Recherche

cimetière

Extraits

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Les animaux ont-ils une culture ?

Les éléphants vont au cimetière, nous dit le chanteur. Les baleines chantent pour se parler. Les abeilles se parlent en dansant. Les chimpanzés fabriquent des outils. La corneille de Nouvelle-Calédonie, aussi. Et le chien est tellement intelligent... L'animal nous fascine parce que nous ne le comprenons pas. Il se parle, oui, mais ne nous parle pas. Alors nous parlons à sa place. Faute d'avoir accès à son esprit, nous plaquons nos comportements sur les siens pour tenter de les expliquer. Nous voulons donc l'animal intelligent parce qu'il fait des choses qui ne sont pas toutes des réflexes. Pour le scientifique, c'est plus compliqué. S'il sait ce qu'est un langage, il n'a aucune définition exclusive de l'intelligence. S'il peut décrire rigoureusement un comportement, il n'a pas beaucoup de moyens de savoir si l'animal en a conscience. Alors, lorsque Damien Jayat lui demande " et la culture, les animaux en ont ? ", la réponse est embarrassée. Beaucoup de primates, de cétacés et d'oiseaux se comportent comme s'ils avaient appris à le faire. Pas les espèces, mais des populations : d'un endroit à l'autre, d'une population à l'autre, le comportement, le langage, est différent. N'est-ce pas là la preuve qu'une culture existe chez certains animaux ? Dans ce livre, Damien Jayat expose des cas et les analyse en suivant la démarche contradictoire des scientifiques. Avec beaucoup d'humour, une fort belle plume et une gentille ironie, il remet tout en cause et, en premier lieu, notre prééminence humaine. Nous ne sommes sans doute pas seuls à être... cultivés. " On n'hérite pas que des gènes, une maison de campagne et quelque vieille bague de mariage. On hérite aussi un ensemble de règles, de savoir-faire, de traditions, on hérite toute une culture en fait. À notre manière. Comme le font un si grand nombre d'animaux... " Un voyage troublant et joyeux à la rencontre de notre condition animale...

06/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

La citadelle de la mémoire

Printemps 1789. L'immense Empire ottoman déverse sa puissante armée devant Paliokastro, petite citadelle perchée sur une montagne d'Epire qui, isolée et protégée par ses remparts, refuse depuis des siècles de se soumettre à l'occupant turc. Or, le siège qu'entreprend Sélim pacha, commandant en chef des forces ottomanes, n'a pas pour objectif l'assujettissement de la ville à l'autorité du sultan. Les ordres de la Sublime Porte sont formels : détruire Paliokastro jusqu'à la dernière pierre, exterminer ses habitants, faire disparaître jusqu'à son cimetière -bref, effacer toute trace de son existence et de son histoire. Quel redoutable danger l'humble citadelle représente-t-elle donc pour un si puissant empire ? Plus de deux siècles plus tard, le narrateur mène l'enquête ; il interroge les moines d'un monastère de la région, consulte de précieux manuscrits dans la bibliothèque. Griffonnée dans les marges d'un vieil évangile, la chronique d'Isidore, ancien bibliothécaire du monastère, surgit peu à peu du passé comme un implacable réquisitoire contre l'agresseur. Du fond de l'histoire d'autres voix s'élèvent, racontent, accusent : celle du capétan Békas et de Photis l'instituteur, ces irréductibles de la liberté ; celle d'Irini, la vieille guérisseuse, et des femmes de Paliokastro, vigilantes gardiennes de la mémoire de tout un peuple -mais aussi celle de Mélétios, l'actuel bibliothécaire du monastère, dernière sentinelle d'un souterrain qui renferme de troublants secrets. Dans ce grand roman au souffle épique, Aris Fakinos, qui n'a cessé de chanter la lutte de l'homme pour la conquête de sa liberté et de sa dignité, nous met en garde contre les Sélim pacha de tous les temps qui voudraient faire table rase du passé, effacer la mémoire des peuples, asservir la pensée humaine -et nous offre de surcroît une précieuse grille de lecture pour déchiffrer le sens des secousses qui agitent notre monde aujourd'hui.

09/1992

ActuaLitté

Régionalisme

MEYTHET. De l'an II à l'an 2000

Pleinement insérée dans la couronne de l'agglomération annécienne où, pour beaucoup, elle ne semble vouée qu'à se maintenir comme cité dortoir et de transit en direction de Frangy puis, par-delà le franchissement du Rhône, celle de Paris, la ville de Meythet ne saurait oublier son identité propre, toute faite du labeur des générations qui s'y sont succédées et des particularismes qui distinguent sa mémoire collective. Village atypique du duché de Savoie qui, de quelques feux regroupés autour de sa cure et de son église, voit surgir en moins d'une génération une cité urbaine à son tour attentive à ne pas seulement devenir un exutoire pour sa tentaculaire voisine, le voilà dépourvu à l'issue de la Révolution des attributs les plus élémentaires qui signent la réalité d'une collectivité avec lieu de culte, place publique, école et cimetière et n'aura de cesse que de lier ses intérêts à son voisinage, tout en conservant jalousement comme principal avantage, son indépendance. Car malgré de multiples tentatives d'absorption, Meythet, cité sur les manuscrits depuis le XIIIe siècle, restera toujours une entité propre qui se signale, au fil des générations, par l'accumulation des intelligences et l'ardeur des volontés, vraies richesses de la ville, qui toujours la façonnent et où il fait bon vivre. L'an 2000, symbolique porte ouverte sur l'espace et l'aventure humaine, ne laisse-t-il pas entendre une ère novatrice chargée d'espérance vitale et de satisfactions matérielles ? Il n'en serait rien, à Meythet comme ailleurs, si le concept de la modernité ne puisse s'appuyer sur un passé historique discerné permettant, par l'analyse, une meilleure reconnaissance de son terroir. C'est toute la finalité de cet ouvrage de mémoire qui s'engage hardiment, de la municipalité révolutionnaire de François Vernex jusqu'aux projets architecturaux de demain, une opération d'envergure voulue par les élus qui auront la charge de passer le siècle et d'aborder le prochain millénaire.

11/1999

ActuaLitté

Sciences historiques

Le travail des morts. Une histoire culturelle des dépouilles mortelles

Voilà presque 2500 ans, Diogène demandait à ses disciples qu'a sa mort ils jettent son corps par-dessus le mur, où il serait dévoré par des bêtes sauvages. Quelle importance puisqu'il aurait quitté ce monde ? Pourtant Diogène fit scandale. Pourquoi - quel que soit le contexte religieux et idéologique, et même lorsque la croyance en l'âme est imprécise - le corps sans vie est-il considéré, en tous lieux et à toutes époques, comme important ? Comment la persistance de l'être se substitue-t-elle au cadavre ? Les vivants ont bien plus besoin des morts que l'inverse, et les morts sont à l'origine de mondes sociaux. Mobilisant poésie et peinture, architecture et médecine, statuaire et géographie, littérature et théologie, ce grand livre délimite les manières dont les morts ont façonné le monde moderne, malgré le désenchantement supposé de notre ère. Trois questions le structurent. "Où sont géographiquement les morts ? " Laqueur décrit la naissance, au Moyen Age, du lieu de repos dominant des morts - l'enclos paroissial - et expose les motifs pour lesquels, aux XVIIIe et XIXe siècles, il fut largement supplanté par le cimetière moderne. "Qui sont les morts ? " explicite les raisons qui ont rendu insupportable l'inhumation anonyme et conduit, depuis le XIXe siècle et à une échelle sans précédent, à réunir les noms des défunts sur de longues listes et des monuments commémoratifs. "Que sont les morts ? " éclaire l'échec de la crémation : cette technique sophistiquée - la transformation du corps en matière inorganique -, commencée comme une fantaisie moderniste visant à dépouiller la mort de son histoire, est venue buter sur l'inacceptable anonymat des cendres du Génocide. L'originalité foncière de Laqueur est de révéler les manières dont les morts font la civilisation à grande échelle comme au niveau intime, en tous lieux et en tous temps ; leur poids historique, philosophique et anthropologique est immense et presque sans limite ni comparaison.

