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Communication - Médias

Hermès N° 89 : Les ONG à l'épreuve de l'incommunication

Qui ne connaît pas Amnesty International, Reporters sans frontières, Médecins sans frontières ou encore Greenpeace ? A elles quatre, ces ONG ne sont pourtant que la face émergée de l'iceberg : on en dénombrerait plus de dix millions à travers le monde. Ce numéro d'Hermès traite des ONG dans leur rapport à la communication. Que ces structures soient occidentales ou non, grandes ou petites, sur le terrain ou au contact des cercles de pouvoir, elles ont un impact exponentiel sur la société à l'échelle planétaire. Elles exercent une influence réelle partout là où les rapports entre politique et communication occupent une place centrale. S'il est sans doute excessif de croire que les ONG témoignent de l'existence d'une société civile mondiale, la question de l'espace public est néanmoins essentielle, à l'échelle locale, régionale ou globale. Dans un monde en crise, où se multiplient les rapports de force et les infox, la communication des ONG autant que leurs actions sont confrontées à des contradictions croissantes qui obligent à un nouvel effort d'analyse théorique et politique. Elles font notamment face à un défi majeur : celui de l'incommunication, voire de l'acommunication grandissante, dans un monde multipolaire et violent. Dans ce monde, notamment en cas d'urgence humanitaire et de guerre, la notion même de cet indispensable espace public " non gouvernemental " se trouve sans cesse radicalement remise en cause.

06/2022

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Actualité et médias

L'homme qui voulait parler au roi

C'est une histoire qui commence bien. Celle qui a mené un jeune Marocain, Zakaria Moumni, des quartiers populaires de Rabat à la plus haute marche du podium, lors du championnat du monde de kick-boxing en 1999. Par décret royal, sa victoire lui donne droit à un poste de conseiller sportif payé par le ministère marocain des Sports. Il ne l'obtiendra jamais malgré ses nombreuses demandes qui finissent par être considérées comme des offenses au roi Mohammed VI. C'est une histoire de violence. Lors d'une visite au Maroc, le 27 septembre 2010, Zakaria est enlevé, puis torturé pendant quatre jours au centre de Témara que ses bourreaux appellent les abattoirs de Sa Majesté. A l'issue d'une parodie de procès, il est condamné à 36 mois de prison ferme. Il y passe finalement 17 mois et découvre l'horreur des geôles marocaines : les cellules de 40 m2 où s'entassent une cinquantaine de détenus, les cafards, la corruption, la prostitution... C'est aussi, surtout, une histoire d'amour, celle de Zak et Taline. Pendant sa détention, sa jeune épouse française Taline interpelle inlassablement les médias et les politiques, soutenue par des ONG dont Amnesty international. A la libération de Zak, ils doivent affronter une autre bataille, celle de la reconstruction de leur couple. C'est une histoire bouleversante, racontée à deux voix, celles de Zak et Taline, et dont on ne connaît pas encore la fin. Ca ressemble souvent à un thriller. Tout y est pourtant vrai.

09/2015

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Faits de société

Mondes phallocrates. Fins de mondes, études, analyses synthétiques

Les Horreurs du Mal de l'Histoire Humaine, invivables, holocaustes, assez lourdes en pertes humaines, génocides et vies planétaires pour devoir ne se déterminer pédagogique ou simple pédagogie. Aborder l'existence du mal en Histoire humaine, ne devant se confirmer, entériner, étudier, que par l'étude intellectuelle, de l'infirmation lettrée, de l'information scientifique, pédagogique non par l'infliction des geôles et atrocités de l'histoire en leur recommencement éternel, mais par une étude enseignante de leur concept intellectuel, l'idée déjà assez répugnante et horrifiante des camps d'extermination de quelque nation, idéologie, Aryenne, Maoïste, Africaine, colonialiste, qui soient, devrait suffire à créer réactions assez saines si drivées, guidées avec justice, fraternité, égalité, liberté de pensée objective et censée. D'un point de vue, l'esprit sécuritaire indique un certain niveau d'enfreintes aux Droits de l'Homme et/ou de danger, de danger imminent, ce qui induit une politique d'Etat d'Urgence Etatique, mais ainsi que l'aura donc déterminé Amnesty International, les armes de sanction détournées de cette lutte contre-danger civil et à l'encontre de la sécurité des Etats, dans un pogrom chasse aux sorcières de toutes dissidences et divergences d'opinion, créé des constitutions sous des déterminismes détournant les lois, de prisonniers politiques et d'opinion, en exemple, les assignations à domicile et surveillances administratives arbitraires, aléatoires, ou détournées de leur but de protection civile, et étatique, à l'encontre des libertés de pensée, méthodes sans légitimité censées protéger ces libertés de pensée, tant défendues dans "Charlie". Politique légitime saine de protection civile et étatique, mais sécuritaire, retournant ses armes à l'encontre de ses prisonniers politiques avant toute action, en deal, contre-terroriste, ou contre-danger imminent.

