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Littérature étrangère

Contes extraordinaires du Pavillon du Loisir

Les Chinois, qu'on a souvent tenus pour positivistes, terre à terre, n'étaient pas moins férus que les autres peuples d'histoires de fantômes, de démons ; de nouvelles policières : bref, de contes populaires (qu'ils traitent de l'amour profane, ou que, sous l'influence du bouddhisme, ils mêlent ingénieusement l'édifiant au réalisme). Ecoutés avec passion, ces contes populaires sont à l'origine des grands romans chinois, égaux aux plus grands de ceux qu'a produit l'Europe. Voici un des plus fameux recueils de "contes extraordinaires" : celui que P'ou Song-ling composa à la fin du XVIIe siècle. Bachelier à dix-huit ans mais indéfiniment refusé à la licence, qu'il n'obtint qu'au "bénéfice de l'âge", il eut à coeur de démontrer a ses juges leur sottise en composant ses Contes extraordinaires du Pavillon du Loisir, qui sont en effet un des chefs d'oeuvre de la prose chinoise. Parce qu'il connut la misère de 1672 à 1680, il connut bien des hommes. De plus, il avait une recette d'écrivain : "Chaque matin il allait s'installer sur une natte au bord du chemin avec une jarre de thé et un paquet de tabac. Un passant survenait-il, P'ou Song-ling l'invitait à se reposer, entrait en conversation avec lui, offrant son thé et son tabac, et finalement lui demandait de raconter les histoires extraordinaires qu'il connaissait. Si elles étaient intéressantes, P'ou Song-ling, rentré chez lui, les arrangeait pour en faire des contes". Des contes extraordinaires, dans la grande tradition chinoise du fantastique. Traduits par une équipe de sinologues sous la direction de M. Yves Hervouet, qui préface cette anthologie, les voici, pour vous distraire, vous surprendre, vous émerveiller.

02/1987

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Sociologie

Féminisme et antimilitarisme

Avant, explique Andrée Michel, je me disais pacifiste. Aujourd'hui je préfère me déclarer antimilitariste pour signifier mon opposition à toutes les opérations menées pour promouvoir la production et la vente d'armements. Tel est l'engagement intellectuel et militant de la sociologue Andrée Michel, l'une des rares féministes françaises à travailler sur l'articulation du pouvoir d'Etat avec le complexe militaro-industriel : impulsée par les économistes américains dans les années 1960, l'expression souligne combien la croissance est tributaire de l'industrie de l'armement. Andrée Michel développe l'analyse en y introduisant les dimensions de la classe et du sexe, ce qui l'amène à qualifier le complexe militaro-industriel de formation sociale aggravée du patriarcat. Ce modèle a pour conséquences inéluctables une extension des conflits armés et une augmentation des pauvretés qui frappent hommes et femmes, mais stigmatisent durablement les secondes. La militarisation est le produit d'une culture de guerre propre à cette politique du genre qu'est la domination masculine. Composé de deux parties, La guerre contre les femmes et Résistances féministes, ce recueil associe aux articles scientifiques des communications dans des conférences internationales. Andrée Michel nous y fait partager son admiration pour les femmes qui ont décidé de définir elles-mêmes leur propre sécurité dans le contexte de la guerre, notamment en Colombie. Sociologue, Andrée Michel est l'une des pionnières des études sur le rôle et la place des femmes dans la famille, au travail et dans la société. Entrée au CNRS en 1948, elle adopte très vite une position féministe qu'elle associe à la prise en compte des inégalités de race et de classe. Fondatrice de l'équipe CNRS sur le rôle des sexes, elle est membre de l'Association internationale de sociologie. Ses nombreuses publications connaissent un rayonnement considérable à l'étranger.

11/2012

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse de l'hypocondrie

Hypocondrie : ce mot ancien désigne la crainte — maladive - de contracter des maladies. Le malade imaginaire vit dans un univers d'appréhension morbide, qui va de la préoccupation anxieuse à "l'inquiétude mortelle". Alors mime que l'imagerie médicale ne lui découvre aucune lésion, il souffle réellement en son corps. Aucun diagnostic médical ne le rassure pour de bon, le sujet hypocondriaque étant chroniquement défiant envers ses propres organes. Cet ouvrage s'emploie donc à dégager en trois temps cette maladie de l'imaginaire, moment de vérité du rapport du sujet à son corps propre qui se révèle foncièrement étranger. D'abord quant à la signification inconsciente de l'hypocondrie : l'examen précis de la théorie freudienne de l'hypocondrie montre qu'il y a bien des changements dans le corps, qui ne se comprennent que par recours au narcissisme et au " langage d'organe n, ce qui mène aux effets physiques de la pulsion de mort. Ensuite, sur le plan psychopathologique, le symptôme hypocondriaque s'avère un index majeur de la structure inconsciente. De la névrose d'angoisse, où la frustration pulsionnelle produit une macération interne, au moment hypocondriaque dans l'hystérie, la névrose obsessionnelle et la phobie. Surtout l'hypocondrie grave s'avère régulièrement l'élément précurseur de la psychose, de la paranoïa à la schizophrénie, de la mélancolie au syndrome de Cotard — les "maladies factices" interrogeant la dimension de perversion. Enfin, c'est l'occasion de saisir le lien entre le corps organique, celui de la médecine et le corps pulsionnel. Cela requiert une lecture anthropologique, l'hypocondrie étant en quelque sorte une forme de "possession" au coeur de la modernité scientifique, ce qui permet d'entendre concrètement, avec les ressources de la théorie analytique, le propos de Lacan, que l'homme s'angoisse foncièrement de son corps.

10/2019

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Littérature étrangère

L'invention de la Vénus de Milo

L'invention de La Vénus de Milo. Comment un marbre antique découvert par hasard dans le champ d'un paysan grec, brisé en deux morceaux de surcroît, est devenu l'un des symboles majeurs de l'art occidental, voilà l'enjeu de cette enquête menée tambour battant. Au printemps 1820, il y avait foule dans la petite île cycladique de Milo : Olivier Voutier, aspirant de la Marine française nostalgique de l'empereur, fut le premier à dessiner le fascinant visage de la statue, à qui il donna les traits de la femme de ses rêves, épouse du consul local. Dumont d'Urville, le futur explorateur de l'Océanie, n'eut aucun scrupule à s'attribuer la paternité du croquis et de la découverte du marbre, tant il rêvait d'en faire hommage à son roi Louis XVIII. C'était sans compter avec le comte de Marcellus, le futur secrétaire de Chateaubriand, alors en poste à l'ambassade de Constantinople. Les notables locaux ne restèrent pas inactifs, et moins encore les pilleurs d'antiques ottomans. Au cœur de ces rebondissements sentimentaux, politiques et diplomatiques, s'inscrit pourtant la question principale : celle de l'identité de la statue. Que Voutier se soit écrié " ma Vénus ", devant la pureté et le mystère de ses traits ne constitue en rien une preuve... et jamais on ne retrouva la main gauche censée tenir la pomme de discorde, attribut de la déesse de l'amour ! Takis Théodoropoulos, dont l'iconoclaste ironie n'épargne aucun des acteurs impliqués dans cette affaire, montre ici avec brio que la Vénus de Milo fut l'invention paradoxale que tout le monde attendait. Produit d'une sensibilité néoclassique alors en vogue, elle contribua à renforcer les valeurs dont nous sommes encore les héritiers, à l'heure où triomphe la culture des musées.

