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Littérature française

Pourtant n°6. Sauvage ?

"Te voilà bête domestique et pourtant à jamais hors d'atteinte". , constate le narrateur du bref texte "Jour de l'an" ouvrant ce numéro de pourtant consacré à "Sauvage ? " Il parle à un faon mort depuis plusieurs jours dans la forêt, employant cette 2e personne qui s'adresse au lecteur, à toi. Serais tu également sauvage ? Enfant faon ? Qu'est-ce qu'être sauvage ? Pour le photographe Alain Mangeot, en couverture, c'est le mouvement. Le mouvement de l'envol, précise avec des photographies le poète Nils Lisnic. Pour l'auteur de polar écolo Pascal Dessaint dans sa bouleversante nouvelle "Le dernier fil", ou un homme pleure devant le dernier documentaire animalier diffusé à la télévision, c'est le divorce inéluctable de l'homme et du sauvage. Pourtant, si selon le poète Jim Harrison "les poèmes sont eux mêmes une expression du sauvage ", alors la poésie très présente dans les 148 pages de ce numéro expriment le contraire avec sa persistance têtue. Et, lorsque sous la plume tendre et vigoureuse de Viviane Campomar, un rabatteur quitte le clan des chasseurs du village pour adopter une femelle marcassin, c'est l'histoire initiatique d'un retour de l'être humain au sauvage. Voire chez Jean-Pierre Brazs, un 1789 du végétal taillé, élagué, tondu, qui se rebelle dans une savoureuse "Révolte des pelouses".

07/2023

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Littérature étrangère

Un faucon au poing

"Journal, fiction, fragments éclatés de poèmes ? Maria Gabriela Llansol refuse la routine des chemins balisés. D'une main ferme elle dessine des paysages étranges où se rencontrent, se superposent, se fondent des ondes de savoir, de sensations, de perceptions et de passions. En regard de cette crue, comme la crue d'un fleuve, le calendrier du Journal découpe des séquences rassurantes. C'est le territoire des êtres enracinés, la Maison, les animaux familiers, les plantes... Dans l'espace clos du village de Belgique où vit Gabriela Llansol, où elle écrit dans une réclusion proche de celle des béguines, ses "compagnes", flotte un manque, une absence : Lisbonne lointaine, les miroitements des eaux du Tage, et de l'enfance. Le Journal se fait voyage. Voyage dans le temps, jusqu'au Moyen Age auquel, emblématiquement, renvoie le titre du livre. Voyage dans l'imaginaire, dans les livres que lit l'auteur et ceux qu'elle écrit. Des écrivains envahissent le Journal, deviennent des "figures" fictionnelles : Musil, les Brontë, Emily Dickinson, saint Jean de la Croix. Gabriela Llansol élabore des rencontres fantastiques. Qu'en aurait-il été, s'interroge-t-elle, si Camoens avait rencontré Copernic ? Pessoa fait irruption dans la maison de Bach, la poésie s'affronte à la musique, le Sud au Nord. Le lecteur est pris dans cette ronde, y participe, chacun à sa façon." Alice Raillard.

12/1993

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Contes et nouvelles

Poing de vue, yeux cernés

Patchwork unique d'à peu près tous les genres littéraires : sept nouvelles, quatre poèmes, deux pièces de théâtre, un conte, une prose poétique, et une prose à hics. La première pièce de théâtre nous fait naviguer entre les Etats-Unis de la recherche scientifique en 1970 et la France du Vercors occupé en 1943 pour, par sauts de puce à travers l'oeuvre, nous transporter dans les Caraïbes, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe de l'Est et de l'Ouest, en Asie... et se terminer quelque part, je ne sais où, bien au-delà de la galaxie, aux confins de l'univers non confiné. Derrière les mots-dits (maudits mots) ou bien les mot-tus (bouche décousue) remontent les thèmes d'actualité comme le Covid, l'Ukraine, la conquête spatiale, les JO de Paris, la santé personnelle et planétaire (de la planète terre fiévreuse), etc., histoire de coller aussi au présent de l'histoire. Cet original mélange qui garde éveillé, garde tout de même un fil conducteur historique, scientifique et véridique car tout y est inspiré de faits réels, avec une dose de suspens, un soupçon d'humour, voire de mauvaise humeur, un désir de faire voyager le lecteur à travers le temps et l'espace, le temps d'une lecture sur place.

06/2022

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Compositeurs

Olivier Messiaen

Compositeur, organiste et pianiste français, l'avignonais Olivier Messiaen (1908-1992) étudie au Conservatoire de Paris avec Maurice Emmanuel, Marcel Dupré (orgue), Charles-Marie Widor et Paul Dukas. Organiste à l'église de la Trinité à Paris à 22 ans, il enseigne aussi à l'Ecole normale de musique de Paris et à la Schola Cantorum, et participe à la fondation du groupe Jeune France. Prisonnier au Stalag VIII-A à Görlitz durant la Seconde Guerre mondiale, il y compose son Quatuor pour la fin du Temps. Professeur d'harmonie au Conservatoire de Paris, il y rencontre Yvonne Loriod, qui deviendra sa seconde épouse et son interprète au piano. On retrouve dans ses oeuvres sa passion pour les rythmes indiens, les oiseaux, la synesthésie (concordance des sons et des couleurs) et la religion catholique. Parmi son large catalogue, on se rappellera son Catalogue d'oiseaux et les Vingt Regards sur l'Enfant-Jésus pour piano, La Nativité du Seigneur pour orgue, Poèmes pour Mi et Harawi pour soprano, la Turangalîla-Symphonie, Des Canyons aux étoiles... ou encore son opéra aux dimensions wagnériennes Saint-François d'Assise. Ce nouveau volume de la collection horizons vous invite à rencontrer une figure majeure de la musique française de la seconde moitié du XXe siècle dans un livre illustré inédit aux annexes pratiques.

