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Sciences historiques

Un homme d'influence. Sir Siegmund Warburg (1902-1982)

Né avec le siècle dans une très ancienne famille de banquiers juifs, Siegmund Warburg, à l'exemple de ses plus grands ancêtres, commence sa carrière comme banquier et conseiller du Prince en Allemagne. Dans les tourbillons de Weimar qui ruinent son père, il participe aux tortueux financements des réparations allemandes. Et lorsque l'économie de la dette laisse place à l'économie de la guerre, l'avènement de Hitler l'envoie à Londres, avec son nom pour tout capital. Il y fonde une petite société financière, y invente les modes de financement des Alliés en guerre, et contribue à briser ceux de l'Allemagne au moment où Hitler détruit, avec son peuple, la banque que sa famille a mis plus de deux siècles à bâtir. Après la guerre, tout recommence. Il relève le nom de la famille, crée à Londres sa propre banque, S. G. Warburg and Co. En vingt ans, il y devient de nouveau le premier banquier de la place, conseiller du Prince, et invente les principales techniques de la finance d'aujourd'hui, des offres publiques d'achat aux euro-émissions. Mais, également avant les autres, il voit se profiler l'impuissance de l'Europe, la rébellion du tiers monde, la montée du Japon et les difficultés d'Israël. Alors, guetteur devenu lui-même signe, sans le savoir peut-être, quarante ans presque jour pour jour après son premier exil, il quitte de nouveau un monde qui a fait sa fortune mais dont il sent venir la fin. Etrange destin d'un homme presque seul, dont l'obsession unique est de relever son nom et d'en prolonger l'influence, au coeur des principaux cyclones de ce siècle. Vigile d'un temps de barbarie, jamais résigné à sa défaite. Prince de la finance, aventurier du siècle, écouté des hommes de pouvoir sans jamais en être un lui-même, il a vécu une de ces très grandes vies à l'ombre desquelles rien ne pousse. Homme d'influence : ainsi aime-t-il à se vouloir lui-même, comme le Joseph des Ecritures et celui de Thomas Mann qu'il place plus haut que tout ; c'est-à-dire homme de séduction sur ces autres hommes qui prétendent, eux, avoir du pouvoir sur les choses. J. A.

12/1992

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Histoire internationale

Le Hezbollah à Beyrouth (1985-2005). De la banlieue à la ville

Le monde occidental connaît le Hezbollah en tant que parti chiite, agent de l'Iran au Liban et force militaire qui fait la guerre à Israël. Médias et gouvernements dénoncent le rôle destructeur du " parti de Dieu " au sein du pays du Cèdre, ainsi que ses ambitions islamistes et terroristes néfastes au bon développement de la société plurielle libanaise. Ce livre s'adresse aux lecteurs et lectrices qui ne se suffisent pas d'une telle analyse réductrice. Basé sur une connaissance du terrain longue de quinze années et sur l'analyse d'une centaine d'entretiens, ce livre propose une nouvelle grille de lecture du Hezbollah, qui l'examine non pas comme phénomène externe à la société libanaise mais comme protagoniste inscrit dans l'histoire sociale et politique du pays. A partir de l'examen de son action publique dans la partie sud de Beyrouth (la Banlieue, ou Dahiye), le livre étudie le Hezbollah comme parti politique responsable d'un réseau d'organisations gérant une diversité de services sociaux et urbains visant à améliorer les conditions de vie de la communauté chiite, longtemps marginalisée par l'action publique étatique. Il révèle que le succès et la durée de vie du Hezbollah - qui opère depuis plus d'un quart de siècle à Beyrouth - s'expliquent à la fois par l'efficacité et le professionnalisme du service rendu et par son association à un monde de sens symboliques. Le livre examine aussi l'appartenance du Hezbollah à la vie politique libanaise. Sa participation aux élections législatives et municipales, ainsi qu'aux projets de reconstruction urbaine et de développement local, montre que le Hezbollah maîtrise les règles du jeu communautaire libanais. Il négocie, ajuste et sélectionne ses rhétoriques de justification et ses mécanismes d'action en fonction d'une double logique de légitimation, l'une modernisatrice et l'autre socio-religieuse, utilisées de manière différentielle selon les temps, les lieux, les enjeux et les échelles. En outre, cet ouvrage analyse comment le Hezbollah forge au sein de la communauté chiite, longtemps stigmatisée, une conscience collective et un sentiment d'appartenance territoriale qui engendrent des sentiments de fierté, d'orgueil et de confiance. Le Hezbollah contribue ainsi à l'acquisition de divers savoir-faire et de multiples compétences urbaines auprès des habitants de la banlieue sud, facilitant leur accès à la ville, malgré la persistance des stratégies de ségrégation et d'exclusion qui les repoussent dans " leur " Dahiye.

10/2010

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Histoire de France

Les Juifs de France durant la IIe guerre mondiale. Volume 2, La solution finale de la question juive en France. Traque, solidarité, puis vengeance : de l'été 41 à nos jours

Les archives du IIIe Reich, celles du ministère des Affaires étrangères comme celles de la police de sécurité (le RSHA, où le Sipo-SD était en charge des questions juives), les propos d'Adolf Hitler regorgent de plaintes à l'encontre du maréchal Pétain, chef de l'Etat français, de Pierre Laval, Président du Conseil des ministres, des chefs des polices françaises, singulièrement René Bousquet et Jean Leguay, pour leur opposition aux mesures antijuives. Le maréchal refusera toujours l'imposition de l'étoile jaune aux Juifs de Zone Libre (Zone Sud, à compter du 11 novembre 1942), comme il refusera la dénaturalisation en bloc des Juifs admis à la citoyenneté française depuis 1927 ou 1936 : seuls seront déchus les fuyards de mai-juin 40 et dénaturalisés ceux et celles, peu nombreux, jugés indignes après enquête des membres de la Commission de révision. Les autorités françaises ont tenté de limiter les dégâts provoqués par l'assassinat de soldats allemands désarmés à partir de l'été de 1941. Le cycle infernal attentats terroristes-fusillade d'otages fut un jeu pervers opposant le PCF clandestin à l'Occupant. En raison du grand nombre de Juifs étrangers parmi les activistes communistes, des Juifs firent partie des otages fusillés. Aucune statistique fiable n'existe permettant d'estimer le nombre des Juifs séjournant sur le sol métropolitain durant l'Occupation, ni sur le nombre des Juifs sortis vivants des camps nazis. Lorsque l'Occupant a commencé à rafler puis déporter des Juifs, les autorités françaises ont systématiquement défendu les Juifs citoyens français, les Juifs étrangers ou apatrides décorés pour faits de guerre dans l'Armée française, ainsi que les épouses juives de prisonniers de guerre français. Grâce à l'action vigoureuse de Français, autorités et citoyens charitables, le pourcentage des Juifs déportés, adultes et enfants, fut l'un des plus faibles des pays occupés. Est-il licite de sacrifier des étrangers et des apatrides pour sauver un maximum de citoyens, membres à part entière de la communauté nationale ? La réponse donnée à cette question en France, de la Libération à nos jours, est trop entachée de haine pour être satisfaisante, car, à l'évidence, un vrai chef d'Etat a pour devoir premier de protéger sa Nation. L'Etat d'Israël, de mai 1948 à nos jours, est la parfaite illustration de cet égoïsme communautaire, considéré comme essentiel à la survie de la Nation.

