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Rushdie

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Poches Littérature internation

Dans les coulisses du musée

Dès l'instant précis de sa conception, une nuit de 1951, la petite Ruby Lennox a commencé à voir, à comprendre, à sentir. En particulier, elle sait qu'on se serait bien passé d'elle... Et la voilà qui entreprend de nous raconter, avec un humour et une lucidité féroces, dévastateurs, son histoire, celle de ses parents George et Bunty, petits boutiquiers d'York, de ses sœurs, de toute une famille anglaise moyenne - mais assurément pas ordinaire. Mieux encore: Ruby remonte dans le passé. Si bien qu'à l'Angleterre des années cinquante et soixante se mêlent les images de tout le siècle, de deux guerres mondiales qui ont bouleversé des destinées. Dès sa parution en Angleterre, ce premier roman de Kate Atkinson a été salué comme un chef-d'œuvre, pour la subtilité de sa construction, la verve irrésistible de son écriture. Il a obtenu le prix Whitbread 1996, battant au dernier tour Salman Rushdie. En France, la rédaction de Lire l'a élu meilleur livre de l'année. Ironique et jubilatoire, chef-d'œuvre de férocité domestique... Disons de Kate Atkinson qu'elle descend en droite ligne de la grande Jane Austen et des sœurs Brontë.

09/1998

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Littérature française

Ce sera sur Terre ou jamais

"Je n'ai d'ailleurs toujours pas découvert un sens à l'existence, sinon celui de nous indiquer la sortie. Je vis tout en considérant, comme Shakespeare et le cher Clément Rosset, que si le monde signifie quelque chose c'est qu'il ne signifie rien... sauf qu'il est. Il est le Réel. Et rien d'autre". Avec Ce sera sur Terre ou jamais, Patrice Fryson nous livre un récit mêlant réflexions philosophiques et souvenirs gigognes sur fond d'histoire contemporaine, avec notamment l'entrée dans Prague des chars soviétiques, les premiers pas de l'Homme sur la lune, l'arrivée de Khomeiny en Iran et la fatwa contre Rushdie, la Gauche accédant au pouvoir, l'illusion des paradis artificiels, le retour du religieux et de l'antisémitisme, les attentats du 11 septembre et ceux contre Charlie, etc. Autant d'évènements qui l'ont marqué, le conduisant au fil des pages à dessiner une vision tragique de l'existence, toutefois tempérée par l'humour. Reste, finalement, une passion inentamée pour la littérature, son incessant combat pour la liberté, et l'horizon d'une sagesse dont les maîtres-mots sont comprendre et aimer.

04/2022

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Critique littéraire

Romanciers pluralistes

Chez Cervantes et chez Rabelais, le roman naît du dialogue entre des points de vue antagonistes sur la réalité. Cet essai observe le devenir de cette lignée stylistique à travers des romans mettant en scène les troubles qui agitent les sociétés confrontées à des conflits de valeurs. Les oeuvres de Robert Musil, de Carlos Fuentes, de Thomas Pynchon, de Salman Rushdie et d'Edouard Glissant donnent à voir des mondes que la montée en puissance du pluralisme libère et désoriente. Ces romanciers imaginent les conduites qu'il est possible d'adopter face aux crises culturelles qu'entraîne l'accélération de la modernité. Ils entrent par là en dialogue avec le pluralisme de William James, ainsi qu'avec la réflexion que mènent les philosophes contemporains sur les liens nécessaires à l'équilibre des sociétés multiculturelles. Tout en élaborant une poétique pluraliste, cet essai met en lumière la pensée du politique qui structure ces romans. Il montre avec quelle sensibilité aiguë les romanciers incarnent les échecs répétés de la vie en commun, et quelles armes ils nous donnent pour tenter de les dépasser. Servi par une grande clarté d'écriture, il est aussi une invitation à la fois profonde, réjouissante et neuve à la lecture d'oeuvres fascinantes.

09/2013

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Actualité et médias

On a tué Theo Van Gogh. Enquête sur la fin de l'Europe des Lumières

Par un froid matin de novembre, un jeune musulman intégriste, Mohammed Bouyeri, assassina en plein Amsterdam le célèbre et controversé cinéaste Theo van Gogh, arrière-petit neveu de Vincent et icône européenne de la provocation, pour avoir réalisé un film qui "blasphémait" à ses yeux l'islam. L'écrivain Ian Buruma souhaitait trouver un sens à tout cela, s'il existe, et aspirait à comprendre quelle signification plus large devrait être tirée de ce sinistre épisode. Ce meurtre, comme la fatwa lancée contre Salman Rushdie, comme les attentats de Madrid et Londres, et les protestations des musulmans du monde entier contre les caricatures du Prophète, a révélé des conflits qui menacent la fabrique sociale des nations européennes. Quel meilleur théâtre pour comprendre ces enjeux considérables que les Pays-Bas, où la liberté est venue d'une révolte contre l'Espagne catholique, où l'idéal de tolérance est un symbole national, et où l'islam politique a frappé un homme dont la conviction était que la liberté d'expression incluait la liberté d'insulte ? En retraçant les vies tragiques de la victime et de son meurtrier, ce perdant radical, pour citer Hans Magnus Enzensberger, Ian Buruma a écrit l'histoire exemplaire de notre temps.

10/2006

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Cinéma

Paroles de lapin. Les grands entretiens du magazine Playboy

Des femmes nues : Marylin Monroe pour le premier numéro, en décembre 1953. Un logo évocateur : le lapin, décliné depuis sur des milliers de produits dérivés. Mais Playboy, c'est aussi des nouvelles littéraires, des reportages et des entretiens de haute tenue : passionnants, hilarants pour certains et toujours au long cours, ils font la marque de fabrique du magazine, au même titre, ou presque, que ses couvertures dénudées et ses photos de charme - pendant près de cinquante ans, des personnalités aussi diverses que Marcello Mastroianni, Joan Baez, Salman Rushdie, Roman Polanski, Jack Nicholson, Don King ou un certain Donald Trump... ont répondu aux questions iconoclastes du lapin rose. Le recueil Paroles de lapin réunit les meilleures interviews réalisées par le magazine, à travers ces surprenantes rencontres et avec en toile de fond les transformations sociales, politiques et culturelles de l'époque, un autre visage de l'Amérique des années 1960 à nos jours. Et l'on comprend que derrière les clichés licencieux se cachaient des propos tout aussi révolutionnaires, fer de lance de la contre-culture, des mouvements des droits civiques - ou comme le résume le sulfureux patron de Playboy, Hugh Hefner : "Mon lit est une démocratie. Un pour tous et tous pour un."

