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Littérature anglo-saxonne

Tout comme toi

La personne qui peut vous rendre le plus heureux n'est pas toujours celle que vous attendiez. Nick Horby revient avec une comédie sociale et romantique hilarante dans un Londres déchiré par le Brexit. Toute sa vie Lucy a suivi une route tracée d'avance, notamment en matière d'amour. Elle a rencontré un homme qui lui ressemblait : même âge, même parcours, mêmes rêves ; ils se sont mariés et ont eu deux enfants. Mais voilà, aujourd'hui, Lucy est une enseignante de quarante et un ans, divorcée, avec deux fils à charge, et la route débouche sur un carrefour. Quelle direction prendre ? Lucy sent ses certitudes vaciller... Serait-ce le parfait timing pour un coup de foudre ? Lorsqu'elle rencontre Joseph derrière le comptoir de la boucherie de son quartier bobo londonien, elle ne cherche pourtant pas l'amour, loin de là. Plutôt un babysitter de confiance, pour pouvoir sortir de temps à autre. Et puis Joseph a vingt-deux ans, habite chez sa mère, cumule les petits jobs et rêve de devenir DJ. Pire encore, il a voté LEAVE. Disons-le, il n'a rien du candidat idéal. Mais parfois, il s'avère que la personne qui peut vous rendre le plus heureux n'est pas celle que vous attendiez ! Même si cela peut générer quelques complications... PRESSE " Exquis. " ELLE " Une fois de plus, Nick Hornby excelle dans les dialogues à l'humour corrosif. " Le Figaro Littéraire " Un roman contemporain enlevé, drôle et touchant à la fois. " Transfuge " Un roman social acéré. " Les Echos " C'est drôle, enlevé, aussi cruel que charmant, et éminemment salutaire. " Voici " Il faut voir la précision, le sens du détail [et] la finesse [de] l'écrivain " Le Monde " Une nouvelle fois, l'écrivain anglais fait mouche. Dialogues percutants, rythme enlevé, humour tranchant " Sud-Ouest " Le diable est dans les détails, et l'humour à la fois cinglant et tendre [de Nick Hornby] sait les débusquer " Madame Figaro " Une histoire rocambolesque et savoureuse " Le Parisien " L'auteur excelle dans cette comédie sociale sur fond de Brexit, love story décalée d'un redoutable humour. " Rolling Stones

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Science-fiction

La Machine à explorer le temps. Un roman fantastique et de science-fiction d'Herbert George Wells

La Machine à explorer le temps (titre original : The Time Machine : An Invention) est un roman court de science-fiction, publié en 1895 par H. G. Wells (Royaume-Uni). Il est considéré comme un classique du genre sur le voyage dans le temps. L'histoire Londres, à l'extrême fin du xixe siècle. Dans la maison d'un savant, un groupe d'amis écoute celui qui prétend être le premier voyageur du temps narrer ses aventures. Le voyageur du temps commence son récit en décrivant le monde de l'an 802 701. La Terre est habitée par les Eloïs, descendants des hommes. Androgynes, simplets et doux, ils passent leur temps à jouer tels des enfants et à manger des fruits dans le grand jardin qu'est devenue la Terre. A la surface de celle-ci, ne subsiste plus aucune mauvaise herbe, ni aucune autre espèce animale. Le monde semble être devenu un paradis. Toutefois l'explorateur du temps ne tarde pas à se rendre compte que cette apparente harmonie cache un terrible secret. Des puits menant à des systèmes d'habitations souterraines sont répartis un peu partout, et un bruit de machine s'en échappe. C'est sous terre que vit une autre espèce, descendante aussi des hommes, les Morlocks (en), sortes de singes blancs aux yeux rouges ne supportant plus la lumière à force de vivre dans l'obscurité. La nuit, ils vont et viennent à la surface en remontant par les puits, pour enlever des Eloïs dont ils se nourrissent, devenus ainsi leur bétail à leur insu. En explorant l'un des "puits" qui conduisent aux habitations souterraines des Morlocks, il découvre la machinerie et l'industrie qui rend possible le paradis dans lequel vivent les Eloïs à la surface. Il en déduit alors que l'espèce humaine a évolué en deux espèces différentes : les classes fortunées sont devenues les Eloïs oisifs, et les classes laborieuses piétinées sont devenues les Morlocks, brutaux et craignant la lumière. L'explorateur descend sous terre affronter les Morlocks dans le but de retrouver sa machine disparue. Entre-temps, il se lie avec une Eloïe, Weena.

02/2023

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Art contemporain

Art contemporain africain. Histoire(s) d'une notion par celles et ceux qui l'ont faite

Une histoire de l'art contemporain africain ? Non. Une histoire performative de cette notion si longtemps polémique ! Tel est le sujet de cette anthologie conçue et introduite par Cédric Vincent, chercheur en anthropologie sociale et spécialiste des festivals panafricains. Articulant les réflexions de figures fondatrices (Ulli Beier, Michel Leiris, Pierre Lods, Frank McEwen), d'artistes (Aina Onabolu, Eddie Chambers, Ben Enwonwu, Ernest Mancoba, Hassan Musa, Everlyn Nicodemus), de commissaires d'expositions (Clémentine Deliss, Okwui Enwezor, Jean-Hubert Martin, Simon Njami) et de chercheuses et chercheurs (Salah M. Hassan, Sidney L. Kasfir, Kobena Mercer, Olu Oguibe), cet ouvrage rend compte de la pluralité des points de vue, de la vigueur des controverses, des avancées contrariées d'un champ théorique en perpétuelle évolution. Mettant en valeur les débats récurrents que suscitèrent les concepts d'authenticité, de transmission, de modernité, d'identité et de colonisation culturelle, les 27 textes réunis se déploient des années 1920 à l'Age des Indépendances, des débuts de la globalisation artistique au contexte mondialisé actuel, aussi bien au Nigéria, en Afrique du Sud, en Ethiopie et au Sénégal qu'en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Comment ouvrir, définir et défendre le périmètre de l'art contemporain africain ? Comment analyser la succession de ces expositions panoramas, initiées en 1989 par Magiciens de la terre (Paris) et The Other Story (Londres), qui provoquèrent désaccords curatoriaux et processus d'inclusion ? Comment articuler la création endogène des pays du continent africain et celle de leurs diasporas, ainsi que leurs appréhensions mutuelles ? Loin d'aborder l'art contemporain africain comme une catégorie stabilisée, cet ouvrage en propose une généalogie polyphonique pour élucider le cheminement séculaire d'une notion esthétique au plus près des batailles sémantiques, des affrontements institutionnels et des enjeux géopolitiques. Donnant la parole aux actrices et acteurs ayant animé l'un des champs artistiques les plus polémiques qu'il soit, cette anthologie offre un parcours heuristique, par rebonds successifs, pour appréhender une notion qui demeure, aujourd'hui encore, un lieu de débats idéologiques. Introduite par Cédric Vincent, cette anthologie est enrichie d'une "expologie de l'art contemporain africain" et d'études sur la présence de l'Afrique à la Biennale de Venise et les biennales d'art contemporain en Afrique.

03/2021

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Poésie

Le Départ. Edition bilingue français-allemand

Livre unique d'Ernst Stadler (Colmar, 1883 - Zandvoorde, 1914), oeuvre majeure de l'expressionnisme, Le Départ n'a jamais été traduit intégralement en français. On y trouve cependant certains des plus beaux poèmes qu'ait inspirés l'Alsace, comme le final sur les statues du portail sud de la cathédrale de Strasbourg célébrant la beauté de la Synagogue aux yeux bandés, "la vaincue, la répudiée". Stadler est tué au combat en Belgique le 30 octobre 1914, quelques semaines seulement après Péguy : "La légende prétend savoir, note Ernst Robert Curtius, que de tranchée à tranchée il aurait salué et parlé à ce Français dont il était proche par l'esprit". Stadler avait traduit Péguy, Balzac, Jammes. Il avait étudié à Oxford et à Londres, enseigné à l'université libre de Bruxelles et, en mars 1914, été nommé professeur associé à l'université de Toronto. On imagine mal culture plus ouverte, plus généreuse que la sienne. Dès 1902, n'avait-il pas créé avec son ami Schickele la revue Der Stürmer pour secouer le conformisme du Reich ? "Ce qui hier avait de la valeur, écrit-il, a cessé d'en avoir aujourd'hui. L'art de Goethe ne peut plus être le nôtre. Mieux vaut tituber sur des voies nouvelles que de marcher droit dans des sentiers battus et rebattus". Tel est le sens de son titre : Le Départ, Der Aufbruch, qui est aussi rupture, élan, éclosion. En avril 1914, Stadler donne une conférence à Bruxelles, en français. Un abîme, dit-il, sépare la partie moderne et la partie conservatrice de l'Allemagne. La jeunesse d'Alsace doit contribuer aux forces de liberté. Ses propos ont un large écho dans la presse. Stadler est rappelé à l'ordre par le recteur de l'université et en tire une amère leçon : "Nos souhaits et nos espoirs sont encore largement prématurés, si même nous devons jamais en vivre la réalisation. L'Allemagne me fatigue vraiment". Le 28 juillet 1914, mobilisé sous l'uniforme allemand, il fait ses adieux à ses amis strasbourgeois réunis chez le peintre Henri Beeke : bien après minuit, raconte le peintre, "alors que dehors une garde renforcée faisait sa ronde, retentit soudain dans l'atelier, comme une protestation contre la guerre, La Marseillaise".