07/2021

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Histoire antique

Le livre noir des classiques. Histoire incorrecte de la réception de l'antiquité

Laissons-nous les portes de notre civilisation ouvertes aux barbares, en oubliant nos racines grecques et romaines ? Ou bien sommes-nous les barbares, lorsque nous utilisons bêtement notre passé pour justifier le pire de notre civilisation ? Les exemples de ce que l'on peut appeler la mauvaise réception de l'Antiquité sont légion. Dans ce Livre noir, l'irrévérencieux et savant Giusto Traina en dresse l'histoire incorrecte. Il sélectionne les cas les plus intéressants voire les plus curieux, de 1900 à nos jours. On croisera ce psychiatre militaire américain inspiré par les poèmes homériques ; on évoquera le débat sans merci entre Martin Bernal et ses détracteurs ; on dressera le bêtisier de la démocratie dans la Grèce antique ; on suivra l'usage et l'abus du mythe d'Antigone, de Hegel à Agamben ; on comprendra les controverses sur les statues antiques ; on déchiffrera le conflit idéologique entre la Grèce et la Macédoine du Nord sur l'identité d'Alexandre le Grand ; on s'amusera du kitsch gréco-romain de Las Vegas ou d'une France qui n'en finit pas de se réclamer de ses ancêtres les Gaulois... Ce panorama passionné et jubilatoire de l'usage toxique de l'Antiquité aidera chacun à comprendre, enfin, ce qui est vivant et ce qui est mort dans notre rapport aux Grecs et aux Romains.

09/2023

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Poésie

Oeuvre complètes. Tome 13, Les tombeaux

La mort de la Reine de Navarre en 1549 fut marquée par une série d'hommages posthumes, dont le plus connu est "le Tombeau de Marguerite de Valois", publié à Paris au printemps de 1551. Ce recueil de poèmes en quatre langues, dans lequel les membres de la future Pléiade firent leur première apparition collective, n'avait pas fait l'objet jusqu'ici d'une édition critique, malgré son importance pour l'évolution de la poésie sous Henri II. Avec les courts recueils inclus dans son "Oraison Funèbre" en latin et en français, Charles de Sainte-Marthe les avait devancés, suivi de près par Nicolas Denisot avec "l'Hecatodistichon", cent distiques latins en l'honneur de Marguerite, prétendument écrits par trois jeunes Anglaises. Mis au défi par Sainte-Marthe et Denisot, les membres de la Brigade traduisirent et imitèrent ces distiques en trois langues, en y ajoutant d'autres pièces très diverses à la louange de la Reine défunte, des jeunes filles anglaises, de sa fille Jeanne d'Albret et de sa nièce Marguerite de Berry. Le succès de ce recueil polyglotte a fait oublier d'autres hommages offerts à Marguerite par ses protégés restés sans appui, notamment dans ses domaines du Sud-Ouest, ainsi que d'autres jugements postérieurs, qui évoluèrent après la publication de "l'Heptameron".

09/2021

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Policiers

Le double était parfait

Quand un traducteur légèrement Asperger enquête sur la disparition d'un manuscrit de Kierkegaard : déductions hautement philosophiques à la clé ! Lorsque Mette Rasmussen, directrice de la Fondation Kierkegaard, est retrouvée assassinée, on découvre que des poèmes inédits du grand philosophe danois ont disparu par la même occasion. Heureusement, ils ont été traduits en anglais. Mais tous les soupçons se tournent alors vers le traducteur, l'américain Daniel Peters. Et Carsten Rasmussen, le fils de Mette, n'est pas le dernier à l'accuser. Contraint de se défendre à tout prix, Peters découvre qu'il n'a aucun alibi probant et, atteint du même syndrome d'Asperger que le fondateur de l'existentialisme, comme certains le pensent, il se replonge dans la vie du philosophe et comprend petit à petit que Mette Rasmussen, qu'il a brièvement aimée, lui a laissé des indices qui pourraient le sauver. Mais pour cela, il va devoir regarder la vérité en face et, tout comme celle d'un Kierkegaard qui jouait beaucoup avec elle, la vérité ne manque pas de visages, et tous bien différents. Ecrit dans un anglais tout à la fois châtié, distancié et populaire, cet ouvrage est en même temps qu'un superbe roman à énigmes une étonnante suite de variations sur les thèmes de l'identité, du mensonge et de l'authenticité véritable.

