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Histoire de France

15 août 1811. L'apogée de l'Empire ?

"Du triomphe à la chute, il n'est qu'un pas", Napoléon. 15 août 1811 : la Saint-Napoléon, fête nationale de l'Empire, bat son plein. A Paris, Milan ou Amsterdam, des feux d'artifice et des concerts célèbrent en fanfare l'anniversaire du maître de l'Europe qui fête ses 42 ans et vient d'être père du roi de Rome, conférant au Premier Empire une légitimité dynastique dont il était jusque-là dépourvu. Pourtant, les festivités sonnent étrangement faux. Les Français ont faim, souffrent de la crise économique et manifestent pour la première fois leur désaffection. A Naples, à Madrid, à Stockholm, des crises politiques couvent et l'autorité de "l'Aigle" est ouvertement contestée. A Londres, à Vienne, à Berlin, les dirigeants se préparent à une guerre prochaine entre la France et la Russie. Aux Tuileries enfin, Napoléon va lui-même gâcher la fête en insultant publiquement l'ambassadeur du tsar, le prince Kourakine. La nouvelle de cet esclandre va se répandre comme une traînée de poudre en Europe et déclencher les préparatifs de la funeste campagne de 1812. Tournant majeur du règne, ce 15 août a marqué durablement les contemporains, avant de sombrer dans l'oubli. Jamais Napoléon n'avait été aussi puissant qu'en ce jour de triomphe qui, paradoxalement, marqua le commencement de sa fin. L'étude de cette journée particulière à l'échelle de l'Europe, menée à partir de sources inédites, offre une plongée dans les arcanes de la haute politique tout en proposant une analyse magistrale du système napoléonien et de ses failles.

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Biographies

Vies mêlées. Le géorgien d'Alexandre Dumas

Toute l'oeuvre et la vie du Dumas sont une déclaration d'amour à l'énergie, à la vitalité, à l'appétence. Grand voyageur, écrivain prolifique, amoureux généreux, sa biographie est un chef d'oeuvre monstrueux. En 1858 et 1859, Alexandre Dumas accompagné du peintre Moynet entame un périple à travers la Russie et le Caucase. Le 23 janvier 1859 ils sont en Géorgie. Là ils font la connaissance de Vazili Mirrianof " beau et vigoureux garçon " dont la débrouillardise et l'intelligence saisissent l'écrivain. Dumas l'engage comme homme à tout faire. Bravant les obstacles Vazili participera avec son maître à l'expédition garibaldienne de Sicile et de Naples. La plupart des historiens pensaient que ce généreux serviteur était mort vers 1866. Or en travaillant l'inventaire après décès d'Alexandre Dumas, Claude Schopp son biographe, son meilleur spécialiste, découvre l'incroyable destin de Vazili Mirrianof. Non seulement il participa à toutes les péripéties de la vie de Dumas en Italie, en Méditerranée, à Paris, en Bretagne et ailleurs mais aussi ne quitta d'une semelle quand il écrivait. Après la mort de son maître sa vie va rebondir : le géorgien va épouser une normande, créer un restaurant, un casino et lancer la vogue de la station balnéaire de Puys à côté de Dieppe. Le récit de Claude Schopp est à la fois la biographie voyageuse de Dumas et celle de Vazili, mais aussi l'histoire d'une amitié entre un maître et son serviteur, la vie hors norme d'un géorgien en Normandie.

08/2022

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Histoire internationale

Charles Quint (1500-1558). L'indomptable

Européen dans l'âme et par le sang, rarement souverain ne l'aura été autant que Charles Quint (1500-1558). Né Habsbourg, héritier de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg réunis, des royaumes d'Espagne. de Naples, de Sardaigne et de Sicile, il est, à vingt ans, élu Empereur du Saint-Empire romain germanique, au grand dam de François 1er, qui en convoitait le titre. Leur rivalité est l'un des axes de cette biographie passionnante. Le roi français aurait-il accepté la main tendue que lui offrit à plusieurs reprises le petit-fils des Rois Catholiques, l'histoire européenne en aurait à coup sûr été changée. Car les défis à relever ne manquent pas en ce siècle de la Renaissance. Les passions religieuses enflamment les Européens, l'intransigeance du moine Luther et l'arrogance des papes achevant de diviser le continent. Le rêve de Charles Quint de réaliser une Europe unie ne résistera pas non plus aux poussées de l'Empire ottoman qui menace à ses frontières. Au fil des pages où l'on croise tour à tour Henri VIII, Mary Tudor, Erasme. Titien mais aussi Magellan, Hernàn Cortés, Francisco Pizarro et Barberousse. Lindsay Armstrong dresse un portrait saisissant du premier et dernier Empereur des deux mondes. Curieux et vif, tour à tour drôle et piquant. fin gourmet et amateur d'art, mélancolique aussi, sa personnalité domine celles de ses contemporains et offre un modèle noble du Prince, qui revit ici dans toute sa splendeur.

11/2014

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Policiers

Fantômes de papier

Elle a passé la moitié de sa vie à attendre ce moment. A s'y préparer. Aujourd'hui, elle est certaine que l'homme assis côté passager est l'assassin de sa soeur. Depuis des années, elle ne pense qu'à ça. Elle avait douze ans lorsque sa grande soeur a disparu. Pour elle, ça ne fait pas de doute : Rachel a été enlevée, puis assassinée. Grâce à une photo retrouvée sous l'escalier du grenier familial, elle connaît même le coupable : Carl Feldman, un photographe aussi célèbre pour ses clichés que pour les accusations de meurtre dont il est ressorti blanchi. Aujourd'hui sénile, Carl Feldman vit dans un établissement adapté. Mais l'heure de la vengeance a bientôt sonné : la jeune femme est prête à tout pour le forcer à recouvrer la mémoire et faire éclater la vérité. Même à prendre l'identité de sa fille illégitime et à entraîner l'homme qui l'a privée de sa soeur dans un road-trip texan sur les traces d'affaires de disparition non résolues. Mais de la jeune femme sans nom au plan millimétré et du vieil homme à la mémoire peut-être pas si morcelée, qui est le plus dangereux ? Une fois de plus, Julia Heaberlin frappe fort sans quitter la veine qui lui est propre - celle du thriller incarné par des personnages féminins déterminés - et propose un jeu du chat et de la souris haletant au fi nale aussi inattendu qu'ébouriffant.

