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Sciences politiques

Horacio Prieto, mon père

Que la gauche, les gauches (gauche jacobine ou gauche se disant socialiste, gauche réformiste électoraliste ou révolutionnaire marxiste, nouvelle gauche écologiste et "altermondialiste" ou vieille gauche "progressiste") soient rongées par la maladie ; qu'elles aient échoué ou se trouvent au bord du suicide ; qu'elles ne représentent plus qu'une "faillite historique", c'est une réalité dont prennent conscience de plus en plus de gens qui succombèrent à leurs mirages ou furent les complices naïfs des mensonges, erreurs et illusions qu'elles ont véhiculés. Mais en même temps se précise une sorte de frémissement printanier, la volonté de comprendre pourquoi on en est arrivé là, de savoir où se cache le vice originel d'une praxis inefficace et d'un faisceau de croyances infirmées par les bouleversements du monde. Un monde marchand, désormais, qui s'enfonce tambour battant dans l'abomination de la désolation ; ce monde, ébloui par le soleil trompeur de la croissance et de la technoscience, qui charrie le nihilisme axiologique, le désespoir des faibles, la dévastation de la Terre, la robotisation de l'humanité. En retournant aux sources, en explorant des zones d'ombre de l'histoire sociale, ceux qui à gauche en ont marre de la gauche découvrent qu'il a existé un courant d'idées et un mouvement ouvrier révolutionnaires contemporains du marxisme que l'imposture marxiste a voulu éclipser à jamais : le mouvement libertaire, déjà présent au sein de la Première Internationale et longtemps rival du socialisme d'Etat. Comment se fait-il, alors, qu'un tel mouvement, si prometteur, prophétique parfois, ait été partout mis en déroute ? Outre les persécutions qu'il a subies, il a bien dû souffrir, lui aussi, de quelque vice originel, et pas seulement de quelques regrettables excès et "trahisons" comme le croient encore les rares militants anarchistes d'aujourd'hui. Enfouie comme un trésor, cette gauche vaincue, emblématique de la solidarité universelle et du tout premier socialisme dans la liberté, a eu l'Espagne pour tombeau. Et c'est à un libertaire espagnol, Horacio Prieto, que revient le mérite d'avoir été l'un des premiers à repenser radicalement, à la lumière du drame de 1936-1939 très particulièrement, les fondements mêmes du socialisme toutes variantes confondues. Qui était-il ? Quelle fut sa vie ? Qu'a-t-il proposé, au juste, qui vaille la peine d'être médité pour ne pas abdiquer devant l'absurde et l'injustice ? A coup sûr, vous serez surpris; peut-être même ébranlé.

01/2013

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Littérature érotique et sentim

Les Coquillages de M. Chabre. Nouvelle érotique classique

Sous la plume naturaliste du maître Zola, voici un récit sensuel et drôle en pleine station balnéaire.POUR UN PUBLIC AVERTI. Bourgeois parisien retiré des affaires, M. Chabre se marie avec la belle Estelle Catinot, 22 ans. Après quatre ans de vie commune, M. Chabre est toujours sans héritier et, sur les conseils de son médecin, il part quelques jours faire une diète de crustacés à la mer. Mais le littoral n'est pas seulement riche en iode : le couple y fait la connaissance d'un grand jeune homme, Hector, qui se dévoue pour distraire Mme Chabre, pendant que son époux souffre d'une indigestion de coquillages... Un récit à l'humour grinçant où l'on retrouve un Emile Zola plus grivois qu'à son habitude.EXTRAIT.La belle Mme Chabre avait alors vingt-deux ans.Elle était adorable avec son teint de pêche mûre, ses cheveux couleur de soleil, envolés sur sa nuque. Ses yeux d'un bleu-vert semblaient une eau dormante, sous laquelle il était malaisé de lire. Quand son mari se plaignait de la stérilité de leur union, elle redressait sa taille souple, elle développait l'ampleur de ses hanches et de sa gorge ; et le sourire qui pinçait le coin de ses lèvres disait clairement : " Est-ce de ma faute ? ". D'ailleurs dans le cercle de ses relations, Mme Chabre était regardée comme une personne d'une éducation parfaite, incapable de faire causer d'elle, suffisamment dévote, nourrie enfin dans les bonnes traditions bourgeoises par une mère rigide. Seules, les ailes fines de son petit nez blanc avaient parfois des battements nerveux, qui auraient inquiété un autre mari qu'un ancien marchand de grains.A PROPOS DE L'AUTEUR.Emile Zola (1840-1902) est un écrivain et journaliste français. Il prône une littérature d'analyse s'inspirant des méthodes scientifiques. C'est ainsi qu'il entreprend son immense ouvre naturaliste, parmi laquelle figure une fresque romanesque en vingt volumes, Les Rougon-Macquart, qui dépeint le destin d'une famille dans la société française sous le Second Empire.A PROPOS DE LA COLLECTION.Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

04/2018

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Policiers

Tout perdre

A dix-huit ans, victime d'un cambriolage, Melody reçoit une balle dans la tête mais survit. Son père en revanche sur qui l'assaillant fait feu également est tué sur le coup. Une dizaine d'années plus tard la jeune femme est devenue Mel, une baroudeuse qui écrit des livres sur les sans-abri et sur les immigrés clandestins. Au Mexique elle rencontre Hank, un moniteur de ski et barman qui parcourt lui aussi le pays en stop, tandis qu'au Colorado, Jarrod, un quinquagénaire parti refaire sa vie dans les montagnes, découvre grâce à sa nouvelle voisine la véritable personnalité de sa mère âgée venue lui rendre visite... et qu'Alex, l'agresseur de Mel, aphasique depuis l'âge de neuf ans, prisonnier depuis l'âge de dix-neuf, creuse un fossé sous un soleil de plomb. Alex va prendre peu à peu conscience de son acte, et paradoxalement trouver la vraie liberté en prison. A travers une série de coïncidences marquantes, les trajectoires de ces personnages et d'autres vont croiser celle de Mel, formant un entrelacs narratif dont l'effet et le style rappellent les nouvelles de Carver qui composent la mosaïque du film Short Cuts. Glissant d'un personnage, d'un temps, d'un lieu, d'un point de vue et d'une époque à l'autre, chaque chapitre de Tout perdre est un élément d'un puzzle magistral reconstitué au fil de la lecture. L'Amérique dépeinte par J.C. Amberchele, c'est la Pennsylvanie, le Colorado, la Californie, le Nouveau-Mexique. Nous avons transformé le précepte, "Rien de ce qui est humain ne m'est étranger" en "Rien de ce qui m'est étranger n'est humain". Pour la plupart d'entre nous, l'auteur d'un crime violent, c'est l'autre. Or, un homme ne se réduit pas au pire acte qu'il ait jamais commis. Le crime d'Alex pourrait le condamner à n'être que monstrueux ; mais il devient humain, digne de compassion, à travers la réflexion qui le mènera à accepter la responsabilité de son acte, et le fait d'être finalement "chez lui" en prison. ? Avec Tout perdre J. C. Amberchele est là pour nous le rappeler, tant les trames qu'il tisse par le simple biais du dialogue et de la description soulèvent des questions qui nous concernent tous : Qu'est-ce que l'enfermement ? Qu'est-ce que la liberté ? Et quel en est le prix ?

10/2015

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Généralités

Le noir et le brun

Une histoire-monde illustrée dans la filiation du best-seller " 1917 ". En 2016, Jean-Christophe Buisson a publié un " 1917, l'année qui a changé le monde " qui a fait date tant cet album innovant conjuguait un récit global -au moyen d'une chronologie commentée très écrite- avec une illustration riche et rare, ponctuée d'une vingtaine de portraits de personnalités culturelles, politiques et historiques de premier plan souvent négligées par la postérité. L'ouvrage a rencontré un grand succès public (10 000 lecteurs) et a été unanimement salué par la critique. Six ans après, c'est d'un autre centenaire qu'il s'agit avec le centième anniversaire de l'arrivée au public de Mussollini via la marche sur Rome, ouvrant l'ère fasciste, amplifiée dix ans plus tard par l'avènement d'Hitler avant de plonger le monde dans l'enfer de la guerre mondiale et connaître une fin tragique, scellée pour la postérité par le procès de Nuremberg. Plongeant leurs racines dans le traumatisme de la Première Guerre mondiale, fascisme et nazisme -même si ils divergeaient sur de nombreux points- convergeaient dans leur haine des démocraties occidentales et la volonté d'ériger un Etat total et totalitaire, absolutiste et conquérant, concurrent de celui du frère ennemi communiste. Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l'attraction qu'ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l'instauration d'Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de " l'Axe ", soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l'historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s'en souvient, avec l'invasion de la Mandchourie par l'Empire du Soleil-Levant en 1931. Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l'histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l'histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d'un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l'on néglige d'associer. Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l'ensemble, magistralement mis en image par une centaine d'illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées. Un livre-événement promis au rang de futur classique.

