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Beaux arts

De pièces en pièces. Chroniques sur des oeuvres nomades

Ce livre est une expédition au rude pays de l'art contemporain. Il a été conçu dans la tradition très libre et hybride du carnet de voyage. Il est entièrement constitué de dessins en couleurs, les textes, qui se mêlent aux dessins, sont écrits à main levée. C'est une approche du milieu de l'art contemporain par les coulisses. On y découvre par exemple les diverses étapes qui permettent la réalisation d'une exposition. On y retrouve évoquées les diverses ambitions de l'art actuel, et notamment la plus stimulante : faire entrer la vie et l'art dans le même jeu.

04/2007

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Muséologie

La magie du musée

Ce livre est un entretien entre Alejandro Jodorowsky et Philippe de Montebello sur l'expérience vécue de l'art dans le musée. Dans cet échange instructif et passionné entre ces deux fi gures éminentes, l'entretien aborde tout d'abord le rôle du musée, de ses origines à aujourd'hui à travers son histoire, et évoque aussi les enjeux du marché de l'art, ainsi que la question de la place de l'art contemporain dans le musée. Le débat central devient ensuite celui de la question de l'art dans le musée. En quoi consiste l'expérience de l'oeuvre ? Et comment peut-on la rendre perceptible dans l'espace du musée ? Si pour l'artiste qu'est Alejandro Jodorowsky l'art doit guérir l'humanité, Philippe de Montebello, dans son rôle de conservateur et d'amateur d'art, évoque l'expérience de l'oeuvre comme l'expérience du regard à travers le temps passé à la contempler. Et si la magie du musée consistait en cet optimisme qui y pénètre, et où l'on trouve le dépassement de soi ?

09/2021

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Histoire de l'art

Henri Focillon en son temps. La liberté des formes

Henri Focillon (1881-1943) est l'un des plus grands historiens de l'art français. Bien que son oeuvre et son engagement politique aient marqué l'histoire culturelle du XXe siècle, aucune monographie ne lui avait jusqu'ici été consacrée. En replaçant sa vie et son oeuvre dans le contexte intellectuel de l'entre-deux-guerres, le présent ouvrage vient combler une lacune majeure. S'appuyant sur de nouvelles sources documentaires, largement méconnues et pour partie inédites, Annamaria Ducci propose une relecture critique de l'ensemble des écrits de Focillon. Son ouvrage le plus célèbre - Vie des formes - tout comme ses travaux sur l'art du Moyen Age occidental, sur la gravure et la peinture moderne, ou encore sur le bouddhisme et l'art japonais, permettent de mesurer l'étendue des renvois culturels impliquant aussi bien le formalisme viennois, la science de l'art allemande, ou encore la critique d'art parisienne "fin de siècle" , pour finalement aboutir à cette "phénoménologie de l'art" qui caractérise en propre la démarche d'Henri Focillon.

10/2021

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Esthétique

L'ère d'Andy Warhol

Ce livre est doublement important : il permet de mieux connaître Andy Warhol, mais aussi de réfléchir sur les rapports entre art et soft power. Il offre un véritable travail d'historien de l'art sur Warhol et le pop art et déconstruit les images que la publicité du marché de l'art et du soft power états-unien a produites pour faire vendre et connaître Warhol, mais surtout pour imposer le produit Warhol au détriment des artistes européens. En effet, ce soft power était une manière douce d'imposer la domination américaine sur le monde, et sur l'Europe en particulier, et de développer l'économie et le commerce états-uniens. Le pop art et la marque "Andy Warhol" ont développé la fonction idéologique et donc pratico-sociale de l'art afin que le nouvel empire écrase comme on dit en informatique les vieux pays d'un vieux continent et les transforme en lieux de la vacance, du tourisme muséal et de la dépense financière pour classes moyennes et plus. Ce livre est un livre de contre-histoire.

02/2023

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Romans historiques

Le Greco et le grand inquisiteur

Précurseur de l'art moderne, Domenikos Theotokopoulos (1541-1614), plus connu sous le nom d'El Greco, a ébloui le monde par son génie. Avec son art incomparable, il a transcendé les dimensions de la peinture en créant des oeuvres d'art imbibées de spiritualité dans l'Espagne du XVIe siècle, déchirée alors par les passions religieuses et notamment celles de la plus impitoyable : l'Inquisition. Il a vécu avec intensité sa vie artistique, luttant contre les forces des ténèbres, recherchant la lumière et l'extase. Au sommet de son art, le Greco croise le chemin du Grand Inquisiteur et sa haine implacable. S'ensuit un combat entre l'art et l'obscurantisme, l'art et l'intégrisme religieux. Un passionnant combat, où se mêlent de sombres intrigues et de vils intérêts politiques, dont ni le Grand Inquisiteur, ni le Greco ne sortiront indemnes. Lecture passionnante... Le livre est très prenant, très vivant aussi, et la plongée dans l'époque est assez saisissante, comme une machine à remonter le temps. Patrice LECONTE.

10/2019

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Théâtre

La Bonne Ame du Se-Tchouan

" J'ai toujours entendu dire : quand on aime, on marche sur un petit nuage, mais ce qui est bon, c'est qu'on marche sur la terre, sur l'asphalte. Vous savez, le matin, les pâtés de maison ressemblent à de gros tas d'ordures dans lesquels on aurait allumé des lumières, quand le ciel est déjà rose et encore transparent parce qu'il n'y a pas de poussière. Vous voulez que je vous dise, vous perdez beaucoup si vous n'êtes pas amoureux et que vous ne voyez pas votre ville à l'heure où elle se lève de son lit, comme un vieil artisan qui, le ventre vide, emplit ses poumons d'air frais et saisit ses outils, ainsi que chantent les poètes. " Le 18 mai 1941, Lion Feuchtwanger écrit à Brecht depuis son exil californien : " J'ai reçu le manuscrit de La Bonne Ame du Se-Tchouan. C'est un petit miracle qu'au milieu de cette confusion barbare vous ayez pu réaliser quelque chose d'aussi beau, clair, tranquille et classique. " Dans le Se-Tchouan, une province fort reculée de la Chine, trois dieux voyagent. Ils recherchent des justes. Ils en trouvent une seule : Shen Té, la prostituée. Pour la récompenser, ils lui donnent un peu d'argent ; elle quitte son métier, ouvre une boutique de tabac. Les ennuis commencent : passer de l'autre côté de la misère, c'est aussi devoir l'affronter. Misère physique, sociale. Mais aussi misère morale. Dans la clairvoyance avec laquelle sont dépeints les habitants du Se-Tchouan, parle toute la tristesse et la révolte de l'exilé Brecht devant l'incapacité des peuples à faire échec aux structures de domination. Brecht écrit cette pièce pendant que la guerre achève de détruire son pays. On retrouve, transporté en Chine, le monde de L'Opéra de quat'sous, mais s'y ajoute une tonalité morale, qui n'est pas sans rappeler parfois La Flûte enchantée. La fresque épique des aventures de Shen Té est ponctuée d'appels désespérés à la bonté et d'explosions de colère, devant la médiocrité et la passivité des humains. À l'heure où les libertés civiles sont de plus en plus menacées, la pièce n'a rien perdu de sa force.