05/2019

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Critique littéraire

Sartre, voyageur sans billet. Essai

" Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons : c'est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes." La présentation la plus attrayante de l'existentialisme a toutes les apparences d'une invitation au voyage. Prendre la route à la rencontre des villes et des hommes, si possible dans le monde entier, c'est voyager, en effet. Et Sartre, l'amoureux de Paris, n'a cessé de parcourir la planète, pour se découvrir lui-même. D'où l'ambition légitime de cet essai: aller à la découverte de Sartre en s'attachant à ses voyages. A ses tout premiers voyages d'agrément, comme en Espagne, en Italie, en Grèce ou au Maroc. A ceux qu'il entreprit pour des raisons d'ordre politique, notamment en URSS. Ainsi qu'au voyage charnière qui le mena aux Etats-Unis, tout de suite après la seconde guerre, comme journaliste. En ressortent les portraits de villes particulières: New-York, où il aurait aimé vivre; Rome où il a en partie vécu; Naples qui l'a fasciné; Venise, qu'il a aimée au point de lui consacrer la majeure partie d'un livre inachevé sur l'Italie. Se dévoile ainsi une partie cachée de son talent qui en fait un maître incontestable de la littérature de voyage. Philosophe jusqu'ici assez peu reconnu de la ville, Sartre se révèle aussi un extraordinaire rapporteur de " choses vues ", brisant le simple cadre de l'anecdote. C'est qu'il a un but: tuer en lui comme en nous le touriste, pour donner naissance au voyageur.

10/2005

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Critique littéraire

Charles Périer, libraire parisien au seizième siècle. Notes biographiques et bobliographie

Naples 1550, le premier livre consacré à l’art équestre vient de sortir des presses napolitaines de Paulo Suganappo, son auteur s’appelle Federico Grisone. Treize ans après, le libraire et imprimeur parisien Charles Perier en offre une traduction en français qui, bien qu’imparfaite, reste encore à l’heure actuelle la seule en vigueur dans notre langue. Libraire passionné par le XVIe siècle et l’histoire des ouvrages consacrés à l’équitation, Philippe Deblaise s’est depuis longtemps pris de passion pour Charles Perier, premier libraire européen à s’être fait une spécialité dans ce domaine. Il l’a mis en scène dans son roman Le manuscrit de Pignatelli paru aux Éditions du Rocher en 2009 et nous livre ici l’ensemble de ses notes biographiques ainsi qu’une bibliographie des textes imprimés par et pour Charles Perier. Cet ouvrage est l’occasion de découvrir cet artisan pétri d’humanisme et réel passeur de savoir. C’est aussi une façon de réaliser les difficultés rencontrées quotidiennement à l’exercice d’un métier apparemment anodin: celui de libraire certes, mais libraire huguenot fortement engagé, et ce pendant les trois premières guerres de religion... Pour avoir sorti de l’ombre et fait traduire en français les premiers textes de l’histoire de l’équitation, Charles Perier mérite largement le titre d’humaniste. Il en est aussi l’un des derniers représentants, puisqu’à l’image du mouvement qui l’a porté il s’éteindra en août 1572, lors de la Saint Barthelemy. Né en 1956 à Saintes, Philippe Deblaise est auteur et libraire d’ancien. Spécialiste du cheval et de l’histoire du livre d’équitation.

01/2010

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Critique littéraire

L'aventure des mots de la ville

Ce gros livre n'est pas tant un dictionnaire qu'un guide de voyage, une invitation à de multiples cheminements dans les villes et dans les mots, dans le temps, les langues, les sociétés. Il est constitué de 264 articles écrits par 160 auteurs, qui étudient les mots à l'aide desquels on parle aujourd'hui des villes dans sept langues européennes - l'allemand, l'anglais, l'espagnol, le français, l'italien, le portugais et le russe - et en arabe, langue d'un monde dont les interactions avec l'Europe ont toujours été intenses. Des variantes américaines de ces lexiques sont aussi abordées. Nous racontons dans ce livre les aventures des mots cité et città, plana et square, prospect et boulevard, funduq et jardim, banlieue et suburb... Ils voyagent dans le temps en changeant de sens sans changer d'aspect, et ces changements font partie de l'histoire sociale des villes, qu'ils permettent d'observer de faon originale. Ils voyagent aussi dans l'espace, parfois d'une langue à l'autre, ils font des allers et des retours. Les recherches érudites qui permettent de reconstituer ces histoires sont pleines de découvertes surprenantes, parfois désopilantes : ceux qui utilisent les mots, et ainsi les recréent sans cesse, se jouent des héritages, des concepts, des étymologies. N'attendez pas ici une étude des jargons de spécialistes. Ce qui nous intéresse, c'est la façon dont sont effectivement utilisés les mots de tous les jours. Ceux qui permettent aux gens - de Rio ou du Caire, de Londres ou de Naples, de Paris ou de Marseille - de parler dans leur ville et de leur ville - pour la dire, mais aussi pour la changer.

09/2010

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Beaux arts

La mosaïque d’Alexandre

La mosaïque d'Alexandre est le chef-d'oeuvre auquel est dédié le deuxième volume de la collection "Trésors cachés" , inaugurée en 2018 avec la tasse Farnèse. Elle constitue certainement l'un des points d'attraction pour les visiteurs qui se pressent quotidiennement dans les salles du Museo Archeologico Nazionale de Naples. Les tesselles qui la composent, plus d'un million et demi, sont disposées selon la technique de l'opus vermiculatum, c'est-à-dire qu'elles sont parfois de très petite taille, de dimensions et de formes variables, permettant les tracés sinueux et les détails minutieux, et disposées de manière asymétrique en suivant le contour des figures de façon à les faire ressortir sur le fond. Datée du IIe siècle avant notre ère, parfois dite "Bataille d'Issos" , cette mosaïque de sol fut mise au jour en 1831 à Pompéi, dans la célèbre maison du Faune. Si l'identification de la bataille demeure ouverte à toutes les hypothèses d'interprétation, l'identité des deux protagonistes fait l'unanimité : il s'agit d'Alexandre et de Darius. Luigi Spina aborde l'oeuvre en photographe, avec maestria ; il met en lumière les visages, les gestes, les détails et les expressions des hommes et des animaux, qui échappent souvent au spectateur absorbé par la lecture de l'ensemble de la scène. Yeux écarquillés et attentifs, brides parfois relâchées, fouets cinglants, mais aussi étoffes, ornements précieux, crinières tressées. Le volume s'accompagne de contributions de Valeria Sampaolo et de Fausto Zevi, qui replacent la mosaïque dans son contexte historique et artistique et soulignent sa dimension extraordinaire au sein de l'histoire de l'art ancien.

