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Littérature française

Chroniques de l'anonyme Tome 4 : La possession en famille

Ce type de possession est assez énigmatique, car on ne s'attend pas à le trouver dans les familles, il faut le définir ; le Grand Larousse Universel nous donne une approche succincte et précise dans un long article. " Possessif. ive ; adj et n (lat. possessivus) se dit de quelqu'un qui éprouve un besoin de possession, de domination excessive envers une autre personne, qui cherche à l'accaparer pour soi-seul." Il parait juste d'imaginer que cette forme de possession ne peut exister à l'intérieur des familles, car le lien unissant toutes les personnes est l'amour, les sentiments, le respect, le soutien dans l'épreuve, l'entraide pour résoudre les problèmes du moment, la compréhension par une approche de toutes les valeurs conquises par la familles au cours des temps. Il arrive cependant que la collectivité familiale se disloque : des séparations de produisent pendant des périodes indéterminées et les liens se relâchent. La possession n'est pas détectable à première vue ; on ne s'y attend pas ; on n'en a jamais entendu parler. C'est au cours du temps que les relations se gâtent dans des raisonnements confus, des sous-entendus, des moues, des grimaces, des silences, des rebus contraires à ce que l'on attend, des rejets de la personne quelle que soit son attitude : il, ou elle aura toujours tort. Le possesseur est gouverné et asservi par les certitudes qu'il a mises en lui au cours de son existence et surtout dans sa jeunesse, par la famille d'abord, ensuite par la religion plus au moins dominante dans laquelle baigne tout son environnement. Si les idées ancestrales sont dominantes au point que l'on puisse plus s'en défaire, on les conservera toute sa vie et, selon son évolution dans la hiérarchie de la famille, on les imposera autres. Les répercussions sont imprévisibles, parfois fatales.

03/2019

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Critique littéraire

Catalogues régionaux des incunables des bibliothèques publiques de France. Volume 19, 2 volumes

Créés en 1979 à l'initiative de la Direction du Livre, les Catalogues régionaux des incunables des bibliothèques de France (CRI) poursuivent, sous la responsabilité scientifique du Centre d'études supérieures de la Renaissance et grâce au soutien constant du Ministère de la Culture, le recensement général de la production imprimée du premier demi-siècle de l'"ère Gutenberg" (1455-1500) conservée dans les collections accessibles au public. Ce volume décrit 1353 éditions (dont 23 unica), conservées dans les bibliothèques publiques de Franche-Comté. Dans cette région, où aucun atelier d'imprimerie ne s'est implanté durablement avant la fin du XVIe siècle, les bibliothèques comtoises conservent cependant un nombre important de ces incunables, produits par les presses actives dans 69 villes européennes, et témoignant des conditions de la diffusion du savoir à l'aube de la Renaissance. Au-delà des notices bibliographiques qui prennent en considération les travaux les plus récents, et de l'attention particulière portée aux recueils analysés de façon approfondie, les descriptions indiquent en détail pour chaque exemplaire ses caractéristiques propres : possesseurs, mentions manuscrites, reliure, décor… Ce relevé des particularités d'exemplaire permet de mettre au jour les provenances des fonds comtois, qu'il s'agisse des ouvrages rassemblés par les Granvelle à Besançon ou les ducs de Wurtemberg à Montbéliard, des livres provenant des établissements monastiques de la province (notamment l'abbaye de Faverney, le collège Saint-Jérôme à Dole, l'abbaye Saint-Pierre de Luxeuil, l'abbaye Saint-Vincent à Besançon, et les différents couvents de cordeliers et de capucins très actifs dans la région), mais aussi la constitution d'un fonds à caractère bibliophilique au XIXe siècle pour la bibliothèque de Besançon.

