survivait il n'existait plus une Chine, mais plusieurs Chines, où le pouvoir réel était aux mains des seigneurs de la guerre. la première tache de la révolution démocratique-bourgeoise était donc l'unification, le rétablissement de l'unité étatique, et pour ce faire elle devait combattre contre toutes les puissances étrangères qui avaient intérêt à maintenir la division de la Chine, pour pouvoir utiliser chacune sa part de marché. Le développement du capitalisme en Chine avait entraîné le développement du prolétariat moderne ; notre anthologie reconstitue les étapes et les modalités de l'entrée en scène de cette classe ouvrière dans la vie économique, sociale et politique de la Chine entre 1919 et 1927. les bas salaires, les longues heures de travail, les lamentables conditions de sécurité et d'hygiène, les accidents du travail, les maladies professionnelles, les punitions corporelles, tous ces éléments se coalisèrent pour créer une nouvelle force sociale. En juin 1919, la première génération d'ouvriers en Chine entama une nouvelle époque de luttes ouvrières ; avec peu d'expérience historique et sans forte tradition de classe, elle se lança dans des grèves de revendication et dans la bataille politique. Elle n'avait pas encore acquis une conscience de classe, mais la situation dans laquelle elle vivait était plus que mOre pour son action. la spontanéité ouvrière se heurta à la féroce répression du patronat, des seigneurs de la guerre et de la main de fer des puissances impérialistes. Au cours de cette vague de grèves trade-unionistes se formèrent les syndicats modernes en Chine, surtout dans les régions côtières et en Chine centrale. Cette avant-garde fit preuve d'un esprit de sacrifice exceptionnel dans la lutte, mettant à la disposition de internationale son audace, sa vigueur et sa combativité. En plus des syndicats modernes, le premier cycle de luttes ouvrières fut marqué par la naissance du Parti communiste chinois (PCC) en juillet 1921. Dès sa fondation, l'Internationale communiste envoya quelques représentants en Chine pour diriger ses premiers pas. Le 21 janvier 1924, Lénine mourut. Pour le groupe dirigeant de l'IC s'ouvrit une phase de confusion stratégique, qui allait rapidement dégénérer dans la synthèse du capitalisme d'Etat russe, personnifiée par la thèse de Staline de la construction du socialisme dans un seul pays. Pour le jeune parti communiste de Chine, qui n'avait que trois ans d'existence, des années de marche sans boussole commençaient. Dans l'intérêt d'un accord avec les grandes puissances et les étrangers, Tchang Kaï-chek coupa les artères du mouvement révolutionnaire. Détruit et vaincu comme parti ouvrier, le PCC devint l'expression du courant populiste paysan de Mao Zedong. Il a fallu un siècle pour que la Chine réalise sa métamorphose économique et sociale ; pays semi-colonial au début du XXe siècle, pays de jeune capitalisme dans les années 1960, puissance émergente de impérialisme aujourd'hui. L'histoire de la Chine durant les cent dernières années est l'histoire de ce passage. Hier elle subissait invasion des capitaux et des produits bon marché de l'Occident, aujourd'hui elle envahit le globe de ses produits et exporte ses capitaux dans les cinq continents. Hier l'Occident brisa les murailles érigées pour Isoler l'Empire céleste, aujourd'hui c'est l'Occident qui doit faire face à des tentations répétées de protectionnisme contre les exportations modernes de la Chine. Hier la Chine fut une proie de l'impérialisme, aujourd'hui elle réclame sa place à la table du partage du monde. On tente à présent d'ensevelir sous une épaisse couche d'oubli le souvenir du puissant mouvement ouvrier qui secoua les villes chinoises de 1925 à 1927. A l'époque, la classe ouvrière n'avait pas la force du nombre ; aujourd'hui la masse des salariés s'est énormément accrue. Si le développement du capitalisme s'accompagne inévitablement de la lutte économique, ces salariés trouveront dans la meilleure tradition syndicale et politique des premières générations d'ouvriers les raisons d'un engagement internationaliste.

03/2021

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Théâtre - Pièces

Théâtre 2002-2017. Tome 2

Ce volume fait suite à Théâtre 1987-2001 et reprend huit pièces de Pascal Rambert déjà publiées entre 2005 et 2017. Mon fantôme (cantate), Toute la vie, L'Art du théâtre, Répétition, Lac, Libido sciendi, Argument,. Mon fantôme (cantate) (2005) Où est la nuit ? qui m'aimera ? et la girafe ? et le grand cerf ? et les abeilles ? et l'ours et les colonies de choses volantes et rampantes ? et le ciel ? et l'étendue ? qui peindra l'étendue ? Pour s'endormir, un enfant s'invente un personnage imaginaire avec lequel il discute. Il l'appelle Mon Fantôme. Commande de France Culture, ce texte est à destination des enfants. Toute la vie (2007) Tu m'aimes je t'aime on s'aime on est qui quand on s'aime on est qui ? on est où quand on s'aime ? on est où ? on est qui ? on est devenu qui ? Ah ! parcourt le monde. Ah ! parcourt des formes artistiques. La question : "Qu'est-ce qu'être soi-même ? " rythme son voyage. Une seule réponse : "J'avance" . Pièce d'anticipation, Toute la vie est une fresque à jouer, danser et chanter dans le futur. L'Art du théâtre (2007) L'Art du théâtre est construite en parallèle de Toute la vie. Dans cette pièce, présentée tel un manifeste par Pascal Rambert, un acteur raconte l'art du théâtre à son chien cocker. Les deux textes peuvent être indépendants ou se monter ensemble, le premier étant comme un petit Dogma du second. Répétition (2014) Je suis issu du rêve de Denis qui lui-même est issu du rêve d'Emmanuelle qui elle-même est issue du rêve d'Audrey. Nous sommes chacun des habitants du rêve de l'autre nous croyons vivre dans le monde réel mais nous vivons notre vie nous la passons dans le rêve des autres Dans l'intimité d'une répétition de théâtre, quatre acteurs s'observent. L'un après l'autre, ils prennent la parole et enflamment une mèche dévastatrice qui ne s'éteindra qu'après que les mots aient accompli la tache précise qui leur était assignée. Lac (2015) Je pensais que je ne pouvais imaginer beaucoup on m'avait toujours dit ne rêve pas on m'avait toujours dit l'imagination c'est bien beau on m'avait toujours dit ce genre d'idioties or j'ai décidé de monter sur le théâtre pour combattre cela et ça me paraît aussi important en tout cas pas moindre que de s'engager sur des terrains de conflits réels dont la mort est la sanction Pascal Rambert a écrit cette pièce pour les étudiants comédiens de la Manufacture (Bachelor Théâtre, 2012-2015), après les avoir rencontrés. "Une histoire de langue mettant en ligne seize corps moins un face à la mort, au sexe et au crime" (PR). Libido sciendi (2015) Ils montent l'escalier ils s'arre^tent ils regardent le lustre Giacometti ils respirent elle enle`ve son tee-shirt il enle`ve le sien elle de ? boutonne son pantalon les pantalons tombent ils respirent je vois la rampe en fer forge ? dix-septie`me ils se regardent ils sont nus dans le grand escalier elle monte quelques marches elle respire il la regarde elle e ? tire ses bras elle respire ils regardent le lustre Giacometti Libido sciendi est une pie`ce de danse créée au festival Montpellier Danse en 2008, dans une mise en scène de l'auteur, réactualisée en 2014 au Musée Picasso à Paris. Argument (2015) Cessez voulez-vous Annabelle ce chant funèbre l'air est lugubre le ciel bas la nuit épaisse j'ai peur si je ferme les yeux j'entends j'entends si je me concentre bien fermez les yeux écoutez écoutez entendez-vous ces coups de canons ces tirs secs des fusils l'air comme un gaz porteur met dans nos oreilles les sons de Paris écoutez écoutez on s'y bat les murailles cèdent les corps tombent on dresse la barricade ça claque l'artillerie sera sortie elle aura anéanti vos amis aux grandes idées Argument renvoie à l'histoire de la Commune, au travers d'une scène tragique et magique où les convictions conservatrices s'opposent aux forces révolutionnaires, sur fond imaginaire de toile de Jouy. Une vie (2017) Pourquoi on va au théâtre ? Pour dévorer du visage. C'est des cibles mouvantes les acteurs. On les regarde. On les suit comme ça. Ces déplacements. C'est fantastique. On voudrait pouvoir les descendre comme des cols-verts en plein vol. Pan. Pan. Leur prendre leur jolie petite gueule et les fixer. C'est ça que je fais. Je fixe. Je fixe pour les autres. Pour que les autres voient. La porosité entre l'art et la vie, entre la vie et la mort, est au centre de cette pièce qui se déroule dans un studio de radio, le temps d'une émission monographique sur un artiste. Création par La Comédie-Française dans une mise en scène de l'auteur.

