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Histoire de France

Philippe le Bel

Philippe le Bel a été une énigme pour ses contemporains et l'est longtemps resté pour les historiens. Car l'homme est caché derrière l'oeuvre du règne, une oeuvre propre à enflammer les imaginations romantiques à la lueur crépusculaire du bûcher des templiers, des sinistres drames familiaux de ses trois fils, de la lutte sans merci contre un pape mégalomane, Boniface VIII. Roi de fer pour les uns, édifiant de façon impitoyable un Etat bureaucratique moderne sur les ruines de la monarchie féodale ; roi de chair pour les autres, dissimulant derrière son masque de sphinx et son impassibilité de statue un esprit faible et indécis, dominé par ses légistes, Flote, Nogaret, Marigny : il reste en apparence indéchiffrable. La réputation de Philippe le Bel a été ternie par la constante comparaison avec la figure idéalisée de son grand-père Saint Louis, dont le règne a fait figure d'âge d'or. C'est que vers 1300 commence un véritable âge de fer : c'est la fin du "beau Moyen Age" et l'entrée dans un siècle de catastrophes, avec les premières famines, les prémices de la guerre de Cent Ans, et bientôt les épidémies. Pour gouverner le royaume de France dans une période aussi difficile en assurant la transition de la monarchie féodale à la monarchie nationale, il fallait plus qu'un saint rêvant de croisade : il fallait une personnalité lucide et réaliste. Georges Minois raconte son histoire et découvre son portrait avec la rigueur et le talent qu'on lui connaît.

02/2014

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Littérature française

L'âme des mots Tome 1 : L'heure bleue

Une odyssée philosophique ambitieuse à travers les méandres d'une pensée métaphorique qui surfe sur cette musique d'un concert de mots scrutés à la loupe pour sonder leur âme et la notion d'écrit. À la manière d'un puzzle, les pièces s'assemblent peu à peu au fil de ce récit romanesque pour ébaucher une audacieuse réflexion sur le sens et le pouvoir des mots. Il en est des écritures de vie où le « je » s'efface par la constance de son silence pour mieux signer sa présence, comme de ces femmes dont le regard d'écume printanière submerge en secret l'insondable arrière-fond des rêveries d'intimité. C'est notre arrière-fond et celui de L'âme des mots, « réfléchi et voulu, qui donne à tout un sens et en fait comme une amorce ». À la croisée d'une éclaircie, l'âme des mots dévoile nos crépuscules de joie qui se mêlent aux larmes douces de la mélancolie. Dans cet élan vital qui anime l'âme des mots, entre l'amour et la haine, une fente étroite nous guette. Elle masque un précipice qui couve aux interstices de ce reflet gelé d'iris, une torche enflammée, allongée en ovale, un œil aspirateur. Tel le ventre glouton de Pandora, cette étoile flamboyante est insatiable. Quand sonne le glas d'une éclipse de nos sens, elle aimante nos mânes dans son ample trou noir. Dès qu'on y tombe, la chute est comme ce grand vertige du désir qui ne s'arrête jamais.

06/2015

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Romans de terroir

Les Nistons d'Arenc

Voici le destin de trois enfants, trois « nistons » injustement séparés dont les petites histoires croisent la grande, au sortir de la deuxième guerre mondiale. Après le double drame évoqué dans "La Muette d'Arenc", Edouard est resté dans le quartier d'Arenc, près du port, où la bonne humeur masque les séquelles laissées par les luttes ouvrières. Zu ne pense qu'à s'évader du centre de rééducation pour jeunes délinquants où il est enfermé. Enfin, petit exilé dans une Indochine qui lutte pour son indépendance, Tuan, arraché à Marseille, rêve de revoir sa ville, son quartier, ses amis. Les trois minots, liés par une solide amitié, vont vivre à leur façon les drames qui traversent la vie marseillaise de l'époque. Mais vont-ils pouvoir se retrouver autour de Nanet, le charismatique patron de bar du quartier ? A travers les aventures de ces trois écoliers, Robert Dagany nous décrit le peuple ouvrier d'Arenc, l'univers des pêcheurs du quartier Saint-Jean, le dur quotidien des mineurs… Au pied du massif de l'Etoile, la vieille langue provençale garde encore toute sa couleur dans ce parler marseillais des années cinquante que Robert Dagany tente de restituer le plus fidèlement possible. Après le succès de "La Muette d'Arenc" malheureusement épuisé, (Le Fioupélan, 2011), Robert Dagany livre un deuxième roman très attendu dans lequel l'ancien journaliste de presse écrite et radiophonique nous fait partager ses impressions enfantines enrichies de ses rencontres avec les anciens Marseillais qui ont vécu cette époque.

02/2016

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Actualité politique

De la nécessité de la séparation de l'église et de l'état pour le retour du roi louis xx. Tome 1

" Si, arrachant son masque, vous lui demandez : qui es-tu ? Elle vous dira : "Je ne suis pas ce que l'on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme... ni l'émeute... ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d'une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l'ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l'incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis un Etat permanent. Je suis la haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi et dans lequel il n'est pas roi et Dieu tout ensemble. Je suis la proclamation des droits de l'homme sans souci des droits de Dieu. Je suis la fondation de l'Etat religieux et social sur la volonté de l'homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l'homme à sa place (l'homme devenant à lui-même sa fin). Voilà pourquoi je m'appelle Révolution, c'est-à-dire renversement. . ". " Mgr Gaume, La Révolution, Recherches historiques

11/2022

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Critique littéraire

Le Duc de Saint-Simon et l'écriture du mal. Une lecture démonologique des Mémoires

