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Faits de société

Même Dieu ne veut pas s'en mêler

" Aucun d'eux ne m'a dit où était maman. J'accepte que jamais maman n'aura de sépulture, et je comprends que jamais je ne serai en paix. Maman savait qu'elle allait mourir. Mais elle ne savait pas qu'elle serait jetée aux charognards. Je me dois d'être sa tombe, aussi longtemps que ses os traîneront quelque part sur ces collines. Vivante, elle m'a portée dans son ventre, elle m'a nourrie de son sein, elle m'a portée sur son dos, elle m'a aimée. Morte, je la porterai, dans mon ventre, sur mon dos. Partout, tout le temps. " A K-J En kinyarwanda, " au-revoir "se dit : " Prends soin de survivre à la journée ". Annick Kayitesi-Jozan a survécu au génocide des Tutsis en 1994, au Rwanda. Elle avait 14 ans. Sa mère, son petit frère, une grande partie de sa famille ont été massacrés. Réfugiée en France, elle apprend au qutodien à vivre avec les morts, et avec les siens. Désormais, elle doit répondre aux questions de ses enfants. Alors, elle se souvient. Elle remonte le temps jusqu'à la cuisine pleine de suie où, pendant les tueries, elle sert de bonne aux voisins qui viennent de dénoncer sa mère. Hantée, Annick Kayitesi-Jozan fait converser les bourreaux et les victimes, se télescoper les naissances et les disparitions, la mémoire et le présent. Sa voix singulière est portée par une écriture intime, poétique et poignante. Annick Kayitesi-Jozan a demandé et obtenu la nationalité française en 1996. Son rêve, étudier la médecine comme son père. Finalement ce seront les sciences politiques et la psychologie. Soucieuse de préserver la mémoire des siens, Annick se bat contre l'oubli, contre la banalisation du génocide des Tutsis et des crimes contre l'humanité.

09/2017

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Histoire internationale

Les violences génocidaires au Guatemala, une histoire en perspective

Au Guatemala, les fantômes du passé n'ont toujours pas été exorcisés. Le spectre d'un retour de l'armée au coeur de l'appareil d'État se profile, en effet, avec la victoire du général en retraite Otto Pérez Molina aux élections présidentielles de novembre 2011. Le candidat de la droite conservatrice, responsable des Renseignements militaires au début des années 1980, s'est rendu populaire grâce à son slogan, "la mano dura", "une poigne de fer" pour rétablir l'ordre dans un pays où plus de 6 000 personnes sont assassinées chaque année. Ce livre permet de questionner l'origine de cette violence structurelle contemporaine, la guerre contre-insurrectionnelle qui ensanglanta le pays de 1960 à 1996 et culmina entre 1980 et 1983 en massacres de masse frappant la population maya. Les victimes - probablement 200 000 morts, sans compter les déplacés, les blessés, les personnes traumatisées à vie - n'ont jamais bénéficié d'une quelconque reconnaissance officielle de la part de l'Etat guatémaltèque, et la plupart de leurs bourreaux n'ont jamais été jugés. Sans justice et sans mémoire, les Guatémaltèques n'ont toujours pas la possibilité de tourner la page de cette sinistre période malgré le retour officiel de la paix et de la démocratie. Des forces toujours à l'oeuvre, qui entretiennent une insécurité et une terreur quotidiennes, permettent de faire oublier la pauvreté et l'exploitation de la masse paysanne indienne ou métisse. Les contributions rassemblées ici croisent les regards de chercheurs, de militants et d'acteurs de terrain sur ce petit pays méconnu d'Amérique centrale. Elles décrivent et analysent avec justesse et profondeur les stigmates de son histoire douloureuse, tout en mettant en lumière les ressources dont le Guatemala dispose pour sortir de l'impasse. Un ouvrage important pour saisir ce qui se joue actuellement au Guatemala.

05/2012

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Histoire internationale

Un acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque

"Un acte honteux" : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens qui, à partir de 1915, fit un million de victimes. Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes, clôt définitivement, à partir d'une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, le débat sur la principale question : celle de la responsabilité. Akçam montre de manière irréfutable, puisque ce sont les documents ottomans qui parlent, que, loin de n'être qu'une conséquence aussi fâcheuse qu'involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de "Jeunes-Turcs". Akçam, décortiquant non plus le point de vue des victimes mais celui des assassins, éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l'Empire ottoman finissant à se transformer avec autant d'aisance en bourreaux. Enfin, il montre comment la Turquie, après avoir entrepris de premiers procès contre des exécuteurs, réussit avec l'arrivée au pouvoir de Kemal à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région, alors même que la République naissante recyclait dans son administration civile et militaire des acteurs de l'entreprise génocidaire. Aussi, aujourd'hui encore, malgré les mots mêmes de Kemal, les historiens turcs ne peuvent-ils travailler sereinement sur cet "acte honteux", la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.

06/2012

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Religion

La France catholique illustrée

La France est la "Fille aînée de l'Eglise" . Ce titre de gloire lui appartient de plein droit. On peut le lui envier, on ne peut pas le lui ravir. Son histoire, L'histoire de France, est celle même du christianisme catholique. L'établissement du catholicisme en Gaule date des Apôtres. Tandis que le pape saint Clément de Rome, disciple de saint Paul, avait envoyé à la fin du premier siècle, des missionnaires pour évangéliser la Gaule, ce sont des disciples de l'apôtre saint Jean qui sont venus de Grèce et d'Asie Mineure, au cours du second siècle, prêcher en Gaule la religion de Jésus-Christ. A Lyon, sur les rives du Rhône, moins de deux cents ans après la prédiction de l'Evangile, Jésus-Christ eût des Apôtres qui l'annoncèrent, des Fidèles qui l'adorèrent, des Martyrs qui le proclamèrent et versèrent leur sang pour Lui. Tels sont les débuts du Christianisme en Gaule. Aussitôt après ces premiers apôtres, ces premiers fidèles, ces premiers martyrs, toute la Gaule devint chrétienne. Au cours de la tourmente révolutionnaire qui fit aussi des martyrs, les adversaires du christianisme, impatients d' "écraser l'infâme" criaient déjà victoire, se partageant les dépouilles de l'Eglise comme les bourreaux tirèrent au sort sur le Calvaire les vêtements de Jésus-Christ crucifié. L'orage passa. Un des fils de cette révolution, Napoléon Bonaparte, signa, à la grande joie de la majorité des Français, la réconciliation solennelle de la France avec l'Eglise, le Concordat de 1804. Par sa vocation séculaire, par ses traditions historiques, par la foi consciente ou inconsciente de ses enfants, et par les causes qu'elle a défendues, l'idéal de la France demeure toujours Etre le soldat de Dieu. Telles sont quelques-unes des perspectives que nous nous proposons de développer dans l'ouvrage populaire que nous vous présentons.

