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Critique littéraire

La Guerre de Mon Père

Ce livre n'est pas seulement une biographie, mais il est aussi une base de références pour la période de la guerre 39/45. J'ai très peu connu mon père qui nous a quittés deux mois après mon 10e anniversaire, il était né en 1919 à Bordeaux. Un jour de 2003 j'ai trouvé par hasard dans quelques-uns de ses papiers deux témoignages de sa main. L'un décrivant son Evasion de France en 1943, l'autre son internement au camp de Miranda de Ebro. J'ai voulu en savoir plus sur cet épisode de sa vie, puis sur son parcours, pendant cette guerre, qu'il n'avait jamais racontée à personne. Il s'en est suivi 11 ans d'enquête à travers différents Centres d'Archives de France et d'Europe, dont la plupart se sont montrés coopératifs. J'ai appris à connaître cet homme qui était mon père et j'ai surtout reconstruit, élément par élément, ce parcours, à la fois riche et dramatique, en replantant les décors qui ont jalonné cette aventure. De nombreuses photos retrouvées çà et là, pêle-mêle, au milieu de centaines d'autres photos de toute époque, qu'il a fallu trier, classer et mettre dans l'ordre chronologique. Ces photos racontent l'histoire mieux que mille mots. La guerre de mon père débute en juin 1940 lors de son incorporation au 189 DIC de Mont-de-Marsan. L'armistice de 40 met très vite fin aux classes en obligeant la dissolution des organismes recruteurs de l'armée Française. Ainsi mon père et son unité se retrouvent dans la nature, hors de toute structure, à camper dans les bois. Très vite les Chantiers de Jeunesse sont créés et les jeunes qui n'avaient pas fini leur formation militaire y sont recrutés. Mon père fait partie des effectifs du Chantier de la Jeunesse numéro 13 de Cavaillon dans le Vaucluse, ce chantier a la particularité de regrouper la plupart des jeunes venant des Landes ; Chantiers de la jeunesse qui compteront pour service militaire. Il est libéré en janvier 1941. S'ensuit alors diverses phases plus ou moins floues et classiques du temps de guerre, un emploi à la toute jeune SNCF, puis à la poudrerie de Saint-Médard en Jale. Fin 1942 il est envoyé en STO en Allemagne d'où il s'évade 15 jours après. Durant l'année 1942 et début 43, tous les éléments portent à croire que mon père participait à la résistance Bordelaise. Il s'évade de France en juin 1943 par l'Espagne. Il est arrêté et interné au camp de Miranda de Ebro. Libéré fin 43, il gagne l'Afrique du Nord où il s'engage dans les troupes du 2e Régiment de Cuirassiers. Avec le 2e Régiment de Cuirassiers il fait tout l'entraînement en Afrique du Nord, puis il participe au Débarquement de Provence en débarquant à la Nartelle au matin du 16 août 1944. Il est tireur et aide conducteur à bord du char Saint-Malo. Il fait toute la campagne jusqu'au Rhin pour repousser l'ennemi dans ses frontières. Malade, il est contraint de changer d'affectation. Il rejoint le CIAB de Besançon début 45. Il est finalement libéré par le RII de Bordeaux fin 45. Vous trouverez dans ce livre beaucoup d'informations

12/2015

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Littérature étrangère

La déchéance de Mrs Robinson. Journal intime d'une dame de l'époque victorienne

L’histoire commence en 1844 quand, après un premier mariage désastreux qui s’est terminé par la folie et la mort de son mari, Isabella, jeune femme de bonne famille, mère d’un enfant en bas âge, épouse sans joie l’ingénieur et industriel Henry Robinson, personnage qui se révèle vite acrimonieux et cupide. Le couple, qui aura deux enfants, s’installe à Edimbourg. Isabella y fait la connaissance d’Edward Lane, "fascinant" jeune homme de dix ans son cadet. Juriste puis médecin, celui-ci vit avec sa femme Mary et sa belle-mère, la sympathique et très sociable Lady Drysdale, qui tient l’équivalent d’un salon où elle reçoit les intellectuels de l’époque. Edward et Isabella, femme intelligente et curieuse quoique souffrant d’un ennui chronique, échangent sur les idées nouvelles et sur la perte de leur foi religieuse. Très vite, Isabella s’éprend de lui, passion dont elle tient fiévreusement la chronique dans un journal intime auquel elle confie également ses sentiments de frustration et de ressentiment face à un mari honni et à une existence fastidieuse, ses trois fils étant son seul réconfort. Lorsque Edward se montre réceptif, ou tout au moins assez bon pour répondre de temps en temps à ses lettres, elle est profondément heureuse. En 1854, à Moor Park, où le Dr Edward Lane propose la cure hydrothérapique à ses patients, ils finissent par échanger étreintes et baisers. Mais rien ne prouve que leur relation ait pris une autre dimension. En 1855, alors que sa relation avec Lane s’est de nouveau distendue, elle tombe malade, probablement de la diphtérie. L’entendant marmonner des noms d’hommes dans son délire, Henry ouvre son journal pour y découvrir la détestation qu’elle lui voue (non qu’il soit à proprement parler un bon mari, il a une maîtresse et deux filles illégitimes) et l’amour qu’elle porte à Lane. Dès qu’elle est rétablie, il lui annonce son intention d’engager une procédure de divorce. La seconde partie du livre est consacrée à cette décision et à ses suites. L’affaire est la onzième portée devant la cour des Divorces, tribunal laïc institué suite à une loi votée quelques mois plus tôt. On est fasciné de regarder magistrats, avocat, experts et journalistes se colleter avec la seule véritable pièce à conviction : ce journal, dérobé à Isabella par son mari. Les faits décrits sont-ils réels ou l’invention d’une mythomane ? Car assurément seule une démente peut coucher par écrit des choses aussi scabreuses. Edward Lane nie mordicus avoir fauté avec Isabella. La teneur du journal ne suffit pas pour l’incriminer et, par l’effet d’une contorsion de procédure, un seul des deux défendeurs doit finalement répondre de l’accusation d’adultère. A une époque où il était rarissime que les femmes obtiennent gain de cause, Isabella finit par gagner la procédure de divorce. Victoire en matière de droits des femmes, mais elle perd tout le reste : sa fortune, ses enfants…L’auteur a exhumé cette histoire extraordinaire des archives d’un temps où la question de la sexualité et du désir féminins angoisse une société victorienne régie par les hommes, un temps où la femme adultère est marquée du diagnostic de manie sexuelle, une forme de démence. Le récit, où Dickens et Darwin, entre autres, tiennent des seconds rôles, est ponctué de digressions sur les phénomènes de la société victorienne et d’anecdotes aussi éclairantes que divertissantes.

03/2013

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Football

Pelé

Le première biographie intime du roi Pelé. Au crépuscule de sa vie, celui qui multiplie les séjours à l'hôpital, que l'on dit amer, triste, "dépressif" selon les mots de son fils Edinho, fait face à son héritage. Il est le Roi, il est le football. Personne n'atteindra les mêmes sommets de popularité du gamin de Tres Coraçoes, la première star mondiale du football, célébré autant pour son talent supérieur que par la conjonction de l'avènement de la télévision et des prémices de la mondialisation.

Pelé, triple vainqueur de la coupe du monde, archange du "jogo bonito", aussi grand que les papes et les chefs d'état du temps de sa gloire, est aujourd'hui un homme malade dont on sait finalement peu de choses hormis ses exploits sportifs et sa vie d'ambassadeur du football auprès de la FIFA, l'UNICEF et l'UNESCO. Pelé, s'appelle Edson Arantes do Nascimento. Sa mère le surnommait Dico. Ses coéquipiers Gasolina.

Il n'a jamais manqué de le rappeler dans de nombreuses interviews ou ses autobiographies : Pelé est un autre, une armure, un masque qui lui permet souvent d'évoquer sa vie à la troisième personne. Loin d'un orgueil démesuré, cet artifice lui a toujours offert un distinguo de confort entre sa vie publique et sa vie privée. C'est aux frontières de cette dernière que nous invitons le lecteur à plonger.

D'un côté, la légende officielle : le couronnement mondial d'un gamin surdoué à 17 ans, descendant d'esclaves venus d'Afrique, les trois plus beaux buts qu'il ne marqua jamais en 1970, le vrai-faux 1000e but vécu comme une affaire d'état, le missionnaire du soccer aux USA, la star au sourire magnétique, l'homme qui arrêta une guerre, l'attraction du Santos FC, les Harlem Globe Trotters du foot... De l'autre, le fils de Dondinho et Celeste : Edson, Dico, Crioulo, Gasolina...

Les aventures secrètes et les divorces ; les amitiés bafouées et les déboires fiscaux ; le ministre des sports aux idéaux enterrés ; la mort de Sandra, la fille qu'il fut bien obligé de reconnaître ; les ennuis de son fils condamné pour ses liens avec le narcotrafic... puis enfin la vieillesse recluse au fond d'un jardin, seul, méditant sur les malheurs du monde et les trahisons de l'âge dans le souvenir du seul être qui lui manque depuis 1996, son père, son formateur, son dieu.

Ce livre est d'abord un voyage. Depuis sa petite maison au toit percé au coeur du Minas Gerais, Pelé a entamé un tour du monde des stades et des foules enamourées qui a duré une vie. Observateur des bouleversements de la planète et des défis pour l'enfance, il vit désormais à Sao Paulo, entouré de sa famille...

Non loin du stade de Vila Belmiro où flottent les acclamations qui l'accompagnèrent, du musée qui porte son nom, du restaurant où il y a peu, il dinaît encore avec Pepe, Coutinho et les Santasticos, les autres joueurs de la plus grande équipe de tous les temps à laquelle le Real Madrid de Di Stefano refusa d'accorder une revanche par peur d'être humiliée...
Pour la première fois, un livre raconte le vrai Pelé, celui qui pleure autant qu'il rit, qui aimait la musique et les femmes et qui ne cessera jamais d'être le père de tous les enfants amoureux d'un ballon.