Parmi les centaines de personnages des Mémoires, il en est un dont le nom n'est écrit qu'une seule fois : Satan ! Lue d'un regard inquisiteur, l'œuvre apparaît cependant imprégnée de sa présence, comme si le diable prenait "toutes sortes de formes" pour traverser la chronique, et le mémorialiste toutes sortes de mots pour le dire, pour le répéter. De scène en scène, de portrait en portrait, d'image en image, une "écriture du Mal" s'élabore, qui donne au texte ses plus longues et ses plus secrètes résonances. En apparence profuse, hétéroclite, inégale, l'œuvre majeure de Saint-Simon révèle peu à peu une "profonde et ténébreuse unité". Indicible et omniprésent, ce diable que poursuit la plume n'est-il pas l'émanation d'une psyché révulsée par le monde et ce qu'il devient ? Homme de foi, homme de cour, homme de langage enfin, le mémorialiste laisse entendre bien plus que ce qu'il dit, et les désordres des temps qu'il peint d'une encre au vitriol nous en apprennent autant sur sa sensibilité que sur les coulisses de l'histoire. D'inspiration thématique, cette lecture des Mémoires montre que tout se tient, que tout est nécessaire dans ce continuum où se fondent et se confondent, traversés de la même lumière infernale, récits et généalogies, "caractères" et recopiages, événements tragiques ou ridicules, "démons" sous un masque humain et grandes figures du Bien. Ce faisant, ce que l'on ébauche en débrouillant l'écheveau jubilatoire du verbe, c'est une poétique des Mémoires.

01/2000

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Réussite personnelle

De toute attente, choisir la vie. L'initiation de Clarice Rahm

Avec ce roman initiatique, nous évoluons aux cotés de Clarice Rahm et la suivons dans ses aventures. Il y est question de quête spirituelle, du masque social, de nature sauvage, de forge alchimique, de déité courroucée... et aussi de quotidien, de quête de sens et de maladie. Et si des personnages tel que le vieux Chaman Eclair Cramh, la Sage Femme Maha El-Crirc, le totémique Sunfox... et quelques autres, étaient des alliés indispensables pour mener à bien cette quête ? Alors avec Clarice nous découvrons l'Art du Rêveur pour nous ouvrir à de nouvelles perspectives sur ce que l'on appelle la réalité. Avec elle nous faisons face aux peurs, à l'ombre et vivons l'Initiation du Feu. Nous apprenons à nous relier à Dame Nature, à l'Invisible, à notre propre énergie sexuelle avec l'Initiation de la Terre avant d'être confronté aux esprits, aux ancêtres et à la mort. Après ces épreuves, acquérant un certain Pouvoir, il est temps de recevoir un nom d'initié. Se noyer dans la béatitude de l'Initiation de l'Eau ne manque pas de nous projeter devant l'ultime choix avec l'Initiation de l'Air. Au fil des transformations successives, la possibilité d'une vie réenchantée. Sous un forme romanesque et accessible à chacun, se cache des secrets d'initiations chamaniques et de rites de passages, fruits des trente ans d'expériences de l'auteur, et de sa connaissance du processus d'individuation de C. G. Jung et du monomythe de J. Campbell.

06/2022

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XVIIe siècle

Le Figaro Histoire N° 67, avril-mai 2023 : La France des Mousquetaires. De l'âge baroque à la naissance de l'Etat moderne

Athos, Porthos et Aramis, flanqués du mythique D'Artagnan... Depuis 1844, c'est sous les couleurs inimitables des Trois Mousquetaires que la mémoire collective voit le XVIIe siècle français. A l'occasion de la sortie du film de Martin Bourboulon inspiré de l'oeuvre géniale d'Alexandre Dumas, Le Figaro Histoire consacre un magnifique dossier de 60 pages à la France des mousquetaires. Les meilleurs spécialistes expliquent comment l'Etat moderne est né au cours de ces quatre décennies marquées par la Fronde et la guerre de Trente Ans. De l'affaire des ferrets de la reine à l'énigme du Masque de fer, ils démêlent la réalité historique de la fiction imaginée par Dumas. Ils racontent la véritable histoire des mousquetaires du roi, brossent le portrait des authentiques Louis XIII, Richelieu, Anne d'Autriche ou Mazarin, et dévoilent les secrets de fabrication d'un roman-feuilleton devenu un chef-d'oeuvre de la littérature. Côté reportages, Le Figaro Histoire vous emmène à Notre-Dame de la Garde, "Bonne Mère" qui veille sur Marseille depuis des siècles, à l'occasion de la réouverture de son musée, et sur les traces du flamboyant condottiere italien Frédéric de Montefeltre, dont l'ombre flotte encore sur son fascinant palais d'Urbino, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le Figaro Histoire mène aussi l'enquête sur la généalogie, une passion bien française qui se déploie désormais dans toutes les directions, du déchiffrement des archives anciennes aux troublantes promesses des tests ADN.

07/2023

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Santé, diététique, beauté

Ma cosmétique minimaliste. Le guide pratique des cosmétiques maison - Avec 50 recettes sans poudre de perlimpinpin

50 recettes de cosmétiques maison pour chouchouter votre corps au naturel Dans une autre vie, Pauline Dehecq a travaillé pour l'industrie cosmétique. Autant dire qu'elle sait parfaitement ce qu'il ne faudrait jamais mettre sur sa peau : huiles minérales dérivées du pétrole, silicones polluants, tensioactifs irritants... Avec ce guide, dites bye-bye aux produits chimiques ! Pauline vous offre les bases d'une cosmétique minimaliste, avec pour chaque recette 3 à 7 ingrédients maximum : huiles végétales, beurres, argiles, hydrolats, huiles essentielles... des substances 100 % naturelles que l'on peut se procurer facilement et qui respectent la peau et l'environnement. Ingénieure, elle a ainsi formulé 50 produits de beauté peau et cheveux que vous pourrez concocter en étant sûr de leur efficacité. Essayez sans tarder les plus belles réussites de la cosmétique minimaliste : sérum OEil de biche, cold-cream Winter is coming, huile Reine de beauté, masque redensifiant Queen B, lait démaquillant Go to bed, brume Démêle-moi si tu peux, cosmétique solide, baume déodorant, rouge à lèvres Big bisous, cire coiffante The King, baume apaisant Picoti picota... DECOUVREZ EN PLUS... - Les artifices et les risques de la cosmétique conventionnelle - Comment reconnaître son type de peau - Les 5 ingrédients basiques pour tonifier, purifier, hydrater et nourrir - Comment personnaliser ses formules selon son type de peau, son âge et son teint - Un guide d'utilisation des huiles essentielles - Comment nettoyer son corps sans forcément le décaper - Pourquoi il faut oublier les eaux micellaires et par quoi les remplacer

