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Vie de famille

Lettres à Anouk

Iris est une amoureuse passionnée et passionnée de l'amour. Lorsque sa jeune cousine chérie Anouk entre dans le jeu de la séduction avec de jeunes hommes, c'est vers Iris qu'elle dirige ses interrogations. Ainsi, Iris décide d'écrire à Anoushka afin de lui partager son expérience, l'éclairant sur son besoin d'aimer, son envie de former un couple et son désir ardent. Le résultat : 30 lettres qui forment un voyage nous emmenant du bonheur de l'introspection à l'éveil du désir, de la sexualité la plus crue à la relation amoureuse. Iris livre aussi bien des réflexions éclairées que des techniques et des pratiques. Un texte riche, bienveillant et émancipateur, qui condense de précieuses informations grâce à une écriture limpide accompagnée d'illustrations. En pratique : Développer sa joie de vivre, mieux se connaître, savoir subvenir à ses besoins Différencier aimer, être amoureux et être en relation Les carburants du désir, l'imaginaire, l'interdit Développer sa sensualité, son imaginaire érotique Définitions et descriptions de l'orgasme Le charme plutôt que la beauté La séduction comme terrain de jeu Les organes génitaux, les zones érogènes féminines et masculines Explorer son corps, se masturber, ses zones érogènes, les signes du plaisir Développer sa puissance Approches de séduction Se préparer aux rencontres Jeux d'introspection Actions pour laisser entrer le plaisir dans sa vie Décoder son nouveau partenaire, mesurer son intérêt, fixer nos limites Gérer les premiers rapports sexuels, Pratiques sexuelles du couple L'érection, l'éjaculation, la période réfractaire Les différents types d'orgasmes Le baiser, le massage, la masturbation, la fellation, la pénétration, le muscle PC Les positions pour une pénétration légère, profonde, une stimulation multiple Son, mouvement et respiration pendant l'amour Entretenir une relation de qualité : impact émotionnel, communication, congruence Débloquer son désir - corps, mental, émotion, relation Variations dans la pénétration Pour lui : gérer son excitation, jouir sans éjaculer Traits de caractère pour être charmante Bains pour se réinitialiser Règles d'hygiène Conseils pour augmenter son désir L'énergie active, passive, leur complémentarité Le cocktail (chimique) de l'amoureux Solutionner les douleurs et inconforts sexuels Vivre une sexualité positive qui vitalise La mémoire du corps La relation de couple : l'idéal romantique, les travers, sexualité La souffrance en amour, conflits, inconforts Et la rupture ?

09/2023

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Philosophie

La r(ê)volution perhumaniste. Une eutopie d'avenir

Le livre que nous propose Jean Semal est un savant et surprenant cocktail de souvenirs autobiographiques, de portraits de celles et ceux qui ont croisé son chemin et de réflexions philosophiques. Il nous interpelle avec sa r(ê)volution perhumaniste, clé d'une utopie d'avenir et fruit d'une longue réflexion nourrie de nombreuses expériences de vie. L'auteur nous prévient d'entrée de jeu : «Arrivé au crépuscule d'une vie qui m'a réservé tant de merveilleux moments tout en m'évitant les pires ennuis, je ressens l'opportunité de faire un bilan. Comment ai-je pu cueillir tant de beauté en échappant à tant de désordre ? Certes, mes moments de faiblesse furent patents et mon manque d'ambition bling-bling ne m'a guère conduit sur les Sentiers de la Gloire. Si je me suis essayé à la présente écriture, c'est afin de m'interroger sur cette résilience qui m'a soutenu dans l'épreuve, pour essayer d'en dégager quelque règle normative qui puisse être utile à autrui. Elevé dans un milieu modeste, j'ai bénéficié d'une protection familiale ferme et prudente associée à un sens aigu du devoir et de la reconnaissance vis-à-vis de mes éducateurs (qui furent le plus souvent des éducatrices). Clairement, j'ai souvent joué à cache-cache avec le danger et j'ai contourné maintes menaces de voir mettre un terme prématuré à ma course au bonheur tranquille. Mais pour autant que je me souvienne, ma vie s'est déroulée sans regrets grâce à l'amour, à la sympathie et à l'aménité que j'ai pu échanger avec mes compagnes de vie, avec mon essaim familial (ascendant, descendant, collatéral et reconstitué), ainsi qu'avec les cercles d'amies et d'amis que j'ai eu la faveur de fréquenter. Toutes et tous m'ont fait bénéficier d'échanges enrichissants dans la confiance et l'estime réciproques. C'est dans ce contexte que je voudrais porter témoignage afin que mes complices en humanitude puissent évaluer les aboutissements de ma quête réflexive. Pour cela, dire d'où je viens et ce que j'ai vécu. Décrire mes rencontres avec des personnes et des situations qui m'ont permis de progresser en cordialité et en spiritualité pour arriver à identifier les paramètres de la vie bonne.»

03/2015

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Théâtre

Rire et sourire

Dans ce volume thématique "Rire et sourire", le comique qui sous-tend toujours le rire et le sourire, prend des formes variées qui vont de la parodie cinglante ou amusée, de la facétie à la clownerie verbale et physique nous fait bien comprendre que rire et sourire est une activité très sérieuse. La vieille dame qui fabrique 37 Cocktails Molotov parjour se déroule à la frontière fragile qui sépare la réalité de la fiction. Matéi Visniec propose un voyage initiatique dans le laboratoire le plus intime de la création, là où l'auteur s'engueule avec ses personnages, où les personnages secondaires se rebellent et veulent devenir personnages principaux. Comme cette serveuse de café qui fait irruption, en plein milieu ale la nuit, dans la chambre de l'auteur pour lui déclarer son amour... Ou bien, comme le serveur de café . Mais le personnage le plus inquiétant de la pièce c'est La Vieille Dame. Elle ne cesse de gronder l'auteur et de lui reprocher ses paresses, ses faiblesses, ses maladresses, ses concessions littéraires, ses lâchetés sociales, ses minauderies... Tout en l'écoutant parler de ses angoisses et de ses rêves, La Vieille Dame lui donne aussi de rapides leçons d'écriture entre deux apparitions car entre temps la vieille dame a une occupation très spéciale : elle fabrique 37 cocktails Molotov par jour... Quelle sorte d'ange ou de monstre va surgir de l'ombre ou de la porte de la vie ? Pour Jean Manuel Florensa, Célestin et Comodo sont des jumeaux, d'authentiques nez-rouges. Mais voilà, le monde est uniformisé sur les nez-blancs. Lorsqu'ils posent pied sur notre terre, il leur faut s'accommoder à l'organisation de la société, à son organigramme, à sa planification, au despotisme de ses conceptions...Comodo s'accommode. Ce n'est pas le cas de Célestin qui reste le nez pointé vers les étoiles. Ne serions-nous pas tous ales anges que la perversion du monde transforme en monstres ? Un certain Œdipe de Gauthier Fourcade (1991, deux femmes et quatre hommes) reprend fidèle-ment la trame du célèbre mythe, mais pose comme hypothèse que le héros a un complexe d'Oedipe mal résolu. Partant de ce jeu de langage, nous observons le comportement d'Oedipe face à une étrange jeune femme qui n'est autre que son idée de la femme. Il la fuit, bien entendu, mais ne pouvant s'avouer sa faiblesse, il prend prétexte de l'appel du destin. Il devient un héros légendaire mais insatisfait, puisque ce après quoi il court se trouve derrière lui. Les autres personnages, Laïos, Jocaste, Tirésias et Créon sont tous à leur manière dans une quête absurde de quelque chose qui est derrière eux. La jeune femme a un parcours inverse. Elle était mirage et parvient à devenir réelle. Oedipe, dans sa fuite en avant se dépasse lui-même. Refusant de se crever les yeux il échappe à la détermination de son propre destin. Par cet exploit surhumain il s'évade du monde des hommes au moment où la jeune femme y entre de plain pied. Mais où est passé Jésus ? de Bertrand Jarrigeon est une facétie théâtrale mettant en scène la Vierge Marie, deux reines mages et quelques autres dont un petit Jésus, un âne et un boeuf. L'action se passe le soir de Noël en partie dans une étable, en partie chez le gouverneur romain local. Le petit Jésus disparaît sans laisser de trace. Enlèvement ? fugue? Un roi avec divertissements de Michel Rey est une comédie à quatre personnages dont les situations - étranges, parodiques, burlesques - mélangent la farce et la poésie. Régner n'est pas une mince affaire, surtout pour un monarque peu expérimenté dont le trône change d'orientation à chaque acte. Attention aux révolutions !Son bouffon ne lui facilite pas le travail, son enfance lui pose problème et la reine le met dans tous ses états. Embusquée derrière la fiction, la vie ordinaire finira pas reprendre ses droits. Ainsi que le résume Désirée, la jeune fille du quatuor: " C'est comme ça tous les soirs ".

03/2009

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Loisirs et jeux

Une année pour créer ! DIY, nature, cuisine... Le plein de bonnes idées faciles à réaliser !

DIY, nature, cuisine... Le plein de bonnes idées faciles à réaliser ! Si vous avez l'âme créatrice, que vous êtes touche-à-tout et que vous avez soif de créativité comme d'autres ont besoin d 'eau fraîche, ce livre est fait pour vous ! Broder, découper, assembler, recycler, assaisonner, tisser, décorer, rempoter, coller, illustrer, customiser... Tous ces mots vous inspirent, alimentent votre imagination et vous donnent envie de vous plonger dans mille et un projets ? Prenez les choses en main, lancez-vous et puisez l'inspiration dans ces pages ! Votre année sera passionnante ET créative ! Customisez, twistez, recyclez ! Découvrez les vertus du recyclage avec des projets pour ne rien jeter ! Vous donnerez un coup de fouet à vos objets déco et créerez des vêtements, bijoux et autres accessoires uniques. Voyez la vie en green ! Découvrez les secrets des plantes aromatiques de votre balcon, fabriquez un mini-jardin vertical et une couronne végétale, faites sécher vos fleurs... Prenez soin de vous ! Réalisez vos propres produits de beauté, préparez des eaux 100 % détox et gourmandes, embaumez la maison avec des bougies parfumées... Cuisinez pour chaque occas' ! Concoctez le parfait tea time entre copines, découvrez le batch cooking, cuisinez des glaces aux fruits pour les journées d'été, réalisez des cocktails pour vos apéros entre amis... Soyez dans la tendance ! Réalisez un headband et un kimono en Liberty, confectionnez des cache-pots dans un style minéral, tricotez un snood, créez des objets en macramé, customisez un miroir ethnique chic, tissez une broche en perles Miyuki... Faites plaisir aux enfants ! Préparez un goûter effrayant pour Halloween, maquillez-les pour Mardi gras, réalisez des cadeaux de naissance qui vous feront craquer... Découvrez en fin d'ouvrage : - Un cahier technique pour connaître les bases de la couture, du tricot, de la broderie, du tissage ; se rappeler la saisonnalité des fruits et légumes ; cultiver ses plantes tout au long de l'année. ? - Des pages détachables pour retrouver tous les gabarits des projets. - Des planches de stickers pour orner les pages de vos carnets, paquets cadeaux, cartes...