04/2014

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Moyen Age classique (XIe au XI

Le cartulaire de l'abbaye du Palais Notre-Dame (XIIe et XIIIe siècles). Edition critique

L'abbaye du Palais Notre-Dame est située en Limousin, dans la commune de Thauron, à environ cinq kilomètres de Bourganeuf, proche de la rivière du Thaurion et de la forêt de Courson. Contemporaine des abbayes d'Aubepierres, de Bonlieu, de Bénévent, de Prébenoit et d'Aubignac, elle fait partie des nombreux établissements rattachés à l'ordre de Citeaux. En réaction à un monachisme bénédictin jugé trop impliqué dans la société féodale, des mouvements érémitiques sont apparus à la fin du XIe siècle. Son développement dans la Haute-Marche doit beaucoup à saint Géraud. Né à Sales de Fulcon et d'Aldéarde, cet ermite périgourdin s'est retiré dans la solitude après avoir été ordonné diacre. L'évêque de Limoges, Eustorge (1106-1137), sensible aux vocations d'ermite que Géraud faisait naître, favorisa l'émergence de ces nouveaux établissements. Dans la Haute-Marche, l'apostolat de Géraud a également suscité quelques cocotions la ville de Bourganeuf commençait à se former et un petit groupe de fidèles test rassemblé autour d'Aimeric de Quinzat qui fonda un ermitage sur sa terre du Petit-Quinzat, proche du Mont-de-Transet. C'est à lui que Géraud confia la communauté. En 1134, Aimeric fait don de cette terre à l'abbaye de Dalon. L'ermitage devient alors un monastère dirigé par l'abbé Roger. A la mort de ce dernier en 1159, le second abbé de Dalon, Amélien, choisit d'intégrer l'ordre de Citeaux, fondé par des ermites à la fin du XIe siècle, et prônant les vertus de simplicité et du travail agricole. En ss6o, Amélien nomma Bernard premier abbé du Palais et l'abbaye fut affiliée à l'Ordre cistercien deux ans après, soit en 1162. Son cartulaire, encore peu connu et peu étudié, est resté jusqu'ici inédit. Riche de 352 actes, il apporte l'essentiel de ce que l'on peut encore connaître aujourd'hui de l'histoire médiévale de l'abbaye. Le manuscrit, conservé à Londres, est ici présenté et édité pour en fournir un accès immédiat aux étudiants et aux chercheurs soucieux de travailler sur l'Aquitaine médiévale.

12/2021

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Musique, danse

Chronique des Rolling Stones

Janvier 1963 : Charlie Watts rejoint Mick Jagger, Brian Jones, Keith Richards et Bill Wyman. Mars : les Rolling Stones sont engagés au Crawdaddy de Richmond. 7 juin 1963 : ils sortent leur premier single, Corne On et I Want To Be Loved. La plus passionnante saga musicale du XXe siècle peut commencer. Depuis un demi-siècle, les Rolling Stones enchaînent les albums et les concerts, et font monter le taux d'adrénaline de millions de fans à travers le monde. Ils surfent sur les modes, en créent d'autres, puis s'en détachent pour mieux s'en moquer. "Ceux qui ont mal grandi" ont aujourd'hui été élevés au rang d'institution. Ils sont l'avers et le revers d'une médaille ciselée dans le rock. Depuis un demi-siècle, ils sont les acteurs d'un monde qu'ils ont largement contribué à façonner. Il y a une musique Rolling Stones. Une attitude Rolling Stones. Un univers Rolling Stones. Chronique des Rolling Stones célèbre le plus grand groupe de l'histoire du rock. Depuis la naissance de Brian Jones en 1942, celle de Mick Jagger et de Keith Richards en 1943, jusqu'au concert surprise du Trabendo à Paris et aux grands-messes de Londres et de Newark en décembre 2012, cet ouvrage retrace les événements les plus marquants du parcours des Stones. On plonge au coeur de la création avec un focus sur les albums mythiques Beggars Banquet, Sticky Fingers et Exile On Main Street, au coeur du mystère avec la mort de Brian Jones, au coeur du scandale avec les procès à répétition de Keith, Mick et Brian, au coeur de la démesure avec les tournées "STP" (1972) et "A Bigger Bang" (2005-2007). Dans le même temps, Chronique des Rolling Stones fait revivre l'extraordinaire épopée de la musique rock ; des Beatles à Bob Dylan, de Pink Floyd à Jimi Hendrix, mais encore l'esprit d'avant-garde qui a régné pendant cette décennie. Cinéma, mode, design, c'est d'un retour flamboyant à l'âge d'or de l'explosion pop qu'il s'agit. Chronique des Rolling Stones ou le mythe Rolling Stones.

06/2013

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Romans policiers

Une enquête de Veronica Speedwell, T1 : Un étrange prélude

Londres, 1887. Maintenant que sa vieille tante est enterrée, Veronica Speedwell est libre de reprendre ses voyages pour une noble cause : la recherche scientifique, et, occasionnellement, un peu de batifolage amoureux. Aussi habituée à chasser les papillons qu'à éconduire ses admirateurs, Veronica a l'intention de s'embarquer dans l'aventure d'une vie ! Mais le destin en décide autrement... Veronica doit bientôt se libérer d'une tentative d'enlèvement, avec l'aide inattendue d'un énigmatique baron allemand. Il la confie à l'un de ses amis, un naturaliste reclus et irascible nommé Stoker. Lorsque le baron est assassiné sans avoir pu révéler ce qu'il savait du complot contre elle, Veronica, poursuivie par un assaillant insaisissable, est contrainte de former une alliance avec Stoker pour découvrir la vérité. " Un duo de choc, une toile de fond historique originale et une intrigue dont les mystères se dévoilent habilement, tel est le style inimitable de Deanna Raybourn. Cette nouvelle série commence en fanfare ! " Library Journal " Un roman brillant ! La narration pleine d'esprit de l'intrépide Veronica et la tension qui existe entre elle et l'excentrique Stoker rendent la lecture très plaisante. Et ce n'est que le début ! " Publishers Weekly " Les excentricités de l'Angleterre victorienne reçoivent un traitement passionnant dans ce roman extrêmement divertissant à la narration énergique. " South Florida Sun-Sentinel " Un régal ! Deanna Raybourn fait partie de ces rares écrivains capables de rendre l'Histoire immédiate et passionnante sans perdre en authenticité. " Rhys Bowen, autrice de Son Espionne Royale mène l'enquête " J'adore ce livre ! La charismatique Veronica Speedwell triomphe de l'adversité et du danger grâce à son esprit vif, son charme et son extraordinaire détermination. Une belle trouvaille ! " Robyn Carr, autrice des Chroniques de Virgin River " Veronica Speedwell fait assurément partie des incontournables du genre policier. " Alan Bradley, auteur de Flavia de Luce " Deanna Raybourn, conteuse hors pair à la voix unique, crée des personnages inoubliables dans un monde riche en détails. " Nora Roberts " Une héroïne intelligente qui a du cran et de l'avance sur son temps. " Fort Worth Star-Telegram

04/2022

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Littérature française

Le nageur d'Auschwitz

Voici l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache, juif natif de Constantine, gloire de la natation française de 1936 à 1942, admis à titre posthume en 2019 dans le saint des saints de la natation mondiale, le Swimming Hall of Fame, en Floride. Mais qui sait qu'il fut déporté à Auschwitz avec sa femme et sa fille, et redevint champion du monde ? L'histoire vraie de l'homme qui nagea en enfer C'est l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache (1915-1983), juif natif de Constantine, gloire de la natation française et du water-polo de 1936 à 1942, survivant d'Auschwitz et de Buchenwald, a été admis à titre posthume en 2019 dans le saint des saints de la natation mondiale, le Swimming Hall of Fame, en Floride, pour les valeurs de courage, d'humilité, de force vitale et de résilience qu'il incarna. Interdit de bassin lors des championnats de France en 1942, dénoncé en novembre 1943, il est arrêté, détenu à Drancy, puis déporté par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944. A Auschwitz, Alfred Nakache bravera les nazis en allant nager, à ses risques et périls, dans des réserves d'eau à l'autre bout du camp. En 1945, alors qu'on le croit mort, lui qui, petit, avait peur de l'eau, revient nager dans son club des Dauphins, à Toulouse. Avec l'espoir de retrouver sur le quai de la gare, où il se rend tous les soirs, sa femme Paule et sa fille Annie, déportées avec lui. Il retrouve son corps d'athlète et décroche un incroyable record du monde (3 x 100 mètres 3 nages)... avant d'apprendre que les deux amours de sa vie furent gazées quelques heures après leur arrivée à Auschwitz. Après les Jeux Olympiques de Londres, en 1948, Alfred Nakache se retire des bassins, ne parlant presque jamais de cette vie à contre-courant, mais nageant tous les jours dans la baie de Cerbère, près de la frontière espagnole. Jusqu'à ce jour, en 1983, où, victime d'une crise cardiaque, il meurt en pleine mer...

