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Faits de société

La France Orange Mécanique. Nul n'est censé ignorer la réalité

ENQUETE SUR UN SUJET TABOU : L'ENSAUVAGEMENT D'UNE NATION Chaque jour en France : 2860 violences physiques dont 360 avec arme 660 violences sexuelles dont 300 viols et tentatives Dans la Manche, un clandestin est jugé pour viol et agression sexuelle sur deux jeunes filles. Un " prédateur " pour la police, des " difficultés d'interprétation " selon son avocate. La cour estime que le prévenu n'a pas eu " conscience d'imposer un rapport sexuel ". Il ne mettra pas les pieds en prison. Pourquoi notre société protège-t-elle les criminels ? Dans notre pays, on agresse des pompiers à coups de marteau. On lynche des flics devant leurs enfants. On viole des enfants de quatre ans au parloir des prisons. On joue du poignard dans les écoles et les hôpitaux. On assassine des Chinois parce qu'ils sont chinois, et ça ne coûte pas plus de deux ans ferme. On trouve normal que ce soit aux victimes de " prendre leurs précautions ". On trouve normal de criminaliser l'inquiétude des honnêtes gens. On trouve normal que trois millions de femmes se disent harcelées dans la rue, qu'à peine 1 % des violeurs soient un jour condamnés, que le terrorisme soit devenu la " préoccupation principale " des Français, et qu'il soit interdit d'évoquer l'impressionnante part de criminalité liée à l'immigration. Et pendant ce temps-là, les féministes évoquent des trottoirs " pas assez larges ", les antiracistes traquent les " amalgames " et dénoncent le " racisme systémique ", nos responsables votent des " plans banlieue ", disent l'urgence de développer les " peines alternatives ", et lâchent des ballons contre le terrorisme. Alors, pourquoi ce livre ? Parce que ne pas punir les coupables, c'est condamner les innocents. Parce qu'il est temps de regarder notre société en face. Parce que nul n'est censé ignorer la réalité. Livre au retentissement international, La France Orange Mécanique est le premier best-seller de Laurent Obertone, né en 1984, essayiste et romancier à succès, diplômé d'histoire, d'anthropologie et de journalisme

06/2022

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Littérature française

Ceux qui n'avaient pas trouvé place

"Jamais personne ne m'est apparu plus secret, ou pour mieux dire, plus caché, plus dissimulé, que Serge Elkoubi. Lui dont l'histoire même paraissait inciter à une forme prégnante de mélancolie (et qui, au fil des années, s'y abandonnera de plus en plus volontiers) semblait paradoxalement ne se supporter qu'au présent. Un présent qu'il ne renonça jamais à vouloir modeler pour le seul profit de sa légende". Bordeaux, années 60, un jeune homme à l'oeil bleu acier change chaque semaine de voiture et de fille. Charmeur, avide de vitesse et de vie, Serge Elkoubi séduit les femmes et fascine les jeunes bourgeois avides de s'encanailler. Il navigue en eaux troubles, mystificateur, pilote de course, voleur de voitures, petit escroc. S'il a pu maintes fois vérifier l'effet de son bagout sur les juges, il n'échappe pourtant pas à la case prison, où se réjouit de l'y voir son père, ancien déporté sans pitié pour son hédoniste de fils. Les plages du monde, années 70. Serge quitte la France, vers l'Espagne, le Mexique, l'Indonésie... Enigmatique, il achète une nouvelle identité et change d'activités, s'accordant à la vague hippie : ça et là toxicomane, dealer, fabricant de paréos ou gigolo à ses heures. Celui que l'on appelle désormais Serge Dalia fuit le passé aussi vite que son ombre et finit par atterrir sur l'île de Saint-Martin, reclus volontaire dans sa propre légende. Quête et enquête autour d'un être insaisissable pour tous, tant pour ses enfants qu'il a à peine connus, que pour Bianca qui fut son alter ego féminin, ou encore son meilleur ami et avocat qui le suivit toujours. Par la grâce d'une écriture aussi limpide que son sujet est trouble, Olivier Mony cherche ici à dire l'absence, à briser la couche de glace et d'oubli qui obscurcit la mémoire, à restituer le mentir-vrai d'un être.

01/2021

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Littérature française

Les temps de la cruauté

Premier temps. Dans un cimetière de Port-au-Prince, le narrateur, Carl Vausier, rencontre Valencia, une très jeune prostituée portant son bébé dans les bras, se vendant aux hommes au milieu des tombes. Carl vient de rompre avec son ex-femme Rosia. Dans le cimetière, il ressent une étrange attraction pour Valencia, qui n'est ni amoureuse ni sexuelle, et veut la sortir de sa situation sordide, chemin qui se révélera périlleux pour lui. Deuxième temps. Quelques mois auparavant. Carl se fait voler le médaillon qu'il porte autour du cou, médaillon que son propre père a porté sa vie durant et auquel Carl tient plus que tout. Avec un ami d'enfance, Doudou, devenu un tueur sans pitié, il va récupérer l'objet. Sauf que, cette fois, avec l'arme que lui a donnée Doudou - heureux que son ami trop propre pour lui passe la frontière du sang -, Carl tue Guerrier, le jeune voleur. Troisième temps. Quelques décennies plus tôt. Jeune étudiant en agronomie, Carl effectue un stage d'immersion à la campagne chez un couple de paysans. Bénito, protestant fervent, martyrise sa femme parce qu'elle ne peut avoir d'enfant. Voyant la présence de Carl Vausier comme un signe du ciel, Mme Bénito se donne à lui contre la promesse qu'il fera tout pour lui permettre de partir. De retour chez lui, Carl, terrorisé par le paysan, ne tient pas sa parole. Grâce à une maîtrise parfaite des rouages romanesques, Gary Victor va tisser ces trois trames pour faire surgir un final inattendu. Les vives tensions de la société haïtienne n'épargneront aucun personnage et Carl se verra tour à tour instrument et victime de cette cruauté qui exercera une bien étrange fascination sur le lecteur. Né à Port-au-Prince, Gary Victor, journaliste, dramaturge, est l'écrivain le plus lu dans son pays. Il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont Maudite éducation (2012) et L'escalier de mes désillusions (2014), tous deux chez Philippe Rey.

02/2017

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Moyen Age et châteaux forts

Perceval et la quête du Graal

Oyez, oyez, venez découvrir l'histoire du légendaire chevalier Perceval, parti à la quête du mystérieux Graal ! Avec ce nouveau tome de la collection "Mes p'tits récits - Table ronde", l'enfant part à l'aventure avec Perceval, jeune homme solitaire habitant avec sa mère dans la forêt. Ayant croisé des chevaliers du roi Arthur, il décide de les suivre et de s'entraîner à devenir chevalier lui aussi. Après avoir battu l'infâme voleur Vermeil, Perceval est adoubé et prend place autour de la célèbre Table ronde. Partant voler de ses propres ailes, il découvre un château très étrange, où un objet particulièrement fascinant est présenté lors d'un dîner. Il s'agit du Graal ! Perceval réussira-t-il à le récupérer, et à sauver le château et ses habitants de la terrible malédiction qui pèse sur eux ? A la rencontre de la chevalerie et des légendes fondatrices Le thème des chevaliers, qui passionne souvent les enfants, est à découvrir sous les traits du jeune Perceval, qui se lance dans la quête d'un objet mythique : le Graal. On y parle de la Table ronde du roi Arthur, de la formation du chevalier jusqu'à l'adoubement, des quêtes et des mystères qui tissent la trame de l'imaginaire moyenâgeux... Un documentaire narratif et épique Grâce à la narration, l'enfant apprend du vocabulaire "mine de rien". Qu'est-ce qu'une prédiction, un adoubement ? L'information passe aussi par de la culture générale en lien avec le héros de la légende : les codes d'honneur de la chevalerie au Moyen Age, la symbolique religieuse et spirituelle du Graal... Chaque terme compliqué est expliqué par son contexte ou dans le corps du texte. Avec une représentation des personnages de la Table ronde en début d'ouvrage pour bien se situer dans le récit, une page d'ouverture pour bien rappeler la légende, et une page de conclusion qui raccroche le texte dans le quotidien des enfants !