01/2023

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Diététiques

Il était une foi(e) les Transaminases & Gamma GT

Vétitable centrale détox, le foie est un organe essentiel qui peut révéler un disfonctionnement lors d'un bilan hépatique. L'alcool peut en être à l'origine, mais pas seulement. A travers ce livre, l'auteure vous explique les causes, les solutions et les traitements des troubles hépatiques recueillis auprès de gastroentérologues hépatologues, de nutritionnistes. Méconnu et par trop ignoré la plupart du temps, au cours d'une vie. Tel est le sort réservé au foie, du moins tant que l'on est en bonne santé et tant que celui-ci n'est pas le siège d'un trouble ou d'une maladie. Le foie est pourtant le plus volumineux organe interne du corps humain : 1, 5 kilogrammes pour un adulte. Il représente 2% de la masse corporelle... S'il arrive devant le coeur en terme de volume, en revanche, il est souvent relégué au second plan sans doute parce que l'on ne ressent pas de douleur au foie, tout au plus, celui-ci va-t-il être plus sensible en cas de gonflement, d'hépatomégalie. En règle générale, on se souvient qu'il existe, et l'on s'en inquiète avec modération, si notre consommation d'alcool en a été dépourvue, de même qu'à la suite de quelques excès de table, en évoquant alors improprement " une crise de foie ". Expression typiquement française, utilisée pour désigner une indigestion ou un déséquilibre passager des fonctions digestives. Et du côté de ses nombreuses fonctions, les chiffres sont encore plus impressionnants. Alors, pourquoi tant d'indifférence ? D'autant que cet organe est une véritable centrale détox interne, et que, très bien organisée, elle n'hésite pas à envoyer des signaux via ses agents enzymatiques, les fameuses Gamma GT (Gamma Glutamyl transpeptidases) et transaminases. Encore faut-il que votre médecin prescrive un bilan hépatique. Lorsque la prise de sang révèle un taux anormalement élevé de ces dernières, que l'on appelle communément des marqueurs biologiques, c'est le signe d'un dysfonctionnement hépatique, d'une souffrance. Lorsque la cause trouve son origine dans un abus alcoolique, le taux enzymatique revient à la normale au bout de deux mois d'abstinence. Mais lorsque la consommation d'alcool est écartée, d'autres causes possibles peuvent expliquer cette anomalie du bilan hépatique. Certains médicaments aussi, et, ce que l'on nomme la malbouffe, assortie d'excès de graisse, sont autant de dangers potentiels pour le foie. Ainsi, en dehors de la cirrhose alcoolique, une autre forme de cirrhose dite non alcoolique peut être à l'origine des taux élevés de ces biomarqueurs : la NASH ou maladie du foie gras (ou du soda) ou stéatose hépatique non alcoolique, la malade du foie la plus fréquente de nos jours à travers le monde, du fait de la prévalence du surpoids, et de l'obésité. A travers ce livre, l'auteure vous fait part de remèdes naturels indispensables à la prévention et au traitement de troubles hépatiques recueillis auprès de gastroentérologues hépatologues, de nutritionnistes et naturopathes, à commencer par l'adoption d'une bonne hygiène de vie. Ce qui suggère à la fois un équilibre diététique dans l'assiette qui privilégiera les légumes amis du foie, mais aussi un équilibre psychique et physique, via la reprise ou la découverte des joies du sport (à chacun son rythme). L'activité physique étant un bon moyen de lutter contre la sédentarité, mère du surpoids et de bien des maux évitables...

11/2021

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Santé, psychologie

Le cancer

La maman de Louisa vent d'apprendre qu'elle a un cancer. A l'annonce de la nouvelle, Louisa pique une colère : pourquoi les cellules de maman sont-elles devenues dangereuses ? ! Louisa s'inquiète et a peur pour maman. Heureusement, on va tout lui expliquer et la tenir au courant de ce qui va être mis en oeuvre pour soigner et guérir sa maman. Car, oui, le cancer est une maladie grave dont on peut mourir mais, heureusement, beaucoup en guérissent aussi. Un livre informatif qui explique ce qu'est le cancer Un cancer qui s'invite du jour au lendemain dans la vie d'une famille, ça fait peur ! Ici, par le biais de l'exemple du cancer du sein qui touche la maman de Louisa, les enfants découvriront cette maladie, sa gravité, mais aussi les moyens qui existent pour se soigner et en guérir : se faire opérer, suivre une chimiothérapie en se rendant à l'hôpital. Un livre qui explique aussi, avec simplicité et sensibilité, les effets secondaires vécus par la maman tout au long de son traitement : des effets secondaires dont l'enfant pourra se rendre compte et qui doivent lui être expliqués pour dédramatiser. Un livre rassurant pour décrypter ses émotions Etre en colère, avoir peur, ne pas vouloir être séparée de maman alors qu'elle doit se rendre à l'hôpital pour être opérée ou prendre son traitement, se sentir fautive de rire alors que maman est malade... Quand un être cher est frappé par le cancer, ça fait ressentir beaucoup d'émotions, surtout quand le traitement pour en guérir dure plusieurs mois. Louisa et sa famille vont vivre ici au rythme du traitement de la maman, jusqu'au jour où, enfin, les docteurs annoncent à maman qu'elle est guérie ! La meilleure des nouvelles après beaucoup de sentiments éprouvés ! Un livre pour expliquer qu'aucune émotion n'est négative et qu'elles ont toutes le droit de s'exprimer quand on vit la maladie d'un proche. Un récit explicatif, narré tout en douceur Comme souvent avec les enfants, c'est important d'expliquer les choses, même les choses graves. En informant Louisa de ce qu'a sa maman, sans rien lui cacher, cela l'aidera à appréhender la gravité de la situation. En lui disant immédiatement qu'il existe des traitements pour guérir, cela la rassurera dans le même temps. En lui décryptant le traitement de maman, Louisa comprendra mieux aussi pourquoi sa maman est souvent très fatiguée, toute blanche ou pourquoi elle va perdre ses cheveux au fil des mois... des cheveux qui d'ailleurs repousseront quand la chimiothérapie sera finie. Informer la maîtresse de Louisa, dire à la petite fille qu'elle peut en parler à ses amis, cela l'aidera à ne pas rester seule avec ses inquiétudes, ce qu'elle vit et cela permettra à ses proches de savoir ce qu'elle ressent et traverse. Ce documentaire de la collection "Mes p'tits pourquoi", qui met la vie émotionnelle des petits au coeur de ses textes, s'adresse aux jeunes lecteurs concernés par l'annonce du cancer d'un proche. Validés par une pédiatre, une psychologue pour enfants et une oncologue, les explications fournies et le récit narré sur plusieurs mois vont permettre aux enfants de comprendre cette maladie et de se préparer à ce qui va se passer à la maison.

09/2023

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Manga

Pack Boy's Love n° 35. Avec 5 mangas

Ce pack manga contient : Un Baiser au goût de Mensonge (176 pages - Volume : 2 / 3) : Wachi, jeune homme brillant en affaires mais qui manque cruellement de sensibilité, est à présent captif de Makio, un ancien escroc reconverti en barman. Bien qu'ils vivent tous les deux dans l'appartement de Wachi et qu'ils couchent très souvent ensemble, le comportement de Makio, qui déteste les contraintes, reste un mystère. Un beau jour, alors que Wachi tente de découvrir où son amant se rend presque tous les soirs, un inconnu l'agresse en pleine rue ! Retrouvez ce couple atypique et leurs nouvelles mésaventures, où se mêlent à la fois amour et sournoiserie.Pure Fetishism (160 pages - Volume : One Shot) : "Laisse-moi tripoter tes fesses !! "Itaru, responsable du restaurant Tsujiya dont son frère est le propriétaire, a un penchant un peu particulier... C'est un fétichiste des belles fesses ! Un jour, il fait la rencontre de Natsu, étudiant à la recherche d'un travail à mi-temps, et qui possède les fesses de ses rêves ! Lorsque Natsu se met à travailler pour eux, Itaru, obligé de réprimer ses envies, a un mal fou à se concentrer sur son travail...Can't i hate you (160 pages - Volume : One Shot) : Aki et Jin font partie du même groupe d'amis d'enfance mais ne peuvent s'empêcher de se disputer à chaque fois qu'ils se voient. Aki est un jeune homme obstiné et sérieux qui travaille dans une poste, tandis que Jin, avec ses allures de coureur de jupon, est le fils d'une grande et riche famille. Tous deux très proches de leur ami Hina, adorable et toujours de bonne humeur, aucun ne veut se résoudre à laisser l'autre sortir quelque part seul avec lui. Leur situation a beau ressembler à ce qu'on appelle un triangle amoureux, un beau jour, lorsque Jin et Aki sont seuls, l'ambiance devient... étrange. Malgré leur haine l'un pour l'autre, les battements de leurs coeurs s'accélèrent... et il finissent même par s'embrasser... ! ? Same Difference (176 pages - Volume : 4 / 6) : Dans les tours jumelles d'une certaine compagnie, deux éternels rivaux, chacun au top de l'élite de sa propre tour, ne peuvent s'empêcher de se chamailler. D'un côté Ozaki, autoproclamé super beau gosse, et de l'autre Tsuburaya, l'ingénieux et sadique prince charmant. Si leur relation amoureuse avait jusque-là pu être gardée secrète, le vicieux chef du département des affaires générales n'hésite pas à la dévoiler à l'ensemble du personnel de l'entreprise. Comment Ozaki et Tsuburaya vont-ils se sortir de cette situation désespérée... ! ? Comment je me suis fait adopter (174 pages - Volume : One Shot) : Miyajima, d'un caractère plutôt timide et ouvertement gay, est le fils des propriétaires d'une auberge traditionnelle japonaise. Depuis tout petit, il éprouve en secret un amour à sens unique pour son ami d'enfance Takeuchi, beau garçon taciturne qui exerce le métier de cuisinier. Conscient de susciter la réprobation des autres à cause de son homosexualité, Miyajima vit en demi-teinte, à essayer de ménager les sentiments de Takeuchi et de ses propres parents. Mais lorsque son père, chef cuisinier de leur auberge, tombe malade, et que Miyajima décide de retourner chez ses parents pour les aider, il ne s'attend pas du tout à ce que Takeuchi débarque peu de temps après pour lui proposer de travailler pour lui !

