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Littérature étrangère

Manège

Manège est un petit bijou, une oeuvre d’une efficacité et d’une simplicité prodigieuse, un récit qu’on engloutit d’une traite avec passion. Il nous raconte une enquête policière et littéraire autour d’un supposé accident : l’incendie qui vient interrompre abruptement la fête du quatre-vingt- huitième anniversaire d’un patriarche local, don Guido Carrión, et l’exhibition de plus beaux chevaux andalous de son haras. Après l’incendie, le corps de Douro II, l’étalon aux cent mille dollars, l’un des animaux préférés de don Guido, est retrouvé carbonisé au fond des écuries du domaine de la famille Carrión, le domaine Palo Verde, une superbe propriété dans l’arrière-pays de la côte pacifique du Guatemala. Un avocat et un écrivain, qui ont assisté à la découverte du cadavre, vont mener l’enquête sur cet « accident » et au cours de leurs recherches, comme dans les meilleures tragédies grecques, ils vont nous montrer la face cachée d’une famille et d’un pays rongés par la violence et par le mal. Mais, comme toujours, l’essentiel est ailleurs, car, en réalité, ce roman est censé ne pas exister : l’avocat voudrais pousser l’écrivain à écrire un livre sur cette affaire, mais celui-ci, après avoir risqué sa vie à plusieurs reprises au cours de l’enquête, décide de ne pas l’écrire car il serait trop dangereux de le faire. Nous avons donc devant nous un objet paradoxal : un roman qui ne sera jamais écrit, ou qui n’a jamais été écrit, ou encore, qui ne peut plus être écrit aujourd’hui au Guatemala ou en Amérique latine… Avec Manège, Rodrigo Rey Rosa atteint dans son oeuvre un niveau de réalisme sans précédent, qui ne doit rien au sang versé dans chaque chapitre. Plus subtile, la violence est partout, comme l’air que l’on respire, et elle devient de fait l’une des formes de la respiration naturelle du récit. Elle ne trouve plus d’explication ni de justification sociale ou politique : les riches et les pauvres, les jeunes et les anciens, les délinquants et les hommes les plus honnêtes, tous habitent désormais la maison de la violence avec un naturel que le roman nous fait sentir au plus profond de nous-mêmes. C’est pourquoi, à la fin, tout reste ouvert et la vie continue… dans la violence, bien entendu. Un roman remarquable, sobrement et efficacement raconté avec une prose agile, toujours colorée d’un certain charme exotique.

09/2012

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Littérature française (poches)

Insoupçonnable

Faut-il priver le lecteur du bonheur de découvrir, détail après détail, le fin mot - s'il existe vraiment - de cette machination " à double fond ", comme les valises en apparence insoupçonnables et dissimulatrices d'inquiétants secrets ? Certainement pas. Et, pourtant, tout révéler d'emblée n'aurait pas une importance capitale, car on n'est pas, avec Insoupçonnable, dans l'une de ces intrigues policières où connaître à l'avance certaines clés, voire le dénouement, gâche le plaisir. Comme dans ses trois autres romans, Tanguy Viel, qui sait construire un suspense et ne s'en prive pas, s'intéresse plus profondément à autre chose qu'à ce schéma narratif. Aux atmosphères, qu'il sait remarquablement créer, aux lieux - la mer est souvent présente, est-ce parce qu'il est né à Brest ? -, aux objets, aux comportements effrayants, inimaginables, que peuvent avoir des gens au premier abord anodins, à leurs manies, à leurs secrets de famille, à leurs désirs inavouables. Un mariage chic au bord de la mer : joli début. Ne pas s'y fier. Le narrateur, Sam, vient d'être témoin au mariage de sa soeur Lise, avec un homme riche qui a 50 ans - le double de son âge. Henri Delamare, le marié, veuf depuis quelque temps, possède une fortune familiale, qu'il a su faire fructifier. II est commissaire-priseur. Lise travaillait dans un bar de nuit fréquenté, en toute discrétion, par des messieurs très bien. Elle refusait de faire l'amour, contrairement à d'autres. C'est toutefois avec elle seulement qu'Henri voulait passer ses soirées. Et, un beau jour, il l'a demandée en mariage. Pourquoi a-t-elle accepté, alors qu'elle vivait avec un homme ? C'est toute une partie de l'histoire. On comprend vite que Sam est un frère de pacotille et un véritable amant, celui de Lise, et que ce mariage cache un plan " insoupçonnable ". Encore une affaire de crime parfait, comme le hold-up de L'Absolue perfection du crime devait être parfait et sans une goutte de sang versé. Là non plus, en principe, il n'y aura nulle violence, juste une habile manière de récupérer de l'argent - de quoi rêve-t-on quand on manque d'argent ? - et de filer en Amérique ou plutôt " aux States ", comme dit Lise, tentant d'imiter l'accent des stars américaines. Bien sûr, ça va rater, mais on ne vous dira pas ici comment - et, finalement, Tanguy Viel lui aussi vous demande de le deviner plus encore qu'il ne vous le montre.

01/2009

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Critique littéraire

Avec une légère intimité. Le concert d'une vie au coeur du siècle

Madeleine Lioux est née dans la musique. Ses parents, mélomanes tous les deux, avaient toujours imaginé pour elle un avenir de concertiste. Elle-même ne pouvait rêver mieux et s'apprêtait à suivre le chemin exigeant de l'artiste. Mais le destin allait en décider autrement. C'est par la musique qu'elle rencontre Roland Malraux, qui, assistant un soir à l'un de ses concerts, n'a pu l'oublier. Rencontre fulgurante et décisive. Le temps passé avec Roland sera magique, mais bref. Bientôt le drame frappe. Résistant de la première heure, Roland est capturé par la Gestapo, alors que, mariée depuis un peu plus d'un an, Madeleine attend leur premier enfant. Elle ne le reverra plus ; il ne connaîtra jamais son fils. Son beau-frère, l'écrivain André Malraux, le demi-frère aîné de Roland, vient de son côté de perdre la mère de ses deux jeunes garçons, Josette Clotis. Il propose à Madeleine de partager une maison. Graduellement, l'arrangement se mue en sentiments. Deux ans plus tard Madeleine et André se marient. De toutes les femmes dans la vie d'André Malraux, Madeleine, la plus discrète, est sans aucun doute celle qui, pendant plus de vingt ans, a partagé les moments les plus marquants de la vie de l'homme de lettres devenu ministre, celle qui a été à ses côtés dans les plus grands triomphes comme dans les pires épreuves. C'est elle qui l'accompagne dans tous les voyages officiels, du Japon en Chine, en Egypte, en Amérique latine, et surtout aux Etats-Unis où une magnifique entente s'établira vite entre les couples Malraux et Kennedy. C'est à New York qu'elle reprendra le fil de sa vie de musicienne, quand, quelques années plus tard, après une série de tragédies qui auront endeuillé leur entente, Madeleine et André se sépareront. Elle travaillera aux côtés du brillant chorégraphe Georges Balanchine et du grand Isaac Stern. Plus tard, c'est le Japon qui la réclamera. De ce récit fascinant, qui mêle histoire, art, politique et culture, ressort le portrait d'une femme "belle, pure, éternelle", comme le lui disait son amie Jackie Kennedy, et d'un être qui a su faire du don de soi un des plus beaux arts. Cet ouvrage, enrichi de nombreux documents d'époque issus des archives personnelles de la famille Malraux et de très beaux fac-similés, dresse aussi le portrait d'un siècle passionnant, dont Madeleine ressuscite pour nous le parfum.

10/2012

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Policiers

Les fantômes du vieil hotel

Une relative insouciance règne encore à New York en ce début des années 1990, surtout à l’approche des festivités de Noël. Brian McNulty, aspirant acteur et toujours barman de son état, travaille au Savoy Hotel. Il fait équipe avec Barney, un collègue irlandais qui soupçonne depuis quelque temps d’étranges trafics entre le patron de l’établissement et le directeur du syndicat hôtelier. Un soir, Barney est attaqué et cruellement blessé : on lui a coupé l’extrémité des doigts de la main droite. A-t-on cherché à lui donner un avertissement ? Ou cette agression est-elle liée au fait qu’il est illégalement entré aux Etats-Unis ?La situation se corse lorsque le directeur de l’hôtel, MacAlister, s’en prend à l’une des plus vieilles serveuses trouvant un prétexte fallacieux pour la licencier. Tout le personnel s’insurge et se met en grève. Le lendemain matin, MacAlister est assassiné. Brian mène l’enquête avec l’aide de son père, farouche militant syndical, et tous deux découvrent en fouillant les poubelles de l’hôtel, que Mac Alister se livrait à des malversations financières et détournait de l’argent sur le dos des employés…On retrouve Brian McNulty, le héros de Prends garde au buveur solitaire (Rivages/Noir nº 431) et de Qui sème le vent (nº 656)… Barman de nuit, gauchiste quinquagénaire toujours dévoué à la cause ouvrière, divorcé et père d’un adolescent, il affronte la ville de New York dans son incessante évolution. Détective qui sonde les âmes blessées autant que les poubelles de la corruption généralisée, il est l’incarnation même du combat du faible contre le fort. Mais tout l’art de Cornelius Lehane réside dans la subtilité des portraits qu’il brosse : on échappe à toute situation manichéenne et à tout angélisme dans cette histoire profondément humaine, qui nous rappelle les origines de l’Amérique : ses immigrants et leurs luttes intestines, en particulier l’exil des Irlandais de l’IRA.Comme le note la critique du New York Times Marilyn Stasio, les romans policiers de Cornelius Lehane ont le charme cruel de ces piliers de bar irlandais qui racontent infatigablement des histoires et font en sorte de faire rire l’auditoire avant de lui asséner le coup de grâce avec la triste histoire de leur vie.« Un roman féroce, au sens irlandais du terme. » Ken Bruen« L’œuvre de Cornélius Lehane rappelle le meilleur Lawrence Block. » George Pelecanos« Lehane évoque avec sincérité la vie de la classe ouvrière new-yorkaise. » Marilyn Stasio, The New York Times