10/2019

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Biographies

Je suis un enfant qui reve depuis quarante ans

Août 2018. Deauville. Yaouenn, enseignant rêveur, lunaire et autiste Asperger, se réveille à moitié nu dans le bungalow que son épouse Céline et lui ont loué avec leurs deux enfants. Comme chaque année, le professeur s'échine à se sociabiliser davantage en essayant d'imiter les comportements des gens ordinaires. Mais ses tentatives maladroites et ses névroses existentielles (la déportation de deux de ses aïeux, l'histoire tourmentée de sa grande famille pied-noire maternelle, la pré-éclampsie de sa dulcinée, son métissage atypique...) l'amènent systématiquement à se réfugier dans ses rituels d'ursidé désabusé. Chaque jour, il n'attend qu'une chose : le coucher du soleil. Ainsi peut-il continuer à boire et retrouver ses étoiles, ses feuillets, ses médicaments, ses souvenirs d'enfance dans la région niçoise ou dans le pays breton, mais surtout le silence, son seul véritable ami. Chaque nuit, il enfile ses plus beaux habits d'écrivailleur naïf et plonge, sans masque ni tuba, dans une eau mouvementée avec le dessein de réaliser ses rêves de réussite littéraire qu'il finit régulièrement par saborder en se noyant dans un nuage de fumée bleutée ou dans un baril d'éthanol afin de fuir la vraie vie. Puis il jure devant Dieu de pratiquer une sobriété bienheureuse afin de retrouver sa dignité et l'amour incandescent dans les yeux de ses proches. Paroles d'ivrogne ... Mais le réel resurgit brusquement dès l'instant où la police lance un avis de recherche : Lisa, adolescente de quatorze ans, l'aînée de la famille, a disparu sans laisser le moindre indice.

03/2021

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Romance et érotique LGBT

Alter Ego. L'Arc-en-ciel, T4

Lorsque Wicksy tombe amoureux de la drag-queen Charlie, ils découvrent que la sexualité et le genre peuvent être fluides. Simon Wicks - Wicksy pour ses coéquipiers de rugby - n'a jamais été intéressé que par les femmes. Mais lorsqu'il pose les yeux sur Lady Gogo, une drag-queen qui se produit au Rainbow Place, il ne peut s'empêcher de penser à elle. Il sait qu'il y a un homme derrière les bas résille et le maquillage, mais il est prêt à explorer ses fantasmes, et Lady Gogo est prête à les réaliser. Charlie adore se produire en drag-queen. Cela lui permet de s'adonner à son amour du travestissement tout en gagnant un peu d'argent. S'amuser en secret avec un hétéro lui semble être une distraction divertissante et lui donne la chance d'explorer son côté féminin. Il se sent en sécurité en portant le masque de son alter ego, car le vrai Charlie est caché. Lorsque Wicksy aperçoit l'homme qui se dissimule derrière le maquillage et les paillettes, son attirance pour Charlie persiste et il réalise qu'il est bisexuel. A son tour, Charlie commence à comprendre et à accepter la fluidité de son genre. Quand leur parcours mutuel de découverte de soi les rapproche, la confidentialité devient de plus en plus difficile à gérer. S'ils veulent avoir un avenir ensemble, ils doivent tous deux trouver le courage de montrer aux gens qui ils sont vraiment. #Bisexuel #S'accepter #travestissement

08/2022

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Littérature française

Sommeil d'ours

"(...) Avec la peau d'ours, c'est un peu la même chose. Image-objet en tant qu'ouvrage de pelletier, elle devient animal lorsque je la caresse. Ce dédoublement ne lui est pas imputable. Seul un dérèglement de mes sens peut l'expliquer. Tantôt je vois la peau, tantôt je vois l'ours. Mon lien à l'une et à l'autre n'est pas le même et pourtant la confusion se produit quelquefois. Ne m'arrive-t-il pas, en me glissant sous le pelage pour me reposer un instant, de me mettre dans la peau de l'ours ? Comme au carnaval, le masque efface les différences ; tout se fait louche et équivoque". Exhumant, de la benne aux encombrants dans laquelle elle a été jetée comme un vieux tapis élimé, une peau d'ours sans griffes ni tête, le narrateur, mû par un irrépressible élan fraternel, la recueille. Se doute- t-il qu'en adoptant cette dépouille et en ravivant son pelage, il va bousculer "les choses tranquilles" et réveiller un monde endormi ? A la vérité, lequel va patiemment apprivoiser l'autre ? L'homme ? L'ours ? Lequel, les yeux mi-clos, le museau tendu vers les astres et la mémoire errant, hiverne et s'enfonce jour après jour dans un demi-sommeil peuplé de rêves étranges et de souvenirs enfouis ? Enfin auquel des deux attribuer ces empreintes, griffures dans la coulée ou signes d'encre abandonnés sur la page, immémoriales traces de la fuite éperdue des bêtes ?

10/2021

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Littérature française

La galerie des reptiles est fermée à l'heure du déjeuner

La galerie des reptiles est fermée à l'heure du déjeuner est une autre façon de signifier l'injonction du Circulez, il n'y a rien à voir par laquelle la Police conseille aux badauds trop curieux d'abandonner leurs quêtes et enquêtes. Pour les pouvoirs autoritaires, le secret est une nécessité et d'autant plus lorsqu'il s'agit de la gestion de populations qu'on va priver de leurs territoires et de leurs ressources ou d'une accumulation toujours plus grande et plus sauvage, d'avoirs financiers. Mais ce secret est d'autant plus occulté qu'il est masqué par le leurre d'une exhibition permanente qui transforme les citoyens en voyeurs et en proies, quitte à augmenter la férocité du cannibalisme ambiant pour maintenir l'excitation. C'est sur ce paradoxe qu'est construit ce recueil de nouvelles qui dépeint la société contemporaine dans laquelle la Grande Dévoration est plus que jamais à l'oeuvre. Il repose sur le point aveugle du fétiche qui déclenche la transe de l'amant renvoyant dos à dos, les deux formes complémentaires de l'aliénation des femmes : le voile qu'on leur impose pour les assujettir solidement et la pornographie dans laquelle on les noie pour les faire disparaître, l'autre moitié de l'espèce occupant dans un cas comme dans l'autre la totalité de l'espace et rendant impossible toute réorganisation efficace du système économique. C'est au vitriol et à la hache que l'auteure pratique dans ce livre, la critique sociale.