10/2022

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Histoire internationale

Le dernier des injustes

Le Dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la "solution finale". Il permet de comprendre jour après jour, quelquefois heure par heure, comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne, à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui assista à tout, avant de devenir Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les juifs qu'il allait assassiner. Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une lucidité et d'une clairvoyance inouïes, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetés par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la "banalité du mal", comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, voleur et corrompu jusqu'à la moelle. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, bâclé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre. Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un "collaborateur", même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. A sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.

10/2015

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Romance et érotique LGBT

Pas encore mort Tome 1 : La mort, ça craint

Mourir, c'est plus ce que c'était. Wes Cooper était mort. Puis, il ne l'était plus, même s'il n'était pas tout à fait vivant non plus. En tant que non-fantôme immortel, il peut passer d'un plan à l'autre, ce qui fait de lui le voleur idéal. Pendant soixante-dix ans, il a gagné sa "vie" en restituant des objets à leurs propriétaires légitimes, assistant à toutes sortes de phénomènes étranges au passage. Mais il n'avait jamais été témoin d'un meurtre. Jusqu'à maintenant. Pourtant, c'est bien ce que sa dernière mission lui réserve : un acteur tout à fait mort et qui va le rester. Et quelle chance pour Wes que son ex-petit ami, l'inspecteur Hudson Rojas, soit chargé de l'affaire. Hudson qui a brisé le coeur de Wes il y a des années et pourrait bien recommencer, maintenant que c'est un bel homme dans la force de l'âge, séduisant comme pas permis. Alors qu'ils travaillent ensemble pour traquer le meurtrier avant que quelqu'un d'autre ne soit blessé, il semble évident que Wes et Hudson ont encore des choses à régler. Et quand un secret de Hudson menace bien plus que leur bonheur, cela pourrait signifier la fin de leur non-vie commune, pour toujours. #Meurtre #Fantômes #MM #Magie #Démons #Crime #SlowBurn #SecondeChance --- "J'ai adoré ce livre. Il était excentrique et intéressant. Hilarant et doux. J'ai vraiment aimé Wes et Hudson". - Gustaf (Goodreads) "Il y a quelques surprises et des moments d'émotion en cours de route. Je me suis attachée à ces deux personnages. [... ] J'ai hâte de lire le tome 2". - Kaje Harper (Goodreads) "L'écriture est excellente et m'a entraînée dans l'histoire. J'ai aimé les deux hommes principaux. J'attends avec impatience le deuxième tome ! " - Eli Easton (Goodreads)

01/2023

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XXe siècle

Le pays où vont mourir les rêves Tome 6 : La fin d'un monde. 1967-1989

Je me suis battu parce qu'il disait que ces cerises étaient à tout le monde, vu que c'est le soleil qui les fait mûrir et que le soleil c'est comme la mer, ils sont à personne ! avoua Hubert. - Peu importe ce qu'il a dit ! hurla Madame Amélie qui maintenant était très remontée contre son garçon et qui en avait les larmes aux yeux. Se battre pour si peu de choses est indigne ! J'ai honte de toi ! - Madame ! C'est pas de sa faute, se mit à crier Joseph pour se faire entendre, c'est moi qui lui a balancé une torgnole ! Et même qu'avant qu'il réponde j'y en avais balancé une autre et que je l'avais mis par terre ! - Non ! C'est moi qui l'ai provoqué ! objecta Hubert. Je l'ai traité de sale voleur ! - Peut-être, mais j'aurais dû me sauver sans vouloir te faire voir que c'était moi le plus fort et que tu me faisais pas peur ! C'est tout de ma faute si on s'est battus, Madame ! Il faut pas punir vot'fils ! Ainsi, dans l'enfance, est née l'amitié entre Joseph Callac et Hubert Franquin. Les épreuves de la guerre, l'affrontement politique ou les chagrins n'y font rien, près de soixante années ont passé, mais en dépit de tout ce qui aurait pu séparer l'ancien militant communiste et le fils de bourgeois fidèle au général de Gaulle, la vieille fraternité demeure. Avec cette sixième époque de la saga "Le Pays où sont mourir les rêves", Olivier Cojan achève son récit de l'histoire du XXe siècle à travers la vie de ses héros, Joseph Callac et Hubert Franquin. Les premiers volumes ont été publiés par Pocket sous les titres "Le Pays où vont mourir les rêves. 1898-1919. Une amitié des bancs de l'école communale à l'horreur des tranchées" puis "Le Pays où les rêves prennent vie. 1935-1945. Une amitié d'une après-guerre a l'autre".

04/2021

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Policiers

Munitions

Tout fout le camp. Ed McBain, le seul écrivain (et sans doute le seul être humain) à trouver grâce aux yeux du sergent Brant, vient de mourir. Alors que Brant accuse le coup en vidant quelques verres dans un pub, un apprenti tueur à gages débarque et lui tire dans le dos. La nouvelle provoque une vague d'allégresse dans tout le South-East, mais l'ambiance est vite refroidie : il faut plus qu'une balle de Browning pour démonter notre héros. Porter Nash, le policier homo qui a le mieux réussi à "dompter" la boule de haine qu'est Brant, est chargé de l'enquête. Mais s'il fallait coffrer tous ceux qui ont envie de dessouder le sergent, on irait plus vite en construisant un mur autour de Londres. Le suspect le plus intéressant reste Rodney Lewis, trader à la City et frère du "violeur de Clapham" - qui est malencontreusement tombé sur son propre couteau lors de son interpellation par Brant. Nash attire les types ingérables : il doit en même temps jouer la nounou avec L M Wallace, un Yankee fraîchement débarqué pour aider la police londonienne dans la lutte anti-terroriste. Wallace met aussitôt en application son credo ("Shoot the motherfuckers") et n'hésite pas à menacer Nash pour s'assurer de son silence. A part ça, quoi de neuf ? Falls, promue sergent grâce à une magouille, se "brantifie" de plus en plus, et use de méthodes personnelles pour mettre fin à la mode du happy slapping (agressions filmées sur téléphone portable) qui se développe dans le quartier. Elle va également devoir affronter son passé, resurgi en la personne d'Angie, psychopathe fascinante avec qui elle a passé une nuit avant de l'arrêter ; et qui vient de sortir de prison, bien décidée à renouer le contact… Quant à McDonald, ex lèche-bottes du Superintendant, il fait maintenant des patrouilles minables en ville et oublie sa déchéance dans la drogue. Il trouve une occasion inespérée de se prendre pour Clint Eastwood, en devenant chef d'une milice de septuagénaires qui veulent virer les gangs pakistanais de leur rue. Bien entendu, tout ce petit monde va finir par s'entrechoquer dans un jeu de massacre où violence gratuite, conscience morale et justice expéditive créent des réactions en chaîne. Ken Bruen nous offre un nouveau cocktail explosif, à grands coups de shaker incisifs. Son mélange d'humour acide et de noirceur conserve la capacité, dans une même page, de faire hurler de rire et de glacer le sang. De quoi garantir quelques heures de lecture haletante, au coeur d'un monde violent et absurde, en compagnie d'une joyeuse bande d'antihéros tordus.

