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Bavière Hitler

Extraits

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Ouvrages généraux

Mémoires. Soldat jusqu'au dernier jour

Le Maréchal invaincu. Soldat jusqu'au dernier jour : tel est le titre de l'édition originale de ces Mémoires, publiés en 1953 et jamais réédités depuis. Leur auteur, Albert Kesselring (1885-1960), est pourtant l'un des meilleurs généraux de la Wehrmacht et son témoignage d'un intérêt évident pour l'histoire militaire du second conflit mondial. Chef d'état-major de la Luftwaffe entre 1936 et 1938, Kesselring fut l'un des pères de l'aviation allemande, qu'il conduisit à la victoire dans les campagnes de Pologne et de France. Il la commanda encore durant la bataille d'Angleterre et l'opération Barbarossa, avant de basculer, fin 1941, à la tête des armées allemandes pour la Méditerranée, présidant au repli en Afrique du Nord (en liaison avec son grand rival Rommel) puis à la défense stratégique de l'Italie, où son commandement est considéré comme un modèle du genre. Jouissant de sa réputation d'invincibilité, il termina la guerre à la tête d'un front ouest réduit à peau de chagrin sous la pression conjointe des Alliés et de l'Armée rouge. Très populaire auprès de ses troupes, qui le surnommaient " oncle Albert ", Kesselring échappa de peu à la peine de mort à la Libération, avant d'être relâché pour raisons de santé en 1952. Son témoignage, écrit en captivité, est capital pour comprendre et connaître l'histoire de la Wehrmacht, de ses triomphes initiaux à sa chute inéluctable. Il est enrichi de nombreuses notes par Benoît Rondeau ainsi que d'une lumineuse préface dans laquelle l'historien critique la vulgate héroïque, martelée par le mémorialiste, d'une armée allemande étrangère aux crimes du IIIe Reich. Benoît Rondeau est l'auteur d'une oeuvre importante centrée sur l'histoire militaire de la Wehrmacht. Il a publié chez Perrin une biographie de Rommel dans la collection " Maîtres de Guerre " (2018), Etre soldat de Hitler (2019) et Le Soldat britannique (2021).

06/2021

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Littérature française

Kavarna

Quand Bo idar Lenz reçut la lettre du Professeur August Ruthemberg, psychothérapeute viennois, l'invitant le 24 janvier 2013 à un 'Banquet de Platon' au 'Café Central' en compagnie de sept analystes, la perplexité le hanta pendant des jours. Cette invitation baroque était étrange, voire inquiétante vu le choix de ce lieu et de cette date à un siècle de différence. En effet, il était encore habité par les fantômes de Freud, Polgar, Zweig, Kraus, Schnitzler, ainsi que des peintres emblématiques de la modernité viennoise, Klimt, Kokoschka, Schiele, sans oublier des révolutionnaires russes, Trotski, Lénine, et les dictateurs qui avaient ébranlé les fondements de notre civilisation, Staline et Hitler. Ce monde perdu l'envahissait d'une immonde nostalgie. L'Histoire de l'Empire austro-hongrois avait vu une bourgeoisie juive favoriser la naissance et le développement d'une vie culturelle, économique et scientifique exceptionnelle et donner à Vienne le statut de capitale du XXe siècle alors même que montait l'antisémitisme et se répandait un mouvement pangermaniste en Europe. Quel fil d'Ariane avait mené Ruthemberg à les réunir sous prétexte de partager des cas cliniques illustrant le combat éternel entre Eros et Thanatos ? Lenz sentait confusément que la raison de leur convocation à ce banquet était singulière et qu'il allait découvrir un secret commun, caché à leur insu pendant des générations. D'origine slovène, né en 1947 à Paris, Ferdinand Thiry se revendique "écrivain clandestin" - dissimulé sous un pseudonyme, unique moyen selon lui d'écrire en toute liberté. Il parcourt l'Europe, la Russie, l'Asie centrale, l'Extrême-Orient et l'Amérique latine. Devenu médecin et ethnologue, il disparaît durant une décennie en brousse africaine, puis on le retrouve chercheur à Berkeley en Californie. Il édite son premier roman 'La Fuite et le Partage' qui traduit les détournements d'une vie intérieure en quête d'identité. Depuis, il a publié plus de quinze livres dont deux recueils de nouvelles et un journal.

05/2021

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Ouvrages généraux

La Seconde Guerre Mondiale sous le regard de la presse. De Munich à Nuremberg

A travers les revues et les journaux de l'époque, Pascal Roblin revisite les moments marquants de ce second conflit mondial, depuis les lointains prémices de la guerre jusqu'à l'heure des comptes. L'ouvrage démarre sur les étapes importantes de la montée au pouvoir d'Hitler et de sa conquête de l'Europe dans les années 1920-1930 et s'achève avec les condamnations des responsables nazis au procès de Nuremberg en 1946. La plupart des moments forts de cette guerre, et tout particulièrement des faits marquants en France sont exposés : la "drôle de guerre", la débâcle, l'armistice, l'Occupation, la collaboration, Vichy, le statut des Juifs, les rafles, les francs-maçons, le STO, les Chantiers de la Jeunesse, la Résistance, la Libération et le retour de la République, et divers thèmes comme la SNCF, le sport, la mode, la vie culturelle, etc. Des centaines de personnages, célèbres ou non, se côtoient : acteurs et témoins de cette période, engagés d'un côté ou de l'autre, hommes politiques, militaires, journalistes, artistes, intellectuels qui ont façonné ces années, chacun à leur manière, tels Philippe Pétain, Charles de Gaulle, Pierre Laval, l'amiral Darlan, Jean Moulin, Otto Abetz, Jean Luchaire, Charles Trenet, Jean Prouvost ou Albert Camus... Et toujours sous le regard de la Presse. Pascal Roblin a sélectionné plus de 120 périodiques connus et moins connus, nationaux et régionaux autorisés ou clandestins, pour les grands et les petits, principalement issus des riches collections de l'association Le Centre de la Presse (Le Matin, Gringoire, Paris-Soir, Le Canard enchaîné, L'Action française, Au Pilori, L'Auto, Le Petit Echo de la Mode, Pierrot, Téméraire, Le Figaro, Le Parisien, L'Humanité, Les Lettres françaises, etc.). Cet important travail de recherches permet de remettre sous l'éclairage d'aujourd'hui cette mémoire de papier, tous ces périodiques pour la plupart oubliés, formidables témoins de cette période noire de notre histoire.

10/2021

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Religion

Ecrits juifs

Chassée d’Allemagne par l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Hannah Arendt prend la route de l’exil, qui la conduit d’abord en France en 1933. Devenue « étrangère ennemie », elle émigre en 1940 en Amérique, où elle est naturalisée en 1951. Attaquée en tant que Juive, elle se défendra toujours dans les termes de l’attaque. C’est pourquoi, les sionistes étant les seuls prêts à s’engager dans l’action, elle milite à leurs côtés dès 1933. À partir des années 1940, toutefois, elle prend ses distances avec le mouvement, lui reprochant principalement son absence d’analyse des fondements de l’antisémitisme en Allemagne, son désintérêt pour les Juifs européens – les sionistes n’ayant eu dès le départ aucune politique concernant la diaspora –, enfin et surtout sa totale méconnaissance de la réalité arabe : compte tenu de la situation géographique de la Palestine, la question la plus urgente à ses yeux est en effet de parvenir à un accord avec les peuples arabes frontaliers. Loin, donc, de partager l’objectif sioniste d’établissement d’un État-nation juif, Hannah Arendt place ses espoirs dans un système de gouvernement fédéral, seule alternative à ses yeux à la « balkanisation » de la région. Ce volume rassemble la totalité des écrits que Hannah Arendt a consacrés, sinon à la « question juive », du moins aux « affaires juives ». Ils s’étendent sur quatre décennies, des années 1930 aux années 1960. Ce qui frappe à leur lecture, c’est, au-delà de la grande lucidité de la réflexion arendtienne, le fait que son propos soit – hélas – toujours d’actualité.Hannah Arendt (1906-1975) est considérée comme l’une des plus grandes philosophes du XXe siècle. On compte parmi ses grands textes Les Origines du totalitarisme (1951), Condition de l’homme moderne (1961), La Crise de la culture (1961) ou encore Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal (1966).Traduit de l’allemand et de l’anglais par Sylvie Courtine-Denamy.

