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Récits de montagne

Alpinistes de Mao

Ils s'appelaient Xu Djin et Liu Lianman, n'avaient jamais vu de montagnes auparavant et encore moins pratiqué l'alpinisme de quelque façon que ce soit. En 1960, le Parti communiste chinois les élève au grade de " désignés volontaires " et leur commande ainsi qu'aux camarades qui les accompagnent de conquérir le Qomolangma, tel que les gens du cru désignent l'Everest depuis toujours. Mission supplémentaire, ils sont tenus de déposer sur le toit du monde (8 849 mètres) un buste de Mao Zedong en un geste symbolique supposé souligner la conquête définitive du Tibet. Le climat de propagande est tel que l'opinion du pays tout entier néglige que la plus haute montagne de la planète a été vaincue une première fois sept ans plus tôt depuis le versant népalais par Edmund Hillary et Tensing Norgay. Au terme d'une enquête approfondie, Cédric Gras qui a fréquenté ces confins à plusieurs reprises, restitue, sur fond de famine paysanne et de répression à grande échelle, cette ascension nimbée de mystère et de mensonges. Ces spécialistes improvisés côtoient la mort qui sans cesse menace, et les corps bien réels de Sandy Irvine et George Mallory, disparus en 1924. Malgré leur dévouement et leur obstination, Xu Djin et Liu Lianman n'en finiront pas moins dans un camp de rééducation de la Révolution culturelle avant d'emporter dans leurs tombes les secrets himalayens du régime chinois. Avec le savoir-faire qu'on lui connaît, grâce à toute une série de documents inédits, en mandarin en en russe, Cédric Gras a reconstitué le destin hors-norme de ces prolétaires que rien ne prédestinait au vertige des cimes.

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Géopolitique

Géopolitique des relations russo-chinoises

Les relations bilatérales sino-russes ont été marquées jusqu'au début du XXe siècle par une ignorance réciproque suivie d'une franche hostilité. La révolution bolchevique a inauguré une période de rapprochement, même si l'URSS n'a pas rendu les territoires spoliés par l'Empire russe. Durant la guerre civile en Chine, Moscou a joué l'équilibre entre le Guomindang et le PCC au nom du front uni contre le Japon. La proclamation de la RPC en 1949 a permis à l'URSS d'étendre le "camp socialiste" sans renoncer à certains avantages de type colonial en Chine. Après une période faste au cours des trois décennies suivantes, les rivalités ont amené les deux pays au bord de la guerre nucléaire. Puis, des dirigeants plus pragmatiques leur ont permis de normaliser leurs relations. Mais l'éclatement de l'URSS et l'affaiblissement de la Russie ont renversé les rapports de puissance entre les deux pays. A l'heure actuelle, Moscou et Pékin affichent leur "nouveau type de relations interétatiques" et leur "amitié qui ne connaît aucune limite" . Pourtant, à part une hostilité commune envers l'Occident et leur volonté de pérenniser leurs régimes respectifs, rien ne conforte véritablement cette alliance de circonstance. Leurs relations sont empruntes des mêmes ambivalence et défiance historiques. Le fort déséquilibre, faisant de la Russie un "junior partner" de la Chine, apparaît évident. Même en Asie centrale, la Russie perd pied face à la Chine. L'agression russe contre l'Ukraine, sans que les Chinois en aient vraiment été informés, ne fait qu'approfondir ces déséquilibres et pourrait être préjudiciable à leurs intérêts.

09/2023

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Historique

Au Nom du Pain. Epoque 1 : Pain noir (1939-1944) Tome 2 : Marie

La recette de la résistance. Durant la Seconde Guerre mondiale, deux familles de boulangers se sont installées dans un même village occupé par les soldats allemands : les Martineau et les Durand. Depuis que son mari a disparu au combat, Marguerite Martineau continue de s'occuper de la boulangerie avec ses deux enfants, Marcelin et Monique. Prête à tout pour faire fuir l'ennemi et venger son mari, elle a mis en place avec son fils Marcelin, un système ingénieux pour faciliter le réseau de communication de la Résistance : cacher des messages dans le pain ! Mais quand le corps du lieutenant Feldberg est retrouvé sans vie par les Allemands, la tension monte d'un cran au village. En représailles, l'ennemi redouble de vigilance et instaure un climat de terreur en traquant le moindre mouvement suspect dans l'espoir de découvrir ce qui se trame juste sous ses yeux. Pour soutirer des informations, les soldats multiplient les interrogatoires et se rapprochent des Durand. Peut-être que la concurrence pourrait leur être utile... Marguerite sent bien qu'elle et sa famille courent un grand danger. Cette situation insoutenable ne peut plus durer... à l'approche des alliés, la peur va changer de camp ! La trilogie Au nom du pain intensifie sa dramaturgie autour d'un aliment simple et essentiel : le pain. Ce deuxième tome clôt le premier cycle qui raconte les années de guerre, l'occupation Allemande et l'organisation de la Résistance. Une forte tension rythme ce récit prenant et surprenant. Une saga familiale historique documentée qui amène un vent de fraîcheur au genre, notamment grâce à l'influence du cinéma de Tarantino, Hitchcock et De Palma.

09/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Dans le jardin de mon père. Jeanne d'Arc mystique et théologienne

En dépit de sa richesse et des débats qui l'animent depuis le XIXe siècle, l'historiographie johannique n'est pas parvenue à cerner réellement le personnage de Jeanne d'Arc. N'est-ce pas, dès lors, le problème du regard de l'historien qui se pose ? L'esprit rationaliste et l'approche matérialiste de l'histoire conviennent-ils vraiment à cette épopée ? Les chercheurs n'ont-ils pas négligé les domaines fondamentaux auxquels renvoie le parcours de la Pucelle, ceux de la théologie et de l'aventure spirituelle ? Le charisme de Jeanne et la réaction des hommes de son propre camp à son égard sont en effet inséparables de son univers théo-centré. De même, le procès de Rouen qui la condamna apparaît avant tout comme un procès religieux, indépendamment des arrières-pensées politiques des juges. Enfin, ses paroles, si l'on en saisit la nature, montrent leur appartenance au monde de la mystique tel qu'il se manifeste à travers d'autres figures de la fin du Moyen Age.Jeanne d'Arc n'est donc pas cette personnalité improbable que l'on présente dans ses biographies, inexplicablement sortie de son village pour aller faire sacrer le roi. En elles se conjuguent deux univers distincts que tout semble opposer, celui de la politique et de la guerre et celui de la vie intérieure. Le sens et la portée de l'épopée johannique résident dans cette articulation. L'action de Jeanne sacralise le royaume pris dans le mouvement destructeur du conflit franco-anglais. Elle transforme la nature des événements et substitue à la logique du monde terrestre la prévalence d'un déterminisme spirituel.