01/2021

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Terrorisme

La putain du Califat. Marie, chrétienne, vendue treize fois par l'Etat islamique

"Comment est-on accueillie par les siens quand on revient de l'enfer ? Quand on a été souillée, torturée, violentée par des monstres ? Pendant deux ans, Marie, une irakienne de 38 ans, a été l'esclave sexuelle et la domestique de soldats de l'Etat islamique. Vendue et revendue, d'Irak en Syrie, elle change plus de douze fois de maître. Chrétienne, donc une perle rare, elle était l'objet de tous les fantasmes, de toutes les convoitises, de tous les ressentiments ; sur le marché, elle valait deux fois plus qu'une Yézidie. Dans le djihad de l'humiliation, le viol est une arme de destruction massive. Marie nous a confié son histoire, d'une manière aussi crue que décousue ; il a fallu se forcer à en retisser la trame. Elle a exigé que l'on raconte tout, que l'on n'omette rien, pas un seul nom de ces bourreaux. Son récit est celui d'une descente aux enfers, d'exactions de plus en plus insupportables, commises au nom de textes religieux et d'un code de lois à la précision sadique. Ce livre est aussi l'épopée des Chrétiens d'Orient, de leurs mythes, de leurs rêves. Un pays de légendes, de poésie et de mystères. Un pays brûlé par le soleil et les guerres. Jusqu'à l'apparition du fondamentalisme islamique qui, d'Al Qaïda à Daesh, renaît toujours de ses cendres". La putain du Califat est l'histoire bouleversante d'une femme qui veut vivre. Qui tente de s'échapper, qui se bat, qui résiste et refuse de se laisser briser. Marie est morte deux fois : quand elle a été arrachée aux siens et quand elle est revenue parmi eux. Aujourd'hui, elle veut oublier, reconstruire ce corps meurtri. Après l'horreur, l'espoir.

02/2022

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Littérature française

Ainsi pleurent nos hommes

Un premier roman magistral qui raconte la dérive de l'histoire d'amour entre Erika et Vincent au Rwanda, 25 ans après le génocide des Tutsis. Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil. Elle décide alors de se faire hara-kiri par l'écriture, d'adresser à sa soeur des lettres pour " exorciser de son corps " un amour-dévastation qui l'habite encore. Elle raconte son histoire, mais également celles des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre. Avec James, frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Mzee Idelphonse, Maman Colonel, Tonton Damas, les coeurs débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L'Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman. Du pays aux mille collines florissantes, où après le génocide des Tutsis chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que derrière la rhétorique officielle d'unité nationale chacun a " incarcéré ses peines à perpète ". Des blessures sans cesse ravivées lorsque l'on peut croiser les bourreaux du passé au détour d'une station-service ou sur la rive calme du lac Kivu. . . Les deux amants sont hantés par le souvenir de leurs disparus des massacres de 1994 : ses tantes pour Erika, toute sa famille pour Vincent. Dans une langue vive et inventive, à la scansion fiévreuse, Erika partage la singulière histoire d'un amour qui tente de résister à cette fatalité tragique. Même lorsque Vincent se sépare d'elle, la passion charnelle qui les domine ne faiblit pas, et c'est une femme vibrante de regrets, encore taraudée par le désir, qui rédige ces lettres, puisque sur sa peau " rien ne veut s'effacer ".

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Histoire de France

A l'intérieur d'un camp de travail nazi. Récits de survivants : mémoire et histoire

27 octobre 1942 : 4 000 juifs du ghetto de Wierzbnik sont déportés au camp d'extermination de Treblinka Il et près de 1 600 sont envoyés comme main-d'oeuvre à Starachowice, dont le chef de la police criminelle est un certain Walther Becker. 8 février 1972 : la cour de justice de Hambourg acquitte Walther Becker, le lavant de l'accusation de crimes de guerre commis à l'encontre de la population juive du ghetto de Wierzbnik, au motif de témoignages peu fiables et divergents. Devant ce qui lui semble être une parodie de justice, Christopher R. Browning se penche sur les récits des survivants et les interrogatoires réalisés en vue du procès Becker. Il s'attache alors à un " objet " historique relativement peu étudié pour lui-même faute de documentation, le camp-usine de travail forcé. S'appuyant sur les 292 témoignages de victimes du camp de Starachowice recueillis de 1945 à 2008, il écrit une magistrale histoire des camps-usines de cette ville industrielle polonaise et soumet à l'analyse critique les témoignages oculaires qu'il confronte les uns aux autres. Cette recherche inédite sur un des aspects du génocide juif nous place au coeur des histoires d'héroïsme, de compassion, mais aussi de corruption, de choix contraints et désespérés d'hommes et de femmes, de parents et d'enfants, qui sont autant de stratégies de survie. Après Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne (1994), Politique nazie, travailleurs juifs, bourreaux allemands (2002) et Les Origines de la Solution finale. L'évolution de la politique anti-juive des nazis (2007), Christopher R. Browning, professeur d'histoire à l'université de Caroline du Nord, signe pour la collection " Histoire " un nouvel ouvrage de référence.

10/2010

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Littérature française

Parfois, une seule solution s'offre à vous

Il ne faut jamais croire ceux qui vous semblent trop aimables. " Je ne me cherche pas d'excuses. J'essaie d'évaluer ma part de responsabilités dans l'enchaînement des faits. Mais même en sachant où tout cela m'a menée, je n'arrive pas à en vouloir à cette Clara déracinée en manque de repère et en quête d'affection pour son manque de clairvoyance. J'avais tellement besoin de combler un vide. Ce qui me déstabilise le plus et que je trouve ironique c'est que mon métier qui consiste à inventer des histoires, à créer des personnages et à jouer avec leur psychologie ne m'a servie en rien. Aucune alarme ne s'est allumée pour me prévenir qu'il n'y aurait pas d'happy end... Je sais maintenant que les bourreaux se cachent sous des physionomies banales et rassurantes. Ils avancent masqués. Leur point commun ? Ils savent repérer leur future proie en un clin d'oeil. " Clara, scénariste reconvertie en écrivaine de romans à l'eau de rose, a fui Paris. Pas comme beaucoup de bobos parisiens, en quête de verdure et de silence, mais parce que Léonard, son fils ado, file un mauvais coton. Alors quand elle débarque, célibataire et sans un sou en poche, à Bagnac, en Dordogne, dans la maison que lui a prêté sa meilleure amie Agathe, elle a leur vie à reconstruire. Dans ce bourg de province où tout le monde se connait, elle se lie d'amitié avec Luce, la patronne du café de la place principale. Se sentant enfin à sa place, grisée par un sentiment de sororité, elle décide d'aider sa nouvelle amie : un mari violent qui la bat, des problèmes financiers... Clara baisse les armes et donne plus qu'elle reçoit. Mais il n'y a pas pire aveugle que celle qui ne veut pas voir...