11/2011

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Suisse

Les victimes oubliées du IIIe Reich. Les déportés suisses des camps nazis

Entre 1933 et 1945, au moins 391 Suisses ont été emprisonnés dans des camps de concentration par le régime nazi et plus de 200 d'entre eux sont morts durant leur captivité ou peu après leur libération. Ce livre retrace leur parcours et leur destin. En plus du sort de ces citoyens suisses, les auteurs suivent le parcours de plus 330 hommes, femmes et enfants nés ou ayant grandi en Suisse, mais qui n'ont jamais eu la nationalité suisse et qui furent emprisonnés dans les camps nazis. Parmi ces derniers, plus de 250 n'ont pas survécu aux mauvais traitements et à la torture. Les victimes suisses des persécutions nazies sont principalement des résistants, des juifs, des socialistes, des personnes considérées comme " asociales ", des témoins de Jéhovah, des Sinti et des Roms. Pour la première fois, les auteurs répertorient les noms des 391 victimes identifiées. La plupart d'entre elles vivaient en France et ont été emprisonnées, puis expulsées vers un camp de concentration. D'autres, des Suisses de l'étranger, vivaient dans des pays occupés par l'Allemagne comme la Pologne, l'Autriche, l'Italie, la Belgique ou la Grèce. Dans ce livre, les auteurs examinent comment les citoyens suisses furent pris dans l'appareil de terreur nazi et ce que la Suisse officielle a fait pour les aider. Après quatre années de recherche dans les archives en Suisse et à l'étranger, ils arrivent à la conclusion que "La Suisse aurait pu sauver des dizaines de vies, si elle s'était engagée avec courage et vigueur pour les prisonniers suisses des camps de concentration". D'une part, il apparaît clairement que le Conseil fédéral et les diplomates concernés sont intervenus avec peu de détermination face au régime nazi ; par peur de mettre Hitler en colère et de provoquer une invasion de la Suisse. D'autre part, les auteurs soulignent le peu d'intérêts des instances officielles suisses pour les victimes.

11/2021

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BD tout public

F.A.F.L Tome 5 : Rodéo pour un spit IX

Avril 1940, l'Allemagne envahit la Norvège. Hitler convoite l'usine de Vemork qui possède le seul stock d'eau lourde au monde. Il espère obtenir le moyen de créer une nouvelle arme très puissante. Les britanniques, aidés par la résistance norvégienne et les services français, avait pris la précaution de faire transférer l'ensemble du stock un mois plus tôt. Les allemands décident de relancer la production avec l'aide des chimistes encore présents dans l'usine, dont le professeur Messine, père de Gabriel. Après le désastre de Dieppe, Gabriel retrouve le 340 Squadron et un nouvel avion de combat : le Spitfire Mk IX. Le groupe peut de nouveau rivaliser avec la Luftwaffe et ses redoutables FW 190. Les victoires s'enchaînent et le moral revient. Fin 1942, La Grande-Bretagne craint que les nazis mettent enfin au point leur nouvelle arme grâce à l'eau lourde produite à Vemork. Le SOE et le colonel GUBBINS sont chargés de monter une opération commando dans le but de détruire l'usine. Il essaie de convaincre Gabriel de les rejoindre avec l'argument de sauver son père. Gabriel refuse et Margaret accompagne les paras norvégiens à sa place. Malheureusement, la mission ne se passe pas comme prévu et Margaret est portée disparu. Dans le même temps, quelques incidents douteux émaillent la base de Biggin Hill depuis l'arrivée de deux jeunes femmes mécaniciens. FAFL raconte les aventures d'un jeune pilote engagé, Gabriel Messine, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, à travers l'Europe et l'Afrique du Nord. Les Forces Aériennes Françaises Libres ne deviennent véritablement opérationnelles qu'à partir d'avril 1941. De la guerre civile espagnole à la bataille d'Angleterre, en passant par des missions pour la résistance en France, Gabriel va montrer toute son habileté à accomplir des prouesses à bord d'avions aussi mythiques que le Spitfire ou le Lysander.

06/2014

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Histoire de France

La défaite française, un désastre évitable. Tome 2, Le 16 juin 1940, non à l'armistice ! 2e édition

La première partie de l'ouvrage évoque les circonstances politiques et militaires qui conduisent le 16 juin 1940 au soir le nouveau gouvernement présidé par Pétain, entraîné par Weygand et rallié par Darlan à faire le choix d'une demande d'armistice. L'acte signé le 22 juin avec les Allemands ne prendra effet que le 25 à 0 heure 35 en même temps que la convention analogue avec l'Italie. Son principal résultat sera d'asservir durablement la France et son économie aux objectifs stratégiques de Hitler. La seconde partie tend à montrer que l'alternative existait et que, si de Gaulle resta longtemps bien seul à le proclamer, sa vision du monde et sa perception de l'honneur du pays furent sur le moment beaucoup plus largement partagées qu'on ne le croit encore aujourd'hui. L'intention de poursuivre la lutte outre-mer avait été jusqu'au 16 juin celle de Paul Reynaud, chef du gouvernement, et de ses principaux ministres, mais également celle du Président de la République et des présidents des deux Assemblées parlementaires. Dans les territoires de l'Empire cette même volonté était partagée par tous les hauts responsables civils et militaires. Ils se déclaraient prêts à suivre le général Noguès, commandant en chef du théâtre des opérations de l'Afrique du Nord, dès lors que celui-ci assurait en avoir les moyens. Le gouvernement britannique poussait à la résistance française et celui des Etats-Unis se montrait déterminé à la soutenir. Si, reconnu par ses pairs comme proconsul d'outre-mer mais s'estimant lâché par la Marine, Noguès se résigna "la mort dans l'âme" à suivre les ordres de son gouvernement, il n'est pas interdit de s'interroger sur les perspectives qui auraient été offertes à la France par une "Hypothèse Noguès" de poursuite de la guerre, en contrepoint de ce que fut dans la réalité la "logique de l'armistice" signé par Vichy.

01/2014

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Actualité et médias

La chasse au Sarko

"Cet homme est fou". "Voyou de la République". "Est-il vraiment si nul ?" "Il abaisse la France". "Une tache sur notre drapeau". Tels sont quelques-uns des propos que l'on entend en boucle dans le monde politico-médiatique depuis qu'un certain Nicolas Sarkozy a été élu président de la République. L'acharnement en politique n'est pas nouveau. Force est pourtant d'admettre que l'on n'a depuis longtemps jamais vu et entendu tant de haine concentrée sur un seul homme. Sarko, ce pelé, ce galeux d'où nous viendraient tous les maux. Ne l'a-t-on pas comparé, à gauche, à Hitler ou à Bernard Madoff ? Et à droite, à un Français qui ne serait pas de souche ? En fait, si Sarkozy suscite autant de réactions aussi allergiques et épidermiques, c'est qu'il n'a cessé de tenter, parfois avec maladresse et désordre, de réveiller une France endormie depuis près de quarante ans par des gouvernements de gauche et de droite qui n'avaient qu'un seul souci : toujours céder aux mécontents. Sarkozy sera le dernier monarque républicain. Il délégitime définitivement la fonction. Il rompt avec l'hypocrisie institutionnalisée. Désormais, pour nous autres citoyens, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore : "Ni Dieu, ni César, ni tribun" . Sarkozy, inconsciemment ou non, a nommé les maux et nettoyé "au karcher" les mythes d'une France qui ne sait plus depuis longtemps où sont ses repères, ses valeurs et son identité. D'où sa mise à mort. Ce livre se veut feuille de température de la France et de l'Europe, avec Sarko pour thermomètre. Chacun sait : quand on a de la fièvre, on accuse d'abord celui-ci. André Bercoff, journaliste et écrivain, a vu le jour à Beyrouth. Il revient dans sa ville natale, les souvenirs et le réel l'assaillent. Le Liban paisible connaît une nouvelle fois la guerre.