10/2019

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Actualité médiatique France

La décoration

"C'est avec des hochets qu'on mène les hommes". Lorsqu'il crée la Légion d'honneur en 1804, Napoléon sait déjà tout de l'usage qu'il fera de cette décoration, qu'il souhaite autant militaire que civile. Prolongation de l'ancien régime par d'autres moyens, c'est aussi un formidable outil politique qu'il lègue à ceux qui conduiront le pays après lui. Dans cette enquête exceptionnelle, pleine de lumière et d'ombres, Romain Gubert nous livre des chapitres sublimes d'histoire - jeunes morts au champ d'honneur, talents exceptionnels, héros du quotidien - mais aussi un univers d'ambitions, d'intrigues et de petits arrangements. De la guerre secrète De Gaulle - Pétain pour le contrôle de la grande Chancellerie à la course folle entre Mitterrand et Chirac pour honorer Johnny Hallyday ; de Michel Audiard décoré en silence à un secret de Robert Badinter ; d'un psychodrame provoqué par Sarkozy à une démission fracassante à l'état-major ; sans oublier les passions d'après-guerres et les folies d'un grand écrivain... La Décoration lève le voile sur un théâtre de gloire et de coulisses, de réseaux et d'oublis, où tout pèse, compte, révèle... . . Carton d'invitation maladroit, contrordre ministériel, discours et larmes, vengeances, signes et tabous : personne n'avait raconté ainsi cette passion française. Avec talent et malice, et une tendresse pour le coeur humain, Romain Gubert nous offre le tableau d'une France mêlée, aristocratique, méritante, rarement paritaire, où la notion " d'honneur républicain " est à géométrie très variable. On l'accompagne aux réceptions et cocktails, souriant à un discours, surpris de telle amitié politique, ou épluchant des listes de gloires trop vites rayées. Vous saurez tout des chanteuses, footballeurs, inconnus, amis de la famille, agents d'influence, créatrices et petits messieurs, et des célèbres mains qui portent hochet parfois mérités. Un récit exceptionnel, jamais loin de Saint-Simon, Balzac et Courteline, et qui fera grand bruit...

10/2022

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Littérature étrangère

Pulphead. Chroniques

Lire les chroniques de Pulphead, c'est grimper à bord d'un camping-car de neuf mètres de long pour rejoindre les ados d'un festival de rock chrétien. C'est dormir sous le même toit qu'un vieux fou, le dernier des Agrarians, chef de file des écrivains du Sud des États-Unis. C'est s'interroger sur l'art en sifflant des cocktails dans une boîte branchée aux côtés du Miz, star de la téléréalité. C'est croiser la solitude de Michael Jackson ou celle des sans-abris après Katrina. C'est se demander pourquoi Axl Rose, né au milieu de nulle part, est devenu Axl Rose, le chanteur des Guns N' Roses. C'est se frayer un chemin dans une manifestation qui fonce sur le Capitole pour protester contre la réforme du système de santé américain. C'est, dans la fumée jamaïquaine, à Kingston, distinguer les dreadlocks de Bunny Wailer, l'unique survivant du groupe de Bob Marley. C'est s'enfoncer dans des grottes du Tennessee à la recherche de peintures rupestres et des origines de l'homme. C'est aussi écouter en boucle une chanson de Geeshie Wiley, chanteuse de blues des années 30, pour essayer de retrouver, malgré le disque rayé, un mot inaudible, un mot effacé, perdu quelque part dans l'histoire. En quatorze chroniques détonantes John Jeremiah Sullivan décline sa quête de l'identité américaine, fouillant dans les entrailles de sa culture pop, scientifique, underground ou littéraire pour répondre à des questions universelles : Qui sommes-nous ? De quoi sommes-nous faits ? Si sa plume l'élève, de l'avis général, au rang des hérauts du nouveau journalisme Hunter S. Thompson, David Foster Wallace, Norman Mailer ou Joan Didion, John Jeremiah Sullivan a su trouver son propre regard, dans lequel l'intelligence, la curiosité et le charme le disputent à une bienveillance stupéfiante pour ses contemporains.

08/2013

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Littérature française

St Ex. Un prince dans sa citadelle

St Ex est né à Lyon dans un milieu aristocratique, construit sur une architecture de valeurs classiques évoquant la marquise de Sévigné, les dentelles, les goûters d'enfants sous les arbres d'un jardin familial vaste comme un parc... Il est mort 44 ans plus tard, encapsulé aux commandes d'un avion de reconnaissance stratosphérique préfigurant l'âge de l'astronautique. Entre son arrivée sur Terre et son départ dans un ciel d'été il a vécu l'aventure des pionniers de l'aviation de ligne au sein de la mythique Aéropostale, habité le désert de la côte atlantique du Sahara dans un environnement évoquant la planète Mars, sillonné le continent sud-américain du Brésil tropical au Cap Horn à bord d'avions de bois et toile. Il a commencé à écrire, est devenu grand reporter témoin de son temps en couvrant la Guerre d'Espagne, captivé le Tout-Paris littéraire avec ses récits récompensés par le Prix Femina et le Prix du Roman de l'Académie Française, récits qui ont traversé l'Atlantique Nord et fasciné des éditeurs new-yorkais qui l'ont propulsé aux côtés de Faulkner, Hemingway, Steinbeck en première division de la littérature américaine lorsque "Wind, Sand and Stars" a été nommé Livre de l'Année aux Etats-Unis. Il a aimé des femmes, nombreuses et toujours exceptionnelles, avec fascination, passion et respect. Il a construit dans son milieu d'aviateurs des fraternités d'une immense pureté, et subi d'invraisemblables jalousies et malveillances. Il a fait la guerre la plus calamiteuse, celle de la défaite de 1940, en pilote potentiellement sacrifié. Puis il a habité New York lorsqu'elle était la plus majestueuses des villes libres de la planète, en pleine guerre. Et comme il était construit sur ces valeurs classiques rassemblées dans le sens de l'honneur, il a voulu, lorsque les évènements l'ont permis, redevenir soldat-aviateur, malgré son âge et un physique délabré par trop d'excés et accidents. Il a comploté pour arriver à ses fins, et abouti sur le baquet d'acier d'une torpille volante ultra-moderne pour l'époque, un avion de guerre désarmé et équipé de cameras de reconnaissance stratégique. Et il en est mort. Il aurait pu rester à New York, vivre luxueusement sur sa célébrité et les royalties de son oeuvre, attendre un très probable Prix Nobel de littérature car lorsqu'on signe "Le Petit Prince", on dépasse de loin l'univers de la seule littérature. Mais il était homme d'honneur et pensait que pour avoir le droit d'écrire et de dire, il faut se mériter ce privilège... Voici donc son histoire, en mots et en illustrations, signés de deux auteurs qui partagent avec St Ex cette fascination respectueuse des aviateurs pour la nature et ses majestueuses vérités.

09/2021

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Littérature française

Le grand porteur

Le Grand Porteur est un éléphant aux défenses exceptionnelles, que le guide Claude Grécourt, chasseur professionnel, poursuit depuis des années. C'est aussi pour Jonathan le catéchiste (l'action se déroule en Afrique Centrale) la main de Dieu qui vient punir les hommes de leurs péchés. Le Grand Porteur, en effet, régulièrement ravage et détruit les plantations. Le métier de Grécourt est d'organiser des "safaris". Il prépare la chasse et aide discrètement le client à se croire l'auteur du beau coup de fusil. Grécourt a pour client un nommé Gaussin. Il ne sait pas que cet homme d'affaires très riche et très actif a appris, par les médecins, qu'il est condamné à mourir bientôt, et qu'il a voulu, avant cette échéance, non point tant tuer une grosse bête, mais surtout agir à la limite de ses forces. Jonathan a repéré un troupeau de buffles. Grécourt indique à Gaussin le vieux mâle à tuer, le tue à sa place et lui en fait l'honneur. Au terme de cette chasse, la petite troupe revient au village. C'est pour apprendre que les éléphants sont venus, ont dévasté la future récolte, et que le Grand Porteur a tué le petit-fils de Jonathan. Les trois hommes se mettent à la poursuite de l'éléphant : Jonathan, parce qu'il est bouleversé de découvrir un Dieu aveugle qui frappe indifféremment l'innocent et le coupable, Grécourt, parce qu'il pense à la beauté des défenses et à la perfection qu'elles représentent, Gaussin, parce qu'il est fasciné par la perspective d'un effort qui le dépasse. Par pudeur, Gaussin cache à ses compagnons qu'il est lui-même condamné comme l'est le Grand Porteur. La poursuite dure des jours et des jours. Gaussin, quoique replié sur lui-même, forcera l'amitié de Grécourt. Ils atteignent enfin la bête. Gaussin la manque à sa première balle. Pendant deux jours encore ils traquent l'éléphant blessé, et quand Gaussin l'a enfin au bout de son fusil, il ne tire pas. Il s'aperçoit que "pouvoir et ne pas vouloir" c'est le sommet de l'orgueil. Il s'abandonne à cet orgueil. C'est Jonathan qui, à la sagaie, tuera l'éléphant, mais il sera aussi tué par lui. Et l'on devine que Gaussin, épuisé, va sans doute mourir. Dans ce roman, situé à mi-chemin entre Jean Hougron et Hemingway, c'est-à-dire entre le roman d'aventures et le récit lyrico-psychologique, l'atmosphère de la brousse est évoquée sans faux exotisme, avec vigueur et discrétion. L'écriture est nette, discrète. Les trois hommes ont du poids, ils vivent.