05/2022

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Généralités

La capitale de l'humanité

Ce récit puissant, issu d'une longue enquête, nous révèle l'aventure des pionniers d'une capitale du monde. Collaborateur au Monde diplomatique et à L'Humanité, Jean-Baptiste Malet, lauréat du prix Albert-Londres, est l'un des auteurs de non-fiction les plus singuliers de sa génération. 1913. Une étonnante cité idéale fait la une des journaux et rencontre un engouement planétaire : le Centre mondial de communication. Selon ses théoriciens, cette capitale du monde doit permettre l'avènement de la paix perpétuelle et conduire à l'écriture d'une nouvelle page de l'histoire de l'humanité. Promue par une organisation internationale rassemblant des Prix Nobel de la paix, des philanthropes américains, et d'illustres scientifiques et artistes parmi lesquels le sculpteur Auguste Rodin et l'architecte Otto Wagner, cette cité idéale reçoit le soutien de monarques européens et de dirigeants politiques de premier plan. Un siècle plus tard, le journaliste d'investigation Jean-Baptiste Malet découvre à Rome un livre rare dans une bibliothèque de fonds ancien. Intitulé Création d'un Centre mondial de communication, cet ouvrage richement illustré recèle les plans d'une énigmatique capitale du monde. L'enquêteur part alors à la recherche de cette cité idéale et rassemble des indices disséminés dans le monde entier afin d'en retracer l'histoire. Au fil de ses pérégrinations, Jean-Baptiste Malet nous raconte les aventures de trois personnages éblouissants : le sculpteur américain Hendrik Andersen, idéaliste passionné prêt à tout pour s'imposer comme le nouveau Michel- Ange ; la dramaturge Olivia Cushing, veuve inconsolable férue de spiritualité, convaincue que le développement sans précédent des moyens de communication conduit inéluctablement à l'unification de l'humanité ; l'architecte français Ernest Hébrard, Prix de Rome d'architecture 1904 et archéologue réputé, qui souhaite s'imposer comme l'un des plus grands urbanistes de sa génération. Entre ces deux quêtes qu'un siècle sépare, une mise en abyme se structure : les utopistes se lancent à la poursuite d'une ville impossible ; le journaliste mène une enquête si audacieuse que l'on s'interroge : arrivera-t-il à la mener à bien ?

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Sciences politiques

Les coulisses de l'Entente cordiale

Après six ans d'un déchainement de fureurs nationalistes de part et d'autre de la Manche, un tour de force diplomatique permit à la France et à la Grande Bretagne, de mettre officiellement fin à leurs querelles et à leur rivalité coloniales. Le 8 avril 1904, le roi d'Angleterre Edouard VII, Théophile Delcassé, Ministre français des affaires étrangères, Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres et Lord Lansdowne, secrétaire d'état aux affaires britanniques, pouvaient enfin se féliciter d'avoir mené à bien les négociations d'une entente dont les prolongements politiques allaient se faire sentir bien au-delà de la première guerre mondiale... Qu'y avait-il de commun entre un prince qui avait suivi son appentissage de roi pendant 59 ans, un républicain ariégois, fils d'un modeste commercant monté à Paris, un petit bougeois parisien poussé par l'ambition maternelle et un aristocrate anglais dont la longue généalogie remontait à l'invasion de l'Irlande par les Normands ? Que devaient-t-ils concilier ? Le point fondamental : légitimer la présence anglaise en Egypte et celle des Français au Maroc, alors que les Français avaient une antériorité en Egypte et que les Espagnols convoitaient le Maroc... Les aspects sensibles : la question de Terre Neuve, depuis 1713, les pêcheurs français ne pouvaient s'y approvisionner en appâts. La question du Siam : la France, installée au Tonkin en Annam et en Cochinchine, avait des prétentions sur la vallée du Mékong. Les intérets commerciaux britanniques au Congo français. Le statut des nouvelles Hébrides, découvertes deux siècles après le passage des Portugais par Bougainville en 1768, puis enregistrées sur carte par Cook en 1774. La question des sphères d'influence française au Niger, anglaise au Nigéria entre le lac Tchad à l'est et Sokoto à l'ouest, la Gambie entourée de territoires français, l'annexion pur et simple de Madagascar, et les Français qui ne répondaient pas aux protestations des Anglais... Echanges, concessions, marchandages, ces quatre hommes de coeur ont magnifiquement oeuvré, avec le soutien de l'opinion publique, pour équilibrer leur spères d'influence sans nuire au commerce, et donner à chacune des nations le sentiments de n'avoir pas perdu la face.

03/2004

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Littérature anglo-saxonne

Les âmes errantes

" Il y a les adieux, et puis on pêche les corps - entre les deux, tout n'est que spéculation. " Sur le sable d'une plage hongkongaise, une main anonyme soulève des draps. La jeune Anh, 16 ans, reconnaît sans hésiter les beaux cheveux de sa mère, le visage de son père et de quatre de ses frères et soeurs. Noyés. Anh, et ses deux frères, Thanh et Minh, sont maintenant seuls au monde. Pourtant, il y a quelques mois seulement, ils étaient encore une famille. Une famille qui voulait fuir le Vietnam, pour sauver sa peau, après le départ des dernières troupes américaines. Les trois aînés ont embarqué sur une première embarcation de fortune, leurs parents et le reste de la fratrie ont fait de même quelques semaines plus tard. Ils s'étaient promis de se retrouver à Hong Kong pour rejoindre ensemble ces Etats-Unis pleins de promesses. Un seul groupe a survécu au voyage. Sans famille ni foyer, Anh et ses frères tentent désormais de se reconstruire. De centres de réinstallation, en camps de réfugiés, d'espoirs en désillusions, ils finissent par poser leurs valises dans la Grande-Bretagne de Thatcher. Dans ce Londres en proie aux inégalités sociales, ils doivent s'accrocher : Anh use ses doigts dans les usines clandestines, Minh traîne sa rancoeur au pied des immeubles et Thanh rêve d'astronomie. Mais les fantômes des absents, la culpabilité du survivant leur collent à la peau et, à mesure qu'ils grandissent, leurs chemins semblent se séparer. Dans la droite lignée de Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka et Un bref instant de splendeur d'Ocean Vuong, Céline Pin signe un premier roman éblouissant sur l'une des pires tragédies de la fin du XXe siècle. Elle explore les blessures générationnelles et le pouvoir guérisseur des mots. Comme un chuchotement pour nous livrer une page de notre histoire moderne, encore et toujours d'actualité. " Un début littéraire bouleversant. Une puissante réussite. " Ocean Vuong, auteur d'Un bref instant de splendeur Traduit de l'anglait par Carine Chichereau

08/2023

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Histoire internationale

Tahiti 1768. Jeunes filles en pleurs ; La face cachée des premiers contacts et la naissance du mythe occidental (1595-1928)

En retournant aux journaux de bord, on entrevoit la face demeurée cachée de ce que furent les premiers contacts entre les Tahitiens et les Européens. Les "femmes" qui vinrent au devant des visiteurs étaient de très jeunes filles ; loin de sourire, elles tremblaient de peur, puis jouaient en pleurant un rôle imposé par les adultes. L"amour" n'avait rien à faire dans ces scènes. Et les danses présentées n'avaient rien d'érotique. Ce livre restitue ce qui s'est réellement passé sur les rivages de Tahiti. Il reprend aussi tout le dossier des interprétations concernant les postures et la "nudité" dans la danse polynésienne, ainsi que le malentendu occidental sur la place de la "sexualité" dans la culture. Mais comment a-t-on pu se tromper à ce point ? Ce livre retrace aussi l'émergence, puis les influences réciproques des deux inventions, raciale et sexuelle-sexiste, qui ont créé le mythe. L'ancien mot "Polynésie" fut redéfini quand les savants européens voulurent distinguer "deux races" dans le pacifique : "claire" et "noire" (Polynésiens/"Mélanésiens"), D'autre part, avec la "découverte" de Tahiti (1767-69), les récits des voyageurs inventèrent une société où les jeunes femmes auraient eu pour règle de pratiquer "l'amour libre" et même de le faire "en public". Tout se mêla : les visiteurs furent subjugués parce que ces femmes si "libres" leur parurent "très blanches" de peau. Le discours fut un point de vue masculin centré sur l'Europe, dissertant sur les variétés humaines et les couleurs de peau, mais aussi sur la supposée nature universelle des femmes. La vie publique, chez les aristocrates et chez les imprimeurs de Paris et de Londres, fut une course au sensationnel, à coup de rumeurs et de publications fantaisistes. Surtout la réécriture du journal de bord en un récit officiel "offert au roi" a tout brouillé : les faits quotidiens du séjour des Français à Tahiti, en avril 1768, et du séjour des Anglais un an plus tard ont disparu derrière la présentation imaginaire d'une supposée "coutume" locale. Les récits européens n'ont pas seulement exagéré, ils ont tout déformé. Depuis deux siècles, la vision européenne de la Polynésie "traditionnelle" repose sur une immense méprise.