11/2023

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Littérature française

L'Arbre blanc dans la Forêt noire

Premier roman de Gérard Adam, publié en 1988, âL'Arbre blanc dans la Forêt noireâ s'est vu décerner le prestigieux prix NCR (AT&T), qui a installé d'emblée l'auteur parmi les écrivains en vue de la Belgique francophone. Un jeune médecin belge, Ghislain Desaive, débarque à Vonzo, petite agglomération de Kalibie (Afrique centrale), pour y prendre la tête d'un hôpital missionnaire dans le cadre de la coopération belgo-kalibienne. Il va y découvrir l'Afrique et ses sortilèges par l'intermédiaire de personnages fascinants, Dyana, la jeune religieuse noire, Malu dont il fera sa compagne, Gakuba, le politicien en disgrâce, Binda Pasi, le sculpteur, Lemmie et Sebas, les musiciens errants, Marcel, le coopérant-poète dont les oeuvres, jamais montrées, disparaîtront dans la tourmente... Roman de prise de conscience et de découverte de l'autre. Roman d'aventures aussi, avec la révolte du Bas-Fleuve contre un pouvoir dictatorial reposant sur une corruption institutionnelle et la mise en coupe des richesses nationales. Une révolte à laquelle met fin une intervention des parachutistes français et belges sous des prétextes humanitaires, en fait pour maintenir le régime en place. Vaste fresque aux multiples résonances, ce roman est une méditation sur un continent accablée de tous les maux mais immensément riche d'avenir, en même temps qu'un plaidoyer pour l'enrichissement par la découverte et l'acceptation de l'autre. Complété d'une lecture de Jean-Claude Kangomba, écrivain et essayiste congolais. On sent qu'il s'agit là d'un écrivain qui n'en est plus à ses débuts, à l'intérieur même de son premier livre, que ce roman a été longuement porté. Ce qui l'atteste, c'est une qualité d'écriture qui ne vient jamais nuire à l'efficacité du récit, lequel est très rythmé, très passionnant, avec un très grand art du suspense, mais le style vient toujours étayer l'entreprise. Ce qui nous a convaincus, c'est la conjonction de la sincérité absolue d'un propos, de la charge d'humanité et d'un extraordinaire travail sur l'écriture. C'est aussi la qualité polyphonique de ce livre qui ne sacrifie pas un seul instant au pittoresque ou à la couleur locale, mais sait mêler adroitement des réalités parfois très difficiles à affronter et la charge du fantasme. (Pierre MERTENS, RTBF, émission "âParoles et musiqueâ") Un livre qui soulève les questions les plus fondamentales [... ] J'ai lu ce livre d'une seule traiteâ ; c'est un roman de 450 pages, qui se lit avec un plaisir, une fébrilité extraordinaires [... ] Il s'agit d'un des romans les plus importants de ces derniers mois... (Jean-Pol HECQ, RTBF-émission "âRencontresâ") C'est un gros roman, touffu, avec beaucoup d'événements et de personnages, mais le lecteur ne se perd pasâ ; il est pris par l'intrigue, et la progression dramatique. [... ] C'est un livre très critique, mais jamais manichéen [... ] Il y a toute une part de réflexions sur les relations Nord-Sud, bien sûr, mais ces questions viennent comme naturellement, dans les dialogues, etc. Il n'y a jamais de passage théoricien [... ] Un roman initiatique, où l'on trouve beaucoup de réflexions sur le sens à donner à sa vie, mais introduites habilement, insérées tout naturellement dans le texte. Peut-être est-ce entre les lignes qu'on trouve des réponses. C'est un livre ouvert, qui offre au lecteur des possibilités de s'interroger lui-même. (Anne-Marie LA FERE, RTBF - émission "âActuel 3â") Ce qui est passionnant dans ce livre, c'est que l'Afrique est vraiment ressentie. L'auteur en a une perception, une découverte toujours très neuve, très vive [... ] Des personnages extraordinaires jalonnent le récit. (Marie-Eve STEVENNE, RTBF - émission "âL'échappée belgeâ") [Trad. du néerlandais]. La décision [du jury NCR] a été unanime, parce que ni moi ni les autres membres n'avaient jamais rencontré un tel cas d'un auteur que l'on voit accoucher de son talent au fur et à mesure de la lecture. C'est vraiment un livre extraordinaire et je ne me souviens que d'une seule expérience semblable avec un auteur néerlandophone [... ] celle-là était restée pour moi comme une sorte de petit diamant. "L'Arbre Blanc dans la Forêt Noire" n'est pas un petit diamant, c'est un grand et lourd diamant. Une lecture passionnante. (SEMPER) Je vous conseille de lire le roman de ce "âdrôleâ" d'Européen (Robert EKOFO - TAM-TAM) Un témoignage exceptionnel [... ] Parmi les centaines de livres parlant de la coopération, voici à mon avis le premier livre vrai, qui vous envoûte totalement. (Marcel PERREAUX - Arlon-Carrefour) Un témoignage privilégié. (Eddy PRZYBYLSKI - LA DERNIERE HEURE) Un récit foisonnant, une épaisseur végétale et romanesque (Michel LAMBERT - TELE-MOUSTIQUE) Un très beau souffle, un livre musclé, aux dialogues percutants, qui se lira comme une fresque. Un récit traversé par une sorte de fièvre. (Francis MATTHIJS, LA LIBRE BELGIQUE) Une plume magique [... ] un film somptueux [... ] un récit profondément humain [... ] un magnifique plaidoyer en faveur de la complémentarité des races [... ] un ouvrage d'une rare densité [... ] un premier roman exceptionnel. (Henry LAGNEAUX - INDICATIONS) En plus du plaisir de nous offrir des descriptions colorées et des paysages qui nous plongent dans une atmosphère tout à fait particulière, ce roman qui nous propose de nombreux éléments de réflexion sur le devenir d'un continent "âqu'il faut aimer pour y survivreâ" (C. MEERT - NEGRISSIMO) Auteur d'une vingtaine de romans et recueils de nouvelles, Gérard Adam a été médecin militaire. Il été coopérant au Zaïre, a participé à l'Opération Kolwezi en 1978 et a été Casque bleu en Bosnie-Herzégovine en 1994. Il dirige à Bruxelles la maison d'édition M. E. O.