09/1961

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Football

Le système d'Onofrio. Entre foot, business et politique, enquête sur une ascension controversée

"Ma vie pourrait être un film". C'est par ces mots que Lucien D'Onofrio ponctuait un entretien pour le magazine Wilfried en 2017. Difficile de lui donner tort, tant son histoire est à la fois fascinante et sulfureuse. Fils d'un mineur italien, vendeur de chaussures puis modeste joueur de football, il atteint en quelques années seulement les sommets du foot international. Dirigeant du club de Porto, vainqueur de la Ligue des Champions en 1987, D'Onofrio devient ensuite l'un des agents de joueurs les plus influents de la planète foot dans les années 90. Ses clients ? Les plus grandes stars de l'époque : Thierry Henry, Didier Deschamps, Zinedine Zidane... Ses amis ? Bernard Tapie et Silvio Berlusconi. D'Onofrio a toujours cultivé la discrétion. Il sortira (un peu) de l'ombre en 1998 quand il convainc Robert Louis-Dreyfus (alors patron d'Adidas) de reprendre le Standard de Liège, au bord de la faillite. Il parviendra à hisser le club sur le toit du football belge en remportant deux championnats consécutifs en 2008 et 2009... Mais le football, bien plus que tout autre sport, est à la croisée d'enjeux économiques, politiques et sociétaux. Un cocktail qu'on appelle grossièrement "foot-business" et dont Lucien D'Onofrio est indiscutablement l'un des porte-étendards. Là où, sportivement, notre petite Belgique peut s'enorgueillir de compter dans ses rangs les Hazard, De Bruyne ou Lukaku, D'Onofrio fait, lui, partie des figures "cultes" d'un marché occulte où tout semble permis. Lucien D'Onofrio n'est pas qu'un "super-agent" , il est aussi un redoutable homme d'affaires. Aujourd'hui encore, il continue de tisser sa toile et d'exercer son influence, dans tous les secteurs possibles. Si ses courtisans restent nombreux, ce personnage élégant, séducteur mais également dépeint comme diabolique, compte son lot d'ennemis. Les auteurs ont ainsi pu mettre la main sur des documents précieux, dont des jugements d'affaires judiciaires françaises, des archives attestant d'un séjour en prison, ainsi qu'un rapport de la Cellule de traitement des informations financières (CTIF), qui concentre un large panel de transactions financières opérées par Lucien D'Onofrio durant des années vers les comptes de différentes sociétés ou de diverses personnalités... L'ensemble de ces informations constitue le coeur d'une enquête de longue haleine, qui embarque le lecteur aux quatre coins de la galaxie D'Onofrio. Un récit rédigé comme un roman, de la Belgique à l'Italie en passant par la Suisse, le Lichtenstein et le Portugal.

12/2022

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Littérature japonaise

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Le tout premier roman du maître paru chez Belfond, dans une toute nouvelle édition ! Une oeuvre délicate et précurseuse des thèmes typiquement murakamiens, qui allait marquer le début d'une histoire commune de plus de vingt ans Au Japon, de nos jours. A douze ans, Hajime se lie d'amitié avec sa voisine, Shimamoto-san, qui boite un peu à la suite d'une atteinte de polio. Leur belle amitié est brisée le jour où les parents de Shimamoto-san déménagent. Quelques années après, au lycée, Hajime s'éprend d'Izumi. Lors de cette première relation amoureuse, il fait l'apprentissage de la sexualité, mais c'est dans les bras de la cousine de la jeune fille qu'il connaîtra ses premiers émois sexuels. Izumi, qui ne lui pardonnera pas cette trahison, le quitte, marquée à vie. A la fin de ses études, à l'université de Tokyo, Hajime travaille pendant huit ans comme correcteur chez un éditeur de manuels scolaires puis épouse Yukiko. Son père, un riche homme d'affaires véreux, lui offre la chance de sa vie : ouvrir un club de jazz. Hajime est métamorphosé, tout semble lui réussir. Il a une femme aimante, deux petites filles adorables, un commerce florissant, un métier qui lui plaît... Mais un jour, tout bascule. Accoudé au bar, en train de siroter un cocktail, une femme à la beauté envoûtante engage la conversation avec Hajime : c'est Shimamoto-san. Il lui raconte ses longues années de solitude et d'ennui, son récent bonheur, et sa joie de la retrouver enfin ; elle reste très évasive sur son passé. Dès lors, Hajime, rongé par l'amour, passe ses soirées à attendre les visites de cette femme mystérieuse et fascinante. Au cours d'une de leurs rencontres, Shimamoto-san demande à Hajime de l'accompagner au bord d'un fleuve pour y verser les cendres de son bébé mort à la naissance. A cet instant, Hajime sait que plus rien ne sera comme avant. Fou de désir, il choisit d'abandonner sa femme et ses deux filles contre la promesse d'une vie de passion avec celle qu'il aime depuis l'enfance. Mais après une nuit d'amour intense dans la maison de campagne familiale, Shimamoto-san disparaît. Lorsque Hajime rentre chez lui, brisé, sa femme comprend qu'il en aime une autre, et lui donne le temps de réfléchir. Hajime sait que sa maîtresse ne reviendra pas, et qu'elle avait été sur le point de les tuer tous les deux. Il décide donc de rester avec Yukiko, conscient que le souvenir étrange de Shimamoto-san ne s'estompera jamais...

11/2023

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Animaux, nature

Alpha chat

Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d'abord des chats (de race ou de gouttière) peints "au poil près" par l'illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre "alpha-bêtique". A chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s'étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois... jusqu'à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu'un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l'histoire, la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu'ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc plus de 600 assortis d'autant d'anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes oeuvres ? Si nous sommes certains que c'est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else) John Lennon aurait-il composé les mêmes chansons ? Et s'il n'y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick... Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l'angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks "First Cat" à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d'acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L'Adorable Voisine). Enfin qu'en serait-il d'Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C'est pourquoi même les chats "de fiction" ont leur place ici. Et comme les derniers seront les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants "tigres de maison", en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

09/2013

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Musique, danse

Rebelles. Une histoire de rock alternatif

Paris, 1979. En cette fin de décennie, la France semble somnoler mollement. Giscard achève son septennat sur fond d'affaire des diamants et se prend malgré tout à rêver d'un deuxième tour de manège. Tapi dans l'ombre, Chirac, l'éternel second couteau, lui savonne déjà la planche... De l'autre côté, Mitterrand se prépare à prendre le pouvoir et à dévorer tout crus les restes du Parti communiste. En dix ans ou presque, le vent de rébellion de Mai 68 semble s'être mué en légère brise et une bonne partie des gauchos ont mis au rancart manches de pioches et cocktails molotovs. Et si, côté musique, le cyclone punk a bien traversé le pays en faisant trembler les fondations de la variétoche gauloise, la météo culturelle du pays ne s'en est guère trouvée bouleversée. Reste que les rejetons des années contestataires entendent bien faire valoir leur droit d'inventaire tant en matière de décibels que de révolution. Punks en galères ou zonards de l'ex-planète rouge, fugueurs de la place Saint-Michel ou maos sur le déclin, ils sont une minorité d'éternels déclassés, de margeos en vadrouille bien décidés à ne déposer ni les armes, ni les guitares électriques. Ce livre est l'histoire de leur rencontre improbable dans les quartiers de l'est de Paris au début des années 80. L'histoire des squats, des concerts clandestins montés à l'arrache, des radios libres et des labels autogérés. Ce que l'on peut considérer aujourd'hui comme l'une des dernières avant-gardes du XXe siècle finissant, mêlant musique populaire, graphisme, vidéo, cinéma, arts de la me et politique : l'aventure du rock alternatif. De ces années d'électricité et d'engagement sont nés la plupart des groupes français les plus connus tant dans l'hexagone que sur la scène internationale. De Bérurier Noir à la Mano Negra en passant par les Négresses Vertes, Kid Loco, Pigalle, Les Garçons Bouchers, les Wampas, et même les Rita Mitsouko, ils ont tous fait leurs classes dans les squats de Belleville durant ces années de bruit et de fureur.

09/2019

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Critique littéraire

Carnaval

" Conquête facile, Daniel aime l'amour, les Champs-Elysées, les grandes automobiles et les cocktails. Autrefois, il aimait la campagne et, dans son jardin désordre, les asters bêtes et tristes et le grand plant d'asperges où l'on coupait, à l'automne, des brassées de feuillages roux que sa mère disposait dans les vases du salon pour faire un fond aux chrysanthèmes. Il aimait aussi les mots d'où partent, mieux que des gares, les vrais rapides qui nous entraînent. Il aimait la lecture et l'encre, maintenant cette femme. " Quand Mireille Havet écrit ce roman, Carnaval, elle est encore nimbée de sa renommée de jeune poète prodige, que Guillaume Apollinaire lui a forgée juste avant la Grande Guerre. Elle a alors un peu plus de vingt ans, fraye volontiers avec les plus désaxés de sa génération, aime par-dessus tout le Paris noctambule des Années folles, regrette la douce campagne de son enfance, croit encore à son avenir d'écrivain et se remet à peine d'une liaison exaltante et humiliante, peu secrète en tout cas, avec la " d'annunziesque " comtesse de Limur. Mireille Havet a décrit dans son Journal les aléas de cette relation dont elle désire - et ne désire pas - guérir ; elle en a relu et parfois repris certains passages, lyriques et obsédants. Mais Carnaval se veut un roman dans l'air du temps : vif, élagué, irrespectueux des genres littéraires et " crypté ". La violente et brève passion de ces deux amantes se traduit littérairement en une aventure - presque une épreuve initiatique - entre une femme mûre, son mari et un tout jeune homme : Madeleine et Jean de Limur deviennent, dans ce roman à clef, l'excessive Germaine et l'ironique Jérôme ; Mireille Havet est le naïf, puis le cynique Daniel... Sacrifice aux conventions qui, à vrai dire, ne trompa personne - ni ses amis et relations, ni la critique. Car l'histoire vécue et l'intrigue - on le découvre aujourd'hui, on devait le deviner autrefois - sont identiques, ainsi que les circonstances, les décors, les retournements incessants de situation et le paradoxe des sentiments...