03/2014

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Romans historiques

Marie ou l'esclavage aux Etats-Unis

"Mr de Tocqueville a décrit les institutions; j’ai tâché, moi, d’esquisser les mœurs, nous n’avons pas dû nous servir des mêmes couleurs" Gustave de Beaumont. Gustave de Beaumont a été, toute sa vie durant, le meilleur ami d’Alexis de Tocqueville. Issus du même milieu, collègues au tribunal de Versailles, ils voyagèrent ensemble aux États-Unis. Tocqueville en revient avec La Démocratie en Amérique. Beaumont avec Marie ou l’Esclavage aux États-Unis. Beaumont et Tocqueville avaient trois passions : l’Amérique, l’abolition de la peine de mort et l’abolition de l’esclavage. Ils ont été parmi les premiers à suggérer que l’Amérique devrait, à court terme, affronter la question noire. Ces interrogations ne se voient nulle part plus clairement que dans Marie ou l’Esclavage, l’histoire d’une femme blanche qui découvre qu’elle a du sang noir, ce qui compromet son mariage avec un jeune Français. L’ouvrage a toujours eu un grand renom auprès des lecteurs du XXe siècle, curieux de comprendre l’Amérique et cette contradiction : comment les États-Unis pouvaient, à la fois, être ce pays épris de liberté, et cette terre d’esclaves ? Le succès de Tocqueville a masqué le succès de Beaumont, salué, en son temps, par Karl Marx, Harriet Beecher Stowe et… Alexis de Tocqueville. Cette édition est assortie d’une préface de la spécialiste française de la question noire aux États-Unis, qui use de cet ouvrage comme d’un point d’entrée dans l’étude des contradictions de l’Amérique.

02/2014

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Musique, danse

Cornemuses. Un infini sonore, avec 2 DVD

Instrument millénaire, la cornemuse apparaît sous de multiples facettes façonnées par l'Histoire et la diversité des cultures auxquelles elle appartient. Différents archétypes se sont développés au cours du temps, ainsi que de nombreux styles musicaux. Son principe de son continu a généré des techniques de jeu spécifiques qui font sa particularité et toute sa richesse. Connue aujourd'hui surtout dans le contexte des musiques traditionnelles et du folk, la cornemuse est aussi utilisée dans des répertoires aussi différents que le chant liturgique, la musique de chambre ou l'opéra. Sa place dans l'histoire de la musique de l'Occident n'avait à ce jour été guère étudiée. Le côté emblématique qu'a acquis la cornemuse au cours du siècle écoulé masque souvent une réalité bien différente des mythes qui circulent à son sujet. Il convenait de faire la part du vrai et de l'imaginaire afin de dégager une réalité trop souvent occultée. Bien des idées reçues font l'objet d'une remise à plat dans ce livre exceptionnel. En douze chapitres, tous ces aspects ont fait l'objet d'une étude approfondie, tant par l'écrit que par l'apport de documents vidéo. Un catalogue photographique et un tableau taxonomique reprennent toutes les cornemuses connues. Deux DVD expliquent les techniques de jeu, le répertoire historique et font découvrir plus d'une centaine de types de cornemuses dans le monde. Cornemuses, un infini sonore est l'étude la plus vaste, la plus complète et la plus explicite réalisée à ce jour sur cette famille d'instruments musicaux.

04/2014

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Actualité et médias

Sarkozy-Kadhafi. Histoire secrète d'une trahison

Décembre 2007 : le président Sarkozy accueille en grande pompe le colonel Kadhafi à Paris. Mars 2011 : la France entre en guerre en Libye. Que s'est-il passé entre ces deux dates ? Quelques mots résument à eux seuls l'histoire des relations tumultueuses entre les deux chefs d'Etat: "financement politique", "pétrole et gaz", "ventes d'armes". Et ce livre révèle d'abord les conditions et le modus operandi du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. S'annonce alors le règne des hommes de l'ombre évoluant entre Paris et Tripoli, Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri et le très secret Souheil Rached, dont les agissements pèseront pendant des années sur la politique étrangère de la France. Jusqu'au fameux retournement. Ces faits historiques, et bien d'autres encore, sont établis sur la base de témoignages inédits. Les témoins clés de ce récit s'expriment à visage découvert, au péril de leur vie lorsqu'ils sont libyens et recherchés. Mais plusieurs Français aussi, anciens diplomates et marchands d'armes en activité, tombent ici le masque. En exclusivité également, des documents jamais publiés sur les négociations de ventes d'armes françaises à la Libye de 1999 à 2010. Mais aussi les dessous des tractations secrètes pour assurer au Rafale le marché libyen. Enfin, des informations inédites sur l'opération commando dirigée par Cécilia Sarkozy pour libérer les infirmières bulgares en 2007 et sur les dessous politiques et financiers de l'affaire. Sans oublier d'édifiants éclairages sur le jeu discret mais obstiné du Qatar tout au long de ces années.

