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Correspondance

André Gide, Pierre Herbart & Elisabeth Van Rysselberghe. Correspondance 1929-1951

Cette correspondance inédite nous invite à une traversée du premier XXe siècle, de l'Indochine à l'Afrique, en passant par l'URSS, et nous permet de redécouvrir un écrivain, Pierre Herbart, dont l'ouvrage "La Ligne de force" (1958) fut comparé à "La Condition humaine" d'André Malraux. Pierre Herbart rencontre André Gide chez Jean Cocteau, à Roquebrune, durant l'été 1929. Il a 26 ans, Gide 60. Ce dernier croit en ses talents d'écrivain et l'aide à faire publier ses romans chez Gallimard. Il tente également de le faire sortir de son addiction à l'opium et lui présente Elisabeth Van Rysselberghe, avec laquelle Gide a eu une fille. Deux ans plus tard, Pierre épouse Elisabeth. Dès lors, il ne quittera plus le cercle des intimes de Gide, devenant son ami et conseiller. Dès après son mariage, Pierre Herbart, homme d'actions autant que de mots, accompagne en Indochine la journaliste Andrée Viollis. Puis il s'installe brièvement à Moscou pour s'occuper de la revue "Littérature internationale". Il organise alors le fameux voyage en URSS d'André Gide, qui les mènera tous deux à rompre avec le communisme. En 1938, Gide et Herbart parcourent l'Afrique et dénoncent à leur retour la politique coloniale française. Herbart entre dans la Résistance en 1942 puis devient, à la demande d'Albert Camus, éditorialiste à Combat. Mais c'est aussi un homme fragile, qui perd à la mort de Gide en 1951 un soutien indispensable et retombe dans la drogue et la misère jusqu'à sa mort en 1974, six ans après son divorce d'avec Elisabeth Van Rysselberghe.

03/2023

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Critique littéraire

Mauriac politique

Reçu à l'Académie en 1933 et couronné par le Nobel en 1952 pour ses romans, François Mauriac n'a cessé sa vie durant de collaborer à la presse. En sorte que la Révolution russe, le national-socialisme, la guerre d'Espagne, l'Occupation, la Résistance, la Libération, l'Epuration ont fait brutalement irruption dans l'oeuvre littéraire du maître de l'introspection romanesque ainsi que cet événement majeur qu'aura constitué dans la vie de François Mauriac le concile Vatican II. Reste que, pour l'essentiel, le Mauriac qui nous est ici livré est celui de la Guerre froide et de la Décolonisation. Editorialiste du Figaro de 1944 à 1952, François Mauriac y apparaît comme l'intrépide combattant de l'antistalinisme avant de devenir, à partir du début de 1954, l'infatigable pourvoyeur de la dernière page de L'Express avec son Bloc-notes. François Mauriac nous rend témoins des soubresauts sanglants qui accompagnent l'accession de la Tunisie et du Maroc à l'indépendance. Surtout il fait de nous les spectateurs consternés de l'interminable tragédie algérienne ainsi que Raymond Aron nomme la guerre d'Algérie dès 1957. Et c'est ainsi que l'Histoire a fini par former la matière d'une épopée dont les épisodes multiples s'offrent à la plume du vigneron de Malagar au fur et à mesure qu'ils surgissent dans l'imprévu de l'actualité. En même temps que le foisonnement des citations rend sa pleine présence à l'écrivain monté de Bordeaux à Paris en 1907, l'ouvrage se veut aussi confrontation raisonnée avec l'oeuvre politique de François Mauriac.

02/2017

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Actualité politique France

Plus de femmes en politique !

Comment se fait-il que plus de soixante-dix ans après l'obtention du droit de vote, la place des femmes en politique soit toujours aussi précaire ? Léa Chamboncel, éditorialiste politique et podcasteuse, est allée à la rencontre d'une cinquantaine de femmes politiques, de droite et de gauche, pour essayer de mieux comprendre les difficultés auxquelles elles sont confrontées et, ce faisant, esquisser la possibilité d'un nouveau rapport au pouvoir plus inclusif et égalitaire. Imaginez une société plus inclusive, plus égalitaire, plus solidaire. Une société réellement représentative, et donc réellement démocratique. Utopie ? Pas forcément. La solution existe et elle est très simple : laisser davantage de place aux femmes en politique. Les femmes constituent 51, 6 % de la population française. Pourtant, elles restent sous-représentées dans les institutions politiques. Pour mieux comprendre ce paradoxe, Léa Chamboncel a rencontré une soixantaine de femmes politiques, des grandes figures comme Edith Cresson ou Marisol Touraine, mais également de toutes jeunes élues telles que Lauren Lolo, Nesrine Mechkar et Clémentine Barbier. Des femmes de droite et de gauche, toutes générations confondues. Elles lui ont parlé de leur parcours, de leur engagement et de leur travail au quotidien, ainsi que de leurs difficultésA à s'intégrer dans un monde d'hommes, des violences dont elles sont encore trop souvent victimes. Avec une clarté et une ferveur salutaires, Léa Chamboncel nous donne ici accès à une vision de la politique plus généreuse, faite d'engagement, d'efficacité et de courage. Elle propose aussi des solutions concrètes pour que les femmes prennent enfin leur juste place et que la politique redevienne un espace où construire, toutes et tous ensemble, un avenir plus lumineux. A

