Recherche

politique société

Extraits

ActuaLitté

Histoire internationale

Une famille d'Europe

                « Ma généalogie est un écheveau d’infortunés destins européens, cabossés par les intolérances et les guerres que les peuples de ce continent n’ont cessé d’entreprendre, brisés par les frontières qu’ils n’ont cessé de dresser entre eux, mais aussi par les fractures sociales et les égoïsmes. »                Au travers du récit des pérégrinations des différentes branches de sa famille, Jean-Robert Pitte, spécialiste de géographie culturelle, raconte l’Europe depuis la fin du xviiie siècle. Cette saga plonge le lecteur dans le destin de lignées paysannes de Normandie, d’Alsace, du Bugey qui migrent vers Paris par nécessité économique (ou par choix politique après l’annexion de l’Alsace en 1871). On y suit la traversée de l’Europe par une famille juive modeste qui s’établit vers 1760 dans la grande plaine de Hongrie, puis entame sous François-Joseph une ascension sociale qui conduit à l’Académie des sciences de Budapest l’un des siens, dont le fils sera enfermé le ghetto de la capitale danubienne. Tous ses ancêtres ont subi les guerres napoléoniennes, celle de 1870 et la Commune de Paris, plus dramatiquement encore les deux guerres mondiales, enfin l’établissement du rideau de fer. Ce tissu d’humbles faits restitue dans l’espace et la longue durée les souffrances et les petits bonheurs qui ont fait notre continent. Au-delà de leurs particularités, ces destinées sont exemplaires de ce qu’ont connu tous les Européens.                Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, président de la Société de géographie et président de l’université de Paris-Sorbonne de 2003 à 2008, Jean-Robert Pitte est l’auteur de nombreux livres à succès : Histoire du paysage français, Géographie culturelle, Le Désir du vin à la conquête du monde, etc.

05/2011

ActuaLitté

Droit

Syndicalisme : cinq défis à relever. Unissons-nous !

Cet ouvrage collectif aborde principalement 5 thèmes : l’action revendicative, l’unité, la démocratie, l’indépendance et enfin l’Europe. Questions incontournables, même si ce ne sont pas les seules qui se posent à un syndicalisme aujourd’hui divisé et affaibli. Les causes de ce délitement sont multiples. Bien entendu, on ne peut pas ignorer la politique du patronat qui, depuis maintenant plus de trente ans, impose coûte que coûte la logique de baisse du coût du travail et l’intense guerre idéologique mise en oeuvre par les forces politiques de droite présentant le recul social comme le seul moyen de sortir de la crise. Ajoutons à ce tableau l’éclatement des garanties collectives et des formes de travail, le développement de l’individualisation et de la précarité et la répression antisyndicale patronale permanente. On comprend alors aisément que le syndicalisme ne fasse pas recette, en particulier pour les nouvelles générations qui n’ont pas connu le syndicalisme d’hier, synonyme de progrès social. Cependant, nous disent les auteurs, le syndicalisme porte lui-même une part de responsabilité. Ses pratiques parfois éloignées du salarié et son éclatement en de multiples centrales ont contribué à la désaffection des salariés et à un manque d’efficacité. Les auteurs constatent que «le syndicalisme apparaît d’une manière générale de moins en moins crédible». Le livre identifie les défis à lever et les pratiques à interroger pour que le syndicalisme prenne sa place dans la mobilisation pour un autre modèle de société. C’est la conviction commune des auteurs de ce livre, quelle que soit leur appartenance syndicale ou leurs origines professionnelles. Cependant, leur volonté de rassemblement n’est pas synonyme d’uniformité et le livre présente des contributions individuelles, à partir d’objectifs partagés par l’ensemble des auteurs, afin d’illustrer les questions à débattre.

01/2015

ActuaLitté

Travail social

La fin des EHPAD ? Réalités ignorées et vérités rejetées

Depuis des décennies, le domicile est considéré comme le lieu de vie privilégié des personnes âgées. Soutien et maintien à domicile ont été érigés en normes, alors que les politiques gouvernementales ont favorisé la création constante d'EHPAD. Ces derniers, qui auraient dû représenter un véritable "prolongement" du domicile, sont perçus par l'ensemble de la population comme une réponse "institutionnelle et collective" , régulièrement critiquée et rejetée. Des réflexions récentes demandent avec fermeté la fin de la création de ces établissements et de nombreuses actions actuelles favorisent la diversité de la vie des personnes âgées dans des domiciles adaptés, tels que les habitats inclusifs, les résidences-seniors, les résidences-autonomie, et plus généralement les habitats intergénérationnels. Les canicules et les pandémies qu'a connues la société française, et notamment la pandémie actuelle, ont révélé la terrible faiblesse du fonctionnement des EHPAD et la mauvaise adaptation de la politique du maintien à domicile, aboutissant, au niveau national, à un véritable constat d'un "désastre gérontologique" . Parlementaires, experts et surtout personnes âgées affirment désormais une absolue nécessité de développer toutes les formules de soutien et de maintien à domicile et de modifier profondément la nature et la gouvernance des EHPAD. La fin de ces établissements sur leur modèle actuel est-elle réellement enclenchée ? C'est ce que cet ouvrage a pour mission de démontrer. Docteur en droit et directeur d'hôpital honoraire, Gérard Brami a dirigé des EHPAD pendant quarante années. Chargé d'enseignement à l'université, il est l'auteur de nombreux articles et de plus de 25 ouvrages sur les EHPAD et le Grand âge. Il est membre d'associations, d'instituts et de fédérations qui touchent à la gérontologie. En 2010-2011, il est nommé dans l'internationale Who's Who.