12/2023

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Tourisme étranger

Rêve de Madagascar

Dans un manuscrit laissé sous une stèle de Fort-Dauphin en 1653, Etienne de Flacourt met en garde les étrangers contre les autochtones de Madagascar en écrivant : " Prends garde, étranger. Ne fais pas confiance aux habitants de cette île, leurs flatteries réservent les plus grands dangers ". Le voyage que nous offre Philippe Aimar à travers la Grande Île dément fondamentalement cette mise en garde. Les photos nous montrent la confiance qui s'établit entre les modèles et le photographe et l'attachement que ce dernier porte à la Grande Ile et à ses habitants. Les résultats constatés se rapprochent de ceux obtenus par Jean Paulhan qui avait pris la peine, il y a près de 90 ans, de partager le quotidien des Malgaches, de différentes conditions, afin de saisir le sens profond des Hainteny. Ici le photographe a adopté la même démarche et nous présente une nature attachante et un peuple des plus accueillants avec beaucoup de réalisme. Fernand Léger n'a-t-il pas défini la qualité d'une oeuvre picturale en raison directe de sa quantité de réalisme. Mais, l'interprétation d'une photographie ne peut pas être considérée comme une valeur absolue, elle est le produit d'une subjectivité particulière du regardant. Quand l'ai compulsé l'album présenté par Philippe Aimar, c'est ma propre impression devant ces oeuvres d'une rare qualité que j'essaie de faire partager à ceux qui auront le privilège de se pencher sur ces images de la Grande Ile. Le photographe a su rendre l'atmosphère et la couleur de chaque région et tirer de l'individu les spécificités qui le particularisent tout en l'intégrant dans son groupe d'appartenance. Si nous regardons cette jeune femme de la page 36, avant même de lire la notation de bas de page, rien que par sa tenue et sa coiffe nous la situons d'emblée dans l'ethnie Betsileo. Il en est de même pour la plupart des portraits pris un peu partout dans l'île. Ce qui ne manquera pas de frapper la curiosité de ceux qui ouvrent ce livre est l'itinéraire suivi par le photographe. Au lieu de se précipiter sur les lieux touristiques connus, il nous entraîne dans un parcours inédit. Après une visite prégnante chez les Merina, les Ambaniandro (ceux qui sont sous le soleil) du haut plateau central, en ayant pris soin d'éviter les sites trop vus et revus - mais qu'ils ne néglige pourtant pas (on les perçoit à travers certaines photos) - en insistant parfois sur ce que le commun des autochtones ne remarque même plus, à force de les côtoyer quotidiennement. Ainsi en va-t-il des images devenues parties intégrantes du paysage, comme ces petits marchands des bords des routes ou ces joueurs de fanorona qui s'approprient une partie de la voie, ce qui nous plonge dans un exotisme bon enfant. Le photographe porte son appareil, non directement vers l'est ou vers le nord où sont les sites touristiques les plus fréquentés, mais vers le sud. Sur sa route, il nous fait entrevoir la beauté des environs de la capitale avec ses rizières, nous montre les étals des petits producteurs de charbon de bois qui préfigurent malheureusement la déforestation. Sa première étape dans le pays des Betsileo (nombreux invincibles) est l'Isalo. Il pré-sente en quelques photos ce qui dorénavant particularise la région : la recherche des pierres précieuses avec ce que cela implique de risque, d'effort quasi-inhumain et de misère dans l'espoir. II ne se prive pourtant pas de nous faire admirer le sourire d'une jeune Vezo (ceux qui pagaient). Et, son voyage reprend toujours vers le sud, comme si le photographe voulait se mettre sur les traces d'Etienne de Flacourt, mais il délaisse Fort-Dauphin, et s'oriente délibérément vers Tuléar, le pays des Bara (qui disent que la signification de leur nom est ceux qui ont la voix grave et sourde mais que les autres connaissent pour des simples d'esprit et des naïfs) pour nous faire appécier un crépuscule sur les dunes, là où la mer, la terre et le ciel majestueusement se confondent. Avec des paysages féériques, de jour comme de nuit, et, des Antandroy (ceux des ronces) rayonnants dans la simplicité de leur quotidien le photographe-pérégrin nous fait partager son émotion cette nature d'une beauté à couper le souffle. Mais là où l'on s'attendait à le voir continuer sa route vers Morondava, il marche sur le tropique du Capricorne et se retrouve sur la côte orientale de l'île les pieds dans l'eau du canal de Pangalane s'intéressant aux occupations aquatiques des Antaisaka (ceux de des longues vallées), des Antambahoaka (ceux du peuple) et des Betsimisaraka (nombreux qui ne se séparent pas). Toamasina est suggérée par une photo du lac sur le canal de Pangalane, puis nous voilà tout de suite au pays de la vanille et des Sakalava (ceux des longues vallées) au nord est de l'île, pour nous retrouver vers le nord face à l'île de Nossy-Bé devant des paysages grandioses d'une mer d'émeraude présentant les boutres comme des bijoux précieux et d'un ciel souvent bleu à la limite possible de la couleur. Cet ouvrage de Philippe Aimar ne doit pas être vu uniquement comme une présentation de la nature mais aussi comme une étude de l'homme malgache dans un essai chaleureux et subtil. Le photographe a mis dans son travail toute sa passion et son attachement pour l'île et ses habitants. Il propose une approche originale et vivante de la société malgache mettant en évidence un réseau d'affinités et d'échanges qui le relie à un monde qui le subjugue, l'intrigue et l'attache. Je dirais même une confrontation affective de deux visions du monde différentes avec ce que cela implique de subjectivité. Chapitre après chapitre nous faisons connaissance avec les différentes ethnies malgaches. Ce qui m'a aussi ému dans ce livre c'est l'objectivité du photographe. Il ne s'est pas contenté de montrer la beauté de l'Ile avec des gens heureux, mais il fait toucher du doigt le paradoxe de la beauté et de la misère en montrant comment les Malgaches acceptent leurs destins et que les gens pauvres ne sont pas toujours tristes. Qu'attend-on d'un livre de photographies si ce n'est de nous faire connaître un pays et de nous procurer du plaisir ? Les deux objectifs sont atteints dans ce livre de Philippe Aimar et je ne puis que souhaiter à tous ceux qui l'ouvriront le même plaisir et émotion que j'ai eus en le consultant.