12/2015

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Littérature anglo-saxonne

Home [EDITION EN GROS CARACTERES

L'histoire se déroule dans l'Amérique des années 1950, encore frappée par la ségrégation. Dans une Amérique où le « White only » ne s'applique pas qu'aux restaurants ou aux toilettes, mais à la musique, au cinéma, à la culture populaire. L'Amérique de Home est au bord de l'implosion et bouillonne, mais c'est ici la violence contre les Noirs américains, contre les femmes qui s'exprime. Les grands changements amorcés par le rejet du Maccarthisme, par la Fureur de vivre ou le déhanché d'Elvis n'ont pas encore commencés. En effet, les Noirs Américains sont brimés et subissent chaque jour le racisme et la violence institutionnalisés par les lois Jim Crow, qui distinguent les citoyens selon leur appartenance « raciale ». Pour eux, le moindre déplacement, même le plus simple, d'un état à l'autre, devient une véritable mission impossible. En réponse à cette oppression, l'entraide et le partage – facilités par l'utilisation du Negro Motorist Green Book de Victor H. Green qui répertorie les restaurants et hôtels accueillant les noirs dans différents états – sont au cœur des relations de cette communauté noire dans une Amérique à la veille de la lutte pour les droits civiques. rnLa guerre de Corée vient à peine de se terminer, et le jeune soldat Frank Money rentre aux Etats-Unis, traumatisé, en proie à une rage terrible qui s'exprime aussi bien physiquement que par des crises d'angoisse. Il est incapable de maintenir une quelconque relation avec sa fiancée rencontrée à son retour du front et un appel au secours de sa jeune sœur va le lancer sur les routes américaines pour une traversée transatlantique de Seattle à Atlanta, dans sa Géorgie natale. Il doit absolument rejoindre Atlanta et retrouver sa sœur, très gravement malade. Il va tout mettre en œuvre pour la ramener dans la petite ville de Lotus, où ils ont passé leur enfance. Lieu tout autant fantasmé que détesté, Lotus cristallise les démons de Frank, de sa famille. Un rapport de haine et d'amour, de rancœur pour cette ville qu'il a toujours voulu quitter et où il doit revenir. Ce voyage à travers les États-Unis pousse Frank Money à se replonger dans les souvenirs de son enfance et dans le traumatisme de la guerre ; plus il se rapproche de son but, plus il (re)découvre qui il est, mieux il apprend à laisser derrière lui les horreurs de la guerre afin de se reconstruire et d'aider sa sœur à faire de même. rnrnrnHome est le dixième roman de Toni Morrison. À travers l'histoire dure et torturée de ce jeune soldat, c'est un roman de la rédemption que nous offre ici l'auteur. Ce retour à l'Amérique du XX e siècle, avec une focalisation sur les années 1950, est un développement nouveau dans l'œuvre de Toni Morrison, mais on retrouve pourtant les thèmes qui caractérisent son œuvre. Elle laisse le lecteur découvrir ces années 1950 qui ne sont finalement que suggérées qu'à travers de petits indices. Elle laisse le souvenir de cette époque se reconstruire à travers les images distillées dans notre inconscient collectif. C'est encore et toujours dans la suggestion que l'art de Toni Morrison se révèle. Elle réussit à faire d'un roman finalement assez court une véritable œuvre tout en subtilité, en vérités voilées qui se glissent progressivement jusqu'au lecteur avant d'exploser au grand jour.

03/2024

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Divers

Le grand vivier. Journal, récolte 2020-2021

La multitude invisible sépare les êtres, restitue chacun à sa réclusion. Jean-Louis Giovannoni travaille depuis toujours sur cette notion de séparation et de réclusion, qui trouve dans ce journal, débuté au printemps 2020, un ancrage dans le réel. Comme si la réalité soudaine à laquelle le monde se trouvait confronté s'ajustait au monde littéraire de Giovannoni. Un journal, mais un journal fragmentaire, morcelé, d'abord tenu au cours des longues journées de confinement, puis continué pendant plus d'un an. Giovannoni depuis toujours essaie l'espace comme on essaie un vêtement. Est-il à la bonne mesure ? Est-on trop serré dedans ? Quelle est notre aisance, notre liberté de mouvement ? Il touche les murs, le plafond, arpente les couloirs en boucle, sort sur son balcon. Petit à petit naît le besoin de repousser l'espace, d'agrandir les murs, il regarde les photographies qui deviennent plus grandes que la réalité, les meubles immobiles, les fantômes qui peuplent les appartements : la vie se renverse, "je ne fais que déplacer de l'immobile en moi" dit-il. Il se met à parler aux objets devenus les seuls compagnons. Il parle même aux pierres, les écoute respirer. Il parle à ses vêtements, il s'installe dans sa penderie. Il parle aux portes qu'il n'ose pas toucher. Bruit de fond de la télévision, ou de pas dans l'immeuble, murmures, légers mouvements de rideaux : chaque son semble s'amplifier à l'oreille alerte, attentive, en attente. A l'écoute des voix du monde qui donnent des nouvelles du large et de la mer qui se déplace dans l'imagination. Il reste de longs moments devant le paysage statique de la rue, à attendre "la compagnie des oiseaux" . Il regarde ce qui change, ce qui se déplace, ce qui disparaît. Il compte les morts. Jour après jour, la ville s'efface à force de ne plus être visible, rue après rue, quartier après quartier. Tout disparaît dans notre dos. Le Grand vivier est le livre de l'air qui circule entre les hommes et les choses arrêtées, et Giovannoni dépeint une humanité prise dans la résine comme les insectes, alors que partout le printemps pousse sa germination. "Peut-être y a-t-il dans l'air des frontières à ne pas dépasser" , dans cette vie entourée de monstres invisibles qui nous dévorent et de fantômes qui nous habitent, brutalement confrontés à notre intériorité, à la porosité de notre corps aux infections, aux maladies qui pullulent et prolifèrent en nous : humanité consommable abandonnée à la voracité de l'invisible. Et quand à nouveau sortir devient possible, que l'on redécouvre la rue, que l'on repousse la limite des quartiers, que l'on retrouve la parole, on retrouve aussi un monde qui s'était habitué à notre absence. Qu'est-ce qui circule dans un monde débarrassé des hommes ? L'air, l'espace laissé vacant, mais l'espace sans hommes n'est pas vide pour autant. Dans l'intervalle on a diminué, on a perdu de soi, on ne sait pas bien quoi. On a beau retrouver l'extérieur, "si on sort, on ne sort pas de soi" . La pandémie est un monde giovannonesque, qui révèle et rassemble toutes les obsessions que l'auteur creuse depuis Les mots sont des vêtements endormis (1983) jusqu'à Sous le seuil (2016) - le rapport à l'espace, le virus incontrôlable des mots, les germinations, les vies exogènes qui grouillent en soi, l'impossibilité de sortir de ses pas. Le Grand vivier est un livre qui se referme comme un requiem, dans un éternel adieu aux morts qu'on ne finit jamais de quitter : "le monde est vide" sans les fantômes.

04/2023

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Littérature étrangère

Aristonomia

Aristonomia est le premier volet de la trilogie Album de famille, sorte de récit du XXe siècle russe au travers du prisme du destin d'une famille. Le premier volume est consacré aux années 1910, à la révolution et la guerre civile. Le second, aux années 1920 et le dernier aux années 1930. Mais Boris Akounine revendique également avec Aristonomia une entreprise littéraire expérimentale visant la synergie des deux vocations de l'écrivain : le dramaturge et l'érudit. Non pas un " projet commercial ", mais, dit-il, son " oeuvre la plus personnelle ", en gestation depuis son adolescence. D'affinité stendhalienne, cette oeuvre l'est d'autant plus qu'elle met en récit un Julien Sorel de la Russie du début du XXe siècle. Anton Kloboukov, personnage central écartelé entre les deux moitiés contradictoires de la nation : la rouge et la blanche, comme en écho à d'autres romans russes majeurs tels que Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov ou Le Docteur Jivago de Boris Pasternak. Avec, en filigrane, la quête philosophique d'un principe sublimatoire de la personnalité que le romancier-philosophe désigne par le terme d'aristonomie. Le roman s'ouvre à Petrograd, peu avant la chute de Nicolas II, pendant la révolution de février 1917. Le destin d'Anton Kloboukov, jeune étudiant en droit, fils d'un grand professeur, sera influencé par la rencontre avec deux anciens étudiants de son père : Pankrat Rogachov, bolchevique engagé, idéaliste, qui occupera des fonctions importantes dans la Tcheka, la police secrète de Dzerjinsky, et Piotr Berdichev, partisan de la cause blanche, fidèle au baron Wrangel, le dernier espoir des anticommunistes. Après la mort de ses parents, Anon vit une brève aventure avec Pacha, l'ancienne servante familiale. Mais leur relation passionnée s'achève lorsque, rentré après plusieurs semaines en prison, Anton est invité par elle à vivre dans un ménage à trois avec un de ses camarades bolcheviques. Il quitte la maison, cherche un emploi de gardien de nuit dans une maison aisée, mais il est soupçonné d'être un agent bolchevique. Avec l'aide de Berdyshev, vieil ami de la famille, Anton s'échappe en Finlande, passe par l'Allemagne et finit en Suisse. Il trouve du travail dans un hôpital à Zurich et gagne la confiance d'un chirurgien particulièrement talentueux qui le persuade de suivre une formation d'anesthésiste. Il tombe amoureux de Victoria, la compagne d'un jeune homme riche gravement malade, Laurence. Mais cette dernière l'éconduit. Il décide alors de rentrer, rongé par un sentiment de culpabilité. Il arrive à Sébastopol, au moment où l'Armée blanche est en retraite en Crimée et il y retrouve ses anciens amis. A leur contact, les convictions d'Anton vacillent et il finit par admettre que la force est parfois nécessaire et que les blancs auraient du mal à tenir tête aux rouges. Prisonnier des Polonais, il aidera un Cosaque rouge, grâce aux connaissances médicales acquises à Zurich. " C'est le moment le plus important dans ma vie ", pense Anton. La scène, très émouvante, n'est pas sans rappeler Platon Karataev et Pierre Bezoukhov dans Guerre et Paix, de Tolstoï. Peu de temps après, il assiste impuissant à un pogrome. Le roman s'achève sur une note de désespoir : Anton envisage une vie solitaire afin de se consacrer à rendre compte de ces événements tragiques. La construction du roman est particulièrement intéressante. Chaque partie " romanesque " (le roman d'Anton) est suivie d'une sorte de didascalie comprenant le point de vue de l'aristonome, sorte de pensée de l'" homme parfait " ; et le lecteur peut aisément faire lien avec Anton, le personnage central. C'est le moment où auteur et personnage ne font plus qu'un. Original, inattendu, risqué, le syncrétisme littéraire porté par l'auteur mérite à nos yeux de connaître un prolongement en version française.