10/2012

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Romans historiques

Lion ardent. Ou la confession de Léonard de Vinci

Léonard agonise à Amboise. Il se confie à Francesco Melzi, son dernier jeune " compagnon ". Mais c'est Salay qu'il voudrait à son chevet, Salay, le traître, le fils selon son cœur qu'il préfère à tous ses disciples. Que n'a-t-il réussi à garder l'amitié de ce beau Ganymède, lui qui a conçu tant de machines volantes ! Que ne s'est-il changé en aigle comme Zeus pour l'emporter sur l'Olympe ! Léonard évoque avec nostalgie l'époque où, flanqué de cet adolescent insolent et voleur, il sillonnait l'Italie en quête de reconnaissance. Il raconte ses désillusions, son emprisonnement à la suite d'une affaire de mœurs à vingt-quatre ans, sa lutte pour conserver l'estime de son père naturel, son impuissance à se rapprocher de sa mère, cette femme simple qu'il recueillit après son veuvage. Il raconte aussi la grossièreté du duc de Milan, le dédain de Michel-Ange, le génie du jeune Raphaël qu'il admirait, et jalousait plus encore. Il raconte, enfin, comment, malgré son orgueil et sa mauvaise réputation, il résista à ses détracteurs, avant de s'en remettre à la protection de François 1er, faute de ressources. Et Léonard de Vinci, qui aimait à se représenter en Lion ardent, succombe au doute autant qu'à la maladie. " La gloire qui m'était promise ne m'est point échue, tant pis ", s'écrie-t-il sur son lit de mort. Le portrait de Léonard de Vinci a été cent fois tracé - par des ingénieurs, des scientifiques protestants, peu enclins à l'indulgence vis-à-vis de ses penchants latins, ou par des hagiographes préférant ignorer les énigmes de sa vie. Dans ce roman sensible et intuitif, Christian Combaz se penche sur les secrets du maestro : pourquoi a-t-il abandonné plusieurs de ses grands travaux avant leur achèvement ? Pourquoi a-t-il toujours fui la marquise de Mantoue, Isabelle d'Este ? Pourquoi n'est-il jamais devenu un homme riche comme la plupart de ses rivaux ? Pourquoi sa passion douloureuse du vol et des oiseaux s'est-elle éteinte du jour au lendemain ?

08/2004

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Fantastique

Celle qui fit le bonheur des insectes

Au royaume de Shandramabad, le chagrin d'une reine se transforme en folie, et gagne le pays tout entier. Une histoire tendre et terrible à fois, tout en émotion comme sait en écrire Zidrou, sublimée par le dessin sensible et flamboyant de Paul Salomone. Dans le paisible royaume de Shandramabad, un roi meurt, laissant sa femme Shikara, enceinte de jumeaux, désespérée. Mais à la naissance des enfants, la reine reprend vie et devient une mère éperdue d'amour pour ses petits. Elle leur offre à chacun un oiseau-volcan, animal au plumage magnifique. Hélas, ce cadeau est empoisonné et signera la perte son fils Gorakh, qui fait une chute mortelle en suivant l'oiseau dans son envol. La mère, ravagée par la douleur, ne supporte plus le chant d'aucun oiseau ; elle ordonne de faire tuer tous les volatiles du pays, qui sombre alors dans la tristesse, le silence et la maladie. Elle bannit tout bonheur et tout plaisir de sa vie, si bien que quand elle surprend sa fille, la princesse Jalna, dans les bras d'un vulgaire voleur, elle le condamne à un sort terrible. Jalna va alors affronter son destin et sa mère autoritaire, cruelle et folle de chagrin. Les dessins de Salomone, sa palette de couleurs à la fois vive et délicate, font exister jusque dans les détails le royaume imaginé par Zidrou : les vêtements, les architectures, la nature de Shandramabad sont un véritable voyage. La fraîcheur des aquarelles rend, par contraste, l'histoire plus poignante et les passages romantiques plus sensuels. Les pleines-pages sont des moments marquants de la narration et développent un temps de pause pour apprécier le dessin. Et heureusement, les contes ont ceci de magique qu'ils laissent rarement un crime impuni, et la folle souveraine trouvera la fin qu'elle mérite, laissant le royaume recouvrer une paix et une joie durables grâce au personnage de la princesse, qui s'érige en sauveur de la situation. Cet album marque la première collaboration de Zidrou et Salomone, le premier est dans son registre préféré, celui de l'émotion et de l'imaginaire, le deuxième a travaillé deux ans pour donner à cette histoire sa plus belle traduction en images.

10/2022

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Littérature française

Le chemin d'Izarra

En 1944, à la libération de Bayonne, Zeta, 18 ans, fille de chocolatiers, est tondue en place publique. Manex Irribarne, collaborateur et trafiquant au marché noir, résistant de la dernière heure, excite la foule dans ce sens. Puis il assassine les parents de la jeune fille pour les voler. Mais Zeta le surprend et lui fait signer des aveux. Quelques années plus tard, Manex récupère ces aveux et s'efforce de ruiner Zeta, qui entre-temps a repris et développé la chocolaterie familiale. Par peur, elle prend la fuite avec sa fille, Mayalen, et s'installe sous un faux nom à Pampelune. L'Espagne est encore sous la coupe de Franco. Tandis que ses entreprises criminelles prospèrent des deux côtés de la frontière, Manex rencontre une riche industrielle et l'épouse. Ils ont une fille, Bidane. Mayalen et Bidane font connaissance à Pampelune et deviennent amies. Lorsque, à sa mort, Zeta dévoile son passé à sa fille, celle-ci n'aura de cesse de se venger de Manex ; elle y parviendra par l'intermédiaire d'un groupuscule de l'ETA avant de s'enfuir en exil. Puis, à la mort de Franco, en 1975, elle rentrera en Espagne et se fera violer à Biarritz par le fiancé de Bidane, la veille de leur mariage. Conçus quasiment la même nuit, naissent alors Jakes, le fils de Mayalen, et Jakine, la fille de Bidane. De nos jours, Jakes et Jakine marchent sur le chemin de Compostelle, mais pas dans le même sens : lui, parti de Bayonne, se rend à Saint-Jacques pour expier une humiliation vécue par sa mère jadis ; elle a pris la route pour moderniser le chemin séculaire, développer un chaîne d'hôtels et de restaurants. Ils vont se croiser à Ostabat, et tomber amoureux alors qu'un crime est commis au refuge où ils dorment. Quand on retrouve leur ADN sur le corps de la victime, ils ne comprennent pas, se savent innocents et prennent la fuite. Commence alors une grande traque. Quel lien secret peut unir deux familles issues d'horizons aussi éloignés ?

