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Histoire de France

La bataille de Bouvines. Histoire et légendes

La bataille de Bouvines, remportée le 27 juillet 1214 par Philippe Auguste, près de Lille, sur un empereur allemand, un comte de Flandre et d'autres coalisés, que finançait tous le roi d'Angleterre, a été l'un des événements les plus célébrés de l'histoire de France. Du XIIIe au XXe siècle, elle a été considérée comme un succès décisif, obtenu au terme de combats difficiles qui avaient mis à l'épreuve le roi, sa chevalerie et ses communes. Philippe Auguste n'avait-il pas mordu la poussière et failli être tué ? Vainqueur avec l'aide de Dieu, après une grosse frayeur, il avait pu ensuite traîner en charrette, jusqu'à Paris, le comte de Flandre prisonnier, blessé, exposé aux quolibets ("te voilà ferré, Ferran !"). Bouvines couronnait ainsi l'un des règnes les plus constructifs de notre histoire, et son "souvenir", mêlant l'histoire aux légendes, pouvait à la fois galvaniser la France dans ses guerres nationales et alimenter le débat politique sur la royauté, la noblesse, l'armée populaire. Sur l'ampleur de la bataille de Bouvines comme sur la possibilité d'en connaître exactement le déroulement, Voltaire et Michelet avaient déjà exprimé des doutes. Un essai fameux et suggestif de Georges Duby les a repris en 1973. Dominique Barthélemy approfondit et réoriente la critique historique, au terme d'enquêtes serrées sur les chevaliers présents à la bataille et sur l'élaboration et la réécriture des récits de Bouvines. Il commence par raconter la bataille en l'inscrivant dans son contexte féodal, et en suggérant qu'elle a été dramatisée à dessein par la propagande capétienne. Il entraîne ensuite son lecteur, avec vivacité, dans un tourbillon de récits sélectifs et d'affabulations médiévales et modernes dont il tente à chaque fois de lui expliquer les enjeux. Est-ce que pour autant tout est faux dans ce chapitre de la traditionnelle histoire de France, et celle-ci n'est-elle qu'un "roman national" ? C'est ce que l'on n'est pas forcément obligé d'en conclure.

04/2018

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Littérature française

Destins d'ici. Mémoires d'un journaliste sur la Suisse du XXe siècle

Sept volumes des Ecrits publiés par Bertil Galland chez Slatkine ont évoqué sa jeunesse, ses premiers voyages, les Etats-Unis, la Chine de Mao, l'Europe sillonnée quand le communisme s'est effondré, le monde des langues et des bêtes, enfin la littérature romande dont il fut l'un des acteurs. Bertil Galland signe ici un huitième ouvrage entièrement helvétique. Dans un regard qui mêle avec vivacité l'humour à la précision des choses vues, l'auteur cherche à saisir le destin de la Suisse. Nous la voyons évoluer techniquement, moralement, politiquement au cours du 20e siècle. Ce bouleversement du climat quotidien est cerné en cinq séquences : - trois spots sont concentrés en préambule sur l'archéologie, l'économie et la transformation sociale du pays en brèves tribulations régionales et individuelles. - Vaud est présenté en exemple d'un très long régime radical, ces chapitres passant de la satire à la description concrète du pouvoir mis en action par quelques hommes d'Etat. - Plongée dans la mutation des médias romands, de la naissance de la radio à l'aventure du Nouveau Quotidien jusqu'à la crise actuelle des journaux. - Une date historique, le " non " de la Suisse à l'Europe en 1992, est vécue en direct, par déclarations exactes et en profondeur, jusque dans les conséquences sur les liens avec la Suisse alémanique. - Celle-ci est parcourue avec rencontres et longues marches, pour prendre la mesure d'une vieille Confédération. Attentif aux confidences des humbles et des puissants, le reporter-pérégrin introduit le lecteur à la globalisation, aux vacillements actuels de la presse, aux complexités du lien entre la Suisse et l'Union européenne. Il renouvelle la vision de son pays par une mosaïque très personnelle. Nous réentendons, dans des entretiens qui s'inscrivent dans l'Histoire, les voix d'un Georges-André Chevallaz, d'un Jean-Pascal Delamuraz ou d'un Jean-Rodolphe de Salis.

10/2018

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Histoire internationale

Réveiller l'archive d'une guerre coloniale. Photographies et écrits de Gaston Cherau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc (1911-1912)

En 1911, le romancier Gaston Chérau (1872-1937) est missionné par le quotidien Le Matin pour couvrir la guerre qui vient d'éclater entre l'Italie et l'Empire ottoman. Ce conflit pour le contrôle du territoire de l'actuelle Libye, qui précipita le déclenchement de la guerre dans les Balkans (1912) constituant ainsi les prémices de la Grande Guerre, vit s'affirmer l'utilisation de la photographie dans la presse. Cet ouvrage rassemble l'archive inédite de Gaston Chérau : plus de 200 photographies, une correspondance privée, des publications dans la presse et un récit littéraire tardif (1926). En participant à la construction collective du récit de guerre, le journaliste est tiraillé entre sa fonction de témoin et la manipulation des pouvoirs politiques, militaires et médiatiques. L'avènement de l'écrivain en reporter-photographe permet au Matin de conforter sa stratégie commerciale, construisant sa modernité sur la dimension visuelle de l'information. L'ensemble de ces documents constitue une source de premier plan pour comprendre le rôle contraint du correspondant de guerre, que l'historien Pierre Schill décrit et analyse dans la première partie du volume. La suite de l'ouvrage rend compte d'un croisement des regards contemporains à partir de l'archive réveillée. Deux expositions et plusieurs oeuvres ont contribué à lui donner une résonance publique. Les écrivains Jérôme Ferrari et Oliver Rohe ont publié un récit à quatre mains A fendre le coeur le plus dur ; le danseur et chorégraphe Emmanuel Eggermont a mis en scène un spectacle à partir des images ; la plasticienne Agnès Geoffray a travaillé sur la matérialité de l'archive. L'historien Quentin Deluermoz, l'écrivain et éditeur Mathieu Larnaudie, la critique d'art Smaranda Olcèse et l'historienne de l'art Caroline Recher, en analysant ces interprétations singulières, montrent comment le compagnonnage entre art et histoire a pu faire écho à la puissance expressive de ces archives visuelles.

10/2018

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Pléiades

Romans, récits et nouvelles. Volume 2 : Le trimard ; Le talon de fer ; Martin Eden ; John Barleycorn ; Nouvelles (1909-1916)

Nul n'est plus difficile à saisir que Jack London. Ecrivain populaire, selon un étiquetage hâtif, lu dans les foyers plutôt qu'à l'université, mal édité aux Etats-Unis, pourtant traduit dans toutes les langues, connu et aimé dans le monde entier, il semble appartenir, plutôt qu'à la littérature, à un imaginaire collectif où la dénomination "Jack London" incarnerait l'esprit d'aventure sous ses formes les plus violentes. Sa vie, menée à un train d'enfer, est souvent confondue avec ses livres, l'ensemble composant une sorte de légende hybride dans laquelle "la vie" ne cesse de l'emporter en prestige sur des ouvrages qui n'en seraient que la pâle imitation. C'est oublier que les équipées du jeune London sont inspirées des récits héroïques lus dans son enfance : la littérature précède et commande la carrière tumultueuse du jeune aventurier risque-tout. Ses livres sont les produits d'une authentique volonté créatrice. Mais il faut être juste : London, mythographe de lui-même, n'a pas peu contribué à cette confusion. L'autodidacte, l'ange au corps d'athlète, l'écrivain-chercheur d'or, l'écrivain-navigateur, le reporter, le prophète de la révolution socialiste, le gentleman-farmer - les images qui composent le mythe sont largement une création de cet homme acharné à goûter de toutes les intensités que la vie peut offrir. Revenir aux textes de Jack London et le rendre à la littérature, telle est l'ambition de ces volumes, enrichis de la totalité des illustrations et photographies des premières éditions américaines. Les traductions, nouvelles, s'efforcent de ne pas atténuer les étrangetés d'un style que l'écrivain a souvent déclaré s'être forgé sans autre maître que lui-même. Tous les genres que London a abordés sont représentés : le roman, le récit, le reportage, l'autobiographie. Une place importante a été faite à la nouvelle : on propose en tout quarante-sept proses brèves, et c'est peut-être par là qu'il faut commencer pour saisir ce que London demande à l'écriture de fiction.