03/2022

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Policier-Espionnage

Les aventures de Blake et Mortimer Tome 6 : La marque jaune

Les murs de la City ne résonnent plus que des incroyables exploits de la "Marque Jaune". Ce mystérieux criminel multiplie les actions spectaculaires : raid contre la banque d'Angleterre, vol du Gainsborough de la National Gallery, et même vol de la couronne royale d'Angleterre... Rien ne semble pouvoir l'arrêter. Son audace va jusqu'à prévenir à l'avance la police du lieu de l'accomplissement de ses forfaits, ridiculisant à chaque fois un peu plus Scotland Yard. L'apparente facilité avec laquelle il se déjoue des dispositifs policiers finit par inquiéter les plus hautes instances du pays. Le capitaine Francis Blake est dépêché par le Home Office auprès de Scotland Yard pour élucider l'affaire et découvrir l'identité de l'homme qui se cache derrière la Marque Jaune. Le capitaine s'adjoint tout de suite les services de son vieil ami, le professeur Philip Mortimer, dont les connaissances scientifiques s'avéreront précieuses dans cette affaire extrêmement complexe. Mais voici qu'aux vols succèdent les enlèvements. Un médecin réputé, un éditorialiste fameux, un juge éminent, disparaissent tour à tour, enlevés sous les yeux impuissants de la police. Les trois hommes se connaissaient. Ils faisaient tous trois partie du "Centaur Club" et étaient amis, ainsi que le professeur Septimus. Ce dernier, psychiatre de renom, est persuadé que la Marque Jaune est un génie du mal et qu'il sera le prochain de la liste... Qui se cache derrière la Marque Jaune ? Quels sont ses mobiles, ses motivations ? ... Blake et Mortimer auront fort à faire pour venir à bout de l'inquiétant individu aux pouvoirs quasi-surnaturels...

04/2013

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Actualité et médias

La victoire des vaincus. A propos des gilets jaunes

Ce qui se joue en France depuis plusieurs semaines ne saurait se résumer à ce que gouvernants et éditorialistes veulent y voir. Spontanée et nourrie de motivations disparates, cette révolte doit s'entendre à la fois dans l'histoire longue des mouvements populaires et dans la spécificité de son époque, prompte à confondre le droit de tous et le privilège de certains. La révolte des gilets jaunes est un événement inédit, inventif et incontrôlable. Comme tout surgissement spontané du peuple, elle déborde les organisations, bouscule les commentateurs, affole les gouvernants. Comme toute lutte collective, elle s'invente dans une création politique autonome où l'auto-organisation est maître du jeu. Comme toute mobilisation populaire, elle brasse la France dans sa diversité, avec ses solidarités et ses préjugés, ses espoirs et ses aigreurs, ses beautés et ses laideurs. Prenant le contrepied de la morgue de classe qui s'est déchaînée face à un peuple rabaissé au rang de foule, cet essai veut en déchiffrer l'énigme en mêlant l'histoire immédiate et la longue durée. Né d'un refus de l'injustice fiscale et d'une exigence sociale d'égalité, ce mouvement s'est emparé de la question démocratique centrale, celle du pouvoir présidentiel qui confisque la volonté de tous. C'est cette audace républicaine qu'une répression policière sans équivalent lui fait payer. L'avenir n'est pas écrit, et le cours des événements dépendra de l'action de celles et ceux qu'ils convoquent. Aussi ce livre est-il une alarme face à la fuite en avant d'un pouvoir affolé qui, pour se légitimer, a choisi de jeter les gilets jaunes dans les bras de l'extrême droite. Si cette catastrophe advenait, en seraient aussi responsables tous les tenants d'une République démocratique et sociale qui auront préféré tenir à distance cet inédit, plutôt que de mener la bataille de l'égalité auprès des gilets jaunes.

03/2019

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Littérature française

Le Bloc-notes Tome 1 : 1952-1962

De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité. Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ. Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination. Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines. Jean-Luc Barré.

08/2020

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Littérature française

La Brigade du rire (ce que nous sommes)

Il y a Kowalski, dit Kol, Betty, licenciée de l'imprimerie où elle travaillait. Dylan, prof d'anglais et poète. Les jumelles Dorith et Muriel, pour qui la vie est une fête permanente. L'Enfant-Loup, coureur et bagarreur. Suzana, infirmière en psychiatrie. Rousseau, beau gosse et prof d'économie. Hurel, industriel, lecteur de Marx et de Kropotkine. Ils sont chômeurs, syndiqués, certains exilés, tous ont été des travailleurs. Pas des "cocos", ni des militants. Des hommes et des femmes en colère, qui décident de régler leur compte à cette société où l'autorité du succès prime sur celle du talent. Des samouraïs, des mercenaires, une redoutable fraternité constituée en Brigade du rire. Leur projet ubuesque et génial tient à la fois de la supercherie que de la farce grotesque : kidnapper et faire travailler Pierre Ramut, l'éditorialiste vedette de Valeurs françaises, et, dans un bunker transformé en atelier, l'installer devant une perceuse à colonne pour faire des trous dans du dularium. Forcé de travailler selon ce qu'il prescrit dans ses papiers hebdomadaires - semaine de 48h, salaire de 20% inférieur au SMIC, productivité maximum, travail le dimanche -, Ramut saura désormais de quoi il parle... Le héros de ce roman c'est l'amitié qui unit cette ancienne équipe de hand-ball ; L'héroïne, cette comédie loufoque, ce pied de nez à un système pétri de contradictions et enfermé dans ses convictions. Dans une grande fresque tragi-comique, fidèle à son univers - Vive la sociale, Les Vivants et les Morts - Gérard Mordillat parle du monde d'aujourd'hui, de ses injustices, de ses luttes, de ceux qui refusent de se soumettre et se vengent d'un grand éclat de rire.

