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Proust edition rare

Extraits

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Critique littéraire

Proust et l'adoption

Dans l'ignorance, vraie ou feinte, des lois de son époque, Marcel Proust suspectait des homosexuels de sa connaissance, le romancier Abel Hermant ou le patron de presse Léon Bailby, d'être les étranges pères de jolis "fils adoptifs". Il craignait aussi, par une mauvaise interprétation du droit nobiliaire français, que le duc de Montmorency puisse, en épousant Mme Blumenthal, adopter le fils de cette dernière et lui transmettre son titre. Et il était scandalisé que son ami Pierre de Polignac ait accepté de se marier avec la fille naturelle et adoptive du prince de Monaco. Dans son snobisme et son conservatisme, Proust se disait horrifié qu'un roturier fût susceptible d'entrer par adoption dans une famille de vieille aristocratie ou que "la solennité des sacrements d'une forme juridique" vienne "parer" aux couleurs de "l'inceste" une "banale aventure d'homosexualité". Ainsi s'explique l'épidémie d'adoptions aberrantes d'A la recherche du temps perdu, le plus souvent punies par leur prolongement en mariages malheureux, les deux institutions du mariage et de l'adoption étant conçues comme équivalentes ou fonctionnant en synergie de passerelles sociales. Par exemple, faute d'adopter le Narrateur ou le jeune Morel de son coeur, le baron de Charlus adoptera la nièce de Jupien, dans l'espoir de s'introduire en tiers dans le couple qu'elle ira former avec un Léonor de Combremer de moeurs suspectes. Et M. de Forcheville adoptera Gilberte Swann, bientôt l'épouse d'un marquis de Saint- Loup amateur de garçons.

02/2015

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Littérature française

Le train de Proust

Lire A la recherche du temps perdu pour la première fois, c'est prendre un moyen de transport inconnu pour un voyage d'une longueur peu ordinaire. Certains évoquent un train de souvenirs, d'autres dont je suis témoignent du train de vérités qu'est ce récit initiatique traçant un chemin spirituel vers "la joie du réel retrouvé" . Aux lectures suivantes, c'est en connaissance de cause que le lecteur croit reconnaître les scènes qu'il aime entre toutes comme autant de stations heureuses. Force est pourtant de constater que tout a changé d'être retraversé : les paysages eux-mêmes semblent aussi mouvants que le point de vue depuis le train, ce " laboratoire " dont chaque wagon se transforme en une étonnante " chambre magique qui se chargeait d'opérer la transmutation tout autour d'elle " . Illustration parfaite de la relativité proustienne à l'articulation du temps et de l'espace, le train permet de retraverser la Recherche d'autant mieux qu'il la parcourt incessamment, depuis la toute première page de Du côté de chez Swann envahie par ses sifflements nocturnes jusqu'au Temps retrouvé, où le coup de marteau d'un employé des chemins de fer généra l'une des réminiscences majeures du bouquet final. Alors le train du souvenir pourra bondir hors du tunnel inerte de la mémoire, dégageant bientôt cette vérité inédite qui, au sens le plus fort du verbe, anime à jamais la Recherche.

08/2022

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Critique

Proust, voir l'invisible

Proust inédit. Un Proust fréquentant les voyantes dès l'enfance, un Proust décrit par ses amis comme un visionnaire, un Proust se disant voyant comme Rimbaud en son temps. Si la voyance a disparu de notre horizon mental, nous ne pouvons ignorer que Proust fut troublé très tôt par ce don et qu'il y croyait. Approcher ce sens spécial, cerner le lien qu'il eut avec la voyance, les interactions mystérieuses qu'il établit entre sa vie et son oeuvre, nous permettent de mieux comprendre qui il fut, ce qu'il rechercha à travers l'écriture et, comment il composa sa Recherche. Sans a priori, Christine Brusson traque cette faculté de voir dans l'invisible grâce à un outil de recherche de mots dans l'oeuvre proustienne. Elle construit à partir de fragments des champs thématiques, révèle des associations cachées, remet en lumière des passages essentiels jamais cités. Aussi une large audience est donnée aux Esquisses préparatoires pour éclairer le texte définitif. Après Proust, Contre-enquête (Classiques Garnier) ce nouvel essai traverse cette profondeur obscure de l'écriture, entraînant le lecteur sur la voie d'une pensée sauvage, magique et perméable au psi, qui a été évacuée par la critique et qu'il est utile et passionnant d'interroger.