04/2019

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Critique littéraire

Michel Leiris

Ecrivain, ethnographe, grand collectionneur et amateur d'art, Michel Leiris (1901-1990) restera comme l'une des grandes figures de la vie intellectuelle de ce siècle. Ses amis et interlocuteurs ont pour nom André Masson, Max Jacob, Pablo Picasso, Alberto Giacometti, Francis Bacon, Raymond Roussel, Robert Desnos, Georges Bataille, Jean-Paul Sartre, Aimé Césaire, Alfred Métraux, Jean Genet, et c'est en belle compagnie que le lecteur de cette biographie traverse le siècle sur ses pas. L'écrivain s'affirme, dans l'atmosphère qui enveloppe l'atelier surréaliste d'André Masson entre les deux guerres, par une œuvre autobiographique singulière dont L'Age d'homme est la pierre angulaire. Mais sa bibliographie comporte plus d'une centaine de titres couvrant des genres fort variés : recueils de poèmes, œuvres ethnographiques, essais de critique littéraire et artistique, textes politiques. L'ethnographe (formé à l'école du grand Marcel Mauss) participe à la fameuse mission Dakar-Djibouti qui a traversé le continent africain de 1931 à 1933. Leiris en a rapporté un extraordinaire journal (L'Afrique fantôme) dont la lecture a éveillé bien des vocations. Mais Michel Leiris est également un homme engagé. Il vit la décolonisation en militant activement à l'extrême gauche (il est un des premiers signataires du manifeste des 121) et ne renoncera jamais à croire qu'un communisme libre est possible.

07/1998

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Photographie

De Djibouti à Addis. 1980

Qui, jeune, n'a pas aimé Rimbaud ? Et qui n'a pas rêvé d'aller sur ses traces ? Evidemment, certains préfèrent regarder la télé… Françoise Nunez, en 1980, avait 23 ans, et, après ses années flamenco de feu, la voilà avec un appareil photo et l'envie de voir le monde, de retrouver ses amis à Djibouti, de prendre le train fameux qui mène en Ethiopie. La voilà sur les routes de l'Afrique où Rimbaud était allé ne pas écrire ses poèmes de sable et de vent. Instinctivement, elle n'a pris que le 50 mm comme objectif sur son appareil, pressentant que la photo doit être simple et directe. Sans effets, pour bien parler, bien dire ce qu'on voit, bien faire passer les sens qui entourent le voyage avec mille odeurs neuves… Et, peut-être à cause du flamenco si rigoureux, elle sent que c'est le noir et blanc qui peut traduire le mystère de ce qu'elle cherche, de ce qu'elle veut découvrir… Cela s'appelle un voyage initiatique. Tout simplement. Et, en regardant ces images, on est vraiment dedans : on les sent, on les voit, on les entend, on les respire. Elle est, dès la première seconde, une vraie photographe, et pas une faiseuse. Elle ne fait pas ça pour plaire, mais pour être. Bernard Plossu

05/2018

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Littérature française

Mère toute-puissante, Dialogues avec la Mère divine, tome 4

Note de l'éditeur C'est pendant son séjour à l'ashram de Sri Aurobindo, de 1925 à 1950, que Shuddhananda Bharati a rédigé les textes réunis ici. Ce sont pour lui non seulement des exercices de rédaction en français mais un véritable dialogue intérieur avec la Mère, la divine Shakti universelle. Dialogue extérieur, aussi : l'élève s'adresse quotidiennement à la Mère ; il chante ses louanges, lui demande son aide. Il aspire à la perfection, tant linguistique que spirituelle. La Mère, d'origine française, répond en lui retournant les textes annotés et corrigés, avec ses bénédictions. Mère toute-puissante clôt la publication des Dialogues avec la Mère divine, en quatre tomes. Notre édition transcrit fidèlement l'original dactylographié, tel que retouché par la Mère. Les titres reprennent les mots par lesquels l'auteur s'adresse à sa destinataire ou, à défaut, le début du texte. Des poèmes inédits complètent le livre. Un chaleureux merci à Mme Johanne Lebel Calame de son aide précieuse pour l'édition de ce recueil. Et une vive reconnaissance à M. Jean-François Mayer, qui nous fait l'honneur de rédiger la préface. Recevez, cher Monsieur Mayer, mes plus chaleureux remerciements pour votre présentation. Merci à Shuddhananda Bharati de nous avoir transmis ces Dialogues, inspirés et composés en français avec amour et générosité ! Editions ASSA, Christian Piaget

10/2012

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BD tout public

Les petits

Une main qui berce, qui caresse, qui soutien et qui dessine sur la pointe des pieds quand l'enfant dort. Durant la première année de son fils, Marion dessine comme pour prendre une grande respiration. Ses images s'entassent, l'aident à penser, la questionnent, fixent ses émotions et adressent à son fils des souvenirs de sa grande métamorphose en maman. Après la parution de sa dernière bande dessinée, "Les Amours suspendues" (Prix spécial du Jury du Festival d'Angoulême en 2018), Marion Fayolle est devenue maman. Au cours de la première année qui a suivi la naissance de son fils, elle a réalisé une série de dessins autour de la parentalité ; inspiré de la foule d'émotions, de sentiments et d'idées riches et contradictoires qui ont jalonné cette période de sa vie. Une somme de dessins tantôt drôles, tantôt tendres mais toujours aussi puissants pour nous illuminer, nous questionner, nous réjouir et nous permettre de traduire en images des sentiments beaux et profonds. "Les Petits" de Marion Fayolle est un recueil de poèmes dessinés, digne successeur des "Coquins" et de "L'Homme en Pièces" ! Un livre qui nous parle comme jamais de la complexité du processus du devenir parent, de la construction de sa relation à l'enfant et à sa venue au monde. Un trésor à partager !