04/2019

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Littérature française

Les aventures et mésaventures de Titine, un cabriolet pas comme les autres Tome 6 : Début 2019

Comment résumé ce tome 6 des aventures et mésaventures de ce pauvre petit cabriolet ? Disons que, comme dans les tomes précédents, les Gremlins se sont encore acharnés sur la mécanique et l'électricité de cette brave Titine. Mais ils ne sont pas les seuls ... Les autres protagonistes des mésaventures précédentes sont toujours là pour venir leur prêter main forte dans leurs forfaitures. Heureusement, de belles sorties viennent toujours contrecarrer ces déboires qui pousseraient tous possesseurs normaux d'anciennes autos, à amener leur tas de ferraille directement dans le circuit de recyclage, afin de les transformer en robots ménagers ou en boites de conserve. Mais pour moi, il n'est pas question de me séparer de mon petit destrier blanc car les rassemblements, balades et autres sorties n'ont pas de prix. Je persiste donc, en ce début 2019, pour tout remettre en état coté mécanique et électricité, afin de profiter pleinement du plaisir immense qui consiste à rouler, casquette au vent, à bord de cette petite Peugeot de 1973. Comme dans les tomes précédents, tout est strictement réel, que ce soit au niveau des faits, des dates et des horaires. Tous les personnages humais, qui sont embarqués dans mes aventures, parfois malgré eux, existent réellement. Seul leur véritable prénom est évoqué. Certains se reconnaîtront. Rien n'a été inventé. Le côté humoristique de la narration et l'autodérision à outrance, agrémenteront, je l'espère, la description des différentes réparations ainsi que celle des sorties. Les photos et les schémas vous aideront à vous plonger dans mes a ventures. Même si vous n'aimez pas la mécanique, j'espère que ces récits agrémenteront vos moments de détente.

11/2021

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Critique littéraire

Les reliures à plaques françaises

Cet ouvrage abondamment illustré réunit sous forme de catalogue 251 notices consacrées à des plaques de reliures dont plusieurs sont inédites et dont certaines étaient inconnues jusqu'à présent. La recherche des auteurs s'est principalement portée sur les bibliothèques françaises, mais aussi sur de nombreux fonds de province et de l'étranger ainsi que sur quelques collections particulières. Les notices, accompagnées chacune d'un frotti, sont classées suivant l'ordre alphabétique des thèmes décoratifs. Ce classement permet de mieux intégrer les cas douteux et de constituer un instrument de recherche facile d'accès. Chaque notice comprend trois parties : identification de la plaque, liste et description des livres manuscrits ou imprimés qu'elles décorent (avec indication des possesseurs et des cotes anciens) et enfin un commentaire historique indiquant notamment les éléments permettant de dater ou de localiser une plaque. Une bibliographie termine la notice. Les auteurs ont établi les limites chronologiques de l'emploi des plaques en France depuis environ 1480 jusqu'aux années 1535/1536 en faisant ressortir les influences venues des Pays-Bas où ce type de décoration était connu dès le XIVe siècle. Le rôle de Paris est évidemment essentiel, mais d'autres centres importants ont pu être repérés, à Lyon notamment, mais surtout en Normandie. La consultation de l'ouvrage est facilité par une table alphabétique générale et par une liste des plaques divisée en trois parties : localisations sûres, localisations possibles, localisations douteuses. Vient ensuite une table par cote des livres cités. Non seulement les historiens et les historiens du livre, mais également les amateurs et les collectionneurs de reliures disposent désormais d'un instrument de référence qui n'est certainement pas prêt d'être remplacé.

01/1997

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Théologie

Responsabilités chrétiennes dans la crise écologique - Quelles solidarités nouvelles ?