04/2023

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Biographies

Proust et la société

Chaque siècle a besoin d'une Comédie humaine. Celle du XXe nous a été donnée par Marcel Proust. Sa vie a coïncidé avec la meilleure époque de la III ? République et avec les sources du monde contemporain. Il a observé le remplacement d'une société de cour par une société des élites, et la permanence d'un peuple chargé d'histoire. C'est le regard de Proust sur ce monde extérieur changeant que nous avons voulu analyser. Si le monde intérieur de l'auteur, avec sa sensibilité et ses passions, nous est bien connu, s'épanouissent également dans son oeuvre une sociologie, une géographie et une histoire, chacune de ces disciplines se proposant de rendre compte du monde tel qu'il a été, tel qu'il est. En creux se dessine alors un portrait renouvelé d'un auteur tout à fait dans son siècle. Quelle surprise de voir Proust, parfois injustement décrit comme un peintre du passé, si sensible à certains aspects de la vie collective moderne ! Observateur avisé de ses contemporains, il intervient volontiers dans les débats de l'époque (génocide arménien, affaire Dreyfus, séparation de l'Eglise et de l'Etat), tout autant qu'il fait preuve d'un grand intérêt pour les progrès techniques nombreux (téléphone, aviation). Homme social évoquant ses fréquentations, boursicoteur peu capable de gérer sa fortune, géographe de Paris et de la province, Proust se dévoile de façon inédite, parfois malgré lui. Voici donc un parcours à travers un autre monde, et à la découverte d'un autre Proust.

11/2021

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Critique

Regards sur Marcel Proust

Après un avant-propos où l'auteur évoque sa passion pour l'écrivain, cet ouvrage aborde en quinze chapitres d'inégales longueurs divers aspects de l'oeuvre et de son auteur. Une place importante est réservée à l'élégance et au snobisme. La duchesse de Guermantes et le baron de Charlus sont bien sûr au centre de l'exposé. Le baron de Charlus, qui masque ses préférences sexuelles, est un homme du monde respecté et craint au début du roman. Mais, incapable de ne pas exhiber son homosexualité à la fin du roman, il est honni et chassé du faubourg Saint-Germain. L'analyse de sa déchéance occupe une place significative de ce livre. Il en est de même des relations intimes du Narrateur et d'Albertine, depuis le baiser refusé du Grand hôtel de Balbec jusqu'à sa fuite de Paris. Une étude approfondie des lieux normands de la Recherche précisera la situation géographique de Balbec. On découvrira par ailleurs l'influence bien cachée de Maupassant sur le roman proustien, ainsi que quelques clés des personnages, et le véritable lecteur de Du côté de chez Swann à l'origine du refus de l'éditeur Ollendorf. Cet ouvrage s'appuie sur de nombreuses lectures proustiennes, aussi bien anciennes que contemporaines.

06/2022

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Linguistique

Proust et le calamar

Afin de saisir les enjeux de la lecture, Maryanne Wolf fait dialoguer Proust et les neurosciences. Proust, dans son ouvrage Sur la lecture, décrit les mécanismes de la (re)construction d'un univers mental et du développement de l'imaginaire. Les études des neurosciences, quant à elles, font apparaître les mécanismes qui entrent en jeu dans le processus de la lecture et les connexions qui s'établissent dans le cerveau. Selon Maryanne Wolf, les nouvelles technologies modifient notre façon de lire en modifiant ces usages. Ce livre est un outil indispensable à tout pédagogue, enseignant et chercheur, qui s'intéresse aux mécanismes de la lecture et aux modifications engendrées par les nouvelles technologies notamment.

