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Cromwell

Extraits

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Histoire des idées politiques

L'antisémitisme politique en Angleterre (1905-1933)

"Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? II y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le vingtième siècle qui va s'ouvrir ! " Emile Zola, Lettre à la jeunesse, 14 décembre 1897. Cette phrase de Zola, écrite à l'aube du XXe siècle, pourrait s'appliquer en tout point à l'Angleterre. Elle exprime sa surprise de voir une partie de la société, jeune, ouverte et prête à embrasser un nouveau siècle, être antisémite. Cette incongruité se retrouve outre-Manche à la même époque. L'Angleterre, mue par ses idées libérales, sa démocratie, jouissant d'une ouverture d'esprit vis-à-vis de ses minorités, de sa liberté religieuse et de conscience, n'échappa pas à ce phénomène au coeur de son monde politique. L'antisémitisme ne semble pas être une composante idéologique au sein de cette terre qui, à la demande d'Oliver Cromwell, fit revenir les Juifs sépharades. Néanmoins, si l'on y regarde de plus près, à l'époque où Zola écrit ces mots, force est de constater que l'étude des propos cachés sous des termes génériques révèle une tout autre réalité. C'est l'objet de ce livre.

07/2021

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Histoire internationale

La Loi de Liberté

La révolution anglaise est peu connue et étudiée en France. Est-ce d'avoir, cent cinquante ans plus tôt, décapité son roi et posé les fondements juridiques des gouvernements modernes ? On ne sait. Il reste que les événements marquants de cette période agitée qui court de 1640 à 1660, date du rétablissement provisoire des Stuarts sur le trône, serviront de modèles aux Insurgents anglo-américains, aux révolutionnaires de 1789, et même à ceux de 1917 en Russie. Pendant la guerre civile (1642-48), l'aile marchante des troupes de Cromwell était constituée par ceux qu'on nommait les Niveleurs, en fait, des démocrates dont l'égalitarisme ne sortait guère du cadre politique, et dont le Lord Protector se débarrassa après avoir vaincu les royalistes. Plus radicales étaient les sectes des Ranters (Vociférateurs), des premiers Quakers (Trembleurs), qui recrutaient leurs ouailles parmi le peuple - et surtout dei Diggers (Piocheurs) qui se considéraient comme les "Vrais Niveleurs". Menée par l'auteur de ce texte, une petite troupe d'entre eux installa en 1649 dans le Surrey une communauté agricole sur des friches. Bien qu'ils en furent chassés au bout de quelques mois par les fermiers du cru, le souvenir de cette tentative originale s'est conservé en Angleterre jusqu'à nos jours.

05/2012

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Critique littéraire

Les deux Victor. Hugo, Pavie : une amitié romantique & correspondance inédite

Bien plus qu'un simple "faire-valoir", Victor Pavie fut le dépositaire des projets du jeune Victor Hugo, le fidèle et absolu disciple des tout premiers combats : de la Préface de Cromwell à la Bataille d'Hernani. Il aurait pu endosser avec fierté le statut de "lieutenant" de la révolution romantique, quasiment à égalité avec Sainte-Beuve, si son caractère tourmenté et ses doutes permanents ne l'en avaient empêché. Il partagea le quotidien, les souffrances et les joies des Hugo, à Paris quand il y faisait ses études, comme d'Angers où il était retourné. Adèle Hugo et Léopoldine vinrent à son mariage. Hugo pensa même un moment s'installer en Anjou, dans un petit château repéré par Pavie. Grâce à la découverte d'une importante somme de lettres inédites, les liens passionnés et intimes entre Victor Hugo et Victor Pavie bénéficient d'un éclairage nouveau. Cette correspondance enrichit l'histoire du romantisme et permet de corriger quelques malentendus concernant les relations (forcément dissymétriques) entre les deux Victor, le premier : auteur majeur de la nouvelle école littéraire, le second : membre de la légion méconnue des auteurs mineurs. Elle atteste, en tout cas, de leur amitié particulière basée sur l'intensité du lien créé durant leur jeunesse.

04/2018

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Manga

L'histoire en manga Tome 7 : De la reine Elisabeth 1re à Napoléon 1er

Au sommaire de ce tome 7 : L'Histoire en Europe de la Reine Elisabeth à Napoléon 1 La reine Elisabeth et la monarchie absolue (XVIème siècle) L'accession au trône d'Elisabeth L'Acte d'uniformité de 1559 La guerre d'indépendance des Pays-Bas La bataille entre l'Invicible Armada et la Navy Les pirates L'établissement de la monarchie absolue 2 La révolution anglaise (1642-1646) et la glorieuse Révolution (1688-1689) Le Parlement contre le roi La Pétition des Droits La révolution puritaine Cromwell et la dictature La restauration de la monarchie La glorieuse Révolution 3 La Révolution française et Marie-Antoinette (XVIIIème siècle) La naissance du couple royal L'accession au trône de Louis XVI L'affaire du collier de la reine L'effondrement de l'Ancien régime La prise de la Bastille La conclusion de la Révolution française 4 Les conquêtes napoléoniennes et l'Europe (XVIIIème-XIXème siècle) Le coup d'Etat du 9 Thermidor (27 juillet 1794) Napoléon le héros La campagne d'Egypte Le coup d'Etat du 18 Brumaire Le blocus continental La débâcle de Waterloo (18 juin 1815) 5 La Révolution industrielle anglaise (1770-1830) Le progrès technique et la production en série James Watt La locomotive à vapeur La locomotive à vapeur de Watt La révolution des transports

11/2019

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Théâtre

Victor Hugo

Il y a deux théâtres de Victor Hugo. Le premier est créé dans sa jeunesse, quand le romantisme gagne sa légitimité sur les scènes. Le second est écrit en exil, loin des feux de la rampe ; les metteurs en scène brechtiens, un siècle plus tard, s'en empareront. Cet ouvrage montre Hugo à l'oeuvre dans son milieu. On le voit composer avec un public qu'il cherche aussi à former, lui qui fut un maillon important dans l'invention d'un " théâtre national populaire ". La fameuse " révolution " romantique est ici examinée avec recul. On relativise, précisément pour lui rendre justice, la place de l'auteur de Cromwell et de sa préface dans l'histoire du romantisme qui n'a pas débuté, au théâtre, par la bataille d'Hernani, et ne s'est pas achevé avec Les Burgraves. Le théâtre de Victor Hugo dépasse les attentes de ses publics. Telle est la raison de son actualité : par le rire et l'émotion, il continue de délivrer un savoir sur l'âme humaine et engage des questions fondamentales de philosophie politique. D'où la richesse de cet objet dramatique à la fois littéraire et scénique, poétique et visuel, conceptuel et émotif. Un théâtre satirique, pensif, et poignant, que le seul terme de " romantique " suffit bien peu à caractériser.

