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Shakespeare Theatre

Extraits

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Littérature française

Buveurs en série

Pour fêter la dixième édition du fameux Guide Cooker, l'œnologue et auteur à succès Benjamin Cooker est invité à une croisière sur le Danube par son éditeur Claude Nithard. Une fois n'est pas coutume, l'expert en vins emmène son épouse pour lui faire découvrir les mythiques vins de Tokay. L'extravagante et charmante Consuela, la nouvelle maîtresse de Nithard, fait partie de l'aventure. Spectacle d'opéra au théâtre de Vienne, dérive sentimentale sur un palace flottant, visite gourmande de Budapest, conversations brillantes, plaisirs de table, train de luxe parmi les paysages brumeux de Hongrie, tout aurait pu se dérouler dans l'harmonie. Mais ces vacances de rêve tournent bientôt au cauchemar. Portefeuilles volés, papiers et cartes bancaires évaporés, guides un peu trop serviables... Au fil des jours, Cooker et Nithard sont les instruments de personnages aux comportements troubles. Pendant ce temps, à Bordeaux, le jeune assistant Virgile est aux prises avec une attaque en règle de mildiou tandis que la responsable du laboratoire de Cooker est victime d'une sauvage agression. Le célèbre œnologue s'apprête à écourter son séjour quand sa femme se fait à son tour délester de son passeport. Au cœur d'une Europe de l'Est en pleins soubresauts, les rhapsodies hongroises virent parfois à la cacophonie. Dans cette ballade dissonante, Benjamin n'aura d'autre solution que d'improviser...

11/2006

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Sciences politiques

Les éminences grises. Dans l'ombre des princes qui nous gouvernent

Dans le théâtre politique, le rôle d'éminence grise est l'un des plus convoités : c'est le conseiller caché du prince. Ce rôle fut créé par un grand acteur, Richelieu, pour un autre grand acteur, le Père Joseph : "éminence", parce que Richelieu avait demandé pour son ami le chapeau de cardinal ; "grise", car c'était la couleur de la robe de capucin que portait ce dernier. L'expression franchit les frontières. Elle est appliquée en Allemagne au baron Holstein qui, à Berlin, fait et défait les chanceliers sous Guillaume II. Au temps de Roosevelt, elle est reprise, aux Etats-Unis pour Harry Hopkins, également surnommé "le Raspoutine de la Maison Blanche". En France, au XXe siècle, le Père Joseph renaît sous les traits de Jacques Foccart, au coeur du premier cercle gaullien puis de François de Grossouvre, dans l'entourage de François Mitterrand. D'autres personnalités marquantes, qui s'étaient illustrées, parfois, loin de la politique, ont contribué à infléchir le cours de l'Histoire, de Beaumarchais, qui apporta le soutien de la cour de France aux insurgés américains, à Jean Monnet le Père de l'Europe moderne. A travers seize portraits acérés, Charles Zorgbibe nous révèle — ou nous rappelle — l'action secrète de ces hommes de l'ombre qui ont, pour une part souvent déterminante, façonné le monde où nous vivons.

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Littérature française

Il n'y a rien à lire dans ce livre

Louis James Down a 40 ans depuis le 18 septembre. Ecrivain toujours célibataire, il réside avec son chat à Paris depuis plusieurs années. Mais depuis des mois, il est fatigué. Blasé de ce monde nocturne qu'il côtoie depuis toujours et qui l'use peu à peu, il n'arrive plus à écrire. Cherchant sans cesse, la perfection, plus rien ne sort de sa plume. Une nuit après de longues heures, porté par la vodka et des encens ravageurs, il trouve enfin sa voie. Un long travail commence. Une écriture particulière se met en place au fil des jours. Trois ans après, son oeuvre est enfin terminée. Véritable touche à tout, Jérôme Fricker ne cesse d'étonner. Il est le créateur des revues I’art et Scarabée magazine. Il fut aussi photographe durant des années dans des festivals de musique comme Benicàssim et dj dans des lieux importants comme le château de Fitou. Depuis treize ans il est éditeur dans le sud de la France et depuis deux ans adjoint à la culture de la ville de Saint-Estève. Il a en charge la gestion d'un théâtre flambant neuf. Refusant l'idée qu'il faut être « quelqu'un du milieu », il donne leur chance à des auteurs et artistes ne pouvant accéder aux grosses structures artistiques.

09/2012

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Littérature française

Le courageux mourra dans la bataille

Après Crack, un premier livre qui nous offrait une saisissante plongée dans le milieu de la drogue des quartiers nord de Paris, Tristan Jordis se consacre à un sujet d’une toute autre portée historique : les événements qui ont conduit à la chute du régime de Moubarak en Egypte. Evitant l’écueil du témoignage de survol, l’auteur s’immerge dans l’univers quotidien des habitants du Caire qu’il va suivre au plus près. Au cours des cinq mois qu’il y a passées en 2011, Tristan Jordis a en effet rencontré différents membres (une jeune bourgeoise, Aliya, un poète, différents activistes) de ce mouvement révolutionnaire qui a eu pour principal théâtre l’emblématique place Tahrir. La plupart sont jeunes, tous le guident dans la compréhension d’une situation trop complexe pour ne pas exiger, loin des approximations journalistiques, le fil nu de l’observation. De rue en rue, de café en café, de lieu public en lieu public, l’auteur observe, raconte, met en perspective, partage les plaisirs et les joies de cette jeunesse à laquelle il s’identifie jusque dans ses excès (ainsi des fêtes nocturnes où la consommation de haschich fait figure de véritable lien social), sans jamais donner l’impression de substituer sa propre lecture à l’expérience têtue des faits.