06/2015

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Histoire de la population

Identités subies, identités intégrées. Les Grecs dans l'Europe du nord-ouest (XVe-XVIe siècles)

La chute de Constantinople (29 mai 1453) marque traditionnellement la fin du monde byzantin dont les ressortissants auraient été rejetés par le pouvoir ottoman, contraints de fuir vers l'Occident. Cette idée comporte plusieurs erreurs, la principale étant que les Grecs n'ont pas attendu la prise de la Ville pour tenter de trouver un refuge à l'ouest et qu'ils ne se sont pas limités à la péninsule italienne. Si ce territoire est traversé par des migrants grecs dès le XIVe siècle, le nord de l'Europe est également touché à partir du début du XVe siècle. Malgré une augmentation des Grecs en Occident au milieu du siècle, ce mouvement migratoire doit être envisagé dans le temps long et sur un espace étendu qui englobe l'Angleterre, la France, les Etats bourguignons et même au-delà - l'Ecosse et la Scandinavie sont concernées. A partir d'une historiographie trop souvent centrée sur la Méditerranée et de sources occidentales éparses et collectées au gré des circonstances et sans vision d'ensemble, ce livre propose un travail sur des groupes humains confrontés à une remise en cause de leur mode de vie, contraints de recréer des liens entre eux et surtout avec les populations occidentales qui les accueillent. Pour ce faire, toutes les stratégies sont bonnes, depuis la mise en place de circuits de collectes de dons pour les plus pressés, jusqu'à l'édification de stratégies d'alliances avec les membres des aristocraties occidentales pour les plus tenaces. Le cas des Grecs en Occident offre également la possibilité de réfléchir à ce que sont les identités. En effet, les sources évoquent les différentes images déjà convenues accolées aux Grecs - le médecin, le marchand, le lettré... ou le voleur. Ces fictions sont des récits créés afin de permettre dialogue et compréhension - du moins formellement - entre les migrants et les populations qui les accueillent. Ces groupes de Grecs sont représentatifs de la manière dont l'étranger est perçu et catégorisé dans une partie de l'Europe occidentale peu habituée au départ à côtoyer des populations originaires de Méditerranée orientale.

02/2023

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Littérature française

La révolte des filles perdues

« A mesure que je lis tous les documents que je réussis à retrouver, je commence à voir apparaître leur silhouette, les phrases qu'elles ont lancées aux flics, aux juges... Chaque fois je me demande si celle qui est décrite, celle qui parle, qui rit, qui injurie, qui chante, celle qui a les mains en sang et les vêtements déchirés, est la femme que je cherche. »

Le 6 mai 1947, la prison de Fresnes est le théâtre d'une mutinerie hors du commun. Les détenues, souvent qualifiées de voleuses ou de vagabondes, se rebellent. Elles enfoncent des portes, brisent des vitres, pillent les réserves et grimpent même sur le toit de la prison. Les prisonniers masculins les encouragent depuis leurs cellules. Il faudra l'intervention de 120 policiers pour mettre fin à cette révolte. Les médias de l'époque parlent d'"hystérie collective" et, après de nouvelles condamnations, ces femmes retournent à l'obscurité de leurs cellules. Leur histoire tombe dans l'oubli.

Des décennies plus tard, Serge Valère, un avocat médiatisé typique du XXIe siècle, décide de partir à la recherche de ses origines. Ignorant tout de son père, il fait appel à la généalogiste Elvire Horta pour retrouver sa mère Madeleine, qui l'a abandonné. C'est alors qu'il découvre que Madeleine faisait partie des mutinées de Fresnes. Le passé et le présent se croisent, Madeleine rencontre Elvire, et les "filles perdues" d'hier rencontrent celles d'aujourd'hui.

Dans ce récit poignant, Dorothée Janin donne vie à ces femmes oubliées, mettant en lumière leur révolte, leur violence et leur quête éphémère de liberté. Avec une écriture directe et incisive, à la manière du "Journal d'un voleur", "La révolte des filles perdues" interroge les rouages de notre société et nos obsessions contemporaines.

Ce livre ne se contente pas de raconter une histoire fascinante, il sert également de réflexion sur les dynamiques sociales qui ont conduit ces femmes à l'oubli et pose des questions cruciales sur la manière dont nous traitons les marginaux et les révoltés dans notre société actuelle.

08/2023

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Policiers

L'homme qui haïssait le bien

Franck Corsa, un psychopathe surintelligent, est enfermé en prison depuis plusieurs mois. Véritable génie de la science, il avait réussi à mettre au point un protocole permettant de déchiffrer le code neural d'un cerveau. En d'autres termes la capacité de lire dans les pensées des gens ! Mais insatiable, machiavélique et complètement dépourvu de morale, Franck Corsa a instrumentalisé ses recherches pour les monnayer auprès des services secrets. Devenu le petit protégé du Ministre de l'intérieur, Corsa a usé et abusé de son statut. Il en a profité pour intimider, tuer et violer en toute impunité. Jusqu'à ce qu'il soit rattrapé et enfin mis en prison. Le jeune Vincent Carat, brillant chercheur également, avait pourvu au succès de Corsa. Mais porté, lui, par un vrai sens de l'éthique, le voici occupant un haut poste au centre de Neuroland où il développe de nouvelles recherches. Peut-on rééduquer un cerveau malade avec une greffe de cellules souches implantées directement dans le cerveau ? C'est l'expérience que tente Carat avec de plus en plus de succès. Toute la communauté scientifique est en émoi. Cette fois-ci, avec une telle découverte, c'est le prix Nobel de sciences qui est en vue. Du fond de sa prison, Franck Corsa se porte volontaire pour être le cobaye des expériences de Vincent. Si cette greffe prend sur lui, n'incarnerait-il pas le meilleur exemple d'une guérison et d'une rédemption possible ? Ainsi le Mal sera aboli. Après l'opération qui est une réussite. Franck se découvre humain et sensible. Jusqu'à un certain point cependant... Profitant d'une audience dans le bureau du juge, Frank retrouve tous ses réflexes grégaires, abat plusieurs personnes et disparaît, se terrant tel un animal. Le voici en fuite avec toutes les polices du pays à ses trousses. Il conçoit la plus terrible des vengeances. Se térpanant lui-même afin d'extraire les cellules souches qu'on lui avait injectées, le voici redevenu un psychopathe prêt à tout, doublé d'une bête fauve. Ceux qui l'ont puni devront payer. En premier lieu sa propre mère, celle qui a enfanté du monstre qu'il est devenu.