10/2010

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Histoire de France

Guerre 14-18, les affrontements de Mimbeng à Oyem. Un centenaire de la Grande Guerre dont il faudrait prendre la mesure à sa juste valeur

Souvent associée à la Bataille de Verdun, la Première Guerre Mondiale, comme son nom l'indique, n'avait pas touché qu'un seul territoire. Il y avait des hostilités dans plusieurs régions du globe. "Guerre 1914-1918, les affrontements de Mimbeng à Oyem dessine la Grande Guerre sur une toile historique rafraîchie. Une mosaïque de fonds qui part du contexte de l'époque, des tentatives de paix d'hommes politiques français, des différentes forces en présence, des alliances qui se nouaient pour finalement arriver à un tableau qui montre à l'observateur que le monde Occidental n'était pas le seul territoire impliqué. L'ouvrage est un savant dosage objectif entre l'Histoire générale de ce conflit, un affrontement particulier Franco-allemand dans une des colonies d'Afrique Centrale et un hommage original appuyé d'un arrière "grand-parent" par alliance héros britannique des deux Guerres Mondiales. Une sorte de clin d'oeil accentué pour honorer tous ceux qui étaient venus d'ailleurs pour sauver la Mère Patrie Française Métropolitaine. Comme Delacroix dans une version réalisée avec des mots, le livre présente les troupes coloniales, souvent appelées les "Tirailleurs Sénégalais". Il décrit comment ses soldats étaient enrôlés dans l'armée française, de gré ou de force. Les traits de l'image s'attardent sur le courage dont ces "français" faisaient preuve lors des combats et aussi la manière dont ces gens étaient perçus par les ennemis Allemands. L'auteur met en évidence certaines contradictions et également certaines conséquences de la colonisation sur les populations africaines de l'époque. Le ralenti du pinceau surdose les couleurs sur un groupe des autochtones gabonais, le "pays" où s'était déroulé parfois un "meurtrier antagonisme" opposant des soldats issus d'une même ethnie voire d'une même famille dans les deux camps. L'essentiel du tableau se focalise sur le village de Mimbeng. Au fur et à mesure du déplacement de l'observation, on apprend comment l'armée française avait pu reprendre le dessus sur les troupes allemandes stationnées en Afrique Centrale. L'entrée des Etats-Unies d'Amérique en guerre aux côtés des alliés, l'avènement des mutineries et les conséquences de cette guerre sur la Grande Russie, avec l'arrivée de la Révolution communiste. Les choses continuent sur un portrait touchant d'un héros africain qui s'était distingué lors de ce conflit par son courage et ses faits d'armes. A la fin, la toile se ferme par des infos pratiques et ludiques.

08/2019

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Musique, danse

Mouvance punk 1976-1978. 100 des meilleurs albums

Cela pourrait presque prêter à rire mais le Punk en tant que mouvement artistique a laissé des traces inaltérables dans tous les domaines de la société. A l'heure où les footballeurs du mondial et les gamins dans les rues s'en sont approprié la coupe de cheveux et où les filles à papa s'affichent avec des vêtements déchirés de marque, il ne nous reste guère plus que les épingles à nourrice pour accrocher nos souvenirs. Au niveau musical, il y a clairement un avant et un après-Punk. Réfléchissez-y bien : quels sont parmi les groupes des 70's, ceux qui ont encore réussi à sortir un album culte après le coup de balai donné par les Sex Pistols ? Avec le Punk, la seule chose qui importait, c'était de revenir à ce qui faisait l'essence même du Rock : l'urgence, l'énergie et une certaine dose d'irrévérence que les dinosaures qui paissaient dans les vastes plaines des charts avaient depuis longtemps perdue en chemin ! Quant au nihilisme propre à la révolution punk, il va malheureusement donner naissance à une société où l'individualisme est glorifié. En découlera une profonde crise de société à travers le monde entier dont le moins que l'on puisse dire est que l'on n'en voit pas l'issue. No Future... Tiens, No Future, ça ne vous dit rien ? Voici l'histoire de cette formidable explosion punk et de groupes tels les Ramones, Television, les Hearbreakers, Richard Hell & The Voidoids en Amérique, les Damned, Clash, les Stranglers, les Sex Pistols en Angleterre, les Saints, Radio Birdman en Australie, les Stinky Toys, Starshooter en France, les Kids, Hubble Bubble en Belgique ; de noms connus plus surprenants tels que Patti Smith, Blondie, Ultravox !, Talking Heads, Elvis Costello, Wire, Devo, Police, Siouxsie & The Banshees, Pere Ubu ou Motörhead ; mais aussi de groupes moins célèbres tels que Eater, Johnny Moped, les Lurkers ou Alternative TV qui vont balayer en quelques mois toutes les certitudes sclérosées du monde de la musique. Même si le mouvement punk et son sentiment d'urgence se conjuguaient surtout en singles, c'est à travers ses albums que nous allons nous replonger dans ces photos d'époque et tenter de faire revivre ces instantanés. Voici une sélection d'une centaine des meilleurs disques assimilés au mouvement punk. Ces disques sont sortis entre 1976 et fin 1978. 77 d'entre eux peuvent être considérés comme réellement essentiels. Pour le fun, puisque c'était alors tout ce qui importait...

09/2014

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Sociologie

Les juifs

On sait combien ce sujet a été au coeur des préoccupations de nombreux Pères du Concile et combien, en particulier, le problème de l'antisémitisme met en interrogation la conscience des'" chrétiens. Par-delà les fluctuations du texte conciliaire sur le problème juif, ce cahier désire faire le point sur la signification religieuse du judaïsme, pour le catholique et pour le juif, et aussi sur le problème historique et humain de l'antisémitisme. L'examen loyal de ce sujet peut, en effet, permettre de mieux cerner l'originalité du christianisme par rapport à sa source historique, et de mieux entrer dans la compréhension du fait juif comme, interrogation permanente et inéluctable à la conscience chrétienne. Pour pénétrer au vif du sujet, il a été fait appel à deux éminents spécialistes qui, dans un souci de mutuelle charité, n'ont voulu taire aucune difficulté en se limitant à l'essentiel du débat. Jean Daniélou. Le R. P. Daniélou, s. j. , doyen actuel de la Faculté de Théologie de l'Institut catholique de Paris, est un des plus importants des théologiens français. Spécialiste de l'histoire des origines chrétiennes, il a été un des principaux artisans du renouveau des théologies biblique et patristique et y a consacré de nombreux ouvrages qui font autorité. Loin de se cantonner à la pure recherche théorique, J. Daniélou se révèle un des plus actifs promoteurs d'une théologie vivante, soucieuse à la fois de ses sources traditionnelles et de sa responsabilité dans un monde qui pose d'urgents problèmes à la réflexion chrétienne. Véritable missionnaire de l'intelligence de la foi, et particulièrement engagé dans le dialogue judéo-chrétien, le R. P. Daniélou était tout désigné pour présenter avec compétence le point de vue catholique dans la discussion qui fait l'objet de ce cahier. André Chouraqui. André Chouraqui est né à AÏN-TEMOUCHENT (Algérie). Après des études secondaires au Lycée d'Oran, il fait des études de Théologie à l'Ecole Rabbinique de France, des études de Piµ1osophie à la Sorbonne, Langues Orientales. Docteur en droit, lauréat de la Faculté de Droit de Paris, il est avocat au barreau d'Oran. De 1941 à 1945, il dirige un réseau de résistance en Haute-Loire. Conseiller personnel de Ben Gourion de 1959 à 1963, il devient Maire-Adjoint de Jérusalem en 1964. Président de l'Alliance Israélite Universelle, André Chouraqui fait des conférences et des voyages en Afrique, en Amérique, en Europe et au Proche-Orient.