09/2021

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Science-fiction

Poor Many

Jacques Bonaventure, data scientiste canadien de renom, arrive en France pour élucider une série de morts inexplicables. Des hommes en noir l'emmènent sur une base militaire où experts et médecins se cassent les dents. Ce qui ressemble à une nouvelle maladie dépasse leur entendement. Rien ne semble pouvoir enrayer cette épidémie planétaire. Notre héros va faire des rencontres étonnantes au cours de la semaine la plus déterminante de sa vie. Un général trois étoiles, des gendarmes immobiles, des barbouzes, une séduisante biologiste, des hackers, un directeur de cabinet. La plus intrigante n'est pas celle d'un être humain, mais d'un ordinateur quantique et de son non moins mystérieux concepteur. Trois jours s'écoulent sans avancée significative. Ses rêves pour une fois ne lui apprennent rien. Des visions futuristes d'une tour attaquée par des pirates de l'air, qui reviennent le hanter nuit après nuit. Et soudain son ami et associé tombe malade, le contraignant à retourner au Canada pour affronter son ex-femme et un passé qu'il cherche à fuir inconsciemment. Au fil de ses intuitions, il comprend qu'il affronte la plus grande vague de crimes en série jamais orchestrée. La tension monte jour après jour tandis que les signes d'un complot se multiplient. Quelqu'un ou quelque chose s'ingénie à le contrer, introduit des virus dans ce Datacenter hyper sécurisé. On le soupçonne bientôt d'être lui-même impliqué. Une partie très serrée s'engage alors que les pics de mortalité se succèdent. Les rêves et la réalité convergent vers une conclusion inéluctable. Qui seront les survivants de cette terrible hécatombe ? Le moment approche de choisir son camp.

01/2019

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Critique

Pourquoi la littérature (du vagin) respire mal. Les daltoniennes de l'écriture inclusive

Nous, vous, iels. : France, ta littérature fout le camp, comme étrangère à elle-même. Il était deux fois un monde ne pardonnant rien, sauf la médiocrité d’une orthographe féminine au pluriel ; un pays où tout est permise ; une époque de mâles castrés par des corps transgenres : «Le Livre de Prométhéa». Quand le canapé lit, c’est que l’auteur est prêt à se coucher sur le divan des divas d’Elle. Et le cas de conscience devient immédiat : que lire et surtout quoi s’épargner ? Véritable «lettre ouverte» aux nouvelles maîtresses censeures, prêtresses de l’écriture inclusive et mères la morale d’une féminitude outrancière, l’auteur s’attache à dénoncer l’indigence littéraire de cet «écrire femme» qui sévit depuis 1955, et dont les avatars se nomment Darrieussecq, Despentes et Delaume, jeunes nées d’un sexe qui n’en est plus un. Le polémiste ne cache pas avoir ses têtes, et donc ses têtes de Turques. Tendre dans l’éloge, dur dans l’éreintement, fidèle dans le paradoxe, il s’en prend de préférence aux génies installés, aux notables reconnus, aux vaches sacrées. Beauvoir et Duras en prennent pour leur grade, et d’autant plus que ce grade est élevé. Les tenantes de l’«écrire pour être», Benoîte Groult et Annie Leclerc, Marie Cardinal et Monique Wittig, sont proprement assassinées. Hélène Cixous et Julia Kristeva, collées au mur et sommairement exécutées. C’est bien leurs tours. Les fantaisistes Muriel Cerf et Chantal Chawaf, en revanche, sont ovationnées suivant leurs mérites, et non en fonction de l’opinion régnante ou de leur audience.

10/2023

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XVIIIe siècle

Le soleil suivant Tome 2 : La belle de Harleem

Avril 1713. Après s'être enfuis de Venise, le chirurgien lorrain Azlan de Cornelli et son alter ego, la Vénitienne Sarah Koppio, traversent l'Europe jusqu'aux Provinces-Unies dans l'espoir de trouver la seconde partie du Codex Quanum. Azlan et Sarah sont accompagnés de Marie, violoniste prodige de la Sérénissime, et de Simon, l'aide de camp du duc de Lorraine. Ils prennent leurs quartiers à Amsterdam où Azlan officie auprès de maître Ruysch, le grand anatomiste, qui garde secrète sa formule d'embaumement donnant l'aspect de la vie aux trépassés. La ville, plateforme marchande de l'Europe, vit encore de la prospérité de l'âge d'or, dont le déclin commence à poindre. Azlan se lie d'amitié avec Pierre Dunot, un mathématicien français venu étudier la Bourse d'Amsterdam, une des premières institutions de ce type au monde. Sous l'apparence de liberté qu'Amsterdam offre à tous les exilés provenant d'Europe, se dessinent des coulisses faites de secrets, d'ombres et de luttes de pouvoir, qui seront autant d'obstacles sur le chemin menant au Codex. Seule la Belle de Haarlem saura les guider jusqu'au traité tant convoité. Eric Marchal est né en 1963 et vit à Vittel. Son premier roman, Influenza, paru en deux tomes (Les Ombres du ciel, 2009 ; Les Lumières de Géhenne, 2010), a reçu le prix Carrefour Savoirs 2009. Il est également l'auteur des livres Le Soleil sous la soie (2011), La Part de l'aube (2013), Là où rêvent les étoiles (2016), Les Heures indociles (2018) et Villa Imago (2019). Tous ses ouvrages ont paru aux Editions Anne Carrière.