10/2020

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Ecrits sur l'art

Oeuvres complètes

Gabriel-Albert Aurier (1865-1892) incarne la figure de l'écrivain bohème : "monté" à Paris pour faire son droit, il s'installe dans le Quartier latin, fréquente Montmartre et rêve d'une carrière de peintre avant de mourir, à l'âge de 27 ans, d'une maladie mal soignée. C'est cependant par la critique que l'on retiendra son nom. Homme de presse — des petits journaux de cabarets aux revues sérieuses se réclamant d'une révolution poétique et esthétique —, Aurier est membre fondateur du Mercure de France, en 1889, aux côtés de son grand ami Remy de Gourmont. Découvreur de Van Gogh, soutien de Gauguin et des peintres synthétistes, il fait preuve, dès ses premières publications, d'une grande inventivité théorique et d'un éclectisme certain. Ce feuilletoniste à la Allais, précurseur de Jarry par son théâtre, occupe ainsi une position centrale dans l'avant-garde littéraire et artistique de son temps. Premier panorama complet des écrin de cet artiste moderniste et polymorphe, cette édition donne la part belle à ses oeuvres méconnues (poèmes baudelairiens, contes, chroniques absurdes...) et rassemble de nombreux documents ainsi qu'une correspondance inédite avec divers peintres (Pissarro, Bernard, Van Gogh...). En présentant la cohérence de ses projets esthétique, critique et littéraire, elle souhaite lui rendre la place qu'il mérite dans l'histoire du symbolisme et du décadentisme.

06/2021

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Poésie

De l'attente et Après

"Maïa , m'a confié Pierre, j'ai besoin que mon recueil paraisse en français. Et tu sais qu'à mon âge, chaque jour peut être le dernier". J'ai entendu la nécessité, le besoin impérieux de faire témoignage, oeuvre, dans la langue de son enfance - qui n'est pas sa langue natale, ses parents parlaient allemand et yiddish -, celle de ses jeux sur les trottoirs parisiens avec son premier ami ; la langue des bourreaux aussi, celle des policiers qui ont en-voyé son père, Aba Scherel, au camp de Drancy, d'où il sera déporté vers "une destination inconnue" : d'Auschwitz, il ne reviendra pas. Pierre a échappé de peu au même sort funeste grâce à l'ingéniosité et au courage de sa mère. Des années plus tard émergent ces poèmes, catharsis à son traumatisme de guerre, tentative pour retrouver son identité perdue dans les dédales de l'Histoire. COLERE Nous avons continué à vivre et ravalé nos sentiments Comprendre était trop difficile Etre jeune était trop demander L'audace était le courage de l'aveugle Chanter était à peine audible aux oreilles attentives Penser était la force d'une élite Je déteste cette époque qui nous a rendus si résistants à la souffrance Si hermétiques à la maladie romantique aux mensonges flagrants de la camaraderie de salon

10/2021

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Religion

SALOMON ET SATURNE. Quatre dialogues en vieil-anglais

Les dialogues de Salomon et Saturne emmènent le lecteur dans un monde religieux chrétien où se côtoient, s'entrecroisent et s'amalgament des idées, des croyances parfaitement orthodoxes, canoniques, et d'autres apocryphes et légendaires, qui se sont tissés autour des premiers. Ensuite, ces textes sont le fruit de ce que l'on pourrait appeler "le mode de pensée apocryphe", qui n'est pas le propre des premiers siècles seulement, et qui n'a jamais cessé de fonctionner. Ainsi, les moines des monastères irlandais et anglais du haut moyen âge, du VIIe au XIe siècle, nourris autant par la Bible, les Pères de l'Eglise, les grands théologiens de l'époque, que par les apocryphes, même les plus fantastiques, ont continué à créer des mondes foisonnant de "fables apocryphes". Ici, ils leur ont donné comme cadre des dialogues entre le roi sage Salomon et le mystérieux Saturne. Par ces deux dialogues en prose et ses deux poèmes, le lecteur est invité à goûter la saveur d'un ancien monde où les thèmes du christianisme s'expriment sur l'arrière fond culturel germanique. Robert Faerber a enseigné, à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Strasbourg, la linguistique historique et la poésie médiévale anglaises. Il a déjà fait connaître des thèmes et des textes apocryphes en vieil-anglais, notamment l'Apocalypse de Thomas.

11/1999

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Poésie

Profil elegie

Extrait de Profil élégie de Dominique Quélen. A l'exception de deux brefs poèmes définitoires en vers, ce livre est constitué d'une série de quasi-restangles où manque toujours, permettant le mouvement, quelque élément commun au langage et au réel, à l'image du "pour bien des choses de ma vie je peux dire presque" d'Effi Briest. Ils sont remplis d'objets incomplets, incluant le corps, qui représentent aussi des états de la matière selon certains angles, certaines combinaisons qui varient. Quoique cette distinction n'ait plus guère de sens, me semble-t-il, l'ensemble peut se situer entre les restes d'un lyrisme qui fuit et ceux d'un formalisme qui se délite. Le dysfonctionnement de tout cela m'intéresse, s'il est rendu sous la forme neutre et discrète de petits paragraphes de prose, comme des boîtes, disons. Ainsi le titre, Profil élégie, n'évoque-t-il une disposition d'esprit qu'à travers le travail manuel. Il s'agit, pour reprendre Ponge, qu'il y ait "quelque chose à obtenir, et non quelque chose à exprimer". Ce livre forme en quelque sorte un diptyque avec un autre encore à paraître, d'une poésie plus littérale et dont le titre, Le champ de la plinthe, est une définition homophonique possible de l'élégie.