03/2016

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Expression écrite

Langue française minute. 200 difficultés à surmonter pour écrire et parler un français correct

Clair et complet, ce livre propose des astuces, des explications et des exemples pour éviter de faire les fautes de français les plus courantes, à l'écrit comme à l'oral Cette collection " Minute ", qui promet de s'immerger dans un sujet en 200 points, au rythme d'une minute par-ci par-là, se propose présentement de s'attaquer aux difficultés de la langue française. Avec le plus de pragmatisme possible. Il ne sera pas question de théorie grammaticale, bonne pour nos sages Académiciens, mais d'égrener les sujets nous posant des problèmes au jour le jour, que ce soit à l'occasion de l'écriture d'un courriel, au cours d'une discussion en famille, voire d'une prise de parole en conférence de presse au plus haut sommet de l'Etat ! Nous avons osé une petite fantaisie, à contre-courant des ribambelles d'ouvrages sur le thème : illustrer la majeure partie des leçons avec des exemples puisés dans l'histoire de France. Nous y avons vu un moyen de capter l'attention et, espérons-le, de fixer les connaissances acquises. Progressons, donnons-nous pour objectif de respecter les règles existantes, tout en écoutant Victor Hugo nous dire : " [... ] la langue française n'est point fixée et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas. L'esprit humain est toujours en marche, ou, si l'on veut, en mouvement, et les langues avec lui. " (préface de Cromwell, 1827).

08/2021

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Romans historiques

Le festin de John Saturnal

Susan et John, accusés de sorcellerie, doivent se réfugier dans les bois. La mère va alors léguer à son fils un savoir, contenu dans le Livre, dont il promet de perpétuer la mémoire après sa mort. Bientôt orphelin, John est capturé et envoyé au manoir de Buckland. Là-bas, il est affecté aux cuisines sous l'aile d'un chef tout-puissant qui travaillait jadis avec sa mère. Le jeune apprenti parfait ses techniques et, grâce aux secrets du Livre, fait revivre toutes sortes de plats, devenant un chef hors-pair. Bientôt, la guerre civile éclate. Les soldats fanatiques qui défendent les idéaux puritains d'Oliver Cromwell saccagent le pays, lui permettant de vaincre les royalistes et d'instaurer une longue dictature qui plonge la société anglaise de la seconde moitié du XVIIe siècle dans la misère. Des années plus tard, John parvient à retourner à Buckland qui porte encore les marques des ravages de la guerre. Lady Lucretia, l'héritière du manoir, tente de refonder son domaine et est forcée d'épouser un aristocrate arrogant, alors qu'elle aime John, obligé de partir à nouveau. Dix ans plus tard, le mari de Lucretia est mort et John peut revenir au château où il organise des banquets dont la renommée se répandra à travers le monde redorant le blason de Buckland. Est-ce la fin de la malédiction qui pesait sur les destinées de John et Lucretia ?

01/2014

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Sciences historiques

Naissance de la mortalité. L'origine politique de la statistique et de la démographie

Au XVIIe siècle, on mourait encore de chagrin ou foudroyé par une planète à cause d'un mauvais horoscope. La mortalité ne désignait qu'une épidémie soudaine et catastrophique. En classant les décès des listes paroissiales de Londres par cause et par âge, John Graunt, marchand drapier, invente en 1662 l'idée moderne de mortalité. De l'avis général, ses Observations naturelles et politiques fondent la statistique et la démographie. Le cheminement d'une telle découverte resterait mystérieux si Graunt n'avait eu pour ami le remuant William Petty, médecin, mathématicien, courtisan proche à la fois des Cromwell et des Stuart, disciple de Hobbes et fondateur de l'" Arithmétique politique " et de la première académie scientifique moderne, la Royal Society. Petty ne serait-il pas le véritable inventeur de l'idée de mortalité ? La question est importante : si l'on attribue à Graunt la statistique et la démographie, elles feront partie des sciences naturelles ; si leur paternité revient à Petty, elles relèveront des disciplines politiques. En montrant que Petty est l'auteur principal des Observations, Hervé Le Bras éclaire la découverte de la mortalité d'un jour nouveau. A la gestion individuelle de la mort par la recherche d'une grande longévité, les premières monarchies absolues modernes substituent un contrôle de la mortalité. L'État prend désormais en charge l'existence de ses sujets : avec les comptages et les calculs de populations, statistique et démographie deviennent des disciplines de gouvernement.

09/2000

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Histoire internationale

Charles Ier

Petit-fils de Marie Stuart, Charles Ier (1600-1649) est un personnage contradictoire et controversé. Faible, arrogant et pusillanime d'une part et pour les uns, "moderne", tolérant, fougueux (il traverse toute l'Europe, incognito et sans escorte, pour aller voir sa fiancée, l'infante Maria, en Espagne) d'autre part et pour les autres, il se lance dans des réformes et des aventures militaires qui, jointes à son intransigeance en matière de prérogative royale, à ses complaisances envers les catholiques et aux entreprises impopulaires de sa femme, Henriette-Marie de France, fille d'Henri IV, et de ses favoris, aboutiront à la Guerre civile, à sa décapitation, en 1649, et au gouvernement de Cromwell. Spécialiste du XVIIe siècle, Pauline Gregg analyse en profondeur le contexte social et brosse un tableau bien équilibré de la vie de l'époque, riche en détails précis et révélateurs. Par ailleurs, l'histoire de Charles Ier rejoint celle de la France en plusieurs points, non seulement par son mariage avec Henriette-Marie, mais avec la bataille pour La Rochelle, qui fut pour lui une véritable obsession. Enfin, le portrait psychologique nuancé du "roi-gentleman", la description de ses rapports avec son entourage (sa fidélité à Henriette-Marie, son amitié passionnée pour Buckingham), faisant pièce au manichéisme de ses précédents biographes, contribuent à réhabiliter - sans parti pris, toutefois - un souverain à qui il manqua certes l'envergure nécessaire pour dominer une époque de grands changements, mais qui offre un exemple de tolérance étonnant pour l'époque, face auquel l'aventure cromwellienne apparaît clairement comme une régression.