04/2018

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Histoire de France

Correspondance d'avant-guerre et de guerre

Martyr de la Résistance, "modèle d'abnégation patriotique", a écrit de Gaulle, un être de lumière pour ceux qui l'ont connue, mais absente des recueils d'hommages aux héroïnes cataloguées avant qu'Amiens et Neuilly ne la redécouvrent et qu'Israël ne l'élève au rang des Justes parmi les nations. Née en août 1913, fille d'un cordonnier de Neuilly, brillante élève de l'école publique, reçue en 1937 à l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres, agrégée des lettres, professeur aux lycées du Havre, d'Etretat, Victor Duruy à Paris et à partir de 1942 au lycée d'Amiens, elle est arrêtée le 13 février 1944, transférée à Paris, soumise au supplice de la baignoire et meurt étranglée, victime de ses bourreaux ou suicidée pour ne pas risquer de parler. Agent de liaison occasionnelle dès 1941, elle avait participé au mouvement Libération Nord, assuré un refuge à des amis juifs proscrits, enfin apporté son aide aux aviateurs alliés rescapés qui conduisait ceux-ci, en suivant la filière Shelburne, du Nord et de la Somme jusqu'à leur point d'embarquement clandestin pour l'Angleterre, à quelques brasses de Saint-Brieuc. C'est tardivement, qu'ont été connues les lettres qu'elle adressait aux siens. Elles sont un témoignage de lucidité patriotique ainsi qu'une représentation pleine de retenue et parfois d'humour d'un pays sous l'occupation ennemie. Elles tranchent par la finesse d'observation et les bonheurs d'écriture sur le tout venant de la littérature épistolaire de guerre. Elles seront une révélation pour le lecteur. Quelques phrases en donnent le ton : " 1erjuillet 1940. Le désastre n'a pas fait de moi une chiffe, mais un roc". "26 août. L'occupation ici n'est pas seulement symbolique, elle est tyrannique, obsédante. Il y en a partout, dans les rues, les magasins, les usines, les appartements, les villas... On les traîne avec soi, ils vous courbent les épaules, la nuque"... "4 janvier 1944. On s'attend à des événements très proches, surtout qu'on sait les Russes à la frontière polonaise"... L'événement très proche fut son arrestation. Une de ses anciennes élèves raconte que, se sachant sur le point d'être arrêtée, elle aurait, avant de sortir du lycée, pris par la main dans la cour plusieurs jeunes filles et les aurait entraînées dans une ronde en chantant : "Ce n'est qu'un au revoir, mes soeurs, ce n'est"...

01/2015

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Violence

L'antisémitisme expliqué aux juifs, aux chrétiens, aux musulmans et aux antisémites

Cet essai est l'aboutissement de plusieurs décennies d'observations et de réflexions, en quelque sorte une anatomie psychologique des antisémites. Il ne s'adresse qu'à celles et à ceux dont la logique est le fondement même de leur liberté de conscience, et entreprend de démontrer, à l'instar de tout chercheur rigoureux, que le christianisme et l'islam ne sont pas, sémantiquement parlant, deux religions légitimes, mais deux impostures. Les deux dogmes, une usurpation abâtardie du judaïsme, sont les véritables racines de l'antisémitisme. Eugenio Scalfari, célèbre journaliste fondateur de La Repubblica a eu la satisfaction de recevoir une réponse du pape François, à sa question : Le Dieu des chrétiens pardonne-t-il les péchés de ceux qui ne croient pas et ne cherchent pas la foi ? Et l'honnête Pape de reconnaître : " La miséricorde de Dieu n'a pas de limites si on s'adresse à Lui d'un coeur sincère et contrit, la question pour celui qui ne croit pas en Dieu est d'obéir à sa propre conscience. " Aucun éditeur avant les éditions Auteurs du Monde n'avait accepté de publier ce manuscrit, deux pavés dans la mare, explosifs de par leur pertinence. Il est donc encore possible et jamais trop tard de dire les choses comme elles sont, afin de contribuer à moins ajouter du malheur au monde. Au nom de quoi et de qui nous restreindrions-nous, en 2020, d'expliquer, de prouver et de dénoncer les crimes anciens du christianisme, et ceux, passés, actuels et futurs de l'islam religieux et politique ? Par crainte de discréditer leur dogme, de heurter et d'ébranler les convictions religieuses de leurs adeptes ? Et, en nous taisant, piétiner la mémoire des millions de victimes dont le seul tort fut et demeure toujours de ne pas croire en ce qui est faux, farfelu et absurde ? L'on exhume et juge les crimes génocidaires de l'Histoire et l'on étoufferait l'histoire tragique des Juifs ? Pour que le mal se revête d'une conscience politiquement correcte ? La seule justice, le seul dédommagement que l'on puisse accorder aux Juifs et à Israël est de dire les choses comme elles sont, partout où la liberté de pensée et de parole est encore en vigueur.

05/2022

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Religion

Les juifs dans l'histoire. De la naissance du judaïsme au monde contemporain

Tout commence ici avec la naissance du judaïsme après l'exil à Babylone, la formation du corpus biblique, ainsi que l'élaboration d'une Loi religieuse qui parvient à maturité avec le Talmud, alors même que les Juifs s'affranchissent des cadres historiques partagés avec les peuples voisins. Une histoire d'une longue durée singulière s'ouvre alors, dont ce livre retrace les principales étapes : l'Antiquité, le Moyen Age, la première modernité (XVIe-XVIIIe siècles), l'âge des nations (1789-1945), pour aboutir au monde actuel, bouleversé de façon irréversible par la Shoah et la fondation de l'Etat d'Israël. De la mise en place de réseaux pour racheter les captifs dans la Méditerranée médiévale à la participation d'un demi-million de soldats juifs de l'Armée rouge à la Grande Guerre patriotique (1941-1945), les Juifs sont présentés ici non comme des étrangers à une histoire qui ne cesserait de les emporter, mais comme les acteurs de leur devenir et de celui des sociétés dans lesquelles ils vivent. Ce livre aborde aussi la géographie changeante des centres de peuplement juif, les relations avec le pouvoir politique et la société globale, les pratiques culturelles et les représentations mentales. Certaines questions apparaissent récurrentes : les Juifs forment-ils un peuple ou une communauté religieuse ? Quel est leur degré d'intégration dans les sociétés où ils vivent en minorité ? Comment les spiritualités juives évoluent-elles dans l'histoire ? Quels rapports les Juifs en Diaspora entretiennent-ils avec la Palestine, dans les siècles passés et depuis le sionisme ? Dans cette synthèse collective sans équivalent, vingt-neuf auteurs contribuent à dessiner une image d'ensemble de l'histoire des Juifs, dont ils montrent les caractères originaux tout en l'inscrivant dans le cours et la dynamique de l'histoire générale de l'humanité. Dans le cadre d'une historiographie en constant renouvellement, les questionnements et les acquis les plus récents de la recherche sont mobilisés pour éclairer la place des Juifs dans le passé et le présent. La collaboration de spécialistes d'histoire juive et d'historiens spécialisés dans d'autres domaines permet de contextualiser l'évolution des sociétés juives, considérée ici comme l'une des facettes de l'évolution des sociétés dans lesquelles les Juifs vivent, et à montrer, aussi, comment les Juifs participent à une histoire qui en retour ne cesse pas de les façonner.

10/2011

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Philosophie

Correspondance. 1913-1962

Ecrites un demi-siècle durant, de la veille du premier conflit mondial (1913) à la fin de la Guerre d'Algérie (1962), les 492 lettres et cartes échangées par Louis Massignon (1883-1962) et Jacques Maritain (1882-1973), Raïssa Maritain (1883-1960) y figurant plus passagèrement, apparaissent comme un des grands dialogues spirituels du xxe siècle. Un concert intérieur tendu et vibrant qui unit deux hommes apparemment dissemblables mais que soude l'essentielle vérité : celle de leur foi en Christ. En effet, si Maritain est l'homme de la clarté radieuse, d'explicitations calmes et rigoureuses, proche des milieux artistiques et cheville ouvrière d'un néo-thomisme où la raison rayonne, portée par la grâce, un défenseur d'Israël persécuté, Louis Massignon, professeur au Collège de France, initiateur de l'islamologie mystique par ses travaux sur Hallaj, incarne la passion doloriste et sacrificielle d'un catholicisme issu de Huysmans et de Charles de Foucauld, une âme encordée à la Croix du Golgotha, marquée par le message de Gandhi, dont la vocation fut la défense des plus pauvres, au premier rang desquels les victimes de l'ordre colonial et le peuple palestinien. Massignon-Maritain, fraternellement dissemblables, que des combats et des dévotions communes surent néanmoins rapprocher : un amour pèlerin pour Notre-Dame de la Salette, une vision tragique commune de l'histoire, imprégnée du millénarisme d'un Léon Bloy, qui trouva à s'exprimer lors des multiples conflits qui marquèrent leur siècle. Un jalon essentiel, catholique, humaniste et mystique, pour la compréhension du XXe siècle. Producteur à France-Culture (Mauvais Genres), collaborateur du Monde des livres, François Angelier, auteur de travaux sur François de Sales, Hello, Huysmans, Claudel, Massignon et Bernanos, travaille depuis vingt ans sur la figure, la pensée et l'action de Louis Massignon. Michel Fourcade enseigne l'histoire religieuse et culturelle contemporaine à l'Université Paul Valéry-Montpellier III. Il préside le Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain, après leur avoir consacré sa thèse (Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, Arbre bleu éditions, 2020) et de nombreux travaux. Secrétaire et archiviste du Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain jusqu'en 2014, René Mougel a été notamment l'artisan de la publication des oeuvres complètes de Jacques et Raïssa Maritain (17 vol.), et de leur correspondance avec le cardinal Journet (6 vol.)