08/2013

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Histoire de France

Avec la cavalerie du comte de Pahlen, contre Napoléon. Mémoires (1806-1815)

La famille von Löwenstern, d'origine balte, fournit pendant plusieurs siècles aux armées russes bon nombre d'officiers prestigieux. Eduard (1790-1837), le cadet de six frères, général-major, occupa les fonctions d'aide de camp du général de cavalerie Peter von der Pahlen. L'un des plus brillants commandants de la cavalerie russe, Peter von der Pahlen sauva l'armée du tsar à Vitebsk, en juillet 1812, lors du repli devant Napoléon, et dirigea la cavalerie d'avant-garde en 1813 et 1814. Il remporta ensuite la victoire près de Fère-Champenoise, et prit d'assaut la Barrière du Trône lors de la bataille de Paris. Ultérieurement, il dirigea, de 1835 à 1841, l'ambassade russe à Paris. Les Mémoires d'Eduard von Lôwenstern, dont la rédaction commença en 1814, sont une description minutieuse de l'Europe du début du XIXe siècle et un exposé militaire de premier ordre. Grâce à l'incontestable talent de conteur de l'auteur, ils donnent une forte impression d'authenticité morale. La passion de Löwenstern pour le métier des armes s'exprime avec force, mais les descriptions crues des atrocités de la guerre ne sont pas moins sincères et portent le sceau d'une vérité sans masque ; authentique également, la morgue exagérée que lui donnait son rang et qu'expliquent l'époque et les conditions dans lesquelles il vivait. Ce document est aussi et surtout un étonnant récit d'aventures vécues par un personnage haut en couleur et en panache, amateur de femmes et de duels.

01/2014

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Littérature érotique et sentim

Swartz - Tome 1. Ne crains pas la brûlure

Gabrielle Swartzian, femme d'affaires au tempérament de feu, dirige l'empire de cosmétiques Swartz qu'elle a créée aux côtés de son fidèle ami. Recluse dans sa tour noire inscrite en lettres d'or, elle ne saisit pas les choses les plus simples de la vie malgré son intelligence hors norme. Elle peut néanmoins compter sur Rag, la petite voix qu'elle ne cesse d'entendre dans sa tête, pour l'aider à survivre dans ce monde où l'essentiel semble lui échapper. David Hookland, ancien Marine abîmé par la vie, mène une existence en apparence paisible. Son quotidien s'alterne entre des relations sans lendemain et sa dévotion sans partage envers sa fillette. Mais derrière son attitude charmeuse et désinvolte, David cache en réalité un douloureux fardeau qui l'étouffe peu à peu. Lorsqu'un poste de garde du corps de la prêtresse des cosmétiques lui est proposé, il n'hésite pas une seconde à rejoindre Chicago. Très vite, ce contrat se révèle plus compliqué que prévu et les feux de la passion finissent par les embraser. Et si derrière ce masque de fer autoritaire, vindicatif et cruel, David était le seul à percevoir la véritable nature de cette femme aussi belle que mystérieuse ? Serait-elle en réalité son ange gardien ? Gabrielle avait besoin de retrouver son Dieu dans cet enfer, parviendra-t-elle à le délivrer de son mal ou finira-t-elle par se brûler les ailes ? Entre amour, luxure, humour, folie et surnaturel ; laissez-vous charmer par cette romance aussi addictive que surprenante !

10/2020

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Littérature française

Les maîtres mots. Tome 2, Appels d'air

Appels d'air fait le pari d'un récit atypique qui mettrait en oeuvre l'identité en crise, entreprise de l'absolu à l'impossible. A la fois réflexive et spéculative, l'écriture évolue librement, expression singulière inscrite dans la contrainte d'une autographie (résolument proustienne comme dans toute la trilogie Les Maîtres-Mots). Sont ainsi traités l'énigme levée de l'oeuvre (les prodiges d'inspirations, l'effervescence de la création, la scène de l'écrit, le masque de l'auteur), la conscience (le détail de l'inconnu, le monde des contingences, la puissance de découverte), l'intime (la bienveillance détachée, l'humeur spirituelle, le miroir intérieur), le désir (les liaisons imaginaires, l'idéal physique, les confidences volontaires), l'amour (le coeur assassin, l'exil intérieur, l'amour dédoublé, l'accord unique), le délire (la présence diffuse, les suggestions du délire, la folie d'écrire), etc., interprétés en forme de rhapsodie, non plus fuguée (comme dans Temps Mort) mais creusée en cavatines, avec le spectre d'une clarté d'évidence sur fond d'abîme, à discrétion. Il y a là, plutôt qu'une simple jouissance de soi, une condensation maximale du récit (à la signature en surplomb) inscrit dans le dialogue quasi hypnotique entre l'intelligence et la sensibilité, transgressif au grand jour, tel une vaste ellipse, de la métamorphose de la réalité à la traversée des apparences, relevée en paradoxe d'expérience, libérant un espace à se jouer de tous les temps, à maudire tous les clichés.

03/2013

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Beaux arts

Klimt femmes

Dans la Vienne du tournant du siècle, la société est en pleine évolution, voire en marche vers une révolution. Dans le monde ambigu de Schnitzler et de Freud, les femmes découvrent malgré les pesanteurs de l'ordre moral, le pouvoir d'une liberté nouvellement conquise, qui s'affirme par les études auxquelles elles accèdent comme dans une sensualité qu'elles osent de plus en plus revendiquer pour leur compte. La peinture de Klimt, qui fit souvent scandale à son époque (on songe aux tableaux pour la grande salle de l'Université de Vienne), est l'expression de cette fascination nouvelle pour la femme et pour le pouvoir absolu qu'elle représente. Séduction et ambiguïté sont les armes avouées de ce pouvoir. Corps offerts, lèvres entrouvertes, regards mi-clos sont les signes mille fois peints de cette domination qui se voile - si peu parfois - sous le masque trompeur de la docilité soumise. Les interdits de la société bourgeoise, mis à mal par les révélations parfois terrifiantes de la psychanalyse, volent en éclat sous le regard du peintre des femmes, qui sait exprimer à merveille le caractère impérieux du désir et l'angoisse de l'homme - l'Angst freudienne - devant cette puissance. La pluie d'or de Danaé est redoutablement métaphorique, tout autant que l'abandon du célèbre Baiser. Les illustrations et les commentaires qui les accompagnent dans le présent ouvrage donnent à voir et à comprendre. Il faut leur rendre grâce de cette élucidation qui ne nuit pas au mystère peu vénéneux de la peinture de Klimt.