09/2018

ActuaLitté

Science-fiction

Le Mur Tome 3 : Homo Homini Spes

L'effondrement. A la naissance de Jen, ses jambes ne fonctionnent pas. Son père, grand penseur du projet Eden, parvient des années après le lancement de sa cité emmurée à trouver un moyen de sauver sa fille : un orbe à la technologie révolutionnaire qu'il faut placer au niveau du coeur. L'appareil a notamment la faculté d'aspirer de manière autonome les ressources nécessaires à la survie de son porteur. Mais quand Jen et son frère Janus se le font implanter, l'outil est mal réglé. Si mal, qu'il pousse ses hôtes à se nourrir de la vie des êtres alentours. Une fois l'énergie de ces êtres consommée, ces derniers ne meurent pas tout à fait. L'orbe a fusionné en eux, ils en deviennent les esclaves insatiables et cherchent à leur tour une source d'énergie afin de contenter son appétit. C'est ainsi, en se démultipliant, que l'orbe a contaminé Eden, transformant ce lieu de privilèges en cimetière latent. Mais les choses sont sur le point de changer. Le gardien des lieux, l'impitoyable drone Cerberus vient de passer en mode automatique. Tout objet mouvant est dorénavant une cible et seul le courage, l'inconscience et le sacrifice sauront annihiler cette machine à la force de frappe destructrice. Solal, Eva, Jen, Janus, le groupe B. A. S. T. A. R. D. S et Chandra, ils auront tous un rôle à jouer dans le baroud d'honneur de cet ancien paradis devenu enfer. Dernier tome frénétique et étourdissant pour Le Mur qui, entre la radicalité de Mad Max et le nihilisme de The Walking Dead, parvient une nouvelle fois à nous plonger dans un maelstrom de poussière, de rouille et de sang. Une prouesse graphique pour un road movie sauvage et post-apocalyptique qui, dans la plus pure tradition du genre, nous interroge sur le devenir de l'humanité et les conséquences de nos actes.

03/2021

ActuaLitté

Actualité politique France

Ministère de l'injustice

Vendôme est un cimetière. On a coutume de dire qu'alors que la place Beauvau est un tremplin pour les destinées présidentielles, aucun ministre ne survit à la tâche de garde des Sceaux. La mission est impossible : gérer au quotidien une justice aux moyens indigents, et satisfaire des Français excédés. La justice est trop longue, trop chère, incompréhensible. Mais c'est elle qui fait battre le coeur du pays. On y règle les conflits de voisinage et de travail, les divorces, les conséquences des crises sanitaires. On y ausculte la santé des entreprises, on y réprime les délinquants et les criminels. On y assure la bonne marche de la société. Les politiques se méfient des magistrats et de leur indépendance et les tiennent en liberté surveillée. Ils les observent. Prennent jalousement la main sur leur évolution de carrière. La place Vendôme est une tour de contrôle. Elle fait remonter les informations les plus sensibles, prévient les scandales, les déclenche. Ou, mieux, s'essaie à les éteindre. Les affaires les plus délicates, celles commises par des membres du gouvernement en exercice, sont jugées par la cour de justice de la République, accusée d'être une justice d'exception. Macron avait promis sa suppression, la disant trop clémente. C'est elle qui, aujourd'hui, est chargée des deux affaires les plus toxiques, dans lesquelles sont mis en cause plusieurs ministres : la gestion de la crise sanitaire et l'affaire de la prise illégale d'intérêt visant Eric Dupond-Moretti. Changement radical de discours : aujourd'hui, le gouvernement estime que les magistrats dépassent leur rôle... L'indépendance du parquet, véritable tarte à la crème remise sur le plateau à chaque campagne présidentielle, était aussi une proposition du candidat Macron. Il ne l'a pas tenue. Du ministère de la Justice à l'Elysée, d'Eric Dupond-Moretti à Emmanuel Macron, les auteurs du célèbre Mimi ont enquêté dans les coulisses des plus grandes affaires de ces dernières années. Portraits, entretiens, chiffres cachés, choses vues, politiques ou juges célèbres, ce qu'ils révèlent est explosif.

03/2022

ActuaLitté

ouvrages généraux

Hollywood en guerre

Le 16 janvier 1942, l'actrice américaine Carole Lombard, épouse de l'acteur Clark Gable disparaît tragiquement dans le crash d'un DC3 de la TWA, alors qu'elle effectue une tournée aux Etats-Unis afin de soutenir l'effort de guerre du pays. Clark Gable, qui est devenu son mari le 29 mars 1939, ne s'en remettra jamais. C'est la première américaine tuée en temps de guerre. Gable, qui vient de connaître une véritable notoriété internationale avec le film Autant en emporte le vent, a décidé de s'engager dans l'US Army Air Force (USAAF) en souvenir de l'engagement de sa femme. Il effectue plusieurs missions comme mitrailleur, dont l'une au-dessus de l'Allemagne nazie et tourne un film Combat America afin de soutenir l'effort de guerre de l'Amérique. Début 1944, un navire, un Liberty ship à qui on a donné le nom de Carole Lombard, est lancé en présence de Clark Gable. Mais c'est avant tout pour lui, une véritable descente aux enfers. Certes l'homme est en guerre contre le nazisme, mais il est avant tout en guerre contre lui même et se détruit par l'alcool tandis que des amis très proches, comme l'actrice Joan Crawford, tentent de le soutenir. Rentré aux Etats-Unis, il enchaîne les tournages. En 1960, il tourne avec Marilyn Monroe dans un film de John Houston, The Misfits (Les Dexasés), dont le script est signé Arthur Miller, sur le point de divorcer de Marilyn... Le lendemain de la dernière prise du film, Clark Gable est hospitalisé et va décéder dans les jours qui suivent. Il sera inhumé aux côtés de Carole Lombard dans un cimetière de Californie. Ce livre retrace, l'histoire mythique de cette star d'Hollywood, Clark Gable, au cours des vingt dernières années de sa vie, racontée par Andrew McIntyre, son ami et directeur de la photographie à la Metro Goldwyn Mayer (MGM).

