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Littérature étrangère

Manuel à l'usage des femmes de ménage

A 32 ans, Lucia Berlin avait été mariée trois fois, avait eu quatre garçons et menait une bataille effrénée contre l'alcoolisme chronique. Elle nous raconte ses multiples vies : élevée dans les camps miniers reculés d'Alaska et du Midwest, elle a été successivement une enfant solitaire au Texas durant la Seconde Guerre mondiale, une jeune fille riche et privilégiée à Santiago au Chili, une artiste bohème vivant dans un loft à New York dans les années 50 et une infirmière aux urgences d'Oakland. Manuel à l'usage des femmes de ménage rassemble de manière posthume les épisodes les plus délirants de son existence. Avec un délicat mélange d'humour, d'esprit et de mélancolie, Berlin saisit les miracles du quotidien, les épiphanies au Lavomatic ou dans les centres de désintoxication du Sud-ouest des États-Unis. Professeur d'espagnol, standardiste, réceptionniste, femme de ménage ou encore infirmière aux urgences, elle égrène ses conseils avisés et loufoques à travers ces brèves de vie. Comparée par la critique américaine à Raymond Carver et Alice Munro, Lucia Berlin est avant tout un grand écrivain injustement méconnu, un maître de la narration qui se nourrit du réel pour émerveiller son lecteur. L'un de ses fils avoue lui-même : "Nos histoires et souvenirs familiaux ont été lentement refondus, embellis et révisés au point que je ne sais plus très bien ce qui s'est réellement passé à l'époque. Lucia disait que ça n'avait pas d'importance : l'important, c'est l'histoireé".

01/2017

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Comme un goût de révolution. Autobiographie d'une Black Panther

Dans ce livre, publié la première fois aux Etats-Unis en 1992, Elaine Brown revient sur sa vie : ce qui l'a conduite à rejoindre le Black Panther Party, à en assumer la direction de 1974 à 1977, et pourquoi elle l'a quitté. L'auteure, née en 1943, dans un ghetto du nord de Philadelphie, elle se politise progressivement au contact du mouvement pour les droits civiques. En avril ? 1968, après l'assassinat de Martin Luther King, elle rejoint le Black Panther Party, créé deux ans plus tôt à Oakland. Elle y participe à travers le programme de petits-déjeuners gratuits pour les enfants noirs, ou encore le programme d'aide juridique pour les prisonniers et leurs familles. Artiste, elle enregistre deux albums de chants pour le parti et rentre en 1971 au comité central comme ministre de l'information. Elle accepte sa direction en 1974 quand Huey P. Newton part en exil à Cuba. Comme beaucoup d'autres femmes qui faisaient partie du Black Panther Party et y ont joué un rôle important, elle est restée dans l'ombre. L'histoire du Black Panther Party reste une référence historique parmi les tentatives d'organisation collective faisant de l'autodéfense communautaire et de la survie matérielle les piliers de tout rapport de force conséquent. Une lutte qui tenta de combattre non seulement le racisme social et policier profondément ancré dans l'histoire américaine, mais aussi l'offensive libérale de ces années-là. Ce récit incarné nous plonge dans le parcours et l'expérience d'Elaine Brown, en n'omettant ni ses erreurs ni ses trahisons à ses propres promesses. Un récit qui, s'il s'énonce à la première personne, nous tend un miroir et nous invite à contempler les déformations, exigences et les travers de toute aventure collective. Une manière de raconter ce que signifiait alors se battre et s'aimer, d'imaginer comment une idée surgit, prend forme et devient collective. Comme une invitation à partir de soi pour combattre l'oppression, en partant d'une nécessité et de la réalité concrète de la grande majorité. Et de là, organiser des structures de survie et de combat pour tous et toutes, pour sortir de la ségrégation, de la domination, de la résignation.

05/2022