11/2022

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Littérature française

Couarails en Lorraine

Johann Josef Ruland, d'origine allemande, est installé en Lorraine mosellane devenue allemande après 1871. Il est marié à une Lorraine, Martha, et est instituteur à Grémecey, petit village lorrain. La guerre de 1914-1918 va bouleverser leur vie. Il sera capturé par les Français et interné pendant toute la durée de la guerre dans le camp de concentration français de l'Ile d'Yeu. Leurs deux garçons de 7 et 9 ans seront assassinés par un officier allemand d'un tir de revolver à bout-portant dans la tête alors que Martha fuyait avec ses enfants leur maison incendiée et détruite. En 1920, la Lorraine redevenue française, ils obtiennent la nationalité française. En 1940, Johann Joseph décède. La Lorraine est à nouveau annexée par l'Allemagne, c'est l'exode. Leur troisième fils, sera instructeur-démineur sur les plages du débarquement et dirigera les prisonniers allemands pour détecter et neutraliser les mines qu'ils ont posées. C'est le récit d'une famille meurtrie par les conséquences des guerres dans une région qui a changé cinq fois de nationalité, où l'on ne sait plus si l'on est allemand ou français. Préface de Jean-Noël Grandhomme. Professeur à l'Université de Lorraine à Nancy (CRULH) Membre du comité scientifique du Mémorial de Verdun " Ce récit particulier a une tonalité universelle, et en cela il est source de réflexion non seulement pour le lecteur lorrain ou plus largement français ou allemand, mais pour toute personne qui s'interroge sur le sens de la vie et se pose des questions sur la marche du monde et les invariants de l'histoire. "

10/2023

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Littérature arabe

Les enfants du ghetto. Je m'appelle Adam

A New York où il enseigne la littérature arabe, l'auteur dit avoir rencontré un certain Adam Dannoun, mystérieux marchand de falafel israélien ; il aurait réussi à acquérir des cahiers en partie calcinés trouvés dans l'appartement après la mort de ce dernier. Il s'agit de deux romans inachevés. Le premier raconte l'histoire d'un poète arabe de l'époque omeyyade, Waddâh al-Yaman, amant de la femme du calife. Celle-ci le cachait dans un coffre du palais ; l'ayant appris, le calife ordonna de déposer le coffre au fond d'un puits, où le poète mourut noyé sans avoir pu ou voulu prononcer un mot. Le second manuscrit, bien plus ample, se présente comme un récit autobiographique. Il rapporte en détail, en retraçant la destinée d'une foule de personnages, les événements tragiques survenus à Lod en 1948, quand presque tous les habitants de la ville furent expulsés ; ceux qui y étaient restés, dont Adam, encore nourrisson, furent regroupés dans un camp sordide auquel les vainqueurs donnèrent cruellement le nom de ghetto... Dans cette nouvelle approche, après La Porte du soleil, de la Nakba palestinienne de 1948, Elias Khoury aborde des thèmes majeurs comme l'identité, la mémoire, le rapport du roman à l'histoire, mais il se pose surtout, en les croisant, cette question : comment restituer en littérature des crimes dont les victimes se sont murées dans le silence ? Il emprunte pour y répondre plusieurs masques, le dernier étant celui d'un témoin oculaire auquel Adam Dannoun, incapable de raconter lui-même l'épisode le plus monstrueux, demande de le relayer.

02/2018

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Critique littéraire

Alexandre Soljénitsyne

Voici la biographie la plus complète à ce jour du grand écrivain russe. Né en 1918, orphelin de père, élevé dans la pauvreté, Alexandre Soljénitsyne fit de brillantes études de mathématiques, physique, histoire, littérature et philosophie. Décoré de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline, et condamné à huit ans de camp de travail. Après quatre autres années de relégation, il est réhabilité en 1957. En 1962, Khrouchtchev autorise la publication d'"Une journée d'Ivan Denissovitch", mais à partir de 1965, toutes ses oeuvres sont interdites en Union soviétique. Passées clandestinement à l'Ouest, elles sont aussitôt traduites dans plusieurs langues étrangères : "le Premier Cercle", "le Pavillon des cancéreux", de nombreuses nouvelles, enfin l'"Archipel du Goulag", qui lui vaut d'être arrêté en 1974, puis déchu de la citoyenneté soviétique et expulsé. Prix Nobel de littérature en 1970, Soljénitsyne a vécu vingt ans aux Etats-Unis où il a poursuivi la rédaction de sa gigantesque fresque historique commencée en 1936 : "la Roue rouge". Il a regagné en mai 1994 sa patrie, où il est mort (à Moscou) en 2008. Lioudmila Saraskina a eu accès aux archives personnelles de Soljénitsyne, qui lui a également accordé de nombreux entretiens. Il en résulte une biographie passionnante, qui ne manque ni d'action ni de rebondissements haletants et se lit comme le grand roman du combat littéraire et moral contre l'ordre totalitaire. Chaque épisode fourmille de détails qui introduisent le lecteur dans l'univers de celui qui restera comme le géant des lettres russes de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Entre deux guerres

L'antisémitisme en France dans les années 1930. Prélude à Vichy

A partir de sources inédites, d'archives, de témoignages et d'écrits du temps, l'historien Ralph Schor présente une synthèse sur l'antisémitisme dans l'entre-deux-guerres. Un ouvrage de référence, incontournable pour qui s'intéresse à cette période et à cette thématique... . et comment Vichy mit en oeuvre les idées de ses propagateurs L'antisémitisme, qui s'était atténué après la guerre 1914-1918, déferla sur la France avec une force singulière au cours des années 1930. En cette période de crise économique et de poussée du chômage, d'aggravation des tensions internationales, de débats politiques rendus plus passionnés par l'avènement du Front populaire, beaucoup de Français attribuèrent aux Juifs une lourde part de responsabilité dans les difficultés traversées par le pays. S'appuyant sur nombre de sources inédites - archives, témoignages, écrits du temps - Ralph Schor présente la première synthèse sur l'antisémitisme dans les années 1930. Il analyse l'organisation du courant hostile aux juifs, sa sociologie, ses méthodes de combat et ses thèmes, et montre ensuite la réplique des juifs et de leurs amis militants, hommes politiques, intellectuels, chrétiens. Il insiste sur la différence des modes d'expression : passion dévastatrice du côté des antisémites, argumentation rationnelle dans l'autre camp. Il apparaît que les mesures appliquées aux Juifs par le régime de Vichy furent l'exacte mise en oeuvre des idées agitées par les milieux antisémites au long de ces années de crise. Les débats de l'immédiat avant-guerre et leurs conséquences tragiques sont en lien avec l'actualité la plus immédiate. Première édition : L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres (Complexe, 2005)

11/2021

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Notions

A la folie, passionnément. A-t-on raison de tomber amoureux ?

