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Abyme

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Science-fiction

Les possédés. L'ailleurs est ici

Les mini-romans ou nouvelles de format roman sont des récits courts et musclés, possédant un univers et des personnages fouillés, afin de garantir l'intérêt du lecteur et lui offrir un voyage inoubliable vers l'ailleurs. La reine de Zangalar (E. Querbalec). Haine et folie dansent dans le coeur abîmé de la Reine de Zangalar qui découvre une réplique d'elle, adolescente, fabriquée secrètement par son époux. Au même moment, celui-ci combat dans l'arène. Le sang répandu sera-t-il celui du roi jusqu'alors invaincu ? La dernière Houri (O. Lusetti) : En Chine ancienne, à la six cent soixante-sixième année de la Dynastie Zhou, le monde devient fou. Un mal frappe les femmes de stérilité. Une communauté de religieuses — les servantes de Guanyin — survit dans un monastère, prisonnière d'un souffle magique. Sombre-mort (Foenidis). Un cavalier noir fauche la fine fleur de la chevalerie. Courent les rumeurs les plus folles : son heaume cache une tête sans visage ! La déesse des sables (A. Genêt). Un prêtre lave sa faute dans le désert. Très vite sa foi semble bâtie sur du sable... d'où lui viennent ses idées sur les anciennes croyances ? Il se sent épié ! Quelque chose... ondule sous les dunes. Les épées de la colère (O. Lusetti) En Chine ancienne, le jeune et fougueux Bourcrane, prince du peuple des Fils de la Montagne, est prisonnier d'une folie meurtrière. Sous les yeux de sa mère, la reine, un combat va le mesurer au plus puissant des guerriers. Les yeux (A. Genêt) : "J'ai l'impression de me mouvoir dans un monde de métal et de coton. La neige étouffe les bruits. Elle n'est plus un refuge. Elle me trahit. Les yeux d'ambre sont fixés sur moi."

06/2017

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Histoire internationale

Le rassemblement de la société civile guinéenne. Une union impossible ?

Depuis l'indépendance, trois présidents se sont succédé à la tête de la Guinée. Leur mauvaise gestion a plongé le pays dans un abîme sans fond. J'ai participé aux campagnes pour unir les Guinéens dans des structures de concertation centrées sur la subordination des intérêts personnels égoïstes à l'intérêt général et national. Nous n'avons pas réussi à créer un pôle d'union solide pour réorienter notre lutte vers des objectifs profitables aux populations. Le parti politique RPG humilie et divise les gens. Il vient les mains vides aux réunions convoquées par le FRAD (Front républicain pour l'alternance et la démocratie) pour faire obstruction. Il rançonne les "sans papiers" qui y adhèrent seulement pour obtenir une attestation servant à compléter leur dossier de demande de carte de séjour. Le PRP de Siradiou Diallo et l'UNR de Ba Mamadou, quant à eux, se sont affaiblis mutuellement en refusant toute unité d'action. Après la première élection présidentielle de 1993 légalisant, par la fraude, le régime militaire, l'UNR signe une déclaration politique avec le PUP, parti du pouvoir. Dans cette démarche, les deux partis, PUP et UNR, adoptent un programme politique qui pourrait, s'il est appliqué, sortir le pays de l'impasse dans laquelle il agonise depuis plus d'un demi-siècle. Cette nouvelle approche a pour but de réunir PUP, UNR et PRP qui représentent plus de 60 % des votes. Une telle orientation ouvre la voie à un changement concret profond. Un tel virage serait capable de mobiliser les populations pour remettre le pays sur les rails. Un tel soutien populaire permettrait de convoquer une conférence de réconciliation pour apurer le passif du PDG et les méfaits de la gestion des militaires. Les pressions ethniques et les intérêts personnels égoïstes ont tué dans l'oeuf cette tentative de débloquer le pays.

02/2016

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Littérature étrangère

Les chemins de retour

"Les histoires de fiction surgissent toujours d'un lieu donné. Inventer, c'est fouiller dans ce qui existe, l'exhumer et construire d'une autre manière ce que l'on a trouvé. Le croisement de la réalité et de la fiction. Elles sont presque toujours une seule et même chose. Elles sont soeurs jumelles dans les pages d'un roman. [...] Mes romans naissent à partir d'un territoire moral qui est le lieu où je suis né, la maison où je continue de vivre tant d'années après, les personnages qui, avant d'être des êtres de fiction, ont été et sont mes amis de toute la vie." Les lieux comme un leitmotiv, au fil de chacun des romans d'Alfons Cervera Comme l'évoque le titre, Les Chemins de retour, Alfons Cervera revient sur les lieux qui sont à la fois contexte, inspiration et personnages de son oeuvre. On les retrouve régulièrement au fil de son travail. Rapprochant réalité (les vrais lieux, les lieux référentiels) et fiction (tels qu'ils apparaissent dans l'univers romanesque), comparant le passé (les lieux tels qu'ils étaient) et le présent (ce qu'il en reste), confrontant "vérité" et souvenirs, c'est à nouveau une exploration de la mémoire, ses distorsions, ses pièges que mène Alfons Cervera. Une réflexion à voix haute sur l'envers du décor dans la littérature Les photos prises par l'auteur lui-même attestent de cet univers réel ; cadrées par son oeil, elles sont déjà une reconstruction de la réalité. Elles ont en elles cette imprécision qui fait reconnaître sans vraiment reconnaître. Ce livre sur les lieux si importants pour l'écrivain est comme une mise en abîme. Ce n'est pourtant pas un ouvrage technique, mais plutôt une réflexion philosophique.

06/2015

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Littérature française

Montézaut, L'honneur de la tribu. Pouvoir 2

Nous mettrons fin, dans des élections justes et transparentes, à cette dictature ambiante et à cette gabegie qui font la honte de tout le pays ! Au PRAC, nous ne pouvons pas comprendre l'absurde code électoral que le pouvoir vient de faire confectionner. Qu'on nous exige trois dents en or, je l'accepte, car je possède trois dents bien dorées depuis une vingtaine d'années. Quant à mon village, j'y suis pratiquement tout le temps. J'ai quatre enfants tous bien portants. Dieu merci ! Mais pourquoi diantre, faut-il qu'il y ait un gaucher parmi eux ? Pourquoi ? C'est là toute l'absurdité ; c'est là toute la bêtise de ce texte taillé sur mesure pour maintenir N'Zrama au pouvoir et en faire un président à vie comme Nambékan 1er l'Unique de triste mémoire ! Mais croyez-moi, chers camarades, je serai candidat, car je ferai tout pour avoir un enfant gaucher d'ici les élections ! Je suis encore jeune et ce n'est pas la puissance des reins qui me fait défaut. Je suis tout de même un bon Enleveur de femmes ! Montézaut était persuadé que tôt ou tard, il prendrait ce fauteuil présidentiel : et alors, il comblerait toute sa famille et toute sa tribu. Prendre ce fauteuil coûte que coûte et quoi qu'il en coûtât, pour l'honneur des vrais Mangeurs de criquets ; tel était le sens profond de son action contre N'Zrama qui ne pensait qu'à sa seule famille et à ses prétendus romans. Trop, c'était trop ! Il fallait ce fauteuil bien rembourré, bien posé sur le sol marbré du palais présidentiel. Le fauteuil tout en cuir, un cuir en peau de tigre qui ne s'abîme jamais !