04/2012

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Cinéma

Jean Marais le bien-aimé

Jean Marais : homme, artiste ou héros, celui que l'on surnomma " le Bien-Aimé " charma au sens magique du terme des générations d'hommes et de femmes. Jean Cocteau dira de lui : " Cette adhésion de Marais à mon style est si puissante qu'il relève du singulier pouvoir des feuilles qui savent prendre forme d'insectes. " De leur rencontre naîtra une alliance du génie et de la beauté, mais aussi et surtout une communion d'âmes. Épousant pleinement son époque, Jean Marais ne redoute rien ni personne : il vit en marge des conventions sexuelles et rosse un critique collaborationniste pendant la guerre. Après avoir été l'interprète au théâtre et au cinéma de héros classiques (L'Éternel Retour, Orphée, L'Aigle à deux têtes), il n'hésite pas à opérer un tournant de carrière avec les films de cape et d'épée, dans lesquels il excellera : Ruy Blas, Le Bossu, Le Capitan feront de lui une immense vedette populaire. Devenu un monstre sacré, il restera pourtant toujours l'incarnation de l'ange découvert par Cocteau. Grâce à la série d'entretiens que Carole Weisweiller eut avec Jean Marais en 1995, grâce au trésor des lettres qu'il écrivit quotidiennement à son ami Robert Labadie au cours des dernières années de sa vie, ce livre le fait revivre dans toute sa vérité.

02/2013

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Romans historiques

Atterrissage forcé

Tantôt française, tantôt sicilienne, Carla n'a qu'une certitude : être bizertine. Les remous de l'histoire et les guerres qui la ponctuent vont la plonger dans une spirale de faits divers qui lui feront perdre tout repère identitaire. Le décès prématuré de son père, l'échange du petit frère contre une salle à manger, les dérives incestueuses de ses proches, l'errance dans un asile de fous, le chasseur de têtes américain, la disparition tragique d'Albert Camus, des événements à la fois amplificateurs d'insouciance et moteurs de survie. Au-delà d'une approche intimiste, " Atterrissage forcé " est un roman socio-historique dans lequel la question coloniale se traduit en question humaine : Qu'est-ce qui permet aujourd'hui de penser que n'est colon que celui qui soumet ? Au fil des anecdotes se trame une saga familiale dont l'authenticité fera résonner en chacun autant de sensibilité que d'esprit. Histoire dans l'histoire, ce livre est un voyage dans le temps, dans les couleurs du Maghreb sous l'emprise européenne, dans le mythe de la cohabitation, une sorte de théâtre ambulant tragicomique qui traverse le pourtour méditerranéen, comme on traverse une tempête, une crise, avec toujours au bout, cette ineffable faculté de rebond. Un délicieux cocktail sociologique où le savoir se mêle de distraction et d'évasion.

11/2010

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Histoire internationale

Le roman de Saigon

Saigon ! Deux syllabes au parfum d'exotisme, aux relents de poudre aussi... Ce livre met en scène une ville au destin tumultueux, et l'aventure des hommes qui, depuis trois siècles, ont forgé sa farouche histoire. Berceau de l'Empire français en Extrême-Orient, base arrière de la guerre d'Indochine, capitale de l'éphémère république du Sud-Vietnam, symbole de la déchirure coloniale et de l'affrontement Est-Ouest, Saigon fut le théâtre de la tragédie des boat people et porte aujourd'hui un espoir de renouveau pour l'un des derniers pays communistes. Le Roman de Saigon est le fruit d'une passion : celle d'un chirurgien coopérant à Ho Chi Minh Ville pour ce coeur trépidant de l'Asie du Sud-Est. En marge de ses nombreuses missions au Vietnam, Raymond Reding exhume les mystères de l'ancienne perle des colonies. Un minutieux travail de documentation t'a conduit à ce palpitant récit d'aventures où il arpente les coulisses d'un lieu mythique, enfer tropical pour les uns, pays de cocagne pour les autres, et qui nous réserve encore bien des surprises. Raymond Reding est chirurgien pédiatrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles, et professeur ordinaire à l'Université catholique de Louvain. Avec son équipe et tes médecins vietnamiens de l'hôpital Grall, il a réalisé en 2005 la première transplantation hépatique à Saigon.