Lorsque Marianne Chaillan annonce à ses élèves le cours sur le désir amoureux, tous se redressent et tendent l'oreille ! Voilà qu'on va enfin parler de ce qui fait le sel de la vie ! De fait, que serions-nous sans nos passions ? Romans et poèmes, films et séries, chansons et opéras. : toutes les productions artistiques sont emplies et nourries du désir amoureux. " All you need is love ! " n'est pas seulement le titre d'une chanson légendaire mais une maxime largement partagée. Et pourtant, les philosophes lui opposent un rejet quasi unanime. Si les philosophes épicuriens, par exemple – qu'on considère à tort comme des adeptes du plaisir - se trouvaient dans l'auditoire lorsque Marianne Chaillan commence son cours, ils rétorqueraient : " Quoi ? Nous allons parler de cette maladie plus dangereuse que le virus Ebola ? ". Illusion, promesse de souffrance, le désir amoureux est présenté par de nombreux sages comme une grave menace pesant sur notre existence. Les philosophes ont beau nous alerter, rien n'y fait. On aime, on veut aimer, on veut vibrer ! Devrions-nous les écouter ? Tomber amoureux, est-ce bel et bien perdre la raison et faudrait-il dès lors s'en garder ? Ou bien faut-il considérer, à l'inverse, que vivre sans cette folie ne serait pas si sage ? Dans cet essai, Marianne Chaillan choisit son camp : l'affirmation du désir amoureux, pour le meilleur et pour le pire ! Pour cela, il faudra tordre le coup à quelques préjugés. Il faudra aussi apprendre à reconnaître et à aimer dans les élans tumultueux du désir, parfois sublimes, parfois douloureux, l'essence même de la vie.

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Histoire de France

Résistant déporté L'Homme à nu. De la butte de Turtenay au tunnel de Dora

Certains hommes suivent des itinéraires exceptionnels. Gérard Pichot (1921-2010) est l'un d'entre eux. Agé de dix-neuf ans en juin 1940, il observe avec effroi, circuler au pied de la butte de Tourtenay, si chère à son coeur, les troupes allemandes. Cette scène lui est insupportable. Empreint d'une culture humaniste, laïque et républicaine transmise par ses racines familiales, l'engagement clandestin s'impose à lui. Membre du mouvement de résistance Organisation civile et militaire, il participe à la réception et à la cache de containers d'armes parachutés par les Alliés. En août 1943, l'étau du danger se resserre. Les services de la Gestapo arrêtent cinquante-deux acteurs nord deux sévriens de ce mouvement de Résistance. Parmi eux, Gérard Pichot et son père. Internés à la prison de la Pierre-Levée puis au camp de Compiègne-Royallieu, ils sont déportés à Buchenwald puis à Dora. Les troupes américaines les libèrent le 10 avril 1945. De retour avec une conscience aigüe de " l'espèce humaine ", silencieusement il poursuit la mise en acte des valeurs défendues. En 1986, infatigable acteur du devoir de mémoire, Gérard Pichot co-fonde le Conservatoire de la Résistance et de la Déportation des Deux-Sèvres et des régions limitrophes. II porte avec enthousiasme, énergie et persuasion la création du Centre Régional " Résistance & Liberté " pour que les jeunes générations nourrissent leur construction citoyenne des valeurs de la Résistance. II consacre une grande partie de sa vie à la transmission de son expérience pour que les jeunes puisent dans son histoire cette indispensable capacité d'indignation quand les valeurs humanistes sont en danger.

03/2011

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Littérature étrangère

La ballade de Savva et autres

Un jeune délinquant en fuite, un vieil ermite devenu le guide spirituel et le confident de toute une population, un repris de justice retournant dans sa famille après le camp, des troupeaux de rennes et des traîneaux à chiens dans la toundra... Voilà une image de la Russie qui nous change de la morne grisaille moscovite ! Dans ces quatre nouvelles, écrites et publiées alors qu'il se trouvait encore en U.R.S.S., Vladimir Maximov réussit à lever le voile sur un monde méconnu, celui d'une Russie vagabonde, une Russie de marginaux, de laissés pour compte, de Sibériens luttant littéralement pour sauver leur existence. Quelque chose comme le monde de Jack London transplanté dans la taïga et la toundra sibériennes. Mais qu'on ne s'y trompe pas : ce qui donne vie à ces récits pleins d'aventures, ce n'est pas seulement l'exotisme de ces existences accidentées. La fuite de Savva, les flash-back dans l'existence passée de Mikheï, les rencontres de Gribanov, ne sont pas seulement des voyages dans la taïga et le temps. Ce sont aussi des itinéraires spirituels ponctués d'épreuves, des voyages initiatiques qui se soldent par l'échec et la mort ou par l'accession à la liberté, cette liberté dont nous devinons déjà, dans ces premières ouvres du romancier, qu'elle est religieuse et nationale et qu'elle place chacun devant un même choix. Comme le dit Natalya Gorbanevskaya dans sa préface, "les mots qu'il faut" de Maximov touchent toujours l'essentiel : le bien et le mal. Ils parlent du bien et du mal et non des bons et des méchants.

01/1983

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Littérature française

"Musulman" roman

" Musulman " Roman. D'un cabanon de zinc où elle est enfermée, la narratrice se souvient. Isolée dans un camp par le simple fait de ses origines musulmanes, elle s'interroge sur ses nombreuses tentatives d'échapper à un tel destin. Marquée dès l'enfance par la rupture avec sa langue natale, qu'elle parlait en Algérie, elle abandonne volontairement le berbère, tissé dans l'étoffe des contes, pour se réfugier dans la langue française, avec le Petit Poucet pour guide. Ce compagnon d'infortune, figure emblématique d'un récit d'abandon, la ramènera pourtant à la langue de sa mère, et à la complexité de ses origines. Issue d'une culture dite minoritaire dans l'Islam, cette femme devenue adulte se confronte à une nouvelle violence : le déni de la diversité de celui qu'on noie sous la figure générique de l'Arabe. Acculée, elle tente une fuite, vers l'étude, puis vers la solitude. Mais la convulsion islamique qui agite le monde la rattrape. Elle se retrouve prisonnière. Nourrie par la singularité de son identité, Zahia Rahmani prolonge par ce texte puissant et inspiré, à mi-chemin entre prose, poésie et écriture dramatique, la réflexion sur le bannissement qui était la sienne dans Moze, son premier livre. Cette femme condamnée - son semblable ou son double - témoigne de l'injonction faite à ceux qui sont nés de parents musulmans de coller à une identité prédéterminée et dessine les contours d'une figure de paria à venir, le " Musulman ". Ce livre dit avec force et légitimité l'urgence à faire entendre d'autres voix sur la question du " Musulman ".