04/1984

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Au-delà

L'Angleterre hantée. Guide à l'usage des chasseurs de fantômes

Esprit, es-tu là ? Voilà une question couramment posée Outre-Manche et à laquelle nombre d'Anglais n'hésitent pas à répondre par l'affirmative. Les sujets de Sa très Gracieuse Majesté seraient-ils donc plus sensibles que nous au paranormal ? Voici un guide précieux qui recense les sites les plus hantés d'Angleterre. C'est également l'ouvrage français le plus complet sur la question. On ne compte plus les spectres hideux, les Dames blanches à l'âme sans repos, les moines vengeurs, les victimes protestantes ou catholiques assassinées sous le règne d'Henri VIII ou celui du terrible Oliver Cromwell, les fantômes de la corsetée époque Victorienne et ses séances de spiritisme. Apparitions spectrales, portes qui grincent et qui claquent toutes seules, sensations de froid intense, rires invisibles ou sanglots retentissant à travers d'épaisses murailles, ces phénomènes sont courants dans la patrie de Shakespeare. C'est ce patrimoine fantomatique, cet héritage surnaturel de l'Angleterre, que Sylvie Havart nous invite à explorer. Par commodité pour ses lecteurs, l'auteur a organisé le livre par régions géographiques. L'ouvrage, très documenté, étayé par des témoignages récents et abondamment illustré, devrait, à n'en pas douter, vous donner des frissons dans le dos. Pour percer le mystère, il ne tient qu'à vous de surmonter votre peur viscérale des revenants, traverser le Channel et venir affronter, sur le terrain, nos amis spectraux d'Outre-Manche ! A moins que vous ne préfériez lire ce livre, confortablement installé dans votre canapé, avec une bonne tasse de thé ?

12/2021

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Histoire internationale

Jacques II d'Angleterre . Le roi qui voulut être saint

Au moment où l'Angleterre traverse les deux révolutions de son histoire, la vie de Jacques II (1633-1701) est une succession de crises politiques et personnelles. Enfant, il se réfugie auprès de son cousin Louis XIV pour échapper à Cromwell et s'initie au métier des armes avec Turenne. Après la restauration de son frère Charles II, il mène la reconstruction de la Royal Navy. Malgré les attaques suscitées par sa conversion au catholicisme, il accède au trône en 1685. A l'heure de la révocation de l'édit de Nantes, sa politique de tolérance religieuse est incomprise et lui-même est soupçonné d'absolutisme. Son gendre, le très protestant Guillaume d'Orange, mène la Glorieuse Révolution de 1688, qui le contraint à nouveau à l'exil, malgré la résistance de l'Irlande. Le château de Saint-Germain-en-Laye abrite ses dernières années, dans la dévotion et l'angoisse de la rédemption. A l'inverse de son grand-père Henri IV, Jacques II a choisi son salut plutôt que sa survie politique. Charles II disait pourtant de lui qu'il perdrait son royaume par bigoterie et son âme pour quelques catins : mari infidèle malgré deux mariages d'amour, homme de guerre expérimenté qui perd son honneur en une bataille, chassé de son trône en quelques jours mais suivi en exil par des milliers de fidèles, Jacques II n'est pas d'une seule pièce... Son règne est une des heures de vérité de l'histoire britannique et ses choix personnels résonnent de manière contemporaine : Londres valait-elle une messe ?

10/2011

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Critique littéraire

Samuel Pepys ou monsieur moi-même

Le 1er janvier 1660, à Londres, un jeune clerc de l'Echiquier se lançait un défi inimaginable : tenir quotidiennement un journal en y consignant non seulement les événements importants, mais aussi les moindres petits détails de sa vie intime, comme par exemple le nombre de harengs mangés dans une taverne ou pourquoi sa femme l'avait menacé d'un tisonnier chauffé au rouge. En dix ans, Samuel Pepys, l'un des écrivains anglais du XVIIe siècle les plus connus après Shakespeare, emplit ainsi six gros carnets d'un Journal qui permet une plongée exceptionnelle dans le quotidien londonien de l'époque. Dans un livre unanimement célébré par la critique en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, Claire Tomalin nous raconte la longue vie (1633-1703) de celui qui va déployer ses talents d'administrateur pour bâtir la marine royale anglaise. En suivant Pepys pas à pas depuis sa petite enfance dans la Cité de Londres jusqu'à sa mise à l'écart de la vie publique, elle expose magistralement la complexité des événements qui se déroulèrent à cette époque trouble du Protectorat de Cromwell, de la Restauration, des guerres contre la Hollande et de la "Glorieuse Révolution". Des sujets aussi variés que la chirurgie, le théâtre, les tavernes, la vie à la cour, la peste, la jalousie et les aventures galantes, les conflits avec les collègues de travail, les justifications devant les commissions parlementaires et les emprisonnements côtoient les anecdotes toujours cocasses qui émaillent la vie du diariste et nous font constater que certains aspects de la vie quotidienne et publique ont finalement peu évolué en trois cent cinquante ans...

02/2014

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Poches Littérature internation

Confession du pécheur justifié

Vous possédez la vérité ? Vous êtes l'élu du Seigneur, choisi et sauvé de toute éternité ? Prenez garde, l'étranger vêtu de noir qui vous ressemble comme un frère, vous encourage et vous protège, c'est le prince de ce monde, le démon qui règne sur les âmes en perdition. Le misérable héros de ce récit, enivré par la perfection de sa propre foi, va tuer en toute bonne conscience ceux qui sont à ses yeux des impies. Il ne comprendra pas pourquoi bientôt son protecteur l'abandonne, le jette au désespoir, et le pousse à se tuer lui-même. James Hogg, contemporain et ami de Walter Scott, auteur d'élégies et de chansons populaires, a composé il y a plus de deux cent soixante ans cette féroce et profonde parabole sur le fanatisme. Il l'a située à l'époque triomphante du presbytérianisme en Ecosse, après la victoire de Cromwell. Mais aucun récit n'est plus moderne dans sa structure et sa facture que ce roman en trois temps récit d'un chroniqueur, confession du héros, épilogue un siècle plus tard. Le souci bien écossais de la froide exactitude y va de pair avec l'extravagance des songes le démon se profile dans les brumes au-dessus d'Edimbourg, et ce sont les corbeaux et les corneilles qui annoncent au criminel l'approche de sa fin. Et comment donc a-t-il pu se pendre avec une corde de foin ? Ce chef-d'œuvre impitoyable, encore inconnu en France à la fin de la dernière guerre, a été proclamé, donné à traduire, et préfacé par André Gide. Dominique Aury

