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Gargantua

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Cuisine

Le livre des délices

Dans une mise en page soignée et illustrée de photographies à la mise en scène élégante, ce livre de recettes pas comme les autres nous fait pénétrer les cuisines secrètes de grandes personnalités, de Yasmina Khadra à Bernard Pivot en passant par Irène Jacob et Patrick Poivre d'Arvor. Les célébrités et leur plat préféré, revisité par le chef exécutif du Lutétia Platon philosophait pendant son Banquet, Rabelais fit de son Gargantua un goinfre légendaire, Alexandre Dumas classa méthodiquement ses plats préférés dans son Grand dictionnaire de cuisine... Mais les célébrités d'aujourd'hui, qu'aiment-elles ? Comment mangent-elles ? Préfèrent-elles des recettes élaborées ou les menus plus simples ? Et surtout, pourquoi ? Souvenir d'enfance ou récente découverte, recette de famille ou popote improvisée ? Trente personnalités dévoilent ici leur plat préféré et disent leur relation à cette recette fétiche. Passés à la casserole experte du chef exécutive Benjamin Brial, les plats ont été revisités dans l'espoir de vous donner envie de vous mettre en cuisine et de déguster ces mets si appréciés par Natalie Dessay, Kad Merad, Sempé, Marcel Rufo, Tatiana de Rosnay, Bernard Pivot et bien d'autres !

11/2020

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Histoire littéraire

La fabrique du chef-d'oeuvre. Comment naissent les classiques

Il existe incontestablement dans notre pays un art d'écrire que ce soit en roman, théâtre, politique, essais et philosophie. Comment sont nés les chefs d'oeuvre hexagonaux, ces rares ouvrages qui ont été sans cesse réédités depuis leur parution pour accéder au rang de classiques ? Accompagné d'une rédaction prestigieuse, Sébastien Le Fol raconte -pour la vingtaine qu'il a retenu - leur genèse, leur publication, la réception critique (souvent féroce) de leur maître ouvrage précédant leur triomphe posthume. De Gargantua à La Peste, le lecteur partira à la rencontre de l'histoire méconnue des Essais de Montaigne (Antoine Compagnon), des Fables de La Fontaine (Jean-Michel Delacomptée), du Mémorial de Sainte-Hélène (Thierry Lentz), de Le Rouge et noir (François Guilllaume Lorrain) des Misérables (Jean-François Khan), des Mémoires d'outre-tombe (Olivier Frébourg), du Voyage au bout de la nuit (Jérôme Dupuis), des Mémoires d'Hadrien (Josyane Savigneau) et de bien d'autres encore, traitées dans des contributions d'une rare qualité. Une approche dynamique et novatrice qui raconte une nouvelle histoire de la littérature (au sens large) justifiant l'adage de Bernard de Fallois selon lequel : " L'histoire d'un roman est un roman ".

02/2023

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Critique littéraire

Notre-Dame des écrivains. Raconter et rêver la cathédrale du Moyen Age à demain

Entre ciel et terre, profane et sacré, jadis et demain, Notre-Dame de Paris est la chambre d'échos où résonnent les fantasmes des romanciers et des poètes, les questionnements des historiens ou des philosophes. Cette anthologie propose la confrontation de quatre-vingts auteurs pour qui la cathédrale est tantôt un sanctuaire, tantôt l'autel où l'on goûte aux délices du sacrilège ; l'objet de regret ou d'un désir de restauration. Quoique familière, elle est la pierre de touche où s'érigent les rêveries poétiques, parfois même érotiques. Sous l'égide des contemporains de sa construction et des grands amoureux de Paris (Villon, Prévert, Aragon, Hemingway, Anaïs Nin...), on rencontrera aussi Christine de Pizan, témoin au XVe siècle d'un funambule marchant entre les deux tours ; Rabelais et son héros Gargantua "compissant les Parisiens" depuis son sommet ; un alchimiste du XVIIe analysant la symbolique de son portail... Poussons la porte, et mêlons-nous à l'immense choeur des voix portées par les siècles. Avec seize illustrations en couleurs (Fouquet, Matisse, Brassaï, Picasso, Tardi...) et vingt-huit en noir et blanc. Textes présentés et commentés ; lexique des termes d'architecture religieuse ; chronologie de Notre-Dame de Paris.

03/2020

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Littérature française

Les mouchoirs rouges de Cholet

En 1796, dans un village du bocage vendéen ravagé par les Colonnes Infernales, une poignée de survivants recommence l'histoire du monde. Hommes du pays de Gargantua et de Barbe-Bleue, de la fée Mélusine et du Sacré-Coeur, ces villageois vivent intensément des mythes qui les dépassent, avec leurs coutumes étranges, leur peur des hussards et des âmes errantes, leur vieux curé un peu sorcier, leurs ogres et leurs fradets. Ces hommes qui se disent avec crânerie "brigands et aristocrates" vivent une aventure où le tragique se mêle au sordide et l'espoir à la frustration. Et c'est peu à peu la résurrection de toute une paroisse, l'épopée du monde chouan que, même après le génocide de 1793, l'Histoire ne se lasse pas de persécuter - répression ponctuée d'événements sensationnels comme en 1808 la désopilante et véridique visite de Napoléon 1er ou, finalement, le dérisoire et décevant retour des Bourbons. Dans la veine profondément populaire des grands "raconteurs d'histoires", d'Erckmann-Chatrian à Giono, Michel Ragon a écrit avec les Mouchoirs rouges de Cholet un superbe roman historique qui dresse avec une précision quasi ethnographique un tableau foisonnant de la vie rurale d'autrefois, une belle histoire émouvante et drôle, riche en rebondissements et péripéties.