01/2010

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Sports

Camions Willème. Le roi des poids lourds

Après la victoire de 1918, Louis Willème rentre chez ses parents. Il aurait pu, selon leur désir, reprendre le restaurant familial, mais ce fin gourmet avait une autre passion : la mécanique ! Bien qu'ayant travaillé chez Grégoire (spécialisé dans les sportives et les luxueuses automobiles), le jeune homme ne rêve que de camions... lourds de préférence ! Sans argent, il débute, comme beaucoup, avec d'anciens véhicules militaires vendus aux stocks, choisissant un modèle emblématique, le moderne et robuste américain Liberty. Il va transformer cet utilitaire pendant plusieurs décennies, l'améliorant sans cesse et le déclinant en de multiples versions jusqu'à ce qu'il devienne un vrai "Willème, le roi des poids lourd", l'un des meilleurs et des plus puissants camions français. Grands routiers, camions de chantier, de pompiers, citerniers, bennes de carrières ou tracteurs se succèdent et en 1931 sort le premier super-lourd DG 30, suivi d'un ensemble inédit Rail-Route en 1932, et de nombreux autres remarquables modèles. En 1936 apparaît un étonnant tracteur lourd à grande cabine couchette et à moteur 8 cylindres en ligne de 150-225 ch. La même année, le premier Géant, le 110 tonnes (sur 18 roues) avec sa très belle double cabine avancée, voit également le jour, suivi après la Seconde Guerre mondiale du W 200, un monstre à long capot abritant le 8-cylindres en ligne de 26 m x 4,80 m, 28 roues et 205 200 kg ! En 1952 sont présentés les vraiment nouveaux et réussis "Nez de requin", vedettes du Salon de Paris et un des plus grands succès de la marque. A partir de 1954 arriveront d'autres superbes, et très grosses, réalisations : les Sahariens. Malheureusement, vient aussi la maladie pour le Patron (remplacé par son fils Pierre) et le début d'une grave crise dans le secteur de l'automobile, qui doit se regrouper... Ce sera le temps des partenariats... D'abord avec le français Unic, puis les britanniques AEC et BMC qui ne verront pas leurs efforts récompensés. Mais, fidèle au rêve du Patron, la firme finira avec des camions gigantesques : les fameux et toujours spectaculaires "Transports Exceptionnels" (que reprendront PRP), mais qui ne résisteront pas, eux aussi, aux chocs pétroliers de 1973 et 1978.

03/2010

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Science-fiction

Saga Gandorr Tome 5 : Gandorr et le Symptôme Malypse

Mythologique, science-fiction, captivant, intense et passionnant... A la croisée des choix cruciaux, tout est autant possible qu'incertain... Déluge de mort, science hallucinante, alliances particulières et labyrinthe du hasard... Les dettes de l'amitié doivent être réglées pour mettre fin à la boucle temporelle... Les enfers multiples contre les paradis de l'amour... La destinée donne sa réponse lorsque la vérité éclate... Le maintien de l'étincelle est essentiel pour la survie espérée... Le voyage arrivera-t-il au bout de sa destination... L'assemblage du puzzle va-t-il tenir ses heureuses promesses... Un évènement peut-être idéalisé dans une illusion de machine infernale... L'enjeu est de préserver sa nature, sa lumière d'âme selon son libre arbitre et de se battre coûte que coûte pour enfin briser les chaînes du Sortilège Malypse... Mais les ombres guettent... Enfin, le héros va pouvoir résoudre le casse-tête du Symptôme Malypse, d'une manière ou d'une autre... Mais avant, il faut récolter les dernières pièces qui manquent au tableau flou... Gandorr s'engage alors dans un combat spatial stratégique avec des Dragons Robotiques selon une approche de gamer et depuis une planète traitant de la mythologie chinoise... C'est avec courage et folie qu'il pénètre aussi dans le Complexe de Sektilus des scientifiques maudits Daruusians... Au programme, le Progrès Obscur contre nature, la nanotechnologie, une ville futuriste avec des cyborgs et des robots... Puis, l'homme amoureux affronte les péripéties et les multiples facettes d'un labyrinthe de fantômes lié au folklore japonais... La suite est un voyage spectaculaire et épique puisant son inspiration dans l'Ancienne Egypte... L'Arche d'Alliance finalise la quête d'âme pour le meilleur ou le pire... Attention aux mauvaises surprises, aux sursauts soubresauts et aux révélations insoupçonnées... Des moments chargés d'émotions négatives ou positives, des espoirs récompensés et des déceptions cruelles... Au bout du compte, la Princesse Elrya sera-t-elle sauvée et délivrée des enfers déséquilibrés... Le couple sera-t-il enfin réuni... La fin qui construit le tome suivant, révèle une nouvelle direction tout aussi palpitante et haletante... SMILE

09/2020

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Décoration

F. Millot, parfumeur. De l'Eau Magique à Crêpe de Chine, une histoire de famille

Sont-ce les grands parfums qui ont fait les grandes marques ou les grandes marques qui ont fait les grands parfums ? La maison parisienne F. Millot a su se faire une place prépondérante sur le marché entre 1860 et 1970. Par son caractère essentiellement familial, elle revêt une importance toute particulière dans l'histoire de la parfumerie. Félix Millot, issu d'une famille originaire du Bouchon-sur- Saulx, dans la Meuse, devient parfumeur à 30 ans. Non pas créateur, mais marchand et fabricant, comme la plupart de ses confrères dans la seconde moitié du XIXe siècle. A cette époque, la découverte des molécules de synthèse, l'extension des échanges commerciaux et l'évolution des techniques industrielles, sont autant de facteurs qui promettent à la parfumerie un très bel avenir. Malheureusement Félix décède à l'âge de quarante-quatre ans. Louise, son épouse, va diriger d'une main experte la parfumerie et en faire l'une des vingt plus importantes de cette fin de siècle, à côté des Guerlain, Piver, ou encore Roger & Gallet. Elle en remettra le flambeau à ses petits-enfants qui auront à traverser les épreuves des guerres, des crises économiques, monétaires et sociales, mais qui sauront à leur tour transmettre le patrimoine à leurs enfants. Au cours de cette belle histoire, on assistera à la naissance de plus de trois cents créations, pour la plupart des parfums. Mais seuls quelques-uns, créés par Jean Desprez, parviendront jusqu'à nous : Récital, Altitude, Regard, Bois précieux et Crêpe de Chine. La parfumerie F. Millot s'est entourée de grands artistes, comme Hector Guimard, pour la création de ses flacons, écrins, publicités, pour la décoration de ses magasins et de ses stands dans les différentes Expositions qui lui valurent d'obtenir de nombreuses récompenses. Dix années de recherches ont été nécessaires pour reconstituer le parcours de cette entreprise. Il aurait été dommage que des parfums aussi beaux que Crêpe de Chine sombrent à jamais dans l'obscurité de nos mémoires, après avoir tant éclairé l'élégance parisienne d'un sillage "enveloppant comme la soie".