08/1987

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Biographies

Le destin tragique d'Henriette d'Angleterre

Henriette d'Angleterre, dernière fille de Charles 1er d'Angleterre et d'Henriette de France n'a vécu dans ce pays que quelques mois, le temps pour sa nourrice de lui faire rejoindre sa mère exilée en France. L'Angleterre va bientôt être gouvernée par Cromwell qui décapitera son père afin de mieux asseoir son autorité, aidé par ses têtes rondes. Henriette vivra, grandira et mourra à la Cour de France, traversant ainsi la Fronde, la Régence d'Anne d'Autriche, le gouvernement de Mazarin, et surtout le règne débutant de Louis XIV, son cousin. Dont elle épousera le jeune frère, Monsieur, Philippe d'Orléans, peu après que lui même se soit marié à l'infante Marie-Thérèse. Mais ce puîné est un faible, un jaloux, point bête cependant, qui fût successivement sous la coupe de sa mère, de Mazarin et enfin d'hommes ayant un fort ascendant sur lui : Armand de Guiche, le marquis de Vardes, Marsillac et surtout le Chevalier de Lorraine. Ne pouvant se gouverner lui-même, et ayant été instruit dans le respect de son frère le Roi de France, il n'acceptera pas le talent de sa femme qui sait briller sur la Cour de France, sur le Roi son beau-frère et sur Charles d'Angleterre son frère, bientôt restauré sur le trône, auprès duquel elle jouera un rôle déterminant dans le rapprochement des deux pays. Henriette brillera, fréquentera les plus grands, de Bossuet à Molière, en passant par les maréchaux, les favorites et les souverains des Cours Européennes. Elle aimera la vie et mourra si brutalement faisant dire à Bossuet pour ses obsèques : Madame se meurt, Madame est morte. L'auteur a inséré entre chaque chapitre ce qu'auraient pu être les vraies mémoires de la princesse, étant morte trop jeune, à 26 ans, pour s'en préoccuper elle-même

05/2023

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XVIIe siècle

Bons princes et ministres haïssables au XVIIe siècle

Des princes en fuite qui se déguisent en valets comme dans les comédies. Des ministres en disgrâce qui savent mourir bravement comme dans les tragédies. Un recueil d'anecdotes méconnues et savoureuses. Des récits de cape et d'épée. Quand l'histoire ressemble aux romans. Le prince de Condé poursuivi par les cavaliers de Mazarin ou le roi Charles II d'Angleterre, traqué par les régiments de Cromwell, se sont retrouvés contraints, pour sauver leur tête, de jouer le rôle de domestiques, comme dans les comédies. Des ministres impopulaires, traînés en justice voire condamnés à mort, ont accepté de se sacrifier dans l'intérêt de leur souverain, égalant les héros de tragédies. Des exploits heureux ou malheureux qui ont été repris dans les romans et sur les planches des théâtres : après tout, la réalité inspire souvent les oeuvres de fiction. Mais plus étrangement, il arrive que les intrigues imaginées par les écrivains passent dans la réalité, comme si les grands personnages venaient à reproduire consciemment les comportements que leur assignent les littérateurs de leur temps. Les récits que rassemble cet ouvrage sont plus éloquents que des exposés méthodiques sur les institutions et les événements. Loin d'exposer les gloires ou les malheurs d'un roman national, ils exhument des anecdotes peu connues ou ignorées. Tous sont empruntés aux chroniques particulières de la France, de l'Espagne, des îles britanniques ou des principautés italiennes des XVIe et XVIIe siècles. En dépit de leur dispersion, ils révèlent les similitudes de styles qui se retrouvaient dans les diverses souverainetés de l'Europe baroque et des Temps modernes. Un tel recueil d'anecdotes comparées est une autre manière d'écrire l'histoire et de la rendre compréhensible.

05/2023

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Histoire internationale

Jacques Ier Stuart. Le roi de la paix

Entre le règne glorieux et quasi mythique d'Élisabeth et celui, tragique entre tous, du malheureux Charles Ier, les années du roi Jacques apparaissent un peu, vu de France, comme une transition sans éclat : ce n'est plus la grande époque de l'Armada et des corsaires d'Amérique ; ce n'est pas encore celle de Cromwell et des Têtes rondes. Et pourtant, que d'événements durant les vingt-deux ans qui séparent la mort d'Élisabeth du couronnement de Charles ! La conspiration des Poudres, l'exécution de Walter Raleigh, la fondation des premières colonies outre-Atlantique, l'expansion du commerce anglais aux extrémités de l'Asie, le drame de Prague et les débuts de la guerre de Trente Ans, tout cela appartient à ce règne injustement négligé par les historiens français. Ajoutons qu'avant de succéder à Elisabeth Jacques avait régné trente-six ans sur l'Ecosse, comme fils et héritier de Marie Stuart, dans une atmosphère de guerre civile et religieuse digne des meilleurs romans d'aventures. Ce sont donc cinquante-huit ans de l'histoire britannique et européenne, à la charnière du Moyen Age et des Temps modernes, que recouvre la carrière d'un homme que ses contemporains ont surnommé " le roi de la paix " et " le nouveau Salomon ", et qu'Henri IV, son " compère ", a considéré comme " le fol le plus sage de la chrétienté ". " Plût à Dieu que l'Angleterre n'eût jamais eu un meilleur roi, ni un pire ", écrivait, quelques années après sa mort, un homme qui n'avait pas été tendre pour lui. Tout compte fait, on peut difficilement imaginer, pour un souverain et pour tin homme, plus bel éloge, et plus mélancolique.