01/1984

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Théâtre

Le «carnaval verbal» d’Ascanio Celestini. Traduire le théâtre de narration ?- Préambule d’Ascanio Celestini

Auteur et acteur de théâtre, Ascanio Celestini est un des principaux représentants du théâtre de narration sur la scène italienne contemporaine. Sa parole est carnavalesque (au sens où l'entendait Bachtine du Gargantua et Pantagruel de Rabelais), son écriture est orale, à la fois grave et joyeuse, ancrée dans une italianité très forte convoquant la mémoire ancestrale et mobilisant la parole de ceux à qui elle est refusée. Un esprit anarchique qu'étaye un humour subversif donne à ses textes une actualité intempestive. A l'heure actuelle, ses pièces sont représentées dans toute l'Europe. Mieux, le succès de ses adaptations en français, en Belgique francophone et en France, se confirme chaque saison. Se pose dès lors la question du traduire. Comment faire passer dans une autre langue l'oralité, le rythme, l'auto-ironie et la présence scénique de ce je narrateur ? Metteurs en scène francophones de Celestini, directeurs de théâtre, interprètes, traducteurs et chercheurs viennent ici nourrir la réflexion et répondre à ces questions essentielles. Les études pluridisciplinaires rassemblées dans ce livre s'adressent aux narratologues, linguistes, traducteurs, dramaturges ou acteurs et à toute personne séduite par l'univers de Celestini. Cet ouvrage contient des contributions en italien.

12/1986

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Littérature étrangère

Poésies choisies

Il y a, chez Auden, une constante, c'est la passion de la poésie. Il lui a littéralement consacré sa vie entière. On l'a souvent comparé à Yeats et à Eliot, voyant en lui leur égal et leur successeur. Cette sélection, effectuée par Auden lui-même en 1968, révèle une oeuvre plus diversifiée (le premier poème a été publié en 1928 et les derniers en 1969). C'est qu'il a, plus que n'importe quel autre poète, intégré les thèmes de son époque à sa poésie ; Auden, témoin de son temps, a éprouvé le "déchirement d'être contemporain", et rien, semble-t-il, ne l'a laissé indifférent. Comme un kaléidoscope, l'oeuvre reflète les facettes innombrables et contradictoires d'une société confuse et bouleversée. Au fil des pages se mêlent personnages de légendes lointaines et petits employés qui confient leur lassitude au papier rose officiel. Encyclopédique et dévorant, Gargantua de l'idée, Auden emprunte les voix multiples de son époque en même temps qu'il expulse les souvenirs littéraires qui lui gonflent l'esprit. C'est comme une quête, quête de soi-même et de la vérité au-delà de la multiplicité des réponses proposées, qu'il faut lire ce beau volume.

11/1976

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Critique littéraire

Portraits crachés. Un trésor littéraire de Montaigne à Houellebecq

Ce volume rassemble près de cinq cents portraits de personnages ayant existé (de Saint Louis à Mao) ou qui ont été inventés (du Gargantua de Rabelais à la Léa de Colette). Tirés de Mémoires, de lettres ou de romans, ces textes révèlent la richesse d'un genre littéraire à part entière qui joua un rôle décisif dans l'essor de l'individualisme à la française et dans notre passion de l'analyse. Cet ouvrage regroupe des autoportraits célèbres, comme ceux de Montaigne, de la Grande Mademoiselle ou de Rousseau, et des textes devenus introuvables, de Jouhandeau ou de Cingria. Portraits historiques et de caractères (l'Avare, l'Hypocrite...) côtoient ici portraits de peuples, de villes et même d'animaux. Bien plus qu'une anthologie, ce livre sans équivalent est l'oeuvre d'un écrivain qui s'est toujours demandé Qui dit je en nous ?, en même temps qu'un journal couvrant des années de lectures. Le plaisir seul a dicté les choix de Claude Arnaud : genre bref par essence, le portrait s'y prête tout particulièrement. Mme de Sévigné comparait les Fables de La Fontaine à ces paniers de cerises dans lesquels on picore, avant de finir par tout dévorer. Ces Portraits crachés ont la saveur des bonheurs immédiats.