10/2016

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Sciences politiques

Pourquoi ils font le djihad. Enquête sur la #GénérationMerah

Qui sont ces voyous devenus terroristes ? Pourquoi toute cette violence, cette haine de la France et de la police ? Qui sont ces ados qui adorent Ben Laden et nourrissent une admiration sans faille pour les gangsters, les terroristes, Mohamed Merah et Scarface ? Qui sont ceux qui s'identifient à la cause palestinienne et importent ce conflit en France ? Parmi eux, des jeunes hommes désemparés, à bout de souffle, que seul les religieux extrémistes reçoivent avec bienveillance. Des jeunes éduqués, diplômés aussi, préférant mourir loin de la France, en Irak ou en Syrie, nouvelles terres de djihad... L'auteur a plongé discrètement pendant plusieurs années au coeur des gangs, des cités, des prisons, des lieux de culte et des services de police pour mieux comprendre : émeutes, braquages, embuscades, voyoucratie, guerre des gangs, trafics... Il dresse ici un rapport sans concessions évoquant le face à face avec une jeunesse perdue dans des messages de violence, de complots et qui s'identifie elle-même comme "étrangère" à la France. Apolitique et non partisan, Jean-Paul Ney nous livre un état des lieux impitoyable : le constat de l'indifférence d'une justice, de l'échec des politiques et du système éducatif. Au bout, l'impensable : un boulevard pour l'extrême droite et une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui est déjà sur toutes les lèvres. Jean-Paul Ney est grand reporter, écrivain et producteur, ex-journaliste d'investigation à Canal Plus et France Soir. A l'âge de 18 ans, il fut éducateur sportif en banlieue parisienne. Fin connaisseur des questions de sécurité et de société, ancien otage, il a couvert les conflits d'Afrique et du Moyen-Orient dont la 2e Intifada, la 2e guerre du Liban, la chute du colonel Kadhafi et les guerres secrètes du contre-terrorisme au Sahel. Aujourd'hui, il enseigne le grand reportage et l'investigation dans des écoles de journalisme et a fondé une startup pour venir en aide aux jeunes de tous horizons : KickStarTV, la télévision de demain.

09/2015

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Romans noirs

Romans noirs

Horace McCoy (1897-1955) est de ceux qui ont choisi de dépeindre une Amérique fragilisée par la Grande Dépression, violente, sombre et impitoyable, ôtant à l'homme toute dignité. Aux côtés des "durs" (gangsters, politiciens corrompus, détectives), une galerie de personnages tragiques - des réalistes - suicidaires pour qui la vie est un enfer sans échappatoire et des rêveurs-ambitieux qui tentent de s'y soustraire pour se réinventer ailleurs - révèlent une mélancolie et une profondeur rares chez un auteur de roman noir, nourries de ses expériences personnelles. Vétéran de la Première Guerre mondiale, se rêvant acteur de théâtre puis reporter à Dallas, McCoy publie au tournant des années 1930 ses premières nouvelles, à la fois tranchantes et lyriques, dans Black Mask qui accueille les grandes plumes du roman noir comme Dashiell Hammett et Raymond Chandler. Désormais installé à Hollywood, McCoy enchaîne les petits rôles avant de se consacrer aux scénarios pour le compte des grands studios de cinéma, activité qu'il abhorre. Son premier roman, On achève bien les chevaux, ode tragique aux marathons de danse, paru en 1935, est un véritable succès. Jugés trop sombres, trop réalistes, les suivants ne rencontrent pas le même accueil. Dix ans s'écouleront avant que McCoy ne renoue avec la littérature et le succès, porté par l'intérêt et l'admiration du public français pour ses premières histoires traduites chez Gallimard dans la collection "Blanche" et dans la toute nouvelle "Série Noire". Adaptés au cinéma par Sydney Pollack (On achève bien les chevaux, 1969) ou Jean-Pierre Mocky (Un linceul n'a pas de poches, 1974), ses romans offrent une plongée dans le coeur noir de son pays : tirant à boulet rouge sur l'usine à rêves qu'est Hollywood et cette société où triomphent l'argent et la loi du plus fort, McCoy était bien trop sulfureux pour une Amérique qui se voulait alors conquérante.

03/2023

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Ouvrages généraux

Journal (1912-1939)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Il vient de prêter serment quand il commence ce journal, loin d'imaginer qu'il va devenir monumental. Il s'agit, dit-il, de "simples notes" au fil de la plume, jamais retouchées. Petites scènes, portraits, encore un peu scolaires. Et bien vite, il trouve son style, celui d'un exceptionnel observateur. Les premiers temps sont rudes, bouleversés par la Grande Guerre. Réformé, il souffre d'être considéré comme un planqué mais, devant les conseils de guerre, il apprend le métier. Et quand il ne travaille pas, il décrit l'atmosphère qui s'alourdit. Jusqu'à l'armistice qu'il "couvre" comme un reporter. Il en a l'oeil et se débrouille pour être partout où il se passe quelque chose, comme plus tard, au Bourget, à l'arrivée de Charles Lindbergh. Familier des estaminets du Quartier latin, il rencontre des artistes, des auteurs qu'il se fera une spécialité de défendre. Et les clients affluent, l'obligeant parfois à négliger son journal. Entre plaidoiries de routine et intérêts de Coco Chanel, il parvient à courir les premières et, plus inattendu, à satisfaire sa curiosité pour le paranormal. Les scandales des années 1930 lui donnent matière à réflexion, penché sur un dossier proche de l'affaire Stavisky. Son mépris de la corruption des confrères députés, présidents du Conseil passés et futurs, s'épanche, sans parler de ses colères à l'encontre des magistrats. Maurice Garçon mord mais n'est pas lui-même à l'abri des préjugés racistes et antisémites. Il ouvre les yeux à Berlin, peu après la Nuit de Cristal, alors qu'il va représenter la famille du diplomate assassiné par Herschel Grynszpan. La guerre, à nouveau, sera bientôt là.

09/2022

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Histoire de France

Milena

C'est en 1937, fuyant l'hitlérisme, que Margarete Buber, jeune allemande et militante communiste, se réfugie en compagnie de son mari Heinz Neumann, ancien député au Reichstag, à Moscou, où ils seront arrêtés pour "déviationnisme". Heinz disparaîtra aussitôt, sans doute exécuté, et Margarete sera déportée en Sibérie pendant deux ans. En 1940, le NKVD la livre à la Gestapo qui l'interne à Ravensbrück. C'est dans ce camp, à son arrivée, au mois d'octobre, qu'elle rencontre Milena Jesenská, célèbre journaliste tchèque, qui avait été la destinataire des admirables Lettres à Milena de Franz Kafka, au début des années vingt. Pendant près de quatre ans, jusqu'à la mort de Milena à l'infirmerie du camp, le 17 mai 1944, les deux femmes vont vivre un bouleversant compagnonnage. Au milieu de la misère et de l'horreur quotidiennes (dont le récit occupe près d'un tiers du livre), les deux femmes se racontent leur vie. La vie amoureuse de Milena, sa brève liaison avec Kafka, ses deux mariages, d'abord avec l'écrivain juif Ernst Polak, puis avec l'architecte Jaromir Krejcar, sa carrière étonnante de journaliste, ses traductions de Kafka en tchèque, sa force et sa désinvolture face à l'invasion nazie en 1939, et ses désillusions de militante communiste, Margarete les rapporte fidèlement, tenant la promesse faite à Milena qui lui disait sur son lit d'agonie "Tu leur diras qui je fus, n'est-ce pas ? Tu auras pour moi la clémence du juge". Margarete s'était effacée devant son amie. Le présent livre n'est pas seulement la biographie d'une femme exemplaire, la traversée d'une époque magnifique (Prague et Vienne dans la tourmente artistique et intellectuelle de l'entre-deux-guerres). C'est avant tout un témoignage d'amour d'une femme exceptionnelle pour une autre femme exceptionnelle : un hymne à l'engagement et à la vie, surgi du fin fond de ce que les hommes ont inventé de pire. Traduit de l'allemand par Alain Brossat.