09/2017

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Littérature étrangère

Histoire de l'argent

Histoire de l'argent suit les trente premières années de la vie d'un personnage anonyme, né en Argentine dans les années 70. L'histoire de sa jeunesse, celle de sa famille mais également celle de son pays, tout cela s'articule ici autour d'une seule obsession : celle de l'argent. Une galerie de portraits se déploie ainsi, dans laquelle sont décrits, avec beaucoup de minutie et un humour grinçant, les proches du personnage à l'aune de leur rapport à l'argent. Et il y a de quoi faire, à commencer par les parents : son père ne jure que par le cash, dont il passe des nuits entières à se débarrasser dans les casinos de la côte, - "Qu'il soit riche ou pauvre, l'important est qu'il se sente libre". Sa mère se remarie et dilapide jusqu'au dernier centime de son colossal héritage dans une résidence d'été dont elle construit sans cesse des extensions, la transformant en un gouffre financier. Et ce n'est que le début de la série de frasques et de coups du sort pécuniaires qui vont caractériser la vie du personnage, de ses parents et de son entourage. Au fil de son existence, ce personnage s'affirme de son côté comme celui qui doit payer, celui qui finira par éponger les dettes de sa mère et veiller sur son père malade mais toujours accro au poker. Il est le témoin silencieux de la ruine d'une famille en même temps que celle d'un pays tout entier. Témoin aussi de multiples disparitions, comme l'annonce d'emblée la touchante scène d'ouverture : l'enterrement d'un proche de la famille, décrit à travers les perceptions du jeune enfant déconcerté. L'argent semble être ainsi la vibrante métaphore de ce qui un jour ou l'autre nous échappe irrémédiablement. Alan Pauls fait également le récit plein d'humour de l'irrationalité financière totale qui règne à l'époque en Argentine : l'inflation fait, dans la même journée, varier les prix à une vitesse vertigineuse, les billets de banque se multiplient, changent de noms et de couleurs, et les portefeuilles ne suffisent plus à les transporter... Tout au long de cette histoire familiale, c'est une trentaine d'années argentines qui défilent par bribes : depuis les conflits politiques des années 70 jusqu'à la débâcle inflationniste de 2002. Valises pleines de dollars, pièces sonnantes et trébuchantes au fond de la tirelire, billets vrais ou faux qui prolifèrent et circulent de main en main : Alan Pauls remplit littéralement son roman d'argent, sous toutes ses formes et ses appellations, et se concentre sur son aspect éminemment matériel, palpable, parfois obscène. Alan Pauls excelle à écrire l'histoire de son pays par le biais de l'intime. Par le portrait caustique et souvent désopilant de cette famille peu à peu délivrée de son capital et de ses illusions, il livre aussi la vision d'un pays placé sous le signe de la disparition, les fragments d'une époque délirante par son économie même. A la fresque historique, l'auteur du Passé (2005) préfère sans nul doute la narration "au microscope", faite de petites perceptions, d'anecdotes qu'il ausculte jusque dans leurs moindres détails. Entraînant le lecteur dans les remous des relations familiales, Histoire de l'argent regorge de scènes particulièrement émouvantes : les vacances d'été du jeune garçon en compagnie de son flambeur de père, par exemple, ou bien cette scène amère qui clôt le récit, lorsque le personnage découvre dans l'appartement de sa mère, qui vient de mourir épuisée par sa folie de l'argent, toute une collection de billets de banques de différentes époques : une véritable fortune périmée, devenue inutilisable.

08/2013

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Littérature française

L'obstination française

Nos aïeux ont vécu le phénomène de la conscience nationale lors de la libération de Paris, le 26 Août 1944. C'est ce qu'avait exprimé le Général de Gaulle en parlant d'un de ces gestes de la France, qui parfois au long des siècles, viennent illuminer notre histoire. Après la guerre 39/45 nait la génération des baby-boomers qui ne laissera rien au hasard du temps. La reconstruction de la France ne fait pas oublier les maladies telles la diphtérie ou la poliomyélite qui touchèrent de nombreux enfants conduisant la médecine à réaliser des avancées notoires. Par la suite et dès le début des années 60, l'état d'esprit des jeunes commençait à profiler le chemin de leurs rêves. Entre leçons et devoirs d'école, la camaraderie devenait une force vive aidée en cela par l'éducation parentale, la musique, les arts et le sport, sans oublier les filles tant il est vrai qu'elles étaient jolies et sexy. Au cours des années 60, les adolescents ont fissuré la chape de plomb des longs silences qui maintenait les tabous de l'époque et qui tomberont les uns après les autres. Magie de l'époque entre combats d'idées, souffles d'émotions et de bonne humeur. Ce fut le cheminement d'une merveilleuse période qui durera près de vingt ans. Les mômes des cités vivaient sous l'influence des tempos rock d'Elvis Presley, Gene Vincent et autres rockers qui précéderont la grande et fabuleuse épopée des groupes pop/rock. Les Beatles, les Stones, mais aussi Bob Dylan, Jimi Hendrix et de nombreux autres groupes enflammèrent les cœurs des adolescents pour atteindre leurs plus grands bonheurs... C'était une manière singulière de passionner les jeunes pour soutenir inexorablement leurs idées de changement. En effet, ce fut les coups de gueule d'une jeunesse exhortant leurs revendications sur une vision plus réformiste de la société française. En Mai 1968, la révolte estudiantine avec la classe ouvrière permettait de gagner de grandes avancées sociales. En 1969, la loi sur la pilule contraceptive fut votée puis, en 1975, le Mouvement de Libération de la Femme (M.L.F) relayé par l'extraordinaire combat de Simone Veil permis de faire voter la loi sur le droit à l'avortement. Cette dernière sera suivie par la loi relative au divorce par consentement mutuel. Même si les plus conservateurs ont critiqué ces avancées sociales, il n'en reste pas moins vrai qu'elles auront marqué notre génération et les suivantes. Depuis cette époque, la France n'a pas connu de périodes aussi déterminantes. En effet, depuis plus de trente ans on assiste à une apathie quasi-générale des différents acteurs de notre société. L'économie française s'abandonne dans un immobilisme récursif. Les investissements et le retour de l'excellence de la recherche devront impérativement accompagner le sursaut français. Sur le plan sociétal, les attentats terroristes aussi surprenants que tragiques ont éveillé des craintes et ranimé la peur de l'autre. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, il aura fallu du temps et ces dramatiques évènements pour que les hommes politiques prennent enfin conscience des dangers de l'extrémisme religieux. Depuis plusieurs décennies l'immigration de masse est refusée par les autres continents. Seule l'Europe a ouvert ses portes faisant abstraction des critères d'assimilation, et, au fil du temps, certaines cités de banlieues se sont dressées comme des zones de non-droit. Les agressions verbales et physiques ont porté et portent encore le poids d'une lourde indifférence. Les attentats terroristes de ces dernières années ont déchiré le cœur des français. Dans ces situations d'insécurité multiples, les citoyens et citoyennes restent inquiets malgré la sérénité convenue des « grands penseurs » qui actionnent à l'envi la sirène de la xénophobie. Depuis trop longtemps les principaux acteurs politiques de la nation, gauche et droite confondues, se sont enlisés dans un profond déni de réalités en laissant bâtir progressivement l'échafaudage du F.N. Or, chacun sait que dans tous les domaines de la vie, l'obstination annihile le plus souvent la part des réalités et, finalement, à trop vouloir minimiser les vagues, la violence d'un tsunami n'est malheureusement pas à exclure...