03/2021

ActuaLitté

Poésie

Journal inédit suivi de Beauté de ce monde (Poèmes 1940-46). 2e édition revue et augmentée

En 1933, Ilarie Voronca, figure phare du constructivisme roumain, poète et théoricien de l'intégralisme, s'installe à Paris. En France, il n'est plus le chantre individuel, son moi s'épanouit dans toutes les voix : "Je veux me mêler à cette foule. Je partage sa vie". Voronca devient le poète anonyme, de la foule et toujours le visionnaire de l'invisible. Mais l'apparente euphorie qui émane de sa création comme de sa personnalité cache bien mal l'angoisse qui le ronge souterrainement. A Paris, au soir du 4 avril 1946 : Ilarie Voronca s'enferme dans la cuisine de son appartement, à Paris. Il calfeutre portes et fenêtres, absorbe un tube de somnifères et arrache le tuyau à gaz. Ilarie Voronca est enterré au cimetière Parisien de Bobigny-Pantin. Bien des mystères demeuraient autour de sa disparition, comme de sa dernière année de vie. Ces mystères sont en grande partie levés, grâce au Journal inédit du poète ; lequel avait été confié en 1946 par sa femme, Colomba, à Sasa Pana, qui, poète, critique et directeur de la revue "Unu", fut l'ami et la plaque tournante de l'avant-garde roumaine. C'est dans les archives de ce dernier que le tapuscrit du journal a été retrouvé en 2016. Sa publication est un évènement considérable, qui éclaire d'un jour nouveau la dernière année de vie d'Ilarie Voronca. Dans la deuxième partie du livre sont rassemblés des témoignages et études de Tristan Tzara, Stéphane Lupasco, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Cassou, Jean Follain, Claude Sernet, Eugène Ionesco, Yves Martin, Alain Simon ou Guy Chambelland : "Je place ILARIE VORONCA, poète de notre contradiction humaine-poétique, poète de l'émotion et de la féerie, tout simplement à côté des plus grands". La troisième partie rassemble, sous le titre "Beauté de ce monde", l'intégrale de l'oeuvre poétique, depuis longtemps épuisée à l'exception d un titre, d'Ilarie Voronca, de "Beauté de ce monde" (1940) aux ultimes "poèmes inédits" de 1946. Christophe DAUPHIN

06/2020

ActuaLitté

Sciences historiques

La Baule : occupation-libération (1939-1942). Tome 1

L'histoire de la station balnéaire de La Baule pendant la Seconde Guerre mondiale est étroitement liée à celle du grand port voisin de Saint-Nazaire. A partir de septembre 1939, des Britanniques débarqués à Saint-Nazaire s'installent dans plusieurs hôtels de la station balnéaire et transforment son casino en hôpital. Au moment de la débâcle à la mi-juin 1940, ils quittent la Baule et rejoignent des dizaines de milliers d'autres soldats à Saint-Nazaire dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre par bateau. Le 17 juin, le paquebot Lancastria est coulé par l'aviation allemande au large de ce port. La Baule enterrera des victimes de ce naufrage échouées sur sa plage durant tout l'été. C'est de l'aérodrome d'Escoublac que décollent, le 19 juin, les chasseurs chargés de protéger la sortie du cuirassé Jean-Bart. L'Occupation commençant, c'est dans l'hôtel L'Hermitage que s'installe l'état-major commandant l'armée allemande de l'Ouest. Quand, au printemps 1941, le port de Saint-Nazaire commence à servir de base aux sous-marins allemands de la 7e flotille, leur état-major s'installe dans l'hôtel Majestic tandis que le casino est transformé en cantine. Après l'attaque des commandos britanniques sur Saint-Nazaire dans la nuit du 27 au 28 mars 1942, leurs blessés sont soignés à l'hôpital de la marine allemande et leurs morts enterrés au cimetière britannique d'Escoublac. A l'écart des risques de bombardement, des centaines d'hôtels et de villas de la station balnéaire sont réquisitionnées pour héberger des milliers de sous-mariniers des 6e et 7e flotilles qui ont laissé leur U-Boote dans la base sous-marine. La plage, fortifiée, devient l'un des maillons du Mur de l'Atlantique. Découvrez tous ces événements et la vie quotidienne des Baulois de 1939-à 1942, illustrés par plus de 500 photos d'époque et de nombreux témoignages.

06/2015

ActuaLitté

Biographies

Le diamant d'Edouard Glissant

Un livre sensible et personnel sur les traces d'un écrivain majeur de notre temps. Qui sait l'importance de la ville du Diamant dans la vie et l'oeuvre du poète penseur du Tout-Monde, Edouard Glissant ? Qu'est-ce qu'une maison, un havre, pour un écrivain nomade qui a parcouru le globe ? Né à Bézaudin en 1928, ayant grandi au Lamentin, Edouard Glissant choisit dans les années quatre-vingt-dix le sud de sa Martinique pour y séjourner plusieurs mois par an. En 1997, il y trouve son amer : une petite maison créole, face au Rocher du Diamant. Disparu en 2011, il repose au cimetière du Diamant. Entrer dans la poétique d'Edouard Glissant en interrogeant ce port d'attache, c'est le voyage auquel nous convient Valérie Marin La Meslée, lectrice et disciple de Glissant, et Anabell Guerrero, photographe, artiste et amie du poète. Ensemble, elles sillonnent le bourg et sa plage ardente au lever du soleil, plongent sous le Rocher volcanique, s'arrêtent sur la tombe de l'écrivain, gravissent le Morne Larcher, sur les pas de Césaire et de Glissant venus rencontrer les gouffres de l'Histoire au Cap 110, mémorial des esclaves naufragés d'un navire négrier, épisode récurrent dans l'oeuvre du romancier. Ce livre, nourri de rencontres, entend restituer des présences, visibles et invisibles, mettre au jour les différentes facettes du Diamant, s'imprégner de son histoire comme de sa nature, faire entendre les Diamantinoises, famille, amis et témoins, si souvent réunis autour de l'écrivain sur la terrasse de sa maison-bateau, foyer de création et d'imaginaires mêlés. Sont ici réunis mots et photographies pour partager avec les lecteurs cette terre magnétique où la pensée du Tout-Monde a rencontré son paysage. Se croisent visions, émotions, songeries, confidences, souvenirs, anecdotes, en laissant toute sa place à la langue poétique d'Edouard Glissant.

01/2024

ActuaLitté

Histoire internationale

Indo-chine. Viêt Công - La guerre civile du Viêt Nam (1956-1975). Une histoire coloniale oubliée

Le 7 août 1954, le cessez-le-feu est effectif au Viêt Nam, désormais coupé en deux au niveau du 17e parallèle. Le corps expéditionnaire du Tonkin se regroupe à Hai Phong et embarque pour le Sud. La crainte des communistes pousse à l'exode des populations et des catholiques qui se joignent aux partisans et militaires français. Au Nord-Viêt Nam, la République démocratique communiste détient tous les pouvoirs et met en place un régime totalitaire. Dès juillet 1955, une chape de plomb s'abat sur le pays. Aucune évacuation, aucun départ, ne sera désormais toléré. La RDVN se clôt dans le monde carcéral de ses modèles. Le pays est en ruine, l'urgence pour Hô Chi Minh est d'assurer la survie de la population. Les problèmes économiques surgissent de toutes parts dans un Bac Bô sans monnaie souveraine, exsangue de ressources mais riche de rancoeur et de cimetières militaires. Assuré d'un soutien américain sans limite, le Sud-Viêt Nam semble mieux loti. Cependant la rébellion indépendantiste ne tarde pas à s'y organiser et vite éclatera contre le pouvoir absolu du président sudiste, l'arriviste Ngô Dinh Diem. Après les tomes I et II de Indo-Chine. Une histoire coloniale oubliée, l'auteur raconte le Viêt Nam divisé lors des accords de Genève de juin 1954, jusqu'après la réunification d'avril 1975 et l'élimination des nationalistes du FNL. Il raconte de pair la guerre civile, l'épuration et, librement, l'histoire bouleversante contée pour lui par son amie franco-vietnamienne, une fille du Mékong, viêt công de fait, une indépendantiste éprise de liberté et de justice.

