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Pédagogie

La tyrannie des parents d'élèves

Aujourd'hui, plus de la moitié des enseignants ont jugé utile de s'assurer en cas d'agression par un parent d'élève. Partenaires officiels de l'école, les parents seraient-ils en train de devenir ses ennemis ? A trop vouloir protéger et défendre leur enfant, ils dépassent souvent les bornes. Négocier une note, contester un redoublement ou une sanction, faire du forcing pour obtenir un passage en S, critiquer les méthodes pédagogiques, voire en venir aux mains, ces comportements qui se généralisent empoisonnent les relations et sapent la confiance. On a beaucoup écrit sur la crise de l'école, jamais sur la part de responsabilité qui incombait aux parents. Le parent tyrannique n'a pas de profil sociologique défini, c'est autant la mère des beaux quartiers que le père d'un élève scolarisé en ZEP. Chaque remarque, chaque geste déplacé, chaque tentative de dérogation nuit au fonctionnement normal de l'institution scolaire et l'empêche de remplir sa mission fondée sur la méritocratie et l'égalité des chances. Enquête sur un phénomène qui pourrait bien faire imploser l'école.

08/2014

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Pédagogie

Le collège aujourd'hui. Guide à l'usage des parents

Ce guide est destiné aux parents dont les enfants entrent ou sont déjà au collège, car depuis vingt ans, le collège a beaucoup changé. Découvrir son fonctionnement et son organisation administrative et pédagogique, connaître les bons interlocuteurs, apprendre à suivre la scolarité de son enfant, à l'accompagner dans ses études, à construire progressivement son projet d'orientation, l'aider à acquérir de l'autonomie : sur tous ces points, ce guide est irremplaçable. À partir d'une réflexion fondée sur une longue expérience d'enseignant et de chef d'établissement, l'auteur fait découvrir, chapitre après chapitre, le fonctionnement quotidien d'un collège et aborde toutes les questions que se posent les parents d'élèves, comme par exemple celles-ci : " Dans quelles conditions un professeur absent est-il remplacé ? " " Que se passe-t-il dans un conseil de classe ? " " Que faire si je n'accepte pas le redoublement ? " " Comment le travail des professeurs peut-il être évalué ? " " Quelle est la vraie place des parents dans l'établissement ? ". Camille, jeune collégienne, et sa mère servent de fil rouge tout au long de ce guide.

04/2005

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Littérature française

Les filles

Sept filles de seize ans, sept filles inséparables depuis le collège. Parents, profs, garçons, pilule, pétards, clopes, rap, contrôles et " dissertes ", portables, virées aux Halles, fringues, elles partagent tout. Pour un rien ce sont des sanglots, des brouilles, pour un rien des fous rires ou la déprime, la peur d'être moche, mal foutue, mal aimée. Un trait de plume sur les bulletins scolaires et plus rien n'est comme avant. Redoublement, filière générale ou apprentissage, BEP, CFA, les voilà éparpillées. Seules Cathy et Chloé entrent en 1re L, l'année de l'épreuve de français. C'est l'angoisse. Le rite de passage. Heureusement, il y a les mercredis et le lac d'Arnette-le-Bocage pour retrouver les copines. Mais le cœur n'y est plus vraiment. Et si le bac allait les séparer... La chronique d'une année scolaire dans un bourg de grande banlieue ; le roman vécu d'une petite bande d'adolescentes à mi-chemin entre l'enfance qui les retient encore et le monde adulte, si proche si inquiétant.

02/2002

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Littérature française

L'armoire de vies

"Face a la glace centrale, en ramenant vers moi les deux miroirs latéraux, je de couvre mes profils simultanément. Je les observe souvent, surtout le mercredi apre s-midi quand je m'ennuie. Je constate que j'ai un co te doux, et l'autre plus se ve re, et c'est aussi les impressions que je renvoie aux autres : gentille aussi bien que revêche". Anne Brochet raconte l'histoire des armoires de toilette qui ont jalonné sa vie. Elle redécompose le lieu et les gestes, tente de se souvenir de son visage à chaque étape du miroir. C'est le récit d'une vie banale et unique, avec ses tiroirs secrets, ses perspectives infinies, ses angles morts, ses jeux de dédoublements, ses intérieurs de portes et tout le foutraque des émotions que l'on ne sait pas où ranger. Anne Brochet, née en 1966 à Amiens, est comédienne, écrivaine et réalisatrice. Si petites devant ta face, son premier roman, est paru en 2001 aux éditions du Seuil. Ont suivi des nouvelles, des romans et deux récits photographiques. L'Armoire de vies est sa sixième publication.

03/2024

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Théâtre

Le geste théâtral de Roland Barthes

Roland Barthes ne s'est pas d'abord intéressé à la question de la théâtralité. Il n'en est pas non plus devenu à proprement parler un théoricien. Mais il a poussé la réflexion au-delà des catégories, des champs et des objets attendus. Il s'est d'abord intéressé au théâtre. Au théâtre joué, organisé, monté et au théâtre des signes que se donne une pratique pour exister, se transformer et se faire reconnaître. L'analyse des pratiques a commencé avec la littérature ; elle s'est poursuivie avec le théâtre et la mythologie. C'est dire que Barthes ne pouvait interroger du théâtre que le théâtre, un redoublement qu'il lui est arrivé de nommer la théâtralité. C'est dire aussi que cette théâtralité se trouve partout. Se trouve-t-elle partout identique à elle-même ? Autrement dit, la théâtralité est-elle indifférente au support qu'elle modalise ? Peut-on en donner une définition exclusive ? Quel est l'enjeu, quelle est la fonction, quelle est la valeur de son application obstinément hétérogène ? Quel concept déterminé du théâtre présuppose-t-elle ? Quel apport à la réflexion esthétique fournit-elle ?