03/2005

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Romans historiques

Pierre de scandale. Le roman de Calvin

Un Français âgé de vingt-sept ans arrive un jour de l'année 1536 à Genève, ville que l'on dit la plus sale et la plus paillarde d'Europe. Son nom: Jean Calvin. Avant d'en devenir le maître, il livre une lutte à mort contre les ennemis de l'intérieur, ceux-là même qui l'ont accueilli, et contre ceux de l'extérieur, parmi lesquels ses anciens amis catholiques qui tentent de l'anéantir. Pour cela, ces derniers possèdent une arme de destruction massive: la peste. Car cette Cité de Dieu, Jérusalem nouvelle, devient le havre de ces hérétiques que l'on appelle "protestants". Si Calvin crée pour eux une ville cosmopolite, pour beaucoup de Genevois il reste "le Français", un étranger, un homme à abattre, pourfendeur de leurs libertés et juge de leur quotidien, qui leur impose jusqu'à la couleur des vêtements et la forme des chaussures. Désormais, catholiques et protestants forment deux blocs qui se font face. Dans un camp comme dans l'autre, il y a des excommuniés, des résistants. L'âpre théorie des guerres de religion peut commencer de dévaster l'Europe. On sait qu'en France le protestantisme restera la religion d'une élite de vaincus. De son enfance à son apogée, Calvin raconte l'Histoire qu'il traverse et celle qui le traverse. Il livre ses choix, ses doutes, ses moments de grâce et de courroux, avec la cadence folle d'un homme à la fois offensif et bienveillant, impétueux et sensible. Un récit historique, familier et violent, où Nicolas Buri dépeint des personnages saisissants d'humanité.

03/2009

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Religion

Rien moins que Dieu. Sainte Elisabeth de la Trinité, biographie, 2e édition revue et augmentée

Elisabeth Catez est née au camp militaire de Bourges en 1880. Vive, sociable, premier prix de piano au Conservatoire, elle entre au carmel de Dijon le 2 août 1901 et s'y épanouit dans le silence de la contemplation, rayonnante du bonheur d'un total oubli de soi. Elle meurt le 9 novembre 1906, véritablement consumée d'amour pour le Christ, après des mois de souffrances physiques et morales. Ses Oeuvres complètes ont été publiées par Conrad De Meester, carme, mondialement connu pour ses travaux sur Thérèse de Lisieux. Pour la présente biographie, retravaillée, l'auteur a su profiter d'une vaste documentation inédite, de première main. L'archevêque de Dijon, Mgr R. Minnerath, a écrit : "Elisabeth est ce joyau rare d'humanité transparente, transformée par la grâce, qui s'ouvre sans résistance à l'irradiation de la vie divine. En elle, plus que chez d'autres, l'Ecriture méditée et assimilée devient Parole vivante. En fréquentant les cercles internationaux de théologie, j'ai pu quant à moi constater combien Elisabeth était connue et étudiée sur tous les continents." Lors de la béatification d'Elisabeth, saint Jean-Paul II, ami des jeunes, a dit : "Avec Elisabeth, une nouvelle lumière brille pour nous, un nouveau guide, sûr et certain. Elle est un témoin éclatant de la joie d'être enracinée dans l'amour." Le 16 octobre 2016, le pape François l'a canonisée place Saint-Pierre, à Rome. A propos de la photo de couverture, Elisabeth a écrit : "Je vous envoie ma photographie ; pendant qu'on la faisait, je pensais au Seigneur, c'est donc Lui qu'elle vous portera" (Oeuvres complètes, lettre 62).

01/2017

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Critique littéraire

Molière, dramaturge libertin

Molière pratique la dis/simulation pour masquer une pensée antichrétienne et épicurienne conforme à la leçon de Lucrèce. Il s'attaque dans le Tartuffe et Le Misanthrope aux deux erreurs extrêmes du camp dévot (celles des jésuites et des jansénistes). Loin d'être l'expression de son propre libertinage " flamboyant ", Dom Juan met en scène une nouvelle imposture, car il est un " faux libertin ", comme Tartuffe est un " faux dévot " et Alceste un " faux Solitaire ". Dans L'Amour médecin, il exploite le mot-clef fourni par Sganarelle : " impie en médecine ". En effet, sous le masque de l'imposture médicale, il dénonce l'imposture des théologiens, et cette allégorie parcourt toutes les pièces ultérieures. L'imposture divine, qui mine la certitude de l'évidence cartésienne et celle de la doctrine chrétienne qu'elle prétendait démontrer, est mise en scène et ridiculisée dans Amphitryon. Enfin, Argan, le malade imaginaire, convaincu que son sang est " corrompu ", que sa nature est " tombée " en corruption, incarne le chrétien superstitieux, dupé par l'imposture religieuse, alors que " les principes de notre vie sont en nous-mêmes ". Le théâtre de Molière a été censuré pour de mauvaises raisons, mais une philosophie libertine y figure bel et bien, fortement appuyée sur la lecture de Pierre Charron, de La Mothe Le Vayer et de la synthèse épicurienne de Gassendi. La série Essais des Champion Classiques réunit des études fondamentales qui ont fait ou font date dans le domaine considéré. Elles sont issues du fonds des Éditions Honoré Champion, revues, corrigées, augmentées si nécessaires, ou publiées pour la première fois dans une collection de référence.

10/2005

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Littérature française

Tenir tête aux dieux

Nadia l'attend depuis neuf mois. Neuf mois qu'il a été incarcéré. Elle lui écrit tous les jours, de longues lettres où elle lui raconte ce qu'elle fait, ce qu'elle pense. Elle lui parle comme s'ils se trouvaient encore l'un à côté de l'autre. Jusqu'à quand une jeune femme aussi belle et indépendante continuera-t-elle de tenir à lui ? Jusqu'à quand pourra-t-il accepter qu'elle continue ? Le narrateur est un étudiant égyptien à l'âme rebelle, farouchement épris de liberté. Il a été arrêté, avec beaucoup d'autres, au cours de la grande rafle décidée par le président Nasser, en 1959, contre tous ceux qui s'opposent à son pouvoir autocratique. Le récit entrelace plusieurs temps, celui de la vie quotidienne dans le camp de concentration d'El-Favyoum, en plein désert ; celui de l'enfance du narrateur dans un milieu modeste de la province égyptienne ; celui de son éveil à un amour dont la pureté transfigure les épreuves qu'il traverse. Sous le patronyme de Mahmoud Hussein sont réunis Bahgat El Nadi et Adel Rifaat, auteurs d'essais novateurs devenus des livres de référence, sur l'histoire politique de l'Egypte et, plus récemment, sur l'islam des origines. Ils nous offrent ici un roman inspiré, qui nous captive par la peinture des mentalités et des faits d'une époque rarement évoquée dans la littérature, et nous séduit par une musique qui nous rappelle, loin du pessimisme des temps actuels, que pour ceux qui font confiance à leurs rêves, au coeur même de l'adversité, le monde est un matin.