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Thèmes photo

Hecho en barrio

Hecho en Barrio est un travail photographique au long cours commencé en 2007 par Jean-Félix Fayolle sur la jeunesse des quartiers populaires au Mexique, principalement dans la ville de San Luis Potosí, capitale de l'Etat du même nom. Cette agglomération de 2 millions d'habitants se situe dans le centre- nord du pays à 400 kilomètres au nord de la Ville de Mexico. Ce sujet de cette jeunesse oubliée est donc la raison pour laquelle il décide d'emblée de troquer sa casquette d'économiste contre celle de reporter photographe. "Mais comment montrer ces images, quelles images et pourquoi ? Qu'est-ce que je veux raconter ? Des choses positives, négatives, les deux ? Eviter les clichés et surtout respecter les personnes photographiées, et ce pays tout entier". Car au début, comme quiconque, il flashe sur les stéréotypes : la drogue, les tatouages, les armes... Mais il s'en détache au fur et à mesure, ces clichés n'étant finalement pas la représentation la plus objective de cet univers. "Ce qui m'anime, c'est de pouvoir continuer à témoigner de ces réalités, ce quotidien qui devient de plus en plus complexe Avec un suivi régulier depuis près de 15 ans, Jean-Félix Fayolle partage une partie de cette expérience à travers son livre HECHO EN BARRIO. Il compile différentes tranches de vie et thématiques, représentatives du quotidien de toute une génération, d'une jeunesse de San Luis Potosí sur fond de fêtes religieuses comme celles de la Vierge, de San Judas Tadeo ou de la Santa Muerte, et de funérailles aussi, avec l'escalade de la violence liée à la guerre contre le narcotrafic. "J'espère que ce travail permettra de mieux comprendre le quotidien des jeunes au Mexique, nés dans un quartier populaire, laissés en marge de la société de par leur apparence physique et leur milieu social dans un contexte miné par l'hyperviolence".

02/2023

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Sciences politiques

Une vie de flic

11 mai 2020. Le commissaire Visser-Bourdon prend son service et se demande à quoi va ressembler ce premier " jour d'après " . A 52 ans, dont trente de carrière dans la police, il n'aurait jamais imaginé devenir un jour l'un des gardiens de cette France confinée par nécessité. Il repense aux deux mois qui viennent de s'écouler, aux contrôles d'attestation parfois houleux, au dénuement des collègues sur la voie publique, sans gants ni masque. Aux nuits à essuyer des tirs de mortiers de feux d'artifice dans les cités de l'Essonne, au trafic de drogue qui se réorganise en livraison à domicile. Le commissaire a tenu le cap. C'est un homme de terrain, un pragmatique. C'est d'ailleurs ce qui a fait sa force quand il a géré la " Jungle " de Calais et ses 10 000 migrants. Toujours aux côtés de ses hommes, quitte à prendre des coups dans les moments difficiles, il est écouté et respecté. Patrick Visser-Bourdon, marié et père de trois enfants, est à la fois un homme de poigne et de dialogue, sans illusion et lucide, quelqu'un à qui on ne la fait pas, passé par l'antiterrorisme, les " stups " , le SRPJ de Versailles. Le commissaire sait que la vie est faite de zones de gris, à l'heure où chacun voudrait imposer ses certitudes. Bienvenue dans sa vie de flic. Patrick Visser-Bourdon est commissaire dans l'Essonne, en banlieue parisienne. Passé par le SRPJ de Versailles, l'antiterrorisme au 36 quai des Orfèvres et la brigade des stupéfiants, il a également été en poste à Calais pendant plus d'un an, où il a piloté le démantèlement de la Jungle fin 2016. Journaliste, Jean-Marie Godard est rédacteur en chef du pôle " sécurité globale " de l'agence AEF info, après avoir été reporter au bureau français de l'agence Associated Press, puis collaborateur des magazines Society et Marianne. Il est l'auteur de Paroles de flics (2018) et Bienvenue aux urgences (2019), aux Editions Fayard.

10/2020

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Actualité et médias

Tarjuman. Enquête sur une trahison française

De 2001 à 2014, durant l'occupation de l'Afghanistan par les militaires de l'Otan, l'armée française a employé 800 interprètes (Tarjuman en langue dari). Appelés PCRL, pour Personnel Civil de Recrutement Local, ils représentaient un maillon crucial, indispensable, pour le travail de l'armée sur le terrain, et étaient considérés par les militaires comme des soldats à part entière. Certains portaient l'uniforme et les armes en opération. Pourtant, une fois la France retirée d'Afghanistan, elle a refusé d'accorder des visas à plus de la moitié d'entre eux, sans jamais expliquer pourquoi. Aujourd'hui, leur situation est catastrophique. Menacés de mort, harcelés, ils doivent se cacher des talibans et de la population qui se retournent contre eux. Ce n'est pas la première fois dans son histoire que la France laisse un sentiment de trahison et d'abandon chez ceux qui l'ont servie hors de ses frontières, on pense, bien que le contexte diffère totalement, aux Harkis de la guerre d'Algérie. Cette enquête très complète a été menée sur le terrain et auprès d'un nombre très important de personnes de différents horizons par deux jeunes journalistes pendant plus d'un an. Elle laisse le lecteur ébranlé par l'histoire de ces hommes qui se sont battus pour la paix, pour un avenir meilleur, qui ont aidé la France et que nous avons oubliés. Les auteurs : Brice Andlauer est journaliste indépendant. Il a travaillé quatre ans pour la chaîne i>TELE, et réalise aujourd'hui des longs formats sonores pour la RTS, Explicite et Boxsons. Ses reportages l'ont emmené en Iran, en Turquie, à Cuba, au Mali et en Afghanistan. Quentin Müller est reporter indépendant, spécialisé dans la région du Moyen-orient et plus spécifiquement le pourtour du Golfe arabo-persique. Il s'intéresse particulièrement à l'intervention des puissances occidentales en Orient et Asie centrale. Il est contributeur de différents médias français, (Libé) anglophones et finlandais.

02/2019

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Parascience

La physique du futur lumineux. Dialogues entre artisans d'une science plus humaine

Le nouvel ouvrage de Philippe Guillemant qui vulgarise ses théories développées dans ses ouvrages Le grand virage de l'humanité et La Physique de la conscience. Vers un futur lumineux ! Cinq personnages dont trois imaginaires éclairent et résument de seize façons différentes le livre " La physique de la conscience vibratoire " écrit en 2036 par Luc, un jeune physicien qui fascine la communauté scientifique pour avoir su mettre en équations l'action intemporelle et vibratoire du vide quantique sur le réel, précipitant ainsi le changement de paradigme en cours depuis des décennies. C'était la condition indispensable au grand virage de l'humanité vers un futur lumineux : la conscience n'est plus un produit du cerveau, mais le substrat vibratoire fondamental de l'univers, ce qui change toute la société. Ce livre est à vocation essentiellement pédagogique, grâce à une vulgarisation selon seize conversations dont la plus longue occupe à elle seule presque la moitié de l'ouvrage. La longueur des autres échanges entre nos cinq personnages est divisée progressivement en deux jusqu'à un résumé en un seul mot, permettant ainsi seize clarifications différentes de la découverte de Luc, de la plus détaillée à la plus concise, mais aussi de la plus exigeante à la plus évidente. L'histoire : En 2022, pendant que Phil entreprend avec Lucie un travail de vulgarisation (8 chapitres), Luc de 50 ans plus jeune reçoit l'enseignement de son guide Xénon (16 chapitres). En 2026, Angèle termine des études de reporter internationale puis elle interview Phil (1 chapitre). En 2028, Luc rend visite à Phil et rencontre également Lucie (4 chapitres), grâce à qui il retrouve son amie d'enfance Angèle. En 2030 cette dernière l'encourage à faire une thèse sur son sujet de prédilection (1 chapitre), ce qui le conduit en 2034 à une publication révolutionnaire qui le rend célèbre. Angèle interview alors Luc (2 chapitres) qui écrit ensuite deux livres (prologue) et finit par recevoir en 2038 la plus haute des distinctions (épilogue).