03/2005

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1969 à 1981

La mine en procès

Le 4 février 1970, une explosion à la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. S'ensuit une longue mobilisation des mineurs, syndicats, de la Gauche prolétarienne, intellectuels, artistes, ingénieurs et médecins... Cet épisode méconnu est aussi annonciateur de nouvelles modalités de luttes dont les soulèvements contemporains sont héritiers. Quelques jours après la catastrophe, rapidement suivie des funérailles, le 7 février, des mineurs morts tragiquement dans la fosse 6 de la mine de Fouquières-lès-Lens, de jeunes militants maoïstes lancent des cocktails Molotov sur les bureaux de la direction à Hénin-Liétard. S'engage alors tout au long de l'année 1970 une série de mobilisations, allant de l'occupation sans précédent de l'Ecole des mines à Paris par des élèves ingénieurs, jusqu'à la tenue à Lens d'un tribunal populaire le 10 décembre, présidé par Jean-Paul Sartre. En parallèle, des enquêtes controversées sont menées sur les responsabilités engagées dans l'accident, et des mouvements d'extrême gauche subissent une forte répression. De leur côté, un collectif d'artistes mené par Merri Jolivet et les peintres Aillaud, Fromanger et Mathelin, conçoivent une exposition au profit des familles des victimes. Philippe Artières livre le récit et l'analyse de cet épisode méconnu. L'accident, l'émotion et le déroulement des funérailles obéissent à une scénographie bien connue, celle de la longue et vieille histoire de la mine. Dans ses sites et ses moments rituels, ses figures et ses discours, les gestes d'une longue généalogie des catastrophes minières. sont ici réitérés. Mais le contexte historique est aussi celui de nouvelles modalités de contestation où se joignent aux mineurs, à leurs défenseurs institutionnels ? PCF et CGT ? , ou libertaires et révolutionnaires - la GP et les maos -, ceux que Michel Foucault appelait " intellectuels spécifiques " : ingénieurs, médecins et artistes. La narration très incarnée vise à faire entendre la voix des différents acteurs au plus près, grâce à la collection de documents largement inédits. Générations et cultures de luttes avec leurs références propres s'entrechoquent. Elles marquent un renouvellement majeur dans l'histoire des luttes sociales, dont la filiation avec les soulèvements et modes d'actions très contemporains est évidente, des lanceurs d'alerte aux jeunes étudiants " bifurqueurs ".

03/2023

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Dessins animés

Les archives des films Walt Disney. Les films d'animation 1921-1968, Edition bilingue français-anglais

Esprit parmi les plus créatifs du XXe siècle, Walt Disney a élaboré un univers imaginaire unique et inégalé. Peu de classiques du 7e art ont autant révolutionné la narration cinématographique et enchanté des générations successives sur tous les continents que son incroyable collection de dessins animés. Dans cet ouvrage TASCHEN, premier volume d'une des publications illustrées les plus complètes sur les dessins animés Disney, quelque 1. 500 images et des essais signés par d'éminents spécialistes de Disney nous transportent en plein coeur du studio à l'époque de son "âge d'or de l'animation" . Ce livre de référence retrace la fabuleuse épopée de l'animation Disney : le muet, puis le premier long-métrage, Blanche-Neige et les sept nains (1937), l'expérimental et novateur Fantasia (1940), et ses derniers chefs-d'oeuvre, Winnie l'Ourson et l'arbre à miel (1966) et Le Livre de la jungle (1967). Grâce à des recherches approfondies dans les collections historiques de la Walt Disney Company et dans des collections privées, l'éditeur Daniel Kothenschulte s'appuie sur les précieuses peintures concept et les story-boards pour dévoiler le processus de fabrication de ces chefs-d'oeuvre de l'animation. Les magistrales planches d'assemblage des cellules fournissent des illustrations très détaillées de scènes restées célèbres, tandis que de rares clichés pris par les photographes de Disney et des extraits des conférences de rédaction entre Walt et son équipe permettent une incursion privilégiée dans le processus créatif de l'illustre maison. Un chapitre est consacré à chacun des grands films d'animation réalisés du vivant de Walt, dont Pinocchio, Fantasia, Dumbo, Bambi, Cendrillon, Peter Pan, La Belle et le Clochard et Les 101 Dalmatiens, sans oublier les trésors plus confidentiels comme les courts métrages expérimentaux de la collection Silly Symphonies et les films musicaux à épisodes comme La Boîte à musique et Melodie Cocktail, sous-estimés, qui ont tous bénéficié de la même attention et des mêmes recherches méticuleuses. Un grand nombre de projets inaboutis, parmi lesquels une proposition de suite pour le légendaire dessin animé musical Fantasia ou un hommage à Davy Crockett par le peintre Thomas Hart Benton, figurent aussi dans le livre aux côtés d'oeuvres originales rarement vues. Au fil des pages, les contributions d'experts reconnus comme Leonard Maltin, Dave Smith, Charles Solomon, J. B. Kaufman, Russell Merritt, Brian Sibley et Didier Ghez racontent la fabrication de chaque film. Conscients que le style Disney est l'oeuvre d'un travail collectif autant que du maître lui-même, les auteurs des Archives des films Walt Disney remercient les remarquables dessinateurs et designers qui ont influencé le style du studio, notamment Albert Hurter, Gustaf Tenggren, Kay Nielsen, Carl Barks, Mary Blair, Sylvia Holland, Tyrus Wong, Ken Anderson, Eyvind Earle et Walt Peregoy. Copyright © 2021 by Disney Enterprises, Inc.

02/2022

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Policiers

Munitions

Tout fout le camp. Ed McBain, le seul écrivain (et sans doute le seul être humain) à trouver grâce aux yeux du sergent Brant, vient de mourir. Alors que Brant accuse le coup en vidant quelques verres dans un pub, un apprenti tueur à gages débarque et lui tire dans le dos. La nouvelle provoque une vague d'allégresse dans tout le South-East, mais l'ambiance est vite refroidie : il faut plus qu'une balle de Browning pour démonter notre héros. Porter Nash, le policier homo qui a le mieux réussi à "dompter" la boule de haine qu'est Brant, est chargé de l'enquête. Mais s'il fallait coffrer tous ceux qui ont envie de dessouder le sergent, on irait plus vite en construisant un mur autour de Londres. Le suspect le plus intéressant reste Rodney Lewis, trader à la City et frère du "violeur de Clapham" - qui est malencontreusement tombé sur son propre couteau lors de son interpellation par Brant. Nash attire les types ingérables : il doit en même temps jouer la nounou avec L M Wallace, un Yankee fraîchement débarqué pour aider la police londonienne dans la lutte anti-terroriste. Wallace met aussitôt en application son credo ("Shoot the motherfuckers") et n'hésite pas à menacer Nash pour s'assurer de son silence. A part ça, quoi de neuf ? Falls, promue sergent grâce à une magouille, se "brantifie" de plus en plus, et use de méthodes personnelles pour mettre fin à la mode du happy slapping (agressions filmées sur téléphone portable) qui se développe dans le quartier. Elle va également devoir affronter son passé, resurgi en la personne d'Angie, psychopathe fascinante avec qui elle a passé une nuit avant de l'arrêter ; et qui vient de sortir de prison, bien décidée à renouer le contact… Quant à McDonald, ex lèche-bottes du Superintendant, il fait maintenant des patrouilles minables en ville et oublie sa déchéance dans la drogue. Il trouve une occasion inespérée de se prendre pour Clint Eastwood, en devenant chef d'une milice de septuagénaires qui veulent virer les gangs pakistanais de leur rue. Bien entendu, tout ce petit monde va finir par s'entrechoquer dans un jeu de massacre où violence gratuite, conscience morale et justice expéditive créent des réactions en chaîne. Ken Bruen nous offre un nouveau cocktail explosif, à grands coups de shaker incisifs. Son mélange d'humour acide et de noirceur conserve la capacité, dans une même page, de faire hurler de rire et de glacer le sang. De quoi garantir quelques heures de lecture haletante, au coeur d'un monde violent et absurde, en compagnie d'une joyeuse bande d'antihéros tordus.

10/2012

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Pléiades

Pierre Drieu la Rochelle

Drieu assignait à l'intellectuel le devoir «d'essayer les chemins de l'Histoire». Le jeu est risqué, il le savait. Mais prévoir le risque d'égarement n'est pas tout. Une erreur est une erreur, une faute est une faute ; il faut en répondre. Il savait cela aussi. Peu avant la fin, il fit le bilan : «nous avons joué, j'ai perdu. Je réclame la mort.» Il fut son propre procureur, son propre juge, son propre exécuteur. «Il était sincère, dira Sartre ; il l'a prouvé.» Il fut aussi son propre avocat, non sans talent, mais sans grande conviction. Sa nature le poussait plutôt à l'autodénigrement (la critique le suivit sur cette pente), au doute, aux contradictions réelles ou apparentes : «Un artiste doute, en effet, de lui-même ; il est en même temps sûr de lui.» Il savait qu'il appartient à la postérité de juger en appel, voire en cassation, mais il ne s'y fiait pas trop. Préservé de toute certitude par une inquiétude foncière, il doutait autant de son élection future que de sa condamnation définitive. «Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages», écrivait-il au moment de rééditer Gilles. Cette édition propose, précisément, «une bonne partie» de ses ouvres romanesques : des romans, des nouvelles et des textes dans lesquels le récit tourne à l'essai ou à l'autobiographie. Au reste, les idées de Drieu et sa propre histoire («je n'ai qu'elle à raconter») sont présentes partout, avec une intensité variable. Lui-même parlait de «fiction confessionnelle», mélange de confession et d'invention, de sincérité et d'affabulation, de mémoire et de rêve. La richesse du cocktail n'est pas pour rien dans le charme qu'exercent ses livres et que renforcent encore des alliances peu fréquentes, entre désinvolture et gravité, lucidité et aveuglement, espoir et désarroi. Hantée par l'idée de décadence, l'ouvre de Drieu est, comme sa vie, dominée par la mort, qui est l'informe, c'est-à-dire l'envers de l'art. Peut-on, par et dans les livres, donner forme à l'informe ? Selon Drieu, qui avait le culte de l'échec (en art, en amour, en politique.), «l'ouvre d'art la plus réussie est une déception pour qui a tenu dans ses mains la misérable vérité». Mais le lecteur qui lui fera «la justice de relire dans leur suite» ses ouvrages ne sera sans doute pas de son avis. Il découvrira l'une des plus fortes analyses romanesques du cynisme, la satire d'une époque qui pèse encore sur la nôtre, et une forme inédite de diatribe, dans laquelle l'écrivain retourne à tout instant ses armes contre soi. Toujours incertain de lui-même, Drieu s'est mis à la merci de ses contemporains. C'est peut-être cette même incertitude de soi qui permet qu'aujourd'hui l'on s'attache à lui.