11/2016

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Islam

De la providence. Enseignements en temps d'épidémie

Ce volume est un extrait du Commentaire du Coran par le grand soufi marocain, Ibn 'Ajîba. Il porte précisément sur la signification spirituelle de la plus célèbre sourate du Coran, la Fâtiha, celle qui ouvre le Livre sacré et qui est récitée quotidiennement à plusieurs reprises lors de chaque prière par tous les croyants dans le monde entier mais souvent sans en comprendre le sens. C'est cette lacune que vient combler ce petit traité. Ce texte est à la fois d'un contenu intemporel et d'une actualité brûlante puisqu'il est constitué par les enseignements d'un sage musulman sur le sens du Destin en période d'épidémie. Les principes qu'ils contiennent sont ceux que son auteur appliqua à sa propre existence alors que le Maroc connut une épidémie de peste. Il s'agit d'accepter le Destin qui module la vie du musulman sans négliger les précautions nécessaires. Ces principes ne mettent d'ailleurs pas à l'abri de la maladie et de la mort mais aident à y faire face et sont un message d'espoir quelle que soit l'issue. Ils se réfèrent essentiellement à l'attitude intérieure à adopter et qui est celle au principe de l'islam : soumission. Comme le dit un maître : "Toute crise représente le rappel à une fin qui ne laisse pas le temps de désespérer ou de se perdre en pensées futiles, mais qui concède toujours le temps d'une invocation, d'une prière où l'on redécouvre notre propre incapacité face au mystère de la Toute-Puissance divine, et où l'on découvre la participation à la protection de Dieu qui prend soin et sauve". Plus qu'un exposé doctrinal sur la question épineuse du Décret divin et de la Prédestination, ce texte se présente avant tout comme un enseignement spirituel, une initiation à la sagesse dans la plus pure tradition du soufisme, suivant la voie contemplative de la confrérie soufie, la Shâdhiliyya. Mais c'est aussi un témoignage de foi vivant, un appel à la vigilance intérieure et à l'ascension du coeur, un message d'espoir nourri par la certitude de la Vie éternelle de l'Au-delà. Le maître y affirme la prééminence de la Toute-Puissance de Dieu, inséparable de Sa Sagesse, qui se manifestent toutes deux sous le voile des apparences, y compris celui de la maladie et de la mort. Il dispense ses enseignements et ses conseils, partage son expérience vécue, face à l'épidémie de la grande peste au Maroc, pour aider le croyant à se plier pleinement aux décrets de Dieu. Car Ibn Ajiba s'inquiète des maladies de l'âme, confusions et déficiences qui peuvent surgir chez le croyant dans ces moments d'épreuves, concernant en particulier l'Unicité absolue de Dieu, la foi dans le Destin, l'acceptation de la mort, la confiance en la Providence. Pour y remédier, Ibn Ajiba préconise "l'éducation à la certitude" , grâce à laquelle le croyant sera élevé progressivement de la connaissance à la contemplation, et jusqu'à la réalisation spirituelle en Dieu. Ce texte d'Ibn Ajiba a bien entendu un écho tout à fait particulier dans le contexte qui est le nôtre, encore marqué par la pandémie du coronavirus apparu à la fin de l'année 2019. Toutefois, l'actualité du texte d'Ibn Ajiba et son principal intérêt ne tiennent pas seulement aux circonstances communes entre son époque et la nôtre, c'est-à-dire celles de l'épidémie, mais dans le fait que les enseignements qu'il véhicule, dans le langage propre à la tradition islamique, sont universels, dans le double sens du terme : parce qu'ils s'adressent au coeur de chacun, et parce qu'ils visent à les orienter justement vers le Dieu Un et Unique. Il en résulte un volume succinct susceptible d'aider les croyants du monde entier et qui donnera à réfléchir et à espérer à tous... Le tout est précédé d'une petite introduction à la vie d'Ibn 'Ajîba lui-même et à ce traité.

02/2023

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Thèmes photo

Lost Shadows

En Camargue, Marco Rigamonti a rencontré un monde premier, l'eau et la terre épousant leurs intensités sous un ciel de lumière pure. Les paysages qu'il contemple sont silencieux. L'homme est passé par là, qui disparaîtra plus vite que la forme des lieux. Percevant les correspondances entre les objets façonnés et le territoire qui les porte, le photographe aborde l'espace comme on le respire, calmement, les poumons se remplissant d'air, puis se vidant. Ses images sont ainsi dépouillées d'affects faciles ou de sentimentalité, la psychologie étant le plus souvent une taie entre le regardeur et les scènes qu'il reçoit. Au pays des manades, Marco Rigamonti propose un voyage dans l'ocre et la grâce de toute présence, entre allègement du moi et solennité très ancienne. Il y a dans ses rectangles de vision de la gravité, mais aussi de l'absurde et de l'humour spontané, sans moquerie. L'émouvante intimité des choses y rencontre le saugrenu, ou l'incongru, et l'éclat de la vérité de ce qui est, simplement baigné de soleil, la malice du spectateur. On entre en ses photographies comme on pénètre dans une arène sans savoir d'où viendra l'animal qu'il nous faudra affronter dans un combat plus spirituel que physique. Les signes de la culture camarguaise sont montrés, entre sentiment de survivance de l'ethos d'un peuple et surprise d'advenue. Si l'on perçoit ici de l'oisiveté, ce n'est pas au sens du vice que déploraient nos grands-mères, et les affairés du Spectacle tournant sans fin dans le vide, mais au sens du souci du soi des Antiques, cette sagesse dans l'approche du temps et des corps jetés dans l'impermanence. C'est une attente sans drame sous la brise chaude, ou les rayons de plomb, une conscience de la maturation nécessaire pour que chaque entité - végétale, animale, humaine - arrive à son terme en développant le meilleur de son suc. Marco Rigamonti a photographié un Far-West français à la fois drôle et sauvage, ouvert à tous les êtres ayant su préserver leur part d'indocilité, leur liberté, leur grain de folie. La Camargue qu'il révèle, sèche et recouverte d'eau séminale, est une puissance, un royaume camarade pour les solitaires, un désert où affronter, front droit, la Camarde. Dans le dialogisme de ses images, un tuyau d'arrosage est bien plus qu'une ligne de caoutchouc serpentant dans le sable, c'est aussi, dans la conversation secrète des formes, l'arcature surplombant une fontaine en construction, le rail d'un train fantôme, ou la courbe délicieuse d'un tobogan. S'il est identifiable sur une carte de géographie, l'espace qu'arpente l'artiste italien est aussi de l'ordre d'une cosa mentale peuplée de signes pouvant paraître étranges pour les non-initiés, comme des archétypes sibyllins. On peut penser à la peinture métaphysique de Giorgio De Chirico, et à la sensation troublante d'un monde de pure autonomie échappant à la causalité ordinaire. En ces territoires de sable et de poussière, des Aliens débarqueront peut-être, les tables de pique-nique arachnéennes n'étant d'ailleurs pas sans rappeler tel épisode fameux de La Guerre des étoiles. Par petites touches et décalages de détails, presque imperceptiblement, Marco Rigamonti nous fait entrer dans une fiction où un homme torée une camionnette, et où les éléments de la réalité semblent concourir à la construction d'un vaste trompe-l'oeil. Plane en ce pays unique, et rempli d'artefacts, une âme taurine gigantesque, comme si le moindre acte, la moindre scène, était regardée par qui a déjà été soumis au combat ultime, et l'a perdu. Voyant défiler les grandes étapes de son cadre familier, le bel animal trépassé prend le temps, luxe pour une noble bête à cornes élevée pour la lutte - mais l'éternité n'est pas pressée -, d'aller flâner du côté de Piémanson, de ses caravanes parfois éventrées, de ses pirates, de ses baigneuses graciles et de ses touristes égarés. Par la stupeur sereine de ses images, et leur douce ironie, le photographe affirme qu'il n'y a pas de pureté identitaire, mais un jeu, certes sérieux, intime, avec les codes de l'appartenance, ce qui ne peut que réjouir. Faulkner l'écrivait : "Le temps ne passe pas, il n'est même pas passé". Fabien Ribery

09/2023

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Chine

Origines et defaite de l'internationalisme en Chine 1919-1927. Anthologie

Avec la fin de l'isolement séculaire de l'Empire du Milieu, l'industrie capitaliste moderne s'était développées ur les côtes et le long des grands fleuves. Entrée en contact avec un mode de production supérieur, le mode capitaliste, la structure économique de la Chine était contrainte de se différencier et entrait en crise. L'unité du marché chinois, basée sur une homogénéité du mode de production, se brisait et on voyait se créer toute une série de marchés qui gravitaient autour du commerce des différentes puissances impérialistes. De fait, même si un seul Etat survivait il n'existait plus une Chine, mais plusieurs Chines, où le pouvoir réel était aux mains des seigneurs de la guerre. la première tache de la révolution démocratique-bourgeoise était donc l'unification, le rétablissement de l'unité étatique, et pour ce faire elle devait combattre contre toutes les puissances étrangères qui avaient intérêt à maintenir la division de la Chine, pour pouvoir utiliser chacune sa part de marché. Le développement du capitalisme en Chine avait entraîné le développement du prolétariat moderne ; notre anthologie reconstitue les étapes et les modalités de l'entrée en scène de cette classe ouvrière dans la vie économique, sociale et politique de la Chine entre 1919 et 1927. les bas salaires, les longues heures de travail, les lamentables conditions de sécurité et d'hygiène, les accidents du travail, les maladies professionnelles, les punitions corporelles, tous ces éléments se coalisèrent pour créer une nouvelle force sociale. En juin 1919, la première génération d'ouvriers en Chine entama une nouvelle époque de luttes ouvrières ; avec peu d'expérience historique et sans forte tradition de classe, elle se lança dans des grèves de revendication et dans la bataille politique. Elle n'avait pas encore acquis une conscience de classe, mais la situation dans laquelle elle vivait était plus que mOre pour son action. la spontanéité ouvrière se heurta à la féroce répression du patronat, des seigneurs de la guerre et de la main de fer des puissances impérialistes. Au cours de cette vague de grèves trade-unionistes se formèrent les syndicats modernes en Chine, surtout dans les régions côtières et en Chine centrale. Cette avant-garde fit preuve d'un esprit de sacrifice exceptionnel dans la lutte, mettant à la disposition de internationale son audace, sa vigueur et sa combativité. En plus des syndicats modernes, le premier cycle de luttes ouvrières fut marqué par la naissance du Parti communiste chinois (PCC) en juillet 1921. Dès sa fondation, l'Internationale communiste envoya quelques représentants en Chine pour diriger ses premiers pas. Le 21 janvier 1924, Lénine mourut. Pour le groupe dirigeant de l'IC s'ouvrit une phase de confusion stratégique, qui allait rapidement dégénérer dans la synthèse du capitalisme d'Etat russe, personnifiée par la thèse de Staline de la construction du socialisme dans un seul pays. Pour le jeune parti communiste de Chine, qui n'avait que trois ans d'existence, des années de marche sans boussole commençaient. Dans l'intérêt d'un accord avec les grandes puissances et les étrangers, Tchang Kaï-chek coupa les artères du mouvement révolutionnaire. Détruit et vaincu comme parti ouvrier, le PCC devint l'expression du courant populiste paysan de Mao Zedong. Il a fallu un siècle pour que la Chine réalise sa métamorphose économique et sociale ; pays semi-colonial au début du XXe siècle, pays de jeune capitalisme dans les années 1960, puissance émergente de impérialisme aujourd'hui. L'histoire de la Chine durant les cent dernières années est l'histoire de ce passage. Hier elle subissait invasion des capitaux et des produits bon marché de l'Occident, aujourd'hui elle envahit le globe de ses produits et exporte ses capitaux dans les cinq continents. Hier l'Occident brisa les murailles érigées pour Isoler l'Empire céleste, aujourd'hui c'est l'Occident qui doit faire face à des tentations répétées de protectionnisme contre les exportations modernes de la Chine. Hier la Chine fut une proie de l'impérialisme, aujourd'hui elle réclame sa place à la table du partage du monde. On tente à présent d'ensevelir sous une épaisse couche d'oubli le souvenir du puissant mouvement ouvrier qui secoua les villes chinoises de 1925 à 1927. A l'époque, la classe ouvrière n'avait pas la force du nombre ; aujourd'hui la masse des salariés s'est énormément accrue. Si le développement du capitalisme s'accompagne inévitablement de la lutte économique, ces salariés trouveront dans la meilleure tradition syndicale et politique des premières générations d'ouvriers les raisons d'un engagement internationaliste.