01/2018

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Policiers

Les Foulards rouges

En ces temps de grands troubles, le futur roi, Louis XIV, humilié, fuit la Fronde et l'ambition des princes sur les mauvaises routes du Royaume de France. Au Palais-Royal, un homme surgit, sauvant la vie du cardinal Mazarin. Il est comte, général d'artillerie, et s'appelle Loup de Pomonne, seigneur de Nissac. Nul ne l'a vaincu à l'épée, aucune armée ne l'a jamais défait. A la demande de Mazarin, Nissac monte une petite troupe, " Les Foulards rouges ", curieux mélange d'aristocrates et de galériens. Sabotages, missions secrètes, duels au clair de lune, guets-apens, tombes profanées, espions, rendez-vous galants, trahisons, poursuites dans les égouts, enlèvement, trésors exhumés, rien n'y manque, pas même la lutte acharnée entre deux femmes éblouissantes de beauté pour gagner le cœur de Nissac. En cette époque étrangement moderne où les dames montent à cheval, l'épée au côté, et se battent en duel, où deux très grands écrivains français - le cardinal de Retz et La Rochefoucault - luttent pour la Fronde, un autre péril menace... Le visage caché par un masque d'argent, un homme appelé l'Ecorcheur terrorise villes et campagnes et va croiser la route de Nissac. D'une plume très élégante, Frédéric H. Fajardie signe une formidable épopée, entre thriller historique et roman de cape et d'épée, avec l'ambition déclarée de chasser jusqu'au souvenir du mot " ennui ", nous faire trembler, rire, pleurer, rêver... et passer quelques nuits blanches, avec un livre romantique et captivant.

05/2001

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Romans historiques

La roman de Sophie Arnould. Actrice chantante et courtisane

Née sous Louis XV, dans une famille de modestes hôteliers parisiens, Sophie Arnould fut remarquée par la princesse de Conti alors qu'elle chantait dans une église. Sous cette auguste protection, le petit rossignol va peu à peu brûler les planches et enflammer les coeurs. Pendant vingt ans, elle sera la femme et la soprano la plus adulée en France et au-delà. L'Europe entière rêve de l'écouter et de la voir sur scène. Femme d'influence, son salon incarne l'esprit des Lumières. Elle y attire les plus grands noms du siècle. Philosophes, scientifiques, gens de lettres... Elle fut l'Eurydice du grand Gluck, mais aussi la protégée de Marie-Antoinette. Elle plaisait comme elle respirait. Catherine Guennec nous entraîne dans les coulisses tumultueuses de la vie de Sophie, de l'opéra jusqu'aux alcôves, en passant par son salon et ses foyers. Mais sous le masque de " la Divine " perce la vérité d'une femme, plus secrète, plus sensible que ne le laisse supposer sa légende noire. Ce roman, où la musique et la passion tiennent le premier rôle, est l'histoire de sa vie, et d'un improbable mais indéfectible amour qu'elle nous confie mezza noce... C'est la voix de Sophie qui revient, avec ses rires, ses colères, ses peines, ses vérités. Après La Modiste de la reine, son roman consacré à Rose Bertin, Catherine Guennec restitue avec bonheur un destin de femme qui dessine à la fois l'esprit, l'âme et le parfum d'amour du XVIIIe siècle.

05/2010

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Beaux arts

L'Orient de Saladin. L'art des Ayyoubides, Exposition présentée à l'Institut du Monde Arabe du 23 octobre 2001 au 10 mars 2002

Le nom de Saladin fait immédiatement penser aux croisades, période qui vit s'affronter musulmans et Francs, chacun étant l'infidèle de l'autre. L'image devenue mythique du plus acharné adversaire des croisés, qui reprit Jérusalem suite à la défaite de Hattîn en 1187, masque une autre réalité : celle d'un moment fort de la civilisation arabo-musulmane. Saladin est en effet le fondateur de la dynastie ayyoubide - d'après le nom de son père Ayyûb, chef militaire d'origine kurde -, dont l'autorité s'exerça sur l'Egypte et la Syrie à travers les différentes branches de la famille. En moins d'un siècle, la culture, l'art et l'architecture connaissent un extraordinaire développement, donnant aux productions ayyoubides leur identité particulière. Damas, Alep et Le Caire deviennent les villes du pouvoir pour les princes et leur entourage, générant un important mouvement de constructions : fortifications, citadelles, madrasas - lieux d'enseignement, notamment, de l'islam sunnite pour contrer le chiisme -, mausolées qui, de nos jours encore, marquent le paysage de ces villes. Celles-ci sont aussi des centres de production d'objets mobiliers destinés, entre autres, à la Cour des princes. Céramiques, textiles, mais surtout objets en métal incrusté d'argent (bassins, aiguières, chandeliers...) et verres émaillés et dorés (gobelets...) témoignent de la qualité du travail des artisans et des artistes, qui n'hésitent pas à déplacer leurs ateliers pour satisfaire les commanditaires. Ces productions bénéficient aussi du fort courant d'échanges, tant avec l'Extrême-Orient qu'avec l'Occident, qui se maintient malgré les conflits.

11/2001

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Critique littéraire

Boris Vian

Boris Vian, c'est une légende. La " trompinette " dans les caves de Saint-Germain des Prés, le Déserteur, le poète de l'Ecume des jours, le pornographe de J'irai cracher sur vos tombes, le pataphysicien et l'ingénieur. Visage émacié, silhouette tout en os, il est devenu un emblème qui, entre Gréco et Sartre, résume une époque, une nostalgie. Philippe Boggio a voulu voir ce qu'il y avait derrière le masque d'éternel jeune homme triste. Une vie pleine de drames et de secrets, pas mal de bruit et de douleur. Son enquête commence par l'enfance heureuse à Ville-d'Avray, avant la guerre. Les soirées zazou. La mort du père, assassiné. L'espoir d'une vraie carrière littéraire, entre Gallimard et Les Temps modernes. Les nuits du Tabou. Le jazz. Une production frénétique, des projets, des chansons, des pièces, des romans. Le scandale de J'irai cracher. Une vie de galère aussi et la maladie qui le ronge. Les déboires. Les amours perdues et retrouvées. La fin marquée par l'ironie du sort, dans une salle de cinéma, lors de la projection de l'adaptation de J'irai cracher... Boggio a interrogé les témoins de la vie de Vian. Claude Luter, Henri Salvador, Jacques Canetti, Michèle, sa première femme, Ursula, la seconde, tant d'autres. Une série de mondes se rejoignent, celui des lettres, celui du jazz et de la chanson, celui du journalisme et du cinéma. Ca swingue et ça commence même, juste avant sa mort, à avoir un air de rock'n'roll.