11/2020

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Beaux arts

Antonello de Messine

Célèbre pour les prouesses illusionnistes de sa peinture, uniques au Quattrocento italien, et son art perçu comme un pont entre la manière du Nord et celle de la Renaissance italienne, Antonello de Messine (1435-1479) demeure un artiste mystérieux à bien des égards. Il constitue, comme Giorgione, une de ces grandes énigmes de l’art qui passionnent les spécialistes et les amateurs de peinture. Ayant voué sa carrière à ce peintre, Mauro Lucco, qui a été le commissaire de l’exposition historique de 2006 à Rome, réexamine ici d’une façon critique toute l’activité et l’œuvre d’Antonello : le milieu culturel de sa formation supposée à Naples — celui de la cour angevine du roi René puis du royaume d’Aragon — , l’hypothèse de voyages en Espagne, en Provence, voire dans les Flandres où il aurait assimilé la manière virtuose de la technique de la peinture à l’huile des pays du Nord, les conjonctures sur sa rencontre avec Piero della Francesca, l’inventeur de la modernité dans la péninsule italienne du XVe siècle, et, enfin et surtout, sa brillante carrière vénitienne qui fait de lui un des grands rivaux de Giovanni Bellini. L’ouvrage est abondamment illustré par un appareil confrontant l’œuvre à celle de ses confrères. Mais surtout la technique illusionniste si particulière à Antonello peut être approchée de manière exceptionnelle grâce à 80 macrophotographies. Elles permettent de découvrir au plus près le détail du rendu de l’exceptionnelle expressivité de ses visages : douleur du Christ aux outrages, arrogance ou mélancolie des gentilshommes, ironie ou impétuosité des marchands auxquels l’Italie doit alors son essor.

10/2011

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Faits de société

Beaux voyous

Partout où il y a du grisbi à toucher, on trouve des truands. Mais il ne suffit pas de se lancer dans un trafic ou de monter au braquage pour se faire un nom. Dans le Milieu, un "beau voyou " doit être le plus discret possible, maîtriser l'art de la guerre et posséder une grande fortune. Il doit aussi éviter les balles, la prison, et compter sur ses proches. À la vie, à la mort. Mais comment fait-il? Quels sont les plus grands obstacles? Et s'il venait à dépasser la ligne jaune? Fondé sur les confessions inédites d'hommes du milieu marseillais et de Siciliens de la Cosa Nostra, Beaux Voyous retrace l'épopée de la French Sicilian Connection. À la fin des années 1970, un groupe de trafiquants marseillais décide de relancer le trafic d'héroïne. Le risque est grand mais le profit l'est encore plus. Grâce au fric du Casse de Nice, ils vont parcourir le monde pour acheter de la morphine base et persuader des chimistes de la French Connection de se remettre au turbin. Le refrain de la richesse en tête, ils finiront par s'associer avec Don Gerlando, un parrain de Palerme, et tirer le diable par la queue... Par son écriture romanesque et grâce à des dialogues dignes des Tontons flingueurs, Thierry Colombié nous entraîne dans cette guerre des gangs: Beaux Voyous évoque la vie au quotidien des trafiquants, d'Islamabad à Istanbul en passant par Milan, Marseille, Palerme ou Naples, et les coulisses du très grand banditisme. À faire froid dans le dos...

10/2007

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Histoire de France

MURAT. La chevauchée fantastique

Fils d'un maître de poste du Quercy, Joachim Murat né en 1767 fit, grâce aux protecteurs de son père, de solides études classiques. Séminariste par obligation, mais bientôt soldat par vocation, ce cavalier par instinct devint un pur produit de la Révolution. Bénéficiant de puissants appuis, il eut alors un étonnant début de carrière sans aller au feu une seule fois. Devenu par hasard un adjoint de Bonaparte, Murat se révéla très vite un entraîneur d'hommes intrépide et, en même temps, un génial tacticien de la cavalerie dans toutes ses utilisations. Grâce à lui, Napoléon concrétisa ses plus étincelants succès : les victoires d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau n'auraient sans doute pas eu lieu sans son exceptionnel concours. Pourtant, et bien que Murat ait épousé la sœur du futur empereur, Caroline Bonaparte, les relations entre les deux hommes ne furent à aucun moment confiantes et détendues. Ils avaient besoin l'un de l'autre mais ne s'aimèrent jamais. Poursuivant son ascension (maréchal en 1804, grand-duc de Berg puis roi de Naples en 1808), frustré dans ses légitimes ambitions, continuellement bridé par Napoléon, Murat, esthète et soldat prodigieux, fut aussi, avec l'aide de son ami Agar, un excellent administrateur. Après avoir largement contribué à la gloire militaire de l'Empire, il estima que son devoir était désormais de se consacrer à la sauvegarde de son propre royaume. Homme complexe, il eut des divergences avec la politique de Napoléon sur son déclin, d'où sa position critiquée par beaucoup, mais largement incomprise, qui marqua les dernières années de son règne. Sa fin grandiose et tragique est à l'image parfaite de sa personnalité flamboyante.

02/1998

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Sciences politiques

Un pouvoir invisible. Les mafias et la société démocratique (XIXe-XXIe siècle)

La mafia naît sur les décombres du « régime féodal » mais c’est avec l’avènement de la démocratie et du capitalisme qu’elle connaîtra son essor. Elle s’enracine très tôt à Naples, en Sicile, en Calabre et doit sa prospérité à des « pactes scélérats » passés avec une fraction de l’élite politique et sociale – tel un pouvoir invisible qui va insidieusement corroder l’ordre social. Ce livre reconstitue dans la durée l’histoire de ces sociétés secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, notables sans scrupules, fermiers parvenus, tueurs à la botte… Il interroge les accointances invisibles de ces « sectes criminelles » avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l’Amérique. Il révèle aussi l’échec du fascisme à éradiquer une plaie mafieuse qui a su se jouer de son pouvoir totalitaire. Avec la Guerre froide, on découvre la mutation affairiste des réseaux mafieux et la complexité de leurs méthodes pour parasiter l’économie libérale. C’est l’époque de l’explosion du trafic de drogue, de l’essor des paradis fiscaux, des compromissions de la banque vaticane et des scandales immobiliers, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses criminelles vont se faire jour en Europe, qui utiliseront ce « modèle » pour conquérir de nouveaux territoires. Le phénomène mafieux n’est pas consubstantiel à la démocratie, écrit Jacques de Saint-Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l’une et de l’autre.