12/2015

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Littérature française

La Maîtresse de Proust

Qui est cette femme si mystérieuse, cette "Odette" avec qui le professeur Palais s'entretient dans le fameux hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière ? L'oeuvre de Gilberto Schwartzmann est incontestablement française et européenne, elle l'est en tant qu'elle se nourrit d'un amour éperdu pour une terre d'élection faite de parole, de gestes et de beauté. Mais elle est aussi une oeuvre latino-américaine, et même une oeuvre toute brésilienne, qui sait tirer profit de l'observation d'un objet pour y placer les germes de l'éclosion de l'imaginaire le plus irrépressible et, partant, le plus enchanteur.

11/2022

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Critique

Proust et les signes

Le mot "signe" est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation. L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.

01/2022

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Critique littéraire

Proust et la guerre

A la recherche du temps perdu fut en grande partie écrit et récrit pendant et juste après la Première Guerre Mondiale. Si ce roman a pris les proportions qu'on connaît, c'est directement à cause de la Guerre, qui a suspendu la publication des deux volumes qui devaient suivre Du côté de chez Swann. Or Proust n'est pas considéré comme un des écrivains de la Grande Guerre. Non parce qu'il n'en parle pas, mais parce qu'il en parle de l'arrière, lieu abject, peuplé de femmes et d'enfants, de vieillards, d'invalides, d'homosexuels et d'embusqués. Cet ouvrage s'applique à démontrer que Proust, malgré - ou, selon sa formule qui renverse la relation causale, à cause de - sa condition d'écrivain de l'arrière, fait partie de ces écrivains dont l'écriture est profondément marquée par la guerre dont il a su, en fin stratège, tirer d'indéniables profits tout au long de l'élaboration de son roman.

02/2014

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Poésie

Poétique N° 124 : Proust

Selon une idée répandue dans les études littéraires, avant le romantisme, il n'existait aucune théorie de la poésie lyrique. Le silence de la Poétique d'Aristote sur l'art de Pindare et de Sapho et la lecture néo-classique de la Renaissance qui domine encore notre perspective historique sont à l'origine de ce préjugé. En fait, nombreux sont les documents de l'Antiquité, de la Renaissance et du XVIIIe siècle qui se réfèrent explicitement à une poésie qualifiée de lyrique. Qu'entendent-ils par là ? A quels textes, à quelles caractéristiques, à quelles classes font-ils allusion par cet adjectif ? Dans quel domaine spécifique l'utilise-t-on ? A quels problèmes théoriques répond-il ? Quel est son sens ? Quelle est sa finalité ? Ce livre tente de répondre à ces questions en parcourant une longue période qui commence avec Platon et se termine avec la naissance, au XVIIIe siècle, de la théorie expressive. Ainsi, oscillant entre mimèsis et expression, se dessine une histoire qui analyse la genèse et l'évolution d'un genre appelé à jouer un rôle décisif dans l'essor des littératures nationales en Europe et dans la mise en place de la révolution romantique.

11/2000

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Critique littéraire

Le professeur Marcel Proust

"Pas d'erreur dans le titre de ce livre. Si Adrien et Robert Proust, père et frère de Marcel, étaient bien professeurs, Marcel Proust mérite le même qualificatif. S'il n'avait pas le statut de professeur de littérature ni de professeur de médecine, il en détenait cependant les compétences, étant doté d'une perspicacité supérieure à celle de ses professeurs parisiens, soignants sans vrais remèdes - son père inclus. Lassé d'entendre leurs balivernes, sa recherche personnelle l'a amené à une compréhension singulière des maladies, décelant le rôle de l'inconscient dans leur genèse, et passant fructueusement, pour la Recherche, des reviviscences du docteur Sollier à ses réminiscences, ce qui rejoint le cheminement de Sigmund Freud. Ainsi, le professeur Marcel Proust, asthmatique-allergique, m'a-t-il instruit et éclairé, moi le professeur de médecine spécialiste, sur les liens physiques et métaphysiques de ces maladies de la souffrance pectorale et du rejet. Je ne cesse, depuis, de proposer à ceux qui en souffrent une bibliothérapie proustienne efficace". F-B Michel