04/2011

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Psychologie, psychanalyse

L'essentiel d'Alice Miller

En avril 2010, la grande psychanalyste Alice Miller quittait ce monde, laissant derrière elle une oeuvre considérable - et des milliers de lecteurs orphelins, qu'elle avait sa vie durant accompagnés et soutenus. Paradoxalement, cette " brillante avocate de l'enfance saccagée " parlait peu de son propre passé. Et pourtant, son enfance en Pologne, où elle naît en 1923 et grandit tant bien que mal entre le carcan familial et les désastres de la guerre, ne contribua pas peu à la naissance de sa vocation. Installée en Suisse pour ses études, elle passe un doctorat de philosophie, enseigne quelques années puis exerce la profession de psychanalyste jusqu'en 1980. Elle s'éloigne alors progressivement de la psychanalyse traditionnelle qui, à ses yeux, occulte la réalité de la souffrance infantile. C'est là en effet le combat de sa vie - comme thérapeuthe et comme théoricienne : repérer, comprendre, soigner et prévenir les séquelles des mauvais traitements infligés aux enfants par leurs parents. S'appuyant sur son expérience personnelle, sur des exemples historiques ou littéraires fameux (Hitler. Staline, Dostoïevski, Tchekhov. Proust...), nais aussi sur des milliers de témoignages recueillis sur la toile, elle n'a cessé de dénoncer la " pédagogie noire ", qui justifie hypocritement la violence éducative au nom du bien de l'enfant. Violent ou sournois, tout sévice laisse des traces indélébiles, voire aboutit aux pires catastrophes de l'histoire. Ce sont ces thèses, tout comme son engagement public, qui ont fait la notoriété internationale d'Alice Miller et consacrent ses ouvrages comme d'importantes références. Cette édition regroupe ses quatre titres les plus célèbres : C'est pour ton bien (1985), L'Enfant sous terreur (1986) ; La Connaissance interdite (1990) et Notre corps ne ment jamais (2004). L'ensemble, qui constitue à la fois une introduction générale à son oeuvre et un parcours à travers l'évolution de sa pensée, s'accompagne d'une préface inédite de son fils Martin, lui-même psychothérapeute.

03/2011

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Histoire internationale

Une histoire de l'Europe - Hommes, cultures et sociétés de la Renaissance à nos jours. Tome 1, De la Renaissance au XVIIIe siècle

Grande synthèse de l'affirmation de l'Europe comme personnalité historique, économique et culturelle de la fin du Moyen Age à la création du Marché commun, cette histoire, remise à jour pour l'édition française, se réclame de la libre subjectivité de l'historien (c'est bien une histoire, et non l'histoire de l'Europe). Si les faits et les dates sont évidemment scrupuleusement respectés, c'est leur choix qui fait tout le prix de cette histoire. Celle-ci préfère souvent à l'écume des batailles, le récit minutieux des plaisirs de l'esprit et des jours des Européens. Car l'Europe est ici d'abord conçue comme un héritage séculaire légué au monde : les grandes figures militaires devront donc partager le devant de la scène avec les gens de lettres, les rois avec les marchands, les papes avec les gens du commun, bâtisseurs anonymes des puissances économiques européennes. Une histoire de l'Europe est l'étonnant théâtre tant de Cervantès que de Pierre le Grand, de Goya que d'Hitler, de Galilée que de la Grande Catherine, de Luther que de Tolstoï. Mais surtout l'attention prêtée par Eugen Weber aux conditions sociales, intellectuelles, voire géographiques, de l'évolution de l'Europe se traduit par un goût du détail, un usage de la description et une prédilection pour l'anecdote exemplaire qui ne manquent pas de charmer le lecteur. Cette vaste fresque ne recourt pas seulement aux recherches fécondes des grandes disciplines - démographie, économie, histoire de l'art, histoire des techniques -, elle puise aussi son inspiration dans les écrits du temps, chartes comme journaux intimes, mémoires comme récits de voyage. L'Europe est bien ici l'ceuvre de tous, à commencer par les Européens sans qualités. Le tome premier traite de l'émergence de l'Europe, du XIVe siècle à 1715. Le tome second dressera l'histoire de notre Europe des Lumières à nos jours.

12/1986

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Critique littéraire

Lettres 1937-1943

Le 30 septembre 1937, Antonin Artaud, expulsé d'Irlande, est "débarqué" au Havre. Quelques jours plus tard, il est transféré à l'asile départemental d'aliénés de Seine-Maritime de Sotteville-lès-Rouen, dans le quartier hommes de Quatre-Mares. Les lettres qu'il rédige alors décrivent avec acuité le vécu d'angoisse et de désespoir d'un aliéné, masquant son identité sous des noms d'emprunt pour manifester toutes ses récriminations avec une énergie hors du commun qui le caractérisera tout au long de sa vie. Il est ensuite placé à Paris, à l'hôpital Sainte-Anne, le 1e avril 1938 ; il y demeurera jusqu'au 27 février 1939. Les lettres présentées confirment l'état pathologique d'Artaud, son obsession : sortir de ces lieux. Malgré ses conditions de vie et d'enfermement, il ne cesse d'écrire, de dessiner, et réclame sans cesse du papier. Après Sainte-Anne. Antonin Artaud est interné à l'asile de Ville-Evrard, où il demeurera jusqu'au 22 janvier 1943. La quantité et la qualité des documents qui sont présentés sont d'une imposante richesse sur l'état psychologique et physique d'Artaud, avec toujours cet impérieux besoin de s'exprimer malgré la maladie, les privations. Compte tenu de la misère régnant alors dans les asiles, qualifiée d'"extermination douce", et du danger que courait l'artiste, sa famille et ses amis vont réussir à obtenir un nouveau transfert pour l'asile de Paraire, à Rodez, en février 1943. Dans ce volume sont transcrites les lettres, dans leur graphie originale, qu'Artaud a rédigées entre 1937 et 1943. Nombreuses sont celles qui furent retenues par l'administration. A Roger Blin ou à André Gide, à Balthus ou au chancelier Hitler, Artaud lance ses invectives, ses suppliques et ses cris de souffrance. Ces écrits témoignent de la puissance d'une pensée fulgurante, météorique, prophétique, géniale dans ses possibilités d'expression et de création, un réservoir d'énergie inépuisable qui va oeuvrer toute sa vie, pour le conduire dans l'au-delà des rivages de la raison.