10/2012

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Poésie

Métamorphoses des villes

" Ma poésie est née de mes voyages ", écrit Pieris. L'étincelle poétique, chez lui, résulte de la rencontre entre le poète et un lieu. Une ville de préférence. A preuve, la présente anthologie qu'il publie d'abord en 1999, puis en 2009 dans une version augmentée, puisant dans tous ses recueils antérieurs : 300 pages de poésie dans l'édition grecque, dont la moitié se retrouve ici. Elles sont toutes là, semble-t-il, les villes qu'il a visitées, qu'il a le plus souvent aimées, Sidney, Londres, Amsterdam, Lund, Hambourg, Moscou, Saint-Petersbourg, Paris, Bordeaux, Genève, les villes italiennes en force (Milan, Venise, Ravenne, Ferrare, Naples, Palerme, Catane, Syracuse), Grenade revenant comme une obsession, les villes grecques (Athènes, Thessalonique, Florina, les crétoises Rethymnon et Heraklion), sans oublier les villes de sa patrie, bien sûr, Limassol et Nicosie en tête. Villes moins décrites qu'évoquées, moins vues que souvenues, moins vécues sans doute que rêvées. Aucun pittoresque, décors limités à l'essentiel : la ville est une femme, les détails de son visage et de son corps importent moins que les émotions partagées. Cette ville-femme, idéalement, s'incarne dans une femme de chair, et la même scène se reproduit, lancinante : l'apparition - brève rencontre, ou brèves retrouvailles, ou simple vision fugitive - d'une femme qui pourrait presque être la même à chaque fois, alors qu'en même temps les villes ont tendance à se mélanger elles aussi, entre celle où l'on se trouve et celle dont on se souvient (d'autres ou la même autrefois), avec presque toujours, en surimpression, l'image des villes de la patrie souffrante.

08/2012

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Poésie

Rubis sur l'ongle

Le rubis est la dernière goutte de vin rouge, renversée sur l'ongle du pouce pour montrer que le verre est vide. Au XVe siècle, quand le petit verre commence à remplacer la coupe collective, on ne dispose pas encore de verre individuel. Il est donc poli de le vider totalement avant de le passer à son voisin. Chez les blanchers chamoiseurs (1840), cette coutume évite de tacher la nappe rituelle (quadrangulaire). La tache de vin est l'image des paroles indiscrètes, " qui une fois qu'elles nous échappent, s'étendent et volent de bouche en bouche sans qu'il soit possible de les retenir ". Le rubis devient donc le symbole du secret, qui ne doit être ni vendu, ni livré, mais " déchiré par les dents " avec une formule rituelle (1766) : " Voilà un rubis, s'il étoit sur le pont de Paris, vaudrait cent mille livres, et s'il étoit sur celuy de Lyon, vaudroit cent millions. Mais veu qu'il n'est ny sur le pont de Paris, ny sur celuy de Lyon, toi, rubis, tu ne passeras plus avant ; tu seras déchiré par mes dents ". Mais il est aussi le symbole de ce qui reste à faire dans l'ouvrage commencé, et rappelle aux compagnons que la perfection n'est jamais atteinte, comme le verre que l'on a bu n'est jamais vraiment vide. Poésie du vide et du plein, de l'amour et du partage, épopée moderne des corps et des villes, Rubis sur l'ongle de Werner Lambersy marque le retour d'une poésie longue en bouche que l'on prend plaisir à savourer comme un grand millésime.

03/2005

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Littérature étrangère

Le Buson ou Les nouvelles amours de Maguelonne, suivi de quelques autres contes de policiers et d'ivrognes

On raconte que Maguelonne était la fille d'un roi de Naples, et qu'au lieu d'être arrivée tel ou tel jour dans cette ville, elle serait plutôt restée coincée là. Tout le monde jurait qu'ils avaient été à l'école ensemble, qui à Deitingen, qui à Recherswil, et quelqu'un ajouta : "Attends - et elle était napolitaine !" Mettons que Casanova ait souvent discuté avec elle sans pour autant lui conter fleurette, que ce soit justement avec elle qu'il ait voulu parler philosophie grecque foutaises. Mais le père Nüssli, lui, racontait toujours l'histoire qui suit. C'était dans la Grand-Rue : petit garçon, il donnait la main à son père, ce fameux jour où on avait fait défiler les nouvelles prostituées en calèche. Il les revoit qui agitaient la main, se souvient de tous ceux qui - pur hasard - les regardaient passer. Nul ne voulait savoir ce qu'il en était vraiment, et personne ne leur faisait signe en retour. On raconte qu'ils étaient allés les chercher à la nouvelle gare de Soleure pour ensuite les mener en calèche au bordel de la gare de l'Ouest, qui aurait fermé ses portes autour de 1910. Le Buson ou les nouvelles amours de Maguelonne, suivi de quelques autres contes de policiers et d'ivrognes, rassemble huit fables modernes qui donnent à entendre, pour la première fois en français, un Peter Bichsel au sommet de son art, oscillant entre le fantastique et l'inquiétant - voire le cruel. Huit histoires drolatiques stylisées par l'oralité de la langue, huit variations virtuoses sur l'art du conteur.

06/2017

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Empire

Les maréchaux d'Empire. Les paladins de Napoléon

Si les maréchaux de Napoléon ont veillé au salut de l'Empire, beaucoup d'entre eux se sont accommodés de sa chute. Issus d'écoles d'officiers d'Ancien Régime pour certains, enfants de la Révolution pour la plupart, ils sont parvenus jusqu'à la fonction la plus prestigieuse du monde militaire par leur courage ou leur habileté. Amis de longue date, ralliés avec ou sans réserve à Napoléon, ces hommes dont le nom figure sur les piliers de l'Arc de triomphe illustrent la conduite de la guerre à cette époque sans pareille, qui permet à un simple fils d'aubergiste de s'asseoir sur le trône de Naples. Les compagnons d'armes de Napoléon incarnent ainsi une promesse méritocratique et la transformation des élites sous l'Empire. Walter Bruyère-Ostells, d'une plume passionnée, dresse un portrait collectif, vivant et complet de ces "paladins", choisissant de retracer tout d'abord leur parcours de vie en les regroupant en cinq catégories (vieux héros, guerriers flamboyants, profiteurs ambitieux, hommes de sang-froid, maréchaux relégués, oubliés et maudits). Le lecteur est ensuite plongé dans les moments clés de l'histoire militaire de la période, quand les maréchaux entrent en action sur les champs de bataille d'Austerlitz, Wagram, Waterloo, ou sur d'autres théâtres considérés à tort comme secondaires. Enfin, l'auteur éclaire les différentes facettes administratives ou curiales de leur carrière, avant de ressusciter leur vie familiale et "patrimoniale". L'on voit ainsi les vingt-six maréchaux aux côtés de Napoléon, en action, en fonctions et dans leur intimité : une approche originale qui rompt avec le traditionnel canevas biographique pour le plus grand bonheur du lecteur.