09/2017

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Critique littéraire

La Fabrique du chef d'oeuvre. Comment naissent les classiques

" Le roman des classiques ". Il existe incontestablement dans notre pays un art d'écrire que ce soit en roman, théâtre, politique, essais et philosophie. Comment sont nés les chefs d'oeuvre hexagonaux, ces rares ouvrages qui ont été sans cesse réédités depuis leur parution pour accéder au rang de classiques ? Accompagné d'une rédaction prestigieuse, Sébastien Le Fol raconte -pour la vingtaine qu'il a retenu- leur genèse, leur publication, la réception critique (souvent féroce) de leur maître-ouvrage précédant leur triomphe posthume. De Gargantua à La Peste, le lecteur partira à la rencontre de l'histoire méconnue des Essais de Montaigne (Antoine Compagnon), des Fables de La Fontaine (Jean-Michel Delacomptée), du Mémorial de Sainte-Hélène (Thierry Lentz), de Le Rouge et noir (François-Guilllaume Lorrain) des Misérables (Jean-François Khan), des Mémoires d'outre-tombe (Olivier Frébourg), du Voyage au bout de la nuit (Jérôme Dupuis), des Mémoires d'Hadrien (Josyane Savigneau) et de bien d'autres encore, traitées dans des contributions d'une rare qualité. Une approche dynamique et novatrice qui raconte une nouvelle histoire de la littérature (au sens large) justifiant l'adage de Bernard de Fallois selon lequel : " L'histoire d'un roman est un roman ".

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Littérature étrangère

Kalevipoeg. Epopée nationale estonienne

Kalevipoeg est l'épopée nationale des Estoniens. Librement inspirée par le folklore, elle constitue l'équivalent estonien du Kalevala du grand voisin finlandais. La rédaction de Kalevipoeg débute au milieu du XIXe siècle. L'Estonie fait alors partie de l'Empire russe depuis plus d'un siècle, mais reste dominée par l'aristocratie d'origine allemande, installée dans ces régions baltiques depuis le XIIIe siècle. L'intérêt pour la culture estonienne et le développement d'une langue écrite à partir d'une tradition jusque-là largement orale se fait donc à l'instigation de quelques personnalités germano-baltes, désireuses de sensibiliser le peuple estonien à son histoire et à ses richesses culturelles. Le flambeau est vite repris par de jeunes Estoniens, tel Kreutzwald, qui voient un intérêt tout à fait politique à ce travail : créer le ciment culturel et historique pour l'unité nationale des Estoniens et obtenir leur émancipation face à l'élite germanophone et à la domination russe. Stimulé par la réussite de la compilation de légendes finnoises, le fameux Kalevala, Kreutzwald construit donc son travail sur des légendes populaires qui traitent de Kalevipoeg, " le fils de Kalev ", une sorte de géant sympathique, comparable à Gargantua, qui livre un combat contre les forces maléfiques. Il était important que Kalevipoeg, épopée tragique et monument littéraire avant joué un rôle considérable dans l'éveil à la conscience nationale de l'Estonie, soit enfin disponible en français.

05/2004

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Romans historiques

Fils de Rabelais

En ce XVIe siècle triomphant, les idées de la Renaissance pénètrent les coeurs et les esprits de la haute société. Rabelais, cet homme mûr, médecin et philosophe, diplomate, traducteur, écrivain à nul autre pareil, tient une place de choix parmi les humanistes. Ses idées novatrices et provocatrices, ainsi que la publication de son Pantagruel, puis de son Gargantua, lui valent désormais de nombreux ennemis... Justus, orphelin de 13 ans qu'il a recueilli et qu'il considère comme son fils adoptif, développe à la Devinière ses talents de cuisinier et son goût pour la nature et les plantes. Il devient en même temps le réceptacle de la pensée originale et de la grande humanité du philosophe. Tandis que Rabelais s'isole pour écrire son Tiers Livre, le chevalier de Puits-Herbault, porte-voix d'une Sorbonne rigide et formaliste, se donne la mission de veiller à l'orthodoxie de la foi. Il fourbit ses armes : en touchant Justus, il compte frapper Rabelais, et en frappant Rabelais, il espère atteindre les humanistes. Justus et Rabelais seront-ils suffisamment habiles pour échapper à l'hypocrite chevalier ? Les humanistes sauront-ils résister aux forces réactionnaires et obscurantistes ? La bataille qui s'annonce aura des conséquences décisives. Dans une langue ciselée, Valérie de Changy nous plonge au coeur d'une province française au temps de François Ier mais les valeurs qu'elle interroge sont intemporelles : comment se libérer d'un héritage spirituel, trouver son identité et tracer son chemin ?

10/2018

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Littérature française (poches)

Le Cinquiesme Livre

Lorsque paraît, en 1562, une version partielle du Cinquiesme Livre, Rabelais est mort depuis l'année 1553, mais il est toujours lu. Les quatre romans édités de son vivant ont séduit le public. Dans les deux premiers livres, Pantagruel et Gargantua, où l'on assiste à la formation et aux premiers exploits de ces géants, la parodie de la tradition littéraire et la subversion de certaines valeurs vont de pair avec l'examen critique de sujets sérieux comme la guerre, l'éducation, la foi, etc. Cette substance est plus savante dans les deux livres suivants : le Tiers Livre constitue un débat sur le problème du mariage et sur la liberté de l'être humain et le Quart Livre une découverte du monde contemporain et des tentations qui guettent l'humanité. Les héros et la manière ont évolué, mais l'œuvre reste riche et plaisante. On comprend que des éditeurs aient éprouvé le besoin de ne pas arrêter là cette aventure intellectuelle. D'autant que le Quart Livre nous laissait sur notre soif. Entrepris pour savoir s'il fallait ou non marier Panurge, ce voyage ne conduisait pas les compagnons de Pantagruel à l'oracle qui devait donner la réponse. Le Cinquiesme Livre, ensemble de brouillons de Rabelais vraisemblablement arrangés par des éditeurs, mène enfin nos compagnons, au terme d'un voyage terrifiant et merveilleux, jusqu'à l'oracle de la Dive Bouteille. Epopée burlesque et initiation à la véritable sagesse, le Cinquiesme Livre est un livre fort, où la satire est âpre et l'imagination audacieuse.