Un brillant état des lieux de la réflexion anthropologique et théologique sur la façon dont les différentes Eglises se situent face à la crise écologique. Le livre explore la manière dont le christianisme, dans la diversité de ses traditions, peut mobiliser ses ressources pour contribuer à changer le monde en y engageant les jeunes générations. La crise écologique que le monde traverse aujourd'hui est souvent décrite par un langage de type apocalyptique. Dans certains mouvements, elle est présentée en termes de collapsologie : écroulement de notre système économique et politique, crise sans précédent de la transmission, effondrement culturel et spirituel. Cette situation écologique, à laquelle s'ajoute la crise sanitaire actuelle, ébranle la tradition chrétienne dans son ensemble. D'une part, certains passages bibliques valorisent un être humain jardinier parfois compris comme le sommet de la création et qui peut alors paraître au-dessus d'elle. D'autre part, les élaborations théologiques modernes, notamment en Occident, se sont fort bien adaptées à l'homme ingénieur de la nature, maître et possesseur à la suite de Descartes. Dans cette situation critique, le christianisme se doit de revisiter ses traditions et ses enseignements, tels qu'ils peuvent être déclinés dans ses interprétations des textes fondateurs, dans sa vision pastorale ou dans ses pratiques d'évangélisation et de transmission de la foi. C'est cette visée que s'est fixé en mars 2021 un colloque coorganisé par l'ISPC (Institut supérieur de pastorale catéchétique), l'ISEO (Institut supérieur d'études oecuméniques) et ses partenaires (Institut protestant de théologie, Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge), avec la collaboration du réseau Eglise Verte. Ses travaux présentent un état des lieux de la réflexion anthropologique et théologique sur la façon dont les différentes Eglises se situent face à la crise écologique, puis explorent la manière dont le christianisme, dans la diversité de ses traditions, peut mobiliser ses ressources pour contribuer à changer le monde en y engageant les jeunes générations. Un outil utile pour les personnes et les communautés chrétiennes désireuses de trouver les chemins d'une juste " conversion écologique ".

02/2022

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Littérature française

Les Horizons d'Assia et Marc

Ce duo d'amour sublime et banal d'une Nigérienne et d'un Français à la fin des années soixante est plus que l'histoire en noir et blanc d'un couple domino ; c'est le franchissement des horizons du sexe et de la race vers une altérité essentielle. La vérité de leurs cheminements jumeaux n'est pas dans le décor, si fidèle qu'il soit à la réalité des lieux et des temps, ni dans l'existence des êtres qui ont servi de départ à la création de leurs personnages imaginaires ; elle est dans l'utopie proposée par leur aventure : dans l'intuition qui s'y déploie, dans l'expérience qui s'y projette, dans l'action qui s'y propose. La splendeur des paysages sahéliens, la beauté et la noblesse des femmes et des hommes qui y vivent donnent leur appui à un récit dont le souci est de nourrir la pensée qui le hante, celle de la rencontre des cultures, des religions et des visions du monde. Une pensée qui coule au-delà d'elle-même pour rejoindre l'unique et multiple musique des choses. Et qui se dit dans une harmonie langagière limpide et puissante, une sorte de Cantique des cantiques de la découverte des autres sur fond de passion de l'Autre, de l'Altérité inconnue, informulable et pourtant partout présente dans la beauté d'un univers qui se propose lorsqu'on renonce à s'en vouloir le maître et possesseur. Une éloquence passionnée tente de dire l'évidence ignorée, révélée dans la lumière éblouissante du Sahel, qu'il ne suffit pas de la tolérance, de l'oecuménisme, du pluralisme de gens trop sûrs d'eux-mêmes et de leur civilisation, foi ou philosophie pour construire le village planétaire. Assia et Marc s'efforcent d'entrer dans la passion de la différence, dans l'amour de l'autre pour son altérité, pour la saveur de l'altérité qui se découvre présence amoureuse du Tout-autre. Un livre comme présocratique, africain et européen, dans une écriture où le souffle mêle pensée et poésie, musique et vérité. Un livre pour l'avenir de notre terre où le continent des malheurs et des discordes meurtrières éclaire encore la route.