03/2003

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Histoire internationale

Henri VIII

Un roi qui eut six femmes et qui en fit décapiter deux : le cas est unique dans les monarchies occidentales. Mais le fait dépasse ici de loin l'anecdote, car les affaires matrimoniales du " Barbe-Bleue d'Hampton Court " sont à la source des réformes religieuses et politiques sur lesquelles vit encore l'Angleterre actuelle. " C'est un vieux renard " disait de lui l'ambassadeur du roi de France ; " Seigneur Henri veut être Dieu et fait tout ce qui lui plaît ", renchérissait Luther. Ces jugements lapidaires cernent bien le personnage. Henri VIII fut un despote dans un pays qui n'accepta jamais l'absolutisme ; il fut un pape pour des sujets qui rejetèrent toujours l'autorité de Rome. Dans une Angleterre en pleine mutation, qui sort de la guerre des Deux-Roses, Henri sut utiliser à ses fins le Parlement. En s'appuyant sur les représentants des classes moyennes, il jeta les bases d'une réforme religieuse, la réforme " henricienne ", dont sa fille Elisabeth allait faire l'anglicanisme. A l'extérieur, il mena une subtile politique de balance entre Charles Quint et François 1er, ses émules en matière de duplicité. Magnifiquement secondé par Wosley puis Thomas Cromwell, il fut un prince de la Renaissance, véritable " père de la Royal Navy ", et le fondateur d'une bureaucratie efficace. L'homme qu'Holbein immortalisa était redoutable. Dans tous les domaines éclatait sa passion de dominer. L'exécution était pour lui une méthode de gouvernement. Sous son règne, la Tour de Londres vit sauter bien des têtes. Celles de Thomas More et d'Anne Boleyn ne sont que les plus illustres. Henri VIII, auteur d'un traité de théologie, jouteur impénitent, fondateur d'une religion, amateur de guerres et de fêtes, confiscateur des biens des monastères, est beaucoup plus que le roi aux six femmes.

03/1989

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Littérature française

Nous ne faisions qu'un - Roman biographique

Qui ne connaît aujourd'hui le nom de Thomas Cromwell, depuis l'excellente série de la BBC deux fois diffusée par Arte, adaptée des romans à succès d'Hillary Mantel ? Jean Lemaire de Belges, par contre, qui vécut à la même époque demeure encore un inconnu. Tous deux, oubliés durant plus de trois siècles, sans doute pour avoir discrètement mais farouchement soutenu la Réforme, jouèrent pourtant dans la première moitié du XVIe siècle, un rôle capital dans la pensée et la destinée de l'Europe que l'on commence tout juste à leur reconnaître. De larges zones d'ombre recouvrent la jeunesse de l'un comme de l'autre. On s'étonne que le premier, modeste fils de forgeron, simple soldat en Italie, sans fortune ni éducation, surgissant de nulle part, pût devenir avocat, banquier et premier ministre tout puissant d'Henri VIII, exactement quand le second, poète et chroniqueur historiographe dans diverses cours d'Europe, rompu à la finance et à la politique disparaît sans laisser de trace. Or ces deux figures singulières, aux tempéraments et caractères si semblables, qui partagent les mêmes idées, les mêmes valeurs réformistes, le même idéalisme forcené, les mêmes craintes, le même goût du secret et qui excellent en tout, on les retrouve partout aux mêmes moments et dans les mêmes lieux, de l'Italie aux Pays-Bas. Leurs personnalités s'emboîtent et se complètent si parfaitement que l'on finit par se demander : et si ces deux hommes n'en faisaient qu'un ? Mieux qu'à travers une froide enquête, c'est en écoutant la parole et en fouillant l'âme de celui qui seul est sensé connaître la vérité que ce livre se propose d'apporter une réponse cohérente à cette question.

09/2017

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Poésie

Les Orientales. Les Feuilles d'automne

"Fêtes de la lumière - de la lune, à dire le vrai, plus que du soleil - et fêtes des mots sonores, des rythmes dansants, Les Orientales sont, assurément, l'oeuvre d'un "homme de fantaisie et de caprice" : c'est ainsi que la préface définit le poète. Cette préface, où, à un an de distance, on retrouve, avec plaisir, le ton fier et allègre de la Préface de Cromwell, revendique, elle aussi, la liberté dans l'art, et donc le droit à la fantaisie, au caprice et à la poésie inutile. Mais il n'est de liberté que totale et, plus profondément, c'est le droit de tout dire que Hugo réclame, ici, pour la poésie. Aucune limitation : tout relève de la poésie, nul domaine ne lui reste interdit et Hugo proclame magnifiquement : "L'espace et le temps sont au poète". Aussi bien le génie est-il un coursier qui traverse "tous les champs du possible", et le poème de Mazeppa, qui décrit sa course à travers les déserts, les monts, les mers, les comètes et les planètes, signifie, dirait-on, que la poésie du monde extérieur est destinée à s'épanouir en poésie cosmique. Hugo a voulu que cette immense ouverture ne manquât pas aux Orientales. On prendra plaisir et amusement à faire retentir les rimes et les rythmes des Orientales ; Hugo n'est-il pas, comme le disait Barrès, "le maître des mots" ? On le sait et, assurément, on s'est trop borné à ne savoir que cela. Que donc, après les éblouissements et les fanfares des Orientales, on prête l'oreille aux Feuilles d'automne, sans se laisser arrêter par leur aspect vieilli. On y percevra les "mille voix" de la poésie et la plus rare, peut-être, la musique de la vie quotidienne qui sourd de vers proches de la prose. En vérité, un regard attentif, ici, dans Les Orientales et Les Feuilles d'automne, découvrira tous les aspects et tous les pouvoirs de la poésie". Pierre Albouy