08/2015

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Littérature française

Corps en terre

Corps en terre est un témoignage unique, celui d'un homme apparemment comme tout le monde, un urbain de base, comme l'auteur aime à se caractériser, qui a choisi, pour mieux se connaître, de vivre une expérience hors norme. Il ira même jusqu'à mettre sa vie en danger. Cette expérience s'appelle "une quête de vision" . C'est un rite initiatique très ancien, principalement pratiqué par les tribus amérindiennes. Il permet, par une descente vertigineuse dans son propre abîme, d'aller à sa véritable rencontre. Ce voyage au centre de soi se déroule pendant quatre jours et quatre nuits. Une éternité durant laquelle le naufragé volontaire n'a rien à manger, rien à boire, aucun objet et rien à faire. C'est un voyage sans concession, à la fois extraordinaire et terrifiant que l'auteur a vécu dans des conditions extrêmes, car littéralement enterré sous terre, totalement seul et en pleine forêt de montagne. C'est un voyage dans lequel il nous livre à nu ses émotions en cascade, ses visions apocalyptiques et surtout son combat permanent entre l'envie impérieuse de sortir du trou à cause notamment de toutes ces visites terrifiantes et l'inexplicable nécessité d'aller au bout de l'expérience. Par la puissance de ses mots, il arrive, parfois même malgré nous, à nous embarquer sous terre avec lui. Ces interminables heures sont aussi l'occasion pour l'auteur de nous raconter des tranches de vie, semblables à une boule aux multiples facettes, dont chaque éclat mériterait un ouvrage à lui seul. Par-delà l'expérience spirituelle unique, ce livre est un vrai récit d'aventures, qui peut se lire comme un roman terrifiant, un témoignage poignant de réalisme ou un petit manuel de philosophie de résistance.

03/2022

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Poésie

Papiers de Vers, Papiers de Vie. 1000 poèmes et pensées

La poésie, c'est être sensible dans un monde insensible. Quand on est à fleur de peau, écorché, abîmé, blessé de vie, les maux se transforment en mots et les mots en poésie ou en pensées de vie. Quand on a peur de l'absurdité et de l'existence, on ressent les choses très profondément, passant d'un état fragile à fort, extrêmes qui font émerger des émotions qui ne demandent qu'à sortir du coeur donnant à une plume l'envie de glisser sur une feuille et ainsi pouvoir se libérer. Haïr l'injustice, être ému par les âmes, la beauté, la tristesse, la nature, être submergé par la vie fait jaillir l'envie d'écrire, exutoire d'une existence. L'auteure est une hypersensible, la tête emplie de poésie et de tout ce qui touche à l'être et à la vie, tendre et émotive elle ressent plus fort tout ce qui effleure l'autre. Ses poèmes sont venus naturellement à elle au fil du temps, de l'eau et du vent. Ils viennent du coeur, de son intuition, de ce qui la submerge, la touche, l'émeut. Ils nous font ressentir très fort, nous envoler parfois très haut ou redescendre très bas, mais toujours avec un niveau de conscience important. Se reconnecter à nos émotions, revenir à des valeurs, des principes, du respect sans galvauder les actes d'humanité, de solidarité, de bienveillance, d'empathie, d'écoute et d'amour. C'est ce qu'elle tente de nous faire passer, par ses mots, avec toute sa sensibilité, sa fragilité et sa force, son regard sur la vie et la tolérance. Le jour est aujourd'hui, l'instant est maintenant. L'amour nous sauvera, la poésie, évasion de l'esprit.

04/2022

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Littérature française

Belle de blé noir. Ou La revanche de Robby

Dans un milieu rural déshérité, une enfant, engendrée par un commis-voyageur de passage, affublée d'un prénom et d'un physique aussi laids l'un que l'autre, devient l'exutoire de la contrée. Pour fuir le cul des vaches, sa seule ligne d'horizon, elle se présente au concours de " La Poste " et monte donc à Paris. Au centre des chèques postaux sa vie n'est guère différente de celle qu'elle a quittée, sauf le mal du pays en plus... jusqu'au jour où son sort bascule sur le pavé de Paris. Elle tombe sur un " Prof " au talent nocturne, " un suspect aux empreintes digitales imprimables, un locataire contraint à la surface corrigée du rêve, un obsédé de la liturgie de Gutenberg " qui a la conviction : " qu'écrire c'est se venger... mais de qui ? de quoi ? " Or, la Revanche de Robby a sonné. Prof, le luthier de l'inutile va donner corps à cette destinée hors du commun, passée de l'extrême pauvreté où seul le rêve enrichit, à la grande aisance où ce dernier " se dissimule sous la plaie recousue par l'apparence ". L'union entre l'ex-paumée et le Prof aboutit à une œuvre pleine d'émotion " cette intelligence sans Q.I. " manifestant une " volonté de vivre en sursis de sottise " et au-delà, de se libérer de toute entrave : " Comment fait-on l'amour quand on ne le fait plus ?.... et ne pas se jeter dans l'abîme du plaisir qui n'est rien d'autre que l'opium du ventre ". Aussi saisissante que puisse être la réalité, Jacques-Hubert Frougier a réussi " à faire admettre que l'art doit être plus léger que l'air " afin que l'on s'en enivre sans modération.

11/2005

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Pléiades

Notre-Dame de Paris. les Travailleurs de la mer

"Voici deux romans du même poète, l'un archiconnu, l'autre presque ignoré, rassemblés par les nécessités de l'édition et les contingences de la recherche, séparés dans l'histoire par plus de trente années, par la quasi-totalité de l'oeuvre lyrique et épique, par la masse énorme des Misérables. Contemporains l'un de la révolution de Juillet, l'autre des premiers temps de la Première Internationale. L'un passe pour un roman historique, mais l'action en fait dériver le sens de Reims à Paris, de la légitimité du sacre à la prophétie révolutionnaire, de la mort de Louis XI à toute Renaissance, suspens de l'histoire, avènement du Peuple. L'autre vaut comme roman élémentaire, "naturaliste" en un sens étrange, mais le temps du récit le ramène à la Restauration, son lieu national n'est autre que l'exil, sa fatalité n'est pas la verroterie de l'espérance, mais la clôture d'un regard noyé, indifférent à l'éclosion printanière, au rut de la nature. Notre-Dame de Paris fournit la décoration du sombre vestibule d'entrée de Hauteville-House, maison-poème, Les Travailleurs de la mer sont ce qu'on voit du haut de la bâtisse, de ce look-out impératif où règnent, par-dessus les dogmes et les lois, la transparence des choses, plus haut que les commodités bourgeoises et les fantaisies mobilières du génie, la nudité de l'écriture, au-delà des symboles pesants et des caprices familiaux, le silence de la fatalité intérieure : l'abîme du coeur humain. Tombe en plein ciel, caverne retournée, Moi révulsé en un indicible On, en une distance d'auteur qui a cessé de dénoncer, renoncé à signaler et feint de se résigner à indiquer". Jacques Seebacher.