03/2021

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Théâtre - Pièces

Théâtre 2021-2023. 2

Est (2021) Celui qui parle revient de la guerre, l'âme blessée ; celui qui est dans l'ombre l'écoute, il est malade. Se tisse alors une sorte d'alliance. " Dis donc on a plein de goûts en commun. " Leurs souvenirs consolent. L'homme dans l'ombre est instituteur ; l'autre veut retrouver le pays natal... Alors ils y vont tous deux. Le guerrier y a une partie de sa famille. Les voilà : les voisins, le filleul... On est à la campagne. Le soir tombe et eux " se tiennent assis, en silence, concentrés, en attente de ce qui va suivre "... Lune (2021) La fille raconte sa vie ou plutôt ces événements si marquants qu'on ne les oublie pas... Elle montre des photos (photos de famille), elle se remémore : " La mémoire, poire pour la soif... " La campagne encore, scènes de la vie courante mais en détail. Elle dévide le temps : la mère, le père, la parentèle... Refrains connus, les sens en alerte, les lumières d'août, les chansons anciennes, les mots qu'on n'oublie pas... Parfois, elle lit les petits mots qu'on a gardés... C'est le fameux puzzle des souvenirs, tous les souvenirs : la joie, le bonheur... " Tout me revenait comme une image un peu floue... " Ensuite, eh bien, c'est le retour au présent : elle a une fillette, elle va la retrouver... " Alors j'ai pensé à tous mes morts et j'ai marché à grands pas. " Une histoire, comme une chanson connue... 4 (2021) Quatre jeunes acteurs, à Paris, se fréquentent, racontent... Et voilà " le jeune mort ", " le vieillard qui meure ", " l'arbre sacré ", " la forêt où on se blesse "... C'est comme un conte ou bien c'est un cauchemar... Ils font des visites. Sur le mur de la maison du copain, une photo s'anime et parle... Quatre jeunes d'environ 30 ans. Tous ont en commun le théâtre et, surtout, " le refuge " : la maison des grands-pères. Et, là, ils font de la peinture... Trois célibataires... L'autre à femme et enfant. Ils s'aiment beaucoup, à tel point qu'ils ne s'épargnent pas. Quand on aime, on sort les griffes... C'est un conte moral que ce " roman théâtral ", un portrait de groupe. Qu'est-ce qu'on veut quand on a 30 ans ? Qu'est-ce qui fait peur ? Qu'est-ce qu'on espère ? On les voit, comme en gros plan, vivants, rigolos, têtes à claques... Et c'est grâce au théâtre qu'on les écoute, et il me semble qu'on les aime bien. Ils s'appellent Gré, Rob, Gui et le dernier joue tant de rôles qu'on ne sait comment il s'appelle... Fantômes (2022) L'ami va dans le Jura : il rend visite à son copain d'enfance... Retrouvailles, aveux, confessions... Et petites bouffes... Et les paysages... Et des photos, plein de photos : une biographie à travers les photos... Le Jurassien, de l'enfance à l'âge adulte. Et la tragédie : la mère a deconné, elle a attenté à sa vie... Descriptions des photos... Les photos vivent, sont de fameux témoins... Elles disent tout : l'époque, l'horaire, le climat... et pourquoi pas l'odeur ! Les filles sur la photo vont dans leur boutique. Ca doit sentir la pisse de chat... C'est un voyage dans l'intimité du Jurassien qui a vieilli, qui vit seul, qui cherche la joie... Et puis les deux amis font un voyage ; le Jurassien veut montrer à son ami sa maison natale... Aie ! son paysage a disparu : la maison natale qui a été vendue est méconnaissance... Et voilà une petite épopée intime familière. Ca se passe aujourd'hui et on dirait que ces deux-là on les connaît, on les a connus... Qu'est-ce qu'ils disent ? (2022) Trois seniors, trois amis. Ils se connaissent depuis toujours. Ils ont fait du théâtre. Deux d'entre eux sont en couple, ils ont eu des enfants. La troisième est libre, elle est leur amie. Le temps est si vite passé. " Et toujours cette fatigue de vieille chienne épuisée ", dit celle qui est en couple... Alors commence " la mise à mort ". L'une dit : " Vous êtes des porcs bien élevés ", l'autre dit : " Une vie entière à se faire chier avec cette pouffiasse. " Quelqu'un dit : " Elle abandonne la vie... " Chants du cygne... Faux suicide... Et il y en deux autres : un jeune couple ; elle attend un enfant. Le veut-elle ? Le monde serait-il une catastrophe ? C'est une farce amère qui se joue là... Ils disent des horreurs, ils adorent ça. Et nous on les écoute, sidérés.

10/2023

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Animaux, nature

L'apiculture écologique de A à Z. Edition revue et corrigée

L'abeille a une action pollinisatrice tout à fait capitale pour notre environnement. Mais elle est une espèce en danger, et même en voie d'éradication dans certaines contrées du globe (USA, Canada et Chine notamment). Si elle venait à disparaître, ce serait sans nul doute une catastrophe écologique majeure. L'avertissement bien connu attribué à Albert Einstein selon lequel l'humanité n'aurait plus alors que quatre années à vivre, prendrait toute sa signification, même si ce délai de quatre années peut paraître quelque peu irréel. Comment en sommes-nous arrivés là, alors que cet insecte a traversé des millénaires et de sérieux bouleversements climatiques pour arriver jusqu'à nous, encore il y a un peu moins de cent ans, en pleine santé? Quand et comment a débuté ce terrible processus ? Quels sont les facteurs responsables de cette mortalité galopante ? Comment pouvons-nous enrayer ce processus de destruction et d'éradication actuels et redonner à nos abeilles vigueur et santé? Dans cet ouvrage, dans les pas de précurseurs comme l'Abbé Warré, deux passionnés par le monde des abeilles, Jean-Marie Frèrès et son élève, Jean-Claude Guillaume, nous livrent leur analyse de la problématique actuelle et leurs expériences menées durant ces vingt dernières années. Pendant ces deux décades, ils ont cherché à comprendre les raisons de cette catastrophe annoncée, Ils ont mis au point une méthode de sauvegarde de l'abeille basée sur le respect de son mode de vie naturel et sur le partage nécessaire avec l'insecte des produits de la ruche. Certes, durant les dernières décennies, notre environnement s'est profondément dégradé. L'agriculture intensive abusant des pesticides agricoles a une part de responsabilité dans cette mortalité, mais l'exploitation ou même pourrait-on dire la surexploitation de l'abeille, constitue également un cause importante de cette mortalité. La modernisation de l'apiculture qui remonte à une bonne centaine d'années, fait appel à des ruches et à des pratiques qui ne respectent pas le mode de vie naturel de l'abeille, génère des perturbations qui sont autant de facteurs d'affaiblissement des colonies. Ces facteurs, les auteurs les ont identifiés et, pour une grande part, solutionnés, en mettant au point une ruche, véritable transposition de la ruche sauvage, dans laquelle l'abeille, selon un mode ancestral, sans connaître cette actuelle mortalité préoccupante et sans recours à des traitements chimiques, fabrique un miel d'une qualité supérieure, similaire à celui qu'elle nous donnait jadis avec nos ruches de paille, lorsqu'elle n'était pas confrontée avec la même acuité qu'aujourd'hui aux problèmes de l'apiculture moderne. C'en est définitivement fini, avec cette ruche écologique, des traitements chimiques systématiques à l'aide de produits de plus en plus puissants et toxiques, qui ne sont pas sans poser des problèmes sanitaires tant à l'abeille qu'au consommateur. Cet ouvrage, fruit de l'expérience personnelle des auteurs, augmentée de celle des apiculteurs qui utilisent les nombreux ruchers écologiques déjà installés aux quatre coins de la planète, nous apporte la preuve d'une solution viable à cette problématique qui n'est plus une fatalité. Il suffit simplement de fournir à l'abeille la ruche écologique, un habitat qui lui convient parfaitement, pour lui permette de vivre selon son mode de vie naturel, de travailler en paix sans la déranger, sans prélever de manière égoïste et préjudiciable les produits de le ruche dont elle a besoin pour vivre et pérenniser sa colonie. Il suffit seulement de le vouloir et de renoncer à la mise en esclavage de l'abeille qu'elle connaît trop souvent pour des motivations humaines de productivité et de rentabilité. L'abeille est aujourd'hui malade de l'homme, de son aveuglement, de sa cupidité et de son seul intérêt pour une production intensive. Aurez-vous toute la sagesse nécessaire pour joindre les actes aux balles paroles et sauvegarder réellement l'abeille ? C'est une autre question, mais ce livre vous montre, si vous le choisissez, comment agir. Sachez à la lecture de ces pages qu'aujourd'hui, c'est possible. Gardez à l'esprit que pollinisation et pérennité des colonies sont beaucoup plus important que la simple production de miel. Cela n'empêchera pas de joindre l'utile à l'agréable, et vous constaterez alors avec surprise que Dame Nature sait toujours rendre à l'homme respectueux ce qu'il Lui a donné.