05/2010

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Critique littéraire

Eugène Ionesco. Un chemin entre deux langues, deux littératures

Ce livre suit le double parcours roumain et français de l'écrivain Eugène Ionesco, un parcours amplement reflété dans l'ensemble de son oeuvre. Au-delà de son apport incontestable au "théâtre de l'absurde", Eugène Ionesco inscrit son nom, avec autant de conviction que de fermeté, dans l'espace littéraire et artistique de deux pays et de deux littératures. Ionesco passe son adolescence en Roumanie, son pays d'origine, qu'il associe tout au long de son existence à "la figure du père". Après des études de lettres et une licence en français, il effectue ses premiers pas sur la scène littéraire roumaine. Il s'y affirme, en tant que critique littéraire, avec un audacieux jugement critique, avant de devenir, en France, le dramaturge de notoriété mondiale. Les années bucarestoises de sa jeunesse, qui ont accompagné un intense vécu social, culturel et politique, se retrouvent dans l'oeuvre française, éclat d'un rapport de convergence entre deux littératures, deux langues et deux sociétés. Ce livre dévoile également, à travers des témoignages, des notes biographiques, des échanges épistolaires, le chemin entre les deux langues et les deux littératures que Ionesco trace, tout comme ses amis roumains proches, E. M. Cioran et Mircea Eliade, au long de ses deux existences roumaine et française, mais également la genèse littéraire et picturale, cette double façon dans laquelle le dramaturge élabore son oeuvre.

10/2011

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Critique littéraire

Cyrano de Bergerac. L'écrivain de la crise

Avant d'être le personnage haut en couleur mis en scène par Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1619-1655) fut un écrivain du XVIIe siècle, épris de liberté, de science et d'aventure. Comme dans la pièce de théâtre éponyme, ce héros au long nez n'a pas eu, au cours de sa brève existence, la vie dont il a rêvé. Fils d'un simple bourgeois, il refuse que ses origines familiales l'empêchent de mener les aventures auxquelles il aspire. Il entre chez les Cadets de Gascogne et multiplie les duels. Mais, gravement blessé par deux fois durant les campagnes de la guerre de Trente Ans, il doit renoncer au métier des armes. De retour à Paris, il continue de défrayer la chronique, grâce à son habileté à l'épée. Il fréquente aussi les cercles littéraires indépendants et se lance lui-même dans l'écriture. Derrière cette image d'homme d'action, participant aux événements historiques qui ont marqué le premier XVIIe siècle, se trouve un libertin, c'est-à-dire un libre penseur qui a lutté avec passion contre les vérités toutes faites, l'intolérance et les excès d'autorité des puissants de son époque. Sa pensée comme ses jeux avec la langue française nous montrent la modernité d'un siècle, que nos préjugés considèrent comme suranné et étranger à notre société contemporaine.

05/2011

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Histoire de France

1914. Une tragédie européenne

En 1914, l'Europe gouverne le monde ; un habitant sur quatre est un Européen ou de, souche européenne. Mais cette civilisation est la proie de tensions idéologiques, culturelles et territoriales graves, et pour remédier à ces tensions, elle ne dispose que de valeurs qu'elle croit fortes mais qui se révéleront superficielles. Ce livre raconte le déclenchement de la Grande Guerre de 1914 comme une tragédie, au sens que lui donnaient les Grecs antiques : dès le commencement de l'histoire, toutes les conditions sont réunies pour que les événements tournent au pire. Il n'y a donc rien à faire pour l'éviter. D'autant qu'aux tensions habituelles va s'ajouter un engrenage technique imprévu qui emporte tous les acteurs vers la catastrophe. Après une présentation générale complète du théâtre du drame et des puissances d'alors, aussi bien mineures que majeures, ce récit raconte les événements depuis la fin juin à Sarajevo jusqu'au milieu du mois de novembre (quand le piège se referme tout à fait), mettant au jour des vérités ignorées, analysant les événements sans parti pris, offrant une vision panoramique jamais atteinte, et créant peu à peu un climat de suspense qui tient le lecteur en haleine. Plutôt qu'un requiem pour une Europe défunte, il est écrit dans un esprit équitable, réconciliateur, résolument européen.

03/2011

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Comics

Anthologie American Splendor. Volume 2

Né en 1939 à Cleveland (Ohio) et mort en juillet 2010, Harvey Pekar est l'un des pionniers de l'autobiographie en bande dessinée. Au début des années 1960, il est employé au classement d'un hôpital public de la ville de Cleveland, critique de jazz et collectionneur de vieux disques pour arrondir ses fins de mois. Il rencontre alors le dessinateur Robert Crumb et découvre la bande dessinée underground américaine. Fasciné par les possibilités offertes par ce medium, il développe quelques années plus tard un projet de bande dessinée autobiographique et, incapable de dessiner, il convainc Crumb et deux dessinateurs de Cleveland, Gary Dumm et Greg Budgett, d'illustrer les premières histoires. En 1976, il décide d'auto-éditer sa bientôt mythique série, American Splendor, à laquelle la fine fleur de la scène indépendante américaine va participer. La série a reçu le très prestigieux American Book Award en 1987. American Splendor a été adaptée au théâtre en 1985 et 1990, puis au cinéma en 2003. Ce second volume de l'anthologie American Splendor regroupe des histoires publiées entre 1983 et 1991, écrites par Harvey Pekar et dessinées par Gary Dumm, Sean Carroll, Mitch Sonoda, Val Mayerik, Bill Knapp, Frank Stock, Joe Zabel, Don Simpson, Alan Moore, Rebecca Huntington, Carole Sobocinski, Jim Woodring, William Fogg, Gerry Shamray et Kevin Brown.