05/2023

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Russie

Smolensk. La cité du malheur russe

La Russie d'hier, d'aujourd'hui et de toujours racontée à travers sa ville emblématique. Peu de villes ont autant souffert que Smolensk, incendiée lors de sa conquête par les troupes napoléoniennes, martyrisée par les nazis. Le nom de cette " Ville héros ", l'une des plus vieilles cités de Russie qui commande la route des grandes invasions venues de l'Ouest, résonne sans cesse dans l'histoire du pays. Stendhal y écrivit ses plus belles pages sur la " déplorable catastrophe " que fut l'invasion de la Russie par la Grande Armée. Patrie de Mikhaïl Glinka et de Youri Gagarine, Smolensk fut également l'un des laboratoires du bolchevisme et de la répression stalinienne. Les victimes de ses tueries de masse sont ensevelies à quelques kilomètres, dans la forêt de Katyn où les bourreaux du NKVD, la police politique soviétique, massacrèrent 4 400 officiers polonais au printemps 1940. Soixante-dix ans plus tard, en 2010, l'avion présidentiel polonais avec la délégation venue leur rendre hommage se crashait non loin de son aéroport là où, en 1943, Hitler aurait dû mourir si la bombe placée dans son avion avait explosé. Toujours immortelle derrière sa ceinture de remparts, parsemée des clochers baroques de ses nombreuses églises, Smolensk illustre aussi l'obsession des Russes pour la " Grande Guerre patriotique ", portée à son paroxysme par Vladimir Poutine. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de ses 27 millions de morts est devenu la matrice de celle qu'il a déclenchée en Ukraine. Conjuguant avec maestria récit historique et grand reportage, passé et présent, François Malye entraîne le lecteur par ce texte enlevé, nerveux, riche en anecdotes qui croise l'héritage des grands mémorialistes du Premier Empire avec un récit personnel qui n'est pas sans évoquer la prose de Jean-Paul Kauffmann.

01/2023

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Chanson française

Mylène Farmer. Ange ou démon ?

Avec cette biographie, Alain Wodrascka raconte Mylène Farmer selon un angle inédit, qui semble pourtant avoir irrigué son oeuvre tout au long de sa carrière : son lien ambivalent avec la religion catholique, aux dogmes de laquelle elle se soumet tout en les transgressant. " Car sans logique, je me quitte, aussi bien satanique qu'angélique... " Popstar iconique qui mêle depuis quatre décennies ans élégance, provocation et art du mystère, Mylène Farmer s'apprête aujourd'hui à faire ses adieux à la scène. Née le 12 septembre 1961 à Pierrefonds, au Québec, elle entre en classe au collège Sainte-Marcelline de Montréal où on lui dispense un enseignement fondé sur l'austérité et une morale rigoureusement manichéenne. Bien que détestant les études, l'enfant tourmentée se présente chaque jour devant les grilles de l'établissement religieux, une heure avant le début des cours, afin de devancer le supplice. Sans doute l'une des origines de sa relation ambivalente avec le catholicisme, qu'elle adore et abhorre à la fois. Plus tard, dans ses chansons et ses clips, afin de conjurer le sort d'une enfance tourmentée, tout en exprimant son attirance contradictoire pour ses bourreaux, la chanteuse se plaît à remettre en question Dieu et ses messages d'amour. La silhouette des prêtres, religieuses et autres serviteurs de l'Eglise la hante... mais dans son oeuvre, elle déploiera toute son énergie pour les associer à la sexualité, au libertinage, à la violence, ou encore au parfum perdu de l'innocence de l'enfance. Avec cette biographie, Alain Wodrascka raconte Mylène Farmer selon un angle inédit, qui semble pourtant avoir irrigué son oeuvre tout au long de sa carrière : son lien ambivalent avec la religion catholique, aux dogmes de laquelle elle se soumet tout en les transgressant.

04/2023

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Actualité médiatique internati

L'indifférence et autres horreurs. Sous l'oeil de Caïn, récits ; Et la parole de Caïn, réflexions

A travers des récits d'évènements vécus de près ou de loin, e cofondateur de Médecins du Monde nous montre comment la malédiction de Caïn se renouvelle concrètement, dans une dizaine de situations géopolitiques concrètes et touchantes, dans l'indifférence de ceux qui sont censés incarner le bien. Chacun en fonction de ses sensibilités et engagements à travers des drames dans le monde (Darfour, Tibet, Biafra, Kurdistan, mer de Chine, Jérusalem, Auschwitz, conseil de Droits de l'Homme, banlieue parisienne...) peut trouver un récit et des réflexions (en deuxième partie) susceptibles de l'interpeller. J'ai pu saisir la chance de vivre des évènements de l'Histoire contemporaine. On ne peut garder pour soi de telles opportunités qui forcément nourrissent une vie et une pensée loin de la simple morale. Quelles sont les victimes et quels sont les bourreaux ? Les choses sont toujours moins faciles qu'il n'y parait au simple élan naïf du coeur. Les histoires narrées m'ont paru didactiques. Ce sont des histoires vécues de près ou de plus loin remaniées sur le seul plan du romanesque qui leur donne une dimension dramatique et parfois drôlesque qui les approche encore plus du réel. Ne pas transmettre est tuer, faire disparaitre de l'Histoire et donc des Hommes pour une seconde fois. C'est ce que font finalement les idéologies qui tordent les faits pour les faire entrer dans leur logiciel de perception d'un monde et de sociétés rêvées. Il me parait nécessaire de regarder le monde, le comportement des hommes, le sort de victimes dont il ne faut pas faire des héros et dont le futur n'est pas forcément éthique. Il appartient aux êtres humains de sans cesse perfectionner le monde, d'avancer éternellement vers la liberté en n'omettant pas l'incroyable : l'égalité de droits et le distingo entre morale et éthique.

10/2021

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Policiers historiques

L'énigme du code noir. Une nouvelle aventure de Nicolas Le Floch

Jamais dans sa longue carrière, Nicolas Le Floch n'avait vu pareils crimes. Au printemps 1791, on retrouve successivement deux cadavres dans le quartier du Luxembourg à Paris : le pre>mier a une jambe et un bras coupés, le second le dos labouré de dizaines de coups de fouet ; pour faire bonne mesure, tous deux ont été pendus, ce qui a causé leur mort. Ces deux grands seigneurs assassinés sont propriétaires de plantation à Saint-Domingue. Avec son ancien adjoint Bourdeau, Nicolas, agent spécial de la monarchie, découvre que ces mutilations sont calquées sur les punitions infligées aux esclaves fugitifs par les planteurs des colonies, selon les stipulations du "code noir" établi par Louis XIV pour réglementer la répression des fautes commises par les esclaves des colonies françaises. S'agit-il d'une ven>geance venue des îles ? Ou bien d'un complot bien plus tortueux commis dans une intention politique ? Dans le Paris révolutionnaire de 1791, tandis que l'Assemblée constituante tente de stabiliser le royaume et que Louis XVI défend sa couronne au palais des Tuileries, en butte aux émotions populaires suscitées par les patriotes les plus intran>sigeants, les deux policiers tentent de démêler cet écheveau complexe sur fond d'affrontements entre les factions politiques. Au cours de cette intrigue haletante, il devra comprendre la bataille qui s'ouvre sur l'abolition de l'esclavage, entre la Société des Amis des Noirs qui défend l'égalité des droits et le club Massiac, qui réunit dans une association puissante les intérêts coloniaux. Il devra surtout combattre les criminels redoutables de la "bande de l'Homme Vert" qui a élu domicile dans les carrières souterraines de Paris, tout en surmontant l'imbroglio sentimental qui oppose Laure de Fitz-James et Aimée d'Arranet avec qui il entretient une double liaison qui le mettra en fâcheuse posture.