02/2010

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Italie

Journal 1939-1945

Piero Calamandrei fait partie des grandes figures de l'Italie contemporaine - juriste, écrivain, homme politique, et même peintre de qualité? ; son parcours, sa droiture, son exigence ont une valeur exemplaire. Mais exemplaire aussi, la manière dont ces qualités ont pris forme. L'engagement moral de l'auteur, son engagement politique au sens le plus noble, c'est-à-dire le sens du service que l'on doit à l'idée la plus haute et la plus partageable qu'on se fait d'un pays, ont su se traduire dans des formes d'une grande variété qui donnent uniment un même corps de noblesse aux différents placements de parole ? : droit, discours politique, littérature, écrits intimes, lettres, enseignement. Il nous semble donc important de soutenir l'effort de mise à disposition du public français d'une oeuvre de laquelle il a tant à apprendre. Pour le public français qui connaît déjà Piero Calamandrei juriste et écrivain, grâce à la publication des volumes que nous mentionnions, mais aussi pour tout lecteur soucieux d'histoire récente, le Journal 1939-1945 offrira un apport décisif, car il permet d'assister directement au vécu d'un intellectuel libéral du siècle dernier, déjà humilié par l'oppression quotidienne de la dictature fasciste, face à un monde qui se précipite vers une guerre capable d'anéantir la civilisation à laquelle il a le sentiment profond d'appartenir ? ; il lui offrira, aussi bien, ce bonheur de lecture auquel la qualité littéraire de l'écriture de Calamandrei l'a accoutumé. Si, dans l'Inventaire d'une maison de campagne, travail d'écriture mémorialiste et littéraire qu'il entame au printemps 1939, Piero Calamandrei se penche sur ses souvenirs d'enfance et le début du siècle pour trouver un réconfort contre la barbarie qui gagne, il se fait dans le Journal, à partir de 1939, observateur et chroniqueur des événements, dans une position relativement privilégiée d'homme de culture et de juriste entouré d'un réseau serré d'amis et de connaissances ? ; c'est donc un témoin qui accède à des sources de premier ordre mais enregistre aussi les mouvements de l'opinion publique et des gens ordinaires, et qui développe ses réflexions dans un cénacle d'amis qu'unissent l'opposition au fascisme et la culture libérale. Quelqu'un, aussi bien, qui écrit "? pour ne pas être complice ? ". Les compléments apportés par la nouvelle édition (2015) que nous traduisons représentent environ 15 % du texte tel qu'il avait été publié en Italie en 1982, et l'on a évidemment procédé à une révision et à une mise à jour des notes. Les passages précédemment écartés nous font mieux participer au parcours de l'auteur, à ses égarements, à sa vis polemica, à ses amertumes, à ses frustrations, et aux petites satisfactions que, sous une dictature, on peut tirer même de la fausse nouvelle de la maladie du tyran, ou d'une histoire légère. A quoi s'ajoute, dans un itinéraire en devenir, les imprécisions, les méprises, les jugements non vérifiés, "? les vicissitudes privées de l'âme, les hauts et les bas du quotidien du coeur ? ", comme Franco Calamandrei, le fils de l'auteur, l'écrivait dans sa préface à l'édition de 1982 ? ; il expliquait pourquoi il était convaincu de l'importance du Journal comme contribution à l'"? autobiographie de l'antifascisme ? ", qui permettait de se plonger "? dans ce clair-obscur moral resté jusqu'alors aux marges, dans l'intériorité que le projet des mouvement politiques et sociaux a laissée dans l'ombre, et donc aussi dans le rapport d'opposition ou d'enchevêtrement, d'osmose, entre ces mouvements, leurs règles et leurs engagements, leur parcours, liés à une bataille collective, et le sentiment individuel ? ". Dans son introduction de 2015, Mario Isnenghi revient sur ce point, à propos surtout de la période 1939-1942 ? : "? La fragilité des frontières, la duplicité consciente, la promiscuité de celui qui, comme antifasciste ou non-identifié au fascisme, continue à vivre en Italie - sans la rupture libératrice de la prison, du confinement ou de l'exil -, constituent, au-delà de la dimension autobiographique, le terrain de culture, la marque d'un nombre indéterminé et peut-être majoritaire d'Italiens entre les deux guerres, avec et sans carte du parti, dans une société composée, selon le degré d'accoutumance, de différents cercles et microclimats. Le caractère exceptionnel de ce témoignage tient à ce qu'il les fait indirectement remonter à la visibilité et à la parole. ? " Le portrait d'une espèce humaine, de "? ceux qui sont en suspens ? ", par un diariste d'exception, voilà donc aussi ce que le lecteur pourra trouver dans ces pages. Comme l'écrivit l'éditeur de la version intégrale parue en 2015, "? particulièrement utile aux nouvelles générations à proportion de sa nature de recherche ouverte et antidogmatique, le Journal ne veut pas présenter les résultats apaisés et figés d'une lutte intérieure déjà vécue et surmontée (l'approche antifasciste)? ; de façon bien plus suggestive, il est l'itinéraire en devenir d'une libération, d'abord intérieure, avec toute sa charge d'incertitudes et d'apories, et le témoignage d'un cheminement moral, intellectuel et spirituel, beaucoup plus riche de questions que de réponses. On pourrait encore le définir comme un roman de formation, ou comme la phénoménologie d'une conscience d'une finesse et d'une singularité extrêmes ? ; mais il peut être en même temps, par le nombre de personnages qui y figurent à travers l'évocation de rencontres et de discussions, le récit choral de l'apparition progressive de la conscience d'un peuple, à destination des jeunes gens d'aujourd'hui. ? " Tout ce qui s'y trouve raconté n'est pas seulement une expérience italienne ? : cela fait partie de l'histoire européenne, et cela éclaire la manière dont la liberté et la démocratie ont été reconquises en remontant de l'acquiescement et du compromis, en se nourrissant de la "? résilience ? " - terme à la mode aujourd'hui - de minorités qui ont su survivre dans les années de "? consentement ? " à la dictature. Le lecteur ne manquera pas de noter l'amour pour la France qui filtre des pages du Journal et l'angoisse ressentie par Calamandrei face à son invasion et au risque de la disparition d'une civilisation formant une part essentielle de sa culture. Ce témoignage de premier ordre possède donc aussi, pour aujourd'hui, une étonnante capacité de suggestion pour des défis politiques et spirituels contemporains. Leçon de style, en tous les sens ? : celui de la vie, de l'allure de la vie et de la réflexion qu'elle fait naître, et celui de l'écriture, où restaurer jour après jour, avec l'élégance de la plume, ce qui se présentait alors comme les ruines d'une civilisation aimée.