11/2020

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Géopolitique

Atlas de l'alimentation et des politiques agricoles

La pandémie de la COVID-19 puis la guerre russo-ukrainienne ont placé la sécurité alimentaire au centre des préoccupations de nombreux pays. Alors que la faim était en recul jusqu'en 2014 avec 600 millions de personnes touchées, elle en concerne actuellement 800 millions, soit 10 % de la population mondiale, et affecte plus de 20 % de la population africaine. La menace de famines est de retour avec la convergence des conflits armés, l'accentuation de la crise climatique et la gouvernance inadaptée des politiques agricoles. Les émeutes de la faim en 2008 avaient pourtant donné le signal pour réorienter les politiques agricoles vers plus de souveraineté, sans que cela soit véritablement suivi d'effets. Cet atlas a pour objectif d'analyser, sur le temps long, les raisons des réussites et des échecs des politiques agricoles et alimentaires dans 30 pays, riches, émergents et pauvres, sur les 5 continents : Côte d'Ivoire, Ethiopie, Madagascar, Malawi, Mali, Nigéria, Sénégal, Zambie, Algérie, Egypte, Iran, Israël, Maroc, Turquie, Chine, Inde, Indonésie, Thaïlande, Vietnam, Argentine, Brésil, Cuba, Haïti, Australie, Canada, Etats-Unis, Japon, Russie, Ukraine, Union européenne. Les auteurs ont établi une grille de lecture inédite sur le potentiel agricole de chaque pays étudié ainsi qu'un classement comparatif des facteurs qui conditionnent la réussite d'une politique agricole pour vaincre la faim. Cet atlas apporte des clés de compréhension pour mieux en appréhender les enjeux. Philippe Ducroquet Economiste et ingénieur en agriculture, il est titulaire d'une maîtrise en économie alimentaire (université du Massachusetts) et d'un doctorat en géographie (université de Toulouse-Le Mirail), et est diplômé de la Harvard Business School (Advanced Management Program). II a dirigé plusieurs sociétés agroalimentaires à l'étranger, notamment en Afrique. Après un parcours de banquier, il a été directeur général d'Unigrains. Jean-Paul Charvet Agrégé et docteur d'Etat en géographie, il est professeur honoraire de l'université Paris Nanterre et membre de l'Académie d'agriculture de France. Il a exercé également des fonctions de conférencier et de consultant auprès d'institutions publiques et privées. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les questions agricoles et alimentaires, dont L'Alimentation dans le monde, mieux nourrir la planète (Larousse, ouvrage traduit dans cinq langues). Réalisation cartographique par Laura Margueritte

02/2024

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Exégèse

Les mystères de l'Apocalypse. Une enquête sur le livre le plus fascinant de l'Histoire

L'Apocalypse de Jean s'ouvre sur un ensemble de sept lettres envoyées à une communauté de sept églises situées en Turquie actuelle et dont Jean était le responsable. Le terme Apocalypse s'est chargé au fil des siècles d'une connotation négative l'ayant éloigné de son sens d'origine pour évoquer une catastrophe cataclysmique et destructrice. Ce mot est "devenu populaire pour de mauvaises raisons" . La première clé de compréhension que nous offrons au lecteur dans ce livre pour mieux appréhender les mystères des prophéties de l'Apocalypse est de se référer aux Ecritures (Ancien Testament) qui étaient la Bible de Jésus et de Jean. Pour comprendre le Nouveau Testament, il convient en effet de se demander comment le peuple d'Israël a compris et interprété les enseignements de Jésus et des apôtres en leur temps. La seconde clé, permettant une compréhension plus complète du texte, est la considération du contexte historique et politique de l'époque de rédaction du texte. Au Ier siècle, l'Empire romain était tout-puissant et persécutait, quelquefois avec une extrême violence, les disciples de Jésus-Christ. Cela a fortement influencé l'auteur et le style du livre. Enfin, la troisième clé proposée est de considérer le livre de l'Apocalypse comme une sorte de synthèse, de résumé des prophéties eschatologiques présentes dans l'ensemble de la Bible - au point de quelquefois quasiment paraphraser certains passages de l'Ecriture. Loin de prétendre apporter la vérité absolue, ces trois clés majeures aident cependant à décrypter le sens véritable du texte et d'en saisir ainsi un peu mieux les allusions et autres symbolismes. Ainsi l'histoire, l'archéologie et la culture ancrent le livre dans le réel. Ce dévoilement donne ainsi au Livre un contexte qui parle, avec une grande actualité, à notre génération, comme par un effet de miroir... Ce livre est issu des notes d'écriture qui ont servi à la réalisation de la série documentaire. Les 7 églises de l'Apocalypse. Les auteurs, jean-Marc Thobois et Christophe Hanauer ont synthétisé leurs travaux de recherche dans cet ouvrage en deux parties : un commentaire général sur les temps de la fin et commentaire exhaustif des sept lettres ou sept églises. Cet ouvrage est complémentaire à l'oeuvre cinématographique qui a demandé trois années de travail.

02/2022

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Palestine

Figures du Palestinien. Identité des origines, identité de devenir

De la chronique du conflit palestino-israélien, de l'histoire séculaire de chaque camp, des enjeux stratégiques ou des négociations de paix, de l'actualité aussi, il n'est pas question dans ce livre. Voici pourtant un des ouvrages les plus éclairants sur la question, car il livre, grâce à une approche d'anthropologie historique, les clés fondamentales de l'identité palestinienne. Peuple expulsé de sa terre en 1948, les Palestiniens, sans jamais oublier ou négliger leur histoire, se définissaient d'abord par leur géographie si particulière, celle de la Terre sainte. Trois figures retracent leur identité de devenir. Gens de la Terre sainte : du temps de l'Empire ottoman, les Palestiniens, plus encore qu'Arabes occupés, se définissent par le pays où coexistent communautés et religions et dont les paysages sont marqués par les fusions des lieux de culte et de pèlerinage des monothéismes. Arabes de Palestine : du temps du Mandat britannique, lorsque se bâtit le "Foyer" sioniste qui prétend appuyer ses droits sur une antériorité des Juifs sur les Arabes, au point que la "montée" vers la Palestine est un retour et non une venue, les Palestiniens, pris dans la double tourmente des colonialismes britannique et juif, deviennent, malgré résistance et révoltes, graduellement des étrangers sur leur propre terre. L'Absent ou le Palestinien invisible : après l'expulsion de 1948, alors que le nouvel Etat d'Israël gère les biens des expulsés comme "biens des absents" et qu'il efface ou modifie méthodiquement, au fil des années, toponymie et topographie, les Palestiniens, parqués par villages entiers dans les camps de réfugiés, cultivent la mémoire des lieux et nourrissent l'idée du retour. Un rapport à l'histoire, évoluant en pure nostalgie, aurait peut-être permis que les Absents se dissolvent dans les pays arabes voisins, confirmant les voeux longtemps émis à travers le monde : "Les Palestiniens, ça n'existe pas". Mais le rapport à une terre exilée dont on enseigne les paysages originaires aux nouvelles générations explique cette survie, contre les vents de l'histoire et les marées des guerres. Après des siècles de présence chez lui, le peuple palestinien réclame un Etat, puisque la communauté et le droit international ont érigé l'Etat-nation en seule forme possible, pour un peuple, de présence libre et souveraine sur sa terre.

03/2024

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Littérature étrangère

Cunéiforme

Le jeune Aga Akbar, cadet de sept enfants et fils illégitime d'un noble persan, est sourd-muet. Il communique dans un langage de signes rudimentaire, mais souffre de ne pouvoir exprimer ses pensées, ses sentiments. Ne sachant comment lui enseigner l'alphabet persan, son oncle lui demande de recopier une inscription en écriture cunéiforme vieille de trois mille ans, sans doute un ordre du premier roi de Perse. Dès lors, Aga Akbar se sert de ces caractères cunéiformes et remplit des cahiers dans une écriture que personne d'autre que lui ne comprend. Des années plus tard, son fils Ismaël quitte l'Iran et arrive en tant que réfugié politique aux Pays-Bas. Désemparé face à une société dont il ne connaît pas les règles, il décide de traduire les notes de son père, réputées indéchiffrables. Il devient alors d'une certaine manière la voix de son père, le porte-parole de l'histoire de son pays. La construction de la première ligne de chemin de fer, l'hostilité de la dynastie régnante à la religion puis la révolution islamiste ne sont que quelques-uns des épisodes que le narrateur fait revivre à travers le récit de la vie d'Aga Akbar. Par ce va-et-vient entre le passé et le présent, entre l'histoire de son père et la sienne, il crée lui aussi un langage inédit, poétique et évocateur. Cunéiforme est un grand livre romanesque dont la toile de fond est constituée par les mythes et les récits de la culture persane millénaire, en même temps qu'un roman fortement politique sur les errements de l'Iran au vingtième siècle, entre fanatisme et modernité. Mais surtout, Kader Abdolah a écrit avec Cunéiforme un magnifique livre sur l'amour d'un fils pour son père.