02/2022

ActuaLitté

Economie agricole

L'Académie d'agriculture de France. Une vision de l'agriculture française de l'entre-deux-guerres

Entre 1919 et 1939, dans les murs de l'Académie d'agriculture de France (AAF), l'agriculture a été abordée sous ses aspects économique, sociologique, politique. Quelle vision en résulte-t-il ? Les agriculteurs membres de l'Académie sont des représentants de la grande exploitation à salariés, que soutiennent aussi la majorité des autres membres. L'exploitation familiale est cependant reconnue comme portant les vertus morales que requiert la "démocratie rurale". Le fait social considéré comme le plus marquant de la période est l'exode rural : il constitue une quasi-obsession, en accord avec une réalité productive que ne parvient pas encore à battre en brèche la mécanisation et encore moins une motorisation balbutiante. Jouant son rôle dans la défense de l'agriculture, l'Académie est une tribune où s'exprime la stigmatisation de la fiscalité. La revendication est systématique en faveur de mesures protectionnistes aux frontières. Certaines politiques publiques sont appréciées, comme c'est le cas pour le Crédit agricole mutuel mais, au contraire, d'autres sont fermement critiquées comme celle du Front Populaire et son ONIB (Office national interprofessionnel du blé). Des marchés domestiques, l'Académie a une vision critique, défendant les agriculteurs dans des filières où la commercialisation est dominée par les intermédiaires. Conservatisme, protectionnisme, humanisme vis-à-vis des groupes agricoles défavorisés, défense de l'exploitation à salariés plutôt que l'exploitation familiale, louanges à l'égard de la "démocratie rurale", tels sont les comportements qui conduisent à la vision de l'Académie d'agriculture de France dans l'entre-deux-guerres Un ouvrage important pour comprendre la France rurale de l'entre-deux-guerres et la façon dont certaines élites appréhendent la société de leur temps. Un livre d'histoire qui vient compléter notre connaissance.

02/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

La naissance de l'opinion publique. Bertin et le Journal des débats

Qui est ce personnage au regard pénétrant qui domine le XIXème siècle : Le fondateur du "Journal des Débats littéraire et politique" et font de lui l'inventeur d'une force qu'on appellera "le Quatrième pouvoir" : la presse ? Son nom : Louis François Bertin l'Aîné (1766-1841), dont on peut admirer le portrait par Ingres, au Musée du Louvre. Apôtre et défenseur de la liberté, il sera tout d'abord victime de l'autoritarisme impérial. Il connaîtra la prison, puis l'exil, avant d'être dépossédé de son journal en 1811 et 1814 mais la grande période commence pour lui avec la Restauration. C'est en pensant à sa collaboration aux Débats politiques et littéraires que Chateaubriand attrait pour un pamphlet devant un juge qui lui demanda sa profession, répondit avec fierté : "Journaliste" . Les Débats, journal conservateur éclairé, exerça pendant près d'un siècle une influence considérable sur la vie intellectuelle et artistique de la France. Bertin l'Ainé fut aussi un grand mécène. Il comptait parmi ses amis les plus connus qu'il recevait à l'époque romantique dans son domaine de Bièvres : Hugo, Lamartine, Ingres, Berlioz, fréquentaient son salon. Le succès de son journal lui permit d'engager des correspondants dans les grandes capitales d'Europe. Une telle diversité porte la marque d'une personnalité exceptionnelle que ce livre vous invite à découvrir. Cette biographie est une contribution à l'Histoire de la presse et un tableau coloré d'une société représentée ici à travers ses personnalités les plus prestigieuses. Jean-Paul Clément est l'auteur de nombreux ouvrages dont deux biographies de Chateaubriand, l'autre de Charles X. Dans Bertin, il ressuscite un personnage méconnu en s'appuyant sur des témoignages et des documents inédits.

09/2023

ActuaLitté

Policiers historiques

L'énigme du code noir. Une nouvelle aventure de Nicolas Le Floch

Jamais dans sa longue carrière, Nicolas Le Floch n'avait vu pareils crimes. Au printemps 1791, on retrouve successivement deux cadavres dans le quartier du Luxembourg à Paris : le pre>mier a une jambe et un bras coupés, le second le dos labouré de dizaines de coups de fouet ; pour faire bonne mesure, tous deux ont été pendus, ce qui a causé leur mort. Ces deux grands seigneurs assassinés sont propriétaires de plantation à Saint-Domingue. Avec son ancien adjoint Bourdeau, Nicolas, agent spécial de la monarchie, découvre que ces mutilations sont calquées sur les punitions infligées aux esclaves fugitifs par les planteurs des colonies, selon les stipulations du "code noir" établi par Louis XIV pour réglementer la répression des fautes commises par les esclaves des colonies françaises. S'agit-il d'une ven>geance venue des îles ? Ou bien d'un complot bien plus tortueux commis dans une intention politique ? Dans le Paris révolutionnaire de 1791, tandis que l'Assemblée constituante tente de stabiliser le royaume et que Louis XVI défend sa couronne au palais des Tuileries, en butte aux émotions populaires suscitées par les patriotes les plus intran>sigeants, les deux policiers tentent de démêler cet écheveau complexe sur fond d'affrontements entre les factions politiques. Au cours de cette intrigue haletante, il devra comprendre la bataille qui s'ouvre sur l'abolition de l'esclavage, entre la Société des Amis des Noirs qui défend l'égalité des droits et le club Massiac, qui réunit dans une association puissante les intérêts coloniaux. Il devra surtout combattre les criminels redoutables de la "bande de l'Homme Vert" qui a élu domicile dans les carrières souterraines de Paris, tout en surmontant l'imbroglio sentimental qui oppose Laure de Fitz-James et Aimée d'Arranet avec qui il entretient une double liaison qui le mettra en fâcheuse posture.

10/2022

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

La belle époque de l’anarchisme argentin. Buenos Aires (1880-1920)

L'histoire de l'anarchisme argentin est très mal connue. En réalité, entre 1870 et 1930, il est véritablement le plus prolifique et le plus original de toute la région latino-américaine, si l'on exclut l'exemple du Mexique où, avec les frères Flores Magón, on a plutôt affaire à un contexte révolutionnaire paysan. Sous-estimé par les historiens européens, qui préfèrent généralement s'intéresser à la CNT espagnole, syndicat constitué en 1911. L'anarchisme en Argentine (né en 1870) échappe aux débats européens alors en cours sur le vieux continent. Sur le Río de la Plata, les anarchistes ont avec les socialistes des liens de proximité contradictoires, occupant le même terrain et multipliant avec eux les controverses endiablées. Ils passent, dans un premier temps, d'un fonctionnement fondé sur l'associationnisme, à une structure unique, la société de résistance, souvent mal comprise, mais dont la complétude politique va lui conférer une force considérable et la capacité de s'imposer comme organisation de lutte. Dès 1901, la création de la Fédération ouvrière argentine (FOA, devenue par la suite Fédération ouvrière régionale argentine) pose les bases d'un anarchisme organisé et structuré, qui en fait la première organisation de masse libertaire au monde en se distinguant nettement du syndicalisme. Dans le texte que nous vous proposons, Hélène Finet, spécialiste des mouvements anarchistes latino-américains, présente la richesse de cette histoire qui, malgré les fragilités, les contextes politiques et sociaux régionaux et internationaux, continue à ­susciter un écho dans la " socialité ouvrière et militante d'aujourd'hui ". Hélène Finet est enseignante chercheuse en Histoire latino-américaine contemporaine à l'université de Pau et des pays de l'Adour, spécialiste des femmes et de l'anarchisme argentin. Elle est aussi l'autrice de plusieurs ouvrages et articles sur les femmes anarchistes espagnoles et argentines.