10/2017

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Critique littéraire

Souvenirs d'un chasseur de trésors littéraires

Collection dirigée par Jean-Claude Zylberstein : La formule a été imprimée sur plus de 20 millions d'ouvrages. 10/18, Grands détectives, Domaine étranger, Pavillons, Texto... Jean-Claude Zylberstein a créé ou dirigé ces collections devenues incontournables avec toujours la même idée : exhumer des auteurs que nul ne se souciait de traduire ou de rééditer. Jim Harrison, Dashiell Hammett, Robert van Gulik, Somerset Maugham, Evelyn Waugh, Primo Levi, Winston Churchill, John Fante et beaucoup d'autres grands auteurs étrangers sont devenus des classiques grâce au travail de ce lecteur au goût si sûr. Enfant juif caché pendant la guerre, c'est dans le grenier de ses protecteurs que naît sa passion de la lecture. Il fait ses débuts dans la presse comme critique de jazz pour Jazz magazine et Le Nouvel Observateur. Puis il entre dans l'édition en rassemblant les œuvres complètes de Jean Paulhan et devient directeur de collection grâce à Bernard de Fallois. Esthète à la curiosité insatiable, il exerce ensuite ses talents de dénicheur chez Christian Bourgois, Champ libre, Robert Laffont, La Découverte, Tallandier, Les Belles Lettres... Entre-temps, il est devenu l'un des plus grands avocats en droit d'auteur, défendant Salman Rushdie, Françoise Sagan, Ingrid Betancourt ou Daft Punk, et de nombreux éditeurs.

09/2018

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Littérature anglo-saxonne

Partir quand même

Etincelant et provocateur, un roman d'une grande honnêteté sur une femme au crépuscule de sa vie, prête à en faire le bilan. Une oeuvre lumineuse, portée par le style remarquable de celle que Salman Rushdie considère comme " une des plus grandes autrices de notre temps ". A quatre-vingt-un ans, Lilia a enterré trois maris, élevé cinq enfants et vu naître dix-sept petits-enfants. L'heure est venue de vivre un peu pour elle. Et de se plonger dans un livre qui l'intrigue : le journal d'un certain Roland Bouley, un auteur resté obscur mais qui occupe une place particulière dans son existence. Et pour cause, Lilia l'a connu en 1945, quand Roland était vaguement en poste aux Nations unies. Quand ce séducteur invétéré papillonnait de l'une à l'autre en promettant le mariage à toutes. Quand Lilia vivait dans une ferme avec son père veuf et ses nombreux frères et soeurs. Elle avait seize ans, elle était vive et délurée. Elle voulait échapper à sa vie, et Roland est arrivé. Aujourd'hui, Lilia est curieuse de découvrir le journal de celui qu'elle n'a jamais oublié. De découvrir aussi ce que ce journal dit de sa vie à elle, de la vie qu'ils auraient pu avoir et de la vie qu'elle a menée, malgré tout...

02/2023

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Revues

L'atelier du roman N° 105, juin 2021 : Philip K. Dick. La science comme fiction, l'humain comme réalité

Philip K. Dick (1928-1982) est mondialement connu comme auteur de science-fiction. Il est traduit dans le monde entier. Plusieurs de ses oeuvres ont été adaptées au cinéma et à la télévision. Toutefois, si L'Atelier du roman se penche sur l'oeuvre de Philip K. Dick, c'est pour rectifier le tir. A savoir, défendre Philip K. Dick, indépendamment du genre littéraire qu'il a pratiqué, comme un romancier parmi les plus grands du XXe siècle. Quoique son univers romanesque se déploie le plus souvent sur fond d'inventions technologiques futuristes, il n'est jamais arbitraire. Car il ne fait qu'incarner ce qui se préparait dans les laboratoires américains de haute technologie après la Deuxième Guerre mondiale. Et ce qui s'y préparait, au-delà des progrès et des inventions, c'était l'autonomie de la science par rapport à toutes les autres activités humaines. A nos jours, le dogme de la science pour la science n'est même pas discutable. Mais c'est Philip K. Dick qui a exploré ses retombées sur la vie des gens et sur l'humanité. Dans le reste de la matière, à part les articles critiques (sur C¿rt¿rescu, Rushdie, Laroque, Jung, Hugo, Ruskovich, Tallent), les chroniques et les dessins humoristiques Sempé, signalons trois excellents sur les prouesses de l'esprit sociétal.

07/2021

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Critique littéraire

L'âge d'or du roman

Pourquoi ce livre ? J'ai eu envie de soutenir, un peu par paradoxe, pour contester un préjugé courant, que le véritable "âge d'or du roman", ce n'était pas derrière nous qu'il fallait le situer, mais à notre époque. Ou, du moins, qu'il existait dans la création romanesque contemporaine des oeuvres qui n'avaient rien à envier aux plus prestigieuses du passé. D'où cette suite de douze essais critiques, concernant des romans publiés depuis une quinzaine d'années, et dont les auteurs se nomment Salman Rushdie, Philip Roth, Milan Kundera, Mario Vargas Llosa, Claude Simon, Juan Goytisolo, Danilo Kis, Kenza-burô Oé, Alain Robbe-Grillet, Thomas Bernhard, Carlos Fuentes. En pariant sur leur statut de chefs-d'oeuvre de notre temps. C'est-à-dire sur leur capacité à produire, à travers ce jeu qu'est l'art du roman, des effets de vérité inédits, - le plus souvent dérangeants pour le conformisme ambiant. Ce qui implique, bien entendu, une réhabilitation de ce genre injustement décrié qu'est la critique littéraire. Car ce n'est sans doute pas la critique, désormais, que les créateurs doivent redouter, mais plutôt sa disparition, ou sa dissolution dans le spectacle. Puisse ce livre, en tout cas, constituer une incitation à la lecture des romans ici abordés, - une invitation au voyage. Guy Scarpetta.