12/2017

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Critique littéraire

Études anglaises - N°1/2016. The Pictures of Oscar Wilde

Joseph BRISTOW : Oscar Wilde, Ronald Gower, and the Shakespeare Monument Le mercredi 10 octobre 1888, Oscar Wilde figurait parmi les orateurs qui prononcèrent l'éloge de Sir Ronald Gower (1845-1916) lors de l'inauguration de l'imposant monument, érigé en l'honneur de Shakespeare à Stratford-upon-Avon et conçu par Gower. Cet événement, moment le plus connu où Wilde et Gower apparaissent ensemble en public, met en évidence un aspect important de l'intérêt porté par Wilde aux arts plastiques. Comme le note Roger Fry, qui le rencontra à Venise en 1891, l'aristocrate au physique avantageux est "le modèle de Lord Henry dans Dorian Gray" . Au début de sa carrière, Gower fut parfois menacé par des scandales liés à sa préférence sexuelle pour les hommes, les militaires en particulier. Il est intéressant de noter le contraste entre la manière dont Gower sut habilement se défendre contre les allégations diffamatoires à son encontre et le destin tragique de Wilde au cours des procès de 1895, suite auxquels l'écrivain fut condamné à purger une peine de prison de deux ans pour "outrage aux bonnes moeurs" . En 1898, Gower, qui avait mis un terme à sa carrière artistique après l'érection du monument en l'honneur de Shakespeare, adopta Frank Hird, son amant âgé de vingt-cinq ans. Michael Patrick GILLESPIE : The Branding of Oscar Wilde Bien qu'au cours de sa vie, Oscar Wilde ait été entouré par un certain nombre de personnages flamboyants, il se démarqua de ceux-ci en raison du grand talent dont il fit preuve quand il s'est agi de se forger une image de marque. Cette démarche va bien au-delà de la simple mise en scène de soi, et elle a de bien plus larges implications en termes de rapports à la société. C'est grâce à la création de cette image de marque que Wilde se distingua d'une génération d'excentriques, grâce à l'habileté dont il fit preuve dans l'élaboration d'une image publique singulière, image qui parvint à frapper les esprits tout en échappant aux foudres de la censure. Cette image était celle d'un artiste apparemment sans inhibition mais qui, en réalité, savait parfaitement susciter le frisson sans pour autant provoquer de la révulsion. Entre ses années d'étudiant à Oxford et les procès de 1895, la "marque Wilde" protégea sa vanité et accrut sa réputation, à travers sa capacité à changer de registre et à s'adapter à des environnements différents. Comprendre le fonctionnement de cette image de marque et l'engagement de Wilde envers cette dernière au gré des situations, permet d'offrir un aperçu de l'évolution de sa carrière d'écrivain et de saisir au mieux les perspectives changeantes dont les lecteurs doivent avoir conscience afin de comprendre son oeuvre. Anne-Florence GILLARD-ESTRADA : Oscar Wilde's Aesthetics in the Making : The Reviews of the Grosvenor Gallery exhibitions of 1877 and 1879 En 1877 et 1879, Wilde publie dans des périodiques irlandais des comptes rendus des première et troisième expositions de la Grosvenor Gallery. Ces textes constituent un premier commentaire de Wilde sur les développements qui touchaient les arts visuels depuis une quinzaine d'années environ. Wilde évoque dans ces comptes rendus les oeuvres d'artistes alors associés à "l'école classique" ou à l' "Esthétisme" (mouvements qui se recoupaient souvent). En outre, Wilde dialogue avec les commentateurs ou les critiques d'art qui étaient favorables à cette peinture. C'est dans ce terreau fertile que l'esthétique de Wilde prend forme, et cet article se propose en particulier d'explorer l'esthétique de l'ambiguïté et de l'ambivalence qui caractérise ces tableaux et qui apparaît comme centrale dans les deux comptes rendus de Wilde. Nicholas FRANKEL : Portraiture in Oscar Wilde's Fiction Wilde se rendit compte dès le début de sa carrière que le genre du portrait reposait sur une dichotomie entre la représentation des aspects intimes de la vie d'un individu d'une part et celle du personnage public, d'autre part. Mais peu après la criminalisation des "outrages aux bonnes moeurs" en 1885 et le début de sa liaison avec Robert Ross en 1886, il prit conscience du fait que le portrait constituait également une structure imaginaire propice à la représentation de vies caractérisées par des désirs illicites, désirs que l'on ne pouvait satisfaire que secrètement, loin du regard de la société. Cet article explore la dynamique entre portrait, artiste, sujet (ou "modèle" ) et spectateur dans quatre textes de fiction que Wilde a publiés à intervalles réguliers à la fin des années 1880. Il montre qu'au fil de ces quatre textes, Wilde développa une théorie nuancée de l'art du portrait comme incarnation visuelle du désir pour les hommes et entre hommes. Il suggère en conclusion que la nouvelle compréhension de l'art du portrait acquise par Wilde a pu à son tour influencer l'oeuvre de son ami Toulouse-Lautrec, dont le célèbre portrait à l'aquarelle de l'écrivain, réalisé en 1895, constitue une rupture radicale par rapport aux normes de l'époque. Emily EELLS : "La consolation des arts" : The Picture of Dorian Gray and Anglo-French Cultural Exchange Cet article analyse l'intertextualité française dans le roman de Wilde, afin de montrer comment il s'en est servi pour construire son récit et son cadre théorique. L'article met en évidence la dette de Wilde envers Gautier, Goncourt, Huysmans et Balzac : il va jusqu'à citer ce dernier sans le nommer. Cet article étudie l'inscription des mots français dans le texte de Wilde, qui sont mis en italiques comme pour signaler leur étrangeté. Ce procédé typographique participe de l'esthétisation des livres français, que Wilde présente comme des objets d'art. Le titre de cet article cite une phrase de Gautier enchâssée dans le texte de The Picture of Dorian Gray afin de suggérer comment les arts français (les belles lettres, mais aussi les arts mineurs de la parfumerie et de la dentelle) sont une source de consolation pour Dorian Gray. Une annotation en français dans un exemplaire du roman de Wilde semble y répondre, car le lecteur dit s'y trouver conforté dans son idéalisation de l'inutile. Shannon WELLS-LASSAGNE : Picturing Dorian Gray : Portrait of an Adaptation The Picture of Dorian Gray constitue un sujet de choix pour les cinéastes, et ce, pour de nombreuses raisons : il s'agit d'un conte moral captivant, doté d'une intrigue qui regorge de beauté, d'amour et d'action; c'est un exemple célèbre de texte victorien influencé en partie par le roman "gothique" . Le roman de Wilde a ainsi inspiré de nombreuses générations de cinéastes. Toutefois, cette oeuvre pose aux réalisateurs des problèmes particuliers, dont un est suggéré par le titre même de l'ouvrage : comment représenter le portrait extraordinaire de Dorian Gray à l'écran, tant dans sa beauté éclatante initiale que dans ses métamorphoses monstrueuses? Chacune des adaptations étudiées dans cet article semble proposer un portrait qui révèle les possibilités de la fiction dans un contexte audiovisuel ainsi que les propres aspirations des adaptateurs. Ainsi, les adaptations semblent considérer le portrait de la même manière que Hallward considère son sujet : "un style artistique entièrement neuf, une manière entièrement nouvelle" : une mise en abyme de l'adaptation elle-même. Marianne DRUGEON : Aestheticism on the Wildean Stage Cet article se propose d'étudier des représentations sur scène et adaptations filmiques de trois comédies de salon d'Oscar Wilde, L'Éventail de Lady Windermere, Un mari idéal et L'Importance d'être constant, lesquelles ont toutes en commun un décor, des costumes et des accessoires représentatifs de l'Esthétisme. On connaît en effet Wilde non seulement pour ses oeuvres littéraires mais également pour son engagement dans la défense de ce mouvement artistique, ce qui a conduit les metteurs en scène à créer de véritables vitrines présentant les costumes, le mobilier et les oeuvres d'art de l'époque. L'on remarque toutefois que ce qui n'est en général qu'accessoire et décor devient, dans l'adaptation des oeuvres de Wilde, de première importance : les costumes symbolisent des personnalités, les scènes se transforment en véritables tableaux, et les personnages sont définis non plus par leurs actes mais par leur apparence, devenant eux-mêmes des oeuvres d'art. Wilde lui-même, en affirmant que la vie imite l'art, recherchait sciemment l'artificialité et rejetait le naturalisme. Ainsi, ceux qui ont mis en scène ses pièces y ont bien souvent mêlé une représentation de ses convictions artistiques, et même une représentation de l'auteur lui-même, qui aimait se créer des masques et faire de sa vie un spectacle. Gilles COUDERC : Setting Oscar Wilde to Music Depuis sa première en version concert à Los Angeles en 2011, l'opéra de Gerald Barry The Importance of Being Earnest d'après la comédie d'Oscar Wilde a obtenu un grand succès. À ce jour, ce n'est que la plus récente des très nombreuses oeuvres musicales inspirées tant par les textes de Wilde que par sa vie. De son vivant, la capacité de Wilde à se mettre en scène, la création savamment orchestrée d'un personnage destiné au public, l'a maintenu sous le feu des projecteurs. Sa chute et le retentissement de ses procès ont suscité un intérêt toujours croissant pour l'homme et pour son oeuvre : l'adaptation de Salomé à l'opéra par Richard Strauss en 1905 a lancé la vogue des adaptions musicales des textes de Wilde, alors que le personnage de l'artiste a continué à inspirer opéras ou comédies musicales. Ce qui semble frappant, c'est, après la mort de l'écrivain, la confusion, dans l'imaginaire européen, entre l'homme et l'oeuvre. Cette étude se concentrera d'abord sur des oeuvres inspirées par le personnage de Wilde, Patience de Gilbert et Sullivan, puis l'opéra Oscar du compositeur américain Theodore Morrison, oeuvre dans laquelle Wilde est présenté comme héros et martyr d'un combat libertaire. Nous examinerons ensuite les oeuvres que sa Salomé a inspirées, les opéras de Strauss (1905) et de Mariotte (1908) ainsi que la production d'Ida Rubinstein (1908), trois oeuvres dans lesquelles, derrière les personnages mis en scène, se devine la figure de Wilde. Marc PORÉE : Ceci n'est pas un tube : de l'itérabilité dans The Burning Perch de Louis MacNeice Cet article procède d'un constat : tout au long de sa carrière poétique, Louis MacNeice aura multiplié les recours à diverses modalités de la répétition. Dans The Burning Perch, en particulier, il aura fait un usage insistant et déstabilisant du refrain. Une telle itérabilité est assurément consubstantielle au fonctionnement de la poésie; elle est aussi propre à l'économie "tubulaire" , telle que l'analyse Peter Szendy, et rappelle fortement le fonctionnement de la "ritournelle" , selon Deleuze et Guattari. C'est cette parenté, mais aussi cette différence, entre la chanson et le poème, qu'on explorera ici, avant de conclure, sans grande surprise, à l'irréductibilité du poétique.