05/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

La peau de la terre

" C'était l'heure où à Mogador les amants se réveillent. Ils portent encore leurs rêves pris au filet le long de leurs jambes, sous les paupières, dans les moindres creux de leurs corps. Ils dorment, d'un baiser à l'autre. La mer rugit au soleil et les réveille. Mais ils ouvrent les yeux tout au fond du songe où ils s'aiment, jouissent l'un de l'autre et, parfois, se meurtrissent. C'était l'heure où à Mogador toutes les voix de la mer, du port, des rues, des places, des hammams, des chambres closes, des cimetières et du vent se nouent et content des histoires. " La rencontre d'une femme mystérieuse et d'un homme à qui elle lance un défi : elle fera l'amour avec lui lorsqu'il lui décrira les jardins de la ville. Seulement, il n'y a pas de jardins à Mogador. La Peau de la terre raconte la quête de cet homme qui déambule entre les murailles secrètes de Mogador, auprès des conteurs publics, des tireuses de cartes, d'autres femmes, dont les discours tissent les échos secrets du désir et des sens. De jardin secret en jardin secret, il apprendra le fragile équilibre entre le désir et l'épanouissement de l'esprit et du cœur. La Peau de la terre est le troisième volet d'une tétralogie dionysiaque placée sous le signe des quatre éléments, avec une unité de lieu, Mogador. On retrouve dans La Peau de la terre la délicate trame poétique des deux premiers romans d'Alberto Ruy-Sanchez, Les Visages de l'air et Les Lèvres de l'eau, parus aux éditions du Rocher.

03/2002

ActuaLitté

Science-fiction

Femmes de sang

LA PREMIÈRE ANTHOLOGIE MONDIALE SUR CETTE MAL-AIMÉE DU MONDE FANTASTIQUE : LA GOULE - Femmes de sang est une réparation tardive. Qui découvrirait une seule anthologie sur les goules chez les libraires les plus spécialisés ? En voici enfin une, centrée sur ce thème fantastique qu'ont superbement ignoré les spécialistes, qu'ils soient français, allemands ou anglo-saxons. Pire : aucun chercheur ne s'est jamais penché sur le destin si peu ordinaire d'une créature si peu ordinaire. Née en Mésopotamie, peaufinée par les écrivains arabes, la goule a pénétré en Occident au xviiie siècle, via la traduction des Mille et une Nuits, par Antoine Galland, qui a fixé ses caractéristiques une fois pour toutes : « Les goules sont des démons errant dans les campagnes. Elles habitent d'ordinaire les bâtiments ruinés, d'où elles se jettent par surprise sur les passants qu'elles tuent et dont elles mangent la chair. Au défaut des passants, elles vont, la nuit, dans les cimetières, se repaître de celle des morts qu'elles déterrent. » Créature anthropophage et nécrophage, écœurante, dérangeante dans nos conceptions morales et religieuses, la goule ne pouvait attirer qu'un petit nombre d'écrivains. Qui pourrait citer un seul roman ou trois nouvelles de goules ? C'est pourquoi cette anthologie est unique en son genre. Le comble de ce mythe cabossé, c'est qu'il est déjà en train de mourir, implacablement remplacé par le zombi contemporain — qui a déjà dévoré le zombi folklorique. Femmes de sang « devait » paraître, ne serait-ce que sous forme d'une gerbe que l'on dépose sur une tombe. En fin de compte, la goule, faut-il la craindre ou la plaindre ?

03/2017

ActuaLitté

Islam

L'Islam déchiré. Le saint, le salafiste et le politique

Le contentieux autour de la vénération des saints et de leurs tombes déchire l'islam. Il oppose les radicaux aux musulmans traditionnels. Il provoque de nombreux attentats. Voici un livre pour faire le point sur un conflit qui pourrait enflammer les diasporas musulmanes d'Europe. Qu'est-ce que l'islam des tombeaux ? Pourquoi mobilise-t-il davantage de croyants que celui des mosquées ? Quels rituels lui sont attachés ? Que nous disent les confréries et les cheikhs, la grande philosophie arabe, la flamboyance du soufisme, la richesse symbolique d'une religion contre lesquels se dressent les salafistes ? Incontournable est le tombeau du saint, répond Thierry Zarcone. Car, depuis les premiers temps de l'islam, celui-ci occupe une place primordiale devenue, aujourd'hui, une ligne de fracture majeure dans une civilisation déchirée. Ainsi voyage-t-on de La Mecque à Tombouctou, du Maghreb aux routes de la soie et jusqu'aux confins du monde musulman, là où se mène depuis sept cents ans, bien avant les Talibans ou même le wahhabisme, cette guerre contre un islam populaire soupçonné d'idolâtrie. Pourquoi arrase-t-on des cimetières ? Comment les différents régimes, qu'ils soient modernistes ou islamiques, lorsqu'ils n'interdisent pas le culte des saints, s'emploient-ils à le contrôler, à le réguler, à l'instrumentaliser et, dans certains cas, à en faire une arme contre le radicalisme ? Thierry Zarcone remonte au temps des premiers califes et raconte treize siècles d'histoire pour mieux comprendre une actualité brûlante et donner à connaître toute la beauté d'une part de la civilisation islamique qu'on cherche à faire disparaître. Une fresque immense. Un ouvrage lumineux.

01/2023

ActuaLitté

Rêves

Rêve et créativité... même combat. Tome 1, La subréalité ou ce que cachent les apparences

Que reflètent les rêves, l'imaginaire et les créations ? Nos idées fixes ? Le monde ? L'univers ? Les plurivers ? Dieu ? Sont-ils compensatoires ? Sont-ils "nous" , le reflet de notre âme... ? Une pensée étrangère ? D'autres qui seraient en moi ? Le jumeau que j'ai évincé de la matrice afin de me réserver les énergies maternelles ? La clameur de mes ancêtres couchés sous la terre dans tous les cimetières du monde et voulant revoir le jour par mes yeux ? Ont-ils une relation avec nos transits astrologiques ? Le divin ? Les images du rêve et de la créativité sont peut-être le réel... ou peut-être pas. Pour la science, le réel est ce qui résiste quand, en vie éveillée, on veut ignorer les règles qui semblent régir le monde... par exemple, essayer de voler en se jetant par la fenêtre du dixième étage. Par contre, dans le rêve, comme dans la créativité, vous pouvez impunément transgresser les lois, traverser les murs, vous transformer en poisson, vous promener nu sur Mars sans craindre ni le froid ni les gendarmes. Rêves, imaginaire et créativité, apparences prises par l'inconnu pour se manifester à nous, sont des réalités dont nous méconnaissons la nature suBréelle, ce qui les génère. La notion de suBréalité, ou ce qu'il y a sous les apparences, nous accompagnera tout au long de ce travail sur les origines possibles de la créativité et du rêve. Le mouvement suBréaliste est né de la volonté d'explorer et de découvrir ce que voilent les apparences, le sens de toute chose, toute vie, toute création, y compris des images du rêve. Visuel de couverture : François Pohu-Lefèvre

10/2021

ActuaLitté

Histoire de France

La Commune de Paris, 18 mars - 28 mai 1871. Une tragédie franco-française : Itinéraire historique

A l'aube du 18 mars 1871, sur la butte Montmartre, les Parisiens s'opposent spontanément à la tentative militaire du gouvernement d'Adolphe Thiers de s'emparer des canons qui protégeaient Paris durant la guerre franco-prussienne de 1870. C'est le début d'une insurrection patriotique qui tente d'instaurer une république démocratique et sociale dans une France rurale qui souhaite d'abord la paix et refuse une nouvelle révolution. La proclamation de la Commune le 28 mars déclenche dès le début du mois d'avril un second siège de Paris par l'armée française après celui de l'armée prussienne à la fin de l'année 1870. Réprimée avec une violence inouïe lors de la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), qui fait entre 10 000 et 20 000 victimes, la Commune est un événement tragique qui tient encore de nos jours davantage du mythe politique et social que du récit historique. Parce qu'elle a exercé très peu de violences étatiques, la Commune a légué le rêve d'une révolution ouvrière prometteuse, oblitérant la diversité de ses intentions, l'échec d'un gouvernement isolé fait de décrets avant-gardistes, de proclamations et de discours, de plus en plus radicaux au furet à mesure de la défaite. On chemine dans le Paris de la Commune au milieu et à l'écoute de ses partisans, de ses adversaires et des indifférents ; on entre dans les églises qui abritent les clubs, on stationne place Vendôme, dans le jardin des Tuileries ou devant l'Hôtel de ville, au milieu des barricades, sans oublier les prisons, les parcs et enfin les cimetières dont celui du Père-Lachaise, haut lieu de la fin tragique de la Commune.