10/2016

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Critique littéraire

L'ABCdaire de Proust

Le guide de l'abécédaire. Il explique comment comprendre Proust en regroupant les notices de l'abécédaire selon trois perspectives. Un code de couleurs indique le genre de chaque notice : - L'œuvre : les romans, leurs personnages, les essais. - La biographie : la famille, les lieux, les amis et relations. - Le contexte : les arts, la situation historique. A partir de la lecture de ces notices, et grâce aux renvois signalés par les astérisques, le lecteur voyage comme il lui plaît dans l'abécédaire. L'abécédaire. Par ordre alphabétique, on trouvera dans ces notices tout ce qu'il faut savoir pour entrer dans l'univers de Proust. L'information est complétée par les éclairages suivants : - le commentaire détaillé des différentes parties d'A la recherche du temps perdu ; - des encadrés qui expliquent les choix thématiques ou stylistiques du romancier. Proust raconté. En tête d'ouvrage, le récit de la vie et le sens de l'œuvre sont restitués dans leur développement historique. Cette synthèse reprend l'articulation du guide de l'abécédaire en développant chacun de ses thèmes.

09/1998

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Littérature française

Le cygne de Proust

""On aurait cru qu'il mettait tout, argent, esprit, oui, tout, dans l'art de vivre pour plaire aux dames. Et naturellement il en était payé : elles raffolaient de lui. Mais quelle distinction, quel éclat ! Et quel dandy ! . . ". S'agit-il de Charles Swann dans la Recherche ? Non, de Charles Haas. Mais c'est Proust qui parle. J'avais sous les yeux la reproduction d'un tableau de James Tissot, Le Balcon du Cercle de la rue Royale. Soudain, je remarquai la place qu'occupait Charles Haas : près de la porte, face aux autres et comme à l'écart, comme s'il hésitait à se mêler aux autres, à pénétrer dans la ronde. Et, tout heureux alors, je me dis : Voilà, c'est ça. Haas fait partie du cercle, mais reste à sa périphérie. Et aussitôt je sus nommer cette marginalité : Haas était juif, sans titre, sans lignée prestigieuse, sans immense fortune. Il cumulait tous ces traits négatifs. C'est de ce jour que ce "cygne" me fut un peu moins distant, moins étrange". Henri Raczymow.

12/1989

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Critique littéraire

Le sexe de Proust

"Quelle étrange abomination Proust a-t-il pu commettre pour s'attirer la rage et le mépris de ses contemporains ? Montesquiou : "Mélange de litanies et de foutre" ; Gide : "Offense à la vérité" ; Cocteau : "Il n'a aucun coeur" ; Lucien Daudet : "C'est un insecte atroce" ; René Boylesve : "Une chair de gibier faisandée" ; marquis de Lasteyrie : "Quel genre épouvantable !" ; André Germain : "Vieille demoiselle" ; Lucien Corpechot : "Il était complimenteur, obséquieux, flatteur, hystérique" ; Alphonse Daudet : "Marcel Proust, c'est le diable !" ; Jeanne Pouquet : "Ce détraqué de Proust" ; Barrès : "Sa tête de rahat-lokoum" ; Claudel : "Vieille Juive fardée"... C'est simple, Proust a perpétré le plus fabuleux des crimes, et ce crime porte un nom : il s'appelle Albertine. Albertine, ou l'écriture faite femme. Albertine, ou la femme faite lesbienne. Albertine, ou la ronde des femmes enfin radicalement pénétrée, au fil du temps et de mère en fille, par la grâce de ce qu'il faut bien nommer, eh oui, l'hétérosexualité dans l'âme du très glorieux Marcel Proust." Stéphane Zagdanski.