10/2004

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Histoire de France

Journal 1936-1940. "Hitler sait attendre. Et nous ?"

Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : "Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort", confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal... En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la "conversation" avec elle-même. A Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonnants ! En janvier 1939, alors que Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la "sous-direction Europe"... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Edouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... A l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : "A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : "Paris, dit-elle, ne répond plus..." Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part. . La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera." Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente "tout ce qui nous reste d'espoir", mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.

11/2015

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Littérature française

Sabre

Il était une fois. Comme dans tous les grands romans, c'est-à-dire qui sollicitent notre part d'enfance, cela commence par : " Il y avait autrefois dans la salle à manger des grands-parents, un sabre de modèle inconnu, que je n'ai jamais manié, jamais soupesé, pas même caressé. " Le revoilà, Samuel Vidouble, le narrateur, coincé dans une maison, poussiéreuse mais encore hantée par les fantômes d'une famille provinciale, calviniste, " sans histoires, sans qualités, sans titres de gloire " , dans " un cul-de-sac de la France et de l'Europe " , au bout d'une ligne de train improbable et nocturne, le revoilà, ce Samuel Vidouble, professeur d'histoire désabusé, et amateur de cartes de géographie, qui décide d'enquêter sur ce souvenir d'enfance, guidé par tante Esther, libraire à la retraite : " Où était-il passé ce sabre ? Et si je l'avais rêvé ? " Ce n'est pas tant le sabre à la lame courbée, fêlée, couleur de Sienne, que les époques qu'il a pu traverser, les lignées d'hommes, de guerres, de morts, qui impressionnaient autrefois le jeune Samuel, lui qui appartient à la dernière génération ayant connu celles qui firent la guerre. Et puis à quel ancêtre revenait-il, ce sabre ? Qui était l'héroïque, ou au contraire, l'imposteur sans foi ni loi : VVRL, Victor Vidouble Rex Livorum ? Victor Vidouble roi des Lives, qui aurait jadis régné sur un archipel de la Baltique ? Un descendant d'huguenot confiné dans son pays de marais, d'étangs et de tourbières ? Un nobliau du XVIIIe siècle, amoureux des cartes de géographie, lui aussi, et qui mise sur elle pour l'arracher à sa province reculée ? Le baron Victor Vidouble de Saint-Pesant, mythe familial ou légende du grand dehors que les oncles-vétérans réinventent à tour de rôle, à la veillée ? Vaut-il mieux se vouer au réel, souvent décevant, que suivre l'aile de l'imaginaire, avec ses histoires d'îles perdues ou inventées ? A moins qu'une carte au trésor familiale nous permette de situer le lieu et l'époque d'où viendrait le fameux sabre ? Dans la lignée des autres livres d'Emmanuel Ruben, qui ont l'imaginaire et l'ailleurs au coeur de leur force, mais d'une puissance romanesque remarquable, d'une invention géographique drolatique, Sabre est le livre de la maturité. Un vrai roman picaresque qui tient des Aventures du Baron de Münchhausen autant que du Baron perché d'Italo Calvino. C'est un jeu de pistes vertigineux qui nous fait remonter le fil du temps jusqu'aux guerres napoléoniennes, et nous invite à un voyage baroque à la poursuite de chimères qui disent notre vérité.

08/2020

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Actualité et médias

Le mythomane. La face cachée d'Alain Soral

Voici enfin le livre choc tant attendu, qui se donne pour objectif de présenter Alain Soral dans toute sa nudité, non pas la nudité vulgaire d'un selfie comme il les affectionne tant, n'étant guère gêné à les publier, trahissant en quelque sorte un culte païen voué à la plastique d'un corps vieillissant, mais à travers la description méthodique de ses traits de caractère, de sa personnalité profonde, de son enfance brisée, son passé tumultueux, ses frasques de jeunesse, ses errances idéologiques et politiques, ses retournements imprévisibles ; bref, un portrait brossé avec une fidélité déconcertante mais sans concession d'aucune sorte. Beaucoup ont attendu ce livre qui donne un éclairage inédit, venant de l'intérieur de la matrice même, avec en perspective tous les plans, qu'ils s'agisse de ceux inondés de lumière ou des ombres qui accentuent le rendu de l'image. Ce portrait est d'autant plus saisissant et intéressant que son auteur n'est pas un inconnu ou un intrus ; il est au contraire connu pour avoir appartenu à cette dissidence. Depuis près d'une dizaine d'années, il a officié comme lanceur d'alertes avec une efficacité et une pédagogie qui ont permis d'ouvrir les yeux à des milliers d'internautes à travers ses centaines de vidéos dont les thèmes vont des abus de Big Pharma, à la vaccination, la pédocriminalité, les additifs alimentaires, la politique, la franc-maçonnerie, les sociétés secrètes, en passant par la délinquance politique à col blanc, financière et fiscale, bref autant de sujets d'actualité brûlants et passionnants, largement exposés dans son fameux ouvrage La Faillite du monde moderne, un succès de librairie (bientôt une 5e édition). Après la fameuse websérie en 5 parties, intitulée Soraloscopie, et un hors série destructeur, l'actualité a connu une succession de nouveaux scandales et de révélations qui témoignent de la dangerosité et de la nocivité du gourou sénile dans la lutte contre le système de domination. Pourquoi dangereux ? Tout simplement en raison d'une tromperie sur la marchandise, car il est bien question, hélas, de marchandise et de bizness. En effet, si le système est totalement décrédibilisé par les faits depuis un grand nombre d'années, il en est autant du modèle d'opposition et de dissidence, tel que représenté par Alain Soral, si bien que les lecteurs et auditeurs non initiés peuvent être abusés et trompés. Car, en effet, plus personne ne croit au système UMPS, et malheureusement, ils peuvent facilement tomber – s'agissant surtout des nouveaux venus – dans le piège crapuleux tendu par la pseudo dissidence bizness d'Alain Soral. Une remarque de taille reste à faire. Aucune censure sérieuse ne s'est abattue sur cette entreprise pseudo politique et tout à fait inoffensive. Rien n'est absolument entrepris concrètement dans ce sens ; bien au contraire, le système continue à diaboliser le gourou pour faire monter une cote fluctuante et le créditer d'un soutien populaire. En somme, le pouvoir a décidé d'en faire un vulgaire épouvantail, beaucoup plus aisé à atteindre et abattre que d'autres, quand le moment opportun sera venu, connaissant son extrême fragilité. C'est pourquoi, il est essentiel de dénoncer cette mascarade, cette impasse qui ne mène nulle part si ce n'est à d'autres scandales à venir. Chose promise, chose due ; les révélations sont nombreuses et explosives ; ainsi, nul ne pourra dire à l'avenir, qu'il ne savait pas. Ce livre dissèque avec méthode et précision toutes les facettes du cirque soraëlien : psychiatrique, économique, politique, idéologique, stratégique... Une oeuvre de salubrité publique.