09/2023

ActuaLitté

Géographie

La justice spatiale et la ville. Regards du Sud

L'injustice sociale se traduit dans l'espace ; réciproquement l'organisation de l'espace est productrice d'injustice sociale. C'est ce que traduit le concept de justice spatiale, c'est-à-dire l'approche spatiale de la justice sociale entendue dans ses différentes dimensions, tant de distribution équitable que de reconnaissance. Il est appliqué ici à des espaces urbanisés des pays des Suds, principalement africains. Cet ouvrage est le fruit d'un travail original de recherche et d'écriture collective, et non une collection de chapitres individuels, mené dans le cadre du programme Jugurta en référence au roi de Numidie, considéré comme un dangereux barbare par les Romains qui le laissèrent mourir dans leurs prisons en 104 avant Jésus-Christ Barbare en Occident, héros en Afrique, il représente un schéma classique de l'histoire coloniale des territoires dits aujourd'hui des "Suds", et à ce titre correspond à nos objectifs dans cette recherche : adopter un regard sur les questions urbaines depuis les Suds. Il s'agit bien ici d'affirmer le droit plein et entier des villes des territoires post-coloniaux, où vivent aujourd'hui la majorité des citadins de la planète, à servir d'exemples dans des débats théoriques sur l'urbain en général. Si contribuer à "distribuer" la recherche urbaine équitablement entre les Suds et les Nords, tout en "reconnaissant" les différences des Suds, était en soi un objectif de justice spatiale, la portée générale du propos de cet ouvrage reste l'essentiel : les auteurs réunis ici, géographes et urbanistes, s'appuyant sur leurs bagages disciplinaires, leurs terrains et des travaux de philosophie politique, veulent montrer que la compréhension des interactions entre espace et société est indispensable à celle des injustices sociales en ville et donc à la réflexion appliquée sur les politiques territoriales visant à réduire les injustices.

06/2014

ActuaLitté

Beaux arts

Vie d'un musée 1937-2005

L'histoire du musée national des Arts et Traditions populaires (Atp), qui a commencé à la fin des années 1930, se termine au printemps 2005 par une fermeture définitive. Pour Martine Segalen, qui a dirigé pendant dix ans le Centre d'ethnologie française, laboratoire rattaché au musée, c'est " un crève-cœur, la fin d'une aventure et l'enterrement d'un grand projet ". C'est aussi le moment de revenir sur cette histoire riche d'enseignements sur les rapports entre politique et culture, beaux-arts et arts populaires, identité, nation et patrimoine. A l'origine des Atp, il y a d'abord la folle ambition d'un homme, Georges Henri Rivière, visionnaire, passionné et prêt à tous les revirements idéologiques pour mener à bien son dessein. Présenté comme une vitrine du peuple au temps du Front populaire, un temple des traditions soutenu par la Confédération paysanne sous Vichy et un lieu de modernité scientifique et muséographique après la guerre, son musée est finalement installé, en 1972, dans un bâtiment flambant neuf construit au bois de Boulogne. Une apothéose, qui donne à l'ethnologie de la France, jusque-là parente pauvre de l'ethnologie exotique, une légitimité nouvelle. Mais un succès de courte durée car, dès la fin des années 1980, alors qu'en province le mouvement des écomusées suscite un engouement croissant, les visiteurs se font rares, le soutien de la direction des musées de France fait défaut et l'établissement s'enlise dans la crise qui lui sera fatale. En s'appuyant à la fois sur des archives inédites et sur une expérience vive, Martine Segalen offre, dans ce livre rigoureux et personnel, une réflexion de fond sur le devenir des musées d'ethnologie en France, pris entre tutelle publique, enjeux politiques et évolutions de la société.

03/2005

ActuaLitté

Droit

QUI EST LE JUGE ? Pour en finir avec le tribunal de l'Histoire

Un mal hante l'époque : la manie compulsive de juger. Tout le monde semble vouloir juger tout le monde, comme si cette escalade judiciaire était de nature à pallier l'obscurcissement de la politique et l'affaissement du civisme. Pourtant, qu'il s'agisse des grands procès pour crime contre l'humanité ou de l'expérience des tribunaux pénaux internationaux, le jugement sonne faux. Sa justice manque de justesse. Des événements récents à fort retentissement médiatique permettent de prendre la mesure du problème. L'affaire Pinochet : à quelles conditions l'humanité peut-elle devenir source de droit et comment juger les dictateurs ? Les procès pour crime contre l'humanité : quel usage en faire, quand sa définition évolue tant ? Le procès Papon : comment, cinquante ans après, démêler les faits, distinguer les responsabilités individuelles de celles de l'Etat ? La table ronde des historiens organisée par le journal Libération pour soumettre à l'examen les accusations de Gérard Chauvy contre Lucie et Raymond Aubrac : peut-on éviter que l'expertise historique dégénère en instruction ? Ce malaise n'est pas seulement celui du droit, il est tout autant celui de l'histoire : plutôt que d'accepter la fragile incertitude du jugement humain, la tentation reste forte en effet d'en appeler à de vieux fétiches majuscules, l'Histoire ou l'Humanité, de glisser du jugement historique toujours en appel au tribunal définitif de l'Histoire. Contre cette tentation, je me suis efforcé tout au long de ce livre de définir les conditions politiques d'un juste exercice du jugement en matière historique, où mémoire, deuil et oubli contribuent chacun à sa façon à l'institution d'une société consciente et responsable. D. B.