02/1996

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Littérature française

Le zoo de Rome

Depuis 1911, Rome voit vivre en son coeur, au beau milieu de l'antique, dans la verdure et sur dix-sept hectares, un zoo extraordinaire. Figure principale de ce livre, ce lieu baroque saura attirer, au fil des décennies, un monde de personnalités aussi diverses que Mussolini et sa lionne domestique, le pape, les actrices de Cinecittà ou Salman Rushdie... Mais l'auteur de ce roman ne se contente pas d'entraîner le lecteur dans la mémoire d'un lieu. Il en réinvente aussi le présent, en suivant les traces de Giovanna, directrice de la communication du zoo, et de Chahine, architecte algérien, l'un par l'autre attirés, l'un et l'autre fascinés par un tamanoir, ultime survivant de son espèce, objet des soins jaloux d'un vétérinaire sans scrupules et d'un gardien en fin de carrière. Tous sont happés par une aventure où s'affrontent en silence la corruption, la mémoire politique de l'Italie et la réalité économique d'un parc démesuré, qui survit loin des itinéraires touristiques. Pour Pascal Janovjak : "Le zoo est un sanctuaire de l'innocence." Mais c'est aussi le miroir d'un siècle troublé, le révélateur d'une humanité fabulatrice. Dans cet envoûtant décor romanesque, l'auteur entremêle avec bonheur passé et présent, renommée et décadence, nostalgie et espoir.

04/2019

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Littérature anglo-saxonne

Leukerbad 1951 / 2014 - "Un étranger au village" de James Ba. "Un étranger au village" de James Baldwin suivi de "Corps noir" de Teju Cole

James Baldwin et Teju Cole, Leukerbad 1951/2014 (trad. Marie Darrieussecq et Serge Chauvin) Eté 1951 : James Baldwin est le premier Noir qui séjourne à Leukerbad (Haut-Valais). Les enfants crient "Neger ! " dans les rues, les gens le dévisagent : est-il vraiment américain, cet homme qui ressemble aux indigènes d'Afrique ? Dans "Un étranger au village" , texte virtuose et puissant, Baldwin décrit le racisme primaire de ce village au bout du monde et le fait résonner avec l'humiliation que les Noirs subissent aux Etats-Unis. Eté 2014 : Teju Cole se rend à Leukerbad. Lui n'est pas dévisagé dans la rue, les enfants n'essaient pas de toucher ses cheveux ; mais des émeutes viennent d'éclater dans la ville américaine de Ferguson, après l'assassinat d'un Noir de dix-huit ans par un policier blanc. Dans "Corps noir" , Cole entame un dialogue avec Baldwin. Soixante ans les séparent, un lieu les réunit, et même si les choses ont changé, le racisme persiste. James Baldwin (1924-1987) a partagé sa vie entre les Etats-Unis et la France. Il a été un porte-parole du mouvement intégrationniste. Né en 1975, Teju Cole a grandi au Nigeria et vit aujourd'hui dans le Massachusetts. Il est critique, photographe, et "l'un des écrivains les plus talentueux de sa génération" , pour Salman Rushdie.

03/2023

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Littérature anglo-saxonne

Le secret de Joe Gould

Joe Gould n'est pas un simple vagabond, mais un vagabond qui possède une certaine dose de génie, "un drôle de petit bonhomme un peu malingre qui hante depuis un quart de siècle les bars, les cafétérias, les restaurants et les bouis-bouis de Greenwich Village'. Il aurait étudié à Harvard, parlerait le langage des mouettes. Mais surtout, Joe Gould serait l'auteur d'Une histoire orale de notre temps, collecte des bruits de la rue au hasard de ses déambulations, le plus long manuscrit jamais écrit, onze fois plus long que la Bible, neuf millions de mots éparpillés, tous écrits de sa main. Cet amas de feuilles et de cahiers d'écolier est son secret et sa fierté. Selon l'idée du poète Yeats que Joe Gould a faite sienne : "L'histoire d'un pays ne s'écrit pas dans les parlements et sur les champs de bataille, mais à partir de ce que les gens se disent les jours ordinaires. ' Un jour, l'écrivain-reporter Joseph Mitchell décide de consacrer un portrait à ce clochard céleste. Ce livre raconte leur rencontre et la quête de ce manuscrit aussi insaisissable que Joe Gould. Peu à peu la réalité se dissipe dans la fiction jusqu'à se confondre l'une dans l'autre et que l'auteur sombre à son tour. Adulé par Salman Rushdie, Paul Auster, Martin Amis ou Julian Barnes, Le Secret de Joe Gould est un inépuisable classique.

09/2021

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Littérature française

Un pur-sang a rebrousse-poil. Journal de bord

Juillet 1989. Le temps manipule sa charnière: un siècle chavire sur le précédent, un millénaire sur l’autre. Carole Weisweiller demande à Millecam de faire une conférence intitulée «Jean Cocteau, ligne de tête ou ligne de cœur». Aussitôt le conférencier envisage les fameuses lignes du poète depuis l’époque qu’il qualifie d’esthétique jusqu’à son époque mystique. Mais il va vite virer de bord en faisant un plongeon, de droite et de gauche, vers des horizons qui, à mesure, croisent le propos de la conférence: le cinéma, les Lettres, l’art pictural... tout ce qui lui vient spontanément sous la plume. Cinéma: un festival à Rabat, où il découvre la splendeur des séquences du Moyen-Orient, avec l’acidité critique dont il écrase les dictateurs (Syrie par exemple), le noir et blanc des années 40 à Holywood, les auteurs de chefs d’œuvre (Raoul Walsh, Ford, Clarence Brown, Michaël Curtiz), la personnalité de Hitchcock, un linéaire dès le générique de ses films. Littérature, évidemment: le raciste Céline, qui mérite parfois une fessée retentissante, puis, toujours grâce à Cocteau, une querelle subtile touchant André Gide. Chemin faisant, il dénoncera l’attitude d’un Ayatolla qui commandite le meurtre de Salman Rushdie, auteur des fameux Versets sataniques. Enfin l’accueil que notre philosophe réserve à Hervé Guibert, atteint du sida, qu’il va présenter à l’un de ses amis guérisseur, célèbre sur la place.