10/1995

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Littérature française

Tout Rabelais

Tout Rabelais en un seul volume : l'Ouvre d'un immense créateur de langue, dans une édition-translation annotée, aussi accessible qu'exigeante. Un géant pour notre temps ! Ce volume rassemble tout ce qui nous est parvenu de l'oeuvre de François Rabelais (1553). D'abord, la fiction : cinq livres d'aventures gigantales et une Pantagruéline Prognostication, publiés par ordre chronologique, et dont le texte original est accompagné d'une nouvelle translation en français de nos jours. Ensuite, les oeuvres diverses ? lettres, poèmes, dédicaces ou préfaces, almanachs et Sciomachie ? , pièces de circonstance souvent méconnues, qui tissent la toile de fond des chefs-d'oeuvre français et permettent de suivre l'humaniste tout au long de sa vie. Dans ce corpus varié, ici revu au plus juste, on découvrira certains inédits. Des introductions partielles et une riche annotation permettent d'entrer dans le jeu de l'interprétation. Tout Rabelais en un seul livre : autant dire le génie dans sa lampe. Son texte brûle d'en sortir pour vous éblouir. " C'est pourquoi il faut ouvrir le livre, et soigneusement peser ce qui y est exposé. " Simple farce ? Sens caché ? Délire d'ivrogne ? Satire subtile ? Attrape-nigauds ? Jeu d'érudit ? Diablerie ? Allégories ? Cochonneries ? Epiphâneries ? " Chacun abonde en son sens ", dit quelque part Pantagruel (après saint Paul). Pantagruel et Gargantua auront bientôt cinq cents ans. Les géants de Rabelais n'ont pas pris l'ombre d'une ride. Ils nous font rire et penser, savoir et douter. La langue qui leur donne vie est une fête inoubliable ? l'une des plus fabuleuses qu'on ait jamais célébrées en français.

09/2022

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Romans de terroir

Contes et légendes de Bourgogne. Côte-d'Or, Saône-et-Loire

"Ce n'est pas un goût particulier pour le folklore ni un penchant spécial pour les recherches que cette science comporte qui m'ont ouvert la voie dans laquelle je me suis engagé, mais le milieu dans lequel je suis né, un milieu de gens de la terre. J'ai passé une partie de mon enfance dans le folklore parce que j'avais une grand'mère dont les récits du peuple, avec leur merveilleux parti- culier, étaient la seule culture. J'ai vécu, grâce à elle, dans la familiarité du bon saint Claude, du grand saint Martin, de saint Georges qui a le tort de faire geler, mais qui est si beau et si brave, du petit berger de Saint-Romain, de Gargantua qui nous a rendu le service de creuser le lit de la Saône et qui a éteint l'incendie de Dijon de façon si ingénieuse que Gulliver l'a imité ; sans oublier les fées (les fayettes), ni les wivres, ces grands serpents ailés, ni le bon chien tué par son maître qui croyait qu'il avait tué son enfant alors qu'il l'avait sauvé, et tant de récits qui furent ma culture, à moi aussi, quand j'étais un petit garçon... L'adolescent a pu en acquérir une autre ; le travail a pu lui ouvrir les yeux sur des beautés plus vastes ; les diplômes sont venus, et l'homme enseigne aujourd'hui le savoir qu'il a pu acquérir, mais il y a une voix qu'il entendra toujours : celle d'une vieille femme qui répétait les histoires des aïeux de sa famille... (extrait de la préface, éd. originale, 1955).

11/2017

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Sciences de la terre et de la

Souvenirs entomologiques. Etudes sur l'instinct et les moeurs des insectes Tome 2

Les Souvenirs entomologiques constituent une somme exceptionnelle d'écrits relatant une démarche accomplie tout entière dans la grande lumière de la Provence. Cette œuvre est par excellence révélatrice de la vie la plus intense. Pendant la plus grande partie de sa longue existence, loupe et carnet d'observation en poche, dans les garrigues entre Rhône et Ventoux, Fabre allait étudiant les mœurs des insectes sur les terrains brûlés par le soleil, surprenant tel hyménoptère dans les chemins creux ou encore parmi les rochers éblouissants des dentelles de Montmirail. Romantique dès l'enfance, Lamartine, Reboul furent les inspirateurs de ses premières créations poétiques. Adolescent conquis par les mathématiques, il se plaisait à scruter, à tenter de comprendre l'univers. Plus tard, sa démarche d'observateur de la nature le conduira à vivre à l'écart de l'agitation des sociétés humaines mais ce savant profondément affectif, à la tête d'une nombreuse famille, aspirait à l'amitié travailleur infatigable, il n'en aimait pas moins rire et bien vivre. À l'Harmas de Sérignan, les œuvres de Rabelais étaient en permanence à son chevet : devant ses amis, il récitait, apprises par cœur, des pages racontant Panurge, Pantagruel et Gargantua. Fort de la connaissance des Anciens dont la mythologie était riche d'innombrables métamorphoses, Fabre, décrivant d'autres transformations des êtres, en biologiste exemplaire nous livre ici-même des chapitres qui ne sont pas moins remplis de merveilleux. Dans notre monde si souvent privé de ses hôtes et de ses mystères, les Souvenirs entomologiques devraient être mis entre les mains du plus grand nombre, et des jeunes en particulier, afin que les générations à venir soient incitées à remédier à cette redoutable méconnaissance qui frappe la plupart d'entre nous aujourd'hui à l'égard du monde vivant.