05/2008

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Critique littéraire

Lettres IV. (1966-1989)

Ce quatrième et dernier volume des Lettres de Samuel Beckett accompagne l'auteur au long des vingt-quatre dernières années de ce qui fut, à ses yeux, une vie étonnamment longue. Lui qui avait toujours ressenti de la compassion pour les personnes âgées, le voici à présent contraint d'affronter lui-même le vieillissement avec les privations que cela entraîne et la disparition progressive des anciens amis et collaborateurs. II fait preuve d'un stoïcisme remarquable face au deuil, aux atteintes corporelles et à la maladie, comme de la volonté de continuer à travailler jusqu'au bout. Au cours de ces années, il produit quelques-unes de ses oeuvres les plus raffinées et les plus denses, des pièces pour le théâtre qui incluent Pas moi, Pas, Solo, Berceuse, Impromptu d'Ohio et Catastrophe. Pour la télévision, il écrit Trio du fantôme, ... que nuages..., Quad et Nacht und Träume. Et en prose, à la redoutable densité des oeuvres des années soixante succède l'ampleur lyrique de la seconde " trilogie " formée de Compagnie, Mal vu mal dit et Cap au pire. En 1969, Beckett reçoit le prix Nobel de littérature et ses lettres le montrent aux prises avec les contraintes qui accompagnent sa réputation internationale croissante. Plus tard, elles révèlent un homme soucieux de son héritage, on le voit dans ses rapports avec biographes et archivistes. Puis elles se font de plus en plus brèves, mais Beckett cherche néanmoins toujours, de façon poignante et novatrice, à y montrer à ses correspondants comment les mots peuvent illuminer les ténèbres - une quête qu'il va poursuivre jusqu'à sa mort en 1989, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Les introductions critiques renseignent sur le contexte historique ; sont également fournis chronologies, notes explicatives et profils des principaux correspondants de Beckett.

04/2018

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Psychologie, psychanalyse

La vie quotidienne de Freud et de ses patients

Lors de sa parution en 1986, le livre de Lydia Flem avait rencontré une large audience. C'était le premier ouvrage d'une jeune femme qui arrivait sur une scène où se bousculaient tant de figures de la psychanalyse en France. Sa venue avait néanmoins retenu l'attention de ceux qui espéraient un renouvellement du langage psychanalytique. Lydia Flem entreprenait non pas " un retour à Freud " mais un cheminement avec lui, à travers un style qui, en un sens, traduit en écriture le geste sensible de Freud prenant l'auteure par le bras dans un rêve qui présage le livre et qu'on lit en ouverture. Dans son ouvrage l'auteure choisit de souligner l'importance de ce que Freud veut dire par " cristallisation des expériences de la vie quotidienne " en adoptant une démarche qui allie histoire et littérature. Car c'est dans son écriture que Lydia Flem éclaire l'entrelacement du sensible et de l'abstrait qui sont au principe de l'élaboration du quotidien comme concept freudien. Lorsque l'écriture n'est pas qu'un moyen, mais le lieu d'une expérience, comme dans le cas présent, elle produit l'écrivain, plus exactement cette sorte d'écrivain qui conduit son lecteur à éprouver le passé comme un présent vivant, parce qu'il a engrangé ce que le savoir historique du moment a établi en le traduisant dans un récit et dans un style. On mesure, dans un après-coup de trente ans, combien ce premier livre d'une jeune auteure (elle avait trente-trois ans) a creusé un sillon dans lequel furent semés d'autres livres dont le quotidien est au coeur du récit, en pensant à Comment j'ai vidé la maison de mes parents (2004), ou bien à La Reine Alice (2011). Fethi Benslama

04/2018

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Religion

J'ai pardonné. Témoignage

A 17 ans, Fouad Hassoun, un jeune chrétien, est victime d'un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. Pour ce brillant étudiant en médecine qui se rêve ophtalmologue, le choc est terrible : il est miraculé, mais il ne recouvrera jamais la vue. Pendant des années, il se bat pour se construire une nouvelle vie, soutenu par l'amour de sa famille, de ses amis. Tout lui réussit, mais il n'est pas heureux. Une amère rancoeur reste tapie dans son coeur, en dépit d'une foi profonde et d'une joie de vivre chevillée au corps. Lorsque le poseur de la bombe est arrêté, une puissante envie de vengeance monte en lui. Mais l'impensable se produit... Un vibrant appel résonne dans son coeur : " Pardonne-lui ! " Sa rage disparaît. Il cherche à comprendre. Commence alors pour Fouad Hassoun un chemin de libération. Dans ce livre, Fouad Hassoun raconte le chemin qui l'a mené de la haine à l'amour, le passage étroit du pardon qui mène au vrai bonheur. Il témoigne de la renaissance après une grande épreuve, de la transformation d'une faiblesse en force. Il offre aussi, à travers ses souvenirs d'enfance, un récit poignant sur la terre du Liban et sur le message qu'elle représente pour le monde. Un récit magnifique sur l'amour de la vie, du bonheur et de la paix, qui nous pousse à nous interroger sur l'essentiel de notre existence, sur la vérité de nos rapports humains, sur la foi que nous avons en l'homme et en la réalité de la grâce de Dieu. Un véritable hymne au pardon et à l'amour, seuls remparts contre la violence de notre monde et source d'une paix durable.

10/2020

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Psychologie, psychanalyse

Figures du destin. Aristote, Freud et Lacan ou la rencontre du réel

Si la découverte freudienne de l'inconscient nous a appris à voir dans les symptômes une figure, au sens de la figure du destin, cet ouvrage soutient l'hypothèse d'un " destin des temps modernes ". La problématique lacanienne du hasard et du réel renouvelle le sens et l'usage de la catégorie du destin, à partir de l'interprétation d'Automaton et Tuché dans la physique d'Aristote. A une causalité signifiante du sujet qui est de l'ordre de l'Automaton, Lacan articule la Tuché au sens de la bonne ou mauvaise rencontre, rencontre avec le réel. D'Aristote à Freud, puis de Freud à Lacan, la rencontre est un élément à la fois déterminant et aléatoire de la causalité du sujet ; l'expérience analytique révèle un autre sens au destin du sujet. Si ce sujet est bien celui de l'inconscient, il n'en est pas moins désirant. Ainsi, ce qui se produit " comme au hasard " vient à la rencontre du fantasme. Le fantasme masque un réel premier, déterminant ; ce réel, Lacan le fait hasard. Une rencontre va se faire avec l'amour ou avec le transfert qui est non pas une pure répétition du passé dans le présent mais un amour traversé par une perte. En ce sens, le destin du sujet peut se rejouer dans la cure. L'amour de transfert actualise l'inconscient non réalisé, entre être et non-être. Lacan suspend la certitude d'un étant au profit d'une éthique, de ce qui devrait être et non de ce qui est. Ce sont les figures du destin - Gradiva, Œdipe, Hamlet, celles du deuil et de la mélancolie, celle du cas clinique d'Helene Deutsch " La névrose hystérique de destinée " - qui incarnent ces destins singuliers, entre la causalité signifiante du sujet et la rencontre du réel.