04/1997

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Esotérisme

La Complexité de la Franc-Maçonnerie. Approche historique et philosophique

Tant les historiens que les philosophes ont négligé dans leurs travaux la contribution de la franc-maçonnerie dans le développement de la modernité, en occultant le fait que parmi les acteurs illustres de l'histoire politique et culturelle, nombreux furent francs-maçons. Ce manque est dû aussi aux francs-maçons eux-mêmes qui interprétèrent la naissance de la franc-maçonnerie spéculative par la transformation de la maçonnerie opérative. Or, cette approche linéaire fut ébranlée dans les années 1960 notamment avec la prise en compte du contexte politico-religieux des conflits en Europe. L'auteur prolonge et approfondit cette perspective ; en utilisant les critères et les thèmes de la théorie de la complexité qui fut l'objet de son dernier livre. Il montre ainsi que la naissance de la franc-maçonnerie spéculative ne date pas de 1717, ni même de 1688 avec l'exil de Jacques II en France après la Glorieuse Révolution, mais a débuté dès 1603 lorsque Jacques I, initié maçon, est devenu roi d'Ecosse et d'Angleterre dans un contexte de promotion de la littérature, des arts, de l'architecture et des sciences qui inaugurait les Lumières anglo-écossaises. Dans un esprit de pacification, le roi s'accorda à l'idée qu'il fallait dépasser les conflits en excédant les habitudes passées au profit de nouvelles attitudes morales, animées par le rapprochement de personnes ayant des opinions et des croyances différentes. L'amorce de la franc-maçonnerie spéculative s'exprima par une méthode de travail, accompagnée de rites et de divertissements, origine des rituels et des banquets maçonniques. Inspirée par la figure de Salomon, symbole de justice, et l'édification du Temple de l'humanité, symbolisé par des métiers de construction, cette méthode, fondée sur l'initiation et le secret, s'écartait de la pratique des sacrements et de la liturgie ecclésiastiques. Elle eut des destinées variées à cause de la réalité géo-politique et religieuse troublée en Europe et en Amérique qui ont certes favorisé son expansion par d'innombrables bifurcations en multipliant les légendes, les obédiences et les rituels, mais qui ont aussi alimenté un antimaçonnisme permanent à partir de 1738. C'est cette complexité contextuelle que ce livre s'efforce d'élucider au point de vue historique et philosophique, pour faire voir, en référence aux Constitutions d'Anderson (1723), que l'idéal maçonnique comme "Centre d'Union" pour dépasser les différends se heurta et se heurte encore à la perpétuation des anciennes habitudes conflictuelles, en dépit de la contribution des francs-maçons à la liberté, à l'égalité, à la tolérance, aux valeurs de progrès et de philanthropie.

02/2018

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Critique littéraire

Les héros et la mort dans les traditions épiques

Le présent recueil propose un long voyage à travers les récits épiques du monde, que l'on peut suivre à travers deux perspectives, africaine et antillaise d'une part, européenne et asiatique d'autre part. Les contributions montrent la pertinence du récit épique dans ces différentes aires culturelles et donnent une idée assez précise de sa richesse indéniable sur tous les continents et à toutes les époques. Entre Afrique et Amérique, entre Asie et Europe, ces textes permettent de jeter plus d'un pont littéraire. Homère et le Mah-abh-arata, Soundjata et les épopées de l'Ouest africain et d'Afrique centrale, les chansons de geste françaises du Moyen Age et les épopées irlandaises médiévales, les poéticiens français classiques et les poètes arabes sont tous au rendez-vous devant ce " tribunal " de l'histoire et de la critique pour livrer leurs secrets sur le héros et la mort. Le récit épique est traditionnellement lié au genre de l'épopée, mais il ne s'y résume guère. Il est porté aussi bien par le poème ou le conte que par le roman contemporain de langue française (Tierno Monénembo ou Edouard Glissant). Si le sujet de la mort est de ceux que la critique a longtemps traités dans les littératures européennes, il apparaît aussi comme l'un des épisodes obligés dans d'autres récits épiques (ou à valeur épique) du monde. Ce sont ces deux leçons, diversité du genre et pertinence du sujet, qui se dégagent d'emblée de la mise en commun de tous ces textes. Les articles qui sont donnés à lire ici proviennent d'une sélection des travaux du sixième Congrès du REARE (Réseau euro-africain de recherches sur les épopées) organisé à l'Université de Strasbourg du 27 au 29 novembre 2012, avec le soutien de l'Agence universitaire de la Francophonie, du Conseil scientifique de l'Université de Strasbourg, de la Faculté des Lettres, des Equipes d'Accueil 1337 (Strasbourg) et 3013 (Grenoble 3) ainsi que de la mairie de Strasbourg. Romuald Fonkoua, professeur des Universités, enseigne les littératures francophones à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV) où il dirige depuis 2012 le Centre international d'études francophones (CIEF). Il a été successivement maître de conférences de Littérature générale et comparée à l'Université de Cergy-Pontoise, puis professeur de Littérature française et francophone à l'Université de Strasbourg. Muriel Ott, professeure de Littérature française du Moyen Age à l'Université de Strasbourg, est présidente de la Société internationale Rencesvals pour l'étude des épopées romanes.

10/2018

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Littérature française

Rosa. Comme une fugitive lueur devant

Dans un Etat totalitaire d'Amérique du Sud sous la coupe d'hommes puissants, de politiques et de mafieux, les rebelles tuent l'épouse de Toria le notable le plus puissant du pays et laissent pour mort son fils de quatre ans. L'homme décide de se venger, retrouve les auteurs dans la jungle et les fait exécuter. Le guérillero auteur de l'attentat est tué et leur petite fille enlevée. Les miliciens promettent de la prostituer avant d'abattre sa compagne, Rosa, qui survit. Toria, privé de sa femme et de son fils reporte son affection sur la petite fille que les miliciens lui ont ramenée. Il l'éduque dans une quête de rédemption. Rosa recherche sa fille dans tout le pays et finit par décider d'enlever Toria et sa fille, et de les tuer. Le petit garçon de l'attentat est recueilli par des Indiens qui le guérissent et, ne pouvant le garder, le déposent dans la favela où vit Rosa qui recueille un enfant qui est peut-être ce petit garçon. Ce petit garçon devient Juan, un mercenaire solitaire qui projette aussi d'enlever Toria et sa fille pour rançon afin d'échapper à sa vie dans ce ghetto. Rosa le découvre. Ils vont faire l'opération ensemble et tous quatre se retrouvent en huis clos dans un refuge isolé. Toria, pour empêcher que sa fille adoptive ne soit exécutée, est obligé de dire à Rosa que c'est sa fille. Ils décident de faire des tests génétiques. Toria part avec Juan. Mais Toria qui a participé à des accords secrets sait trop de choses et sa disparition le fait considérer comme un traître. Toutes les forces armées et milices du pays cherchent à les éliminer. Juan et Toria ont beaucoup de mal à revenir au refuge avec les résultats des tests génétiques. Ces combats les ont tous les quatre rapprochés et Rosa décidé de brûler l'enveloppe où sont les résultats sans l'ouvrir car aucun d'entre eux ne veut savoir et tous souhaitent rester unis. Ensemble, ils vont fuir et n'auront plus comme solution que de provoquer une révolution et de prendre le pouvoir avec l'aide d'un ami de Toria, chef de l'armée de l'air, lui aussi menacé mais suivi et aimé. Que vont-ils faire de cette liberté pour eux et de ce pouvoir pour leur pays ? Quête, rédemption, réappropriation de la destinée, filiation génétique. Amour, droit au bonheur. Humanisme et évolution. Révolution et transition démocratique.

09/2018

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Religion

Teresita, la théologie de la tendresse. Une fille de la charité chez les indiens en équateur

Née dans les Landes il y a 90 ans, Teresita est une femme énergique, déterminée, en lutte permanente contre l'injustice. Rebelle de nature, elle a su dompter sa fougue pour en faire sa force. Fille de la Charité, elle prononce ses voeux en 1951. Après une première mission en Égypte, elle part en Équateur en 1968. Suivant les préceptes de Vincent de Paul, elle vit au milieu des pauvres. Dans la province côtière d'Esmeraldas, elle active un service aux malades, des cours d'alphabétisation, des ateliers de formation pour les femmes, crée même un collège public. Un grave accident l'immobilise deux ans à l'hôpital. Elle termine sa convalescence à la Casa Santa Cruz auprès de Mgr Proaño, grande figure de la théologie de la libération, et entreprend une nouvelle mission dans la Sierra. En 1984, elle y crée la Mission indienne Flores, ouvre un centre de formation, des jardins d'enfants, un service de santé, un accompagnement aux vieillards abandonnés. Elle y travaille aujourd'hui à assurer sa relève avec l'équipe des jeunes Indiens qu'elle a formés. L'Équateur où elle a passé plus de la moitié de sa vie est aujourd'hui en pleine mutation. Sous le gouvernement de Rafael Correa, la nouvelle constitution reconnaît la langue et la culture indiennes, l'enseignement et la santé sont désormais gratuits, un gigantesque réseau routier et un accès aux nouvelles technologies sur l'ensemble du territoire désenclavent les secteurs les plus reculés. Toujours en marche, Teresita approuve et accompagne ces changements jusque dans les communautés de base des sommets. Ce livre a pour propos de faire connaître davantage son action, d'élargir le cercle de ses soutiens, contribuant ainsi à la pérenniser. Priorité y est donnée à la parole de Teresita, à travers les multiples conversations et échanges épistolaires avec l'auteur en Équateur et en France, dans sa correspondance avec différents interlocuteurs et dans les archives de la Mission Flores. Elle dit l'enfance, la vocation religieuse, la guerre, et la construction d'une personne et d'une oeuvre sans cesse en transformation dans la vie aux côtés des Indiens Puruháes, pauvres parmi les pauvres. Après de nombreux voyages en Amérique latine où elle a participé activement au développement des échanges culturels avec l'Europe, Sylvie Viaut a rencontré Sor Teresita à la Mission indienne Flores (Équateur). Elle est secrétaire de l'association SOL-I-FLOR-E (Solidarité avec les Indiens de Flores Équateur).