08/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Ma tragique ambassade. Vatican, mai-novembre 1940

C'est parce qu'il a besoin d'un homme à la loyauté totale, d'un fervent catholique et d'un connaisseur subtil et courageux des relations internationales que le président du Conseil Paul Reynaud fait appel dans l'urgence, en mai 1940, à Wladimir d'Ormesson (1888-1973), prestigieux éditorialiste du Figaro, pour représenter la France auprès du pape. Les armées sont déjà en pleine déroute, une partie du gouvernement réclame l'armistice et l'on s'attend d'un jour à l'autre à voir l'Italie entrer en guerre pour voler au secours de la victoire allemande. Le Saint-Siège, alors encore force morale considérable, va-t-il parvenir à retenir le bras de Mussolini ? Tout juste arrivé à Rome, le diplomate déploie tant auprès des cardinaux de la Curie que de Pie XII une énergie inlassable, mais il constate bien vite que la plupart des monsignori, s'ils s'inquiètent pour la France, n'ont aucune envie d'indisposer l'Italie en prenant publiquement position en sa faveur. Pire encore, dès le 12 juin, surlendemain de l'entrée en guerre de l'Italie, l'ambassade près le Saint-Siège doit fermer et se réfugier, avec quelques autres délégations alliées, à l'intérieur même de la cité du Vatican où elle vivra dans l'isolement et l'inconfort. L'épilogue de cette véritable tragédie grecque survient à l'automne, le 8 octobre, quand d'Ormesson se trouve limogé par Vichy au profit d'un ami de Pierre Laval, Léon Bérard, qui se montrera autrement complaisant que lui. Ecrit dans la clandestinité en 1942, ce témoignage d'une très grande force littéraire et riche d'informations nouvelles assorties de réflexions passionnantes sur Pie XII était inédit depuis plus de quatre-vingts ans. Il est capital pour comprendre mieux le drame de 1940, année de toutes les catastrophes.

11/2023

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Littérature française

Le Bloc-notes Tome 2 : 1963-1970

De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité. Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ. Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination. Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines. Jean-Luc Barré.

08/2020

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Généralités

Le petit monde de Don Bouvardo

A 93 ans, doyen de la presse française, Philippe Bouvard raconte plus de sept décennies de journalisme. De ses débuts comme garçon de course au Figaro aux émissions qui ont fait sa célébrité (" Les Grosses Têtes ", " Le Petit Théâtre de Bouvard "...), ce sont 70 ans de journalisme et de télé qui sont racontés au fil de cette autobiographie. L'autobiographie souriante d'un journaliste hors normes A 93 ans, doyen de la presse française, Philippe Bouvard raconte plus de huit décennies de journalisme. Une longue carrière multimédia commencée à l'âge de 6 ans, avec six demi-pages roses érigées en magazine familial, poursuivies à l'école communale, au lycée et à l'armée, avant d'entrer comme garçon de courses au Figaro - qu'il quittera 23 ans plus tard, avec le titre de directeur général adjoint, pour devenir éditorialiste puis directeur de France-Soir. Infatigable, l'ex-recalé au bac (trois fois ! ) assume simultanément onze collaborations dont, pendant 15 ans, le grand portrait hebdomadaire de Paris Match qui lui fera rencontrer, en tête à tête, les plus grandes vedettes ; durant 14 ans, le billet quotidien de Nice-Matin ; et, au fil de 42 années, la chronique, chaque samedi, du Figaro Magazine. A d'autres heures, il invente " Les Grosses Têtes ", qu'il présentera sur RTL pendant 37 ans et qui, sur TF1, culmineront avec treize millions et demi de téléspectateurs. Sur le petit écran, il lance également une vingtaine d'émissions dont " Le Petit Théâtre de Bouvard ", qui permettra de découvrir Mimi Mathy, Muriel Robin, Michèle Bernier, Laurent Baffie et bien d'autres. A quoi s'ajoute la direction de Bobino, quelque soixante-huit livres... et autant d'années de mariage ! En somme, plus de 70 ans d'un bonheur que l'auteur souhaite partager avec ses lecteurs.

10/2022

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Sciences politiques

Eux et nous. Les relations Est-Ouest entre deux détentes

Reprise du dialogue américano-soviétique aujourd'hui, " glaciation " Est-Ouest ces deux dernières années : la vie diplomatique, dans la mesure où elle ne peut pas conduire, à l'heure nucléaire, à la guerre, s'apparente à un pendule oscillant entre guerre froide et détente. Les acteurs principaux en sont les deux grands, ou, pour reprendre la vision manichéenne soviétique, " Eux et Nous " : un bloc porteur d'une idéologie d'un côté, le reste du monde plus ou moins organisé en face. Il fallait la sûre érudition de Michel Tatu pour dresser des relations Est-Ouest un tableau en nuances, riche de la complexité des faits. Aucun des blocs n'est homogène : si l'URSS et ses pays satellites, faute d'une opinion publique et d'une démocratie pluraliste, font bloc en principe, les fragilités viennent du vieillissement du pouvoir et de ses crises de succession. L'Occident de Reagan, Kohl et Mitterrand n'a pas une seule et même politique à l'égard de l'Union Soviétique. De là des questions qui nous concernent tous : le régime soviétique par sa nature et ses visées se prête-t-il à un dialogue ? La détente est-elle compatible avec la sécurité? Comment, en France et en Allemagne, situer les intérêts nationaux et les politiques intérieures dans l'affrontement des blocs ? Faut-il dès lors relancer une " défense européenne "? Des questions qui pourraient se résumer en une seule : la détente Est-Ouest est-elle encore possible ? Michel Tatu, ancien correspondant du Monde à Moscou et à Washington, et chef du service étranger de ce journal, est notamment l'auteur de La bataille des euromissiles (Le Seuil). Actuellement éditorialiste au Monde, il est membre de l'Institut international pour les études stratégiques de Londres, et conseiller scientifique de l'Institut français des relations internationales.