11/2010

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Actualité et médias

Chroniques de Gaza 2001-2011

Gaza, terre de massacres, de terreur et de martyrs. Gaza, épicentre du "choc des civilisations", théâtre inquiétant où se joue paraît-il la paix du monde... Mais au fond, à quoi ressemblent-ils les habitants de Gaza ? Qui sont-ils ? Que pensent-ils ? Comment vivent-ils ? Christophe Oberlin n'a pas la prétention de répondre à ces questions d'une manière académique. Il n'est ni journaliste ni "expert en relations internationales". Mais depuis dix ans, il se rend dans la bande de Gaza plusieurs fois chaque année, pour y soigner les blessés de l'Intifada et enseigner la chirurgie à ses confrères palestiniens soumis au blocus de l'Etat d'Israël. Au-delà de son simple bistouri, il a su observer, écouter et questionner. Ce n'est donc pas un rapport technique qu'il nous livre ici, mais tout simplement sa propre expérience de médecin voyageur, à travers une série de regards, d'anecdotes et de récits qui nous font vivre ce qui n'est pas rapporté par les agences de presse. En tableaux insolites, drôles ou émouvants, il nous brosse l'envers du décor. M. Oberlin est également le coauteur avec Jacques-Marie Bourget de Survivre à Gaza, la biographie de Mohamed al-Rantissi, le chirurgien palestinien frère du dirigeant historique du HAMAS assassiné par l'Etat d'Israël...

04/2011

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Théâtre

Peter Pan . Ou le garçon qui ne voulait pas grandir

Peter Pan a 100 ans et pas une ride... Après une première apparition en 1902 dans Le Petit Oiseau blanc, c'est grâce à la pièce de théâtre Peter Pan, dont la première eut lieu en décembre 1904, que le héros de l'Ecossais James Matthew Barrie va connaître une renommée durable et internationale. L'adaptation romanesque, Peter and Wendy, de 1911, puis le dessin animé de Walt Disney, ne viendront que couronner un succès théâtral sans précédent. Ce texte demeure donc une œuvre incontournable de notre imaginaire moderne - puisque l'on parle aujourd'hui de " complexe de Peter Pan " -, mais qui ne doit pas être considérée uniquement comme enfantine. En effet, l'ironie permanente de l'auteur, l'ambiguïté des personnages et le travail d'écriture théâtrale assez complexe, font que cette pièce est tout autant destinée aux adultes qu'aux enfants. C'est d'ailleurs ce que remarquait George Bernard Shaw lui-même dans l'une de ses lettres à August Strindberg. " Voici quelques années, l'un de nos auteurs les plus fameux, JM Barrie, a composé une pièce pour les enfants Peter Pan qui a connu un énorme succès et qui est jouée chaque année pour Noël comme un divertissement pour le petit monde, mais qui est à mon sens un authentique spectacle pour adultes ".

11/2004

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Pléiades

Romans, contes et nouvelles. Tome 1

Le Capitaine Fracasse évoque souvent une lecture facile, pour enfants. On oublie que Théophile Gautier (1811-1872), l'ami de Nerval et de Flaubert, fut salué par Balzac, Hugo et Baudelaire comme leur égal. Il fut le dédicataire des Fleurs du mal, mais aussi du « Toast funèbre » de Mallarmé. Celui que, pour souligner la façon qu'il avait de se mettre en scène dans ses ouvres, l'on nommait Fracasse ou Fortunio, compte parmi les plus grands. C'est lui le gilet rouge d'Hernani, c'est sa préface à Mademoiselle de Maupin qu'on donne pour le manifeste de l'art pour l'art. Romantisme, culte du beau et du plaisir (« Il n'y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien ») formulé dès 1834, humour, fantaisie, mais aussi poésie du fantastique : à en croire Baudelaire, il y a montré « le talent le plus sûr et le plus grave ». Gautier d'ailleurs, en plus d'être un homme à femmes et un amateur de chats, était particulièrement superstitieux. Les contes et les nouvelles fantastiques ont jalonné sa carrière d'écrivain et de feuilletonniste, des années 1830 à la fin des années 1860. De son ouvre immense (poésie, théâtre, livrets de ballets, critique littéraire, d'art et de musique, récits de voyage), les deux tomes de la présente édition donnent la partie romanesque, soit trente-neuf textes.

10/2002

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Policiers

Un étranger dans la maison

Paul, un enfant de quatre ans, est enlevé dans le jardin de ses parents près de New York. Toutes les recherches sont vaines. Onze années plus tard, alors que seule la mère de Paul reste persuadée que son fils est vivant, coup de théâtre : la mère adoptive de Paul annonce, avant de mourir, qu'elle va rendre l'adolescent à ses parents. Quant au père adoptif, Rambo, auteur présumé du rapt, il disparaît dans la nature... Pas pour longtemps : il vient rôder autour de la maison des parents de Paul. De retour chez les siens, celui-ci est devenu un garçon très renfermé. Rambo reconnaît un homme qu'il avait vu au moment de l'enlèvement ; il s'agit d'Edward, voisin et ami des parents de Paul. Que s'est-t-il passé exactement onze ans plus tôt ? Et pourquoi l'angoisse d'alors resurgit-elle avec encore plus de violence ? Un suspense hallucinant, construit de façon originale, puisque l'énigme de l'enlèvement ne se pose vraiment qu'après le retour de l'enfant kidnappé. La psychologie des personnages et leur humanité - même chez les plus inquiétants - sont montrées avec la finesse et le talent d'un véritable écrivain. Un étranger dans la maison est un "Spécial Suspense" grande cuvée, dans la lignée des classiques de Mary Higgins Clark.