09/2022

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Pape François

On ne naît pas père, on le devient. La paternité à l'image de Joseph

On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu'on met au monde un enfant, mais parce qu'on prend soin de lui de manière responsable. Toutes les fois que quelqu'un assume la responsabilité de la vie d'un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard. Etre père signifie introduire l'enfant à l'expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l'emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. L'amour qui veut posséder devient toujours à la fin dangereux, il emprisonne, étouffe, rend malheureux. Dieu lui-même a aimé l'homme d'un amour chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner contre lui. La logique de l'amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s'est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Jésus. La paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l'inédit. Chaque enfant porte toujours avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l'aide d'un père qui respecte sa liberté. Un père qui est conscient de compléter son action éducative et de vivre pleinement la paternité seulement quand il s'est rendu "inutile", quand il voit que l'enfant est autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n'était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. Au fond, c'est ce que laisse entendre Jésus quand il dit : "N'appelez personne votre Père sur la terre : car vous n'en avez qu'un, le Père céleste" (Mt 23, 9). Chaque fois que nous nous trouvons dans la condition d'exercer la paternité, nous devons toujours nous rappeler qu'il ne s'agit jamais d'un exercice de possession, mais d'un "signe" qui renvoie à une paternité plus haute. En un certain sens, nous sommes toujours tous dans la condition de Joseph : une ombre de l'unique Père céleste qui "fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes" (Mt 5, 45) ; et une ombre qui suit le Fils.

04/2023

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Littérature française

Si tu savais, c'est merveilleux

On n'arrête pas Marie Christine Barrault. Elle court sans jamais cesser de travailler, d'une pièce de théâtre à un plateau de télévision, d'une lecture publique au tournage d'une série. La comédienne, nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice en 1975, est aujourd'hui âgée de soixante-dix-neuf ans mais, de son propre aveu, son énergie est encore plus intense qu'à ses vingt ans. D'où vient cet insatiable appétit de vivre et de jouer ? Il puise, dit-elle, dans la mort. Et la mort, pour Marie Christine Barrault, ce ne sont pas les ténèbres. C'est au contraire l'image lumineuse de sa grand-mère paternelle dont on lui a raconté mille fois les derniers instants. Après avoir longtemps fixé un ailleurs qu'elle semblait la seule à percevoir, la vieille dame s'est tournée vers son fils Jean-Louis Barrault, oncle de Marie Christine et grand homme de théâtre ; elle a chuchoté au creux de son oreille : "Si tu savais, c'est merveilleux" . Puis a rendu l'âme. Ces quelques mots enchantés sont le fil rouge du livre de Marie Christine Barrault. Ils ont éclairé les événements de son existence, du plus doux au plus douloureux. Ils ont même réussi à illuminer la mort de ses proches. Les yeux ouverts, son optimisme chevillé au corps, la comédienne a traversé les deuils guidée par ce testament oral mais aussi par son mantra préféré : "Les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants". Avec elle, nous allons donc à la rencontre de ses père, mère, beau-père, frère, grand-mère, oncle (Jean-Louis Barrault) et maris (Daniel Toscan du Plantier et Roger Vadim). Peu à peu, nous comprenons comment leur présence à ses côtés, mais aussi leur disparition, lui ont permis de croître jusqu'à devenir celle qu'elle est aujourd'hui. Au fil de ces décès vécus comme des graines de vie, porteuses d'élans, de désirs et de potentialités, Marie Christine Barrault offre au lecteur sa moisson : des fruits de sagesse récoltés tout au long de son parcours, mûris sous le soleil du deuil. Comme autant de regards sur la vie, que la comédienne aimerait profondément partager et transmettre. Regards sur l'amour et la sexualité, la transcendance, la vocation, le jeu d'acteur, l'énergie, le corps, la maternité, la vieillesse... et la mort. Tout au long du livre, réflexions personnelles, éléments de biographie factuels et hommages joyeux aux morts s'entremêlent pour, au final, dresser un portrait impressionniste de la comédienne. Et célébrer la vie.

04/2023

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Réalistes, contemporains

Les pauvres aventures de Jérémie Tome 2 : Le pays de la soif

Le pays de la soif, c'est le camping de la Roche du Bourg, où Jérémie, et ses copains Sandrine et Jean-Jacques Moselle passent leurs vacances. Et cette fois-ci, c'est sûr, ils vont faire un malheur ! Tandis que Jérémie poursuit de ses assiduités une jeune Allemande en se faisant passer pour un rebelle romantique, Jean-Jacques se lance en loup solitaire à la conquête de la mère de cette dernière... Un deuxième tome désopilant où Riad Sattouf fait montre d'un humour dévastateur, féroce et jubilatoire ! C'est l'été... Une chaleur caniculaire s'étend comme une couverture moite sur Paris, recouvrant d'une fine pellicule de sueur tout ce qui a encore le courage de se trémousser sous le soleil. Jérémie et Jean-Jacques ne font pas exception. Avachis à la terrasse d'un café, ils reluquent tout ce qui porte jupe et qui passe devant leurs yeux concupiscents, en attendant que la soeur de Jean-Jacques, Sandrine, les rejoigne enfin pour partir en vacances. C'est que par ce temps-là, on n'est bien que sur la plage, et nos trois amis prennent la route pour le camping de la Roche du Bourg, sur la côte d'Emeraude. Mis à part un chien écrasé et un accident de voiture avec un dealer qui roule en Mercedes Benz, le voyage se passe relativement bien. Les voici qui arrivent sur la terre promise : le camping, sa plage, ses nanas ! Et là, horreur, celui qui les accueille n'est autre que Jean-Charles Bélier, leur bête noire lorsqu'ils étaient au collège de Montempoivre (1990-1993). Une brute, un bourreau qui les a persécutés à grand renfort de "Meurthe et Moselle" et de "Chibouz, fils de bouse !! ". Vidage de cartable, vexation devant les filles, il ne leur avait rien épargné. Que vont-ils faire ? Se venger ? Non, il est beaucoup moins risqué de draguer les minettes. Et pour ça, Jérémie a un plan. Car ils n'ont plus le droit à l'erreur, surtout qu'à côté de leur tente vient de s'installer un couple d'Allemands avec leurs deux enfants, dont une jeune fille qui ne laisse pas Jérémie indifférent... Sorte de Grand Duduche frustré, serial looser universel, Jérémie rentre avec cet album dans la catégorie des grands anti-héros de la bande dessinée d'humour, et Riad Sattouf dans celle non moins illustre des grands observateurs des petites misères humaines. Féroce et drôle !

03/2004

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Beaux arts

Monet au Havre. Les années décisives

Cet ouvrage se propose de faire le point sur les années de jeunesse de Monet au Havre, de 1845, année de l'installation de la famille, à 1874, année de la première exposition impressionniste à Paris, et de la dernière grande série de marines exécutée dans le port. C'est durant ces trente ans décisifs que le jeune homme, né en 1840, effectue ses premiers pas artistiques. Il remplit ses carnets de dessins sur le motif, croque les notables havrais, s'essaie au paysage en compagnie d'Eugène Boudin, s'imprègne de la leçon des maîtres, partageant son temps, à partir de 1859, entre la ville de son enfance, ses voyages, et Paris où il approfondit sa formation artistique et rencontre les futurs impressionnistes. Monet croise aussi au Havre les photographes en quête de sujets pittoresques ou propres à défier une technique qui évolue très vite. Leurs photographies constituent un vivier de motifs qui émaillent l'oeuvre du peintre. Abondamment reproduites dans l'ouvrage, elles mènent le lecteur sur les sites choisis par l'artiste : des paysages sauvages de la pointe de la Hève à Sainte-Adresse, ce "bout du monde" prisé des Havrais, en passant par les régates de voiles animant la rade, pour finir au coeur du grand port industriel du Havre. Elles sont la clé, en outre, de certains chefs-d'oeuvre de Monet qui font l'objet d'analyses approfondies, tels La Terrasse à Sainte-Adresse de 1867 ou Impression, soleil levant et Le Port du Havre, effet de nuit de 1872. C'est également au Havre que Monet trouve les premiers soutiens à sa vocation, dans le milieu familial et auprès des collectionneurs locaux, notamment, les Gaudibert, qui lui achètent ses premiers tableaux, ainsi que, plus tardivement, les membres fondateurs du Cercle de l'Art moderne. Le jeune artiste séduit également par l'entremise de ses amis les peintres Boudin et Courbet qui seront également pourvoyeurs de nouveaux mécènes. Une équipe de chercheurs internationaux, réunis par Géraldine Lefebvre, fait le point sur ces années décisives. Documents inédits à l'appui, ils passent au crible le milieu familial, la vie havraise et son incidence sur Monet, les conditions de sa première formation artistique, les sites peints, les influences à l'oeuvre dans la peinture du jeune peintre, l'évolution de sa technique, les premiers mécènes. Une chronologie, des cartes, un arbre généalogique et des extraits de correspondance apportent une documentation essentielle, souvent inédite, à la compréhension du peintre et de son parcours.