11/2015

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Policiers

Tout perdre

A dix-huit ans, victime d'un cambriolage, Melody reçoit une balle dans la tête mais survit. Son père en revanche sur qui l'assaillant fait feu également est tué sur le coup. Une dizaine d'années plus tard la jeune femme est devenue Mel, une baroudeuse qui écrit des livres sur les sans-abri et sur les immigrés clandestins. Au Mexique elle rencontre Hank, un moniteur de ski et barman qui parcourt lui aussi le pays en stop, tandis qu'au Colorado, Jarrod, un quinquagénaire parti refaire sa vie dans les montagnes, découvre grâce à sa nouvelle voisine la véritable personnalité de sa mère âgée venue lui rendre visite... et qu'Alex, l'agresseur de Mel, aphasique depuis l'âge de neuf ans, prisonnier depuis l'âge de dix-neuf, creuse un fossé sous un soleil de plomb. Alex va prendre peu à peu conscience de son acte, et paradoxalement trouver la vraie liberté en prison. A travers une série de coïncidences marquantes, les trajectoires de ces personnages et d'autres vont croiser celle de Mel, formant un entrelacs narratif dont l'effet et le style rappellent les nouvelles de Carver qui composent la mosaïque du film Short Cuts. Glissant d'un personnage, d'un temps, d'un lieu, d'un point de vue et d'une époque à l'autre, chaque chapitre de Tout perdre est un élément d'un puzzle magistral reconstitué au fil de la lecture. L'Amérique dépeinte par J.C. Amberchele, c'est la Pennsylvanie, le Colorado, la Californie, le Nouveau-Mexique. Nous avons transformé le précepte, "Rien de ce qui est humain ne m'est étranger" en "Rien de ce qui m'est étranger n'est humain". Pour la plupart d'entre nous, l'auteur d'un crime violent, c'est l'autre. Or, un homme ne se réduit pas au pire acte qu'il ait jamais commis. Le crime d'Alex pourrait le condamner à n'être que monstrueux ; mais il devient humain, digne de compassion, à travers la réflexion qui le mènera à accepter la responsabilité de son acte, et le fait d'être finalement "chez lui" en prison. ? Avec Tout perdre J. C. Amberchele est là pour nous le rappeler, tant les trames qu'il tisse par le simple biais du dialogue et de la description soulèvent des questions qui nous concernent tous : Qu'est-ce que l'enfermement ? Qu'est-ce que la liberté ? Et quel en est le prix ?

10/2015

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Affirmation de soi

Le Dernier Indochinois. La quête de soi entre France et Orient

L'auteure plonge de manière originale dans le processus de la remise en question par les rencontres et le voyage d'une personne qui recherche la lumière en elle, qui veut se réorienter. Raphaël part en Orient, pour y trouver un ressourcement salutaire. Dans l'ambiance du Viêt-Nam, il va trouver le chemin vers lui-même et se reconstruire. Cet ouvrage met en scène Raphaël, divorcé, A banquier, qui vit seul en France et n'a que son travail pour compagnon. A l'approche du midi de sa vie, un peu perdu, il s'interroge et se remet en question. Il s'investit dans une thérapie. Des faits nouveaux vont le bouleverser, l'aidant enfin à envisager une vie nouvelle, plus épanouissante. Son existence est inintéressante, sclérosée. Il a une fille, mais la période d'adolescence les a éloignés. Son rapport avec sa mère n'est pas des plus équilibrés, les non-dits ont largement pollué leur relation. Son père, il ne l'a jamais connu. A A la cinquantaine, Raphaël décide de prendre sa vie en main. Lors d'un voyage en Egypte, il rencontre un vieil homme. De révélation en révélation, il apprend à se construire, à se découvrir une nouvelle identité. A Cette aventure le mène au Viêt-Nam, non loin du Delta du Mékong, aux abords de la rivière Saïgon, qui traverse la ville du même nom que l'on nomme aujourd'hui Ho-Chi-Minh City. L'ouvrage signe une quête d'identité et de vérité d'un homme usé et transparent, qui va renaître à la vie et même trouver l'amour auprès de la belle Nam Vinh, une perle précieuse. Myriam Mounier a été journaliste de presse écrite pendant vingt ans en France, en particulierA dans les Alpes et à Marseille. Elle deviendra enseignante pendant près de dix ans à l'étranger, principalement en Amérique latine. Des opportunités l'ont ensuite, emportée vers le Caire, en Egypte et sur le continent asiatique, via le Viêt-Nam et le Sri Lanka. Passionnée par les voyages et les cultures, elle joint l'utile à l'agréable. L'auteure a déjà écrit deux ouvrages en autoédition, Une Part de Liberté, en 2020, et L'Espoir Désenchanté, en 2021. Avec Le dernier Indochinois, elle signe son premier ouvrage grand public distribué aux éditions ECE-D, Paris. Son projet de nouvelle vie lui permet de partager la créativité de son imagination au service du développement de l'estime de soi et de la reconquête de la liberté, de la vie, du mieux-être.

11/2022

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Histoire de l'art

Paris et nulle part ailleurs. 24 artistes étrangers à Paris 1945-1972

De 1945 au début des années 1970, des centaines de peintres et de sculpteurs, d'Europe, des Etats-Unis, d'Amérique latine, du Maghreb, de l'Afrique sub-saharienne du Moyen et de l'Extrême Orient, ont fait de Paris leur destination de prédilection. Ils viennent pour apprendre l'art moderne dans les académies et les ateliers d'artistes mais aussi rencontrer leurs confrères et se faire connaître dans les galeries et les salons. Malgré les difficiles conditions de travail et de logement, ils s'y établissent, pour quelques mois ou quelques années, et font à nouveau de Paris l'une des capitales de la création artistique mondiale donnant à l'abstraction, à la figuration, au cinétisme, à l'art de performance, une nouvelle actualité. Comment le sentiment d'expatriation qu'ils vivent apparaît-il dans leurs oeuvres ? Telle est la question que pose l'exposition Paris et nulle part ailleurs qui aura lieu au musée national de l'Histoire de l'immigration de Paris du 27/09/22 au 22/01/23, à travers les peintures et sculptures de vingt-quatre d'entre eux - célèbres ou moins - révélatrices de leur relation à la patrie d'origine ou au lieu de destination. Si, pour quelques-uns, c'est le souvenir du pays quitté qui l'emporte et se reflète dans leurs travaux, d'autres font naître du métissage de leurs expériences artistiques premières avec la révélation de la modernité parisienne une esthétique nouvelle. Parallèlement, alors que certains aspirent à un art universel fondé sur le langage pur des formes et des couleurs pour transcender toutes les frontières, c'est un sentiment d'étrangeté définitive du monde qui domine parfois chez les artistes les plus rétifs à toute installation, ce dont témoignent leurs créations fondées sur un regard sans complaisance sur la société de leur temps. A travers une centaine d'oeuvres, mais aussi un choix de photographies et d'interviews filmées, Paris et nulle part ailleurs propose d'éclairer à la fois par l'exposition et par son catalogue cet épisode très particulier et mal connu de l'histoire de l'art à Paris. Les 24 artistes de l'exposition : Shafic Abboud, Eduardo Arroyo, André Cadere, Ahmed Cherkaoui, Carlos Cruz-Diez, Dado, Erró, Tetsumi Kudo, Wifredo Lam, Julio Le Parc, Milvia Maglione, Roberto Matta, Joan Mitchell, Véra Molnar, Iba Ndiaye, Alicia Penalba, Judit Reigl, Antonio Seguí, Jesús Rafael Soto, Daniel Spoerri, Hervé Télémaque, Victor Vasarely, Maria-Helena Vieira da Silva, Zao Wou-Ki.