12/2004

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Philosophie

Karl Popper ou le rationalisme critique

Le développement de l'irrationalisme, qui a correspondu de façon paradoxale à l'essor contemporain de la science, n'est, en fait, à y bien regarder, que l'effet d'une foi déçue dans un rationalisme dogmatique postulant que notre savoir peut être fondé et atteindre la certitude. Plaider pour la raison, ce que Popper a fait en ce siècle avec une force inégalée, c'est donc en proposer par contraste une image critique : la volonté de mettre sans cesse à l'épreuve fondamentale de la pensée rationnelle, puisque l'erreur est le seul absolu, et que l'on ne peut progresser du coup qu'en en acceptant le risque au lieu de le fuir. Dès lors, il devient d'abord possible à Popper de restituer à la science naturelle son projet fondamental, en réhabilitant sa prétention à être théorique - contre l'empirisme -, à décrire vraiment la réalité - contre l'idéalisme -, à être objective - contre le psychologisme et le sociologisme. Mais il devient aussi possible de définir au niveau de l'action le véritable progressisme politique, en démystifiant la tentation totalitaire, en défendant un réformisme sans illusion, soucieux de tester toute initiative, et de soumettre tout pouvoir à un contrôle. Au-delà pourtant de la méthodologie, c'est une véritable métaphysique qu'on voit se dessiner en dernier lieu dans l'œuvre de Popper : métaphysique d'un monde indéterministe, ouvert, tel qu'en lui aient pu émerger la vie, l'homme, et ce " monde des idées " autonome, produit par l'homme et permettant à ce dernier de connaître l'univers qui le contient, et de se transformer sans cesse sous l'effet d'une rétro-action au contact de sa propre œuvre.

06/1998

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Histoire internationale

Juif berbère d'Algérie. Itinéraire (1933-1963)

Né en 1933 dans une famille juive d'Algérie, l'auteur parle de son enfance marquée par les lois antijuives de Vichy. Devenu un indigène et chassé de l'école française, il poursuit avec sa mère institutrice, sa scolarité dans une école juive de Tiaret, jusqu'à la fin de l'Algérie pétainiste. En 1945, la victoire des Alliés n'efface pas Dresde, Hiroshima, Sétif et Guelma, et l'Holocauste. Jacques Simon passe à Alger ses "bacs" et devient trotskyste pour combattre l'antisémitisme, produit de la putréfaction du mode de production capitaliste. L'étudiant à Paris suit la crise du MTLD et après le congrès d'Hornu s'engage en Algérie dans le combat du MNA pour une Assemblée constituante. Retour en France, fin 1955, il milite au PCI et dans le syndicat algérien l'USTA. Mobilisé, témoin à Alger de la "révolution du 13 mai, le tribunal militaire d'Alger le condamne et l'expédie dans une section spéciale à Ben Zireg (Sahara). Libéré en 1960, il est meurtri par l'abandon de l'Algérie au FLN, l'exode massif des Européens et le massacre des harkis. Journaliste à Alger en 1963, l'instauration d'un régime policier à coloration islamique l'effraie. En 1980, il soutient le printemps berbère, dirige avec Ali Mécili Libre Algérie et passe un doctorat d'histoire avec une thèse sur Messsali Hadj. A la suite de rencontres, de réflexions sur son vécu, d'articles et des 25 livres écrits, l'auteur estime que le judaïsme qui fut, depuis Carthage une composante de l'identité berbère, ne peut disparaître. C'est pourquoi il a rejoint le combat libérateur actuel des peuples berbères en défendant dans le congrès amazigh (CMA) les valeurs universelles du judaïsme.

11/2012

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Ethnologie

Contre temps et marées. Pêcheurs hauturiers de Lorient en mer d'Ecosse

Voici un livre aussi beau que troublant : la vie des marins-pêcheurs, un rêve ou un enfer ? Connaissent-ils l'aube et le crépuscule ? Distinguent-ils la nuit et le jour ? Ou bien les nécessités de la pêche en haute mer d'Ecosse les obligent-elles à d'incessants combats toujours perdus pour retrouver l'apaisement du cycle partagé entre le sommeil nocturne et les activités diurnes ? Le carnet de bord de l'auteur démasque, derrière le produit de la pêche, l'épuisement des esprits et des corps, obligés à se soumettre aux risques et aux contraintes d'un métier dangereux que les hommes ne veulent pas quitter sauf dans leurs rêves. Le sommeil est déréglé par le jeu pervers des lumières nocturnes dans les cales enfoncées sous les flots. Au sein d'un monde fermé dans les flancs du navire, il y a l'amitié, les complicités, de rares moments de confiance et de délassement ; il y a aussi une extraordinaire hiérarchie dont les marqueurs sont inscrits dans l'espace du bateau, révélée par la sonorité et le ton des adresses et des ordres, manifestée encore par le degré du droit à la parole, les places à table, les moments partagés ou solitaires. L'auteur "apprend à déchiffrer le français de bord" , langue incompréhensible à tout autre, le bruit des machines et le bruit de la mer... un mode de vie autre. Nuit contre jour, terre contre mer, rythmes biologiques bouleversés, nous saisissons, grâce au style incarné de l'ethnologue, des éclairs de gestes ou de paroles, pris sur le vif. C'est la narration d'une horloge interne détruite qui règne lorsque le cycle du temps n'est respecté que pour remonter les poissons. Un livre comme la nuit, chargé d'émotions.