02/2003

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Sociologie

Edgar Morin. L'indiscipliné

Qui est vraiment Edgar Morin ? Le philosophe auteur d'une ambitieuse Méthode de la pensée complexe ? Le sociologue précurseur de la culture de masse, chroniqueur de la rumeur antisémite d'Orléans et de la modernité du village de Plozévet? À moins que ce ne soit l'auteur du film culte Chronique d'un été, réalisé avec Jean Rouch ? Ou encore l'observateur aiguisé des adolescents, de l'écologie, de la Terre-patrie, sans oublier le penseur indiscipliné d'une politique de civilisation et du conflit israélo-palestinien ? Tout cela, et bien plus encore. Cette enquête biographique retrace le parcours exceptionnel d'un homme inattendu. Edgar Morin est un roman à lui tout seul ! On devine d'emblée la personnalité du futur philosophe à travers le récit des années d'enfance à Paris, au sein de la communauté des immigrés juifs de Salonique puis celui de la disparition brutale de sa mère, Luna, alors qu'il a à peine dix ans. Les rebondissements se poursuivent avec l'exode et le chaos - d'où naît son engagement dans la Résistance -, sa stalinisation et sa rupture ultérieure avec le Parti communiste, son engage-ment singulier dans la guerre d'Algérie, les débuts de la sociologie, son goût pour le cinéma et les idées, sa remise en question totale à partir des années 1960 et dans la Californie du "nouvel âge", ses engagements pour l'écologie et la transmission des savoirs. Il a traversé le xxe siècle sans rien rater. Avec des documents de première main, les témoignages de proches et une enquête au plus près de l'œuvre, cette biographie d'Edgar Morin restitue toute la complexité d'un personnage attachant, et encore largement inconnu. Elle permet de mieux comprendre pourquoi Edgar Morin est un penseur nécessaire, dans ces temps obscurs et chaotiques.

05/2009

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Actualité politique France

L'homme qui s'aimait trop

A l'approche de l'élection présidentielle, Françoise Degois dresse le portrait d'un homme qui reste incroyablement secret, fermé aux autres malgré l'apparente courtoisie de ses longues prises de parole. Solitaire, construit autour de sa relation avec son épouse Brigitte, il décide seul, dans un désert de confiance et d'amitiés comme peuvent en produire les épopées politiques. Arrogant, volontaire, narcissique, autoritaire, brillant : l'opinion, interrogée régulièrement, évoque avec une constance d'horloge suisse tous ces adjectifs pour évoquer Emmanuel Macron, depuis son élection en forme de holdup, une élection " par effraction " selon ses propres mots. Un président jeune, déterminé, qui voulait réparer les fractures françaises. Cinq ans après, les fractures n'ont jamais semblé plus profondes et il semble loin, le temps où la majorité des Français lui faisaient crédit en raison de son jeune âge, de son verbe sophistiqué et de ses paroles tantôt caressantes, tantôt cinglantes. L'un de ses conseillers les plus proches, Ismaël Emelien, lui avait d'ailleurs soufflé à l'oreille, au début de son mandat : " Tu dois alterner une caresse et une gifle. " Truc de communiquant ou correspondance parfaite avec une personnalité ambiguë, souvent tortueuse, voire manipulatrice dont on ne sait finalement pas grand-chose ? A quelques mois de l'élection présidentielle, Françoise Degois dresse le portrait d'un homme qui se métamorphose au gré de ses interlocuteurs, demeure incroyablement secret, fermé aux autres malgré l'apparente courtoisie et la volubilité qui caractérisent ses longues prises de parole politiques ou médiatiques. Un homme solitaire, construit autour de sa relation avec son épouse Brigitte, qui s'est beaucoup trompé dans sa façon de s'adresser aux citoyens, qui décide seul, dans un désert de confiance et d'amitiés comme peut aussi en produire les longues épopées politiques. Un homme qui n'avait pas d'amis.

03/2022

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Religion

L´amour du Christ nous presse

Les quarante-six contributions de ces mélanges offerts à Mgr Debergé montrent à la fois la diversité des disciplines concernées par sa recherche biblique et la multiplicité des liens amicaux qu'il entretient avec des collègues de différentes catégories : biblistes, enseignants passés et présents de l'Institut Catholique de Toulouse, recteurs des universités et institutions catholiques. Un parcours exégétique bien diversifié constitue la première section de ces Mélanges : le corpus paulinien, cher à Mgr Debergé, les évangélistes Jean et Luc, Jérémie, le thème biblique transversal de la marche ou alliance en chemin. D'autres contributions déploient la fécondité de péricopes ou de versets bibliques spécifiques dans la théologie systématique. La deuxième section réunit des approches plus historiques, dogmatiques et morales. Une troisième section prête attention à la prédication, selon une perspective patristique et historique. Cette dernière dimension se trouve déclinée tout au long de la cinquième section depuis le Moyen Age jusqu'aux débats les plus contemporains sur la laïcité, en passant par l'après-Réforme, l'après-Lumières et l'après-guerre, nommément le conflit israélo-palestinien. Une quatrième section, plus philosophique, couvre les étapes notables de l'histoire des idées, depuis l'Antiquité, le Moyen Age, la modernité et la contemporanéité. Les questions de la sécularisation, de la laïcité et des défis éthiques contemporains sont abordées à la manière critique de la raison philosophique. Une dernière section montre comment l'art rencontre les préoccupations de l'évangélisation, qu'il s'agisse de l'art pictural, cinématographique, ou encore de la littérature. Le rapport entre le christianisme et l'islam, et le droit canonique complètent cette vaste fresque qui traduit bien le propos universitaire : celui d'une universalité constructive et convergente des savoirs multiples.

03/2013

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Mahomet

Mouhammad est-il un prophète ?

Nul doute que les Ecritures ont annoncé l'avènement de ce prophète qui a changé le cours de l'Histoire, que ce soit pour mettre en garde les hommes contre son avènement, s'il fut un faux prophète, ou pour le célébrer et leur ordonner de le suivre, s'il fut véritablement envoyé par le Seigneur. Or, si les prophètes bibliques avaient mis en garde les hommes contre sa venue, ces textes auraient été utilisés par ses nombreux détracteurs parmi les juifs et surtout les chrétiens. Puisque ce ne fut pas le cas, alors il existe nécessairement des textes bibliques qui célèbrent le prophète Mouhammad et ordonnent aux croyants de le suivre. Selon certains musulmans ayant étudié les Ecritures dans leur langue originale, l'hébreu, le prophète Mouhammad y est annoncé nommément, mais ses noms Mouhammad ou Ahmad, qui signifient " immensément loué " et " le plus digne d'être loué " ont été, volontairement ou non, traduits. Il est également annoncé à travers sa nation, les Arabes, descendants d'Ismaël, premier-né d'Abraham à travers lequel l'ange a promis au patriarche une immense postérité. Il est aussi annoncé à travers son pays, l'Arabie, comme nous le démontrerons dans cette étude. Et il est, selon nombre de commentateurs, " le Prophète annoncé par Moïse, " celui auquel tout doit revenir " (Chiloh) prédit par Jacob, le " serviteur de Dieu " prophétisé par Esaïe, le " fils de l'homme " de la vision de Daniel, et " l'intercesseur " (le Paraclet) annoncé par Jésus à ses disciples. Car si Jésus fut envoyé aux juifs pour les remettre sur le droit chemin, il fut également et surtout suscité afin de les préparer à l'avènement prochain du royaume de Dieu que devait établir le dernier des prophètes.

