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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 3

Si la dernière section de cette édition est la plus ample, c'est que Valéry continue d'extraire de ses Cahiers des fragments plus ou moins remaniés pour de nouveaux recueils, Mélange et Mauvaises pensées qui paraissent tous les deux en 1941, et, surtout, qu'il décide de rassembler d'anciens petits livres qui vont permettre la publication des deux célèbres volumes de Tel Quel. Les années de guerre sont naturellement moins propices aux commandes, et ses activités de conférencier se trouvent suspendues jusqu'à la célébration, à la Libération, du deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de Voltaire. Valéry, membre du Comité national des écrivains, de nouveau président du PEN Club français, redevient alors pour tous, quelques mois avant sa disparition, la haute figure des Lettres françaises qu'il avait été avant-guerre. La grande oeuvre de ces années est certainement " Mon Faust ", une pièce de théâtre qu'il entreprend dès 1940 et à laquelle il continue de travailler de loin en loin. Bien qu'inachevée, il la fait paraître en deux éditions successives et, derrière la brillante légèreté de l'écriture et les répliques étincelantes, l'essentielle lassitude du protagoniste, qui est celle même de son auteur, assombrit bien des scènes. Puis un autre projet fait retour, celui d'un recueil de textes à l'identité incertaine : ils suivent la pente du conte que Valéry préfère au roman. Brossant la figure de quelques héros singuliers, il reprend des pages ébauchées autour de 1923, en écrit de nouvelles et rédige un " Avertissement " pour ces Histoires brisées. Il laisse néanmoins le recueil inachevé, et c'est donc pour nous plus un dossier qu'une oeuvre.

04/2016

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Ouvrages généraux

Qui a trahi Anne Frank ?. « Le livre reconstituant le puzzle d'une enquête hors norme. » Le Point

"Le livre reconstituant le puzzle d'une enquête hors norme". Le Point L'histoire d'Anne Frank et de son journal est tristement célèbre. Les hypothèses sur l'identité de l'informateur ou de l'informatrice qui révéla sa cachette aux SS ont été aussi nombreuses que peu concluantes. Soixante-dix ans après les faits, une équipe internationale s'est donné pour mission de découvrir la vérité. Scientifiques, historiens, policiers ont reconstitué, minute par minute, les semaines précédant l'arrestation des Frank, à l'aide de milliers de pages d'archives, de l'intelligence artificielle, de tests ADN et d'interviews de témoins directs ou indirects. D'une trentaine de scénarios possibles, ils n'en retiendront finalement qu'un seul. Au-delà de la restitution d'un travail analytique et historique titanesque, Rosemary Sullivan brosse le portrait saisissant d'un Amsterdam au coeur de l'Occupation. Traduit de l'anglais (Canada) par Samuel Todd et Carole Delporte. A propos de l'autrice Rosemary Sullivan est canadienne et autrice d'une quinzaine d'ouvrages. La fille de Staline, traduit en vingt-trois langues, a remporté le prestigieux prix Plutarque de la meilleure biographie en 2016 et a été finaliste des prix PEN/Bograd et National Book Critics Circle ; La villa Air-Bel a été récompensé par le prix de la Société canadienne Yad Vashem pour l'Histoire de l'Holocauste. Elle est professeur émérite à l'université de Toronto et a enseigné au Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Inde et en Amérique latine. " Après une enquête de six ans, le coupable aurait été trouvé, un livre raconte cette histoire rocambolesque. " Le Figaro

01/2023

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Algérie

France Algérie. De tragédies en espérance

Pour le soixantenaire de l'indépendance algérienne, l'historien Emmanuel Alcaraz, spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Afrique du Nord, a réalisé une série de grands entretiens avec des chercheurs en sciences sociales pour la presse grand public. Les éditions Golias publient l'ensemble de ce travail avec de nombreux inédits. Le présent volume réunit également des articles de presse de l'auteur et fait le bilan de son travail de recherche dans un fructueux dialogue entre recherche scientifique de haut niveau et vulgarisation scientifique. L'auteur revient sur l'affaire Le Pen et la torture pendant la guerre d'Algérie, mais aussi sur l'affaire Boudarel pendant la guerre d'Indochine. Il s'interroge sur la nature d'une publication comme Valeurs Actuelles. Il n'oublie pas non plus de traiter des usages politiques du passé du régime algérien. Pratiquant des allers retours entre engagement et distanciation, entre ses travaux et sa propre autobiographie, Emmanuel Alcaraz sort de son domaine de spécialité, l'histoire contemporaine de l'Afrique du Nord pour s'intéresser à l'histoire politique de notre pays en posant les jalons de sa réflexion sur la montée de l'extrême-droite en France qui s'est construite dans un esprit de revanche contre les immigrés par rapport à la blessure narcissique de la perte de l'Empire colonial. S'intéressant aussi à l'histoire du temps très proche, Emmanuel Alcaraz pointe la responsabilité des élites françaises dans cette progression de l'extrême-droite, à commencer par celle du président Macron, dans cette situation inédite qui risque de voir l'extrême-droite remporter les prochaines élections présidentielles.

03/2024

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Géopolitique

La science politique de la France en Afrique ? Le cas de Nicolas Sarkozy : Quel bilan et quelles réponses au discours de Dakar ?

"Nous avons accordé l'indépendance à ceux qui la réclamaient le moins après avoir éliminé politiquement et militairement ceux qui la réclamaient avec le plus d'intransigeance" (Pierre Messmer). "Il n'est pas excessif d'écrire que les pauvres financent les riches... Cruelle vérité : ce sont les pauvres qui nous aident" (François Mitterrand). "On oublie seulement une chose. C'est qu'une grande partie de l'argent qui est dans notre portemonnaie vient précisément de l'exploitation depuis des siècles de l'Afrique" (Jacques Chirac). "Si après cinquante ans d'indépendance, vous n'avez pas construit les infrastructures nécessaires pour votre peuple, êtes-vous des humains ? " (Donald Trump). "Il ne saurait être question de laisser l'Afrique s'industrialiser, l'Occident ne se laissera plus surprendre une deuxième fois" (Helmut M. Kohl). "Nous sommes encore trop attachés à la puissance coloniale. Je vous invite à couper le cordon ombilical avec la France" (Alpha Condé). "... C'est la Françafrique que je condamne avec la plus grande fermeté" (Marine Le Pen). "La France souhaite l'unité de l'Afrique, car l'unité de l'Afrique rendra l'Afrique aux Africains" (Nicolas Sarkozy). "Vous pourrez tout changer sauf la politique africaine de la France" (Valéry Giscard d'Estaing). Africains et Français, pouvons-nous continuer à revendiquer les valeurs de la "grande famille humaine" avec des réalités aussi affligeantes que mortifères ? La litanie des paradoxes on ne peut plus cruels en Afrique est déshonorante pour chacun de nous. N'appelle-t-elle pas à une introspection et une réaction collectives ? Notre avenir commun en Afrique ne commande-t-il pas une nouvelle page dans nos rapports ?