04/2012

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Histoire internationale

1917. L'année qui a changé le monde

1917 est une année décisive dans le déroulement de la Première Guerre mondiale mais aussi dans l'histoire du monde, et pas seulement d'un point de vue géopolitique ou militaire avec ses grandes batailles (Chemin des Dames, Caporetto) ou ses grands événements (échecs des pourparlers de paix lancés par l'Autriche-Hongrie et le pape, effondrement de la Russie, basculement de la Grèce dans le camp allié, premières mutineries et grèves des tranchées…). Dans tous les domaines, y compris scientifiques, culturels, intellectuels ou sociaux, cette année, comparable à 1789 ou 1815 par son ampleur, marque un bouleversement durable dont les conséquences se font encore ressentir de nos jours. 1917, c'est d'abord l'année des deux révolutions en Russie, donnant naissance au premier Etat communiste et à un mouvement politique mondial qui hantera tout le XXe siècle, drainant dans son sillage des dizaines de millions de victimes. C'est aussi l'année où, pour la première fois, les Américains interviennent militairement en Europe, loin de leur territoire. Ce ne sera pas la dernière… Leur motivation morale (Wilson) deviendra un leitmotiv jusqu'à nos jours pour justifier leurs interventions sur toute la planète. 1917, c'est encore l'année de la déclaration Balfour, qui promet aux Juifs la création d'un Etat sur les décombres de l'empire ottoman avec des conséquences sur l'équilibre de la région qui se poursuivent toujours ; la déclaration de Corfou, prévoyant la création (artificielle) d'une Yougoslavie, future épine sanglante dans l'histoire de l'Europe jusqu'à une date récente ; l'apparition de la notion de « guerre totale » dont les régimes fasciste, nazi et communiste développeront le concept jusque dans l'industrialisation des massacres ; le vote de l'Espionnage Act aux Etats-Unis, toujours en vigueur en 2016 ; la naissance du mouvement artistique dada et l'apparition pour la première fois du terme de surréalisme, qui bouleversera l'histoire des arts au XXe siècle. Mais aussi : la découverte des films de Charlie Chaplin, l'exposition où Duchamp présente son urinoir (« Fountain »), acte de naissance de l'art conceptuel, les premiers Ballets russes qui révolutionnent l'histoire de la danse, la création de la Coupe de France de football, l'invention de l'heure d'été pour réaliser des économies d'énergie en France, le premier décollage d'un avion sur un navire en marche, la formation du ministère charnière de Clemenceau, l'épopée de Lawrence d'Arabie, les morts de Buffalo Bill, Léon Bloy, Edgar Degas ou Durkheim, la naissance de Danielle Darrieux (toujours vivante), les apparitions de la Vierge à Fatima, les exploits aériens de Guynemer et Richthofen, la création du service de cinéma aux armées, les premier films de vampires et de super héros au cinéma, Marcel Proust qui termine le premier volume d'A la recherche du temps perdu, etc. L'ambition de cet ouvrage est de montrer 1917 sous tous ses aspects à l'aide d'une chronologie sélective, très écrite, commentée et richement illustrée. En ressort la conviction que cette année a bouleversé l'histoire du monde en creusant la tombe de l'Europe et partant de l'occident. Des focus seront également proposés pour raconter le 1917 de personnalités politiques et culturelles de premier plan (Hitler, Mussolini, Staline, De Gaulle, Churchill, Roosevelt, Ho Chi Minh, mais aussi Hemingway, Céline, Jünger, Drieu La Rochelle, Aragon, Picasso …).  Un livre absolument novateur et fera date.

11/2016

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Droit

Voyages en l'honneur du professeur Geneviève Koubi. Un droit à l'évasion... Circulaire

"La carrière du professeur Geneviève Koubi a fêté ses trente années d'entrée dans la fonction publique. Pour cet anniversaire (et un autre plus "civil"), comme un clin d'oeil aux rapports qu'elle entretient avec la notion de commémoration, et parce qu'elle a toujours dit refuser les honneurs lors de son départ officiel en retraite, quelques collègues et amis ont décidé, en secret, comme ce devrait être toujours l'usage, de lui proposer un hommage pour ces trente années de notes, de publication(s), de critique(s) et de dévouement au service public, à l'enseignement et à la recherche. La thématique qui a été retenue est triple : en effet elle tourne non seulement autour du voyage mais également de l'évasion et ce, de façon nécessairement .... "circulaire" ! Le Professeur Koubi se méfie des institutions, sans doute parce qu'elle les connaît bien et ne supporte pas les complaisances qui s'y développent naturellement. Geneviève n'aime pas les commémorations, espaces de consensus forcés par le temps, stations artificielles sur un chemin non tracé mais continu. Des "Mélanges" ne pouvaient donc pas lui convenir, sauf s'ils sortaient de la tradition institutionnelle ou cérémonielle, sauf s'ils évitaient les écueils de l'entre-soi, de la promotion corporative, de l'atteinte aux mystères d'une personnalité. C'est pourquoi ces Mélanges, bien qu'ils soient substantiellement l'offrande de collègues et d'amis à une femme qui a marqué la vie intellectuelle de son temps et des disciplines qu'elle a fréquentées, ne respectent quasiment aucune règle coutumière du genre des Mélanges. En cela, ils consacrent par eux-mêmes l'axe majeur des travaux de la dédicataire : penser la transgression. Non, l'universitaire Geneviève Koubi ne part pas à la retraite, loin s'en faut, même si sa carrière a commencé tôt et a connu toutes les étapes statutaires possibles. Non, la collègue n'est pas honorée par l'une des universités dont elle a fait partie, même si elle en a assuré avec passion et exigence le rayonnement. Non, son curriculum vitae ne sera pas publié dans ce volume, même s'il serait plaisant de démontrer que son travail scientifique personnel dépasse en nombre et en qualité ce que serait capable d'écrire une équipe de recherche entière. Non, il n'y aura pas de photo, quoique Geneviève soit photogénique et amatrice du 8ème art. Non, les souscripteurs de Mélanges ne pourront pas satisfaire leur vice, ni les amateurs de discours et de cocktails nourrir leur agenda".

11/2012

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Droit

Guide de survie à l'usage des pères qui divorcent

Vous allez divorcer ? Votre future ex-épouse n'est d'accord sur rien ? Attention ! Il vous faudra beaucoup de chance pour éviter l'hôpital, éventuellement psychiatrique, la prison, le RMl et/ou le suicide. Vous pensez que j'exagère ? Notre enfant venait d'avoir deux ans. J'aimais être avec lui et savourer les moments passés ensemble. Séances d'habillage (exercice diplomatique délicat), bains, balades et conversations philosophiques sur le sens de la vie, de l'amour, du mariage... Ce jour-là, quand je suis rentré, il était chez sa nounou. Ma femme, elle, était assise à la table du salon. Je l'ai regardée dans les yeux et doucement lui ai dit : " Nous sommes fin mars, nous allons divorcer. En septembre, le temps de mettre au clair nos affaires, de nous organiser pour notre enfant, nous ne vivrons plus ensemble. Essayons de faire cela avec intelligence, je sais que tu n'en manques pas ". Elle a refusé. C'est à ce moment précis que j'ai commis ma première très grande erreur. Le 10 mai 1993 j'entamai une procédure de divorce pour faute. Je suis divorcé depuis le 5 avril 2006. 13 années de procédure. Pendant ce temps, il m'est arrivé des choses hallucinantes - toutes vraies et relatées dans ce guide. En le lisant, vous croiserez des gens étranges : avocats, magistrats, policiers, assistantes sociales, psychologues, psychiatres, enseignants, huissiers. Des gens géniaux et de véritables crétins. Vous reconnaîtrez certains de vos " amis " et vous envierez les miens. Vous visiterez des lieux insolites : services sociaux, cabinets de juges des enfants, cellules de garde à vue, tribunaux correctionnels, hôpitaux, écoles... Vous trouverez des renseignements sur des choses futiles, des anecdotes, des informations précieuses sur divers problèmes économiques, politiques ou administratifs. Vous lirez également une description précise des effets de certains cocktails, genre Prozac, Xanax, Stylnox et alcool à haute dose. Quel lien entre ces choses éparses ? Ce n'est pas important. Ce qui est important pour vos enfants et vous-même, c'est que vous restiez un minimum vivant et heureux. Quoi qu'il arrive. Ce guide veut vous apporter un petit coup de pouce dans ce sens. Dans ce guide, Patrick Ledrappier, entrepreneur, écrivain et chroniqueur, parvient à traiter avec humour un sujet grave qui touche près d'un mariage sur deux aujourd'hui. Il a voulu témoigner de son incroyable expérience pour donner des pistes utiles à ceux qui comme lui se sont posé la question : Je suis papa, je divorce, rien ne marche avec mon ex. Que risque-t-il de m'arriver et comment protéger mes enfants ?