12/1989

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Textes médiévaux - Traductions

Des causes cachées des choses. De Abditis Rerum Causis

Le De abditis rerum causis (1548) de Jean Fernel (1497-1568) est un monument de l'humanisme philosophico-médical de la Renaissance. Précédé d'une préface qui célèbre en termes somptueux la Renaissance et pourrait rivaliser avec la célèbre lettre de Gargantua à son fils, l'ouvrage se présente comme un dialogue à trois personnages : Brutus (qui semble bien devoir son nom au Brutus des Tusculanes), voyageur exigeant, féru de philosophie grecque, et d'abord platonicienne ; Philiatre, étudiant en médecine (mais déjà très bien informé) ; et le savant Eudoxe, qui organise dans sa maison de campagne des entretiens et y reçoit les deux compagnons. Faute d'études suffisamment nombreuses sur Jean Fernel, on ne sait pas assez ce que l'humanisme doit à la médecine. Fernel, qui en est une figure de premier plan, considérait l'ouvrage ici édité et traduit comme le socle de son oeuvre médicale : il y pose les fondements philosophiques de la connaissance du corps, plus largement de la connaissance du vivant, et illustre vigoureusement cette vision panthéistique de l'univers qui est le propre ou la tentation de la Renaissance. Constamment édité et réédité pendant un siècle et demi (de 1548 à 1680, on compte au moins quarante éditions), ce passionnant dialogue a été abondamment lu, cité, utilisé et même plagié. Ecrit en un très beau latin d'inspiration cicéronienne, il mobilise une connaissance intime des oeuvres de Galien, Platon et Aristote, sans oublier Virgile, des poètes modernes comme Augurelli et des écrivains contemporains comme Marsile Ficin et Agostino Steuco. Pourtant il n'existait, de l'ouvrage, qu'une édition moderne publiée en 2005 avec une traduction en anglais. Une édition moderne bien annotée et accompagnée d'une traduction française faisait donc cruellement défaut.

03/2021

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Histoire ancienne

Montagnes sacrées, montagnes mythiques

L'Olympe, séjour des dieux de la Grèce antique, le mont Kailasa sur lequel Siva trône en position de yogi, le Kouen-louen, la plus fameuse montagne mythique de Chine, où réside l'empereur céleste : en Occident comme en Orient, les hommes ont peuplé les montagnes de dieux et de démons. Depuis l'aube des temps, mais pour des raisons différentes, ils les ont vénérées. Certains y ont vu le centre du monde, d'autres le lieu de communication entre le Ciel et la Terre. Certains y ont situé le paradis, d'autres les ont imaginées comme des espaces sauvages, cachant monstres et animaux fabuleux. D'autres encore y ont attendu la fin du Déluge, comme Noé qui posa son arche sur le mont Ararat, ou Yama qui édifia un fort sur la plus haute montagne d'Iran pour y abriter un représentant de chaque espèce vivante. Les montagnes sont au cœur des grandes religions monothéistes : c'est sur le Sinaï que Dieu transmet à Moïse les tables de la Loi, c'est sur le Golgotha que le Christ meurt puis ressuscite, c'est sur le Djabal Nur que l'archange Gabriel apparaît à Mahomet et lui demande de prêcher la parole divine. De par le monde, des milliers de pèlerins continuent de gravir rituellement des montagnes sacrées. La montagne a toujours fasciné mais aussi fait peur, et cette ambivalence, que l'on retrouve dans tout ce qui est sacré, a nourri de nombreuses mythologies où l'on découvre de surprenants archétypes. Ce sont les croyances millénaires, les mythes, les traditions folkloriques et les superstitions attachés à la montagne que nous invite à explorer ce livre. On y croisera Mélusine et Siegfried, Gargantua et Blanche-Neige, Diane et Vulcain, mais aussi des héros et des dieux chinois, indiens ou japonais, et bien d'autres personnages familiers.