04/2019

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Economie

L'imposture économique

Dès 2005, Steve Keen indiquait qu'une crise financière s'annonçait et que la période de stabilité qui semblait régner depuis 1995 n'était que l'apparence du "calme avant la tempête". Son ouvrage traduit en français se présente comme une remise en cause inédite des principaux postulats de la pensée économique actuelle. Ecrit par un spécialiste de renom, destiné à un public allant des étudiants, en passant par les enseignants et un plus grand public de personnes préoccupées par la question de l'économie l'ouvrage examine et déconstruit tout ce qui constitue la pensée économique : la théorie de la demande, celle de l'offre, la concurrence parfaite, les rendements décroissants, la monnaie, le chômage, etc. Sa force, est de présenter la théorie néo-classique, de la remettre en perspective historique et d'en démonter les arguments en utilisant des arguments de bon sens. Certains sont évidents, d'autres sont beaucoup plus subtils. Son autre force repose sur le fait que pour chaque question traitée, l'auteur s'efforce de montrer que même des économistes non critiques sont d'accord avec lui. Et souvent, on arrive en effet à trouver tel ou tel spécialiste qui, un jour, a été suffisamment honnête pour "avouer" que tel aspect de la théorie ne tient absolument pas la route. Ce livre produit donc une véritable critique interne de l'économie néo-classique, en montrant de l'intérieur qu'elle n'est pas cohérente, qu'elle ne prouve pas ce qu'elle affirme : être une vérité intangible. Il fournira un élément essentiel à la critique de ceux qui veulent changer l'enseignement de l'économie, et de ceux qui cherchent dans une autre direction que le simple commentaire de la doxa.

10/2014

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Sociologie

Marais poitevin. Rencontres de la terre et de l'eau

Les abbayes au XIIe siècle, les Hollandais au XVIIe, puis l'Etat de plus en plus entreprenant depuis la Révolution, qu'est donc ce territoire pour mobiliser ainsi de tels acteurs ? Une terre où l'eau est la base de toute activité sociale et productive, des hiérarchies entre les groupes sociaux, des conflits comme des solidarités : une zone humide parmi les plus importantes en France, le Marais Poitevin. Dans cet écosystème fragile où l'eau interdit les stratégies individuelles et éclatées, la diversification croissante des usages provoque une crise profonde du rapport entre les hommes et le milieu naturel. Pour les uns, l'eau est un atout qu'ils veulent conserver dans leur jeu sans pour autant s'en donner les moyens, pour d'autres, l'eau est une contrainte qu'il faut éliminer ou rendre insignifiante. Alors, compte tenu de la rupture des solidarités, un territoire où l'individualisme est le principe organisateur de l'hydraulique est-il concevable ? Partant de cette question qui partage utilisateurs ou aménageurs sur l'opportunité de l'assèchement des marais, l'auteur entreprend de faire apparaître les mécanismes sociaux et écologiques qui ont produit le découpage de ce territoire en un espace desséché et un espace mouillé. Loin de révéler un âge d'or où l'homme vivait en harmonie avec la nature, cette analyse socio-historique montre en quoi les logiques successives d'utilisation des ressources dans chacun des écosystèmes sont toujours une réponse à la nécessité d'une gestion collective du milieu. On comprend mieux alors la crise contemporaine d'un système social incapable d'assurer la gestion des écosystèmes fragiles autrement que par le recours à l'Etat. Bref, un livre essentiel pour ceux que l'histoire étonnante de cette région interroge comme pour ceux que préoccupe le devenir des zones humides.

07/1984

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Policiers

Dégâts des eaux

Rentrant chez lui après un cambriolage, Dortmunder découvre avec effroi que son appartement est occupé par un ancien compagnon de cellule dont tout le monde croyait et espérait qu'il resterait derrière les barreaux jusqu'à la fin de ses jours. Le dénommé Tom Jimson (amateurs de contrepèteries, bonjour !) a besoin de l'aide de Dortmunder. Quelque temps avant sa détention, il avait réussi un gros coup dont il avait enterré le produit dans la petite ville de Putkin's Corners. Hélas, pendant qu'il était nourri et logé aux frais de l'État, les autorités en ont lâchement profité pour édifier un barrage et engloutir toute la vallée, y compris Putkin's Corners. Résultat : le butin gît désormais sous vingt mètres d'eau. Mais Tom a un plan, efficace et radical : il suffit de faire sauter le barrage pour assécher le réservoir. Que les populations locales périssent noyées n'est pour lui qu'un détail. Un détail d'importance majeure, pense Dortmunder qui doit d'urgence détourner Tom Jimson de ses projets meurtriers. Pour cela, il va lui falloir du soutien logistique (avec Andy, Stan et Tiny, pas de problème), de l'imagination (ce n'est vraiment pas ce qui lui fait défaut) et de la chance (là...). Si l'on vous dit que ce livre est bourré de personnages loufoques, de situations et de dialogues hilarants, qu'au bout des 78 chapitres, on en redemande encore, est-ce qu'on exagère ? Même pas. Dégâts des eaux ou l'histoire du fric dans la vallée est la preuve incontournable que Westlake est comme Dortmunder : il n'hésite pas à se lancer de grands défis. La différence, c'est que Westlake, lui, est toujours gagnant.

11/2003

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Sciences politiques

Le Premier XXIe siècle. De la globalisation à l'émiettement du monde

Le "premier XXIe siècle" , comme la première version d'un logiciel insuffisamment testé, révèle chaque jour de nouvelles failles : nous sommes loin du triomphalisme qui saisit lesdémocraties en 1989 quand le mur de Berlin est tombé. L'individu qui croyait changer le monde est de plus en plus écrasé par lui. Il a perdu confiance dans la politique, et l'utopie identitaireremplace l'utopie politique. Comment en est-on arrivé là dans des sociétés aussi différentes que l'Amérique de Trump, le Brésil de Bolsonaro, l'Inde de Modi ou le Royaume-Uni de Boris Johnson ? Jean-Marie Guéhenno va au-delà des explications économiques : la crise des démocraties - à laquelle l'élection de Biden ne met pas fin - est une crise des sociétés. Une société qui n'est plus définie que par une seule dimension - que ce soit celle de la réussite matérielle, de la nation, ou de la religion - est une société malade. Cette crise se produit alors que le nouvel "âge des données" de l'internet et de l'intelligence artificielle bouscule les hiérarchies du savoir et de la puissance ; comme l'invention du livre, il peut conduire à une Seconde Renaissance, riche de promesses, mais aussi de conflits. La Chine et les entreprises géantes de l'internet, avec des objectifs différents et chacune à leur manière, développent une capacité de contrôle des esprits qui fait secrètement envie à des individus auxquels leur propre liberté fait peur, mais peut aussi déboucher sur des confrontations violentes. Un autre avenir est possible : une écologie repensée, des institutions qui organisent une nouvelle séparation des pouvoirs, une Europe qui ne cherche pas à être un super-Etat, sont quelques-unes des voies explorées par ce livre ambitieux et novateur.