11/2000

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Troisième République

L'anarchie au prétoire. Vienne, 1er mai 1890. Une insurrection et ses juges

La première célébration, en 1890, du 1er mai en France eut lieu sous haute surveillance policière. Une petite ville échappe : à Vienne, en Isère, surgit le spectre de l'anarchie, de la "foule" hors contrôle, hommes, femmes, enfants... La grève éclate, le maire est malmené, le commissaire "? abîmé? " , une fabrique de drap pillée. Un mot flamboie ? : "? Prenez, c'est à vous ? ! ? " L'avant-veille, deux orateurs de renom étaient venus chauffer les esprits ? : Louise Michel et Alexandre Tennevin, un cogneur. Tennevin et les "? meneurs ? " locaux, Pierre Martin en tête, sont condamnés en août par la cour d'assises de Grenoble. Louise Michel, écartée du procès, déclarée folle, menacée d'internement, se multiplie d'autant plus par la parole et par la plume (conférences, mémoires, romans, poésie...). Qui, de l'accusateur ou des accusés, tient la sellette ? Qui définit l'événement ?? Emeute ?? Révolution ?? Affirmation du "? droit à l'existence ? " , première lueur du "? banquet de la vie ? " pour tous ?? "? Les bêtes du bois peuvent boire à la source, on fera de même ? " (Louise Michel). Qui pèse les faits et les valeurs ?? Qui pose les mots - quels mots, avec quelles images, quels rythmes ?? Au procès, puis par les écrits, c'est tout un art anarchiste de l'éloquence qui se déploie, un style, un souffle. Au-delà, à travers la mémoire, les récits et les recréations (Pierre Martin, Elisée Reclus, Louise Michel...), le sens et l'épopée s'élaborent, la société, la nature et la justice se réinventent. Claude Rétat accompagne cet essai d'un dossier de textes & témoignages (brochure des anarchistes sur le procès de 1890, presse, dossier judiciaire et autres archives, parmi lesquelles les rapports de police sur les conférences de Louise Michel) et d'une riche iconographie.

04/2022

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Romans policiers

Warlock

" La ville de Tombstone en Arizona, pendant les années 1880, est notre Camelot national. Une terre fabuleuse où les vertus de l'Amérique s'incarnent chez les frères Earp et ses maux dans la bande des Clanton ; une terre imaginaire aussi, où l'affrontement d'OK Corral se revêt de la pureté dépouillée des joutes arthuriennes. Dans son magistral roman Warlock, Oakley Hall rend son humanité véritable, sanglante et mortelle au mythe de Tombstone. Wyatt Earp s'y métamorphose en un tireur d'élite nommé Blaisedell qui, à cause de l'image donnée de lui dans les magazines spécialisés sur le Far West, pense qu'il est un héros. Et c'est parce qu'ils croient en ce héros que les citoyens exaspérés de Warlock font appel à lui. Mais lorsque Blaisedell découvre qu'il ne peut répondre à leurs attentes, il est obligé de reconnaître ses failles, son abîme intime n'étant pas si éloigné de celui qui règne en ville. Avant même que s'achève l'angoissante épopée du livre [...], Warlock doit admettre que ce que l'on nomme la société et l'état de droit sont des concepts aussi fragiles et précaires que la chair, voués à retourner à la poussière des déserts aussi rapidement qu'un cadavre. C'est la sensibilité profonde de Warlock qui fait de cet ouvrage un grand roman américain. Nous sommes, dans ce pays, encore nombreux à trouver naturel de jeter nos papiers d'emballage au fond du Grand Canyon avant de prendre une photo couleur et de remonter en voiture ; par conséquent, notre nation a besoin de voix comme celle d'Oakley Hall pour se rappeler l'existence de ce morceau de papier voltigeant qui, dans sa chute scintillante, n'en finit pas de tomber. " Thomas Pynchon

06/2023

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Romance et érotique LGBT

My way with you Tome 2 : Lee

Lee a connu tout ce que l'humanité peut offrir de l'Enfer, mais il a survécu. Et peut-être est-ce là tout le problème. Il survit. Rien de plus. Depuis huit ans, il fonctionne en pilote automatique. Manger. Dormir. Travailler. Sourire quand c'est nécessaire. Les monstres lui ont pris tout le reste. Ce qu'il a été autrefois n'appartient qu'à un passé lointain, où les rires de sa Thaïlande natale ont fini par mourir dans une cacophonie de grognements indistincts. Dante Solomon est tout ce qu'il craint, et tout ce qu'il admire. Jeune, beau, décomplexé de tout, il est le dominant que tout être brisé ne veut pas rencontrer. Quand Ash, son patron, envoie Lee travailler avec lui, il lutte contre l'envie de fuir, mais que faire à part accepter, et se confronter à ce qu'il redoute le plus ? Un désir. Un pouvoir. Quelque chose qu'il ne veut plus jamais que quelqu'un détienne sur lui. Pourtant, lorsque le trop volage Dante lui propose de l'aide pour gérer tous les traumatismes qui lui reste encore, la crainte est-elle toujours la seule émotion qu'il ressent envers le beau blond ? Lee peut-il se laisser aller aux émotions inconnues qu'il sent naître en lui, tout en sachant qu'il pourrait s'en retrouver à nouveau démoli ? Car, dans l'ombre, certains monstres le guettent toujours et, s'ouvrir, c'est prendre le risque qu'ils reviennent le frapper avec plus de force que jamais, surtout lorsqu'il est si proche de Dante. Ce dernier porte le nom de tous les enfers qui dorment en lui. Lui faire confiance entraînera-t-il Lee vers une nouvelle abîme ou, au contraire, lui permettra-t-il se s'élever plus haut qu'il ne l'aurait jamais cru possible ?

03/2024

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Décoration

Eyre de Lanux. Une décoratrice américaine à Paris

Amazone, singulière, rebelle, d'une beauté chryséléphantine, Elizabeth Eyre de Lanux fut toute sa vie une expatriée. Issue de l'aristocratie américaine, elle délaisse un avenir promis aux mondanités pour une vie artistique. De sa formation auprès du génie Constantin Brancusi au salon de Natalie Clifford Barney, de la noirceur assumée de l'appartement de Romaine Brooks au Paris du surréaliste Boeuf sur le Toit, de l'atelier de la rue Visconti aux plaines de l'Atlas, de Port-Cros à Cannes, de l'Illinois à New York, elle sut séduire les hommes comme les femmes. A Paris, où elle arrive en 1919 après avoir épousé le diplomate et écrivain Pierre de Lanux, elle rencontre Eileen Gray, au moment où cette gracile Irlandaise, par amour pour Damia, délaisse la patience du travail du laque pour l'architecture, comme une mise en abyme de sa propre reconstruction. Eyre de Lanux reprend la recherche et l'expérimentation de matières novatrices, jusque-là non utilisées dans l'ameublement, notamment le liège, l'ambre et le linoléum. Mais pas seulement. Avec Evelyn Wyld, elles construisent un univers de lettrés où la poésie des tapis Orages, Engrenage, Partir se conjugue avec un mobilier et des luminaires jusque-là inédits dans un environnement aux teintes sourdes et au confort moderne. Dans un Paris surréaliste où l'entre-deux-guerres fut souvent vécu comme un temps suspendu, elle voulut croire en un avenir apaisé. Ambitieuse. Mais la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale sonnèrent le glas de cette fraîcheur et firent de ses créations des raretés. Trait d'union entre la pionnière Eileen Gray et la rationnelle Charlotte Perriand. Eyre de Lanux est comme elles inspirée par le japonisme. Ni pauvres ni dépouillés, ses décors rares, architecturés, sont restés secrets jusqu'à aujourd'hui. Quatre années de recherches dans un univers où meubles et objets d'art mâtinés d'influence primitive nous ont conduits aux prémices du "less is more". Elizabeth Eyre de Lanux est ce nom connu mais ce talent oublié. Nous avons voulu pallier ce cruel manque, qui, dans la création féminine du XXe siècle, s'achève avec Maria Pergay. Eileen Gray, Eyre de Lanux, Charlotte Perriand, Maria Pergay, les quatre points cardinaux sont aujourd'hui identifiés. Nous avons voulu cette biographie comme une impression argentique de ce que fut cette météore de la création, un hommage à une femme qui, au soir de sa longue vie, aimait encore à rire de ce voyage inassouvi et qui fit sienne la devise de Lautréamont : "Mais, moi, j'existe encore !"