11/2014

ActuaLitté

Science-fiction

Romans terrifiants

Surgi de l'au-delà, un casque géant tombe dans la cour d'honneur du Château d'Otrante et tue le fils du prince. Des guerriers de marbre descendent de leur socle et saignent du nez. Viendra d'Angleterre à leur suite, dans un concert de gémissements et d'enlèvements, de viols et d'assassinats et dans des décors de cachots, caveaux, confessionnaux, cimetières, châteaux et monastères baignés par la lune ou assaillis par l'orage, un cortège de nonnes sanglantes, de spectres bruyants, de moines impudiques, d'inquisiteurs masqués et d'orphelines ravies à leur couvent ou à leur fiancé... De cette masse de prodiges et méfaits entretenus par le fol engouement du public émerge l'inspiration de quatre maîtres incontestés. D'abord Horace Walpole, initiateur du genre avec Le Château d'Otrante (1764), puis Ann Radcliffe, spécialiste du surnaturel expliqué et dont Le Confessionnal des Pénitents noirs (1797) montre le triomphe de l'amour sur l'Inquisition et ses chambres de torture. Avec Le Moine (1795) de Matthew Gregory Lewis, l'intervention directe du diable porte le surnaturel à l'incandescence et l'amour jusqu'au blasphème. Le roman de la terreur a cédé la place au roman du Mal. Un Mal qui, dans Melmoth ou l'Homme errant (1820) de C.R. Maturin, va quitter les lieux de l'inspiration gothique pour écraser des hommes sous leur destin aux quatre coins du monde. Parmi les nombreux écrivains que le roman noir terrifiant a fascinés à l'aube du romantisme, de Balzac à Baudelaire en passant par Charles Nodier, Victor Hugo et George Sand, on retiendra l'auteur des célèbres Contes. Les Élixirs du diable (1816) d'Hoffmann constituent l'hommage du romantisme à un genre qu'on jugera frénétique et mal famé.

06/2014

ActuaLitté

Franche-Comté

Besançon. Le carnet de dessins

Ce Carnet de dessins de Besançon est le fruit, comme souvent, d'une rencontre inattendue entre une main d'ar­tiste et celle d'un auteur qui voulait y tenir la plume. C'est ainsi que Noël Fressencourt, magnifique dessina­teur, fait la connaissance, voici quelques années, de Lionel Estavoyer dont on sait l'attachement pour cette ville qu'il n'aura cessé de raconter. Point de déambulation commune entre ces deux-là, mais des conversations nourries pour mieux savoir ce qui serait à retenir ; choix toujours compliqués qui vous obligent souvent à conserver ce répertoire obligé des vues iconiques d'une ville sans pour autant y négliger l'inattendu, l'in­soupçonné qui font la curiosité, l'étonnement, la surprise que dissimulent ces lieux pourtant familiers au regard du passant. Dans le répertoire iconographique bisontin, l'art de Noël Fressencourt apporte ainsi, comme chacun pourra le découvrir, cette vision tout à la fois précise et audacieuse où les images démultipliées des lignes complexifient la beauté des lieux, des monuments et des décors avec une qualité du trait que souligne dans sa préface, avec enthou­siasme, Christian de Portzamparc, l'un des plus grands architectes du monde et premier Français à recevoir le Prix Pritzker, véritable Nobel de l'architecture. Lionel Estavoyer, pour sa part, n'est pas en reste avec des textes passionnés où le sérieux de l'historien met en scène le patrimoine, son patrimoine, dans une plume extrê­mement soignée. Hôtels particuliers, églises, promenades, cimetières, détails infinis du décor urbain souvent oubliés et redé­couverts ici font de ce carnet de dessins un de ces livres majeurs des images de la ville, un des plus beaux jamais produits, et qui fera date, assurément.

08/2021

ActuaLitté

Biographies

Sous le soleil de l'exil - Georges Bernanos au Brésil 1938-1945

" Si j'entre au ciel, je voudrais que ce fût en qualité de vagabond. " En 1938, fatigué des compromissions de l'Eglise, dégoûté par les accords de Munich, Georges Bernanos quitte la France avec sa femme et ses six enfants. Son but : recréer une France utopique en terre brésilienne. La réalité sera autre. A la place, l'ancien compagnon de route de l'Action française, le polémiste des Grands Cimetières sous la lune, le royaliste capétien, va découvrir au Brésil une forme paradoxale de liberté. Travailleur infatigable, il porte un regard lucide sur l'Europe en proie aux convulsions et prête sa plume à la France libre. En 1945, à l'appel de De Gaulle, il finit par quitter sa presque-patrie qui ne cesse, dès lors, d'accompagner ses pensées et ses écrits : " Le plus grand, le plus profond, le plus douloureux désir de mon coeur en ce qui me regarde c'est de vous revoir tous, de revoir votre pays, de reposer dans cette terre où j'ai tant souffert et tant espéré pour la France, d'y attendre la résurrection, comme j'y ai attendu la victoire. " Sébastien Lapaque, voyageant sur les traces de l'écrivain, révèle un autre Bernanos, dont l'exil choisi éclaire les contradictions d'un chrétien qui n'aimait guère les tièdes : son monarchisme utopique, son antisémitisme, sa mélancolie parfois joyeuse, son rapport avec de Gaulle, l'" homme prédestiné ". Se révèle une voix puissante en lutte avec les faveurs factices de son époque - il refusera par trois fois la Légion d'honneur et un siège à l'Académie française - et toute forme d'asservissement. Un anticonformisme qui achève de le désigner pour la postérité comme figure tutélaire des hussards. Un bel essai biographique superbement écrit.