10/2006

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Policiers

Les partenaires

A trente et un ans, David Zinc est avocat chez Rogan Rothberg, un prestigieux cabinet de Chicago. Autant dire qu'il mène une existence lamentable : dix-huit heures quotidiennes de travail, un téléphone portable qui sonne jour et nuit et une vie sexuelle inexistante pour cause d'épuisement. Ce matin-là, il s'apprête à rejoindre son bureau quand il est terrassé par une crise d'angoisse. Il se réfugie au bistrot du coin. Après de nombreux bières et cocktails, il se retrouve sans trop savoir comment chez Finley & Figg, un cabinet juridique minable spécialisé dans les accidents et les divorces. Fasciné par ces " vraies personnes avec de vrais problèmes ", David, complètement soûl, convainc les deux associés, Oscar Finley et Wally Figg, de l'embaucher. Très vite, il se trouve embarqué dans le nouveau plan foireux de Figg pour devenir riche : intenter une action en justice contre le géant pharmaceutique Varrick, dont le nouvel anticholestérol Krayoxx est accusé - à tort ou à raison - de provoquer attaques cardiaques et infarctus. Wally veut réclamer à Varrick cent millions de dommages et intérêts. Tout ce que Finley & Figg ont à faire, c'est à mettre la main sur des individus qui ont été victimes d'attaques cardiaques alors qu'ils étaient sous traitement au Krayoxx, les convaincre de devenir leurs clients, intenter un procès en masse et s'en tirer avec la gloire et l'argent. Au grand ébahissement de David, que ses études à Harvard et son passage chez Rogan Rothberg n'ont pas préparé aux coups tordus, Figg manie l'intimidation, la subornation, la corruption et le mensonge pour attirer le plus de plaignants possible. La mort par infarctus d'un sénateur traité au Krayoxx donne un sérieux coup de pouce à Finley & Figg : l'administration des affaires sanitaires retire le médicament du marché et les actions de Varrick chutent. Varrick est aux abois. Finley et Figg ne doutent plus du succès de leur entreprise. Mais Varrick, tout en prétendant privilégier la compensation financière, se prépare dans l'ombre à aller devant la justice. Et c'est la très jolie et très teigneuse Nadine Karros, renommée dans tout Chicago et associée de l'ancienne boîte de David, qui va défendre le géant pharmaceutique. La nouvelle fait l'effet d'une bombe chez Finley & Figg : Oscar et Wally doivent préparer un retentissant procès public avec, comme le résume Oscar, " un cas qu'aucun avocat ayant un minimum de bon sens ne défendrait, pas d'expert, pas de preuves, et des plaignants cinglés ou drogués ". Enfin le grand jour arrive ! Oscar, victime d'une crise cardiaque, déclare forfait. Wally, terrifié, disparaît pour se soûler, et David se retrouve seul face à Martine Karros et à sa bande de barracudas du barreau. Les jeux sont faits, et les dés ne sont pas pipés...

04/2012

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Littérature française

Paris

"La province fournit Paris en combustibles : je décidai donc de m'y brûler, et pas simplement les ailes. Je n'avais pas d'ailes de toute façon. Je n'avais rien, à part cent francs en poche et la chance, grâce à un gardien de nuit complaisant, de pouvoir dormir dans les travées de la bibliothèque du centre Beaubourg, parmi les livres. Du coup j'ai lu. A l'aube, je quittais les lieux, allant traîner mes drôles de guêtres dans les rues. Je n'avais aucune connaissance, pas vraiment d'amis, zéro petite amie. Je n'avais que moi, la solitude qui pesait sur moi, et ce ciel grand cendre au-dessus de ma tête. Je me nourrissais de grec-frites. J'ai fini par rencontrer des gens. Roger Knobelspiess, ex-lieutenant de Mesrine, m'a prêté un minuscule gourbi. J'ai vécu dans un squat. J'allais bien, je ne me plaignais jamais : j'étais heureux car je savais que vingt-cinq ans était un âge inventé pour cette misère marrante, cette mélancolie spéciale, cette errance pathétique. Je me regardais en train d'être ce que je voulais devenir, ou plutôt, je m'observais en train de devenir ce que je voulais être. Paris, c'était l'édition : j'allais donc tout donner pour faire mon trou, me faire un nom, devenir célèbre - ou finir dans le caniveau, sous la pluie battante, m'enrhumer, et mourir. J'ai surjoué tout ça, avec un zest de romantisme béat, assez content de ma condition, fier de n'être rien et de vouloir beaucoup. J'ai tapé à des portes. Des gens ont été méchants. J'ai insisté. D'autres ont été gentils. Paris est une galerie de leurs portraits, mâtinée d'épisodes de galériens. J'ai beaucoup arpenté, beaucoup marché, beaucoup espéré, énormément souffert mais je dois dire que jamais je ne me suis ennuyé. Des instants de tragédie ? Il y en eut ; des scènes de comédie : plus encore. Vous allez me suivre ici en train de réussir et de rater, en train de séduire et d'échouer, en train de m'introduire dans cocktails et de m'y faire éjecter, en train de gagner un peu d'argent et d'en perdre beaucoup, en train de me faire quelques amis et de me fâcher avec eux, en train de rire souvent et de pleurer parfois. En train, surtout, d'oublier en moi le provincial, ce qui est toujours une erreur et mène droit au ridicule. Un Rastignac de plus parmi les pots d'échappements. Des débuts dans la vie ? Non : un commencement dans la carrière. Sauf que je n'ai jamais fait carrière dans quoi que ce soit. Voilà en tout cas, chers amis, comment tout a commencé". Y. M

08/2022

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Psychologie, psychanalyse

Sciences Humaines N°302, avril 2018 : Qu'est-ce qu'une belle vie ?

"La vraie vie est ailleurs". On prête à Rimbaud cette célèbre formule ; pourtant, personne n'en a jamais trouvé trace dans son oeuvre. L'expression la plus approchante, tirée d'Une saison en enfer, est "la vraie vie est absente" . La formule est tout aussi cinglante, mais plus désespérée encore. Heureusement, Rimbaud avait tort. Car la vraie vie existe : je l'ai vécue. Quand vous avez la chance de connaître un grand amour qui résiste au temps ; quand autour de lui s'est construite une belle famille avec des enfants (et des petits-enfants) très réussis ; quand votre passion est devenue votre travail et votre quotidien ; et quand à cela s'ajoutent quelques vrais amis, des collègues très aimables, une belle maison, une santé vaillante et le tout assorti d'une constitution morale qui vous rend résilient aux chocs... , vous avez touché du doigt la belle vie. Sauf que malheureusement tout cela a une fin. Après la trajectoire ascensionnelle vient irrésistiblement le déclin. Personnellement, j'ai pris conscience tardivement que j'allais mourir (la mort ne me fait pas peur ni ne m'angoisse : elle m'emmerde). Et juste avant, il y a pire : le déclin. Côté coeur, tout va encore très bien, mais côté corps, ça se dégrade à vue d'oeil, car l'âge finit par tout gâcher, tout gâter. Côté business, les temps sont de plus en plus durs pour la presse. Et puis il y a forcément ces jours où une migraine, une dispute, une panne de voiture et un temps maussade viennent assombrir le tableau. Que faire dans ces moments de blues et de doute ? Comme tout le monde, j'ai recours aux expédients traditionnels. L'action reste un excellent viatique : la technique du coup de pied aux fesses m'a toujours revigoré ("arrête de pleurnicher, relève-toi et prend les choses en mains"). Mais ça ne marche pas toujours. D'autres remèdes classiques ont été labélisés au fil des civilisations : les religions du salut, les philosophies du bonheur, les psychothérapies, les antidépresseurs, les soutiens sociaux. A chacun de se composer son cocktail en fonction de ce qui lui convient le mieux. Personnellement, à défaut de croire à la présence d'une divinité protectrice ("Jésus est là, il t'aime"), je fais appel à d'autres amis imaginaires : ce sont mes livres et auteurs favoris. Un coup de stress ? Je plonge dans les livres de cosmologie : ils m'aident à m'évader en pensée. La théorie de la relativité, les trous noirs, les ondes gravitationnelles, etc. sont pour d'autres sources d'angoisse. Moi, ils m'apaisent. Un coup de déprime ? Je garde à portée de main le témoignage de dépressifs (Philippe Labro, Matt Haid) : il est toujours rassurant de savoir que d'autres sont allés beaucoup plus bas que soi, et en sont revenus. Face à la peur de la chute, le simple souvenir de Rien ne va plus de Douglas Kennedy ou du Bûcher des vanités de Tom Wolfe me revigore. Mes idées s'embrouillent et je ne comprends plus rien à rien ? Quelques pages d'Aristote, et tout se remet d'aplomb : ce type est si intelligent qu'il en est contagieux. En cas de spleen, bien mieux qu'une séance de médiation, quelques pages de Christian Bobin sera la garantie de retrouver un îlot de sérénité. Le pouvoir guérisseur de la lecture est vraiment très puissant. "La vraie vie est ailleurs". Rimbaud ne l'a pas dit ; mais c'est quand même bien vu !