08/2019

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Poches Littérature internation

D'autres couleurs

D’autres couleurs nous offre le visage d’un recueil exceptionnellement riche. Constitué de soixante-seize articles, essais, discours ou récits, il nous permet de nous plonger dans l’univers intellectuel et culturel, mais aussi intime et familial, du grand romancier turc. Les thèmes abordés dans ces différents écrits sont extrêmement variés. Son enfance dans le quartier de Nisantasi, à Istanbul, la ville en général, la politique turque au sens large, et la place de la Turquie par rapport à l’Europe en particulier, forment le sujet de plusieurs essais, mais Orhan Pamuk nous parle également du tremblement de terre de Marmara en 1999 ou des catastrophes liées au passage des pétroliers dans le Bosphore. Dans la partie consacrée à la littérature, Pamuk évoque ses lectures et l’importance de certains auteurs dans son parcours (Yacher Kemal, Tristram Shandy, Thomas Bernhard, Milan Kundera ou Salman Rushdie, entre autres), puis nous parle de ses propres livres. La partie plus autobiographique, comportant notamment un très beau récit intitulé « Regarder par la fenêtre », revient sur le football, les jeux d’enfants, sur l’ambiance familiale lors des fêtes traditionnelles, ou encore sur la figure du père. Ce dernier est également au centre du discours de réception du prix Nobel d’Orhan Pamuk. Cet ensemble de textes, pour l’essentiel inédits, dessine un extraordinaire portrait d’Orhan Pamuk, en permettant au lecteur de suivre son parcours intellectuel et humain, et ainsi d’approfondir sa connaissance de l’oeuvre du grand romancier turc.

02/2011

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Critique littéraire

Milan Kundera, une vie d'écrivain

Evoquant les personnages de La Guerre et la Paix, Milan Kundera remarque que leur vie est "un voyage dont les phases successives sont non seulement différentes, mais représentent souvent la négation totale des phases précédentes". Ce parcours en ligne brisée est aussi celui de l'auteur de La Plaisanterie. Son oeuvre est faite des mêmes contradictions. Né en 1929, destiné à une carrière de musicien, il devient poète communiste, puis romancier critique à l'égard du régime. Exclu du Parti, mis à l'index après l'écrasement du Printemps de Prague (1968), il quitte la Tchécoslovaquie sept ans plus tard pour s'installer en France. Ni dissident ni exilé, il continue toutefois à écrire en tchèque (L'Insoutenable Légèreté de l'être), avant de choisir le français comme langue unique d'écriture et d'"exploration de l'existence". Paradoxal, secret, absent des médias, Kundera est considéré comme un des écrivains majeurs du dernier demi-siècle. Succès qu'il attribue, non sans ironie, "au fait d'être mal compris". Avec ou sans réserves, des auteurs aussi divers que Jonathan Coe, Orhan Pamuk, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen le regardent comme un maître, dont les réflexions sur l'"art du roman" questionnent leur métier en profondeur. Ce parcours artistique, intellectuel, politique et littéraire, Jean-Dominique Brierre l'a reconstitué en l'insérant dans son contexte historique, du "coup de Prague" (1948) à la "révolution de Velours" (1989), s'appuyant notamment sur ses écrits, ses entretiens et sur des témoignages inédits, notamment ceux de son ami Alain Finkielkraut et de son traducteur François Kérel.

03/2019

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Littérature anglo-saxonne

Mustiks. Une odyssée en Zambie

Au-dessus des chutes Victoria, là où les eaux du fleuve Zambèze sont encore calmes, s'était établie une poignée de colons. Mêlé aux voix de trois familles et quatre générations, un choeur de moustiques, minuscules commères, balaie de son souffle ironique les prétentions humaines de ceux qui ont peuplé ce village et oeuvré à la construction de la Zambie. Les destins des uns et des autres, un photographe britannique, une jeune femme italienne atteinte d'hirsutisme, une grande joueuse de tennis devenue aveugle, la première astronaute zambienne... , dévoilent plus d'un siècle d'histoire marqué par l'immigration européenne, la colonisation brutale et l'acculturation des peuples autochtones jusqu'à l'arrivée récente de travailleurs indiens et d'investisseurs chinois. Dans cet hommage aux grands romans classiques et au réalisme magique, Namwali Serpell aborde, avec une infinie subtilité et un brin d'anticipation, les questions du féminisme, du racisme et de l'identité d'une nation et des générations qui l'ont composée. Traduit de l'anglais (Zambie) par Sabine Porte "A couper le souffle, un digne héritier de Cent ans de solitude". Carmen Maria Machado "Extraordinaire, ambitieux, évocateur, éblouissant". Salman Rushdie "Une magnifique réussite littéraire". The New York Times "Un premier roman impressionnant". The Guardian Namwali Serpell, née en 1980 à Lusaka en Zambie, vit aux Etats-Unis et enseigne la littérature à l'Université de Californie à Berkeley. Déjà récompensée par de nombreux prix pour ses nouvelles et essais, elle a obtenu le prestigieux Arthur C. Clarke Award pour Mustiks, son premier roman, monumentale fresque historique, politique et humaniste.

11/2022

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Actualité et médias

Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins

Le 30 septembre 2005, le journal danois Jyllands-Posten publie une enquête sur l'autocensure des artistes danois qui comporte des articles et des dessins représentant le Prophète de l'islam. L'un d'eux deviendra l'emblème de l'affaire : il montre la tête de Mahomet coiffée d'un turban contenant une bombe à la mèche allumée. Le caricaturiste vise les justifications coraniques des terroristes, mais il va être accusé d'avoir insulté le Prophète, l'islam, et un milliard trois cents millions de musulmans. L'auteur a enquêté au Danemark en 2006 et reconstitué les faits avec minutie, depuis les hésitations de la politique danoise d'intégration des immigrés jusqu'à la coalition de quelques imams radicaux, qui s'emparent de la publication des dessins pour internationaliser une crise locale en s'alliant à de hauts responsables égyptiens et moyen-orientaux. Dans cette nouvelle édition, l'auteur inscrit l'affaire des "caricatures de Mahomet" dans une séquence historique ouverte depuis un quart de siècle par la condamnation à mort du romancier britannique Salman Rushdie en 1989 et poursuivie en 2015 par l'assassinat des collaborateurs du journal satirique français Charlie Hebdo, démontrant comment les conflits sur le droit à la satire et, au-delà, sur le droit à la liberté d'expression, ont aujourd'hui changé d'échelle et de méthode. Jeanne Favret-Saada est anthropologue, directrice d'études honoraire à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, section des sciences religieuses. Elle a notamment publié Les Mots, la mort, les sorts (Gallimard, 1977).