10/2016

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Littérature française

Parvati ou l'amour extrême

On a dit qu'il est dans le tempérament indien de mener chaque recherche jusqu'à son point le plus extrême et d'explorer ses possibilités ultimes. S'il est une oeuvre qui est un témoignage éclatant de la vérité de cette observation, c'est bien le Kumarasambhava de Kalidasa. Nous trouvons là côte à côte l'extrême de la renonciation et l'extrême de l'abandon au plaisir. Seul le génie indien avec son goût inné pour "la poursuite des extrêmes les plus opposés" pouvait avoir produit un tel chef-d'oeuvre. Kumara-sambhava : La Naissance de Kumara, tel est le titre du poème de Kalidasa, le célèbre écrivain d'expression sanskrite. Le sujet en est le mariage de Shiva et Parvati, mariage voulu et arrangé par les dieux car de leur union naîtra un fils, dieu guerrier, qui fera triompher les forces de lumière. La collection Contes et légendes de l'Inde s'est donné pour but d'entrouvrir une porte qui permette au lecteur français de pénétrer dans l'univers fascinant, mais infiniment complexe, de la sensibilité indienne. L'esprit moderne est parfois déconcerté dans les histoires hindoues par la superposition de mondes différents et les manquements à la règle de vraisemblance si chère à nos classiques. Ces caractéristiques ne sont pas le fruit d'un esthétisme gratuit, elles sont les marques d'une mentalité qui tente toujours de décrire la vie terrestre non pas dans ce qu'elle montre, mais dans ce qu'elle cache, et qui voit l'action humaine comme constamment entourée et influencée par "d'autres forces" , que nous pourrions qualifier de cosmiques. Pour l'esprit grec la lumière du soleil est l'objet de ses délices, pour l'esprit hindou c'est un voile doré qui lui cache des merveilles ardemment désirées. Nous ne prétendons pas faire ici oeuvre d'érudits ou d'indianistes, mais seulement de suggérer, à travers certaines histoires présentées dans une langue aussi simple que possible, cette clé indispensable à une compréhension du génie indien. Note de l'éditeur pour la version imprimée : Afin d'être plus agréable lors de la lecture, cet ouvrage est en format Beau Livre. Dans la même optique, le papier est de couleur crème, ce qui fatigue moins les yeux que le papier blanc. Toutes nos publications font l'objet d'un travail soigné tant au niveau typographique qu'au niveau du design. Note de l'éditeur pour la version Kindle : Nos publications Kindle sont soigneusement conçues, avec une table des matières, un index, des notes de bas de page et références, là où cela est applicable. Un accent a été mis sur la typographie ainsi que le design. Vos commentaires sont les bienvenus sur disoverypublisher. com/fr/ - Merci d'avoir choisi Les Editions Discovery.

01/2020

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 21 : Retour au bercail

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Louis a réalisé son rêve : réunir Nadine et Armel à Saint-Valat, un village proche du chef-lieu, dans une vieille maison à peine entrevue trois ans auparavant. Au prix d'un gros mensonge à Henriette, à qui on a fait croire qu'Armel serait à la garde de Germaine. Armel, sept ans, que Mme Rousset, son autre grand-mère de Dompierre, a tenu à rendre à ses parents : elle ne peut rien en faire et, décalcifié, il souffre d'une jambe depuis des mois. Louis s'est enfin décidé, il va le reprendre en main. Sa position de guide-courrier novice affermie par son second tour d'Espagne, et dernier de l'année 1949, Louis les rejoint. Douceur des retrouvailles ! Enthousiasme au récit de ses prouesses espagnoles ! Dès le lendemain, c'est la gymnastique matinale, que Louis force son fils à exécuter avec lui. Effet immédiat : pleurs en début de séance, rires à la fin. A midi, Armel mange sa viande avec entrain, mais refuse les pommes de terre. Inflexibilité de Louis : il les mangera toutes jusqu'à la dernière ! On lui explique les bienfaits d'une nourriture variée. Les jours, les semaines, passent, trop paisibles, dans ce village retiré. A l'école communale, Armel ânonne toujours en lecture, et fait en dictée des fautes d'orthographe plus grosses que lui, un comble pour le fils d'un orfèvre des mots ; Yvette, la soeur de Nadine, amène son fils cadet, Jeannot, presque dix ans, pour le confier à un orphelinat religieux où il va recevoir une éducation à la hauteur ; Henriette, de retour d'Amérique, verse enfin une pension pour son fils : cinq mille francs par mois et une bouffée d'oxygène pour Louis, qui voit son trésor de guerre, accumulé durant l'été, fondre comme neige au soleil...

03/2020

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Littérature étrangère

Comédie cubaine

" A l'est, il y a les montagnes et la révolution qui fait rage. Au sud se répandent les marais incrustés de sel et les débris du passé. A l'ouest, sous un soleil arrogant qui ne se couche jamais, se trouve la capitale, la splendeur urbaine de l'art, de la poésie et de la politique. Au nord, au-delà des collines et des plaines, il y a le désert de la mer et, à une journée de bateau, le mirage de l'Amérique, forgé dans le béton et l'espoir. " A Cuba, le petit village de la Piedra Negra se vide de ses hommes, partis faire la révolution. Il ne reste sur place que les lâches, les idiots et les vieux. Ceux qui reviennent, estropiés, dans le meilleur des cas, passent leur temps à boire l'eau-de-vie locale, qui a le pouvoir de procurer l'oubli à ceux en ont besoin. Aussi, la jeune Elena aide-t-elle son distillateur de père pour faire face à la demande croissante. Mais quand Elena apprend que ses deux frères ne rentreront pas, elle éprouve le désir d'enchanter le monde autrement que par l'ivresse. Elle se met à écrire de la poésie et déclame ses poèmes sur la place du village. C'est alors qu'elle rencontre Daniel Arcilla, célèbre poète révolutionnaire, qui va changer sa vie. Par amour, Elena quitte son village natal pour vivre à La Havane, où la censure fait rage. Mais dans cette ville qui fourmille d'espions, écrire l'expose à des dangers dont elle ignore tout. " Medina donne le meilleur de lui-même dans ce roman irrésistible, teinté d'absurde et d'humour noir. " Booklist " Une fable sombre, qui rend hommage à l'esprit des poètes, et dans laquelle le lyrisme et la métaphore sont des armes dangereuses. " Kirkus " Comédie cubaine rappelle que ce qu'on attend d'une révolution, c'est qu'elle nous remplisse le coeur de poésie, pas qu'elle bâillonne les poètes. " Bob Shacochis " Un roman où se côtoient la poésie et la satire politique. Une immersion onirique dans le Cuba d'après la révolution, tour à tour tragique et comique. On retrouve dans ce texte l'étrange beauté de la prose de Jodorowsky. " National Public Radio " Poète, romancier, traducteur et essayiste reconnu, Pablo Medina est un véritable magicien des lettres, et Comédie cubaine est son meilleur sortilège - un roman lumineux sur la poésie et l'amour à l'épreuve de la barbarie. Plein d'esprit, traversé par un puissant élan vital, Comédie cubaine est une incantation - à une île, à une époque révolue, et à cette chose dont manquent cruellement les hommes : la sagesse. " Junot Diaz

06/2020

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Mer

Grèce Mer Ionienne. Iles ioniennes, Péloponnèse, golfe de Corinthe, Crète, Athènes

Ce guide traite de tome la partie Est de la Grèce, la mer Ionienne, les golfes de Patras et de Corinthe, le golfe Saronique et le Péloponnèse ainsi que la Crète. Un second volume trabe de l'autre grand bassin de navigation grec en mer Egée. Mer Ionienne. De Corfou jusqu'à Zákinthos, si vous imaginez la Grèce comme un rocher écrasé de soleil et parsemé d'éblouissantes maisons blanches, le nord de la mer Ionienne sera une délicieuse surprise Ce n'est pas la Grèce des brochures de voyages, mais une région verte et ombragée aux maisons couvertes de tuiles romaines muges. Le vert luxuriant des fies forme un vif contraste avec les hautes montagnes érodées des mites qui la bordent à l'est. Entre les deux, se trouvent der eaux protégées où le vent souffle rarement fort, et une multitude de petites criques accessibles uniquement en bateau. Par contraste, le sud de la mer Ionienne est rode et accidenté : les cales sont pour la plupart bordées de hautes montagnes au pied des quelles al trouve d'étroites plaines balayées par les tareras d'hiver Comme leurs montagne les habitants sont rudes et tenaces. Peu de yachts explorent cette cèle spectaculaire, il y pourtant assez de pals et de mouillages pour se réfugier en cas de mauvais temps, vous y serez totalement en dehors de la route des touristes. Golfes de Patras et de Corinthe. Après le golfe de Patins, dès l'entrée ouest du golfe de Corinthe, la cite s'élève brusquement, et, entouré de hautes montagnes, le golfe ressemble plutôt à un grand lac alpin. Sur la cale sud, l'étroite plaine alluviale est très cultivée, plantée de vignes et d'agrumes, et est bordée de belles plages. Depuis la cote nord, on posma visiter des sites aussi célèbres que Delphes ou Lépante. Quant au spectaculaire canal de Corinthe, il permet de réduire de 150 M le trajet entre la mer Ionienne et Athènes. Golfe Saronique et Est du Péloponnèse. Egine, Poros et Hydra sont des destinations "classiques" mais non dénuées de charme depuis Athènes. Plus au sud, la cote Est du Péloponnèse vous assurera un dépaysement certain, même si les ports ou abris se font plus rares, ils ne sont qu'à 10-15 M les uns des autres. La vieille cité de Monemvasia, maintenant bien restaurée, constitue l'un des joyaux de cette côte. Crète. Dominée par une haute arête montagneuse qui la parcourt sur toute sa longueur, Pite est dans son ensemble rocailleuse et aride excepté les plaines de la cite Nord et le haut plateau de Lasihi, cuvette fertile au creux des montagnes. La Crète est une fie au tourisme florissant et le plaisancier a la chance de pouvoir en explorer des parties inaccessibles à la plupart des visiteurs.