07/1994

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Critique littéraire

Comment débuta Marcel Proust

En 1912, A la recherche du temps perdu est écrit, Marcel Proust a déjà la matière d'environ trois gros volumes et se prépare à publier Du côté de chez Swann. Il s'agit pour lui de trouver un éditeur car, quoique très mondain, sa "réputation" le dessert. Il demande alors conseil à un autre écrivain, Louis de Robert (1871-1937), dont Le Roman du malade (prix Fémina 1911, rédigé lui aussi dans une chambre de malade) l'a séduit. Malgré les relations et les protections dont chacun dispose, l'opération n'est pas facile. On connaît la suite, leurs efforts conjugués n'y feront rien. Partout refusé, Proust se décide à financer lui-même l'édition et Du côté de chez Swann parait chez Grasset dans le dernier trimestre de 1913, à compte d'auteur. Louis de Robert, "le premier ami de Swann", ainsi que le désigna Marcel Proust, a réuni une première fois en 1925, sous le titre Comment débuta Marcel Proust, les lettres de Proust cherchant désespérément un éditeur. Plus tard, il prépara une version augmentée de cette correspondance amicale, complétée de deux études sur l'oeuvre et la personnalité de Marcel Proust. Il s'agit d'un document exceptionnel sur la genèse d'un chef-d'oeuvre absolu, aujourd'hui enrichi de nouvelles lettres, présenté et commenté par Jérôme Bastianelli.

06/2018

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Critique littéraire

Proust et ses amis

" Marcel Proust n'interrogeait pas ; il ne s'instruisait pas au contact de ses amis. C'est à lui-même qu'il posait en silence de méditatives questions auxquelles il répondait ensuite, dans sa conversation, dans ses actes, dans son oeuvre... " Ainsi la poétesse Anna de Noailles répondait-elle dans ses souvenirs à la question qui traverse ce recueil d'études, chacune consacrée à un ami ou un groupe d'amis de l'écrivain : qu'attendait Proust de ses amitiés et qu'en fit-il, lui qui, les jours de tristesse, trouvait tant de réconfort à " aimer et être aimé " ? " Collant " aux yeux de ses camarades du lycée Condorcet, harassant pour ses amis éditeurs comme pour ses correspondants, menaçant pour ceux que sa sensualité, ses penchants sexuels, son indiscrétion ou ses stratégies affectives inquiétaient, le " visiteur du soir ", ainsi que l'appellera Paul Morand, eut souvent l'amitié abusive ; mais ses exigences avaient leur contrepartie : l'écrivain, généreux et fidèle en amitié, sut donner à ces relations intimes leur part d'éternité. Nous voici donc placés au plus près des grandes figures adolescentes, mondaines, ancillaires, littéraires et artistiques de la société proustienne, où les devoirs de l'amitié sont aussi ceux que se donne le créateur à l'égard de son oeuvre... " Rien du passé n'est perdu pour moi... ".

11/2010

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Critique Roman

Proust, Le Temps retrouvé

LA référence pour le sujet de XXe siècle des agrégations de Lettres Traitant de l'oeuvre du siècle dernier au programme des agrégations externes et internes de Lettres classiques et de Lettres modernes, l'ouvrage propose tous les éléments nécessaires à la réussite du candidat. Comme tous les Clefs-concours de Lettres modernes, l'ouvrage est structuré en quatre parties : Repères : le contexte historique et littéraire ; Problématiques : comprendre les enjeux de l'oeuvre ; Le travail du texte : questions de langue, stylistique et de grammaire ; Outils : pour retrouver rapidement une définition ou une référence

01/2023

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Ecrits sur l'art

Proust et les arts

A la recherche du temps perdu n'est pas seulement un grand roman, c'est aussi un éblouissant musée des beaux-arts. Proust y expose les oeuvres qu'il aime, des fresques de Giotto à la Vue de Delft de Vermeer, et y dissimule d'innombrables tableaux plus secrets, inventant page après page le catalogue d'un peintre imaginaire, Elstir, qui résume le meilleur de la fin du xixe siècle et du début du xxe : Corot, Manet, Helleu, Turner, Whistler, Moreau, Monet, Renoir... Cette vaste culture esthétique, Proust l'a constituée tout au long de sa vie, en fréquentant les galeries, les musées, les créateurs, et en visitant des villes d'art. C'est à ce voyage à travers les époques et les paysages que nous convie ce livre, qui nous introduit tour à tour dans l'appartement familial des Proust, dans les salons de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie, chez les plus riches collectionneurs parisiens, au Louvre, dans les grandes expositions du temps, qui nous entraîne en Bretagne, à Bruges, à Amsterdam, à Venise, dans les cathédrales gothiques, et jusque dans les théâtres et les cabarets où, après la Première Guerre mondiale, se révèle un art de rupture et de révolte. Si Proust n'avait pas été romancier, il aurait été historien de l'art. A travers une iconographie renouvelée et toujours fastueuse, grâce à des documents souvent inédits ou méconnus, cet ouvrage - qui est d'abord un récit - propose un nouveau regard sur l'écrivain qui a changé notre perception de l'art.