10/2022

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Sociologie

Burundi, une vie à la sauvette. Savoir porter sa croix

A travers Burundi : une vie à la sauvette, Véronique et Edouard touchent du doigt les terribles réalités de l'Histoire du Burundi. Le calvaire enduré par les personnages, choisis comme protagonistes dans le livre, est aussi celui des milliers de Burundais. Beaucoup de victimes restent encore dans l'oubli et par ce livre, les auteurs veulent leur rendre leur humanité bafouée. S'il est vrai que la colonisation a contribué à la fracture identitaire et sociale de la société burundaise, il est d'autant vrai que la société burundaise était loin d'être un paradis avant l'arrivée du colonisateur. De plus, continuer à jeter le tort au colonisateur après plus de 50 ans d'indépendance, est une façon pour les Burundais de cacher leurs propres responsabilités dans les malheurs qui se sont abattus sur eux. Les erreurs du passé doivent servir de leçon pour bâtir une nation forte et prospère au lieu qu'elles continuent à emprisonner la conscience de tout un peuple. Comment parler de ses blessures et de ses souffrances sans blesser ou faire souffrir les autres ? Comment rendre l'humanité aux milliers de victimes qui ont été animalisées par les bourreaux sans susciter la rancoeur et sans être taxé de provocateur ou d'extrémiste ? La symbolique de la croix permet d'établir une certaine relation entre les souffrances endurées pendant les différentes crises au Burundi et la responsabilité d'élever un enfant surtout dans un contexte de guerre et d'exil permanent. La métaphore de la croix peut aussi être retrouvée à travers la longue agonie du Président Ndadaye après avoir été livré par son Chef d'Etat-major aux soldats enragés : voilà l'homme que vous cherchez, qui rappelle l'Ecce homo de Pilate. Le livre se termine sur des propositions pour prévenir d'autres conflits armés au Burundi.

02/2014

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Romans historiques

Pour ne jamais les oublier

C'était durant la Seconde Guerre mondiale. Nice connut les occupations italienne et allemande, ainsi que l'afflux de juifs, français ou étrangers, qui vinrent s'y réfugier. Ce livre est la chronique du courage que quelques cas illustrent. Car ils en eurent, du courage, les Résistants qui se battaient jusque dans les prisons contre l'occupant, particulièrement contre l'allemand : l'un d'eux connut ce qu'il en coûte d'arracher les affiches du Maréchal. Certains connurent la torture dans les hôtels l'Hermitage et l'Excelsior, sièges de la SS et de la gestapo à Nice, mais ne parlèrent pas. L'un d'eux, même, s'en échappa, aidé par des enfants. Certains furent déportés et connurent plusieurs camps, notamment durant la " longue marche ", fuite des SS, mortelle pour les déportés devant l'avancée des alliés. Ils ne sont pas tous revenus et seuls celles et ceux qui revinrent témoignent ici. L'un d'eux qui était à son corps défendant l'interprète des bourreaux sauva des vies en " traduisant " et ne dut, à la Libération, qu'aux témoignages des Résistants qu'il avait aidés de n'être pas condamné comme traître. D'autres sauvèrent des enfants juifs, tout simplement. D'aucuns étaient bien jeunes à l'époque. Leurs familles juives française ou étrangère avaient fui leur pays, l'Allemagne, la Pologne... ou la zone nord de la France où régnait l'occupant. L'un de ces jeunes réfugiés, qui avait été interdit d'études parce que juif quand il avait treize ans finira par passer un doctorat d'histoire à Nice, à l'âge de soixante-treize ans. Une autre profitera du flottement dû à la transition des commandements français et allemands pour fuir Drancy et venir à Nice et vous saurez quelle fut sa vie. Ne les oublions pas !

06/2014

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Sciences historiques

Combattantes. Une histoire de la violence féminine en Occident

Amazones, saintes en armes, émeutières, résistantes, femmes soldats, activistes luttant contre la domination masculine, la violence sexuelle ou sexiste, les régimes autoritaires, l'esclavage ou le colonialisme, mais aussi terroristes, kamikazes, gardiennes de camps ou délinquantes... Notre histoire est traversée par ces figures de femmes offensives. Elles ont pourtant rarement eu droit de cité dans le récit national et plus largement occidental, faisant au contraire les frais de caricatures qui permettaient d'éclipser la violence prédominante subie par les femmes : de victimes, elles devenaient bourreaux désignés. Preuve que la violence féminine marque les esprits et frappe les imaginaires, aujourd'hui comme hier. Cette violence revendiquée a été longtemps occultée par une histoire écrite par et pour des hommes soucieux de perpétuer le mythe de l'innocence féminine, socle d'un modèle patriarcal qui permettait de reléguer les femmes dans des fonctions subalternes. Si les violences féminines domestiques (infanticide, crime passionnel, violence conjugale), secrètes (empoisonneuse, traîtresse, usurpatrice) ou déviantes (sorcière, criminelle, violeuse, veuve noire, femme fatale) sont aujourd'hui mieux connues, il semble que la violence commise par des femmes au sein de l'espace public le soit moins. Elle s'exprime pourtant au grand jour, réactivant des stéréotypes dépréciatifs tenaces : vénéneuse, poissarde, tricoteuse, incendiaire, virago, pétroleuse, vitrioleuse, suffragette... Autant de termes destinés à évacuer leu sexe faible "d'une sphère publique où sa place n'est jamais considérée comme acquise. Cet ouvrage met en évidence un inconscient culturel aussi puissant que persistant, à l'oeuvre dans nos représentations collectives ; il identifie les figures antiques, souvent mythifiées, de ces femmes d'action, leurs mutations au cours de l'histoire et leur résurgence ambivalente au sein de notre monde contemporain, afin de saisir une question qui interroge notre modernité. Il fait la part belle à une perception féminine longtemps négligée de la violence.

09/2020

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Littérature française

La Maison de l'Ame

Qu'est-ce qui sépare une journaliste radio à Paris, spécialiste des conflits en Afrique, et un jeune ethnologue roumain ? Suffisamment de choses pour que Claire, dans un premier temps, décline poliment l'invitation de l'énigmatique Stefan M. à venir réaliser un reportage sur la Roumanie de l'après Ceausescu. Et qu'est-ce qui, mystérieusement, les relie pour qu'elle se ravise et rejoigne l'ethnologue qui ne la connaissait jusque là que par sa voix ? La voix, c'est tout le thème de ce roman que l'on sent de bout en bout adressé. Dans le petit village de Snagov, Claire découvre la chape de silence par-dessus les tensions, amertumes et violences d'autant plus sensibles un an à peine après la révolution de 1989 qu'au bord de ce lac renommé les victimes du pouvoir côtoient encore leurs bourreaux. Peu à peu elle donne la parole à ceux qui se désignent eux-mêmes comme " démolis " de l'ancien régime, victimes d'un Plan parmi d'autres, où ils ont été forcés de détruire leur maison et d'habiter des immeubles construits par le pouvoir. Son intention pourtant n'est pas de réaliser un reportage... Dans ce village meurtri, la journaliste et l'ethnologue s'attendent, se cherchent et se perdent, chacun prisonnier de ses hantises. Ils n'ont que quelques jours pour accomplir le rituel qui seul peut les sauver... A la fois livre de l'intime et livre d'enquête, ce roman clôture une trilogie commencée par l'auteur avec La Plus que Mère et La Cérémonie des Poupées, tous deux parus chez maelström et traversés par cette même obsession du non-dit et de la prise de parole, du rituel et de la catharsis.