04/2021

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Essais généraux

Stocamine, un avenir empoisonné ?. 30 ans d’errements et de mensonges

Alors que le Conseil d'Etat vient tout juste d'autoriser le démarrage des travaux définitifs de confinement des déchets à Stocamine, la bataille pour leur extraction semble mal engagée pour les opposants. Mais leur combat, sous diverses formes et structures, n'a en réalité jamais cessé tout le long des 30 dernières années, alors qu'on le pensait perdu à maintes reprises. Aujourd'hui, Yann Flory, l'un des principaux animateurs de la lutte menée durant ces trois décennies, et porte-parole du collectif Destocamine, prend la plume pour y partager son expérience et son intime conviction sur ce projet industriel insensé, visant à créer un stockage souterrain de déchets ultimes en couches géologiques profondes... sous la plus grande nappe phréatique d'Europe ! Hypothéquant de fait l'accès à nos ressources en eau. De l'origine du projet, et des promesses qui s'y trouvaient liées, des dissimulations de l'exploitant jusqu'au bouleversement dramatique causé par l'incendie de 2002, en passant par la lâcheté des autorités politique et du pouvoir exécutif, il revient sur cette histoire en restituant précisément les épisodes et enjeux qui la constituent. Sans langue de bois ni édulcoration, les 42 000 tonnes de poison que recèlent encore les entrailles de Stocamine se devaient d'être connues, documentées et déchiffrées, par l'un de ses meilleurs connaisseurs, pour l'information du grand public et l'intérêt des générations futures. Afin que les conséquences de nos choix industriels cessent d'empoisonner l'avenir, et permettent de penser la soutenabilité de nos sociétés, aujourd'hui menacée, aidez-nous à financer la publication de cet ouvrage, en le précommandant et/ou en effectuant des dons.

04/2024

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Essais généraux

Stocamine, un avenir empoisonné ?. 30 ans d’errements et de mensonges

Alors que le Conseil d'Etat vient tout juste d'autoriser le démarrage des travaux définitifs de confinement des déchets à Stocamine, la bataille pour leur extraction semble mal engagée pour les opposants. Mais leur combat, sous diverses formes et structures, n'a en réalité jamais cessé tout le long des 30 dernières années, alors qu'on le pensait perdu à maintes reprises. Aujourd'hui, Yann Flory, l'un des principaux animateurs de la lutte menée durant ces trois décennies, et porte-parole du collectif Destocamine, prend la plume pour y partager son expérience et son intime conviction sur ce projet industriel insensé, visant à créer un stockage souterrain de déchets ultimes en couches géologiques profondes... sous la plus grande nappe phréatique d'Europe ! Hypothéquant de fait l'accès à nos ressources en eau. De l'origine du projet, et des promesses qui s'y trouvaient liées, des dissimulations de l'exploitant jusqu'au bouleversement dramatique causé par l'incendie de 2002, en passant par la lâcheté des autorités politique et du pouvoir exécutif, il revient sur cette histoire en restituant précisément les épisodes et enjeux qui la constituent. Sans langue de bois ni édulcoration, les 42 000 tonnes de poison que recèlent encore les entrailles de Stocamine se devaient d'être connues, documentées et déchiffrées, par l'un de ses meilleurs connaisseurs. Pour l'information éclairée du grand public et l'intérêt des générations futures, et afin que les conséquences de nos choix industriels cessent d'empoisonner l'avenir, tout en permettant de penser la soutenabilité de nos sociétés, aujourd'hui fort menacée.

04/2024

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Littérature française

Le medecin de campagne

" En 1829, par une jolie matinée de printemps, un homme âgé d'environ cinquante ans suivait à cheval le chemin montagneux qui mène à un gros bourg situé près de la Grande-Chartreuse. Ce bourg est le chef-lieu d'un canton populeux circonscrit par une longue vallée. Un torrent à lit pierreux souvent à sec, alors rempli par la fonte des neiges, arrose cette vallée serrée entre deux montagnes parallèles, que dominent de toutes parts les pics de la Savoie et ceux du Dauphiné. Quoique les paysages compris entre la chaîne des deux Mauriennes aient un air de famille, le canton à travers lequel cheminait l'étranger présente des mouvements de terrain et des accidents de lumière qu'on chercherait vainement ailleurs. Tantôt la vallée subitement élargie offre un irrégulier tapis de cette verdure que les constantes irrigations dues aux montagnes entretiennent si fraîche et si douce à l'oeil pendant toutes les saisons ; tantôt un moulin à scie montre ses humbles constructions pittoresquement placées, sa provision de longs sapins sans écorce, et son cours d'eau pris au torrent et conduit par de grands tuyaux de bois carrément creusés, d'où s'échappe par les fentes une nappe de filets humides. Cà et là, des chaumières entourées de jardins pleins d'arbres fruitiers couverts de fleurs réveillent les idées qu'inspire une misère laborieuse ; plus loin, des maisons à toitures rouges, composées de tuiles plates et rondes semblables à des écailles de poisson, annoncent l'aisance due à de longs travaux ; puis au-dessus de chaque porte se voit le panier suspendu dans lequel sèchent les fromages... ".