05/2019

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BD tout public

Hergé archéologue

Alors qu’il réinhume la momie d’une jeune chamane, Kyys, quelque part en Iakoutie, Eric Crubézy est frappé de la similitude de sa situation avec celle des savants de l’expédition Sanders-Hardmuth, qui eux, osèrent rapporter en Occident la momie de Rascar Capac. Ce thème bien connu, celui des Sept boules de cristal, sert de base à la réflexion de l’auteur. Dans un cas, celui imaginé par Hergé, les savants « volent » les restes (et le payent très cher). C’est ainsi que les archéologue opéraient autrefois. Dans l’autre cas, aujourd’hui, les chercheurs réinhument la momie une fois celle-ci étudiée. Différence de traitement. Respect et sauvegarde de l’objet dans l’un, respect de la culture et des rites dans l’autre. A partir de ce thème, Eric Crubézy, en tintinophile averti qu’il est, réinvestit l’oeuvre d’Hergé et tente de cerner sa vision de l’archéologie. Les cigares du Pharaon, Les sept boules de cristal, Le Temple du Soleil, mais aussi Le secret de la Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge sont bien sûrs analysés. Si l’archéologie évoque l’exotisme et l’aventure, les archéologues ne se sont guère souciés de Tintin jusqu’à présent. Poursuivis par des clichés de rêveurs reconstituant un passé à partir de bribes, d’aventuriers pilleurs d’épaves ou de tombeaux, de découvreurs de pyramides ou de cités perdues, ils ont regardé de loin, de très loin l’oeuvre, n’y voyant qu’une reprise de clichés ou mieux l’occasion de s’ouvrir aux cultures. Et pourtant, si l’oeuvre reflète l’évolution du monde ne révélerait-elle pas celle de l’archéologie ? Mieux, si elle introduit du sacré dans le profane, de l’humain dans la science et si Tintin a su accepter d’écouter Tchang, alors ne pourrait-elle pas être sujet de réflexion pour ces archéologues qui attribuent tout geste intelligible au cultuel ou au sacré ou pour les autres dont les explications matérialistes éliminent tout fait étrange, tout détail qui échappe à une logique concrète ? En retour, la vision qu’ont nos contemporains de l’archéologie n’est-elle pas inspirée en partie de Tintin ? Mais Tintin, en nous montrant que le contemporain c’est l’occidental mais c’est aussi l’autre, l’autochtone, celui de là-bas mais aussi celui d’ici, ne pourrait-il pas nous offrir une réflexion sur l’archéologie vue par les autres, les Chiquito d’Amérique, les faucheurs de Sibérie, les religieux de chez nous ? L’archéologue de demain à la charnière d’univers différents pourrait alors lire le passé comme un objet de science mais lui donner un avenir, le gérer dans un univers de valeur différent.

06/2011

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Religion

Châlons-sur-Marne

Ce n'est plus le temps de dater la conversion du diocèse de Châlons au premier siècle de notre ère quand un disciple de saint Pierre, venu de Rome, ramenait de la mort à la vie le fils d'un gouverneur romain. Saint Memmie n'a apporté l'évangile que dans le premier quart du IVe siècle. Mais dès le Moyen-Age l'évêque de Châlons-en-Champagne est prestigieux ; il est l'un des acteurs du sacre du Roi à Reims : c'est lui qui passe l'anneau au doigt du souverain, consacrant son mariage mystique avec la nation. Et Châlons est sur la route qui mène de Paris à l'Europe centrale. Route du commerce et des affaires ; les foires de Châlons sont à peine moins fréquentées que celles de la Champagne méridionale et la ville est une cité drapante. Route des contacts internationaux, les ambassadeurs, les souverains descendent à l'évêché ; le frère de Louis XIV, veuf d'Henriette d'Angleterre, le Grand Dauphin, fils du Roi Soleil, s'y marient. Route des idées aussi : la Réforme compta 800 adeptes dans la ville, et un bon nombre de la Brie au Perthois. Et malgré les évêques, gardiens de la foi et désireux d'extirper l'hérésie, la tolérance de fait s'est vite installée dans le peuple qui déplora la Révocation de l'édit de Nantes. Au XVIIIe siècle le Jansénisme demeurait vivace et il en restait des traces au XIXe siècle. La Révolution effaça le diocèse, qui en 1801 fut rattaché à Meaux, en 1821 à Reims, et qui ne retrouva un évêque qu'en 1823. Au XIXe la foi et la pratique sont solides dans un secteur pauvre de la Champagne crayeuse. La situation est plus médiocre dans les pays de la forêt ou de la vigne - en Brie surtout « froide comme la Sibérie » - ; les évêques remettent sans cesse leur ouvrage sur le métier, mais en 1961 on découvrira que la religion retrouvait à peu près ses positions de 1871. La J A C, forte de 1930 à 1950, a contribué à développer une des agricultures les plus performantes d'Europe, mais elle n'a pas rempli les églises d'aujourd'hui. On vient de retrouver les restes du cloître de Notre-Dame en Vaux à Châlons, témoignage de la ferveur du XIIe siècle, et, dans un diocèse où les prêtres commencent à se compter, les laïques apprennent à se prendre en charge, signe annonciateur de ce que sera peut-être l'Eglise de l'an 2000. Dans un style agréable et clair, les spécialistes de l'histoire religieuse du diocèse de Châlons ont mis à la portée de tous les résultats de leurs recherches qui permettent d'éclairer le présent à la lueur du passé.

01/1989

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1, Poèmes de guerre et d'après-guerre

"Il n'est peut-être pas le plus grand, mais l'un des plus grands. Il peut encore défendre son titre de champion du monde, et je ne vois personne, dans la génération actuelle, qui puisse le lui ravir. Il est notre Byron, le héros couvert de gloire, couvert de femmes, couvert d'argent... Nous ne sommes pas les derniers, en France, à l'avoir aimé. Nous avions des raisons pour cela. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, nous avions accueilli un jeune Américain pauvre et déjà père de famille, qui se promenait dans nos rues et le long de notre fleuve, s'arrêtait dans nos bistrots pour y boire notre vin et écrivait dans des cahiers d'écolier des histoires de soldats et de chasseurs. Il allait au Musée du Luxembourg pour apprendre de nos peintres, M. Cézanne et M. Degas, à dire "la chose vraie". A Paris, Hemingway a vécu, aimé, écrit. Il n'a pas oublié sa dette envers notre ville et il lui a élevé un temple dédié au souvenir et au bonheur enfui : Paris est une fête. On trouvera ce texte dans le premier volume des Ouvres complètes de Hemingway. On y trouvera aussi Le Soleil se lève aussi, d'un accent si neuf, si souvent imité depuis, et L'Adieu aux armes qui demeure, comme l'a dit Malraux, le plus beau roman d'amour de la littérature moderne. La qualité des traductions de ces textes, dues à M. E. Coindreau, n'est plus à louer. On trouvera enfin, avec les nouvelles charmantes du cycle de Nick Adams qui nous donnent un portrait de l'auteur à dix-huit ans, quand il chassait et pêchait dans les forêts du Michigan, paradis perdu de son enfance, un texte jusqu'alors inédit en français : Torrents de printemps, amusante satire de certains maîtres que l'écrivain avait admirés et qu'il pastichait : ainsi un jeune homme qui pressent son génie signifie à ceux à qui il doit le plus son désir d'émancipation : c'est Barrès devant Renan, Montherlant devant Barrès, Hemingway devant Sherwood Anderson... Hemingway est le premier écrivain étranger contemporain à figurer dans le Panthéon de la Pléiade. Un jour, il faudra qu'une plaque soit apposée au coin de l'une de ces petites rues de la Montagne Sainte-Geneviève qu'Ernest Hemingway, romancier américain, 1899-1961, a si souvent parcourues. En attendant cet hommage municipal, voici un petit monument fait de papier bible, d'encre, de cuir et de colle, auquel les meilleurs esprits et les meilleurs ouvriers ont collaboré - le plus beau monument qu'un écrivain puisse souhaiter." Michel Mohrt, 1966.

01/1966

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Religion

Châlons-sur-Marne

Ce n'est plus le temps de dater la conversion du diocèse de Châlons au premier siècle de notre ère quand un disciple de saint Pierre, venu de Rome, ramenait de la mort à la vie le fils d'un gouverneur romain. Saint Memmie n'a apporté l'évangile que dans le premier quart du IVe siècle. Mais dès le Moyen-Age l'évêque de Châlons-en-Champagne est prestigieux ; il est l'un des acteurs du sacre du Roi à Reims : c'est lui qui passe l'anneau au doigt du souverain, consacrant son mariage mystique avec la nation. Et Châlons est sur la route qui mène de Paris à l'Europe centrale. Route du commerce et des affaires ; les foires de Châlons sont à peine moins fréquentées que celles de la Champagne méridionale et la ville est une cité drapante. Route des contacts internationaux, les ambassadeurs, les souverains descendent à l'évêché ; le frère de Louis XIV, veuf d'Henriette d'Angleterre, le Grand Dauphin, fils du Roi Soleil, s'y marient. Route des idées aussi : la Réforme compta 800 adeptes dans la ville, et un bon nombre de la Brie au Perthois. Et malgré les évêques, gardiens de la foi et désireux d'extirper l'hérésie, la tolérance de fait s'est vite installée dans le peuple qui déplora la Révocation de l'édit de Nantes. Au XVIIIe siècle le Jansénisme demeurait vivace et il en restait des traces au XIXe siècle. La Révolution effaça le diocèse, qui en 1801 fut rattaché à Meaux, en 1821 à Reims, et qui ne retrouva un évêque qu'en 1823. Au XIXe la foi et la pratique sont solides dans un secteur pauvre de la Champagne crayeuse. La situation est plus médiocre dans les pays de la forêt ou de la vigne - en Brie surtout « froide comme la Sibérie » - ; les évêques remettent sans cesse leur ouvrage sur le métier, mais en 1961 on découvrira que la religion retrouvait à peu près ses positions de 1871. La J A C, forte de 1930 à 1950, a contribué à développer une des agricultures les plus performantes d'Europe, mais elle n'a pas rempli les églises d'aujourd'hui. On vient de retrouver les restes du cloître de Notre-Dame en Vaux à Châlons, témoignage de la ferveur du XIIe siècle, et, dans un diocèse où les prêtres commencent à se compter, les laïques apprennent à se prendre en charge, signe annonciateur de ce que sera peut-être l'Eglise de l'an 2000. Dans un style agréable et clair, les spécialistes de l'histoire religieuse du diocèse de Châlons ont mis à la portée de tous les résultats de leurs recherches qui permettent d'éclairer le présent à la lueur du passé.