04/2012

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Pédagogie

Que vaut l'enseignement en France ? Les conclusions du Haut Conseil de l'évaluation de l'école

Difficile, dans notre pays, de parler d'école sans querelles et humeurs. La France, pourtant, s'est récemment dotée d'instruments scientifiques d'observation. Elle participe aux grandes études internationales. Mais ces travaux ne sortent guère du cercle des initiés. Entre 2000 et 2005, le Haut Conseil de l'évaluation de l'école, organisme à la fois officiel et indépendant, a passé au crible nos outils d'appréciation, commandé maints rapports sur les sujets "sensibles", et formulé, en dernière instance, une série d'avis éclairants. Ses conclusions sont ici rassemblées et commentées dans une langue accessible à tous les professionnels et à tous les usagers de l'école. Que penser de l'actuel niveau des élèves ? Combien de jeunes gens sont en grande difficulté scolaire ? Quelles sont les forces et les faiblesses de notre système ? Pourquoi est-il injuste et sexiste ? Comment la France se situe-t-elle par rapport aux pays comparables ? Qu'est-ce qu'un "bon" lycée ? Le redoublement est-il profitable ou dommageable ? Les professeurs sont-ils convenablement évalués ? Autant d'interrogations qui trouvent enfin réponses. Loin des invectives, des modes, des idées reçues, voici des faits. Pour que le débat ait lieu. Enfin.

03/2007

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Ethnologie

Parenté et mariage chez les Dii de l'Adamaoua (Cameroun)

Les Dii sont une population camerounaise dotée d'un système de parenté et de mariage inhabituel. Patrilinéaires, ils utilisent une terminologie de type crow, généralement associée à des sociétés matrilinéaires. D'ailleurs, la matrilatéralité est chez eux extrêmement développée, le neveu utérin étant considéré comme la réplique de son oncle maternel. A ce titre, il peut hériter sa veuve. Le système de mariage des Dii interdit, en théorie, les mariages entre consanguins bien que l'on en rencontre parfois. L'échange direct des soeurs est également interdit. Toutefois, les lignages à forte population favorisent le redoublement des alliances lorsque celles-ci ont apporté satisfaction aux partenaires. Si une épouse en âge de procréer meurt, son lignage paternel est tenu de la remplacer par une autre femme. A défaut, cette obligation incombe à son lignage maternel. La question du divorce se présente de manière complexe. Certains lignages à forte densité l'interdisent en cas de désertion de l'épouse, de crainte que les lignages donneurs se refusent ensuite à renouveler les alliances. Cette disposition facilite le retour des épouses au foyer et, de manière générale, la stabilité des ménages qui constitue un enjeu important pour la réputation des notables du lignage.

06/2009

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Pédagogie

Quelle efficacité pour l'enseignement supérieur au Mali ?

L'enseignement supérieur malien connaît d'énormes difficultés depuis l'avènement de l'Université en 1996, notamment l'insuffisance d'infrastructures, d'enseignants, l'accroissement incontrôlé des effectifs, la mauvaise gestion des ressources, le chômage des diplômés, l'administration peu outillée pour faire face à ses responsabilités. Résultat, la qualité des études et la compétence des diplômés sont décriées sur le marché du travail. Quelles sont les causes de ces difficultés qui remettent en question l'efficacité de l'enseignement supérieur malien ? Quelles alternatives peut-on envisager pour surmonter ces obstacles ? Cet ouvrage vise à éclairer les facteurs qui les engendrent et à lancer des pistes de réflexion pour une sortie de crise. Sont aussi abordés et définis les indicateurs d'efficacité tels que le budget alloué à l'enseignement supérieur, les taux de réussite, de redoublement, d'abandon, de genre, les caractéristiques extra-universitaires des étudiants comme la situation socioéconomique des parents, le lieu d'habitation... Il ressort de ces analyses que l'enseignement supérieur malien a besoin, entre autres, de nouvelles structures et de nouvelles offres de formation adaptées à la situation sociale et au besoin de développement économique du pays, ainsi que d'une meilleure gestion des ressources humaines et financières.

03/2016

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Sociologie

Enfants de paysans pauvres à l'université publique. Auto exclusion des exclus de l'intérieur

En incluant le monde rural dans son terrain de recherche et en faisant des enfants des paysans pauvres son objet d'étude, l'analyse de l'auteur semble se désinscrire de la tendance dominante de la sociologie de l'éducation qui porte souvent un intérêt quasi exclusif aux classes sociales caractéristiques de l'espace urbain. La réalité est que l'offre scolaire en milieu rural est largement insuffisante par rapport à la population scolarisable, et globalement, par ses filières, la formation professionnelle des enseignants, la qualité des infrastructures et l'organisation des classes, elle fait des établissements des lieux de relégation, et des enfants de paysans pauvres des exclus de l'intérieur contraints de construire leur carrière scolaire par des redoublements et diverses formes d'auto-exclusion. La confrontation systématique des orientations politiques à cette réalité dévoile ce que l'intelligibilité des conditions de vie des parents et celles d'études des enfants doit au rapport de force politique. Les paysans pauvres étant la classe sociale la plus nombreuse et la plus démunie, la crédibilité de tout processus de démocratisation ne doit être établie que par les indices de sélectivité de leurs enfants à tous les niveaux du système et par la qualité de leur carrière scolaire. Le rapport de force au fondement de la démocratisation véritable du système d'enseignement sera celui qui aura déjà imposé une réforme agraire d'abolition de la pauvreté en terre et entrepris le développement des forces productives dam le monde rural.