04/2017

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Littérature étrangère

Mémoires de Maria Brown

Au milieu du XVIIIe siècle, la loi anglaise interdit toujours toute fonction publique aux catholiques. Tommy et Charles Brown, fils d'un hobereau papiste du nord du pays, sont donc contraints, pour faire carrière, de s'engager dans les armées des puissances continentales. De même, pour rester fidèle à sa religion, Maria, leur jeune soeur, est envoyée compléter son éducation dans un couvent de Douai, où elle apprend le français. Hélas, deux ans plus tard, la mort du père l'oblige à regagner Londres. Sa condition de fille ne lui assurant qu'une maigre part d'héritage, que la tante chez qui elle loge ne se fait d'ailleurs pas scrupule de ponctionner sans vergogne, le mariage est pour elle la seule manière d'échapper à la pauvreté. Après avoir refusé plusieurs soupirants, Maria, qui n'a que dix-sept ans, se laisse alors séduire, sous promesse de mariage, par un Irlandais, lequel n'hésite pas à la violer avant de disparaître. Entrée au service d'une aristocrate qu'elle accompagne en France, elle est congédiée pour une broutille. Ainsi abandonnée en pays étranger, la malheureuse n'a pas d'autre issue, pour survivre, que d'accepter la proposition de la tenancière d'une maison de prostitution. Elle va alors, tant en France qu'en Angleterre, connaître la vie agitée d'une femme galante, passant presque sans transition de la condition la plus dure et la plus méprisée à celle, enviée, de maîtresse d'un homme important et de point de mire des gens à la mode, pour retomber bientôt dans la crasse la plus sordide. Courageuse et lucide, elle connaîtra aussi l'amour de coeur avant de trouver la sérénité auprès d'un homme sans préjugés. À travers les vicissitudes de sa vie mouvementée, c'est toute la société de son temps que Maria découvre au lecteur dans un style alerte et varié. La mise en parallèle des manières de ses deux pays, tout aussi bien psychologiques et sociales que sexuelles, est aussi instructive que divertissante, heureusement agrémentée par l'insertion de lettres et par les récits incidents de plusieurs autres personnages qui rendent ces pseudo mémoires extrêmement vivants en en rompant la linéarité et en les enrichissant d'épisodes foisonnants comme la vie même. En accord avec les idées du temps, une revendication féministe sous-jacente, certes encore un peu balbutiante, est en outre nettement sensible tout au long de l'oeuvre.

10/2013

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Affirmation de soi

Guide de répartie anti-relous. Pour prendre sa revanche sur le sexisme ordinaire

Le livre pour ne jamais se dire ensuite sous la douche " ptain, j'aurais dû répondre ça ! " " T'as tes règles ou quoi ? " " Mange pas trop, c'est pas bon pour ta ligne. " " Si une fille se fait violer, c'est de sa faute, fallait mieux s'habiller. " Ces phrases on les a toutes et tous entendues, on les a parfois même prononcées. Mais quand elles nous sont directement adressées, on ne sait jamais quoi répondre ! C'est le constat qu'a fait Marion, créatrice du compte Instagram Punchlinettes, et depuis, elle n'a pas arrêté de lutter pour que les femmes ne soient plus jamais démunies quand elles font face à des attaques sexistes au quotidien. Et c'est ce qu'elle continue à faire dans ce livre. Accompagnée de l'illustratrice Laure Cozic, elle aborde, dans tous les domaines de la vie touchés par le sexisme ordinaire (spoiler : tous les aspects de la vie des femmes en 2021 sont concernés), les phrases les plus entendues, les clefs pour les contextualiser et les comprendre, et elle donne enfin des armes pour y faire face. Conçu à la fois comme un livre et comme un carnet d'exercices, les lectrices (et lecteurs) pourront déconstruire les micro-attaques sexistes les plus courantes, se mettre en situation grâce à de petits exercices rigolos, et s'exercer à y répondre dans les pages punch lab. Des pages de recommandations culturelles pour aller plus loin et s'instruire sont proposées, ainsi que des témoignages de femmes ayant usé de leurs punchlines dans la vie réelle ! Un livre pour s'instruire, prendre confiance, déconstruire le sexisme ordinaire et enfin, répondre ! - Le livre est classé par thématiques : corps, sexualité, travail, famille/couple, parentalité, scolaire, sport, espace public... - Des pages de contextualisation des thématiques pour comprendre pourquoi le sexisme existe dans ces situations. - Des pages de recommandations culturelles pour aller plus aller sa réfléxion. - Des pages de témoignage de femmes de punchline appliquées à la vraie vie, reçus sur le compte Instagram des Punchlinettes. - Des pages exercices pour se mettre en situation et des pages punchlab à remplir pour s'exercer à répondre à certaines remarques. - Un ton léger et drôle pour une thématique importante qui touche toutes les femmes peu importe leur âge ou leur catégorie socialeDes autrices spécialistes de leur sujet : elles animent des ateliers dans les écoles et autres centres pour donner des clefs contre le sexisme ordinaire.

08/2021

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Histoire internationale

Les racines chrétiennes de l'Europe. Conversion et liberté dans les royaumes barbares Ve-VIIIe siècles

Pourquoi l'Europe est-elle devenue chrétienne ? Une évangélisation pacifique des populations a bien évidemment existé ; mais très tôt la force, et notamment la force publique vint s'ajouter ou se substituer au pouvoir de conviction des prédicateurs. Malgré la qualité de leur appareil législatif et administratif, les empereurs romains ne parvinrent cependant jamais à convertir l'ensemble de leurs sujets. Lorsque le dernier d'entre eux fut déposé en 476, l'Occident passa définitivement sous la domination de rois germaniques, dont à cette date aucun n'était catholique. Les politiques civiles de coercition religieuse disparurent et l'on put même douter que le christianisme survive à l'anéantissement de l'Empire. Pourtant, trois siècles plus tard, l'Europe ne connaissait plus qu'une seule religion, le christianisme, et dans sa variante catholique, non pas arienne. Pour les contemporains, le phénomène parut mystérieux, car il était paradoxal. Les peuples barbares, vainqueurs de la puissance romaine, avaient accepté de se soumettre à la religion de leurs vaincus. De façon plus extraordinaire encore, des évêques isolés et des législateurs d'Etats embryonnaires étaient parvenus à réaliser ce que Rome n'avait pas même rêvé d'accomplir. Comparer l'ampleur des réalisations à la modestie des moyens ne peut qu'amener à réviser l'idée que le christianisme a été imposé par la force. A moins que notre définition de la contrainte religieuse se révèle imparfaite face aux mentalités de ces siècles obscurs ... Dans un âge d'inquiétude, la participation collective à des rituels d'unanimité ou la reconnaissance de signes surnaturels ont pu fléchir les consciences, sans pour autant les violer. De multiples facteurs sociaux, économiques ou culturels et intellectuels se sont superposés, comme autant de formes de pression subtiles qui amenèrent les individus au baptême (l'attitude changeante des monarques barbares envers les juifs fournit aussi quelques intéressants points de comparaison). Etendue dans l'espace à toute l'Europe occidentale sur pas moins de trois siècles, cette enquête rigoureuse et nuancée restitue ainsi le passage de l'Occident au christianisme dans toute sa complexité. En multipliant les angles de vue, elle propose une nouvelle approche du concept de liberté religieuse en un temps où convaincre et contraindre ne constituaient pas nécessairement des démarches opposées. Ce livre fera date.