03/1999

ActuaLitté

Economie

Le réveil des démons. La crise de l'euro et comment nous en sortir

On croyait les démons assagis : à la faveur de la crise financière de 2008, les Etats avaient repris le dessus sur les marchés financiers ; avec et pour l’euro, les Européens avaient enterré l’égoïsme national ; face aux pires chocs, les politiques économiques savaient répondre et conjurer la dépression. Mais la tempête qui ébranle la zone euro depuis maintenant deux ans montre qu’ils n’étaient qu’assoupis.La crise européenne rappelle Lénine, pour qui la meilleure manière de détruire les fondements d’une société était de saper sa monnaie. Ce qui n’était au départ qu’une crise banale dans une petite économie périphérique, la Grèce, a gagné un pays après l’autre et menace aujourd’hui d’emporter tout l’édifice monétaire européen. Les citoyens s’interrogent : Peut-on encore sortir de cette tempête ? Certains pays devront-ils quitter l’euro ? A quel prix ? Cette monnaie sera-t-elle le fossoyeur de l’Europe ou l’accélérateur de sa transformation ? Les Etats vont-ils perdre leur autonomie budgétaire ? L'Allemagne est-elle en train de prendre le pouvoir ?Avec brio et clarté, Jean Pisani-Ferry donne toutes les clés pour comprendre ce qui se joue aujourd’hui autour de notre monnaie. Il donne à lire comme un thriller l’histoire d’une monnaie orpheline d’un Etat, mais surtout d’un projet politique. Il dénonce les manquements des dirigeants européens qui, face à la tourmente, ont toujours réagi trop peu et trop tard. Il déchiffre enfin les différents scénarios de sortie de crise, et évalue leurs chances de succès.Un essai brillant par l’un des meilleurs économistes contemporains pour comprendre pourquoi notre avenir se joue dans la crise de l’euro.

11/2011

ActuaLitté

Théâtre

Corps de bois, souffle humain. Le théâtre de marionnettes Wayang Golek de Java Ouest

Le wayang golek purwa est un théâtre de marionnettes éminemment populaire aujourd'hui en pays Sunda, à l'Ouest de Java en Indonésie. Pratique complexe dans ses dimensions sociales et artistiques, le wayang golek est proclamé en 2003 Chef-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'Unesco, au sein de la candidature générique du « Wayang indonésien ». L'ouvrage décrit et discute le passage d'un patrimoine familial à un patrimoine commun, national, mondial. L'analyse anthropologique mêle ainsi l'étude des politiques culturelles au sein des jeux d'espaces de ces différentes échelles, l'examen de concepts globaux, l'étude détaillée du parcours de cette première candidature de l'Indonésie au patrimoine immatériel de l'Unesco et la réalité ethnographique du wayang golek. Du processus de patrimonialisation officielle surgissent ainsi des enjeux multiples, telle la construction d'une identité et d'une culture nationales, ou encore la spectacularisation et la folklorisation du wayang golek, sa conversion en un produit à exporter, une ressource à mobiliser et à exploiter. Le patrimoine devient un capital à faire fructifier dans l'intérêt notamment économique d'une région touchée de plein fouet par les crises financières de 1997 et fin 2008, au sein d'un État engagé dans un processus politique complexe de démocratisation au sortir des trente ans du régime autoritaire de l'Ordre Nouveau (1967-1998). Loin de se limiter à l'étude de la juxtaposition du concept international de patrimoine immatériel à un contexte local spécifique, l'ouvrage montre comment, par leurs pratiques, les acteurs du wayang golek se réapproprient ce signifiant nouveau, tout en apportant à leur tour des éléments à la réflexion générale sur le patrimoine dont le wayang golek fonctionne comme un métadiscours au sein de la société sundanaise contemporaine.

06/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Réformes et réformisme dans la France contemporaine

Définir à priori une réforme ou un réformateur est impossible. Interpréter tout changement comme une réforme et tout acteur comme un réformateur ne peut conduire qu’à la confusion. Sont donc mises en évidence celles qui ont réellement marqué l’évolution de la société française sur les champs politique, économique, social ou culturel, pour quelles raisons, ainsi que leurs auteurs en récusant tout cloisonnement. Ne retenir, sur deux siècles d’évolution, que les mesures ayant eu un impact réel ou privilégier celles qui sont tenues pour positives et durables comportait le risque de passer sous silence celles qui ont abouti à l’échec ou ont été considérées à postériori comme éphémères ou rétrogrades, bien qu’elles n’aient pas été vécues ainsi par les contemporains. Certaines mesures ont été et sont restées plus connues pour leur image que pour leur contenu, l’une et l’autre devant être prises en compte car l’image a pu servir de support à des choix idéologiques ultérieurs. Dans leur souci de rechercher des continuités, les auteurs ont dû résister à la tentation de minimiser l’impact des ruptures mais leur propos, loin de le nier, était d’en montrer les héritages intégrés à des degrés très divers dans les évolutions ultérieures, certains interdisant tout retour en arrière, d’autres étant progressivement oubliés. Leur constat in fine est que réformes et réformateurs relèvent de toutes les familles idéologiques et politiques et que, pour parodier un propos célèbre, aucune n’a eu l’exclusivité de la volonté d’amélioration du vécu de ses contemporains, avec des réussites diverses. Sylvie GUILLAUME, professeur émérite des universités, est membre honoraire de l’IUF et chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences Po Paris. Pierre GUILLAUME, ancien élève ENS Saint-Cloud, est professeur honoraire des universités.

02/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

De la publication. Entre Renaissance et Lumières

Rendre public est une action qui, sous l'Ancien Régime, ne va pas de soi. Elle comporte de multiples enjeux - juridiques, politiques, sociaux, culturels - qui nous sont devenus presque étrangers. Elle définit, en le visant, un public, terme plus riche, plus complexe, plus " politique " que ne le suggère aujourd'hui son acception de tous les jours. Car entre Renaissance et Lumières, l'opération de faire paraître un écrit - un livre par exemple - renvoie inséparablement au public des lecteurs et à la perception même de l'idée de public dans son rapport à la respublica. C'est cette réalité complexe, mouvante, intimement liée à la genèse de notre " espace public " qu'étudient les textes réunis dans le présent ouvrage, tous issus d'une recherche élaborée en commun, dont voici le premier bilan. Ce livre explore de multiples lieux de publication, de Paris à Venise, du collège jésuite au théâtre de société. Il rencontre bien des protagonistes de ce processus, les auteurs, les censeurs, les orateurs, les donneurs d'avis... Il met en lumière ce qui se trouve ainsi finalement publié : la réputation, la puissance, la gloire, la philosophie et même le secret. Les études ici rassemblées remettent en cause l'idée d'un simple face-à-face entre les producteurs d'écrits - auteurs, éditeurs, commanditaires, imprimeurs - et les divers publics qui en sont les destinataires. Elles font découvrir l'importance des médiations, la multiplicité des relais, la confusion parfois des rôles. Au fil des pages et d'un chapitre à l'autre on voit ainsi se composer, par fragments, une histoire renouvelée de la circulation et de la réception des écrits sous l'Ancien Régime, qui esquisse, chemin faisant, une autre approche de la littérature à l'âge classique.