06/2010

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Romans historiques

Le triomphe de l'entendement, Aufstand im Buchenwald

"Pendant une longue période, l'influence réelle de l'insurrection des détenus du camp de Buchenwald sur sa libération a fait l'objet après la guerre de controverses, souvent vives, notamment pendant la période de la guerre froide. Mais la remarquable étude de Georges Beauchemin nous semble clore la polémique en présentant les détenus pour ce qu'ils ont été réellement... " . Bertrand Herz Témoin de l'insurrection du 11 avril 1945 et auteur de la préface Mercredi 11 avril 1945 : libérés in extremis sur la montagne de Goethe. Hier, l'aviation mit un terme aux "marches de la mort" , puis le glas du canon gronda la nuit durant. Ce tonnerre ralluma, en bas dans Weimar et en haut chez les SS du camp de concentration de Buchenwald, la peur des hãftlinge. En matinée, les bourreaux parèrent au supplice des 21000 morts-vivants décharnés et terrorisés, parqués dans les blocks éteints. Soudain, au contact des tanks, toute la donne fut invertie. Alors, comme prévu, les brigades armées créées en secret par la résistance attaquèrent, prenant en tenaille les 6000 nazis effarés. A point nommé, car les SS s'apprêtaient à en finir, puis à fuir. Fonçant vers l'objectif du jour, la 4e DB dépassa alors, sans même la voir, la porte béante de l'Enfer... Un récit richement documenté, qui relate l'avant tragique, le pendant héroïque et l'après-coup de l'Aufstand (l'Insurrection) naguère décriée, de nos jours méconnue et demain... ! ? Né en 1952 à Montréal, Georges Beauchemin a fait sa carrière au sein du Gouvernement du Québec. Aujourd'hui retraité, ce grand amateur d'Histoire s'est inspiré du vécu de ses beaux-parents, tous deux résistants et déportés, pour écrire Le Triomphe de l'Entendement.

09/2020

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Policiers

Le fruit de mes entrailles

Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu'à s'évader pour la venger... Amia, jeune femme d'une vingtaine d'années, prisonnière d'un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu'elle va être mère ! C'est peut-être le signal qu'elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux. La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd'hui quand elle découvre sa cruelle maladie... Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d'une longue cavale infernale et sanglante. A la vie, à l'amour, à la mort, au destin... Un thriller palpitant, noir, sanglant, percutant, intense... Un rythme endiablé... Une formidable histoire d'amour... Cédric Cham n'y va pas par quatre chemins : chaque page est un challenge, chaque jour est un combat ! Pas de fioritures, juste des faits, des hommes et des femmes qui vont tenter de sortir de la fange dans laquelle ils sont englués ! Et pour ça, il va falloir affronter une terrible adversité. Ca pourrait être un film, tant les images restent scotchées sur votre rétine. Ca va vite, ça va fort, ça fait mal et c'est pourtant bourré d'émotions... Parce que cette fuite en avant est le moteur d'une nouvelle raison de vivre ! Cédric Cham nous entraîne dans un hors-piste douloureux et en tension permanente. C'est sec, violent, jusqu'au-boutiste et particulièrement réaliste. Et comme toutes les lignes de fracture, ça laisse dans la bouche une certaine amertume ! Mais quel bouquin !

09/2018

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Romans historiques

Sanguis martyrum. Les premiers martyrs chrétiens d'Afrique du Nord

"L'ignorance française du passé africain stupéfiera nos descendants" s'exclamait l'académicien Louis Bertrand, lors d'une conférence tenue devant 2000 personnes à Alger en 1922... Ne l'oublions pas, l'Afrique du Nord n'a pas toujours été terre d'islam, ni dominée par les Arabes. Bien avant, elle fut l'une des provinces les plus prospères de l'Empire romain et c'est sur les débris de son paganisme que fut édifié le christianisme triomphant de Tertullien, de saint Cyprien, de saint Augustin surtout, faisant de l'Eglise d'Afrique l'une des plus vivantes et des plus rayonnantes du Ve siècle, "la mère, l'éducatrice et la lumière de nos Eglises d'Occident". Mais pour cela, que d'efforts, que de sacrifices, que de martyrs ! Louis Bertrand, dans un livre au succès considérable, en a fait en 1918 le sujet de ce roman historique flamboyant. "Qu'est-ce donc que Sanguis martyrum ? C'est la mise en action du fameux apophtegme de Tertullien : sanguis martyrum, semen christianorum (sang des martyrs, semence de chrétiens). Sur une intrigue, qui n'est pas la part la moins forte ni la moins émouvante, Louis Bertrand montre comment la mort d'un martyr (saint Cyprien, évêque de Carthage) sème une graine de grâce qui s'enfonce dans la terre - sous terre, même, dans les mines où les esclaves chrétiens souffrent mort et passion - pour ressurgir dans un martyre collectif, qui est une moisson d'âmes radieuses pour le paradis : le paradis à la lumière des épées, des glaives des bourreaux", comme l'a excellemment résumé l'abbé jean Bayot lors du colloque sur Louis Bertrand (publié par Via Romana en 2015).

06/2016

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Littérature française

Zone

Par une nuit décisive, un voyageur lourd de secrets prend le train de Milan pour Rome, muni d'un précieux viatique qu'il doit vendre le lendemain à un représentant du Vatican pour ensuite - si tout va bien - changer de vie. Quinze années d'activité comme agent de renseignements dans sa Zone (d'abord l'Algérie puis, progressivement, tout le Proche-Orient) ont livré à Francis Servain Mirkovic les noms et la mémoire de tous les acteurs de l'ombre (agitateurs et terroristes, marchands d'armes et trafiquants, commanditaires ou intermédiaires, cerveaux et exécutants, criminels de guerre en fuite...). Mais lui-même a accompli sa part de carnage lorsque la guerre en Croatie et en Bosnie l'a jeté dans le cycle enivrant de la violence. Trajet, réminiscences, aiguillages, aller-retour dans les arcanes de la colère des dieux. Zeus, Athéna aux yeux pers et Arès le furieux guident les souvenirs du passager de la nuit. Le train démarre et, avec lui, commence une immense phrase itérative, circulatoire et archéologique, qui explore l'espace-temps pour exhumer les tesselles de toutes les guerres méditerranéennes. Car peu à peu prend forme une fresque homérique où se mêlent bourreaux et victimes, héros et anonymes, peuples déportés ou génocidés, mercenaires et témoins, peintres et littérateurs, évangélistes et martyrs... Et aussi les Parques de sa vie intérieure : Intissar l'imaginaire, la paisible Marianne, la trop perspicace Stéphanie, la silencieuse Sashka... S'il fallait d'une image représenter la violence de tout un siècle, sans doute faudrait-il choisir un convoi, un transport d'armes, de troupes, d'hommes acheminés vers une œuvre de mort. Cinquante ans après La Modification de Michel Butor, le nouveau roman de Mathias Enard compose un palimpseste ferroviaire en vingt-quatre "chants" conduits d'un seul souffle et magistralement orchestrés, comme une Iliade de notre temps.