09/2020

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Littérature étrangère

La Cigogne

Dans un village de Palestine, un modeste enfant aux longues jambes grêles, aux épaules tombantes et au nez allongé se retrouve affublé par sa grand-mère d'un malencontreux sobriquet composé en arabe de deux segments identiques - laqlaq ("la cigogne") -, sobriquet qui inoculera à l'enfant la manie d'en inverser les syllabes à l'infini. La vie du personnage sera à l'image de son nom : une suite absurde de séparations, de dislocations, de dédoublements, qui l'amèneront, comme un oiseau déboussolé, à ne plus savoir de quel côté de la ligne il se trouve. Après L'Histoire du scorpion qui ruisselait de sueur, où il creusait la métaphore du vide et de l'absence, Akram Musallam nous offre un nouvel opus subtilement mené, dans lequel, explorant la figure de la frontière, il s'attache à déconstruire les logiques spatiales de la domination. Avec une ironie mordante, qui n'est pas sans rappeler celle de son compatriote Emile Habibi dans Les Aventures extraordinaires de Sa'îd le Peptimiste, il met à nu leurs effets sur la vie intime de gens paisibles et ordinaires - un grand-père attaché à ses oliviers et au souvenir des morts, une grand-mère espiègle, une vieille voisine diseuse de bonne aventure, son fils arriviste - que rien ne destinait à faire face à de telles équivoques ni de tels imbroglios.

01/2015

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Essais

Le cinéma et ses doubles. L'image de film à l'ère du foundfootage numérique et des écrans de poche

Les images de film circulent. Plus que jamais depuis leur numérisation, elles sont extraites, collectées, retouchées, remontées et rediffusées sur des supports variés, avec des conséquences indéniablement positives (redécouvrir des films, explorer la plasticité inégalée de l'image de cinéma) et d'autres plus controversées (le "vi-sionnage", individuel, fragmenté, distrait, qui remplace le regard attentif et le spectacle collectif). C'est aux effets de cette circulation que le présent ouvrage s'intéresse aux changements de forme, de réception, de sens et de valeur des images qu'elle implique. S'appuyant sur de nombreux exemples, Le cinéma et ses doubles est conçu comme une introduction aux problématiques et aux esthétiques engendrées par la double vie des images de film, au cinéma et sur d'autres écrans. Des téléphones portables aux écrans géants et aux installations multimédia, du long-métrage au mash-up et au GIF, le livre offre un panorama de formes, expériences et usages de l'image de film numérisée. Tout en rappelant que l'expérience partagée d'une projection de qualité reste le propre du cinéma, le livre explore les nouvelles configurations nées de la cohabitation des écrans et des images. Miniaturisation et gigantisme, superpositions et dédoublements, nouveaux rapports entre cadre et hors-champ : peuplé d'écrans, le champ du visible se complexifie, un phénomène auquel le cinéma contemporain non seulement participe, mais dont il s'empare.

03/2021

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Psychologie, psychanalyse

Psychopathologie de la scolarité. De la maternelle à l'université, 3e édition

Cet ouvrage propose différentes approches complémentaires de la psychopathologie de la scolarité : historique, psychologique, pédagogique, familiale, institutionnelle, sociale et clinique. Il aborde ainsi tous les âges de la scolarité (maternelle, école élémentaire, collège, lycée, premières années d'université) avec une structuration identique pour chaque âge : - repérage et identification des difficultés ; - enjeux psycho-développementaux ; - prise en compte des besoins de l'enfant ; - épidémiologie et description clinique pour chaque pathologie ; - rôle de la famille ; - aspect thérapeutique (prévention et soins à proposer). Des thèmes transversaux sont développés : place des parents dans la scolarité, mixité, fonctionnement du groupe-classe, rythmes scolaires, redoublement, services d'aides et de repérage des élèves en difficulté, scolarisation des handicapés, systèmes éducatifs européens. Un chapitre spécifique est dédié au rôle de l'enseignant. Cette troisième édition totalement actualisée fait une large place à l'évolution du système scolaire depuis le milieu des années 2000 suite à la loi d'orientation d'avril 2005. Ces changements concernent toutes les étapes de la scolarité : réforme de l'université en 2005, du primaire en 2008, des lycées en 2010, développement des voies par alternance au collège en 2009. L'accent est mis sur l'impact des enquêtes internationales sur ces réformes, en particulier sur la question des rythmes scolaires et la comparaison entre systèmes éducatifs européens, mais également sur le phénomène du school bullying, harcèlements entre pairs en milieu scolaire.

01/2012

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Pédagogie

Tableaux de familles. Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires

Quelles sont les différences internes aux milieux populaires susceptibles de rendre raison de variations, parfois considérables, dans la scolarité d'enfants d'environ huit ans ? Qu'est-ce qui peut éclairer le fait qu'une partie de ceux qui ont la plus grande probabilité de redoublement à l'école élémentaire peut échapper à ce risque et même, dans certains cas singuliers particulièrement intéressants, occuper les meilleures places dans les classements scolaires ? Les phénomènes de dissonances et de consonances entre des configurations familiales populaires et l'univers scolaire constituent donc l'objet central de ce livre. Les " tableaux de familles " qui forment le corps principal de l'ouvrage permettent notamment de comprendre comment un capital culturel familial peut se transmettre ou, au contraire, ne parvient pas à trouver les conditions de sa transmission : ou bien encore comment, en l'absence de capital culturel ou en l'absence d'action expresse de transmission d'un capital culturel existant, les savoirs scolaires peuvent tout de même être appropriés par les enfants. Mais, en fin de compte, ce sont les notions mêmes de capital culturel, de transmission ou d'héritage qui - métaphores utiles lorsqu'on commente des tableaux croisant des variables - perdent de leur pertinence dès lors que, changeant d'échelle d'obsevation, on s'attache à la description et à l'analyse des mondalités de la socialisation familiale ou scolaire, dans le cadre d'une anthropologie des relations d'interdépendance.