10/2002

ActuaLitté

Histoire de France

CRIS DE HAINE ET RITES D'UNITE. La violence dans les villes, XIIIème-XVIème siècle

La violence semble une composante permanente de la vie urbaine au Moyen-Age. Dans l'espace clos que ménagent les remparts, une société particulière s'est constituée en effet, que des dissensions multiples écartèlent. Jeunes et vieux, laïcs et clercs s'y adonnent également, partageant les rivalités politiques, les querelles d'intérêt, les rancoeurs des laissés-pour-compte, ou les haines que développent parmi les populations chrétiennes la présence de minorités juives ou arabes. Quelles que soient ces manifestations - rixes, assassinats, viols, crimes crapuleux, attentats contre les forces de l'ordre, insultes ou blasphèmes - la violence trouve en ville le support de solidarités constituées et s'inscrit dans les rythmes quotidiens : ceux de l'habitation, de la rue, ou des multiples lieux de rencontre qu'offre la cité. Les temps exceptionnels de la fête ou de la révolte exaspèrent ses accès, la rendent sauvage et passionnelle. Pour la prévenir ou la maîtriser afin qu'elle se maintienne en deçà d'un seuil de tolérance, les autorités imaginent bien des procédés, depuis les instances de conciliation ou les prédications de paix jusqu'à la répression policière, en dépit des faiblesses qu'elle présente. Cependant, les peines et les exécutions publiques, qui légitiment les manifestations officielles de la pire cruauté, traduisent une interprétation sélective du crime et un jugement inégal des violents. Tolérée lorsqu'elle exprime le style de vie des notables, la violence est réprimée avec ardeur quand elle se charge d'une menace pour l'ordre politique ou social. A la fin du Moyen-Age, au moment où la puissance de l'Etat se veut démonstrative, la seconde interprétation devient plus fréquente et marginalise une fraction de la population urbaine dont on exagère ou redoute les excès.

12/1996

ActuaLitté

Sociologie

Marcher !

... Ce livre, c'est donc " Marcher ! ". Il regroupe de nombreux acteurset témoins des évènements actuels. Des photographes, qui aujourd'hui constituent une avant-garde visuelle et documentaire du peuple en mouvement. Ils nous donnent ici un aperçu de leur ample et constant travail de capture des vérités fugaces d'un événement sismique, d'une société en ébullition révolutionnaire. Leur apport est essentiel car ils mettent à jour, chacun avec son talent propre, la dimension esthétique du mouvement populaire. Dans ce volume, encore plus divers que les précédents, aussi bien dans la forme que dans le fond, on trouvera des éclairages utiles à l'appréhension de la révolution en cours ainsi que des éléments pour une réflexion sur l'avenir immédiat, des analyses juridiques, politiques, psychologiques... On y voit aussi des sources et des affluents brûlants de ce grand fleuve d'aujourd'hui, majestueux de sagesse, de lucidité, de colère pacifiqueet de détermination. Il y a aussi des témoignages émouvants de la symbiose, malgré l'exil, des Algériens, parties de la totalité de ce vaste mouvement populaire. La poésie, qui est d'une certaine façon au coeur-même de " Nous autres "et de notre démarche morale, politique et intellectuelle, transparaît à travers tout l'ouvrage, mais, à l'occasion, elle s'affirme en tant que telle, à la fois éclatante et subtile. Enfin, nous ne sommes pas peu fiers que ce volume de " Nous autres ", se rapprochant un peu plus des expressions émanant du mouvement populaire, sur les pancartes des manifestants, leurs slogans, leurs chants, réunisse, comme à l'occasion de " Travailler ! " des textes et des photographies, mais aussi que les textes y figurent dans leurs différentes langues originales d'écriture, française, arabe, derja ou anglaise.

05/2019

ActuaLitté

Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 8, Correspondance

Sur les milliers de lettres que Destutt de Tracy a écrites tout au long de sa vie, près de 250 seulement sont parvenues jusqu'à nous. Parmi ses nombreux correspondants, on compte notamment ses amis Cabanis, Daunou, Fauriel, Maine de Biran et Mme de Staël ou des hommes politiques comme le président américain Jefferson ou le président argentin Rivadavia. En dépit de ses lacunes, cette correspondance est riche d'enseignement dans trois domaines : La biographie intellectuelle du fondateur de l'Idéologie, en permettant à la fois de retracer son itinéraire et la genèse, souvent complexe, de ses écrits et de pénétrer dans sa " société " : ses intimes comme ses amis et, plus largement, son réseau de relations au centre duquel se trouve l'Institut national et les assemblées dont il a été membre : la Constituante, le Sénat sous l'Empire ou la Chambre des pairs sous la Restauration ; La philosophie, en mettant à jour tout ce qui le sépare de Maine de Biran, entré en dissidence dès 1802, de Mme de Staël et du groupe de Coppet ou encore de la pensée allemande. Sous la Restauration, on peut voir aussi que Destutt de Tracy reste fidèle à lui-même en refusant de se rallier aux Doctrinaires, aux Eclectiques ou aux Saint-Simoniens et en attendant beaucoup de jeunes savants physiologistes comme Flourens ; La politique, où s'exprime une opposition sans concession aux privilèges aristocratiques et plus encore aux pouvoirs religieux, en regard d'un attachement sans faille au régime représentatif et aux libertés individuelles. On peut suivre quasiment à la trace son positionnement par rapport aux différents régimes qui se succèdent depuis 1789 jusqu'à 1830, ainsi que les espérances qu'il place dans les pays neufs, l'Amérique de Jefferson et l'Argentine de Rivadavia.