01/1989

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Religion

Histoire de l'Ordre du Temple - Les Chevaliers Blancs Templiers de 1099 à 1291

"Un nouveau genre de milice est né, dit-on, sur la terre, dans le pays même que le Soleil levant est venu visiter du haut des cieux, en sorte que là même où il a dispersé, de son bras puissant, les princes des ténèbres, l'épée de cette brave milice en exterminera bientôt les satellites, je veux dire les enfants de l'infidélité. Elle rachètera de nouveau le peuple de Dieu et fera repousser à nos yeux la corne du salut, dans la maison de David son fils. Oui, c'est une milice d'un nouveau genre, inconnue aux siècles passés, destinée à combattre sans relâche un double combat contre la chair et le sang, et contre les esprits de malice répandus dans les airs. Il n'est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m'en étonne ; d'un autre côté, faire la guerre au vice et au démon avec les seules forces de l'âme, ce n'est pas non plus quelque chose d'aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu'évidemment rare, c'est de voir les deux choses réunies, un même homme pendre avec courage sa double épée à son côté et ceindre noblement ses flancs de son double baudrier à la fois. Le soldat qui revêt en même temps son âme de la cuirasse de la foi et son corps d'une cuirasse de fer, ne peut point ne pas être intrépide et en sécurité parfaite ; car, sous sa double armure, il ne craint ni homme ni diable. Loin de redouter la mort il la désire. Que peut-il craindre, en effet, soit qu'il vive, soit qu'il meure, puisque Jésus-Christ seul est sa vie et que, pour lui, la mort est un gain ? Sa vie, il la vit avec confiance et de bon coeur pour le Christ, mais ce qu'il préférerait, c'est d'être dégagé des liens du corps et d'être avec le Christ ; voilà ce qui lui semble meilleur. Marchez donc au combat, en pleine sécurité, et chargez les ennemis de la croix de Jésus-Christ avec courage et intrépidité, puisque vous savez bien que ni la mort, ni la vie ne pourront vous séparer de l'amour de Dieu qui est fondé sur les complaisances qu'il prend en Jésus-Christ, et rappelez-vous ces paroles de l'Apôtre, au milieu des périls : Soit que nous vivions ou que nous mourrions, nous appartenons au Seigneur (Rom. XIV 8). . ". .

03/2017

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Histoire de France

Jadis, d'une guerre à l'autre (1914-1936). Tome 2, 1934-1936

EDOUARD HERRIOT ET LYON Edouard Herriot disait? : "?J'ai aimé la ville de Lyon comme on aime un être vivant. Je me suis proposé à la fois de ressusciter son passé, d'assurer son présent­, de préparer son avenir.?" Lyonnais d'adoption, il fut maire pendant plus de 50 ans. Il entra au conseil municipal en 1904 pour y rester jusqu'en 1957, année de sa mort avec une interruption sous l'Occupation. Il démontra l'attachement à sa ville d'adoption en déclinant l'offre du président Roosevelt de se rendre aux Etats-Unis suite à l'occupation allemande du 1940. EDOUARD HERRIOT ET L'ARGENT Edouard Herriot est l'homme qui dénonça le mur de l'argent lors de la victoire du Cartel des gauches en 1924, c'était une condamnation des milieux d'affaires pour leur supposé manque de loyauté vis-à-vis de la nation. Les adversaires politiques d'Herriot l'accusèrent de faire preuve de laxisme en matière financière, pourtant c'est son gouvernement qui tomba le 14?décembre 1932 sur la question du remboursement de la dette française à l'égard des Etats-Unis, dette qu'il entendait honorer. Il mit en garde à plusieurs reprises, sur l'état des finances publiques, la persistance du déficit budgétaire et l'excès des dépenses. Il considérait que "?l'Etat français avait établi son train de vie sur un niveau supérieur au niveau normal.?" Rien ne change sous le soleil?! EDOUARD HERRIOT ET LES ANGLO-SAXONS A l'inverse de beaucoup d'hommes politiques français, Edouard Herriot ne considérait pas les Anglo-Saxons comme des ennemis perfides, ne cherchant qu'à nuire aux intérêts français. Au contraire, il pensait? : "?Pour la France, la base de toute action est, selon moi, son amitié avec la Grande-Bretagne. [...], cette amitié que j'ai rétablie à la Conférence de Londres. Ces deux pays sont les garants éprouvés de la dignité humaine et de la liberté.?". Concernant les Anglais, il disait? : "?[...] l'un des avantages du caractère britannique, c'est qu'il supporte la contradiction, même la plus dure, sans en garder rancune. Il n'est rien de plus confortable que d'avoir un ami anglais.?" Il aimait et admirait les Etats-Unis, pays avec lequel il nourrissait de très chaleureux sentiments. La préface de cet ouvrage a été rédigée par M. Gérard Collomb, homme d'Etat et maire de la bonne ville de Lyon. Cet ouvrage est une édition augmentée, y figure de très nombreuses notes en bas de page ainsi que des encadrés ne figurant pas dans l'édition d'origine et qui fournissent de substantiels compléments d'information.

08/2019

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Littérature française

Frisson animal Tome 1 : Elément Terre

Au travers de ses textes, Isabelle N prône le respect de la vie quelle que soit notre espèce d'appartenance. C'est un plaidoyer autant qu'une louange, une célébration de l'innocence et de la grâce. Il n'y a plus un jour où je ne songe aux loups, aux renards, aux chiens qui gémissent dans leur geôle, aux vaches sacrées d'Auvergne et d'ailleurs, aux enfants victimes de la folie humaine, aux arbres, à tous les innocents... Il ne se passe plus un jour, ni même une nuit, sans que, face au spectacle du monde, je ne sois submergée dans une même seconde, par des flots de joie et d'immenses chagrins. ?La totale innocence des animaux non humains est le plus beau trésor qu'ils nous donnent à voir, à sentir, c'est aussi ce qui les rend fragiles comme le sont les enfants face à la raison et à la déraison humaine. Les retrouver dans la réalité ordinaire et les mondes invisibles m'aide à vivre. Il me semble qu'à leur contact, je grandis intérieurement. Ils invitent mon esprit à plus de patience et de grâce... Les aimer me ramène à un temps d'amour sans failles, qui ne connaîtra jamais la trahison, un amour sans limites... Les plantes, les arbres, eux, me fascinent par leur extrême sensibilité qui au contraire de les affaiblir est la raison même de leur colossale puissance. Voyageurs immobiles, pour survivre, ils doivent connaître par coeur leur environnement. Leur état de réceptivité est sans commune mesure... Ils sont capables de pousser sur les roches, de soulever des blocs de béton, de renaître là où on ne les attendait plus. Ils me donnent de l'espoir. ?J'ai l'audace de croire que la poésie peut tout, comme effacer nos contours, l'espace d'un instant. Que les mots pénètrent nos êtres au plus profond pour faire fondre nos coeurs. Qu'ils coulent comme une mère rivière enlaçant tous ses petits amours. Que les frontières entre nous s'épuisent à coup de spectacles grandioses ou de petites merveilles, de mots poétiques, de prophéties du jour... A chaque aube nouvelle, que je n'oublie plus jamais et vous non plus, que nous portons chacun l'univers dans nos cellules, que nous ne faisons qu'un avec la terre, le soleil, le vent, les arbres, tous les peuples, toutes les espèces, dans ce monde et les autres... ?Si je peux injecter des bonnes doses de sensibilité à ceux qui en manquent, alors je me sentirai plus tranquille. De cette substance-là, on ne risque pas l'overdose et il est urgent d'ouvrir des centres d'injection partout sur la terre.

02/2020

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Religion

"Réduire les huguenots". Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle

Au début du XVIIe siècle, après plus de trente ans d’âpres conflits, le régime de coexistence confessionnelle imposé par le pouvoir royal bénéficie enfin aux protestants. L’édit de Nantes, voulu et ratifié par Henri IV en avril 1598, est un succès. Pourtant, la « réduction des huguenots » est en marche dès le règne de Louis XIII. Elle connaît une splendide accélération sous le gouvernement de Louis XIV, dès la seconde moitié des années 1650 et encore plus à partir de 1661, jusqu’à l’édit de Fontainebleau, qui révoque celui de Nantes, en octobre 1685. C’est l’histoire de cette «déconstruction » que raconte ce livre, qui traite de l’ensemble des mécanismes aboutissant à la disparition du culte réformé, du moins sous sa forme publique, jusqu’à la toute fin des années 1680. Dans ce combat pour l’« unité religieuse », le roi mobilise un ensemble hétéroclite d’acteurs, pouvoirs centraux et locaux. Les protestants s’efforcent de répondre par la meilleure des parades. La résistance politique et juridique, les larmes ou les appels au jeûne constituent autant de réponses. Quand vient le temps des dragonnades, l’heure du choix a sonné : certains abjurent, de manière sincère ou non ; d’autres préfèrent la voie de l’exil. La Normandie constitue le cadre d’étude privilégié de ce travail. La Réforme s’y est installée précocement et durablement. Si le protestantisme y est très fortement minoritaire, les réformés occupent des positions avantageuses dans certains bastions urbains ou ruraux, de Dieppe et du pays de Caux jusqu’en Alençon, en passant par Rouen, Caen ou Saint-Lô. Le maillage ecclésiastique est le plus dense de la France du nord de la Loire, en marge du fameux « croissant huguenot », qui, de Genève à La Rochelle, contourne le Massif Central par le sud. L’ouvrage ne s’enferme pas toutefois dans l’espace normand, et multiplie au contraire les éclairages nationaux et les comparaisons interrégionales. Pour mieux comprendre la politique religieuse de la monarchie, des exemples, souvent inédits, sont puisés dans d’autres provinces, Bretagne, Poitou, Périgord, Provence, Dauphiné ou Picardie. Cette recherche, qui a nécessité de très importants dépouillements, permet finalement d’interroger à nouveaux frais « l’entreprise d’oblitération des particularismes » conduite par Louis XIV, cette normalisation qui s’est étendue aux champs du droit et de la justice, de la morale et de la religion. Il paraît certes légitime de repérer dans la politique royale les éléments relevant d’un « système transactionnel ». L’historiographie du Grand Siècle s’est brillamment employée à le démontrer ces dernières années. Il convient cependant aussi de souligner l’importance des rapports de forces. Le souci de l’« ordre », mis en oeuvre de manière particulièrement brutale, constitue bien l’un des volets du gouvernement du Roi-Soleil.