03/2015

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Histoire littéraire

Pen International. Une histoire illustrée. La littérature ne connaît pas de frontières

PEN - "Poets, Essayists, Novelists" - a été fondé à Londres en 1921 pour promouvoir l'amitié, la coopération intellectuelle et l'échange entre écrivains du monde entier. L'organisation s'est développée depuis lors pour constituer aujourd'hui un réseau international d'écrivains, une véritable communauté qui s'étend sur plus de cent pays. Cet ouvrage raconte l'histoire extraordinaire de la manière dont PEN a mis la liberté linguistique et la défense de la liberté d'expression au centre de la lutte de l'humanité contre la répression et la terreur. De la résistance contre les autodafés et la persécution des écrivains dans l'Allemagne nazie au soutien d'écrivains dissidents pendant la Guerre froide et aux campagnes en faveur d'écrivains et de journalistes emprisonnés en Chine aujourd'hui, PEN n'a cessé de s'élever contre toutes sortes de censure et d'autocensure. Parmi les formidables auteurs qui ont constitué autant de "cas" dans son combat, on retrouve notamment Federico Garcia Lorca, Stefan Zweig, Musine Kokalari, Wole Soyinka, Salman Rushdie, Ngügï wa Thiong'o, Anna Politkovskaïa, Hrant Dink ou Svetlana Alexievitch. Cet ouvrage raconte leur histoire et celle de tant d'autres, notamment par le biais de photographies d'archives et de nombreux documents souvent inédits. Les voix de ces écrivains et celles, nombreuses, de tous ceux qui ont combattu pour défendre la devise qui ouvre la Charte de PEN - "La littérature ne connaît pas de frontières" - continuent à résonner parmi nous. Leur courage a fait de PEN International le mouvement fort, vibrant et dynamique qu'il est aujourd'hui.

10/2021

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Récits de voyage

Anthologie des écrivains de Gulliver

Nicolas Bouvier, Bruce Chatwin, James Crumley, Jim Harrison, Jacques Lacarrière, Jacques Meunier, Redmond O'Hanlon, Hervé Prudon, Salman Rushdie... Quelques noms parmi tant d'autres, pour un exceptionnel panorama de la littérature voyageuse. Quelques noms et une formidable aventure initiée par Michel Le Bris en 1990, avec la création du festival " Etonnants Voyageurs ", à Saint-Malo, puis de la revue Gulliver. " Un jour, parce que j'étouffais dans les modes de l'époque, qu'il me fallait un autre espace, où respirer un peu plus large, je décidai que c'était trop, et qu'il fallait se battre, pour une littérature plus aventureuse, plus voyageuse, ouverte sur le monde, soucieuse de le dire. En rassemblant les petits enfants de Stevenson et de Conrad partout, de par le monde. " Tout grand livre, écrivait Stevenson, est quelque part un récit de voyage. " Nulle école, nul dogme, nulle forme obligée, mais la conviction affirmée que c'est l'épreuve de l'autre, de l'ailleurs, du monde, qui, seule, peut empêcher la littérature de se scléroser en modes, en formes vides. La quête de cette parole vive, portée à incandescence par les artistes, les poètes et les écrivains, en nommant le monde, nous le donne à voir et l'invente, le revivifie. Un lieu, un texte, et le regard croisé d'un(e) inconnu(e) au bout du monde dans le voyage se joue peut-être le retour à une vérité un peu trop oubliée de la littérature : écrire, c'est toujours s'en aller.

05/1999

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Littérature française

Eloge du métèque

Quel point commun entre les Hébreux, Martin Eden, Romain Gary, la muse de Baudelaire Jeanne Duval, Modigliani, Hercule Poirot ou les rôles interprétés par Ava Gardner ? Tous sont des métèques. Un mot qui, en Grèce antique, désigne simplement celui qui a changé de cité, avant de devenir une insulte sous la plume de Charles Maurras puis d'être réhabilité par la chanson de Georges Moustaki en 1969. Le métèque prend alors cette signification d'autre par essence, d'étranger générique. C'est ce mot, aujourd'hui un peu désuet, qu'Abnousse Shalmani vient revaloriser. Car le métèque est en réalité bien plus qu'un mot. C'est la figure de transfuge par excellence : cet autre aux semelles de vent, qui sait qu'il devra repartir un jour, celui qu'on ne peut jamais enfermer dans un seul lieu ou une seule identité, voué à intriguer, voire à effrayer, à trouver une embuche dans le regard de l'autre. Celui qui vit dans une identité mouvante, perpétuellement en exil, qui procure une authentique liberté pour peu qu'on se donne la peine d'essayer de l'habiter. Cet essai élève le métèque au rang d'esthétique à part entière, celle du pas de côté. Dans ce voyage littéraire et cinématographique, l'auteure nous fait visiter son Panthéon personnel, d'Hérode à Salman Rushdie, d'Esmeralda à Albert Camus. Un éloge au souffle ample, qui résonne particulièrement aujourd'hui dans son "amour des sans-frontières, des sans-pays, des sans-terres" , une ode à l'imaginaire.