03/2010

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Beaux arts

Chandigarh et Le Corbusier. Création d'une ville en Inde 1950-1965

Cet ouvrage s'attache par son texte très fouillé et une extraordinaire iconographie à saisir la façon dont, à l'occasion du projet de Chandigarh, ville nouvelle au cœur de l'Inde millénaire, Le Corbusier, le concepteur de la ville pour trois millions d'habitants, fut porté peu à peu à remettre en question "tout ce qu'[il] croyait savoir sur la ville". Comment la nature et l'histoire, l'ouverture à l'autre et au devenir, la temporalité même, peuvent-elles être réintégrées dans la conception d'une ville nouvelle qui par principe tire son unité et son harmonie d'un moi créateur, "d'une seule pensée" et d'une "pure géométrie" hors de la "matière et des heures" ? C'est l'histoire de cette rencontre et de cette lutte avec la pluralité des autres et des contingences matérielles nécessaires à la construction d'une ville, rencontre avec un monde, avec la terre de l'Inde, avec le temps de l'Inde, avec les hommes et leurs cultures immémoriales, qui porte l'architecte à une profonde humilité. Cette histoire se double d'une réflexion sur le rapport entre l'architecture, œuvre d'une seule pensée, et pour ainsi dire intemporelle, et la dimension urbaine, plurielle et profondément temporelle d'une ville. C'est l'histoire enfin de cette lutte de l'architecte avec lui-même, de sorte que l'esprit "maître et possesseur de la nature" puisse s'incarner dans cette pluralité conflictuelle, dans cette irréductible matérialité d'un monde qui lui résiste, jusqu'à ce qu'il accepte finalement d'être possédé par elle: "vous n'êtes plus le maître, il n'a plus de maître." Et c'est bien l'œuvre du poète qui s'impose aujourd'hui à tous ; celui qui dès les années vingt, à l'instar de Max Jacob, disait préférer aux "vérités premières" "le mariage avec la terre"; le bâtisseur du Capitole, du Parlement et de la Tour des ombres, celui qui, ouvrant toute grande sa main aux générations futures comme on sème dans le ciel de l'Inde, lui rend grâce : "Pleine main j'ai reçu, pleine main je donne", épigraphe sous le toit du monde, aux pieds des sources éternelles, par lequel nous sommes invités aujourd'hui à réévaluer l'œuvre entière du Maître.

12/2011

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Sciences politiques

La paix sans la bombe ? Organiser le désarmement nucléaire

L'arme nucléaire ne suscite plus aujourd'hui le même effroi. La crainte d'un "holocauste", présente dans un grand nombre de pays durant la guerre froide, s'éloigne. Pourtant, les risques liés à l'existence de vastes stocks d'armes nucléaires ne diminuent pas. Malgré leur suréquipement, les Etats-Unis et la Russie semblent plus préoccupés d'empêcher d'autres pays d'acquérir l'arme que de progresser vers de nouvelles réductions. Certains détenteurs de l'arme nucléaire (Pakistan, Chine, Israël, Inde) en font la garantie de leur sécurité voire poursuivent une course aux armements dangereuse. Enfin des pays non-possesseurs veulent au moins parvenir au "seuil" du nucléaire militaire (Iran), ou parviennent même à se doter de l'arme à un stade embryonnaire (Corée du Nord). Face à cette prolifération, n'y a-t-il d'autre réponse que le recours à la force ? Comment concilier l'affirmation faisant du nucléaire la garantie ultime de la sécurité pour quelques-uns et l'interdiction faite à tous les autres de se doter de l'arme ? Est-il réaliste de vouloir construire un ordre international fondé sur la coopération des Etats en s'accommodant de l'anarchie nucléaire ? D'ailleurs, si en France la dissuasion nucléaire semble généralement acceptée, sa fonction de sécurisation convainc beaucoup moins les opinions occidentales. Soucieux de répondre aux questions éthiques que les Eglises et de nombreuses organisations de la société civile soulèvent à propos de la dissuasion nucléaire, les auteurs de l'ouvrage proposent de ne plus penser celle-ci seulement dans le cadre d'une stratégie de défense nationale mais de l'intégrer dans une stratégie de désarmement qui pourrait notamment être portée par la France et ses partenaires européens et devenir un objectif de l'Union européenne. Car l'option du désarmement est crédible, puisqu'elle a déjà permis des succès importants comme les accords bilatéraux américano-russes ou multilatéraux comme les zones dénucléarisées, ou encore le moratoire appliqué sur les essais. Un engagement de politique étrangère des Etats membres dans une stratégie de désarmement négocié donnerait en outre à l'Union européenne un objectif partagé par la majorité des populations et renouvellerait ainsi des postures manifestement figées.