01/1998

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Psychologie, psychanalyse

Atout précoce. J'accompagne mon enfant à haut potentiel

Ce livre s'adresse surtout aux parents d'enfants à haut potentiel afin de les aider à accompagner au mieux cette spécificité intellectuelle, émotionnelle et affective. Il s'agit de comprendre en quoi l'enfant précoce diffère dans son fonctionnement. Il est indispensable de reconnaître sa singularité pour mieux la vivre et la gérer à la maison et à l'école. Accompagner un enfant à haut potentiel, c'est aussi apprécier et valoriser ce formidable don. En apprécier les richesses permet de dépasser plus facilement les difficultés qui y sont éventuellement associées. Vous trouverez notamment dans ce livre des conseils pour développer le sens de l'effort chez votre enfant et l'aider à s'organiser dans son travail. Dans son parcours scolaire, l'enfant à haut potentiel fait face à des situations " particulières ". Doit-il sauter une classe ? Faut-il s'opposer au redoublement ? Que faire s'il ne parvient pas à décrocher le bac ? Comment agir en cas de phobie scolaire ? Comment l'aider face au harcèlement ? Mais en dehors de l'école aussi, il y a des situations délicates. Comment gérer son hypersensibilité et composer " avec " ? Les activités extrascolaires sont-elles indispensables ? Pourquoi ? Et comment gérer ce quotidien à la maison lorsque tout paraît difficile et parfois insurmontable ? Riches de leurs expériences et s'appuyant sur de nombreux témoignages, les auteures proposent ici des explications rationnelles et des conseils pratiques pour que la douante soit un réel atout !

03/2016

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Géograhie urbaine

Les déconvenues de la participation citoyenne. Ville, pouvoirs et légitimités

La participation citoyenne est au coeur des débats politiques actuels et alimente les critiques de la démocratie représentative. Face à la demande croissante d'implication de la société civile dans le gouvernement des affaires publiques, la légitimité des urnes semble ne plus suffire. Mais la question de la pertinence d'une démocratie participative plus ou moins directe reste ouverte. Comment conjuguer les enjeux de la participation aux contraintes de nos institutions ? Dans le champ urbain, la participation s'expérimente déjà depuis longtemps. Idéal de démocratie ou remède face aux disparités sociales et territoriales, elle fait désormais partie intégrante du registre de l'action publique. Les expériences sont nombreuses et variées, allant de la prise en charge de leur coin de rue par des habitants à des projets ambitieux d'urbanisme participatif, mais il en ressort autant d'enthousiasme que de désillusion. Parfois perçue comme le terreau de nouvelles pratiques favorisant les formes d'émancipation sociale et politique, la participation peut aussi être vue comme un adjuvant à la démocratie représentative ou un facteur de redoublement des inégalités. Dans tous les cas, elle interroge les rapports de pouvoir et les légitimités à participer. En s'appuyant sur des expériences à l'échelle des quartiers, ce livre analyse les difficultés à mettre en oeuvre une participation citoyenne effective. Composé de textes théoriques et d'études de cas, il propose un bilan sur cette réalité paradoxale et en analyse les causes politiques, institutionnelles et sociales.

11/2022

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Littérature française

Ecchymose - Roman

L'intrigue de l'histoire est simple, elle pourrait se résumer à l'amour, l'amitié, l'adultère. Mais ce livre bien plus profond est ambigu. Il y a les trois personnages principaux autour desquels est construite l'histoire et qui ont un rôle important dans cet ouvrage qui, au final, est centré sur Marlène puisqu'elle est la personne que nous suivons tout au long des pages. Et parmi ces pages, des révélations, une vengeance sur la vie, une souffrance qui ne cesse de grandir. La destinée de ses parents sous l'occupation allemande, le désir de sa mère pour entrer dans la résistance après le départ du père, puis la maladie qui provoquera brutalement l'éclatement du noyau familial lui forgeant ainsi son terrible caractère rempli de haine et d'incompréhension. Les dédoublements de sa personnalité... Le tout s'enchaîne en quelques pages, même si le rythme n'est pas effréné, on lit ce récit d'une traite, et si l'on se doute des relations entre les personnages, la fin nous surprend et l'on ne s'attend pas à un livre aussi déroutant qui a pour toile de fond les douleurs d'une famille recomposée. On passe de la tendresse à la froideur, de la douceur au mensonge, des inventions pour tromper son entourage, du sentiment de malaise à celui de tranquillité, du calme à la tempête. Marlène passant de la petite fille attentionnée, de la tendre fiancée à l'usurpatrice, c'est un personnage aux multiples facettes, comme ce roman très fort écrit par son demi-frère.