01/2022

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Littérature française

Les mots de maud

Tour à tour écrivain public, "ânègreâ" pour des auteurs connus et faiseur de romandegares à succès inspirés par ses errances nocturnes parmi les clochards, Jean-Baptiste s'est retiré à Saint-Idesbald, petite station balnéaire de la côte belge. Il se remémore sa gloire littéraire, mais aussi ses ateliers d'écriture et les milliers de lettres et discours qu'il a composés pour d'autres. Les souvenirs de son enfance solitaire l'assaillentâ : mère très tôt décédée, père veuf et dépressif ne s'adressant à lui que par dictons interposés et mots qu'il lui faisait chercher dans le dictionnaire. La demande formulée par Maud, une inconnue en fin de vie, de collaborer à un livre ultime éveille la mélancolie de celui qui déplore tous ces mots qu'il a galvaudés. Elle met le "âfaiseur de livresâ" face à "âla pire des fautes professionnellesâ : l'émotionâ" . Jean Jauniaux publie des nouvelles, de la poésie et des romans. Ses livres ont été traduits en italien, ukrainien, espagnol et roumain. Egalement journaliste littéraire, il rédige des chroniques dans différents journaux et revues (Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale...). Il a été pendant plus d'une décennie le rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Homme de radio, il pratique l' "âécriture sonoreâ" dans des interviews mises en ligne sur ses différents sites (L'ivresse des livres, edmondmorrel. be...). Il est engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, et à ce titre président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens.

11/2023

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Sociologie

ContreTemps N° 57 : Sécurité humaines

Une table ronde entre trois organisateurs du colloque ? : Bertrand Badie (professeur émérite des universités à Science Po Paris), Philippe de Botton (ancien président de Médecins du monde) et Pierre Laurent (sénateur de Paris). Quatre interventions : Niagalé Bagayoko ("la crise sahélienne multidimensionnelle") ; Jean-Marie Théodat ("Haïti : comment sortir d'un trou noir ? ") ; Guillaume Devin ("Pour une politique multilatérale audacieuse") ; Jean-Marie Harribey ("Eléments d'économie pour une sécurité globale"). En France le début de l'année 2023 a été marqué par la mobilisation en refus de porter l'âge de la retraite à 64 ans. La gauche en ses différentes composantes est-elle en capacité de donner une traduction politique aux aspirations populaires ?? Pour proposer un projet gouvernemental face à Macron et à Le Pen ? Malgré l'existence de la NUPES, leurs divisions et leur état plus général interrogent toutes celles et tous ceux qui se réclament d'elle. Sous l'intitulé "? éclats de gauche ? ", parole est donnée à des militantes et militants des diverses organisations de cet espace de la gauche et de l'écologie (NPA, PCF, PS, EELV, GDS, GES, Ensemble ? ! ..) La grève de Lip, c'était il y a 50 ans. Rien de cette lutte exemplaire ne doit être oublié. Retour sur histoire par Georges Ubbiali (Besançon). Côté international, une analyse de Mohamed Chérif Ferjani : "La Tunisie s'enlise dans les méandres d'une nouvelle expression de la révolution conservatrice"), et un article de Sylvain Cypel : "Derrière la réforme de la Cour suprême israélienne, l'engrenage d'une nouvelle Nakba"). Pour la rubrique culture, deux articles de Gilles Bounoure consacrés à deux artistes présents dans l'actualité des expositions ? : David Hockney et Alfons Mucha.

05/2023

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Critique littéraire

Héautontimoruménos ; Le Phormion ; Les Adelphes

Héautontimoruménos, comédie au titre extravagant- "Le Bourreau de soi-même" -, met en scène un père qui, désapprouvant l'amour que son fils Clinia porte à une jeune fille pauvre, le contraint à rejoindre l'armée. Désertant, celui-ci se réfugie chez son ami Clitiphon, lequel aime une courtisane. Leurs pères respectifs ne savent plus que choisir entre sévérité et indulgence... Dans Le Phormion, Antiphon décide, en l'absence de son père, d'épouser Phanium. Quand les parents des jeunes mariés apprennent la nouvelle, ils tentent d'annuler le mariage à tout prix... Les Adelphes mettent en parallèle les effets de deux éducations opposées : l'une à l'ancienne, sévère et dure; l'autre libérale et tolérante. De ces situations proches, Térence tire trois comédies de moeurs hautes en couleur. Où l'on verra que les disputes de famille dans l'Antiquité ne sont jamais très loin des nôtres.

06/2014

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Vie chrétienne

FIDELITER n° 269 (septembre-octobre 2022). Un lieu d'exception pour vos enfants

Editorial : Loi ancienne et loi nouvelle (Abbé Benoît de Jorna) La Tradition, l'Eglise et le monde - Et Dieu est revenu à Grand'Maisons (Hubert Le Roux) - Entretien avec le prieur de Versailles (abbé Jean-Yves Tranchet) - Lévites en mission (La rédaction) - Quelques nouvelles (abbé Nicolas Portail) - Aubiographie d'un prêtre pendant la crise (abbé Gilles Duboscq) - L'Actualité sous le projecteur (Abbé Philippe Toulza) - Un lama réincarné accueilli dans le Kentucky - Soixante jours, quelques faits (Abbé Renaud de Sainte-Marie) - Le modèle Libanais et la coexistence des religions (Antoine de Lacoste) Foi et vie chrétienne - Aimer à faire plaisir (Soeurs de la FSSPX) - Lettre à une jeune fille sur l'humilité (Abbé Vincent Gélineau) - Les activités du district Culture chrétienne - Feuille de route (Abbé François Knittel) - Juger avec intégrité de l'éduction intégrale (Abbé Philippe Bourrat) - Billet d'humeur 80 pages - 16 x 22 cm

05/2023

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Littérature française

La Violette et l'Olivier. Troisième période

Le 5 août 1689, la foudre tomba sur le petit village canadien de Lachine : mille cinq cents Iroquois s'y livrèrent à des atrocités. Il fallut toute l'habilité de Louis-Hector de CALLIERE pour réussir à pacifier le pays en faisant signer aux nations indiennes " la grande paix de Montréal " le 4 août 1701. Le 12 janvier 1700, Marguerite BOURGEOYS, devenue soeur Marguerite du Saint-Sacrement, était morte en odeur de sainteté. Avec la mort de Charles II d'Espagne et la désignation de Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, comme son successeur, la guerre reprit en Europe avec la formation d'une " grande alliance " contre la France. Jusqu'en 1704, cette dernière conserva l'avantage mais ensuite le duc de MARLBOROUCH et le prince Eugène infligèrent des " coups de boutoir " aux armées françaises, ce qui conduisit le roi à demander la paix. Les " coalisés " exigèrent du souverain qu'il aille détrôner Philippe V en Espagne. Louis XIV adressa alors un appel solennel à son peuple pour tenter un ultime effort. Il fut entendu et la résistance française à Malplaquet, suivie de la victoire de Denain, sauvèrent le royaume de l'invasion. Les LA ROCHEFOUCAULD de MAGNY disparurent du Haut-Beaujolais, le château fut vendu à un neveu du maréchal de VAUBAN. En quatre ans, Louis XIV perdit tous ses héritiers légitimes. Il ne restait plus que le petit Louis d'Anjou, futur Louis XV. Le 1er septembre 1715, la gangrène eut raison du roi très chrétien. Il avait été un grand monarque, à son décès, pourtant, guerres et misère avaient terni l'éclat de sa gloire, il était devenu très impopulaire. Un an plus tard, le 31 octobre 1716, ce fut au tour de Violette de trépasser, des suites d'une mauvaise bronchite. Elle fut enterrée, à sa demande, à l'abbaye de LA PEENE, à côté de son mari défunt. " La Violette et l'Olivier " furent ainsi réunis pour l'éternité.