12/1985

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Actualité politique internatio

L'épreuve et la contre-épreuve. De la Yougoslavie à l'Ukraine

Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature. Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase. Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques. Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Epreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Edouard Glissant : " Agis en ton lieu mais pense avec le monde. "

09/2022

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Droit

Droit constitutionnel et institutions politiques. 5e édition revue et augmentée

CE MANUEL DE DROIT CONSTITUTIONNEL couvre l'ensemble du programme de première année en faculté de droit ou à Sciences Po. En quarante chapitres courts, vivants, nourris de nombreuses données facilement lisibles par de multiples tableaux et graphiques, il offre un outil indispensable à ceux qui entrent dans l'enseignement supérieur. Au-delà, il traite de la démocratie, de notre histoire, de la France d'aujourd'hui d'une façon originale. L'horizon s'élargit avec l'examen de grands pays trop méconnus, tels l'Inde, le Japon ou la Chine. Il propose donc un moyen sans équivalent d'enrichir sa culture juridique et politique. La démocratie moderne est vue dans sa double composante, gouvernante et délibérante. Un récit animé rend compte de l'étonnante histoire constitutionnelle de la France. Sont analysés en contrepoint les systèmes politiques d'une dizaine d'autres démocraties, ce qui permet de proposer un modèle d'explication du fonctionnement du pouvoir. La seconde moitié de l'ouvrage analyse l'originalité du pouvoir politique en France. Son attribution, ni à l'américaine ni à l'européenne, mais dans un curieux mélange des deux. Son exercice, cas unique de " présidentialisme démocratique ". Sa limitation, interne, par la distinction entre les pouvoirs qui se renforce, externe, par la démocratie locale ou le développement de l'Union européenne. La présente édition, revue et augmentée, intègre les développements les plus récents dans le vaste ensemble des pays étudiés et en France. Olivier Duhamel. Professeur émérite à Sciences Po, où il a enseigné pendant 25 ans le cours fondamental d'institutions politiques. Publiciste, éditorialiste sur Europe 1, il codirige la revue Pouvoirs et préside la Fondation Nationale des Sciences Politiques. Guillaume Tusseau. Professeur de droit public à l'Ecole de droit de Sciences Po, est membre de l'Institut universitaire de France et ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature ; ses recherches et ses enseignements portent sur le droit constitutionnel, le droit comparé et la théorie du droit.

10/2019

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Sociologie

Jeunesse d'ici et d'ailleurs transculturelle & digitale. Refus d'assignation à résidence

"Les moins de 30 ans ont de quoi s'indigner", alerte, ajuste titre, Jean-Michel Bezat, éditorialiste au journal Le Monde, dans un texte paru le 25 septembre 2017. La jeunesse du XXI siècle, d'ici et d'ailleurs, se retrouve face à des systèmes sociaux, sanitaires, économiques et culturels qui explosent. Selon l'Unesco, les moins de 30 ans représentent 50,5 % des 7,5 milliards d'êtres humains. L'institution précise que 89,7 % des moins de 30 ans vivent dans les pays émergents et en voie de développement, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. Par ailleurs, la planète dénombre au moins 100 millions d'enfants des rues, dont environ 18 millions pour la seule Inde, qui en compte le plus. L'Asie enregistre, elle, le plus de jeunes individus : 754 millions. Ce nombre a presque triplé depuis 1950. Les pays d'Afrique subsaharien ne ont la plus grande proportion des moins de 30 ans au monde (70 %). Le présent ouvrage, fruit de l'expérience d'acteurs de terrain engagés (éducatrice spécialisée-styliste-mère de famille, photographes, directeurs de centre d'accueil et d'accompagnement, ethno-psychologues, juriste, journaliste et médecin), est un document unique. L'approche pluridisciplinaire met en lumière des réflexions, des faits, des gestes, des coups de gueule mais surtout un refus de silence. La jeunesse agit, manifeste ou se tait. Toutefois, elle a un impératif : repenser le monde. L'éducation est au coeur de son projet de société sur fond d'actes de collaboration intergénérationnels permettant de dessiner de nouveaux contours et contenus du vivre-ensemble. Le confinement lié au coronavirus est une alerte mondiale : "Aimons-nous vivants." Il va falloir semer de bonnes graines et leur laisser le temps de germer avant de planifier la récolte. La ligne de partage des responsabilités est à écrire avec une obligation commune : privilégier le bien-être commun, sans perdre de vue que e la jeunesse est l'espoir des lendemains, comme l'affirme la romancière Sophia Sherine Hutt.