06/2009

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Sociologie

Le genre humain N° 38-39 : La pauvreté saisie par le droit

Le nombre de pauvres se développe alors que la masse des richesses s'accroît chaque jour davantage. Aucune véritable redistribution des biens, si mesurée soit-elle, ne semble à l'ordre du jour. Près de la moitié de la population africaine et une partie de l'Asie vit au-dessous du seuil de pauvreté. Dans les pays industrialisés, plus de cent millions de personnes sont pauvres - dont près d'un Européen sur cinq. En France, la précarité touche désormais toutes les professions, à tous les niveaux de qualification. Économistes, sociologues, psychologues, politiques, syndicats, associations et organismes ont étudié et approché la pauvreté. Mais que pensent les juristes ? Que dit le droit à propos de la pauvreté ? Tel est le sujet de ce volume né d'un colloque qui s'est tenu à Dijon en 1999, à la Faculté de droit et de science politique de l'Université de Bourgogne. Si la pauvreté recouvre des réalités très différentes, si celles-ci doivent chaque fois être évaluées dans des contextes spécifiques, on en connaît les conséquences communes, notamment : précarité, carence sanitaire, interdiction bancaire et expulsion. De fait, on découvre en creux une sorte de " statut du pauvre " caractérisé par l'incapacité d'exercer des droits fondamentaux. Quels que soient les critères retenus par les statisticiens, la mesure de la pauvreté masque souvent les innombrables handicaps qui en résultent. L'ethnocentrisme des riches les rend aveugles à ces réalités. On ne veut pas voir, ni savoir, que la pauvreté est le premier facteur d'exclusion sociale - tant scolaire, pour les enfants, que professionnelle, pour les adultes.

09/2002

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Economie

La grande crise. Comment en sortir autrement

Galbraith fait une revue critique des grilles de lecture de la crise ; il explique pourquoi tant d'économistes ne l'ont pas anticipée et restent impuissants à comprendre sa nature. Il montre comment la droite et la gauche sociale-libérale sont également incapables d'en sortir. Des gouvernements de tous bords se fourvoient et aggravent la crise en optant pour la baisse des coûts salariaux et des dépenses publiques. Mais les keynésiens de gauche se trompent aussi quand ils espèrent restaurer la croissance et le plein-emploi par une relance de la demande. S'ils ont raison de rejeter les politiques d'austérité, ils ont tort de croire au possible retour d'une forte croissance. Le coût élevé de l'énergie et la nécessité de contrer le changement climatique imposent désormais une limite structurelle à l'expansion. Pendant trente ans, la finance spéculative et l'excès de crédit ont masqué cette réalité en nourrissant une croissance artificielle qui a débouché sur l'effondrement du système financier. En outre, la croissance crée moins d'emplois en raison des nouvelles technologies. Il nous faut donc penser une sortie de crise vers un régime durable de faible croissance, en trouvant le moyen d'assurer une activité et un revenu pour tous. Dans ce nouveau régime, il faudra notamment relever le salaire minimum, renforcer la protection sociale, réduire le temps de travail, remplacer la finance privée par un service public bancaire..., bref : promouvoir tout ce que dénigre aujourd'hui le nouveau gouvernement Valls !

01/2015

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Critique littéraire

Verlaine

Son masque de faune, aux yeux obliques, au nez camard et au menton broussailleux, jure étrangement avec les élans lyriques de sa poésie. Toute sa vie sera ainsi contraste. S'il a hérité de son enfance protégée le goût du confort bourgeois (fonctionnaire à l'Hôtel de Ville de Paris, il épousera, jà vingt-six ans, une jeune fille " comme il faut ", Mathilde Mauté de Fleurville), il est aussi familier des tripots et des maisons closes, friand de coucheries vénales et de soûleries à la " verte ". sublime de délicatesse quand une lumière d'en haut le visite, il est capable des pires brutalités sous l'effet de l'alcool. Au vrai, sa nature est si profondément androgyne qu'elle le pousse tantôt à s'enflammer pour sa femme inexpérimentée et acide, tantôt à céder au charme d'une Arthur Rimbaud. Avec lui, il connaît la pauvreté, la crasse, l'ivrognerie, les escapades à l'étranger, la tentative de meurtre, la prison, l'inévitable rupture. Gâchant toutes ses chances avec une obstination manique, il finira ses jours en mendiant, à la fois minable et mystique, ballotté entre deux putains qui le grugent chacune à sa manière, traînant sa jambe malade d'hôpital en garni, abandonné de tous, sinon d'un cercle d'écrivains qui déjà orchestrent sa gloire. Sans rien cacher des faiblesses de son héros, Henri Troyat nous plonge dans le cauchemar de cette existence déchue, dont les souffrances, les errements, les scandales sont autant de prétextes jà des chants d'une intemporelle pureté.