09/2018

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Ecrits sur l'art

Mise au noir. Fonctions du visible et de l'invisible en scénographie

La place de l'obscurité dans l'espace se fait souvent au regard de la lumière. Associée dans nos esprits à une absence de matière et de forme, l'obscurité reste un impensé ou un corollaire. Il existe pourtant une généalogie de l'obscurité qui peut se faire en dehors d'une opposition ontologique avec la lumière. Certaines situations spatiales permettent d'envisager l'obscurité comme indispensable au travers des conditions physiques et psychologiques qu'elle ménage. L'analyse que l'on propose ici, tente de s'inscrire dans une observation transdisciplinaire car elle relie des évolutions techniques, menant à faire muter des imaginaires culturels de l'obscurité réinvestis autour des démarches de conception contemporaines. Il s'agit d'appréhender l'obscurité non seulement comme une réflexion sur l'absence de lumière, mais aussi comme un élément s'amplifiant par d'autres moyens, notamment par le redoublement de surfaces et de textures sombres. Intensification qui peut aussi s'exercer par des effets de contraste avec des zones éclairées, en maîtrisant donc tout média produisant de la lumière. C'est cette augmentation de l'obscurité par un travail sur la matière qui instaure la formulation "mise au noir" , actualise l'usage de l'obscurité et la constitue comme un médium. Il s'agit d'explorer les imaginaires culturels et leurs applications matérielles à la croisée de nombreuses pratiques. Comment cette mise au noir est-elle utilisée aujourd'hui dans la conception d'espace et sur quelles références plastique et sémiotique reposent-elle ?

05/2022

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Actualité médiatique France

La méthode Michelin. Comment rendre les salariés inaptes au travail

Un ex-salarié témoigne. 124 000 employés dans plus de 170 pays, 646 millions d'euros d'investissement ans la recherche, Michelin, entreprise française la plus attractive auprès des salariés, est une société innovante qui ne se contente pas de produire des pneus mais oeuvre également dans l'industrie chimique, métallique et textile. Michelin s'engage qui plus est dans les sphères sociales et environnementales, jusqu'à se prétendre investi d'une mission de société : tout semble dédié à la libération de l'individu, à l'émancipation des esprits. Eric Collenne, au service de ce groupe arborant des valeurs humanistes, va pourtant déchanter. Cadre chez Michelin pendant près de dix ans, il est progressivement confronté à une autre réalité, avec ses mises en scène, ses dédoublements et ses fractures. Derrière le sourire avenant de Bibendum se cacherait un monstre cannibale : présentéisme conditionnant l'intéressement, espionnage sous couvert de bienveillance, management alternant le bien et le mal, rythmes infernaux qui intoxiquent les corps. Voilà qu'il est traité comme de la brisure, atomisé. Désormais ex-salarié, il témoigne pour la première fois de son expérience, celle d'un système qui pousserait les salariés à l'obsolescence. Une mécanique qui extrait les forces vives de l'individu, comme si celui-ci était dorénavant marqué d'une date de péremption, comme si notre mort professionnelle était programmée dès l'entretien d'embauche. Son jugement est cinglant : à l'instar de l'exploitation intensive des ressources de la planète, l'entreprise du XXIe siècle broie ses salariés jusqu'à épuisement, jusqu'à les rendre inaptes au travail. Inemployables.

10/2021

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Poésie

L'âme

La sensation de ne pas «être au monde» ne suppose pas qu'il y ait un autre monde, dont nous aurions la nostalgie ou le désir. C'est simplement le prix que nous payons pour parler. Car, parlant, nous tenons le monde à distance et n'avons avec lui d'autre rapport que médiatisé par le redoublement symbolique. Alors que le monde est en souffrance en nous et notre malaise naît de cette attente frustrée. Mais cette souffrance est aussi la condition de notre aspiration à un rapport fusionnel, prolixe, acharné avec les choses, les corps, la «nature»... La question de la «poésie» est celle de cette habitation paradoxale du monde par les êtres parlants. Elle dit l'absence du parlant au monde et son effort pour combler l'absence. Elle est travaillée par un rêve d'adhésion au monde (d'où son obsession analogique : comparaisons, métaphores) ; en même temps, elle note, parce que travail de langue, l'expérience vraie du parlant : inadéquation des mots aux choses, obscurité muette du monde, résistance du réel à l'imposition du sens. Ame est l'un des mots les plus galvaudés par la mystique, la littérature, la poésie. C'est que âme est un signifiant pur : le nom de rien. Le nom de ce rien qui s'ouvre dans le monde à chaque fois que la langue s'évertue à le dire. Le nom de l'écart, de la séparation, de la «différence non logique» (Bataille définit ainsi la matière). L'aura insignifiante des choses, infusée dans la langue et la hantant d'une vacuité qui la scande de portées sonores et rythmiques imprenables par le sens. Les poèmes de L'Ame sont des essais d'enregistrement de cette vacuité dont le jeté fait abstraitement bouger, dans le temps d'une journée exemplaire et banale, la diction de quelques choses perçues, de quelques corps aimés, de quelques paysages vus, de quelques bribes de savoirs : dérapages, petites catastrophes du sens, lame de l'âme passée entre le réel et les mots.