06/2024

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Romans historiques

Les aventures de Jack Aubrey Tome 5

Dernier volume de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russel Crowe fit connaître à un large public. Comprend les titres : Le Commodore, Le Blocus de la Sibérie, Les Cent jours, Pavillon amiral et le début d'un titre inédit, le vingt-et-unième, Le Voyage inachevé de Jack Aubrey. Préface de Dominique Le Brun, écrivain de Marine. DERNIER VOLUME DE LA SAGA JACK AUBREY : Jack Aubrey et Stephen Maturin sillonnent l'Atlantique et la Méditerranée à bord de la bonne vieille frégate la Surprise et d'une fine goélette, le Ringle. Dans le cadre du blocus continental, de la fin de l'Empire et de la lutte contre l'esclavagisme, nos héros affrontent les courants et la houle qui sévissent à la pointe de la Bretagne, apprécient le charme des escales à Funchal et Gibraltar, subissent tour à tour les touffeurs du golfe de Guinée et les rigueurs de la Patagonie. Quand ils se sont rencontrés, dans Maître à bord, Jack Aubrey était un jeune officier de la Royal Navy et Stephen Maturin un scientifique sans le sou. Le premier aspire maintenant à hisser son pavillon d'amiral, et le second est devenu un discret mais puissant personnage du gouvernement britannique... Fin des aventures de Jack Aubrey, qui ont marqué des millions de lecteurs de par le monde et avec lesquelles Patrick O'Brian a inscrit pour toujours son nom dans la légende des mers. Le Commodore Pour Jack, nommé commodore, les retrouvailles familiales sont l'occasion de manifestations de joie, mais il en va tout autrement pour Stephen : sa petite fille semble avoir sombré dans l'autisme et son épouse, incapable de faire face à cette épreuve, a abandonné le domicile conjugal. Mais le rugissement de la houle - ou des canons ! - n'est jamais très loin... Aubrey et Maturin, de nouveau envoyés en mission, retrouvent le pont d'un navire, leur véritable univers. Si le golfe de Guinée, avec ses marais fétides, est leur objectif assigné, il ne s'agit que d'une ruse. En réalité, leur destination n'est autre que l'Irlande toute proche. L'Irlande catholique, durement opprimée par l'occupant anglais et agitée de ferments de révolte dont Napoléon, l'ogre corse, rêve de profiter en mettant sur pied une invasion... Le Blocus de la Sibérie Jack, devenu " seigneur du manoir " après le décès de son père, doit défendre âprement ses terres contre la convoitise des voisins qui, s'ils n'ont pas ses glorieux états de service, ont su se doter de solides appuis politiques et d'amitiés en haut lieu. Le retour à la mer compensera-t-il ces tracas ? L'hiver est rude, le blocus de Brest par la Navy difficile à tenir, l'amiral de la flotte considérant en outre Jack comme un dangereux rival. Pour couronner le tout, Sophie Aubrey découvre les preuves d'une infidélité commise jadis par son époux et y réagit avec violence. Cette période délicate est encore assombrie par la hantise de Jack, qui craint fort que la paix qui s'annonce ne mette fin à son ascension et lui interdise à tout jamais d'atteindre le grade tant convoité d'amiral d'active. Heureusement, Stephen Maturin garde dans sa manche un atout qui peut changer la donne. Les Cent jours Branle-bas de combat ! Napoléon s'est échappé de l'île d'Elbe ! La Royal Navy rassemble ses forces, et le moral de Jack Aubrey remonte en flèche. Nommé commodore, avec une escadre sous ses ordres, Jack multiplie les actions, coule, brûle ou détruit les navires que l'on construit pour Napoléon sur les rives de l'Adriatique, et s'efforce d'empêcher l'intervention d'une force de mercenaires musulmans qui doivent entraver les mouvements des armées alliées, unies pour écraser définitivement l'ogre corse. Il est aidé par Stephen Maturin, qui applique à sa mission secrète toute l'acuité de son esprit, en dépit du profond chagrin où l'a plongé la mort de son épouse. Pavillon amiral Après sa défaite à Waterloo, Napoléon rend définitivement les armes et prend la route de l'exil. La guerre de l'Angleterre contre la France s'achève. Pour un homme d'action comme Jack Aubrey, cette situation est plus angoissante que réjouissante, car la paix revenue risque fort de sonner le glas de son ambition de toujours : envoyer son pavillon bleu d'amiral au mât d'artimon. Pis-aller : il va enfin pouvoir mener à bien la mission préparée par Stephen Maturin et si longtemps retardée par les événements en Europe : se rendre au Chili pour soutenir le nouvel Etat, récemment séparé de l'ex-suzerain espagnol, et y former sa jeune marine. La Surprise fait donc voile à travers l'Atlantique... et c'est alors que les ennuis commencent : collision en pleine mer, désertions en série, rien ne semble devoir être épargné à Aubrey, qui voit la perspective du pavillon amiral s'éloigner à l'horizon. Le destin s'acharnerait-il sur " Jack la Chance " ? Le Voyage inachevé de Jack Aubrey Trois chapitres inédits en français du dernier volume des aventures de Jack Aubrey auquel travaillait Patrick O'Brian avant de mourir en 2000. UN CLASSIQUE DE LA LITTERATURE MARITIME : Découvrez la nouvelle édition des Aventures de Jack Aubrey. Ces romans historiques vous plongeront dans un univers maritime à l'époque des guerres napoléoniennes. Maître à bord est le premier tome de la saga maritime de Patrick O'Brian, que le film Master and Commander avec Russell Crowe fit connaître à un large public. Ce volume comprend les romans suivants : Le Commodore, Le Blocus de la Sibérie, Les Cent jours, Pavillon amiral et le début d'un titre inédit, le vingt-et-unième, Le Voyage inachevé de Jack Aubrey. Ce livre d'aventure a été préfacé par l'écrivain Dominique Le Brun. Plongez dans un roman historique passionnant et dépaysant. Les Aventures de Jack Aubrey est un livre d'aventure de Patrick O'Brian présenté et préfacé par Dominique Le Brun. PATRICK O'BRIAN, UN ECRIVAIN MARQUE PAR LA MER : Né en 1914 en Irlande, Patrick O'Brian est mort le 2 janvier 2000. Après avoir écrit de nombreux poèmes, nouvelles et romans et traduit en français de grands auteurs (Simone de Beauvoir, Joseph Kessel, Louis Aragon ...), il inaugure en 1969, avec Maître à bord, une remarquable saga maritime qui fait référence. Ce livre d'aventure est préfacé par Dominique Le Brun, écrivain et journaliste, passionné de navigation et de voyages. Il est membre des écrivains de Marine et invité permanent de l'Académie de Marine.