05/2020

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Littérature française

Les nuits de Paris ou le spectateur nocturne. Tome 1, Nuit 1-82 - Pack en 5 volumes

Cette édition donne pour la première fois l'intégralité des Nuits de Paris, avec une ponctuation modernisée et une annotation éclairant l'arrière plan littéraire, historique et social de l'oeuvre. Rétif en a commencé la rédaction en décembre 1786, l'a achevée en octobre 1788, pour les XIV premières Parties. Elle est conçue comme une histoire, celle de la relation entre une marquise apparue un soir à son balcon, la "vaporeuse", et un promeneur, le Hibou, spectateur et acteur de scènes nocturnes de la rue parisienne, philosophe également, car l'oiseau nyctalope est l'oiseau de Minerve, et à ce titre témoin critique de la société de l'Ancien Régime à la veille de la Révolution. Un pacte s'établit entre la marquise et le roturier : celui-ci dispose du pouvoir de la parole (il est conteur, journaliste, satiriste, philosophe), et par là du pouvoir d'arracher la marquise à la langueur de ses vapeurs ; celle-là dispose du pouvoir que donne l'argent. Le Hibou acquiert ainsi une efficience morale et sociale, tandis que la vaporeuse, captivée par les récits et les discours de son visiteur nocturne, reprend goût à la vie. Les Nuits ne sont donc pas une juxtaposition de "tableaux", comme peut l'être le Tableau de Paris de Mercier, mais une histoire, celle d'une alliance entre deux classes sociales, pour soulager la misère, protéger la vertu et améliorer le bonheur de l'homme. Un an plus tard, en 1789, Rétif ajoute une XVe Partie, La Semaine nocturne, puis une XVIe, Vingt Nuits de Paris, en 1793, sous la Terreur. L'Histoire a fait irruption et se mêle au romanesque. Les Nuits sont devenues, plus qu'un témoignage historique, un témoignage politique sur les rapports entre littérature et Révolution. A tous égards, les Nuits sont l'oeuvre la plus originale de Rétif, la manifestation la plus évidence de sa liberté et de sa modernité.

06/2019

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Psychologie, psychanalyse

Pour Bataille

Beaucoup de surprises attendent le lecteur de ce livre. D'abord celle de l'existence d'une alliance objective entre les deux géants du siècle passé, ayant pu aller jusqu'au pacte tacite, mais constamment renouvelé entre la psychanalyse et la philosophie, anti-hegélienne, bien sûr. Ensuite, celle de la connaissance approfondie des textes de Freud, dès les années 20-30, que pouvait avoir Bataille, et bien avant que Lacan ne s'en empreigne, si l'on veut bien prendre enfin en compte ses écrits du tome II de ses Œuvres Complètes, publiés seulement en 1970. Mais surtout, il devient évident que ce savoir qui est à légitimer, car il est celui d'un analysant, a permis à un écrivain portant ce nom de mener un triple combat : celui, évidemment contre la pusillanimité des plumes surréalistes et toutes les positions qu'il qualifie d'icariennes au regard de l'indécence du sexe ; donc, par là même, l'ouverture d'un autre front : celui d'une réhabilitation de Sade, qui sera présenté dans ces pages comme l'ancêtre le plus direct de Freud, celui-ci offrant enfin à sa " valeur d'usage " une " valeur d'échange " ; enfin la prise en compte effective, non seulement des dangers, mais de la réelle fascination que peut exercer le fascisme sur l'esprit rendu mélanco-lique par tous les progrès d'une science qui évacue la dimension du sujet, le privant de toute attache à sa terre et son histoire. Après la mort du Roi et la mort de Dieu, l'oeuvre relue de Bataille offre ainsi l'occasion de devoir surtout se convaincre de la mort de l'Un. Il importera de bannir l'univocité du sens et d'affirmer la prise en compte, chaque fois que s'énonce un désir, de la contradiction qu'il abrite en son sein entre l'excrétion qu'il permet et la réappropriation qu'il réclame.

05/2019

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Littérature étrangère

Enfantés par la tempête

Enfantés par la tempête est le deuxième roman de Nicolas Ostrovski, l'auteur de Et l'acier fut trempé qu'André Gide considérait comme un homme remarquable et un grand écrivain. Ostrovski mourut peu après en avoir achevé le premier volume. Alors que Et l'acier fut trempé montrait la montée vers la révolution russe, Enfantés par la tempête relate les difficultés du mouvement révolutionnaire ukrainien en 1918. Le cadre du roman est la Volhinie, une partie de l'Ukraine alors sous domination de la Pologne, elle-même sous occupation des armées du kaiser. Le roman est basé sur le choc des trois nationalismes : polonais, ukrainien, allemand. Il montre la résurgence du nationalisme polonais qui utilise la défaite de l'armée allemande pour reprendre le pouvoir perdu et faire barrage au mouvement révolutionnaire qui est son seul ennemi. Pour arriver à leurs fins, les nationalistes polonais vont faire alliance avec Pétlioura, antisémite ukrainien dont l'objectif principal est de balayer les bolcheviks et d'installer son pouvoir sur l'Ukraine. Alors qu'il s'oppose aux visées des nationalistes polonais sur l'Ukraine, Pétlioura est momentanément leur allié. Le roman se déroule alternativement dans tous les milieux de Volhinie, qu'ils soient nationalistes ou révolutionnaires, s'attachant avec sympathie aux milieux révolutionnaires dans lesquels les juifs sont très actifs. Nul schématisme dans Enfantés par la tempête qui est tout autant un roman d'aventure que Et l'acier fut trempé. Si l'Histoire est au coeur du roman, elle n'en est pas la motivation première. Ostrovski montre avec une grande objectivité les comportements des différents personnages en lutte. Le lecteur bascule du petit monde du comte Moguelnitski, ses hobereaux, ses hommes de main, ses valets, ses servantes à ceux des bolcheviks qui dans l'ombre préparent l'insurrection. Ce roman est tout autant un chef d'oeuvre que Et l'acier fut trempé. Il n'était plus disponible en librairie depuis plus de quarante ans.