11/2010

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Cinéastes, réalisateurs

Conversations avec Dean Tavoularis

"Tout ce que le spectateur voit dans un film est le résultat d'un travail avec le chef décorateur". - F. F. Coppola. Quatre ans après la sortie du très remarqué Conversations avec Darius Khondji, le troisième ouvrage de la collection Conversations est la première monographie consacrée à l'un des plus grands chefs décorateurs de l'histoire du cinéma, Dean Tavoularis. Destiné aux cinéphiles, aux étudiants et aux professionnels du 7ème art, mais aussi aux amoureux du design et de l'architecture, cet ouvrage propose un voyage inédit à travers le cinéma des soixante dernières années. Une plongée passionnante dans les coulisses de films cultes du XXème siècle : Apocalypse Now, Le Parrain, Bonnie and Clyde, Zabriskie Point, Conversation secrète et bien d'autres. Dean Tavoularis possède une filmographie des plus illustres, son nom étant associé à nombre de chefs d'oeuvres du cinéma américain des années 1960 et 1970. Ses collaborations avec Francis Ford Coppola, Michelangelo Antonioni, Arthur Penn, Warren Beatty, William Friedkin et Roman Polanski comptent parmi les plus riches et inventives du cinéma moderne. Conversations avec Dean Tavoularis retrace l'incroyable odyssée de celui qui débuta sa carrière comme animateur sous la direction de Walt Disney. Après avoir fait ses armes dans les plus grands studios d'Hollywood, sur des films comme 20 000 lieues sous les mers ou Devine qui vient dîner... , il devient chef décorateur sur l'un des films qui contribuera à l'avènement du Nouvel Hollywood, Bonnie and Clyde. Mais c'est aux côtés de Francis Ford Coppola que Dean Tavoularis consacre l'essentiel de sa carrière. Engagé pour travailler sur Le Parrain, ils formèrent un couple créatif unique pendant plus de trois décennies. Des chapitres entiers sont consacrés à la trilogie du Parrain et à Apocalypse Now, dont le tournage est exploré en détail. Dean Tavoularis révèle aussi certains projets de Coppola, tel Pinocchio, grâce à des dessins conceptuels jamais dévoilés à ce jour et un schéma scénaristique visuel à couper le souffle. Ces conversations sont également accompagnées d'entretiens exclusifs avec l'acteur-réalisateur Warren Beatty, les réalisateurs Francis Ford Coppola et Roman Coppola, le chef opérateur Vittorio Storaro (Le Conformiste, Le dernier empereur), la créatrice de costumes Milena Canonero (Orange mécanique, Barry Lyndon) avec lesquels Dean Tavoularis a collaboré, ainsi qu'avec la cheffe décoratrice française Katia Wyszkop (Sous le soleil de Satan). Accessible à tous et foisonnant d'anecdotes où l'on croisera entre autres Jean-Luc Godard, Marlon Brando, Gene Kelly et Tom Waits, l'ouvrage est illustré de centaines de visuels, la plupart inédits : photos de plateau, plans de décors, plans d'architecture, archives, dessins conceptuels, storyboards... Un beau-livre préfacé par Wes Anderson et écrit par Jordan Mintzer, auteur des déjà cultes Conversations avec James Gray et Conversations avec Darius Khondji.

10/2022

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 6/2022

Sommaire - Droit & Littérature - Numéro 6-2022 Actualités In Memoriam Jean-Denis Bredin par Matthieu De Boisséson - In Memoriam Jean-Denis Bredin par Yann Delbrel - Le Mot du droit : Rural par Jean-François Sagaut - L'adresse littéraire par Jean-Michel Delacomptée - Le Portrait de Marie-Hélène Lafon - Le Questionnaire de Proust par Christophe Jamin Le thème : A travers champs - Entretien avec l'Association des Ecrivains et Artistes Paysans - René Bazin : scènes de la vie de province à la fin du XIXe siècle par Jacques Foyer - Une aventureuse histoire littéraire du droit rural par Hubert Bosse-Platière - Les rapports agriculture-nature dans le champ littéraire par Benoît Grimonprez - Des paysans face au droit : "Qui terre a, guerre a" Les Paysans (Balzac), L'homme-frère et La Malchimie (Gisèle Bienne), Pleine terre (Corinne Royer) par Colette Camelin - Le statut de la coopération agricole à l'époque d'Emile Guillaumin par Christine Lebel - L'agriculture intensive en procès : une colère littéraire contemporaine par Fabien gris - Féminisation, service public et investigation participante : vers un nouveau paradigme de l'enquête dans le Country noir français et étasunien contemporain par Alice Jacquelin - Réenchanter la terre malgré l'Affaire : Fécondité d'Emile Zola par Sophie Delbrel - Harmonie sociale et ruralité poétique chez Charles-Louis Philippe, romancier du Bourbonnais par Gil Charbonnier - Au coeur des contradictions de Tolstoï : la propriété de la terre par Raymond Legeais - Ode ou code ? Poétique du droit naturel "sur la coustume de Jersey" par Emmanuel Araguas - Libres considérations sur la campagne par Didier Guével Variétés - L'opportunisme juridique - Bel-Ami ou le droit au service de Georges Duroy par Thibault de Ravel d'Esclapon - L'Architecture ou le roman de l'anthropologie dogmatique ? par Baptiste Rappin - Proust et la hiérarchie des normes : un système circulaire par Luc Grynbaum - Recherche de la vérité et élaboration du deuil : un parcours entre le droit et la littérature par Anna Sansa. Flatland : la dictature géométrique ou les sciences exactes au service de l'inégalité entre les êtres par Franck Laffaille - Enquête, délibération et réhabilitation dans oedipe Roi et Odipe à Colone par Malcolm Harvey - Les lumières inquiètes de Sciascia par Maria Chiara Vitucci et Silvia Vitucci Un texte Commentaire de la citation tirée de L'après littérature, d'Alain Finkielkraut par Mathilde Havet L'entretien "La littérature n'est pas un pansement sur les plaies d'une société. Elle constate, elle enquête, elle accompagne notre relation au droit et même plus généralement notre condition d'êtres juridiques" , entretien avec Christine Baron Chroniques : Création littéraire et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, un théâtre humaniste utopique sous les auspices de la devise républicaine par Emmanuelle Saulnier-Cassia

06/2022

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Religion

Le diocèse de Châlons

Ce n'est plus le temps de dater la conversion du diocèse de Châlons au premier siècle de notre ère quand un disciple de saint Pierre, venu de Rome, ramenait de la mort à la vie le fils d'un gouverneur romain. Saint Memmie n'a apporté l'évangile que dans le premier quart du IVe siècle. Mais dès le Moyen-Age l'évêque de Châlons-en-Champagne est prestigieux ; il est l'un des acteurs du sacre du Roi à Reims : c'est lui qui passe l'anneau au doigt du souverain, consacrant son mariage mystique avec la nation. Et Châlons est sur la route qui mène de Paris à l'Europe centrale. Route du commerce et des affaires ; les foires de Châlons sont à peine moins fréquentées que celles de la Champagne méridionale et la ville est une cité drapante. Route des contacts internationaux, les ambassadeurs, les souverains descendent à l'évêché ; le frère de Louis XIV, veuf d'Henriette d'Angleterre, le Grand Dauphin, fils du Roi Soleil, s'y marient. Route des idées aussi : la Réforme compta 800 adeptes dans la ville, et un bon nombre de la Brie au Perthois. Et malgré les évêques, gardiens de la foi et désireux d'extirper l'hérésie, la tolérance de fait s'est vite installée dans le peuple qui déplora la Révocation de l'édit de Nantes. Au XVIIIe siècle le Jansénisme demeurait vivace et il en restait des traces au XIXe siècle. La Révolution effaça le diocèse, qui en 1801 fut rattaché à Meaux, en 1821 à Reims, et qui ne retrouva un évêque qu'en 1823. Au XIXe la foi et la pratique sont solides dans un secteur pauvre de la Champagne crayeuse. La situation est plus médiocre dans les pays de la forêt ou de la vigne - en Brie surtout « froide comme la Sibérie » - ; les évêques remettent sans cesse leur ouvrage sur le métier, mais en 1961 on découvrira que la religion retrouvait à peu près ses positions de 1871. La J A C, forte de 1930 à 1950, a contribué à développer une des agricultures les plus performantes d'Europe, mais elle n'a pas rempli les églises d'aujourd'hui. On vient de retrouver les restes du cloître de Notre-Dame en Vaux à Châlons, témoignage de la ferveur du XIIe siècle, et, dans un diocèse où les prêtres commencent à se compter, les laïques apprennent à se prendre en charge, signe annonciateur de ce que sera peut-être l'Eglise de l'an 2000. Dans un style agréable et clair, les spécialistes de l'histoire religieuse du diocèse de Châlons ont mis à la portée de tous les résultats de leurs recherches qui permettent d'éclairer le présent à la lueur du passé.