09/2013

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Revues

L'année Céline 2008

Avec ce volume se termine la publication des Cahiers de prison et commence celle, systématique, des lettres inédites qui, faute de place, n'ont pas pu être retenues dans le volume de Lettres qui vient de paraître chez Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade). Ainsi découvre-t-on ici l'unique lettre connue adressée à Marcel Aymé. Nous entreprenons également, avec deux lettres de Lucien Daudet, frère de Léon, à Lucien Descaves, la publication de documents annexes, les lettres de tiers, dont partie ou totalité concerne Céline. Gaël Richard a enquêté sur un personnage tôt disparu, mais marquant pour Céline, Francis Vareddes, né la même année que lui, journaliste et écrivain mort à 33 ans. Il a par ailleurs retrouvé dans une revue pharmaceutique ce qui est à présent le premier texte médical connu de Louis Destouches, publié en 1923 : l'auteur y expose son invention, digne d'un Graffigny, d'un appareil destiné au soulagement des bourdonnements d'oreille, mal dont Céline souffrit toute sa vie. Autre période et autre ami disparu, Alfred Pizella, qui a été un dédicataire choyé, et qui représentait pour Céline le monde du cabaret, du music-hall et de la vie à Montmartre. Le lecteur assidu de Céline est toujours attaché en premier lieu au génie stylistique de ce prosateur hors pair. Faut-il tenter d'en explorer le fonctionnement ? Nous le pensons, en publiant l'étude grammaticale de Catherine Rouayrenc : l'explication du style ne peut se faire qu'en passant par celle de la "dislocation" de la phrase et celle de la révolution syntaxique, en progression permanente, que présente l'oeuvre de Céline.

06/2009

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Histoire internationale

Journal du ghetto de Lodz (1939-1943)

A la libération du ghetto de Lodz, cinq cahiers manuscrits furent découverts sur un poêle, prêts à alimenter le feu. C'était le journal d'un adolescent, Dawid Sierakowiak, l'un des 60 000 juifs qui périrent dans le deuxième plus grand ghetto établi par les nazis en Pologne. Le jeune homme y relate l'invasion allemande, la persécution des juifs de Lodz puis, une fois le ghetto instauré, sa rapide transformation en centre industriel pourvoyant aux besoins de l'armée allemande, véritable camp d'esclaves administré d'une main de fer par le très controversé Doyen des juifs Chaïm Rumkowski, sous la férule nazie. Passionné de politique et de philosophie, Dawid porte un regard engagé sur les nouvelles internationales que certains parviennent à capter clandestinement et sur l'organisation du ghetto, dénonçant la dégradation délibérée des conditions de vie, les déportations et la mise en place d'un effrayant système de classes. L'abîme entre les différentes classes du ghetto se creuse de plus en plus. Certains volent pour s'empiffrer, d'autres s'empiffrent officiellement, et le reste gonfle et meurt de faim, écrit-il le 27 mai 1942. Avec délicatesse, Dawid confie aussi à son Journal ses angoisses, ses espoirs, les souffrances de ses proches, ainsi que ses démarches incessantes pour tenter d'améliorer le quotidien de sa famille. Et affirme, jusqu'aux dernières pages retrouvées, sa volonté de continuer à grandir intellectuellement, lire, traduire, à lutter contre la mélancolie et tenir, tenir jusqu'à la fin de la guerre. Dawid Sierakowiak perdit la bataille en aout 1943, à l'âge de 19 ans, victime de la "maladie du ghetto" : tuberculose, faim et épuisement. Victime, surtout, de l'antisémitisme. Courageux et souvent ironique, son témoignage offre le portrait d'un brillant jeune homme, représentatif de la jeunesse intellectuelle juive polonaise de son époque, et constitue un document rare et précieux sur l'une des facettes les plus atroces de l'Holocauste. Le texte, augmenté d'un appareil critique, est accompagné de soixante-cinq photos du ghetto de Lodz.

09/2016

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Littérature étrangère

Le Docteur Jivago. Précédé des Ecrits autobiographiques et suivi du Dossier de l'affaire Pasternak

Des trois textes de Boris Pasternak réunis ici, seuls les deux premiers - Sauf-Conduit, Hommes et positions - sont ouvertement autobiographiques. Écrits en 1930 et 1956, ils racontent les naissances et les renaissances de l'élan poétique, et suggèrent déjà les violences d'une histoire dévoyée. Mais le troisième, le grand roman, Le Docteur Jivago, dit ouvertement ce qu'ils ne disent pas jusqu'au bout : le rapport profond d'une conscience libre à une époque qui asservit. C'est, en arrière-fond de ces trois livres, la Russie soviétique qui se profile et se dresse avec la grandeur terrifiante de ses débuts et la violence médiocre et glacée des années qui suivent, celles d'un régime stalinien dont on a peur de parler : époque de purges, d'exécutions sommaires, temps du mensonge institutionnalisé. Ce qu'on ne peut décrire sans que " le cœur se serre et les cheveux se dressent sur la tête ". L'art, s'il s'allie à la mémoire et à la pensée, a-t-il le pouvoir de restaurer ce qui a été abîmé et perdu ? Pasternak l'a espéré et mis en acte, au risque de sa propre vie : " De l'immense majorité d'entre nous, on exige une duplicité constante, érigée en système. On ne peut pas, sans nuire à sa santé, manifester jour après jour le contraire de ce qu'on ressent réellement, se faire crucifier pour ce qu'on n'aime pas, se réjouir de ce qui vous apporte le malheur " (Le Docteur Jivago, XV, 7). C'est de cet espoir de rachat que parle ce livre, où l'on trouvera, comme un contrepoint brutal à la splendeur de l'écriture et à la sincérité du propos, Le Dossier de l'affaire Pasternak et, sous forme de " Vie et œuvre ", une chronique de la vie de Pasternak indissociable de l'histoire de l'Union soviétique, jusqu'à la mort de l'écrivain en 1960.