04/2016

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Histoire internationale

Les comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938)

La mise en déroute de l'armée fasciste par le peuple de Barcelone, le 19 juillet 1936, est un des mythes les plus enracinés de l'histoire de la Révolution sociale espagnole. La "spontanéité" de la réponse ouvrière et populaire au soulèvement militaire fut catalysée et coordonnée par les Comités de Défense de la CNT. Ces Comités furent les noyaux de l'armée des milices, qui délimitèrent le front d'Aragon dans les jours suivants. Ils posèrent également les bases des nombreux Comités Révolutionnaires de Quartier, qui allaient contrôler Barcelone jusqu'à la ré-instauration du pouvoir bourgeois de la Généralité, avec l'appui indispensable des Comités supérieurs de la CNT et de la FAI. L'insurrection "spontanée" de mai 1937 contre la contre-révolution, dirigée par le stalinisme, ne peut pas non plus s'expliquer sans les Comités de Défense des quartiers de Barcelone. Ce livre rend manifeste l'existence de différentes manières de comprendre la CNT, et l'essence même de la Révolution libertaire, au sein du mouvement anarcho-syndicaliste de l'époque. Ces différences, au cours de la période républicaine, et durant la Guerre Civile, produisirent de nombreux chocs entre les défenseurs intransigeants de la révolution sociale depuis les Comités de base et ceux qui voyaient la CNT comme un parti de plus du camp antifasciste, toujours avec l'excuse de la gravité du moment. Finalement, les uns comme les autres furent vaincus politiquement au cours de la guerre. On peut entrevoir la forme qu'aurait pu adopter la société libertaire, dans une Barcelone dont la cohésion et la structuration s'effectuaient au travers des Comités de Quartier, protégés par les Comités de Défense.

05/2018

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Histoire de France

L'énigme Pierre Pucheu

"Allemands et collabos me haïssent pour ma réalité, tandis que gaullistes et Anglais me détestent sur ma légende"… Pierre Pucheu, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy de juillet 1941 à avril 1942, nourrit les controverses : a-t-il réellement désigné lui-même les otages fusillés à Châteaubriant, dont Guy Môquet, comme il en est systématiquement accusé ? A-t-il organisé les crimes judiciaires perpétrés par la section spéciale de la cour d'appel de Paris et le tribunal d'Etat, condamnant à mort des communistes pour avoir distribué quelques tracts ? Ou est-il au contraire le ministre qui, en zone libre, a permis l'arrestation de plusieurs centaines d'agents ennemis ? Celui qui adjura Pétain de partir pour Alger en octobre 1942 de manière à y appeler les Américains, rompre l'armistice et reprendre la guerre contre l'Allemagne ? Alors qu'il rejoint le camp allié dès novembre 1942 pour aller se battre en première ligne contre les Allemands avec l'aval du général Giraud, Pierre Pucheu est arrêté à son arrivée en Afrique du Nord, incarcéré, jugé, condamné, fusillé. Son procès, le premier de l'épuration, préfigure tous les autres. De Gaulle, tout en refusant sa grâce pour "raison d'Etat", fait cependant savoir qu'il lui "garde son estime". Symbole de cette contradiction, voire de ce regret, Pierre Pucheu est, avec le maréchal Ney, le seul condamné à avoir été autorisé à commander le peloton chargé de l'exécuter… Ni réquisitoire ni plaidoirie, cette captivante biographie conçue comme une enquête "comble – enfin ! – un trou noir de l'historiographie concernant Vichy, l'Occupation et la "collaboration"" (Jean-Marc Berlière).

09/2018

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Histoire internationale

1979, guerres secrètes au Moyen-Orient

L'incroyable année 1979 a vu se succéder des événements qui ont changé Le cours de notre histoire : révolution iranienne, accords de Camp David, prise d'otages de La Mecque, et de L'ambassade américaine à Téhéran et enfin L'invasion soviétique de L'Afghanistan... Voici comment, pendant cette période, la France a cru pouvoir manipuler L'ayatollah Khomeiny et prendre en Iran La place des Américains, comment le Mossad a organisé, en pleine révolution islamique, l'exode clandestin de dizaines de milliers de Juifs iraniens, et comment le royaume saoudien a fait appel au GIGN français pour Libérer les lieux saints de L'islam occupés par des terroristes avec, à La clé, une récompense inattendue. On lève ici Le voile sur les complicités occidentales qui ont permis au Pakistan, bien avant l'Iran, de mettre sur pied Le premier programme nucléaire islamique, et L'on découvre de quelle manière les services de renseignement saoudiens et pakistanais ont organisé Les réseaux de financement et d'armement d'intégristes prêts à se retourner contre l'Occident. Les services secrets de tous bords CIA, SDECE, Mossad... et les présidents Carter et Giscard d'Estaing ont joué, dans cette période agitée, un rôle crucial et parfois trouble, entraînant une série de réactions en chaîne. En quelques mois, Le Moyen-Orient a basculé, et le monde entier avec Lui, favorisant l'avènement d'un islamisme radical aujourd'hui florissant. Yvonnick Denoël est éditeur et historien. Il a notamment publié Les Guerres secrètes du Mossad (2014), Le Livre noir de la CIA (2018) ainsi que Mémoires d'espions en guerre (2018).