04/1999

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Critique littéraire

La Vieille Carcas de Carcasonne. Florilège de l'humour et de l'imaginaire des noms de lieux en France (Légendes, jeux et calembours toponymiques du Moyen Age à nos jours)

Pour expliquer l'origine du nom de leur petite, moyenne ou grande patrie, des centaines de traditions locales ont, du Moyen Age à nos jours, été inventées par le peuple de France, de Belgique et d'ailleurs. Dans cet ouvrage unique en son genre, le lecteur découvrira les secrets de l'" étymologie populaire " et l'art de rébuffer ; qui consiste à décomposer les toponymes (noms de lieux) en syllabes (Ba-paume, Bett-en-bos) pour bâtir la légende qui expliquera le nom du lieu. Ce lecteur apprendra que César, le bon géant Gargantua, le cheval Bayard, Jésus, la Vierge, le Diable, une kyrielle de saints et de saintes et bien d'autres personnages encore ont contribué à la formation des noms de nos villes, villages, lieux-dits ! Les " savants " chroniqueurs du Moyen Age et au-delà n'étaient pas en reste : à les en croire, les Français avaient pour ancêtres des descendants de la fameuse ville de Troie. Pas étonnant donc si l'on racontait jadis que Paris a été fondée par le Troyen Pâris, que la ville de Reims l'a été par Remus et Ajaccio par... Ajax. Quant à Carcassonne, saviez-vous qu'elle a été fondée par une Dame nommée Carcas qui sonnait du cor quand passait Charlemagne ? Les toponymes ont aussi donné lieu à une foule de jeux et de calembours : bouts-rimés destinés aux enfants, publicités, jeu des faux et des vrais départements pour mémoriser le nom des villes, énigmes, anagrammes, palindromes, charades, contrepets et autres jongleries sur le son et le sens, calembours d'une incroyable diversité. Enfin, pour les méditations et joyeusetés toponymiques, Villon, Rabelais, Sartre, Julien Gracq, Proust, Queneau n'ont pas été en reste.

10/2006

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Contes et nouvelles

Mythologie des Charentes et du pays Gabaye

Un inventaire exhaustif : Les êtres fantastiques : fées, fades, lutins, loups-garous, ganipotes, bigournes, chevaux malets, chasses galerie, chasses galerites, mandragores... mais aussi Gargantua et Mélusine... Le Dahut sous tous ses noms : darue, mitouarde, micouarde, mitard, bitard, loubinote, louère, bérouge... Le Croquemitaine et ses avatars : Ramponau, Ramasserin, Ratapouél, Camalet, Mirou, mère Taupignon, grand Gaillou, Marie sans couette... Le monstre censé vivre dans les puits : la Vieille ou grande Veille, et autres Bigornes, mère Bigourne, Bisse, Jhouabe... L’habitant de la lune : de Job au Juif errant en passant par le bonhomme où la bonne femme avec un fagot sur le dos... Les dires sur le Diable, la Vierge, le bon Dieu, saint Martin, saint Gilles, saint Roch, Charlemagne et Bayard... n travail de documentation colossal : 165 Informateurs ; des témoignages issus de plus de trente-cinq ans d’enquêtes enregistrées par Éric Nowak aux quatre coins des Charentes et du Pays gabaye, ou venants de ses correspondants. 84 ouvrages cités : un travail minutieux à la recherche de témoignages anciens de ce légendaire couchés sous la plume des folkloristes charentais et gabayes des deux siècles passés. e respect des différences locales. Les variantes saintongeaises des Charentes et du Nord-Gironde séparées des variantes poitevines du Nord des Charentes et des variantes marchoises ou limousines de l’Est de la Charente. Les noms en parlers locaux écrits dans une orthographe lisible et respectueuse des prononciations locales. 124 êtres fantastiques et personnages mythiques ou légendaires charentais et gabayes recensés !!!

12/2023

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Ethnologie

Patrimoine légendaire et culture populaire : le gai savoir de Claude Gaignebet

Ce livre constitue d'abord un hommage à Claude Gaignebet disparu trop tôt de notre horizon en février 2012. Héritier des grands folkloristes, Van Gennep et Saintyves d'abord, mais surtout Henri Dontenville, le fondateur de la Société de mythologie française, Claude Gaignebet fut, par ses recherches sur la culture populaire, ses sources antiques et ses prolongements, et grâce à sa prodigieuse érudition, l'un des ethno-mythologues les plus inspirés et visionnaires de son temps. Professeur d'ethnologie à l'Université de Nice, il est l'auteur de plusieurs ouvrages essentiels : Le Folklore obscène des enfants, d'inspiration lacanienne quant aux mots d'esprit et calembours enfantins, Le Carnaval, essai de mythologie populaire, Art profane et Religion populaire, en collaboration avec Jean-Dominique Lajoux, où il montre comment, dans la religion officielle médiévale, s'exprime toute une tradition populaire, A plus hault sens, thèse sur L'Esotérisme spirituel et charnel de Rabelais. Il est aussi l'auteur d'un foisonnement d'articles, de préfaces et d'émissions de radio diffusées sur France Culture, souvent en collaboration avec Claude Mettra, sur la mythologie et la culture populaire. Mais le contenu de cet ouvrage s'attache également à indiquer les prolongements possibles de son oeuvre. Les auteurs y font retour sur les thèmes abordés, les situant dans le cadre de leurs propres recherches. Nous avons rassemblé, avec le soutien de la Société de mythologie française et du Groupe Ile-de-France de mythologie, des contributions très diverses, textes originaux, images, témoignages représentatifs des filiations et des résonances suscitées par la personnalité et l'exemple de Claude Gaignebet. Certaines prennent racine dans son étude de l'oeuvre de Rabelais, d'autres se fondent sur ses recherches en étymologie populaire, toponymie et mythologie des lieux, d'autres encore s'inspirent de son analyse des fêtes et des rythmes calendaires. Le carnaval et ses rites en constituent une pièce maitresse, de même que l'étude des thèmes et personnages mythologiques peuplant les chansons, les contes et romans médiévaux : Gargantua, Mélusine, La Blanche Biche, etc. Enfin, d'autres articles le mettent en rapport avec le monde artistique, soit qu'il ait inspiré directement des créateurs, soit que ses propres conceptions en la matière aient suscité des réflexions novatrices. L'ensemble de ce volume prétend ainsi traduire la formidable énergie intellectuelle que sa constante recherche et son imagination fructueuse ont éveillée dans son sillage.