06/2023

ActuaLitté

Théâtre

La fissure. Précédé de Malicotte-La-Frontière

Malicotte-la-Frontière est la première pièce (et la première oeuvre monographique publiée), en un acte, de Robert Pinget. Elle confronte un ancien contrebandier, Malicotte et une jeune femme, Célise, tous deux retenus par la pluie dans une auberge. La discussion s’engage autour du thème de la frontière qui tient Malicotte magiquement prisonnier par la fascination qu’elle exerce sur lui. Célise, portraiturant Malicotte, réussira à capter les lignes de cette frontière abstraite, libérant du coup Malicotte et elle-même. Elle choisira, après cette rencontre, de laisser son ancienne vie pour, elle aussi, passer la frontière. La Fissure est un roman inédit de Pinget. La distribution formelle du texte reproduit celle du manuscrit, conservé à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet à Paris. Roman polyphonique, destructuré narrativement, La Fissure claudique de fragments de récit en fragments de récit, qui parfois correspondent entre eux, répétant dans des variations infinies les tours et détours de la narration pingétienne. La Fissure se présente sous une forme tout à fait inhabituelle pour le lecteur familier de Pinget, dont on connaît uniquement, parmi l’oeuvre publiée, des textes sans fantaisie de mise en page, mais ce texte comporte des thèmes, des lieux, une onomastique et tout un lexique récurrents chez cet auteur. De facture résolument inédite, il s’inscrit néanmoins dans un ensemble d’oeuvres qu’il éclaire différemment. L’aspect visuel de La Fissure, distribuant le texte autour d’un schéma en croix (qui rappelle l’ambiance de la Toussaint et des cimetières largement évoqués dans les deux « récits » présentés dans chacune des colonnes), pourrait aussi bien se comprendre comme une boussole indiquant les quatre points cardinaux. Cette disposition tout à fait inhabituelle est susceptible de soutenir un parcours renouvelant le corpus pingétien.

02/2010

ActuaLitté

Littérature française

Scandale de la vérité. Essais, pamphlets, articles et témoignages

On ne présente pas Bemanos, on l'a lu, on le lit. Soixante-dix ans après sa mort, il apparaît plus que jamais dans sa totale singularité. Bernanos n'est pas seulement un écrivain impressionnant, il est aussi un mélange étonnant d'individualité irréductible et d'engagement à la fois constant et inclassable : aucun parti politique, aucune idéologie, aucune droite ni aucune gauche n'ont pu récupérer à leur profit les essais et pamphlets de cet admirateur d'un autre "irrécupérable" : Léon Bloy. Catholique flamboyant, Bernanos n'hésite pas, bien que royaliste de coeur, à soutenir les républicains pendant la guerre d'Espagne, ni, bien que nationaliste, à s'exiler au Brésil lorsque certains "nationaux" prennent le pouvoir en profitant de la victoire allemande de 1940. Il voit alors en Charles de Gaulle un "prédestiné" et se rallie à la cause résistante qu'il incarne. Ce volume rassemble ses essais majeurs et un grand nombre de ses articles politiques, historiques ou littéraires, témoignages directs de l'histoire universelle vécue par l'écrivain. A côté de textes devenus des classiques, comme Les Grands Cimetières sous la lune ou Le Chemin de la Croix-des-Ames, on trouvera ici des oeuvres fondamentales, comme Nous autres Français ou La France contre les robots, ainsi que des chefs-d'oeuvre rares mais indispensables à la compréhension de l'itinéraire de Bernanos : son Saint Dominique ou son magnifique essai sur Jeanne d'Arc, Jeanne relapse et sainte. Lire ou relire Bernanos n'a jamais cessé d'être nécessaire et l'est peut-être plus encore aujourd'hui où ses maîtres mots et principes directeurs, "révolte de l'esprit" et "scandale de la vérité", sont les meilleures répliques au poids des conformismes et à l'inertie des consciences.

01/2019

ActuaLitté

Troisième République

Lieux de mémoire des deux sièges 1870-1871. Guide de la ville de Paris

Le 11 novembre 1920, l'entrée du coeur de Léon Gambetta au Panthéon marque symboliquement la fin mémorielle de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Alors que pendant plus de quarante-cinq années, la République a entouré de ferveur les combattants morts pour la patrie lors d'une défaite " victorieuse ", la vraie victoire de la Grande Guerre clôt ce temps de la mémoire. Progressivement, l'histoire de 1870-1871 est oubliée, ne laissant en lumière que l'épisode de la Commune. Cet oubli est si fort qu'en 1941 le général de Gaulle à Londres, souhaitant mobiliser les Français dans la bataille contre l'Allemagne, évoque une " guerre de trente ans " commencée en 1914 et qui s'achèverait – exceptionnelle prémonition – en 1944-1945. Or c'est d'une " guerre de soixante-quinze ans " donc qu'il fallait alors parler. Oublier la guerre de 1870-1871, c'est en effet s'interdire de comprendre ce formidable temps de l'opposition franco-allemande marquée par trois guerres qui se sont enchâssées entre 1870 et 1945. Cent-cinquante ans ont passé. Il nous a semblé nécessaire de remettre en lumière ce temps où les deux pays se combattent afin de mieux faire apparaître les soixante-quinze années de paix qui se sont ouvertes depuis 1945 grâce à la construction européenne. La mise en lumière de la guerre de 1870-1871 consiste d'abord à réintroduire dans l'oeil des citoyens du monde, et en particulier des citoyens français et allemands, le patrimoine né de ce conflit. Un patrimoine exceptionnellement riche fait de monuments, de stèles, de plaques, de cimetières et de sépultures. Ce guide des lieux de mémoire du Siège de Paris (1870-1871) en Ile-de-France (Paris) est une réponse du temps présent à un passé qu'il nous apparaît nécessaire de connaître.

10/2022

ActuaLitté

Militaire

D-Day et la bataille de Normandie. La seconde guerre mondiale en couleurs, Edition collector

Revivez les moments forts de la plus grande opération militaire de l'Histoire à travers des photographies en noir et blanc colorisées. "Germany first !" , "L'Allemagne d'abord ! », telle fut la phrase-clé de la stratégie adoptée par les Britanniques et les Américains dès 1941. Certes, pendant le conflit, le front du Pacifique est important, mais les états-majors alliés décident très tôt de concentrer toutes leurs ressources pour anéantir le régime nazi. La clé de voûte de cette lutte est l'opération Overlord, l'invasion de l'Europe depuis les plages de Normandie. Overlord débute par un débarquement massif de troupes alliées sur les plages (opération Neptune) le 6 juin 1944 et va durer tout l'été jusqu'à la retraite allemande sur la Seine. Le débarquement de Normandie reste à ce jour la plus grande opération militaire de tous les temps, mais aussi la plus incroyable dans sa planification et son organisation. Par les moyens mis en oeuvre, l'ampleur des destructions et la dureté des combats, cette bataille de Normandie a marqué des générations de civils français et de soldats des deux camps. Plus de trois millions d'hommes y ont directement ou indirectement participé. C'est certainement la seule fois dans l'histoire de l'Humanité qu'autant de démocraties se sont alliées pour lutter contre un régime totalitaire : Anglais, Américains, Canadiens, Français, Polonais, Tchèques, Norvégiens, Belges, Néerlandais, Australiens ou Néo-Zélandais, des dizaines de milliers de volontaires ont combattu sur le sol français. Des milliers y ont laissé leur vie, un grand nombre reposent désormais dans des cimetières militaires normands. Presque 80 ans plus tard, ce livre leur rend donc hommage à travers de nombreuses images colorisées, faisant revivre cet événement majeur de l'Histoire.