02/2023

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Littérature française

La Sarcelle bleue

"C'était l'heure où, sur toute la surface de la France, le fonctionnaire s'évanouit, et l'homme s'épanouit. Le déclin du soleil brise des milliers de chaîne% qui se renouent au matin. Le conservateur du musée se retira dans un coin de la salle, pour changer sa veste de travail contre une redingote noire qui dessinait son torse maigre, se coiffa d'un chapeau de paille à bords plat% et prit une canne de buis à gros noeuds. Pendant ces préparatifs, Claude s'était approché de l'aquarelle pendue près de la fenêtre. elle représentait, à demi caché dans les roseaux d'un étang, un chasseur qui rabattait son arme après avoir tiré. le canon fumait encore. un oiseau fuyait, déjà très loin, rasant la nappe daire de l'eau. _ Tiens ! dit Claude, quel est cet oiseau bleu que le chasseur vient de manquer ? M. Maldonne se détourna vivement, sans prendre le temps de passer la dernière manche de sa redingote. _ Bah ! répondit-il, peu importe ! des oiseaux bleus, il yen a de beaucoup d'espèce% des perruche% par exemple, des colibris... _ Ce n'en est pas un, assurément. on dirait plutôt un canard ? Ne trouvez-vous pas ? _ Venez, monsieur ! dit M. Maldonne en s'avançant et, légèrement embarrassé : la peinture ne doit pas avoir grand intérêt pour vous, c'est un souvenir, un cadeau d'ami... venez. Claude jeta un dernier coup d'oeil sur le chasseur malheureux, qui lui parut, en ce moment, ressembler au conservateur du musée, et, traversant le laboratoire, descendit l'escalier " René Bazin, dans La tutelle bleue.

01/2024

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Musique, danse

L'Afrique en musiques. Tome 4, Contexte urbain

Loin d'être un simple voyage de plaisance dans les labyrinthes de la musique africaine, ce livre est une vraie occasion de rencontres. Rencontre avec un continent aux multiples facettes musicales, qui sont autant d'accents d'une forme d'expression culturelle bigarrée. Rencontre avec autant de pavillons hissés au-dessus d'une nappe musicale tramée de toutes formes de bruits : bruits de villages et de villes, bruits de savanes et de forêts, bruits de désert et bruits insulaires, bruits sacrés et profanes, bruits rituels et bruits ludiques, bruits de fontaines et bruits de vents, bruits pour danser et bruits pour réfléchir, bruits de tambours et bruits des battements de mains, rires et pleurs, plaintes et murmures... Bruits qui à travers une cartographie des différences identifie, enfin, l'âme profonde de l'Afrique. Entre ciel et terre. Ainsi, après avoir parcouru la carte musicale africaine, pays par pays, sied-il de constater l'essentiel : toute l'Afrique est musicale ; toute l'Afrique chante. prie et danse ; toute l'Afrique bruit de plaisir. Mais il s'agit d'une Afrique, une et plurielle à la fois, qui ne s'exprime pas forcément à travers une musique homogène. Car l'Afrique est secouée par une hybridation d'éléments musicaux d'origines ethniques différentes, portée par un bicontextualisme lancinant, entre le moderne et la tradition, entre hier et aujourd'hui, entre la ville et le village, entre le contexte local et le contexte mondial. A l'intersection de plusieurs disciplines (histoire, ethnomusicologie, organologie, etc.), ce livre empreint d'une admirable érudition et riche d'illustrations, dit, conte et raconte l'histoire de l'Afrique à travers un passionnant survol de ses multiples expériences nationales et transnationales.

06/2012

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Littérature française

L'America

Marettimo, petite île au large de la Sicile, juillet 1902. Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l'été dans la maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu'il met en marche un engrenage qui l'obligera à fuir à l'autre bout du monde. Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d'un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule. " Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts ", lui dit un ancien. De Naples à New York, puis de La Nouvelle-Orléans à la Californie, Vittorio tente d'oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l'homme qu'elle aime ? A travers la trajectoire de deux amants en quête de liberté et que tout sépare, Michel Moutot signe un roman d'aventures passionnant sur l'essor de la Mafia et le destin des émigrants partis tenter leur chance en Amérique à l'aube du XXe siècle. Michel Moutot est reporter à l'Agence France-Presse, spécialiste des questions de terrorisme international. Lauréat du prix Albert-Londres en 1999, correspondant à New York en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 Septembre. L'America est son troisième roman, après Ciel d'acier, récompensé par le prix du Meilleur Roman des lecteurs de Points en 2016, et Séquoias, prix Relay des Voyageurs en 2018.

03/2020

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Littérature française

L'école du ciel

" Peins ma fille, peins... Le jour commençait à baisser quand elle s'était enfin arrachée d'une ancienne fièvre. Une grande toile en était sortie, comme elle n'en peindrait jamais plus, avait-elle aussitôt compris. Une simple bâtisse dans l'herbe rase d'un vert cru, une bergerie, peut-être, tombée du ciel comme un météore... " Ainsi peint Aimée Castain, bergère de Haute-Provence. La montagne est dans le paysage. La mer nappe l'horizon, invisible, brumeuse, à soixante kilomètres. Et partout, la tendre sauvagerie des collines, les oliviers, les bories, la tentation de la couleur. Saisir sur la toile la beauté du monde. Son mari Paul ne comprend pas bien cette passion nouvelle, mais Aimée s'y donne, entièrement, tout en surveillant son troupeau. Peu à peu, son talent franchit la vallée, les amateurs achètent ses toiles, les journalistes écrivent sur le prodige. Une candeur de touche, un talent singulier, comme offert, par l'insaisissable : l'école du ciel, peut-être... La narratrice et son compagnon, Daniel, avocat, cherchent comment fuir Paris et Marseille, la vie épuisante, éclatée. Dans un village de Haute-Provence, une maison leur apparaît, comme offerte elle aussi, par l'invisible. Elle sera leur point d'ancrage. Chaque matin est une promesse nouvelle. Puis Daniel s'enflamme pour l'oeuvre d'une artiste oubliée, une fille de métayers, née pendant la Grande Guerre, une simple bergère. La maison qu'ils viennent d'acheter fut la sienne. Un talent magnifique et méconnu aurait-il vécu entre ces murs ? Elisabeth Barillé nous entraîne à la rencontre d'Aimée Castain et nous livre le roman de la liberté, avec grâce et un sens unique des images : échapper à son histoire, traverser l'enfance, accomplir son destin.