02/2016

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Histoire de France

Henriette de France, reine d'angleterre

Henriette de France, sixième enfant de Henri IV et de Marthe de Médicis, vint au monde quelques mois avant l'assassinat de son père survenu le 14 mai 1610. Elevée à la cour de son frère Louis XIII, la jolie princesse dont Rubens et Van Eyck firent le portrait, fut témoin de toutes les intrigues dont le Louvre était le théâtre. A quinze ans, Henriette, princesse catholique, devint la femme de Charles Ier Stuart, roi d'Angleterre, chef de l'Eglise anglicane. Henriette et Charles formèrent un couple très uni, ils eurent neuf enfants. Mais les dépenses somptuaires d'Henriette pour la construction de palais et de châteaux, l'acquisition des œuvres des plus grands artistes de son temps, lui valurent de solides inimitiés parmi les Anglais. En fait, la cause profonde de cette hositilité était qu'ils redoutaient de voir, sous son influence, l'Eglise d'Angleterre revenir dans le giron de Rome. Dès les prémices de la rébellion fomentée par les " Têtes rondes " de Cromwell, la pétulante et autoritaire reine française fit preuve d'un immense courage. Ayant trouvé en Hollande les fonds pour lever une armée, elle brava tempêtes et canons afin de revenir en Angleterre, où elle marcha à la tête de ses troupes pour voler au secours de son mari. Contrainte à se réfugier en France après avoir mis au monde son dernier enfant, Henriette d'Angleterre - qui épousera le duc d'Orléans, frère de Louis XIV - passa son temps à chercher à secourir son époux. Après l'exécution de Charles Ier (1647), on la voit œuvrer pour le rétablissement de la royauté en Angleterre, ce qui advint en 1660. Micheline Dupuy restitue avec bonheur l'existence mouvementée de la dernière Française reine d'Angleterre dont on perce bien la personnalité grâce à la nombreuse correspondance qu'elle échangeait avec son mari, ses frères et sœurs et ses enfants.

01/1994

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 4, Histoires Tome 2

Les oeuvres publiées dans ces deux volumes furent longtemps qualifiées, en France, de "Drames historiques". Mais l'esthétique des pièces de Shakespeare n'a évidemment rien à voir avec celle du Cromwell de Hugo. C'est sous l'intitulé "Histoires" (Histories), qui figure explicitement au titre de l'une d'entre elles, L'Histoire d'Henry IV, que les éditeurs des Ouvres complètes de 1623 publièrent dix des douze pièces reprises ici. Shakespeare y met en scène l'histoire d'Angleterre, hantée par le spectre de la guerre civile. De Richard II, monarque renversé, et d'Henry IV, usurpateur légitimé, jusqu'à Richard III, le dernier Plantagenêt, il retrace les ruptures dynastiques qui ont abouti à l'avènement des Tudor, dont la dernière représentante, Elisabeth I ?? , règne encore quand il écrit. Il reste fidèle, pour l'essentiel, au modèle transmis comme "vrai" par l'historiographie de son temps ; les chroniqueurs, par exemple, propagent presque tous la légende d'un Richard III démoniaque et contrefait, meurtrier et tyran régicide dont la Providence veut qu'il tombe sous les coups de l'ange de lumière qu'est le premier souverain Tudor. Mais Shakespeare écrit en poète, non en historien. Mieux, c'est en écrivant l'histoire qu'il devient poète : sa carrière de dramaturge commence avec les trois parties d'Henry VI, qui le rendent imméditement célèbre. Ces Histoires mêlent le mythe, l'épopée et la tragédie. Réclamant "un royaume pour théâtre, des princes pour acteurs", Shakespeare met en oeuvre toutes les ressources de sa poésie pour donner à voir tantôt les froids calculs de la politique machiavélienne, tantôt les "vastes champs" des batailles de France, tantôt les souffrances de l'Angleterre. Mais ces pièces mêlent aussi "les rois et les bouffons", et c'est en créateur hors norme, et non en chantre de la mythologie nationale, que Shakespeare a créé l'un de ses personnages les plus drôles et les plus inoubliables : "l'énorme montagne de chair", nommée Falstaff.

10/2008

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 3, Histoires Tome 1

Les oeuvres publiées dans ces deux volumes furent longtemps qualifiées, en France, de "Drames historiques". Mais l'esthétique des pièces de Shakespeare n'a évidemment rien à voir avec celle du Cromwell de Hugo. C'est sous l'intitulé "Histoires" (Histories), qui figure explicitement au titre de l'une d'entre elles, L'Histoire d'Henry IV, que les éditeurs des Ouvres complètes de 1623 publièrent dix des douze pièces reprises ici. Shakespeare y met en scène l'histoire d'Angleterre, hantée par le spectre de la guerre civile. De Richard II, monarque renversé, et d'Henry IV, usurpateur légitimé, jusqu'à Richard III, le dernier Plantagenêt, il retrace les ruptures dynastiques qui ont abouti à l'avènement des Tudor, dont la dernière représentante, Elisabeth I ?? , règne encore quand il écrit. Il reste fidèle, pour l'essentiel, au modèle transmis comme "vrai" par l'historiographie de son temps ; les chroniqueurs, par exemple, propagent presque tous la légende d'un Richard III démoniaque et contrefait, meurtrier et tyran régicide dont la Providence veut qu'il tombe sous les coups de l'ange de lumière qu'est le premier souverain Tudor. Mais Shakespeare écrit en poète, non en historien. Mieux, c'est en écrivant l'histoire qu'il devient poète : sa carrière de dramaturge commence avec les trois parties d'Henry VI, qui le rendent imméditement célèbre. Ces Histoires mêlent le mythe, l'épopée et la tragédie. Réclamant "un royaume pour théâtre, des princes pour acteurs", Shakespeare met en oeuvre toutes les ressources de sa poésie pour donner à voir tantôt les froids calculs de la politique machiavélienne, tantôt les "vastes champs" des batailles de France, tantôt les souffrances de l'Angleterre. Mais ces pièces mêlent aussi "les rois et les bouffons", et c'est en créateur hors norme, et non en chantre de la mythologie nationale, que Shakespeare a créé l'un de ses personnages les plus drôles et les plus inoubliables : "l'énorme montagne de chair", nommée Falstaff.