03/2019

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Poches Littérature internation

L'oiseau d'acier. Nouvelle avec digressions et solo de cornet à pistons

Dans un immeuble de standing moyen (où un vice-ministre réside par modestie), un être blafard du nom de Popenkov vient frapper à la porte du gérant : il veut un coin, n'importe lequel, où il pourrait enfin poser son lit de camp et dormir. Le gérant n'ayant vraiment rien, Popenkov lui impose une solution originale : il dormira dans l'ascenseur, du retour du dernier locataire le soir au départ du premier le matin. L'immeuble, comme tous les immeubles, a ses histoires, ses drames, ses combines, et nul mieux que Popenkov n'est à même de les observer. A travers lui, peu à peu, la collectivité prend une consistance particulière, forme une sorte d'organisme unique, soudé par plus de conflits que d'alliances, d'ailleurs. Popenkov est un être étrange, chétif en apparence, mais capable peu à peu d'étendre son emprise sur les lieux et les âmes. Puis il déborde de son ascenseur et s'installe dans le spacieux vestibule. Après 18 ans d'habitation, il y a fait tant de travaux (de déprédations) que l'immeuble menace ruine. La collectivité va-t-elle périr ? Il est impossible de rendre compte de l'ambiance de bouffonnerie quotidienne dans laquelle se déroule toute l'action : il faut lire le livre. On y retrouvera les leitmotive mi-angéliques mi-diaboliques d'Axionov, son goût de la magie et sa recherche du salut commun, son amour de la vie drue et sa vision satirique. On comprend mal que ce petit conte n'ait pu voir le jour dans son pays et ait dû être publié en Occident.

01/2018

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Policiers

Dura Lex

A la fin des années 1980, Kwame Diggs, le plus jeune tueur en série de l'histoire, a sauvagement assassiné deux femmes et trois petites filles avec des couteaux de cuisine avant même d'être en âge de conduire. Lors de son arrestation, il y a dix-huit ans, le Code pénal de Rhode Island prévoyait que tout délinquant juvénile, quel que soit son crime, soit libéré à vingt et un ans. Il devrait donc être sorti de prison depuis des années mais il est toujours derrière les barreaux, à cause de condamnations supplémentaires pour possession de drogue et agression de deux gardiens. Le fait que ces accusations soient montées de toutes pièces est un secret de Polichinelle, mais ça ne gêne personne, et surtout pas Mulligan, qui avait enquêté pour le Dispatch à l'époque des faits et qui redoute d'autres meurtres si le tueur est remis en liberté. La direction du journal, en revanche, n'est pas du même avis : si l'administration n'est pas inquiétée pour ce coup monté contre un tueur, elle pourra se permettre le même type d'agissements avec n'importe qui. Peut-on prendre des libertés avec la loi au nom de la sécurité ? C'est autour de ce dilemme éthique que le journal, et l'opinion, se déchirent. Mulligan, de son côté, reprend ses investigations et se lance dans une course contre la montre pour maintenir le criminel en détention. Parce que si le meurtrier est relâché, partisans du droit et défenseurs de l'éthique risquent de se retrouver dans le même camp : celui des proies.

09/2018

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Actualité et médias

Jours d'insurrection

En mars 2012, à la suite d'un concert anti-Poutine à la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou, aux cris de "Marie mère de Dieu - chasse Poutine !", trois jeunes femmes du collectif artistique Pussy Riot sont placées en détention provisoire. Leur procès est une mascarade déguisant la contestation politique en blasphème et les condamne à deux ans d'emprisonnement en camp de travail. Le 19 décembre 2013, sous pression internationale, Vladimir Poutine annonce la libération prochaine des membres du groupe. Maria Alekhina devient l'un des symboles de l'opposition aux dérives de la présidence Poutine, ses lettres de prison sont partagées avec ferveur. Mémoires iconoclastes mêlant collage de conversations, de textes et de chansons, du verbatim du procès à des notes prises en prison, Jours d'insurrection est un cri d'engagement qui croise, à l'instar du mouvement russe, l'artistique et le politique. Au-delà du récit, Maria Alekhina détaille les leçons à tirer pour nous citoyens du monde de ce recul des idéaux démocratiques et lance un appel à la protestation comme forme d'éthique du temps présent. Elle développe un appel à l'action et à la révolution et vient énumérer les outils conceptuels et techniques que nous avons à notre disposition pour résister. Dès lors, l'histoire édifiante de Maria Alekhina prend l'allure d'un manifeste : en lanceuse d'alertes, elle en appelle à la vigilance et à l'action à travers un témoignage vibrant et nécessaire, ode à la liberté et à la démocratie : "La liberté n'existe pas tant que vous ne vous battez pour la préserver chaque jour".

10/2017

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Histoire internationale

Avec Fidel et le Che. Ceux qui luttent et ceux qui pleurent

C'était un révolutionnaire, un vrai. Mort les armes à la main à 34 ans, dissous dans la jungle argentine. Le témoignage de Jorge Ricardo Masetti, le "commandant Segundo", compagnon de route et ami d'Ernesto Che Guevara et de Fidel Castro était resté inédit en France. Mémoires d'une guerre qui enflamma une génération et s'achève trois ans après sa mort : le 9 octobre 1967, il y a tout juste cinquante ans, le corps du Che est exposé, criblé de balles, à l'hôpital de Vallegrande, de l'autre côté de la frontière, en Bolivie. C'est lui qui avait envoyé Jorge Ricardo Masetti allumer la révolution si loin de Cuba. Les deux hommes sont morts pour elle. Le jeune journaliste argentin débarque dans la dictature sanguinaire de Batista en mars 1958. Il parvient, au terme d'un périple épique dans les montagnes cubaines à y décrocher la première interview radiophonique de Fidel Castro, chef du Mouvement du 26 juillet et de son fidèle adjoint, le Che. Bouleversé par la répression aveugle de la dictature, il bascule dans le camp révolutionnaire dont il devient un personnage incontournable. Dans Ceux qui luttent et ceux qui pleurent, Jorge Ricardo Masetti livre un témoignage capital sur l'épopée castriste. Un récit saisi sur le vif, une chronique nerveuse de la révolution. Fondateur et directeur de l'agence de presse internationale Prensa Latina, le missionnaire de la révolution, artisan du rapprochement avec le FLN en Algérie, prend les armes en 1964, pour ouvrir le second front choisi par le Che. C'est la fin de l'aventure. Son corps n'a jamais été retrouvé.