09/2015

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Poésie

Le Galaté au Bois. Edition bilingue français-italien

- Andrea Zanzotto : " Le Galaté au bois " (Il Galateo in bosco) Le titre, pour partie néologistique en français, emprunte au célèbre traité des règles de savoir-vivre de Monsignor Della casa, intitulé en italien Galateo, oppose culture (les règles sociales) et nature (bois touffu). Il s'agit du premier volet (1978) de la trilogie de la maturité du poète que le plus grand critique italien du siècle dernier, Gianfranco Contini a tenu à présenter. C'est aussi le seul recueil de cet ambitieux projet poétique à ne pas être aujourd'hui disponible en français. Les deux autres pans dudit triptyque, " Idiome " (1983) et " Phosphène "s (1986), sont tous deux présents en librairie. L'ouvrage prend pour thème un lieu défini, celui de la forêt du Montello situé au sud du bourg où le poète est né. Cette région s'avère particulièrement riche en sédiments historiques, échos, réseaux et figures. Là se dressent, par exemple, les ruines d'une grande abbaye où vécu Monsignor Della Casa, dans ces mêmes parages évolua la poétesse de la Renaissance Gaspara Stampa. Ce fut aussi un champ de bataille durant la première guerre mondiale et, de tout temps, un refuge pour les marginaux. Ces éléments, ici rapidement évoqués à titre indicatif, campent un sud et son histoire érodée reconduite à ses bribes surnageant dans l'histoire locale sous forme de fourmillantes historiettes, citations mémorables, épiphanies diverses. Cet enchevêtrement de temporalités dissemblables détermine un mélange stylistique familier aux lecteurs italiens : celui d'un plurilinguisme dont le Dante de la " Divine Comédie " est l'épigone. Autrement dit, la rencontre de styles diversifiés appartenant à des âges différents, tous dûment déhiérarchises dans une promiscuité généralisée mêlant mémoire littéraire, onomatopées, oralité : du sublime au trivial. Cet encyclopédisme langagier se révèle comme le juste rendu stylistique d'une histoire s'offrant tout à tour comme enfouissement et surrection, survivance et oubli, dont la faille périadriatique traversant de part en part la géographie concernée est aussi une métaphore seyante. Une syntaxe inattendue en résulte dans laquelle l'articulation est dévolue non au mot mais, le plus souvent, à des séquences verbales hétérogènes : accidenté, seul leurs heurts, chevauchements, juxtapositions, télescopages assoit le sens. L'histoire littéraire s'en trouve remaniée d'autant : paradoxalement, des styles distincts appartenant à des ères différentes finissent par y tenir un seul et même discours. Les styles mis en oeuvre sont ainsi arrachés à leur historicité pour vérifier la circulation du symbolique qu'ils viennent vérifier par-delà toute prétendue clôture : de langues en langages irréductibles. D'un italien d'une littérarité soutenue à un dialecte simplement parlé, par exemple. La critique italienne y a vu non seulement l'oeuvre maîtresse du poète de Vénétie mais également le chef-d'oeuvre le plus original de la poésie cisalpine du XXe siècle, qui en compte pourtant beaucoup d'autres. Au-delà, on peut tenir pareil recueil pour " généalogique " (dans une acception non nietzschéenne du terme) dans la mesure où prenant conscience du caractère suranné d'une tradition, l'européenne à travers l'italienne, ce recueil opère, idéalement et réellement, une synthèse de toutes les traditions précédentes, un peu comme Rabelais en son temps vis-à-vis de la tradition médiévale, et, cela, rien que pour donner un futur au genre poétique. Au reste, sa temporalité n'est-elle celle d'un futur antérieur (titre d'un célèbre poème de " Phosphènes " : " Futurs simples - ou antérieurs ") ? (Philippe Di Meo)

03/2023

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Bibliothéconomie

La Revue de la BNU N° 26

Dans la suite du précedent, ce numéro aurait pu s'intituler "La fabrique de l'art", tant les divers usages commentés dans les pages qui suivent documentent, à différents degrés et suivant plusieurs étapes, la réalité du processus créatif. Les carnets d'artistes sont aussi des "musées de papier" et à ce titre, renvoient de façon plus générale à la fonction même des bibliothèques dont l'ouverture, toute récente, de ses espaces muséaux par la Bibliothèque nationale de France dans le "quadrilatère Richelieu" témoigne de façon éclatante. On y voit certes davantage de manuscrits que de carnets – l'étape ultérieure, au fond, du processus créatif ; mais on sait l'importance que ceux-ci ont pu avoir chez des auteurs aussi divers qu'Hugo, Flaubert, Valéry ou encore Butor... pour nous limiter à l'espace francophone, car on aurait tout aussi bien pu évoquer les carnets d'Hermann Lenz ou de Peter Weiss, ou encore les 14 000 pages noircies par Joyce pour la préparation de Finnegans Wake. Griffonner dans un petit carnet, une activité qui peut donc avoir plus de signification qu'elle n'en a l'air... et dont il nous semble important de rendre compte, car elle n'est peut-être plus évidente pour tous. A l'ère des iPhones, smartphones et autres tablettes numériques, le carnet d'artiste, d'écrivain ou de chercheur a-t-il encore une signification ? Pis encore, que représente-t-il dans l'imaginaire collectif alors que, dans le monde académique, l'expression "carnet de recherche" renvoie plutôt, aujourd'hui, aux blogs mis en place par l'infrastructure OpenEdition et qui sont, eux, totalement numériques. Dans ce cas aussi, les profondes mutations à l'oeuvre nous imposent de prendre le temps de réfléchir et de questionner la place que doit prendre, dans la valorisation de notre patrimoine, celle de nos "musées de papier". Car l'intelligibilité d'une oeuvre ne va pas de soi. De même qu'il n'y a pas de beau absolu, chaque époque et chaque civilisation créant régulièrement les siens, de même on ne saurait parler d'intelligence absolue, qui survivrait de façon mécanique et en dépit des convulsions chroniques du monde. Un savoir évident, intégré, qu'une époque donnée (et une génération donnée) va considérer comme un acquis définitif peut finir par disparaître ou ne devenir que l'apanage de quelques-uns : on ne saurait jurer que (par exemple) les tragédies de Corneille fassent encore partie du bagage obligé de l'étudiant en lettres, ni que le même étudiant soit encore en capacité de comprendre la langue de cet auteur. On ne saurait jurer non plus (pour revenir à l'histoire de l'art) que l'importance pour celle-ci du patrimoine religieux du 20e siècle soit véritablement un sujet d'appropriation collective, quand on constate l'état souvent préoccupant des églises de banlieues et de quartiers construits après la Seconde Guerre mondiale. C'est pourquoi il est nécessaire de s'intéresser à la "fabrique de l'art", de sonder ainsi le processus créatif et de voir comment les artistes, les écrivains ou les penseurs se sont nourris à la fois d'un dialogue avec leurs pairs comme d'une fréquentation des oeuvres du passé – pour mieux inventer le langage de leur temps.

01/2023

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discriminations, exclusion, ra

Notre France noire. De A à Z

Qui était le premier " maire " noir de Paris ? Quelle était la première miss France noire ? Habib Benglia est-il le plus grand acteur noir français du xxe siècle ? Quel rapport entre Mati Diop, Ababacar Diop et Omar Victor Diop ? Qui a inventé la " Police des Noirs " ? Qui a chanté " Le temps des colonies " ? Sur quelle période l'émission Pulsations était-elle diffusée à la télévision française ? Où se trouve le Jardin colonial ? Qui a écrit l'ouvrage à succès L'Invasion noire ? Combien d'années séparent le Congrès international de la race noire à Paris et le Congrès international des écrivains et artistes noirs à Paris ? " Que vous ayez ou non toutes les réponses, que vous possédiez ou non déjà votre "brevet" de France noire, plongez avec nous dans quatre siècles d'histoire. Les plus de 200 notices qui composent ce voyage s'écrivent pour nous comme une évidence. Car c'est notre histoire. Elle est en nous. Nous vous invitons à une revigorante randonnée à travers les cultures, les arts et les mémoires des populations noires de la France d'hier, d'aujourd'hui, voire de demain si on veut rêver du futur commun à construire et consolider ensemble. " Après avoir déclaré leur amour aux cultures africaines chez Fayard en 2019, Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi sont rejoints par l'historien Pascal Blanchard pour concevoir Notre France noire. Ce dictionnaire enjoué, d'Adoption aux Zoulous, en passant par Joséphine Baker, Champagney, Yannick Noah ou Arthur Rimbaud, mais aussi la publicité Banania, le CRAN, les humoristes noirs ou le rhum Negrita, est tour à tour facétieux et profond, culturel, historique et politique. Un Panthéon aux couleurs de la France. Alain Mabanckou est l'auteur de romans à succès traduits dans le monde entier, dont Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006), Verre cassé et Petit piment, et d'essais remarqués (Lettre à Jimmy, Le Sanglot de l'homme noir). Professeur à UCLA, finaliste du Man Booker International Prize, il a été nommé professeur au Collège de France à la Chaire de création artistique en 2016. Pascal Blanchard est historien, auteur-réalisateur, chroniqueur et commissaire d'exposition. Chercheur associé au CRHIM-UNIL à Lausanne et co-directeur du Groupe de recherche Achac (Paris), il est spécialiste des imaginaires, de la question coloniale et des immigrations en France et a publié ou codirigé une soixantaine de livres, dont Sexe, race & colonies et Histoire globale de la France coloniale. Abdourahman A. Waberi est romancier, poète et essayiste, auteur de plusieurs ouvrages primés comme le roman panafricain Aux Etats-Unis d'Afrique. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2010, Grand Prix de la francophonie de l'Académie française en 2021, son oeuvre est traduite dans tous les continents. Il enseigne les littératures d'expression française et la création littéraire à l'université George Washington (Washington DC) et collabore notamment au Monde.