12/2023

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Poésie

Petite fille

Ce sont des haïkus à hauteur de père qui se penche à la taille d'un enfant, et qui pour mieux le regarder, retrouve sans le vouloir l'enfant qu'il a été lui-même. Mais c'est d'abord le regard tendre, amusé, ému, étonné, intimidé, d'un père sur sa fille. C'est une lettre d'amour à toutes les petites filles, à tous les enfants qui sont ou que nous avons été. Ce sont des mots d'amour, des mots simples, des petites phrases, des petits poèmes, des petites choses, celles de l'amour justement, légères comme des graines qu'on attrape au vol et qui restent en nous, et poussent comme des fleurs dans nos jardins secrets". Extrait de la préface de l'auteur Le comédien et metteur en scène Dimitri Rataud livre dans ce recueil un regard sincère, empreint d'amour. Porté par le haïku, pratique poétique qu'il chérit depuis une trentaine d'années, il immortalise des instants dérobés au temps, comme des petites vignettes de vécu. En trois vers se dessine le portrait d'une enfant, tantôt émerveillée, tantôt contrariée, en constante interaction avec le monde qui l'entoure et qui lui reste à découvrir. Si heureuse Quand je l'appelle "grande fille" Petite fille Une véritable cartographie de la beauté, de l'innocence et de la nostalgie de l'enfance.

10/2021

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Littérature française

La galeries des murmures

Des oeuvres d'art sont gravées au plus profond de nos mémoires. Dans celle d'Isabelle Cousteil, elles ont construit son musée imaginaire. En s'aventurant dans sa galerie des songes, elle franchit allègrement la ligne rouge de la folie romanesque : elle affirment que les oeuvres communiquent... Vingt scènes vont se jouer devant nous. Les portraits dialoguent, se téléphonent, s'écrivent des lettres, des poèmes, des textos, s'envoient des suppliques, des billets d'amour, des requêtes.... Isabelle Cousteil dévoile l'amour du Violoncelliste de Modigliani pour le Violon d'Ingres de Man Ray. Elle entend la chatte égyptienne Bastet tancer vertement Jean de la Fontaine. Elle découvre la supplique de François 1er à la Reine de Portugal. Elle surprend une discussion de voyous fraternels entre Monna Lisa et l'Ange de Reims, pendant que dans les profondeurs du Louvre une bande d'éclopés rédigent une pétition à l'adresse de leur conservateur. Elle capte une altercation post mortem entre le Duc et la Duchesse de Berry. La souffrance de Camille Claudel trouve écho à celle d'Adèle Hugo. Et dans un jardin de Monet, une belle mélancolique lui confie son seul espoir... Les portraits murmurent. Il faut les écouter avec les yeux pour mieux entendre avec le coeur. Comme les ont entendus les pinceaux de Lupi, laquelle, en faussaire avoué, revisite à sa manière les interlocuteurs d'Isabelle Cousteil.

02/2014

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Critique littéraire

Yves Bonnefoy, histoire des oeuvres et naissance de l'auteur. Des origines au Collège de France

Entre l’apparition publique de La Révolution la nuit en janvier 1946 et l’édition des Poèmes en mai 1978, entre celle de ses premiers écrits critiques au sein de l’avant-garde surréaliste et le projet d'"études comparées de la fonction poétique" au Collège de France présenté lors de la Leçon inaugurale en décembre 1981, la littérature et la pensée française ont vécu une profonde mutation au sein de laquelle Yves Bonnefoy a inscrit son oeuvre de poète, de prosateur atypique, de critique de la poésie, d’historien de l’art, de traducteur, d’éditeur et de penseur d’une métaphysique postthéologique. Ce parcours, composé de temporalités différentielles liées aux possibilités d’invention des passés comme de celle de l’à venir, de chemins un temps frayés par l’auteur au sein du moment existentiel de la pensée française de l’après-guerre, est ici reconstitué en sept chapitres, toutes les oeuvres étant replacées dans leurs dimensions publiques d’époque (édition, réception immédiate, institutionnalisation, médiatisation, traduction en de nombreuses langues). Le livre présente une existence créatrice dans et contre son époque, scandée de moments décisifs en des lieux privilégiés, en Italie dès le début des années cinquante, en Provence ou aux États-Unis une décennie plus tard, sans oublier les années de formation dans une capitale littéraire comme Paris.

04/2014

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Littérature française

Faux profil

Sur la mer ensoleillée de Facebook, où l'on se salue d'un pouce de pédalo à pédalo, Cyril Molotov fait figure de Kite surfer. Il virevolte, il éblouit. Son pouvoir de séduction, ses mots cruels, son érudition bizarre, font de lui le prince d'une petite cour d'"amis" qui ne jurent que par lui, quand ils n'en tombent pas amoureux à distance.Parmi eux, pourtant, le soupçon va grandir : et si le brillant Molotov n'était qu'un imposteur ivre de manipulation, un sale type, au fond, sous le masque de l'excentrique ? Rongés par le doute, soudés par l'inquiétude, les "amis" de Cyril décident de se rencontrer dans la vraie vie : ils se réunissent chez un hacker prêt à en découdre, sur son clavier, avec la "force obscure" que tous pressentent.En tentant de mettre Molotov au pied de ce Mur où ils ont posté avec passion tant de poèmes, de photos, de chansons, où ils ont cliqué sur "j'aime" comme des possédés, ceux qui étaient il y a peu ses fidèles vont s'avancer sur des chemins beaucoup plus dangereux qu'ils ne l'imaginent. De Facebook, il auront parcouru tout le décor : dernier salon où l'on cause et terrain de jeux pervers, théâtre d'une "amitié" universelle et lieu privilégié du mensonge et de la trahison.