08/2008

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Sciences historiques

L'enseignement de la torture. Réflexions sur Jean Améry

Loin d'avoir été discréditée par les atrocités du XXe siècle, la torture est en passe de devenir, en ce début du XXIe siècle, une pratique banale : une méthode de renseignement, une technique policière et militaire, tant dans les dictatures que dans les démocraties. Pour la philosophe Catherine Perret, il est urgent de comprendre les raisons culturelles qui font aujourd'hui de la torture une technique de gouvernement des hommes de plus en plus admissible. S'appuyant sur un auteur trop oublié, Jean Améry (1912-1978), et son essai sur La Torture, la philosophe interroge les prémices de l'institution d'une torture d'Etat. Jean Améry réfléchit sur la signification de la pratique de la torture dans la culture chrétienne moderne à partir de l'expérience qu'il fit, sous le nazisme, de la torture et de l'extermination des Juifs d'Europe. Il fait ainsi sortir la torture du cadre d'exception dans lequel on la classe pour mieux l'oublier. L'opération centrale de l'essai d'Améry est l'établissement d'une relation intrinsèque entre la pratique nazie de la torture et la "Solution finale" mise au point par Hitler et son gouvernement. La torture d'un seul, livré à son bourreau, et l'extermination d'un peuple, abandonné par la communauté à l'appareil d'Etat, sont deux formes d'un même projet politique dont le nazisme est une expression, mais non l'expression unique. Le corps torturé par le nazi n'est pas le corps du torturé. C'est notre corps. Pour dire ce corps que personne avant lui n'a pensé, Jean Améry invente une langue : il met la prose du reportage au service de la philosophie. Brutale, précise jusqu'à l'âcreté, véhémente et spéculative, l'écriture du témoignage dépasse alors le témoignage. L'expérience livre un texte écorché auquel il faut rendre la peau dont on l'a arraché, un texte dont il faut, pour le lire, devenir l'enveloppe. La torture attaque enfin le lien social. Ce lien, aucune loi ne peut le décréter, même s'il doit être protégé par la loi. C'est donc en réfléchissant sur la disjonction entre le lien social qui associe les personnes et la loi qui assujettit les sujets qu'il faut chercher à redéfinir l'acte de torture. Il en va de la "démocratie" au coeur des pratiques démocratiques.

09/2013

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Terreur

Rages

RAGE La colère, l'envie et la rancune sont des sentiments qui dévorent celui ou celle qui les ressent. Mais lorsqu'ils deviennent rage, ce sont deux mondes qui s'effondrent. Le mortifié en perd la raison et devient bourreau, l'objet du ressenti en perd la vie et devient supplicié. VOUS N'ETES PERSONNE Des meurtres sans la moindre logique apparente sont perpétrés dans la mégapole de New-York. Léo Costa, un psychiatre farfelu aux manières peu orthodoxes va faire équipe avec le Capitaine Farrow pour élucider ces faits aussi étranges que violents. Petit à petit, le médecin va comprendre. Peu à peu, il va cerner la folie qui phagocyte l'auteur de ces actes infâmes, et faire en sorte, à sa manière et au risque de faire lui-même partie des victimes, que ce dernier lui donne ses raisons. CE QUE VIVENT LES PAPILLONS Megan était une jeune femme à la joie évidente et à l'avenir prometteur jusqu'à l'accident qui emporta la moitié de son visage et la plongea dans trois mois de coma. Mais la vie a cette faculté de donner l'espoir alors que l'on sombre dans le néant. Un nouveau futur s'ouvre à elle dans une grande maison de couture où elle va devenir la créatrice montante. Cependant, dans cet environnement de vénusté superficielle, la laideur n'a aucune place, tout comme la profondeur. Megan va en faire les frais au quotidien, de la part des représentants de cette magnificence pourtant si éphémère. Les moqueries, les injures et autres niaiseries de bas étages dirigées vers la jeune créatrice vont développer chez elle une nouvelle conscience sans discernement, libérant une arme redoutable, la rage. NEMESIS Zachary Chambers sort de prison après quinze années de détention pour le meurtre d'une petite fille. Il a bénéficié d'une remise de peine par son comportement exemplaire. Le Docteur Sonia Ardwick l'attend dans son véhicule. Elle a été désignée pour assurer son suivi psychiatrique en collaboration avec l'Agent de Probation John Mayers qui l'aide dans sa réinsertion. Zach est volontaire et son repentir est sincère. Son employeur est ravi de son travail et Sonia l'est aussi de ses séances qui, au fil des semaines, vont solidifier leur relation. Une amitié va naître. Mais la vengeance possède cette caractéristique qui lui est propre. Elle se déguste froide.

12/2023

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Histoire internationale

Par ordre du Führer ! Souvenirs, lettres et documents

Le Tribunal militaire international de Nuremberg a condamné à la peine capitale le Feld-maréchal-général Wilhelm Keitel ; jugé criminel de guerre, il fut pendu haut et court le 16 octobre 1946. Il a dû répondre, à Nuremberg, d'ordres qu'en sa qualité de chef suprême, Hitler avait donnés, mais que lui n'a fait que transmettre. Le maréchal Keitel devait, dans l'esprit de Hitler, représenter auprès de lui l'ensemble des forces armées. Il portait le titre de chef de l'OKW (chef du commandement de la Wehrmacht), mais cet homme ne détenait, malgré son rang élevé, aucun pouvoir de décision ni de commandement. La position de secrétaire militaire qu'il assuma auprès de Hitler à partir de 1938 était l'une des plus ingrates que l'on pût concevoir. Keitel en a convenu sans réticence au cours de son procès. Dans ses souvenirs, c'est surtout sur lui-même qu'il porte un jugement objectif alors que la plupart de ses camarades du corps des officiers, et en particulier de l'Etat-major général, lui ont jeté la pierre en lui faisant grief de n'avoir su empêcher ce qu'eux-mêmes n'ont pu davantage éviter. Reste à savoir si, en de telles matières, seul le Juge suprême est compétent, ou si des juges humains ont qualité pour en décider. En tout cas, les mémoires du Maréchal soulèvent quantité de problèmes ; ils touchent à celui, toujours brûlant, de l'articulation du haut-commandement dans les trois armes : terre, mer, air. Problème qui s'apparente à l'organisation de l'Etat et qui n'a encore jamais été résolu nulle part de façon satisfaisante. Se pose alors la question cardinale du devoir d'obéissance du soldat, et des limites qu'il sied de lui assigner dans le monde moderne. Sans doute est-ce en cela que réside l'intérêt palpitant de ces mémoires écrits par un soldat qui savait qu'il allait périr quelques semaines plus tard de la main du bourreau. Keitel en écrivant ces lignes ne s'est pas ménagé. Il n'ignorait pas qu'il allait mourir en expiation d'ordres qu'il n'avait ni conçus ni donnés, mais qu'il avait contribué à diffuser et à faire exécuter. Il a tenu néanmoins, avant de disparaitre, à apporter sa contribution à la vérité historique.