09/2022

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Edition

L'édition au XIXe titre siècle : acteurs, territoires, spécialités. Histoire et civilisation du livre, vol. XVIII

Sommaire / Contents - L'édition au XIXe siècle : acteurs, territoires, spécialités - J. -D. MELLOT, J. -C. GESLOT, "Editeurs et édition au XIXe siècle : un nouveau souffle historiographique ? " - Recensement et identification des gens du livre - F. BARBIER, "L'éditeur en pays allemands : la Saxe à l'époque moderne (milieu du XVIe - début du XIXe siècle)" ; J. -D. MELLOT, N. AGUIRRE, "Prosopographies d'éditeurs : apports et perspectives d'une entreprise pionnière, le Répertoire d'imprimeurs / libraires (vers 1470 - vers 1830) de la Bibliothèque nationale de France" ; M. -C. BOUJU, "Le Maitron des ouvriers du livre et du papier : enjeux, méthodologie et perspectives" ; F. VALLOTTON, "Cartographier le monde du livre en Suisse : outils, besoins et nouvelles attentes à l'ère numérique" ; W. KIRSOP, "L'Australie et l'Océanie" ; M. M. DEAECTO, "Les gens du livre au Brésil : outils, approches et perspectives de recherche" - Edition et territoires - P. SOREL, "L'édition en Bretagne au XIXe siècle" ; V. ALBERTI, "L'apport des archives privées à la connaissance des éditeurs corses au XIXe siècle" ; G. FEYEL, "De l'édition locale au service de l'édition parisienne. L'imprimerie Durand à Chartres (1822-1914)" ; V. SARRAZIN, "Pourquoi et comment se faire éditeur ? Les Degouy à Saumur, 1797-1830" ; L. GRANJA, "Les Garnier à Paris et à Rio de Janeiro : être éditeur en France ou en Amérique Latine ? " ; A. PEÑAS RUIZ, "Mujer, francesa e independiente en el comercio madrileno de libros del siglo XIX : el caso de Clémentine Denné Schmitz" - Spécialités éditoriales - C. de COURREGES D'AGNOS, "L'édition militaire au travers de deux portraits : les maisons Corréard (Paris) et Verronnais (Metz)" ; F. BERTRAN DE BALANDA (? ), "Robert "Emile" Babeuf et le Nain tricolore. Anamorphoses de l'opposition libérale dans les débuts de la Seconde Restauration" ; A. de BREMOND D'ARS, "Devenir éditeur à Paris sous la Restauration : l'itinéraire d'Eugène Renduel" ; D. LERCH, "L'éditeur lithographique Engelmann à Paris (XIXe et XXe siècles)" ; M. SABLONNIERE, "Pour un recensement des éditeurs de musique en France au XIXe siècle : les "marges" de l'édition musicale" - Etudes d'histoire du livre - J. -B. KRUMENACKER, "Un imprimeur lyonnais inconnu de la fin du XVe siècle : Jean Du Jardin" ; A. LEVY, J. K. FARGE, "Un unicum parisien à Toronto : l'Abbreviatio exponibilium de Gaspar Lax (1521)" , M. -D. LECLERC, "Lire et écrire dans l'almanach : François Domergue lecteur du Messager boiteux de Strasbourg (1847-1878)" ; F. WAQUET, ""Une petite affaire française qui ne reposait pas sur le profit... ". Les Cours de droit, éditeur de polycopiés" ; Y. BITTY, "La bibliothèque religieuse imaginaire de l'israélite français au XIXe siècle" - Livres, travaux et rencontres - Livres reçus 2021-2022.

12/2022

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Sciences politiques

La guerre occulte

Emmanuel Malynski a passé trente années de son existence à observer sur place, à travers le monde, l'évolution du mouvement révolutionnaire moderne et il a mis au service de cette observation une intelligence d'une lucidité presque visionnaire. Né et élevé en Pologne russe à une époque où l'organisation sociale était encore presque féodale, il a vu la naissance et le développement du capitalisme industriel qui a abouti au bolchevisme. Pratiquement il a ainsi vécu plusieurs siècles d'histoire, car cette évolution a débuté chez nous à la Renaissance pour n'acquérir son plein épanouissement qu'après la révolution française. Il a vu sur place l'effondrement du tsarisme et il a assisté en témoin au triomphe du bolchevisme. Redevenu Polonais à la suite de la reconstitution de la Pologne il a vu l'application des réformes agraires qui ont suivi la grande guerre. Homme de sport, escrimeur réputé, pilote d'avion de la première heure, parlant et écrivant plusieurs langues avec une égale perfection, doué d'une culture prodigieuse et universelle, il n'est pour ainsi dire pas un coin du monde qu'il n'ait visité et étudié. Des Indes au Japon, il a parcouru l'Asie millénaire avant quelle ne fût complètement bouleversée par le contact de l'Occident. Il a observé sur place en Amérique les étapes du capitalisme et de l'industrialisme triomphant. Il a connu tous les principaux Ghettos d'Europe orientale, il a vu ceux de New York et il est allé en Palestine observer le sionisme à l'oeuvre. Il a regardé toutes choses avec l'objectivité d'un penseur qui observe "Sub Specie Aeternitatis" et ses conclusions sont parmi les plus profondes qui aient été formulées sur la crise du Monde Moderne. Des années à l'avance il a prévu et annoncé tout ce qui se réalise aujourd'hui, tellement en avance sur la pensée contemporaine qu'il est alors resté incompris. Un des tout premiers, avant même les célèbres études de Max Weber et de Werner Sombart, il a saisi l'essence profondément judaïque du Capitalisme moderne et démontré les affinités qui l'unissent au Bolchevisme. Un des tout premiers il a su voir l'appui involontaire que certains nationalismes suraigus apportaient à la subversion internationale. Un des premiers il a pénétré l'essence métaphysique du mouvement révolutionnaire, montrant qu'il s'agissait d'une guerre religieuse, du choc séculaire et international de deux conceptions antagonistes du monde.

03/2022

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Beaux arts

Limbes

Comme les voies du Seigneur qui nous demeurent impénétrables, celles de la création peuvent l'être aussi parfois. Ainsi de Rebecka Tollens, née à Stockolm, en 1990, que rien ne destinait somme toute à la création artistique. En effet, se destinant en premier lieu au droit international, et après une mission humanitaire au Ghana et un long voyage en Amérique du Sud, Rebecka Tollens entame une profonde conversion et se lance à Paris dans des études d'illustratrice pour entamer bientôt un parcours artistique personnel et des plus prometteurs, notamment remarqué, en 2015, avec l'exposition Viens ! à la galerie Arts Factory. Lorsqu'on l'interroge sur sa pratique, Rebecka Tollens peut répondre : Mes dessins, comme mes rêves, viennent donc de moi tout en étant également d'ailleurs. Les mots semblent lâchés : ailleurs et rêves. Les dessins de Rebecka Tollens ont le poids, le nombre et la texture du rêve, en effet. Il ne s'agit pourtant en aucune manière d'une interprétation de rêves (au sens freudien de Traumdeutung), mais bien d'une expérience de rêves, d'un espace occupé, travaillé, dessiné, qui permet l'incarnation de scènes de rêves dès lors que Rebecka Tollens les accompagne et les capture et disparaît dans cette capture pour leur laisser la place. Toutefois, malgré leurs caractères étonnants et presque angoissants, ces rêves ne tournent jamais aux cauchemars. Ils peuvent en posséder, c'est vrai, certaines tournures, certains accents, quelques colorations, sans cependant cesser d'être des désirs réalisés de rêves, des désirs accomplis. Ainsi, ces réalisations dessinées à la mine de plomb, en noir et blanc, laissent-ils comme remonter, à la surface, au jour (très gris), des atmosphères étranges : des extérieurs chargés d'une luminosité blafarde, livide, presque gelée (qui sont peut-être comme des rappels de la Scandinavie natale), des paysages frisant l'inquiétante étrangeté, des intérieurs où des scènes douloureuses semblent se jouer sous nos regards plus qu'impuissants. En somme, une énergie tout onirique qui fait de chaque dessin un théâtre qui devient de manière singulière à la fois parfaitement silencieux et bruyant. Tendons l'oreille et ce n'est que silence ; puis bouchons-la et le vacarme et la torture se font entendre dans le lointain, dans ces là-bas ou ces ailleurs qui ne sont pas sans rappeler les limbes, ces territoires à peu près insituables, ces états incertains ou ces régions mal définies, où toutes ces ribambelles d'enfants qui envahissent les dessins de Rebecka Tollens semblent pencher sans fin entre mort et vie.