09/2018

ActuaLitté

Histoire ancienne

Corpus des inscriptions de Thasos III. Documents publics du quatrième siècle et de l'époque hellénistique

Les fouilles menées dans l'île de Thasos ont mis au jour près de mille cinq cents inscriptions, de toutes époques et de nature fort diverse, qui éclairent les institutions politiques, la défense, les cultes, la société et l'économie de la cité antique - l'une des mieux connues de la mer Egée. Soixante-cinq ans après les Recherches sur l'histoire et les cultes de Thasos de J.Pouilloux, le présent volume inaugure un nouveau corpus des inscriptions de Thasos, ordonné chronologiquement et thématiquement. Ce fascicule (CIth III) réunit les inscriptions à caractères public datées entre ca 400 et 30 av. J.-C. A l'orée du IVe siècle, la cité sort d'une longue période de guerres civiles et se reconstruit, mais perd bientôt la plupart des possessions continentales qui avaient fait autrefois sa fortune. Thasos n'est désormais qu'une polis d'importance moyenne, quoique prospère, à l'échelle du monde égéen dominé par Athènes, puis par le royaume de Macédoine et enfin par les Romains. Sont ici édités ou réédités et commentées cent vingt-sept documents, gravés dans l'agora et dans les sanctuaires urbains. On trouve parmi eux des décrets réglementaire ou honorifiques, des ventes de citoyenneté, des contrats de location de domaines sacrés, des dédicaces de collègues de magistrats ou de soldats, des décrets d'associations, des décrets de cités étrangères honorant des Thasiens, etc. Prises dans leur ensemble, ces inscriptions témoignent de la vitalité de la communauté civique et de la multiplicité des échanges avec le monde grec, ainsi que de l'engagement politique des familles les plus en vue, souvent d'ascendance ancienne. Le volume comprend une mise au point sur la chronologie locale, une étude de la paléographie et un catalogue raisonnée des quelques mille individus mentionnées dans ces documents.

01/2019

ActuaLitté

BD tout public

Gens de Clamecy

Le portrait tient une place très particulière dans l'activité de dessinateur d'Edmond Baudoin et son livre éponyme compte parmi les plus importants de sa bibliographie. Ces dernières années, il avait lié cette pratique à ses voyages pour aller à la rencontre des autres, dans un temps d'échange qui lui permettait de recueillir la parole des habitants grâce à cette relation si particulière qui unit le dessinateur et son modèle. Avec Mireille Hannon, cinéaste et documentariste, il reprend ce dispositif et part cette fois en Bourgogne à la rencontre des habitants de Clamecy. Dans cette ancienne capitale du bois de flottage, plus de 3000 personnes ont défendu la IIe République lors du coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. A mi–chemin entre mémoire et héritage, passé et présent, Baudoin a réalisé 44 portraits de Clamecyçois, dans les cafés, les marchés, la librairie de Clamecy, recueillis leurs rêves de société, leurs rêves politiques afin de faire éclore ce qui reste de ce passé de dissidence et de résistance et de mettre en résonnance leurs rêves avec les idéaux des républicains nivernais de 1851. En parallèle, Edmond Baudoin et Mireille Hannon ont co-écrit les textes de cette bande dessinée à partir de documents historiques qui renvoient le lecteur à la réalité politique de la fin du XIXe siècle. Le prologue de la bande dessinée, De barricades en barricades, a été écrit par l'historien Thomas Bouchet. Avec Gens de Clamecy, Baudoin clame une fois encore l'importance de faire émerger des personnalités devant les faits et de mettre en avant ceux qui les font, qui les vivent, qui se souviennent et rêvent à un avenir toujours meilleur.

09/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

L'affaire Alpha Condé vue par un témoin du procès

Incarcéré depuis le second tour de l'élection présidentielle de décembre 1998 sur l'ordre du président Lansana Conté, Alpha Condé est accusé d'avoir fomenté un complot contre la vie du chef d'Etat guinéen. Le célèbre opposant refusera de répondre aux questions de la Cour de sûreté. Ce procès aura été l'occasion d'une grande prise de conscience ; certes, le procureur a poursuivi, les avocats ont défendu tant bien que mal, le président a condamné, mais on pourrait dire que ce procès a produit sur les consciences l'effet d'un éclair. Car le président Lansana Conté, en acceptant l'instauration de l'Etat de droit et de la démocratie, devait savoir que les Guinéens n'entonneraient plus ses louanges, bien au contraire. Le lecteur de ce livre découvrira, au fil des pages, les moments les plus palpitants, les propos les plus significatifs, et les attitudes les plus remarquables qui caractérisent la justice, mais aussi la société guinéenne dans son ensemble. Le chroniqueur a été réaliste : les propos, les discours, les gestes, sont rapportés tels quels. L'auteur a le souci de restituer la vérité et de montrer à la postérité comment la justice et la politique ont fonctionné en Guinée, et quels rapports elles ont entretenus en ces temps de balbutiement. Les chefs d'accusation formulés par le président de la Cour, Mamadou Sylla, ont été rejetés, soit en bloc, soit partiellement, pour des motifs de procédure. La forme du procès a donc failli aboutir à l'acquittement pur et simple des accusés. Mais comme le procès avait des relents politiques qui ne disaient pas leur nom, le juge a pris des risques en ouvrant les audiences.

04/2015

ActuaLitté

Essais

Invasion Los Angeles. De John Carpenter

Etats-Unis, 1988 : Ronald Reagan est président, George Bush père est sur le point de lui succéder, la guerre froide touche à sa fin, le capitalisme triomphe, et dans les salles, sort un film de science-fiction à bas coût ayant un titre énigmatique et un lutteur comme protagoniste. Ce qui, à l'époque, n'était qu'un petit film indépendant et étrange allait devenir l'objet d'un véritable culte, grâce à sa capacité à saisir l'essence du contexte culturel et politique des années 80 et à dénoncer son hédonisme, son capitalisme effréné, son individualisme impitoyable. Il s'agit de Invasion Los Angeles de John Carpenter, un réalisateur qui n'avait jamais abordé des thèmes explicitement politiques mais qui, rendu furieux par la dérive néo libéraliste prise par les Etats-Unis, décide de lancer un cri d'alarme concernant son époque. Ce livre est un voyage à l'intérieur du film le plus enragé et en même temps le plus amusant de Carpenter, réalisateur multiple qui, ici, met de côté la recherche sur l'universalité du mal pour se concentrer sur sa présence dans la société dans laquelle nous vivons. "Ils vivent, nous dormons" annonce une des phrases-clé du film. Qui sont " Ils ", et qui sommes " Nous " ? Qu'est-ce qui distingue le sommeil de la veille, les humains des extra-terrestres, les bons des méchants ? Qu'est-ce qui se cache derrière le voile de l'illusion créé par les média ? En suivant les protagonistes Nada et Frank, cet ouvrage cherche à répondre à ces questions, aussi importantes aujourd'hui qu'à l'époque, explorant le film à travers le contexte social, culturel et cinématographique qui l'ont inspiré, et l'influençant à son tour.