10/2022

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Littérature française

Osez (re)lire Proust

A la recherche du temps perdu incarne le roman à la française par excellence, avec ses phrases tortueuses et envoûtantes, sa réflexion fascinante sur notre rapport au temps... Du temps, il en faut pour lire ses 4000 pages ! "La vie est trop courte. Proust est trop long" , disait Anatole France ; qu'à cela ne tienne, grâce à cette anthologie, ne (re)lisez que les passages incontournables de cette oeuvre magistrale !

03/2022

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Biographies

Proust du côté juif

Antoine Compagnon s’est livré - après son cours au Collège de France - à l’approfondissement d’un sujet qui peut paraître marginal et qui s’est révélé d’une richesse intellectuelle et humaine assez extraordinaire. Il s’agit d’un côté de ce que Proust avait de juif dans son milieu familial, et de la traduction du judaïsme dans la Recherche du temps perdu qui a pu faire dire tantôt que Proust était antisémite, tantôt qu’il était un auteur kabbaliste. A travers l’érudition incroyable et la recherche d’archives menée par Antoine Compagnon, c’est tout un milieu qui ressurgit : celui de jeunes sionistes des années 1920 qui lisent Proust, le discutent, le commentent, se l’approprient et s’en servent comme point de référence ou de polémique. C’est le cas de gens très connus comme André Spire et les auteurs de la Revue juive (qui paraissait chez Gallimard sous la direction d’Albert Cohen) ou de la Tribune juive où écrivent des gens bien connus de la maison comme Benjamin Crémieux. Proust a souvent été affublé de la fidélité à un style de rabbin, et ce milieu des premiers lecteurs juifs de Proust est illustré presqu’à chaque page de ses portraits d’hommes - pour nous devenus inconnus -, et de commentateurs comme Albert Thibaudet, Gide, Péguy, Maurois ou encore Barrès. C’est tout un côté de Proust qui prend une dimension à laquelle on ne s’attendait pas pour un livre à paraître au début de l’année commémorant le centenaire de la mort de l’auteur ; 2021 étant déjà le 150e anniversaire de sa naissance.

03/2022

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Que-sais-je ?

Les 100 mots de Proust. 3e édition revue et corrigée

L'oeuvre de Marcel Proust est un monument de papier qui effraye certains lecteurs, en fascine d'autres et occupe quoi qu'il en soit une place à part dans l'histoire de la littérature. Voici 100 mots pour (re)découvrir l'homme comme l'oeuvre et apprécier les divers aspects de celle-ci. Au cours de cette promenade dans l'univers proustien, des plages de Cabourg à Venise en passant par les Champs-Elysées, nous croisons des personnages, des passions, une histoire éditoriale, un boeuf mode, des catleyas, une vision littéraire, un jeu et des enjeux sociaux, des peintures, une phrase unique, des mensonges... Nous traversons une existence et découvrons une vocation. Au fil des thèmes et des termes, Michel Erman nous donne à voir un Proust à l'oeuvre, qui contemple le spectacle passé du monde et nous rappelle que le temps perdu ne se retrouve que par les mots.