11/2020

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Littérature française

L'Autre Livre

"? Ecrivain ?? (...) Ce mot a son importance. Je ne voulais surtout pas être romancier, ni poète, ni essayiste, ni auteur de théâtre. Mais écrivain. ? " Pour Michel Butel, disparu en 2018, être écrivain, ou du moins "? apprenti écrivain ? " comme le consigne un officier méfiant durant son service militaire, signifiait essentiellement ne pas faire de l'écriture une activité cloisonnée ? : écrire sans distinction des poèmes, des contes, des nouvelles, des romans, des essais, des fragments d'essais, d'autres choses encore qui échappent à ces qualifications génétiques. A cela s'ajoute également la création de journaux, aux titres déjouant à eux seuls les attentes du champ médiatique ? : L'autre journal, Encore, l'azur ou L'impossible. Au coeur de son oeuvre éparse se trouve cependant une profonde et cohérente nécessité. Il est avant tout un écrivain qui écrit depuis "? la diagonale du désespoir ? ", au sens où il puise dans son désespoir les ressources pour lui échapper. Ainsi notait-il, dans le volume hétéroclite L'autre livre paru en 1997 qui donne son nom à cette édition complète de ses écrits ? : "? Peut-être que tout ce qui précède la mort est une affaire de lignes, d'angles, d'inclinaisons. Peut-être la vie n'est-elle qu'une géométrie variable, les sensations seulement des positions, les sentiments des directions. Et de ce lieu où nous nous attardions, de cette vie où nous fûmes si perplexes, il ne resterait que la diagonale du désespoir. ? " Autrement dit, écrire est une manière de "? se maintenir en un état de gai désespoir ? ", comme il le dit encore, en citant son amie Marguerite Duras. La littérature, pour Michel Butel, est un consentement aux diagonales, aux flux transgressant perpétuellement les identités, aux innombrables "? lignes de fuite ? " qui nous traversent, comme les nommait son compagnon de pensée Gilles Deleuze. Elle doit lutter contre l'appauvrissement de la vie, contre la mutilation de nos vies multiples ; elle doit nous rendre à la possibilité d'être toujours "? autre ? ", de vivre plusieurs vies ? : "? Il faudrait dire à chacun et à tous ? : ayez plusieurs vies, toutes ces vies mises ensemble n'en feront jamais une, la vraie. Mais du moins, nous permettent-elles d'approcher la vie qui devrait être la nôtre, celle qu'on appelle vraie, d'ailleurs sans raison. ? " Cela revient, poursuit-il en héritier du mouvement incandescent de Mai 1968, à ne rejoindre rien qui ressemble à un parti ou à une organisation politique, mais à rejoindre plutôt "? un vol d'oiseaux ? ", "? la nuée de ceux que nous aimons ? ", où se situe "? la possibilité de vie, d'action et d'espérance ? ". Cette manière de se rendre insaisissable, les trois récits qu'il publia de son vivant, rassemblés ici selon ses voeux, en sont la quête. Ces récits tiennent à la fois du roman policier, du conte philosophique, du témoignage historique. L'Autre Amour, prix Médicis en 1977, raconte une double histoire d'amour en fuite ? : entre Enneke, actrice de théâtre au destin tumultueux, et Van, gauchiste désabusé recherché par la police ? ; plus tard entre la même Enneke et Guillaume, survivant du cauchemar nazi, tous deux pressentant avoir attendu "? quelque chose comme cela depuis les années d'enfance ? ". La Figurante, parue en 1979, en est la suite ? : Helle, devenue figurante de cinéma après une enfance à fuir les persécuteurs nazis, croise sur son chemin Enneke, mais aussi l'analyste Annehilde, le peintre Simon, et enfin Haas, désespéré et révolté, selon qui "? il nous faut mener à la fois la vie et la mort ? ". Quant au récit L'Enfant, paru en 2004, il se démarque de ces tentatives romanesques, par sa brièveté envoûtante, qui est celle d'une fable ? : dans une chambre d'hôpital, un homme recueille les paroles prophétiques d'un enfant gravement malade ? ; l'enfant n'a pas de nom, il est seulement "? celui qui transmet un message mais il ignore lequel, il ne sait pas qui le lui a confié, il ne sait plus à qui le remettre ? ". L'écrivain lui-même est comme cet enfant, qui toujours "? pense à autre chose ? ". Un dernier récit, dont l'écriture fut dictée par la secousse des attentats du 11 septembre à New York, était resté à l'état de manuscrit ? ; L'Autre Histoire est publiée ici pour la première fois. Deux inconnus l'un pour l'autre, Matthias Manzon, écrivain, et Lena Zhayan, analyste, vivent une aventure brève et passionnée, alors que le monde entier et toutes les dimensions de l'existence sont ébranlés par l'effondrement des tours jumelles. Aimer, écrire, sont les seules réponses imparfaites qu'ils entrevoient à la catastrophe : "Ecris notre réponse à ce qui eut lieu, Matthias, à ce qui avait déjà eu lieu, à ce qui aura encore lieu. / Ecris-la / dans notre langue, / qui n'est ni la langue de Dieu, ni celle du Diable, ni celle du Bien, ni celle du Mal / mais / celle de la beauté du monde, / oui, cher Matthias, / je te le demande / écris / dans notre langue / celle qui louange / la beauté du monde / où nous nous sommes connus".