04/2023

ActuaLitté

Sociologie politique

Epistémocratie. Enquête sur le gouvernement international du capitalisme

Depuis les années 1990 et les manifestations de Seattle et de Gènes, les organisations économiques internationales ont été mises en cause par les mouvements altermondialistes comme des citadelles du néolibéralisme. Elles ont aussi été prises à partie, plus récemment, par de nombreux gouvernements, l'administration Trump en tête. Mais que sait-on de leur fonctionnement réel ? Leurs sigles abscons - FMI, OCDE, PNUD, OMS, OMC, BM, BRI, BCE, G7, G20, etc. - et la technicité supposée de leur expertise tiennent à distance le profane ou le militant. Leur composition et leur action ordinaires n'attirent guère l'attention journalistique et citoyenne, ni celle des chercheurs. Et les gouvernements ont tout à gagner à les faire paraître homogènes, coupées des réalités, extérieures à eux, indépendantes. L'enquête sociologique présentée dans ce livre propose au contraire d'entrer de plain-pied dans ces espaces internationaux. L'on y suit alors des initiatives bureaucratiques oubliées, en faveur d'un Etat social au coeur de la crise économique des années 1970, autant que des protagonistes bien connus de la mondialisation néolibérale (Hans Tietmeyer, Alan Greenspan, Milton Friedman, Martin Feldstein, Alfred Müller-Armack, Paul Volcker, la Société du Mont-Pèlerin ou le groupe de Bilderberg, entre autres). L'on y étudie comment se structurent les relations transgouvernementales à bonne distance des débats publics, en montrant par exemple comment les "mains gauches" (social et écologique) et les "mains droites" (économique et financière) des Etats s'y livrent des batailles politiques et scientifiques à la fois. L'image lénifiante de la "coopération économique" en sort dissipée, de même que celle qui place ces institutions dans un olympe savant hors-sol. L'enquête donne à voir ces espaces hautement confinés et interroge l'institution de cette figure politique non élue, qui fait bon ménage avec le capitalisme, et que l'on peut dénommer : l'épistémocratie internationale.

10/2022

ActuaLitté

Sociologie

Pour en finir avec le conflit des sexes

La question du genre masculin/féminin ne cesse de diviser. Entre passions et incompréhensions, il demeure difficile de comprendre les rapports entre les hommes et les femmes, en dépit des évolutions culturelles et sociétales modernes. Nous avions cru pouvoir enfin enterrer la hache de guerre, que c'était fini, mais aux détours d'une réflexion amicale, d'une relation amoureuse ou d'un de ces micro-événements qui maillent notre quotidien, nous sommes renvoyés dans les rôles assignés à notre sexe d'appartenance. Et si les frontières s'étaient juste déplacées ? Les Martiens et les Vénusiennes restent en haut de l'affiche et hantent les têtes de gondoles tandis que les universitaires tentent péniblement de faire entendre sur la scène médiatique leur docte musique composée sur l'infinie variation des relations entre les sexes. Pourquoi sommes-nous quotidiennement confrontés à un affrontement inopérant entre sexes et genre ? Pourquoi en dépit des indéniables avancées juridiques et politiques des gouvernements successifs, des prises de conscience de la société civile, de la multiplication des discours de vulgarisation, avons-nous le sentiment de ne jamais en avoir fini avec les rigidités, les conflits ou les normes archaïques qui régissent les rapports femmes-hommes ? Tenter autre chose ! Vivre une féconde altérité ? Fred et Camille, les acteurs modernes de ce livre, jouent librement avec les conventions et identités de sexe. Ils sont complexes, homme ou femme, parfois l'un et l'autre. Ils enquêtent sur les différentes scènes sociales (couple, espace public, politique, médias, culture...), braconnent sur les terres inhospitalières de l'appartenance sexuée, débusquent les espaces de conflits en arpentant les lieux communs, s'essaient au métissage du genre. Leur ambition ? Offrir le plaisir d'un débat libre, constructif, dédramatisé.

01/2011

ActuaLitté

Anglais apprentissage

Le Royaume-Uni à l'épreuve de la crise 1970-1979. Textes en français et anglais

Les années 1970 sont dominées au Royaume-Uni par la problématique de la "crise". Multiforme, celle-ci renvoie tout à la fois à de graves difficultés économiques, à un climat social fait de tensions et d'affrontements, à une instabilité et une polarisation politiques grandissantes, enfin à une forme d'impuissance récurrente des gouvernements successifs. Elle est également manifeste par la présence d'une quasi-guerre civile sur le territoire britannique à travers les "troubles" nord-irlandais. Elle s'illustre aussi par la multiplication des interrogations identitaires sur la "britannicité" une fois la page de la décolonisation tournée, et qui s'expriment tout autant par le renouveau nationaliste dans la "périphérie celtique", dans la relation compliquée à l'Europe ou autour des modalités du vivre ensemble au sein de la société multiculturelle émergente. Les élites et les médias vont s'interroger sans fin sur le "British disease", et les rhétoriques du "déclin" et de "l'éclatement" du pays, voire du "no future", vont faire florès, faisant écho à une perception extérieure selon laquelle le Royaume-Uni aurait remplacé l'ancien Empire ottoman dans le rôle de "l'homme malade de l'Europe". Si les discours pessimistes, aux accents parfois "fin de siècle", dominent la période c'est parce que celle-ci clôt un cycle bien balisé fait de deux décennies et demie de croissance économique, de progrès social et de relative stabilité politique, pour ouvrir sur une ère nouvelle aux contours flous et pleine d'incertitudes. La fin de ce que l'on a appelé le "consensus" social-démocrate et keynésien, forgé après la Seconde Guerre mondiale, apparaît progressivement manifeste, mais le nouvel ordre social est encore en gestation. Les années 1970 constituent une période charnière autour de laquelle s'articule l'histoire britannique contemporaine.

08/2016

ActuaLitté

Historiens

Willi gautschi et la greve generale de 1918. ecrire, reecrire l'histo ire

La Grève générale de 1918 est la plus grande crise de politique intérieure de la Suisse moderne : 250'000 grévistes font face à 100'000 soldats en pleine Grippe espagnole. L'interprétation de cet épisode est contestée : s'agissait-il d'une tentative de révolution bolchévique ou d'une mobilisation populaire légitime ? Willi Gautschi est le premier historien à consulter les archives et à proposer une version consensuelle, mais son travail est aujourd'hui à nouveau remis en question. Est-il est légitime d'organiser des grèves et des manifestations en Suisse, ou faut-il privilégier les élections, le référendum et l'initiative populaire ? L'interprétation de la Grève générale, qui met 250'000 grévistes dans les rues face à 100'000 soldats, est au coeur de cette question. Longtemps, le récit dominant en faisait une révolution bolchévique manquée. Mais à partir des années 1960, les historien·ne·s ont insisté sur la détérioration des conditions de vie des classes ouvrières, sur l'autoritarisme du gouvernement et sur la volonté d'affrontement de l'armée. Le travail de Willi Gautschi, le premier à mobiliser des archives, occupe une place importante dans cette réflexion : aujourd'hui encore, ses livres servent de référence. Pourtant, ils ne sont pas sans biais interprétatifs majeurs, révélateurs des débats socio-politiques de la „société du consensus" des Trente Glorieuses comme de l'ouverture post-1968. En se penchant sur les archives personnelles de Willi Gautschi, ce livre étudie la façon dont l'histoire est écrite, et comment elle s'insère dans les débats contemporains. Car interpréter la Grève générale de 1918, c'est se prononcer aussi sur les grèves et manifestations de son temps – aujourd'hui, sur les grèves féministes, pour le climat ou pour de meilleures conditions salariales.