01/2022

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Sociologie

Le travail du care. Edition 2020

Le care ou le souci des autres est une zone de conflits, de tiraillements et de dominations. Celle, notamment, du travail salarié des professionnels du soin et de l'assistance, constitué essentiellement d'un salariat féminin subalterne, surexploité et stigmatisé par son "manque de qualification", et parfois sa couleur de peau ; celle, aussi, du travail domestique toujours inégalement distribué. Or on ne pourra jamais évacuer complètement le "sale boulot", il est urgent de penser une transformation politique du travail et de la société en plaçant le care au centre de la réflexion sur le travail. Cet ouvrage défend une position singulière, sensible et forte, au sein des débats contemporains autour du care et propose de changer de regard sur le travail, sur le soin et sur la société. C'est cette position que, d'entrée de jeu, la préface de cette nouvelle édition renforce en répondant et en désarmant avec brio les polémiques sur le care, polémiques parfois induites par la précédente édition, publiée en 2013. Ce qui conduit l'auteure à mettre la focale sur ce qu'est vraiment la "perspective du care" et à montrer l'inédit de cette posture théorique.

06/2020

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Que-sais-je ?

L'éthique du "care". 4e édition

Quand Carol Gilligan a énoncé dans Une voix différente (1982) l'idée que les femmes ont une autre manière de penser la morale que les hommes, elle ne s'est pas contentée d'élargir la division des sexes à la morale. Elle a mis en avant un concept largement occulté et laissé à l'état de friche : le care. En portant l'attention sur ce " prendre soin ", ce souci des autres, l'éthique du care pose la question du lien social différemment : elle met au coeur de nos relations la vulnérabilité, la dépendance et l'interdépendance. Elle rend ainsi audible la voix des fragiles et met en garde contre les dérives conjointement marchandes et bureaucratiques de nos sociétés néolibérales. Fabienne Brugère propose une synthèse des recherches autour de la notion de care et montre en quoi cette philosophie constitue aujourd'hui un véritable projet de société.

02/2021

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Calendriers adulte

365 éclats de rire. Edition 2023

Cette éphéméride qui s'effeuille jour après jour s'aimante sur votre frigo. Cette année vous avez décidé d'être de bonne humeur et c'est une excellente résolution. Avec cette éphéméride aimantée sur votre frigo, vous aurez chaque jour votre dose d'humour avec des citations drôles et amusantes ! Tout comme les vitamines, on ne le dira jamais assez : le rire c'est bon pour la santé. Pour garder un moral au zénith toute l'année, effeuillez jour après jour ce bloc amusant.

10/2022

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Photographie

Women are Heroes. 4e édition

Le projet de JR, dont Women are heroes est le 3e volet, après 28 millimètres et Face 2 Face parus chez Alternatives, consiste à réaliser, avec un objectif de 28 millimètres, des portraits de "gens du commun" et à les afficher dans la rue. Ici, les femmes kenyannes, brésiliennes, indiennes ou cambodgiennes sont à l'honneur. Elles ne font jamais la une de l'actualité mais sont les vrais piliers de leur société, malgré guerres ou violences du quotidien. Une pratique artistique comme élément de discussion, pour traiter de sujets d'actualité de manière innovante, provocatrice et objective. Son travail mélange l'art et l'action, parle d'engagement, de liberté, d'identité et de limite.

11/2012

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Calendriers adulte

Blagues pour rire en famille. Un fou rire par jour ! Edition 2022

Vivez des instants de détente en famille avec cet Almaniak 2022, qui vous propose chaque jour une blague, une devinette ou encore une citation drôle destinée aux petits comme aux grands ! Enfants, parents et grands-parents auront à coup sûr de quoi rire ensemble au moins une fois par jour ! Mais attention, rire...c'est contagieux ! Malin : une fois détachées, conservez vos fiches dans l'étui de votre Almaniak.

11/2021

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Critique littéraire

Au bal avec Marcel Proust

"Marcel Proust vint s'asseoir au bal en face de moi, sur une petite chaise dorée, livide et barbu, avec sa pelisse de fourrure, son visage de douleur et ses yeux qui voyaient la nuit. Il a essayé de me parler, j'ai tâché de ne pas l'entendre, je l'ai fui. Pouvait-il comprendre pourquoi je voulais m'éloigner de lui à toute force ? C'était parce qu'il réveillait en moi la peur de l'indicible. Il avait les clés du monde où je ne voulais pas le suivre ce soir-là, où il m'a entraînée depuis". De tous les livres écrits par les amis de Proust, celui-ci est sans doute le plus joli, le plus sensible. À côté de l'écrivain revivent Emmanuel et Antoine Bibesco, ainsi que Bertrand de Fénelon, auxquels il était lié par une indestructible amitié.