09/2017

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Sciences politiques

Extension du domaine de la guerre

Cela fait maintenant plusieurs décennies que les guerres n'en font qu'à leur tête. Elles ne veulent plus jouer les partitions classiques d'hier : Etat contre Etat, armée contre armée. Elles sont baroques et en perpétuelle transformation. On ne sait même plus comment les nommer... Dans ce brouillard de début de siècle, un constat s'impose : le domaine de la guerre est en pleine expansion. Ce cancer, qui s'en prend aux parties molles de notre monde, provoque bien moins de morts que les grands modèles du XXe siècle. Mais il est terrifiant par son caractère mutant. Les guerres nouvelles touchent avec prédilection les civils, ici et là-bas, et elles vont durer bien plus longtemps que la première et la seconde guerre mondiale réunies. Ce phénomène guerre concerne désormais cinq des six continents, se joue aussi bien sur le terrain que sur la Toile, enrôle dans le même camp des fous de Dieu et des laïcs, mobilise des familles entières qui partent faire le djihad, transforme de " gentils garçons " en tueurs fanatiques et des jeunes filles au sourire angélique en kamikazes ou en épouses encagées de noir docilement soumises à des moudjahidin. Les repères vacillent : des bandes armées bâtissent au nom d'Allah un proto-Etat en Mésopotamie ; un pays, membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU (la Russie), soutient des militaires sécessionnistes en Ukraine. Fondamentalistes religieux et ultranationalistes se marient pour donner naissance à des " Messianiques " qui entendent faire l'Histoire à leur façon... Ne détournons pas les yeux. La guerre est de retour ! Nous sommes désormais tous concernés par ses grimaces.

01/2016

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Littérature française

Boutilimit. Une saga mauritanienne

Les trois religions monothéistes, d'origine abrahamique, ne se sont pas toujours bien entendues et ont connu, au cours des siècles, de sanglants conflits qui auraient pu être évités si elles avaient observé, comme attitude fondamentale, la tolérance. L'auteur, qui a approché ces trois courants religieux au cours de sa carrière, s'est livré à un exercice original. Il a imaginé et créé une famille virtuelle dont les membres appartiennent aux trois religions révélées et qui parviennent à vivre ensemble dans la plus totale liberté de 1965 à 1991, soit vingt-six ans, période qui a permis à l'auteur d'évoquer, avec brièveté mais précision, les bouleversements qu'ont connus à cette époque l'Afrique de l'Ouest et le Moyen-Orient. Il a commenté à sa manière très personnelle, le drame des harkis, la lutte des Afghans contre les Russes, les guerres des Six jours et du Kippour, le voyage de Sadate à Jérusalem, les accords de Camp David, les actions du Polisario. Il s'est aperçu, au fur et à mesure qu'il construisait ce scénario un peu hors du commun, que la réussite de cette expérience n'était possible que si elle était guidée par l'amour, seul moyen de parvenir à une parfaite tolérance. Comme héros principal, l'auteur a choisi un lettré représentant les sages musulmans qui exercent une influence considérable et morale sur leurs coreligionnaires. Boutilimit est dévolue à la chefferie religieuse de la Mauritanie affiliée, pour la totalité de ses habitants à la confrérie Kadiriya et qui, avec les familles Sidiya et Daddah, a représenté l'élite dirigeante de la Mauritanie pendant des décennies.

10/2015

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Histoire internationale

Gdaïm Izik. Une nouvelle vague de résistance sahraouie (2010-2015)

Le peuple du Sahara occidental qui compte près d'un million de Sahraouis perpétue sa quête pour faire valoir et achever sa souveraineté (dont la région de l'Oued Noun fait partie) et faire aboutir l'application du droit international. Il a exprimé récemment les mêmes revendications par le rassemblement de 20 000 Sahraouis à Gdaïm Izik, localité dénuée de tout, proche de la ville de l'Aaïun. Ils ont tenu plus de 40 jours dans des conditions sanitaires et humaines minimales. Devant l'ampleur de cette mobilisation pacifiste le Maghzen marocain a tenté de négocier avec des représentants du mouvement sur la base de la marocanité du Sahara récupéré, à savoir l'autonomie élargie. Mais les insurgés ont maintenu leurs revendications politiques et exigé la tenue d'un référendum d'autodétermination. Cette lutte qui se voulait pacifique s'est soldée le 8 octobre 2010 par la charge de la gendarmerie du roi, le démantèlement brutal du camp, la dispersion des tentes et des campeurs et, cela, devant les observateurs internationaux notamment européens. Les Colonels et les Procureurs du Roi du Maroc ont procédé à l'investigation judiciaire de 69 Sahraouis présumés coupables. Parmi eux, 24 Pacifistes sahraouis, incriminés en tant que "bande organisée et criminelle" le 17 février 2013. Pourtant il n'y a pas de charge pénale sérieuse retenue contre eux, ni d'allusion à "l'affaire politique" du Sahara occidental. Ni non plus de faire-valoir des revendications du Comité de Coordination des Campeurs contestataires contre "le projet de l'autonomie". Cet ouvrage propose une analyse critique de ces événements qui inscrit dans le cadre de la résistance continue du peuple sahraoui.

06/2015

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Littérature française

Pharmakon

Le troisième roman d'un surdoué de la littérature. Olivier Bruneau nous donne un roman cette fois-ci d'une sobriété radicale. Pharmakon nous plonge dans une contrée jamais nommée, semi désertique. Un mercenaire, en proie aux doutes et à une veillée sans fin, est à l'affût de rebelles insaisissables et d'un sommeil impossible à trouver. Isolés dans un pays déchiré par la guerre, retranchés dans leur camp, des mercenaires au service d'une entreprise privée ont pour mission de protéger une raffinerie de pétrole. L'un d'eux, tireur d'élite, reçoit un traitement expérimental qui doit lui permettre de rester sans sommeil plusieurs jours et nuits d'affilée, afin d'optimiser ses performances. Soumis à la solitude de cet état de veille artificiel, et à la menace fantôme d'ennemis toujours cachés, il vit contre la nuit, dans un paysage de plus en plus hypnotique, et une tension toujours plus dense. Quand Olivier Bruneau joue avec nos obsessions et la littérature, cela donne des choses toujours étonnantes. Lorsqu'il décide d'aborder notre rapport au sexe, il conçoit un pastiche fou, qui amuse les critiques les plus féroces : Dirty Sexy Valley (2017). Lorsqu'il interroge notre rapport aux intelligences artificielles et à l'amour, il change de genre et imagine un roman SF, finaliste du prix des Utopiales : Esther (2020). Et lorsque, pour son troisième livre, il s'inquiète de nos obsessions pour la performance et nos nuits sans sommeil, il change encore de registre et écrit Pharmakon, roman d'une épure littéraire radicale. 3 livres, 3 mondes, 3 écritures : 1 auteur à découvrir.

04/2022