09/2014

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Religion

"Dieu changea de sexe, pour ainsi dire". La religion faite femme, XIe-XVe siècle

Telle qu'elle se structure entre l'Antiquité tardive et le haut Moyen Age, la religion chrétienne ne faisait pas la part belle aux femmes : assimilées à Eve, l'alliée du Serpent, elles étaient exclues du sacerdoce et cantonnées dans une position mineure au sein de l'Eglise Pourquoi, à la fin du Moyen Age, la religion s'est-elle féminisée, par une adhésion plus forte des femmes à la foi et à la pratique, par une féminisation du discours religieux, par une alliance ambiguë du prêtre et de la dévote communiant dans une religion de la Mère et du Fils ? Pourquoi, selon l'audacieuse expression de Michelet, " Dieu a-t-il changé de sexe, pour ainsi dire " ? Au tournant des XIe et XIIe siècles, au temps de la réforme dite grégorienne, la tradition interdisait aux femmes de pénétrer dans certains sanctuaires ; mais se met en place une triade Marie, Eve et Madeleine où, entre les deux premières images, antinomiques, s'ouvre par la troisième l'interstice d'un accès au salut au prix de la pénitence. C'est l'époque de la fondation du monastère mixte de Fontevraud où les hommes étaient soumis aux femmes. Le vrai retournement survient au XIIIe siècle avec François d'Assise qui, célébrant des allégories féminines telle " dame Pauvreté ", se présentant lui-même en mère de ses fils spirituels, offre aux femmes une icône à laquelle s'identifier. Claire d'Assise, de son côté, échappe à ces jeux d'inversion pour atteindre à une vision de l'humanité au-delà des genres. Aux XIVe et XVe siècles, une floraison de saintes de très modeste renommée, surtout en Italie, marque ce mouvement de féminisation du religieux. Leur parole se fait entendre, telle celle d'Angèle de Foligno. Elles se mettent à jouer la Passion du Christ par les places et les rues, telle Claire de Rimini. Elles fédèrent la mémoire des cités et accèdent enfin à une écriture autonome où s'exprime leur désir d'explorer les mystères de la foi avec toute la force de leur raison.

04/2008

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Romans historiques

Le décapité d'Alopèce

Ve siècle avant J. C. Par une nuit étoilée et dans le plus strict secret, Socrate et son ami Criton prennent la mer. Mais les deux Athéniens sont kidnappés par une mouvance aux revendications exigeantes ! Pendant ce temps à Athènes, une maison est volontairement brûlée et son occupant affreusement mutilé. Qui ose donc s'en prendre à de tels ambassadeurs ? Qui cherchent-ils à offenser par cette ignominie ? C'est Nyphistos, un jeune et brillant disciple de Protagoras, qui est mandaté pour faire la lumière sur ce crime crapuleux. Des Cyclades aux régions de l'Attique, il devra faire face aux nombreuses forces qui s'opposent à son investigation. Mais le temps presse car au-delà de son enquête, la vie se poursuit, les gens se marient, fêtent, donnent naissance, se réunissent pour célébrer la culture qui foisonne. Après des années de paix relative et de prospérité, la guerre entre l'alliance athénienne et Sparte pointe à l'horizon, avec ses peines, ses pertes et ses désillusions. Et comme un malheur semble ne pas arriver seul, une étrange épidémie décime une partie de la population athénienne. Comment Nyphistos, Socrate, Criton et les autres surmonteront-ils tous ces fléaux ? Que restera-t-il de ces années aussi prodigues que pathétiques ? Une fresque épique empreinte de philosophie et d'humanité ! D'une famille d'origine charentaise, Michel Mongeau est né à Montréal. Il a étudié les lettres, la philosophie, les sciences politiques et le russe, et a développé un vif intérêt pour l'histoire, la langue, l'art et la pensée de la Grèce classique. Depuis une dizaine d'années, il accompagne des groupes d'étudiants. es sur le sol et les mers de la patrie d'Ulysse et de Platon. Egalement musicien, il a donné des ateliers sur l'histoire de la musique afro-américaine. A la retraite, il se consacre à l'écriture, aux voyages, à la musique, la lecture et la cuisine avec sa compagne de toujours, Francine et leur fils, Sasha.

09/2020

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Romans historiques

Moscou Stalingrad koursk D-Day Berlin

Yuri Barashkov est professeur à l'Université fédérale du Nord (Arctique). Né à Arkhangelsk, Russie, il a été de 1989 à 1991 député du peuple d'Union soviétique. Architecte de formation, il a pour passion l'histoire, et a publié plusieurs ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale, parmi lesquels Dora, La Seconde Guerre mondiale de l'oncle Anton, ainsi que Les Convois arctiques dans l'esprit de Glenn Miller. Je me suis rendu sur les plages du Débarquement, en Normandie. J'ai vu les sites historiques, les cimetières, les monuments, les musées, et sur chacun des sites, devant chacun des monuments, les drapeaux sur les mâts. Les drapeaux de tous les alliés de la Seconde Guerre mondiale, sauf celui de l'Union soviétique, comme si celle-ci n'avait pas participé au conflit. Or, si le D-Day a pu avoir lieu, et s'il a été couronné de succès, c'est en grande partie parce qu'il y avait eu auparavant les batailles de Moscou, de Stalingrad et de Koursk, que les divisions d'élite de la Wehrmacht y avaient été anéanties. Et parce qu'en juin 1944 beaucoup d'unités allemandes étaient encore mobilisées sur le front de l'Est. Soixante-quinze ans se sont écoulés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et les jeunes générations la connaissent aujourd'hui d'abord par les nombreux monuments qu'elle a engendrés, sans savoir toujours quels événements ils commémorent. Ce livre évoque les principaux épisodes du conflit, et tente de comprendre leurs enjeux. Et c'est le point de vue d'un homme âgé de 80 ans à présent, que la guerre a touché de manière "collatérale". En 1941-1945, Russie, Etats-Unis, France et Grande-Bretagne étaient alliés, et la victoire sur le fascisme a été une victoire collective. Notre Victoire. Puissent célébrations et commémorations être dans un proche avenir l'occasion de renouveler enfin cette alliance ! ... Yuri Barashkov

08/2019

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Histoire internationale

Fidel Castro. Biographie à deux voix

Résultat de plusieurs semaines d'intenses conversations entre Ignacio Ramonet et Fidel Castro, cette " biographie à deux voix " donne les clés de la révolution cubaine à travers le parcours personnel et politique du dernier " monstre sacré " de la politique internationale. Quelle a été son enfance ? Où et quand s'est forgé le rebelle ? Quelles étaient ses relations avec Che Guevara ? Comment sa petite guérilla a-t-elle vaincu la puissante armée de Batista ? Le monde a-t-il été au bord de la guerre nucléaire pendant la " crise des missiles " d'octobre 1962 ? Combien de fois a-t-on tenté de l'assassiner ? Quelle impression lui a laissée le pape Jean-Paul Il pendant sa visite à Cuba en 1998 ? Pourquoi critique-t-il si âprement Felipe Gonzalez et José Maria Aznar alors qu'il vante les qualités du roi Juan Carlos ? Quels souvenirs garde-t-il de François Mitterrand, de Régis Debray, du commandant Cousteau ? Comment explique-t-il l'" affaire Ochoa " ? Que pense-t-il de la globalisation néolibérale, de la guerre en Irak et du président Bush ? Pourquoi les autorités cubaines ont-elles arrêté quelque soixante-dix opposants non violents en mars 2003, et appliqué, la même année, la peine de mort aux responsables du détournement d'un bateau ? Le régime souffre-t-il de la corruption ? Le socialisme cubain est-il vraiment " irrévocable " ? Quel est le secret de l'alliance avec Hugo Châvez ? Quelles sont les orientations actuelles de la politique et de l'économie cubaines ? Qu'adviendra-t-il après Fidel Castro ? L'entretien exhaustif d'Ignacio Ramonet donne lieu à des réponses inédites, et constitue une démarche que la figure éminemment controversée de Fidel Castro rend passionnante. C'est aussi un récit instructif sur le passé, le présent et l'avenir de la révolution cubaine et de l'Amérique latine alors que prend fin le long règne du comandante.