09/2023

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Histoire de Lyon

Passé d'actualité

" Lyon, 7 mai 1987 - Barbie n'est pas Eichmann. Lyon n'est pas Nuremberg. Pourtant, la cité rhodanienne se prépare avec une certaine fébrilité. Ici, le caractère "historique" de ce rendez-vous judiciaire est souligné depuis l'arrivée de l'ancien responsable SS à la prison Montluc. Sans craintes excessives de "révélations". Et à l'aspect historique, les responsables politiques de toutes opinions espèrent que s'ajoutera une dimension pédagogique. Il suffit pour s'en convaincre de relever l'énorme travail de la presse locale qui - depuis une semaine déjà - tente de retracer les étapes de l'itinéraire de son "illustre" hôte de la prison Saint-Joseph. Ou de mesurer les traces physiques de l'imminence du premier procès en France d'un homme accusé de crimes contre l'humanité : abords du palais de justice transformés en gigantesque annexe de presse pour accueillir cinq cents journalistes (dont la moitié d'étrangers), alors que l'intérieur de la salle des pas perdus de la cour d'assises est interdit d'accès pour cause d'aménagements spéciaux. Dès le 8 mai - une date symbolique - un mémorial juif va être dressé place des Terreaux. Au sein du public, il y aura des lycéens. Des privilégiés en somme puisque l'affluence au palais de justice imposera un "quota" draconien à l'entrée. Deux élèves par jour viendront assister aux débats depuis le lycée Jean-Moulin, un établissement choisi évidemment à cause de son nom". Claude Régent-Torgue, 74 ans, a pratiqué toutes les formes du journalisme classique : radio, presse écrite, télévision (Groupe Le Progrès, RMC, France Inter, Le Monde, France 2, RFO). Il a testé beaucoup de fonctions : reporter, correspondant permanent, rédacteur en chef ; couvert des faits divers ; interviewé des présidents de la République ; commenté des matchs de foot ; suivi des conflits sociaux avant de découvrir l'Outre-mer (Tahiti, Mayotte, la Réunion) et de partager son expérience avec de nombreux étudiants lyonnais, grenoblois et parisiens.

03/2023

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camps, déportation

Une pédiatre à Auschwitz

Née en 1895 dans une famille juive de Nuremberg, Lucie Adelsberger commence sa carrière de médecin en 1919. Elle s'installe à Berlin, devient une brillante allergologue et pédiatre, et intègre le prestigieux Institut Robert-Koch avant d'en être chassée par les lois nazies. Refusant un poste aux Etats-Unis pour rester auprès de sa mère grabataire, elle est déportée en 1943 à Auschwitz, où elle est affectée aux ordres de Mengele, avant d'être transférée à Ravensbrück. La guerre finie, elle s'installe à New York, reprend une carrière scientifique et médicale et y décède en 1971. Dès sa sortie des camps, en 1946, elle avait rassemblé ses souvenirs dans un livre, qui fut publié en 1956. Elle y relate les vexations et le climat angoissant des quelques mois qui précèdent la déportation dans le Berlin de 1942-1943, puis sa survie dans les camps. On trouve dans ce témoignage des portraits en creux, tels ceux du jamais nommé Mengele, le "médecin chef" , et d'autres, beaucoup plus chaleureux, comme celui des jeunes filles "mère" et "grand-mère" à 14 ans, voire truculent comme celui du dentiste, ou pittoresque, comme celui des danseuses du ventre tziganes. Elle procède par petites touches, par courts chapitres centrés sur une personne ou un épisode. Ce livre a été traduit en anglais (Etats-Unis) en 1995. L'ouvrage en allemand de 1956 étant épuisé ou introuvable en Allemagne, l'historien allemand de la médecine Eduard Seidler a décidé de le rééditer chez Bouvier/Bonn en 2001, en l'enrichissant d'une biographie qui s'étend sur l'avant et l'après-Auschwitz, se fondant sur un long échange épistolaire entre Lucie et une amie berlinoise et sur de nombreuses recherches personnelles. On y entend l'écho du procès Eichmann et les interrogations d'une rescapée qui peine à s'intégrer à New York, mais ne peut ni ne veut plus vivre en Allemagne.

01/2024

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Bénélux

Les dessins du diable

Né à Anvers en 1942, Arthur Langerman échappe par miracle à la Shoah qui va décimer sa famille. Seule sa mère en réchappera. L'enfant pauvre connaît les affres de la misère et de la solitude. Il doit abandonner une scolarité brillante pour travailler dans le diamant où il végète jusqu'au jour où il comprend que les pierres de couleur, alors méprisées, vont prendre de la valeur. Devenu "Le roi du diamant de couleur" , il vendra ses gemmes dans le monde entier, non sans aventures rocambolesques. Mais jamais il n'oubliera le massacre des siens. Pourquoi cette haine viscérale des Juifs qui a conduit à leur massacre ? Il croit entrevoir la réponse en découvrant sur le marché aux puces de Bruxelles une horrible carte postale caricaturant "âun vieux "Juif" dégueulasseâ" en train de sodomiser une petite fille. En un éclair, il comprend que la banalisation du mépris et de la haine des Juifs sous couvert d'un humour nauséabond a conditionné les esprits et déblayé pour Hitler et ses sbires la voie du génocide. Il va dès lors collectionner les affiches, dessins, tableaux antisémites. Des caricaturesâ? Non, la dégradation de millions d'êtres humains en vermineâ! Après en avoir exposé une partie au mémorial de Caen, il cédera les dix mille pièces de cette collection hors du commun à une fondation allemande qui la fera circuler dans le monde. A l'heure où l'antisémitisme connaît une recrudescence dramatique. José-Alain Fralon nous offre la biographie passionnante et pleine d'humour d'un homme hors du commun. José-Alain Fralon, journaliste né en 1945 en Algérie, a été grand reporter pour Le Matin, l'Express et Le Monde avant d'être correspondant du Monde à Bruxelles puis rédacteur en chef-adjoint du journal. Il a publié chez des éditeurs comme Fayard, Gallimard, Calmann-Lévy ou J. C. Lattès des ouvrages d'inspiration journalistique, dont "Baudouin : L'homme qui ne voulait pas être ro"i. Préface de Diane von Fürstenberg.

04/2024

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Histoire internationale

La colonie du docteur Schaefer. Une secte nazie au pays de Pinochet

La colonie du Docteur Schaefer est un îlot de la vieille Europe, version aryenne, au pied de la Cordillère des Andes. Nous sommes en pleine campagne chilienne où cet ancien brancardier SS a constitué un " paradis " inexpugnable : barbelés, miradors, surveillance électronique, le lieu ressemble à un camp de concentration, en plus bucolique. L'" expérience " dure depuis plus de quarante ans, depuis que Paul Schaefer et ses fidèles ont quitté une Allemagne ruinée par la guerre. Là, rarement le contrôle des êtres humains aura été poussé aussi loin sur terre : intimité réduite au minimum, contacts limités avec l'extérieur, travail obligatoire. Et gare au colon récalcitrant ! Aujourd'hui, le " gourou " est en fuite, plusieurs mandats d'arrêt sur le dos, dont un lancé par la France. Mais les siens résistent encore, et leurs soutiens sont puissants. La "Colonie Dignité" a en effet rendu des services : elle a servi de planque aux nazis; elle a été une base arrière de la dictature où les militaires chiliens ont appris à torturer;elle a fait du commerce, et même beaucoup d'argent ; c'est aussi parmi ses prairies rappelant la Bavière que le couple Pinochet aimait venir se détendre. Depuis 1997, la justice chilienne tente d'ajouter à cette ténébreuse histoire un dernier chapitre : Paul Schaefer est accusé de pédophilie. Plusieurs jeunes garçons chiliens, issus de milieux populaires, ont porté plainte pour abus sexuels après que l'un deux eut rompu le silence. À la manière d'un grand reportage, ce livre reconstitue une histoire au cœur de l'espionnage moderne au moment où les héritiers de l'" abominable Docteur Schaefer " tentent de se refaire une virginité. Témoins, victimes, suspects, nous sommes allés les écouter jusque dans leurs silences. Un livre pour résister à l'impunité. Une enquête de Maria Poblete (journaliste franco-chilienne) et Frédéric Ploquin (grand reporter à Marianne), menée entre Paris, Bonn et Santiago du Chili.