10/2023

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Paris - Ile-de-France

Guide Tao Paris et sa région éthique et écologique

Il s'agit du 1er guide de tourisme durable consacré à l'Ile-de-France. En format poche, il propose 350 expériences engagées pour se loger, se restaurer, pratiquer des activités, préparer le monde de demain et agir, ainsi que des conseils pour préparer un séjour de façon écologique et connaitre les enjeux et initiatives durables de la région. Des flashcodes permettent d'accéder à des cartes online sur lesquelles sont positionnées les adresses. De nombreux atouts : - Un livre en phase avec l'actualité : le 1er guide de voyage durable sur Paris et sa région juste avant les JO durables de Paris 2024 ! - Un marché conséquent : la région la plus visitée par les francophones. En 2022 : 24, 7 millions de touristes Français, 1, 2 million de Belges - Une destination qui se vend toute l'année - Un guide qui répond aussi à une clientèle locale (Franciliens) - Publié en partenariat avec le Comité Régional de Tourisme Paris Ile-de-France, qui réalisera une campagne de communication ambitieuse. L'ouvrage de référence pour découvrir Paris et sa région autrement. Vous souhaitez découvrir des lieux engagés dans une démarche écologique et éthique en Ile-de-France ? Vous désirez voyager de façon écoresponsable ? Vous souhaitez connaître les initiatives durables et solidaires de la région ? Découvrez le tout premier guide de tourisme durable consacré à Paris et sa région. Dans ce guide unique et novateur, rédigé par un auteur local, vous trouverez : - 350 expériences engagées dans une démarche écologique et solidaire, pour tous les budgets, pour vous loger, vous restaurer, pratiquer des activités, découvrir les initiatives qui préparent le monde de demain, et agir bénévolement : hôtels écologiques, hébergements chez l'habitant, logements insolites, auberges de jeunesse écoresponsables, écogîtes... Restaurants, cafés, salons de thé, avec des produits bio, locaux, de saison, du terroir, végétariens, vegan, restaurants et cafés solidaires, marchés bio, visites d'initiatives citoyennes et engagées, shopping écoresponsable, itinéraires à vélo, jeux de piste solidaires, découverte de tiers lieux, réserves naturelles, artisanat local, yoga, méditation, apiculture urbaine, visites et initiations à la permaculture, au mode de vie 0 déchet... Bénévolat nature, bénévolat social, protection des animaux... - Des flashcodes permettant d'accéder à des cartes online sur lesquelles sont positionnées toutes les adresses (consultables sur smartphone ou ordinateur). - Des informations sur les Jeux Olympiques et Paralympiques durables de Paris 2024. - Des conseils pour préparer votre séjour durable : budget, conseils pour minimiser son impact environnemental, consommer responsable en Ile-de-France, agenda des événements durables et écologiques, itinéraires à vélo, itinéraires de randonnée... - Des articles pour découvrir les initiatives de tourisme durable en Ile-de-France, les enjeux environnementaux de la région, les initiatives de préservation de la biodiversité et de protection des ressources naturelles... - De nombreuses photos en couleur. Ce livre est une mine d'or pour ceux qui souhaitent donner un sens à leurs vacances et leurs week-ends à Paris et en Ile-de-France.

04/2024

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Sciences historiques

1769-1789 : vingt ans de resistance en Corse

En 1768, la Re?publique de Ge?nes a ce?de? au roi de France l'exercice de la souverainete? en Corse. Cependant comme l'e?crit un officier français : " Apre?s avoir force?, pour ainsi dire, les Ge?nois a? nous vendre la Corse, on a cru qu'il suffisait d'y montrer quelques troupes pour s'en emparer. Point du tout. Il a fallu la conque?rir ". Le 8 mai 1769, a? Ponte Novu, la Nation corse est vaincue militairement. Mais le ge?ne?ral Paoli est re?fugie? a? Londres et, alors que la majorite? de la population se soumet, d'irre?ductibles maquisards continuent le combat dans l'??le avec l'appui de commandos compose?s de soldats corses exile?s en Toscane. Dans plusieurs re?gions de l'??le, jusqu'en 1775, des actions de gue?rilla sont mene?es contre la pre?sence française avec la solidarite? de nombreux villageois. Les noms des chefs des combattants de l'ombre et de centaines de leurs compagnons, apparaissent dans les rapports que re?digent les officiers de l'arme?e royale. Beaucoup sont tue?s lors d'affrontements, d'autres meurent encha??ne?s dans la Grosse tour de Toulon ou? plus de quatre cents d'entre eux sont de?tenus. Des Corses rallie?s au nouveau re?gime participent a? ces ope?rations de maintien de l'ordre. Les actes de re?sistance impliquent de conserver des secrets et l'histoire officielle est toujours e?crite par la puissance victorieuse. Pourtant, les archives permettent a? l'auteur de reconstituer le combat de ces Corses, puis la permanence de " l'esprit de liberte? ", pendant ces vingt anne?es au cours desquelles beaucoup d'anciens partisans du gouvernement national corse sont contraints, sans renier leur passe? de patriotes, de composer avec les autorite?s royales. On ne peut comprendre le parcours des jeunes insulaires, dont Cristoforo Saliceti, Carlo-Andrea Pozzo di Borgo ou les fre?res Giuseppe et Napoleone Buonaparte, qui a? l'aube de la Re?volution Française seront des paolistes fervents, sans conna??tre les vingt anne?es de re?sistance qui ont suivi la conque?te de l'??le. Aujourd'hui encore, la me?moire collective des Corses est irrigue?e par les ide?aux et les combats de Pasquale Paoli et de ses partisans.

06/2019

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Musique, danse

Les fils de Bach

Bach ne s'est pas contenté d'être l'immense génie que l'on sait ; il est également parvenu à transmettre à ses quatre fils ayant mené une existence adulte cette fibre musicale qui fit d'eux quatre compositeurs importants. Exemple unique dans toute l'histoire de la musique de semblable continuité, d'autant plus remarquable que chacun d'eux sut développer une personnalité artistique propre qui, si elle dut beaucoup à l'enseignement du père, ne s'affranchit pas moins très vite, sur le plan stylistique, de sa puissance emprise. Ces quatre individualités de tempérament fort différent dont la vie et le parcours musical empruntèrent des chemins non moins divers connurent des destins très variés qui ne se croisèrent qu'en de rares occasions. A l'aîné Wilhelm Friedemann (le Bach de Dresde), au caractère fantasque et instable, formidable organiste qui termina sa vie presque dans la misère, s'oppose son cadet de quatre ans, Carl Philipp Emanuel (le Bach de Berlin), musicien au contraire très en vue à son époque, lié aux écrivains et aux philosophes d'Allemagne du Nord, pionnier de la musique pour clavier, et à ce titre admiré par Haydn et Beethoven. Les deux suivants, issus du second mariage de leur père, et donc considérablement plus jeunes que leurs aînés, présentent ce même profil contrasté : le discret et sédentaire Johann Christoph Friedrich (le Bach de Bückeburg), auteur d'une oeuvre abondante aux frontières du baroque et du classicisme, a peu à voir avec son puîné, le très mondain et voyageur Johann Christian (le Bach de Londres), qui fut le seul des quatre à composer des opéras et à cultiver assidûment le style galant : raisons pour lesquelles Mozart l'appréciait tant. Injustement tombés dans l'oubli, au fur et à mesure que grandissait la gloire de leur père et que Haydn, Mozart et Beethoven devenaient des références incontournables, les fils Bach font l'objet d'un intérêt croissant. Ce livre, le premier à leur être entièrement consacré, rend compte tout à la fois de leur carrière, de leur entourage et de leur production. Auteur d'un livre somme sur Haydn couronné de nombreux prix, ainsi que d'ouvrages sur Mahler et Sibelius, Marc Vignal a par ailleurs assuré la direction du Larousse de la musique et participé à de nombreux ouvrages collectifs.

07/1998

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Critique littéraire

Nous aurons aussi de beaux jours. Ecrits de prison

Ce livre rassemble les lettres que Zehra Dogan, durant ses 600 jours d'incarcération, a adressées à Naz Öke, journaliste turque vivant à Paris et animatrice, avec Daniel Fleury, du site d'information Kedistan pour la liberté d'expression. C'est dans le cadre de la grande campagne de solidarité que ces derniers ont mené avec le PEN Club international que Naz Öke a commencé à écrire à la jeune journaliste et artiste kurde, qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant. Au fil de ces lettres se noue une très belle amitié entre deux femmes : " Zehra m'a dit en sortant de prison que nos échanges épistolaires lui avaient procuré des forces, car ils ont tissé un lien avec "la vie qui coule comme une rivière au-delà des murs gris" [...] Pourtant, pour moi, c'est elle qui fut une véritable source d'espoir, un rayon de soleil à travers les nuages sombres qui planent au-dessus du monde, pour préserver la précieuse conviction qui nous anime : "Nous aurons aussi des beaux jours ". " Pendant ces mois de détention, la jeune femme n'a cessé de créer, animant des ateliers de peinture avec ses codétenues dont elle dresse de très beaux portraits. Démunie de tout matériel, elle fabrique des pinceaux avec les plumes d'oiseau ramassées dans la promenade puis avec les cheveux de ses camarades qui les coupent pour elle, et des pigments avec tout ce qui lui tombe sous la main : sauce tomate, marc de café, épluchures de salade et de fruits, bouts de drap, et même du sang menstruel et de la fiente d'oiseau. Ces lettres révèlent une femme d'une générosité et d'une énergie exceptionnelles, une artiste surdouée, une poétesse, une militante pour la liberté des femmes et les droits des kurdes, soucieuse des autres et du monde. On n'a pas fini de parler d'elle... De grands artistes l'ont d'ailleurs soutenue, comme le peintre dissident chinois Ai Weiwei qui lui a écrit une lettre, ou l'artiste américain Bansky qui a créé à Manhattan une fresque en son hommage. Elle vit désormais à Londres où elle va exposer, ainsi qu'en Italie et en France notamment à l'Espace des femmes-Antoinette Fouque au mois de novembre 2019.