04/2018

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Espionnage

Les espions du Vatican. De la Seconde guerre mondiale à nos jours

Officiellement, le Vatican n'a pas de service d'espionnage... Mais cela ne veut pas dire que personne ne s'y occupe de renseignement ! Le Saint-siège a toujours été la cible de services secrets étrangers. Persuadés que le Vatican dispose d'un réseau de renseignement sans équivalent, ils veulent soit en percer les secrets, soit s'en faire un allié. Pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, Rome a été un véritable nid d'espions de toutes nationalités. Sous couverture de diverses institutions comme la secrétairerie d'Etat, certains monsignori ou simples prêtres se sont impliqués dans des missions allant de la chasse aux " taupes " à la diplomatie secrète, en passant par des enquêtes sur les assassinats de prêtres ou des scandales susceptibles d'éclabousser l'Eglise, mais aussi des missions à haut risque de l'autre côté du rideau de fer. Pour la première fois, ce livre raconte de façon aussi complète que possible 80 années de guerres secrètes et de coups tordus. L'ouverture des archives de nombreux services ayant travaillé contre ou avec le Vatican permet de lever le voile sur des affaires longtemps ignorées. L'infiltration de prêtres russophones en Union soviétique sous Staline, presque tous démasqués par le KGB, les négociations secrètes menées par Jean XXIII avec Khrouchtchev par des intermédiaires peu conventionnels, les relations étroites du cardinal Montini, futur Paul VI, avec la CIA, l'infiltration agressive du Vatican par les différents services du bloc de l'est, les fonds secrets de la banque du Vatican destinés à combattre le communisme en Amérique du Sud, puis à soutenir la lutte de Solidarnosc en Pologne... Ces épisodes et bien d'autres dessinent une autre histoire de la papauté contemporaine. La chute du communisme a marqué la victoire personnelle de Jean-Paul II, sans doute le pape qui s'est le plus impliqué personnellement via une petite cellule de prêtres polonais dans des opérations secrètes à haut risque. Mais elle n'a pas marqué la fin de l'histoire : l'ouvrage aborde également les affrontements souterrains qui ont opposé certains groupes au sein de l'Eglise (comme les Jésuites et l'Opus Dei), avec des méthodes dignes des services secrets et l'implication de la CIA. Il revient enfin sur les affaires financières controversées de l'Eglise dans les années 1970-80 et leurs effets non encore expliqués à ce jour. Historien et spécialiste du renseignement, Yvonnick Denoël a notamment publié chez Nouveau Monde éditions Histoire secrète du XXe siècle, Le Livre noir de la CIA, Les guerres secrètes du Mossad et Mémoires d'espions.

04/2023

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Dictionnaires français

Le Petit Robert de la langue française. Edition 2024

Le plus grand dictionnaire de la langue française. Une richesse inégalée dans la description du français. Une édition entièrement mise à jour qui intègre les évolutions les plus récentes de notre langue et de son usage dans tous les domaines. Une description inégalée de la langue française. 60 000 mots, 300 000 sens, 35 000 citations, 75 000 étymologies. La langue d'aujourd'hui avec les mots nouveaux et les emplois les plus récents, l'orthographe et ses dernières évolutions. L'usage de chaque mot : son orthographe, sa prononciation, ses différentes significations illustrées de nombreux exemples, les expressions et les locutions où il figure. L'étymologie : l'histoire du mot, avec sa date d'apparition, son origine et le cheminement de ses sens. Les synonymes et les contraires, pour passer d'une idée à l'autre, du connu à l'inconnu. Les citations des grandes oeuvres de la littérature, des auteurs classiques ou contemporains. La francophonie, de l'Europe aux îles du Pacifique, en passant par l'Amérique du Nord et les Antilles. + INCLUS LE PETIT ROBERT EN LIGNE Les mots écoanxiété, glottophobie, NFT, tiers-lieu et woke font leur entrée dans l'édition 2023 du Petit Robert. Comment sont-ils choisis ? Découvrez-le dans un article de Géraldine Moinard, directrice de la rédaction des Editions Le Robert ! Pour accéder à l'article, cliquez ici. Configurations requises pour accéder au Petit Robert de la langue française en ligne Accès au Petit Robert de la langue française en ligne à partir du lien renseigné sur l'ouvrage, sous condition de répondre à une question. L'activation doit être réalisée avant le 31/12/2027 et ouvre un accès pendant 18 mois à compter de la date d'activation. Support : tout ordinateur, tablette et smartphone disposant d'une connexion à Internet sur un système compatible (Chrome OS, Windows, macOS, Linux, iOS, iPadOS ou Android) Navigateurs : tous les navigateurs internet : Google Chrome, Safari, Edge, Firefox, Opera, etc. Cookies : votre navigateur doit être paramétré pour accepter les cookies (du moins pour la ressource) Pop-ups : de même, votre navigateur doit être paramétré pour accepter les fenêtres surgissantes ou pop-ups (du moins pour le site de la ressource), certaines fenêtres de ce type apparaissant lors de la consultation Mots prononcés : votre navigateur doit pouvoir lire les fichiers " audio " au format MP3 PDF : certaines annexes des applications sont consultables au format PDF En cas de problème, contactez notre service Relation clients : relation. clients@lerobert. com

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Littérature anglo-saxonne

Quand sonne l'heure

Paul McCartney est une icône. Après la fulgurance du phénomène Beatles, puis leur douloureuse séparation, il a su recommencer à zéro et monter un nouveau groupe à succès, Wings, avec sa femme Linda à ses côtés. Aujourd'hui, en tant que musicien solo, il se produit à guichets fermés dans le monde entier. Loin de se reposer sur ses lauriers, il n'a de cesse de se renouveler. Dans ce livre de conversations avec l'éminent journaliste rock anglais Paul du Noyer, il revient sur son parcours riche en rebondissements. De leurs débuts à Liverpool à l'explosion psychédélique, en passant par leur conquête de l'Amérique, les Beatles ont été à la fois le reflet de leur temps et des modèles pour les générations à venir. Paul McCartney est une figure de proue de la culture rock que les Beatles eux-mêmes ont contribué à céer, et ces pages témoignent de l'influence que des artisans comme Bob Dylan, les Rolling Stones, Donovan, Stevie Wonder, Michael Jackson ou Elvis Costello ont pu exercer les uns sur les autres. McCartney, qui adore innover dans son art, admire également d'illustres pionners dans d'autres domaines que la musique : il est fasciné par Magritte et Picasso, les poètes et les écrivains de la Beat Generation, des mouvements comme le surréalisme. Mais c'est aussi le caractère optimiste de McCartney qui a contribué à son succès, tout comme son talent et sa curiosité. La convivialité et le ton engageant de ces échanges permettent au lecteur de mieux cerner la personnalité de l'artiste. Malgré son parcours hors du commun, il se voit comme quelqu'un de simple, resté proche de ses racines à Liverpool, et capable de prendre du recul par rapport au monde cliquant et superficiel qu'il ne connaît que trop bien. C'est le portrait de l'être humain derrière la légende, d'un musicien passionné par son art. Paul du Noyer, journaliste, critique, auteur d'une dizaine de livres sur la musique, dont plusieurs sur les Beatles, est également originaire de Liverpool. Il a écrit pour les meilleurs magazines rock en Angleterre et a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de MOJO. Il a interviewé les plus grands, parmi lesquels David Bowie, Mick Jagger, Madonna, Lou Reed, Bruce Springsteen et Amy Winehouse. Ses nombreuses interviews et fréquentes collaborations avec Paul McCartney depuis le début des années 80 font de lui "l'insider" idéal et un témoin clé de l'évolution du musicien à travers le temps.

01/2022

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Thèmes photo

Flux 1

FLUX I est le premier chapitre de la série d'Erwan Frotin : un carnet de voyage unique, un cabinet de curiosité d'un genre nouveau. Ses archives de lieux, phénomènes et organismes, collectionnés durant dix années de voyage constituent une véritable encyclopédie biologique. Ces fragments de nature donnent à voir les formes du vivant, comme autant de signes, de merveilles et de questions. Capturées à la Réunion, au Costa Rica ou encore aux Philippines et en Antarctique, les photographies d'Erwan relèvent d'un imaginaire presque anonyme. A la frontière entre le documentaire et la fiction, le photographe franco-suisse développe une approche sculpturale des objets et des corps. Son interprétation poétique de la nature stimule l'observation de notre propre monde en nous faisant découvrir une partie inexplorée de notre réalité. ERWAN FROTIN est un photographe franco-suisse. Il est né en 1978 dans le sud de la France. En 2002, ERWAN reçoit le Prix de la Photographie au festival de Hyères. Depuis, il a exposé son travail dans de nombreuses expositions collectives et expositions monographiques en Europe et en Amérique du Nord. Il présente notamment sa série "Fantastic Challenge" au Centre Culturel Français de Milan en 2006 et dévoile sa série "Strangers" à la M+B Gallery de Los Angeles en 2009 et participe au Prix de la Fondation Ricard en 2011. ERWAN consacre son approche sculpturale des natures mortes et des corps à la fois aux commandes éditoriales et à ses oeuvres plastiques CELIA HOUDART est l'auteur de six romans et de deux essais. Depuis 2008, elle compose avec Sébastien Roux des pièces de théâtre présentées sous forme d'installations ou d'expériences sonores. Elle a reçu le prix Villa Médicis hors-les-murs et le prix Henri de Régnier de l'Académie française (2008) pour son premier roman. Elle rédige également des textes et des catalogues d'artistes et collabore à plusieurs magazines. Elle vit à Paris. DAVID LEMAIRE est directeur du Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds. Il a été conservateur adjoint au MAMCO et chargé de cours en histoire de l'art à l'Université de Genève. Il est l'auteur de nombreux textes sur l'art contemporain. KRIPI MALVIYA est psychologue, psychothérapeute existentiel et poète. Kripi promeut et facilite le lien réciproque et la relation entre la créativité et le bien-être émotionnel en plongeant dans le processus artistique avec le prisme de l'exploration et de la compréhension de la vie. Elle est témoin du travail d'Erwan depuis 3 ans. Elle vit en Inde.