03/2020

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Physique, chimie

Exercices et Problèmes d'Aérodynamique Fondamentale (accompagnés des codes solutions en python ou fortran)

Cet ouvrage d'exercices est l'ouvrage compagnon du livre de cours Aérodynamique Fondamentale. Issu d'un savoir et d'un savoir-faire importants, il s'adresse aux étudiants de Master, aux élèves ingénieurs et même à des ingénieurs professionnels qui souhaitent apprendre à résoudre analytiquement ou numériquement des problèmes d'aérodynamiques, souvent très concrets. Certains problèmes relativement complexes s'adressent à des doctorants de troisième cycle ou à des chercheurs qui auraient besoin dans leurs activités de recherche de données de référence en aérodynamique. A l'opposé certains exercices sont abordables dès le premier cycle universitaire et en classes préparatoires. Nous espérons aussi que cet ouvrage et les codes fournis pourront être utilisés par des enseignants pour préparer des travaux dirigés, des travaux pratiques, des projets ou des examens. Tout pilote ou passionné d'aéronautique pourra aussi y piocher des informations ou des données. Chaque chapitre est constitué de rappels, d'énoncés et de corrigés détaillés. De nombreux schémas, figures et tableaux permettent de mieux visualiser et de quantifier les données et les résultats associés aux différentes approches théoriques ou numériques. Au travers des quelques 120 exercices et problèmes présentés, cet ouvrage permet d'appliquer et de comprendre les différentes théories dans tous les régimes de vol : les basses vitesses en phase d'atterrissage ou de décollage, les moyennes vitesses en vol de croisière subsonique ou supersonique et les très grandes vitesses hypersoniques lors de la rentrée atmosphérique d'engins spatiaux. Une suite logiciel (sous linux et Windows) assez unique, accessible librement sur GitHub, composée de codes dans les langages Python, Fortran, Matlab et Maple, permet de retrouver les solutions de 95 des sujets ou de réaliser ses propres développements ou projets en aérodynamique. Son utilisation exige cependant quelques connaissances en programmation et plus généralement en informatique.

07/2019

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Cinéma

Hier, aujourd'hui et demain

C'est la découverte d'une boîte remplie de lettres et de photographies qui inspire à Sophia Loren ce livre plein de vie, où se déploie le destin d'une gamine peu sûre d'elle mais d'une beauté à faire ressusciter les morts d'une jeune Napolitaine qui, en l'espace de quelques années, conquit le monde. Derrière la star, on découvre le sourire d'une femme timide mais déterminée, qui dès l'enfance a enduré bien des épreuves, a travaillé toute sa vie avec acharnement et a su aimer d'une passion authentique. Sophia Loren nous guide ainsi en personne dans sa ville natale de Pozzuoli dévastée par la guerre, dans la Cinecittà des premiers grands péplums américains, dans le Naples en noir et blanc de Vittorio De Sica. Elle nous fait marcher sur les pas de Cary Grant, Marcello Mastroianni ou Audrey Hepburn, nous emmène avec elle sur les tapis rouges de Hollywood, Cannes et Berlin en compagnie de Charlie Chaplin, Ettore Scola et tous les plus grands. Mais elle nous conduit aussi dans les coulisses, là où bat son coeur d'épouse, de mère et de grand-mère, au sein d'une famille qu'elle considère depuis toujours comme son meilleur film. Au-delà du voyage passionnant dans l'histoire du cinéma, c'est aussi un conte de fées qui, un jour, est devenu réalité. Sophia Loren compte parmi les actrices les plus célèbres au monde. Au cours de son extraordinaire carrière, elle a joué dans plus de cent films et remporté de multiples récompenses, parmi lesquelles le Lion d'or du festival de Venise, cinq Golden Globes, un prix d'interprétation féminine à Cannes, l'Oscar de la meilleure actrice, en 1962, pour La Ciociara, et, en 1991, un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.

09/2014

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Histoire de l'art

Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d'une collection mythique

Giorgio Vasari a réuni ce qui fut probablement la première collection de dessins fondée sur une logique historisante : le légendaire Libro de' disegni, conçu comme parallèle à la seconde édition des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, parue à Florence, en 1568, chez les Giunti. Vasari ne cesse de mentionner, dans cette seconde édition des Vies, qu'il possède dans son Livre des dessins - in nostro Libro de' disegni - des feuilles de l'artiste dont il est en train de rapporter la biographie et l'oeuvre, et décrit certaines d'entre elles avec plus ou moins de précision. Mais les cas dans lesquels il a été possible de leur faire correspondre une oeuvre conservée de nos jours sont relativement rares. Ainsi, dans la Vie de Giulio Romano, Vasari décrit-il, au plafond de l'une des salles du Palazzo Te de Mantoue, une peinture à l'huile représentant la Chute d'Icare, dont il indique, pour finir : "Et dans notre Livre des dessins de différents peintres, est le dessin même de cette fort belle histoire, de la propre main de Giulio" . Le dessin se trouve aujourd'hui dans la collection du Louvre. Actuellement sont recensés, au total, seize de ces dessins identifiés grâce au témoignage de Vasari, dont : le Projet pour le monument équestre de Francesco Sforza par Piero del Pollaiuolo (Albertina), la Judith de Mantegna (Offices), la Tête de femme attribuée à Verrocchio (Louvre), le Mercure purgé de Peruzzi (Louvre), le Jeune garçon pincé par une écrevisse de Sophonisba Anguissola (Naples, Capodimonte), la Vierge de Miséricorde de Rosso (Louvre), la Pietà de Clovio (Louvre) et Pépin triomphant d'Astolphe, roi des Lombards de Girolamo Siciolante da Sermoneta (Louvre).

03/2022

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Sculpture

Virginia Tentindo. Les mains du feu sous la cendre

Virginia Tentindo est l'une des plus grandes sculpteurs de notre époque, née à Buenos Aires en 1931, dans une famille d'émigrés. Elle suit des études à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Buenos Aires et à l'âge de dix-huit ans, deux ans après avoir exposé en 1947 ses oeuvres pour la première fois, elle ouvre sa propre galerie. En 1953, elle quitte Buenos Aires et rejoint Naples, puis Paris. L'émigrée argentine y est mal accueillie. Le combat commence et tout d'abord pour subsister : elle modèle des objets en terre cuite et travaille au noir dans des conditions difficiles, avant de regagner le soir une chambre sans électricité ni confort. Ce combat, elle le mènera seule durant dix ans. En 1960, Virginia élargit le spectre de son art : Abel Gance, pour son film Austerlitz, lui commande cinquante sculptures de figurines, d'après Le Sacre de Napoléon, de David. Neuf plus tard, en 1969, elle réalise les poupées du film de Nelly Kaplan, La Fiancée du pirate. Elle entame une carrière de graphiste et de maquettiste pour le magazine Science & Vie. En 1974, Virginia Tentindo s'installe à Pietrasanta, en Toscane, où elle apprend à travailler le marbre et commence à réaliser ses bronzes. En 1979, Virginia Tentindo installe son atelier au célèbre Bateau-Lavoir, à Montmartre. Cet atelier, l'écrivain surréaliste José Pierre l'évoque en 1986, comme "la fabrique des dieux" . El fuego ! C'est cela Virginia Tentindo, le tango du Feu de la vie et de la passion ; le Feu du désir et de la poésie ; le Feu de la métamorphose et celui de l'alchimiste qui, de son Athanor, ressort de l'or émotionnel en terre-cuite : un Chat d'octobre ou une Lionne des jours Terre-Lune. Virginia aux mains de flamme sculpte le feu sous la cendre. Christophe DAUPHIN