10/2019

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Beaux arts

Van Gogh

Voici LA grande biographie de Van Gogh, complète, magistrale et définitive, qui, malgré la somme de livres et de films qui lui sont consacrés, se lit avec un plaisir tout neuf. On y retrouve la figure fascinante du peintre maudit à l'oreille coupée, la vie d'écorché vif d'un génie solitaire et incompris, qui mourra à 37 ans d'une balle dans la poitrine. Mais pas seulement, et pas tout de suite : c'est là l'une des grandes qualités du livre. Contrairement à Pialat, par exemple, qui se focalisait sur les derniers mois de la vie du peintre, Naifeh et Smith commencent par le commencement. Sans céder pour autant à l'illusion rétrospective (où l'enfance expliquerait tout), ils nous montrent qui était Vincent avant d'être Van Gogh : le mythe (et le carcan) familial, les années de pensionnat vécues comme un rejet insupportable, la passion et la rivalité envers Theo, la première confrontation au monde de l'art, dans l'atelier de son oncle et la constitution d'un musée imaginaire, l'exil à Londres, la tentation mystique... La fin du livre a fait "scoop" lors de sa parution, les auteurs remettant en cause la thèse du suicide de l'artiste. Après dix ans de recherches, en un tissage exemplaire de la narration et des citations, des événements et de la psychologie, du contexte historique et d'analyse de tableaux, les auteurs nous ouvrent les clés de la constitution d'une personnalité et d'une oeuvre. Quelques grands thèmes prennent tout leur sens : l'abandon, la solitude, l'échec, la recherche éternelle d'une famille, d'une appartenance par Van Gogh, tandis que la disgrâce des siens s'installe et se creuse, les figures du voyageur, du semeur, du fils prodigue... Les images, d'ailleurs, se superposent à la lecture et l'on garde en tête comme un portrait du peintre pour chaque époque : le gamin revêche, tignasse rousse, souliers défaits et filet de pêche à la main ; le jeune commis élégant et chapeauté, un carton d'estampe sous le bras ; le fou malade, amaigri, asocial de la fin... Jamais bavard, d'une rigueur et d'une précision absolues, à juste distance du sujet (ni empathie excessive ni froide objectivité), c'est là le formidable récit d'un destin génial et tragique.

10/2013

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Littérature étrangère

Mémoires de Maria Brown

Au milieu du XVIIIe siècle, la loi anglaise interdit toujours toute fonction publique aux catholiques. Tommy et Charles Brown, fils d'un hobereau papiste du nord du pays, sont donc contraints, pour faire carrière, de s'engager dans les armées des puissances continentales. De même, pour rester fidèle à sa religion, Maria, leur jeune soeur, est envoyée compléter son éducation dans un couvent de Douai, où elle apprend le français. Hélas, deux ans plus tard, la mort du père l'oblige à regagner Londres. Sa condition de fille ne lui assurant qu'une maigre part d'héritage, que la tante chez qui elle loge ne se fait d'ailleurs pas scrupule de ponctionner sans vergogne, le mariage est pour elle la seule manière d'échapper à la pauvreté. Après avoir refusé plusieurs soupirants, Maria, qui n'a que dix-sept ans, se laisse alors séduire, sous promesse de mariage, par un Irlandais, lequel n'hésite pas à la violer avant de disparaître. Entrée au service d'une aristocrate qu'elle accompagne en France, elle est congédiée pour une broutille. Ainsi abandonnée en pays étranger, la malheureuse n'a pas d'autre issue, pour survivre, que d'accepter la proposition de la tenancière d'une maison de prostitution. Elle va alors, tant en France qu'en Angleterre, connaître la vie agitée d'une femme galante, passant presque sans transition de la condition la plus dure et la plus méprisée à celle, enviée, de maîtresse d'un homme important et de point de mire des gens à la mode, pour retomber bientôt dans la crasse la plus sordide. Courageuse et lucide, elle connaîtra aussi l'amour de coeur avant de trouver la sérénité auprès d'un homme sans préjugés. À travers les vicissitudes de sa vie mouvementée, c'est toute la société de son temps que Maria découvre au lecteur dans un style alerte et varié. La mise en parallèle des manières de ses deux pays, tout aussi bien psychologiques et sociales que sexuelles, est aussi instructive que divertissante, heureusement agrémentée par l'insertion de lettres et par les récits incidents de plusieurs autres personnages qui rendent ces pseudo mémoires extrêmement vivants en en rompant la linéarité et en les enrichissant d'épisodes foisonnants comme la vie même. En accord avec les idées du temps, une revendication féministe sous-jacente, certes encore un peu balbutiante, est en outre nettement sensible tout au long de l'oeuvre.

10/2013

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003

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Romans historiques

Fenia, ou l'Acteur Errant dans un siècle égaré

A la fin de XIXe siècle, les Doukhobors, secte chrétienne communiste et pacifiste, sont persécutés par le tsar. Lev Tolstoï finance leur émigration vers le Canada, qu'organise son disciple Leopold Soulerjitski. Lors d'une escale, une fillette égarée d'un autreexode est adoptée par l'infirmière du bord et prend le nom de Fenia Koralnik. Pour échapper aux pogroms qui se multiplient, nombre de juifs fuient l'Empire russe. Parmi eux, Jacob "?Yankele?" Adler, le Grand Aigle du théâtre yiddish d'Odessa, qui s'en ira aux Etats-Unis constituer le socle de ce qui deviendra le théâtre de Broadway. Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch Dantchenko ont fondé le Théâtre d'Art de Moscou, au rayonnement international. Mais à théâtre nouveau, il faut un acteur nouveau, répondant à des exigences professionnelles autant qu'éthiques. Ainsi naît le Premier Studio, sous la houlette de Stanislavski et Soulerjitski. Une épopée fabuleuse pour ces jeunes studistes, au nombre desquels Fenia Koralnik. Ils vont connaître les prémices de la célébrité, traverser la révolution de 1905, la Première Guerre mondiale et la Révolution d'Octobre, accrochés à leur idéal. Les uns resteront en URSS et subiront la glaciation stalinienne? ; les autres entrelaceront leurs errances, Constantinople, Berlin, Paris, Londres, Riga ou Prague, souvent à la limite de la misère. Plusieurs émigreront aux Etats-Unis, où, à travers l'American Theatre Lab, le Group Theatre et l'Actors Studio, ils donneront naissance au prototype de l'acteur moderne et formeront nombre de monstres sacrés du théâtre et de l'écran. L'auteur, à travers le regard de Fenia, retrace le parcours erratique des plus importants, Jacob Adler et sa fille Stella, Richard Boleslavski, Michaël Chekhov, Maria Ouspenskaïa... Nous croisons et recroisons Maxime Gorki, Isadora et Lisa Duncan, Evgueni Vakhtangov, Vsevolod Meyerhold, Lénine et son Commissaire à la Culture Lounatcharski, Olga Tschekowa, star adulée par les dirigeants nazis et sans doute espionne de Staline, Louis Jouvet, Max Reinhardt, Lee Strasberg, Bobby Lewis, Lev Theremin, génial inventeur de la musique électronique et "?hôte?" du premier cercledu goulag, Elia Kazan, Yul Brynner, Marlon Brando, Marilyn Monroe et bien d'autres... D'Odessa à Broadway et Hollywood, une traversée épique du siècle et des continents, une lecture, par cet Acteur Nouveau, d'un monde et de ses utopies devenues souvent cauchemars. Unesaga passionnante? ; enrichissante aussi, tant l'idéal de ces acteurs et pédagogues tranche sur les aspects égotique et commercial sur lesquels se focalisent les médias.