03/1989

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Europe

L'Italie en train

Le hors série propose de découvrir ou de redécouvrir l'Italie en renouant avec la tradition du voyage en train. Traverser un paysage lentement, au rythme doux d'une ligne régionale. S'arrêter dans les villages isolés pour repartir à pied vers d'autres sentiers. S'accorder une halte gastronomique dans une ville d'art. Repartir vers les montagnes, longer les contours d'un volcan ou sillonner la côte. Faire des rencontres au wagon-bar, apprendre à jouer aux cartes napolitaines en traversant le détroit de Messine, descendre face au Grand Canal en gare de Venise. Le réseau ferroviaire italien se faufile partout. Du nord au sud, les paysages des plus variés défilent derrière la vitre. Dans une démarche de voyage plus écologique, le train apparait comme le moyen de déplacement idéal. A ce rythme, l'imaginaire a le temps de se déployer ! Découvrez les 18 itinéraires que l'auteure, Lucie Tournebize, a parcourus depuis les Alpes au pied des cimes éternelles jusqu'à la pointe de la Botte et aux îles... - Ce beau livre est conçu pour inspirer tous les voyageurs : ceux qui découvrent l'Italie, les nombreux amoureux de ce pays, les vacanciers flâneurs à la recherche de dépaysement ou la jeune génération de globetrotteurs en quête de nouvelles aventures... - Envie de calme ? Rendez-vous en Ombrie. La région est comme un coeur dormant au centre de l'Italie. Elle a ses trésors, mais elle sait les dévoiler paisiblement, l'un après l'autre, au fil de la ligne de trains régionaux qui la traverse. Emouvante et religieuse, c'est une terre de saints, d'artistes et de beauté, qui sait se garder des foules et du bruit. - Envie de mer ? Gagnez la Calabre et humez le parfum des bergamotes. C'est si loin de tout qu'on oublie qu'elle est là, superbe, avec ses plages de rêve, tranchée en deux par le massif de l'Aspromonte. Par les fenêtres du train se révèlent des paysages dorés et une palette détonante de bleus et de verts. On descend dans des gares perdues au bord de la mer, pour remonter à bord avec sur la peau le goût du sel et du soleil. - Envie de vert et de sommets enneigés ? Prenez votre billet pour les Dolomites : le train de la vallée conduit de Bolzano, capitale régionale colorée, jusqu'aux villages de montagne d'où partent les téléphériques vers les cimes. Un incroyable voyage pour toucher du doigt des paysages grandioses et féeriques ! Laissez-vous émerveiller par toutes les propositions de Lucie Tournebize et inspirer par les magnifiques photos de ce livre qui a tout du carnet de voyage !

09/2021

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Contes et nouvelles

Le Novelliste #07. Après la fin

Imaginer, anticiper, se représenter ce qu'il peut bien y avoir après est un des ressorts fondamentaux de l'être humain, dont l'appétit de découverte se nourrit autant de curiosité que d'imagination. Mais comment envisager l'après de ce qui, a priori, est une fin ? Les réponses n'ont jamais manqué en littérature, qu'il s'agisse d'explorer l'au-delà de la vie, des sociétés, ou des relations humaines. C'est autour de quelques-unes de ces représentations, sans prétendre épuiser le sujet, que s'est élaboré ce septième numéro du Novelliste. Au sommaire : Après la fin, blabla liminaire de Leo Dhayer Horizon, nouvelle de Didier Lesaffre, illustrée par Jacek Malczewski J'étais là avant le soleil, nouvelle de Philippe Cousin, illustrée par l'auteur L'Oil, nouvelle d'Yves Letort, illustrée par Céline Brun-Picard L'Ile, nouvelle de Nina Allan, traduite par Bernard Sigaud, illustrée par TheHardLab Inventaire après déménagement, Portfolio, texte de Fay Ballard traduit par Bernard Sigaud, illustré par une série de dessins de l'autrice Historiettes de Philippe Cousin, Claude Ecken, Thomas Geha, Frédéric Holic, Yves Letort Les salauds ont toujours tort, nouvelle de C. M. Deiana, illustrée par Charles Frederick William Mielatz Portrait d'un inconnu, nouvelle d'Anne Richter, illustrée par Albrecht Dürer Jeremiah, nouvelle de Jessica Amanda Salmonson, traduite par Leo Dhayer, illustrée par une toile d'un artiste anonyme La Madone aux sept glaives, nouvelle de Vernon Lee, traduite par Eugene Lee-Hamilton, illustrée par Alejandro Carnicero Un ex-voto dans le goût espagnol, article de Sophie Geoffroy Mes exuvies, Parenthèse, nouvelle de Louise Pleth Funérailles secondaires, nouvelle de Didier Pemerle, illustrée par Andrea Mantegna A corps et à cris, nouvelle de Joel Lane, traduite par Jean-Daniel Brèque, illustrée par Léo Kennel Le mausolée de tous les arts, nouvelle de Pascal Malosse, illustrée par Fritz von Uhde L'au-delà, nouvelle d'E. F. Benson, traduite par H. Frichet, illustrée par Howard Giles L'au-delà, y croire... ou pas, article d'H. G. Wells, traduit par Pierre-Paul Durastanti, illustré par Georges Roux Faut-il réveiller les endormis ? nouvelle de Jean-Baptiste Cabaud, illustrée par Jacques Gautier d'Agoty Stairway 2, nouvelle d'Alex Nikolavitch, illustrée par Léo Kennel Les passagers, nouvelle de Laurent Pheulpin, illustrée par une photo d'époque Morituri, nouvelle de Philippe Caza, illustrée par l'auteur Coloniser le cosmos, article d'Iwan Rhys Morus, traduit par Clément Martin, illustré par des documents d'époque Voyage en d'autres mondes (4/4), roman à suivre de John Jacob Astor, traduit par Marie Dronsart, illustré par Dan Beard Comme une image : Légende fugace du roi des rats, trois nouvelles courtes de Léo Kennel, Noé Gaillard te Sandrine Scardigli, sur un dessin ancien Clap de fin : Interiors (Skull) (1944), dessin de Pavel Tchelitchew

11/2023

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Poésie

Encore une Fois

Dans "Encore une fois", tout commence par le désir de quelqu'un de précis, de connu. L'aimante décrit l'être aimé avec des termes qui évoquent le contact, le toucher, le baiser ; elle s'adresse à l'homme qu'elle aime de toutes les façons possibles. L'essentiel de cet événement se déroule la nuit puisque c'est un moment sans contrôle, sans mensonge. Toutes mes émotions sont mon chemin, puisqu'elle c'est moi... Il faudra bien que tu le saches un jour. Alors j'avance avec mes rêves sur le chemin des pierres, là où certains partent en pèlerinage. Il y a tellement de puissance du spirituel au charnel. Alors les oiseaux me surprennent en train de chanter. Ce temps là, c'est la note bleue de Chopin. L'instant qui transcende tout cet amour : je sais que tu m'aimes sinon je ne t'aimerais pas autant... Et c'est dans la mémoire de ces nuits que je recherche le temps perdu à ne pas avoir dit oui quand tu m'attendais et me voulais dans tes bras. Aujourd'hui je te demande pardon, car tu es mon premier matin. Tu es un roi, tu es une merveille. A côté de toi, le soleil s'efface et tu deviens à toi seul les rayons de lumière et de chaleur. Lorsque je te vois, j'entends le chant de la terre, et l'harmonie, le calme montent en moi comme une jouissance. Merci. Ces instants là je peux te les raconter... Il était une fois la lumière, il était une fois ta vie qui s'est juxtaposée à la mienne. Il était une fois le respect, il était une fois D. et moi, il y aura encore une fois toute l'éternité : absolument rien ne nous séparera, et notre amour sera raconté aux enfants comme un nouveau conte de fées. En t'aimant, je grandis, je découvre la force. C'est tout de toi qui pénètre en moi en t'apprivoisant du bout des doigts : tu ne marches pas, tu danses, tu ne parles pas, tu chantes, tu ne vis pas tu exultes. Cette allégresse, cette gaieté, ta force s'enroule autour de toi comme le lierre à un chêne, et pourtant tu n'as rien demandé... , c'est encore une fois l'oeuvre de la licorne. Je demande autour de moi d'où vient le vent contre ton armure, et pourquoi te raconte-t'il tous les secrets de l'immensité. Je n'ai qu'à me coucher au pied de ta voix et... je suis heureuse. Puisque tu es lumière, douceur et intelligence et je t'aime.