10/2008

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Critique littéraire

Corneille et la Fronde. Théâtre et politique, Edition revue et corrigée

Gustave Lanson affirmait que "l'histoire est un cours de politique expérimentale". Plus précisément il n'hésitait pas à proclamer que le théâtre de Corneille est à peu près à la France du XVIIe siècle ce que Le Rouge et le Noir et La Comédie humaine sont à la France du XIXe siècle Ainsi donc on peut décrocher les masques antiques, ou n'y voir que des ornements qui apportent un peu de pompe et de poésie à ce théâtre. Il ne faut d'abord y chercher que des épisodes ou des problèmes de la politique du XVIIe siècle. C'est l'optique que Georges Couton a adoptée dans son Corneille et la Fronde. Il y analyse Don Sanche, Nicomède et Pertharite. Trois tragédies qu'il juge "allégoriques", qu'on ne peut comprendre à son avis qu'en recourant à des clefs politiques. Don Sanche invite les spectateurs à songer à l'étroite union, au possible mariage secret, de la reine Anne et de Mazarin. Nicomède est une apologie de Monsieur le Prince ; Métrobate et Zénon, les deux agents doubles (ou provocateurs) stipendiés par Arsinoé pour ramener Nicomède à la Cour, évoquent le faux attentat dont Guy Joly se prétendit victime au fort de la Fronde, et Corneille se plaît à nous montrer avec quel art Laodice, telle Mme de Longueville, sait organiser une insurrection. Il n'est pas interdit de penser à la révolution d'Angleterre quand on voit Pertharite, ni de regarder Grimoald comme un autre Cromwell. Il est certain qu'au temps de la guerre civile le public n'oubliait pas en entrant au théâtre ce qui se passait dans les rues et les palais de Paris. Il connaissait d'ailleurs les arguments des mazarinistes et les arguments des Frondeurs, le recours que l'on pouvait faire au machiavélisme pour justifier ou pour condamner une politique. Ne disons pas qu'en retrouvant des anecdotes particulières dans les grandes pièces historiques, Georges Couton les rétrécit et les éloigne de nous. Il importe au contraire que les clefs soient bien précises. C'est ainsi seulement que peuvent s'apprécier l'art et la philosophie de Corneille. Alain Niderst

12/2008

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Histoire internationale

Le roi Henri VIII et ses deux Thomas

Replongeons aux années 1500 en Angleterre. Henri VIII est devenu roi après le décès précoce de son frère aîné Arthur Tudor. S'il ne peut être comparé à Néron ou à Paul de Tarse, chacun voulant bâtir une nouvelle cité et élargir l'assiette des chrétiens, il fut un grand roi, avec ses défauts et ses qualités. En effet, il rendit l'Angleterre singulière par l'anglicanisme avec à la base de multiples mariages, leurs séries de ruptures iconoclastes et le schisme avec l'Eglise catholique. Pour marquer son histoire, il eût fallu être ambitieux ; non pas à la manière du mythe grec, mais à la manière du héros romain. Cette ambition reposa sur des relations complexes avec deux de ses conseillers aux ascensions spécifiques et au sens du service royal atypiques. Thomas More et Thomas Cromwell sont ces deux hautes personnalités. Au fond dans cette fresque historique, nous revenons sur des faits réels, emprunts d'imaginaires pour replonger le lecteur dans les sensibilités et les curiosités d'une époque qu'on prétendrait révolue ; et pourtant, il s'agit bel et bien des nôtres. Elles nous concernent tous et nous invitent à méditer sur ce que peut être la vie politique et les relations qu'entretiennent ceux qui dirigent et ceux qui accordent leurs suffrages. Il s'agit moins de décaper les faiblesses, les intrigues royales et partisanes, la place de l'esprit libre en politique ou dans une équipe ministérielle, les courtisaneries, les mesquineries, les décapitations, l'excitation de la foule et les coups bas, laideurs propres à toute cour que de relever la loyauté au dirigeant, la foi en ses idées, les craintes de déchéance d'une épouse et l'audace d'une jeunesse de porter haut les rêves de justice, de solidarité, de dévouement et du sens de l'abnégation. Le contexte s'y prête sans doute. Au fond, le message de Thomas More, simple est double et s'oppose bien à celui de Nicolas Machiavel : un homme doit toujours rester fidèle à ses principes et accepter le sort ; les dirigeants doivent aimer leur peuple gratuitement et tendrement.

11/2015

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 2

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui", Léon Guichard.

03/1971

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Histoire internationale

Histoire des peuples de langue anglaise. Tome 2, Le nouveau monde

Le Monde Nouveau est le deuxième tome d'Histoire des peuples de langue anglaise de W. Churchill. Cet ouvrage couvre deux siècles marqués par la Renaissance et la Réforme. Il débute sous le règne de Henry VII Tudor qui rétablit la paix et l'autorité royale après la Guerre des Deux Roses. Henry VIII incarnera l'homme de la Renaissance à l'image du roi François Ier de France. Mais ce sont ses problèmes matrimoniaux qui le rendront célèbre et mèneront à la rupture avec la papauté. Ayant répudié sa première épouse, Catherine d'Aragon et épousé sa maîtresse, Anne Boleyn, il sera excommunié. L'Eglise anglicane sera alors créée et il en prendra la tête. Dans le même temps, la Réforme protestante s'ancrera profondément dans les mentalités anglaises. Viendra le long règne d'Elisabeth Ire, la Reine Vierge, fille de Henry VIII et d'Anne Boleyn. Cette période sera appelée par certains historiens l'Age d'Or. Un fort rayonnement littéraire verra le jour avec William Shakespeare et Christopher Marlowe. Mais les périls extérieurs seront attisés par le conflit avec l'Espagne qui lancera sa flotte, l'Invincible Armada, à l'assaut des îles britanniques. Elisabeth triomphera et fera de l'Angleterre une puissance de premier plan. Cette période verra l'établissement des premières colonies anglaises d'Amérique du Nord. Avec Jacques Ier Stuart, les couronnes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande seront réunies d'où l'appellation Union Jack donnée au drapeau britannique. Son règne sera marqué par la célèbre Conspiration des Poudres en 1605, épisode au cours duquel Robert Catesby et Guy Fawkes, des catholiques fanatiques, tenteront d'éliminer le roi et le Parlement en faisant parler la poudre. L'hostilité du roi Charles Ier vis-à-vis du Parlement débouchera sur la Première Révolution anglaise. Oliver Cromwell et ses Têtes Rondes mèneront une lutte impitoyable et feront proclamer la République. Charles Ier sera exécuté pour haute trahison. La monarchie sera restaurée en 1660 sous Charles II. La Glorieuse Révolution de 1688, écartera toute possibilité d'un retour au catholicisme en Angleterre avec le départ pour l'exil du roi Jacques II, et l'intronisation de Guillaume II d'Orange, un prince protestant des Pays-Bas. Cette période fascinante et troublée, verra le parlementarisme anglais prendre l'avantage sur la tyrannie et le règne personnel, ce qui permettra la mise en place, à terme, d'une démocratie parlementaire. A l'opposé, le royaume de France plongera dans la monarchie absolue sous Louis XIV.

09/2017

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 1

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui". Léon Guichard.