11/2019

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Histoire internationale

Les invités. Vingt ans dans les prisons du Roi

" Je suis né, j'ai grandi et j'ai été éduqué au cœur du pouvoir marocain. Et nous avons été, les miens et moi, les intimes d'Hassan II et de sa famille. Le 16 août 1972, mon père, le général Mohamed Oufkir, tenta par un coup d'État de déposer le monarque. Il échoua et fut assassiné au palais de Skhirat en présence du souverain. Hassan II, qui naguère se comportait avec nous comme un père, devint alors notre impitoyable bourreau et nous fit disparaître, sans procès ni jugement, dans ses prisons les plus secrètes. Notre calvaire dura près de vingt ans dans des conditions moyenâgeuses. Le plus jeune d'entre nous, au moment de notre déportation, n'a que trois ans et la plus âgée dix-neuf. Durant deux décennies, nous avons été persécutés de toutes les façons possibles parce que nous étions les enfants d'Oufkir. De quinze à trente-quatre ans, j'ai connu l'enfermement, dont dix années dans l'isolement absolu. Pour échapper à la démence, dans la solitude la plus complète, je me suis accroché à mon identité que l'on voulait tuer. Et j'ai entretenu vivante ma mémoire en revisitant minutieusement la moindre étape de ma vie passée, notamment tes révolutions de palais, les deux tentatives de putsch ainsi que les méandres de l'autocratie corrompue qui a entraîné la chute des miens. Dans ce livre, je raconte ce qu'enfant puis adolescent j'ai vu et entendu dans l'antre du pouvoir absolu. Mais je refais aussi le singulier chemin qui mène des marches d'un trône aux affres de ses oubliettes, de la frivolité à la découverte de soi. Car si ces dix-neuf années de souffrance furent terribles, elles se révélèrent pleines d'enseignement. Leurs étapes effrayantes, exceptionnelles de dureté comme d'émotion, ont forgé davantage que les dorures de mon enfance l'homme qu'aujourd'hui je suis. Cette mise à mort a été une leçon de vie dont j'ai tiré la conviction que l'espérance est la dernière chose que l'on doit perdre. Si ce témoignage peut apporter à ceux qui traversent une situation difficile un peu de réconfort ou l'envie de lutter, alors le sens et le but de cet ouvrage ne seront pas trahis. "

02/2003

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Histoire internationale

Cahiers de prison

En 2011, l'arrestation du Président Gbagbo et l'emprisonnement de nos dirigeants me conduisirent à la plus grande audace, à la plus grande folie peut-être : c'est au plus haut qu'il me fallait hisser le Front Populaire Ivoirien. Ma témérité et ma combativité consistaient uniquement dans l'intransigeance en faveur de la libération du président Gbagbo. Il me fallait vite passer sur l'émotion pour me concentrer sur ce combat... Pendant la durée de mon mandat à la tête de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien comme après, j'ai employé toute la vigueur de mon caractère et j'ai apporté dans le Front Populaire Ivoirien tout le zèle et toute l'activité du citoyen embrassé de l'amour de son pays. Le but de mon engagement, au lendemain du 11 avril 2011, était davantage pour moi d'obtenir la libération du président Gbagbo et de protéger le Front Populaire Ivoirien des empiètements du régime du Rassemblement Des Républicains que de me couronner de fleurs. Dans cette période difficile de 2011, pour échapper aux armes des rebelles, je me suis condamné à une vie clandestine, relancé de temps à autre par des tournées, obligé de me cacher, errant dans les rues au milieu de la nuit, et ne sachant quelques fois où trouver un dortoir, plaidant au milieu des armes la cause du président Gbagbo, défendant les opprimés, la tête sur le billot, et n'en devenant que plus redoutable encore aux bourreaux et aux fripons publics. J'ai mené cette vie neuf ans durant, sans me plaindre un instant, sans regretter ni repos ni plaisirs, sans tenir compte de la perte de mon statut de fonctionnaire, de ma santé, et sans jamais pâlir à la vue du danger toujours dressé sur mon chemin. Que dis-je ? Je l'ai préféré et souhaité. Si j'avais simplement voulu garder le silence, si j'avais voulu déshonorer le combat de Gbagbo, que de propositions alléchantes ne m'ont-ils pas faites ?

02/2020

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Décoration

La robe. Une histoire culturelle. Du Moyen Age à aujourd'hui

Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l'iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Age à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs. Car l'apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d'elle, d'où l'enjeu d'une histoire des robes. Découpé en six grandes parties, l'ouvrage remonte d'abord au XIIIe siècle avec les premiers bustes lacés, pour ensuite s'attarder au XVIe, mais surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles, durant lesquels la géométrie des lignes et des silhouettes ne va faire que s'accentuer : le buste est corseté, la ceinture étranglée et le bas du corps entièrement noyé dans les plis. La femme est avant tout un " décor " et cet artifice est conçu en priorité pour la pause, non pour l'activité. Mais l'époque des Lumières en fera la critique, amplifiée par la Révolution française. La nouvelle " citoyenne " gagne en droits et en liberté, et son vêtement doit en témoigner. Pourtant, le premier quart du XIXe siècle, s'attache à restaurer pour un temps ces formes et dépendances passées : c'est alors l'apogée de la crinoline, avant qu'elle-même ne s'efface au profit du fourreau début XXe, tandis que la robe se fait plus collante, dévoilant davantage le bas du corps. Puis, le XXe marque l'élancement : la ligne se redessine et la rupture s'opère sur l'ensemble de la silhouette. Les formes s'installent, plus onduleuses. La mode " garçonne " des années 30 marque de façon décisive l'affirmation d'un corps mobile. De même, à travers les bouleversements contemporains, triomphe une liberté assumée : la mini-jupe, le legging, le pantalon, sont autant de repères forts, à partir desquels la robe est révolutionnée.