10/2019

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Littérature étrangère

Mister Candy

Pour la petite Lenny, Lahore est la scène d'un passionnant théâtre, prodigue en scènes pittoresques ou énigmatiques dont certaines, à l'insu de l'enfant, sont déjà lourdes des menaces qui pèsent sur une communauté où se côtoient pour le meilleur - puis pour le pire - une multitude d'ethnies et de religions différentes. L'heure, douloureuse, va bientôt sonner qui verra la partition de l'Inde et la création du Pakistan, mais aucune des grandes figures politiques de l'époque - pas même ce fameux Gandhi à l'étrange regard que sa mère lui fait approcher un jour - ne saurait durablement détrôner dans les pensées de la fillette les personnages familiers qui fascinent son enfance. Sous la plume d'une narratrice qui n'est plus la fillette de jadis mais qui revit intensément ses sensations, ses interrogations, ses étonnements et jugements d'alors, Bapsi Sidhwa met ici en scène avec passion, avec rigueur, une page capitale dans l'histoire du sous-continent indien. Précise, ironique - ou chargée d'une exceptionnelle puissance tragique à la dimension des drames rapportés - l'écriture convoque, entre rires et larmes, l'immédiateté d'un quotidien qui se charge progressivement de tout le poids d'une histoire politique complexe et violente. De Mister Candy, dont il cite un large extrait dans son Anthologie de la littérature indienne de 1947 à 1997, Salman Rushdie a pu écrire dans un numéro du New Yorker consacré à la littérature indienne que ce roman " constitue l'une des plus admirables réponses qui soient à l'horreur que représenta la division du sous-continent ".

09/1997

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Ethnologie

Enterrez-moi debout. L'odyssée des Tziganes

Tziganes, Gitans ou Roms : quel que soit le terme pour les désigner, ils comptent parmi les peuples les plus incompris de la planète. Tantôt crainte, décriée, idéalisée ou méprisée, cette diaspora de douze millions de personnes reste encore largement méconnue. Le livre d'Isabel Fonseca lui rend hommage, s'imposant comme un document et un témoignage exceptionnels. A travers une formidable galerie de portraits, l'auteur, qui a sillonné les routes d'Albanie, de Slovaquie et de Roumanie, nous fait partager leur diversité, leurs traditions, leur langue, leur vitalité et leurs peurs. Elle retrace l'exode de ce peuple depuis l'Inde, il y a mille ans, et la terrible persécution dont il a toujours été victimes : réduit à l'esclavage par les souverains de la Roumanie médiévale, massacré par les Nazis, assimilé de force par les régimes communistes, chassé de leurs territoires par les nationalistes en Europe de l'Est et, plus récemment, de l'Ouest. Boucs émissaires ou figures de l'imaginaire romantique, les Tziganes font partie intégrante de notre univers, mais aucun livre ne les avait approchés de manière aussi vivante et humaine. Traduit dans le monde entier, aujourd'hui enrichi d'une postface inédite, Enterrez-moi debout est un classique indispensable. "Ce livre fascinant dévoile un monde à la fois ignoré et secret, persécuté et inconnu". Salman Rushdie "Un ouvrage passionnant qui tient autant du récit de voyage que de l'enquête ethnographique". Libération "Ni larmoyant ni prosélyte, un formidable témoignage sur la condition des Tziganes au lendemain de l'effondrement du bloc communiste". L'Express

01/2018

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Revues

La Nouvelle Revue Française N° 657, printemps 2024 : A quel temps s'écrivent les guerres ?

Les voix du roman : Salman Rushdie, Il était une fois... (Entretien) Le temps des guerres : Olivia Gesbert, Quoi de neuf sur la guerre ? (Editorial) Albert Thibaudet, Romans pendant la guerre Eric Vuillard, Une simple phrase Annette Becker, Les temps de la guerre Arturo Pérez-Reverte, Des kleenex et un champ de maïs Volodymyr Yermolenko - Tetyana Ogarkova, La littérature face à l'abîme Velibor Colic, Le carnet noir Scholastique Mukasonga, Sauver la mémoire Valérie Zenatti, La nuit, la nuit de la guerre Gracia Bejjani, Vous n'en parlez jamais Mohamed Fellag, Mon chien David Lescot, Théâtres de guerre Sarah Chiche, (Ne) cachez (pas) ce mal que je (ne) saurais voir Le cahier critique : Lydie Salvayre, Triste Tigre de Neige Sinno (P. O. L.) Dominique Barbéris, Le murmure de Christian Bobin (Gallimard) Benjamin Hoffmann, Le Ciel ouvert de Nicolas Mathieu (Actes Sud) Xabi Molia, Jusqu'à ce que mort s'ensuive d'Olivier Rolin (Gallimard) Yannick Haenel, Sans valeur de Gaëlle Obiégly (Bayard) Victor Pouchet, Kim Philby et moi d'Emmanuel Villin (Stock) Monica Sabolo, Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson (Bourgois) Catherine Cusset, American Mother de Colum McCann (Belfond) Héliogabale, la pièce retrouvée : Olivia Gesbert, Un printemps avec Jean Genet (Avant-propos) Francois Rouget, Héliogabale, histoire d'un inédit Jonathan Littell, Rêve et réalité Ouvertures : Paul B. Preciado, Lettre à Virginia Woolf. Orlando, le script Eric Rochant, Adapter en série des romans qu'on a aimés Tristan Garcia, Vue en coupe d'un flux de fiction Hervé Le Tellier, Le dialogue, de l'écrit à l'écran

03/2024

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Critique littéraire

L'écrivain comme migrant

Le périple de Ha Jin est riche de questions fascinantes sur le langage, l'immigration et la place de la littérature, au sein de nos sociétés en proie à une mondialisation galopante, toutes questions qui occupent une place prépondérante dans L'Ecrivain comme migrant, sa première oeuvre non romanesque. Composé de trois essais, ce livre place la vie et l'ceuvre de Ha Jin en parallèle de celles d'autres exilés littéraires, faisant ainsi naître une conversation entre les cultures et les époques. Il fait référence aux cas d'Alexandre Soljenitsyne et du romancier chinois Lin Yutang, afin d'illustrer la loyauté de l'écrivain envers le pays qui l'a vu naître, tandis que Joseph Conrad et Vladimir Nabokov, qui ont, comme Ha Jin, choisi d'écrire en anglais, sont mis à contribution lors de l'examen du choix conscient d'une langue d'écriture par l'écrivain immigré. Un dernier essai fait appel à V. S. Naipaul et Milan Kundera, afin d'étudier de quelles manières notre époque en perpétuel changement pousse un écrivain immigré à repenser le concept même de patrie. Au fil de la plume, Ha Jin invite d'autres figures littéraires à rejoindre la conversation, comme W. G. Sebald, C. P. Cavafy et Salman Rushdie, altérant et affinant le concept même de littérature d'immigration. A la fois réflexion sur un thème essentiel à l'époque de la mondialisation et fascinant aperçu des écrivains qui peuplent la bibliothèque mentale de Ha Jin, L'Ecrivain comme migrant est une oeuvre critique passionnément engagée, puisant ses racines dans l'exil, mais lui ouvrant également de nouveaux horizons.