03/2000

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Militaire

Chasseurs du ciel. Bataille de France Mai-Juin 1940

"Chasseurs du Ciel" retrace au jour le jour la vie et les combats d'une des plus glorieuses Escadrilles dont puisse s'enorgueillir l'aviation de Chasse française : la "Spa 67" - filleule, de la prestigieuse "Spa 3 ? ", l'Escadrille de Guynemer, et devenue l'Escadrille 1/5. Durant la Bataille de France en Mai-Juin 1940, elle a totalisé 145 ? victoires, dont 105 homologuées, contribuant à placer son Groupe, le 1er ? Groupe de la 5e Escadre, en tête du palmarès des Groupes d'Aviation de Chasse, avec pour pertes, 3 tués et 5 blessés graves. Dans la liste des onze as ayant totalisé plus de dix victoires en six semaines, figurent cinq pilotes de la "? Spa 67" , dont son Commandant, le Capitaine Accart (qui dut abandonner le 1er juin le commandement de l'Escadrille à la suite d'une très grave blessure) et son Commandant en second, le Lieutenant Marin la Meslée, - tous deux tout à fait en tête du glorieux palmarès. Mais notre Aviation était loin d'être aussi nombreuse qu'il eût fallu ? ; et de même notre artillerie antiaérienne, collaboratrice indispensable de l'aviation. Nos aviateurs ont tenté de pallier ce grave défaut par un redoublement d'héroïsme, mais il ne compense pas certaines limites, d'autant que l'adversaire ne souffrait pas de son côté d'une insuffisance de moral ou de valeur de matériel. C'est la raison pour laquelle nos aviateurs, quels qu'aient été leurs efforts, leur bravoure, n'ont pu réussir à alléger, autant qu'ils l'auraient voulu, la lourde tâche de leurs camarades de l'Armée de terre. Le lecteur du livre du Capitaine Accart restera impressionné par la saisissante évocation de la vie, toute de fatigues, d'abnégation, de tous ces combattants du ciel. Ce récit n'ayant pas été réédité depuis la fin de la guerre et au moment même de la parution de la biographie du Général J. M. Accart, il est apparu nécessaire de rappeler aux nouvelles générations, le sacrifice de ces hommes pour faire honneur à la France face à la barbarie nazie.

02/2023

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Critique littéraire

L'auteur, l'autre. Proust et son double

En mars 1921, quand les plaisirs et les jours viennent à manquer et qu'il est entré dans la phase finale de la recherche du temps retrouvé, Proust écrit une étrange lettre à un jeune homme, Thiébault Sisson. A lui, un inconnu qu'il aimerait connaître, comme à ses amis, ses proches, ses amants, il ne cesse de se dire mourant. Ça finira par arriver, un an et demi plus tard. Dans cette lettre, il inclut un article d'une dizaine de pages, assez plat mais extrêmement louangeur de La recherche . Croyant sans doute qu'on n'est jamais mieux critiqué que par soi-même, il souhaite le faire publier anonyme ou pseudonyme sous l'intitulé : L'esthétique de Marcel Proust. Proust par Proust, donc, mais sans son nom. L'auteur et l'homme qui vit et meurt sont deux. L'auteur, c'est toujours l'autre, écrivait-il dans le Contre Sainte-Beuve . C'est ce texte qui sert de noyau, avec d'autres lettres inédites, à une sorte de roman essai ou de nouvelle par lettres. Une histoire de pseudonymie, de dédoublements, de feintes, d'immortalité, de nom d'auteur, de critique littéraire. Un étrange ballet d'ombres que ce théâtre où l'on voudrait bien ne pas être celui qu'on est et vivre sur le papier ce qu'on ne vivra jamais, qui s'appelle un roman. Quel est le statut de ce texte de Proust ? Une autocritique ? La recherche contient une critique et une analyse de l'oeuvre autrement plus juste et profonde. Un autoportrait masqué ? Une épitaphe ? Qui vit ? Qui meurt ? Qui écrit ? L'autre, le jeune homme, mourra aussi. La lettre ne sera jamais publiée. Comme dans toutes les histoires de double, l'un est l'autre. Sur quoi mon livre est-il écrit ce que ce que c'est qu'être auteur, auto citation, auto plagiat, autocritique mots volés, prêtés, jamais rendus ; sur les rencontres amoureuses ; sur la vie parmi les autres ou parmi les livres ; sur ce dilemme : vivre sa vie ou l'écrire. L'écriture est-elle vraiment " la vraie vie " comme l'écrit Proust dans Le temps retrouvé ? Sur qui ce " Proust par lui autre ", si j'ose dire, est-il écrit ? Marcel et Proust, Proust et Proust ou bien Proust et moi. Je ne sais. (Michel Schneider)

10/2014

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Poches Littérature internation

Lettre d'une inconnue suivi de Trois nouvelles de jeunesse

Dans Lettre d'une inconnue, un écrivain viennois reçoit une lettre d'une femme qui l'a aimé passionnément depuis son adolescence et qui, sur son lit de mort, désire lui raconter cet amour qui l'a consumée, mais qu'elle n'a jamais cherché à renier et pour lequel elle n'a aucun regret. " Mon enfant est mort hier ". Avec cette fameuse phrase, leitmotive obsédant, on reconnaît tout de suite une des nouvelles les plus célèbres et les plus intenses de Stefan Zweig, publiée pour la première fois en 1922. Car, si les circonstances sont dramatiques, le récit est celui d'une des plus grandes passions obsessionnelles de la littérature contemporaine. Avec humanisme, Zweig dépeint les souffrances d'une jeune femme qui aime d'un amour absolu un jeune homme insouciant et badin. Il ne l'a jamais remarquée lorsqu'ils étaient voisins ; il ne la reconnaîtra jamais lors de leurs rares rencontres et nuits passées ensemble au fil des années. N'est-ce pas là le pire affront fait à une femme amoureuse ? " Rêves oubliés ", " Deux solitudes ", " Jeunesse gâchée ", ces trois nouvelles de jeunesse, les plus méconnues de Zweig, contiennent déjà les thèmes fondateurs de ses récits. " Rêves oubliés ", magnifique titre ambivalent caractéristique de Zweig, est son tout premier récit publié en 1900. Il a alors 19 ans et passe son bac. Dans une villa qui surplombe la mer, une femme croise un ex-amant. Ils se disent bonjour, puis adieu. Elle accède alors à un brutal et vaporeux instant de vérité avant de retourner à sa vie. La réalité reprend ses droits au détriment du songe. Dans ce court texte tout en nuances et contradictions, on retrouve les thèmes de la rencontre, du rêve, de la désillusion et de la perte notamment. " Deux solitudes " et " Jeunesse gâchée ", toutes deux publiées en 1901, ont la particularité d'avoir été, jusqu'à leur publication dans l'anthologie de " Bouquins ", introuvables en français. Et c'est dans " Une Jeunesse gâchée " qu'un personnage, pour la première fois dans l'oeuvre de Zweig, se décide au suicide. " Deux solitudes " ou la rencontre rédemptrice entre un jeune homme et une jeune femme, ouvriers dans la même usine, qui s'attirent les moqueries des autres travailleurs. Lui est boiteux, elle, laide et difforme, leur différence les sépare des autres, mais finit par les unir. Dans " Une jeunesse gâchée ", Liebmann, 21 ans, dégoûté par deux redoublements, est victime des remarques cruelles de ses plus jeunes camarades. Arrivé en retard au cours de grec, il est pris à partie par son professeur, dont la sensibilité et la compassion ne sont pas le fort. Liebmann le frappe alors que ce dernier cherche à l'humilier devant la classe. Le jeune homme quitte le lycée et court se précipiter dans le fleuve.