04/2012

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Littérature française

Contes des sages zen

Ce recueil de contes zen, avec de nombreux inédits en français, nous livre ici une anthologie sans précédent. Inspirés des diverses versions écrites ou orales, ces récits sont revisités avec un éclairage nouveau et mis en résonnance avec des poèmes qui en approfondissent le sens. Avec son talent de conteur et une connaissance vécue de son sujet, l'auteur fait revivre ces histoires porteuses d'une sagesse et d'un humour revigorants, donne de l'étoffe à ces personnages, célèbres ou méconnus, en remontant aux sources les plus authentiques et en les replaçant dans leur contexte historique. On y fréquente avec bonheur des figures emblématiques de patriarches chinois ou de grands maîtres japonais iconoclastes comme Ikkyû et Hakuin qui défrayèrent la chronique et surent redonner sa vitalité originelle à un zen décadent, mais aussi des artistes, des samouraïs, de singulières aubergistes et même une courtisane des plus surprenantes. Ces histoires mettent en scène les principes essentiels et la saveur incomparable du zen pour témoigner d'un chemin qui mène au-delà des limitations du mental et de l'égo, pour goûter aux fruits de l'Eveil dont le nectar est la Compassion. Elles illustrent aussi l'influence du zen dans les arts martiaux, la poésie, la peinture, la cérémonie du thé. Enfin, la richesse de l'iconographie, en parfaite correspondance avec le texte, contribue à nous immerger dans cet univers fascinant.

03/2013

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Poésie

Le cycle des tilleuls

A travers la métaphore des deux tilleuls qui habitent la cour de son immeuble, le légendaire 20 Rue Jacob, à Paris, Etel Adnan tisse une épopée de la vie, de la mort et de la résurrection, dans un cycle de quatre longs poèmes. Dans le dernier texte, elle effectue un voyage mystique qui, contrairement aux voyages classiques de la Terre vers le Ciel, a lieu des conquêtes spatiales vers la Terre. Concept entièrement nouveau, ces retours, au nombre de vingt-deux, renouvellent l'amour de la vie qui s'exprime dans ses autres textes. Ecriture puissante, et pourtant simple, dans le choix de ses vocables ou de ses moyens, elle utilise tous les moyens à la portée de l'écriture poétique moderne, l'assemblage, les juxtapositions, la non-linéarité, les silences, et les jeux de mise en page, pour exprimer les éprouvants écueils, ou les tragédies de l'existence. "Le travail d'Etel Adnan va au-delà de la seule poésie. Elle crée une aura : son écriture prend sa source dans l'histoire, la sagesse, la politique et l'art visuel. Ses prouesses poétiques et sa profondeur littéraire rendent son oeuvre forte d'émotion et de vie. Son engagement autour des langues et la manière dont elles échangent mutuellement est au coeur de son esthétique". (traduction Florence Trocmé, Poézibao

01/2012

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Littérature française

Dieu m'étonnera toujours. Suites pour le temps qui passe

Une femme se retire (pourquoi ?) dix jours en août dans un monastère de la Chartreuse abandonné par les moines et qui accueille des laïcs. Dans la chaleur de l'été, quasi nue et chaussée des grandes bottes de jardinage masculines dénichées dans l'atelier, elle met ses pas dans les pas du Chartreux, entreprend de nettoyer son jardin en friche, évolue comme chez elle dans la maison de l'ermite absent dont, épousant la manière de vivre, elle s'éprend peu à peu. Tout regard et toute ouïe, elle médite, plus qu'elle ne se perd en oraisons, et note, ivre de splendeur inattendue, ce qui lui passe par la tête. Ahurissement, vénération, sentiment aigu de la nature, de l'amour, du temps, de Dieu (elle se dit qu'Il n'est jamais où on L'attend et qu'Il a plus d'un tour dans son sac). Elle écrit l'incorrigible balancement de ses impressions, les pensées contradictoires, les idées folles qui l'assaillent dans un lieu strictement soumis à la règle monastique. Elle pense au monde. Un an plus tard, reprenant ces "suites pour le temps qui passe", la femme celte et panthéiste retrace avec autant de fantaisie que de rigueur, au fil d'une prose entrecoupée de poèmes brefs dans l'esprit du haïku, un séjour intemporel et divinement païen à la Chartreuse.