12/1985

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Histoire de France

Morny et l'invention de Deauville

Morny... Deauville..., deux symboles du Second Empire qui traduisent, pour le premier, toute la prospérité spéculatrice d'une époque, pour le second, la nouveauté d'un monde où le loisir devient moteur de l'économie. Dirigé par Dominique Barjot, Eric Anceau et Nicolas Stoskopf, ce Morny et l'invention de Deauville apporte nombre d'informations inédites et de révélations sur la genèse de Deauville, le mouvement d'affaires du Second Empire, la naissance de la civilisation moderne des loisirs et la personnalité à multiples facettes du duc de Morny, demi frère de Napoléon III. Dans le contexte de la Normandie des années 1850, Deauville s'affirme d'emblée comme un modèle urbanistique et architectural, lui-même générateur de toute une symbolique. Omniprésent dans les chemins de fer et la banque, mais aussi les mines, Morny n'est pas qu'un autre Eugène Schneider. Acteur essentiel du régime politique du Second Empire, vigoureux partisan de l'alliance franco-russe, ce personnage - à certains égards sulfureux - est aussi un grand propriétaire terrien attaché à l'Auvergne et un mécène bien de son temps. Il contribue ainsi à la réinvention de la Normandie, à l'essor phénoménal des courses, au succès de la plaisance, voire du vélocipède. Passionné de théâtre et grand collectionneur de peintures, il ouvre plus largement aux peintres l'univers de lumière et de couleurs de la Normandie.

11/2010

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Théâtre

Brèves d'auteurs

Quinze auteurs dramatiques ont écrit des textes qui mettent en jeu au moins dix personnages en l'espace d'une demi-heure. Une grande variété d'écritures et de situations sont ainsi proposées : l'effervescence des préparatifs d'un mariage soudain révélatrice de tout un univers familial ; une autre scène de noces, propice celle-là aux évocations nostalgiques ; un viol et tout son cortège de témoignages ; le déplacement nocturne d'un cimetière qui fait surgir des fantômes du passé ; une enquête policière ; des conversations de bébés dans les couloirs d'une maternité ; le déchaînement d'une famille autour d'un éclat de rire de l'enfant ; le film raté du départ en retraite d'un recteur ; le passage en revue des candidats à la naturalisation ; les relations adolescentes en dehors des murs de la classe ; le bistro de quartier comme lieu de rencontres, de drames et de confidences ; le long poème des exilés des quatre coins du monde ; la naissance de la vocation théâtrale dans les couloirs d'un lycée ; les conversations de chiens sur le trottoir ; l'univers de la consommation dans un supermarché. Originellement écrits pour des élèves d'ateliers de théâtre, dans le cadre d'une commande de la Maison du geste et de l'image de Paris, ces textes permettent de découvrir la diversité et la richesse des écritures dramatiques contemporaines.

06/2006

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Littérature française

La rue des ânes

"L'hiver, on supportait mal le froid, cet hôte indésirable qui venait occuper les lieux du fondouk. Les hommes, quand il ne pleuvait pas, allumaient un grand feu au centre du mrah et tout le monde se mettait autour. Lalla Sabra, la plus ancienne des locataires, avait toujours de quoi satisfaire ses auditeurs, elle était tisseuse et conteuse. Elle aimait surtout raconter l'histoire où il était question de retour. Retour vers le pays d'origine, retour vers le passé, retour vers le foyer conjugal, retour vers le droit chemin, retour des hirondelles, des cygnes et des cigognes... " Nous sommes au Maroc, à Kenitra, ville fondée par les Français en 1912. Un groupe de personnes habitant un fondouk, au centre de l'ancienne médina, tente de lutter contre l'avidité des entrepreneurs, prédateurs anarchiques des terrains. Il n'y a pas que les guerres qui détruisent la civilisation humaine. Né en 1964 à Sidi Yahia du Gharb, Abdelylah Lahmar a enseigné le français pendant 25 ans en collège et lycée. En parallèle, il a assuré la formation des enseignants de français. Animateur d'ateliers d'écriture, de conte et de théâtre, il s'active à présent à l'intégration des jeunes réfugiés dans les écoles autrichiennes. Il a déjà publié deux recueils de nouvelles. La rue des ânes est son premier roman.

05/2017

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Littérature française

Mes phrases menues

" Quarante-deux ans. Qu'est-ce j'ai fait ? Pas grand-chose, et déjà je ne fais plus rien. J'ai moins de talent, d'argent, de santé, de lecteurs, d'amis, mais je suis plus résigné. La mort m'apparaît comme un grand lac dont j'approche, et dont les contours se dessinent. Suis-je plus sage ? Très peu. J'ai moins de ressort pour être mauvais. Si je recommençais ma vie, je la voudrais telle quelle. J'ouvrirais seulement un peu plus l'œil. J'ai mal vu, et je n'ai pas tout vu de ce petit univers où j'allais à tâtons. Si, tout de même, j'essayais de travailler encore régulièrement, quotidiennement, comme un élève de rhétorique qui veut être le premier, non pour gagner de l'argent, non pour être célèbre, mais pour laisser quelque chose, un petit livre, une page, quelques phrases ? Car je ne suis pas tranquille. " Ecriture sèche et sans fioritures, volontiers elliptique et peu encline aux épanchements, écriture à coups de phrases menues, travaillées, voulues par l'auteur des Histoires naturelles. Comme ces phrases ici reproduites, toutes extraites du célèbre Journal de l'auteur ainsi que de sa correspondance avec écrivains et hommes de théâtre tels que Tristan Bernard, Edmond Rostand, Lucien Guitry, Georges Courteline, Marcel Schwob ou Antoine.