02/2014

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Fantasy

Les flammes de la nuit

La dernière édition intégrale du cycle des Flammes de la nuit date déjà d'il y a 22 ans (comme le temps passe ! ), chez J'ai Lu. La précédente édition était chez Denoël. Il est donc plus que temps de faire redécovrir cette oeuvre - nous avions prévu de la rééditer juste avant la crise covid, d'ailleurs. C'est dans notre format "collector", les volumes cartonnés toilés à dos rond, que nous avons choisi de proposer cette intégrale, afin de rendre bien remarquable et attirante cette édition. S'emparant des archétypes des contes de fées, des chansons de geste et de la fantasy à la Disney, Michel Pagel s'amuse à les distordre, construisant l'une des oeuvres les plus originales du genre, une pierre majeure dans la construction de la fantasy en France. Les personnages et les faux-semblants, ce qui est creusé et ce qui reste très volontairement du carton-pâte, la violence et son rejet, et jusqu'au serpent mamba empruntant son phrasé à Audiard. Qu'il s'agisse de vivre le conte de fées ou de le critiquer à fond, on marche. On peut ajouter que les possesseurs des volumes originaux gagneront à acheter cette version et à comparer. A cause non de l'ajout de termes archaïques, même s'ils ne sont jamais lourds, mais d'un travail de suppression de lourdeurs ou de redondances qui n'apparaissaient pas comme telles, parce qu'on était emporté par l'histoire, mais dont l'élimination polit encore le texte, nous rappelant que Pagel est excellent écrivain et remarquable traducteur, et inversement, et fournissant une leçon d'écriture (Asphodale) L'Enchanteur, énigmatique immortel, rêve d'un monde plus juste. Pour atteindre son but, il transforme Rowena en une toute puissante sorcière, qui l'aidera à combattre l'obscurantisme des Fées, à travers un récit épique, échevelé, farci d'intrigues, de meurtres et de batailles. Un récit qui démarre comme un conte de fées et se transforme peu à peu en tragédie shakespearienne, créant au passage quelques personnages charismatiques. Comme ceux de la famille Héros - Femme - Fou, dont le singulier mode de vie est à découvrir. (24 heures)

02/2023

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Romans policiers

La Lettre volée. Une nouvelle d'Edgar Allan Poe

La Lettre volée ("The Purloined Letter" dans l'édition originale) est une nouvelle d'Edgar Allan Poe, parue en décembre 1844. On retrouve dans cette nouvelle le chevalier Auguste Dupin, apparu dans Double Assassinat dans la rue Morgue. Résumé Le détective Auguste Dupin est informé par G... , le préfet de police de Paris, qu'une lettre de la plus haute importance a été volée dans le boudoir royal. Le moment précis du vol et le voleur, D... , sont connus du policier, mais celui-ci est dans l'incapacité d'accabler le coupable. Malgré des fouilles extrêmement minutieuses effectuées au domicile du voleur, G... n'a en effet pas pu retrouver la lettre. Mettre la main sur cette dernière est pourtant d'une grande importance, car son possesseur se retrouve en mesure d'exercer des pressions sur le membre de la famille royale à qui il l'a dérobée. G... en vient donc à demander l'aide de Dupin. Quelques semaines plus tard, Dupin restitue la lettre au préfet. Il explique alors au narrateur comment certains principes simples lui ont permis de retrouver la lettre. Comme dans Double assassinat dans la rue Morgue, La Lettre volée met en scène Dupin et ses célèbres facultés d'analyse. La réflexion logique est au centre de la nouvelle, et toute une part de l'intrigue s'appuie sur les difficultés à trouver une solution rationnelle à la disparition de la lettre. Lors de sa visite à Dupin, G... explique les raisonnements qui lui ont permis de découvrir l'identité du voleur, D... , et ceux qui lui ont permis de déduire que la lettre était toujours en sa possession, cachée quelque part dans son domicile. En dépit de ses certitudes, G... n'est pourtant pas parvenu à récupérer l'objet : le mystère, pour lui, résulte donc de cette incapacité à obtenir des résultats malgré la possession d'éléments suffisants, en principe, pour réussir. Si Dupin réussit, lui, à résoudre cette apparente contradiction, c'est parce qu'il a su raisonner autrement que le policier, dont les déductions, pour justes qu'elles soient, n'ont pas suffi à résoudre l'affaire. G... a en vain cherché la lettre en la supposant cachée : il a sondé tous les espaces pouvant abriter une lettre qu'on aurait voulu dissimuler. Dupin comprend lui que si G... a échoué, c'est que la lettre volée a volontairement été mise en évidence par le criminel. Loin d'être rangé dans un endroit secret, le billet est en évidence dans le bureau du coupable : la lettre a été froissée, maquillée d'un autre sceau et d'une autre écriture après avoir été pliée à l'envers. Si elle n'attire pas l'attention c'est qu'elle semble sans valeur, ordinaire.