04/2013

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Littérature française

Amour, amour, amour ! Dialogues avec la Mère divine, tome 3

Note de l'éditeur C'est pendant son séjour à l'ashram de Sri Aurobindo (1925-1950) que Shuddhananda Bharati a rédigé les textes réunis ici. Exercices de rédaction française, ils expriment un véritable dialogue intérieur avec la Mère, la divine Shakti universelle, et un dialogue extérieur avec la Mère de l'ashram, qui corrige les textes et les retourne avec ses bénédictions. L'auteur aspire à la perfection : Mène-moi, ô Force victorieuse, de l'ignorance mentale vers la Connaissance divine ; ... transforme cet être tout imparfait en la perfection rayonnante de Ton propre enfant". Amour, amour, amour ! est le troisième des quatre tomes des Dialogues avec la Mère divine. Notre édition transcrit fidèlement l'original dactylographié, tel que retouché par la Mère. Les titres reprennent les mots par lesquels l'auteur s'adresse à sa destinataire ou, à défaut, le début du texte. Des poèmes inédits complètent le livre. Un chaleureux merci à Mme Johanne Lebel Calame de son aide précieuse pour l'édition de ce recueil. Et un immense bonheur et la joie du partage avec Mme Francine Martin, qui me fait le plaisir d'écrire la préface. Reçois, chère Francine, mes plus vifs remerciements pour ton prologue écrit avec ferveur. Merci à Shuddhananda Bharati de nous avoir transmis ces Dialogues, inspirés et composés en français avec amour et générosité ! Christian Piaget

09/2012

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Littérature étrangère

Les contes de Canterbury et autres oeuvres

Voici pour la première fois rassemblé (et traduit en français) l'oeuvre complet de Geoffrey Chaucer, le poète anglais le plus célèbre, Shakespeare excepté. Chaucer est surtout connu pour ses contes grivois, mais Les Contes de Canterbury ne se réduisent pas à ces fabliaux. Troïlus et Criseyde est un grand hymne à l'amour, dont le personnage de Pandare allège la gravité. D'autres longs poèmes traitent du deuil, de la renommée, de la fidélité. Chaucer n'impose aucune solution, il s'amuse à en suggérer plusieurs, aiguisant l'imagination, l'intelligence et la bonne humeur du lecteur autour des thèmes immortels de l'amour, de la mort, de l'argent, du libre arbitre. Prosateur, il ose traduire le latin philosophique de Boèce ou inventer l'anglais technique de manuels d'astronomie. Vrai créateur, il transmue ses sources. Chaucer est un humaniste, un humaniste du XIVe siècle, aussi familier des princes et des marchands que des livres. Les introductions et les notes, les bibliographies, le répertoire explicatif des noms propres, le résumé des notions importantes font de cet ouvrage une petite encyclopédie du Moyen Age. Le Prologue général des Contes de Canterbury et la " Nuit d'amour de Troïlus et Criseyde " sont donnés en version bilingue, afin qu'on apprécie au plus près la langue et la technique du " père de la poésie anglaise ".

04/2010

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Histoire de France

Journal. (1941-1942)

Prague, 1941. Petr Ginz, un adolescent juif âgé de quatorze ans, entame un journal. Celui-ci, avec ses références sobres et concises, ponctuées de poèmes et de dessins, reflète un insatiable appétit de connaissances et de lectures et atteste de dons littéraires et artistiques très sûrs. Avant tout, il capte avec une ironie et un sens aigu de l'absurde la texture de plus en plus précaire de la vie quotidienne, la tension palpable, la peur du "transport à l'Est". Et il décrit comment la ville bien-aimée et familière se transforme peu à peu en un "ghetto sans murs ", un espace en apparence ouvert mais délimité par un nombre croissant d'interdictions. Le journal s'achève à l'été 1942, avec le départ de Petr au camp de Terezin. Pendant deux ans, il y déploie une grande force morale, crée et édite la revue clandestine Vedem ("Nous menons"), continue furieusement à dessiner, peindre, écrire et lire, se préparant avec un optimisme indéfectible à un avenir meilleur qu'il ne connaîtra jamais. Le 28 septembre 1944, il monte à bord d'un train à destination d'Auschwitz. Cet ouvrage est un document historique d'une valeur inestimable, le témoignage candide et bouleversant d'une jeune vie pleine de promesses, brutalement interrompue par la barbarie nazie.

03/2010

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Littérature française

Alberg

Plutôt que de partir pour l'Afrique en quête d'un hypothétique emploi, Thomas s'installe à Besançon, où son père possède une maison inoccupée. Dans la boutique du rez-de-chaussée, désertée par le chapelier Alberg, une étrange découverte l'attend : " Ils étaient dix, sanglés d'un solide ruban. Dix ans de vie. Dix épais agendas de commerce in-octavo recouverts de toile noire. " Rédigés par Alberg, disparu deux ans plus tôt, ces carnets sont remplis de poèmes et d'aphorismes obscurs. Très vite, ils entraînent le jeune homme dans un labyrinthe dont il ne soupçonne pas l'étendue. Avec Lucie, qui n'est d'abord pour lui qu'" un pull mohair couleur de feuille de gui ", Thomas tente d'en trouver l'issue. Qui donc était Alberg, débarqué un jour d'Argentine ? Est-il retourné vivre là-bas ? Et, surtout, comment se fait-il que ses écrits bouleversent la vie de ceux qui les lisent ? Deux poissons d'or, un jeu de marelle, la veuve d'un médecin colonial, un barrage colossal ou encore des tickets du tramway de Trieste sont certains des indices qui jalonnent Alberg. Un premier roman construit comme une partie d'échecs, où le roi et la dame mènent la danse, et où le fou n'est pas celui qu'on croit...