02/2005

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Critique littéraire

Georges Bataille. La fascination du Mal

Georges Bataille est partout. Maudit et fui de son vivant, il est sans cesse cité. Dès qu'on entre dans le champ des interdits, on se retranche derrière son œuvre colossale. Il serait, pour un peu, le responsable de ce dérapage nihiliste généralisé orchestré par les nouveaux dévots de la société du spectacle. Non, répond Pascal Louvrier, auteur de cette décapante biographie. Il n'est pas moderne, Bataille. Il est "contemporain de Lascaux ", pour reprendre la formule de Philippe Sollers, interrogé longuement, ici, par l'auteur. La fascination du Mal, chez Bataille, n'a rien à voir avec les fantasmes sodomites de l'homosexuel passif Max Aue, personnage repoussoir des Bienveillantes. Littell n'est pas Bataille. L'enjeu de la pensée bataillienne, absolument unique, c'est le maintien précaire, éprouvant, exigeant, de la contradiction entre rigueur et dépense, ivresse et connaissance, rire tragique et lassitude silencieuse. L'auteur revisite les grands textes de Bataille, en poussant l'analyse à l'excès, respectant ainsi la démarche de son sujet. Il devient Bataille lui-même, corps et esprit mêlés, expérience sans limites. Certains récits, comme Ma Mère et Madame Edwarda, prennent une dimension autobiographique troublante. On découvre, grâce aux récentes lettres publiées, un Bataille, amant sublime et abject, fou, entre autres, de Colette et de Diane, saintes de l'abîme. On le suit dans la forêt de Marly, penseur iconoclaste prêt au sacrifice humain. On le surprend, ivre, en compagnie de son ami André Masson, rédigeant en Espagne Le Bleu du ciel, chef-d'œuvre de lucidité, au cœur d'une époque qui acceptait, par lâcheté et bêtise, de valser avec le nazisme. Car Bataille fut le premier à étudier les mécanismes psychologiques du fascisme afin de le combattre efficacement. Pascal Louvrier le réaffirme, documents inédits à l'appui. Biographie, donc, rejetant la falsification et l'arrimage dont sont trop souvent victimes la vie et l'œuvre de Bataille. Le mot de désordre ? Refuser haut et fort, dans un style lumineux et elliptique, le nihilisme universel, c'est-à-dire le Bien actuel.

06/2008

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Récits de voyage

Noces à Ceylan

"Peindre, écrire chemin faisant, livre désormais culte publié aux Editions L'Age d'Homme, s'achevait en Afghanistan le 20 octobre 1954, sur la séparation entre Thierry Vernet et Nicolas Bouvier. Les présentes Noces à Ceylan débutent trois jours plus tard à New Delhi. On y retrouve la même dévotion, la même joie du jeune peintre, alors âgé de 27 ans, face à son travail, avec une différence notable cependant : il pourra enfin partager son bonheur avec sa fiancée Floristella Stephani - la tendre môme -, peintre elle aussi, partie en paquebot le rejoindre à Colombo pour l'y épouser. Ceylan, c'est aussi l'aboutissement du long périple indien de Nicolas Bouvier ; il y célébrera le mariage de ses amis genevois : ce sont eux, les " Paul et Virginie " pudiquement évoqués au début du Poisson-scorpion. Le séjour de cinq mois environ sur cette île enchanteresse ne sera pas exempt de difficultés (matérielles, de santé), mais ce qui prédomine dans ces pages adressées à la famille de l'auteur, c'est la confiance lumineuse de celui-ci en l'avenir, et sa curiosité très plastique pour les êtres et les choses qui croisent son regard, transmise avec une verve et un naturel désarmants". Patrick Vallon. "Il y a une chose encore que j'aimerais dire pour l'avoir éprouvée maintes fois. Il s'agit du plaisir, plus encore, de la joie et de l'émotion que les oeuvres écrites ou peintes de Thierry et de Floristella nous offrent. A en croire les philosophes de l'Abîme, l'âme humaine libérée est dissoute dans l'absolu comme un morceau de sel est dissous dans l'eau. Tout disparaît, tout s'efface. Ceux qui ont eu le privilège de lire les textes de Vernet ou de contempler les peintures de l'un ou de l'autre, savent que ces arguties sont ineptes et que c'est en chacun de nous que désormais se réfugient les parcelles de ce vécu qu'ils nous ont offert, telle une mémoire vivante". Richard Aeschlimann.

05/2010

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Philosophie

Souvenirs sans égards. Suivi de Traité des outils et Dix leçons d'astronomie

1947. La République se réinvente. A près de quatre-vingts ans. Alain (1868-1951) entreprend l'écriture de ses souvenirs, ultime testament d'un penseur politique et d'un pédagogue engagé qui rappelle l'Etat à sa vocation d'éducateur: il faut instruire le peuple, lui donner le pouvoir de tout comprendre, de dominer l'indignation et la colère, toutes les passions qui font la guerre, les ruines et les massacres. Et d'abord combler l'abîme entre I'élite et le peuple, que personne ne veut éduquer et qui ne souhaite pas être éduqué. Aujourd'hui comme hier, ce qui fait obstacle à la République. c'est le mépris de l'égalité. D'où l'importance accordée par Alain à la formation intellectuelle des enfants. En témoigne le Traité des outils 1925-1928 : il s'agit de fermer l'enfant parla pensée de l'élémentaire. de lui donner les moyens de manier les armes avec lesquelles il mettra sa pensée en mouvement et abordera souverainement le jugement économique et politique Du bâton, l'outil le plus simple à l'aéroplane. en passant par le levier, le treuil, la roue, le cric, la grue on le moulin. Alain nous met dans les pas de cette humanité conquérante, mère de l'allumette et de l'électricité, du sablier et de l'horloge de la vapeur et du moteur à explosion. Les Dix Leçons d'astronomie (1910-1911) ont quant à elles pour vocation d'accompagner l'instituteur dans sa démarche : apprendre à l'enfant à penser et à sentir son appartenance au monde en lui racontant l'irrésistible course des étoiles. Déjà Main militait pour la pensée agissante et révolutionnaire. celle qui fait passer le citoyen de l'imagination à l'entendement, du croire savoir au vouloir savoir, et du vouloir savoir au vouloir voir. Trois textes inédits qui étaient et demeurent ardemment à contre-courant. et maintiennent vive l'espérance du progrès social.

09/2010

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Philosophie

Illusions et fantomisation d'une societe malade, vers un monde apocalyptique

"En regardant les dangers réels et apparents qui minent et menacent l'humanité ainsi que le monde entier, j'ai dérogé à la règle en développant plusieurs domaines en vue d'alerter tout lecteur avisé et les gens de bonne volonté sur le calvaire que court la société. L'Homme dit intelligent et civilisé se lance dans sa destruction et certaines catégories de gens risquent de disparaître, car ils s'adonnent à des pratiques et comportements pervers. L'exploitation de l'Homme par l'Homme, les charognards occupent le terrain et dominent en voulant vivre décemment au détriment des opprimés. Le monde en général est en ébullition suite à l'esprit belliqueux, à l'irresponsabilité, à la méchanceté humaine et aux progrès scientifiques (moteurs et détracteurs du développement). La destruction de l'environnement suite à l'industrialisation conduit le monde vers un gouffre. Cela mène vers un monde caniculaire et apocalyptique. Les illusions de civilisation et de développement que j'observe me poussent à écrire pour apporter ma modeste contribution en vue de l'édification d'un monde où il fait bon vivre pour les générations présentes et futures au lieu de laisser la place à l'égoïsme transcendantal. On dirait que les grands dirigeants de ce monde sont hypnotisés et voient le monde à l'envers. L'Homme devrait faire l'amélioration au lieu de ne penser qu'en faisant la destruction, il y aura la reconstruction. Les pyromanes de l'humanité agissent à une vitesse de croisière. Ils ont déjà atteint aujourd'hui leur degré de limite dans leurs pensées en voulant orienter l'écologie comme s'ils avaient des ordres à dicter à la Nature. Pourtant, c'est la Nature qui dicte des ordres en l'attaquant. Le comportement de ces puissants dirigeants fait cheminer le monde vers un abime de destruction irréversible. Donc vous et moi sommes tous redevables devant l'Histoire de l'humanité et nous devons mener des actions visant à limiter les dégâts pour ne pas assister nonchalamment à la destruction totale de notre existence."