02/2007

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Histoire des idées politiques

Des masques à la plume. Théâtre et politique dans le journal du Père Duchesne (1790-1794) de Jacques-René Hébert

Honni par ses adversaires, interpelé dans la rue par certains de ses lecteurs qui le confondent avec le héros de son journal, le Père Duchesne, Hébert, familier du monde des petits théâtres d'avant 1789, tente une expérience pour le moins originale, entre septembre 1790 et mars 1794 : faire de la politique en utilisant les ficelles du théâtre et notamment celles du théâtre de la Foire qu'il connaît bien. Il joue ainsi de son journal comme d'une scènetribune pour exposer son programme politique et celui de ses amis Cordeliers. Il recourt, au fil des quelque 400 numéros, à tout l'éventail de genres qu'offre cet art visuel, si prisé par la société de l'époque : saynètes comiques, farces, prosopopées, allégories, enchantements voire mélodrames. Heureuse alliance d'une passion contrariée et d'un projet politique qu'il met habilement en scène pour toucher le coeur de son lectorat-spectateur, bien plus sensible aux images que font naître ses mots incisifs et mordants qu'aux formules convenues et attendues de ses concurrents. Il le fidélise ainsi en imaginant de petits feuilletons avant l'heure, où paraissent les héros du jour, pris sur le vif, en divers lieux et situations : le roi, la reine, l'abbé Maury, le ministre girondin Roland..., ses véritables bêtes noires. Tandis que ses ennemis se voient tour à tour raillés, ridiculisés, animalisés, diabolisés, pour finir le plus souvent sous la lame de la "bascule à Charlot", se construit, en contrepoint, son rêve d'une Cité idéale, fraternelle, vertueuse et républicaine, patrie des braves sans-culottes, désormais mètre-étalon de toute chose, dans une France en devenir. Le temps d'avant tire sa révérence pour faire place nette au "nouveau régime" dont Hébert peint contours et couleurs comme un décor de castelet, quitte à procéder aux retouches et repentirs qu'exigent le caractère toujours changeant et imprévisible des événements politiques.

02/2021

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Sciences historiques

Morales en révolutions. France, 1789-1940

Quel est le rôle de la religion, des révolutions dans la définition des morales révolutionnaires et contre-révolutionnaires du XIXe siècle français ? Les éloges contre-révolutionnaires servent-ils l'alliance du trône et de l'autel sous la Restauration ? Les libéraux s'accordent-ils sur le courage civil, vertu des temps censitaires ? Militants néo-jacobins, disciples de Fourier, conspirateurs de l'ombre, communards, exilés politiques. poètes et romanciers romantiques, mouchards distinguent-ils morale privée et morale publique ? Sont-ils les prophètes d'une régénération morale de la société française ? C'est à ces questions que tente de répondre cet excursus. Les morales s'affranchissent ou non des Eglises et de l'Etat et, surtout, sont d'abord, au-delà du sentiment diffus de préceptes à suivre, définies par des acteurs, individuels et collectifs, et s'expriment à travers une multiplicité de lieux, publics et privés, et de supports. Porte-paroles de la régénération morale, ces acteurs s'inscrivent aussi dans des stratégies de promotion individuelle, professionnelle, collective, posant la question du lien entre morales particulières et morale générale. Pour reprendre les ternies de Philippe Boutre, qui introduit le présent volume, les révolutions apparaissent contrite le révélateur d'une ululation de l'éthique .politique et un formidable accélérateur des processus d'exculturation des anciennes morales du Décalogue de la sphère publique à l'âge de la démocratie et du suffrage universel. Les diverses contributions réunies ici, fruits d'une recherche collective menée au Centre d'Histoire du XIXe siècle, éclairent ainsi la plasticité des morales de la Révolution française à la IIIe République niais aussi la nécessité d'une interprétation incluant la dimension morale et la prise en compte d'une histoire faite par les acteurs, avec leurs indécisions leurs itinéraires, leurs contradictions. Comme l'écrit Michel de Certeau dans L'Ecriture de l'histoire (1975), à propos de l'étatisation et de la laïcisation à l’oeuvre aux XVIIe et XVIIIe siècles, «chaque fois que les références normatives d'une société fléchissent la moralité reflue vers l'acte individuel.

04/2015

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Montagne

Via ferrata françaises. 166 parcours, Alpes, Jura, Vosges, Languedoc, Massif central, Cévennes... 4e édition

L'engouement suscité par les sports de nature est plus à démontrer. Parmi toutes ces disciplines, la via ferrata s'impose de plus en plus dans le paysage des loisirs français. Ce nouveau concept d'origine dolomitique arrive en France en 1988 avec la via ferrata de Fressinières dans le Briançonnais. Une vingtaine d'années plus tard, on note près de 150 itinéraires répartis dans l'hexagone. Alliance subtile entre la randonnée sportive et l'escalade, ces parcours suscitent une passion sans cesse croissante parmi tous les sportifs amateurs de nature, de grands espaces et d'émotions fortes. La plupart des via ferrata françaises, il faut le noter, se sont forgé une solide réputation quant à leur caractère athlétique et vertigineux et leur succès est indiscutable. Mais il existe aussi des voies beaucoup plus faciles, adaptées même aux enfants, permettant à chacun de tutoyer le monde de la verticalité et de vivre une aventure tout à fait originale et enrichissante en découvrant au passage des paysages insoupçonnés. S'il est vrai qu'une condition physique convenable est demandée, les parcours en via ferrata demeurent un exutoire possible à notre vie trépidante dans les cités, un lien privilégié entre l'homme et la nature, un moyen d'évasion unique propre à stimuler l'épanouissement de chacun au travers d'une dépense physique des plus profitable. Cet ouvrage recense d'une manière exhaustive toutes les plus belles courses d'un large secteur allant de Nîmes à Besançon, englobant tout le centre de la France et les Alpes. Les fiches très détaillées permettront à chacun, quel que soit son niveau, de choisir une via ferrata à sa mesure. Pas moins de 166 parcours, tous parfaitement sécurisés, sont décrits ; on notera la présence de nombreuses nouveautés, 12 au total et les nouveaux aménagements sur d'anciens sites. Quelque 400 photos illustrent l'ensemble et rendent compte de l'atmosphère propre à chacun des parcours ; ces derniers étant fidèlement tracés sur des photos ou des croquis.