02/2021

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Histoire internationale

Ileana. L'archiduchesse voilée

La longue vie de la princesse Ileana (1909-1991) est indissociable de l'histoire et de l'indépendance roumaines. Très populaire clans son pays qu'elle revit après un demi-siècle d'exil. très connue en Amérique où elle fut une figure de la Guerre Froide, elle restait ignorée jusqu'à ce jour du public français. Arrière-petite-fille de la reine Victoria, fille du seul Hohenzollern vainqueur en 1918, le second roi de Roumanie Ferdinand le Loyal, et de la célèbre reine tarie, elle fut aussi la soeur préférée de Carol II et la tante de l'actuel roi Michel. Belle et généreuse, guide des scoutes roumaines de l'YWCA, cette amie des moines, partagée entre la mer Noire et le château dit de Dracula dans les Carpates, se révéla une fondatrice d'hôpitaux, une bienfaitrice dès affligés et une patriote indomptable. Epouse d'un archiduc de la Maison d'Autriche apparenté aux Bourbons, mère de six enfants, elle subit l'hitlérisme, la Garde de Fer puis l'Armée rouge et le communisme. Fière et ardente, fréquentant l'élite de chaque camp, du Conducator Antonesco au Staline roumain, Gheorghiu-Dej. quel rôle joua-t-elle ? Fut-elle vraiment la tante rouge du dernier roi, entre naïveté et duplicité ? Artiste, écrivain, éditorialiste et conférencière de talent dans son refuge de la Nouvelle Angleterre, cette orthodoxe fervente, protégée par le président Kennedy, voulut répondre aux aspirations spirituelles de ses nouveaux compatriotes américains. Devenue moniale en Bourgogne, au monastère russe de Bussy-en-Othe, elle fonda aux Etats-Unis le premier couvent orthodoxe anglophone. D'un grand rayonnement, elle y mourut abbesse il y a moins de vingt ans sous le nom de Mère Alexandra. Les lecteurs en quête de spiritualité ou nostalgiques de la Grande Roumanie, les historiens de l'Entre-deux-guerres et des démocraties populaires, les marins et les scouts trouveront en elle une figure féminine de référence.

06/2010

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Notions

Nous et les autres. L'identité sans fantasmes

Depuis plus de quinze ans, l'identité a fait une entrée en force dans le discours politique. L'omniprésence de cette thématique identitaire s'explique avant tout par la perte des repères dans un monde où les grands récits collectifs ont disparu, où les frontières et les limites s'effacent, où les liens sociaux se sont distendus. De telle sorte que, faute de boussole, on ne sait plus qui l'on est. Dans la situation de crise actuelle, les uns s'affirment bruyamment "identitaires" , tandis que d'autres alertent sur les dangers du "repli identitaire" . Les premiers pensent que leur culture est menacée, les autres qu'il faut en revenir aux principes de l' "universalisme républicain" qui tient pour négligeables les différences entre les cultures. Pour tout compliquer, on assiste aujourd'hui, dans la mouvance des théories "indigénistes" et "décoloniales" , au surgissement d'un identitarisme d'un type nouveau. Comment en est-on arrivés là ? Et de quoi parle-t-on au juste ? (Ceux qui s'empoignent sur le sujet sont bien souvent embarrassés pour dire ce qu'est l'identité, qu'elle soit individuelle ou collective.) Peut-on avoir une identité si l'on est tout seul ? Qu'est-ce qu'une identité dialogique ? L'identité définit-elle ce qui ne change jamais ? ou ce qui nous permet de changer tout en restant nous-mêmes ? A ces questions, comme à bien d'autres, ce livre cherche à donner une réponse sans tomber dans d'inutiles polémiques. L'identité est une affaire trop importante pour être abandonnée aux fantasmes. Alain de Benoist, écrivain et philosophe, fondateur des revues Nouvelle Ecole et Krisis, est aussi l'éditorialiste du magazine Eléments. Il a reçu en 1978 le Grand Prix de l'essai de l'Académie française. Il est l'auteur d'une centaine de livres, principalement consacrés à la philosophie politique et à l'histoire des idées. Aux éditions du Rocher, il a déjà publié Ce que penser veut dire (2017) et Contre le libéralisme. La société n'est pas un marché (2019).

02/2023

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Actualité politique France

Macron. La révolution inachevée, chroniques du macronisme

Le portrait du macronisme et le bilan du quinquennat Macron. La " Révolution " n'a pas eu lieu. C'était pourtant le titre du livre par lequel le presque inconnu devenu président était monté sur le ring politique. Au terme de son mandat, le bilan d'Emmanuel Macron sera vanté par les uns, dénoncé par les autres. Le chef de l'Etat pourra valoriser sa capacité d'adaptation face à l'imprévu de deux crises, l'une sociale, les Gilets jaunes, l'autre sanitaire, le Covid. Mais où est le " nouveau monde " annoncé? La promesse macronienne reposait sur deux piliers : transformer le pays et régénérer la vie démocratique. Les réformes furent nombreuses - certaines sont restées inabouties - mais aucune n'a véritablement modifié les structures de ce que Macron a lui-même appelé l'" Etat profond ", ni opéré des changements radicaux qui auraient pu s'inscrire dans les livres d'histoire. 2017 n'a été ni 1945, ni 1958, ni même 1981. La stratégie du " en même temps ", appuyée sur une incontestable habileté tactique, a permis de faire vaciller les partis dominants et les traditionnels équilibres gauche-droite. Mais, s'il a dynamité ce paysage, Macron n'a pas su construire une force attractive, qui aurait été le pivot d'un nouveau modèle. Ni, surtout, instaurer de nouvelles pratiques qui auraient redonné du lustre à un théâtre politique toujours aussi décrié. Loin d'être réconciliée, apaisée, remobilisée, la France reste divisée et inquiète. Si bien qu'une fois encore, le prochain président sera élu davantage par défaut - qui sera le moins rejeté ? - que par adhésion. Editorialiste du Figaro, Guillaume Tabard a suivi au jour le jour l'émergence, la campagne, la victoire puis la présidence d'Emmanuel Macron. Les quelque cent cinquante textes ici réunis, animés par un souci de comprendre plus que par une volonté de juger, apportent ainsi un décryptage précieux du macronisme : ses intuitions et ses échecs, son originalité et ses limites. Ils forment la chronique d'une révolution inachevée.

