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quatorzième

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Histoire de la pensée économiq

Gratuité du crédit. Correspondance de Frédéric Bastiat avec Pierre-Joseph Proudhon

La brochure Capital et Rente avait fait une certaine impression sur les classes ouvrières, à qui l'auteur s'adressait, et produit une scission dans certaine portion du socialisme. La Voix du Peuple jugea donc nécessaire de combattre cet écrit. -- Au premier article de M. Chevé, Bastiat fit demander la permission de répondre et l'obtint. Mais il fut prévenu que, pour la continuation de la discussion, M. Proudhon se substituait à M. Chevé. Les répliques se succédèrent à peu près de semaine en semaine jusqu'à la treizième lettre, dans laquelle M. Proudhon déclara le débat clos. Il fit de la collection des treize lettres un volume sous ce titre : Intérêt et Principal. Bastiat, usant de son droit, publia de son côté la même collection, augmentée d'une quatorzième lettre, et lui donna pour titre : Gratuité du crédit. Quelques personnes ont trouvé excessive la patience de Bastiat pendant le cours de cette discussion. Ce paragraphe et le précédent motivent parfaitement son attitude. Il attachait un grand prix à faire pénétrer, parmi les ouvriers, quelques vérités salutaires, à l'aide même de la Voix du Peuple. Ce résultat, il fut encouragé bientôt à s'applaudir de l'avoir poursuivi. Un matin, peu de jours avant la clôture du débat, il reçut la visite de trois ouvriers, délégués d'un certain nombre de leurs camarades qui s'étaient rangés sous la bannière du Crédit gratuit. Ces ouvriers venaient le remercier de ses bonnes intentions, de ses efforts pour les éclairer sur une question importante. Ils n'étaient point convertis à la légitimité et à l'utilité de l'intérêt ; mais leur foi dans le principe contraire était fort ébranlée et ne tenait plus qu'à leurs vives sympathies pour M. Proudhon. "Il nous veut beaucoup de bien, M. Proudhon, disaient-ils, et nous lui devons une grande reconnaissance. C'est dommage qu'il aille souvent chercher des mots et des phrases si difficiles à comprendre". Finalement, ils émirent le voeu que MM. Bastiat et Proudhon pussent se mettre d'accord, et se déclarèrent prêts à accepter les yeux fermés une solution quelconque, si elle était proposée de concert par l'un et l'autre.

03/2022

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Religion

Nombres 20, 1-13. Les eaux de Mériba

Le récit concernant les eaux de Mériba (Nombres 20, 1-13) est l'un de ceux qui posent le plus d'énigmes aux commentateurs. Il s'ouvre sur la mort de Miryam, brièvement évoquée ; l'essentiel concerne la contestation des Hébreux à l'égard de Moïse et d'Aaron, à la suite de la pénurie d'eau. Comme dans Exode 17, Moïse fait jaillir de l'eau d'un rocher. Mais à la suite de cet épisode, Dieu le condamne à ne pas entrer en Terre promise. L'un des problèmes est rédactionnel : quel est le rapport de Nombres 20 avec Exode 17, s'agit-il d'un même épisode raconté deux fois ? Et, surtout, pourquoi Moïse, homme parfait et constamment à l'écoute de Dieu, est-il ainsi condamné ? A-t-il fauté dans ses paroles, dans ses gestes, dans son attitude à l'égard du peuple, dans son comportement à l'égard de Dieu ? L'exégèse traditionnelle, tant juive que chrétienne, a formulé un certain nombre d'hypothèses. L'épisode est plusieurs fois cité dans d'autres textes bibliques, notamment dans le Deutéronome et dans les Psaumes ; y a-t-il là une première exégèse et déjà des réponses ? Par la suite, l'étude littérale s'intéresse aux indications de lieu et de temps. L'exégèse juive exploite les midrashim autour de ce récit, sans négliger la dimension éthique. L'exégèse chrétienne est également parfois d'ordre midrashique, dans la mesure où elle exploite le midrash du rocher qui accompagne les Hébreux du fait des mérites de Miryam, médiatisé par 1 Corinthiens 10, 4. Mais ce passage paulinien pose les bases d'une interprétation typologique, que l'on retrouve au moyen âge. Après une mise au point sur l'exégèse actuelle, sont étudiés les apports de l'exégèse juive ancienne et médiévale, ceux de l'exégèse patristique (avec notamment Origène, Augustin et Grégoire de Nysse), médiévale (des monastères à l'université) et du XVIe siècle (aussi bien chez les réformés que chez les catholiques). Ce volume est issu de la quatorzième des " Journées bibliques " organisées par le Laboratoire d'Etudes des monothéismes/Institut d'études augustiniennes, UMR 8584 (CNRS-EPHE Sciences religieuses-Sorbonne Université, PSL) et l'EA 4378, Faculté de théologie protestante (Université de Strasbourg).

02/2019