09/2006

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Critique littéraire

Cocteau et Monaco

On commence à savoir enfin que derrière l'image de Jean Cocteau magicien, illusionniste, touche-à-tout de génie, " Paganini du violon d'Ingres " se cachait un poète secret qui s'attacha sa vie durant à mettre sa nuit en plein jour. Doué d'une stupéfiante force créatrice, cet éternel jeune homme au physique de fil de fer fut un athlète de la poésie, utilisant avec bonheur tous les genres : vers, prose, dessin, théâtre, film, fresque, peinture... Aucune activité artistique ne lui resta étrangère. Sur sa trajectoire, le rocher de Monaco fut, dès sa jeunesse, un point de repère important. Du Ballet russe de Serge de Diaghilev basé à Monte-Carlo au séjour à la villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat en passant par l'hôtel Welcome à Villefranche-sur-Mer, des studios de la Victorine aux éditions du Rocher de Charles Orengo, du " dernier temple avoué du hasard " aux cérémonies du mariage princier en 1956, Jean Cocteau n'a cessé de hanter cette côte d'Azur et cette principauté de conte de fées, comme la nomme Carole Weisweiller dans sa préface. Patrick Renaudot évoque avec chaleur le parcours du poète, mettant en lumière sa ligne de vie qui fut avant tout une ligne de cœur et le ramena si souvent sur les rives de la Méditerranée.

12/1999

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Beaux arts

Ombres de la Renaissance à nos jours

La relation intime qui unit l'ombre et les arts remonte aux temps antiques. En effet, une légende rapportée par Pline l'Ancien raconte que la peinture est née lorsqu'une jeune femme corinthienne, éprise d'un homme qui devait quitter la ville, dessina sur un mur, à la lumière d'une chandelle, le profil de son bien-aimé. Au-delà du mythe, la part de l'ombre dans l'histoire de l'art occidentale est fondamentale. Dès la fin du Moyen-Age et l'apparition des premières ombres portées dans la peinture, les artistes ne cesseront de s'intéresser à ce thème, que ce soit dans les recherches sur la perspective à la Renaissance, dans le travail sur le clair-obscur chez les ténébristes du XVIIe, ou pour la dramatisation des paysages chez les romantiques. Le XIXe siècle est celui de la révolution de l'ombre : l'apparition de la lumière artificielle, puissante et stable, transforme le quotidien lumineux. Les artistes rendent compte de ce changement : les scènes d'intérieurs à la lumière au gaz se multiplient ; les ombres se font moins sombres, voire se colorent ; le théâtre d'ombres est à son apogée... Sous l'influence des peintres surréalistes, des photographes et des cinéastes, l'ombre devient au XXe siècle un sujet autonome, détaché de l'objet tridimensionnel qui est censé la provoquer.

06/2019

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Littérature étrangère

Mon cher Franz

Mon cher Franz. Franz Kafka est au cœur de ce roman épistolaire : en imaginant des lettres de Kafka lui-même, des femmes qu'il a aimées, de ses amis et de ses relations, Anna Bolecka est parvenue à s'approcher au plus près du mythe littéraire, et à brosser de l'homme un portrait inédit, comme si la statue était descendue de son piédestal. "Choisies" dans la correspondance, les lettres s'ordonnent autour d'une ligne dramatique précise : elles sondent la névrose de Kafka, évoquent ses amours et certaines de ses sources d'inspiration - théâtre yiddish, sionisme, hassidisme - et laissent découvrir la torture permanente qu'est l'existence pour cet être frappé d'une réelle incapacité de vivre. Fourmillant d'anecdotes et de dialogues, expédiées de Prague, de Berlin ou de Vienne, elles plongent aussi dans le quotidien d'une Mitteleuropa cosmopolite traversée par la Grande Guerre. Le roman court de 1911 à 1947 : après la mort de Kafka, ses correspondants continuent de s'écrire, évoquant la postérité de l'œuvre en même temps que le sort tragique de leur communauté. Malgré le ton vivant de ces lettres, elles retracent, comme à l'insu de leurs auteurs, l'univers saturé et cauchemardesque du grand écrivain : le monde s'y reflète à travers le prisme déformant de l'œuvre, omniprésente dans le travail d'Anna Bolecka.