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Sciences historiques

Le sel et le pouvoir. De l'an mil à la Révolution française

Dans presque toute l'Europe, dès l'âge du bronze, les populations savaient extraire le sel, au bord de la mer, près des sources salées ou dans des mines. Devenu "l'or blanc" indispensable à la vie et arme de lutte contre la famine, l'extension de sa production à partir du Xe siècle a contribué à l'essor économique et culturel de l'Europe au Moyen Age. Le sel est devenu l'instrument de la richesse des Etats quand ils l'ont taxé d'un impôt particulier, la gabelle : les soulèvements armés des victimes de l'impôt commençaient au cri de "Vive le Roi sans la gabelle" et prenaient pour cible les greniers à sel, les gabeleurs et les privilégiés. Le Sel et le Pouvoir, synthèse sur un millénaire d'histoire européenne préparée par vingt ans de recherches, analyse dans la longue durée le labeur des sauniers, l'évolution des techniques de production, la gestion des salines, le commerce maritime ou terrestre, la consommation, l'impôt et la fiscalité, la politique des pouvoirs. II trace aussi une galerie de portraits où se côtoient les puissants, papes, empereurs, rois, princes, évêques et abbés, marchands, fermiers et le monde du travail, les paludiers, sauniers, ingénieurs, inventeurs, paysans, contrebandiers, marins, haleurs de barques à la remontée des fleuves. L'auteur nous guide ainsi dans une réflexion sur la société d'Ancien Régime et la nature du féodalisme. Il nom entraîne à la poursuite du sel transmué en or, vieux rêve alchimiste, dès que les puissants s'en emparent, jusqu'à ce que la révolution industrielle du XIXe siècle, en supprimant l'impôt, rende à ce vil produit son rang de marchandise ordinaire.

12/1984

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Critique littéraire

Corps et message. De la structure de la traduction et de l'adaptation

Tout message ne se transmet pas nécessairement par le seul vecteur des mots, de la parole. Si l'on prend l'exemple d'une oeuvre littéraire, longtemps considérée comme pur produit de l'art du langage, dans le cas des classiques japonais, il était naturel d'en goûter les qualités lors de lectures à voix haute, de les apprécier de pair acre une oeuvre picturale ou encore lors de représentations. De tels liens si étroits entre langage et corps ne donnent-ils pas la capacité au message de toucher jusqu'au tréfonds du coeur de chacun ? La différence entre littérature et théâtre tient de la question de l'existence ou non de la relation entre corps et message. Toute oeuvre qui ne recèle pas une telle relation relève de l'art du langage, alors que celle dont c'est l'attribut s'inscrit, quant à elle, dans le registre de l'art corporel. Quelle doit être alors, pour celui qui mène une telle réflexion, la meilleure façon d'appréhender le jeu, la représentation d'une oeuvre théâtrale étrangère traduite ou adaptée ? Autrement dit, le travail de traduction, d'adaptation, se doit-il d'être aussi, avec celui sur le langage, la transposition de tout un environnement ? Comment en l'espèce, pour une pièce de théâtre ou un film, restituer parla traduction, l'adaptation, le rapport au corps intrinsèquement lié au langage source ? Au-delà des seules oeuvres théâtrales, que ce soit en littérature, en cinéma ou dans le domaine des arts visuels, où se situent les limites de la traduction, de l'adaptation ? Les textes réunis ici se donnent pour objectif d'aborder ces diverses problématiques du point de vue de l'art dramatique, de la littérature et des arts visuels, tant européens que japonais.

02/2019

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Musique, danse

Route du jazz. Afrique(s), Amérique(s), Caraïbe(s)

ROUTE DU JAZZ Samuel Nja Kwa, Préface de Manu Dibango Editions DUTA, 174 pages, 54 photos noir et blanc, 27 photos couleur, 45 euros ISBN : 978-2-9542391-0-1 Distribution : DAGAN Distribution (info@dagandiffusion. com) ROUTE DU JAZZ raconte l'histoire musicale des Africains. Un point de départ, l'Afrique ; plusieurs territoires au-delà des mers : Les Amériques, les Caraïbes. Ré¬sultat ? Le rythme se multiplie et prend des formes nouvelles là où il renait. Produit d'une synthèse entre la tradition africaine et la création européenne, rendue possible sur le sol américain, le jazz porte en lui les stigmates de l'Histoire. A travers des portraits et entretiens, le photographe Samuel Nja Kwa retrace le voyage du rythme. Des anecdotes, des témoignages personnels, un hommage aux acteurs de cette épopée. LES MUSICIENS QUI FONT LA ROUTE DU JAZZ AFRIQUES Ali Farka Touré, Cheick Tidiane Seck, Doudou Ndiaye Rose, Etienne Mbappé, Femi Kuti, Francis Bebey, Guem, Hugh Masekela, Ibrahim Abdullah, Jean-Jacques Elangué, Lionel Louéké, Malia, Manu Dibango, Miriam Makeba, Ray Lema, Richard Bona, Sandra Nkaké, Seun Kuti, Somi, Tony Allen Toumani Diabaté et Taj Mahal, Zim Ngqawana. AMERIQUES Abbey Lincoln, Ahmad Jamal, Antoine Roney, Archie Shepp, Bennie Maupin, Carlinhos Brown, Cassandra, Wilson, Christian Scott, Danilo Perez, David Murray, Dianne Reeves, Elvin Jones, George Clinton, Gil Scott Heron, Gregory Porter, Herbie Hancock, James Carter, Jimmy Scott, Kenny Garrett, Liz McComb, Maceo Par¬ker, Macy Gray, Mal Waldron, Marcus Miller, Nicholas Payton, Nile Rodgers, Olu Dara, Orlando Poleo, Pharoah Sanders, Randy Weston, Ravi Coltrane, Ray Charles, Rhoda Scott, Ron Carter, Roscoe Mitchell, Sam Rivers, Shirley Horn, Stanley Clarke, Susana Baca, Trombone Shorty, Wallace Roney, Wayne Henderson, Wayne Shorter, Yusef Lateef. CARAÏBES Alain Jean-Marie, Calypso Rose, Courtney Pine, Franck Nicolas, Jacques Coursil, Michel Sardaby, Omar Sosa, Roberto Fonseca.

03/2014

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Cinéma

Chris Marker, les médias et le XXe siècle. Le revers de l'histoire contemporaine

L'histoire du XXe siècle a produit un nombre d'images sans précédent : depuis la Grande Guerre, chaque événement laisse une multitude d'images fixes et animées. A partir de l'oeuvre du cinéaste et artiste Chris Marker (1921-2012), cette étude - essai historique et philosophique - s'intéresse au rõle du cinéma dans la médiatisation de l'histoire contemporaine. Révolution de 1917, seconde guerre mondiale, guerre du Vietnam. luttes de décolonisation, Mai 1968, 1973 au Chili, effondrement de l'URSS et du bloc de l'Est, 11 septembre 2001 ... Chris Marker n'a jamais cessé de réfléchir sur les soubresauts de l'histoire. Son oeuvre, foisonnante et polymorphe, traite ces sujets et plane sur cette longue durée. Quel est l'intérêt du cinéma de Chris Marker aujourd'hui ? Penseur autant que cinéaste, photographe, archiviste..., il est celui qui a le plus profondément et systématiquement réfléchi à la mise en scène cinématographique de l'histoire, en montrant ses envers et revers. De cette oeuvre très actuelle on peut tirer une leçon de philosophie et une réflexion inédite sur le temps et la mémoire, sur les rapports complexes entre image et réalité, au travers des événements, petits et grands, du XXe siècle. Ecrire l'histoire au cinéma c'est questionner les sources (archives) et la forme d'écriture offerte par le médium (montage). Pour l'auteur du Fond de l'air est rouge, écrire l'histoire au cinéma c'est aussi écrire une histoire du cinéma et penser l'histoire c'est penser le cinéma. L'étude se fonde sur des analyses de films, de vidéos et d'écrits de Marker mis en regard avec des textes de philosophie, de théorie de l'image et du cinéma ainsi que d'histoire et de sciences sociales.