11/2018

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Critique littéraire

Gens de la Tamise. Le roman anglais au XXe siècle

Toujours plus nombreuses, les traductions de l'anglais témoignent d'un intérêt constant, voire d'une fascination des Français pour un pays dont la sensibilité littéraire leur demeure pourtant, dans une large mesure, étrangère. Ce ne sont d'ailleurs ni les mêmes auteurs, ni les mêmes ouvrages qui rencontrent le plus grand succès de part et d'autre de la Manche. Ce livre, écrit à partir d'articles, de portraits et entretiens, de rencontres avec des écrivains que l'auteur connaît de longue date, vise à dessiner une histoire du roman anglais de ce siècle tel qu'il apparaît à travers vingt ans de traductions. Montrer ce que d'une autre culture nous avons retenu, ce qui nous a marqués au cours d'un siècle touchant aujourd'hui à sa fin, tel est son propos. Chemin faisant, des questions ont surgi : quelles oeuvres classiques sont encore publiées en France ? Quels ouvrages délaissés redécouverts ? Et quels auteurs récents sont-il traduits et appréciés, tandis que d'autres, portés aux nues dans leur pays d'origine, sont négligés dans le nôtre ? Cet ouvrage se veut personnel autant qu'informatif. En regroupant les textes, en les étayant d'articles de synthèse où se trouve évoqué le contexte social et historique, il met en lumière des filiations, des familles d'esprit. Ecrit avec l'aisance que donnent des affinités et des passions longuement cultivées, ce livre se lit aussi comme une histoire : celle de l'Angleterre et de sa littérature. Des grands modernes du début du siècle, quand l'Angleterre occupait encore une position centrale, à V. S. Naipaul ou Salman Rushdie aujourd'hui, où tous les horizons se rejoignent.

08/1999

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Critique littéraire

L'homme aux portraits. Une vie de Joseph Motchell

Né en 1908 dans une ferme de tabac et de coton en Caroline du Nord, après de brèves études de médecine Joseph Mitchell s'installe à New York en 1929 et devient reporter. D'abord pour le World et le Herald Tribune, puis le mythique New Yorker. L'attention au détail, le sens de la construction, l'art de l'inventaire, Joseph Mitchell éleva le reportage au rang d'art. Les lecteurs chérissaient ses papiers peuplés de marginaux, ses esquisses de portrait d'un clochard céleste, d'un roi des gitans, d'une tenancière de cinéma à dix cents, de dockers, de piliers et patrons de bar, de passants mélancoliques et de fiers-à-bras. En 1964, ses récits cessèrent tout à coup de paraître. Dilettante laborieux, Joseph Mitchell se rendait tous les matins au journal, accrochait à la patère manteau et chapeau, s'installait à son bureau, assemblait ses notes et tapait à la machine, mais pourtant ne publiait rien... Il hanta pendant près de trente ans la rédaction, devint peu à peu une sorte de Bartleby qui aurait troqué ses habits de scribe pour ceux d'un journaliste à la plume tarie, un homme qui préfère ne pas ou plutôt ne plus. L'Homme aux portraits : une vie de Joseph Mitchell révèle le mystère derrière l'oeuvre d'un des écrivains les plus importants et pourtant méconnus de la seconde moitié du XXe siècle, vénéré par Martin Amis, Salman Rushdie, Paul Auster ou Janet Malcolm. Se fondant sur des milliers d'archives et des dizaines d'entretiens, Thomas Kunkel tente de répondre à la question qui a obsédé lecteurs et critiques pendant des décennies : quel était le secret de Joseph Mitchell, "le parangon des reporters" ?

10/2017

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Littérature française

Disaster Falls

" Disaster Falls est une méditation sur une tragédie familiale qui se confronte à l'événement-même et à ses conséquences, dans un langage dont la retenue engendre paradoxalement de profondes émotions. Un livre d'une force immense. " Salman Rushdie (2017) Disaster Falls porte le nom d'un lieu perdu - des rapides dans le Colorado - et d'un événement tragique. A l'été 2008, lors d'un voyage organisé, le kayak dans lequel Stéphane Gerson naviguait avec son fils Owen chavira dans ces eaux froides. Après trois heures de recherches, les guides repêchèrent le corps d'Owen. Il avait huit ans. " J'incarnais désormais une figure qui hante notre époque, dit Stéphane Gerson : celle du parent qui n'a pu ou su protéger son enfant. Pour comprendre l'univers dans lequel nous avions basculé, ma femme et moi, je me mis dès mon retour à New York à consigner ce que j'observais en moi et autour de moi. Tenu au quotidien, ce journal devint le matériau brut à partir duquel, des années plus tard, j'ai rédigé un ouvrage sur cet événement intime et ses répercussions. " Ouvre de non-fiction au croisement du récit, de la chronique et de l'enquête, Disaster Falls marie les émotions du père, l'analyse de l'historien et la quête de sens. L'histoire hante le livre, que ce soit celle de ces rapides depuis leur découverte en 1869, de l'expérience du deuil parental (Shakespeare, Mallarmé, etc.) ou de catastrophes collectives qui, de la Shoah au 11 septembre 2001, donnent sens à ce désastre familial. Dans ses derniers chapitres, Disaster Falls s'ouvre à une autre vision de la mort. Atteint d'un cancer inopérable deux ans après cet accident, le père de Stéphane Gerson opta pour l'euthanasie en Belgique. Après avoir perdu un fils, l'auteur accompagne son père durant ses derniers jours. Autre filiation, autre mort - une mort acceptée, apaisée, faite sienne. " J'étais un vivant entre deux disparus. "