05/2022

ActuaLitté

Sciences historiques

Cahiers d'Histoire N° 143, juillet-août-septembre 2019 : Migrations & nation : le cas italien

Revenir sur les migrations, encore et toujours. Travail crucial en temps dinstrumentalisation criminelle des craintes suscitées par ces "autres" qui arrivent. Temps où, en Italie, ce mois de septembre 2019, les défenseurs de Matteo Salvini se mobilisent contre un nouveau gouvernement qui acceptera "linvasion" et préparent une "grande journée de la fierté italienne" le 19 octobre. Temps des incessants bégaiements du même, temps des oublis aussi. Oublis des constants déplacements des humains à la surface du globe, des micro-déplacements de villages à villages aux longues migrations transatlantiques. Oublis des conditions de construction des cadres nationaux et des rejeux des formes des appartenances et des identités. Les travaux des sociologues, des géographes, des historiens ont beau se multiplier depuis plusieurs décennies, le développement des savoirs vient buter sur un contexte de luttes économiques tues sur un socle de passions identitaires, qui conduit à faire à nouveau du rejet des immigrants un moteur des politiques de nombreux Etats, en Europe et au-delà. Cela est connu, trop connu. La Méditerranée, grand cimetière africain, le plus grand cimetière de migrants au monde, 30 000 morts depuis 1990 selon lONG United against racism, nous nous devons de tristement répéter ces réalités monstrueuses en ouvrant ce numéro des Cahiers dhistoire qui nous parle dItalie, de cette "botte" immergée en Méditerranée1. Nous devons le répéter en cette année qui célèbre la gloire dun grand migrant de la Péninsule, savant, peintre, dont lhumanité tout entière sapproprie aujourdhui les oeuvres, devenues "patrimoine" pour lhumanité. Né à Vinci, en Toscane, mort à Amboise, dans le royaume de France en 1519, Léonard nous ramène à un temps où lItalie nétait pas une et où le grand savant pouvait vendre son talent dinventeur aux princes qui y menaient avec constance des guerres pour lhégémonie sur de micro territoires. Pascal Brioist a rappelé cela, qui déconstruit à sa façon les mythologies nationalistes2. Les Cahiers dhistoire se sont donc saisis du choix des "Rendez-vous dhistoire" de Blois de faire penser à propos de l "Italie" pour construire ce dossier. LItalie, beau cas décole que ce petit espace intensément divisé par la dense présence humaine, par une exceptionnelle ouverture maritime, si propice à létude de la réalité des migrations et de la diversité de leurs visées comme de leurs formes. Les historiens de lItalie mais aussi des migrations, Mathieu Grenet et Stéphane Mourlane, ont fait le choix de décentrer nos regards par rapport au drame contemporain comme aux flux spectaculaires bien connus de lémigration italienne des 19e et 20e siècles pour évoquer les circulations internes à la Botte et interroger le rôle de ces déplacements de femmes et dhommes dans la construction dune nation unifiable, de fait politiquement unifiée depuis la fin du 19e siècle3. Les contributions rassemblées dans ce dossier des Cahiers dhistoire étudient ces faits migratoires sur un temps long allant du Moyen Age au 20e siècle. Elles rappellent donc de façon salutaire la diversité des configurations sociales des migrations. La migration nest pas le plus souvent un passage de frontière, elle nest pas non plus toujours définitive. Elle est souvent saisonnière, associée à une recherche de travail qui conduit à partir avec le projet de revenir et lorganisation de retours. Elle saccompagne de multiples allers-retours, visant à entretenir des liens que la migration met à mal, notamment entre parents et enfants, comme lévoque ici en particulier Anna Badino à propos du grand mouvement migratoire du sud vers le nord de laprès Seconde Guerre mondiale. Mais les migrations ont souvent été plus courtes : Eleonora Canepari évoque une circulation permanente entre les campagnes et la ville de Rome à lépoque moderne, reprenant les mots évocateurs de lun de ces migrants : "Je vais et viens de Rome selon les occasions" . Toutes les contributions disent la complexité des faits migratoires, entre circulations traditionnelles transfrontalières et refus de la conscription napoléonienne dans les populations rurales des Apennins étudiés par Francesco Saggiorato, situations socialement contrastées des migrants ruraux vers la Florence médiévale évoquée par Cédric Quertier, croisements de multiples mouvements dans le temps, dans lespace, au gré des opportunités politiques comme économiques, des contraintes étatiques, religieuses, tels quévoqués par Matteo Sanfilippo dans le moyen terme des 18e et 19e siècles. Ces études rappellent que les migrations sont de toutes les sociétés et de tous les temps, mais aussi que ce sont les interdictions de circuler qui les transforment en exils quasi définitifs, amplifiant à la fois leur dimension de déracinement et la marginalisation des migrant-es dans les sociétés darrivée.

10/2019

ActuaLitté

Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

ActuaLitté

Littérature française

Léawald

A la première page, Léa repêche le corps d'un vieil homme qui vient de se noyer dans une piscine parisienne où elle a ses habitudes. A la fin, seule, elle pousse péniblement un cercueil en zinc dans une allée du cimetière de Montmartre. Léa est une sorte de moderne Antigone, héroïne d'un roman dystopique qui se développe en courtes scènes minimalistes, empruntant quelque chose de l'esthétique funèbre d'un Enki Bilal. D'ailleurs, Léa s'appelle en réalité Lejla, elle est d'origine bosniaque, sa mère a quitté Sarajevo enceinte d'elle au début du siège. Et, précisément, dans ce futur qu'on devine assez proche, Paris est en état de guerre, coupée en deux ; des forces insurgées occupent la rive droite, le gouvernement tient la rive gauche, une mission internationale déployée le long de la Seine. Chaos, ruines, snipers. Léa, conductrice pour la mission internationale, accepte un contrat risqué : se rendre dans une fourgonnette sur la rive droite pour aller restituer un cercueil contenant la dépouille d'une figure de l'opposition dont on ne lui a pas précisé l'identité. En échange, elle pourra ensuite quitter Paris. Mais rien ne se passe comme prévu. D'abord, il y a cette gamine de treize ans qu'elle recueille à moitié contre son gré, déterminée à passer de l'autre côté où sont ses parents. Puis, dès la Seine franchie, l'affaire tourne mal. Les autorités qui étaient censées la protéger sont aux abonnés absents. Le cessez-le-feu a volé en éclats. On lui fait comprendre que la livraison du mort n'a plus aucune importance et qu'elle devrait plutôt songer à sauver sa peau. Mais Léa choisit une autre voie, décide de rester dans le camp "ennemi" et de prendre en charge jusqu'au bout les deux êtres qui lui ont été confiés - la gamine et le mort inconnu. Léawald présente une traversée acharnée, jusqu'au-boutiste d'une Paris nocturne, en guerre et à peine reconnaissable, où tout est possible, la violence autant que la solidarité, jusqu'au lever du jour quand Léa découvre, dans la rumeur d'une ville qui se réveille, un sentiment d'appartenance nouveau et inattendu au monde et à elle-même.

02/2022

ActuaLitté

Thèmes photo

André Kertész in Corsica. Edition bilingue français-corse

L'oeuvre immense d'André Kertész (1894-1985) s'est constituée au gré de travaux de commandes et c'est à l'une d'elle que cet ouvrage se consacre : un reportage sur la Corse commandé par la prestigieuse revue Art et Médecine (parution : décembre 1933) accompagnée des textes de Abel Bonnard de l'Académie française, Paul Morand et André Thérive,). Le 12 ou le 13 mai 1933, il s'embarque pour la Corse, dans ses bagages, il emmène trois appareils : un Rolleiflex, un appareil 6x9 cm (folding) et une petite chambre 9x12 cm. Un carnet de prises de vue, reproduit dans l'ouvrage, permet de préciser les étapes du photographe sur l'île de Beauté du 14 au 20 mai. Il entame son circuit par le golfe de la Liscia, avant de terminer sa journée à Piana où son regard est attiré par les hommes assis à l'ombre de l'église. Le lendemain, après avoir déambulé dans les rues de Calvi, il visite l'île Rousse et Belgodère, dont il photographie le cimetière. Au soir, il prend une chambre à l'hôtel du Mouflon d'Or à Zonza, d'où il se rend à Porto-Vecchio avant de faire étape à Bonifacio. Il termine son périple à Ajaccio avant de rembarquer pour le continent. Comme à son habitude, il n'a pas photographié la Corse comme une destination de villégiature, mais les paysages et des moments de la vie quotidienne des habitants de l'île. En cinq ou six jours, cheminant en automobile sur des routes rocailleuses, il a réuni une petite centaine d'images (toutes reproduites dans le livre) alternant paysages et scènes de la vie quotidienne. Au-delà de son talent, cette série, par le nombre de lieux visités, montre l'implication professionnelle de Kertész. Certaines images du reportage sur la Corse vont alors connaître une nouvelle actualité et devenir emblématiques du travail de Kertész, notamment la photographie du chevet de l'église de Piana que Kertész intégrera dans son livre rétrospectif Soixante ans de photographies publié aux éditions du Chêne en 1972.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Un voyage en italique. Suivi de Entretien