11/2021

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Littérature française

Couillonne boy. Itinéraire d’un homme irrésolu

Cet ouvrage est composé de quelques anecdotes sur mes aïeux et moi-même. Concernant les premiers, je retiens tout particulièrement, par ordre d'entrée en scène, François Méglin, médecin-chercheur, qui publia des textes sur le tétanos puis sur la névralgie faciale, contre laquelle il mit au point des pilules portant son nom. Puis Léon Roland Cadaux, mon grand père maternel, connu sous le nom de Morton, acteur, comique-troupier et prestidigitateur, qui fit du music-hall à Londres, au Châtelet, à l'Opéra-comique ou encore aux Folies Bergère et interpréta une trentaine de petits rôles au cinéma dont les deux derniers avec Sacha Guitry. Sans oublier Albert Méglin, Chef d'entreprise dans une branche du Groupe de Wendel, les aciers Tor, qui reçut deux prix de l'Académie Française pour ses ouvrages Du Chaos à l'Espoir, publié en 1973 aux Editions Mame et Le Monde à l'Envers paru en 1984 aux Editions du Rocher. Et bien sûr, mon père, André Méglin, qui s'est consacré au journal Le Monde durant 19 ans, d'abord comme Chef de Publicité puis Directeur des Relations Extérieures à l'époque du grand éditorialiste Monsieur Pierre Viansson-Ponté. Concernant le second, c'est-à-dire votre serviteur, frappé de dyslexie dans le monde redoutable de l'écrit, j'ai connu quelques galères et parfois un parcours difficile mais avec, malgré tout, une vie insouciante et, surtout, des moments de franche rigolade. Au trois-quarts de ma vie (du moins je l'espère), je signe donc de nouveau pour mon existence, à une exception près toutefois : "il me manque d'avoir eu une petite fille qui me dise joyeux Noël papa". Ce livre est honnête et sans fioritures. Une vie qui est ce qu'elle est et que j'assume. Ces quelques pages constituent l'essentiel de ce que j'ai vécu, compris et ressenti.

03/2021

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Revues

Oblik N° 7/Printemps 2022 : Génération no future ? 50 raisons pour les jeunes de ne pas désespérer

OBLIK n°7 Oblik, c'est la revue d'infos dessinées d'Alternatives Economiques où des illustrateurs talentueux posent un regard créatif et décalé sur l'actualité avec, en toile de fond, l'expertise et l'exigence des journalistes d'Alternatives Economiques. Ce numéro, consacré à la jeunesse, s'intitule "Génération No Future ? 50 raisons pour lesquelles les jeunes peuvent croire en leur avenir". Génération No Future ? 50 raisons pour lesquelles les jeunes peuvent croire en leur avenir. Prenons un jeune et disséquons-le. Que trouvons-nous à l'intérieur ? Des quantités considérables d'envies, de projets, d'espoirs de toute sorte. Quelques désillusions bien sûr, mais pas encore nombreuses. Pas mal de vides à combler aussi, que les connaissances et les expériences devraient progressivement remplir. Refermons le jeune maintenant et laissons-le vaquer à ses occupations en continuant à l'observer. Que constatons-nous ? Qu'il se heurte dans ses études, dans son travail, dans sa vie personnelle à des obstacles que parfois les générations précédentes n'ont pas connus, même si chacune a eu son lot d'embûches. Qu'il perd le moral à l'occasion. Que devant l'adversité et l'état du monde dont il hérite, il tance volontiers ses aînés, tout en commettant des erreurs qu'ils ont déjà commises. Ou d'autres, de son cru. Et qu'il est empêtré dans ses contradictions. Quelle conclusion pouvons-nous en tirer ? Qu'en dépit des apparences, le jeune est un être désespérément normal et qu'il a toute la vie devant lui. A découvrir également dans ce numéro : une carte blanche à Alex Jordan (qui a fait partie des fondateurs du collectif de graphistes Grapus dans les années 70) et au photographe André Lejarre ; un portfolio (10 pages) ; un reportage illustré (10 pages) ; une bande dessinée sur "L'affaire Lemoine" écrite par Christian Chavagneux (éditorialiste à Alternatives Economiques et auteur notamment de Les plus belles histoires de l'escroquerie) illustrée pas Nathalie Ferlut. Dans Oblik, tous les arts graphiques sont mobilisés pour renouveler le journalisme.