06/2019

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Notions

Dysphoria Mundi. La révolution qui vient

" Puisque mon désir de vivre en dehors des prescriptions normatives de la société binaire hétéro-patriarcale a été considéré comme une pathologie clinique caractérisée sous le vocable de " dysphorie de genre " , il m'a paru intéressant de penser la situation planétaire actuelle comme une dysphorie généralisée. Dysphoria mundi : la résistance d'une grande partie des corps vivants de la planète à être subalternisés au sein d'un régime de savoir et de pouvoir patriarco-colonial. " Tel est le point de départ de ce livre de " philosophie documentaire " où l'auteur, malade du covid et enfermé seul dans son appartement, emprunte à tous les genres (essai, fiction, journal) pour raconter à sa façon un monde dont les différentes horloges se sont synchronisées au rythme du virus, mais aussi du racisme, du féminicide, du réchauffement climatique... et de la rébellion à venir. Une manière de carnet philosophico-somatique d'un processus de mutation planétaire en cours. Si la modernité disciplinaire était hystérique ; si le fordisme, héritier des séquelles des deux guerres mondiales sur la psyché collective, était schizophrène ; le néolibéralisme cybernétique, lui, est dysphorique. L'hypothèse centrale de cet essai : les événements qui se sont produits pendant la crise du covid à l'échelle mondiale marquent le début de la fin du réalisme capitaliste. Sommes-nous condamnés à croire tout savoir et ne rien pouvoir faire pour changer le cours des choses (paranoïa conspirationniste) ou continuer à tout faire de la même manière mais sentir que plus rien n'a de sens (dépression individualiste) ? Non : il est possible de franchir le pas vers une autre épistémologie terrestre. Encore faut-il refuser la nouvelle alliance du néolibéralisme numérique, des rhétoriques néo-nationalistes, l'explosion des inégalités économiques, des violences raciales, sexuelles et de genres, la destruction de la biosphère pour initier un profond processus de décarbonisation, de dépatriarcalisation, de décolonisation : c'est l'" hypothèse révolution " dont ce livre pose les prolégomènes...

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Théâtre - Pièces

Les Cahiers de la Maison Antoine Vitez N° 13 : Le théâtre italien en résistance. 1990-2020

Le début des années 1990 marque en Italie un tournant politique majeur. En pleine chute du bloc de l'Est, la péninsule voit ses juges s'attaquer à la toute-puissance de la mafia et à la corruption des partis politiques. La crise de confiance qui s'ensuit aura des conséquences inattendues. En 1994, un homme d'affaires milanais, Silvio Berlusconi, accède au pouvoir. Avec lui, l'extrême droite jusque-là marginalisée devient un appui incontournable. L'édition, la presse, la télévision, le cinéma sont en grande partie contrôlés par celui que l'on nomme le Cavaliere. Aujourd'hui, le règne de Berlusconi s'est achevé, mais son allié, la Ligue du Nord, a refait il y a peu son apparition au sommet de l'Etat au sein d'une nouvelle alliance. Dans ce contexte, du reste annonciateur pour nombre d'autres pays européens, le théâtre italien est demeuré un espace de liberté et de résistance. Nous avons souhaité le rappeler dans cet ouvrage à travers la présentation d'extraits de 56 pièces de 46 auteur.rices auxquelles s'ajoutent des essais critiques, des témoignages de metteur.ses en scène, un entretien, un reportage, un portfolio et des biographies. Bien entendu, aussi large soit-il, notre choix ne prétend pas à l'exhaustivité. Parfois ouvertement politique, souvent iconoclaste, le théâtre italien de 1990 à 2020 a su mieux que d'autres disciplines artistiques s'affranchir des institutions pour affirmer son indépendance. Chemin faisant, il raconte une Italie singulière où malgré une population vieillissante et une natalité en berne, la famille demeure un prisme opérant pour raconter la société, où les tragédies migratoires font ressurgir les drames de la vieille diaspora, où le féminisme et les combats sociaux s'écrivent au présent, et où l'oralité a conservé sa force, à la scène comme à la ville, fidèle au temps lointain de la commedia dell'arte.

01/2021

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Littérature française

Le bout du tunnel - Du suicide collectif au renouveau de la gauche française

Comment expliquer la débâcle de la gauche française - absente une nouvelle fois du second tour - lors de l'élection présidentielle d'avril 2022 ? Pourquoi la même gauche a-t-elle pu rebondir à l'occasion des élections législatives de juin 2022 ? A quoi tient la très forte progression de l'extrême droite lors de ces deux élections ? Comment la double percée de la gauche et du Rassemblement national a-t-elle entraîné la chute de la Macronie sur le plan parlementaire ? Jean-Claude Rennwald tente de répondre à ces questions en se livrant à une analyse approfondie de ces deux élections. Il montre que la tripartition du paysage politique français a des causes immédiates, mais aussi des racines profondes, en particulier le ralliement d'une grande partie des socialistes français, mais aussi européens, au social-libéralisme de Tony Blair et de Gerhard Schröder - phénomène qui a atteint son apogée durant le quinquennat de François Hollande - et au mépris des classes populaires par les élites politiques et économiques. Jean-Claude Rennwald montre que la gauche peut rebondir encore plus haut, à condition de donner la priorité à ses fondamentaux (emploi, durée du travail, égalité, formation, logement, retraite), d'être unie et offensive, de rebâtir l'alliance historique entre la nouvelle classe moyenne et les classes populaires et de renouer avec l'internationalisme. Journaliste, politologue, dirigeant syndical (Union syndicale suisse et Unia) et ancien député (PS) au Conseil national suisse, Jean-Claude Rennwald consacre une partie de sa retraite à l'écriture. Il s'exprime dans différents titres de la presse romande et française. Il a déjà publié de nombreux livres ayant trait à la lutte des autonomistes jurassiens, à la Suisse, à l'Europe, à la gauche et au syndicalisme. Récemment, il a rédigé un ouvrage portant sur les deux cancers qu'il a dû affronter ainsi que sur la pandémie du coronavirus.

11/2022

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Sociologie

Beaufs et barbares. Le pari du nous

"Je l'avoue, c'est un bien curieux mot que ce "nous". A la fois diabolique et improbable. Au moment où d'un côté, les "je" et les "moi" plastronnent, et où de l'autre, le "nous" de la suprématie blanche s'épanouit, il est même presque incongru. Surtout quand on sait que les différentes composantes et sous-composantes de ce grand "nous" - fanonien - sont aussi incertaines les unes que les autres. Le "nous" des classes populaires blanches ? Improbable. Celui des indigènes ? Encore plus. La rencontre de ces deux "nous" : une douce naïveté. Leur union au sein d'un bloc historique ? Une utopie. Mais si j'ai grand-peine à me convaincre qu'une telle unité soit possible, je ne me résous pas à l'idée que tout n'aura pas été tenté. Aussi, faut-il commencer par ce qui l'empêche". C'est peu dire que le terrain est miné : un Etat- nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationa- lisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde "asymétrie des affects" entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelques- unes des manifestations de "l'Etat racial intégral" disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'Etat racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut "enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun" , construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares.