10/2017

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BD tout public

Les Terrestres

Pour Raphaelle Macaron, l'effondrement, c'est soit de la science-fiction, soit ce que ses parents lui ont raconte ? de la guerre au Liban, son pays natal. Pour Noe ? l Mame`re, l'effondrement, ce sont les oiseaux qui ne chantent plus et le pe ? trole dont il faudra biento^t se passer. Pour les lecteurs de Pablo Servigne et autres chantres de la collapsologie, ce sont des the ? ories se ? rieuses qui incitent a` changer de vie maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Ensemble, le moustachu le plus ce ? le`bre de la galaxie verte et la jeune artiste prennent la route, a` la rencontre des e ? claireurs du monde d'apre`s. Installe ? s dans des oasis, ils ont fait du combat pour la plane`te un mode de vie. Raphaelle est sceptique face a` ces partisans du retour a` la terre que Noe ? l connai^t bien : "Vais-je assister a` la fin du monde ? " "La fin d'un monde", lui re ? pond celui qui, toute sa vie, a milite ? pour une e ? cologie humaniste. Illustratrice libanaise installe ? e a` Paris, elle signe avec Les Terrestres son premier album. Elle participe depuis des anne ? es au collectif Samandal qui a obtenu en 2019 a` Angoule^me le Fauve de la BD alternative. Elle collabore avec des institutions mondialement connues telles que le New York Times ou Amnesty International. Apre`s une carrie`re de journaliste de te ? le ? vision, il est surtout connu comme responsable politique (de ? pute ? -maire de Be`gles jusqu'en 2017 et candidat e ? cologiste ayant obtenu le meilleur score a` l'e ? lection pre ? sidentielle, en 2002). Retraite ? , il continue d'e^tre une voix e ? coute ? e parmi les de ? fenseurs de l'e ? cologie.

09/2020

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Sociologie

Décamper. Avec 1 CD audio

Partant de l'observation des lieux et des conditions de vie des réfugiés dans les camps du nord de la France depuis 2002, ce livre-disque est un espace collectif de réflexion et de création sur l'exil, qui questionne les contextes et les objectifs des pouvoirs publics, de l'action humanitaire et des politiques migratoires européennes récentes. Parce qu'il fait appel à l'enquête et à l'archive, au récit et à la poésie, à l'image et à la musique, il peut se lire comme un roman, un essai ou un documentaire, se regarder comme un album de famille composé de vies réelles, d'une série de moments vécus, ou encore s'écouter comme un album de chansons. La parole est donnée aux réfugiés, bénévoles (militants, médecins, juristes, enseignants), chercheurs (anthropologues, sociologues, géographes, architectes), aux journalistes et enfin aux artistes (musiciens, photographes), qui appréhendent et explorent dans leur oeuvre, parfois avec la participation des réfugiés eux-mêmes, l'expérience de la migration. A l'heure où se pose avec acuité les questions politiques de l'amélioration des conditions de vie des réfugiés et de l'ouverture des frontières, cet ouvrage propose, à travers une réflexion globale et la description locale d'une réalité multiforme marquée par le non-droit, la surveillance et l'exclusion, de mettre en perspective les parcours de milliers de personnes vivant dans les camps, et de découvrir leur quotidien, tel qu'il s'invente dans ces lieux caractérisés par le confinement et l'insalubrité, où la misère du monde s'expose en plein jour. Cette parution bénéficie notamment du soutien de Médecins du Monde, de la Fondation Agnès B et d'Amnesty international.