10/2022

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Poésie

Narcisse. Précédé du Dialogue du Prince et de la Chimère

Entre lyrisme, mysticisme et symbolisme : le "Narcisse" de Joachim GASQUET (1873-1921). Profondément philhellénistes ou cultivés, enclins aux questionnements de leurs époques, à la place que l'homme revêt sur terre ou encore habités par une étrange spiritualité, quelques grands artistes et écrivains ont revisité le cas Narcisse, mi-homme, mi-fou, mortel et divin, amoureux d'une image... Joachim Gasquet va lui aussi se pencher sur ce miroir, ce symbole : "ce mince monde" tel qu'il évoque à la fois la porte de la connaissance et le seuil d'un ailleurs, se focaliser sur l'hypothèse d'une Unité telle qu'elle n'existe qu'en nous ou plutôt dans l'instant suspendu de la révélation. Motivé par une lutte intérieure cherchant à réconcilier la réflexion et l'action et par celle extérieure offrant une controverse au symbolisme de salons, sa critique dérive en un chant gorgé de symboles innés, une cascade remplie d'échos, un hymne naturel et grandiose offert à la polyphonie des Idées. L'onde limpide renvoie l'image du corps mais aussi du microcosme intérieur en parfaite harmonie avec la nature, réfléchit le macrocosme et suggère la perfection qui les relie ; mais cette ressemblance (cet "à l'image du Tout") est fugace, insaisissable, l'effleurer suffit à la brouiller. Qu'en est-il alors de la vie, de la durée et de ce à quoi Narcisse aspire ? L'intérêt que l'auteur porte très tôt, aux Maladies de l'Imagination et sa découverte des cahiers verts d'un jeune aixois interné, vont donner légitimité à son lyrisme, lui permettre d'abuser des comparaisons, autoriser l'ambiguïté et provoquer la métaphore. Le langage devient passage, l'esprit de l'homme un verre transparent à mi-chemin entre la nature et le divin, et le "comme" s'efface au profit d'un déplacement, d'un monde vers un autre monde. L'imagination est en liberté, elle plonge, elle saute, elle défie le temps, elle enjambe les espaces brimés et confie ses résonances mystérieuses susceptibles d'interprétations multiples, elle métamorphose les préjugés. Est-il donc folie de se complaire en l'Amour puisqu'il est impossible ; folie de se réfugier en la Beauté perçue qu'on ne peut embrasser ; folie de s'acharner à maintenir la grâce en la Nature humaine ; folie de tenter une fusion entre panthéisme et monothéisme ; folie de recevoir autant d'informations simultanées, précises qu'on ne peut que parcimonieusement traduire ; folie de désirer le bonheur comme on rêve d'une femme, de le chercher à toutes les sources d'où pourra sourdre l'âme, la dulcinée, la quête... ? Joachim Gasquet appartient à ce Grand XXe siècle ébranlé politiquement et socialement, qui sort des guerres napoléoniennes, accumule les changements de régimes et se reconnaît dans un réalisme inspiré par les découvertes scientifiques ; il s'agit de peindre la société telle qu'elle est, entre cupidité et misère sociale, hérédité et modernité...Tout un programme contre lequel les poètes vont s'insurger... Entre 1891 et 1906, divers courants tentent de prononcer la mort du symbolisme et notamment celui que Mallarmé incarnait. L'Ecole romane, l'Ecole française, l'humanisme, le Naturisme, les Toulousains... tous participent finalement à l'essor d'une nouvelle vision, à cette unité possible entre l'homme et le monde, à cette harmonie musicale réconciliant le passé et l'avenir, la vérité et la beauté, les idéaux et leurs formes, le symbole et la vie. Le langage innove en rapprochant l'Antiquité, la nature, l'ésotérisme et les mystères, les légendes et les mythes, les sensations humaines et leurs correspondances qui deviennent synesthésie ! Quant au poète, il se fait mage ou chaman toujours investi de sa haute fonction visionnaire mais au service des Idées primordiales et du questionnement métaphysique (l'existence, l'essence, l'âme, l'origine et la fin...), il suggère et propose une énigme, il évoque les analogies infinies qui se tissent cachées entre le monde sensible et le Sens (entendu comme vérité ineffable -réalité de l'insensé), il dévoile alors une nouvelle langue ! Le romantisme allemand, avec Goethe ou le mysticisme de Novalis inspire ce possible contre-pied qui va justifier et conforter l'émergence du symbolisme de la fin du XIXe. Ce sera Maeterlinck et non Gide qui délivrera une traduction de Friedrich von Hardenberg (1772-1801) et qui inspirera le surréalisme. Tous se lisent et se côtoient, les salons vont bon train, la poésie classique est morte et le langage de la folie revendique le droit d'être plus "vrai" que le réalisme, d'être au plus juste s'il devient intuitif et ancré dans l'archaïque, le primitif, le légendaire, le mythologique, le passé, le rêve... Les "Narcisse" de Paul Valéry et Joachim Gasquet émanent de ce contexte, décliné en variations de 1891 à 1941 pour l'un, écrit et retouché de 1893 à 1921 pour l'autre. Tous deux symbolistes et disciples de Mallarmé, pétris par des Maîtres proches (André Gide ou Paul Cézanne), ou d'entourage (Edouard Manet et Frédéric Mistral), leurs destins de provinciaux se séparent pourtant dès 1894. Tandis que Valéry monte à Paris, délaisse la poésie et reste donc à l'écart des querelles (jusqu'à la parution de "La jeune Parque" en 1917), Gasquet lui, participe aux tentatives littéraires disparates de l'époque. Directement mêlé aux ascensions de groupes et aux dissensions, impliqué dans la direction de Revues, son syncrétisme poétique, philosophique et religieux ne sera pas compris qui englobe toutes ses lectures et toutes ses amitiés. Puis vient l'heure de la guerre également et Joachim lui seul, part et reviendra blessé, hors NRF, transformé encore et dédaigné ; maudit ? laissant à sa mort les fragments retouchés d'un Narcisse somptueux, pétales rassemblés et publiés à titre posthume par Edmond Jaloux en 1931. Le symbolisme réclame un "je" chercheur qui tente d'évoquer l'indicible, l'invisible, le voilé, l'étrangeté, l'indéfini et l'infini... il crée des ponts, rapproche des termes qui appellent des associations inédites, provoquent des connexions et convoquent l'irréalisé ! C'est ce que le poète et critique d'art aixois (ami de Paul Cézanne) nous propose en effet dans cette oeuvre lyrique délibérément rédigée en prose. Alors ce symbolisme tient au coeur plus qu'aux recettes de quelconques gloires, il est à NOUS TOUS, et s'éveille à la lecture d'oeuvres mystérieuses tel que le Narcisse de Joachim GASQUET, fussent-elles oubliées ou reconnues, anciennes ou à venir... Clarisse FRONTIN Publication web Apologie du poète Printemps des poètes 2016

12/2014

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Religion

Le Père Duparquet. 3 volumes

Tome I Le père Charles Duparquet, missionnaire spiritain hors normes né en 1830, a parcouru l'Afrique entre 1855 et 1888, date de sa mort à Loango. Constamment en relation avec la maison mère des Spiritains, il a raconté ses voyages, ses découvertes, ses rencontres. Les nations européennes n'occupent alors qu'un certain nombre de comptoirs. Les lettres de Duparquet sont donc un témoignage direct et d'un intérêt exceptionnel sur l'Afrique d'autrefois. Duparquet a pour préoccupation essentielle la relance des missions dans les régions autrefois touchées par l'Evangile et la création pour cela d'un clergé indigène. Il suit en cela les directives du P. Libermann (1802-1852), fondateur en 1841 de la Société du Saint-Coeur de Marie, au service des Noirs, devenu en 1848 supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit. Ce premier volume concerne la partie préparatoire de la mission du père Duparquet, de 1852 à 1865. L'appel de l'Afrique le fait entrer chez les Spiritains et peu à peu cet appel se précise en faveur des pays touchés par l'influence portugaise. En 1855, il part au Gabon. Ses idées semblent trop neuves aux missionnaires plus anciens et il doit regagner la France. Le supérieur général le charge alors de la formation des futurs missionnaires. Ses lettres parlent de l'éducation de ces derniers, mais les plus longues sont consacrées à la description des côtes d'Afrique visitées par lui pendant ses voyages. Il étudie de près l'histoire des missions d'Afrique commencées au XVe siècle et abandonnées au début du XIXe siècle. A la suite de ses rapports la Sacrée Congrégation de la Propagande confie, en 1865, à la congrégation du Saint-Esprit la Préfecture apostolique du Congo portugais. Le père Duparquet part alors, pour la seconde fois, au Gabon. Là s'arrête ce premier volume. Il faudra bien trois ou quatre tomes supplémentaires pour mettre à la disposition du public l'ensemble de sa correspondance... Tome II Le père Charles Duparquet, spiritain, est l'un des grands missionnaires du xixe siècle. Né en 1830, il a parcouru l'Afrique entre 1855 et 1888, date de sa mort. Il n'a cessé de raconter ses voyages, ses rencontres, il a décrit les paysages visités : ce sont des centaines et des centaines de pages qu'on trouve éparpillées dans de nombreux casiers des archives spiritaines et qui décrivent l'Afrique d'avant la colonisation. Un premier volume des lettres et rapports du père Duparquet, paru en 2012, rassemble ses écrits de 1855 à 1865 : on peut en trouver une présentation dans la revue Histoire et Missions Chrétiennes (N° 24, décembre 2012). Voici maintenant le second tome qui contient ses lettres et rapports - annotés - de 1866 à 1869. Le père Duparquet a obtenu l'autorisation de repartir au Congo et en Angola pour relancer les missions dans ces régions, autrefois évangélisées par les Capucins, mais abandonnées depuis plusieurs dizaines d'années. Il essaie de s'installer à Mossamédès, ville nouvelle à la frontière sud de l'Angola. D'autres spiritains s'installent à la frontière nord. Deux d'entre eux vont mourir à Loanda, la capitale de l'Angola. Duparquet, lui, considéré comme un espion du gouvernement français, est finalement expulsé d'Angola. Il comprend que pour ouvrir une mission dans une colonie portugaise, il faut des sujets portugais. Il se rend donc au Portugal et y ouvre un séminaire à Santarem. En même temps, il fait de nombreuses démarches auprès du gouvernement portugais. Il récolte de belles paroles mais n'obtient aucune autorisation. Ses lettres décrivent ses longues démarches. Découragé, le père Duparquet accepte alors d'aller provisoirement en Afrique de l'est. Le prochain volume (le troisième) rapportera les écrits de son "exil" à Bagamoyo et surtout la création de la mission de Landana (qui à l'époque était hors des possessions portugaises). Ce sera un franc succès. Tome III 12 pages de cahier photos Ce troisième volume des écrits du père Duparquet présente un moment essentiel de la vie de ce missionnaire spiritain : il peut enfin mettre en pratique sa conception de la mission. Le premier volume (2012) racontait ses premiers contacts avec l'Afrique (écrits de 1855 à 1865). Le deuxième tome (2013) contient les écrits de 1866 à 1869 : le père Duparquet essaie de relancer la mission du Congo et de l'Angola à partir de Mossamédès, mais les autorités portugaises ont peur qu'un missionnaire français ne travaille pour la France. Comprenant la nécessité de mener l'évangélisation avec des sujets portugais, il quitte l'Afrique et crée un petit séminaire à Santarem au Portugal. Il rencontre les membres du gouvernement portugais pour obtenir l'autorisation de fonder un séminaire à Mossamédès. On lui fait beaucoup de promesses, jamais suivies d'effet. Rentré en France en 1869, Duparquet ne désire plus qu'un poste de professeur dans un des scolasticats spiritains. Mais le supérieur général l'envoie fonder un séminaire à Bagamoyo en Afrique de l'Est. C'est là que commence le troisième volume des écrits. L'"exil" à Bagamoyo est une période d'épreuve. Le petit séminaire est déjà commencé et les pères de Zanzibar n'ont pas été avertis de la venue du père Duparquet. Celui-ci se met tout de même au travail. Un cyclone détruit le séminaire. Le père avec les enfants est obligé d'aller à Zanzibar. Il y tombe très gravement malade et doit rentrer en France. Son idée est toujours de relancer la mission du Congo. Le Conseil général spiritain accepte en 1873 un nouvel essai, en dehors des possessions portugaises. Avec le père Carrie, le père Duparquet fonde la mission de Landana, dans l'enclave de Cabinda qui, à l'époque, n'appartenait pas au Portugal. Il y applique les principes déjà développés par le père François Libermann dans son rapport à Rome de 1846. C'est un grand succès, admiré par les officiers de la marine française mais aussi, plus tard, par les marins portugais. Gérard Vieira a exercé son apostolat en Guinée, de 1954 à 1967. Il a été expulsé de ce pays en même temps que les autres missionnaires européens. De 1967 à 1998, il occupe, au Sénégal, différentes fonctions, entre autres celle de supérieur du district spiritain (Sénégal, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie) jusqu'en 1998. Il est rappelé alors en France pour s'occuper des archives générales de la congrégation du Saint-Esprit.

07/2014