01/2022

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Ecrits sur l'art

Devant la douleur des autres

L'un des traits distinctifs de la vie moderne est qu'elle dispense d'innombrables occasions de considérer (à distance, à travers le support de l'appareil photographique) les horreurs qui adviennent dans toutes les parties du monde. Les images d'atrocités sont devenues, par le biais de l'écran de télévision ou d'ordinateur, une sorte de lieu commun. Mais la description de la cruauté a-t-elle pour conséquence d'immuniser les spectateurs contre la violence ou de les y inciter ? Leur perception de la réalité est-elle érodée par le barrage quotidien des images ? Que signifie se sentir concerné parles souffrances des gens dans des zones de conflit lointaines ? Il y a vingt-cinq ans, l'essai désormais classique de Susan Sontag, Sur la photographie, définissait les termes du débat. Le présent livre s'attache à reconsidérer en profondeur l'interaction qui s'opère entre l'" actualité ", l'art et la manière dont nous comprenons la description contemporaine de la guerre et du désastre. On prête volontiers aux images le pouvoir d'inspirer la protestation, d'engendrer la violence ou de produire l'apathie : autant de thèses que Susan Sontag réévalue en retraçant la longue histoire de la représentation de la douleur des autres - depuis Désastres de la guerre de Goya jusqu'aux documents photographiques de la Guerre de Sécession, de la Première Guerre mondiale, du lynchage des Noirs dans le sud des Etats-Unis, de la guerre civile espagnole. des camps de concentration nazis jusqu'aux images contemporaines venues de Bosnie, de Sierra Leone, du Rwanda, d'Israël et de Palestine, ou de New York, le 11 septembre 2001. Ce livre nous parle aussi de la manière dont on fait (et comprend) la guerre aujourd'hui, convoquant nombre d'exemples empruntés à l'histoire et quantité de thèses émanant de sources littéraires inattendues. Platon, Léonard de Vinci, Edmund Burke, Wordsworth, Baudelaire et Virginia Woolf participent tous à cette passionnante réflexion sur la vision moderne de la violence et de l'atrocité. L'ouvrage contient aussi une critique virulente du provincialisme de certains " experts " médiatiques qui dénigrent la réalité de la guerre et substituent à une intelligence politique du conflit un discours désinvolte prônant l'existence d'une nouvelle " société du spectacle " universelle. De même que Sur la photographie nous invitait à repenser la nature de notre modernité. Devant la douleur des autres modifiera notre appréciation non seulement des usages et de la signification des images, mais aussi de la nature de la guerre, des limites de la compassion et des obligations de la conscience.

10/2022

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Musique, danse

Le destin juif et la musique. Trois mille ans d'histoire

En un survol de quelque trois mille ans, ce livre retrace l'histoire des liens qu'a noués la musique avec la religion et la culture juives. Du Jubal de la Genèse, père des instrumentistes, à David, roi et musicien-poète, des cérémonies grandioses et festives du Temple au rigorisme et à l'austérité des synagogues, la musique des temps bibliques n'a laissé d'autre trace que des évocations. Après la destruction du second Temple, c'est la diaspora qui donne à la musique juive ses formes et sa diversité au sein des communautés séfarades et ashkénazes, chaque groupe développant sa culture spécifique, celle du shtetl, du yiddish et de la musique klezmer ici, de la musique judéo-andalouse et des chants séfarades là-bas. Dès sa naissance, le christianisme transfère dans sa liturgie une partie du patrimoine judaïque - textes sacrés, psaumes et lamentations, rires et psalmodies - que les rabbins tenaient à l'écart des séductions de l'image de la musique. En faisant de l'art l'instrument par excellence de la transmission de son message, la religion chrétienne va métamorphoser cet héritage. D'innombrables musiciens de l'âge baroque vont ainsi, à travers cantates et oratorios, puiser leur inspiration dans ce trésor spirituel. Le siècle des Lumières a semblé un moment créer des conditions favorables et une assimilation harmonieuse illustrée de façon exemplaire par la famille Mendelssohn en Allemagne et par les succès en France de Meyerbeer, Halévy et Offenbach. La riposte ne tarda pas, soutenue par un antisémitisme " moderne " paré des prestiges de la pensée (Schopenhauer), de l'art (Wagner) et de la science (Gobineau). Déclaré incapable par nature de création originale, l'artiste juif se vit accusé d'être agent corrupteur des vertus nationales. Humiliations, pogromes, persécutions et émigrations allaient reprendre. Les destins de Mahler, Schoenberg et Weill traduisent bien l'errance d'une identité qui doit chaque fois se refondre pour survivre. Pour beaucoup ces épreuves s'achèveront dans l'horreur de Terezin et d'Auschwitz. Les destins des juifs des trois grandes communautés qui survécurent à la Shoah (Russie, Amérique, Israël) seront bien différents. La première apportera des interprètes incomparables tels Milstein, Horowitz ou Oïstrakh tandis que l'émigration fera naître et grandir sur le sol des pays d'accueil des compositeurs comme Gershwin ou Bernstein et une nouvelle génération de compositeurs israéliens. Ce parcours entre grandeur et tragédie est complété par le récit du destin individuel de 150 compositeurs et musicologues.

10/2001

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Photographie

David Seymour

S’il est souvent mentionné que David Seymour, dit Chim, fut, en 1947, l’un des quatre fondateurs de la célèbre agence Magnum, l’importance de sa contribution à l’émergence du photoreportage moderne reste en partie méconnue. On se souvient que Robert Capa, son confrère et ami, aimait pourtant à dire : “C’est lui le vrai photographe”, exprimant ainsi son admiration pour cette grande figure du photojournalisme avec lequel il partagea convictions et champs de bataille. Né en 1911 en Pologne, David Seymour, de son vrai nom Dawid Szymin, a connu très jeune le destin éprouvant d’un juif polonais condamné à fuir la montée puis le triomphe de la barbarie nazie en Europe. Cette existence marquée à jamais par l’exode, le déracinement puis l’exil définitif aux Etats-Unis a fait de David Seymour un homme et un photographe très tôt et très profondément engagé dans les conflits et les luttes qu’il choisissait de documenter. Après des études de graphisme à Leipzig, il s’installe à Paris en 1931, envisage une carrière d’éditeur, et commence à photographier pour des agences et des magazines. Proche du Front populaire, il rencontre Robert Capa et Gerda Taro, avec lesquels il rejoint les fronts républicains de la guerre civile espagnole afin de faire connaître au monde l’écrasement de la démocratie, dont il ressent qu’il préfigure l’avènement inéluctable du fascisme. Réfugié aux Etats-Unis en 1939, il s’engage en 1942 dans les services de renseignements de l’armée américaine. En 1947, il réalise pour l’unicef un reportage de plusieurs mois où il révèle, de manière exemplaire, les multiples traumatismes subis par les enfants de la guerre dans une Europe dévastée. “Restituer à ces enfants leur monde - les aider à comprendre et à cicatriser, dans le corps et dans l’âme, les traumatismes qu’ils ont vécus - représente un défi inédit à relever”, écrit-il dans son journal. Ce travail, symptomatique du style, de l’approche, du regard profondément humaniste et compassionnel de David Seymour, demeure à ce jour une référence du photojournalisme. Tout en veillant attentivement à la construction et au développement de Magnum, David Seymour ne cesse de voyager, notamment en Grèce et en Italie, et reste très attaché à documenter les premiers pas de l’Etat d’Israël, qu’il accompagne avec empathie. Il meurt à quarante-cinq ans, sous les balles d’une mitrailleuse égyptienne, dans les derniers jours de la crise du canal de Suez.

12/2011

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 66

DOSSIER : ISRAEL 2018 Soixante-dix ans est, selon les Maximes des Pères, l'âge des vénérables : heure de fierté devant ce que l'on a fait, sourire du travail accompli - heure, aussi, de dissiper les images d'Epinal, de méditer sur ce qui est advenu, de retracer son histoire différemment, en découvrant des ombres à la place des lumières et des lumières à la place des ombres. David Gakunzi nous livre un dossier à la fois exhaustif et minutieux, bienveillant et critique, où les grands intellectuels israéliens expriment leur regard, partagent leurs questions : Amos Oz, David Grossman, Daniel Epstein, Moshé Halbertal, Cyril Aslanov, Dov Maimon, Michal Govrin, Tom Seguev, Sam Tyano, Olivier Rafowicz, Dan Béri, Daniel Rouach. DOSSIER : LITTERATURES DE VENISE, VENISES DE LITTERATURE Venise n'est pas tout à fait une ville, du point de vue de la littérature : fleur jetée à la mer, cité aux lagunes d'encre, déracinée, détachée de la terre, mais ancrée dans un héritage immatériel, enchevêtrement de mots davantage que de pierres, Venise est le visage même de la transmission littéraire. Venise est l'image de la contrainte et de la pente qui, du sublime, mène au lieu commun. Comment écrire sur ce qui a déjà été écrit mille fois ? Telle est la question, non seulement de Venise, mais de la création littéraire. Dans ce dossier, on voyagera, dans le temps autant que dans l'espace : à la recherche des ombres de Chateaubriand et de Byron, de Proust et de Thomas Mann, de Morand et de Calvino, de Barrès et de Musset. Quelques vivants, aussi, à commencer par Philippe Sollers, Alain Juppé et Gilles Hertzog, qui nous guideront dans ses rues de littérature. Contempteurs et admirateurs : tous au rendez-vous des Zattere, du Lido ou de la place Saint-Marc. Venise comme épreuve et comme tentation, Venise comme pavement, géographique et abstrait, sur lequel s'édifient toutes les cathédrales de l'art. Venise, en somme, comme cristallisation de la lutte littéraire. Mais aussi : - " Paul Morand en ses contradictions " , une réflexion sur l'héritage, de Nathan Naccache. - Un entretien croisé avec Anna Mouglalis et Eric Benzekri autour de la série politique Baron Noir, diffusée sur Canal Plus. Occasion de soulever des questions : qu'est-ce qu'une série peut dire du politique ? Quelle est la place du divertissement et de la réflexion ? Quelle est l'essence du macronisme ? Quelles sont les causes de l'effondrement du PS, de la scission de la gauche ?