05/2021

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Histoire internationale

Garibaldi

Garibaldi ! Le combattant à la chemise rouge est devenu le symbole de l'unité italienne et des guérilleros épris de liberté partout dans le monde. A peine doté d'un brevet de capitaine et engagé au côté des patriotes italiens, il doit partir se cacher en Amérique latine. Il y devient corsaire au service de la République du Rio Grande, puis chef de guerre pour l'Uruguay. Quand il revient en Europe, il est déjà une célébrité et se lance dans sa grande entreprise : l'unification de la péninsule italienne en un seul Etat. En 1848, il combat à Rome avec les républicains. Il y perd la femme de sa vie, Anita, une passionaria au grand cour et au courage indomptable. Surtout, en 1860, il lance l'expédition des « Mille » qui retient l'attention du monde entier : il libère la Sicile et Naples. Si bien que les Etats-Unis lui proposent d'être général en chef des nordistes pendant la guerre de Sécession et que la France accepte son aide contre la Prusse en 1870. A Dijon, il remporte la seule victoire sur l'armée allemande. Il devient ainsi le « héros des Deux-Mondes », l'européen et l'américain. Infatigable, au fil de son existence, il a soutenu toutes les gauches. Un grand homme, un combattant hors pair, un politique exemplaire. Cette vie extraordinaire, Pierre Milza la retrace en dévoilant les sacrifices et les peines qui l'ont rendue possible.Professeur émérite à Sciences Po, Pierre Milza y a enseigné pendant plus de trente ans et y a dirigé le Centre d'histoire de l'Europe du XXe siècle. Parmi ses nombreux ouvrages consacrés à l'Italie, sa biographie de Mussolini (Fayard, 1999) fait aujourd'hui référence, des deux côtés des Alpes.

08/2012

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Religion

Urbain V le bienheureux

L'année 2010 célèbre le septième centenaire de la naissance du bienheureux Urbain V, un des derniers papes français d'Avignon. Né au château de Grizac en Lozère dans le diocèse de Mende, capitale du Gévaudan, Guillaume Grimoard connaît une destinée exceptionnelle qu'Yves Chiron retrace ici à partir de nombreuses sources, d'anecdotes méconnues et dans un style propre à maintenir le lecteur sous le charme de ce grand languedocien. L'enfance et la jeunesse de Guillaume, son entrée dans la vie bénédictine, ses réalisations de Père Abbé à la tête de Saint-Germain d'Auxerre puis Saint-Victor de Marseille, ont convaincu son biographe du caractère unique d'un homme qui n'étant ni évêque, ni cardinal, se tient résolument étranger aux querelles de clans et ne doit sa carrière ni à l'Empereur, ni au roi de France. Sa proximité avec l'Italie, Guillaume Grimoard l'acquiert à l'occasion de ses missions diplomatiques au service d'Innocent VI notamment comme légat à Naples. Elu pape en 1362, il prend le nom d'Urbain V parce que, dit-il, " tous les papes qui portèrent ce nom furent des saints ". Créateur de l'université de Cracovie en 1364, il relance le pèlerinage d'outre-mer pour secourir les chrétiens de Terre Sainte, réforme le clergé, s'attaque au népotisme et à la simonie, explore de nouvelles terres de mission et prend part à de nombreux projets architecturaux sans se dérober aux arbitrages douloureux de la Guerre de Cent Ans. De retour à Rome après la vaillante reconquête du cardinal Albornoz, il repart en Avignon l'année de sa mort le 19 décembre 1370, de la maladie de la pierre. Seul pontife avignonnais béatifié (en 1870 par Pie IX), d'innombrables lieux témoignent en France et en Europe de son extraordinaire rayonnement de serviteur de l'Evangile.

08/2010

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Littérature française

Sang damné

Sang damné est un livre autobiographique qui raconte comment l'auteur a perdu son frère quand il était enfant, comment il a découvert son homosexualité, aussitôt condamnée par son père, catholique coincé, comment il est parti sur les routes, comment il a tenté de vivre " poétiquement " sa sexualité, ses aspirations artistiques (il a été comédien), comment il s'est prostitué, comment il a été contaminé, comment il a réagi à la maladie, d'abord par le silence et la fuite, la dénégation, la culpabilisation, puis par l'acceptation du traitement, et par la révolte. Le livre se présente en trois temps : Tu aimeras (1968-1997), L'autre intérieur (1997-2006), Primum tempus (2006-...). Ce sont les trois phases de sa vie par rapport à la maladie : le première est son enfance, ses premières amours, la prostitution, la contamination. La deuxième est la période de silence et de dénégation-culpabilisation. La troisième est celle de la combativité et du retour de la parole. L'auteur est habité par des forces obscures, qui ont pris la forme de pulsions sexuelles parfois autodestructrices, parfois envoûtantes et sereines. Le voyage en Italie (sur les traces de Pavese, puis de Caravage, de Turin à Naples) est admirable. Mais les voyages en Espagne (où il est attaqué par des voleurs) ou en Ethiopie aussi. Avec l'ombre de Rimbaud, bien sûr, celle de Pasolini, celle de Dante. Il est très étonnant de voir dans une même personnalité un tel tempérament poétique et une telle combativité, précise, politique, juridique. La description des traitements, des différents protocoles et de leurs incohérences, des intérêts des laboratoires pharmaceutiques, des malversations et des revirements des gouvernements, des chantages auxquels les pays " évolués " soumettent les pays du tiers-monde (terrain d'expérimentation et producteurs de médicaments génériques), tout cela est extrêmement dur et passionnant.

03/2011