07/2018

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 18

La plupart des cahiers recueillis dans ce tome XVIII sont contemporains de Lettres de Rodez. Aussi y sent-on la présence de celle qu'Antonin Artaud a appelée "Madame Morte" ou encore "madame utérine fécale", la poésie noire dont l'âcre beauté traverse les ballades de François Villon ou les poèmes de Charles Baudelaire, comme une sorte de "transe abdominale du coeur et du sexe". Elle a la noirceur de la peste ou de la mort, et éclaire de ses sombres lueurs les textes de cette période où une sexualité violente et désespérée alterne avec une infinie tendresse pour ces ombres de femmes devenues filles d'élection. Est-il exemple plus probant de poésie à l'état pur que ces manières de litanies dédiées à Catherine ou à Cécile : "Cécile la morte couchée après mes coups, et de la gorge fluidique" ? Paul Valéry disait que certains vers souvent étaient des dons. On pourrait croire que tous les mots de ces étranges et bouleversants poèmes ont été comme donnés à Antonin Artaud si l'on ne soupçonnait qu'il les a plutôt arrachés de lui, dans ce "ténesme d'un infini montant". Arrachement qui ne contrarie pas le jaillissement mais au contraire le produit. Dans cet automne 1945, Antonin Artaud préparait deux livres : Le Surréalisme et la fin de l'ère chrétienne, titre-écho de celui qu'il avait choisi, vingt années auparavant, pour le numéro de La Révolution surréaliste dont il avait eu l'entière responsabilité, et Mesure sans mesure, titre aux résonances shakespeariennes. On trouvera dans ce tome des pages écrites pour ces deux ouvrages projetés. Par leur ton, leur forme surtout, elles diffèrent quelque peu des notes quotidiennes des cahiers. Elles ont cette scansion profonde qui, de plus en plus, rythmera les derniers textes d'Antonin Artaud et dont la cadence impressionne si fort l'oreille intérieure du lecteur.

05/1983

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Psychologie, psychanalyse

Enfants en souffrance... La honte. Le livre noir de la Protection de l'enfance

"Nous n'assurons plus la sécurité des enfants dont nous nous occupons... Ils sont en danger dans nos foyers !". Ces propos glaçants sortent de la bouche d'éducateurs de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), censée protéger les enfants lorsque leur famille n'est pas en mesure de s'occuper d'eux. Ainsi, en France, des enfants sont maltraités alors que l'institution est supposée les protéger ! Ici un pédophile, déjà condamné, engagé comme veilleur de nuit d'un foyer hébergeant des enfants. Là un travailleur social qui perd le contrôle de sa Ferrari avec 1,58 g d'alcool dans le sang, tuant ses deux passagères de 15 et 16 ans, dont l'une placée chez lui par les services sociaux. Là encore le directeur d'une association en charge de quelques foyers qui touche plus de 9 000 euros de salaire net par mois auxquels s'ajoutent des milliers d'euros de frais personnels payés par l'Aide sociale à l'enfance. Notre pays dépense plus de 7,5 milliards d'euros pour la Protection de l'enfance. Où va vraiment l'argent public ? On parle de 200 000 professionnels pour s'occuper de ces enfants, mais ceux qui sont sur le terrain se plaignent du manque de personnel et de moyens. Comment expliquer et tolérer que sur les 150 000 d'entre eux qui vivent dans des foyers ou des familles d'accueil beaucoup finiront à la rue ? Ce livre, résultat de plusieurs années d'enquête, est un SOS en faveur des enfants fragilisés, en détresse ou à l'abandon, plaie à vif de notre société dont trop d'indifférence et d'intérêts conjugués continuent de masquer l'existence. Alexandra Riguet est journaliste et réalisatrice de documentaires. Bernard Laine a produit ou réalisé quelques grandes enquêtes qui ont marqué le documentaire télévisé.

09/2014

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Philosophie

Quand dire, c'est vraiment faire. Homère, Gorgias et le peuple arc-en-ciel

Quand dire, c'est vraiment faire : comment fait-on des choses avec des mots, comment fait-on vraiment des choses rien qu'avec des mots ? Cet ouvrage produit un court-circuit entre l'une des inventions contemporaines les plus "révolutionnaires" en matière de langage à en croire Austin : le performatif, et la toute-puissance du logos grec. Le premier épisode isole une généalogie païenne du performatif. Quand Ulysse dit à Nausicaa : "Je te prends les genoux" parce qu'il a trop peur de lui prendre les genoux, à quelles conditions est-ce là "un discours qui gagne" ? Le second temps part de la sophistique. Dans l'Eloge d'Hélène, Gorgias théorise le pouvoir du logos qui "avec le plus petit et le plus inapparent des corps performe les actes les plus divins" . Quel est alors le statut de ce que la philosophie appelle rhétorique ? Le troisième moment est contemporain. Desmond Tutu, qui préside la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, inventée pour éviter un bain de sang prévisible post-apartheid, dit : "On croit d'ordinaire que le langage dit les choses. La Commission n'est pas de cet avis. Le langage, discours et rhétorique, fait les choses. Il construit la réalité". Qu'apprenons-nous ainsi sur la performance-performativité de la parole en politique ? Que reste-t-il donc aujourd'hui, à l'ère des fake news, des deux fétiches dont Austin se joue : le fétiche vrai/faux et le fétiche valeur/fait ? A travers ces trois mises en scène - poétique, rhétorique et politique - de la performance langagière, Barbara Cassin, dans la suite de ses travaux sur l'évaluation, la psychanalyse ou la traduction, poursuit son exploration de ce que peuvent les mots.