01/2023

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Sports de glisse

Le passage amoureux. Pour un imaginaire de l'incertitude

Cet essai s'inscrit dans la foulée de Le Surf change le monde (2020), lui-même le fruit d'un cheminement de pensée initiée par l'écriture de L'entente du mouvement (1995). Pour autant e petit livre peut tout à fait se lire en soi. Il fait écho à l'incertitude (écologique, climatique, sociétale, événementielle...) de plus en plus prégnante dans laquelle notre modernité nous baigne. Le propos n'est pas d'en décrire de possibles tenants et aboutissants, mais de s'y exercer, à l'exemple de ce que surfer et aimer renvoient comme pratique et entendement de la chose incertaine. Le pari, par le fait de se sentir mouvoir face au mouvement inhérent à l'incertitude (de la vague, de l'amour, du monde), est ici de (se) frayer un passage dont le choix ne relève plus tant de notre liberté, de notre libre arbitre décidant de Où va-t-on, mais plutôt de cette interrogation première Qu'est-ce qui nous emporte ? , induisant notre mobilité à un (dé)placement, à un agissement à juste titre avec ce qui la compose et ce qu'elle compose. La conduite de la vague dans l'acte de surfer, la conduite de l'amour dans l'acte d'aimer, offrant l'opportunité d'un passage à prendre (ou pas) dans le mouvement toujours incertain de ce qui advient. Une mobilité conduite à rendre tout autant qu'elle prend, dans la formulation de son échange, en cela attentif, bienveillant et initiateur d'une nouvelle alliance. Il y a de notre part une forme d'enchantement dans la proposition de ce passage amoureux, au titre d'un imaginaire à exercer, à enthousiasmer (individuellement, collectivement) fort de l'incertitude ambiante, celle-ci pouvant tout autant nourrir les travers liberticides et ravageurs de sempiternels ressentiments. Dans l'impondérable de ce qui nous meut, le passage amoureux a le propre de rendre palpable ce qui nous émeut. Raison de plus d'y veiller comme de s'y exercer, s'y aventurer.

07/2021

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Judaïsme

Que sont les juifs pour la France ?

L'ouvrage est préfacé par le Grand-Rabbin de France, Haïm KORSIA. Que sont les Juifs pour la France ? Il s'agit de répondre, aujourd'hui, avec acuité et actualité à cette question. Face à un antijudaïsme renaissant et dont les contours sont ici appréhendés de manière concrète, la place et le rôle que les Juifs tiennent en France résultent d'un lien solide, pourtant malmené puis brisé, mais ensuite rétabli et renforcé. Leur histoire commune a ainsi surmonté la trahison de la Collaboration et s'inscrit dans la continuité de la nation française. En douze chapitres incisifs, Marc Benveniste, docteur en littérature comparée et administrateur d'un consistoire de province, étudie successivement les formes dissimulées de l'antijudaïsme et, tout au contraire, l'osmose réelle entre les Juifs de France et le pays. Il décèle aussi, d'une part, l'émergence d'un philosémitisme chrétien et interconfessionnel qui s'oppose résolument à la haine et, d'autre part, l'affirmation d'un compagnonnage républicain efficace. Le refus viscéral du communautarisme, vigilance que les pouvoirs publics érigent à juste titre comme une nécessité institutionnelle et civile, est pleinement partagé par les Juifs de France. La raison de cette alliance dans le combat contre les forces communautaristes, provient de l'héritage que les Juifs puisent de la Torah et des Textes religieux. Ceux-ci privilégient depuis plus de deux millénaires le fait majoritaire, auxquels se conforment, aujourd'hui encore, les Juifs de province et de Paris. Que sont les Juifs pour la France ? apporte sa pierre au débat contemporain sur la nécessité d'une articulation efficace entre laïcité constitutionnelle et armature institutionnelle refusant ce qui désunit et oppose. L'objectif est de mieux surmonter ensemble les défis posés à la nécessaire valorisation du parcours républicain, dans la reconnaissance de toutes les valeurs ajoutées. A ce titre, la prière pour la République française et le le peuple français, prononcée chaque samedi matin dans les synagogues consistoriales, tient une place essentielle dans la compréhension du patriotisme français des Juifs.

11/2021

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Famille

Familles chrétiennes. Entre ombre et lumière

Le pape François en déclarant une année consacrée à la famille à la suite d'Amoris Laetitia met en tension "l'idéal de l'amour conjugal et familial" et les réalités de nos vies qui sont toujours moins parfaites. L'idéal de perfection n'est qu'une figure pour nous orienter, mais il n'existe nulle part. Les familles belles mais souvent cabossées de nos périphéries sont les vrais lieux où il faut aller chercher la famille dans sa densité concrète. Ce livre part de ce constat et tente de dire une famille vulnérable, en marche, en croissance, souvent blessée mais guérissable que l'Eglise doit beaucoup plus accompagner que juger. Il s'agira de montrer comment, dans nos manières toujours singulières de vivre la famille nous sommes continuellement en train de travailler à désenchevêtrer ce qui humanise et ce qui déshumanise. Comment alors, dans des circonstances toujours changeantes, aider à discerner ce qui construit et guérit les personnes et les familles et les oriente vers la Vie ? Il s'agit de repérer ces tensions, ce qui illumine et ce qui assombrit dans les trois axes qui constituent l'essence de la famille : -La conjugalité où intervient comme élément fondamental le désir affectif débouchant sur l'amour et se traduisant en alliance avec la réciprocité mais aussi la fidélité qu'elle implique. -La fécondité du couple qui ne devrait pas se mesurer au nombre d'enfants qu'ils mettent au monde, mais à la manière dont ils transmettent le don de la vie dont ils sont dépositaires. -La communauté de personnes que forment les membres de la famille, qui se présente comme un laboratoire où l'on tente de vivre des relations fortes que Dieu veut entre les humains et où l'on montre au monde ce que cela peut produire en termes de plénitude de vie, même si c'est encore de manière imparfaite, fragmentaire et entachée - comme dans tout laboratoire - d'échecs, voire parfois d'explosions. Voilà quelques chantiers à redécouvrir au sein des familles chrétiennes.

11/2021

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Ethnologie

Le sang. Mythes, symboles et réalités

Toute définition du sang appelle son contraire. Le sang souille et purifie, il est masculin et féminin, faste ou funeste, bienfaisant ou dangereux, et le répandre peut être crime ou acte sacré. Or; devant le sang, l'humanité, en règle générale, a réagi de la même façon. Le sacrifice sanglant fut universel, et s'il disparut très tôt dans le monde judéo-chrétien, il atteignit le sommet de l'horreur chez les Aztèques. Universelles aussi furent les blessures rituelles. De même, la menstruante ou la nouvelle accouchée ont partout éveillé la crainte et ont été frappées d'interdits. Et l'on peut multiplier les rapprochements. Qu'il s'agisse de la chasse, de la vendetta et de l'alliance des gangs, ou encore des vampires, on retrouve les mêmes archétypes, les mêmes rites, les mêmes symboles dans des sociétés que le temps, l'espace et la culture pourtant séparent. Ainsi en est-il également de ces larmes de sang par lesquelles les mystiques de l'Orient comme ceux d'Occident ont exprimé leur amour pour Dieu. Car pour l'auteur, lui même chrétien, nul doute que le sang a un sens mystique. Dans un chapitre superbe, il montre comment l'Eucharistie et la Passion du Christ se placent sous le signe du sang. Les chrétiens du Moyen Age et des siècles qui suivirent ont vécu avec ardeur cette Passion du Dieu sauveur; ses saints ensanglantés en furent l'expression la plus émouvante. Enfin c'est également dans une perspective christologique que l'auteur situe la mort de Louis XVI : l'historien des religions peut la lire comme le sacrifice d'un chef, purificateur et rédempteur, qui devait engendrer le monde moderne. Ces pages écrites avec ferveur pourront surprendre, voire choquer. Le sang est, par essence, ambivalent. Il a joué et joue encore un rôle fondamental dans toutes les civilisations. Et ce livre, qui met en évidence les croyances et les comportements humains face au sang, ne laissera personne indifférent.