04/2019

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Littérature française

Les angoysses douloureuses qui procedent d'amours

Helisenne de Crenne est le pseudonyme partiel de Marguerite Briet, épouse de Philippe Fournel, seigneur de Crenne. Née à Abbeville en Picardie, elle vécut notamment à Paris où elle publia ce roman des Angoysses douloureuses qui procedent d'amours (1538), les Epistres familieres et invectives (1539), le Songe (1540) et une traduction en prose des quatre premiers livres de l'Enéide de Virgile (1541). Le roman des Angoysses douloureuses analyse les angoisses amoureuses avec leur cortège de symptômes et se compose de trois récits. Le premier est celui de l'héroïne prénommée Helisenne. Il commence à sa naissance et s'achève lorsque son mari, jaloux à juste titre, l'enferme dans une tour et qu'elle décide alors d'écrire. Le second récit, celui de Guenelic, raconte comment, en compagnie de son ami Quezinstra, il retrouve et délivre Helisenne après de multiples voyages au loin. Enfin, Quezinstra, dans un dernier récit, relate la mort des deux amants et la découverte du petit paquet de soie blanche dans lequel est enfermé le livre que nous lisons. Ce livre dit ainsi comment un livre advient. Il témoigne aussi de l'émergence du roman français à la Renaissance. On ne saurait le cantonner dans les genres du roman sentimental, du roman féminin, du roman d'aventures, de l'autobiographie édifiante, des dialogues sur l'amour, de l'adaptation d'un matériau italien traduit (en l'occurrence la Flammette de Boccace et le Pérégrin de J Caviceo). Sans doute relève-t-il de tout cela, mais aussi de la recherche d'une langue singulière ici au service d'un "piteux et larmoyant style" et d'une pensée de l'amour. Nous sommes en 1538, dans cet intervalle qui sépare les premières chroniques rabelaisiennes (Pantagruel, 1532 et Garhantua 1534) des dernières (Tiers Livre, 1546 et Quart Livre, 1548), avant les succès d'Amadis de Gaule (1540), de l'Heptaméron de la Reine de Navarre et des histoires tragiques. Les Angoysses douloureuses ont connu le succès. Elles furent constamment rééditées jusqu'en 1560, et après 1543, avec ce qui constitue en quelque sorte leur suite, les Epistres familieres et invectives, éditées par Jerry C Nash dans cette même collection.

01/1997

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Poésie

Rabelais restitué Tome 1 : "Pantagruel"

Le propos de cette tude critique, la fois premire d'une nouvelle collection et premire des cinq qui seront consacres Rabelais, est de retrouver l'intelligence d'un texte que l'esprit de routine et les prjugs ont constamment obnubil. Les ditions commentes, sans lesquelles on ne peut lire Rabelais, ne font en effet, depuis cinquante ans, que se rfrer l'dition critique de Lefranc et ses collaborateurs, aussi bien pour l'tablissement du texte que pour les gloses. Or ce texte est tabli de faon discutable, ne serait-ce que par sa ponctuation, et les gloses sont imbues d'un esprit de gravit et d'un parti pris de pudibonderie qui altrent profondment la pense du Matre. On se borne, depuis cette dition, ronronner sur un texte abusivement fig d'o l'on croit avoir extrait depuis belle heure la quintessence, et la littrature rabelaisienne ne fait plus que traiter de l'accessoire sans oser revenir au principal : le verbe. partir du fac-simil des ditions de 1532 et de 1542, Marc Berlioz rexamine donc chaque chapitre, et une recherche purement philologique le conduit rcuprer la porte de termes jusque l mal lus et donc mal entendus. Tout au long de cette relecture apparat alors une comprhension neuve de phrases ou de pages entires dnatures par la signification apprise. Et l'auteur de l'tude est tout naturellement amen dcouvrir le contenu de chapitres rests lettre morte : ainsi du double sens et des sous-entendus des titres de la Librairie de saint Victor, traditionnellement regards comme une collection de facties ; ainsi du procs de Baisecul et Humevesne tenu une fois pour toutes pour incohrent assemblage de sons ; ainsi de la dispute entre Thaumaste et Panurge o l'argumentation a toujours t donne pour gesticulation gratuitement obscne. Sans oublier, au chapitre de la maladie de Pantagruel, la rintgration d'un paragraphe accidentellement limin depuis la premire recomposition, il y a plus de quatre cents ans. Au fil de l'examen se dessine alors un Rabelais dont les intentions sont quelquefois fort diffrentes de celles qui sont admises et enseignes. Et force est bien de convenir que, dgag des strates de commentaires qui ont abouti le masquer son lecteur, c'est ce Rabelais restitu qui semble tre le vrai. Pourtant Marc Berlioz ne fait que proposer la rflexion des Rabelaisants ce Rabelais retrouv ; car il ne donne nullement pour dfinitive sa restitution : outre, dit-il, qu'elle ne peut tre exempte d'erreurs, son dessein est, donnant le branle une rvision, d'inciter chacun rexaminer aprs lui ; il aura atteint son but, ajoute-t-il, s'il a persuad qu'il est prfrable de scruter encore et toujours le texte du Matre plutt que d'empiler des thses sur la faon qu'il pouvait avoir d'enfiler ses sandales. Men avec autant de probit que d'audace, ce retour aux sources doit relancer les tudes rabelaisiennes. En attendant, Marc Berlioz a commenc de relire le Gargantua, et la mme dmarche lui a dj permis de mettre au jour le contenu des Fanfreluches antidotes, pice o les commentateurs n'ont jamais trouv fond ni rive. Les Rabelaisants, universitaires ou non, ont dsormais des horizons ouverts.