09/2018

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Littérature étrangère

Moby-Dick ou le Cachalot

Quarto propose le chef-d'oeuvre de Melville (1819-1891) comme on ne l'a jamais lu dans l'édition française : un Moby-Dick conté par le texte et l'image. Par Melville, bien sûr, et par l'artiste américain Rockwell Kent (1882-1971) qui a réalisé en 1930, pour une édition limitée, les illustrations que nous reprenons. Un choix de somptueuses gravures, célèbres aux Etats-Unis, peu connues en France, met en valeur les personnages, les lieux, les scènes avec leur charge de poésie et de mystère. Il y a fort à parier que John Huston s'en soit inspiré en 1956 pour son adaptation au cinéma. La présentation de Philippe Jaworski invite le lecteur à lire ce texte comme une épopée du travail soutenue par trois forces majeures : l'équipage du Pequod, véritable navire-monde ; le personnage d'Achab, capitaine modelé d'après la Bible, les héros shakespeariens, Prométhée, Lucifer et Faust ; et la voix d'Ismaël, chroniqueur, metteur en scène et commentateur de la chasse quasi mystique d'Achab. Autant de pistes de réflexion qui permettent d'entrer dans l'imagination mythographique de Melville. A l'approche du bicentenaire de la naissance de Melville, notre nouvelle édition a pour ambition de montrer comment Moby-Dick n'a cessé de nourrir et d'inspirer la littérature, le cinéma et les arts graphiques. Un dossier iconographique met en miroir des extraits de Moby-Dick et une pêche de la baleine, amplement illustrée de gravures anciennes et de photographies. Un dossier critique retrace l'histoire des origines, de la composition et de la postérité du roman : de Job et Jonas à Sartre, en passant par Bradbury et Vargas Llosa jusqu'à Pierre Senges et Nicolas Cavaillès, on suivra le fascinant et redoutable monstre marin dans ses surgissements et ses représentations, les commentaires qu'il a suscités et les harponnages littéraires qu'il a inspirés.

04/2018

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Histoire et Philosophiesophie

Correspondance de Johannes Hevelius French; Latin. Tome III. Correspondance avec Pierre des Noyers, secrétaire de la Reine de Pologne, 1646-1686

Pierre des Noyers (1607-1693) fut le secrétaire et le confident de la princesse Marie de Gonzague-Nevers (1618-1667), mariée à Ladislas IV de Pologne. En accompagnant la Reine en Pologne, il rencontre l'astronome Hevelius à Dantzig. S'ensuit une longue correspondance (1646-1686) qui ne prend fin qu'à la mort d'Hevelius en janvier 1687. Elève de Roberval, connu de Mersenne et de Jean-Baptiste Morin, des Noyers est un homme de science qui introduit en Pologne les machines à calcul de Pascal, scrute les astres à la lunette, suit la querelle du vide (1647) et s'applique à faire de l'astrologie une science exacte. Sans croire à celle-ci, Hevelius partage son souci de la précision. Leur correspondance est très riche d'informations sur la circulation des découvertes, des observations et des ouvrages. Pierre des Noyers est aussi un ami très utile pour Hevelius de par sa proximité avec la cour de Pologne et ses liens avec les nombreux Italiens qui la fréquentent, notamment l'ingénieur Tito Livio Burattini, mais aussi de par ses échanges hebdomadaires avec Ismaël Boulliau. Savant de l'âge baroque aux curiosités multiples, son monde est celui de la cour savante de Varsovie, fascinée par l'astrologie, la médecine chimique, les savoirs occultes. Janséniste de conviction, il introduit en Pologne les Provinciales de Pascal et fait connaître en France les vampires. Avec les thermomètres de Florence, il réalise les premiers relevés météorologiques systématiques en Pologne. Il y a aussi patiemment construit un ‘parti français' et l'on sait qu'Hevelius, pensionné par Louis XIV, a représenté les intérêts de la France à Dantzig où il a occupé des fonctions consulaires. Cette correspondance permet de découvrir le quotidien d'Hevelius? : soucis d'argent, problèmes avec l'acheminement du courrier, jalousies et rivalités académiques, difficultés de se tenir informé. Ami fidèle et dévoué, Pierre des Noyers a aidé Hevelius au lendemain de l'incendie qui a détruit son observatoire (1679).

08/2020

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Histoire de l'Eglise

Le Christianisme en histoire(s). Tome 1

Avec deux mille ans dhistoire, lEglise apparaît aujourdhui encore comme un continent largement inexploré. Plutôt que de laborder de front, Philippe Roy- Lysencourt a choisi de lexplorer à travers des événements ciblés, mêlant faits majeurs et anecdotes, offrant aussi des portraits de personnages connus ou méconnus mais aussi de lieux illustres et insolites qui sinscrivent dans la grande Histoire du christianisme. Chaque chapitre a été ciselé comme une véritable pièce dorfèvrerie, chaque affirmation ayant été vérifié et contre-vérifié afin de donner aux lecteurs des informations justes et agréables à lire. Plus quune longue description, le sommaire indique la richesse et loriginalité de cet ouvrage de belle facture. Au sommaire : Jésus-Christ centre et fin de lhistoire , LAve Maria ou Salutation angélique , Le procès posthume du pape Formose , Les frères Lémann et le Postulatum pro Hebraeis au concile Vatican I , La grippe espagnole dans le diocèse de Québec en 1918 , Le premier concile oecuménique du Vatican (1869-1870) , Le père Lagrange et lEcole biblique de Jérusalem , La Reconquista espagnole , Les premiers cultes rendus aux saints , La Chandeleur , François dAssise et le sultan Al-Malik al-Kâmil , Antonin Jaussen : un espion dominicain pendant la Première Guerre mondiale , Lattentat dAnagni contre Boniface VIII , La fondation du Séminaire français de Rome , Les massacres de Septembre 1792 , DIsraël au Carmel : le "chemin de Damas" dEdith Stein , La question sociale et lencyclique Rerum novarum , Le mariage fictif de Madame de la Peltrie , Les diaconesses dans lAntiquité chrétienne et au Moyen Age , Thomas More face à sa conscience , Les rugissements du Lion de Münster , Saint Dominique et la fondation des Frères prêcheurs , Paul de Geslin de Kersolon : un prêtre au service de la presse populaire catholique , Marie Guyart de lIncarnation A propos de l'auteur : Philippe Roy-Lysencourt est docteur en Histoire et docteur en Sciences des religions et chroniqueur dans le bi-mensuel LHomme Nouveau. Il est chargé de cours à lUniversité Laval (Canada) et à lInstitut catholique dEtudes supérieures (France). Ses recherches porte essentiellement sur lhistoire du christianisme contemporain.

08/2022

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Sociologie

Le Conflit n'est pas une agression. Rhétorique de la souffrance, responsabilité collective et devoir de réparation

Dans cet essai, Sarah Schulman fait le pari de lier les relations intimes, les luttes contemporaines autour du racisme ou du sida et la politique internationale. Elle met en avant la persistance, ici et là, de fallacieuses accusations d'agressions mobilisées pour décliner la responsabilité de chacun dans une situation conflictuelle. Ce travail profond, aussi courageux qu'impertinent, montre comment la sanction et la répression prennent le pas sur l'auto-analyse à l'échelle individuelle et collective, et comment l'altérité sert de justification à la violence et à l'exclusion. En décrivant l'action de "groupes nuisibles" dans les mécanismes de l'engrenage de la violence, Schulman expose la manière dont les groupes affinitaires, les communautés, les familles, ainsi que les groupes religieux, ethniques ou nationaux tissent des liens à travers leur refus, partagé, de changer leur manière de se percevoir mutuellement. Elle montre également comment les comportements dominants et les comportements traumatisés se rapprochent par leur commune incapacité à tolérer les différences des autres. Le Conflit n'est pas une agression est un livre à la fois militant, géopolitique, témoignage historique et essai féministe. Pouvant aussi bien servir de manuel comportemental pour la vie en collectivité que de guide militant permettant de comprendre les grands enjeux sociétaux de ces dernières années, il analyse en détail des événements tels que le conflit israélo-palestinien, Black Lives Matter, ou encore la lutte contre le sida et fait remarquablement écho à des événements antérieurs à sa publication, comme l'affaire Weinstein et le mouvement Me too. Plus largement, cet ouvrage tente d'offrir des solutions à une question complexe : comment désamorcer un conflit ? En distinguant le conflit de l'agression, Sarah Schulman revalorise la notion même de conflit et lui offre une valeur tant ontologique que symbolique. Loin de constituer une agression, celui-ci doit être mis en avant comme une façon d'entamer le dialogue entre les différentes strates constituant la société, en dépit des questions de nationalité, classe sociale, race et/ou genre.