11/2015

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Littérature française (poches)

Le Roi des Aulnes

Une enfance frustrée de tendresse, une adolescence humiliée, un métier qu'il juge au-dessous de lui-même ont contribué à faire d'Abel Tiffauges l'ennemi de la société et des hommes qui l'incarnent. Mais un épisode de sa vie d'écolier lui a donné la conviction qu'il existe une secrète complicité entre le cours des choses et son destin personnel : parce qu'il devait ce matin-là comparaître devant le conseil de discipline, il a fait des vœux pour que le collège soit détruit par un incendie. Or, tandis que dans les cas ordinaires ce genre de prière demeure sans effet, cette fois l'incendie libérateur a lieu... Deux passions éclairent et réchauffent sa solitude : la détection des symboles dont il devine la présence autour de lui, et le goût de la chair fraîche. Il hante les étals des bouchers, puis il rôde autour des écoles communales. Il y a en lui du mage et de l'ogre, le premier guidant et secourant le second. C'est ainsi qu'une affaire de viol menaçant de l'envoyer au bagne, la mobilisation de 1939 lui vaut un non-lieu : l'école a encore brûlé ! Fait prisonnier en 1940, il est acheminé vers la Prusse-Orientale. Mais alors que ses compagnons sont accablés par cette plaine infinie et désolée, Tiffauges y voit la terre magique qu'il attendait, et il trouve une étrange libération dans sa captivité. Pays des emblèmes héraldiques et paradis de la chasse, la Prusse-Orientale est exaltée de surcroît par la mythologie nazie et par son culte des symboles et du sang. Deux Ogres majeurs règnent déjà sur ses forêts et sur ses marécages : Göring, l'Ogre de Rominten, grand tueur de cerfs et mangeur de venaison, et Hitler, l'Ogre de Rastenburg, qui pétrit sa chair à canon avec les enfants allemands. Tiffauges devine l'Ogre de Kaltenbor, une ancienne forteresse teutonique où sont sélectionnés et dressés les jeunes garçons appelés à devenir la fine fleur du IIIe Reich.

02/2016

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Sciences politiques

Une histoire de la séduction en politique

"Je n'ai qu'une passion, qu'une maîtresse, la France. Je couche avec elle." On ne saurait être plus explicite que Napoléon... Pour faire carrière en politique, il faut aimer séduire. L'opinion est une femme à conquérir, sinon à soumettre, et toutes les ruses sont bonnes pour arriver à ses fins: c'est le grand Pompée offrant au peuple des jeux grandioses; c'est Hitler déployant à la tribune sa rhétorique envoûtante et vénéneuse; c'est le jeune Kennedy affichant un sourire télégénique, Giscard d'Estaing dissimulant sa calvitie, Poutine gonflant ses biceps, Berlusconi multipliant les séjours en clinique d'esthétique... La politique a toujours été un art du paraître et ce phénomène s'est accru avec l'avènement du suffrage universel et de la société du spectacle. Alors que tout un chacun, en effet, prétend à son quart d'heure de célébrité, il est impératif de savoir se distinguer, sortir du lot, attirer la sympathie, bref "se vendre " comme un produit de marque. Ce livre est un voyage au pays des séducteurs. On y découvre les stratégies qu'ils déploient pour satisfaire leurs ambitions; on y croise des héros adulés, de César à Jaurès, des dictateurs hypnotiques, des foules versatiles, des magiciens de la com', des as du marketing, et aussi: des bimbos, des "first ladies", des traîtrises, des mensonges, des "petites phrases"... C'est en quelque sorte une autre histoire de la politique, qui nous enseigne qu'il n'y a pas deux façons de faire de la politique, l'une qui serait la bonne et qui consisterait à s'adresser à la raison des électeurs, à dire ce qui est, à leur faire partager des convictions... et l'autre -la "mauvaise"- qui viserait leurs imaginaires, leurs émotions, leurs pulsions irrationnelles. A l'heure où se profile un scrutin présidentiel, ce livre vient à propos nous éclairer sur le fonctionnement de nos sociétés et sur ce rapport si particulier que les électeurs entretiennent avec celui (ou celle) qu'ils choisissent de porter au pouvoir.

03/2011

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Littérature étrangère

A Berlin

Joseph Roth fut le grand chantre de la culture d'Europe centrale, le poète qui célébra l'Empire austro-hongrois et sa culture cosmopolite, tolérante et vouée à disparaître. Issu d'une famille juive de Galicie orientale, région des confins de l'Empire, il fut un journaliste visionnaire (Correspondant au Frankfurter Zeitung de 1923-1932) et un romancier de génie. En 1920, Roth, le correspondant allemand le plus réputé de son époque, arriva à Berlin. Ses articles influencèrent toute une génération d'écrivains, parmi lesquels Thomas Mann. Ces textes, traduits et réunis ici pour la première fois, se font l'écho des violents paroxysmes sociaux et politiques qui menaçaient sans cesse l'existence de cette fragile démocratie qu'était la République de Weimar. Roth s'aventura à Berlin jusqu'au cour de la cité, ce que ne fit aucun autre écrivain allemand de son temps, tenant la chronique de la vie qu'y menaient ses habitants oubliés, les infirmes de guerre, les immigrants juifs, les criminels, la faune qui hantait les bains publics, sans compter tous les cadavres anonymes qui remplissaient les morgues, et dépeignant aussi les aspects plus fantaisistes de la capitale, les jardins publics et l'industrie naissante du spectacle. Un des premiers à comprendre la menace nazie, Roth évoqua un paysage de banqueroute morale et de beauté débauchée, dressant au passage un remarquable portrait de la ville, à un moment critique de son histoire. Quand Hitler prit le pouvoir en Allemagne, il dut quitter son pays et il mourut à Paris, dans la misère. Dans ce recueil d'articles parus dans la presse des années 1920, Roth saisit et résume à lui seul l'Europe de ces temps incertains qui précédèrent le grand effondrement d'un continent et l'annihilation d'une civilisation. Joseph Roth (Brody, 1894-Paris, 1939) est l'auteur d'une ouvre romanesque et journalistique considérable. La Marche de Radetzky, La Crypte des capucins et Le Poids de la grâce lui ont valu une renommée mondiale.

08/2013

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Littérature étrangère

LA GLOIRE ET LA RENOMMEE. Tome 2

La Gloire et la Renommée s'inscrit dans la grande tradition du roman-fleuve et doit sans doute beaucoup à Proust et davantage à Henry James qu'à James Joyce. Avec ce roman d'envergure Iwaszkiewicz, pourtant célèbre pour ses formes coudes, a voulu rendre hommage à une Europe qui a sombré dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale. Cet immense roman en deux parties débute en Ukraine avant la Première Guerre mondiale pour se terminer à Varsovie avec la Seconde. Pendant trente ans il nous promène à travers toute l'Europe des années 20 et 30. Le premier tome nous conduit de la Russie sanglante de la révolution jusqu'à la Pologne recouvrant son indépendance, du Paris des années Arts-Déco à l'Allemagne de la république de Weimar et celle d'Hitler. Les héros principaux du récit, Janusz Myszynski et son ami, le compositeur Edgar Szyller y vivent leur jeunesse " d'enfants du siècle ". Dans le présent volume nous les retrouvons mûris par les épreuves et les amours malheureux. Les destinées chaotiques d'une foule de personnages - la comtesse Bilinska et son fils, le fougueux Alo, la modeste Ola et son pâtissier de mari Golabek, la cantatrice Ela et la belle Ariadna - s'acheminent inexorablement vers la déflagration finale. Après avoir quitté l'Espagne en flammes Janusz retrouve Edgar à Rome. Nous sommes en 1937 et la guerre en Europe semble inévitable. Janusz passe par Paris en route vers sa demeure polonaise. C'est là-bas qu'il sera témoin de l'invasion allemande, de la terreur nazie, de la résistance... Les années noires de l'occupation fasciste en Pologne sont décrites à travers le sort tragique de tous les personnages qui disparaissent abattus par la soldatesque, meurent dans le ghetto, dans les camps ou sur les barricades de l'insurrection de Varsovie. Ce tableau épique d'un pays en guerre se termine en 1947 avec l'installation des communistes au pouvoir.