01/2016

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Ethnologie

Sacrifier et donner à voir en pays Malabar. Les fêtes du temple au Kerala (Inde du Sud) : étude anthropologique

Présentation Première partie : le contexte Chapitre 1 : le Kerala et les nayars I. Le Kerala II. La société hindoue traditionnelle au Kerala III. Nayars et namputiris IV. Les "maisons" Nayar et Namputiri V. Alliance, voisinage et complémentarité rituelle chez les nayars VI. Conclusion Chapitre 2 : calendrier et fêtes I. Le calendrier II. Les fêtes de temple au Kerala Deuxième partie : la déesse et les divinités inférieures Chapitre 3. Bhadrakali I. Grande fête d'Ulagam II. Installation III. Le mythe de Bhadrakali tel qu'il est récité à Ulagam IV. Déroulement de la fête V. Analyse du mythe VI. La déesse et son garde VII. Comparaison avec une fête de la région de Palghat Chapitre 4 : le maitre du monde I. Présentation de la fête de Tampuran II. Déroulement III. Le mythe de Tampuran IV. L'armée de Tampuran V. Tampuran et Bhadrakali Chapitre 5 : l'armée des Bhutas I Les patayanis II. Présentation de la fête de Kavipuram III. Exemple d'une journée : le huitième jour IV. Les participants V. L'ensemble de la fête VI. Les divinités inférieures VII. Le patayani et les autres rites spectaculaires Troisième partie : Fêtes de l'ascèse et du désir Chapitre 6 : Les crocs de la déesse I. Introduction : exemple d'une fête du Sud-Travancore II. Présentation de la fête de Kalampu Kavu III. Pana IV. Tukkam V. Cycle des fêtes à Kalampu Kavu VI. Trois figures du sacrifice VII. Les tukkams Chapitre 7 : promesses et mortifications I. Promesses, mortifications et sacrifice II. Course avec la peau percée III. Marche sur le feu IV. Les mortifications : conclusion Chapitre 8 : injurier, couvrir de boue la déesse I. L'obscénité religieuse II. Souillure votive du sanctuaire de Kodungallur III. La déesse de Shertallai, maitresse du yoga couverte de boue IV. Les obscénités au Kerala V. La fête : inversion ou rupture de l'ordre social ? Quatrième partie : Suggérer la guerre, agir pour la prospérité Chapitre 9 : batailles I. La tradition martiale au Kerala II. Mamankam : le grand sacrifice III. Joutes, rixes, compétitions IV. Un combat danse : le Velakali Chapitre 10 : Parades d'édifices, parade du royaume I. Fête de Tirumaniyur : la journée II. Fête de Tirumaniyur : la nuit III. Autres parades avec édifices du Travancore IV. La parade du royaume Chapitre 11 : la violence qu'il faut pour séparer et tenir les mondes I. Fête de Vilippuram : première série de processions II. Fête de Vilippuram : redoublement des processions III. Le cérémonial de la confrontation IV. Les "édifices" du centre Kerala V. Des mâts et des liens Cinquième partie : conclusions Chapitre 12 : autour du sacrifice I. Transfiguration, hiérarchie et prospérité II. La déesse au Kerala III. Faire la paire Chapitre 13 : Fêtes, traits spectaculaires et société I. L'unité de culte lors des fêtes II. Géographie des fêtes III. Kerala et aspect spectaculaire des fêt