10/1993

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Littérature érotique et sentim

Implacable

"Attablés, nous commandons. Deux cafés. Il sort du papier. Le motif de notre rencontre : une dissertation qu'il a à faire sur le Beau chez Plotin. Il reprend la question ; sa voix ébranle, tonne dans l'esprit ; liquéfié, je perds mes assises, une bombe dans le gosier. Il n'y voit que du feu ; je masque. Enfin, en parlant, la tension retombe. Focus sur ses longs doigts effilés qui déposent dans le noir du café un morceau de sucre. L'oblique de son regard sur ma voix, sur mes mains. Il y a un vers de La Fontaine en écho à son sujet... Que le Beau soit toujours camarade du Bon. Il prend en note. Une fois, puis une autre fois. Croisement fugace de nos yeux. Sans insistance. Que se dit-il ? Oui, il me plaît, c'est sûr. Comment me tromper ! Mais méfiance, allons doucement. Pas de précipitation. Je ne me dis rien. Vivre l'instant. À mort !" R tombe sur A. Un jour venteux du mois de mars. R ému, plonge dans le beau regard vert émeraude de A. Déclin soudain, phénomène passionnel. R est entraîné, subjugué par un élan. En lui, autour de lui, le monde se déconstruit. Au milieu d'un brasier, il perd le sens des réalités, devient la proie d'hallucinations, s'égare de sa vie d'antan... Rémi Madar livre ici la quintessence d'une passion au travers d'une écriture alerte, particulièrement imagée et maîtrisée. Un roman d'une rare intensité dont la tension dramatique laissera sûrement le lecteur stupéfait...

11/2016

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Economie

Oeuvres complètes. Tome 14, La liberté économique et les événements d'Italie

Ecrit au lendemain de la plus violente répression policière de l'histoire de l'Italie moderne, ce livret est à la fois un témoignage et une analyse rigoureuse d'un événement politico-social. L'histoire apparaît à Pareto comme une lutte entre la bourgeoisie, diminuée et affaiblie, et une classe ouvrière courageuse, combative et hardie. Cependant, l'une et l'autre font usage de théories qui masquent la réalité des événements historiques; pour les découvrir et les reconnaître, il faudra abaisser ce masque. Ainsi est amorcé - entre autres - le passage de l'étude de l'économie à la sociologie des systèmes politiques. Comme Marx et Freud, Pareto nous a montré un processus d'exploration de l'inconscient collectif. Il est indubitable qu'il l'a fait sans aucun respect de la raison, avec passion et violence polémique. Raymond Aron a écrit: "il pense simultanément contre les barbares et contre les civilisés, contre les despotes et contre les démocrates naïfs, contre les philosophes qui prétendent trouver la vérité dernière des choses et contre les savants qui s'imaginent que seule la science a du prix." G. Busino s'est demandé par contre: "Pareto qui nous montre, par son langage apocalyptique, que la vie est un enfer, que la cruauté est éternelle, que nous sommes les victimes de nos propres illusions et de nos propres mythes, Pareto qui nous pousse à voir comment les conflits et les équivoques sont ou peuvent être, ne nous aide-t-il pas à vivre en hommes sans préjugés, insensibles aux utopies et aux mythes, jaloux de notre liberté?"

01/1970

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Romans historiques

La quinzième arche

Mai 1940 : Samuel Goldfarb, sa femme Martina et son fils David fuient l'avancée allemande sur les routes de l'exode. Ils trouvent refuge au Monastère, dans les faubourgs de Rodez, au sein d'une famille aveyronnaise. Hiver 1943 : Samuel contribue à la parution de Combat, journal de la Résistance, dans une imprimerie clandestine ruthénoise de la rue de l'Embergue. Printemps 1944 : Martina, artiste peintre, réalise un tableau bucolique du Mas Capel, petit hameau aveyronnais du plateau du Lévézou, appelé à servir de point de ralliement à un groupe de maquisards locaux. La paix revenue, les Goldfarb reprennent une existence banale à Paris jusqu'à la survenue d'un événement imprévisible qui va bouleverser la donne. Qui est vraiment Samuel Goldfarb ? Que s'est-il réellement passé sur les routes de l'exode en mai 1940 ? Est-il cet étranger démasqué par une de ses conquêtes de jeunesse ? Martina Goldfarb, femme libre, n'est-elle qu'une artiste peintre de talent ? Sa volonté inébranlable de protéger sa famille peut-elle la conduire jusqu'au meurtre sur le pont gallo-romain des quinze arches, vestige émergé du lac aveyronnais de Pareloup ? David Goldfarb, confronté à des révélations familiales qui dépassent son entendement, est amené à se poser une question existentielle : suis-je le fils de mon père ? En filigrane, ce roman aborde le thème du mythe, du faux-semblant. Ce que nous savons du monde qui nous entoure est-il la réalité ? Ou n'est-ce qu'un artefact qui nous aveugle et masque la vérité ?

12/2018

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Littérature française

Nouvelles de Bretagne

Le Gonidec était un petit homme chauve et rond et, sous le nez, il portait une moustache, petite feutrine sans âge qui lui donnait des airs de flic des brigades du tigre. Il travaillait à Brest, dans un bureau du port de commerce et nous n'en dirons pas plus, parce que franchement, la vie de bureau, et surtout cette vie de bureau-là, n'offre aucun intérêt. Il travaillait dos à la mer, dans un bâtiment plein de semblables bureaux. Il était libre à cinq heures et fêtait ça rituellement, d'une petite bière moussue prise au comptoir d'un bar du front de mer. C'aurait dû être l'occasion de se faire des amis, mais Le Gonidec n'aimait pas les contacts humains. C'était un petit homme chauve, rond, et d'une timidité maladive. Au point qu'il s'était contenté de cette petite vie sans relief, qu'il ne risquait jamais à frotter à celle des autres, sauf de loin, au bout de ce comptoir, solidement arrimé à son verre. A cinq heures, le bistrot se remplissait : les travailleurs avaient cessé de travailler. Chacun tombait le masque, la cravate. Boniments, rires, éclats de voix. Pour accompagner la nuit qui tombe, rien de tel que l'alcool. Le Gonidec buvait, mais sa bière ne descendait qu'à la lenteur d'un long sablier. Il s'abreuvait surtout d'autre chose, quelque chose qui le réjouissait en secret. Car tout le temps que durait l'apéritif, son visage s'éclairait d'un sourire, qui fronçait la moustache en feutrine...

03/2017