11/1999

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Histoire internationale

Nul droit, nulle part. Journal de Breslau, 1933-1941

Historien, Willy Cohn est l'une des figures intellectuelles majeures de la Breslau juive de l'entre-deux-guerres. Préoccupé par le cours des choses dès l'avènement de Hitler, Willy Cohn se fait pour sa descendance, comme pour la postérité au sens large, le chroniqueur du destin des Juifs et du judaïsme avant ce qu'il pressent devoir être la fin d'un monde, le sien et celui des siens. Il consacre donc toutes ses forces, jusqu'aux dernières heures avant sa déportation, à écrire et fait en sorte de remettre en lieu sûr un témoignage qui s'avère exceptionnel. Il le fait en historien, qui enregistre les restrictions des droits, les spoliations, les privations ; en Juif allemand, qui tient désespérément à l'Allemagne pour laquelle il a combattu durant la Première guerre mondiale ; en homme pieux qui croit à la force de l'histoire juive, il fait part des contradictions qui le minent, de ses hésitations sur la conduite à tenir : fuir ou non, que faire en Palestine ? Il n'eut pas le temps ni les moyens de partir et fut assassiné avec sa seconde femme et leurs deux fillettes à Kaunas en Lituanie, tandis que sa première femme fut gazée à Auschwitz. Avec cette version abrégée, le Journal de Breslau ici présenté nous livre un document précieux, que la presse allemande a comparé au témoignage de Victor Klemperer, et qui a eu un retentissement immense à sa parution. Il nous fait prendre exemplairement la mesure de ce que fut la destruction programmée des Juifs en Europe sous le nazisme. Né en 1888 à Breslau, alors ville du Reich, (aujourd'hui Wroclaw en Pologne), Willy Cohn enseigne l'histoire au lycée et se consacre à des recherches sur l'histoire de la Sicile à l'époque normande. Ses ouvrages font aujourd'hui encore référence. Politiquement engagé, il écrit notamment des biographies sur Marx, Engels, Lassalle, et rédige des articles sur l'histoire juive. Il a également laissé des Mémoires. Traduit de l'allemand par Tilman Chazal

03/2019

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Histoire internationale

Le dernier des injustes

Le Dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la "solution finale". Il permet de comprendre jour après jour, quelquefois heure par heure, comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne, à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui assista à tout, avant de devenir Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les juifs qu'il allait assassiner. Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une lucidité et d'une clairvoyance inouïes, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetés par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la "banalité du mal", comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, voleur et corrompu jusqu'à la moelle. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, bâclé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre. Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un "collaborateur", même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. A sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.

10/2015

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Romans historiques

Les meilleurs d'entre nous

Nicolas Katz, militant internationaliste devenu apparatchik du Parti et membre du service de renseignement de l'Armée rouge, le GRU, voit peu à peu ses certitudes militantes s'effondrer. Staline a commencé ses purges et Katz a peur. Pour sa vie, pour sa femme Sarah et pour sa fille Rachel. Il a d'autant plus de raisons d'avoir peur qu'il n'ignore rien des méthodes de ses « camarades » dans les caves de la Loubianka ! Quel jeu joue son ami d'enfance Jacob Stobline, lui qui a été à ses côtés au long de ces trente années ? Et quelles ont été les relations qu'il a entretenues avec Sarah ? Le roman débute en 1937, au moment où Nicolas se sent traqué. Puis, en remontant le temps, nous suivons Katz dans son rôle de commis-voyageur de la Révolution dans l'Europe de l'avant-Seconde Guerre mondiale découvrant les manipulations de Staline. Par exemple, ces armes défectueuses livrées aux révolutionnaires espagnols contre de l'or bien réel. Ou encore les manœuvres secrètes en faveur d'Hitler... Il veut encore y croire, cet idéaliste, mais au fil du récit il comprend qu'il a été floué. Pour le forcer à rentrer à Moscou et donc l'éliminer, sa fille Rachel, pensionnaire en Suisse, est enlevée. Mais c'est à Paris que Katz se rend. C'est à Paris qu'il va tenter de dénoncer les agissements de Staline.  Traqué, il cherche à renouer des contacts avec ceux qu'il pense être des « amis fiables ». Mais la mort frappe toujours avec un coup d'avance. Il ne peut plus accorder sa confiance à quiconque, pas même aux femmes en lesquelles il l'avait placée : Sarah, Olga, Anna Kedrova, toutes sont devenues suspectes. Jusqu'à la fin, cet homme aux idéaux purs s'est fait berner par tous ceux qui lui ont été les plus chers. Il y a cru, en vain.

04/2015

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Littérature française

Les valseuses

Au printemps 1972, il y a cinquante ans pile, Bertrand Blier publiait un premier roman qui allait faire parler de lui : Les Valseuses. Aujourd'hui ce livre culte est réédité chez Seghers. 1972, Bertrand Blier a trente-trois ans quand il écrit Les Valseuses. A cette époque, il a deux films à son actif, le documentaire Hitler connaît pas (1963) et Si j'étais espion (1967), dans lequel il dirige son père, Bernard. Il n'a pas encore connu de succès. Ces Valseuses vont tout changer. Plusieurs éditeurs sont séduits par le manuscrit, parmi eux, Jérôme Lindon, mais il juge que l'écriture n'est pas " Minuit " et envoie Blier du côté de chez Robert Laffont. Dès sa parution, le livre se place en tête des meilleures ventes. Entre le conte de fée pour jeune auteur et l'orage médiatique. Le premier intéressé est stupéfait. Mais son père commente : " Mon fils est génial ". Ca ne s'arrêtera pas là. Bertrand Blier avait senti en écrivant les premières pages de son roman qu'il y avait aussi un film à faire. Le triomphe en librairie en rendra la production évidente. La suite tout le monde la connaît. Incarné par Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou dans leurs premiers rôles importants (et aussi par Jeanne Moreau, Brigitte Fossey et Isabelle Huppert, dans des rôles secondaires), douché par la critique dans un premier temps, controversé pour cause de provocation, crudité et nudité, le film fait 6 millions d'entrée et lance la carrière de tous ces jeunes gens. Les Valseuses raconte l'histoire de deux copains, deux petits délinquants, Jean-Claude et Pierrot, sur la route, à travers la France. Objectif principal : échapper à la prison. Objectifs secondaires : conduire des voitures et rencontrer des filles. Ils entraînent Marie-Ange, une shampouineuse, dans leur cavale. Ecrit dans une langue qui doit beaucoup à Céline, avec une verve irrésistible, Les Valseuses a pu choquer en son temps, il exprimait surtout et continue d'exprimer un goût insatiable pour la liberté.

05/2022

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Sociologie

Un éternel Treblinka

La souffrance des animaux, leur sensibilité d'êtres vivants, est un des plus vieux tabous de l'homme. Dans ce livre iconoclaste - que certains considéreront même comme scandaleux -, mais courageux et novateur, l'historien américain Charles Patterson s'intéresse au douloureux rapport entre l'homme et l'animal depuis la création du monde. Il soutient la thèse selon laquelle l'oppression des animaux sert de modèle à toute forme d'oppression et la "bestialisation" de l'opprimé obligée sur le chemin de son anéantissement. Après avoir décrit l'adoption du travail à la chaîne dans les abattoirs de Chicago, il note que Henry Ford s'en inspira pour la fabrication de ses automobiles. Ce dernier, antisémite virulent et gros contributeur au parti nazi dans les années 30, fut même remercié par Hitler dans Mein Kampf. Quelques années plus tard, on devait retrouver cette organisation du "travail" dans les camps d'extermination nazis, où des méthodes étrangement similaires furent mises en œuvre pour tétaniser les victimes, leur faire perdre leurs repères et découper en tâches simples et répétitives le meurtre de masse de façon à banaliser le geste des assassins. Un tel rapprochement est lui-même tabou, étant entendu une fois pour toutes que la Shoah est unique. Pourtant, l'auteur yiddish et prix Nobel de littérature Isaac Bashevis Singer (qui a écrit, dans une nouvelle dont le titre de ce livre est tiré, "pour ces créatures, tous les humains sont des nazis") fut le premier à oser la comparaison entre le sort réservé aux animaux d'élevage et celui que les hommes ont fait subir à leurs semblables pendant la Shoah. S'inspirant de son combat, Patterson dénonce la façon dont l'homme s'est imposé comme "l'espèce des seigneurs", s'arrogeant le droit d'exterminer ou de réduire à l'esclavage les autres espèces, et conclut son essai par un hommage aux défenseurs de la cause animale, dont Isaac Bashevis Singer lui-même.