04/2024

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Histoire des idées politiques

Un Nouveau Paradigme Politique

POURQUOI AVOIR ECRIT CE LIVRE ? Après un moment de sidération et après que les premières révélations ont vu le jour, j'ai constaté que beaucoup se posait la question : que faire ? Comment sortir de ce marasme, de ce piège ? J'ai fait le constat que cette crise est révélatrice d'une situation préexistante depuis déjà fort longtemps et que cette situation est juste arrivée à son paroxysme. Donc, la première partie de mon livre fait le constat et l'historique du : comment en est-on arrivé là ? PARTICRATIE D'une part, je retrace l'histoire de l'émergence des partis politiques en Belgique et comment ces organisations, au départ, représentatives d'intérêts socio-économiques se sont affranchies de ces groupes et sont devenues des entités autonomes, qui vivent dans une sorte d'écosystème fermé, opaque et qui intègrent des individus par cooptation. Ces organisations politiques ne poursuivent qu'un but, occuper le pouvoir, asseoir leurs cadres dans toutes les sphères de l'Etat et détourner l'argent public, l'argent du contribuable du domaine régalien de l'Etat vers le superflu. Depuis 50 ans, nous assistons à une expansion sans précédent de nouvelles structures, organismes soi-disant d'intérêt public, asbl qui transforment notre Etat en usine à gaz gaspilleuse et inefficace. L'existence de ses structures nouvelles permet cependant aux partis à placer leurs affidés et à occuper le terrain. Nombre de compétences ont glissées des ministères vers des structures externalisées peu ou pas du tout contrôlées. En outre, le mode de représentation politique est totalement faussé. Tous les cinq ans (six pour le communal et le provincial), nous sommes appelés à voter pour élire nos députés fédéraux et régionaux. Mais les listes qui se proposent à nos suffrages n'ont pas été sélectionnées par l'électeur et les personnes et leur ordre sur les listes ont été choisis par les instances des partis politiques. Les députés élus sont donc des personnes sous dépendances, ils ne décident de rien. Toutes les décisions se prennent au sein des organisations où le citoyen n'a aucun regard. Tout le pouvoir décisionnel est détenu par ces partis qui s'arrangent en coalition et qui se partagent les postes à pourvoir. Le jeu démocratique est totalement faussé. LA MONDIALISATION Parallèlement, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on constate l'importance croissante prise par des institutions internationales qui imposent aux états des réglementations et un modèle économique qui bénéficient unilatéralement aux multinationales et à la finance internationale. L'Union européenne représente en ce sens un premier avatar de gouvernance mondiale. L'orientation voulue par les élites et la finance internationale est de soustraire aux états-nations le pouvoir de décision et de les transférer à des instances internationales non élues évidemment, qui leurs servent de paravents. Puisque ces puissances privées privilégient l'anonymat. La crise du Covid est l'aboutissement de ce processus, démarré depuis plus de deux siècles. Aujourd'hui, cet événement a accéléré et dévoilé au monde entier ce panorama et a dévoilé que nos mandataires politiques sont des marionnettes de ce système. La démocratie actuelle est un leurre complet et le citoyen n'a aucun appui de levier dans ce mode de gouvernance. Pourtant, malgré les apparences, ce colosse est un géant aux pieds d'argile. Car, pour nous imposer leurs diktats, pour le moment, les élites globalisées doivent encore passer par la courroie de transmission représentée par les organisations politiques nationales. C'est comme une multinationale qui doit passer par des franchisés locaux pour nous vendre sa marchandise. Et c'est là le maillon faible du système. C'est à cet endroit là que les citoyens d'un pays peuvent encore, pour le moment, renverser la table et imposer un autre mode de fonctionnement de la société. UN AUTRE PARADIGME C'est l'objet de la deuxième partie de ce livre, qui propose, d'une part, un nouveau schéma du vivre ensemble et d'organisation juridique et institutionnelle, en particulier de notre pays et d'autre part, un mode de fonctionnement, une feuille de route pour y arriver. Le livre s'intitule bien "un nouveau paradigme politique" , c'est-à-dire que nous partons sur de nouvelles bases en renversant la pyramide institutionnelle, cette fois, du bas vers le haut. D'abord, on simplifie le système institutionnel belge en conservant trois niveaux de pouvoirs : le communal, le régional et le fédéral. Exit donc les communautés et les provinces. Pour être plus conforme à la réalité sociologique du pays, nous aurons quatre régions au lieu des trois actuelles : la région flamande, wallonne, bruxelloise et une nouvelle région germanique. Mais les grands changements fondamentaux proviennent des trois pouvoirs constitutifs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Votation En ce qui concerne le pouvoir législatif, nous partons du principe qu'il sera désormais constitué par le peuple lui-même, qui vote les lois. Nous connaissons déjà le système de votations en Suisse. Mais ici, nous allons lui donner une ampleur jamais vue dans aucun pays du monde et utiliser les technologies modernes, notamment la "blockchain" pour en sécuriser le fonctionnement. Ce système de démocratie directe remplacera donc les assemblées législatives aussi bien sur le plan fédéral que régional. RIP Les lois, en général, émanent des projets établis par les pouvoirs exécutifs (fédéral et régional). Dans le nouveau dispositif démocratique, les citoyens pourront également présenter un " Référendum d'initiative populaire" (RIP). Celui-ci émane donc de la population. Pour être organisé, il doit au préalable recueillir 100. 000 signatures de citoyens en âge de voter pour une matière relevant du niveau fédéral ou 50. 000 signatures, pour une matière régionale. Un RIP peut également être élaboré dans le cadre communal (10. 000 signatures à disposer au préalable). Si le quorum est atteint, le pouvoir exécutif compétent est obligé de procéder à l'organisation du RIP. Les comités de secteurs Le pouvoir exécutif tant sur le plan fédéral que sur le plan régional sera également complètement transformé. Au lieu d'avoir un gouvernement central composé de ministres ayant chacun en charge des compétences particulières, comme actuellement, nous aurons des "comités de secteurs" , constitués de professionnels, qui maîtrisent parfaitement les matières et des représentants du peuple. Ces derniers seraient élus pour une durée maximale de 2 ans et choisis par tirage au sort au sein de la population de plus de dix-huit ans révolus. Tant pour le fédéral que pour le régional, il existe aussi des comités de coordination chargés notamment des procédures de votations et référendaires. Instances de de contrôle La Cour des comptes et le Comité Supérieur de Contrôle sont les instruments juridiques et administratifs visant à contrôler le bon usage des fonds publics. Ils devront en référer au nouveau Sénat, qui est l'instance qui contrôle les travaux des exécutifs fédéraux, c'est-à-dire, les comités de secteurs fédéraux et le comité de coordination fédéral. Le Sénat est composé de 30 sénateurs, tirés au sort parmi les citoyens belges âgés de dix-huit ans et plus. Le mandat est d'une durée de 2 ans. Chaque région disposera également d'un organe de contrôle analogue. Le Pouvoir judiciaire Aussi, puisque la démocratie émane du peuple, il faut partir du principe que seul ce dernier est en mesure de nommer ceux qui sont censés dire le droit et rendre la justice. A l'instar des mandataires politiques, les juges doivent être élus par les citoyens, au moyen du système mis en place pour le pouvoir exécutif, la votation publique. En pratique La dernière partie du livre est une sorte de "vade mecum" pratique que pourrait suivre les citoyens qui le souhaite pour organiser des groupes de réflexions locaux, qui déboucherait sur la création de comités régionaux élargis, qui ensuite passeraient à l'adoption de résolutions en vue de présenter un projet de constitution adopté par un grand nombre de nos compatriotes. Nous appellerons ces comités, des Comités de Salut Public (CSP). Je n'entrerai pas ici dans les modalités pratiques d'organisations de ces réunions. Le livre se termine par une mise en scénario des possibilités futures : 1)Un scénario "électoral" où les comités de salut public se transforment en liste électorales ; 2) Un scénario plus "insurrectionnel" où les citoyens émanant des forces de police et de l'armée jouent un rôle primordial à l'instar de la Révolution des Oillets, en 1974 au Portugal. 3) Enfin, un scénario que je ne souhaite pas, de guerre civile, au cas où le pouvoir actuel passe à une tyrannie violente et dure.