02/2021

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Sciences politiques

Un rêve pour la paix. Mémoires

Combattant de la liberté, chercheur en médecine, ambassadeur, le Dr Ghoulem Berrah (1938-2011) fut avant tout un artisan de paix. En 1956, étudiant à Bordeaux, il prend fait et cause pour la révolution algérienne. Arrêté en Espagne, emprisonné quelques mois, il rejoint le maquis au Maroc, où il exerce la médecine dans des zones reculées du pays. A vingt ans, représentant du FLN et de la jeunesse du tiers monde en Chine, il est reçu par Mao Zedong. Mais c'est aux Etats-Unis qu'il achève ses études par un PhD en microbiologie et cancérologie. L'un des plus jeunes professeurs de la faculté de Yale, il deviendra membre permanent de l'Académie des Sciences de New York. En 1962, à New York, a lieu la rencontre qui va changer sa vie : Félix Houphouët-Boigny, président de Côte d'Ivoire, est l'hôte d'honneur de Kennedy. Déçu par l'orientation prise par Ben Bella en Algérie, le Dr Berrah devient le conseiller, l'émissaire et, selon certains, le " fils spirituel " d'Houphouët. Des liens de confiance qui dureront jusqu'à la mort du " Vieux ", en 1993. Près de trente ans de collaboration, au cours desquels il oeuvre au rapprochement d'Abidjan et d'Alger et, plus largement, au dialogue arabo-africain. En 1976, il est à l'origine de la première rencontre secrète entre l'ICIPP (Conseil israélien pour la paix israélo-palestinienne) et l'OLP de Yasser Arafat. Pendant trois décennies, ses missions diplomatiques lui permettent de s'entretenir avec les présidents Siad Barre, Jimmy Carter ou encore le roi Fahd, mais aussi avec les papes Paul VI et Jean-Paul II. Musulman fervent, il s'engage en faveur du dialogue interreligieux et épousera d'ailleurs une catholique pratiquante, originaire d'Afrique subsaharienne. Il se retire aux Etats-Unis où il finira sa vie. C'est ce parcours très riche que retracent ces mémoires, ceux d'un homme qui aura jeté des ponts entre La Mecque, Jérusalem et le Vatican.

10/2018

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Humour

Plantu. 50 ans de dessin

Cet ouvrage, Plantu, 50 ans de dessin, offre une rétrospective unique dans l'atelier de l'artiste. On y reconnaîtra sa manière bien à lui d'attraper ses "bons clients" - Mitterrand en danseur de hip-hop, Sarkozy et sa coupe au rasoir, Hollande en concombre -, tout le bestiaire politique qui a marqué la vie publique depuis un demi-siècle. Le caricaturiste du Monde nous ouvre aussi en grand les portes de ses enfers : ses dessins inédits, ses dessins interdits, censurés ou publiés au milieu des polémiques et des tensions, sur le conflit israélo-palestinien, les guerres des Balkans ou les représentations de Mahomet. Dans ces pages intenses, Jean Plantu se raconte sans détour à Eric Fottorino pour dire ce qui fait penser son crayon. Ce qui l'énerve, ce qui l'indigne. Qu'il aborde ses débuts, ses combats contre l'intolérance et les excès de tous bords, son travail sur le Proche-Orient ou ses engagements au sein de sa fondation Cartooning for Peace, Plantu est toujours le même : entier, sincère, provocateur mais pas trop, à la limite de ce qu'il s'autorise pour pratiquer cet exercice à haut risque qu'il appelle le "dérapage contrôlé". Un mélange de liberté et de responsabilité. A travers quelques thèmes de prédilection qui sont autant de questions graves - comment dessiner après Charlie, comment Internet fait-il de la planche du dessinateur un terrain miné, comment expliquer au public français ou étranger jusqu'où il peut aller sans humilier -, Plantu offre un témoignage rare et exceptionnel sur son art chaque matin recommencé. A l'occasion de l'exposition "Plantu, 50 ans de dessin de presse" organisée par la BnF en mars 2018, ce marathonien du trait livre au passage un enseignement sur sa manière de dessiner, sur les chemins parfois inattendus qu'empruntent sa mine et sa pensée pour susciter le rire, le sourire, l'indignation, le malaise, et toujours la réflexion.

03/2018

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Philosophie

Histoire(s) de vie

Edgar Morin, dont on vient de fêter le centième anniversaire avec grand éclat, est la dernière des grandes figures intellectuelles de notre temps. Sa parole continue de faire autorité. Tout autant que sa pensée, c'est sa longue destinée qu'il évoque ici avec son amie Laure Adler dans cet ultime témoignage qui a valeur de testament. Ce livre est le fruit d'une longue complicité intellectuelle qui a fait de Laure Adler une interlocutrice privilégiée d'Edgar Morin. Au cours de ces échanges réguliers poursuivis jusqu'à ces derniers mois, ils font ensemble le tour de la vie du philosophe, de ses engagements, de ses rencontres. Ils évoquent son enfance marquée par la mort de sa mère, ses relations, entre autres, avec Marguerite Duras et François Mitterrand dans le cadre de la Résistance, autour de ce qu'il appelle "la communauté de la rue Saint-Benoît", brossant d'eux un portrait très personnel. Il revient sur son engagement au sein du Parti communiste, puis durant la guerre d'Algérie, sur Mai-68 et le conflit israélo-palestinien, parmi les innombrables thèmes d'actualité qui ont alimenté sa réflexion et ses prises de position. Tout a intéressé, passionné, mobilisé Edgar Morin dans cette époque complexe et tourmentée qui se confond avec l'histoire de son existence. L'idée européenne, le défi écologique, la création artistique dans son ensemble, le sujet migratoire, le racisme et l'antisémitisme, le rôle et le devoir des intellectuels en période de crise, en particulier à l'heure du Covid. Sur tous ces sujets, Edgar Morin livre à Laure Adler l'analyse, le point de vue d'un sage plein d'acuité et capable d'autocritique. Les multiples reflets d'une pensée sans cesse en mouvement chez cet intellectuel que Laure Adler présente comme ?un baroudeur du savoir?", en perpétuel vagabondage à?travers toutes les disciplines. "Un anti-maître à penser?" auprès de qui elle nous invite à puiser à notre tour des leçons d'optimisme et de vitalité.

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Actualité et médias

Frères musulmans. Enquête sur la dernière idéologie totalitaire

Depuis des mois, on ne parle que d'eux. Tantôt craints, accusés d'être des islamistes déguisés en démocrates, tantôt loués pour leur modération et portés au pouvoir, les Frères Musulmans inquiètent autant qu'ils interrogent. Mais qui sont-ils vraiment ? Quels sont leurs liens avec Al-Qaïda, le terrorisme et les salafistes ? A quoi aspirent-ils ? La démocratie et la paix, ou la restauration d'un Califat perdu ? Michael Prazan les a rencontrés et questionnés pendant plus de deux ans au cours d'une enquête qui s'est achevée en pleine Révolution. Aujourd'hui, il nous révèle tout d'eux. Leur naissance lors de la création de la Confrérie en Egypte en 1928, leurs principes, radicalisés sous l'influence des écrits de Saïd Qutb, leur organisation, progressivement étendue au monde arabe et à l'Europe, leurs buts, leur financement et leurs méthodes d'action. Du berceau égyptien aux antennes européennes en passant par les camps afghans d'Al-Qaïda, il nous invite à les suivre, chez eux, pour les écouter parler. Entre les dirigeants haut placés de la Confrérie qui lui assurent ne vouloir que la démocratie, et les salafistes peu prudents rencontrés dans les rues de Gaza, de Tunis ou du Caire, les discours pacifistes se mêlent aux harangues antisémites et aux invitations au djihad pour dessiner le visage trouble de l'organisation. En retraçant leurs parcours, on revit, au rythme des révolutions, des coups d'Etats et des guerres, l'histoire moderne du Moyen-Orient et de l'Occident, de la fin du dernier califat au premier conflit israélo-palestinien, de la révolution islamique aux attentats du 11 septembre 2001. Au terme d'une enquête aussi vivante que richement documentée, on le suivra enfin dans la foule des manifestants égyptiens et tunisiens qui, un an après avoir permis aux Frères d'accéder au pouvoir, vient de les en destituer. Une course haletante à la recherche de la vérité.