10/2005

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Théâtre - Pièces

L'insulte

Jean-Pierre Klein, l'auteur de cette pièce est psychiatre d'enfants et d'adolescents et à ce titre dépositaire de souffrances de la part de ses patients et de leurs familles. Il est un précurseur dès 1973 de l'art-thérapie en France. Depuis les années 85, le "Théâtre de la Réminiscence" est en outre un dispositif où une personne confie un souvenir qui l'a marquée dans sa vie à une troupe de comédien. ne. s formé. e. s qui les lui joue sous sa direction, y compris son rôle qu'elle a distribué. Il fallait pour Jean-Pierre Klein réceptacle de toutes ces expériences ajoutées à ses implications sociales et humanistes, trouver pour lui-même son art-thérapie en quoi a constitué l'écriture théâtrale afin que le refuge littéraire dans la fiction lui serve d'exutoire. Son écriture a été en l'occurrence celle d'un coryphée porte-parole de toutes les confidences que lui ont faites des femmes et quelques hommes à propos de leur enfance offensée par des violences sexuelles, depuis le regard lubrique, les propos humiliants, les attouchements, aux pénétrations, aux viols à répétition. Leur crudité l'a autorisé à les transposer dans la violence verbale comme réparatrice a minima de violences réelles terribles, voire épouvantables. Il a bâti une intrigue dramatique, conforme à ce que certaines avaient essayé d'obtenir : la prévention sur une enfant d'une récidive de la part du violeur. Lénifier aurait été une trahison de toutes ces confidences. Il faut dire qu'il a consacré l'essentiel de son oeuvre fictionnelle à tenter de traiter ce qui lui faisait mal par empathie dans ses expériences personnelle ou professionnelle comme pour les sublimer dans la création. C'est ainsi que son oeuvre dramatique et romancée traite de sujets tels que euthanasie active et passive, exploitation des enfants, accouchement sous X, eugénisme négatif, Alzheimer, entrée en démence, réaction aux adolescents autistes, fin de vie, rapports créature/Créateur, travail de deuil, société du spectacle, sectes, montée du fascisme, cruautés inapparentes, sentiments inavoués, affleurement de refoulés, mal sous couvert de bien, manipulations innocentes ou non, assumées ou secrètes, bonne conscience, maltraitance... Ses pièces ont été entre autres mises en scène par Philippe Adrien, Michel Laliberté, Anne de Broca, Pierre Chabert, ... Voici ce qu'en dit Robin Renucci : "Le 20 mars 2020, quatrième jour de confinement. Cher Jean-Pierre, [... ] J'ai donc découvert ce "drame de famille" et je dois avouer qu'il est bouleversant. [... ] Oui, c'est un drame que tu réussis à nous faire partager de l'intérieur, une histoire dont tu rends toute la complexité, toute l'étrangeté. Merci de nous faire entrer, sans explications, sans lourdeurs, par la pure sensibilité, dans les méandres de ces caractères [... ] Ce qui est terrible, c'est que la victime devient l'accusée, comme souvent. Tu évoques tout cela avec une grande efficacité théâtrale et surtout une grande force de vérité. Les souvenirs traumatiques, cet étrange dédoublement de la petite victime, dédoublement qui à la fois la sauve et la déforme. La renaissance enfin conquise : Irénée-Renée, deux fois née. C'est très passionnant et ton expérience nous donne les mots justes".

03/2023

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Littérature anglo-saxonne

Némésis

Roth traite ici des thèmes qui lui sont devenus familiers. À nouveau, le corps, la maladie, la diminution physique, la mort. La poliomyélite, horrible maladie qu’on ne savait pas vaincre et qui tuait les enfants ou les paralysait, sévit dans le quartier italien de Newark. Nous sommes en 1944, c’est-à-dire en pleine guerre, alors que beaucoup de jeunes hommes sont sur le front, en Europe. L’épidémie gagne le quartier juif et la psychose se répand. Les efforts pour enrayer la maladie sont vains et les familles, affolées, en arrivent à prendre des précautions excessives, quand ce n’est pas à rejeter l’étranger, celui qu’on va d’emblée soupçonner et exclure. Bucky Cantor, un professeur de gymnastique, juif lui aussi, élevé, après que sa mère est morte et que son père a été arrêté pour vol, par un grand-père rigoureux et hautement moral, est le héros de la communauté (il a repoussé à lui seul une bande de voyous italiens venus « répandre la polio »). La suite du roman retrace l’histoire malheureuse de cet homme scrupuleux, responsable, d’une intelligence limitée, qui va prendre sur lui la responsabilité du mal. Si ce n’est pas un dieu ignoble qui est l’auteur de ces crimes – le dieu qui a tué sa mère et lui a donné pour père un voleur – alors c’est peut-être lui, Bucky Cantor, qui portait en germe, sans le savoir, la maladie et qui l’a répandue autour de lui. En effet, pour suivre sa fiancée, il a abandonné ses élèves malades – un abandon qu’il ne pourra se pardonner – puis découvert qu’il avait lui-même contracté la polio. D’un endroit à l’autre, il l’a transmise aux enfants, ses protégés, qui meurent comme des mouches. « Je voulais aider les gosses et les rendre forts, au lieu de cela, je leur ai fait un mal irréparable ». Enfin, il tombe malade. A la fin de l’ouvrage, il n’est plus qu’un homme bourrelé de culpabilité et de remords, qui a renoncé à tout, vit seul et pauvrement et, surtout, qui a perdu l’usage de son corps merveilleux – avec lui, avec la perte de sa mobilité, toute confiance en soi. L’image finale est une sorte d’hymne au corps, à sa force, à sa beauté quand il est jeune : le lancer de javelot tel que le pratiquait Cantor. L’histoire est racontée avec la force coutumière de Roth et le livre se lit d’un trait.

10/2012

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XVIIe siècle

Loin de Rome

En 1655, dans une Rome en chantier que la peste menace, le grand peintre Andrea Sacchi, à qui des dessins furent volés, ne parvient pas à terminer la décoration de l'église Saint-Louis des Français commanditée pour le cardinal Mazarin. Battista Passerotti, un ancien élève retrouve dans un couvent les dessins volés par une prostituée convertie... Battista Passerotti, qui avait voulu devenir peintre après qu'une femme lui eut fait découvrir la grande peinture, mais que Sacchi avait renvoyé de son Académie, s'efforce sans succès d'écrire des Vies de peintres, domaine réservé de l'académicien Bellori. Quand il apprend que son ancien maître ne peint plus, Battista voit une occasion de se venger et sortir de l'obscurité dans laquelle il se débat. Se frayant un chemin entre les décombres des travaux que le pape Alexandre dirige du haut du Quirinal, tandis que son neveu cruel aux mains baguées noue des intrigues contre le cardinal Barberini commanditaire de Sacchi, Battista surprend le grand peintre se plaignant aux fresques de Raphaël du Vatican, saoul dans d'une taverne, et fumant du chanvre dans son atelier au lieu de peindre, autant d'aberrations qui finissent par s'expliquer par la perte des dessins qui lui auraient été volés. Décidé à retrouver ces dessins, Battista se met en chasse. Une ancienne maîtresse du fougueux Bernin qui l'avait défigurée, et qui est devenue marchande d'art réputée ; Matilda qui fait le négoce de la peinture et de son corps ; Serafino gamin des rues qui connaît Rome comme sa poche ; Salvator Rosa peintre fantasque des Sorcières ; Stalone, ancien compagnon de l'Académie Sacchi, un géant ; Giorgio, un petit chien qui manque se faire écraser par un carrosse, mais que Battista sauve in extremis au début du récit, sont autant de personnages qui accompagnent cet ancien élève du collège des jésuites dans sa quête. Battista finit par retrouver les dessins que Sacchi dans un couvent où les avait emportés la Cucchiarina, une prostituée convertie qui les avait volés pour le compte d'Agostino Tassi, violeur d'Artemisia Gentileschi et concurrent de Sacchi pour la décoration de l'église Saint-Louis des Français. La Cucchiarina n'était pas seule, Battista apprend alors la vérité sur la femme qui lui avait fait découvrir la grande peinture, et la raison pour laquelle Sacchi l'avait renvoyé de son Académie. Si Battista est dévasté, les confessions de Sacchi, à commencer par son vrai nom que Bellori ne connaît même pas, devraient lui permettre d'écrire un ouvrage riche en détails inédits sur le grand peintre, qu'il croit revenu à sa décoration. Mais ce n'est pas le cas. Alors, poursuivant plus avant son enquête, attiré par une lueur rouge vers laquelle il avait vu Sacchi se diriger, Battista descend dans les égouts souterrains de Rome. Dans une salle d'eau convertie en théâtre où la Transfiguration de Raphaël est projetée sur le mur, autour d'un feu de sorcières qui s'agitent frénétiquement sous l'oeil jubilant de cardinaux amis du neveu du pape, hilare, et de Rosa qui peint à une vitesse folle, apparaît Sacchi, chevelure dénouée, chevauchant une tortue géante, agitant un balai et hurlant le nom de Raphaël. Battista veut fuir, mais un coup sur la tête lui fait perdre conscience. Il ne la retrouvera que sur la barque pilotée par Rosa qui lui évite de justesse d'avoir la jambe happée par la pince d'un homard géant jailli des eaux noires. Exténué, hébété, Battista erre dans Rome où la peste commence à sévir. Tiré d'un évanouissement fatal par Giorgio qui lui mordille le bras, il finit par s'enfuir dans les Marches, loin de Rome, où le poursuit l'énigme du secret qu'il y a découvert.