03/2023

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Introduction historique au dro

Introduction critique au droit naturel

Javier Hervada - Introduction critique au droit naturel Il s'agit de la traduction française de l'oeuvre très connue du professeur Javier Hervada, déjà amplement diffusée en Espagne. Les voix qui vont à contre-courant, surtout lorsqu'elles ne sont pas le fruit d'un désir de se distinguer, mais reflètent une honnête cohérence intellectuelle, attirent toujours l'attention et valent la peine d'être écoutées. C'est le cas une fois encore du nouvel ouvrage, Introduction critique au droit naturel, dont l'auteur, le professeur Javier Hervada, est directeur de la revue sur les fondements des institutions juridiques et des droits de l'homme "Persona y Derecho". Bien que les deux volumes du Compendium de droit naturel, dont le professeur Hervada est également l'auteur avec le professeur Sancho Izquierdo (voir la recension dans "lus Canonicum" XXI (1981) 487-492), nous pensons qu'avec cette Introduction critique, une première partie du traitement scientifique du droit naturel peut être considérée comme achevée : la partie générale. A partir de perspectives qui, pour ceux qui ne connaissent pas son abondante bibliographie antérieure, sembleront originales et inédites, bien qu'enracinées dans les voix les plus dissociées du passé, le professeur Hervada propose un examen critique de la problématique du droit naturel. Mais son objectif n'est pas d'aboutir à une autre théorie sur le sujet. En effet, il est possible de construire des théories sur le droit naturel - qui ne sont d'ailleurs guère originales -, il est possible de solliciter son intelligence pour trouver une formulation complète qui réponde à la question de son essence (le quid ius de la distinction terminologique kantienne), une voie ouverte et louable, mais en dehors des intentions de l'auteur. Le professeur Hervada fait une science du droit naturel, il étudie le quid iuris, "ou, pour le dire plus génériquement, les divers éléments naturels du droit en vigueur, et, par conséquent, les principes naturels de l'ordre juridique par rapport à sa réalisation pratique" (p. 183). S'il s'agit là d'une limitation - si je puis dire - "par le haut" , du contenu de l'ouvrage, qui n'est pas une philosophie du droit, "par le bas" , la science du droit naturel "se distingue - et cela est fait dans l'ouvrage - des différentes branches de la science juridique. En se limitant à la seule justice naturelle, la science du droit naturel se restreint en raison de son objet, marginalisant tout ce qui appartient à la science du droit positif" . Le droit naturel est une spécialisation au coeur de la science du droit - et non une branche dont les autres pourraient plus ou moins se désintéresser, puisque "toutes les branches doivent connaître, synthétiser et harmoniser le droit naturel et le droit positif" - qui contribue à perfectionner la science du droit dans son ensemble et ses différentes branches, en partageant avec elles sa finalité et, par conséquent, sa caractérisation formelle (voir p. 148). Cet effort de concordance dans les contenus, avec cette "localisation" systématique de la science du droit naturel, justifie l'adjectif "critique" dans le titre du livre. Mais il y a plus : nous avons dit que le livre évite la théorie, et le fait est que tout au long des 187 pages, il ne parle pas, n'élabore pas, mais décrit une réalité : "quand nous parlons de droit naturel, ce dont nous parlons, c'est de l'homme qui est la réalité centrale de la société ; l'homme ne se présente pas aux autres comme un être que l'on peut traiter par caprice, mais comme un être digne et exigeant, détenteur de droits inhérents à son être propre. En outre, la dignité de l'homme est le fondement de tous les droits, de sorte qu'en dehors du respect de ce que l'homme est et représente, il n'y a pas de droit, mais seulement de l'arrogance et de l'injustice, même si les instruments de l'injustice prennent la forme de la loi" (p. 11). L'homme est le détenteur de l'essentiel du droit, de ce qui est juste, et à qui il faut donner ce qui lui appartient - ou exiger, pour qu'il le donne, ce qu'il possède injustement. "Ce qui est sien" , qui l'est par le fait d'être homme ou parce que les hommes le lui accordent : dans le premier cas, il s'agit du droit naturel. Par conséquent faire du Droit naturel une science consistera à décrire l'ensemble ce qui est juste par nature (Partie Spéciale). Mais cette partie générale doit être précédée d'une étude de la notion, de la méthode et du développement historique de la discipline ; ces dernières ayant été traitées dans les deux volumes précités, le plan de l'ouvrage que nous présentons, précédé d'une Introduction, commence par une analyse de ce qui est juste et de la justice (p. 115). Le point de départ de cette analyse est, tout simplement, le fait que les choses sont partagées : "Tout n'appartient pas à tout le monde, tout n'appartient pas à la communauté humaine (...). Les choses, étant attribuées à un sujet, étant réparties, passent sous l'autorité d'un homme ou d'une collectivité : elles sont à lui" (p. 25). C'est un fait établi et vérifiable. La justice n'attribue pas les choses : elles sont déjà distribuées. L'acte de justice est un acte second, qui dépend toujours d'un acte antérieur qui attribue ces choses, qui produit le "sien", le "mien", le "tien" ; qui confère, en somme, le titre à la chose, qui rend la chose "due", qui fait naître le droit. De là, nous pouvons conclure : la justice, donner à chacun son dû, son droit. Ou ne pas le donner : l'injustice. "Donner - à chacun - le sien" : en lisant les pages 31-41, on comprend ce qu'est le Droit naturel, la justice, l'injustice, pourquoi Kelsen s'est trompé, pourquoi le positivisme juridique s'attaque à la partie la plus intime de l'être humain et conduit à la grande tragédie - en niant le Droit naturel - d'être désarmé face à une loi injuste. L'auteur aborde ensuite la notion d'"équité" (pp. 41-49) : là est développée la véritable signification de l'"égalité" en droit, si éloignée, si elle est bien comprise, des démagogies égalitaristes habituelles ; on distingue aussi le "titre" et le "fondement" du droit, - sujet auquel sera consacré le § 6 - si importants pour bien comprendre, par exemple, le droit de propriété, droit fondé sur la nature humaine, et compatible avec l'existence de la propriété injuste - l'injustice provenant du titre - et toutes les approches de redistribution des biens en rapport avec le bien commun. "La relation de justice" est définie au § 4, où certains de ses aspects y sont décrits : l'égalité entre ses sujets et l'intersubjectivité ou altérité. Les pages 52-63 traitent successivement de la justice commutative, de la justice distributive et de la justice légale. Et comme dans les relations humaines, tout n'est pas justice, il faut "combiner et harmoniser la justice avec d'autres vertus" : une tâche en partie assumée par l'équité (pp. 68-71). "L'équité est une justice nuancée" : l'art de l'équité et de la justice est donc un prolongement de l'art du juste, car l'équité opère par rapport à la justice ; ainsi l'art du juriste "peut être défini plus complètement comme l'art du juste et de l'équitable". En revanche, les notions