01/2018

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Policiers

Hollywood Stars

?Charlie Rey, un jeune étudiant, va tenter de réussir l'impossible grâce à la rencontre de Sabrina Tores, une actrice de cinéma Hollywoodienne dont il a toujours été fanatique. Mais, Francesca Tores, sa soeur, ne l'entendra pas de cette oreille. Elle aussi est une star de la pornographie. Elle va vouloir mettre la main sur le jeune étudiant, lequel devra en découdre avec Maître Burnes, un avocat redoutable. Celui-ci partira avec l'argent mal acquis que devait remporter Charlie suite à une sélection "Inter Lottery" à Londres dont le directeur se nomme Peter Moore. Plus tard et voyant que Charlie lui oppose une vive résistance, Maître Burnes engagera John, un tueur à gage peu scrupuleux dans le but d'assassiner Charlie afin qu'il ne puisse réussir à s'emparer de cet argent promis par l'avocat. On peut donc le surnommer à juste titre "L'avocat du diable." La suite de Santa Monica, toujours aussi explosive avec le monde des stars, le monde richissime d'Hollywood avec toutes ses joies et ses peines. Cette suite révèle une nouvelle facette du monde de la jet set, strass et paillettes. Au mois d'Août à l'Ohio, une famille bourgeoise s'ennuie de la vie et décide d'y mettre fin en partant en croisière. Emma Jackson, femme au foyer, mais aussi la femme de Steven Peterson, un riche excentrique, se sauvera avec un homme après avoir eu une aventure avec lui sur un bateau, aventure qui ne fait d'ailleurs que commencer. Linda Tores et Franck Tores, les enfants respectifs de célébrités défunts, seront repêchés sur l'île damnée où il y a eu tant de meurtres orchestrés jadis par l'odieux Charlie Rey. Ils viendront en aide aux ados mais ne savent pas qui ils sont, ils ne savent pas comment ils ont survécus depuis tant d'années, ni comment ils ont bien pu échouer ici. Le retour à Santa Monica promet d'être bien rude et les ragots sont déjà de la partie. Un nouveau règne de terreur est sur le point de commencer. Les journaux, les médias, la presse, les paparazzis ne manqueront pas de se relancer dans de nouveaux coups bas et dans de nouvelles aventures pleines de rebondissements. Cinq, quatre, trois, deux, un, action !

09/2018

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Littérature française

L'âme du violon

Un vieux luthier Italien au XVIIème siècle, un tsigane orphelin qui vit de sa musique sur les chemins de la France des années 30, une jeune femme bohème qui rêve de voir un jour ses toiles exposées dans le Paris contemporain et un PDG infatigable dont le coeur n'est touché que par les airs classiques qui résonnent dans son bureau new-yorkais : si différents soient-ils, ces quatre personnages ont en commun, un objet, le violon. Giuseppe lui a consacré sa vie, penché sur son établi jour après jour pour le compte d'un célèbre atelier italien ; un drame va le pousser à sortir de sa solitude et à transmettre son art à un jeune apprenti pour tenter de réaliser l'instrument parfait. Lazlo joue sans cesse de celui qu'il a reçu en seul héritage ; son incroyable talent lui permet d'en vivre et d'espérer un jour gagner cette Amérique dont on lui parle tant, et vers laquelle on le suivra. Lucie se voit obligée de reprendre sa vie en main pour vendre l'instrument que sa grand-mère musicienne lui a confié afin de lui permettre d'acheter le matériel nécessaire à la préparation de sa première exposition. Un projet qui la mènera de Londres à Vichy, mais surtout loin de ses peurs. Et Charles se met à enquêter sur les traces de violons mystérieusement signés pour conquérir une musicienne qui a su, par son art, ré-enchanter son existence jusqu'ici réduite à des chiffres et des contrats. Il redécouvrira dans cette aventure les plaisirs simples de joies qui ne s'achètent pas. De 1630 à nos jours en passant par l'entre-deux guerres, de la Lombardie aux gratte-ciels de New-York en passant par Paris et la Camargue, Marie Charvet lie ces quatre destins pour révéler l'âme d'un violon unique qui changera à jamais la destinée de nos quatre personnages. En lutherie, l' "âme du violon" désigne l'ultime pièce que dépose l'artisan au coeur de l'instrument et qui détermine sa sonorité et sa vibration. Dans ce roman choral, musical et léger, conçu comme une fugue à quatre voix et dont les chapitres déroulent en alternance les vies de chaque personnage, elle permet à l'auteur de faire résonner ensemble trois époques, plusieurs cultures et d'accorder ces destins bouleversés par un même instrument.

04/2019

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Littérature étrangère

Le temps des vrais bonheurs

Aruna, une jeune femme d'origine bengali, vient de décider de quitter Londres, ainsi que son mari, et de rentrer à Singapour. Le déclencheur ? Les vers d'un poète bengali : "Il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison". Son combat, c'était vivre à cent à l'heure, refuser son traitement médical pour troubles psychologiques, et boire, fumer, faire l'amour sont devenus ses addictions, plus douces que d'autres par le passé. Désormais, cesser de se battre et rentrer. Trouver l'apaisement, même si c'est un peu vivre à moitié. Et rentrer, même s'il est toujours plus facile de fuir. Hari Hassan est en fin de vie à l'hôpital de Kuala Lumpur. Immobilisé sur son lit, il dépend des infirmières pour tout, et souhaiterait qu'on le laisse partir. Lourd de remords, Hassan se souvient. De la guerre fratricide et de la partition entre l'Inde et le Pakistan. De la seule femme qu'il ait jamais aimée, avec laquelle il n'a pu se marier : il n'a jamais su ce qu'était devenue leur fille, qui devait être adoptée. Alors que lui-même a épousé plus tard une femme qu'il n'aimait pas, et dont il a eu un fils, Jazz. Hassan trouve qu'il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison, lui aussi : faire la paix, que son fils Jazz lui pardonne et le laisse partir. Jazz vit à Singapour. Travail logement partenaire : il peut cocher chaque case, et aurait donc tout pour être heureux ? Mais il n'a pas oublié Aruna, son double, sa soeur, sa petite amie, son amie pour la vie. Inséparables depuis leurs douze ans jusqu'à ce qu'elle disparaisse du jour au lendemain, deux ans plus tôt. Jazz a toujours su qu'elle finirait par rentrer chez elle. Mais sait-elle seulement où c'est, chez elle ? En trois jours et trois nuits, les tragédies ordinaires se nouent et se dénouent, comme si l'on retournait une boule à neige sur chaque métropole, faisant tourbillonner les regrets et les espoirs au milieu des préoccupations quotidiennes. Jusqu'à ce que la neige se dépose, et que l'on puisse décider de garder une chance de goûter au bonheur, et de vivre.

06/2014

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Franc-maçonnerie

La Franc-Maçonnerie Egyptienne au Grand Orient de France. Mythes Fondateurs, Histoire et Pratique

Les Rites de Memphis-Misraïm ne se sont pas structurés en une seule journée. Même s'ils revendiquent une filiation remontant à l'Antiquité, il s'agit là, d'une filiation essentiellement mythique. Aussi pour le maçon égyptien, l'Egypte auquel il est fait référence reste une période sublimée lui permettant de s'ouvrir à de nouvelles spéculations. Ce livre nous conduit à recouvrer les mythes fondateurs du Rite, de l'Egypte alexandrine, en passant par le renouveau de l'hermétisme à la renaissance italienne, de la campagne de Bonaparte en Egypte jusqu'à la période moderne du XXe siècle. Mais le rite comme nous le verrons possède une double particularité. A la fois creuset d'hermétistes de la fin du XVIIIe siècle, d'alchimistes, de kabbalistes, d'ésotéristes et d'occultistes de la belle époque, il va aussi tout au long du XIXe siècle produire des combattants de la liberté tel que Garibaldi, le héros des deux mondes, Jacques Ragaigne, membre de la Commune de Paris, Pierre Leroux, ou encore Louis Blanc, l'organisateur du travail. Les loges de Misraïm, profondément républicaines se retrouveront dans le collimateur de la police et parfois interdites. On y retrouve aussi tous ces proscrits de Londres, quarante-huitards, exilés après le coup d'Etat de 1851 ou la répression de la Commune. Beaucoup seront initiés ou affilés au Rite Réformé de Memphis dans des loges aux titres évocateurs : " Les Disciples de Ménès " devenue " Les Philadelphes, Les Proscrits, Les Gymnosophistes ". Quand on parle d'Egypte en cette fin du XIXe siècle, on veut parler d'Orient. Revivre en pensée le périple qui conduisit Alexandre le Grand d'Egypte jusqu'à l'Indus. Aussi n'est-il pas étonnant au sein des rituels de retrouver des allusions à l'Egypte Antique, aux Ecoles Néo-platoniciennes, aux sages de la Perse ou encore aux Védas sacrés. Cette porte sur l'Orient, ouverture vers l'universel, permet cette étude comparée des traditions, des philosophies, des sciences et ouvre à des réflexions d'actualité autour de sujets tels que la notion de conscience, de responsabilité vis-à-vis du vivant ou de spéculations scientifiques autour de l'approche quantique. Elle permet de créer du lien entre Orient et Occident, revisiter les philosophies de la Méditerranée dont le Rite est issu, faire lien entre héritage, présent et avenir.

02/2022