06/2016

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Muséologie

Musées en exil. 0

L'ambition de cet ouvrage est d'aborder le rôle clé des biens culturels dans la construction d'une identité par et pour des communautés en temps de conflit. Pourquoi et comment des citoyens décident de créer des collections en temps de guerre, des collections déracinées dont la valeur symbolique d'unité nationale et de résistance égale la valeur artistique ? Il explore ainsi l'histoire unique de trois collections singulières : celle du Museo Internacional de la Resistencia Salvador Allende de Santiago au Chili ; Ars Aevi, la collection du musée d'Art contemporain de Sarajevo ; et la plus récente, celle du musée national d'Art moderne et contemporain de Palestine, dont la collection reste en dépôt à l'Institut du monde arabe à Paris en attendant son transfert éventuel en Palestine. Trois collections, trois récits, trois cas d'étude sur trois continents : l'origine et la diffusion de ces collections ont été fondamentalement des actes de résistance, de solidarité et d'espoir face au chaos et à la violence que chacun de ces territoires a traversé ou continue de vivre. En 1972, Salvador Allende ouvre un musée de la Solidarité qui sera démantelé et pillé par Pinochet après son coup d'Etat en 1973, précipitant dès lors l'exil massif des artistes. A Sarajevo, la guerre civile et les atrocités de quatre années de siège de 1992 à 1996 provoquent la mort de plus de 13 000 personnes, mais une résistance culturelle forte s'organise, à la fois dans la ville bombardée et internationalement. Enfin, la situation politique, culturelle et économique complexe de la Palestine dont le gouvernement, l'autorité nationale palestinienne, est initié en 1992, sera évoquée par la volonté de son ambassade en France de créer un fonds d'oeuvres pour ses citoyens.

01/2023

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Essais biographiques

Cy Twombly et la critique américaine

Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions. Auteur de l'unique monographie existante consacré à Cy Twombly, Richard Leeman, nous livre un passionnant essai : Cy Twombly et la critique américaine. Une histoire. 1951-1995. Aussi étonnant que cela puisse paraître, après la première exposition de l'artiste en 1951, celui-ci dû attendre 1994, afin que le MoMA lui consacre sa première rétrospective. Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions. Richard Leeman est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Bordeaux Montaigne. Il a publié Cy Twombly : peindre, dessiner, écrire (Le Regard, 2004) et dirigé plusieurs ouvrages (Le Demi-siècle de Pierre Restany, Ed. des Cendres ; INHA, 2009 ; Michel Ragon, critique d'art et d'architecture [avec Hélène Jannière], Presses universitaires de Rennes, 2013). Ses recherches actuelles portent sur le discours et les représentations historiques du XXe siècle (Le Critique, l'art et l'histoire : de Michel Ragon à Jean Clair, Presses universitaires de Rennes, 2010), sur des questions théoriques relatives à l'interprétation, ainsi que sur l'art actuel. Il anime depuis 2013 le " Séminaire sur l'art d'aujourd'hui ", lieu de rencontres et de recherches sur l'art contemporain. Benjamin H. D. Buchloh nait à Dusseldorf en 1945. Historien d'art allemand, il est spécialisé dans l'art européen et américain de l'après-guerre. Il est professeur d'art moderne à l'université Columbia et à Harvard.

09/2022

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Esotérisme

Et ce que tu auras écris. Edition bilingue français-anglais 1993-1996

Parallèlement à La Révélation d'Arès sans cesse réédités depuis 1974, le frère Michel a publié Le Pèlerin d'Arès, sans interruption depuis 1978. Périodique jusqu'en 1988, cette publication paraît sous forme de livres bilingues français/anglais édités au fur et à mesure de leur achèvement : 1989, 1990, 1991-1992 et 1993-1996 pour le présent volume, quatrième de la série. Dans ses ouvrages, l'auteur aborde des sujets divers, généralement spirituels, souvent pratiques, parfois anecdotiques. Initialement écrits pour guider des sœurs et des frères de foi, ces livres sont très appréciés par d'autres catégories de lecteurs. Il médite sur tout ce qui intéresse ceux qui font de La Révélation d'Arès leur idéal. Par là même sa pensée dépasse largement les limites de la foi pure, elle considère l'homme et le monde en général, croyant ou non croyant.

07/1997

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Esotérisme

Et ce que tu auras écris. Edition bilingue français-anglais 1991-1992

Parallèlement à La Révélation d'Arès sans cesse réédités depuis 1974, le frère Michel a publié Le Pèlerin d'Arès, sans interruption depuis 1978. Périodique jusqu'en 1988, cette publication paraît sous forme de livres bilingues français/anglais édités au fur et à mesure de leur achèvement : 1989, 1990 et 1991-1992 pour le présent volume, troisième de la série. Dans ses ouvrages, l'auteur aborde des sujets divers, généralement spirituels, souvent pratiques, parfois anecdotiques. Initialement écrits pour guider des sœurs et des frères de foi, ces livres sont très appréciés par d'autres catégories de lecteurs. Il médite sur tout ce qui intéresse ceux qui font de La Révélation d'Arès leur idéal. Par là même sa pensée dépasse largement les limites de la foi pure, elle considère l'homme et le monde en général, croyant ou non croyant.