01/1979

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CD K7 Littérature

Le Maître et Marguerite

Le Maître et Marguerite, « roman-univers » au même titre que Gargantua et Pantagruel, Don Quichotte, La Guerre et la Paix, ou encore La Montagne magique et quelques autres, est incontestablement le grand oeuvre de Mikhaïl Boulgakov (1891-1940). Il l’appelle lui-même son « grand roman » . Son élaboration, son écriture ont occupé, plus ou moins secrètement, les douze dernières années de sa vie. L’étoffe dans laquelle est habilement « coupé » et façonné ce roman est un tissu serré de composantes autobiographiques et de savoirs, mais c’est un tissu dont on ne sent pas le poids. Ce « grand » roman n’est pas volumineux, comparé aux romans les plus célèbres d’un Tolstoï, d’un Dostoïevski ou d’un Victor Hugo. On vient aisément à bout de ses deux parties. Le lecteur non russe n’achoppe même pas sur le premier obstacle que constitue souvent pour lui la mémorisation des prénoms, patronymes et noms de famille, grâce à l’ingéniosité avec laquelle ils sont introduits. En Russie, actuellement, Le Maître et Marguerite est même considéré comme un « livre pour la jeunesse » : cet avatar inattendu de la grande popularité posthume dont il a toujours joui témoigne, en tout état de cause, de l’agrément et de la facilité que présente sa lecture. L’attrait le plus immédiat du roman tient à la richesse et aux rebondissements de son sujet. Le Maître et Marguerite se développe à partir d’une journée de printemps dans un quartier tranquille du Moscou soviétique des années 1920-1930. Sous le regard d’un énigmatique étranger, quantité d’événements « scandaleux », tragiques et comiques déferleront sur la population moscovite et sur quelques individus spécialement ciblés, des événements auxquels les victimes et les pouvoirs publics s’évertueront en vain à trouver des explications rationnelles, se refusant obstinément à leur attribuer une cause « magique ». Le lieu de la scène initiale a tôt fait de s’agrandir et les protagonistes de se multiplier : le cadre de l’action s’élargit à tout Moscou (centre et périphérie), à la Russie, à la Palestine et à tout l’au-delà. Un autre roman commence ici à s’imbriquer dans le roman « moscovite » ; il sera mené à son terme dans trois autres chapitres non consécutifs, ingénieusement intégrés dans le sujet contemporain. Il s’agit bien en effet d’un roman dans le roman, nourri de tout une documentation, biblique, apocryphe et légendaire, qui s’inscrit dans le genre fondé par Renan dans sa Vie de Jésus. Mais le héros en est Pilate plutôt que « Iéchoua » . L’écrivain génial qu’est le Maître, par manque de courage et d’audace, renonce à sauver son oeuvre menacée et préfère disparaître ; la téméraire Marguerite, prête à tout pour retrouver l’écrivain et son manuscrit, conclut une forme de pacte avec le fameux étranger, qui lui dit se nommer Woland, et se voit entraînée, de son plein gré, dans d’extraordinaires aventures. Si, malgré la complexité de son sujet, Le Maître et Marguerite n’est pas d’une lecture ardue, si l’on s’oriente sans effort aux croisements de sa double intrigue, cela s’explique, pensons-nous, par les talents de conteur et d’homme de théâtre que Boulgakov applique ici à sa prose romanesque. Mais comment ce roman pourrait-il être à ce point divertissant s’il ne l’avait pas été en premier lieu pour son auteur ? C’est d’abord pour se « divertir » lui-même d’une existence que des frustrations bien amères lui ont rendue insoutenable que Boulgakov entreprend, en 1928, son roman « sur le diable », d’abord sans intention, et bientôt sans espoir, de le voir jamais publier. Le Maître et Marguerite apparaît bien comme une quête à la fois passionnée et incertaine de Vérité et d’Absolu. La seule Vérité qui s’impose à l’écrivain, à laquelle il se voue avec une grande constance et un grand bonheur, c’est l’écriture. C’est, en définitive, un exploit d’écriture qui est illustré dans et par Le Maître et Marguerite, et qui s’y révèle superbement rédempteur.

01/2011