10/2018

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Histoire internationale

Côte d'Ivoire, 50 ans d'indépendance. Permanence, mutation et/ou évolution des territoires

Pour un grand nombre de pays africains issus de l'empire colonial français, l'année 2010 marque le cinquantenaire de leur accession à l'indépendance politique. La proclamation de l'indépendance par Félix Houphouët-Boigny, le 7 août 1960, signe l'entrée de la Côte d'Ivoire dans le concert des nations souveraines. Cette indépendance ouvre tous les possibles, y compris ceux des complexités de la géopolitique internationale. La Côte d'Ivoire s'est appuyée pour son développement sur la promotion de l'agriculture, des ressources naturelles et humaines, dans le cadre d'une vaste politique d'aménagement du territoire appuyée par une planification quinquennale régulière. Cela a produit des résultats encourageants qui ont fait d'elle la locomotive de la sous-région ouest-africaine. La volonté de rattraper son retard sur le développement s'est illustrée par d'ambitieux programmes d'éducation, de formation de cadres, d'industrialisation, d'urbanisation et de création d'infrastructures, dont le résultat a été l'accession de la Côte d'Ivoire au rang des économies intermédiaires. Depuis 1980, le pays subit une vague de crises économiques et sociopolitiques qui amène à s'interroger sur son devenir. L'Institut de géographie tropicale de l'université de Cocody-Abid jan a choisi de revenir cinquante ans en arrière afin d'offrir une lecture de l'histoire ivoirienne en utilisant les méthodes et les techniques propres à la géographie. Cette analyse permet de mettre en évidence les permanences, les mutations et les évolutions que l'on peut observer à différentes échelles : nationale, régionale et locale, afin de répondre à la question : comment les politiques de développement, dans leurs relations au territoire, après un demi-siècle d'indépendance, ont-elles évolué ?

07/2012

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Empire

La Mémoire numismatique de l’Empire romain

Nous écrivons l'histoire politique de l'Empire romain avec des lambeaux de texte. Nous nous fondons sur une bibliothèque lacunaire pour tisser les récits de notre civilisation. Et pourtant, nous avons à notre disposition un texte quasi intégral et qui émane directement de l'autorité impériale : la monnaie. Aucune autre entité de l'histoire humaine n'a produit un corpus aussi cohérent, aussi structuré, que l'Empire romain. Cet ouvrage entreprend, pour la première fois, de le considérer comme un texte autonome, c'est-à-dire relié aux autres formes de discours publics, notamment l'épigraphie, la glyptique et la statuaire, mais aussi appartenant à son propre espace, et surtout, presque complet. Mobilisant les derniers apports de l'histoire économique et financière des mondes anciens et de l'histoire des images, cette recherche en radicalise les leçons pour ouvrir un nouveau champ : celui de l'étude du monnayage impérial comme texte. Ce texte, par son unité conservée, permet de penser la structure même du régime impérial, et d'accéder au discours de l'Empire, à son autobiographie, au travers et au-delà de chaque règne. On découvrira dans ce livre de nouvelles approches du monnayage, sous la forme d'études de cas ; on se rendra compte de la présence, dans le monnayage même, d'une méthodologie textuelle ; on pourra lire, pour la première fois, un rassemblement de sources impériales et ainsi contredire un lieu commun trop fréquent, selon lequel le monnayage romain n'apparaissait pas dans les sources épigraphiques et littéraires. La contribution la plus importante de La mémoire numismatique de l'Empire romain, cependant, est méthodologique : en associant méthodes philologique, iconographique et analyse littéraire, c'est l'étude du discours impérial lui-même qui est ici proposée.

02/2022

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Littérature française

La violoniste

L'histoire se passe aux Etats-Unis entre 1970 et 1991. Melody est une enfant prodige. Elle commence les concerts à dix ans. A dix-sept, elle gagne le concours Tchaïkovski et devient une star internationale. Mais elle a grandi avec un violon et un archet entre les mains, ils font désormais partie de son corps. Cette dépendance s'accroît quand un généreux mécène met à sa disposition un Guarnerius unique, le dernier confectionné par le célèbre luthier. La carrière de soliste est exigeante. La gloire de Melody se fait aux dépens du bonheur. Lorsqu'elle tombe amoureuse et se marie, c'est avec l'espoir d'offrir à sa famille une vie plus harmonieuse que la sienne. Le généreux mécène, déçu de son manque d'ambition, se transforme alors en tortionnaire. Il reprend le violon magnifique et Melody le vit comme une mutilation. Le caractère rigoureux, intransigeant, excessif qui a bâti sa carrière, alimente alors une descente aux enfers. Ni la psychiatrie, ni l'amitié, ni l'amour ne parviennent à l'apaiser. La dépression puis la haine s'installent et ne trouvent d'issue que dans une démarche méthodique de vengeance jusqu'au crime. Si le meurtre échoue, l'avoir entrepris permet d'atténuer le ressentiment. Elle découvre alors que son mécène était le produit d'un système, le business de la musique classique, ou certains se comportent comme des mafieux ; en premier lieu l'icône de la musique américaine, Isaac Stern. Au bout du chemin, la découverte de Paganini, de sa vie, de son oeuvre révolutionnaire, régénérante, lui fournit l'exutoire qui lui manquait pour pardonner, ordonner ses ambitions, et rebondir. Né en 1954, Pierre Squara a été cardiologue-réanimateur. Il est aujourd'hui directeur médical du groupe hospitalier privé Ambroise Paré-Hartmann à Neuilly. La violoniste est son troisième roman.

01/2023

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Communication - Médias

Communications N° 111 : L'État du luxe

Au tournant du XXIe siècle, le luxe est devenu une puissante industrie planétaire. La création de grands conglomérats, la réorganisation de ce secteur sous l'égide de puissants investisseurs, la conquête de nouveaux publics liée à l'ouverture de nouveaux marchés, notamment en Chine, témoignent de cette expansion. Le commerce du luxe est aujourd'hui celui qui engendre les profits les plus spectaculaires, et il a connu ces vingt dernières années une croissance exponentielle. Le luxe semble incarner le triomphe du matérialisme, avec l'exaltation et l'ostentation de la richesse. Au luxe, on associe la dépense, l'excès, la transgression. Toutefois, le fait d'être devenu une industrie de masse menace en permanence une autre de ses composantes, la rareté. La mondialisation du luxe induit en effet une tension entre des formes d'uniformisation et la réémergence d'un registre de diversité thématisé par les acteurs en termes de patrimoine, d'identité, d'authenticité, de savoir-faire spécifiques. Cette relation complexe entre élitisme et banalisation oblige dès lors à une réinvention permanente qui le caractérise. Pour autant, le luxe ne se donne pas seulement à voir à travers un univers d'images et de symboles. Il produit en permanence sa propre réflexivité dans le récit qu'il tisse autour de ses productions. Ce récit met en jeu un ensemble beaucoup plus large de représentations qui s'attachent à l'état du monde, au statut de la personne et aux rapports entre nature et culture. Loin d'être une bulle imperméable aux évolutions du monde, le luxe alimente l'imaginaire social et entre en résonance avec l'histoire et les changements contemporains. La période récente en témoigne qui a vu la crise écologique et la crise sanitaire remettre en cause les effets délétères de la mondialisation en plaçant au premier plan la question de la survie et la valeur de durabilité.

11/2022

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Grec ancien - Littérature

Euripide, Alceste et Hécube Édition bilingue. Nouvelle traduction en vers français, introduction et commentaires par Bruno Garnier...