09/2023

ActuaLitté

Sciences historiques

Georges Claude. Le génie fourvoyé

Georges Claude (1870-1960), est sans doute l'inventeur français le plus fécond ; ayant tant marqué son époque de nombreuses et géniales inventions, qui prospèrent encore dans l'industrie contemporaine, comment peut-il être, aujourd'hui, autant ignoré du grand public ? La réponse est à chercher dans les bouleversements du Xxe siècle : " l'homme aux 250 inventions ", qui fut un chercheur infatigable et opiniâtre contre l'avis des scientifiques dominants était mondialement connu et admiré avant le dernier conflit mondial. Elu à l'Académie des sciences en 1924, honoré par quantité d'Universités et d'organismes internationaux, il lança d'innombrables projets. Qu'on en juge ! Il est à l'origine d'Air Liquide (dont la raison sociale demeure : société anonyme pour l'étude et l'exploitation des procédés Georges Claude), des Lampes Claude, de la Société Chimique de La Grande Paroisse, du tube au néon, de nombreuses armes de guerre en 14, de la synthèse de l'ammoniaque par hyperpression, de l'énergie thermique des mers... Les Américains appelèrent ce génie créatif l'" Edison français " ! Cet élève de l'École Municipale de Chimie et Physique Industrielles de Paris, qui fut à la fois électricien, journaliste, physicien, chimiste, ingénieur, économiste, voulu cependant devenir tribun et se noya dans le chaudron hautement toxique de la politique. Le Cassandre des années 30 s'entêta pour soutenir son ami Pétain dans un collaborationnisme suicidaire et se fourvoya dans les excès de l'extrême droite. Ce rival des scientifiques allemands ne voyait alors d'avenir que dans la grande Europe... d'Adolf Hitler. Trop d'intérêts et les déchirements de l'Histoire le condamnèrent à l'oubli. Rémi Baillot, avec la même ténacité que l'inventeur, a reconstitué et cherché à comprendre ce parcours fourmillant d'aventures, de combats et de conquêtes. À l'appui de nombreuses illustrations originales, il a replacé dans l'histoire de la Science et de la politique au XXe siècle, la tragédie passionnante de ce Gaulois intrépide, courageux, savant, inspiré, fier, mais aussi terriblement sourd et follement jusqu'au-boutiste. II sort de l'oubli Georges Claude, ce génie fourvoyé.

02/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

L'Idéologie dans le roman d'espionnage

L'auteur, qui a lu tous les romans d'espionnage parus en France depuis l'après-guerre, utilise l'abondance et l'intérêt que fournit ce genre littéraire, dépourvu de tout prestige culturel, mais irremplaçable pour l'étude des sociétés, des idéologies, des aspirations des hommes, pour une démonstration brillante qui apporte une contribution renouvelée à l'histoire des idéologies. La présence constante de l'idéologie nationaliste dans le roman d'espionnage, dans toutes ses composantes, dévoile les convergences avec les thèses de l'extrême droite. Et, au-delà de ces acquis, l'analyse du roman d'espionnage permet d'ébaucher une théorie de la communication persuasive et invite à une réflexion sur le rôle des signes dans la vie sociale et l'univers politique.

03/1985

ActuaLitté

Sociologie

L'individu incertain

L'individu est aujourd'hui amené à assumer des responsabilités croissantes : la politique semble perdre son monopole de prise en charge collective des destins individuels, la vie privée n'est plus structurée par des règles stables et des rapports d'autorité. L'estime de soi et la disponibilité à autrui deviennent des atouts majeurs. La subjectivité envahit donc la place publique et investit largement la technique, qu'elle soit pharmacologique - drogues illicites, tranquillisants, antidépresseurs - ou électronique - interactivité, reality-shows, cyberespace. La restauration de la sensation de soi que procure le psychotrope et la mise en scène de soi qu'amplifie la télévision sont révélatrices des tensions de nos sociétés, écartelées entre la conquête et la souffrance. Nous sommes entrés dans l'âge de l'individu incertain.

06/1996

ActuaLitté

Animaux, nature

La vie des fourmis

Ayant toujours vécu à la campagne, Maeterlinck croyait tout savoir de l'"insecte inévitable" qu'est la fourmi : "son intelligence, son industrie, sa diligence, son avarice, sa prévoyance, sa politique". Se penchant de plus près sur son univers minuscule et prodigieux, il y découvre quantité d'analogies avec les sociétés humaines. Si certaines fourmis se sont spécialisées dans l'élevage, d'autres ont appris à cultiver les aliments. Quant à leur système de communication, il n'est pas sans rappeler la télépathie... De cet exercice d'émerveillement, il tire la leçon que l'étude des fourmis et de leurs moeurs "nous aidera peut-être à démêler la pensée et l'arrière-pensée de la Nature et certains de ses secrets".

02/2020

ActuaLitté

Philosophie

De l'esprit des lois. Anthologie

Véritable somme politique, De l'esprit des lois (1748) est le chef-d'oeuvre de Montesquieu. L'auteur y engage tout à la fois une réflexion sur les différents gouvernements, une enquête sur les sociétés humaines et une analyse comparée des lois, afin de former tout homme à évaluer l'intervention législatrice. En s'attachant à saisir "l'esprit des lois" – ou rapports que les lois entretiennent avec le climat, la religion, les moeurs, les richesses et le commerce de chaque peuple –, il propose une manière nouvelle d'appréhender la réalité sociale. Cette anthologie, qui rassemble et présente les livres les plus célèbres de L'Esprit des lois, permet au lecteur de saisir les principaux enjeux philosophiques de cet ouvrage incontournable.

02/2019