07/1993

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Critique littéraire

Sur le pont d'Avignon

" Que vaut-il mieux, le peuple privé d'art, dont l'idée effrayait tant Vilar, ou bien l'art sans peuple, autiste et heureux de l'être ? "

10/2005

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Essais

Actualités sur le plaisir. De la neurobiologie à la psychanalyse

La compréhension des mécanismes du plaisir et du déplaisir impose de saisir à la fois leurs origines somatiques et cérébrales et leur inscription historique et sociale. En réunissant un ensemble transdisciplinaire de chercheurs et de jeunes cliniciens, cet ouvrage permet d'accéder à un panorama global, pédagogique et synthétique de la question. Le texte de Freud, Au-delà du principe de plaisir, sert de fil rouge au long de leurs démonstrations. Premièrement, publié en 1920 avec une cartographie très complète du sujet, il permet de mesurer les progrès réalisés en cent ans dans les connaissances. La découverte du circuit de la récompense par Olds et Milner en 1954 n'est qu'une des étapes de la moisson de nouvelles données acquises en 2021. Deuxièmement, Freud lui-même appelait de ses voeux une révision de ses vues à l'aune des futures descriptions physiologiques ou chimiques. Le moment est venu d'un bilan des réponses un siècle plus tard. Troisièmement, Au-delà du principe de plaisir, jalon historique, est devenu un fondamental de la culture européenne, soulevant des interrogations toujours brûlantes d'actualité. Installant la compulsion de re ? pe ? tition, la pulsion de mort et la haine au centre de la vie humaine, il pose les questions du pourquoi : quel processus sont a` l'oeuvre pour que la volonte ? n'ait aucune prise sur eux ? et du comment : quelle est leur source, quelles sont leurs conse ? quences pour la conduite the ? rapeutique du psychanalyste ou du psychiatre ? Il s'ave`re que l'expe ? rience pre ? coce de l'enfant avec son entourage, qui signe la singularite ? toujours contextualise ? e de ses symptômes, est imple ? mente ? e dans les circuits neuraux qui lui imposent les contraintes de son organisation. Aussi, comment comprendre les pulsions de vie et de mort à partir de là ? Comment la compulsion de re ? pe ? tition s'articule-t-elle, entre la clinique et les mode`les neuroscientifiques ou épigénétiques ? Quels sont les apports des mode`les neurobiologiques, des marqueurs somatiques, de la science cellulaire au principe de plaisir et au travail du ne ? gatif ? Quel rôle la douleur joue-t-elle dans l'équation ? Cet ouvrage propose des réponses en poursuivant la voie d'une "e ? thique du de ? cloisonnement entre psychanalyse, psychiatrie et neurosciences" , pour aborder l'intrication du plaisir, du de ? plaisir et de la douleur tant a` partir des mode`les the ? oriques que des te ? moignages cliniques et pratiques afin de redonner tout leur tranchant a` l'expe ? rience psychanalytique et a` la pratique d'une psychiatrie psychodynamique

10/2022

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Résistance

Les résistants de Dieu. Chrétiens, juifs et musulmans unis contre le nazisme en France occupée

Le totalitarisme nazi a mené avec détermination une véritable persécution religieuse, comme le démontrent les actes du Tribunal militaire international de Nuremberg. Le camp de concentration de Dachau a reçu 2 720 religieux provenant de toute l'Europe entre 1938 et 1945. Face à cette barbarie nazie, en Allemagne d'abord puis dans les pays conquis, les chrétiens - membres du clergé ou simples fidèles -, mais également des juifs et des musulmans, se sont livrés progressivement à deux sortes de résistance : l'une spirituelle, l'autre militaire. Certains religieux prirent les armes en s'engageant dans les maquis des Forces françaises de l'intérieur (FFI) ou dans des unités combattantes de la France libre (FFL), tels le père Louis de la Trinité, le rabbin Samuel Klein ou l'imam Abdelkader Mesli. A Paris, les musulmans contribuèrent à des opérations de sauvetage des juifs. Selon l'écrivain Mohammed Aïssaoui, "pendant toute la dernière guerre [mondiale], la mosquée de Paris ne cessa d'apporter son aide à la résistance contre l'Allemagne nazie" . Pas moins de 1732 résistants trouvèrent refuge dans ses caves : des évadés musulmans, mais aussi des chrétiens et des juifs. Le recteur, Sid Kaddour Ben Ghabrit, organisa également quelques filières d'évasion et fournit à des juifs des vrais-faux certificats d'appartenance à la religion musulmane. Petit à petit se tissèrent, dans chaque communauté, des réseaux d'entraide et de secours qui permirent de sauver des milliers de personnes de l'enfer des camps : les établissements scolaires catholiques accueillirent de nombreux enfants ; les réseaux de passeurs protestants parvinrent à en faire fuir d'autres vers la Suisse ; une religieuse et un prêtre orthodoxes s'infiltrèrent jusque dans le Vel' d'Hiv' pour sauver quelques vies. Les actes héroïques de ces hommes et de ces femmes, "qui croyaient au ciel" et étaient animés par les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, devaient être salués. Jean-Paul Lefebvre-Filleau, ancien colonel de la Gendarmerie nationale, est écrivain et conférencier. Surnommé "le détective de l'histoire" , il a écrit une vingtaine d'ouvrages et a été récompensé par plusieurs prix littéraires, dont le Grand prix des écrivains de France pour son livre L'Affaire Bernadette Soubirous. L'enquête judiciaire, 1858 (éditions du Cerf), traduit en plusieurs langues. Il est également chroniqueur historique et s'intéresse particulièrement à la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment publié aux Editions du Rocher Ces Français qui ont collaboré avec le IIIe Reich (2017) et Femmes de la Résistance, 1940-1945 (2020).

04/2022

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Lecture 9-12 ans

La légende véritable du roi d'Orient Tome 1

En 1096, Thierry, un jeune paysan du village d'Hautpoul, dans la Montagne noire (près de Toulouse), vient d'épouser une jeune et belle paysanne, Isabelle. Mais au lendemain des noces, le chevalier Guillaume, dont il est l'écuyer, lui annonce qu'ils vont partir en Orient combattre les Sarrasins et délivrer le Saint Sépulcre. C'est la première Croisade des chrétiens. La mort dans l'âme, Thierry doit se résoudre à obéir. Les deux hommes vivent un long et difficile voyage jusqu'à la fascinante Constantinople, où ils retrouvent les armées croisées. Puis, ils livrent plusieurs batailles avant de se voir séparés lors du siège de Jérusalem. Thierry est en effet capturé par les Turcs qui occupent la ville sainte, puis, vendu comme esclave au Calife de Bagdad, Obassan. C'est ainsi que commence, pour le jeune homme, une odyssée extraordinaire. Il découvre Bagdad et sa fabuleuse civilisation. En échange de sa liberté, il accepte d'effectuer pour Obassan une ambassade vers le magnifique pays de Cathay (la Chine) et traverse, au retour, une mystérieuse contrée, le pays d'Hampasi. Lors d'une embuscade, sa caravane est attaquée et anéantie par d'abominables " d'hommes chevaux " (les premiers Tartares). Laissé pour mort, Thierry est recueilli par un peuple misérable, soumis à ces mêmes tribus d' " hommes-chevaux ". Soigné, Thierry reprend conscience, mais il a perdu la mémoire ! Ne sachant plus qui il est, il aide ce peuple à combattre et à vaincre les " hommes-chevaux ". La légende dit qu'il combattit dans les montagnes le père de ces créatures, le Diable en personne. Vainqueur de ce duel fantastique, Thierry est admiré et récompensé pour sa bravoure. Il est alors couronné roi. Commence un fabuleux règne de 50 ans ! Thierry, semble frappé par un sortilège. En 50 ans, il ne vieillit pas d'une ride. Nul ne s'explique ce prodige effrayant, et son peuple, craignant qu'il n'ait été ensorcelé par le Diable, lors de leur combat, finit par le rejeter et lui demande de quitter le pays. Au même moment, sa mémoire lui revient enfin. Thierry le Hardi revient donc en France, et après un long voyage de retour, il retrouve son village d'Hautpoul où nul ne le reconnaît. C'est ce que racontent les conteurs de la Chanson du roi d'Orient. Mais d'autres, disent que Thierry ne revint pas en son village, et qu'il continua son épopée en Egypte. Ils affirment que seule cette histoire est vraie et c'est pourquoi ils la nomment La Légende véritable du roi d'Orient.