Le présent ouvrage offre une traduction inédite des tragédies d'Euripide Alceste et Hécube, en plaçant le texte grec en regard du texte français. Précédées par des études critiques sur la traduction de ces oeuvres et sur les oeuvres elles-mêmes, ces traductions nouvelles, fondées sur une étude philologique du texte grec, visent à relancer le processus de la réception de ces tragédies en français. Dans la langue grecque du Ve siècle avant Jésus-Christ, comme dans la littérature dramatique française, la forme poétique produit des effets immédiats sur le lecteur ou le spectateur, par ses contraintes familières et par de soudaines variations de rythme et de sonorités. La prose académique ne rend aucunement compte de la dimension musicale du vers grec, alors que le vers français est devenu, depuis les romantiques et grâce aux innovations plus récentes, un instrument d'une incomparable souplesse pour traduire avec précision. Alceste est une tragédie d'un style unique parmi toutes les tragédies grecques qui ont été conservées. Elle se singularise par la présence de registres inhabituels, en apparence plus légers qu'à l'accoutumée, au point que certains commentateurs l'ont apparentée à tort à une tragi-comédie. Or cette oeuvre présente une situation d'initiation mystique sous-jacente pour le couple que forment Alceste et son époux Admète. Hécube nous plonge au coeur des désordres causés par la guerre aux rapports des hommes entre eux et avec le divin. Elle interroge certains aspects de la démocratie et pose la question de la place des femmes dans un monde d'hommes. En outre Hécube a fait l'objet d'une profusion de traductions qui en fait un musée de la traduction de la tragédie grecque en français.

02/2022

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Histoire de France

La société du haut Moyen Age VIe-IXe siècle

Entre la société antique et la société féodale, existe-t-il une société du haut Moyen Age ? On oppose généralement les sociétés " étatiques " du sud de l'Europe, qui se sont développées dans les cadres de l'ancien empire romain et qui sont le produit de la fusion entre Romains et Barbares, aux sociétés tribales du nord et de l'est dont certaines en sont encore à l'âge du fer. Sans rejeter cette grille d'analyse, il faut souligner l'extrême diversité des sociétés post-antiques d'une part, leurs caractères communs fondamentaux de l'autre : ce sont des sociétés agraires, guerrières et compétitives, dominées par des élites qui mettent en avant le peuple en armes pour mieux légitimer leur domination. Ce sont des sociétés segmentaires où l'équilibre social et la protection des individus sont très largement assurés par des groupements contractuels à forte dominante horizontale. La christianisation d'une grande partie de l'Europe occidentale, le développement des systèmes domaniaux et la concentration des pouvoirs centraux à partir du VIIe siècle renforcent la domination des puissants et la hiérarchisation de la société. Les Carolingiens entreprennent alors une véritable mise en ordre hiérarchique qui touche tous les secteurs de la vie sociale, en s'appuyant sur les structures monastiques et intégratives d'un empire ayant vocation à s'identifier à l'ecclesia. Nourri de l'apport des sciences sociales, l'ouvrage propose donc une lecture anthropologique et sociologique du haut Moyen Age. A travers l'analyse des systèmes de représentation, du rapport des hommes à l'espace et à Dieu, des relations entre les individus et les groupements, il cherche à éclairer les rapports sociaux et les processus de transformation entre le VIe et la fin du IXe siècle.

10/2003

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Littérature française

Un regard, une fenêtre. Une autre manière de voir

Un regard une fenêtre, pourquoi un regard est une préoccupation, aussi quelle est la place d'une fenêtre dans une histoire romanesque ou carrément considé-rer de satirique dans une situation de drame et une réa-lité chaotique d'un point à un autre, d'un niveau de vie à un autre paradoxalement dans un monde où nous constatons la crise de la conscience qui débouche à un revirement pour ne pas avoir la conscience de la crise. Ce livre retrace une histoire misérable, les déboires d'un peuple d'une nation ou d'un groupuscule soumis à une domination, à une forte influence et à l'écrasement de manière à ne pas s'exprimer ni expri-mer ses sensations ou revendiquer ses droits. Lorsque je m'engage à écrire ces quelques mots, c'est encore une autre manière d'exprimer non pas toutefois un ral-bol, mais beaucoup plus une consternation par le fait en plein vingtième siècle et au regard de toutes les inventions que connait le monde, qu'il y ait encore une catégorie donnée de personnes qui prends en otage les autres, par manque de défense ou de soutien. Je me place devant une fenêtre et je produis un regard restreint, mais beaucoup plus élargie de manière à in-terpeller le monde, reconnaitre le travail et les efforts fournis par l'auteur de manière à lui permettre d'aller plus loin et plus vite dans ses analyses et ses recherches, pour ainsi dire au monde, le mal n'engendre que le mal et que particulièrement le bien est une vertu à mettre en valeur dans nos sociétés pour repousser les vices qui ne cessent de nous détruire.

10/2022

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Littérature française

L'ENFANCE DE L'ART. Correspondances avec Elie Allegret, 1886-1896

Les dix premières années d'une correspondance entre le jeune André Gide, en pleine formation, et Elie Allégret, à l'origine son répétiteur, et bientôt l'un de ses premiers amis. A l'arrière-plan, se profile un troisième intervenant : Juliette Gide, la mère, fournit Elie de commentaires alarmistes ou inquiets sur l'évolution de son fils vers la carrière qu'il s'est choisie. Commencée gentiment à l'époque de la première communion d'André, cette correspondance prend un essor décisif en 1889, après le succès au baccalauréat, et lorsque Elie s'éloigne pour sa première mission aux environs de Lambaréné. Dans un premier temps, les deux amis sont en phase, partagent une même ambition spirituelle pour la " vraie vie " : religieuse chez Elie, artistique chez André. La teneur intellectuelle de leur entretien fait de ces lettres un musée des lectures du jeune artiste, tandis que le vécu accidenté d'Elie produit sur le vif un document sur la vie presque misérable des missions. Mais bientôt leurs existences divergent : pour l'esthète qu'est André, de nouvelles relations, littéraires, prennent la relève, tandis qu'en homme d'action, Elie est confronté à un quotidien épuisant, où se diluent ses premières ambitions. A partir du périple en Afrique du nord (1893), où s'effectue la mutation morale de Gide, cette correspondance s'amenuise. Elle ne renaît, transformée, qu'après la mort de la mère, et le mariage annoncé d'André, pour consacrer l'amitié non plus de deux individus, mais de deux familles. Ainsi débute un autre lien : Elie Allégret est en effet le père de Marc, devenu, en 1917, un des intimes de Gide. Les relations de l'écrivain avec cette famille Allégret, jusqu'ici mal connues, constituent le soubassement religieux, affectif et sociologique de deux de ses fictions d'après-guerre, La Symphonie pastorale et Les faux-Monnayeurs.

06/1998