10/2004

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Littérature étrangère

Comedia infantil

" Le ciel était dégagé après les violentes pluies et la lune était pleine le soir où je posai Nelio sur le matelas sale. Là où à l'aube, neuf jours plus tard, il allait mourir. " Une nuit, dans un port d'Afrique, un homme est assis sur le toit d'un théâtre et contemple la ville à ses pieds. Il se remémore l'histoire que Nelio, l'enfant des rues, lui a confiée au cours des neuf nuits qui lui restaient à vivre. Qui est cet enfant âgé de dix ans qui détient déjà toute la sagesse d'un vieil homme ? Pourquoi a-t-on voulu le tuer ? La guerre civile fait rage. Nelio est le seul rescapé de la mise à sac de son village. Après une période d'errance, il finit par gagner la grande ville et il rejoint un groupe d'enfants des rues avec lesquels il affronte la misère, la faim, l'intolérance. Mais face à la barbarie, Nelio oppose la poésie et la générosité et se laisse guider par l'imaginaire. A travers ce conte humaniste, à la fois cruel et tendre, Henning Mankell décrit à l'intention de ses lecteurs - les jeunes comme les moins jeunes - la terrible réalité des enfants orphelins d'Afrique, mais aussi leur force et leur capacité de survie.

03/2003

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Littérature française

Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine

Simon est venu dans cette maison (de famille ? de location ?) faire l'expérience de la retraite, du cocon, du temps pour soi (ou, si vous préférez, du summum de l'inaction). Il y déambule en tressant vaille que vaille ses monologues, s'arrêtant parfois devant le carré vitré de la porte d'entrée pour considérer le jardin minimal qui paraît un puzzle derrière le fer forgé de la grille, ou faisant tourner autour de son doigt le chapeau de pluie qu'il décroche de la patère, et tout alors est l'occasion de marelles, le tapis à cases (dont le bestiaire offre aussi des sujets de songe, les animaux bleus et rouges devisant dans la savane) comme le parquet à points de Hongrie (plus difficile, notez bien, de ne pas déborder du plat du pied). Alors qu'il s'était mis, en somme, croyait-il, à l'abri du monde, sonne à la porte son ami perdu non seulement de vue, mais encore de pensée, Hanz. Entrant ainsi dans la maison, et hésitant, assis sur le canapé comme un visiteur de théâtre russe, ne sachant comment amorcer l'échange (on pourra, à l'occasion, vous demander quelques suggestions), Hanz, avec son corps ancien, déverse dans la pièce, par brassées, non pas la mémoire du passé, mais le passé même.

02/2001

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BD tout public

Cassandra Darke. Edition de Noël, avec un dessin limité, Edition limitée

Cassandra Darke, Londonienne pur jus, vieille teigne misanthrope, mauvaise coucheuse en surcharge pondérale, n'est pas sans rappeler le célèbre Scrooge de Dickens. Elle ne pense qu'à elle-même et aux moyens de préserver le confort dont elle jouit dans sa maison de Chelsea à 8 millions de livres. La galerie d'art moderne de son défunt mari a été le théâtre de fraudes qui l'ont mise en délicatesse avec la justice et au ban de son milieu. Mais Cassandra s'accorde le pardon, au prétexte qu' "à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige" . Ses fautes n'impliquent "ni violence, ni arme, ni cadavre" . Hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, a laissé une surprise qui pourrait bien s'accompagner de violence et d'au moins un cadavre... Affinant encore sa virtuosité unique, entre roman et bande dessinée, Posy Simmonds poursuit la fresque de l'Angleterre moderne entreprise dans ses livres précédents et donne sa vision au scalpel du Londres brutal et fascinant d'aujourd'hui, "entre paillettes et galères" . Son coeur, comme toujours, penche pour les chiens perdus, mais le portrait qu'elle trace de Cassandra, cette femme trop riche à l'hiver de sa vie, est vibrant d'empathie. Pur plaisir. Pur Posy.

11/2019

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Littérature française

Le maître des sourires

" Mes clients sont nombreux. Ils sont de Morchy, ville moyenne, très moyenne, de Morchy et de ses environs, des plaines à corbeaux et des terrils rabotés. Ils me racontent des histoires, les clients, pendant mon travail, des histoires minuscules, la vie des vieux increvables et la mort brutale des enfants sages, rumeurs futiles, racontars et confidences. J'en pense ce que je veux, et mon imagination musarde. Je connais des chemins. " Michel Anor a laissé à Achille Rosamel, un photographe tendre et ironique, le soin de recueillir les mots de " cette petite humanité logée entre le nez et le menton, de cette chair frileuse qui s'épanouit sous la pose " : il y a là Lurette, jeune femme effrontée que, pourtant, le drame surprend en négligé d'enfant ; le docteur Bernadette, vieux galant rimailleur qui reporte l'amour défunt sur ses tortues qu'il nourrit de madrigaux de sa façon, et puis Solange et ses seins ses merveilles du monde - sapides et offerts comme une évidence. Bien d'autres encore... Ses portraits et récits forment un réseau d'histoires vicinales dont il se fait le topographe. C'est le théâtre d'un monde populaire, la scène d'honneur des gens simples. Le style de Michel Anor est comme la chair, c'est un signe, reconnaissable entre tous, sans habiletés vulgaires ni rehauts. Il écrit avec la tendresse de qui étreint du regard.