01/2008

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Bénélux

Les dessins du diable

Né à Anvers en 1942, Arthur Langerman échappe par miracle à la Shoah qui va décimer sa famille. Seule sa mère en réchappera. L'enfant pauvre connaît les affres de la misère et de la solitude. Il doit abandonner une scolarité brillante pour travailler dans le diamant où il végète jusqu'au jour où il comprend que les pierres de couleur, alors méprisées, vont prendre de la valeur. Devenu "Le roi du diamant de couleur" , il vendra ses gemmes dans le monde entier, non sans aventures rocambolesques. Mais jamais il n'oubliera le massacre des siens. Pourquoi cette haine viscérale des Juifs qui a conduit à leur massacre ? Il croit entrevoir la réponse en découvrant sur le marché aux puces de Bruxelles une horrible carte postale caricaturant "âun vieux "Juif" dégueulasseâ" en train de sodomiser une petite fille. En un éclair, il comprend que la banalisation du mépris et de la haine des Juifs sous couvert d'un humour nauséabond a conditionné les esprits et déblayé pour Hitler et ses sbires la voie du génocide. Il va dès lors collectionner les affiches, dessins, tableaux antisémites. Des caricaturesâ? Non, la dégradation de millions d'êtres humains en vermineâ! Après en avoir exposé une partie au mémorial de Caen, il cédera les dix mille pièces de cette collection hors du commun à une fondation allemande qui la fera circuler dans le monde. A l'heure où l'antisémitisme connaît une recrudescence dramatique. José-Alain Fralon nous offre la biographie passionnante et pleine d'humour d'un homme hors du commun. José-Alain Fralon, journaliste né en 1945 en Algérie, a été grand reporter pour Le Matin, l'Express et Le Monde avant d'être correspondant du Monde à Bruxelles puis rédacteur en chef-adjoint du journal. Il a publié chez des éditeurs comme Fayard, Gallimard, Calmann-Lévy ou J. C. Lattès des ouvrages d'inspiration journalistique, dont "Baudouin : L'homme qui ne voulait pas être ro"i. Préface de Diane von Fürstenberg.

04/2024

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questions militaires

La bataille de l'Atlantique. La Seconde Guerre mondiale en couleurs

La plus longue des batailles de la Seconde Guerre mondiale La bataille de l'Atlantique fut, de septembre 1939 à mai 1945, la plus longue des batailles de toute la Seconde Guerre mondiale. Elle fut et demeure aussi la moins connue. Pas de ruines lors des bombardements, pas de tombes sommaires pour les marins, pas de destructions apparentes, pas de stigmates. Seulement l'océan. Un océan Atlantique qui fut l'un des enjeux majeurs de la guerre, pour les deux adversaires. Sa domination était, pour l'Axe comme pour les Alliés, une condition nécessaire à la victoire. Ils en étaient conscients. Dès 1939, Churchill mit tout en oeuvre pour maintenir ouvertes toutes les routes maritimes qui permettaient au Royaume-Uni de demeurer dans la guerre et à la population britannique de survivre en étant ravitaillée et simplement nourrie. Et, pendant plus de deux ans, la marine britannique, de guerre comme de commerce, souffrit. Les sous-marins allemands, les fameux U-Boote, mais aussi leurs navires-corsaires coulèrent les navires britanniques et alliés par centaines. Mais, à la différence des Britanniques, la majorité des dirigeants allemands, Hitler en tête, rechignaient à accorder la priorité à la guerre navale. Lorsqu'ils comprirent leur erreur, il était trop tard. Les sous-mariniers allemands, aussi hardis fussent-ils, avaient été dépassés par la puissance des chantiers navals américains et britanniques, par les progrès rapides de leur technologie et la hardiesse, comparable à la leur, des marins alliés. Au milieu de l'année 1943, la pente de la victoire sur mer commença à pencher en faveur des Alliés, grâce aux Liberty ship qui apportaient sur le sol britannique les hommes, les armes et le matériel sans lesquels les débarquements en Afrique du Nord puis en Normandie auraient été impossibles. C'est ainsi que, sur l'un des plus grands champs de bataille de la guerre, l'océan Atlantique, depuis les rives de l'Islande jusqu'aux îles Falklands, fut livrée, pendant presque six ans, l'une des plus grandes batailles de la Deuxième guerre mondiale.

05/2023

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Allemagne

Et la Prusse cessa d'exister. Ou comment la France devint l'ennemi héréditaire de l'Allemagne (1806-1945)

Citons Henri Heine (poète rhénan, juif et antiprussien) : "Napoléon souffla sur la Prusse et la Prusse cessa d'exister". Ce livre a l'intention de faire revivre les étranges évènements qui se déroulèrent en Allemagne, puis en Pologne, à compter de l'automne 1806. L'Europe vit sur un mythe : celui de l'invincibilité de l'armée prussienne, celle du Grand Frédéric II. Ce mythe, Napoléon, maniant le plus parfait instrument de guerre dont il disposât jamais, va le briser en quelques jours. Cet effondrement ressemble furieusement à celui de l'armée française de 1940, elle aussi considérée comme la première du monde. Cet effondrement de 1806-1807 fut à l'origine d'une humiliation qui marqua les esprits prussiens au point que la France, jusque-là bien considérée, deviendra "l'ennemi héréditaire" dont parlera encore Hitler cent vingt ans plus tard dans "Mein Kampf" . L'écrasement de la Prusse vit naître, fort curieusement, un "sentiment national allemand" qui n'existait pas. Ecrit, chanté, répandu urbi et orbi par les poètes, les philosophes et les écrivains allemands, ce sentiment nouveau débouchera sur l'enthousiasme de la "guerre de libération" de 1813. Ce fut le début de l'unification de l'Allemagne par la Prusse, processus qui trouva son apothéose en janvier 1871 à Versailles. Cette volonté d'unité allemande se fit sur un nouveau mythe : celui de la France, devenue "ennemi héréditaire" . Il nous a semblé important d'aller au fond des choses pour tenter de comprendre comment et pourquoi les deux nations qui, jusque-là, s'appréciaient et se respectaient, devinrent, l'une comme l'autre, un "ennemi héréditaire" . Ce sentiment trop répandu gangrènera les relations franco-allemandes durant un siècle, amènera (avec d'autres causes) trois guerres dont les effets ne se sont pas toujours estompés. Notre vision de l'Allemand et la vision du Français par l'Allemand sont marquées, encore maintenant, par cette guerre étrange de 1806. Pourquoi ? C'est ce que nous allons essayer d'exposer.