09/2012

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Religion

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 139, Septembre 2015 : La miséricorde

Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur ils obtiendront miséricorde ! La miséricorde n’est pas la moindre des béatitudes. Et encore : Heureux qui comprend le pauvre et le faible. Et aussi : L’homme bon compatit et partage. Ailleurs encore : Tout le jour, le juste a pitié, il prête. Emparons-nous donc de cette béatitude, sachons comprendre, soyons bons. La nuit elle-même ne doit pas arrêter ta miséricorde. Ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai. Qu’il n’y ait pas d’intervalle entre le premier mouvement et le bien- fait. La bienfaisance seule n’admet pas de délai. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, et fais-le de bon coeur. Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul, qu’il le fasse avec joie. Ton mérite est doublé par ta promptitude. Le don fait avec chagrin et par contrainte n’a ni grâce ni éclat. C’est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu’il faut faire le bien. Si tu fais disparaître le joug, le geste de menace, dit le Prophète, c’est-à-dire si tu abandonnes l’avarice, la méfiance, si tu cesses d’hésiter et de grogner, qu’arrivera-t-il ? Quelque chose de grand et d’étonnant, une magnifique récompense : Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Et y a-t-il quelqu’un qui ne désire la lumière et la guérison ? C’est pourquoi, si vous voulez bien m’en croire, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant que nous en avons l’occasion, visitons le Christ, honorons le Christ. Non seulement en l’invitant à table, comme quelques-uns l’ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème, qui n’était qu’à moitié l’ami du Christ. Ni enfin avec l’or, l’encens et la myrrhe, comme les mages l’ont fait avant tous ceux que nous venons de citer. Le Seigneur de l’univers veut la miséricorde et non le sacrifice, et notre compassion plutôt que des milliers d’agneaux engraissés. Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux aujourd’hui gisant sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d’ici, ils nous introduisent aux demeures éternelles, dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui appartient la gloire pour les siècles». Grégoire De Nazianze, Homélie sur l’amour des pauvres 14, 38-40.

10/2015

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Poésie

Tu vis ou tu meurs. Oeuvres poétiques (1960-1969)

La présente édition réunit les quatre premiers recueils d'Anne Sexton (1928-1977) publiés dans les années soixante, "To Bedlam and Part Way Back" (1960), "All my Pretty Ones" (1962), "Live or Die" (1966) et "Love Poems" (1969). Icône de la poésie américaine, Anne Sexton est un oiseau rare de l'histoire littéraire étasunienne. Autodidacte, elle mène dans un premier temps une vie conventionnelle d'épouse et de mère. Mais ce cadre se fissure rapidement, elle traverse alors une grave dépression nerveuse assortie de pulsions suicidaires qui la conduisent à l'hôpital psychiatrique, où elle fait une rencontre déterminante. Le docteur Martin Orne, se rendant compte du potentiel de sa jeune patiente, l'encourage à écrire. Son premier recueil, "To Bedlam and Part Way Back" (Retour partiel de l'asile), la place parmi les figures marquantes du confessionnalisme américain incarné par le poète Robert Lowell. Dans un style novateur et transgressif, d'une troublante beauté, Anne Sexton développe des thèmes absents de la poésie de l'époque, tels que les menstruations, l'avortement, le lien matriciel ou un regard féminin sur l'inceste et la psychanalyse. Durant la prolixe période des années 1960, elle publie des ouvrages reconnus par ses pairs comme des chefs-d'oeuvre, dont "Live or Die" ("Tu vis où tu meurs") récompensé par le prix Pulitzer en 1967. Une longue exégèse littéraire féministe reconnaîtra à son tour tout l'apport de cette immense poétesse. Les oeuvres couvrant la décennie de sa venue à l'écriture paraissent pour la première fois en France, présentées par Patricia Godi, dans la remarquable traduction de Sabine Huynh. "Et nous sommes de la magie se parlant à elle-même, bruyante et solitaire. Je suis la reine de tous mes vices oubliés. Suis-je toujours égarée ? Jadis j'étais belle. Maintenant je suis moi-même, comptant des mocassins rangée après rangée sur l'étagère muette où ils continuent d'espérer". Extrait "Si l'exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d'Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l'écriture de l'autre relation qui a interrogé la psychanalyse, à laquelle la culture androcentrée s'est généralement peu intéressée, contrairement à la relation entre père et fille, entre père et fils, mère et fils : la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu'en tant que génitrice, l'oeuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines" P. G.

01/2022

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Littérature étrangère

La Dernière joie

Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans Sous l'étoile d'automne et Un vagabond joue en sourdine. Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire. Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ? ) que comme une réelle aversion. On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La " dernière joie " n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. La Dernière joie fut publiée en Norvège en 1912, trois ans après Un Vagabond joue en sourdine et six ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

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Sciences historiques

L'armée de papa. La drôle d'histoire du soldat français

Anecdotique au sens noble du terme, cette drôle d'histoire de soldat français est l'aboutissement d'un travail de recherche et d'écriture long de sept ans. Soucieux de se démarquer d'une littérature militaire trop souvent hagiographique, l'auteur s'est attaché à sélectionner dans les divers Mémoires, Souvenirs, biographies, journaux de marche et carnets de route qu'il a consultés, les témoignages les plus pittoresques et les plus inattendus relatifs tant au métier militaire et à ses vertus qu'à l'art de la guerre ou aux rapports entretenus par les soldats avec les civils, les femmes, les animaux, l'argent, la religion, les Arts et Lettres, etc. C'est dans le choix de ces extraits, cocasses et surprenants, parfois teintés d'humour noir, mais toujours drôles que réside l'originalité de cette grande revue de l'armée française et de ses membres jeunes ou vieux, petits ou grands, volontaires ou désignés d'office, décorés ou punis. Au fil des neuf cents pages passent devant le lecteur des milliers de personnages hauts en couleurs : le maréchal de Montrevel, " cervelle d'oiseau dans un crâne de boeuf " ; le général Bisson dont les vingt-cinq bouteilles de vin journalières n'étaient pas " un vice mais un besoin impérieux " ; le chef de bataillon Labruyère, qui, à bout de munitions, charge son pistolet avec la dent qu'il s'est fait arracher la veille ; le chef d'escadron Chipault, recordman de France des blessures avec cinquante-deux coups de sabre ou de lance reçus en une même journée ; le tambour Jeanjean, sabre d'honneur à onze ans, ou le cavalier Popirol, puni de quatre jours de police pour avoir présenté les armes à un évêque en imitant le cri du corbeau.