10/2020

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Littérature étrangère

Street Life

« Au cours de mon temps, j'ai visité et j'ai traîné dans chaque quartier parmi les centaines de quartiers dont cette ville est faite, et par ville, j'entends la ville entière – Manhattan, Brooklyn, le Bronx, Queens et Richmond. » Joseph Mitchell est décédé en 1996 à l'âge de 88 ans. Écrivain au New Yorker durant presque cinquante ans, il composa pour ce dernier la presque totalité de ses chroniques, rassemblées dans les recueils suivant : My Ears are Bent, McSorley's Wonderful Saloon (Le Merveilleux Saloon de McSorley, éditions Diaphanes, 2016), Old Mr Flood, The Bottom of the Harbor et Joe Gould's Secret (Le Secret de Joe Gould, Autrement, 2012. À paraître en Folio Gallimard). Auteur et chroniqueur New Yorkais majeur du 20e siècle, encore méconnu en France, quoique largement loué par ses pairs (Rushdie, Amis, Auster ...), les trente dernières années de sa vie sont dominées par une longue et désormais légendaire aphasie littéraire. Le livre qui paraît en novembre 2016 aux éditions Trente-trois morceaux rassemble quatre textes écrits par Mitchell au cours de cette dernière période, les seuls connus à ce jour : Street Life, Dans le bras d'eau, Par les passés, Note de l'auteur. Ils constituent chacun à leur façon un chapitre interrompu de ce grand roman autobiographique dont Mitchell avait plusieurs fois, dans sa correspondance ou son œuvre antérieure, établi le projet. Là s'invente une langue différente des chroniques, comme une prose poétique suspendue au-dessus du silence, faite d'énumérations, de gonflements, d'errance dans la ville et la mémoire de l'écrivain. Mitchell est un auteur déterminant par la radicalité et la fluidité conjuguées de son style et de son projet d'écriture qui, sous les dehors de simples chroniques, dialoguait souterrainement avec Ulysse et Finnegans Wakes de Joyce. Une postface du traducteur François Tizon, situant ces récits dans l'œuvre de Mitchell, complète l'ouvrage.

11/2016

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Thèmes photo

Sebastiao Salgado. Territoires et vies

" Sebastiao Salgado nous livre un portrait de notre monde qui parle de la voix la plus rare qui soit, cette voix qui nous dit des choses que nous ne voulons pas savoir, des choses, peut-être, que nous ne savons pas appréhender, mais qui, lorsqu'on nous les dit, s'imposent instantanément comme vraies " (Salman Rushdie, préface). Les cent trente-six images sélectionnées pour l'exposition que la Bibliothèque nationale de France consacre à ce grand photographe dans le cadre de l'année du Brésil, témoignent de l'action de l'homme sur son milieu naturel ou, au rebours, de l'adaptation de ce dernier aux données d'un environnement en mutation. Qu'il s'agisse de la vie simple et rude des paysans d'Amérique latine ou des Indiens d'Amazonie, de la condition des orpailleurs de la Serra Pelada, du prolétariat urbain issu d'un exode rural massif, de la difficile survie des populations d'Afrique menacées par la guerre et décimées par la famine, jusqu'à cette nature originelle et intacte que donnent à découvrir ses récents travaux, le photographe affirme avec force son souci d'informer et d'inciter à la prise de conscience. Ayant exploré tous les continents, et revenant sur son enfance dans un entretien exclusif avec le Brésilien Joaquim Marçal de Andrade, Sebastiào Salgado évoque en effet son propre rapport au " territoire " : " Il y a une chose très importante pour moi et qui, parfois, n'est pas bien comprise : c'est la question de la dimension de mes projets, le vaste territoire qu'ils couvrent. C'est parce que je viens d'un pays qui est grand comme l'Europe. Je m'y suis habitué... Si l'on va de Paris en Russie, c'est comme d'aller du Minas Gerais jusqu'à São Paulo, c'est un peu comme d'aller de ma ville jusqu'à Bahia. Ces grandes dimensions je les connais depuis que je suis tout enfant. "

10/2005

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Poésie

Cracheur de feu. Edition bilingue français-anglais

" Comment tu es devenu poète, c'est un mystère ! / D'où a pu te venir ce talent ? / Disons : J'avais deux oncles, Joe et Harry - / l'un était bègue, l'autre était muet ". Dans leur humour féroce, ces quatre vers résument le destin de l'écrivain inclassable, intempestif, qu'est Tony Harrison. Né en 1937 dans un quartier ouvrier de Leeds mais impénitent amateur de " ramassis culturels de toutes sortes glanés dans les greniers ", il obtient à onze ans une bourse pour la prestigieuse Leeds Grammar School. Ses camarades et professeurs se moquent de son accent populaire, mais il s'accroche et franchit brillamment les degrés universitaires - helléniste et latiniste accompli, sans oublier pourtant qui il est, ni d'où il vient. Ce déchirement entre la soif de connaissance et le sentiment de l'injustice sociale demeurera au coeur de son oeuvre, engagée et savante, polémique et raffinée, violente et tendre. Qui d'autre que lui pour évoquer avec cette âpreté, cette pudeur, l'incinération de son père : " Quand le pâton froid de sa chair fut dans un four / semblable à ceux qu'il avait remplis toute sa vie, / je pensai à ses yeux en feu au Paradis... ? ". À la manière d'un Pasolini, Harrison se déploie dans les champs les plus variés de la création, de la poésie au pamphlet, du théâtre à l'opéra, du journalisme au cinéma, toujours avec la même jubilation provocatrice. Car, à travers des formes sans cesse renouvelées, c'est à la réalité la plus sensible, la plus concrète, qu'il entend constamment s'affronter, sans jamais se résigner au confort des académismes. En 1964, alors qu'il vit au Nigéria, il recrée la Lysistrata d'Aristophane dans l'Afrique postcoloniale, point de départ d'une oeuvre scénique, menée largement avec le Royal National Theatre et marquée en 2005 par Hecuba, avec Vanessa Redgrave. De même, c'est pour défendre Rushdie qu'il réalise son premier film / poème, The Blasphemers' Banquet, et c'est pour dénoncer les massacres, dans le Guardian, qu'il part en 1995 pour Sarajevo assiégée et prêtera sa voix à " l'Irakien calciné ". "M'ame 'Arrison"; ai-je entendu une voisine confier à ma mère, "tous ces livres, ça va lui tourner la tête ! " Maintenant, je l'entends soupirer : "J'vous l'avais bien dit" ".

03/2011