01/2014

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Histoire internationale

Les "Protocoles des sages de Sion". Faux et usages d'un faux, Edition revue et augmentée

Le retour du plus célèbre faux de la littérature antijuive dans l'actualité, les Protocoles des Sages de Sion, nous a conduit à publier une nouvelle édition revue et augmentée de l'étude, épuisée depuis plusieurs années, que lui avait consacré Pierre-André Taguieff en 1992. Les " Protocoles " ont été fabriqués à Paris, en 1900-1901, par les services de la police politique secrète du Tsar, l'Okhrana, qui a fait appel, pour réaliser ce travail, au faussaire Matthieu Golovinski. Ce document, se présentant comme les minutes de séances secrètes tenues par les plus hauts dirigeants du " judaïsme mondial ", était censé révéler leur programme de conquête du monde. Dès 1921, la démonstration philologique a été faite qu'il s'agissait d'un faux paraphrasant le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, pamphlet alors bien oublié de l'avocat Maurice Joly, publié à Bruxelles en 1864, et dirigé contre Napoléon III. Cependant, après cette démonstration sans appel, les " Protocoles " n'en ont pas moins continué leur course, jusqu'à devenir un best-seller planétaire. Le principal but des faussaires de l'Okhrana était de disqualifier toute tentative de modernisation " libérale " de l'Empire tsariste en la présentant comme une " affaire juive " ou " judéo-maçonnique ". De 1903 à la révolution d'Octobre, les " Protocoles " sont restés une arme idéologique dans les mains des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n'est devenu le principal vecteur du mythe de la " conspiration juive mondiale " qu'après 1917. Le " péril juif " a pris les couleurs du " péril rouge " avec le meurtre de la famille impériale (17 juillet 1918), dénoncé comme un " crime rituel " commis par les " bolcheviks juifs ". Utilisés d'abord comme machine de guerre idéologique contre le bolchevisme, les " Protocoles " ont été exploités à d'autres fins : expliquer après coup le déclenchement de la Grande Guerre comme la défaite de l'Allemagne par une machination juive, dénoncer la prétendue collusion des Juifs et de la " haute finance internationale ", réduire les régimes démocratiques à des masques d'une " ploutocratie mondiale à tête juive ", stigmatiser le sionisme comme une entreprise juive occulte de domination du monde, enfin démoniser l'État d'Israël, mythifié en tant que centre du " complot juif mondial ". Les " Protocoles " sont ainsi présents dans l'attirail idéologique du " nouvel antisémitisme " qui se déchaîne après la guerre des Six Jours (juin 1967). Depuis, la nouvelle judéophobie à base " antisioniste " s'est enrichie des négations du " révisionnisme ", tandis que, dans les pays d'Europe de l'Est (communistes, puis post-communistes) comme dans les pays arabes et plus largement dans le monde musulman, la " conspiration juive internationale " est devenue le " complot sioniste mondial ".

10/2004

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Philosophia Scientiae Volume 27, N° 1/2023 : La "parenthèse Vichy" ?

Cette proposition de dossier thématique vise à rassembler des contributions de spécialistes en histoire du droit, des sciences sociales, de l'économie et des sciences exactes afin de compléter ou d'interroger l'historiographie dévolue aux disciplines académiques, aux universités ou aux institutions scientifiques durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Dès les années 1990 et 2000, des études globales ont été consacrées aux universités sous Vichy [Gueslin 1996], ainsi qu'à l'épuration des universitaires [Singer 1997] et [Rouquet 2010]. Des monographies ont par ailleurs été spécialement dédiées à des universités ou des Grandes Ecoles durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous pouvons citer à ce propos les exemples de l'Ecole polytechnique [Baruch et Guigueno, 2000], de l'Ecole normale supérieure [Israël 2005], de la Reichsuniversität Strassburg et de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand [Crawford et Olff-Nathan 2005], [Baechler, Irgesheim et Racine 2005] ainsi que [Möller 2020]. L'historiographie sur les disciplines académiques face à la double contrainte du régime de Vichy et de la puissance occupante s'est en outre sensiblement enrichie ces dernières années, comme en attestent [Chandivert 2016], [Eckes 2018], [Gouarné 2019] ou encore [Brisset et Fèvre 2021]. Sur un plan méthodologique, les soumissions proposées adopteront ou combineront diverses échelles d'observation et d'analyse. Certaines d'entre elles pourront ainsi se focaliser davantage sur des trajectoires individuelles envisagées d'un point de vue tant académique que politique. Elles mettront alors en avant et tenteront de comprendre dans toute leur complexité les comportements adoptés par des savants et universitaires confrontés à des contextes de contraintes très évolutifs entre l'automne 1940 et l'été 1944. A cette échelle d'observation, les réflexions développées par des spécialistes de la période tels que Pierre Laborie, François Marcot ou encore Jacqueline Sainclivier sur les comportements individuels et collectifs sous l'Occupation pourront s'avérer très précieuses. D'autres contributions viseront à reconstituer des réseaux d'acteurs partageant un même programme scientifique ou participant à une entreprise commune façonnée par les pouvoirs économique et politique sous Vichy ou par les instances d'Occupation. D'autres enfin porteront plus globalement sur des institutions scientifiques ou des disciplines académiques dont il s'agira de cerner les reconfigurations durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Les contributions ainsi rassemblées viseront également à faire ressortir les éléments de continuité et de rupture sur un plan tant institutionnel que disciplinaire ou scientifique, en adoptant une périodisation plus large - des années 1930 aux années 1950. Un intérêt marqué sera alors porté au processus complexe d'épuration des savants et universitaires, en essayant d'en mesurer les effets à court et à long terme sur les représentations collectives liées à la période de l'Occupation.

03/2023

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Judaïsme

L'épître du patriarche Hénoch. un écrit pseudépigraphique de l'Ancien Testament

Le Livre hébreu d'Hénoch, appelé aussi Livre des Palais ou III Hénoch est un monument de la mystique angélologique juive ancienne. Difficile à dater historiquement (vers le Ve siècle, en Babylonie), il intègre l'antique tradition apocalyptique relative à la figure d'Hénoch, en lui donnant une nouvelle dimension compatible avec la tradition rabbinique. On sait que le personnage biblique d'Hénoch a suscité une immense littérature qui débute dès le Iie siècle avant notre ère et qui attribue à cette figure un destin hors pair. Les livres d'Hénoch conservés en éthiopien et en slave ont déjà fait l'objet de traductions françaises, ce qui n'était pas le cas de la version que nous proposons. Cette mystique hénochienne de type apocalyptique place à la tête des puissances célestes l'archange Métraton, qui n'est autre que le patriarche antédiluvien transfiguré. Prince de la Face, serviteur du Trône divin, il est aussi le guide de l'homme qui s'achemine dans les Temples célestes pour scruter le Char divin. Le Livre des Palais se présente comme le récit que l'ange Métraton fait à Rabbi Ismaël des merveilles du ciel et de ses populations angéliques ainsi que de sa propre métamorphose. Véritable carrefour des traditions bibliques, apocalyptiques, midrachiques, ésotériques, ce livre a joué un rôle de première importance pour la formation de la cabale au moyen âge et de la mystique des piétistes juifs franco-rhénans dont il fournit un certain nombre de clés indispensables. Le Livre d'Hénoch est une oeuvre éminemment composite à tous les points de vue, un recueil de livres plutôt qu'un livre. Il n'est donc pas l'écho d'un enseignement ; il reflète, au contraire, tour à tour les opinions et les croyances assez variées des sectes ou des écoles qui se partageaient le milieu juif orthodoxe au IIe et au Ier siècle avant notre ère. C'est ce qui en fait une composition disparate, où des doctrines très élevées et des beautés de premier ordre côtoient un certain matérialisme et des traits du plus mauvais goût ; aussi c'est ce qui en fait aussi une mine précieuse de renseignements pour l'histoire de la pensée judéo-chrétienne.

10/2022