10/2019

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Beaux arts

Rob Mallet-Stevens 1917-1940

Les écrits de Rob Mallet-Stevens (1886-1945) avant la guerre de 1914-1918 révèlent son admiration pour la Sécession viennoise qu'il découvre dans l'hôtel particulier de sa tante, Suzanne Stevens-Stoclet, édifié à Bruxelles par l'architecte autrichien Josef Hoffmann. Il écrit sur le théâtre et est aussi le premier à s'intéresser à l'architecture au Japon. Après la Grande Guerre, son centre d'intérêt se déplace vers le 7e art. Il réalise les décors de quelque vingt films et devient une personnalité reconnue dans le domaine des décors de cinéma. Cette implication va avoir un effet simplificateur sur sa propre architecture. Il se distingue de ses confrères modernistes par une attention soutenue aux arts appliqués, au vitrail, au fer forgé, à la sculpture... En 1925 il atteint la notoriété avec la construction d'une villa pour les Noailles à Hyères, suivie par l'inauguration en 1927 à Auteuil d'une rue qui porte son nom. La villa Cavrois, à Croix dans le nord de la France, inaugurée en 1932, aujourd'hui monument historique, suscite, depuis son ouverture au public en 2015, l'engouement de milliers de visiteurs. Après la publication en 2016, aux éditions AAM, de ses écrits de 1907 à 1914, ce livre rassemble tous ceux rédigés entre 1917 et 1940. Fruit d'un travail intense de recherche de textes disséminés dans de nombreuses publications, certaines rarissimes, ce recueil donne accès à la pensée critique d'un des grands architectes européens de son époque. Les différents textes dévoilent aussi un auteur au style original qui s'inscrit dans une lignée familiale d'artistes et d'une grand-mère écrivain, Jeanne Thilda, amie de Maupassant, qui marqua son époque.

11/2019

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Beaux arts

Gauguin et l'école de Pont-Aven

"J'aime la Bretagne, écrit Paul Gauguin, j'y trouve le sauvage, le primitif." En tout, le peintre de La Vision après le sermon aura passé trente-quatre mois dans le village de Pont-Aven et au hameau du Pouldu, à raison de cinq séjours entre 1886 et 1894. Sur place, il s'est lié avec une vingtaine d'artistes qu'il a plus ou moins influencés durablement, tels Emile Bernard, Paul Sérusier, Charles Laval, Emile Jourdan, Ernest de Chamai1lard, Henry Moret, Maxime Maufra, Charles Filiger, Meijer De Haan, Roderic O'Conor, Jens Ferdinand Willumsen, Mogens Ballin, Jan Verkade, ou Wladyslaw Slewinski. A distance de l'impressionnisme, Gauguin a inventé en Bretagne un style de peinture s'affirmant par des aplats colorés superposés et séparés par des cernes, selon de nouveaux principes de composition et de formulation de l'espace qui établissent une relation inédite entre un thème perçu d'une manière symbolique et son expression plastique. Cette technique, qui sera appelée "synthèse" ou "synthétisme", marque l'une des premières ruptures avec la peinture traditionnelle, étape déterminante dans la genèse de l'art moderne du XXe siècle. Pour définir cette période, ces relations et cette esthétique, le vocable d'"école de Pont-Aven" s'est progressivement imposé. Désormais inscrit dans l'histoire, il regroupe des peintres de diverses origines - polonais, anglais, danois, irlandais - qui formèrent une incroyable colonie artistique dans ce village de Basse-Bretagne peuplé de 1500 habitants seulement. Directeur honoraire du musée des Beaux-Arts de Quimper, André Cariou signe une nouvelle synthèse sur l'histoire du mouvement. Une iconographie riche et des informations inédites nourrissent un texte vivant, tandis qu'une chronologie rigoureuse précise les différents séjours de Gauguin et les relations qui lièrent les peintres entre eux.

09/2015

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Animaux, nature

Muséum folie

... ou le Muséum dans tous ses états : ses collections, fossiles, naturalisées ou vivantes, scientifiques et artistiques, comme vous ne les avez jamais vues ! L'histoire naturelle commence par nommer ce qui est. D'où, dès ses origines, les missions du Muséum de conservation, d'enrichissement, de valorisation et de mise à disposition de collections exceptionnelles, qui servent de socle à la recherche et à la diffusion. Ses collections comptent aujourd'hui environ 68 millions de spécimens, représentant plus de 400 années de collecte et constituant un disque dur de la nature indispensable à la connaissance. Porteur de cet héritage scientifique capital, le Muséum figure aujourd'hui parmi les trois premiers musées d'histoire naturelle au monde. Ce livre vous invite à huit voyages au coeur de ces exceptionnelles collections. Voyages à travers le temps, les sciences, les arts... et même votre propre imaginaire ! "Mondes perdus", "Monde minéral", "Monde végétal", "Monde animal", "Monde microscopique", "Monde préhistorique", "Monde humain", "Monde artistique" : autant de chapitres qui composent un dictionnaire du vivant et une histoire de la science, admirablement illustrés. A travers 200 trésors de ses collections de paléontologie, de minéralogie, de botanique, de zoologie, d'ethnologie, d'anthropologie et d'art, depuis les chemins familiers du Muséum en passant par ses coulisses plus méconnues et secrètes, ce beau livre, conçu comme un écrin de ses collections, retrace une formidable histoire de la connaissance du vivant ! Parce que l'histoire naturelle nourrit et entretient un lien original entre le terrain, le laboratoire de recherche et les collections d'objets et de spécimens, découvrez, au fil des pages et des histoires de vie de tous les échantillons et artefacts reproduits, l'aventure du savoir en train de se faire ! Parallèlement à cette édition, vous pourrez découvrir la série de podcasts "Les curieuses histoires du Muséum" produite en partenariat avec France Culture et prévue au printemps 2021.

04/2020

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Cinéma

Johan van der Keuken. Documenter une présence au monde

Johan van der Keuken (1938-2001) est l'auteur d'une oeuvre considérable traversée par une grande diversité de pratiques et de formes : la photographie, le cinéma (une soixantaine de films), l'installation et l'écriture théorique s'y côtoient dans un mouvement de perpétuel questionnement des formes et des techniques. Son parcours couvre près de cinquante années de cinéma, depuis l'émergence du cinéma direct jusqu'à l'avènement du numérique, et la diversité des propositions esthétiques qui s'y déploient fait de lui un cinéaste inclassable, en constante lutte contre les grammaires et les conformismes. Construits autour d'un dialogue permanent entre l'intime et le politique — "on regarde le monde de l'intérieur de soi" a-t-il écrit — les films de Johan van der Keuken interrogent la complexité des interdépendances qui animent la société moderne ; le regard qu'il porte sur les relations entre le Nord et le Sud, entre l'économie et l'environnement, entre le local et le global travaille avec une étonnante pertinence les problèmes qui agitent notre actualité. Parmi les chercheurs en cinéma et cinéastes qui ont contribué à ce volume, certains ont été ses compagnons de route dans l'exercice d'une pensée du cinéma toujours en expansion en ouverte à l'échange, d'autres ont découvert plus tardivement l'importance de son oeuvre et témoignent par leurs travaux de sa fertilité et de sa pérennité. Ces contributions au vaste champ d'investigation que cette oeuvre nous tend explorent les nombreuses hybridations qui composent sa poétique — entre le cinéma et les arts, entre l'art et la technique, entre l'image et le texte, entre l'anthropologie et l'avant-garde — pour éclairer les tensions signifiantes qui sous-tendent sa puissance politique.