03/2018

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Médecine énergétique

La révolution de la médecine vibratoire. Guérison quantique et thérapies de l'avenir

Soigner avec l'énergie : une approche ancestrale en pleine évolution Toute la matière qui constitue l'univers est faite d'un assemblage de particules qui forment des atomes, lesquels se regroupent en molécules pour former tout ce qui nous entoure, des plantes aux animaux, des océans aux montagnes, en passant par l'air que nous respirons ou l'eau que nous buvons. Lorsqu'on la regarde sous l'angle de l'infiniment petit, la matière qui compose notre corps est constituée de la même manière : des atomes, réunis en molécules, formant des cellules qui se regroupent en tissus et en organes... Un cocktail de particules et d'énergie. Nous y voilà : notre corps renferme une énergie vitale, qui entre en interaction avec les nombreuses sources d'énergie qui nous entourent (électrique, électromagnétique, gravitationnelle...). L'idée d'entretenir la santé et de soigner les maladies en agissant sur notre énergie vitale n'est pas nouvelle. Il y a près de 5000 ans, les Chinois intégraient déjà cette notion dans leur paysage thérapeutique. Selon eux, c'est la même énergie qui fait pousser les plantes, tourner les planètes, grandir les animaux et fonctionner notre corps. Cette énergie (le Chi) circule dans notre organisme, et ce flux doit rester fluide pour éviter les blocages qui font le lit des maladies. C'est donc en rétablissant la fluidité du flux énergétique que l'on soigne dans la tradition médicale de l'empire du milieu. Il en est de même, avec quelques variantes, dans l'ayurveda (la médecine traditionnelle de l'Inde ancienne) ou dans la médecine tibétaine. Toute différente est l'approche occidentale des soins énergétiques. Depuis quelques décennies, des thérapeutes, mais aussi des chercheurs (notamment des physiciens) se sont penchés sur ce délicat sujet. Aujourd'hui, parler de soins énergétiques revient à ouvrir tout grand un livre dont de nouvelles pages s'écrivent sans cesse. Les Humains sont engagés dans un passage qui nous conduira vers de nouveaux territoires, où ils pourront explorer les possibilités illimitées de leurs structures quanto-vibratoires. Après 40 années de recherches et de réflexions, au terme de dizaines de milliers de rencontres à travers le monde, Patrick Drouot s'est attaché à étudier les états spéciaux d'éveil et leurs paramètres, empruntant ainsi un chemin dessiné dans les années 1980 par Stanislav Grof (père de la psychologie transpersonnelle), Karl Pribram (père de la théorie holographique du cerveau) ou David Bohm (auteur de la théorie de l'ordre impliqué). Grâce à l'exploration systémique des états d'expansion de la conscience, Il a réussi à développer une nouvelle vision thérapeutique de l'être humain s'appuyant sur des concepts novateurs. Il montre ainsi que les champs d'énergie qui nous enveloppent (la tradition les nomme corps subtils) ont un impact direct majeur sur notre santé, et il développe des méthodes thérapeutiques nouvelles pour soulager nos maux. La médecine a traversé diverses périodes, au cours desquelles elle a évolué vers davantage d'efficacité et de technicité. Au fil des siècles, la médecine conventionnelle s'est précisée, jusqu'à montrer ses limites dans certains domaines. La médecine psychosomatique est née de ces limites, mais elle s'est elle-même heurtée à une nouvelle limite qu'il a fallu repousser. Certains sont allés plus loin en ébauchant les contours d'une médecine corps-esprit, et même d'une médecine purement énergétique et vibratoire. Cette évolution médicale est en route. Ce livre propose d'explorer ces pistes inédites, susceptibles d'apporter des solutions originales aux problèmes que rencontrent les individus en ce début de millénaire. C'est une nouvelle écologie de vie que propose ainsi Patrick Drouot, en nous livrant les clés des mécanismes quanto-vibratoires qui régissent les mécanismes profonds de la santé et du bien-être de l'être humain.

06/2023

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Récits de voyage

Le Festin N° 125 : Le génie du lieu

Dans l'intimité du phare de Cordouan Le phare de Cordouan protège les marins des dangers de l'estuaire de la Gironde depuis plus de quatre siècles. Soumis à la violence des éléments, il est aujourd'hui entièrement restauré, au terme de 10 années d'un chantier colossal. Après la reconstruction, en 2005, d'une cuirasse en béton armé à l'extérieur du bâtiment annulaire abritant les locaux techniques et le logement des gardiens, les dernières années ont été consacrées à la tour centrale et à la restauration des intérieurs. Les équipes ont mené un important travail de préservation des pierres dégradées par le sel tandis que dans la chapelle, les couches de peinture à l'huile qui étouffaient les murs ont été retirées. Construit au XIXe siècle sur les ruines d'un ancien hôpital, le château Descas a d'abord été dédié au commerce du vin. Son propriétaire, Jean Descas, vendait des vins aux marchés français, des produits abordables plutôt que des bouteilles destinées aux élites et à l'export. Ainsi le château a-t-il accueilli jusqu'à 1, 5 million de bouteilles. En 1979, la famille Descas quitte les lieux. Cabaret, club puis bar à cocktails, l'histoire du château a connu de nombreux épisodes. Le dernier en date, le Point Rouge, offre au visiteur l'opportunité de découvrir une partie de l'aile droite tandis que le reste des 10 000 m2 attendent de pouvoir ouvrir au public. L'invraisemblable construction de Fort Boyard Devenu le fort le plus célèbre de France grâce à l'ingéniosité de ses bâtisseurs et l'imagination d'hommes de télévision, son incroyable histoire est finalement peu connue. 66 000 m3 de moellons furent nécessaires à en créer la base sous Napoléon Ier. Mitraillé par les Anglais, le chantier reprit finalement en 1842, mais de nombreuses difficultés durent encore être résolues : l'approche par bateau demeurait notamment plus que périlleuse. Terminé sous Louis-Philippe, le fort renaîtra bien plus tard, dans les années 1960, grâce au cinéma puis au petit écran et à l'intuition de Jacques Antoine. En 32 ans, plus de 350 émissions y ont été tournées et 70 pays en ont diffusé les épisodes ou des répliques tournées à l'étranger, où le fort est presque aussi connu que la Tour Eiffel. Sur la passerelle d'Holzarte Entre la France et l'Espagne, dans l'arrière Pays Basque, la Haute-Soule déploie ses paysages de forêts, de pâturages, de rivières et de gorges vertigineuses. La commune de Larrau y abrite un site particulièrement spectaculaire : celui des gorges d'Olhadubi traversées par la passerelle d'Holzarte, longue de 70 m et suspendue à 180 m au-dessus du sol. L'histoire de la passerelle remonte à 1920. Jusqu'alors, les bûcherons et les ouvriers du bois devaient contourner les gorges pour acheminer les troncs d'arbres à travers la vallée. Traversée par les hommes et leurs mulets chargés de bois, elle facilita toute l'activité de la filière, avant d'être prisée des contrebandiers cherchant un passage entre la Fr

03/2023

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Europe

Dictionnaire amoureux de l'Ukraine

Un Dictionnaire amoureux qui nous immerge dans l'âme de l'Ukraine (histoire, littérature, poésie, musique, peinture, géographie, gastronomie...) par Tetiana Andrushchuk, violoniste ukrainienne qui fut professeur au Conservatoire national supérieur de Kiev et Danièle Georget, auteure et rédactrice en chef adjointe à Paris Match. " Nous sommes un peuple de 42 millions d'habitants sur un territoire plus vaste que la France ou qui l'était, jusqu'à ce que la presqu'île de Crimée lui soit arrachée. Notre civilisation est plus ancienne que celle de la Russie, nos liens avec la France remontent au Moyen Age. L'Ukraine était un royaume avec Kiev pour capitale quand Moscou n'était qu'un bourg au milieu de nulle part. Pendant plus de trois siècles, nous sommes passés pour la province d'un empire qui nous avait pris jusqu'à notre nom. Mais lorsque les murailles de l'Union soviétique sont tombées, notre " terre qui n'est pas la nôtre " comme l'écrivait le poète, s'est réveillée. Enfin, elle allait pouvoir choisir son destin et cesser de suivre celui imposé par les autocrates de l'Est. Vingt-deux ans plus tard, Vladimir Poutine a cru pouvoir mettre un terme à cette " récréation ". Au nom d'un génocide, sorti de son imagination, contre les russophones, il a cru que ses soldats seraient accueillis avec le pain et le sel. Pour annexer l'Ukraine, il suffisait de cent cinquante mille hommes et d'un déluge de bombes. Ecrase-t-on une idée avec un marteau ? Je suis née à Kiev. Mon père est mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Il portait l'uniforme soviétique, comme près de sept millions de soldats ukrainiens. Près de la moitié ont été tués. Violoniste, professeur au Conservatoire national supérieur de Kiev, j'ai reçu, à Moscou, les conseils du meilleur des hommes, un des rares violonistes dont les Français connaissaient le nom : David Oïstrak, né en Ukraine où il a étudié et commencé sa carrière. Et j'ai aimé de toute mon âme d'artiste la culture ukrainienne, de Chevtchenko, notre Hugo, à Silvestrov, comme j'ai aimé la culture russe, de Tchaïkovski à Tolstoï et Dostoïevski. Dans l'après-guerre, ma mère qui avait été chanteuse à l'opéra de Kiev, voulut me faire apprendre le français... " A quoi cela lui servira-t-il ? " lui demandait-on. Personne ne pouvait alors quitter l'Union soviétique. J'aimerais aujourd'hui raconter aux Français pourquoi notre identité n'est pas une invention de Maïdan, et pourquoi les Ukrainiens, tenaces, têtus, courageux, à l'image du boxeur Klitchko, montagne des rings qu'aucun coup ne parvenait à ébranler, font envers et contre tout, et depuis si longtemps, le choix de l'Europe et de la démocratie. Une nation est, comme un diamant, composée de milles facettes, si scintillantes que parfois elles nous aveuglent. Nous sommes le passé, le présent, les vivants et les morts, l'histoire et la géographie, la poésie, les oeufs peints de Pâques, les chemises brodées, le bortsch. Et la passion. La Russie, si prompte à renouer avec ses vieux démons, nous accuse du crime de fascisme : mais qui se trompe d'époque ? Aux femmes qui ont accouché sous les bombardements, à ceux qui se sont terrés dans leurs caves, à ceux qui ont passé leur rage en fabriquant des " cocktails ukrainiens ", à ceux qui tiraient les missiles stinger, à ceux qui distribuaient la nourriture dans les supermarchés, à ceux qui posaient les garrots, à ceux qui les fabriquaient, au sniper qui abattit le général Tchétchène, à tous ceux qui se sont battus, à ceux qui ont attendu. Et même à ceux qui doutent encore que l'Ukraine existe, je dédie ce livre. "