06/2020

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Histoire de France

Versailles au féminin

Pensé et aménagé comme résidence du pouvoir, Versailles porte l'empreinte de Louis XIV. Pour autant, le Roi-Soleil a vécu entouré de femmes, qui formaient comme autant d'étoiles dans le firmament de sa cour : la reine, les princesses de sa famille, les dames de la cour, les favorites royales, l'épouse secrète aussi, qui, toute discrète qu'elle fût, n'entretenait pas moins autour d'elle un cénacle féminin soudé par l'estime et la tendresse. Si Versailles s'est imposé comme un formidable outil de gouvernement au service de la monarchie absolue, la place que les femmes y ont occupée en a fait une vitrine de la civilisation française, d'un art de vivre marqué par des codes de comportement courtois et galants. Du fait de la disparition prématurée de la reine Marie-Thérèse, en 1683, la cour de Louis XIV à Versailles prit l'habitude de se passer de reine. La place ainsi faite aux souveraines suivantes, Marie Leszczynska et Marie-Antoinette, était plutôt difficile à tenir. La première s'en accommoda à merveille, donnant dix enfant au roi et à la France, mais mettant à profit le temps dont elle pouvait disposer pour développer un cercle d'amis intimes et s'adonner à ses goûts pour la lecture et les arts. La seconde eut plus de peine : outre son origine autrichienne, qui était mal vue, elle entendait s'affranchir des contraintes de la vie de cour, jusqu'à renoncer à y faire acte de présence et à y tenir son rang. Le règne des favorites avait repris sous Louis XV, dès 1733 et ce jusqu'à la mort du roi en 1774. Plus que jamais, au temps du Bien-Aimé, Versailles fut un univers féminin, vénusien même. Après les soeurs de Nesle et avant Mme Du Barry, Mme de Pompadour s'imposa comme figure féminine dominante. Ses goûts éclairés et son envergure de mécène – de la manufacture de Sèvres au Petit Trianon – l'inscrivent dans les facteurs essentiels de ce moment de perfection de l'art français que fut le règne de Louis XV. Pour autant, l'univers de la cour de Versailles devait se montrer assez dur pour les favorites royale, jalousées, brocardées voire vilipendées. Cette malveillance s'exerça encore à l'encontre des femmes composant la société de la reine Marie-Antoinette, la duchesse de Polignac notamment. On leur reprochait, à la cour, mais aussi à la ville, de soustraire la reine à ses devoirs de représentation et de constituer une coterie avide de profits et de places. Le procès de la reine, en 1793, fut aussi, à bien des égards, celui de la femme à qui Versailles avait offert une place et un rôle.

06/2020

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Poésie

Libellunes

Les mots sont des entités particulières et remarquables, suggérés par les sphères supérieures et appréhendés par les hommes, ils naissent, grandissent et poncés par d'autres dialectes dont ils se nourrissent volontiers au gré des siècles, mutent poussés par la perfection inhérente au Cosmos, se perpétuant avant de parfois disparaître. Très tôt, j'ai su les apprivoiser. Délicieux ou affreux, antinomiques ou complémentaires, élégants ou grossiers, incisifs ou flous, dans notre belle langue française, ils ont su se parfaire et se faire une place à part, rendant celle-ci extrêmement sophistiquée. Liés par le travail d'orfèvre du poète, ils rendent la phrase musicale, transcendant l'âme du lecteur, tel un galet ricochant sur l'onde étale, permettant à celui-ci de connaître des états vibratoires qui sans cela seraient restés inaccessibles. Dans ce recueil, j'ai tenté grâce à la poésie d'évoquer la dualité intrinsèque des choses de ce monde. La beauté terrible et infinie de notre univers. La cruauté et la générosité de la Nature, sa transformation incessante et incorrigible. La cupidité et l'ignorance du genre humain, sa barbarie envers ses congénères et les autres espèces, et parfois la magnanimité bien que rare de son génie. La fragilité de l'existence, son apparente fugacité, ses tourments et ses joies, la probabilité de son éternelle rémanence. L'amour, ce sentiment immuable, capable de polir les âmes les plus endurcies. L'évidence d'un acte créateur et donc l'existence d'un extraordinaire architecte et d'un véritable artiste, à l'oeuvre dans tout ce que nous baignons, que ce soit au niveau de l'infiniment petit ou du macrocosme. Et surtout l'intuition exacerbée par la succession des saisons et des marées, par la course déterminée des astres et de leurs éternels retours, l'évidence de notre éternité. Parfois il suffit de quelques mots intuitivement choisis pour suggérer une image, un visage aimé, un paysage alangui, la tendresse d'une solitude, le murmure singulier des villes et celui presque inaudible des ruines antiques, le souvenir aérien d'un instant de grâce retenu par la jeunesse, la douleur délicieuse d'une âme absorbée par l'embrasement du couchant, la démarche d'un être cher et trop tôt disparu, une adresse, un quartier familier, désormais habités de fantômes, la présence invisible de myriades de créatures étranges qui jouent entre les branches transfigurées par l'éclat souverain d'un chaud soleil d'été... Grâce à la poésie, les sphères célestes deviennent accessibles, et par dessus tout, au delà de notre expérience terrestre, l'espoir fou d'un plan insaisissable, où tels les dieux anciens, surgit la certitude terrifiante et extraordinaire de notre immortalité.

11/2013

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Poésie

Viens

Petites histoires, poésies lupines, chants aux esprits cachés derrière le canapé, dessins, traces de performances et autres textos. Il y a quatre parties dans le livre, comme dans la commode : il y a un tiroir pour les vêtements d'en haut et un pour les vêtements d'en bas, et aussi deux autres pour les sous-vêtements d'en bas et d'en haut. De la même manière, il vaut mieux feuilleter le livre et lire un texte dans Les Autres et un dans Les Mystères par exemple, plutôt que de le lire dans l'ordre. De sorte à ne pas se retrouver avec trois tee-shirts les uns sur les autres et cul nu. Et puis ici on n'a pas besoin de suivre l'ordre pour comprendre la fin de l'histoire, pas comme dans les livres de Balzac où il y a beaucoup de personnages et pas de photos. En cas de doute sur ce livre, regardez les petits films de l'auteur, visibles un peu partout sur les internets. Et revenez ici. Extrait 1 : "Je fais des dessins vaudous à taille humaine je colle ta photo dessus" "La dissolution du soi dans le Nirvana n'est pas la seule solution : perso, je préfèrerais devenir un fantôme, le temps que tous mes amis me rejoignent On ferait alors une grande fête sans alcool pour pas le voir couler à travers nous et inonder le sol" Extrait 2 : "cela faisait longtemps que je voulais sortir parce que j'ai entendu des choses sur le monde et les bruits de dehors me parvenaient et j'avais visualisé à fond tout ce qu'on m'a décrit à travers la peau grâce à une imagination eidétique intense, mais en fait là-dedans je jouais au téléphone arabe et je sais qu'on peut perdre des mots en route comme ça et en trouver d'autres pour dire ce qu'on croit pareil mais qui ne l'est pas, car je connais la notion de la subjectivité, alors je me suis dit essaie plutôt de voir par toi-même, je voulais donc sortir pour être la première à appeler au téléphone et à passer le message oui même s'il sera déformé, je sors pour essayer de trouver l'origine des choses" Extrait 3 : "Dans ma tête les êtres en plastique parlent ils veulent être reproduits transmutés et recyclés à l'infini Entrer dans le cycle de la vie Nous pouvons être vos amis ils disent Nous venons de la Terre cimetière des forêts préhistoriques couleur de vos rêves et du soleil couchant Nous avons connu les dinosaures nous oui Nous nous souvenons des dinosaures oui alors respectez-nous ou nous les rappellerons à travers le temps eux et leurs immenses dents Ha la la toujours des menaces"

01/2019

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Récits de voyage

Un baptême iroquois. Les nouveaux voyages en Amérique septentrionale (1683-1693)

Le récit initiatique d'un jeune aventurier français, le témoignage d'un des premiers explorateurs des immenses territoires la Nouvelle-France, une peinture pleine d'empathie du mode de vie et de la pensée des peuples autochtones (dont il apprend les langues, les coutumes, les ruses et la philosophie), une réflexion philosophique sur l'idée de civilisation, une étude des moeurs politiques de la Colonie, et l'histoire vécue des premiers temps de la rivalité franco-anglaise au Nouveau Monde. En 1683, à l'âge de 17 ans, le Baron de Lahontan embarque pour le Canada. Il y passe dix ans d'une vie libre et aventureuse, entre Québec et la région des Grands Lacs : officier auprès du gouverneur de la Nouvelle France, libertin en butte à l'autorité des jésuites, coureur des bois dans les vastes territoires de l'Amérique du Nord, il met en lumière le rôle du commerce des fourrures dans la guerre franco-anglaise, palabre avec les indiens dont il apprend les langues, les coutumes, les ruses et la philosophie. Composé de lettres adressées à un lecteur inconnu, les Nouveaux voyages en Amérique déploient la verve d'un authentique libertin, l'esprit libre d'un homme curieux des moeurs et de la culture des peuples autochtones, la franchise politique d'un gentilhomme ruiné en rupture avec la cour du Roi Soleil. Si l'ironie de son style, l'humanité de son regard et l'audace de ses observations annoncent la philosophie des Lumières, elles condamneront surtout son auteur à l'exil, et son oeuvre à l'oubli et au mépris des partisans d'une histoire édifiante. C'est pour rendre justice à cet écrivain de l'exil que le passager clandestin réédite les Nouveaux voyages en Amérique dans leur version originale de 1702. "Chez Lahontan, le "Sauvage de l'Amérique" constitue une figure phare, un être idéalisé porteur d'espoir. Cette originalité, l'oeuvre de Lahontan la puise à trois sources : l'expérience et les connaissances acquises par le voyageur au fil de ses aventures dans la colonie française et les forêts nord-américaines ; le sort infortuné qu'il a connu après son séjour en Nouvelle-France, et, finalement, sa critique philosophique de la religion catholique, des institutions politiques françaises et du mode de vie occidental. Figure emblématique, le Sauvage de Lahontan incarne le Nouveau-Monde, une terre de Canaan où l'écrivain aigri et apatride souhaiterait trouver l'asile et "le plaisir de vivre en repos chez des peuples moins sauvages que nous, en ce qu'ils ne sont pas réduits à la fatale nécessité de plier le genou devant certains demi-dieux que nous adorons sous le beau nom de ministres d'Etat"". Maxime Gohier

05/2015