07/2022

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Histoire internationale

L'âge global. L'Europe, de 1950 à nos jours

Après l'accumulation d'horreurs de la première moitié du XXe siècle qui avaient conduit " l'Europe en enfer ", les années 1950 à 2018 apportèrent la paix et une prospérité relative à la majeure partie de l'Europe. D'immenses progrès économiques transformèrent le continent. Le souvenir des guerres mondiales s'éloigna peu à peu, même si leur ombre a continué de planer sur les esprits. L'Europe était désormais un continent divisé, vivant sous une menace nucléaire, qui prit parfois des contours terrifiants. Ses habitants perdirent la maîtrise de leur destin, dicté par la guerre froide qui opposait les Etats-Unis et l'URSS, et se trouvèrent " précipités " dans une série de crises qui menaçaient de les faire basculer dans la catastrophe. Il y eut des succès éclatants : la dissolution du bloc soviétique, la disparition des dictatures et la réunification de l'Allemagne. L'accélération de la mondialisation, la dérégulation financière, la naissance d'un monde multipolaire, la révolution des technologies de l'information ont produit de nouvelles fragilités. L'enchevêtrement de crises qui ont suivi 2008 a été l'avertissement le plus clair adressé aux Européens : la paix et la stabilité ne sont aucunement garanties et le continent pourrait bien connaître de nouvelles fractures. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère d'incertitudes. Dans ce livre remarquable, Ian Kershaw brosse un ample tableau du monde dans lequel nous vivons. Puisant ses exemples à travers tout le continent, Des temps d'incertitudes / L'Age global éclaire puissamment l'histoire du temps présent et jette un regard prudent sur notre futur. Ian Kershaw est l'auteur d'une monumentale biographie de Hitler (Flammarion, 2000 et 2001) et a publié au Seuil : Choix fatidiques. Dix décisions qui ont changé le monde (2009, " Points Histoire ", 2012), La Fin, Allemagne 1944-1945 (2012, " Points Histoire ", 2014), et L'Europe en enfer, 1914-1949 (2016, " Points Histoire ", 2018).

01/2020

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Littérature française

Hâtez-vous les oiseaux

Atalante, Cassandre, Gaspard, ThéodoreAtalante - Les mains expertes et agiles de Clotho courent sur le fuseau, se hâtant de créer cette nouvelle vie avant qu'Althée ne mette au monde son enfant. De ses doigts aériens comme des papillons, elle peigne les brins avec habileté, car le fil du destin du garçon qui va naître se doit d'être solide, satiné et brillant. Cassandre - Une lumière vive coule à flots des flambeaux, des torches et des chandelles de cire couronnant les lustres circulaires. Ruisselant des plafonds à caissons, jaillissant des parois surchargées de la salle de bal, elle joue avec les matières et les couleurs. Les brocarts, les satins, les soies et les damas resplendissent dans un chatoiement explosif de violets, d'orangés, de verts, de bleus, de jaunes. Gaspard - En ce 25 octobre de l'an de grâce 1781, avant que je ne meure, ils m'ont dit : « Repens-toi ! Tu sauveras ton âme ! » Je leur ai ri au nez. Moi qui riais déjà, à ma venue au monde, de ma première farce - celle de ma naissance - il était naturel que mon dernier soupir s'exhalât dans un rire !... Théodore - La nouvelle explosa comme un coup de canon : « Le Roi Soleil est mort ! » Je me trouvais alors à la cour de Bavière, grâce à ma protectrice, l'épouse de Monsieur, duchesse d'Orléans et belle-sour du Roi. J'y étais capitaine du régiment d'infanterie de l'Électeur Maximilien-Emmanuel, que le traité de Bade venait de remettre sur le trône.Découvrez un recueil de nouvelles historiques qui vous feront voyager dans des histoires et des univers bien différents !EXTRAITLe jour tombait déjà. Alors que je lançais mon cheval au galop, j'aperçus des lueurs s'élevant du château de Julhans, juché à flanc de coteau sur la colline de Font-Blanche. Julhans était en fête ! Et l'on avait omis d'y convier Gaspard !Je ne pus résister à mon esprit frondeur et, saisissant au vol l'occasion qui m'était donnée de me gausser aux dépens des noceurs, je fis signe à mes hommes de rentrer au bercail tandis que je fonçai vers la propriété des dames de Garnier.À l'époque où le comte de Provence Guillaume II, vassal de Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne et Provence, chassa les Sarrazins, les terres de Julhans furent concédées au Vicomte de Marseille. Le château qu'il bâtit dès le Xe siècle échut à Roncelin, un moine défroqué qui, pour payer ses dettes, le céda aux évêques d'Antibes et de Riez, moines de Saint-Victor. Passé sous la houlette de Hugues Geoffroy Sarde puis de Hugues de Baux, Baron d'Aubagne, le domaine fut vendu à Jacques de Condolle, avant de devenir propriété de la famille de Garnier par l'union des deux frères Garnier avec deux demoiselles de Condolle.À PROPOS DE L'AUTEURLiliane Cesari est née à Marseille en 1954. Après des études littéraires, elle suit les cours du CPAG à l'IEP d'Aix-en-Provence et passe le concours d'Inspecteur à la Poste. Depuis 2010, elle se consacre enièrement à l'écriture, et à sa passion pour l'Histoire et l'Antiquité.

07/2017

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Histoire de France

D-Day & Bataille de Normandie : 100 jours pour la liberté

Le 6 juin 1944 scelle à jamais le destin de la Normandie. Avec le Débarquement des Alliés sur les plages de la Manche et du Calvados, l'opération Overlord amorce la libération de l'Europe soumise au totalitarisme du IIIe Reich. Le Débarquement en Normandie reste l'opération combinée la plus audacieuse de la Seconde Guerre mondiale, car durant quatre années d'occupation, Hitler a mobilisé des moyens considérables pour bâtir le Mur de l'Atlantique. Sur 2 500 km, de la Norvège à la frontière franco-espagnole, 15 000 bunkers constituent une barrière défensive réputée infranchissable. Pour-tant, le Mur de l'Atlantique, inachevé en juin 1944, possède des failles. Malgré son gigantisme, il résiste quelques heures seulement, incapable de repousser l'Armada qui déferle sur les plages normandes à l'aube du 6 juin. Les Alliés ont préparé le Débarquement en intégrant une in ? nité de détails pour maîtriser l'effet de surprise et le rapport de forces. L'e ? ort de guerre des pays engagés a permis d'obtenir cette supériorité navale et aérienne indispensable à la réussite du D-Day. Mais le Débarque-ment mobilise aussi une intelligence stratégique et technologique engageant le renseignement et le génie. L'opération Fortitude parvient à duper l'état-major allemand, et le port artificiel d'Arromanches, lui aussi construit dans le secret, reste à ce jour un modèle d'ingéniosité. Le D-Day est décisif, mais il n'est que la première phase de l'o ? ensive. Si la scène ? nale du Jour le plus long, où l'on voit Robert Mitchum allumer son cigare sur la plage, suggère que le succès est acquis, il n'en est rien. La Bataille de Normandie, qui se prolongera pendant 100 jours, ne fait que commencer. Dans cet ouvrage Frédéric Patard retrace méthodiquement la chronologie du Jour-J et la dif ? culté de concrétiser l'o ? ensive jusqu'à son dénouement avec la fermeture de la poche de Chambois. Il apporte aussi de nombreux éclairages sur la stratégie, la sale guerre, les bombardements des villes normandes, les ? gures emblématiques et les héros du quotidien, sans oublier la reconstruction d'une région dé? nitivement marquée par l'Histoire.