03/2019

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Histoire de France

Nivelle. L'inconnu du Chemin des Dames

La récente histoire sur la guerre de 14-18 a privilégié l’étude du quotidien des Poilus, au front et à l’arrière. Denis Rolland, par le présent ouvrage, se démarque de cette tendance historiographique et s’attache à retracer le parcours et la psychologie d’un officier d’état-major, Robert Georges Nivelle, considéré comme le responsable du désastre du Chemin des Dames, de la démoralisation de l’armée et des mutineries de 17. Mais tout cela, nous dit l’auteur, a l’aspect d’un mythe. Car pourquoi Nivelle, dont l’incompétence semble unanimement reconnue, simple colonel d’artillerie au début de la guerre, a-t-il été si rapidement promu et nommé, dès 1917, au commandement suprême ? A-t-il même conçu les plans d’attaque du Chemin des Dames, dont on lui fait grief ? Et dans quelle mesure et pour quelles raisons l’offensive fut-elle un échec ? Nivelle est-il vraiment responsable, comme le dit la rumeur, des événements qui allaient conduire l’armée française au bord de l’abîme ? Avait-il plus de mépris pour la vie humaine que les autres généraux ? Qu’est-il devenu après avoir été relevé de ses fonctions ? Denis Rolland répond à ces diverses questions, et montre que l’arrêt de l’offensive n’atteint pas le prestige de Nivelle, à son apogée en 1920. Il rappelle le rôle décisif de cet officier à la bataille de Verdun, relate l’histoire et le véritable enjeu de la bataille du Chemin des Dames, s’intéresse aux coulisses politiques des décisions militaires, et décrit l’action de Nivelle en Algérie. D’une façon très convaincante, il dévoile la fabrication tardive, qui s’imposa vraiment dans les années 60, de la figure du général incompétent. En historien rigoureux et impartial, Denis Rolland remet ainsi brillamment en question nombre d’idées préconçues sur une des périodes les plus tragiques de notre Histoire.

02/2012

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Littérature française

La Duchesse Blanche - L'apprentissage de la soumission ou les affres de la domination

"La Duchesse Blanche" livre érotique à connotations sadomasochistes part de la phrase : "Je t'aime plus que ma vie" , plus souvent exprimée sous l'assertion : "Je t'aime à en mourir" , sans réaliser, pour autant, sa lourde signification. Dans le roman, Alexandra Galan de Saint-Elbe illustre par la force de son amour pour Diane d'Arcourt le véritable sens de cette déclaration. Alexandra devient l'esclave de Diane, à la fois la plus soumise et la plus rebelle... qui soit... Alexandra est une jeune cavalière de Concours de Saut d'Obstacle ; Diane, Duchesse d'Arcourt dite la Duchesse Blanche fait partie du jury. C'est ainsi que les deux personnages principaux se rencontrent pour la première fois. Diane, quarante ans, brune aux yeux vert-émeraude, jette son dévolu sur la jeune femme, blonde aux yeux bleu intense, âgée de vingt-sept ans. Les deux tempéraments s'affrontent, avant de filer le parfait amour. Cependant, la passion que lui voue Alexandra, ne suffit pas à Diane. Elle veut plus... Alexandra a beau répéter qu'elle donnerait sa vie pour sa maitresse, cette dernière s'interroge... Diane met donc son amante à l'épreuve, en la coupant du monde. C'est dans le Donjon de La Duchesse Blanche, au château d'Arcourt, que Diane éprouve l'amour d'Alexandra en la livrant à l'inavouable. Quand la Duchesse d'Arcourt découvre que sa belle esclave l'a trompée sur son identité, elle entre dans une colère noire et révèle le lourd secret de la Duchesse Blanche. Alexandra s'abîme et ne comprend pas ce qui lui arrive... Devant cette extraordinaire révélation de la Duchesse d'Arcourt, et alors que Diane lui réserve le châtiment suprême, la jeune soumise pense que seule la mort peut la délivrer de cet amour... Alexandra Galan de Saint-Elbe se donnera-t-elle la mort ? Ou la Duchesse Blanche exécutera-t-elle son amante ? Ou bien encore, la passion survivra-t-elle à tout ?

06/2015

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Science-fiction

Time Salvager

Un roman d'aventures qui fait la part belle au voyage dans le temps ! La Terre n'est plus qu'un champ de ruines dépeuplé et toxique. Ses habitants l'ont quittée depuis longtemps pour s'établir dans le système solaire. Leur survie repose sur les ressources que les Chronmen, des voyageurs du temps, vont régulièrement chercher dans le passé. James est l'un d'eux : désabusé, abîmé par chaque voyage, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Ses supérieurs, veillant au respect scrupuleux des Lois temporelles qui régissent chaque bond dans le temps, le trouvent de plus en plus ingérable. Si ce n'était son talent et son expérience inégalée, ils l'auraient mis dehors depuis longtemps. C'est pourtant James qui est choisi pour exécuter une mission cruciale : on l'envoie effectuer une récupération sur la plateforme Nutris, juste avant l'explosion qui va ravager la Terre. James sait qu'il a peu de chance de réussir, mais s'il y parvient, il obtiendra une confortable retraite et pourra passer son temps à se saouler, seul, en ruminant le passé, son loisir préféré. James accepte, mais sa rencontre avec Elise, une biologiste de génie qu'il sait condamnée, va changer la donne. Incapable de la laisser derrière lui, il brise la première et plus importante des Lois temporelles en ramenant la jeune femme dans son présent. Désormais fugitifs, James et Elise vont trouver refuge auprès d'une tribu de sauvages, dans les ruines de ce qui fut Boston. C'est là-bas qu'Elise fait une découverte incroyable : la terre n'est peut-être pas condamnée. Elle échafaude un plan pour la sauver, mais pour cela, elle va avoir besoin que James brise un peu plus les fameuses Lois temporelles, risquant à chaque fois de les faire repérer par les intraitables Contrôleurs du temps... Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Laura Contartese

09/2021

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Critique littéraire

Entre poésie et philosophie : l'oeuvre de Christian Bobin

Le choix de Christian Bobin, qu'il soit dans sa vie ou dans son écriture, c'est le minimal, le moindre, le pauvre : son écriture si singulière élimine le superflu et se réalise dans l'essentiel, l'humilité et la concision. Les mots deviennent de l'air. La fulgurance se lie à l'économie des mots. Bobin restitue sa pauvreté originelle à la parole, d'où son regard d'enfant sur le monde. Il exalte le langage commun à tous et se refuse d'écrire des phrases alambiquées et maniérées. L'écriture de Bobin est au service de ses aptitudes ; il souhaite bouleverser notre façon de voir, et dans un même mouvement, empoigner notre imagination pour l'obliger à observer la sincérité de ce qui nous entoure. Comme toute poésie ouverte sur le monde, ouverte à l'universel, celle de Christian Bobin nous parle de l'amour et de la mort, de la nuit et de la lumière, du désir et de l'absence, de l'abîme et du ciel. Peut-être le lecteur a-t-il perdu le goût et le sens de l'essentiel, pris par les rythmes d'une vie axée sur les "urgences", sans les haltes pascaliennes. Il semble que, dans tous les cas, Bobin veuille attirer notre attention sur le vrai, l'essentiel, le profond. Son oeuvre est une quête de la vérité et de l'authenticité ; il ne veut faire partie de ces écrivains qui "égarent". Le pacte de lecture qu'il propose à son lecteur : justesse, honnêteté, vérité mais légèreté. Bobin n'est pas un moraliste ; il exprime juste une idée qui n'est plus dans l'ère du temps : le primat du coeur et de l'âme sur le reste des choses. Le poète a la tâche immense et terrible de garder l'essence ; il faut ensuite la préserver, afin de l'offrir, lumineuse, au lecteur.