03/2020

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Cinéma

Mes Moires. Un pont sur les étoiles

En 1975, un magazine de bande dessinée fait une entrée remarquée dans les kiosques. Son nom ? Métal hurlant. Il est fondé par quatre mousquetaires nommés Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet, Bernard Farkas et Jean Giraud/Moebius qui prennent le nom d'"Humanoïdes associés". "Métal" révolutionne le paysage du neuvième art, inocule le virus de la science-fiction à toute une génération et invente la BD rock, avant de conquérir l'Amérique sous le titre de Heavy Metal. Infatigable découvreur de talents, éditeur de BD et de romans sous le label Les Humanoïdes associés, doté d'une culture encyclopédique et d'une capacité à trouver deux idées (minimum) à la minute, Jean-Pierre Dionnet est le rédacteur en chef inspiré de Métal hurlant, tout en poursuivant une oeuvre de scénariste pour Enki Bilal, Raymond Poïvet, Jean Solé, Jean-Claude Gal ou encore Beb Deum. Mais sa carrière ne s'arrête pas là. A la télévision, il lance les émissions L'Impeccable et Sex Machine avec son complice d'alors Philippe Manoeuvre, dans le cadre des Enfants du rock sur Antenne 2. Sur Canal +, il rend hommage au cinéma populaire dans Cinéma de quartier et aux classiques du cinéma d'horreur dans Quartier interdit. Puis il fonde une société de production, Des Films, qui contribue grandement à faire découvrir en France le cinéma asiatique. Dans son autobiographie, Jean-Pierre Dionnet ne fait pas qu'évoquer ses souvenirs, accompagnés d'anecdotes savoureuses et de portraits sensibles de tous ceux qu'il a croisés, de René Goscinny à Moebius (son ami), de Serge Gainsbourg à Richard Widmark ou de Federico Fellini à... Michael Jackson. Il se livre aussi à un plaidoyer passionné en faveur de tous ces arts longtemps qualifiés de mineurs et qui occupent enfin une place centrale dans la culture d'aujourd'hui.

08/2019

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Histoire de l'architecture

Case Study Houses. The Complete CSH Program 1945-1966, Edition français-anglais-allemand

Le Case Study House Program (1945-1966), moment d'innovation exceptionnel dans l'histoire de l'architecture américaine, demeure unique à ce jour. Ce programme, concentré sur la région de Los Angeles et supervisant la conception de 36 prototypes de maison, visait à rendre abordables les plans de demeures modernes faciles à construire pendant le boom du bâtiment de l'après-guerre. L'initiateur et animateur du programme était le rédacteur en chef du magazine Arts & Architecture, John Entenza, champion du modernisme, qui possédait les relations nécessaires pour attirer certains des plus grands talents de l'architecture comme Richard Neutra, Charles et Ray Eames ou Eero Saarinen. Essentiellement expérimental, ce programme généra des maisons conçues pour redéfinir le logement moderne qui ont profondément influencé l'architecture américaine et internationale pendant toute la durée du programme et jusqu'à aujourd'hui. TASCHEN vous présente une rétrospective de tout ce programme grâce à une documentation complète, de superbes clichés d'époque et, pour les maisons qui existent encore aujourd'hui, des photos récentes accompagnées de plans et dessins. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

07/2021

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Critique

L'atelier en acte(s). Espace de création, création d'espace

En continuité avec la pensée de Paul Valéry, René Passeron définit en 1971la poïétique comme " la promotion philosophique des sciences de l'art qui se fait " , ajoutant que, pour elle, la peinture se comprend comme " un phénomène d'atelier " - à l'inverse de l'esthétique qui la conçoit comme " un phénomène de galerie, de musée, de lieu public " . Dans cette perspective poïétique, interrogeant les conduites créatrices depuis (avec) la question du lieu, cet ouvrage collectif pluridisciplinaire se propose d'aborder ce phénomène qu'est l'atelierà la lueur de toutes les disciplines qu'intéresse la recherche-création : de l'atelier de peinture au studio virtuel de création numérique, de l'atelier d'écriture au studio de danse, de l'in situà l'in vivo ou l'in silico, c'est ainsi l'atelieren acte(s)à la croisée des arts qui en motive les analyses croisées. En quoi l'atelier - quelles qu'en soient les dénominations : studio, fabrique, workshop, laboratoire... - participe-t-il de ce que le philosophe Michel Guérin propose sous le néologisme de " topoïétique " ? Car si créer veut dire " donner lieu (au lieu) " , la dimension topique se révèle un trait essentiel de la poièsis, et l'atelier constitue alors de façon paradigmatique ce lieu singulier/commun, réel/symbolique, fixe/mouvant... qui donne lieu au lieu de l'oeuvre. Avec les contributions de : Chloé Baudry, Richard Bégin, Gwenaëlle Bertrand, Céline Cadaureille, Claire Chatelet, Camille Deslauriers, Maxime Favard, Thibault Fayner, Romain Fohr, Anne-Laure George-Molland, Jean-Marie Gleize, Karleen Groupierre, Marie Joqueviel-Bourjea, Loig Le Bihan, Joanie Lemieux, Sabine Macher, Patrick Marcolini, Alix de Morant, Rodolphe Olcèse, Lydie Parisse, Chloé Persillet, AMarie Petitjean, Karine Pinel, Mathieu Pradat, Valérie Provost, Jean-Paul Quéinnec, Cécile Sans, Mattia Scarpulla, Stéphane Trois Carrés, Eric Villagordo.

09/2023

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Littérature anglo-saxonne

Un château au loin

Voici le deuxième tome des mémoires de l'excentrique baron Berners, tout aussi inédit que le premier, Une enfance de château, précédemment paru dans les Cahiers rouges. Comment décide-t-on de la carrière d'un futur Lord anglais ? Quel enseignement reçoit un " fils de famille " à l'aube du XXe siècle ? Quelle place réserve-t-on à un adolescent à l'âme artistique dans la public school la plus réputée du Royaume-Uni ? Lord Berners, musicien, peintre, écrivain, excentrique, avant-gardiste, y répond dans Un château au loin. A la toute fin du XIXe siècle, le jeune Gerald Hugh Tyrwhitt-Wilson entre à Eton. Dans ce collège de garçons marqué par la virilité, football, cricket et aviron sont peu propices aux arts. Le déjà excentrique Gerald décrit sa survie pleine de flegme dans un environnement qu'on dit civilisé. Les élèves ont beau être " fils de " , ils ne sont pas moins brutaux. Les professeurs, plus farfelus les uns que les autres, ne sont pas meilleurs pour autant. Passe l'ombre de de la reine Victoria et de tout un peuple d'aristocrates dont Lord Berners dresse de succulents portraits satiriques. C'est aussi l'âge des grandes amitiés, de la découverte de l'homosexualité, des premières émotions artistiques : l'irruption de Wagner, la pratique de la peinture, les premiers concerts de piano en public d'un jeune compositeur qui sera admiré de Stravinsky. Tiraillé entre un enseignement sclérosé et l'aspiration à l'art, l'adolescent forge son tempérament et ses goûts. Un livre pince-sans-rire et profond à la fois, piquant, plein d'humour et de passion esthétique. Un des mémorialistes anglais majeurs du XXe siècle. Traduit de l'anglais par Valentin Grimaud.

09/2023