03/1988

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Réalistes, contemporains

Escape Ghosn

Le 29 décembre 2019, Carlos Ghosn fuit le Japon caché dans une boîte de matériel son. C'est cette cavale rocambolesque, considérée comme l'évasion la plus effrontée du siècle, allant de Tokyo à Beyrouth en passant par Osaka et Istanbul, que relate Escape Ghosn, avec des détails exclusifs que nous a révélés le principal intéressé, mais aussi et surtout avec une approche inédite, sans aucune complaisance, pleine de sarcasme, de suspense et de scoops. Le scénario alterne trois ambiances bien distinctes... 1. Les scènes en direct relatent toutes les étapes de la fuite dans une gamme de couleurs sombres. Le lecteur se retrouve tantôt coincé dans la boîte de matériel son aux côtés d'un Carlos Ghosn inquiet et nerveux, tantôt dans la chambre d'hôtel en compagnie de Michael Taylor et de Georges Zayek, les deux baroudeurs qui ont orchestré l'opération. Il embarque dans le Shinkansen, voyage en jet privé et assiste aux retrouvailles romantiques entre Carlos et son épouse Carole. 2. Les flash-back permettent de contextualiser l'aventure dans une gamme de couleurs chaudes. Le lecteur découvre les enjeux de l'alliance Renault-Nissan, les objectifs démesurés de Carlos Ghosn, ses chefs d'accusation, les systèmes judiciaire et carcéral nippons, la position des politiques français, notamment celles de Sarkozy et de Macron, et la situation économique au Liban. 3. Les images fantasmées, placées hors cadre, mettent en scène un mini-bonze, portrait craché de Carlos, qui invite ce dernier à l'humilité, puis des poupées vaudou martyrisées à l'effigie des trois principaux acteurs de sa chute, un Carlos Ghosn en Musset, poète et amoureux, un autre en Napoléon, conquérant et belliqueux... Au fil des planches, le lecteur s'informe, s'étonne, s'inquiète, s'insurge et s'esclaffe face au dilemme cornélien que vit Carlos Ghosnâ : fuir le pays du soleil levant pour se consacrer à l'amour de sa femme, Carole, ou pour venger son honneurâ?

10/2023

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Première guerre mondiale

Vivre pendant la Grande Guerre. Souvenirs d'une correspondante américaine en Allemagne

Mary Ethel McAuley, née à Pittsburgh en 1882, arrive en Allemagne en 1915 comme journaliste pour le Pittsburgh Post Dispatch. Elle est l'une des premières femmes correspondantes de l'histoire du journalisme américain, à une époque où leur contribution se limite souvent aux rubriques mondaines, et l'une des rares reporters étrangers à tâcher de décrire la vie des Allemands ordinaires pendant que leur économie est presque totalement accaparée par l'effort de guerre. Elle reste derrière le front jusqu'en 1917, date à laquelle les Etats-Unis entrent dans la Première Guerre mondiale et les Américains ne sont plus autorisés sur le territoire allemand. Elle publie ce livre rassemblant ses observations à son retour ; son premier tirage est immédiatement saisi par le gouvernement américain, car jugé trop compatissant envers la population allemande. Loin de la propagande opposée de la Triple Entente et de la Triple Alliance, Mary McAuley décrit de façon vivante et concrète le quotidien des civils en temps de guerre : les rations limitées dont ils tirent le meilleur parti, comment ils communiquent avec leurs amis et parents sur le front malgré la censure, comment ils s'habillent, se divertissent, travaillent et voyagent. Elle accorde une attention particulière au rôle des femmes, devenues un pilier majeur de l'économie tandis qu'une large partie des hommes est au front. Elles occupent beaucoup de fonctions jusqu'ici exclusivement masculines : ouvrières, bien sûr, mais aussi postières et coursières en uniformes masculins, conductrices de trams ou de taxis... Le spectre de la guerre plane bien entendu à tout instant, à travers les "gueules cassées" revenant du front, l'ubiquité de la chasse aux espions, contre laquelle Mary McAuley doit se prémunir, et les deux millions de prisonniers de guerre dont la présence est désormais habituelle aux Allemands. Mary McAuley, dans ce livre, offre un regard personnel sur la vie pendant la première "guerre totale" - ses privations, ses tristesses, ses joies et ses étrangetés.

01/2024

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Psychologie, psychanalyse

Paul, l'apôtre qui "respirait le crime". Pulsions et Résurrection

Ceci n'est pas un livre de plus sur saint Paul, l'inventeur du christianisme d'après Freud et le père fondateur de l'Eglise depuis ses origines. Il s'agit d'une lecture de ses courtes épîtres qui ont changé la face du monde, à la lumière de la psychanalyse et de l'imagination créatrice qu'elle libère. A suivre le chemin de Paul, il devient possible de comprendre comment la vie pulsionnelle est capable, de par sa plasticité, d'irriguer la vie spirituelle d'un individu mémorable. Loin de ne concerner que la religion, l'expérience de Paul est à même d'éclairer un lecteur, croyant ou non, sur les capacités du psychisme à subvertir la violence pulsionnelle qui l'habite pour la faire servir à la construction du vivant. Voici Paul de Tarse, un homme aux immenses qualités intellectuelles, qui aurait pu devenir un rabbin d'exception. Dès sa jeunesse, peu de temps après la mort de Jésus, il est impliqué dans des scènes cruelles, relatées dans les Actes des Apôtres, où ses pulsions de destruction se manifestent lors de la persécution des adeptes de Jésus. Ces représentations de la violence qui anime le futur saint de l'Eglise catholique complètent le tableau de l'inévitable alliance entre pulsions et passions mis à jour par la pensée freudienne. Mais elles relancent l'énigme de la destructivité à l'oeuvre en chacun. Une fois saisi par la force christique mystérieuse qui, en chemin vers Damas, le jette à bas de son cheval, Paul met au service du scandale et de la folie de la croix de Jésus, comme de sa résurrection, toute la violence et l'intelligence qui le caractérise. Il ne sert plus la loi de Moïse qui, selon lui, ne mène qu'à la mort, mais s'abandonne à une foi en Jésus ressuscité qui devient le centre et le sens d'une vie riche en péripéties.

10/2014