01/2023

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Histoire ancienne

Les Phéniciens. "L'antique royaume de la pourpre"

Une des entreprises les plus impressionnantes de l'histoire humaine. Que l'on y réfléchisse. Les membres d'un peuple ridiculement peu nombreux, possesseurs d'un microscopique lambeau du littoral méditerranéen, perché dans ce qui ressemblait assez à des nids d'oiseaux de mer sur les falaises et les rochers, se lancèrent dans des expéditions auxquelles pas un de leurs voisins n'aurait songé. A bord de bateaux gros comme des coquilles de noix, ils cinglèrent au large sur des eaux dont les deux millions et demi de kilomètres carrés leur étaient plus inconnus que la surface de la lune pour nous. Ils ne savaient ni où cette mer finirait, ni quelle était sa profondeur, ni quels dangers elle recélait. S'ils considéraient l'univers _ ce qui est probable _ comme un oeuf ouvert, ils devaient craindre d'arriver à un moment donné à la limite de la terre et ce qui pouvait les attendre là, ils n'en avaient aucune idée. Pourtant, ils ont fait voile vers le grand large. Qu'est-ce qui les poussait donc à affronter de tels périls ? L'appât du gain ? Il paraît inconcevable que tout un peuple se fût engagé à fond pour ce seul but. Il devait s'y ajouter autre chose : humeur vagabonde héritée des Bédouins, goût de la découverte, de l'aventure, du risque. Quels qu'aient été les bénéfices rapportés aux marchands par ces expéditions, ceux qui les entreprenaient étaient certainement plus que de simples commerçants. Ces hommes devaient avoir le désir ardent de s'accomplir et de s'affirmer. C'est pourquoi il convient de considérer l'exploration de la Méditerranée comme une oeuvre culturelle de grande valeur, même si aucun Homère sémitique ne s'est trouvé là pour la chanter. Reporter et journaliste de télévision, Gerhard Herm a retrouvé et suivi les traces des Phéniciens. De nombreux spécialistes confirment sa thèse : les hommes du Liban n'étaient pas seulement des filous et des imposteurs, comme il est écrit dans l'Odyssée. Déjà pour les habitants du bassin méditerranéen, ce peuple microscopique, ou plutôt ces peuples hétéroclites constituaient une énigme : comment étaient-ils parvenus à faire de la Phénicie la première puissance commerciale de l'époque en dominant tout l'Est de la Méditerranée ? Comment avaient-ils pu accumuler dans leurs comptoirs autant de richesses ? Un peuple uniquement voué au commerce, ne s'appuyant que sur sa supériorité maritime n'aurait jamais pu aller si haut. Ce n'est pas un hasard, si, même pour leurs ennemis, " Made in Phenicia " était un label de qualité... Raconter la formation, l'essor phénoménal puis le déclin de ce petit peuple, c'est raconter une des entreprises les plus extraordinaires de l'histoire humaine.

11/1996