03/2004

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Récits de voyage

De Dakar à Paris. Un voyage à petites foulées

Partir de Dakar au rythme des foulées, aller jusqu'à Paris, en passant par Saint-Louis du Sénégal, Nouakchott, Tétouan, Tanger, Barcelone, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Angers, Saumur, Tour, Orléans, Etampes et Montreuil ; se déplacer au gré des rencontres : tel était l'objectif de Dakar Paris. Pourquoi Dakar ? La capitale sénégalaise demeure une cité singulière, une péninsule superbe et la terre africaine la plus à l'ouest du continent. Une cité tournée vers le grand large où chaque année, des milliers de Sénégalais montent sur des pirogues à destination de la lointaine Europe, devenue si difficile d'accès par les voies légales. Même si ses papiers sont en règle, Pierre Cherruau a choisi des chemins de traverse pour raconter ce continent qu'il avait l'habitude de sillonner comme reporter. C'est à pied qu'il a longé l'Atlantique. Il ne s'agissait pas de réaliser une prouesse physique ou sportive, il voulait donner la parole aux Africains pour comprendre pourquoi tant d'entre eux rêvent de partir à tout prix, même au péril de leur vie, tandis que d'autres veulent croire à l'avenir de leur continent. À travers ce périple, Pierre Cherruau a pris le pouls de l'Afrique, a écouté les colères de ses habitants, leurs enthousiasmes et leurs passions pour la terre rouge, couleur de latérite, qui les a vus naître. Ce voyage est aussi personnel à plus d'un titre. La course est l'occasion de renouer en esprit avec un père parti trop tôt, cet autre Pierre Cherruau, journaliste et écrivain, disparu avant d'avoir eu le temps d'écrire tous les livres rêvés. Un père qui en initiant son fils à la course, sur les rives de la Garonne lui a donné le goût de la liberté. Et puis, ses liens avec l'Afrique sont familiaux : sa femme est Sénégalaise et ses enfants, des héritiers de la culture nomade des peuls. Dakar Paris est aussi un moment d'égarement volontaire, un « temps volé », où le professionnel de l'information cesse enfin d'être pressé et connecté, où il échappe à la frénésie de l'actualité. Il renoue avec ce qui fait l'essence de ce métier : les hommes et les imprévus.

03/2013

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Photographes

Son oeil dans ma main. Algérie 1961-2019

1961 Alger - Entre le printemps et l'automne de cette année charnière, Raymond Depardon, jeune reporter de 19 ans à l'agence de presse Dalmas, est envoyé à plusieurs reprises en Algérie. Lors de ses séjours dans la capitale, il saisit des scènes de la vie quotidienne, montrant deux mondes où se côtoient "Musulmans" et Européens d'Algérie, et capte la tension qui monte dans une ville où la présence de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) se fait de plus en plus menaçante. Evian - Le premier round des négociations entre la France et les représentants du Front de libération nationale (FLN) pour mettre fin à la guerre d'Algérie a lieu à Evian, du 20 mai au 13 juin 1961. L'un des rares journalistes français à être accrédités auprès de la délégation algérienne, dans la villa du Bois d'Avault, au bord du Lac Léman (côté Suisse), le jeune Depardon saisit les "temps morts" qui lui sont si chers. L'Oranie - Durant les négociations, il fait partie d'un voyage de presse organisé en Oranie, pour y mener un reportage à Magra et Oued El Kheir (région natale de Kamel Daoud) où se trouve un "village coopérative" . 2019 Toujours en noir et blanc, Raymond Depardon photographie Alger, alors que la ville bat au rythme du Hirak, vaste mouvement de protestation entamé en février 2019. Puis il rejoint Oran par train, où, durant cinq jours, il retrouve Kamel Daoud pour de longues déambulations dans la ville. Ce qui frappe lorsqu'on observe ces photographies de 2019 : l'omniprésence des femmes, voilées ou pas, dans l'espace public. Nul mieux que Raymond Depardon n'a su capter cette évidence. Kamel Daoud, de son côté, imprégné des photographies des deux périodes, a écrit quatre textes très différents : trois pour 1961, un pour 2019. Ce sont des créations libres, s'emparant de l'histoire algéro-française avec le lyrisme, la fougue et l'audace propres au chroniqueur et écrivain algérien. Le livre est par ailleurs zébré de "comètes" , textes courts - haïkus, visions -, fulgurances ricochant sur une photo grâce au graphisme "accoustique" , épuré et élégant de Lili Fleury : elles vibrent, se répercutent, résonnent comme des lignes musicales.

02/2022

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Actualité médiatique internati

Résister à tout prix. Conversations au coeur du conflit

L'Occident a longtemps peiné à mettre l'Ukraine sur ses cartes mentales. Obnubilés par notre relation à la Russie, nous avions tendance à l'enjamber pour regarder le monde avec les lunettes de Moscou, surtout à Paris et Berlin ! C'est donc avec stupéfaction que nous avons vu se dresser cette nation slave face à l'ouragan néo-totalitaire poutinien qui a fondu sur elle, et menace désormais ouvertement l'Europe. Le fait ukrainien est la divine surprise de ce moment historique. D'où vient cette résistance churchillienne des Ukrainiens ? Pourquoi ont-ils choisi la liberté de "l'homo dignus" tandis que la Russie poutinienne retombait dans le paradigme de l'Etat criminel et arbitraire ? Et de quel espoir ce trésor de résistance est-il porteur pour l'avenir de l'Europe et de la Russie ? Ces thèmes sont, avec l'analyse de l'ouragan russe et de la mobilisation tardive mais cruciale de l'Occident, le thème central de ce livre conversation entre Constantin Sigov, philosophe ukrainien et Laure Mandeville, grand reporter au Figaro et spécialiste de la Russie. Pendant six mois d'une discussion téléphonique entamée en pleine invasion, ils ont échangé pour percer le brouillard de la guerre. Pour comprendre comment se défendre ensemble, et jeter les bases d'une nouvelle Europe refusant l'apaisement cynique et finalement la soumission. "Constantin a répondu à mes questions depuis Kyiv, où il est resté dans son appartement ceint de sacs de sable avec son frère, son fils et sa vieille mère. J'ai mené ces entretiens depuis Paris, autre front au calme trompeur de la guerre hybride que mène Poutine sur plusieurs terrains : en Ukraine contre la nation ukrainienne, en Russie contre son propre peuple, et en Occident où se déploie une furieuse bataille de propagande pour convaincre les Européens de forcer l'Ukraine à accepter l'amputation de son territoire en échange d'une paix précaire". Laure Mandeville "N'ayant pas pardonné la transformation de l'empire soviétique en champ de ruines, Poutine veut voir les décombres de l'Union européenne. C'est une sorte de revanche à la Néron, qui met le feu à notre civilisation". Constantin Sigov