10/2022

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Histoire internationale

Le grand désenclavement du monde. 1200-1600

Ce livre est né d'une constatation : le monde est en train de vivre des bouleversements considérables et les modalités d'ajustement sont difficiles. Tout se passe comme si l'effondrement de notre monde bipolaire, entre États-Unis et Union Soviétique, avait ouvert la boîte de Pandore des conflits disséminés auxquels nous avons bien du mal à donner un sens. Pourtant, si le monde est devenu plus insaisissable, parce redevenu multipolaire, il l'était déjà il y a plusieurs siècles.C'est entre 1200 et 1600 que l'ensemble du monde a progressivement été mis en relation, aboutissant à un grand désenclavement, ou à une première "mondialisation" pour reprendre un terme à la mode. Refusant l'approche traditionnelle, européo-centrée, de l'histoire des relations internationales, basée sur le concept de l'État-nation, Jean-Michel Sallmann privilégie dans cet essai "politiquement incorrect" le paradigme civilisationnel tel que l'ont décrit Samuel Huntington dans son Choc des civilisations et avant lui Fernand Braudel. Il souligne combien au début du XIIIe siècle, l'humanité est cloisonnée, divisée en quatre grandes civilisations - chinoise, européenne, musulmane et hindoue - qui, par leur poids démographique et leur dynamisme, jouent un rôle majeur sur le plan stratégique, culturel et économique, laissant pourtant des territoires entiers coupés du reste du monde : l'Amérique, l'Afrique noire et le continent austral. Les invasions mongoles viendront briser partiellement l'isolement de cet Ancien Monde, avant que le cataclysme de la seconde moitié du XIVe siècle, engendré par la Peste noire et ses conséquences, redistribue les cartes en faveur de l'Occident chrétien. C'est lui qui sera finalement, contre toute attente, le catalyseur du désenclavement qui se produira avec les Grandes Découvertes du XVe siècle.Un livre foisonnant et ambitieux, à la curiosité salutaire, qui nous entraîne dans un style enlevé sur les routes humaines qui, d'Alep à Quanzhou, d'Ormuz à Calicut, ont de tout temps sillonné le globe, nous offrant un regard neuf sur le monde d'aujourd'hui.Professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Paris X-Nanterre, Jean-Michel Sallmann a étendu son champ d'investigation originel sur l'Italie des XVIe-XVIIe siècles à une approche globale de la Renaissance à travers l'Europe : Charles Quint : l'empire éphémère (Payot, 2000 et PBP, 2004); La circulation des élites européennes : entre histoire des idées et histoire sociale, dir. (Seli Arslan, 2002), puis à l'échelle planétaire Géopolitique du XVIe siècle : 1490-1618 (Le Seuil, 2003), prenant ainsi le risque d'aborder des rivages lointains encore inconnus de lui.

04/2011

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Sociologie

Sensibilités N° 12 : Race, l'ombre portée

Si les sciences sociales ont montré comment la race est un fait non pas biologique mais social, construit par des logiques d'infériorisation, Sensibilités s'attaque précisément ici aux pratiques et aux expériences incarnées. Variant dans le temps et d'un lieu à l'autre, la race se construit et se déconstruit au plus près des corps et des affects. Les travaux critiques de la race s'efforcent de montrer la différence qui existe entre race et marqueurs corporels racialisés. Ils découplent ainsi la race de la couleur de la peau et plus largement d'autres caractéristiques corporelles, comme les cheveux, les traits du visage ou même la forme du corps, pour montrer comment ce sont les logiques de racialisation à l'oeuvre dans tel ou tel contexte historique, politique et social qui vont donner un sens racialisant à tel ou tel aspect. Ces logiques peuvent aller jusqu'à inventer des différences phénotypiques (le teint censément basané des Suédois dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord ; certains traits du visage qui seraient caractéristiques des Coréens et Coréennes au Japon ou encore l'idée d'un type juif inventée par l'antisémitisme). Travailler de manière critique sur la race, c'est donc montrer que la race est un rapport de pouvoir abstrait qui sert à catégoriser et hiérarchiser des groupes humains au nom de leur origine géographique, culturelle ou religieuse, créant ainsi une condition sociale. C'est, de ce fait, montrer également que ce sont les logiques de racialisation qui viennent justement produire concrètement ces catégorisations et hiérarchisations en s'appuyant à chaque fois de manière différente selon les lieux et les époques sur le corps. Les caractéristiques physiques sont alors utilisées comme la manifestation de l'altérité prétendue radicale qui existerait entre groupes infériorisés racialement ou racisés et groupes qui infériorisent racialement. Dit autrement, la race ne préexiste pas aux logiques de racialisation qui s'en réclament ; elle en découle. Ce numéro de Sensibilités met ainsi en évidence le jeu complexe entre race et corps en soulignant leurs articulations mouvantes, variées, labiles et toujours situationnelles, de la Grèce Antique aux fêtes en banlieue, de l'Inde à la Tunisie, en passant par les pieds de danseurs, la fierté d'un penseur, le sang, les gènes et les sens. Ce faisant, analyser la dimension corporelle de la race, loin de la naturaliser, sert bien plutôt à réaffirmer son caractère construit historiquement et socialement - tout en rendant explicite, en nommant et en questionnant les rapports de pouvoir ainsi produits.

01/2024

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Histoire de la musique

Imagine. 12 chansons qui ont changé le monde

L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album. " Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement. Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977, God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury, Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ", Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.

06/2023

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Droit

L'Union eurpéenne et la mer soixante ans après les traités de Rome. UMR Amure 6308, Centre de droit et d'économie de la mer

L'Union européenne et la mer est une longue histoire qui n'a pas débute sous les meilleurs auspices : en 1957, les traites originaires ne démontrent guère d'intérêt pour cet espace. Ce n'est qui au fil des années, compte tenu de l'essor des activités maritimes, que l'Union a peu à peu pris en considération l'espace marin, ses richesses, le formidable potentiel de développement des activités liées a la mer. Ainsi, quelque soixante amies après la signature des traités de Rome, alors que les discours fleurissent pour vanter le potentiel offert par la croissance bleue, l'Union est devenue un acteur majeur de l'économie bleue. Elle est à l'origine d'une véritable dynamique de mise en cohérence, sous la forme d'une politique maritime intégrée de tous les secteurs maritimes, de mutes les actions visant a préserver l'environnement marin. La dynamique maritime européenne, pour are réelle, n'en n'est pas moins fragile. Cet ouvrage, issu d'un colloque organisé à Brest dans le cadre de la Chaire européenne Jean Monnet "Droit européen de la mer", a pour objet de faire le point sur cette dynamique, aujourd'hui mise à l'épreuve des défis tant du développement durable que du respect des droits humains en mer, combien menace sur certaines mers bordant les côtes européennes. L'Union européenne est-elle suffisamment année, notamment du point de vue juridique, pour entretenir et renforcer cette dynamique ? Sans avoir la prétention de répondre a une question aussi complexe que délicate, cet ouvrage se propose d'examiner l'originalité de l'approche maritime européenne, force mais aussi faiblesse de l'Union, comme en témoigne le Brexit. La réflexion juridique est enrichie par le regard de l'économiste, de l'historien ainsi que par la vision livrée par les experts venus des Amériques — du Nord et du Sud. L'enjeu est de taille car la mer ne souffre pas de mediocrité : la préservation de l'espace matin comme des hommes qui en dépendent — qui y naviguent, l'exploitent, s'y ressourcent — est une absolue nécessité et l'Union européenne est certainement l'un des acteurs qui peut au mieux s'y atteler.

08/2019

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Histoire de France

Esclavage, métissage, liberté. La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802

Angélique: " J'ai fait un malheur! " " Quel malheur? " répond Marc. Angélique : "J'ai fait un nègre et j'en ai honte. Le monde dira que j'ai affaire avec un Blanc et j'ai fait un nègre. " Angélique engage Marc à aller enterrer le nouveau-né. Marc lui dit: " Cet enfant n'est pas mort! " Nous sommes en 1797, à Marie-Galante, peu de temps après la proclamation de la première abolition de l'esclavage (4 février 1794). La citoyenne noire Angélique est la concubine du citoyen blanc Garnier, mais elle a eu une aventure avec un Noir. Elle accouche d'un enfant noir et non mulâtre comme on l'attend d'une femme qui vit avec un Blanc. Craignant les reproches de Garnier, Angélique a demandé à Marc d'assassiner son enfant. Marc exécute le crime dans des conditions atroces en l'enterrant vivant. Angélique ne veut pas que le citoyen blanc qui l'entretient découvre ses turpitudes avec un Noir. Le fait d'être concubine d'un Blanc lui assure une promotion sociale et un meilleur confort matériel. En effet, malgré l'abolition de l'esclavage le métissage reste un atout, comme avant la Révolution, quand il permettait à beaucoup d'enfants d'esclaves d'accéder à la liberté. Cette affaire illustre la complexité des rapports entre Noirs et Blancs dans la Guadeloupe de la fin du XVIIIe siècle. Ce livre, fondé sur des sources inexploitées, ouvre une perspective inédite sur le mécanisme de l'esclavage et le fonctionnement de la société coloniale. Il met en lumière, pour la première fois, la catégorie des libres de couleur, ces descendants d'esclaves, eux-mêmes propriétaires d'esclaves, qui jouent un rôle clé dans la société esclavagiste comme pendant la Révolution. C'est donc un monde complexe qui est touché par la vague révolutionnaire venue de France. L'esclavage, d'abord aboli en 1794, est rétabli en 1802 -fait unique dans l'histoire. Esclavage, métissage, liberté raconte cet incroyable allerretour et renouvelle profondément la problématique de la Révolution et des révoltes dans les colonies françaises des Amériques.