01/1986

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Poésie

Rusticatio Civitati Piratarum. La Ville des pirates

Souvent considéré comme un cinéaste littéraire, auteur de plusieurs ouvrages, théoriques comme de fiction, on ignorait que Raoul Ruiz était aussi poète (il est l'auteur de plus de 500 poèmes dont une anthologie est parue au Chili en 2019), et qu'il lui arrivait d'écrire des recueils de poèmes pour préparer ses films, ce qui est probablement un cas unique dans l'histoire du cinéma. Rusticatio Civitati Piratarum : La Ville des pirates est le seul exemple de ce type qui ait été conservé dans ses archives. Le livre, écrit en 1974, tisse en un jeu d'évocations labyrinthiques le motif de deux films que le cinéaste franco-chilien réalisera en 1983 : Les Trois couronnes du matelot et La Ville des pirates. Ces poèmes ne constituent pas un scénario avant l'heure, ils ont plutôt pour Ruiz la fonction de réservoir à images dans lesquels il puisera librement ; ce seront les oiseaux migrateurs, les pièces de monnaie glissées sous la langue, les bateaux et les ports dans Les Trois couronnes du matelot, les miroirs, le prophète et les meurtres pour La ville des pirates. Poèmes et films partagent ainsi des visions communes, agissent les uns sur les autres comme deux dimensions autonomes d'un même monde - "le monde a deux dimensions" déclare d'ailleurs l'un des personnages des Trois couronnes du matelot - et nourrissent ce sentiment de passage fluide entre le temps des vivants et celui des morts, entre l'espace vécu et l'espace rêvé qui est si caractéristique de l'oeuvre de Ruiz. Poésie où tout se fait énigme, tout fait signe en d'infinis dédoublements, aussi bien dans la lecture du vol des oiseaux que dans celles des lignes des rues ou de la main. D'obscures malédictions foudroient les hommes au détour d'une phrase comme s'il y avait des mots interdits, des villes fantasmées flottent dans le regard des marins, des vaches sont sacrifiées dans la nuit, les miroirs séparent les visages, les chansons s'échangent contre une pièce de monnaie aussitôt changée en sel. Ces poèmes, en levant le voile sur la matrice créative de Raoul Ruiz, révèlent tout autant ce qu'il y a de littéraire dans son cinéma que ce qu'il y a de cinématographique dans son écriture. Comme le souligne Bruno Cuneo dans sa préface, la poésie était la "première vocation artistique" du cinéaste - grand lecteur de Pessoa et de Pound, et bien-sûr de ses compatriotes Gabriela Mistral, Pablo Neruda, Nicanor et Violeta Parra - qui cherchait dans ses films à ce que "chaque plan ait sa vie propre" , tout comme chaque poème existe en lui-même. Raoul Ruiz aura trouvé avec le poème le moyen d'irriguer ses films d'un réseau de visions d'où jaillissent des récits composés d'évocations fulgurantes à la symbolique mystérieuse, avec en guise de viatique pour naviguer entre les mondes de l'exil et de l'errance, deux pièces dans la poche des vivants et une dans la main des morts. Du mystère, ou, pour reprendre les dernières paroles du matelot du film : "de la poésie, c'est de la véritable poésie ! " .

09/2023

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Monographies

La terre tourne et la flamme vacille. Peintures & dessins de Louis-René des Forêts

Prolongeant la publication en 2015 des oeuvres complètes de Louis-René des Forêts en "? Quarto ? ", ce livre collectif présente pour la première fois de manière exhaustive tout l'oeuvre peint et dessiné de l'écrivain. On connaissait déjà par des expositions dans les années 70 et par des publications en revue (notamment le "? Cahier du Temps qu'il fait ? " en 1991, certaines reproductions dans le "? Quarto ? ") l'activité picturale de Louis-René des Forêts, à laquelle il s'est consacré durant plusieurs années alors qu'il avait cessé d'écrire. Mais on en avait jamais eu que des vues partielles, plus ou moins bien reproduites. C'est donc un manque que vient combler cette publication collective, en permettant de reproduire en grand format les soixante et une peintures de l'auteur et la totalité de ses dessins. L'ouvrage sert donc de catalogue raisonné de toute cette oeuvre secrète pour la donner à voir de la façon la plus exacte et la plus agréable, de la découvrir enfin dans l'ampleur et l'originalité de ses compositions, dans la variété de ses réalisations plastiques. Reprenant son titre à celui d'un des tableaux de des Forêts, cet ouvrage propose aussi une véritable enquête biographique et critique de la constitution de l'oeuvre picturale, en reprenant patiemment la chronologie des dessins et des tableaux, pour établir précisément l'archéologie ancienne d'une activité qui remonte aux années de collège entre 1930 et 1932. On trouvera ainsi l'ensemble des dessins que le jeune des Forêts fait sous nom d'emprunt de ses camarades et de ses maîtres, et où il jette les bases de l'univers adolescent qui irrigue son oeuvre jusqu'à Ostinato. On découvrira aussi une série de dessins de facture plus réaliste, des choses vues prises plus ou moins sur le vif, comme lors d'un voyage en Angleterre en 1970. Il faut donc souligner que l'ouvrage donne accès pour la première fois à une part véritablement cachée de l'oeuvre, qui est ainsi mise en rapport avec les tableaux, eux aussi donnés à voir pour la première fois de façon exhaustive, et dans un format qui leur rend mieux justice. Cessant d'écrire entre 1968 et 1974, Louis-René des Forêts trouve dans la liberté du dessin et dans l'aventure de la gouache une autre manière de s'exprimer, sans doute plus proche d'un monde onirique auquel il donne libre cours, dans des compositions souvent baroques qui jouent des effets de redoublement et de miroir. Quand il entreprend à partir de 1975 "? Légendes ? " qui deviendra Ostinato, il pose définitivement crayons et pinceaux. Mais le détour par la peinture, par les visions qui s'imposent à lui pendant ces années, a nourri le retour à une écriture poétique et obliquement autobiographique. Pour accompagner ce voyage dans les tableaux et les dessins, l'ouvrage propose aussi plusieurs pistes de réflexion sur les liens entre écriture et dessin. L'introduction de Dominique Rabaté revient sur la puissance onirique des tableaux. Bernard Vouilloux établit avec soin la chronologie des dessins en commentant précisément leur évolution. Pierre Vilar déplie les trois temporalités qui fabriquent le pouvoir d'étrangement de visions qui consonnent avec celles de Klossovski ou de Bettencourt (dont les textes sont ici repris en fin de volume). Nicolas Pesquès suggère deux récits critiques qui rendent compte du hiatus et des liens entre littérature et peinture chez des Forêts.

09/2021