12/2023

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Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

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Policiers

De bons voisins

New York, années soixante. A la fin d’une froide nuit de mars, la jeune Katrina Marino rentre chez elle après avoir fermé le bar où elle travaille. Garant sa voiture sur le parking en face de sa résidence, elle traverse la rue et s’approche de la porte de son appartement au rez-de-chaussée… quand un homme surgit de l’ombre et la poignarde. L’homme s’enfuit, mais il reviendra une heure plus tard, pour la violer et l’achever de plusieurs coups de couteaux. Mais que s’est-il passé pendant les soixante minutes où Kat est restée seule à agoniser dans la cour de sa résidence ? Malgré l’heure tardive, de nombreux témoins se sont penchés depuis leur fenêtre et ont vu la jeune femme et son agresseur. Pourquoi personne n’a appelé la police ? Quelles pensées occupaient ces hommes et ces femmes pour qu’aucun d’entre eux ne porte secours à leur voisine ? C’est à cette question que tente de répondre le roman de Ryan David Jahn, inspiré d’un fait divers réel, le meurtre de Kitty Genovese dans le Queens, en 1964, qui a lui-même servi de base au développement de la théorie du “bystander effect” en criminologie, en faisant alterner les témoins et le récit de leur nuit : Frank, un mécanicien, part à la recherche de la poussette que sa femme Erin croit avoir renversée plus tôt dans la soirée. Fausse alerte, il n’y avait qu’une poupée dans le landau… mais entre-temps Frank a croisé la route d’Alan, un flic corrompu qui compte profiter du fait que Frank soit noir pour lui faire porter la responsabilité d’un crime violent qu’il vient de commettre. Le jeune Patrick n’arrive pas à dormir, car au lever du jour il doit se présenter à un examen médical des forces armées. S’il est sélectionné, il partira se battre au Vietnam, abandonnant sa mère malade sur laquelle il veille depuis que son père les a quittés. Diane et Larry se déchirent pour la dernière fois. Leur amour a fait long feu, et au cours de la nuit Larry finit par avouer qu’il a une maîtresse. Diane décide de faire ses valises. Thomas a sorti le revolver de son grand-père et il s’apprête à se suicider… c’est alors qu’on frappe à sa porte : Christopher, un partenaire de bowling, aide Thomas à vaincre son isolement et à accepter son homosexualité. Peter, cadre médiocre, cherche à pimenter sa vie en se lançant dans l’échangisme. Il a convaincu sa femme Anne de tenter l’expérience avec un collègue de bureau et son épouse, mais l’aventure tourne à l’humiliation pour Peter, qui risque même de perdre Anne. Enfin, cette nuit-là, le hasard va mettre David, un jeune infirmier, en position de sauver la vie de Nathan Vacanti, l’enseignant qui a jadis abusé sexuellement de lui. Pour faire ce que le devoir exige, David devra surmonter son désir de vengeance….

01/2012

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Romans historiques

Les secrets de la vierge noire

1. Automne 1243 ; Montségur. Depuis plusieurs mois, les troupes royales encerclent le pog de Montségur où se sont réfugiés les derniers dignitaires cathares. L'étau se resserre, les représentants de la Nouvelle Religion savent qu'ils n'en ont plus pour très longtemps. Alors qu'ils s'apprêtent à évacuer leur trésor vers l'Italie, une statuette de Vierge Noire leur est apportée de Toulouse par Guillaume Unardi, un sympathisant. Quand les évêques cathares comprennent que la Dame, volée quelques heures plus tôt dans l'église de la Daurade, recèle un secret qui pourrait porter un coup fatal à l'Eglise de Rome, ils décident de l'évacuer. Dans le plus grand mystère, trois hommes quittent la nuit même le château en direction des Alpes. Ils ont pour mission de se délester de leur chargement à la frontière italienne. Un passeur doit prendre la relève. Mais quand ce dernier voit à son tour la Vierge Noire, il décide de la garder pour lui. Au matin du 16 mars 1244, quand les Inquisiteurs font disparaître plus de 200 cathares dans les flammes du grand bûcher de Montségur, ils ne savent toujours pas ce que recelait le trésor de Montségur, pas plus qu'ils ne connaissent l'identité du troisième homme chargé de l'évacuer. Ils n'inquiètent donc pas la famille Unardi, dont les femmes ont pourtant peu ou prou les mêmes traits que la Vierge Noire de la Daurade. Laquelle, volée au passeur voleur, finit par être vendue à l'évêque de Toulouse au moment où ce dernier cherche par tous les moyens à gommer l'identité du Languedoc. La statuette le gêne, il la fait emmurer dans sa cathédrale en chantier. Elle va y rester trois siècles. 2. Hiver 1542 ; couvent des frères prêcheurs de Toulouse. Guillaume Unardi, un religieux au seuil de sa vie, écrit à sa soeur une longue lettre dans laquelle il raconte son voyage au Nouveau Monde, sur les traces de Bartholomé de las Casas, une Vierge Noire dans les bras pour mieux évangéliser. L'empire de Moctezuma n'existe plus, les Indiens sont perdus. Le dominicain et sa Dame parcourent les campagnes et convertissent au-delà de toute espérance. Quand le prêcheur décide de repartir -il veut mettre la statuette à l'abri dans le choeur de son église, à Toulouse- il laisse derrière lui le souvenir d'une Vierge Noire à l'aura exceptionnel. Tellement exceptionnel qu'il va donner naissance à la Morenita, la patronne des Indiens. Mais la statuette est volée et la maladie emporte Guillaume Unardi avant qu'il ait réussi à expliquer en quoi la Dame est liée à l'histoire de sa famille. 3. Printemps 2017 ; centre historique de Toulouse. Alors qu'il se rend aux Jacobins pour une visite de courtoisie, un conservateur de musée peu scrupuleux se retrouve seul dans la chapelle saint Antonin alors en cours de fouilles. Par mégarde, l'homme tombe dans un trou. Il y découvre une Vierge Noire ensevelie. Il la vole. Quand il se rend compte qu'elle recèle un secret, il met sur pied un stratagème qui doit lui rapporter beaucoup. Mais Jeanne, une jeune femme qui ressemble étrangement à la Dame, croise son chemin et tout se complique.