04/2022

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Histoire de France

Xavier Vallat (1891-1972). Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'Etat

Commissaire général aux questions juives sous Vichy, Xavier Vallat (1891-1972) est avec Edouard Drumont la figure emblématique de l'antisémitisme français. Pourtant, son itinéraire politique et sa contribution à la persécution des juifs pendant l'Occupation n'avaient jamais été précisément étudiés. La découverte du fonds Vallat et de ses archives inédites a permis à Laurent Joly de combler cette lacune. Infatigable militant catholique, champion des milieux " anciens combattants " durant l'entre-deux-guerres, Xavier Vallat s'impose comme l'un des chefs de file de la droite républicaine à la Chambre des députés. Le 6 juin 1936, s'adressant à Léon Blum du haut de la tribune parlementaire, il lance : " Pour la première fois ce vieux pays gallo-romain va être dirigé par un juif. " Après la défaite, il se rallie avec enthousiasme au maréchal Pétain, et prend, en mars 1941, la tête du tout nouveau Commissariat général aux questions juives. Pendant un an, il s'acquitte de sa " mission " avec une ferveur fanatique. Législateur méticuleux, il contribue à doter la France d'une législation antisémite qu'il veut la plus élaborée et la plus sévère d'Europe. En juin 1944, il remplace Philippe Henriot - assassiné par la Résistance au micro de la radiodiffusion nationale pour continuer d'y prêcher, désespérément, la fidélité à l'Etat français. En 1947, son procès en Haute Cour fait sensation : Xavier Vallat assume pleinement son action sous l'Occupation comme stratégie de défense, et sauve sa tête, de justesse. En prison, il devient le compagnon de cellule et le disciple de Charles Maurras. Rapidement libéré, puis amnistié, il termine sa longue carrière politique comme éditorialiste vedette de la presse d'extrême droite. A travers cette biographie intellectuelle, Laurent Joly ressuscite, sans indulgence ni préjugé, toute une tradition politique : " Par-delà ce qu'il eut inévitablement de personnel, l'itinéraire de Vallat fait resurgir, au bout du compte, la question de la contribution de la culture catholique à l'antisémitisme et au nationalisme français au XXe siècle " (Philippe Burrin).

03/2001

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Littérature étrangère

J'y suis presque. Le parcours inachevé d'une femme de Dublin

" J'Y SUIS PRESQUE. Je ne savais pas que je m'embarquais pour un voyage quand j'ai écrit les premiers mots de On s'est déjà vu quelque part ?, et je ne pensais pas que des eaux calmes m'attendaient peut-être, moi aussi. Mais je comprends qu'un mouvement a commencé à ce moment-là qui ne sera pas terminé avant que je connaisse la sérénité. [...] Je me dis parfois que j'y arrive, que j'y suis presque. " Le succès inattendu de son premier récit a changé la vie de Nuala O'Faolain : d'éditorialiste solitaire, les pieds solidement ancrés dans la terre irlandaise, elle est devenue une écrivain reconnue, vivant une partie de l'année aux États-Unis. Avec ce deuxième livre de Mémoires, l'auteur tente de mettre de l'ordre dans le chaos de sa nouvelle vie : elle évoque, avec la lucidité qui la caractérise, les effets - ou les méfaits - du succès, nous entraîne dans les coulisses de Chimères, son magistral roman, s'interroge sur l'avenir de sa relation avec son nouveau compagnon et sur sa faculté à s'adapter au " Nouveau Monde ". Car rien n'est gagné, et si elle y est presque, ce n'est pas sans souffrances : c'est sans doute au fantôme de sa mère, morte dans la misère sans avoir pu échapper à ses démons, qu'elle doit la sourde nostalgie de sa vie passée. Nuala O'Faolain écrit un livre intelligent, drôle, féroce, émouvant, honnête et généreux sur la période de la vie qu'elle traverse : " La cinquantaine, c'est l'adolescence qui revient de l'autre côté de la vie adulte - le serre-livres correspondant - avec ses troubles de l'identité, ses mauvaises surprises physiques et la force qu'il faut pour s'en accommoder. " Et si, à ses lecteurs fidèles, elle donne le sentiment de retrouver une vieille amie, à qui le succès n'est pas monté à la tête, chemin faisant, elle construit une œuvre littéraire remarquable qui s'ancre au cœur d'une réflexion très contemporaine sur le rapport à la fiction : J'y suis presque est avant tout le roman d'une vie, la sienne, mais aussi un miroir pour beaucoup d'autres.

01/2005

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Actualité et médias

La mort de l'information

Après quarante-cinq ans d'exercice du journalisme et d'observation du politique, ce "testament professionnel" dresse le constat d'un inquiétant paradoxe : c'est au moment où le citoyen devrait être le mieux informé que le système d'information s'est décrédibilisé. D'un côté, la démocratie devient de plus en plus "directe" . Par le suffrage universel, les référendums, les sondages, les citoyens pèsent à tout instant sur les décisions et font de moins en moins confiance à ceux qu'ils ont choisis pour les représenter. Mais ont-ils les moyens de ce nouveau rôle alors que les dirigeants maîtrisent de mieux en mieux les techniques de communication, c'est-à-dire de manipulation ? De l'autre côté, le système d'information est discrédité par les connivences, les effets pervers de la concurrence, la perte des repères déontologiques. Il ne remplit plus sa fonction démocratique, qui est de permettre à chaque citoyen d'exercer en connaissance de cause ses responsabilités. Celui-ci se retrouve seul, avec le sentiment illusoire et dangereux que, grâce à Internet, il pourra s'informer et s'exprimer. Mais dans une démocratie libérale, c'est pourtant lui qui est le maître ! Il a donc sa part de responsabilité dans la double crise du politique et du système d'information. Ce livre est à la fois un essai pugnace et le décryptage, par un très grand professionnel, de l'actualité de ces dernières années. Etudes de cas à l'appui, Albert Du Roy montre et démontre que ni les médias ni les journalistes ne peuvent, aujourd'hui, se prétendre indépendants ; que la concurrence effrénée produit des dérapages et non de la qualité ; que l'image, même non trafiquée, éloigne souvent de la vérité ; que le mythe de la "transparence" engendre de l'opacité. L'AUTEUR L'homme qui dresse ce constat sévère a derrière lui un parcours sans équivalent : éditorialiste à Europe 1 et RMC, rédacteur en chef adjoint de L'Express, grand interviewer pour "L'heure de vérité" , directeur de la rédaction de L'Evénement du jeudi et de L'Expansion, directeur de l'information à France 2.