11/2016

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Littérature Italienne

Gênes 2001 suivi de Gênes 2021

Journal des "événements" tragiques survenus à Gênes en juillet 2001 lors du sommet du G8, Gênes 01 retrace la violente répression des manifestations altermondialistes par la police et les carabiniers italiens. Proche de l'asphyxie et rythmé de jets de balles lacrymogènes, cet oratorio politique donne la parole aux acteurs de la tragédie. Au terme de trois jours d'émeute et de répression sanglante, le bilan est lourd : 600 blessés du côté des manifestants, près de 200 voitures brûlées, et un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, militant "no global" tué par balles à la tête par un policier. L'acmé de la tragédie composée par Paravidino évoque le dernier jour du sommet : l'assaut de l'école Diaz où s'étaient réfugiés des militants issus de médias alternatifs, détenant des preuves de violences policières. Séquestrés pendant trois jours à la caserne de Bolzaneto, ils subissent de nombreux sévices, violences et humiliations. Ce qu'Amnesty International qualifia de "plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale" donna lieu à un acquittement des forces de l'ordre, accusées d'abus de pouvoir, de violences, d'injures et de coups, et de "falsification de preuves" , lors de leur procès en mars 2008, en vertu d'une loi d'amnistie instaurée en 2006. Les tortures ne seront officiellement reconnues par les autorités policières italiennes qu'en 2017. L'appendice Gênes 2021 revient sur le chemin politique et social parcouru depuis le G8. y Passant au crible le système idéologique de l'économie libérale, Fausto Paravidino souligne, de sa plume ironique, les dérives de plus en plus grossières d'un système capitaliste au service des puissants.

05/2022

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Littérature française

Le sacré livre de Proutto. Suivi de Sacré Jean-Paul

Naufragé sur une île, un certain "Gisou" devient le Dieu vivant de la tribu des Zoas, qui se livre bientôt à un suicide collectif sur son ordre. Tous périssent, sauf un : le récalcitrant Proutto, qui finit pourtant par s'incliner devant la puissance de son Dieu. Ce dernier va alors exercer une domination totale sur l'existence de son esclave souffre-douleur : ses rites, son alimentation, sa sexualité... Mais l'arrivée d'une princesse que Proutto souhaite épouser va bientôt bouleverser les rapports du duo. Critique radicale de la crédulité religieuse, de la colonisation des esprits et de la soumission volontaire, cette robinsonnade drôle et féroce de Topor, parodie sadienne du Vendredi de Michel Tournier, parvient à nous faire rire du pire. Postface d'Alexandre Devaux, suivie de Sacré Jean-Paul par Topor. Roland Topor (1938-1997) : peintre, dessinateur, écrivain, dramaturge, poète, chansonnier, cinéaste, acteur, photographe, etc. Remarqué très tôt pour ses étranges dessins au graphisme original (dans Arts, Bizarre et Hara-Kiri), il reçoit le prix de l'Humour noir dès 1961 et crée le mouvement d'avant-garde Panique avec Arrabal et Jodorowsky. Son premier roman, Le Locataire chimérique, sera adapté au cinéma par Roman Polanski ; son deuxième, Joko fête son anniversaire, recevra le prix de Flore en 1970 ; il écrira aussi des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des livres concepts. Du long-métrage d'animation La Planète sauvage (avec René Laloux, prix spécial du Jury à Cannes en 1973) au meilleur film sur Sade, l'étonnant Marquis (avec Henri Xhonneux), en passant par les émissions télévisées Merci Bernard, Palace et Téléchat, Topor marquera également de son empreinte le cinéma et l'audiovisuel. Certaines de ses images (affiches pour Amnesty International ou les films L'Empire des sens et Le Tambour) ont fait le tour du monde, toujours relevées d'un humour noir féroce.