02/2019

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Littérature française

De la marchandise internationale

Patricia Bartok n'est pas la seule à changer de sexe à volonté. Rita Remington rétrécit de quelques centimètres. Rosetta Stone a sorti ses fleurs artificielles. Colonel Fawcett effectue un de ces sauts périlleux dont il a le secret. Major Osiris Walcott vient de froisser le col de sa veste. Inspecteur et Flippo se prend pour un personnage de série télévisée. Jimmy Ravel sait ce qu'il faut faire pour égarer les philosophes. Et Monsieur Typhus ? Il se pourrait qu'il apparaisse à l'occasion comme un phénomène de foire bicéphale. Ils sont à Londres, Cuba, Berlin, Belgrade, Bagdad, Kaboul, Kinshasa, Macao, Moscou et même Copenhague entre 1967 et 2010. Dans notre société liquide, ces exterminateurs-là ne meurent jamais longtemps. Note : Monsieur Typhus est un des personnages de Made in USA, film de Jean-Luc Godard sorti en 1966, très libre adaptation d'un roman de Richard Stark, Rien dans le coffre, lequel appartient à la série Parker, où l'auteur a supprimé systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l'émotion. Mon Typhus, froid, méthodique, efficace, dont on ne connaîtra jamais le " vrai nom ", est précisément inspiré du Parker de Richard Stark (En coupe réglée, Travail aux pièces, Planque à Luna-Park) mais aussi du Reiner/Raner de Claude Klotz (Alpha-Beretta, Dolly-Dollar, Tchin-tchin Queen). La lecture du polar californien glacé Diamondback de Jacques Monory n'a bien sûr pas été sans produire ses effets. Typhus est tantôt un voleur professionnel, tantôt un tueur à gages, tantôt un mercenaire, un justicier, un espion ou un contre-espion. Autour de 1980 (cf. Souvenirs of you et Chocolat bleu pâle), il copie un peu trop le Serge Godorish imaginé par Daniel Odier alias Delacorta (Nana, Diva, Luna). Je l'appelle " Typhus " pour toute la période de sa vie qui court jusqu'à fin 1980 : au-delà, il est " Monsieur Typhus ". Apparu en 1977 ou 1978, Typhus fait équipe avec Rita Remington (je venais d'utiliser ce pseudonyme pour signer quelques articles de propagande féministe). Jimmy Ravel et Patricia Bartok forment un duo dès leur création en 1980 (dans Un Roman raté, extraits publiés dans le n°47 de la revue Minuit). Major Osiris Walcott vient ensuite : il trouve son origine dans le Jerry Cornelius de la bande dessinée Le Garage Hermétique de Moebius (qui lui-même l'a emprunté au grand auteur de science-fiction Michael Moorcock). Suivront Colonel Fawcett (homonyme de l'explorateur britannique disparu en 1925 en recherchant une cité mythique perdue dans le Matto Grosso) et Inspecteur et Flippo (clin d'oeil au Mister Bradley Mister Martin de William S. Burroughs). Rosetta Stone est la dernière venue en date : elle est supposée décrypter les messages codés les plus retors mais elle a bien d'autres capacités. Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, et pas non plus des caractères : ils changent constamment de physique (de sexe, d'apparence), de comportement, passent d'une idéologie à l'autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l'homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime. Dans la trilogie Le Privilège du fou/Sur les ruines de l'Europe/La Vie est un cheval mort, ils tentent en vain de rivaliser avec les tueurs les plus cruels et sanguinaires de l'Histoire contemporaine.

03/2017

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Essais

Je parle aux fétiches

Sans jamais lâcher la robe de l'avocat, Emmanuel Pierrat nous parle des sept vies qu'il mène à chaque instant du jour et de la nuit. De la plaidoirie à ses échanges nocturnes avec des fétiches, on songe au Cicéron, l'auteur De la divination. MEME SOUS LA ROBE DE L'AVOCAT, Emmanuel Pierrat vit constamment avec la parole. De la plaidoirie au palais de justice, jusqu'au moment d'intimité avec son client, à huis clos dans son bureau, l'autre est son semblable parce qu'il parle. Lorsqu'il écrit il parle, il écrit et en même temps il improvise, il est dans la théâtralité. Lorsqu'il se couche, au lieu de parler au miroir de la salle de bain, il parle à des masques, à des statues, à des objets. Il parle aux fétiches et les fétiches le font parler. Il aime dire d'un seul coup à haute voix ce qui peut être très intime. Au moment où il parle au fétiche, le fétiche s'humanise, il se produit quelque chose de l'ordre de la faille, de la fêlure, de quelque chose qui met en danger ses propres raisonnements. Il sait à quel point les mots peuvent être violents, il les utilise pour accuser, pour défendre, pour jouer des vies. Troublé de l'éveil, collectionneur de fétiches, bibliophage d'ouvrages licencieux et rares, auteur de romans érotiques, avocat au barreau de Paris, il y a en Emmanuel Pierrat du Cicéron, brillant orateur, avocat, homme d'état qui à la fin de sa vie nous lègue son oeuvre majeure, De la divination, il y a dans Emmanuel Pierrat du Apulée, l'orfèvre de la langue latine, l'auteur des Métamorphoses et du discours De la Magie tenu devant le tribunal où il est accusé de sorcellerie. Emmanuel Pierrat porte la voix, la sienne, celles des accusés, des absents, des fétiches, des sans voix. "Vous laissez l'homme dans ses pulsions, c'est la cata, dit-il, parce que l'homme n'a qu'une envie, tuer et violer son voisin". Alors il prend avec lui une partie de la charge et du fardeau d'un sujet, advocatum, il porte la voix de l'autre. Sous la robe de l'avocat, il y a l'homme qui traque, jour et nuit, les lieux où la voix vient à manquer. Le jour, comme ces témoins muets que sont les pièces à convictions, dans un procès criminel, devant une cour d'Assises, rangées dans une vitrine, ou les objets exposés dans une vitrine du Musée de Dakar qui l'ont plongé dans une sorte d'état de grâce, d'où il en est sorti fervent collectionneur d'art africain. Quand Philippe Bouret lui demande quel est son rapport à la psychanalyse, Emmanuel Pierrat répond : "Je me tiens à une certaine distance de la psychanalyse, dans la mesure où les réponses viendraient éclairer ma fringale de fétiches, ou répondre à mon refus du vide, où elle viendrait expliquer le mécanisme de mes accumulations, mon rythme de vie sans fin, et cent mille autres choses qui font partie de mon moteur et sont mes carburants essentiels, j'ai très peur en fait que la psychanalyse ne me dise. ". . Il a vécu en Inde où on croit à la réincarnation et à la possibilité de vivre sept vies, lui qui est athée, il a décidé de mener sept vies dans une vie, il est Shiva Nataraja dansant avec ses multiples bras, qui combat, dirige, danse, qui fait de l'art africain, de la franc-maçonnerie, du cabinet d'avocat, du Palais de justice, des livres, des voyages, des débats télévisés, des chroniques hebdomadaires, du Musée du barreau de Paris, du Musée du Quai Branly, qui donne des interviews et tout cela en même temps.

10/2022