11/2022

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Littérature française

Un coeur simple. un roman de Gustave Flaubert

Un coeur simple, la première nouvelle de Gustave Flaubert est parue dans le livre Trois contes, publié en 1877. UN CoeUR SIMPLE EST AU DEPART UNE NOUVELLE DE GUSTAVE FLAUBERT TIREE DU RECUEIL TROIS CONTES, QUI RETRACE L'HISTOIRE D'UNE SERVANTE AU XIXE SIECLE, EN NORMANDIE, FELICITE DE SON PRENOM. Félicité qui a cinquante ans, est au service de Mme Aubain, veuve endettée et mère de deux enfants, qui a dû emménager dans une maison héritée de ses ancêtres à Pont-l'Evêque. Servante modèle, Félicité est entrée au service de Mme Aubain à l'âge de 18 ans suite à une déception amoureuse - l'homme qu'elle aimait s'est marié avec une vieille femme pour échapper à la conscription -. Félicité s'occupe des enfants de Mme Aubain, Paul et Virginie, âgés de sept et quatre ans puis Paul va quitter la maison pour suivre des études au collège de Caen. Félicité souffre d'abord de ce départ puis se trouve consolée par une nouvelle distraction : le catéchisme quotidien de Virginie. Mais la fille de Mme Aubain part bientôt poursuivre son éducation chez les Ursulines à Honfleur. Félicité va alors reporter son amour sur son neveu Victor qui s'engage pour un voyage au long cours dont il ne reviendra pas. Quelque temps après, Virginie meurt d'une fluxion de poitrine. Félicité, seule, voue alors une immense tendresse à Loulou, un perroquet dont on lui a fait cadeau. Suite à une angine, la servante devient sourde ainsi isolée du monde, elle ne perçoit plus que la voix de son perroquet quand un matin d'hiver elle découvre Loulou mort. Sa douleur est tellement grande que suivant le conseil de Mme Aubain, Félicité décide de le faire empailler. Après la mort de Mme Aubain, la pauvre servante reste dans la maison invendue qui se dégrade peu à peu. Ayant contracté une pneumonie, Félicité ne vit plus que dans l'unique souci des reposoirs de la fête-Dieu. Elle décide même d'offrir Loulou empaillé pour orner le reposoir situé dans la cour de la maison de Mme Aubain. Pendant que la procession parcourt la ville, Félicité agonise et dans une ultime vision, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet.

11/2022

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BD tout public

Brassens et Tintin. Deux mondes parallèles

Au premier abord, tout semble opposer le monde créé par Brassens à travers quelque 300 chansons et celui où évoluent Tintin et ses compagnons au long des 24 albums. L'univers des chansons est rèvé, légendaire, celui des Aventures est concret, comme une copie du réel. La poésie et la folie planent sur l'oeuvre du premier tandis que le petit reporter est immergé dans l'action. Brassens est un spectateur distancié, Tintin un aventurier engagé. L'un, amoureux des femmes, parle cru, l'autre, asexué, ignore le désir. Anticonformisme et anticléricalisme d'un côté, valeurs boy-scouts chrétiennes de l'autre. Et pourtant... Ces deux créations majeures du XXe siècle séduisent des pu­blics communs. Est-ce seulement dù à l'immense talent de leurs démiurges ou à leur contemporanéité - 1921-1981 pour Brassens, 1907-1983 pour Hergé - qui suffirait à engendrer une connivence générationnelle et culturelle ? Ce livre démontre qu'une telle explication ne suffit pas : il existe des analogies, voire des affinités entre ces oeuvres apparemment si dissemblables. Contrairement à ce que pourrait laisser penser une approche superficielle, les "philosophies de vie" des personnages mis en scène par Georges Brassens et Georges Remi sont loin d'ètre incompatibles. Grâce à une analyse approfondie des récits du poète sétois et du dessinateur belge, Renaud Nattiez met en évidence des correspondances surprenantes, des similitudes insoupçonnées. Deux mondes parallèles, au double sens du mot : ils ne se confondent pas, ils ne se rejoignent pas, mais ils évoluent dans la mèmc direction comme si, au fil des ans1 Brassens s'était rapproché de Tintin et Tintin de Brassens. Renaud Nattiez est né entre Mouhnsart et Sète, lorsque Tintin s'apprétait a marcher sur la Lune et Brassens à enregistrer son premier disque. Le premier lui a donne le gout de l'ailleurs, le second celui du jeu avec les mot, de la langue française. L'auteur a publié Le Mystère Tintin (2016), Le Dictionnaire Tintin (2017), Les Femmes dans le monde de Tintin (2018). Ancien élève de l'ENA, ex-diplomate, il est docteur en économie.

02/2020

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Thèmes photo

Hakanai Sonzai

Les images de Pierre-Elie de Pibrac parlent d'obsolescence et donnent à voir la fragile beauté de notre condition humaine. Poursuivant son travail photographique sur la résilience, Pierre-Elie de Pibrac se rend au Japon en 2020 ; pays qui a connu le terrible tsunami de Fukushima et où les habitants se livrent peu sur leurs émotions, leurs inquiétudes psychiques et intimes. Poursuivant la démarche initiée dès 2016 lors d'un voyage d'un an sur l'île de Cuba durant lequel il photographia le quotidien des populations délaissées des ouvriers du sucre et la fin de l'utopie castriste, Pierre-Elie de Pibrac entreprend de sillonner la région de Fukushima pour aller à la rencontre de personnes dont le destin a été bouleversé suite au séisme. Lors de ce long périple, le photographe saisit des instants de vie : les Japonais sont au coeur des dérives de l'anthropocène, sujet brûlant de nos sociétés modernes. Réalisés à la chambre - mode de prise de vue hérité des origines de l'invention du médium -, ses portraits résultent de rencontres durant lesquelles, à rebours du geste furtif du reporter, hommes et femmes, adolescents et adultes se sont livrés sur leur histoire personnelle, leur fragilité, leurs inquiétudes existentielles. Ces visages semblent au premier abord tous emprunts d'une même impénétrabilité. Mais pour qui prend le temps de les scruter, ils apparaissent alors d'une grande singularité et constituent au final une galerie de portraits universels. Doucement, on entre dans la vie de chacun d'eux, chacun est devenu un personnage qui exprime la fuite du temps, la difficulté d'être au monde, une certaine mélancolie. Pays où la pression sociale et l'exigence du paraître influent fortement sur l'identité de la personne, mais aussi pays où les forces aléatoires de la nature, avec ses séismes terrestres et marins récurrents, le Japon a développé depuis des siècles le concept de mono no aware, une sensibilité pour l'éphémère, une perception aigue de la vanité et de l'impermanence des choses. Ponctués de portfolios d'images aux profonds noir et blanc, ces portraits tous pris dans des décors et lumières naturels, nous immergent dans la culture japonaise. Une atmosphère mystérieuse plane.

10/2023

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Actualité médiatique internati

Pourquoi eux. Ils ont fait notre époque

Caroline Pigozzi retrace avec passion quelques 30 années de reportages, directs et interviews à Paris Match. Des rencontres avec les plus grandes personnalités du XXe et du début du XXIe siècles, de tous les horizons, dont les paroles résonnent bien au-delà de leur univers et de leur époque. Un panorama aussi éclectique que prestigieux de notre histoire contemporaine. " A travers le métier de grand reporter à Paris Match j'ai voulu retracer avec passion et sans narcissisme quelque trente années de reportages, de directs, d'interviewes de personnages qui sont entrés chacun à leur manière dans l'histoire du XXe et des débuts du XXIe siècle. Des femmes, des hommes que j'ai suivis en respectant distance, rigueur et auxquels j'ai inlassablement demandé " POURQUOI ? " en essayant d'aller toujours plus loin... De décrire leur caractère, de comprendre ce qui les anime et fait qu'ils sont devenus ce qu'ils sont ! Des natures fort différentes, souvent attachantes et ayant de l'humour dont les paroles résonnent bien au-delà de leur univers et de leur époque. De l'amiral de Gaulle à Brigitte Bardot, du Pape François à Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, l'archevêque de Paris Michel Aupetit, Soeur Emmanuelle, l'Aga Khan, le roi du Maroc, Elisabeth Badinter, le comte de Paris, Bernadette Chirac, Caroline Kennedy, Yasmin Aga Khan, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Soeur Jacques-Marie la muse de Matisse, la reine Elisabeth, l'impératrice d'Iran Farah Pahlavi, la comtesse de Paris Isabelle de France, le pape Jean-Paul II, le pape Benoît XVI, le patriarche de Moscou Alexis II, le patriarche de Constantinople Bortholomée, le patriarche d'Antioche Bechara Boutros Rahi, David Rockefeller, Brigitte Macron, le cardinal Lustiger, le grand Rabbin de France Haïm Korsia, l'archiduc Otto de Habsbourg, Bernard Arnault, Michel David-Weill, Charles Schulz le père de Snoopy, Mario Luraschi, Silvio Berlusconi, la grande duchesse Marie-Thérèse de Luxembourg, Angela Missoni, le cardinal Zuppi, Father O'Donovan conseiller personnel du président Biden, le dernier Compagnon de la Libération Hubert Germain et un quarteron de ministres du Général évoquant un autre de Gaulle. Pour finir, une surprise gourmande afin d'aiguiser l'appétit... " Caroline Pigozzi