01/2005

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Pléiades

Oeuvres complètes

Ce que manifestent les Ouvres complètes de Nathalie Sarraute - qui, outre l'ensemble des récits, réunissent le théâtre, les essais critiques et des conférences et articles inédits en volume - c'est d'abord l'étendue considérable de l'oeuvre accomplie par cette pionnière solitaire, indépendante de tout mouvement littéraire, fût-ce celui du Nouveau Roman, auquel on l'a souvent assimilée. C'est aussi la cohérence, la richesse et la capacité d'innovation remarquables d'un corpus tissé de liens et d'échos. Nombre d'écrivains se veulent novateurs, mais celui qui, sournoisement, s'oppose aux réformes et revient au monde ancien, ce réactionnaire, c'est le lecteur. L'oeuvre de Nathalie Sarraute, novatrice ô combien, aura fait beaucoup pour qu'il évolue. Attaché aux "types" littéraires, le lecteur, "tel le chien de Pavlov, à qui le tintement d'une clochette fait sécréter de la salive, sur le plus faible indice", "fabrique des personnages". C'est pourquoi Nathalie Sarraute s'est attachée à libérer "l'élément psychologique" de son support individuel, à empêcher son partenaire de s'attacher à des héros en le privant des indices qui lui permettent de "fabriquer des trompe-l'oeil". Aussi le langage parlé et le langage pensé - l'"usage de la parole" - sont-ils peu à peu devenus le sujet de ses récits.

11/2000

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Littérature française

Ce ne sera pas là-haut

" Ce ne sera pas là-haut commence par n'être pas un livre. C'est un livre qui se fait. Il n'y a que cela qui m'intéresse. Ce qui est fait m'ennuie. Dans un livre qui se fait, il y en a toujours d'autres, qui se font aussi, ou se défont, ou auraient pu se faire, ou le refusent, pourrissent, avortent, ou fleurissent. De même, dans un écrivain, il y en a plusieurs, des vivants, des morts, des aimés, des haïs, des célèbres et des inconnus, certains qui croient qu'on peut polir une brique jusqu'à la rendre lisse comme un galet, d'autres qui pensent que pour faire un livre, il faut une matière brûlante et lui taper dessus pour lui donner sa forme, et son tranchant, comme pour un sabre, des écrivains réels, des inexistants, des empêchés, des imaginaires, à moins qu'ils ne soient tous imaginaires. Tout cela se joue sur un théâtre, entre un pot de confiture, un moine bouddhiste, la douche déglinguée d'un hôtel de passe, des pigeons, des couteaux, deux poissons-chats dans un seau rouge, un bric-à-brac sans importance réelle, mais ne met en scène, finalement, que les mots et le temps qu'il faut pour qu'un livre se fasse et, en même temps que lui, un écrivain. "

05/2004

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Beaux arts

Pékin 798

798, ces trois chiffres désignent aujourd’hui le lieu le plus fameux de l’art contemporain à Pékin. De grandes galeries internationales y sont installées, exposant des artistes chinois très côtés et suscitant la curiosité d’une foule de visiteurs, nationaux et étrangers. Mais le 798 est aussi le nom d’une gigantesque usine d’armement construite dans les années 1950 par des architectes est-allemands issus de l’école du Bauhaus. Une usine modèle, avec ses équipements sportifs, son théâtre, sa crèche et ses logements, pour des ouvriers d’élite. Après son déclin, à la fin du xxe siècle, des artistes d’avant-garde séduits par son esthétique et le faible coût des loyers l’avaient investie, réalisant des installations et des performances souvent provocantes, sous les yeux ébahis des derniers ouvriers et le regard méfiant des autorités. Depuis, le lieu s’est officialisé, devenant une vitrine de la « marque Chine ». De l’emblème du Grand bond en avant à celui du grand saut dans le marché, en passant par l’obsédante mémoire souterraine des années Mao qui ressurgit dans l’art, Marc Abélès scrute avec une finesse attentive les métamorphoses du lieu et de ses occupants. Il nous livre ainsi une réflexion originale sur les rapports de l’art, de la politique et du marché, dans la Chine à l’ère de la globalisation.

09/2011

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Histoire internationale

Madagascar. Les sortilèges de l'Ile Rouge

L'Océan Indien a été, de tout temps, le théâtre de voyages, de migrations, d'aventures maritimes, où des équipages indonésiens, arabes, indiens se sont relayés, concurrencés, combattus. Madagascar, la Grande Isle " l'Ile Rouge ", a toujours fasciné ceux qui, volontairement ou non, ont abordé son rivage longtemps inexploré : les Arabes dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, les Malais un peu plus tard, Vasco de Gama, premier Européen en 1497, puis les Portugais en 1527, relayés par les Français au XVIIe siècle. Par la suite des immigrants de toutes origines : explorateurs, flibustiers, commerçants ont donné à ce pays, dont les liens géographiques avec l'Afrique étaient rompus depuis des millénaires, une spécificité attachante. La nature malgache est remarquable par sa végétation surprenante, sa faune insolite, sa flore originale. Si les habitants de ce pays sont traditionnellement classés en dix-huit ethnies, ils constituent un seul peuple, qui avait séduit Jean Paulhan " aussi particulier, disait-il dans son cœur que dans ses coutumes et ses animaux ". Proche de la nature, la vie du Malgache est rythmée par l'amour, la sensualité, la poésie, les palabres, mais aussi par la magie, la sorcellerie, les envoûtements, les charmes, les mythes et les tabous, dont la tradition a préservé les traces encore vivantes. Le feu couve sous des cendres, dont le pays renaîtra un jour.

02/2002