11/2017

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12 ans et +

Les Haut-Conteurs Tome 4 : Treize damnés

Les Haut-Conteurs Tome IV - Treize damnés ? Le tome charnière d'une série qui rencontre tous les suffrages ! ? " Une saga magistrale ! " Fantasy jeunesse ? " Un magnifique ouvrage dont on entend déjà beaucoup parler ! " Les 1001 bouquins ? " Une édition très agréable à lire et à regarder ! " les lectures de Mina Prix Elbakin du Meilleur roman fantasy français jeunesse Finaliste pour la 23e édition du prix des Incorruptibles Sélection pour le Prix Garin des Collèges 2012 Finaliste pour le Prix Chimère 2012 Résumé Perdu dans une grotte glacée, Roland est amnésique et prisonnier de sorcières qui l'empêchent de recouvrer la mémoire. Il tente de percer le mystère de ses bourreaux sans perdre l'esprit mais la folie est inlassable. Elle le dévore peu à peu et même un Cour de Lion ne saurait lui résister. Pourtant les réponses aux questions qu'il s'est toujours posées sont à portée de voix... Car ses geôlières semblent tout savoir du Livre des Peurs. A Rome, Alexandrie ou dans les Alpes, les Haut-Conteurs cherchent Roland et Mathilde la Patiente. La jeune Eléna, le truculent Bouche-Goulue, Salim l'Insondable et Corwyn le Flamboyant collectent des indices partout et progressent vers le nord de l'Europe, sur la piste des 13 damnés et des origines du Livre des Peurs. Sont-ils prêts à découvrir ce que nul Conteur avant eux n'avait seulement osé imaginer ? Voici venue l'histoire mère de toutes les histoires, voici venu le temps des révélations... Les auteurs Patrick Mc Spare est un scénariste-dessinateur BD et illustrateur pour diverses publications jeunesse (Strange Captain Swing, Pif Gadget, Spécial Zembla, Mustang, Rodéo, Kiwi , Power Mania). Oliver Peru, est auteur et dessinateur de BD depuis l'âge de 23 ans. Il est l'auteur de nombreux albums comme Shaman, Kookaburra Universe, Guerres Parallèles, Zombies, Lancelot, La Guerre des Orcs, Nosferatu, (Soleil) mais aussi des romans Druide, Excalibur(éditions Arkhanes, et Eclipse).

11/2011

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Policiers

Jolie Blon's Bounce

" Le père, Quentin Boudreau (...) tenait sur son genou la main de son épouse, une petite Cajun aux cheveux sombres et au visage ravagé. Ils n'ouvrirent pas la bouche, ni elle ni lui, ne serait-ce que pour poser une question, tandis que nous leur expliquions ce qui était arrivé à leur fille, en choisissant nos mots avec soin pour en atténuer la portée. J'aurais préféré les voir exploser de rage et nous hurler des insultes, lancer des remarques racistes, n'importe quoi, en fait, qui m'aurait soulagé du sentiment qui était le mien quand je les regardais bien en face. Mais ils restèrent dignes et silencieux. Pleins d'humilité, n'exigeant rien de nous, il est probable qu'en cet instant, ils étaient incapables d'entendre l'intégralité de ce qu'on leur disait. " Pour Dave Robicheaux et sa coéquipière Helen Soileau, policiers à New Iberia en Louisiane, tout commence par l'une de ces affaires au goût amer où la mort violente d'un enfant cause une tragédie familiale. Une adolescente prénommée Amanda a été tuée de deux balles, violée et abandonnée dans un champ de canne à sucre. Puis une prostituée, fille d'un mafieux local, subit le même sort. Très vite, les soupçons se portent sur un musicien noir, le chanteur de blues Tee Bobby Hulin. Il se trouve que l'avocat de Hulin n'est autre que Perry LaSalle, qui appartient à une riche famille de planteurs de New Iberia. Les LaSalle, Dave Robicheaux les connaît, et surtout, il connaît la sinistre réputation de l'homme qui fut leur contremaître : un être sadique nommé Legion Guidry. Comme dans Sunset Limited et dans Purple Cane Rood, Dave va trouver en travers de sa route une incarnation diabolique qui semble avoir le don d'ubiquité et va hanter ses cauchemars. Peu à peu, son enquête se transforme en duel contre un véritable génie du mal...

02/2006

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Beaux arts

Autoportraits cachés

Les titres affichés de certaines oeuvres ne disent pas tout du sujet. Ils passent sous silence que, parfois, le peintre s'est glissé dans la scène qu'il a représentée. Dans la toile, se cache un autoportrait. C'est ainsi que, par exemple, Botticelli " assiste " à L'Adoration des Mages, que El Greco est présent lors de L'Enterrement du comte d'Orgaz, comme Vélasquez l'est à Bréda le 5 juin 1625 lorsque le ville capitule... Ingres quant à lui se représente derrière Jeanne d'Arc dans la cathédrale de Reims lors du sacre du Charles VII. Or ce sacre a eu lieu le 17 juillet 1429. Ingres a achevé sa toile en 1854... Singulier et très anachronique jeu de cache-cache. Rassembler des oeuvres de Michel-Ange et de James Ensor, de Memling et de Véronèse, de Rembrandt et de Masaccio, de Dürer et de Raphaël, de Ghirlandaio et de Dali, c'est devoir s'interroger sans cesse sur la, les raisons qui ont conduit les uns et les autres à vouloir se représenter ainsi. Pour quelle raison, par exemple, Michel-Ange fait-il le choix de se représenter dans le Jugement dernier de la chapelle Sixtine comme la peau écorchée de saint Barthélémy ? Pourquoi Van Eyck fait-il le choix de n'être qu'un reflet dans le miroir convexe accroché derrière les Arnolfini et un autre reflet sur le bouclier de saint Georges dans La Vierge au chanoine Van der Paele ? Max Ernst au XXème siècle, comme Rubens au XVème, ont-ils les mêmes raisons de se représenter entourés d'amis ? Pourquoi Rembrandt se représente-t-il parmi les bourreaux qui dressent la croix sur laquelle le Christ vient d'être cloué ? Une invitation passionnante, éclairante et sans précédent qui permet de mettre en évidence les songes et les ambitions des plus grands peintres de l'histoire de l'art.

10/2020

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Littérature russe

Le fidèle Rouslan

Publié en France en 1978, un roman qui dénonce de façon terrifiante la déshumanisation et l'absurdité du système soviétique. A redécouvrir dans la collection Vintage. En Sibérie, au début des années 1960. Chien de garde d'une redoutable efficacité, Rouslan voit son monde s'écrouler un matin : le camp de prisonniers vient de fermer, son maître lui donne congé. Que faire quand on n'a connu que le travail ? Quand toute sa vie, on a répondu aux ordres ? Quand on ne sait rien faire d'autre que garder des prisonniers ? Si les autres chiens vont quémander de la nourriture et un abri chez les villageois, Rouslan, lui, ne se compromet pas. Hier encore, il sautait à la gorge du prisonnier fuyard, son flair lui faisait retrouver celui qui avait volé un quignon de pain, son endurance le faisait courir des heures derrière les colonnes de détenus. Certes, Rouslan a parfois été choqué, comme ce jour où un des chiens, le plus sauvage, le meilleur, capable de tuer un prisonnier d'un seul coup, a été emmené par les maîtres dans la forêt et n'en est jamais revenu ; ou cette autre journée où les détenus ont refusé de sortir par -40° et où les gardiens les ont arrosés d'eau. Mais Rouslan le sait, c'est dans la force et dans l'ordre qu'on trouve la liberté... " A l'heure où les plus fidèles d'entre les fidèles qui avaient juré de lui faire don de leur vie tout entière le trahissaient ; à l'heure où les ministres et les généraux, les juges et les bourreaux, les indicateurs rétribués ou bénévoles abdiquaient et battaient en retraite ; à l'heure où ses porte- drapeaux jetaient dans la boue ses étendards couverts de crachats, le Service cherchait un soutien, implorait un reste de fidélité... et le soldat mourant entendit l'appel de la trompette guerrière. "

01/2023