Jean Seberg, égérie de la " nouvelle vague )), s'attacha durant toute son existence à la plus profonde sincérité dans son jeu comme dans sa vie. Propulsée sous les feux de la rampe à l'âge de dix-sept ans par le cinéaste Otto Preminger, elle va épouser en premier mariage François Moreuil, puis Romain Gary, aviateur engagé dans les Forces Françaises Libres pendant la seconde guerre mondiale, diplomate et romancier Prix Goncourt 1956 (futur deuxième Prix Goncourt 1975 sous le pseudonyme de Emile Ajar) et enfin Dennis Berry, cinéaste, fils du réalisateur et acteur américain John Berry. Jean Seberg quitta tragiquement la Vie le 30 août 1979 à Paris après avoir voué son existence entière à la sincérité et à l'engagement, à la scène comme dans sa vie de femme, mais encore soutenant les minorités depuis son adolescence dans sa petite ville natale de Marshalltown en Iowa. Devenue star internationale, elle consacrera sa notoriété, ses relations et ses moyens financiers au soutien inconditionnel de la cause noire américaine alors éprouvée, s'attirant les foudres du F.B.I. et de la C.I.A. qui ne cesseront de la harceler pour son engagement politique sans concession, notamment à l'apogée de sa carrière dans les années 1968-1969. Elle aura cependant eu le temps de tourner Bonjour Tristesse avec Preminger, A bout de souffle avec Godard, La ligne de démarcation avec Chabrol et bien sur Les oiseaux vont mourir au Pérou de et avec Romain Gary, sans oublier Lilith avec Robert Rossen... pour les plus importants. Spontanée et attachante, sincère et infiniment séduisante, brillante, elle traversa la Vie comme une comète avec une innocence et une fraîcheur de cœur et d'esprit jamais démentis. Elle repose de nos jours dans la plus grande modestie au cimetière du Montparnasse... Philippe Legouis, dans un roman/biographique qui débute par une rencontre avec & ce qui pourrait être a le double de Romain Gary, donne vie à une Jean Seberg superbe et fragile, peu après sa rupture avec l'écrivain-aviateur. L'auteur n'en est pas à sa première tentative d' " habiter " ses personnages féminins, après avoir suivi les traces de Virginia Woolf, publié fin 2006.

06/2009

ActuaLitté

Littérature francophone

Pyromanes

PYROMANES Christian Demark Les méga-feux ravagent tout sur leur passage, cet été-là, dans la région d'Alonee. En contre-bas, juchée sur les falaises de Roch Rude, une demeure se trouve encore à l'abri des flammes, mais combien de temps tiendra-t-elle ? La Solitude domine toute la vallée d'Alonee et les monts qui l'entourent. C'est dans cette maison, qui appartenait à ses parents, au milieu de cette Californie irréelle, que vit Bruno. Pilote de Canadair de son état, ce fringuant quadra vit seul depuis que sa femme, Autumn, l'a quitté, lasse de cette passion qui le dévore - Le feu. Autumn est partie s'installer sur le front de mer, avec leur fils Coraÿ. La marina artificielle qui les abrite semble préservée des incendies, pour le moment. Du coup, Bruno s'est mis à la colle avec une starlette du porno, sous le regard ébahi de Matt, son meilleur ami. Pour des raisons encore mystérieuses, Matt, se terre aux yeux du monde à La Solitude, depuis qu'Autumn a fait ses valises. Encore dans la quarantaine, Il est scénariste à succès, notamment pour des séries télé. Mais de largages de retardant en interviews pour les chaînes d'infos en continu, Bruno va bientôt se retrouver affaibli et désespéré face à la tâche à accomplir. Inconsciemment, il va entrouvrir la porte à Autumn, qui va tenter de le reconquérir. Quant à Matt, submergé par une mère psychotique qu'il aimerait étrangler de ses propres mains, et un père avec lequel il parle au cimetière, il va devoir céder sa place à Dia, son ex, qui s'installe à La Solitude, fuyant les flammes. C'est alors que tout bascule, dans ce panorama de fin du monde. Comme tout reprenait place dans ce chaos, que tous les fils étaient reliés, le doigt du destin va s'en mêler. Et rien ne sera jamais plus comme avant. Comment éteindre ce feu qui ronge nos personnages ? La pluie salvatrice, tant attendue, lavera-t-elle ainsi ces pyromanes de leur propre vie ? Du chaos, parfois, peut naître une étoile...

06/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

Le corps du Duce. Essai sur la sortie du fascisme

Au sommet de sa gloire, Mussolini fait don de son corps au peuple italien : photographies, affiches et films de propagande exaltent dans son physique ce que sera l'Homme nouveau. Le 29 avril 1945, ce même corps est suspendu par les pieds au treillis d'une station-service à Milan. Le régime fasciste a vécu. Mais l'Italie n'est pas pour autant sortie du fascisme. Un an après, à la veille du premier anniversaire de la Libération, un commando de jeunes néofascistes enlève de la fosse anonyme du cimetière de Milan la dépouille du Duce. Une fois celle-ci récupérée, la toute nouvelle République ne sait qu'en faire cependant : l'enterrer de nouveau, au risque de voir l'anonymat de la sépulture une fois encore percé par les nostalgiques du fascisme ? Ou la rendre à la piété de sa veuve et de ses enfants, au risque de voir le caveau familial devenir un lieu de pèlerinage pour des cohortes de néofascistes ? Dans le doute, les autorités profitent en secret de la disponibilité de l'Église : la caisse de bois brut est cachée dans un couvent, onze ans durant. L'Italie, poussée par la puissance du clérico-fascisme et la Guerre froide à s'attendrir chrétiennement sur les mésaventures des ex-fascistes plutôt qu'à s'enorgueillir des hauts faits des partisans, ne sait pas construire une mémoire fondatrice ni un culte patriotique sur le martyrologe des résistants. Entre l'Italie et la France, Sergio Luzzatto trame des fils plus robustes encore que ceux de l'enlèvement du cercueil de Pétain par des nostalgiques de Vichy en 1973, ou du mythe, commun à la mémoire néofasciste et à la mémoire pétainiste, du don de leur personne qui aurait fait du maréchal et du Duce des "boucliers" contre les exigences nazies. Les deux histoires sont avant tout unies par une gêne à l'égard de la Résistance comme événement fondateur. A Rome comme à Paris, une simple question d'ordre public - que faire de la sépulture d'un cadavre encombrant ? - en cachait une autre, bien plus délicate : comment transformer une réalité historique qui par définition exclut et divise - celle du mouvement partisan - en un mythe fondateur inclusif et partagé ?

11/2014