05/2019

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Histoire de France

Les déportés de France vers Aurigny (1942-1944)

Le 2 juillet 1940, les forces allemandes posent le pied sur l'île d'Aurigny, l'île anglo-normande la plus au nord de l'archipel, d'une superficie d'environ six kilomètres sur quatre. Après la campagne de France et la prise de Jersey et Guernesey, les Allemands ont la surprise de trouver une île désertée par ses habitants. Rapidement, elle devient un symbole de la propagande nazie pour Hitler qui peut ainsi avancer qu'il a déjà le pied en terre britannique. Après l'échec de la Bataille d'Angleterre, l'île est incluse dans le processus de protection des côtes, connu plus tard sous l'appellation de "mur de l'atlantique" . Une main d'oeuvre importante doit être mobilisée pour oeuvrer à la réussite de l'édification des fortifications. Au départ concentrée sur une population raflée sur le front de l'est pendant l'hiver 1941-1942, l'île diversifie la provenance de ces déportés en incluant des hommes arrêtés en France. Des républicains espagnols arrêtés parfois dès 1939 sous la IIIème République, des résistants basnormands appréhendés en mai 1944, des étrangers raflés à Marseille en janvier 1943 mais aussi et surtout des Juifs, à la base "non déportables" car "conjoints d'aryennes" , arrêtés pour la majorité dans les premières rafles d'israélites opérées dans la capitale au cours de l'année 1941. A l'hiver 1943, le nombre maximum des déportés présents est estimé à environ 5 000. 855 hommes qui viennent de France sont recensés, dont près de 600 de religion juive. Ils sont détenus dans le camp n°2, celui de Norderney, d'une île qui en compte quatre. Sur place, des détachements SS surveillent les camps pendant que les travaux s'effectuent sous le contrôle de l'Organisation Todt. Les déportés sont évacués pour les derniers à la fin du mois de juin 1944 et retrouvent la liberté avant la fin de l'été. Comment ces hommes aux provenances si différentes se retrouvent sur ce petit bout de terre au large des côtes françaises ? Quelles sont les conditions de vie dans le camp de Norderney ? A travers cet ouvrage Benoît Luc nous fait aussi comprendre pourquoi cet épisode de l'histoire anglo-normand est souvent occulté, parfois oublié

01/2010

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Histoire internationale

L'Allemagne de Weimar. 1919-1933

Issue de la défaite et de la révolution de novembre 1918, la République de Weimar n'a jamais pu se dégager d'un si lourd héritage. Jusqu'à sa fin, en 1933, il a pesé sur la vie politique, économique et sociale de l'Allemagne, et restreint les chances de succès. Le régime démocratique était-il condamné dès l'origine du fait de l'absence de révolution sociale et de nationalisation des industries clés, comme l'ont prétendu certains historiens ? N'y avait-il, en 1918, qu'une alternative : une révolution sociale avec dictature sur le modèle bolchevique ou un régime parlementaire avec le soutien du corps des officiers et de la bureaucratie d'Ancien Régime, ce qui limitait les réformes de fond ? Une troisième voie aurait-elle pu assurer une base populaire plus large au nouveau système ? La période finale de la République de Weimar et l'arrivée des nazis au pouvoir ont suscité des interrogations et des controverses bien plus vives encore. La fin de la grande coalition, en mars 1930, et la chancellerie de Brüning signifient-elles la mort de la démocratie ? Brüning est-il le fossoyeur de Weimar ? Le régime parlementaire a-t-il été condamné à la paralysie par l'incapacité des partis à trouver une solution à la crise économique et sociale ? La déflation pratiquée par Brüning, son refus de mener une politique monétaire expansionniste pour relancer l'économie et mettre fin au chômage ont-ils fait le lit du nazisme ? A l'extérieur, Stresemann a-t-il continué la politique de puissance du Reich wilhelmien, ou faut-il le considérer comme l'un des pères de la construction européenne ? Ce livre répond ainsi à de multiples questions qui ont longtemps divisé les historiens. Avec prudence, Christian Baechler estime que, si les conditions de naissance et de développement de la République de Weimar ont été difficiles, la démocratie allemande n'était pas condamnée dès l'origine. Même en janvier 1933, l'accession de Hitler au pouvoir n'était pas inévitable, et d'autres issus s'offraient encore à l'Allemagne...

05/2007

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Histoire internationale

Le péché du pape contre l'Afrique. Jésus-Christ outragé, l'Afrique courroucée

L'auteur du Péché du Pape contre l'Afrique, Assani Fassassi, après son précédent ouvrage Sursaut de l'Afrique qu'on achève, soulève ici l'ultime question qui vaille : "Que faire ? " Une seule chose : Rupture intelligente, mais nette, avec les Institutions occidentales, qu'on nomme abusivement Institutions internationales. Comment ? De la même manière que l'Europe, face aux Etats-Unis d'Amérique, réclame depuis les années 1990, une exception culturelle, l'Afrique doit impérativement réclamer et obtenir, face à l'Occident, toute sorte d'exceptions (culturelle, académique, sportive, économique, monétaire, commerciale, juridique, politique, diplomatique, touristique. humanitaire. etc.) qui mettent les Africains et l'Afrique à l'abri des assauts institutionnels de l'Occident. Ceci doit être l'objectif et le but que l'Afrique et les Africains doivent se fixer ; même si, pour se réaliser, cela va prendre dix ans, cent ans ou plus. Il importe et il est urgent que les Africains décident et fixent les modalités pratiques pour boycotter et refuser la validité des règles et lois dites internationales sur le sol africain. Sachant que ces lois émanent des Codes Noirs et de Napoléon qui, en 1802, a rétabli l'esclavage et la traite négrière transatlantique ! De même que les Juifs seraient aujourd'hui des sous-hommes si Hitler et le nazisme avaient gagné et continuaient à régner sur l'Europe, de même, les Africains demeureront des "damnés de la terre" et des miséreux aussi longtemps que l'Occident continuera à régner sur l'Afrique et les Africains par l'intermédiaire de ses tentaculaires Institutions nationales et internationales. Il en sera ainsi aussi longtemps que les Africains, soutenus par de généreux Européens et Occidentaux, n'auront pas enclenché le rapport de force et des actions rendant périlleuse la présence, sur le sol africain, de toutes les institutions occidentales dont la mission consciente ou inconsciente, avouée ou cachée, est de pérenniser l'essentiel de la "fatwa" inscrite dans la bulle du Pape Nicolas V du 8 janvier 1454 qui est de "... réduire [les Africains et les Noirs, partout dans le monde entier] en servitude perpétuelle."

11/2019

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Sciences historiques

Georges Claude. Le génie fourvoyé

Georges Claude (1870-1960), est sans doute l'inventeur français le plus fécond ; ayant tant marqué son époque de nombreuses et géniales inventions, qui prospèrent encore dans l'industrie contemporaine, comment peut-il être, aujourd'hui, autant ignoré du grand public ? La réponse est à chercher dans les bouleversements du Xxe siècle : " l'homme aux 250 inventions ", qui fut un chercheur infatigable et opiniâtre contre l'avis des scientifiques dominants était mondialement connu et admiré avant le dernier conflit mondial. Elu à l'Académie des sciences en 1924, honoré par quantité d'Universités et d'organismes internationaux, il lança d'innombrables projets. Qu'on en juge ! Il est à l'origine d'Air Liquide (dont la raison sociale demeure : société anonyme pour l'étude et l'exploitation des procédés Georges Claude), des Lampes Claude, de la Société Chimique de La Grande Paroisse, du tube au néon, de nombreuses armes de guerre en 14, de la synthèse de l'ammoniaque par hyperpression, de l'énergie thermique des mers... Les Américains appelèrent ce génie créatif l'" Edison français " ! Cet élève de l'École Municipale de Chimie et Physique Industrielles de Paris, qui fut à la fois électricien, journaliste, physicien, chimiste, ingénieur, économiste, voulu cependant devenir tribun et se noya dans le chaudron hautement toxique de la politique. Le Cassandre des années 30 s'entêta pour soutenir son ami Pétain dans un collaborationnisme suicidaire et se fourvoya dans les excès de l'extrême droite. Ce rival des scientifiques allemands ne voyait alors d'avenir que dans la grande Europe... d'Adolf Hitler. Trop d'intérêts et les déchirements de l'Histoire le condamnèrent à l'oubli. Rémi Baillot, avec la même ténacité que l'inventeur, a reconstitué et cherché à comprendre ce parcours fourmillant d'aventures, de combats et de conquêtes. À l'appui de nombreuses illustrations originales, il a replacé dans l'histoire de la Science et de la politique au XXe siècle, la tragédie passionnante de ce Gaulois intrépide, courageux, savant, inspiré, fier, mais aussi terriblement sourd et follement jusqu'au-boutiste. II sort de l'oubli Georges Claude, ce génie fourvoyé.

02/2010