04/2022

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Littérature française

Portrait en pied de Suzanne

Dans une ville inconnue d'Europe de l'Est, un homme exilé de Paris, solitaire et qui ne comprend pas la langue locale, erre par les rues... Honteux de sa corpulence, il fait pourtant diverses rencontres féminines, qui vont le conduire à se blesser le pied gauche. De cette plaie purulente, il ne tarde pas à tirer un étrange plaisir : car y apparaît Suzanne, son amour disparu... Ce conte noir à l'ambiance kafkaïenne (on pense ici au Château) bascule alors dans une histoire d'amour fou éminemment "toporienne" . Après Le Locataire chimérique (1964), inspiré du Procès, puis Joko fête son anniversaire (1969), hommage à La Métamorphose, Portrait en pied de Suzanne (1978) vient compléter dans l'oeuvre de Roland Topor sa trilogie noire romanesque, placée sous le signe de Kafka. Préfacée par Eric Chevillard, cette nouvelle édition est augmentée de six illustrations inédites. Roland Topor (1938-1997) : peintre, dessinateur, écrivain, dramaturge, poète, chansonnier, cinéaste, acteur, photographe, etc. Remarqué très tôt pour ses étranges dessins au graphisme original (dans Arts, Bizarre et Hara-Kiri), il reçoit le prix de l'Humour noir dès 1961 et crée le mouvement d'avant-garde Panique avec Arrabal et Jodorowsky. Son premier roman, Le Locataire chimérique, sera adapté au cinéma par Roman Polanski ; son deuxième, Joko fête son anniversaire, recevra le prix de Flore en 1970 ; il écrira aussi des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des livres concepts. Du long-métrage d'animation La Planète sauvage (avec René Laloux, prix spécial du Jury à Cannes en 1973) au meilleur film sur Sade, l'étonnant Marquis (avec Henri Xhonneux), en passant par les émissions télévisées Merci Bernard, Palace et Téléchat, Topor marquera également de son empreinte le cinéma et l'audiovisuel. Certaines de ses images (affiches pour Amnesty International ou les films L'Empire des sens et Le Tambour) ont fait le tour du monde, toujours relevées d'un humour noir féroce.

02/2019

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Poésie

Syrie, l'invention de la guerre. Suivi de Sednaya

Relevant de " l'art documentaire " (Carole Talon-Hugon) ou d'une " factographie " (Marie-Jeanne Zenetti), ce livre de poésie est composé de deux récits d'investigations complémentaires dont l'ambition serait de produire un savoir inédit sur le conflit qui sévit en Syrie depuis 2011. Syrie, L'invention de la guerre (qui donne son titre au livre) se concentre sur les événements qui ont eu cours tout au long de l'année 2013. Fondée sur des " Rapports de la commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne " - soumis en application de la résolution 22/24 du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, cette série de récitatifs s'intéresse aux protocoles de production, d'attestation et de transmission de la vérité des documents sources et, dans une perspective forensique, tache d'ouvrir des points de vue et des lignes de dire pour essayer de renouveler la valeur discursive et démonstrative des représentations de la guerre. La seconde partie du livre s'intitule " Sednaya " et se concentre sur cette prison d'Etat située à 20 kilomètres au nord de Damas où des milliers d'opposants au régime syrien y trouvent la mort, sous la torture ou exécutés par pendaison. Cette fois, à partir de plusieurs types de rapports officiels émanant des sphères juridique et diplomatique (Amnesty international, Observatoire syrien des droits de l'homme, commissions d'enquêtes internationales), s'organise un récit qui tache de rendre compte des états de faits établis au sein de la prison en reconstituant le " parcours " des victimes depuis leur arrivée en détention jusqu'au jour de leur mort. Ce texte de Frank Smith se propose de "dérouter la politique par la poésie" en reprenant les Rapports de la commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, illustrant ce que Goldsmith revendique : un " geste d'écrire [ qui] est un transfert littéral de langage d'un lieu à un autre, proclamant que le contexte est le nouveau contenu ". Il ne s'agit pas tant ici de montrer et mettre à disposition une masse de documents que de permettre de la voir, de se familiariser avec, de " mettre en évidence " et " rendre manifeste ", à partir d'un traitement et d'une expérimentation singulièrement poétiques. Le texte explore les effets détonants que peut produire le simple déplacement d'un même texte, dès lors qu'il se voit attribuer un nouveau public, un nouveau statut, un nouveau voisinage, un nouvel horizon d'interprétation, de nouveaux branchements institutionnels, avec chaque fois de nouvelles attentes, de nouvelles normes éthiques, de nouvelles formes de sensibilité et de nouvelles implications politiques - bref, de nouveaux effets de sens. Frank Smith a travaillé à France Culture, il est cinéaste.