11/2004

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Encyclopédies de poche

Musée du quai Branly. Là où dialoguent les cultures

Le 23 juin 2006, le musée du quai Branly, à Paris, ouvrait ses portes au public. Très largement relayée par les médias, l’inauguration a constitué un événement majeur sur la scène culturelle nationale et internationale: les arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, longtemps considérés comme des curiosités exotiques ou de seuls spécimens ethnographiques, entraient définitivement dans le patrimoine universel des formes, et trouvaient d’emblée l’adhésion enthousiaste du public. C’est toute l’aventure de la création de cette institution entièrement dédiée aux arts des civilisations non occidentales que retrace cet ouvrage, du projet voulu par Jacques Chirac, tout juste élu président de la République, à la mise en place d’une programmation novatrice. En passant par l’amitié de Chirac avec Jacques Kerchache, marchand d'art primitif et auteur du fameux manifeste « Pour que les chefs-d’oeuvre du monde entier naissent libres et égaux », les polémiques qui ont entouré la gestation du projet, l’inauguration en avril 2000 du pavillon des Sessions au Louvre, préfiguration du musée lui-même, l’originalité du bâtiment signé Jean Nouvel et de son « amphithéâtre de verdure » conçu par Gilles Clément. Et bien sûr toute la réflexion menée par l’institution, qui se veut avant tout le lieu d’un dialogue entre les cultures. Le musée du quai Branly, c’est : un site exceptionnel sur les rives de la Seine, au pied de la tour Eiffel…à quelques minutes des Grand et Petit Palais, du Palais de Tokyo et du musée d’Art moderne de la Ville de Paris; un établissement culturel novateur, à la fois musée, centre d’enseignement et de recherche et espace à vivre pour les publics; 300 000 objets, issus en majorité du musée de l’Homme de Paris et du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, et d’une politique ambitieuse d’acquisitions menée dès 1997; un plateau des collections présentant plus de 3500 objets des quatre continents ; un exceptionnel fonds photographique. Le musée du quai Branly, c’est 1 million de visiteurs l’année qui a suivi son ouverture et, quatre ans plus tard, la première place du podium dans le classement 2010 des musées français !

06/2011

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Histoire ancienne

Pourquoi l'art préhistorique ?

Les hommes des Temps glaciaires ont pénétré dans les grottes profondes pour y dessiner et s'y livrer à de mystérieuses cérémonies, dont parois et sols portent à l'occasion les traces. Ils ont aussi orné les parois de certains abris où ils habitaient de leurs gravures, peintures et sculptures représentant le plus souvent des animaux. Parfois, ce furent sur des roches isolées dans la nature ou au bord de rivières que des gravures se sont exceptionnellement conservées. Tenter d'approcher les raisons qui guidèrent ces gens peut paraître une gageure. Nombre de spécialistes esquivent la question du "Pourquoi ? ", lui préférant le "Quoi ? " (description et étude des thèmes représentés, que l'on veut aussi complètes et "objectives" que possible), le "Quand ? " (problèmes de datation et de chronologie) et le "Comment" (étude minutieuse des techniques utilisées). Jean Clottes s'est attaqué à cette question. Après une longue carrière de chercheur essentiellement consacrée à des fouilles archéologiques, surtout en grottes et en abris, qui éclairent les modes de vie des Paléolithiques, il s'est intéressé à leurs croyances et à leurs conceptions du monde, telles qu'elles devaient s'exprimer dans les grottes ornées, bien mieux sans doute que ce que l'on pouvait en saisir dans les outillages et les restes de leurs activités journalières révélés par les fouilles. Ses fouilles sur tous les continents l'ont conduit à une réflexion comparative : les aborigènes australiens ou Indiens des Amériques par exemple, ont préservé un état d'esprit, une attitude vis-à-vis de la nature et du monde qui remonte à la nuit des temps. Au cours de ces déplacements, Jean Clottes a rencontré David Lewis-Williams, préhistorien sud-africain qui étudie depuis longtemps l'art, la religion et les coutumes des Boschimans du sud de l'Afrique. Il eut l'idée que l'art des Paléolithiques, comme celui des artistes San, avait pu être réalisé dans le cadre d'une religion de type chamanique. Une collaboration naquit. C'est, de toutes les hypothèses que Jean Clottes recense dans cet ouvrage pour le grand public, celle qui lui paraît la plus féconde, car elle explique le plus de faits.

11/2011

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Photographie

Le primitivisme dans la photographie. L'impact des arts extra-européens sur la modernité photographique de 1918 à nos jours, Edition bilingue français-anglais

Les arts dits « premiers » ont eu, on le sait, un impact important sur la peinture et la sculpture du XXe siècle. Mais qu’en est-il pour la photographie ? Ce médium a joué un rôle essentiel dans la transformation de l’objet ethnographique en objet esthétique. De plus, nombre des plus grands artistes-photographes des XXe et XXIe siècles ont mis en scène des sculptures « primitives » dans leurs oeuvres : Alfred Stieglitz, Man Ray, mais aussi, dans d’autres styles, Hannah Höch, Brassaï et, plus près de nous, Orlan, Hughes Dubois et Nicolas Bruant. Ces apparitions sont-elles des phénomènes isolés ou bien font-elles partie d’une tendance de fond qui se serait développée dans l’univers photographique ? Quelles inspirations les photographes ont-ils puisées dans les arts extra-européens ? De quels sens les ont-ils investis, que leur ont-ils permis d’exprimer ? Et dans quelle mesure leurs images ont-elles changé notre regard sur les cultures non occidentales ? Valentine Plisnier a rassemblé une vaste iconographie, qui s’avère d’une très grande ampleur esthétique et historique : dès la fin de la Première Guerre mondiale et jusqu’à aujourd’hui, de l’Europe aux Amériques du Nord et du Sud en passant par l’Asie, les objets « primitifs » ont été utilisés dans des contextes différents et au sein de moments constitutifs de la modernité photographique, en particulier par les avant-gardes qui ont fait de la photographie un support de création. Aussi variées soient-elles, les démarches artistiques qui se les approprient se ramènent à trois grandes tendances, liées chacune à un traité photographique. Dans les photomontages, des images fragmentaires d’objets « primitifs » sont introduites pour créer une distanciation visant à remettre en question les valeurs de la culture occidentale et leur suprématie. Dans les photographies, la mise scène de la rencontre entre l’homme et l’objet cultuel figure une humanité qui s’interroge sur elle-même et se cherche de nouveaux repères. Enfin, à travers l’exploration d’autres techniques et traitements photographiques (grattage, photogrammes…), se distinguent des artistes qui restituent ou rivalisent avec la puissance visuelle des arts « primitifs ».

11/2012

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Littérature française

Géographies du pays proche - Poète et citoyen dans un Québec pluriel

Mon amour du Québec n'est pas nationaliste si l'on entend par là que je placerais la nation au-dessus de tout, que je serais incapable de reconnaître ses tares, au passé comme au présent, ou encore que je serais obsédé par sa différence, sa distinction, sa spécificité Mon amour du Québec n'est pas nationaliste si l'on entend par là que je placerais la nation au-dessus de tout, que je serais incapable de reconnaître ses tares, au passé comme au présent, ou encore que je serais obsédé par sa différence, sa distinction, sa spécificité. Reconnaître que le Québec est un cas unique dans l'histoire des Amériques, que sa situation linguistique fortement minoritaire au Canada et à plus forte raison sur le continent exige des politiques et motive un souci constant, être conscient des particularités de notre parcours historique - cela ne signifie aucunement que l'on doive se cantonner dans un provincialisme défensif et régressif qui en vient à considérer comme suspecte, voire péjorative, l'idée même d'un Québec ouvert, pluraliste, inclusif. A mes yeux, telle est pourtant l'idée de la nation qui colle le plus à sa réalité présente, et la seule apte à éviter sa stagnation et sa folklorisation. Mon discours n'est pas celui d'un historien, d'un sociologue, d'un politologue, d'un juriste ni même d'un philosophe, bien que toutes ces disciplines me nourrissent et qu'elles occupent une large place dans ma bibliothèque. Mon point de vue sur le monde est celui d'un littéraire et donc d'un généraliste ou, mieux encore, d'un " écologiste du réel " qui considère que le monde que nous habitons est, à portée de langage, une totalité concrète, complexe, diversifiée, qui se maintient dans des interrelations, qui vit et se recrée sans cesse dans des échanges et dont nos discours ont le devoir de faire entendre la polyphonie, les discordances autant que les harmonies. Le Québec dont je parle est imprévisible, mais il commence au seuil de ma porte, dans la proximité des choses et des êtres, dans un équilibre instable qui est, au bout du compte, la seule manière d'exister.

04/2022