d'injuste et d'injustice apparaissent, aux pages 72-78. "On ne peut en aucun cas dire que la contrainte appartient à l'essence du Droit" (p. 73). En effet, si le Droit est "ce qui est juste", et la justice "donner à chacun ce qui est sien, son propre droit", la contrainte n'y a évidemment pas sa place en tant qu'élément constitutif ; de même, le juge, la procédure, etc. n'y ont pas non plus leur place. D'où l'affirmation de l'auteur selon laquelle la force est également un sous-produit du droit, un substitut de celui-ci (p. 73), "qui peut être utilisé lorsque les moyens légaux échouent". Ainsi, "celui qui s'oppose au paiement de la dette au moment fixé, peut être privé par le créancier des biens appropriés, sans qu'il y ait là aucune injustice, car la dette de justice est une dette au sens strict, et donc le créancier - dans ce cas - prend ce qui lui appartient" (pp. 76-77). Pour bien comprendre cela, il faut peut-être faire un saut dans la lecture du livre : "l'exécution forcée (du droit appliqué) est l'accomplissement d'une loi ou la réalisation d'un droit, mais elle n'est ni la loi ni le droit (...). Le droit est le système rationnel des relations humaines, qui peut être accompagné par la force et d'autres formes de garantie d'efficacité, mais il n'est ni la force ni le système social de garantie du droit" (p. 177). En d'autres termes, la coercition, comme d'autres formes de garantie, n'est pas essentielle au droit, mais elle peut - et c'est souvent le cas - devenir essentielle à son efficacité. C'est peut-être pour cette raison - et il faut remercier le professeur Hervada pour la clarté de la distinction - que l'on affirme que la coercition est essentielle au droit : elle peut en effet être essentielle à son efficacité dans le cas concret, mais non pour sa validité. On pourrait affirmer en ce sens que la coaction, comme d'autres formes de garantie, est comme le mécanisme de la coercibilité du droit. Ce point nous conduit également à une autre réflexion, dans la sphère du droit pénal, domaine dans lequel l'affirmation susmentionnée est généralement faite : dans quelle mesure l'injustice peut-elle, au moins indirectement, donner lieu à un droit : le droit de punir, de donner à ce qui est "injuste" ce qui lui est dû, c'est-à-dire la peine ? La troisième partie traite de la " justice naturelle " : notion, existence, genres, contenus du Droit naturel, et son rapport à l'historicité ; justice positive, et rapports entre celle-ci et le droit naturel (pp. 79-114), qui nous semble constituer le coeur de l'ouvrage, et dont le commentaire ne peut être autre chose qu'une forte recommandation de lecture. Après avoir analysé la justice et ce qui est juste, et expliqué ce qu'est le juste naturel, nous étudions, dans la partie IVa, "le sujet du droit". Sur le plan conceptuel, il faut distinguer la personne au sens juridique et la personne au sens ontologique, mais les deux concepts se réfèrent à la même réalité : l'homme. La relation entre l'un et l'autre est précisée dans la réponse à deux questions fondamentales : être sujet de droit, être une personne au sens juridique, est-il d'origine positive ou naturelle ; et en ce sens, tous les hommes sont-ils des personnes ? Les sujets de droit sont en relation les uns avec les autres (altérité), ce qui donne lieu à la structure première et fondamentale de la réalité juridique : les rapports juridiques ; la question de savoir quel est le principe naturel de ces rapports est la deuxième question de cette partie. Force est de traiter ensuite de la "règle de droit" (partie Va) : la norme n'est pas le droit - bien que par extension on l'appelle ainsi dans le langage courant - mais sa règle : elle sera donc toujours juridique si et seulement, le comportement qu'elle prescrit constitue une dette juste. Ce n'est pas le pouvoir, le pacte, le consentement entre égaux qui la rend obligatoire ; la norme juridique oblige parce qu'elle prescrit un comportement qui constitue un devoir de justice, qu'il soit commutatif, légal ou distributif. Pour cette raison, et parce que le juriste n'est pas un "légaliste", en cas de conflit entre la loi et la justice, le vrai juriste penchera pour la justice et non pour la loi. Comme le juste se divise entre ce qui est juste ou droit naturel et en ce qui est juste ou droit positif, les règles de droit respectives se divisent elles aussi en naturelles et positives. Celles qui se réfèrent au droit naturel font partie de ce que l'on appelle le droit naturel, qui fait l'objet de la partie VIa : présupposés, existence, définition, contenu, caractère contraignant, structure, relation avec les lois humaines, etc. Le droit naturel et la loi naturelle ne peuvent être séparés, mais ils ne peuvent non plus être confondus : le droit naturel n'est pas tout, mais cette partie de la loi naturelle qui se réfère à - et réglemente - les relations de justice légale, distributive et commutative (p. 171). La partie VIIa analyse les rapports entre le droit naturel et le droit positif, en exposant d'une part les principes qui régissent cette relation, et d'autre part leur unité au coeur d'un système unique qu'est le système juridique, en précisant le rôle du droit naturel dans ce système unique. La dernière partie (VIIIa), à laquelle nous avons déjà fait allusion au début, justifie l'ensemble du livre. Le professeur Hervada se présente dans cet ouvrage comme un juriste authentique et véritable : il ne fait pas de la philosophie du droit, mais étudie le fait juridique d'un point de vue scientifique ; il ne descend pas non plus sur le terrain prudentiel, qui appartient à la jurisprudence. Il traite, disions-nous, du quid iuris du droit naturel, considérant le droit naturel non comme une branche de la science juridique, mais comme une spécialisation qui contribue à perfectionner la science juridique dans son ensemble et ses différentes branches" (p. 184). C'est là, à notre avis, le caractère "critique" de cet ouvrage ; la science du droit naturel a son chemin spécifique : l'auteur le suit - le redécouvre - d'un trait précis et clair. Et c'est cette précision rigoureuse qui lui permet de faire allusion à des questions philosophiques ou de descendre au cas concret sans risque de confusion ou de mélange sans discernement, sans corrompre par conséquent le concept et le contenu authentiques du droit naturel. Javier Hervada-Xiberta (1934-2020) a été directeur honoraire, à l'Université de Navarre (Pampelune), du Département de philosophie du droit ainsi que du CERSIP- Division des droits de l'homme et Droit naturel ; il a présidé longtemps aux destinées de la revue internationale Persona y derecho, qu'il a fondée en 1974 et de la revue Ius canonicum. Il a organisé de prestigieux congrès internationaux, avec des participations venues de tous les continents. DU MEME AUTEUR Son oeuvre couvre les domaines juridique, philosophique et de droit naturel. Signalons, en dehors de nombreux articles, parmi ses principaux ouvrages - Histoire de la science du droit naturel - Quatre leçons de droit naturel - Leçons de philosophie du droit - Théorie de la justice et du droit - Ecrits de droit naturel - Dialogues sur l'amour et le mariage En collaboration avec J. M. Zumaquero : Textes internationaux des droits de l'homme ; Textes constitutionnels espagnols.

06/2024