10/2015

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Puberté, sexualité

L'inceste

Plume a des parents et un frère qui l'aiment et la protègent. Mais il y a tonton. Comme le loup déguisé en mère-grand dans "Le Petit Chaperon rouge", il a l'air doux et gentil. Pourtant, il peut être vraiment méchant. Quand on ne le voit pas, tonton fait des choses interdites. Parfois, il touche le corps de Plume ou lui fait des baisers d'adulte. Parfois, c'est Plume qui est obligée de toucher le corps de tonton. Pour accompagner les trop nombreuses victimes d'inceste Plume a un oncle incestueux. Quand personne ne le voit, il touche le corps de Plume, ou la force à toucher son corps. Plume n'ose rien dire, à la fois parce qu'elle se fige quand ça arrive, mais aussi parce qu'elle a peur de mettre en colère le reste de sa famille. Petit à petit, elle change de comportement, devient colérique, personne ne comprend pourquoi. Jusqu'au jour où la maîtresse l'interroge, et Plume lui explique ce qui s'est passé. La maîtresse prévient la police, et tonton est arrêté. Ses parents, qui n'étaient pas au courant, sont choqués. Plume est triste d'avoir vécu tout cette violence. L'inceste, c'est un acte terrible qui abîme une famille. Mais on peut aller mieux avec des soins, de l'amour et du temps. En parler, c'est commencer à s'en sortir. Un documentaire à la fois concret et sensible Ce livre, grâce au fil narratif, propose une identification au héros, qui permet aux lecteurs de suivre le parcours de la petite Plume. Le livre ouvre la parole autour du sujet si tabou de l'inceste, et permettra peut-être à quelques victimes de briser le silence, en posant des mots sur ce qui s'est passé au sein de leur foyer censé être protecteur. Pour aider à se sortir de ces agressions en parlant à un adulte de confiance, ou en appelant le 119. Pour que cette violence n'existe plus, jamais.

09/2023

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Sciences historiques

L'aventure et l'espérance. Anthologie

Je viens de fêter mes 88 ans. Combien de fois ma vie n'a-t-elle tenu qu'à un fil ? A 19 ans, parce qu'un chef de réseau a cru en moi, j'ai été projeté dans l'aventure de la Résistance puis dans l'abîme de la déportation. A 44 ans, je suis sorti de prison, sans papiers, sans droit de vote, sans carnet de chèques. Entre-temps, pendant deux décennies d'une intensité sans pareille, j'ai été plongé dans l'Histoire. Je l'ai connue, comme Shakespeare dans Macbeth, "racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien". J'ai pourtant choisi comme titre L'Aventure et l'Espérance à cette réédition qui retrace mon chemin à travers des extraits de livres et de conférences. L'aventure, parce que je n'ai pas passé ma vie en retrait. Thoreau a écrit qu'avant de s'asseoir pour écrire, il faut se lever pour vivre. J'inscris aussi le mot espérance. Au-delà de tout, il reste une flamme fragile, minuscule, chancelante, mais si bouleversante. L'espérance est une grâce, la seule peut-être qui compte à 88 ans. C'est celle que je veux confier aux lecteurs avant de quitter "le doux royaume de la terre". Hélie de Saint Marc Avec un DVD inédit offert : Indochine, notre guerre orpheline de Patrick Jeudy. Texte lu par Hélie de Saint Marc. En 2001, Hélie de Saint Marc faisait paraître un album, Indochine, notre guerre orpheline, avec des photos du service iconographique de l'armée. Le documentariste Patrick Jeudy a demandé à Hélie de Saint Marc de lire ses textes, évocation imagée et puissante de la guerre d'Indochine. Sur ce fil rouge du témoin qui se souvient, Patrick Jeudy a puisé dans les archives des cinéastes de l'époque, où s'illustraient de jeunes appelés comme Pierre Schoendoerffer, les images qui résonnaient avec ce texte. Ce film est inédit.

11/2013

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Photographie

La disparition des lucioles. (Réflexions sur l'acte photographique)

Rien n'est plus grave que l'acte photographique. Pour un écrivain, s'y livrer c'est signer chaque fois un "départ d'orgueil". C'est aussi abandonner à tout bout de champ les simulacres et les stratégies, échapper à la contrainte des persuasions, à la subtilité obligatoire des enchaînements. J'ajouterais même : au savoir-faire, si je n'étais sûr du contraire, sûr qu'il s'agit là d'un leurre qu'on rajoute tous les jours au débat sous une forme différente. Tout gain de liberté (et chaque instantané photographique en gagne) va de pair avec une augmentation de savoir-faire. C'est ça qui fait le style. Et c'est le vertige éprouvé à leur course commune, au sursaut qu'ils font sur l'abîme, qui définit bien sûr cet art. D'où l'importance accordée tout au long de ce livre - par le biais d'approches voulues aussi diversifiées que le sont l'essai, l'interview, la fiction, le journal intime, ou encore une série de photos commentées comme autant de schémas pensifs - à la prise photographique elle-même, moment de sensation éperdue qui dit textuellement ceci : toute photo est une intelligence qu'épuise une lumière. Les lucioles disparaissent peu à peu, cantonnées dans quelques réduits occasionnels de la nature. Mais tandis que ces charmants animaux à la lumière se font rares, nous autres photophores prenons le relais. La fabrication des photos ne laisse rien dans l'ombre, et surtout pas l'instant de folie pure qu'abrite le déclenchement de la photo. Devant la gravité de telles certitudes, l'écrivain que je suis est renvoyé à la solitude, à l'angoisse, à la pénombre de sa durée. Mais à la beauté aussi, circulant entres elles et lui, qui valait bien le voyage. Chaque photo répète la phrase de Proust : "Nous disions : après, la mort, après, la maladie, après, la laideur, après, l'avanie." On verra bien.