05/2023

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Littérature Allemande

La lumière des jardins. Edition bilingue français-allemand

Utz Rachowski a écrit deux nouvelles sur des journées déterminantes de l'histoire allemande et européenne : l'une, intitulée " Les voix de l'été ", sur le 13 août 1961, premier jour de la fermeture des frontières occidentales de la RDA et de la construction du Mur à Berlin ; l'autre, intitulée " Le dernier jour de l'enfance ", sur le 21 août 1968, premier jour de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Dans les deux cas, ces journées d'été ont été traumatisantes pour la RDA, mais aussi pour l'Europe et l'utopie socialiste : l'une, en entravant la liberté de mouvement des citoyens de RDA, l'autre, en réprimant le printemps de Prague, mettaient fin pour beaucoup aux espoirs d'un socialisme à visage humain en Allemagne et en Europe de l'Est. Ces journées représentent les premières blessures de l'histoire dans la jeune existence de l'auteur. Né en 1954 à Reichenbach dans le Vogtland, région de RDA limitrophe de la Tchécoslovaquie, Utz Rachowski a sept ans en 1961, 14 ans en 1968. Dans ces deux nouvelles, largement autobiographiques, l'histoire s'invite à l'improviste au beau milieu des vacances d'été et des fêtes d'anniversaire, fige le temps, à jamais divisé désormais entre un avant et un après. Les chars qui traversent sa ville pour se diriger vers la frontière tchécoslovaque labourent de leurs chenilles la route bordant le lotissement où il grandit, à une centaine de mètres de la maison de sa grandmère. L'oeil de l'enfant enregistre ces ruptures avec une précision sismographique. L'onde de choc de cet ébranlement traversera son oeuvre jusqu'au bout. 8 – Préface Préface – 9 Mais ce ne sont pas les seules blessures dans la jeunesse de l'auteur, et les suivantes trouveront également le chemin de ses écrits. Adolescent rétif à l'embrigadement, il est interrogé dès l'âge de 16 ans par la Stasi et renvoyé peu après de la FDJ et du lycée. Motif : une supposée menace de " contamination idéologique " de ses camarades de classe. Quelques années plus tard, en 1978, après avoir rattrapé son bac par d'autres voies, il sera également renvoyé de l'université, pour manque d'" esprit partisan ". Arrêté en 1979, il est condamné en 1980 à 27 mois de prison pour rédaction et diffusion de poèmes. Au total, il effectuera un an et deux mois de prison avant d'être libéré sous la pression d'écrivains dissidents déjà exilés à Berlin-Ouest, parmi lesquels Reiner Kunze, Jürgen Fuchs et le chanteur Wolf Biermann, et d'amnesty international : racheté par la RFA, il est expulsé du pays et interdit de séjour en RDA, et ne pourra pas retourner dans sa ville et son pays avant décembre 1989. Exilé à Berlin-Ouest, il y sera rejoint un peu plus tard par sa femme, elle aussi emprisonnée quelques semaines en 1979, et leur première fille, née pendant qu'il était en prison. La sélection de poèmes que nous présentons ici donne une idée de la centralité de cette blessure. Utz Rachowski fait partie de ces écrivains marqués dans leur biographie et leur oeuvre par un événement singulier, guerre, déportation, génocide, chute d'un mur ou d'une dictature, révolutions ou décolonisations plus ou moins pacifiques. Dans son cas, il s'agit des blessures infligées par le système répressif du socialisme " réellement existant ", le Mur, les chars, la prison, l'exil. Face à cela, Utz Rachowski a déployé une écriture largement autobiographique, qui enregistre avec une précision et une sensibilité aiguës l'impact des événements et tente par l'écriture de sauver ce qui peut l'être. Auteur de RDA au regard tourné tant vers l'Ouest que vers l'Est de l'Europe, il s'inscrit aussi dans la catégorie des auteurs blessés dont les oeuvres maintiennent résolument vivante la petite flamme de l'humanité, tel cet enfant qui, dans une de ses nouvelles, cherche à tout prix, à l'approche des brouillards de l'automne et de l'hiver, à préserver la " lumière des jardins ". Ces ombres et cette lumière se retrouvent dans la plupart de ses textes : écrits de témoignage ou de documentation, essais, récits de fiction, poèmes. C'est le cas des textes que nous publions ici, qui cherchent à donner un aperçu représentatif de sa production : les deux nouvelles sur les étés 1961 et 1968, un récit sur les expériences de la prison et de l'exil, une sélection de courtes nouvelles sur l'enfance écrites dans les années 1990, une quinzaine de poèmes choisis au fil de cinq décennies d'écriture, enfin des extraits de son dernier recueil, consacré à l'affection entre un écrivain et un animal de compagnie, le chien Suki.

03/2021