11/2021

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BD tout public

La part de l'ombre Tome 1 : Tuer Hitler

L'histoire incroyable mais vraie de l'homme qui a failli tuer Hitler... Berlin, décembre 1955. Nous sommes à l'aune de la guerre froide. Guntram Muller est journaliste pour un des plus grands quotidiens, le Berliner Zeitung. Il s'intéresse à une affaire assez singulière et très éloignée des préoccupations du Rédacteur en chef : le procès en révision de Maurice Bavaud, un jeune Suisse que l'on dit "illuminé" exécuté par les nazis en 1941 pour avoir tenté d'assassiner Adolf Hitler. Ce procès, réclamé par la Confédération Suisse se soldera finalement par un jugement pour le moins étonnant : le jeune "terroriste" , décapité en 1941, est condamné à cinq ans de détention et cinq ans de perte des droits civiques. Guntram, ancien inspecteur de la célèbre Kripo (Kriminalpolizei), enrôlé dans l'Abwehr en 1939, s'intéresse de près à cette histoire. Et pour cause. Il a été mandaté, à l'époque des faits, par un proche de Himmler, pour enquêter sur les éventuels complices qui auraient pu aider le jeune Suisse à approcher aussi facilement le Führer dans le lieu le plus sécurisé, le fameux Nid d'Aigle. En 1955, toujours tourmenté par son passé, Guntram tente de réhabiliter la mémoire de Maurice Bavaud et se lance dans une vaste enquête, journalistique cette fois. Il est aidé en cela par un jeune homme, garçon de bureau au journal, pour lequel il s'est pris d'affection. Wolf Fiala rêve de devenir reporter comme son idole, le célèbre Albert Londres. Il va aider Guntram à dérouler le fil complexe de l'histoire de Bavaud. On découvrira toutes les hypothèses échafaudées au cours de cette étrange affaire : Bavaud était-il un fou de Dieu, tueur solitaire ? Etait-il un espion agissant pour le compte d'une organisation secrète, A-t-il été mandaté par les alliés ou par un proche d'Hitler ? Comment a-t-il pu approcher le dictateur d'aussi près et à plusieurs reprises ? Pourquoi la Suisse a-t-elle refusé de l'aider en l'échangeant contre un espion Allemand ? Mais les apparences sont rarement fidèles à la réalité.

01/2021

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Histoire de France

Le roi emmuré

Le dernier combat de Jacques Chirac s'est déroulé à huis clos. Ce combat que chacun doit perdre, un jour, contre le chagrin, la maladie, la mort. A quoi pensait ce vieil homme face à l'inéluctable ? Pour l'ancien président qui a livré tant de batailles, celle-ci a été la plus dure, la plus sombre. La plus universelle et la plus intime aussi. Peu avant Noël 2015, Il entre dans un bel hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris, propriété de son ami François Pinault. Sa dernière demeure, le pressent-il ? Nul ne le voit, sinon quelques fidèles, de moins en moins nombreux. Près de quatre années s'écoulent ainsi, dans un silence glacé. Le tombeau se dresse autour d'un homme encore vivant, qui s'absente de soi-même. Au dehors, la nostalgie Chirac grandit. Dans cette famille si célèbre et pourtant vouée à l'enfermement et au secret, se tient une femme, Bernadette, la seule épouse. Passé le temps de la revanche qu'elle se plaisait à prendre sur son mari, elle a affronté, d'abord sans faiblir, la mort accidentelle de Laurence, leur fille aînée, dénouement tragique d'une existence recluse. Puis elle s'est laissée emporter, comme lui, par cette peine immense. Bernadette Chirac qui ne cessait de s'inquiéter pour l'avenir de leur fille, handicapée, quand elle-même aurait disparu, s'est trouvée face à un vide que rien ne pouvait combler. Claude, la fille cadette du couple, s'est consacrée, comme toujours, à régenter leur vie. Elle qui avait si longtemps veillé sur la communication de son père, s'est ingéniée meubler sa solitude, après l'avoir soustrait aux regards de tous. Puis celle de sa mère, soudain cloîtrée – en écartant impitoyablement de ce huis clos étouffant tous ceux qui pourraient en rapporter des bribes. L'un de ceux qui appartenait à ce tout petit cercle est brutalement congédié pour avoir parlé. Il meurt d'une crise cardiaque quelques jours plus tard... Béatrice Gurrey est grand-reporter au Monde. C'est l'une des plus fines connaisseuses de la Chiraquie. Elle est notamment l'auteure du Clan Chirac chez Robert Laffont.

09/2020

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 1 : L'enfer des Dardanelles

Marseille, février 1915 : Sur la Canebière, Paul Raynal essaie de se frayer un chemin jusqu'à son campement. Le petit gars de Septfonds en Quercy ignore tout de son avenir. Il imagine au pis un embarquement pour le .Maghreb. Comment pourrait-il deviner -- avec son drôle de casque colonial fabriqué par son chapelier de père - qu'il est en route pour l'enfer des Dardanelles, embringué dans la sanglante expédition navale décidée par Churchill contre les Turcs ? Quand il monte à bord du Biên Hoa, il ignore également que son sort est désormais lié à celui de trois compagnons de souffrance : Edmond Vigouroux, natif de Limoux, intégré dans les zouaves ; André Broennec, de la presqu'île de Morgat, radio du cuirassé Bouvet ; le sergent-chef Émile Duguet, niçois et artilleur. Tous quatre ont des visages d'enfants : quatre gamins de la France rurale, quatre fils de la république, quatre garçons attachés au pays natal. Ils n'ont rien de guerrier mais ils vont à la guerre. Ils s'apprêtent à découvrir, d'un coup, la beauté des déserts et la fureur des combats, le rêve oriental et la soif sous des ciels de feu, l'amour, la malaria, le naufrage en mer, la peur. C'est un corps expéditionnaire à bout de forces qui rejoint la Royal Navy à Lemnos puis à Alexandrie. Au Caire, tenus à l'écart de la stratégie conçue par sir fan Hamilton, les officiers français tentent en vain d'obtenir des informations et se laissent envoûter par les délices de la vie nocturne. Le dancing du Sheperd's Hotel voit défiler le ban et l'arrière-ban : Rockfeller qui a l'œil sur la manne pétrolière, les marchands d'armes de tout poil, les négociants de coton venus vendre leur récolte aux Allemands pour fabriquer la poudre à canon, la sublime cantatrice Lucia Signorelli espionne à ses heures, Richard Barlett arrogant reporter pour le Sunday Times, ou Lawrence d'Arabie. Les dés ont roulé, pour Paul Raynal et ses copains, et la guerre d'Orient aura bien lieu : une barbarie moderne où ces enfants qu'on dit soldats n'ont plus qu'à tomber sous la bataille, sans savoir pourquoi ni sous quel drapeau.