05/2013

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Littérature française

Les enquêtes de Monsieur Proust

C'est à la fin de 1906, à Versailles. Je suis minuscule (j'ai dix-sept ans mais l'air d'en avoir treize), je gagne ma vie comme coursier. Un jour, le portier d'un grand hôtel me demande de retrouver un cornet qu'un riche client a perdu. Je me dis qu'il doit s'agir d'un sourd, je monte à sa chambre et frappe avec force, on m'ouvre. J'attendais un vieillard, je vois un homme encore jeune, mal rasé, pâle et inquiet. Il se penche vers moi et me dit d'une voix plaintive : "Pourquoi frapper si fort, mon enfant ? - Je ne suis plus un enfant, Monsieur, je frappe fort parce que vous avez perdu votre cornet. - Mon cornet ? Quel cornet ? - Votre cornet acoustique, Monsieur." Monsieur Proust, c'était lui, pousse un cri aigu, court se rouler sur un canapé couvert de papiers et de journaux. Il râle, gémit, va s'étouffer, j'ai peur. Non, il rit, je l'imite. Il est écrivain, il n'a pas quarante ans, je n'en ai pas vingt, ni lui, ni le gamin que je suis, ni personne ne peut imaginer le futur, pour le moment nous rions. Nous suffoquons ensemble, nous sommes heureux, le temps de ce qu'il appellera toujours "nos secrètes enquêtes" a commencé.

03/2014

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Critique littéraire

Dictionnaire amoureux de Marcel Proust

Depuis sa naissance, voici un siècle, l'oeuvre de Marcel Proust n'en finit pas d'être assaillie par des hordes de puristes, de snobs ou de fétichistes, dont les exploits ont parfois gâché le pur bonheur de partir à la recherche du temps perdu... D'où ce Dictionnaire amoureux écrit à quatre mains et qui, n'en déplaise aux gardiens du temple, a pris le parti de traiter ce monument de la littérature avec la désinvolture (et l'érudition) qu'il mérite. De "RhinO-goménol" à "Procrastination", d'"Amour" à "Inversion", de "Morand", "Madeleine" et "Cocteau" à "Spinoza", "Ritz" et "Descartes", les auteurs gambadent à la fois dans la Recherche et dans la vie de son créateur. Ils auront atteint leur but si cette encyclopédie fragmentaire et dictée par le plaisir avive par intermittence, chez ses lecteurs, le désir de (re)lire le plus grand écrivain de tous les temps.

08/2013

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Critique littéraire

Une saison avec Marcel Proust

René Peter fit, dès l'enfance, la connaissance de Marcel Proust, leurs pères appartenant l'un et l'autre à l'élite du corps médical. Puis ils se perdirent de vue pendant une douzaine d'années jusqu'au jour où, après le succès de la pièce de Peter, Chiffon, en 1904, Proust repris contact avec lui par l'intermédiaire de Reynaldo Hahn. Et c'est ainsi qu'après la mort de sa mère, au commencement de l'été 1906, il décida de s'installer à l'Hôtel des Réservoirs à Versailles, alors que Peter habitait a habitait à quelques pas, boulevard du Roi. Pendant plus de cinq mois, au cours de conversations quotidiennes, les deux amis remuèrent des souvenirs, commentèrent les temps présents, formèrent des projets. Puis la vie les sépara de nouveau. En faisant publier ce manuscrit, je souhaite que le lecteur y découvre, comme moi, le double plaisir de mieux connaître le Marcel Proust d'avant la légende et la gloire, et de voir ressuscitée cette atmosphère charmante et frivole de 1906 que viendra bientôt bouleverser la guerre.

05/2005