05/2022

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Littérature étrangère

Seul

J'ai rencontré Johnson sur le quai d'un de ces villages de pêcheurs bretons où tout le monde s'adonne à la peinture, et si je suis entré en conversation avec lui, c'est d'abord parce que nous parlions tous les deux anglais et ensuite parce que nous avons découvert que nous venions du même pays - lequel n'était pas l'Angleterre. Nous avons un peu bavardé en regardant les filets bleus des bateaux de pêche pendre et sécher au soleil, en regardant aussi les salopettes rouges des marins et la toile rouge-brun des voiles, et par-dessus tout cela nous respirions la forte odeur du poisson. Nous sommes ensuite montés prendre un repas au café de Bordeaux. Le bistro était bondé? ? : un groupe était arrivé de quelque part en car. Ces gens occupaient toute la salle à l'exception d'une ou deux tables sur un côté, de sorte qu'il nous était difficile de nous faire servir ou d'entendre ce qu'on disait, mais nous n'étions pas pressés et nous sommes restés là à manger des crevettes et à boire du vin rouge bon marché. Au bout d'un moment, nous nous sommes mis à parler de la guerre. Ce Johnson, pour autant que je puisse le décrire, sortait juste d'Espagne. Tout cela se passait il y a un ou deux ans - une autre époque. Il était en permission mais, ensuite, il retournerait en Espagne. C'était un homme de taille moyenne au teint très brun, presque noirci par le soleil, avec un visage rond d'aspect banal, une grande bouche et de fortes dents jaunies par le tabac. Il avait des cheveux blonds, pas de chapeau et des yeux qui pouvaient être gris ou verts. Comme j'étais curieux de cette guerre - et, d'ailleurs, de toute guerre -, je l'ai poussé à m'en parler, mais il ne voulait pas en dire grand-chose. Il a dit ?? : "? La guerre, on en parle foutrement trop. ? " J'ai attendu un peu. Dans le café, le bruit ne faisait qu'empirer. On nous a enlevé les crevettes, puis on nous a apporté du veau et une autre bouteille de vin. "? Des guerres, tu peux en voir quand tu veux, a dit Johnson. Dans le monde, aujourd'hui, il y en a plein. Il y a quelques années, c'était différent. C'était des histoires de vieux. Le genre de choses qu'on racontait autour du feu. - Tu as été dans la Grande Guerre. Dis-moi comment c'était. - J'ai été dans toutes les guerres, a dit Johnson, mais je ne pourrais rien t'en dire. - Tu n'as pas envie ?? - Je ne pourrais rien t'en dire même si je voulais. C'était rien de particulier. Tu ne comprends pas la guerre si tu ne l'as pas vue. Et si tu l'as vue, tu ne la comprends pas. ? " La chaleur était étouffante, dans le café, mais le bruit a quand même commencé à baisser autour de nous ? ; l'odeur de poisson et d'huile de cuisine se mélangeait à la fumée du tabac. "? Je ne pourrais pas te parler de la guerre, a dit Johnson. Ce n'était pas très différent du reste. Je pourrais te raconter des choses pires sur la paix. - La paix, c'était quoi ?? - Le petit bout entre deux. - Des choses pires ?? - Plus vraies. ? " Alors, comme je ne voulais pas bouger et que j'étais tout prêt à l'écouter, je lui ai dit ?? : "? Eh bien, parle-moi de la paix. ? " Héroïque dans son propos, Seul est un roman qui donne une perspective essentielle sur la Nouvelle-Zélande et la crise qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Efficace à la manière d'Hemingway, anticipant sur l'existentialisme de Camus, Seul s'inscrit comme une oeuvre marquante de la littérature mondiale du XXe siècle. Quelques années avant la grande crise de 1929, le jeune Johnson, personnage central de Seul, émigre vers la Nouvelle-Zélande, pays qu'il découvrira en étranger, toujours un peu décalé. Emporté par le ? ot de l'Histoire et de ses bouleversements économiques, Johnson va errer d'un travail à l'autre jusqu'à ce qu'il rencontre, dans une ferme isolée, une jeune Maorie qui fera de lui un meurtrier involontaire. Il s'enfuira alors dans les forêts presque impénétrables de l'île du Nord où, tel un Robinson, il ne survivra qu'au prix de terribles privations. Il finira par gagner l'Angleterre avant de repartir combattre en Espagne aux côtés des Républicains. Parcours tumultueux qui semble dessiner une question : l'homme seul, à la fois fort et faible par sa solitude même, peut-il dépasser sa condition et trouver le chemin d'une nouvelle fraternité? ?

08/2011

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Actualité politique internatio

Au coeur de la troisième guerre mondiale

La croyance en l'avènement de "la mondialisation heureuse" (Alain Minc) et de "la Fin de l'Histoire" (Francis Fukuyama) était omniprésente en octobre 2002 quand j'ai publié "La Troisième Guerre mondiale a commencé" . Aujourd'hui, c'est au contraire cette dernière qui est au centre des préoccupations. Une crise économique et financière à venir qui sera pire que celle de 1929 La mondialisation hyperfinanciarisée enclenchée dans les années 1980 a été jalonnée d'un crescendo de crises issues de l'éclatement de bulles financières, dont celui de 2008. Elles ont résulté de la surchauffe de la "planche à billets" par les banques centrales accompagnée d'endettements publics et privés abyssaux. Ce mécanisme infernal a été accentué par l'épidémie de covid. Il ira jusqu'à l'éclatement de bulle de trop, qui effondrera le système financier international. Conséquence : la "weimarisation" des économies (hyperinflation par dépréciation des monnaies). En effet, les banques centrales sont désormais confrontées à la quadrature du cercle. Pour essayer d'enrayer l'inflation, elles augmentent leurs taux d'intérêt. En vain. Résultat : la stagflation, c'est-à-dire l'inflation et, en même temps, la stagnation de la croissance quand ce n'est pas la récession. La croissance de la masse monétaire et du surendettement se poursuivra jusqu'au collapsus mondial : cracks boursier et obligataire, faillites de banques en série. C'est dans cette perspective que la Russie et la Chine notamment accumulent depuis des années des stocks d'or destinés à garantir leurs monnaies. Car cette crise financière majeure bouleversera l'ordre monétaire international, aux dépens du dollar (perdant son rôle de monnaie de réserve mondiale) et de l'euro. Il y eut la crise de 1929. Celle qui vient risque d'être pire, car la mondialisation a supprimé les cloisons plus ou moins étanches qui séparaient les grandes aires économiques à l'époque. Déjà, on voit que s'accentue la paupérisation des classes moyennes occidentales déclenchée par la mondialisation à partir des années 1980. La perte de valeur du mark sous la République de Weimar a laissé l'image de consommateurs achetant leur pain avec une brouette de billets. Le grand collapsus financier à venir pourrait ressusciter ce genre de scène dans les pays développés. La situation sera encore pire dans les pays en voie de développement dont la plupart sont déjà dans une situation précaire. Séismes politiques et géopolitiques La crise économique et financière provoquera des séismes politiques et géopolitiques. Le fondamentalisme et le terrorisme islamistes progressent en certaines parties du monde. Comme Daech en Irak et en Syrie, malgré sa défaite militaire de la fin des années 2010. Retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, réislamisation accélérée de la Turquie sous la férule d'Erdogan, contamination de l'Afrique sub-saharienne et de l'Afrique de l'Ouest par les filiales d'Al Qaida et de Daech, ramifications de ces organisations en Asie (Afghanistan, Philippines, Indonésie...), prévalence des partis islamistes au Pakistan... Face à Europe, l'Afrique du nord est elle-même concernée. La Libye est devenue un chaudron islamiste depuis la mort de Kadhafi, la Tunisie le devient depuis la chute de Benali, le maréchal Al-Sissi maintient la marmite islamiste égyptienne sous un couvercle prêt à sauter. Le collapsus économique et financier mondial (avec son cortège de misère, de famines et d'épidémies) ouvrira des boulevards aux islamistes pour s'emparer d'appareils d'Etat bancales pour la plupart, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. La Troisième Guerre mondiale On assiste au retour des guerres interétatiques. Aujourd'hui, c'est la guerre Otan-Russie en Ukraine, donc sur le sol européen. Les Etats-Unis la pilotent dans le but d'affaiblir la Russie, qu'ils ambitionnent de disloquer pour la vassaliser et encercler la Chine. Car demain, ce sera la guerre entre les Etats-Unis et la Chine, probablement déclenchée par la pomme de discorde qu'est Taïwan. Les deux géants s'y préparent : course frénétique aux armements, découplage progressif des deux économies, embargo américain sur les puces électroniques à destination de la Chine... En effet, les Etats-Unis n'accepteront pas de laisser la Chine leur ravir la première place dans l'économie mondiale sans utiliser contre elle leur gigantesque appareil militaire, financé par un budget annuel de plus de 700 milliards de dollars. Certains hauts dirigeants américains ne s'en cachent même pas. Par le jeu des alliances, la guerre Etats-Unis-Chine s'étendra à l'ensemble du monde, en un cocktail d'affrontements civils et internationaux et de terrorisme. Avec en toile de fond la crise économique et financière mondiale génératrice de pénuries. Donc de fanatismes en tous genres. A la faveur de la guerre en Ukraine, les Etats-Unis ont plus que jamais enfermé les pays européens dans l'OTAN. Ces derniers sont donc enrôlés à l'avance dans leur future guerre avec la Chine. Refusant que Pékin, en envahissant Taïwan, contrôle la jugulaire maritime qu'est la mer de Chine pour l'Asie du Nord Est, le Japon sera aux côtés des Etats-Unis. Il est lui aussi engagé dans une course aux armements. L'Australie et la Nouvelle Zélande sont des alliées inconditionnelles de Washington. L'Inde, géant rival de la Chine en Asie, sera elle aussi du côté américain. En face, le Pakistan musulman, viscéralement opposé à l'Inde, sera aux côtes de la Chine. Quant à l'Iran, hostile aux Etats-Unis et à Israël et dès aujourd'hui parvenu au seuil nucléaire, il sera allié de la Chine. La Russie sera dans le camp chinois, puisque l'Occident l'y a rejetée. La Turquie, devenue un Etat phare de l'Islam, attaquera l'Europe du Sud dont la France. Elle entraînera à sa suite quelques Etats d'Afrique du Nord et du Moyen Orient tombés aux mains des islamistes radicaux, qui offriront à leur jeunesse confrontée à la misère un dérivatif dans des razzias sur cette Europe tant convoitée. Une Europe qui aura fort à faire, entre les menaces à ses frontières et la cinquième colonne islamiste pilotée surtout par la Turquie à l'intérieur de ses territoires. La France sera appelée à jouer un rôle central dans cette configuration européenne.

02/2024