02/2004

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Critique littéraire

Le Temps des héros. Récits épiques de l'humanité

Il n'est pas étonnant que Gérard Chaliand, grand reporter, homme d'aventures et d'expériences fortes, se passionne de longue date pour la littérature épique. Cette anthologie, sans équivalent par son ampleur, offre un vaste aperçu des épopées, chants et récits les plus célèbres, contés ou écrits à travers les millénaires. Le genre épique est à la source de la plupart des grandes littératures universelles, c'est donc tout un pan de l'histoire humaine qui se trouve ici restitué. Ces récits, au thème presque toujours guerrier, ont été, au fil des siècles, des modèles dans lesquels des peuples se sont reconnus. Il en est ainsi, pour les Persans, du Livre des rois, pour les Japonais, du Dit des Heiké, et pour les Chinois, des Trois Royaumes, avec leurs péripéties martiales, riches en stratagèmes, et encore d'Au bord de l'eau, où se mêlent l'aventure épique et le quasi-surnaturel. La plus importante et la plus célèbre des épopées de l'Orient ancien est celle de Gilgamesh, qui date du IIe millénaire avant notre ère. L'Iliade et l'Odyssée sont les textes fondateurs de la culture occidentale. Dans leur sillage, l'Énéide est la première tentative d'offrir à un peuple une épopée célébrant sa propre histoire, comme Les Lusiades du Portugais Camoens, qui exaltent la conquête des navigateurs. De son côté, l'Inde nous a laissé deux chefs-d'oeuvre : le Mahâbhârata et le Râmâyana, dont on retrouve ici de longs extraits. Dans cette même veine, la chanson de geste française occupe une place éminente, en particulier La Chanson de Roland, présente dans ce recueil à travers ses meilleures séquences. Gérard Chaliand a aussi inclus dans ce livre des textes moins connus, tel Mamé Alan, le récit le plus populaire de la littérature kurde, et des oeuvres d'origine précolombienne ou africaine. Ce sont là autant de joyaux qu'il nous permet de découvrir ou de redécouvrir, en nous rappelant la valeur des vertus qui ont fait le meilleur de l'histoire des hommes : la volonté, le courage, le goût du risque et de l'action.

05/2014

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Sciences politiques

L'espionne. Virginia Hall, une Américaine dans la guerre

Virginia Hall fait partie des héroïnes oubliées de la Seconde Guerre mondiale. Cette Américaine à la beauté envoûtante et au caractère rebelle fut l'une des plus grandes espionnes en France. La Gestapo de Lyon la considérait comme "l'agent allié le plus dangereux". Klaus Barbie aurait donné n'importe quoi pour mettre la main sur cette "garce"... Rien ne laissait présager un tel destin. Fille d'une riche famille de Baltimore, Virginia Hall est secrétaire dans les ambassades américaines durant les années 1930. Amputée de la jambe gauche à la suite d'un accident, elle se voit barrer l'entrée dans une carrière diplomatique. Elle démissionne de l'administration américaine lorsque la guerre se profile en Europe, préférant vivre sa vie. Alors que les États-Unis restent neutres, elle s'engage dans l'armée française peu avant la débâcle de juin 1940. Réfugiée à Londres, Virginia est recrutée par les services secrets britanniques (SOL). Elle est la première femme envoyée en France pour une longue mission d'espionnage. Officiellement, elle s'installe à Vichy et à Lyon comme reporter américaine. En réalité, elle prend contact avec la Résistance, transmet de précieux renseignements à Londres, organise des évasions spectaculaires, cache les agents de passage. Virginia, multipliant les fausses identités, devient le relais incontournable du SOE. Traquée par un agent double et par la Gestapo, elle échappe par miracle aux arrestations, traversant à pied les Pyrénées à la fin de 1942. Bien que se sachant "grillée", elle revient en France pour préparer le Jour J. Au printemps 1944, les services secrets américains (OSS) lui demandent d'organiser l'insurrection des maquis au centre de la France. Sous le nom de code de Diane, l'espionne se transforme en fermière, financière, opératrice radio, chef de commando. Virginia sera ensuite l'une des premières recrues féminines de la CIA, créée dans le contexte de la guerre froide. Elle décède en 1982, sans jamais avoir dit mot de ses exploits passés. Au terme d'une enquête menée aux États-Unis, en Angleterre et en France, l'histoire incroyable de Virginia Hall peut aujourd'hui être racontée. C'est le roman vrai d'une femme blessée et combative, plongée dans la tourmente.

10/2007

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Littérature française

Le marin en smoking

A 16 ans, bras et jambes démangent. Mauvaise graine, le jeune Richard Castanier quitte sa famille de petits propriétaires vignerons dans le Bordelais pour voler de ses propres ailes. A Paris, garçon à tout faire, il se rêve en frac et cravate, à l'instar des chefs de rang des brasseries où il officie. Ne tenant guère en place, il s'illusionne d'horizons lointains : le commis sera voyageur ou ne sera pas. Ni une ni deux, Richard embarque a Dieppe sur un paquebot grand standing et devient steward au long cours. L'aventure, qui le mènera sur tous les continents, forge son homme. Entre les canailleries des membres d'équipage et les entourloupes envers quelques richissimes passagers, le gosse boutonneux changé en gaillard habile a jouer de sa séduction gravit les échelons dans l'art et la manière de rouler sa bosse, accumulant un joli pactole. Bientôt, il pourra voir grand et envisager de quitter son smoking de petit flibustier pour un habit conforme à sa condition de businessman aux commandes... d'un spaghetti chop à Manhattan ! Londres ? New York ? Paris ? Caracas ? Partagé entre l'amitié d'un réfugié roumain qu'il a pris sous son aile et l'amour d'une amazone de luxe qui lui fait miroiter de beaux lendemains en Amérique du Sud, Richard, grignoté par le remords de ses friponneries, usé par les roueries comme les coques des navires le sont par le sel des océans, ne sait plus trop où il en est... Ce récit de formation à la hussarde, habile et nerveux, témoignage exceptionnel et réjouissant (parfois tragique) sur les coulisses du Grand Luxe, se situe au coeur de ces Années Folles qui battaient pavillon cosmopolite. Sous le masque de Richard Castanier, se dissimule Luccin lui-même, imbattable pour mêler la part du faux à celle du vrai - mais qui réchappa réellement de l'incendie du Georges-Philippar où le grand reporter Albert Londres disparut corps et âme. Pierre Luccin publia sept romans durant une courte période, après quoi il cessa toute activité littéraire pour se consacrer à la production et au commerce du vin. Le marin en smoking est son chef-d'oeuvre.

11/2016

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Actualité médiatique internati

Les humbles ne craignent pas l'eau. Un voyage infiltré ((Coédition Seuil/sous-sol))

Omar, un jeune chauffeur et interprète afghan, décide de prendre la route de l'exil, laissant derrière lui son pays et son amour, Laila, sans savoir s'il pourra les retrouver un jour. Matthieu Aikins, grand reporter, correspondant depuis 2008 du New York Times en Afghanistan, est devenu peu à peu l'ami d'Omar, son traducteur et chauffeur. Lorsque ce dernier lui annonce sa décision de rejoindre l'Europe, le journaliste décide de le suivre. Il change d'identité, détruit son passeport et se lance à ses côtés dans une odyssée parmi des millions de réfugiés prêts à s'arracher à leurs vies et leurs familles dans l'espoir d'une existence meilleure. Nous sommes en 2016, au pic de la crise des réfugiés, et Matthieu Aikins raconte les dangers et les peurs, la traversée de pays en guerre, les passeurs, la solidarité comme la haine, la terrible situation du camp de Lesbos et de l'accueil en Europe. Dans la pure tradition du journalisme en immersion, de Florence Aubenas ou Ted Conover, loin d'un document racoleur, l'auteur par la profondeur de son regard, son empathie et son écriture, se détache du simple reportage et nous offre une réflexion à hauteur d'hommes et de femmes, sur la condition de réfugié, les frontières, et l'éthique même de sa démarche. Les humbles ne craignent pas l'eau est une histoire d'amitié et de courage inoubliable, un livre décisif qui explore avec précision et empathie l'un des grands défis de notre temps. "Je connaissais Omar depuis que j'avais commencé à travailler en Afghanistan et il avait toujours rêvé de vivre en Occident, mais ses aspirations s'étaient faites plus urgentes maintenant que son pays avait replongé dans la guerre civile et que les attentats à la bombe ensanglantaient sa ville. Les soldats américains commençaient à quitter le pays, j'essayais de partir moi aussi, essoré par sept années sur place, mais je ne pouvais pas abandonner Omar (...) Des milliers de personnes débarquaient chaque jour sur de petits bateaux. Un million de personnes allaient gagner l'Europe. Et Omar et moi en ferions partie. "

04/2022