01/2010

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Littérature étrangère

Tout le temps

U n homme et une femme sur la route de Varsovie. Un camion déboîte dans un virage. Avant le choc, toute la vie de A.Z. défile devant ses yeux, une vie tracée tant bien que mal dans la Pologne des dernières décennies du xxe siècle. Écrivain raté, usurpateur sans panache, A.Z. parvient à se faire passer pour un acteur essentiel de l'opposition clandestine. Pourtant, hormis quelques mauvais poèmes, il n'a jamais rien écrit : son " grand livre ", son livre " courageux ", il le vole à un malade décédé dans un hôpital psychiatrique. Ses actes, ses rencontres, tout est dicté par l'intérêt qu'il peut en tirer. Séducteur opportuniste, il dérobe les textes de ses conquêtes et devient peu à peu l'un des représentants de la littérature polonaise indépendante. À la chute du communisme, il perd tous ses repères : le monde change, les vieilles combines ne fonctionnent plus. Incapable de se faire une place dans l'économie de marché balbutiante, A.Z. écrit des textes pseudo- érotiques pour des revues féminines et des discours pour quelques députés de partis politiques opposés. C'est le débat sur le rôle de la littérature dans la vie publique, pendant la période communiste et après, que rouvre Janusz Anderman avec le portrait corrosif d'un écrivain- escroc.

02/2010

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Critique littéraire

Le livre du Voir Dit. Guillaume de Machaut

Poète et musicien, Guillaume de Machaut a laissé une œuvre immense et novatrice qui marque un tournant décisif dans l'histoire de la poésie lyrique. Menant à leur perfection les formes fixes telles que ballades, rondeaux, virelais ou complaintes, il y célèbre l'amour avec virtuosité, forgeant les vers avant la musique. Quant aux dits narratifs qui forment une grande partie de l'œuvre de Machaut, ils font entendre tour à tour la voix du narrateur et celle de l'amant. Sans doute est-ce dans le Voir Dit que ce procédé est poussé à l'extrême : à l'instance narrative se superpose le lyrisme, au-delà du récit s'élève le chant. Y sont contées les amours du poète vieillissant pour une jeune fille, Péronne d'Armentières, que le talent de son ami a séduite. L'art d'aimer, encore très influencé par le souvenir du Roman de la Rose, devient alors art d'écrire : lettres et poèmes à forme fixe sont insérés dans un tissu narratif qui semble n'avoir d'autre fonction que de servir d'écrin à cette correspondance amoureuse. Œuvre composée dans la dernière partie de la vie de Guillaume de Machaut, le Voir Dit célèbre le pouvoir de l'amour, mais plus encore sans doute celui des mots et des vers...

01/2002

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Littérature étrangère

Pollen

" Ci-gisait Julia Callebaut, quarante-huit ans, mère de deux enfants adultes, domiciliée officiellement à Vollezele, Belgique, condamnée au désir sur la plage de Barbie beach, à Ipanema, Brésil. " O. V. D. B. Peut-on réaliser ses fantasmes d'une vie libre, sauvage et débridée quand on est une mère de famille belge tout à fait ordinaire ? Julia étouffe dans son joli pavillon campagnard : sa fille est trop sage, son fils trop distant, son mari trop gentil. Son travail administratif à Bruxelles ne trompe pas son ennui... Comme une adolescente prolongée, elle rêve d'expériences extatiques et d'une vie sexuelle débridée. Quelques tentatives transgressives - une liaison avec son vieux voisin, l'achat, pour une somme folle, d'un pot de pollen, œuvre de l'artiste contemporain Wolfgang Laib... - assouvissent un temps ses désirs. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve au cœur de Rio de Janeiro, sensuelle et mystique. Oscar van den Boogaard, entre ironie et compassion, fait tout ce qu'il peut pour tirer de sa fatalité son personnage : en vain, puisque Julia rentrera chez elle. Pollen n'en est pas moins un hymne à l'extase, ou à sa quête : en passant dans son roman par toutes sortes de formes narratives, récits ou poèmes, l'auteur nous dit que la liberté est possible. L'important est de tenter de la conquérir.

10/2004

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Romans historiques

Le Jardin de la rose. Les amours de Pétrarque et Laure

Parmi les couples d'amoureux célèbres, celui formé par Pétrarque et Laure est des plus remarquables. L'auteur, Guy Rachet, fait revivre dans ce livre ces amours qui firent le tourment et la grandeur de Pétrarque. Ce dernier a laissé une œuvre qui a grandement contribué à l'immortalité de son auteur. L'histoire débute en 1327 à Avignon où Pétrarque, fils d'un exilé florentin établi en Provence, rencontre Laure dans l'église Sainte-Claire. Elle se termine en 1352, quatre ans après la mort de Laure emportée par la Grande Peste, lorsque Pétrarque s'apprête à quitter sa retraite de la " Fontaine de Vaucluse " pour s'installer en Italie. C'est l'Avignon des papes qui sert de toile de fond à ces amours où se mêlent désirs charnels, amour courtois et enfin sublimation amoureuse qui, à travers plus de trois cent poèmes consacrés à Laure, feront de Pétrarque l'égal de Dante. Guy Rachet s'est attaché à reconstituer dans les moindres détails l'Avignon du temps des papes avec sa cour somptueuse, ses rues grouillantes de vie, les mœurs délicieusement dissolues des dignitaires de l'Eglise... et aussi les cours d'amours, les querelles théologiques et religieuses. Le Jardin de la rose, un grand roman historique vivant comme un film, qui se déroule en un lieu et une période attachants et passionnants.

12/2005