05/2016

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Littérature érotique et sentim

En miroir

"Le passé est un reflet, dans lequel je me regarde. ". . Indiana a dix-sept ans lorsque son frère, que les médias ont surnommé le Violoncelliste de Washington, est envoyé dans le couloir de la mort. Huit ans plus tard, il est étudiant en criminologie à l'université de Columbia, à l'autre bout du pays. La semaine il vit dans son petit studio de Harlem et les week-ends il rentre au Centre d'Ethologie de Rick Karl, là où il a échoué cinq ans plus tôt, abîmé et perdu. Grâce à Rick et à Cruz, un cheval aussi sauvage que lui, Indiana se reconstruit jusqu'à retrouver une vie normale, un peu fragile parfois, mais à laquelle il s'accroche plus que tout. Entre ses amis, cette famille de coeur, ces hommes qu'il aime pour quelques heures, il profite d'un quotidien qui s'égrène au fil des jours tranquilles. Jusqu'à ce que le Prêtre abandonne sa première victime dans les rues de New York. Si tous les indices semblent désigner Indiana comme le coupable idéal, l'inspecteur Souleymane Mâalam, de la NYPD, refuse d'y croire Il cherche des pistes invisibles, s'acharne sur des preuves qui n'existent pas. Plus que tout, il est persuadé de l'innocence de ce jeune homme dont le regard le trouble plus qu'il n'ose le dire. Enquêteur dévoué, souvent emporté, Souleymane est un homme compliqué qui cultive ses secrets. D'une beauté un peu dérangeante, il porte en lui des valeurs qu'il cache, des tendresses qu'il masque et des blessures qu'il refuse d'avouer. C'est une rencontre explosive, une course sur les pas d'un tueur caché dans l'ombre, un amour tellement fort qu'on a peur de le nommer, des mensonges si bien dissimulés. L'issue est imminente. Elle est juste là. Comme une vérité impossible à imaginer. "Le passé est un miroir. ". .

06/2020

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Beaux arts

Picasso à l'oeuvre. Dans l'objectif de David Douglas Duncan

Entre 1956 et 1973, le photographe américain David Douglas Duncan (né en 1916) noue avec Pablo Picasso, alors au faîte de sa gloire, une véritable amitié et réalise ce qui est sans doute le premier photoreportage sur l'intimité d'un artiste. Ce compte rendu du quotidien de Picasso réunit plusieurs centaines d'images montrant Picasso dans sa vie privée ou à l'œuvre pendant cette intense période de création. Duncan a plusieurs fois utilisé cette somme iconographique pour des ouvrages qui sont parmi les grandes références de la construction du mythe de l'artiste universel qui se construit autour de Picasso après la Seconde Guerre mondiale. Cet ouvrage propose un vrai dialogue entre l'œuvre photographique de Duncan, qui fixe l'univers et l'atelier de son modèle, et l'œuvre de Picasso, qui prend forme dans l'objectif de son portraitiste. Ce double regard conduit notre attention entre le temps de l'accomplissement de l'œuvre et la lecture inédite de références universelles de l'histoire de l'art moderne. Ainsi, le reportage particulièrement dense qui lui est consacré permet d'entrer dans la totalité du processus de réalisation de la toile monumentale des Baigneurs de la Garoupe (1957, musée d'Art et d'Histoire de Genève). On pénètre au cœur de l'intimité de Picasso, pour y côtoyer ses proches et les visiteurs de marque qui passent par la Californie ou Vauvenargues dans ces années où l'artiste impose son image au monde entier. Les photographies choisies montrent par ailleurs comment Picasso occupe son cadre de vie et de travail avec des œuvres anciennes qui semblent indispensables à son univers et qui réapparaissent souvent, comme Le Fou (1905), dans les clichés. Dans cette période, Picasso travaille beaucoup à son œuvre céramique et à la sculpture. La confrontation entre cet œuvre qui se bâtit sans concession et l'architecture baroque, de La Californie notamment, met en abîme le principe même de l'atelier et la frénésie d'inventer un autre langage plastique.

02/2012

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Littérature française

Le patient

Dans ce roman autobiographique, l'auteur raconte dans le détail l'un de ses passages dans un hôpital psychiatrique.... Le patient est le récit sans fard du quotidien d'une humanité blessée, oubliée, vidée, épuisée, mise à l'écart : celle des hôpitaux psychiatriques. Jérôme Bertin nous raconte le quotidien de cet hôpital d'un quartier populaire de Lille, les gens qui y vivent (patients, mais également psychiatres, infirmiers, personnes de l'accueils...), et les rencontres, les menus événements et autres incidents ponctuant un temps qui s'étire dans l'ennuie et la déprime. Ce roman picaresque d'un genre nouveau est écrit dans un style cru à la fois terrible et drôle, qui n'est pas sans rappeler par bien des aspects Bukowski, mais également Céline et Artaud. Jeune écrivain, Jérôme Bertin fait partie de ceux pour qui l'écriture est un véritable engagement de vie, la seule et dernière résistance possible face à un monde sans espoir, la seule révolte face à une civilisation qui court, inéluctablement, à sa perte. Car travers ce témoignage, c'est le miroir sans concession d'un monde à l'agonie qu'il nous propose. En utilisant une langue nue, incarnée, sans afféterie stylistique, l'auteur prend le lecteur à partie dans son corps même et secoue brutalement nos habitudes prudentes d'amateurs de bibelots littéraires. Et si la subversion consistait encore aujourd'hui à nous plonger dans l'immonde, dans la Gueule infernale, à nous faire prendre l'abîme ? [FabriceThumerel, site libr-critique, à propos de Jérôme Bertin] Le patient, où l'auteur affirme une couleur textuelle qui n'appartient qu'à lui, est écrit dans la droite lignée de Bâtard du vide, roman qu'il publia aux éditions Al dante en 2011, et qui rencontra un réel succès d'estime (articles dans Libération et le Magazine des Livres). A chaque publication, Jérôme Bertin voit son cercle des lecteurs s'agrandir et son succès s'affirmer.

09/2012

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Histoire internationale

Franchir le seuil de la douleur extrême. Une expérience de résistance à la torture, à la disparition exterminatrice dans la dictature chilienne (1973-1990)

Ce livre est le récit bouleversant d'une femme militante chilienne. Après des années de répression, d'exil, de travail de solidarité avec des femmes, son auteure fait un pas de plus. Après 40 ans, elle sort du silence. Elle partage sa réflexion personnelle sur son expérience longuement méditée. Un voyage vertigineux sur elle-même et l'histoire. Le récit d'une traversée de la torture alors qu'elle avait 23 ans. Comment elle a réussi à survivre, à résister, à imaginer. A travers l'expérience individuelle d'une femme, nous apprenons que le peuple chilien, qui rêvait de socialisme, a côtoyé un abîme, dont il peine à réémerger aujourd'hui. Les faits qu'elle a vécu dans la politique de répression, de disparition transnationale, nous aident à comprendre que le général chilien A. Pinochet (1973-1990) n'a pas été un tyran ordinaire et la dictature chilienne qu'une simple dictature autoritaire. Pinochet a écrasé l'expérience socialiste d'Allende. L'ultra-libéralisme a été inventé par des économistes au bord du Lac Léman en Suisse (Hayek), puis exporté aux Etats-Unis (Ecole de Chicago), avant d'être appliqué par Pinochet dans un laboratoire d'essai : le Chili. Le récit d'une jeune opposante à l'époque nous apprend à ne pas oublier l'histoire au présent, à ne pas banaliser un modèle ultra-libéral, de violence "extrême" (Balibar) et "exterministe" (Ogilvie) dont le Chili n'est pas le seul exemple aujourd'hui. Teresa Veloso Bermedo n'est pas une victime mais une actrice de la politique de la mémoire. Elle refuse l'amnistie des coupables, en intégrant dans la résistance l'exigence de "comprendre" (Arendt) la vérité abyssale du danger. Son livre est un outil précieux d'avertissement et de transmission de l'histoire aux jeunes générations du Chili et d'ailleurs sur la planète. La mémoire est indissociable de l'inlassable création démocratique. Sa démarche renouvelle les théories du récit. Elle est un outil précieux de formation à la vérité, à la politique, à la solidarité.

04/2018