11/1970

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Sciences politiques

Les raisons cachées du désordre mondial. Analyses de géopolitique économique, juridique et monétaire

Comment l'idée de démocratie a-t-elle cédé le pas au chaos universel, fait de guerres économiques, de terrorisme, d'interventions militaires "préventives", de "révolutions colorées" etc. ? Derrière les apparences, qui sont les réels protagonistes de la géopolitique mondiale ? Les Gilets jaunes sont-ils une résurgence du rêve démocratique ne en Occident ? Catalyse juridique, institutionnelle, économique et monétaire faite dans le présent ouvrage, qui considère les évolutions historiques nationales et internationales, permet de saisir la réalité cachée du pouvoir actuel. Derrière le pouvoir politique apparent se profile, dans un jeu d'ombres et de lumières, le véritable pouvoir mondial. Les Etats sont majoritairement devenus des coquilles vides, dénués de toute légitimité politique, d'autonomie et de souveraineté. Depuis l'époque des grandes découvertes et de la fusion, par Oliver Cromwell, des puissances militaire et financière, le "fait politique" a progressivement, partout dans le monde, cédé la place au "fait économique". Les actuelles "démocraties" ne représentent pas les intérêts des populations mais les intérêts de ceux qui financent les campagnes électorales et les "partis". Ces donneurs d'ordre se cachent derrière les pantins politiques et l'anonymat des capitaux pour échapper à toute responsabilité. Les grands détenteurs de capitaux opèrent à partir de leur quartier général de la City et répartissent leurs forces dans les paradis fiscaux qui ont fleuri aux quatre coins du monde. Les allégeances actuelles fonctionnent sur le modèle de l'hommage-lige féodal, à la réserve près que ces liens de subordination sont occultes. Dans les coulisses, le véritable modèle de nos démocraties modernes est le fonctionnement des mafias. Les "banquiers-commerçants" ont construit leur puissance, au fil des siècles, par le contrôle des monnaies et des "lois". D'origine anglo-saxonne, ce système a, sous couvert de "liberté", remplacé le modèle de droit continental traditionnel. Les banquiers ont élaboré un archétype mondial de société sans ordre moral via le droit des affaires. Ce "modèle affairiste" a phagocyté toutes les branches du droit — y compris les normes comptables —, les "sciences économiques", les systèmes monétaires, financiers et institutionnels, nationaux et internationaux. Ce vaste mouvement de prédation, commencé au XVIIIe siècle, a subi plusieurs accélérations sensibles pour finalement s'imposer dans le courant du XXe siècle. Peu à peu, le modèle impérial anglo-saxon génère, partout dans le monde, un glissement vers l'esclavagisme légal. Il ne reste plus aux banquiers-commerçants qu'à parfaire leur oeuvre en instituant officiellement un gouvernement mondial, que leurs partisans appellent d'ores et déjà "nouvel ordre mondial". Toutefois, il existe des échappatoires au sombre destin promis par les banquiers. Outre ses analyses, le présent ouvrage propose des solutions juridiques, institutionnelles et monétaires permettant de sortir de la nasse civilisationnelle dans laquelle nous nous sommes collectivement enferrés.

03/2019

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Royaume-Uni

Henri VIII. La démesure au pouvoir

Un homme à la démesure de son règne (1509-1547). Au début du XVIe siècle, quatre jeunes princes hors du commun montent sur les principaux trônes d'Europe. Henri VIII en Angleterre, en 1509 ; François Ier en France, en 1515 ; Charles Quint en Espagne puis dans l'Empire, en 1516 et 1519 ; Soliman le Magnifique dans l'empire ottoman, en 1520. Cette nouvelle génération qui prend le pouvoir a la tranquille arrogance de la jeunesse, mais Henri VIII se distingue de ses contemporains. Car le roi pénètre bientôt dans des territoires où aucun de ses prédécesseurs n'a jamais osé s'aventurer. Si c'est un jeune roi pieux au coeur de l'Europe catholique qui monte sur le trône, c'est un prince schismatique, qui a créé une Eglise nationale et une nouvelle manière de régner, qui meurt en 1547. Pendant ces trente ans, il aura fait sauter les unes après les autres de multiples digues séculaires : rupture avec la papauté ; exécution de sa seconde épouse, de son principal ministre, de son chancelier, d'un cardinal, de sa cinquième épouse ; tour de vis fiscal sans précédent ; suppression de tous les monastères du royaume ; confiscation de dizaines de palais, de châteaux et de demeures nobles. Henri VIII est aussi le monarque anglais le plus célèbre parce que son histoire demeure l'une des meilleures que l'on puisse raconter. Tout y est. La violence et le sexe. L'amour et la haine. Le pouvoir et la démesure. L'amitié et la trahison. Le fils écrasé par son père ; le père écrasant ses enfants. Le casting, ensuite, est absolument exceptionnel. Si l'on s'arrête un instant sur le personnage principal, au moment où il monte sur le trône, force est de reconnaître que rarement un roi d'Angleterre aura à ce point incarné la royauté. L'homme est un colosse de près d'un mètre quatre-vingt-dix. Il est jeune - il n'a pas encore 18 ans -, en bonne santé, beau et cultivé, riche et athlétique. Mais, progressivement, cette incarnation parfaite du prince de la Renaissance se mue en tyran sanguinaire ; de jeune premier, il se transforme en vieux-beau, puis en débris. Les premiers rôles féminins n'ont rien à lui envier, qui, pour s'en limiter aux épouses, incarnent différents stéréotypes : la sainte, l'intrigante, la discrète, le laideron, l'allumeuse, le bas-bleu. Les seconds rôles masculins sont également remarquables, du flamboyant et indispensable Thomas Wolsey à l'impénétrable Thomas Cromwell, en passant par le veule et arrogant Thomas Howard ou Thomas More, l'inflexible et souriant martyr. On se promène dans des châteaux tendus de tapisseries de fil d'or ; on poursuit des cerfs à bride abattue ; on voit des chevaliers en armure briser leurs lances en se percutant à pleine vitesse ; des hérétiques sont brûlés, puis écartelés, pendant que les plus brillants esprits du temps débattent sur la paix et l'harmonie ; le roi tente de réitérer les exploits d'Henri V en envahissant la France ; le peuple se soulève contre les réformes religieuses du souverain. Mais le règne est en même temps une tragédie intemporelle et universelle sur l'amour, la famille, la guerre, la liberté de l'esprit, et le pouvoir. Et dans cette histoire, tout est vrai !

09/2022