10/2007

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Manifestes extrémistes

Socialisme fasciste

Issu de la gauche républicaine et progressiste, Drieu la Rochelle (1893-1945) se placera dans les années 1930 dans la lignée du premier socialisme français, celui de Saint-Simon, Proudhon et Charles Fourier, ce qui le conduira à adhérer en 1936 au Parti populaire français, fondé par Jacques Doriot, et à devenir, jusqu'à sa rupture avec le PPF en 1939, éditorialiste de la publication du mouvement, L'Emancipation nationale. En 1943, alors que chacun sait que tout est perdu pour les partisans de la collaboration, Drieu la Rochelle, dans un ultime geste de provocation, adhèrera de nouveau au Parti populaire français, tout en confiant à son journal son admiration pour le stalinisme". Dès 1918, j'ai flairé dans le communisme russe, le moyen de produire une nouvelle aristocratie. Je ne m'étais pas trompé. Je cherche maintenant dans le socialisme de forme européenne, dans le fascisme, cette nouvelle aristocratie. Une jeune aristocratie qui ne sera point fondée sur l'argent, mais sur le mérite". telle est la profession de foi que Pierre Drieu la Rochelle nous fait dans Socialisme fasciste, un ouvrage publié en 1934 et qui n'avait jamais été réédité. "Je suis plus européen que jamais et plus que jamais je dénonce la guerre comme un geste perverti, inverti qui, entraînant ce qui reste de virilité en Europe, la détruira sans gloire, en un instant. Mais je ne crois pas le fascisme particulièrement coupable de cette folie, bien que je la dénonce chez lui comme dans les autres mouvements mondiaux. Par ailleurs, je vois dans le fascisme un instrument efficace pour détruire le vieux capitalisme. Dégoûté de la bêtise et de la lâcheté des partis socialistes et communistes en Europe, qui ne se sont nullement assimilé la jeunesse magnifique de la révolution russe et masquent sous des mots d'ordre, empruntés et incompris, une vieille tendance démocratique complètement gâteuse, il m'a bien fallu me rabattre sur la seule force capable en Europe de porter des coups au sinistre et mortel complexe : démocratie et capitalisme. J'apprécie le risque où je me jette, mais aussi j'ai approché d'assez près la politique pour savoir que la politique est le lieu même du risque et de l'épreuve. Il est temps de se jeter à l'eau" (Pierre Drieu la Rochelle).

09/2021

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Sciences politiques

Eric Zemmour a dit son dernier mot. Histoire d’un homme qui ne s’aime pas

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est quasiment impossible d'accéder à la magistrature suprême d'une grande nation comme la France, après avoir fait le choix délibéré, mais combien suicidaire, de développer un discours éternellement haineux et d'en faire une panacée politique. Un qui a des chances de l'apprendre bientôt à ses dépens, s'appelle bien Eric Zemmour. Cet ancien chroniqueur et éditorialiste dans nombre de journaux ou chaînes de télévision et de radiodiffusion de France, saute carrément à pieds joints et agit comme un homme politique qui, en âme et conscience, "choisit le chemin le plus susceptible de le perdre". Peut-on gouverner en nourrissant tant de rage envers des hommes dont le crime est de se retrouver en France, pays qui revendique, à juste titre, le statut de terre des libertés et des droits de l'homme ? Rien n'est moins sûr. Chaque fois qu'on a vu Eric Zemmour ouvrir la bouche pour parler des autres et, singulièrement des immigrés, au nombre desquels les Africains et les musulmans, ses propos ont pué la haine, la méchanceté et la provocation à outrance. A se demander s'il n'existe politiquement qu'en détruisant les autres et en médisant d'eux. Les immigrés, qu'ils soient ou non des musulmans et des Africains dans leur grand ensemble, ont toujours été dans son collimateur. De l'Afrique et des Africains, Eric Zemmour se moque comme de l'an 1870, année où fut signé le décret Crémieux dont bénéficièrent ses grands-parents paternels pour se retrouver en métropole en 1952. Des immigrés, ce fils d'immigrés se moque comme de la première couche qu'on lui fit porter à sa naissance en France, le 31 août 1958. Eric Zemmour, à l'heure qu'il est, a délibérément fait le choix d'être amnésique. De ses origines, il n'a cure et ne daigne même pas avoir souvenance de là où il est parti pour être aujourd'hui le candidat à l'élection présidentielle en France. "Mal lui en prendra à jamais" parce que les faits sont têtus et sacrés. Ces faits, qu'on le veuille ou non, qu'ils nous plaisent ou pas, rappelleront à la conscience collective et à la postérité qu'Eric Zemmour est petit-fils d'immigrés juifs d'Algérie, dont les grands-parents paternels ont profité d'un décret pour voir le cours de leur vie changer en leur faveur. Et, tout compte fait, Eric Zemmour, à l'heure qu'il est, tire tranquillement les marrons du feu. Il en profite tellement qu'il a fini par perdre de vue que le bonheur dans lequel il nage depuis qu'il a poussé, en France, ses premiers cris, est la conséquence d'un fait historique dont des millions d'autres personnes ont su tirer avantage pour voir leurs destins basculer

02/2022